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Edito Bonne et heureuse année 1431 Hégire et 2010 après JC ! Par soucis de diversification et amelioration constantes « Adrar. Info » tente de vous offrir cette année un espace de rapprochement et retrouvailles. Polarisés sur les différents aspects de la culture nationale et en particulier celle de l’Adrar traditionnel qui regroupe les régions du Tiris Zemmour, Dakhlet Nouadhibou et Inchir. Nous aborderons plus finement les volets du patrimoine culturel, l’histoire , la géographie, les relations sociales,les valeurs humaines et la communication .Pour ce faire , nous établirons un pont inter communicatif entre tous ceux qui aiment la Mauritanie. Nous impliquerons davantage ceux d’entre eux et elles qui partagent les mêmes idéaux que nous, et mettrons en surface leurs efforts pour mieux les faire connaître. Nous consacrerons au secteur du tourisme une plus grande vulgarisation. .Des témoignages, photos, anecdotes s’ajouteront à l’actualité. Dans ce premier Numéro 10 de l’an 2010 nous ouvrons à nos lecteurs les « jardins d’Oudoumou Ould El Alem et l’Univers Zouerate de Patrick Wotjkowuak » Le premier est Mauritanien , maire de Ain Savra sise aux confins du désert Mauritanien, le second est Français réalisateur de films, était jeune élève à l’école de Zouerate quand son père gérait la centrale électrique de Miferma/Snim. L’un et l’autre se battent des pieds, mains et cervelle pour maintenir en veille la mémoire collective et la solidarité humaine. Conscients, que les objectifs ambitieux de Adrar. Info, ne sauraient se réaliser efficacement sans votre concours à tous, nous serons heureux de recevoir vos avis et suggestions. La rédaction Communication: Le jardin d’Idoumou L’univers de Patrick Page 2 A la Une La route Atar-Tidkjikja Page 3 Edité à l’imprimerie nationale Nouakchott Récépissé 50/2009 du 20/05/2009 Directeur de publication : Ely Salem Khayar N° 10 - Février 2010 - Mens uel régional d’informations et culture Prix : 200 U m Fondateur: Ely Salem Khayar www.issuu.com/adrar.info [email protected] 2e Année: n°10 Février 2010 Responsable commercial : Ahmed Ould Mohamed Tel: 242 13 74 Cliché: Michel Marenthier

ADRAR Info N° 10

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Mensuel régional d'information et culture

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Page 1: ADRAR Info N° 10

EditoBonne et heureuse année 1431 Hégire et 2010 après JC !Par soucis de diversifi cation et amelioration constantes « Adrar. Info » tente de vous offrir cette année un espace de rapprochement et retrouvailles. Polarisés sur les différents aspects de la culture nationale et en particulier celle de l’Adrar traditionnel qui regroupe les régions du Tiris Zemmour, Dakhlet Nouadhibou et Inchir. Nous aborderons plus fi nement les volets du patrimoine culturel, l’histoire , la géographie, les relations sociales,les valeurs humaines et la communication .Pour ce faire , nous établirons un pont inter communicatif entre tous ceux qui aiment la Mauritanie. Nous impliquerons davantage ceux d’entre eux et elles qui partagent les mêmes idéaux que nous, et mettrons en surface leurs efforts pour mieux les faire connaître. Nous consacrerons au secteur du tourisme une plus grande vulgarisation. .Des témoignages, photos, anecdotes s’ajouteront à l’actualité.Dans ce premier Numéro 10 de l’an 2010 nous ouvrons à nos lecteurs les « jardins d’Oudoumou Ould El Alem et l’Univers Zouerate de Patrick Wotjkowuak » Le premier est Mauritanien , maire de Ain Savra sise aux confi ns du désert Mauritanien, le second est Français réalisateur de fi lms, était jeune élève à l’école de Zouerate quand son père gérait la centrale électrique de Miferma/Snim. L’un et l’autre se battent des pieds, mains et cervelle pour maintenir en veille la mémoire collective et la solidarité humaine.Conscients, que les objectifs ambitieux de Adrar. Info, ne sauraient se réaliser effi cacement sans votre concours à tous, nous serons heureux de recevoir vos avis et suggestions.

La rédaction

Communication:Le jardin d’Idoumou

L’univers de PatrickPage 2

A la UneLa route Atar-Tidkjikja

Page 3

TourismeSao Houleymata

« Cette fois-ci notre cible est de diversifi er notre clientèle »

Page 4

CultureOdette du puigaudeau

page 6

PanoramaSouvenir du Docteur

Jacqueline ZuinghedeauPage 7

Edité à l’imprimerie nationale Nouakchott Récépissé 50/2009 du 20/05/2009 Directeur de publication : Ely Salem Khayar

N° 10 - Février 2010 - Mensuel régional d’informations et culture Prix : 200 Um

Fondateur: Ely Salem Khayarwww.issuu.com/[email protected]

2e Année:n°10 Février 2010

Responsable commercial :Ahmed Ould MohamedTel: 242 13 74

Cliché: Michel Marenthier

Page 2: ADRAR Info N° 10

Idoumou Ould El Alempar Alain dans “Jardin d’Idoumou”, créé le : 19 avril 2006 - Mis à jour le : 2 janvier 2010

Des origines ancrées dans la tradition et le respect des personnes.

IDOUMOU OULD EL ALEM est né en 1964 à CHINGUETTI.Fils d’une famille originaire de Chinguetti il aime rendre fréquement visite à sa mère Madame ASSIETOU TALEB JIDOU qui vit à Ain Sefra.Son père Monsieur SIDI OULD EL ALEM est Imam à Mhaïret et conduit les prières journalières. Son grand père maternel est un des grands maraboutsde Chinguetti. Il est parmi les plus

anciens Imams de la mosquée de Chinguetti.

Des études universitaires : Idoumou à fait ses études à l’école primaire de Chinguetti puis il a rejoint ensuite NouakChott la capitale pour poursuivre au collège et ensuite au lycée. Il obtient son baccalauréat en 1987. C’est au Maroc, à FES qu’il décroche un DUG de psychologie après deux années d’études universitaire.De son mariage en 1992, toujours à Chinguetti, il a eu trois fi lles et un garçon dont la dernière vient de naitre fi n février 2006.Développer un tourisme responsable: Après avoir passé de nombreux mois au chômage, Idoumou réalise enfi n un projet qui lui tenait à cœur : faire découvrir son pays [2]. D’un premier lieu d’accueil sommaire, il fait construire une vaste auberge à Chinguetti dont la première pierre fut posée en 2004. Cette auberge porte le nom de Wahat Sahra.

Idoumou en communication Parallèlement, il développe deux autres lieux d’accueil, l’un à Aïn Sefra, l’autre à Mhairet.

Idoumou Ould El Alem, professionnels du désert :Idoumou est aussi membre actif de plusieurs organisations et associations touristiques sur Atar et sa région.Mettant en profi t ses nombreuses connaissances, il a su constituer autour de lui une solide équipe de Mauritaniens, professionnels du désert, qu’il s’agisse des chauffeurs de 4x4 également mécaniciens, des cuisiniers ou des guides dont il assure lui-même la coordination.Idoumou est le maire de la commune d’Ain Sevra.

LISEZ ET FAITES LIRE ADRAR INFO, LE JOURNAL DE LA QUALITE DE L’INFORMATION CULTURELLE.ECRIVEZ VOS COMMENTAIRES ET SUGGETIONS A ADRAR INFO. E-mail : [email protected]

ADRAR.INFO 2COMMUNICATION

« Adrar.info » publiera désormais dans cette page des témoignages, photos, anecdotes, articles parus dans les sites : « Jardin d’ Idoumou » créé par Idoumou Ould Alem et « Zouerate.Com » créé par Patrick Wojkowiak. Commençons par vous présenter l’un et l’autre.

http://zouerate.com/lesite/ http://zouerate.com/lesite/ http://www.zouerate-place.com/

L’Univers de Patrick Wojkowiak:Zouerate.com : Site créé le samedi 19 mai 2007http://zouerate.com/lesite/ Je n’ai jamais oublié ZOUERATE et je souhaite que la mémoire subsiste. Aussi, réalisateur de fi lm de profession, j’ai travaillé très activement à l’écriture d’un documentaire fi lm sur la cité, sur la MIFERMA et la SNIM.La trame du projet est désormais fi nalisée. Mais il manque toute la mémoire vive. Celle des témoignages, des photographies, des fi lms amateurs, de tous ceux, petits et grands qui ont écrit l’histoire de la MIFERMA et de la SNIM, et qui pourraient faire revivre l’écho de cette formidable aventure humaine et industrielle tombée dans l’oubli…sauf pour ceux qui l’ont partagée.Je sais que vous êtes là, mais il me faut vous retrouver, tout comme d’autres essayent activement de leur côté.Dans cette aventure, Internet est notre allié le plus performant. Les possibilités de la « Toile » sont immenses. Il suffi t de bien les exploiter. C’est ce qui m’a encouragé dans le projet de créer un site spécialement dédié à Zouérate. Destiné à la communauté d’expatriés ou Mauritaniens vivant ou ayant vécu et travaillé à ZOUERATE pour la MIFERMA ou la SNIM, la vocation de ce site est multiple:1.Retrouver la trace de tous les anciens, adultes et enfants de l’époque de la MIFERMA – SNIM et des amis de ZOUERATE perdus de vue. Reconstituer un annuaire multi-époque de Zouérate, un formidable carnet d’adresses. Favoriser un lieu de rencontre et d’échange. Recréer un vrai reseau social communautaire. Ce site est aussi une banque d’archives. Vos photographies, vos fi lms amateurs enrichissent ces archives..2. Vivre l’heure des Réseaux SociauxLes réseaux sociaux ont la cote depuis quelques mois en entend parler que de Facebook, des copins d’avant, de twiterr et de bien d’autres encore ! Les réseaux sociaux existaient bien avant Internet. Un réseau social n’est en effet rien d’autre qu’un groupe de personnes ou d’organisations reliées entre elles par les échanges sociaux qu’elles entretiennent. Le site au départ était voué a une vocation de mémoire collective . Au fi l du temps, tout en remplissant sa tache de mémoire il est devenu lui-même un réseau social.Par les nombreux groupes qui se sont créés, par les innombrables messages que je reçois, par les informations que l’on me demande de faire passer….. Un réseau social, soit, mais pas complètement performant, puisque tributaire de messagerie classique.

Il était temps d’y remédier, c’est ce que j’ai fait depuis quelques mois en créant notre propre Il était temps d’y remédier, c’est ce que j’ai fait depuis quelques mois en créant notre propre « application Web social » ..Je veux dire notre propre facebook ! Nous avons à présent un formidable outil qui n’a rien a envier à Facebook!

les Univers virtuels : Zouérate-Place et E-Tourisme.http://www.zouerate-place.com/ Les Univers virtuels en 3D sont une réalité et les exemples de succès bien réels ne manquent pas. Vus initialement sous l’angle du jeu et du divertissement, les univers virtuels s’orientent aujourd’hui vers des utilisations beaucoup plus sérieuses et loin de se substituer au monde réel, ils lui ajoutent une nouvelle dimension : Rendre accessible un lieu réel ou fi ctif partout sur la planète sans avoir à se déplacer,Le E-tourisme (ou Virtual tourisme) est appelé à un grand développement grâce aux possibilités extraordinaires offertes par les univers virtuels pour promouvoir une destination. Le Marais à Paris, la région de Toscane l’ont déjà fait dans Second Life. Avec internet, chacun peut à partir de chez soi passer des grottes de Lascaux aux temples bouddhistes… à la mosquée historique de Chinguitty.Le Web 3D est en pleine croissance, grâce notamment aux solutions mises à disposition par Google Earth, c’est pourquoi j’ai décidé d’intégrer les univers virtuels à la stratégie de développement de notre site .Le Site Zouerate.com est heureux de vous annoncer la création du programme “Zouerate Place” et de vous inviter au PREMIER RASSEMBLEMENT VIRTUEL de sa communauté dans la cité de Zouerate complètement modélisé en 3D pour la circonstance !Ce site est en perpetuelle évolution. Vos commentaires, vos témoignages, vos adresses sont ses meilleures chances de grandir, de prospérer et d’être vivant. « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer » entreprendre, ni de réussir pour persévérer » Patrick Wojkowiak Patrick Wojkowiak Patrick Wojkowiak

Idoumou avec son père Sidi

Page 3: ADRAR Info N° 10

Tracé défi nitif de la route Atar –Tidjikja.

En prélude au lancement des travaux de la route Atar- Tidjkja et dans le cadre de la sensibilisation des populations du Dhar de l’Adrar sur les nouvelles politiques de l’Etat en matière notamment de sécu-rité et des appropriations foncières.

Monsieur Sall Seydou, wali de la région, vient d’en-treprendre un périple de 3 jours le long du nouveau et dernier tracé de la route. A la suite du parcours effectué il y’a 3 semaines entre Atar et Tidjikja , par les représentants des 41 sociétés nationales et inter-nationales de travaux intéressées par soumettre des offres au projet de réalisation de cette route,il a été retenu :

Dés sa sortie des frontières du Tagant, cette route passera à Ain Savra, commune de la Moughataa de Chinguitty, perle du désert et symbole de l’enduran-ce des hommes face à l’adversité de la nature.Traversera la grande Grara de Taknez qui en cas de bonnes pluies, alimente de ses céréales et pâturages

cheptel et populations des deux régions environnan-tes ; Passera dans la localité de N’Terekt, connue pour ses minéraux de pierres précieuses(Nickel, Kohl, Himmer etc.).

Coupera l’inaccessible localité El Maleh de l’Ar-rondissement de N’Terguint où dorment des villages vestiges de l’empire du Ghana( poteries, et maté-riaux divers ensevelis) ; Se jettera dans la très belle cuvette de Lebheir ainsi appelé petit espace verts de pâturages luxuriants palmeraies et grenier céréalier.

Gravira la diffi cile montagne de Guer Guer à pente abrupte et rocailleuse pour serpenter entre escarpe-ments, Oueds et regs jusqu’à la panoramique Batha

de Timinitt où s’installe majestueusementaccoudée au fl anc de la falaise, Ziret Mint Leboudy au mi-lieu d’une foret de palmeraie verdoyante; Longera la nouvelle cité de Tirebane en sa partie Nord pour joindre enfi n dans la vallée, l’axe Aoujeft-N’Tour-vine, Terjitt, Atar.

Comme le confi rme Monsieur le wali dans ses diver-ses interventions auprès des populations et comme cela est prévisible, la route Atar –Tidjikja ne désen-clavera pas seulement cette zone dorsale du terri-toire Mauritanien mais contribuera sans nul doute à améliorer et renforcer toutes les politiques de déve-loppement du pays.

Route ATAR - TIDJIKJAADRAR.INFO3 A LA UNE

Quelques vues du magnifi que paysage que traversera la nouvelle route.reportage: Ely Salem Khayar

Page 4: ADRAR Info N° 10

Jusqu’ici tout va pour le mieux au niveau du tourisme en Adrar. La reprise depuis le 25/12/2009, des vols charters en provenance de France anime de plus en plus les sites et cen-tres d’intérêt locaux. L’argent commence à circuler, même si les attentes sont nombreuses.

Hier le ministre du tourisme assistait à l’aéroport interna-tional d’Atar au lancement de deux vols hebdomadaires au lieu du UN habituel. La semaine passée, le Wali mesurait le degré de sécurité dans le Dhar de l’Adar et sensibilisait les populations de ces localités lointaines sur ce thème.

En même temps un Educ-tour est organisé par les promo-teurs et prestataires Mauritaniens à l’intention des tours opérateurs étrangers pour leur présenter le Produit touris-tique Mauritanien. Dans ce cadre « Adrar.info » a rencontré à Chinguitty, Sao Houleymata chef service Etudes et coopération au ministère du tourisme qui a bien voulu apporter certaines précisions relatives aux politiques de relance du secteur engagées par son département et les diffi cultés de terrain rencontrées.(Interview)

Adrar.Info : 1.Bonjour, Qui est Sao Houleymata?

Je me nomme Sao Houleymata, diplômée en management hôtelier et touristique option gestion hôtelière de la promo-tion 2001. Je suis sortant de l’institut supérieur d’hôtelle-rie et du tourisme de Sidi Dhrif Tunis Carthage ; sous la supervision de la direction de la formation des cadres en Tunisie. En 2004 j’ai suivi une formation en microbiologie alimentaire, la qualité organoleptique et bactériologique des aliments, l’hygiène, le H.A.C.C.P et la sécurité alimentaire au laboratoire d’analyse de l’école nationale d’ingénieurs de Sfax (Tunisie).

Apres une Etude commerciale de la carte du Restaurant de « Osian Hôtel » de Nouadhibou en 1999 au profi t de la SOMASERT, l’Analyse de la Stratégie Commerciale et Marketing de l’hotel Hana international (5etoiles) de Tu-nis en 2002 et enfi n une étude au profi t de la MKT pour l’évaluation du fonctionnement du campement de chasse de Keur-Macène et du méhariste d’Atar en 2003.

J’ai aussi représenté la Mauritanie à la 48 ème réunion de la CAF organisé par l’OMT en Avril 2009 à Yaoundé Cameroun autour du thème : « Comment les destinations africaines peuvent-elles tirer le maximum de profi t pour la coupe monde 2010 ». Domaine d’intervention « l’impact des médiats sur la destination Mauritanienne et la sécurité touristique en Mauritanie »

J’ai occupé un poste de responsable hygiène et qualité à l’unité du Catering de la société Schenker. Professeur d’hô-tellerie au Lycée de la formation technique professionnelle et commerciale de Nouakchott à partir de 2006. Actuelle-ment je travaille au ministère du commerce de l’artisanat et du tourisme comme chef de service étude et coopération.

2. Vous accompagnez un groupe de représentants de TO Français et Belges pour leur présenter «le produit touris-tique Mauritanien». Que vise votre ministère au travers de cette opération?

L’objectif principal du ministère à travers cette opération est de faire connaitre aux T.O la destination mauritanienne. Connu par une potentialité attrayante susceptible de créer un tourisme solidaire : allant du Sahara au littoral atlantique et à la région du fl euve. C’est aussi prouver aux prestatai-res des TO les attraits de notre paysage diversifi é capable de répondre aux besoins exact d’un tourisme durable, res-ponsable et solidaire basé nature et une absence totale de pollution …

D’où l’organisation d’un educ-tour qui n’est rien d’autre qu’un voyage organisé par les promoteurs ou les prestatai-res locaux au profi t des tours opérateurs étrangers dans le but de faire connaitre l’offre touristique d’une destination . Les acteurs de ce voyage étaient composés de profession-nels de tourisme, agents de voyage et tours opérateurs ve-nus pour découvrir en quelques jours la destination mauri-tanienne gratuitement.

Les circuits et les produits offerts sont pris en charge par le projet PRCC fi nancé par l’Agence Française pour le Développement de l’une de ses composantes « appuie au plan marketing de l’offi ce national du tourisme » afi n de les proposer à leurs clients à l’intention d’un nombre important de touristes.

3. Parlez nous de vos hôtes, qui sont-ils et pourquoi eux?

Ce sont avant tout des voyagistes et grossiste des TO comme j’ai expliqué précédemment. Qui seront les ambassadeurs de la Mauritanie en proposant à leurs clients notre destina-tion qui reste encore méconnue par la plus part des touristes par rapport aux pays de la sous région.

Nous les avions choisis, afi n de faire découvrir nos pro-duits aux marchés francophones constitués de différentes composantes européennes. Comme nous avions l’habitude de travailler avec un mono marché qui est la France et un mono produit le désert. Mais cette fois-ci notre cible est de diversifi er notre clientèle. En mettant en exergue un produit touristique nouveau qui est l’écotourisme.

4. Quels sont les plus importants sites que vous avez pro-posés à vos invités?

En résumé, nous avons proposé le Parc National du Diaw-ling, keur-macène, Tenadi, le Parc National du Banc d’Ar-guin et l’Adrar. Donc le tourisme écologique, d’aventure et saharien sous forme « Package Holiday ». (Un package Holiday est terme anglais qui veut dire un ensemble d’élé-ments, de produits ou de service payé par un client en forfait ou en extra).

Je vous citerai tout d’abord le Parc National de Diawling; connu pour sa faune, sa fl ore, et une multiplicité d’espèce d’animaux, d’oiseaux et de végétaux, dans le quel nous avons effectué une grande visite guidée. L’après midi nous avons continué vers les sites du (gahar) du projet PRCC en cours d’exécution « création d’écolodge » dans les alentours ; situé à 20km du Parc National de Diawling.

Le reste de la soirée était destiné à une visite du campement de chasse de keur Macéne : structure d’hébergement doté de confort et de convivialité adapté aux aires protégées. Dé-part sur Nouakchott le lendemain matin ou était prévu un déjeuner local a l’intention de faire découvrir l’art culinaire mauritanien sous forme d’un nouveau produit touristique : « TOURISME SOLIDAIRE ».

L’après midi départ vers le complexe touristique Tenadi pour visiter les lieux de l’hôtel. Puis une continuation vers le site de bivouac de Boutikakmen dans l’Aoukar « ou nous

avons effectué un « timing » pour assister à une cérémonie de trait de lait de chamelle avec les nomades, pour faire pro-fi ter à nos invités les réalités de la vie nomade et la consom-mation des produit laitiers frais. Un diner offi ciel nous a été offert au complexe touristique Tenadi.

Le 3éme jour départ sur le Parc National du Banc d’Arguin (patrimoine mondial) connu par la réception des milliers d’espèces d’oiseaux migrateurs venant même de la Sibérie en Russie. Le déjeuner était prévu en cours de route à la gare du nord sur l’axe reliant Nouakchott à Nouadhibou puis di-ner et nuitée au campement privée d’Iwik.

Le quatrième jour consacré à l’excursion par une sortie et promenade en lanches. Puis continuation au campement pri-vé d’Arkeiss connu par une proximité des iles et une falaise. Ensuite Benichaab où est prévue la nuitée en plein air pour observer les étoiles. Le 4éme et le 5éme jour, départ sur Chinguetti (patrimoine mondial de l’Unesco et 7ème ville sainte de l’islam) en passant par Benichaab-Akjoujt- Atar puis Chinguetti. Avec une balade dans les dunes de Chin-guetti pour contempler le coucher du soleil. Dîner et nuitée au Lodge « le maure bleu ».

Le lendemain matin, nous avons visité la vieille ville de Chinguetti, quelques Lodge et auberges, une bibliothèque d’anciens manuscrits et un écolodge en cours de fi nition. Ensuite a commencé un circuit pour déjeuner dans les oasis de Tergit puis continuation vers Oued Abied campement nuitée en bivouac. . Et enfi n départ vers Atar pour visiter les souks et transfert a l’aéroport ;

5. Quelles sont les diffi cultés rencontrées au cours de votre tournée à l’intérieur du pays?

Les diffi cultés s’expliquent d’abord par l’enclavement de certaines zones. Ceci par l’absence de liaison interzonale et un manque d’indication du code de la route. A cela s’ajoute l’absence, d’institutions fi nancières qui doivent être présen-tes pour faciliter le séjour de nos visiteurs. Par les services suivants tels que l’échange de monnaie convertible, le re-trait sur place via des guichets DAB internationaux ou dis-tributeurs automatiques.

Défi cit d’infrastructures sanitaires qui fera profi ter non seulement à la population locale mais aussi aux visiteurs en cas d’incidence majeure. A la quelle nous n’avons point échappé. Je concrétise par le cas du photographe ornitholo-gue blessé sur la tête après un faux pas qui nous a couté un transfert vers Nouakchott à l’immédiat. L’encombrement de certains marchands qui s’est traduit par un tiraillement exa-géré et qui a fi ni par la suite dégoutter la clientèle.

Diffi culté de choix du produit artisanal par nos visiteurs qui n’est toujours pas diversifi é, identiques dans toutes les bou-tiques. Ce qui explique l’atteinte à un seuil de stagnation par manque de nouvelles innovations et de performance de la qualité du produit. Manque d’animation et d’ambiance dans les sites visités. Ce sont tant de choses qui nous échappent.

6. Pensez-vous avoir atteint certains des objectifs assignés à cette mission?

Je ne dirai pas que nous avons atteint les objectifs mais nous sommes en passe de mettre à niveau le secteur. Qui suit de-puis ces dernières années une chute. Nous sommes très opti-mistes pour ce qui s’est passé ; mais je pense que cette mis-sion est réalisée pour relancer la destination mauritanienne. Qui exige la concertation des compétences professionnelles spécialisées et de responsabilité à tous les niveaux. Compte tenu de la sensibilité du secteur et ses de potentialités il est important d’agir pour le long et non à l’immédiat.

7. Un mot pour les lecteurs d’Adrar.Info?

Je dirais que je suis très honorée en tant que femme d’avoir assuré tout le circuit sans être jamais découragée. Je tiens à féliciter les autorités compétentes du pays par les mesu-res sécuritaires prises par la plus élémentaire prudence et de l’effi cacité de la coordination à tous les niveaux et qui a beaucoup contribué au bon déroulement de la mission.

J’adresse mes vives remerciements à mon ministère de nous avoir confi é cette noble mission en vu d’y acquérir de l’expérience sur le terrain. Enfi n, je remercie tous ceux qui auront eu l’infi nie bonté de lire cet article de bout en bout.

Propos recueillis par Ely Salem Khayar.

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ADRAR.INFO 4TOURISME

Page 5: ADRAR Info N° 10

ADRAR.INFO5 ACTUALITE REGIONALE

Tourisme: Infrastructures en AdrarAgences: Salima voyages Tel. 5464611/6473960 Bivouac Tours Tel.5464595/6443052Ouadane Tours Tel.6469382/6347273 Agence caravane Tel. 6304511Targh Essalam Tel.5464172/6431773 Azilal tours Tel.6305501Terjit tours Tel 6452594 Atar voyages 5464413Ouadanes voyages Tel 6474314 Agence Nezaha Tel 6478929Agence Aoukar Tel.6454202 Agence Boutweirigua Tel.6637320Agence Toul Tel 5464581 Agence Almoustaghbal Tel 5464775Agence Hana Tel.5464280 M’Harith voyages Tel 5464598Minaret Tours Tel 6459786 El Widiane Tours Tel 5464666Agence Sadghia Tel 5464368 Agence Aigle VoyagesProservices Tours Tel 6454085 Allal Amatlich Tel. 5464 718

Agence New Gate Agence Trab ChinguittiAgence Median Bontemps VoyagesBab Sahara BP59 Atar tel 00222.647 39 66camping - restaurant http://www.bab-sahara.com

Auberges AtarAuberge Chemcham Tel 6382040 Hotel El WahaAuberge Dar Essalam Tel 5464368 Auberge le Randonneur Tel 6469382Auberge du desert Tel 6343616 Auberge Nouzha Tel 5464333Auberge Monod Tel 5464236 Toungad auberge Tel 5464331Auberge Tellaba Auberge Inimich Tel 6349425Auberge Caravane Tel 6304511 Auberge AmatlichAuberge mer et désert Tel 5027401 Mauritanie Triking Tel 501 86 07Auberge TerjittOasis TerjittCaravane

Auberge TeyarettOuad IlijEl Medina

Auberge ChinguittiCaravane EdenEcheylal Bien EtreLe Maure Bleu Abweir 2Chinguitti 1 TendewajaVieille Ville NouatilChinguitti 2 Bou’AgalFort Sagane Mille et une Nuit

Auberge OuadaneAgweidir VerenniVask Warane

...avec des trafi quants de drogue.

L’armée mauritanienne a tué trois membre d’un groupe de trafi quants de drogue et capturé dix-huit autres, suite à un accrochage vendredi, dans la zone de Lemzarrab, au nord-est de Chegga, plus de 700 km au nord de Zouerate, a appris Xinhua auprès d’une source sécuritaire.

L’armée a en outre saisi cinq véhicules tout terrain et un camion avec une quantité importante de drogue, précise-t-on de même source.

Du côté de l’armée, aucune victime n’a été déplorée, a af-fi rmé une source sécuritaire qui indique que ce groupe, qui comprend des Algériens, Maliens et Mauritaniens, serait en relation avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

C’est la première fois que l’armée mauritanienne remporte une aussi « importante » victoire sur les terroristes et les trafi quants de drogue dans cette zone devenue, depuis quel-ques temps, un terrain de prédilection pour les groupes ar-més islamistes et les trafi quants de tous genres.

La zone où s’est passé cet affrontement est incluse dans le corridor sécuritaire, récemment déclaré « zone militaire » par les autorités mauritaniennes.

L’armée mauritanienne fait trois morts et dix-huit prisonniers suite à un accrochage...

Commune d’Atar : Le manque de fi nancement risque de compromettre les acquisLe Maire d’Atar a, dés sa prise de service, tenté d’amélio-rer l’aspect propreté de la ville. La commune a acquis une dizaine de véhicules dont 6 camions de voirie. Un nouveau personnel a été recruté. Des campagnes quotidiennes de nettoyages des rues et places publiques ont donné à la ville un nouveau look, que touristes, autorités et populations ont apprécié. Malheureusement les recettes communales dont plus de 80% compensent les frais du personnel, sont loin de pouvoir assurer, sans l’appui d’autres fonds, le fonctionnement de la seule section Voirie. D’ailleurs la SNDE a coupé l’alimentation en eau de la Mairie. La SO-NELEC qui réclame des arriérés menace de baigner d’ici peu la l’hôtel de ville dans l’obscurité totale.

Le Maire et les conseillers municipaux en ont fait part aux autorités compétentes. La situation socio-économique nationale et internationale ne semble pas prête à favoriser leur demande. Les efforts personnels du Maire assurent ce-

pendant jusqu’ici les services minimum. Les salaires des travailleurs sont déjà en retard de payement de quelques mois. A quand la relance ou la régression des prestations de la commune d’Atar?

Les employés de la Wilaya continuent de réclamer leurs salairesUne vingtaine d’employés de la Wilaya, repartis dans certains services régionaux et la Moughataa réclament toujours leurs salaires des mois de Novembre, Décembre 2007 qu’ils n’ont jamais perçus. Leur mécontentement est monté à son apogée à la veille de la fête du Mouloud célébrée en Adrar le jour du baptême et non de la nais-sance (une semaine après le jour offi ciel) car leurs salaires des mois de janvier et février 2010 ne leur sont toujours pas versés.

Lettre à son Excellence Monsieur le Président de la République.

Nous sommes heureux ,nous comité d’entente politique au sein de l’Associa-tion des Notables du Nord Mauritanien de vous exprimer avec satisfaction et joie nos félicitations les plus chaleureuses et les plus sincères pour le choix judicieux que vous avez adopté depuis votre prise en main des reines du pouvoir de notre chère partie .En effet , votre ouverture des bonnes relations amicales avec l’ensemble des pays du monde et en particulier les pays isla-miques à poids importants (Iran , Turquie) est un acte courageux dont vous êtes le premier à le réaliser et qui mérite considération et respect. Les me-sures de sécurité que vous avez prises en collaboration avec des pays amis, l’ouverture de concertations avec des institutions nationales de l’opposition et autres, votre attachement à créer un hôpital de cancérologie pour éviter aux citoyens et l’Etat des dépenses exorbitantes dans les évacuations sanitaires à l’étranger ; En plus des efforts de bonne gestion que vous déployez en si peu de temps, dans l’assainissement des divers secteurs. Tout cela prouve s’il

en est besoin votre volonté à respecter les engagements que vous avez pris lors de la compagne électorale.Monsieur le président,Nous suivons avec intérêt particulier vos réalisations que nous comparons aux engagements que vous avez pris et nous les avons trouvé identiques.Félicitations, Que Dieu guide vos pas et vous aide à appliquer justice et équité.

Les signataires :Sid’Ahmed Ould Kerkoub présidentMohamed El Mamoune Ould Cheikh Saad Bouh Secretaire generalAhmed Ould HaimoudAhmed Ould El HenounAmmi Ould EydaSidi Mohamed Ould Bouchama.

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Exposition Mamine : Odette du PuigaudeauDepuis janvier dernier , Monsieur Mamine Evin guide touristique professionnel expose dans la cité « maisons blanche s », le long du goudron principal séparant Aghnemerit de M’Barka Oumara, photos ,documents ,affi ches et tableaux se rapportant à la vite de Odette du Puigaudeau . Au travers de cette exposition Monsieur Mamine tente de faire valoir le rôle joué par cette pionnière dans la transcription des faits, modes de vie, patrimoine et histoire de la Mauritanie.Issue d’une famille de la bourgeoisie, fi lle du peintre de l’école de Pont-Aven Ferdinand-Auguste-Marie Loyen du Puigau-deau, (cousin germain de l’écrivain Alphonse de Châteaubriant), et de Blanche-Henriette-Idalie Vandenbrouke ou van den Brouke, Odette du Puigaudeau réside à partir de 1908 au Croisic (Loire-Atlantique) dans le manoir de Kervaudu. Enfant unique, elle est instruite à la maison par ses parents.En 1920 elle monte à Paris pour s’inscrire à la Sorbonne au cours d’océanographie du professeur Jourdin dans l’espoir d’être engagée au laboratoire marin de Carthage en Tunisie, sans succès.Elle est ensuite dessinatrice dans les laboratoires du Collège de France, styliste chez Jeanne Lanvin, journaliste à L’Intransi-geant et dans des revues féminines, et enfi n ethnologue. En 1929, elle devient l’une des premières femmes à s’embarquer sur des thoniers bretons. Elle a décrit d’une façon remar-quable la vie dans les îles bretonnes de l’entre deux guerres dans son livre Grandeur des îles.Réfusée par le commandant Charcot pour une expédition au Groenland, car il n’acceptait pas les femmes, elle découvre par la suite d’autres grands espaces dans le désert du Sahara à partir de janvier 1934, avec son amie Marion Sénones.Fondatrice en août 1940 à Paris du Service féminin français, elle assure à partir de cette date des missions de préhistoire et d’ethnographie pour divers ministères et sociétés savantes.Elle s’établit à Rabat en 1961, où elle réalisa pour la radio des émissions culturelles de 1961 à 1962, devint documentaliste au ministère de l’Information en 1963, et chef du bureau de préhistoire au Musée des antiquités de Rabat de 1970 à 1977. Elle eut pour compagne l’artiste peintre Marion Sénones, (1886-1977), qui partagea sa vie de 1932 jusqu’à son décès à Rabat en octobre 1977.Odette du Puigaudeau a écrit huit livres, de nombreux articles et un traité sur le peuple maure. Son travail ethnographique, scientifi que et littéraire est un hommage aux peuples du Sahara occidental.

Publications- Pieds nus à travers la Mauritanie, préface du général Gouraud. Couronné par l’Académie française, Plon, 1936. Phébus, 1992. - La grande foire aux dattes, couronné par la société des Gens de Lettres, Plon, 1937. - Le sel du désert, éd. P. Tisné, 1940. Phébus, 2001. - La route de l’Ouest (Maroc-Mauritanie), éd. J. Susse, 1945. - Grandeur des îles, Julliard, 1946, Julliard 1989. Payot 1996 (préface de Monique Vérité). - Mon ami Rachid, Guépard, Albin Michel, 1948. - Tagant, Julliard, 1949, Phébus 1993. - La piste Maroc-Sénégal, Plon, 1954. - Le passé maghrébin de la Mauritanie. Rabat, Ministère d’État chargé des Affaires Islamiques, 1962.

ADRAR.INFO 6CULTURE

Mariages Franco-mauritaniens

Les brassages entre Français et Mauritaniens et particuliè-rement les Adrarois ne date pas d’aujourd’hui. De 1933 à 1964 des milliers de soldats de l’armée Française ont sé-journé à Atar. Certains sont français de souche, d’autres Africains, Malgaches et même Asiatiques. Célibataires pour la plupart d’entre eux, ils fi rent des Mauritaniennes leur deuxième moitié . Plusieurs familles mixtes sont ainsi établies. De nos jours les descendants de ces familles occu-pent une place importante dans le riche tissu social Adra-rois hétéroclite,caractérisé par son acceptation de l’autre et l’ouverture d’esprit. Trois décennies plus tard, la relance du tourisme en 1997 a ,de nouveau ramené les Français en Mauritanie. Les rotations hebdomadaires des Charters Paris- Atar débarquent des centaines de touristes qui ont pris l’habitude de revenir tous les ans, voire tous les six mois. Des dizaines de mariages mixtes sont constatés cha-que année (non compris les ratés pour cause de différence de culture, d’ages, niveau instruction etc..). Contrairement aux premiers mariages demandés aux femmes Maurita-niennes par des hommes Français de l’armée ou non, les derniers mariages lient des femmes Françaises aux hommes Mauritaniens. Dans les deux cas de fi gure, les enfants is-sus de ces mariages mixtes semblent vivre un mieux être que les autres nés 100% Mauritaniens. N’allez pas savoir pourquoi ? Depuis le début de cette année d’autres Français, militaires venant en grande partie de la base de DAKAR fermée défi nitivement, sont transférés à Atar. Tant mieux ! Des mariages mixtes Franco- Mauritaniens, auront bien lieu encore !

Ejeffe ou la force de l’imaginationpar Cheikhmou dans “Jardin d’Idoumou”.

En Hassanya Ejeffe se dit pour un carré de gros morceaux de bois de Talh servant de base à la construction d’un puits. Outre la qualité de ce bois et sa force, il peut résister à l’eau pendant plusieurs décennies.Mais ce vocable se dit aussi pour un support spécifi que au transport à dos d’âne. Ejeffe est conçu à partir de deux morceaux de racines moyennes d’arbres comme Talh, Tematt ou Ndernaye.Avant de leur donner par effet de pression une forme curvi-ligne aux extrémités pointues, ces morceaux longs chacun de 80 à 100 cm sont mis en forme au feu. Ils sont ensuite attachés à quelques centimètres au-dessous des extrémités par du cuir et laissés se dessécher. Ainsi est obtenu Ejeffe.

La pose de ce support sur le dos de l’âne passe par plu-sieurs étapes :1. Placer d’abord un tissu épais sur le dos de l’âne lui servant de protection, 2. Mettre Ejeffe dans le sens longitudinal du dos de l’âne, 3. Le fi xer transversalement par une corde qui reliera ses deux parties en passant par l’abdomen de l’âne, 4. Le fi xer vers l’arrière par une corde attachée à son extrémité arrière passant sous la queue de l’âne et revenant au point de départ en décrivant une boucle.Deux charges (sacs, colis, bidons…) équilibrées peuvent donc être attachées chacune d’un côté. Au centre une place est libre pour un troisième bagage.

Ejeffe en bois de talh Les deux morceaux de racines sont solidarisés par une attache en cuir Traditionnellement pour le transport d’eau, ce sont deux outres qui sont fi xées sur les côtés et une troisième posée au milieu et retenue par celui ou celle qui dirige la bête. Aujourd’hui pour des raisons pratiques, ce sont les bidons qui sont utilisés dans le transport ; les outres étant réser-vées à la conservation et au refroidissement de l’eau.Comme les outres, deux bidons peuvent être fi xés aux extrémités de Ejeffe, chacun d’un côté et un troisième posé entre eux.Le besoin a poussé l’homme à creuser dans son imagina-tion afi n de mettre à son profi t les moyens offerts par la nature, même les racines d’arbres.

Odette du Puigaudeau a écrit huit livres, de nombreux articles et un traité sur

- Pieds nus à travers la Mauritanie, préface du général Gouraud. Couronné par

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ADRAR.INFO7 PANORAMAPANORAMAP

Jacqueline Zuinghedeau fait partie de ses personnes qui ont connu et aimé l’Afrique, particulièrement la Mauritanie. Elle est venue dans le continent noir en 1946, bien avant les indépendances nationales. C’est en Mauritanie qu’elle est restée le plus longtemps. quatre de ses six enfants y sont nés. En sa qualité de médecin, elle a apporté -autant qu’elle le pouvait- soins, secours et conseils à des hommes et femmes qui nomadisaient loin de toute civilisation. Son attachement pour notre pays est si grand qu’elle y revient chaque fois Elle a terminé une brochure (en cours d’édition) présentant la Mauritanie, contribuant ainsi à faciliter aux touristes et ceux qui ne connais-sent pas, la compréhension des potentialités et valeurs de ce pays. .Elle a écrit sous forme d’anecdotes certains de ses souvenirs d’Afrique et de Mauritanie. Présentement elle se trouve chez son fi ls Emmanuel propriétaire de l’auberge « le refuge » au centre ville d’ Atar.. « Adrar.Info » en reconnaissance à cette pionnière, publiera désormais dans ces éditions quelques unes de ses anecdotes souvenirs, du reste très intéressantes non seulement par leur contenu mais aussi par le contexte dans lequel elles se sont produites.Pour ce numéro nous avons choisi: Boutilimit chef lieu du cercle du Trarza

Sous un ciel d’un bleu pur, une dune de sable vif, ocre rose domine de sa masse imposante un chapelet d’autres dunes dont la ligne de crête se perd à l’horizon. Un ancien fortin, ves-tige du premier poste administratif, couronne son sommet. Orgueilleuses, vigies immobiles, deux tours chamelières veillent sur ses accès et la paix du village bâti en contrebas à ses pieds Une route en brique de banco les relie. C’est là notre première affectation en décembre 1946 : René comme adjoint au commandant de cercle et chef lieu de la subdivision centrale et moi comme médecin chef. Nous sommes trois Français à vivre dans le poste, logés dans des maisons en banco. L’implantation du dispensaire, briques et tôles, sur un replat naturel aux tirs supérieurs de la dune est un non-sens. Le sable mou, la pente raide, l’éloignement du village en rendent l’accès diffi cile d’où une faible fréquentation. Il faut être bien portant pour y monter. La population locale musulmane sunnite se partage en deux « confréries » rivales, les quadrias et les Tidjanis, opposées sur des questions de rite. Le chef religieux des Quadrias, Abdellaye Ould Cheikh Sidia Baba, chef de la plus importante tribu du cercle : Les Oulad Biri, étend son infl uence spirituelle sur toute l’A.O.F. Au Trarza, les Quadrias y sont évidemment majoritaires. Pour la première fois en 1946, la Mauritanie vote démocrati-quement. Le député élu est un Béidane Tidjani au teint foncé de la région du fl euve, Horma Ould Babana. A Boutilimit le Clan Cheikh Sidia se sent humilié, aussi les rares Tidjanis locaux adoptent-ils un profi l bas .Quelques temps après notre arrivée, le gouverneur nouvel-lement nommé, s’annonce par télégramme pour effectuer sa première prise de contact ; Le jour dit, à son arrivée , les deux commandants, la garde noire, la garde maure sur méharis, tous en grande tenue, lui rendent les honneurs à l’entrée du poste. La cérémonie terminée, c’est à moi d’accueillir le Gouverneur dans la Résidence du commandant de Cercle, céliba-taire. 180 Kilomètres de pistes l’a visiblement éprouvé ; Un moment de repos lui est bien nécessaire. Dans son fauteuil, il somnole, peu attentif à une conversation mondaine qui

languit .Soudain, un garde entre, parle à l’oreille de René et s’éclipse. Aussitot René nous quitte. Peu après, par les fenêtres et portes grandes ouvertes, nous le voyons, en tenue de brousse, foncer au volant de sa jeep vers le village. Intrigués, inquiets, nous échangeons, le Commandant et moi, un regard interrogatif. Cette fois, la conversation est moribonde. Le Gouverneur absorbé dans son orangeade, plus absent que jamais n’a rien vu ni entendu. Le même garde revient et me chuchote : »Docteur il y’a un blessé au dispensaire. On se bat au village ».A mon tour de disparaître, puis de passer en blouse blanche. Cette fois, le Com-mandant de Cercle craint le pire et piaffe d’être contraint à l’incitation pour tenir compagnie à son hote. Au dispensaire, infi rmiers absents, je trouve un homme inconscient, sévèrement passé au tabac. Je le soigne puis sors pour observer de mon poste élevé les événements qui se déroulent au village : La visibilité est nulle en raison de la densité du nuage de poussiere soulevée. L’affrontement doit être rude. Mais au fait, pourquoi se battent-ils ? Cette ques-tion me poursuivra toute la journée. Seule avec le blessé, j’hésite entre, soit attendre qu’on m’amène d’autres éclopé, soit aller sur place pour me rendre utile. Finalement, j’opte pour la deuxième solution et entame la descente la dune très pentue à cet endroit. Je n’ai pas fait 30 mètres, que des yous yous de guerre éclatent derrière moi. Je me retourne et vois surgir d’un replis de sable un fort contingent servantes déchaînées, hysteriques, pilons à mil bran-dis, dévalant la pente, droit sur le dispensaire. Le but de l’attaque est clair, elles viennent pour s’en prendre au blessé. Je rebrousse chemin et essaye de courir pour les gagner de vitesse, arriver sur le replat et m’interposer. Hélas, la partie n’est pas égale. Elles descendent et moi je monte. Au bout de quelques mètres, hors d’haleine, jambes coupées, je suis clouée sur place, annihilée. Alors un hurlement silencieux jaillit de ma poitrine : « A l’aide mon Dieu, elles vont le lyncher ». Assis à ma gauche venu de je ne sais où, un chien, un Sloughi, maigre, pelé, miteux, que je n’avais pas repéré sur la vaste étendue nue où aucun mouvement n’échappe à l’œil. Je ne vois même pas les traces de ses pattes dans le sable. du moins je ne les aperçois pas. Comme moi, il regarde. Les furies dominent encore la plate forme mais d’une courte distance ; Dans quelques instants elles vont envahir le dispensaire et ce sera la curée. C’est alors que, poil hérissé, babines retroussées, canines découvertes, Chien se rue sur le commando en plein élan et l’attaque aux chevilles et aux orteils. Le résultat est immé-diat, le premier rand perd l’équilibre et plonge tête en avant dans le sable, 2 mètres plus bas, en poussant des glapissements aigus. Les 2eme et 3eme rang n’ayant pu freiner, déboulent sur le premier. Le 4eme s’aplatit sur l’ensemble formant un pack serré d’où jaillissent et s’agitent des bras et des jambes dénudés. Le reste de la bande qui a su ralentir fait demi-tour et s’échappe par le haut dans un sauve-qui –peut général. Chien, tout heureux de son coup, revient prés de moi en trottant. Tout danger ayant disparu, soulagés, complices nous contem-plons le spectacle : Crachant, toussant, bavant, mouchant, pleurant, aveuglés et inondés de sables, un à un, les corps retrouvent la verticale. Soldats perdus, vaincus, pourtant promis à une victoire sans risque, lamentables créatures frappées par un destin maudit, elles rebrous-sent chemin, grimpent à grand peine, trébuchantes et haletantes, le raidillon si gaillardement dévalé il y’a quelques instants et disparaissent à leur tour. C’est fi ni. Force reste à Chien. De nouveau, j’entends le silence du désert. Le cœur débordant de reconnaissance, je me penche vers Chien pour lui exprimer mon admiration et ma gratitude. Mais où est –il ? Où est Chien ? Pas de Chien ! Plus de Chien ! Disparu le chien ! Disparu soudainement qu’il était sur-venu ! Je cherche ses traces. Pas plus de traces au départ qu’à l’arrivée. Je commence pour de bon à croire en la Providence. Au village le nuage de poussière s’éclaircit et retombe. La bagarre est terminée. Les autorités ont réussi à ramener la paix. Je ne sais toujours pas la raison de cet accès de fi èvre. C’est au repos du soir que j’ai la réponse. Dés avant la venue du Gouverneur, le bruit courait qu’il serait accompagné de Horma, le député, et les esprits commençaient à s’échauffer. Ce n’était qu’une rumeur, mais le hasard voulut qu’un beïdane de sa suite lui ressembla, aussi avait-il été pris et tabassé dés son arrivée au village. Une bagarre generale s’en était sui-vie. Profi tant de la confusion, il avait été transporté au dis-pensaire. Cette petite histoire dans la grande, vous en avez la primeur. A table ce soir là, les conversations étant de la plus haute importance ( ! !) j’ai tu mes aventures du matin. En effet qui aurait accordé quel-que crédit à mes racontars de servantes en folie et de cabot fantôme, et pourtant, sans l’in-tervention de Chien, que serait-il arrivé par la suite ? Je n’ose y penser….Pendant 53 ans, le souvenir de Sloughi est resté vivant dans ma mémoire. A 80 ans, je devais bien cet hommage à Chien. Envoyé du Seigneur ???

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ADRAR.INFO 8CULTURE - SPORT - LOISIRS

Festival d’Atar du Med’h

La seconde édition du festival d’Atar du Med’h (chants glorifi ant les vertus et la bonne morale du Prophète Mohamed, Paix et Salut Sur Lui) organisé par le ministère de la culture, de la jeunesse et des sports en collaboration avec l’association d’Atar pour la culture, a démarré jeudi soir au stade muni-cipal d’Atar.

Les équipes participantes ont précisé que le festival est une riposte à la campagne hostile dirigée par les ennemis de l’Islam contre le Prophète Mohamed Paix et Salut Sur Lui, mais traduit aussi l’expres-sion de l’amour des musulmans pour le Messager de la tolérance dédiée au monde.

La cérémonie qui a vu la participation de plusieurs équipes venues de différentes wilaya du pays, durera trois jours.ainrim.com

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Musée de Toueyzekt :site d’implantation délimité, recherches de fi nancement en cours.

Les démarches pour l’obtention du fi nancement destné à la construction en dur du musée de Toueyzekt progressent lentement mais sûrement. Son conservateur Mon-sieur El Khalil Ould Dah Ould N’Tahah a réussi à obtenir une aire d’implantation du musée couvrant plusieurs mètres carrés, sur le plateau le long de la route gou-dronnée Atar- Kseir Torchane. Il a déjà monté une clôture en pierres rouges délimitant ce périmètre. Une grande salle construite auparavant lui est ad-jacente et abrite une bibliothèque cons-tituée d’un millier de livres, romans et documents. Plusieurs personnalités Européennes du monde de la culture échangent présentement avec le conser-vateur des correspondances relatives à la construction de ce musée. Anciens ministres, directeurs de musées, dépu-tés Français, Espagnols, Allemands et autres ont signifi é leur attachement à la construction de ce musée. Au niveau national, le ministère de laculture envisage une décentralisation plus poussée qui fera des régions des pôles culturels mieux équipés en musées, bibliothèques, espaces culturels etc....

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