Qui sont les protestants et quel peut être leur rôle dans la société ? Pour répondre à ces questions, les Associations fa-miliales protestantes (AFP) ont commandé un sondage IFOP, dont les résultats seront révélés lors de leur colloque biennal, qui se tiendra à Fontevraud du 12 au 14 octobre. Entretien avec Françoise Caron, vice-présidente des AFP.

En commandant ce sondage, les AFP ont une fois encore démon-tré leur désir d’être en phase avec les réalités du protestan-tisme et de la société. Pourquoi voulez-vous à ce point que les protestants soient présents dans l’espace public ?

Il ne suffit pas pour les protes-tants de se positionner dans leur cœur et dans leurs bâtiments, mais aussi dans le quotidien et dans la sphère publique. J’aime à citer ce texte de l’Evangile, qui invite les chrétiens à faire rayon-ner leur lumière de manière visible et non pas cachée (Mat. 5, 14-16).

Avez-vous le sentiment que les chrétiens n’ont pas pris la me-sure de cette mission ?

D’une certaine manière, nous avons été influencés par cer-taines interprétations biaisées du texte «Il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu». Nous nous sommes quelque peu cloisonnés.

Tant votre sondage que votre colloque biennal s’interrogent sur le manque de confiance des Français à l’égard de leurs élites. Pourquoi ?

Il suffit de lire les journaux ! Les gens ont peur, pas seulement du fait de la crise, mais aussi parce qu’ils ont une conscience toujours plus éveillée de la mani-pulation médiatique et de la cor-

ruption qui touche l’Occident. Nos contemporains craignent d’être volés ou trompés, aus-si bien sur le plan financier qu’idéologique.

Comment en est-on arrivé à ce décalage entre les citoyens et les élites ?

Les élites ont peut-être utili-sé un tel jargon qu’elles ont fini par se couper du peuple, pensant qu’elles auraient ainsi davan-tage de libertés. Et peut-être

que nous avons trop compté sur nos dirigeants : nous sommes devenus un peuple d’assistés et avons un peu oublié de réfléchir.

Et vous croyez que les protes-tants peuvent contribuer à réta-blir cette confiance ?

Nous devons nous position-ner, en parlant de l’Evangile et en le vivant dans la sphère publique. Nous ne sommes pas seulement des discoureurs : mettons notre foi en action, demandons-nous comment nous pouvons ser-vir notre quartier, nos élus, etc. Nous contribuerons ainsi à l’épa-nouissement et à la prospérité du monde qui nous entoure. Mais aux AFP, nous désirons le faire en nous soumettant aux règles

du jeu, en agissant dans la trans-parence et la confiance. Notre crédibilité en dépend.

Vous parlez des «règles du jeu». En France, la laïcité en est une. Comment transmettre des valeurs chrétiennes dans ce contexte ?

La laïcité, c’est respecter l’autre, accepter qu’il pense autrement. Ainsi, un chrétien engagé en politique ne sera pas motivé par l’absolu désir de convertir tout le monde, car la politique est par essence un engagement au service de tous, y compris de ceux qui ont une autre foi.

De votre propre aveu, le sondage doit aussi servir à répondre à cette question : le protestantisme est-il une religion d’espoir ou de mémoire ? Quel est le verdict ?

Même si la tentation de res-ter assis sur l’histoire existe, les choses évoluent positivement. Et la mouvance évangélique fait office de moteur ; elle pense da-vantage pour aujourd’hui, avec cette envie d’espérer envers et contre tout. Elle peut être une réponse pour notre pays et affir-mer que l’espoir existe si l’on revient aux fondamentaux. Sans prosélytisme mais sans frilosité, les chrétiens devraient se posi-tionner et oser le lobbying.

PROPOS RECUEILLIS PAR

JÉRÉMIE CAVINPH

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Mobiliser l’Eglise en Afrique francophone pour évangéliser et former les enfants en vue de trans-former les nations : tel était l’objectif déclaré par

les membres du mouvement de la «Fenêtre 4/14», qui ont mis en place la conférence de Ouagadougou du 6 au 9 mars.

Plus de 500 pasteurs, responsables d’œuvres et mis-sionnaires d’Afrique francophone ont bravé les difficultés administratives et financières pour participer à ce grand moment d’exhortation, de réflexion et d’engagement placé sous la présidence de Luis Bush, l’initiateur du «Mouvement AD 2000» et de la «Fenêtre 10/40» pour l’évangélisation des peuples non-atteints.

«L’Eglise donne à l’homme la raison de vivre»

Eglise locale et pasteurs, parents et familles, poli-tique locale et gouvernance, médias, santé publique, programmes académiques, prière, traumatismes, art : les thèmes de réflexion proposés convergeaient tous vers

Les protestants, porteurs d’espoir dans l’espace public

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Au sommaire de l’édition suisse : Les Eglises FREE prêchent un engagement plus radical - Les KidsGames, succès au-delà des Eglises - Ambulancier et chrétien - Nouveau chapiteau pour les héritiers de la Tente romande. Les abonnés peuvent télécharger ces pages sur le site www.alliance-presse.info (code 201209RACH).

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Les soupes de nuit de Pau seront à nouveau distribuées cette année dès le 1er décembre. Cette initia-tive des ADD de Pau avait été menacée de dispari-tion l’an dernier, faute de locaux ; mais suite à une importante mobilisation, les autorités locales étaient venues à la res-cousse. Cette année encore, les autorités mettront des locaux à disposition de l’Eglise et lui verseront même une petite subvention. Chaque année, durant l’hiver, cette Eglise dis-tribue plusieurs milliers de repas aux personnes les plus nécessiteuses.

Daniel Rivaud est démissionnaire. Initiateur du CPDH, une plate-forme de lobby et de sensibilisation aux questions politiques et éthiques dans le protes-tantisme, il a annoncé son retrait pour 2013.

Famille Je t’Aime a un nouveau directeur. Isabelle Millemann s’est retirée au profit d’un nouveau projet profes-sionnel. C’est Pierre Ketterer et son épouse Cécile qui ont repris le flambeau dès la rentrée.

L’évêque Bernard Podvin a mis en garde Vincent Peillon, ministre de l’Education, contre une définition laïciste de la morale, le 10 septembre dans Le Journal du dimanche.Il craint qu’une morale laïciste confère un rôle négatif ou passéiste aux religions, oubliant leur contribution au bien de l’homme.

TEXTOS

Les évangéliques ont cette envie

d’espérer