1
Douleurs, 2007, 8, 4 262 s’interrogent sur le fait qu’il s’implante actuellement dix fois moins de pompes en France qu’aux États-Unis d’Améri- que. Différence de culture ou d’approche ? – Au niveau abdomino-pelvien pour la réalisation de blocs rinerveux dans le cadre des cancers sous-diaphragmatiques : blocs sympathiques, blocs centraux lytiques et blocs soma- tiques sont détaillés par nos collègues nantais [5] dans un article ou les considérations anatomiques rejoignent le sujet malade dans sa globalité ; – Au niveau osseux dans le cadre des localisations secondaires vertébrales ou au niveau des os longs des cancers ostéophiles. À grand renfort d’illustrations, une équipe de radiologues prin- cipalement bisontine [6] détaille les indications, la technique et les résultats attendus de différentes techniques : la cimento- plastie et la vertébroplastie, l’ablation tumorale par radio- fréquence, l’alcoolisation de métastases. Les techniques de neurolyse du ganglion stellaire et du plexus cœliaque sont éga- lement passées en revue dans cet article pour le syndrome de Pancoast-Tobias et le cancer du pancréas. Même s’ils plaident pour le développement des techniques présentées, les auteurs de ces 3 articles [4-6] entendent s’ins- crire pleinement dans une démarche pluridisciplinaire, où l’abord psychosocial est primordial. Après évaluation globale, la prise en charge antalgique pharmacologique non invasive peut s’avérer inadaptée pour 5 à 10 % des patients cancéreux douloureux, soit par inefficacité soit par intolérance. Il peut alors s’avérer utile d’avoir plusieurs cordes à son arc… RÉFÉRENCES 1. Eisenberg E, Marinangeli F, Birkhahn J, Paladini A, Varrassi G. Time to modify the WHO analgesic ladder? Pain clinical update, IASP, December 2005. 2. Mann C, Giniès P. PCA et douleur du cancer. Douleur et analgésie 2007;20:12-5. 3. SFAP. Recommandations pour l’indication et l’utilisation de la PCA à l’hôpital et à domicile pour l’administration de morphine chez le patient atteint de cancer et douloureux, en soins palliatifs – mars 2006. Méd Pal 2007;6:114-43. 4. Meignier M, Verleysen-Robin MC. Place de l’analgésie périmédullaire dans le traitement de la douleur chronique. Douleur et analgésie 2007;20:43-50. 5. Riant T, Ramée O, Pauvreau O, Labat JJ, Robert R, Guérineau M. Techni- ques anesthésio-algologiques dans le cadre des douleurs cancéreuses abdo- minopelviennes. Douleur et analgésie 2007;20:16-26. 6. Kastler B, Barral FG, Sarlieve P et al. Nouvelles techniques interventionnel- les radiologiques dans le traitement des douleurs d’origine cancéreuse : infiltration, alcoolisation, vertébroplastie, cimentoplastie, radiofréquence bipolaire. Algoradiologie interventionnelle de la douleur cancéreuse. Dou- leur et analgésie 2007;20:27-42. Florentin Clère Comment améliorer le dépistage des douleurs neuropathiques ? La douleur neuropathique (DN) est encore sous-évaluée, sous- diagnostiquée, donc sous-traitée. En dehors du zona, c’est une structure d’évaluation et de traitement de la douleur qui pose le diagnostic de DN dans 7 cas sur 8 [1]. D’où l’intérêt de déve- lopper des outils d’aide au diagnostic. Cinq outils de ce type ont été validés dans le monde, ils sont décrits dans un article récemment paru dans la revue Pain [2] : – L’évaluation de Leeds des signes et symptômes neuropa- thiques ou LANSS pour Leeds Assessment of Neuropathic Symptoms and Signs (Royaume-Uni) : 7 items ; – le questionnaire douleur neuropathique ou NPQ pour Neuropathic Pain Questionnaire (USA) : 12 items ; – douleur Neuropathique en 4 questions ou DN4 (France) : 10 items ; – le painDETECT (Allemagne) : 9 items ; – le ID-Pain (USA) : 6 items. Tous ces questionnaires présentent l’avantage d’être sim- ples et rapides à utiliser grâce à leur faible nombre d’items à quantifier (6 à 12). Ils ont tous 3 items en commun : la brûlure ou chaleur, les fourmillements ou picotements, les décharges électriques. Quatre questionnaires documen- tent l’allodynie mécanique et la sensation d’engourdisse- ment. Notons au passage que l’ensemble de ces 5 items sont utilisés par le DN4 français. Les auteurs de l’article, qui ont tous participé au développement d’au moins un outil, ne concluent bien sûr pas sur la supériorité de l’un ou de l’autre. Ils s’encouragent par contre à tester les outils des autres afin d’espérer aboutir un jour à un consensus sur le plan international. En attendant ces 5 outils seront surtout destinés à l’amélioration des pratiques professionnelles des cliniciens peu entraînés au diagnostic de DN. Enfin il faut savoir que 10 à 20 % des DN ne sont pas diagnosti- quées par ces outils : rien ne remplace donc une bonne expertise clinique… RÉFÉRENCES 1. Clère F, Christiann F, Humbert T, Perriot M, Henry F. Qui pose le diagnos- tic de douleur neuropathique ? Poster, 6 e congrès de la SFETD, Nantes 2006. Douleurs 2006;7(HS2):2S122. 2. Bennett MI, Attal N, Backonja MM, et al. Using screening tools to identify neuropathic pain. Pain 2007;127:199-203. Florentin Clère La douleur comme modèle d’amélioration de la performance du sportif ? Laure Manaudou est sans contexte une des sportives françaises les plus performantes. Sa décision de s’entraîner en Italie a fait resurgir un certain nombre de questions, notamment sur les méthodes d’entraînement du sportif de haut niveau. C’est dans ce contexte que le journal Le Monde a publié un

Actualités brèves de « douleurs »

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Actualités brèves de « douleurs »

Douleurs, 2007, 8, 4

262

s’interrogent sur le fait qu’il s’implante actuellement dix fois moins de pompes en France qu’aux États-Unis d’Améri-que. Différence de culture ou d’approche ?– Au niveau abdomino-pelvien pour la réalisation de blocs périnerveux dans le cadre des cancers sous-diaphragmatiques : blocs sympathiques, blocs centraux lytiques et blocs soma-tiques sont détaillés par nos collègues nantais [5] dans un article ou les considérations anatomiques rejoignent le sujet malade dans sa globalité ;– Au niveau osseux dans le cadre des localisations secondaires vertébrales ou au niveau des os longs des cancers ostéophiles. À grand renfort d’illustrations, une équipe de radiologues prin-cipalement bisontine [6] détaille les indications, la technique et les résultats attendus de différentes techniques : la cimento-plastie et la vertébroplastie, l’ablation tumorale par radio-fréquence, l’alcoolisation de métastases. Les techniques de neurolyse du ganglion stellaire et du plexus cœliaque sont éga-lement passées en revue dans cet article pour le syndrome de Pancoast-Tobias et le cancer du pancréas.Même s’ils plaident pour le développement des techniques présentées, les auteurs de ces 3 articles [4-6] entendent s’ins-crire pleinement dans une démarche pluridisciplinaire, où l’abord psychosocial est primordial. Après évaluation globale, la prise en charge antalgique pharmacologique non invasive peut s’avérer inadaptée pour 5 à 10 % des patients cancéreux douloureux, soit par inefficacité soit par intolérance. Il peut alors s’avérer utile d’avoir plusieurs cordes à son arc… ■

RÉFÉRENCES1. Eisenberg E, Marinangeli F, Birkhahn J, Paladini A, Varrassi G. Time to modify

the WHO analgesic ladder? Pain clinical update, IASP, December 2005.2. Mann C, Giniès P. PCA et douleur du cancer. Douleur et analgésie

2007;20:12-5.3. SFAP. Recommandations pour l’indication et l’utilisation de la PCA à

l’hôpital et à domicile pour l’administration de morphine chez le patient atteint de cancer et douloureux, en soins palliatifs – mars 2006. Méd Pal 2007;6:114-43.

4. Meignier M, Verleysen-Robin MC. Place de l’analgésie périmédullaire dans le traitement de la douleur chronique. Douleur et analgésie 2007;20:43-50.

5. Riant T, Ramée O, Pauvreau O, Labat JJ, Robert R, Guérineau M. Techni-ques anesthésio-algologiques dans le cadre des douleurs cancéreuses abdo-minopelviennes. Douleur et analgésie 2007;20:16-26.

6. Kastler B, Barral FG, Sarlieve P et al. Nouvelles techniques interventionnel-les radiologiques dans le traitement des douleurs d’origine cancéreuse : infiltration, alcoolisation, vertébroplastie, cimentoplastie, radiofréquence bipolaire. Algoradiologie interventionnelle de la douleur cancéreuse. Dou-leur et analgésie 2007;20:27-42.

Florentin Clère

Comment améliorer le dépistage des douleursneuropathiques ?

La douleur neuropathique (DN) est encore sous-évaluée, sous-diagnostiquée, donc sous-traitée. En dehors du zona, c’est une

structure d’évaluation et de traitement de la douleur qui pose le diagnostic de DN dans 7 cas sur 8 [1]. D’où l’intérêt de déve-lopper des outils d’aide au diagnostic. Cinq outils de ce type ont été validés dans le monde, ils sont décrits dans un article récemment paru dans la revue Pain [2] :

– L’évaluation de Leeds des signes et symptômes neuropa-thiques ou LANSS pour Leeds Assessment of Neuropathic Symptoms and Signs (Royaume-Uni) : 7 items ;

– le questionnaire douleur neuropathique ou NPQ pour Neuropathic Pain Questionnaire (USA) : 12 items ;

– douleur Neuropathique en 4 questions ou DN4 (France) : 10 items ;

– le painDETECT (Allemagne) : 9 items ;

– le ID-Pain (USA) : 6 items.

Tous ces questionnaires présentent l’avantage d’être sim-ples et rapides à utiliser grâce à leur faible nombre d’items à quantifier (6 à 12). Ils ont tous 3 items en commun : la brûlure ou chaleur, les fourmillements ou picotements, les décharges électriques. Quatre questionnaires documen-tent l’allodynie mécanique et la sensation d’engourdisse-ment. Notons au passage que l’ensemble de ces 5 items sont utilisés par le DN4 français. Les auteurs de l’article, qui ont tous participé au développement d’au moins un outil, ne concluent bien sûr pas sur la supériorité de l’un ou de l’autre. Ils s’encouragent par contre à tester les outils des autres afin d’espérer aboutir un jour à un consensus sur le plan international. En attendant ces 5 outils seront surtout destinés à l’amélioration des pratiques professionnelles des cliniciens peu entraînés au diagnostic de DN. Enfin il faut savoir que 10 à 20 % des DN ne sont pas diagnosti-quées par ces outils : rien ne remplace donc une bonne expertise clinique… ■

RÉFÉRENCES1. Clère F, Christiann F, Humbert T, Perriot M, Henry F. Qui pose le diagnos-

tic de douleur neuropathique ? Poster, 6e congrès de la SFETD, Nantes 2006. Douleurs 2006;7(HS2):2S122.

2. Bennett MI, Attal N, Backonja MM, et al. Using screening tools to identify neuropathic pain. Pain 2007;127:199-203.

Florentin Clère

La douleur comme modèle d’amélioration de la performance du sportif ?

Laure Manaudou est sans contexte une des sportives françaisesles plus performantes. Sa décision de s’entraîner en Italie a fait resurgir un certain nombre de questions, notamment sur les méthodes d’entraînement du sportif de haut niveau. C’est dans ce contexte que le journal Le Monde a publié un