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N"'33 - Samedi 14 Août 1943 Organe au Service du Cinéma Français Treizième Année Le Numéro :*2Jrs PROBLEMES DU JOUR LE RENOUVEAU DU RLM POLICIER Au début du cinéma parlant, on lit cies înuis policiers u uae inaigre vaieur cinegrapnique, hien qu a- dapies quemueiois u assez Dons romans, je ne parle pas ue pan- loiuus, de G. Leroux, ou d A. iier- nécte. Les liims étaient terriijie- ment bavaras et exagérément lents. Puis, la technique progressant, nous eûmes des oeuvres plus in- téressantes : Autour dune En- quête, La Mort du Canari, La Mystérieuse affaire Benson, Au nom de la loi ; deux Simenon dé- : La Nuit du Carrefour et Le Chien Jaune que suivra La Tète d'un Homme, un chef-d'œuvre du genre. Une atmosphère à la fois réaliste et irréelle, poétique, ser- vait de cadre à un récit qui se si- tuait à la frontière de l'absurde et du féerique. L'amateur de romans et de films policiers est un grand enfant. Car nous n'irons pas jus- qu'à dire avec certain qu'il est (toujours) une soupape de sûreté pour le refoulement des instincts sauvages... Mais cela pourrait être un argument à opposer à la thèse ressassée de cinéma école-du- crime. Le film policier a beaucoup évo- lué et, comme le roman, a gagné ses lettres de noblesse. Il n'est plus vulgaire de lire un roman po- licier. Et le Georges Sim des col- lections populaires est devenu le Simenon de la N. R. F. Le film de gangsters a à un mo- ment détrôné le lilm policier pro- prement dit. Bootleggers, racket- ters, gangsters : héros négatifs l'épopées ultra-modernes d'une société fondée sur la lutte-pour- la-vie. Bancroft, Muni, Powell, Robinson, Holt, Lowe, Cooper, Ayres, etc., prêtèrent leurs visages à des aventuriers de toutes clas- ses. Leurs « femmes », c'étaient Evelyne Brent, Mary.Astor, Cons- tance Cummings ou Mary Wolan. Ces films souvent exempts de fiction avaient pour cadre non d'imaginaires pays centre-améri- cains, mais les grandes cités des U. S. A. Ils étaient, par un certain côté, des documentaires : Les Nuits de Chicago, Club 73, Après la Rafle, Au Seuil de l'Enfer, Ra- fles, Reportage nocturne, Gentle- man Gangster, etc. Et surtout Scarface. Puis Littte César et une foule d'autres bandes, qui, bien- tôt, dégénérèrent et qui furent ad- mirablement parodiées dans Tou- te la ville en parle. Avant la guerre, il y eut comme une éclipse du lilm policier, singu- lièrement en France. Et voici qu'en ces années troublées, ce genre ciné-littéraire réapparaît, montrant réellement ce qu'il est : ni cours de crime, ni soupape de sûreté, mais évasion, diversion, distraction. ■Six Hommes Morts (qu'on de- vait tourner déjà en 1932, avec Galland et Rouleau...) devint Le Dernier des Six, et L'Assassin ha- bite au 21 suivit. Ne citons pas la «petite monnaie...- Le grand triomphateur reste Simenon avec Les Inconnus dans la Maison, Monsieur la Souris, Picpus, etc. C'est Daquin qui a le mieux uti- lisé l'atmosphère Simenon, avec Le Voyageur de la Toussaint. Mais Duvivier n'est pas pour refaire l'expérience brillante de La Tête d'un Homme. On attend L'Hom- me de Londres et les propres réa- lisations de Simenon. Il y a aussi Pierre Véry, mais Les Disparus de Saint-Agil et L'Assassinat du Père Noôl sont plus et moins que des films poli- ciers et ert tout cas plus que du Simenon. Outre Goupi Mains Rou- ges, on a encore de Véry : Mada- me et la Mort, film de Daquin. Quant au Château des Quatre Obèses, il n'est pas un exemple à suivre. Et Huit Hommes dans un Château ne rappelle que médio- crement les films de R. Montgo- mery. Dernier Atout, film assez primaire, est sauvé par son mon- tage, par son rythme (relatif). Je ne considère pas le film po- licier comme un genre inférieur. Mais je crois qu'il est bon de sor- tir des Sherlock Holmès et autres Maigret, pour s'attacher à la psy- chologie, à la vie, à l'atmosphère. Je pense à Véry, à Simenon. Que « policier » ne soit plus une éti- quette rigide, restrictive, artifi- Jean MARGUELY. « LES PETITES DU QUAI AUX FLEURS s- Les Petites du Quai aux Fleurs, d'après un scénario de Marcel Achard, est sur le point de se ter- miner aux studios Nicéa-Films de Saint-Laurent du Var. Ce film réa- lisé par Marc Allégret, dont quel- ques extérieurs ont été tournés à Paris, groupe parmi la distribu- tion : Odette Joyeux, Louis Jour- dan, Bernard Blier, Simone Syl- vestre, André Lefaur... et Adrien- ne Benetti pour la version ita- lienne. "Il F * i ' ï Cinéma location TOULOUSE DB MIDI' Cinéma location MJCR4ËILIE HUNES FUIES DANS m mu lin film humain 12 Grandes Vedettes au REX de Marseille à partir du 11 Août « VAL D'ENFER » NOUVEAU FILM FRANÇAIS CONTINENTAL-FILMS EST TERMINE Pour la Continental-Films, Mau- rice Tourneur vient d'achever à Fontainebleau les extérieurs de Val d'Enfer, dont Ginette Leclere est la vedette avec Gabriel Gabrio et Delmont dans les rôles princi- paux. Le pittoresque et le pathéti- que s'y unissent en une intrigue attachante et très colorée. C'est l'A. C. E. qui nous présentera pro- chainement ce grand film fran- çais. NOUVELLES OFFICIELLES MINISTERE DE L'INFORMATION Catégories d'activités économiques exo- nérées du prélèvement temporaire sur les excédents de bénéfices. Le chef du Gouvernement, ministre secrétaire d'Etat à l'information, et le ministre secrétaire d fc/Uu n i «.-uuumie nationale et aux finances, Vu la loi du 30 janvier 1941 portant institution d'un prélèvement temporaire sur les excédents de bénéfices ; Vu la loi du 30 juin 1941 portant as- souplissement du prélèvement temporai- de sur les excédents de bénéfices ; Après avis, en date du 9 juin 1943, du comité prévu à l'article 3 de la loi du 23 mars 1941 relative au finance- ment de la fabrication des produits né- cessaires aux besoins du pays, Arrêtent : Art 1". En application de l'arti- cle 1" de la loi du 30 juin 1941 complé- tant l'article 5 de la loi du 30 janvier 1941 portant institution d'un prélève- ment temporaire sur les excédents de bénéfices, sont exonérées du prélève- ment les entreprises créées postérieure- ment au 25 juin 1940 et appartenant à la catégorie d'activités économiques sui- vante, relevant de la direction générale de la cinématographie nationale : pro- duction de films cinématographiques. Art. 2. Les demandes d'exonéra- tion devront être présentées chaque an- née. Elles seront déposées au ministère de l'information ' (direction générale de la cinématographie nationale) qui, après avis de la direction générale des contri- butions directes, notifiera son accord aux bénéficiaires. Ces notifications ou, à défaut, l'affirmation qu'une demande a été produite, devront être jointes aux déclarations d'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux. Art. 3. Pour être recevables, les demandes d'exonération concernant les excédents de bénéfices réalisés au cours de chaque exercice doivent être sous- crites : a) Pour l'exercice clos en 1942, dans un délai de trois mois à partir de la date du présent arrêté ; 6) Pour les exercices ultérieurs, avant le 1" avril de l'année suivant la clôture de l'exercice. Fait à .Vichy, le 17 juillet 1943. Le chef du Gouvernement, ministre se- crétaire d'Etat à l'information : Pier- re LAVAI. Le ministre secrétaire d'Etat d l'éonomie nationale et aux finances : Pierre CATHALA. MARSEILLE : PARIS Contrairement à ce qui a été an- noncé, c'est Renée Albouy et non Hé- lène Constant qui interprétera le rôle de « Madame d'Espard >, dans Vau- trin, la nouvelle production S.N.E.G., que Pierre Billon réalise actuellement aux studios des Buttes Chaumont. LYON Cette semaine, c'est le calme plat dans les salles lyonnaises et plusieurs cinémas affichent la fermeture an- nuelle. Toutefois, le tandem Tivoli-Jla- jestic continue avec La Couronne de Ver. Le Pathé nous donne La Bonne Etoile, de Fernandel. Quant à l'Eldo- rado, il affiche Partisse, et Cinémonde: Ne bougeons plus. Eclair Journal nous avise qu'il vient de donner sa première de « L iné- vitable M. Uubois », à Aix-les-Bains. Quant à « L'Homme de Londres », «est encore Aix qui en aura la primeur. Cette quinzaine, nous avons assis- à la présentation de quelques films dont voici les titres : Huis clos et L'amour suit des chemins étranges, chez Eclair Journal ; La Chèvre d'Or, Le Soleil de Minuit, Les Roquevillards, de chez Sirius ; Le Capitaine fracasse, de chez Sélecta. M. Marguet, chef de publicité de la Maison Kégina, de passage à Lyon, a bien voulu nous recevoir alin de nous donner un aperçu de ce que sera la sai- son prochaine, chez Kégina-Uistribution, qui marche de pair avec Jason. Nous aurons un film avec Kaimu qui tournera sur un scénario écrit spéciale- ment pour le cinéma par G. Simenon, et un autre bande avec P. Blanchar. Quant à Tobis, parmi les nouveautés de la prochaine saison, signalons avec l'ino Kossi et Jean 'lissier :" « Mon Amour est près de l'oi » ; une œuvre de G. Simenon : « Les Caves du Majestic, avec A. Préjean ; un autre, avec Michel Simon : « La Chatte », en- suite un dont le titre n'est pas encore choisi, avec G. Leclere et P. Fresnay, plus trois films en couleur et d'autres dont nous vous entretiendrons par la suite. Luc CATJCHON. TOULOUSE C'est sur l'écran du Plaza, que nous pourrons applaudir, à partir du fi octob're : « Monsieur des Lourdines », film de très grande classe, tiré du ro- man de Alphonse de Châteaubriant, et qui s'imposera comme une des plus sen- sationnelles productions de la nouvelle saison cinématographique. « Monsieur des Lourdines » a été mis en scène par Jean de Hérain, et inter- prété par Mila Parely, Raymond Rou- leau et Constant Rémy. Du 18 au 24 août 1943, aux Va- riétés, nous verrons une reprise d'une réelle qualité : Gueule d'Amour, remar- Depuis le 1 er Juillet NAPOLEON vu et entendu par ABEL GANCE eât dUttiàuè dané La légion de TOULOUSE p«i S. E. L B. Films 21, Rue Maury - TOULOUSE quablenient interprété par Jean et Mireille Balin. Gabiu Cest dans le courant du mois de septembre que nous aurons le plaisir de voir, aux Yariétés, « La Main du Diable », Mm de mystère qui tranche franchement avec le « déjà » vu. L'in- trigue passionnante se déroule à notre époque, dans un cadre inédit. Les spec- tateurs seront empoignés par Pierre Fresnay, dont c'est incontestablement le meilleur rôle dans cette production au sujet nouveau et exceptionnel. . L'Agence Prodiex distribuera, sur Toulouse et la région, au cours de la saison 43-44, les productions suivantes: Si tu m'aimes, gentille comédie avec Ar- letty et Michel Simon ; Princesse Sis- sy, interprété par Traudl Stark, la nou- velle Shirley Temple, et Ma Fille... Pierre, avec la même vedette ; Rivalité, film d'action, réalisé dans le cadré grandiose du Tyrol ; Hommage à Biset, Les Buveurs de Sang, Callisto. Nous apprenons avec un vif plaisir la nomination de notre ami Chevalier, en qualité de représentant de l'Agence de « Midi-Cinéma-Location ». Semaine agréable.pas trop chargée en films et qui a retenu l'attention de la clientèle. Au Trianon-Palace : L'Auber- ge de l'Abîme, mélo de 1 espèce la plus feuilletonesque, a eu ses adeptes et a totalisé, en une semaine : 249.313 fr. Au Plaza : Béatrice Cenci, drame his- torique, avec la grande vedette Carola Hohn ; a totalisé, en une semaine : 223.000 fr. Aux Variétés -. Sérénade du Souvenir, avec Hilde Krahl ; a tota- lisé, en une semaine : 115.347 fr. Au Cinéac : Forte Tête (2 e vision), avec le populaire acteur René Dary ; a tota- lisé, en une semaine : 123.939 fr. Aux Nouveautés : Le Masque Noir (2° vi- sion), a remporté un vif succès. Au Vox : Le Valet Maître, avec Henri Ga- rât. Au Gallia-Palace : Mademoiselle SKI. Mère, bonne reprise, avec Danielle Darrieux. Roger BRUGUIERE. NICE Le couvre-feu est levé depuis le 6 août. Les cinémas, pourront faire des soirées (20 h. 30 à h. 30), les same- dis et dimanches. 1 Le 8 août, au cours d'un gala « Caf Con' et Sport », au profit des prisonniers, donné au Vélodrome, se sont produits : V. Romance, Odette Joyeux, René Lefèvre, Henri Guisol, J. Gauthier, G. Lannes, J. Berthier, P. Hambert, etc., etc. Viviane Romance a poursuivi le producteur du film « Feu Sacré », au sujet d un éventuel droit de supervision de la vedette sur le film. Le Tribunal a conclu que ce droit est théorique. Si l'actrice pouvait demander des remaniements, le producteur avait, en définitive, droit de décision dans le uiuiiiagi Jk clan acui 11 sjjuiiodUle du film. Mais, par ailleurs, l'artiste a eu satis- faction au sujet d'un pourcentage d au- teur. Yves Allégret poursuit la réalisa- tion de La Boîte aux Rêves. Margue- nat a terminé Béatrice devant le désir, le 5 août. Pour Les Petites du Quai aux Fleurs, il y a encore trois semaines de travail. Au programme des salles, la se- maine dernière : Jeanne Doré (Escu- riai-Lxceisior), Monsieur Hector, re- prise (,.fai-is-i<:oruui) ; Lia Nuu fantas- tique (.liiallo). .Le Mondial, fermé pour quinze jours, rouvre le 18 août, avec une reprise du prince Jean. Le Casino a rouvert, le 11 août, avec Monsieur la Souris. L'Escuriai et l'UJxcelsior re- prennent Secrets. J. M. MARSEILLE Programmes à Marseille, du 11 au 16 août : AU uapiioie, Pierre-liichard VVillm, dans Le vomie de Monie-nruio ; au Rex, Gaby Morlay, dans lies Jeunes Filles uuns ta NUU ; au Studio-iUajes- tic, Jean Tissier, dans : Ans de Bonheur ; à l'Udeon, Lie Pont des Sou- pirs ; au Riaiio, jue Chevalier Noir, 2* semaine. Eclair Journal a présenté, cette se- maine, deux grands Huns qui ont obte- nu un gianu succès : « Li'inevitauie M. Uuuois », avec iiiiuie itucaux et nn- dre JLuguet, un hun charmant plein d esprit qui a été très appiaudi et, « Lxioniuie de Londres », avec Ledoux, Su/y rrun et Juies uerry, un hun U al mospnere très prenant et d une tecnni- que ues plus réussies. Bravo i pour ces deux belles produc- tions. ATMOSPHERE Dans « La Cavalcade des Heu- ? res », Charles irenet chante deux chansons, l'une iantaisiste : « Débit ae l'eau », l'autre émouvante : « Que reste-t-il de nos amours i ». Oes deux chansons lont d'ail- leurs parue du tour de enant de Charles irenet, dans lequel il ob- tient le plus vit succès. Lors des prises de vues, Charles Trenet et Pierrette Caillot devaient écourer au phonographe la chan- son « Que reste -1 - il de nos amours ( », mais comme on ne possédait pas le disque, on avait mis un disque au hasard, pour iaire l'atmosphère. Au moment tout est prêt pour tourner, Pierrette Caillot et Charles Trenet se recueillent... C'était un disque de bach et Henri Laver- gne... sur lequel les interprètes ne purent s'empêcher de rire... Et il tailut tout recommencer 1 A PROPOS DE JE T'AIMERAI TOUJOURS » C'est une erreur typographique qui nous a fait publier dans le 30 que ce film avait réalisé 19.800 fr. de recettes. Il fallait li- re : 198.019 fr. 31 Août 1 er , 14 ©I 15 Septembre * -£v <$* ■■„; '"■ .1 ' i' ' 5 pour la saison 1943-44 I CARMEN VIE DE BOHEME L'ETERNEL RETOUR LES MYSTERES DE PARIS LA BOITE AUX dont quatre sont enfièrenmnt terminés Deux grands succès^ de reprise E DE et MARSEILLE LYON Après les sucçè IEUI NTCARAL 'ai S LOURENNES [fiSSTOY Cah^attium Ciné/ha 41MEU, LEONARD ÉA IE SUl£)>A\ŒG^TOI 1 re tranchî m 1943-44 100 °/ 0 comique- un nouveau "NARCISSE" Feu Nicolas avec HEUOSFIU MARSEILLE mm-oisTRiBoiicn TOULOUSE Lvon cinnD LYON

Agence d'information cinégraphique, n°33 · Mystérieuse affaire Benson, Au nom de la loi ; deux Simenon dé-jà : La Nuit du Carrefour et Le Chien Jaune que suivra La Tète d'un

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Page 1: Agence d'information cinégraphique, n°33 · Mystérieuse affaire Benson, Au nom de la loi ; deux Simenon dé-jà : La Nuit du Carrefour et Le Chien Jaune que suivra La Tète d'un

N"'33 - Samedi 14 Août 1943 Organe au Service du Cinéma Français Treizième Année — Le Numéro :*2Jrs

PROBLEMES DU JOUR

LE RENOUVEAU DU RLM POLICIER

Au début du cinéma parlant, on lit cies înuis policiers u uae inaigre vaieur cinegrapnique, hien qu a-dapies quemueiois u assez Dons romans, je ne parle pas ue pan-loiuus, de G. Leroux, ou d A. iier-nécte. Les liims étaient terriijie-ment bavaras et exagérément lents.

Puis, la technique progressant, nous eûmes des oeuvres plus in-téressantes : Autour dune En-quête, La Mort du Canari, La Mystérieuse affaire Benson, Au nom de la loi ; deux Simenon dé-jà : La Nuit du Carrefour et Le Chien Jaune que suivra La Tète d'un Homme, un chef-d'œuvre du genre. Une atmosphère à la fois réaliste et irréelle, poétique, ser-vait de cadre à un récit qui se si-tuait à la frontière de l'absurde et du féerique. L'amateur de romans et de films policiers est un grand enfant. Car nous n'irons pas jus-qu'à dire avec certain qu'il est (toujours) une soupape de sûreté pour le refoulement des instincts sauvages... Mais cela pourrait être un argument à opposer à la thèse ressassée de cinéma école-du-crime.

Le film policier a beaucoup évo-lué et, comme le roman, a gagné ses lettres de noblesse. Il n'est plus vulgaire de lire un roman po-licier. Et le Georges Sim des col-lections populaires est devenu le Simenon de la N. R. F.

Le film de gangsters a à un mo-ment détrôné le lilm policier pro-prement dit. Bootleggers, racket-ters, gangsters : héros négatifs l'épopées ultra-modernes d'une société fondée sur la lutte-pour-la-vie. Bancroft, Muni, Powell, Robinson, Holt, Lowe, Cooper, Ayres, etc., prêtèrent leurs visages à des aventuriers de toutes clas-ses. Leurs « femmes », c'étaient Evelyne Brent, Mary.Astor, Cons-tance Cummings ou Mary Wolan.

Ces films souvent exempts de fiction avaient pour cadre non d'imaginaires pays centre-améri-cains, mais les grandes cités des U. S. A. Ils étaient, par un certain côté, des documentaires : Les Nuits de Chicago, Club 73, Après

la Rafle, Au Seuil de l'Enfer, Ra-fles, Reportage nocturne, Gentle-man Gangster, etc. Et surtout Scarface. Puis Littte César et une foule d'autres bandes, qui, bien-tôt, dégénérèrent et qui furent ad-mirablement parodiées dans Tou-te la ville en parle.

Avant la guerre, il y eut comme une éclipse du lilm policier, singu-lièrement en France. Et voici qu'en ces années troublées, ce genre ciné-littéraire réapparaît, montrant réellement ce qu'il est : ni cours de crime, ni soupape de sûreté, mais évasion, diversion, distraction.

■Six Hommes Morts (qu'on de-vait tourner déjà en 1932, avec Galland et Rouleau...) devint Le Dernier des Six, et L'Assassin ha-bite au 21 suivit. Ne citons pas la «petite monnaie...- Le grand triomphateur reste Simenon avec Les Inconnus dans la Maison, Monsieur la Souris, Picpus, etc. C'est Daquin qui a le mieux uti-lisé l'atmosphère Simenon, avec Le Voyageur de la Toussaint. Mais Duvivier n'est pas là pour refaire l'expérience brillante de La Tête d'un Homme. On attend L'Hom-me de Londres et les propres réa-lisations de Simenon.

Il y a aussi Pierre Véry, mais Les Disparus de Saint-Agil et L'Assassinat du Père Noôl sont plus et moins que des films poli-ciers et ert tout cas plus que du Simenon. Outre Goupi Mains Rou-ges, on a encore de Véry : Mada-me et la Mort, film de Daquin.

Quant au Château des Quatre Obèses, il n'est pas un exemple à suivre. Et Huit Hommes dans un Château ne rappelle que médio-crement les films de R. Montgo-mery. Dernier Atout, film assez primaire, est sauvé par son mon-tage, par son rythme (relatif).

Je ne considère pas le film po-licier comme un genre inférieur. Mais je crois qu'il est bon de sor-tir des Sherlock Holmès et autres Maigret, pour s'attacher à la psy-chologie, à la vie, à l'atmosphère. Je pense à Véry, à Simenon. Que « policier » ne soit plus une éti-quette rigide, restrictive, artifi-

Jean MARGUELY.

« LES PETITES DU QUAI AUX FLEURS s-

Les Petites du Quai aux Fleurs, d'après un scénario de Marcel Achard, est sur le point de se ter-miner aux studios Nicéa-Films de Saint-Laurent du Var. Ce film réa-lisé par Marc Allégret, dont quel-

ques extérieurs ont été tournés à Paris, groupe parmi la distribu-tion : Odette Joyeux, Louis Jour-dan, Bernard Blier, Simone Syl-vestre, André Lefaur... et Adrien-ne Benetti pour la version ita-lienne.

"Il F

* i ' ï Cinéma location TOULOUSE

DB MIDI' Cinéma location MJCR4ËILIE

HUNES FUIES DANS m mu

lin film humain 12 Grandes Vedettes

au

REX de Marseille à partir du 11 Août

« VAL D'ENFER » NOUVEAU FILM FRANÇAIS

CONTINENTAL-FILMS EST TERMINE

Pour la Continental-Films, Mau-rice Tourneur vient d'achever à Fontainebleau les extérieurs de Val d'Enfer, dont Ginette Leclere est la vedette avec Gabriel Gabrio et Delmont dans les rôles princi-paux. Le pittoresque et le pathéti-que s'y unissent en une intrigue attachante et très colorée. C'est l'A. C. E. qui nous présentera pro-chainement ce grand film fran-çais.

NOUVELLES OFFICIELLES

MINISTERE DE L'INFORMATION Catégories d'activités économiques exo-

nérées du prélèvement temporaire sur les excédents de bénéfices. Le chef du Gouvernement, ministre

secrétaire d'Etat à l'information, et le ministre secrétaire d fc/Uu n i «.-uuumie nationale et aux finances,

Vu la loi du 30 janvier 1941 portant institution d'un prélèvement temporaire sur les excédents de bénéfices ;

Vu la loi du 30 juin 1941 portant as-souplissement du prélèvement temporai-de sur les excédents de bénéfices ;

Après avis, en date du 9 juin 1943, du comité prévu à l'article 3 de la loi du 23 mars 1941 relative au finance-ment de la fabrication des produits né-cessaires aux besoins du pays,

Arrêtent : Art 1". — En application de l'arti-

cle 1" de la loi du 30 juin 1941 complé-tant l'article 5 de la loi du 30 janvier 1941 portant institution d'un prélève-ment temporaire sur les excédents de bénéfices, sont exonérées du prélève-ment les entreprises créées postérieure-ment au 25 juin 1940 et appartenant à la catégorie d'activités économiques sui-vante, relevant de la direction générale de la cinématographie nationale : pro-duction de films cinématographiques.

Art. 2. — Les demandes d'exonéra-tion devront être présentées chaque an-née.

Elles seront déposées au ministère de l'information ' (direction générale de la cinématographie nationale) qui, après avis de la direction générale des contri-butions directes, notifiera son accord aux bénéficiaires. Ces notifications ou, à défaut, l'affirmation qu'une demande a été produite, devront être jointes aux déclarations d'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux.

Art. 3. — Pour être recevables, les demandes d'exonération concernant les excédents de bénéfices réalisés au cours de chaque exercice doivent être sous-crites :

a) Pour l'exercice clos en 1942, dans un délai de trois mois à partir de la date du présent arrêté ;

6) Pour les exercices ultérieurs, avant le 1" avril de l'année suivant la clôture de l'exercice. Fait à .Vichy, le 17 juillet 1943. — Le

chef du Gouvernement, ministre se-crétaire d'Etat à l'information : Pier-re LAVAI. — Le ministre secrétaire d'Etat d l'éonomie nationale et aux finances : Pierre CATHALA.

MARSEILLE :

PARIS

— Contrairement à ce qui a été an-noncé, c'est Renée Albouy et non Hé-lène Constant qui interprétera le rôle de « Madame d'Espard >, dans Vau-trin, la nouvelle production S.N.E.G., que Pierre Billon réalise actuellement aux studios des Buttes Chaumont.

LYON

— Cette semaine, c'est le calme plat dans les salles lyonnaises et plusieurs cinémas affichent la fermeture an-nuelle. Toutefois, le tandem Tivoli-Jla-jestic continue avec La Couronne de Ver. Le Pathé nous donne La Bonne Etoile, de Fernandel. Quant à l'Eldo-rado, il affiche Partisse, et Cinémonde: Ne bougeons plus.

— Eclair Journal nous avise qu'il vient de donner sa première de « L iné-vitable M. Uubois », à Aix-les-Bains. Quant à « L'Homme de Londres », «est encore Aix qui en aura la primeur.

— Cette quinzaine, nous avons assis-té à la présentation de quelques films dont voici les titres : Huis clos et L'amour suit des chemins étranges, dé chez Eclair Journal ; La Chèvre d'Or, Le Soleil de Minuit, Les Roquevillards, de chez Sirius ; Le Capitaine fracasse, de chez Sélecta.

— M. Marguet, chef de publicité de la Maison Kégina, de passage à Lyon, a bien voulu nous recevoir alin de nous donner un aperçu de ce que sera la sai-son prochaine, chez Kégina-Uistribution, qui marche de pair avec Jason.

Nous aurons un film avec Kaimu qui tournera sur un scénario écrit spéciale-ment pour le cinéma par G. Simenon, et un autre bande avec P. Blanchar.

Quant à Tobis, parmi les nouveautés de la prochaine saison, signalons avec l'ino Kossi et Jean 'lissier :" « Mon Amour est près de l'oi » ; une œuvre de G. Simenon : « Les Caves du Majestic, avec A. Préjean ; un autre, avec Michel Simon : « La Chatte », en-suite un dont le titre n'est pas encore choisi, avec G. Leclere et P. Fresnay, plus trois films en couleur et d'autres dont nous vous entretiendrons par la suite.

Luc CATJCHON.

TOULOUSE

— C'est sur l'écran du Plaza, que nous pourrons applaudir, à partir du fi octob're : « Monsieur des Lourdines », film de très grande classe, tiré du ro-man de Alphonse de Châteaubriant, et qui s'imposera comme une des plus sen-sationnelles productions de la nouvelle saison cinématographique.

« Monsieur des Lourdines » a été mis en scène par Jean de Hérain, et inter-prété par Mila Parely, Raymond Rou-leau et Constant Rémy.

— Du 18 au 24 août 1943, aux Va-riétés, nous verrons une reprise d'une réelle qualité : Gueule d'Amour, remar-

Depuis le 1er Juillet

NAPOLEON vu et entendu par ABEL GANCE

eât dUttiàuè dané La légion de TOULOUSE p«i

S. E. L B. Films 21, Rue Maury - TOULOUSE

quablenient interprété par Jean et Mireille Balin.

Gabiu

— Cest dans le courant du mois de septembre que nous aurons le plaisir de voir, aux Yariétés, « La Main du Diable », Mm de mystère qui tranche franchement avec le « déjà » vu. L'in-trigue passionnante se déroule à notre époque, dans un cadre inédit. Les spec-tateurs seront empoignés par Pierre Fresnay, dont c'est incontestablement le meilleur rôle dans cette production au sujet nouveau et exceptionnel.

. — L'Agence Prodiex distribuera, sur Toulouse et la région, au cours de la saison 43-44, les productions suivantes: Si tu m'aimes, gentille comédie avec Ar-letty et Michel Simon ; Princesse Sis-sy, interprété par Traudl Stark, la nou-velle Shirley Temple, et Ma Fille... Pierre, avec la même vedette ; Rivalité, film d'action, réalisé dans le cadré grandiose du Tyrol ; Hommage à Biset, Les Buveurs de Sang, Callisto.

— Nous apprenons avec un vif plaisir la nomination de notre ami Chevalier, en qualité de représentant de l'Agence de « Midi-Cinéma-Location ».

— Semaine agréable.pas trop chargée en films et qui a retenu l'attention de la clientèle. Au Trianon-Palace : L'Auber-ge de l'Abîme, mélo de 1 espèce la plus feuilletonesque, a eu ses adeptes et a totalisé, en une semaine : 249.313 fr. Au Plaza : Béatrice Cenci, drame his-torique, avec la grande vedette Carola Hohn ; a totalisé, en une semaine : 223.000 fr. Aux Variétés -. Sérénade du Souvenir, avec Hilde Krahl ; a tota-lisé, en une semaine : 115.347 fr. Au Cinéac : Forte Tête (2e vision), avec le populaire acteur René Dary ; a tota-lisé, en une semaine : 123.939 fr. Aux Nouveautés : Le Masque Noir (2° vi-sion), a remporté un vif succès. Au Vox : Le Valet Maître, avec Henri Ga-rât. Au Gallia-Palace : Mademoiselle

SKI. Mère, bonne reprise, avec Danielle Darrieux.

Roger BRUGUIERE.

NICE

— Le couvre-feu est levé depuis le 6 août. Les cinémas, pourront faire des soirées (20 h. 30 à h. 30), les same-dis et dimanches.

—1 Le 8 août, au cours d'un gala « Caf Con' et Sport », au profit des prisonniers, donné au Vélodrome, se sont produits : V. Romance, Odette Joyeux, René Lefèvre, Henri Guisol, J. Gauthier, G. Lannes, J. Berthier, P. Hambert, etc., etc.

— Viviane Romance a poursuivi le producteur du film « Feu Sacré », au sujet d un éventuel droit de supervision de la vedette sur le film.

Le Tribunal a conclu que ce droit est théorique. Si l'actrice pouvait demander des remaniements, le producteur avait, en définitive, droit de décision dans le uiuiiiagi Jk clan acui 11 sjjuiiodUle du film.

Mais, par ailleurs, l'artiste a eu satis-faction au sujet d'un pourcentage d au-teur.

— Yves Allégret poursuit la réalisa-tion de La Boîte aux Rêves. Margue-nat a terminé Béatrice devant le désir, le 5 août. Pour Les Petites du Quai aux Fleurs, il y a encore trois semaines de travail.

— Au programme des salles, la se-maine dernière : Jeanne Doré (Escu-riai-Lxceisior), Monsieur Hector, re-prise (,.fai-is-i<:oruui) ; Lia Nuu fantas-tique (.liiallo). .Le Mondial, fermé pour quinze jours, rouvre le 18 août, avec une reprise du prince Jean. Le Casino a rouvert, le 11 août, avec Monsieur la Souris. L'Escuriai et l'UJxcelsior re-prennent Secrets.

J. M.

MARSEILLE

— Programmes à Marseille, du 11 au 16 août : AU uapiioie, Pierre-liichard VVillm, dans Le vomie de Monie-nruio ; au Rex, Gaby Morlay, dans lies Jeunes Filles uuns ta NUU ; au Studio-iUajes-tic, Jean Tissier, dans : 2ô Ans de Bonheur ; à l'Udeon, Lie Pont des Sou-pirs ; au Riaiio, jue Chevalier Noir, 2* semaine.

— Eclair Journal a présenté, cette se-maine, deux grands Huns qui ont obte-nu un gianu succès : « Li'inevitauie M. Uuuois », avec iiiiuie itucaux et nn-dre JLuguet, un hun charmant plein d esprit qui a été très appiaudi et, « Lxioniuie de Londres », avec Ledoux, Su/y rrun et Juies uerry, un hun U al mospnere très prenant et d une tecnni-que ues plus réussies.

Bravo i pour ces deux belles produc-tions.

ATMOSPHERE

Dans « La Cavalcade des Heu- ? res », Charles irenet chante deux chansons, l'une iantaisiste : « Débit ae l'eau », l'autre émouvante : « Que reste-t-il de nos amours i ».

Oes deux chansons lont d'ail-leurs parue du tour de enant de Charles irenet, dans lequel il ob-tient le plus vit succès.

Lors des prises de vues, Charles Trenet et Pierrette Caillot devaient écourer au phonographe la chan-son « Que reste -1 - il de nos amours ( », mais comme • on ne possédait pas le disque, on avait mis un disque au hasard, pour iaire l'atmosphère.

Au moment où tout est prêt pour tourner, Pierrette Caillot et Charles Trenet se recueillent... C'était un disque de bach et Henri Laver-gne... sur lequel les interprètes ne purent s'empêcher de rire... Et il tailut tout recommencer 1

A PROPOS DE '« JE T'AIMERAI TOUJOURS »

C'est une erreur typographique qui nous a fait publier dans le n° 30 que ce film avait réalisé 19.800 fr. de recettes. Il fallait li-re : 198.019 fr.

31 Août 1er, 14 ©I 15 Septembre

* -£v <$* ■■„; '"■ .1 ' i' '

5 pour la saison

1943-44

I

CARMEN LÀ VIE DE BOHEME L'ETERNEL RETOUR

LES MYSTERES DE PARIS LA BOITE AUX

dont quatre sont enfièrenmnt terminés

Deux grands succès^ de reprise

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et

MARSEILLE LYON

Après les sucçè

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IE SUl£)>A\ŒG^TOI 1re tranchî m 1943-44

100 °/0 comique-

un nouveau "NARCISSE"

Feu Nicolas avec

HEUOSFIU MARSEILLE

mm-oisTRiBoiicn TOULOUSE

Lvon cinnD LYON

Page 2: Agence d'information cinégraphique, n°33 · Mystérieuse affaire Benson, Au nom de la loi ; deux Simenon dé-jà : La Nuit du Carrefour et Le Chien Jaune que suivra La Tète d'un

f

N° 33 Samedi 14 Août 1943 Organe au Service du Cinéma Français Treizième Année <- Le Numéro : 2

CHEZ LES INDEPENDANTS

CHEZ MIDI-CDŒMA-LOCATION

Qui ne connaît pas, dans notre corpo-ration, M. Henri Kachet ? Il compte parmi les « anciens » s'il n'est pas le plus ancien Marseillais qui s'intéressa à l'industrie cinématographique. Président du Syndicat des Distributeurs de Films de Marseille, il est resté le conseiller qu'on estime et qu'on écoute lorsqu'une difficulté se présente- Il arrange les con-flits qui paraissent les plus aigus et sait apaiser les querelles.

L'autre jour, nous parlions ensemble des débuts du cinéma. L'époque magni-fique où l'on vendait ou louait les films pour 1 fr. 25 le mètre. La pénurie de la pellicule ne se faisait pas sentir comme à présent. Pourtant, chacun s'intéressait à cette industrie naissante dont les fou-les ne peuvent plus se passer.

C'est en 190*1 que M. H. Racliet fit ses premiers pas dans l'exploitation cinéma-tographique. Un appareil de projection avait été installé dans les sous-sols de la Brasserie de Bohême, rue Noailles. Le démon de la location se faisait déjà sentir en lui. En 1908, il fonda le « Kur-saal », devenu le « Phocéac ». C'est lui qui lance « Les Chansons Lumineuses ». Elles obtinrent un succès considérable.

Il représente la grande firme Gau-mont à Marseille et diffuse, avec les Monaco et tant d'autres pionniers du ci-néma français, des grands succès.

jtéiilisant un projet longuement mûri, il pinid, en 11)20. la suite de M. Giraud, le fondateur lit Midi-Cinénia-Location.

Midi-Cinéma-Location commenta à distribuer des films italiens qui, à l'épo-que, étaient très demandés par le pu-blie.- Puis, eli? distribua des centaines de films français. Au temps du muet, c'est elle qui diffusa les productions Al-batros, les Rimsky. et les films interpré-tés par Ivan Mosjoulrîne-Depuis, M. Ka-chet n'a cessé, grâce à son activité.à ac-cuvniiler les succès. Avec M. B. Biche-bé. iî transforma le « Grand-Casino » en l'actuel « Capitole ».

Iî serait trop long de citer toutes les? productions que le public applaudissait ave,-; joie- 31. H. Bachet évoque maintes anecdoetes amusantes et aussi pleines de regret tant elles lui rappellent des événements heureux.

Cela ne veut pas dire qu'il trouve les temps actuels dépourvus d'intérêt. Au contraire, M. Bachet estime que le ciné-ma « vaut la peine d'être vécu ». Il est vrai qu'il a conservé une jeunesse phy-sique et un enthousiasme qui fait augu-rer, pour l'avenir, une longue et belle carrière pour sa firme.

Non content de déployer son activité dans la région marseillaise, il fonda des agences à Bordeaux et à Toulouse, et s'intéressa à la production en laquelle il a pleine confiance quant aux rende-ments qu'elle peut donner aux produc-

teurs intelligents et prudents. « Que pensez-vous de la saison 1942-

1943 ? » « Malgré les difficultés actuelles ren-

contrées dans tous les domaines, j'ai distribué 14 films dont je suis très sa-tisfait : « Le Soleil a toujours raison », « L'Acrobate », « Prince Charmant », « Patricia », « L'Amant de Bornéo », « Loi du Printemps »,« Dernier Atout », « Le Masque Noir », « La Romantique Aventure », « Le Chevalier Noir », « Alerte aux Blancs », « L'Enfant du Meurtre », « La Couronne de Fer » et le délicieux film de Claude Autant-Lara : « Le Mariage de Chiffon », dont la carrière est inépuisable. »

« Quels sont' vos projets pour la sai-son prochaine ? »

« Mes projets sont devenus des réali-tés. Je vais présenter une importante sé-rie de productions sélectionnées françai-ses et italiennes. Pour un grand nom-bre, j'interviens en co-producteur com-me c'est le cas pour « Le Colonel Cha-bert » que réalise Le Henaff, « Des Jeu-nes Filles dans la Nuit », et d'autres en-core. Nous distribuons « Le Chant de l'Exilé », d'André Hugon ; « Adémaï, bandit d honneur », réalisé par les Pri-sonniers associés ; « Escalier sans fin », de Georges Lacombe,

« Puis trois grands films italiens : « Face tragique », « Coup de Pistolet » et « Les Fiancés ».

« En préparation et en co production: « Coup de Tête », d'après le roman de Roland Dorgelès.

« Comme vous le voyez, me fit-il re-marquer aimablement, je n'ai pas négli-gé la nécessité de fournir à l'exploita-tion des productions susceptibles de plaire à tous les publics-.»

A une question que je lui posais sur la situation actuelle du cinéma, M. H. Bachet m'exprima ses craintes en ce qui concerne la lotation. On a accordé à chaque producteur et par film, seule-ment 15 copies dont 2 pour la région de Marseille. « C'est trop peu, nous ne pou-vons pas disposer d'un nombre de co-pies suffisant pour satisfaire les moyen-nes et petites exploitations qui souffri-ront de cette pénurie. »

Parlant de la réglementation exigée par les circonstances, il estime qu'on arrive toujours à faire jouer les possi-bilités d'accord entre distributeurs et exploitants. Il n'existe pas, en pratique, de conflits.

C'est sur ces paroles optimistes que je prends congé de M. H. Bachet. En me serrant la main, il m'affirme sa con-fiance dans l'avenir du cinéma français. Ces paroles font du bien, surtout quand elles sont exprimées par un homme d'expérience et qui connaît si parfaite-ment son métier.

« BEATRICE DEVANT LE DESIR »

« Béatrice devant le désir » de Jean de Marguenat, vient d'être terminé à Nice, Rappelons que Jean de Marguenat a déjà tourné récemment « Les Jours Heureux » et « La Grande Mamière ». Fer-

nand Ledoux, Renée Faure, Gérard Landry, Jacques Berthier, Pizzani et Marie Carbot font partie de cet-te distribution. C'est une produc-tion « Cimep », dirigée par MM. Si-cre et Sarrus.

n nouveau succès à l'horizon

C. O. l. c. Les membres de la Corporation de la

Iiéglon Cinématographique de Toulouse qui auraient parmi leur personnel des nommes partis travailler eu Allemagne, soit par engagement volontaire, soit au titre du travail obligatoire, sont priés de faire connaître les noms, prénoms, dates de naissance, situation de famille, adresses en Allemagne, des intéressés, au bureau de Toulouse, du Centre du C.O.I.C. du Sud-Ouest, 9, rue Agathoise.

UN FIGURANT QUI A EU PEUR.-.

Pour « Béatrice devant le désir », il fallait une opération chirurgicale. Le Docteur Malléans (Ledoux) devait ou-vrir le ventre d'un patient. Marguenat demanda un beefteack que le régisseur eut beaucoup de mal à trouver et qui fut placé sur le ventre du soi-disant ma-lade. Un professeur d'Aix et sa femme étaient les conseillers « techniques » et en même temps figuraient.

Donc Moiléans-Ledoux prit un bistou-ri et lit dans le beefteack une entaille si énergique que le ventre du figurant, un nommé Charly, fut touché assez lé-gèrement d'ailleurs. Mais c'est le patient qui a eu peur.

On se disputa ensuite le beefteack. Pour son enien, disait-on. Ce fut une ha-billeuse qui l'emporta...

LUCIEN COEDEL EPOUX DE VIVIANE ROMANCE

EGRENE QUELQUES SOUVENIRS

© DES STUDIOS

DE LA RUE FRANCŒUR AU REFUGE DU COUVERCLE,

ENTOURE DE GLACES

Marcel Delaitrc, qui sera le « Ravanat» de Premier de Cor-dée, Fernand René (Napoléon du Lavancher) et Jean Davy (Hubert de Wallon) sont jlrivés le même jour à Chamonix d'où ils repar-taient le soir même pour l'hôtel des Montets, au-dessus d'Argen-tière, devenu pour quelques jours Centre de Production.

Jean Meyer, sociétaire de la Co-médie Française qui incarne sa-voureusemnt l'Américain War-field, rejoindra sous peu ses ca-marades et partenaires.

Aussitôt terminées les prises de vues au Requin, la troupe au grand complet s'installera pour quatre semaines au refuge du Couvercle organisé pour recevoir 65 personnes.

Les glaciers qui entourent « le Studio le plus élevé du monde » lui confèrent un aspect des plus impressionnants et la moindre surprise ne sera pas d'entendre à cette altitude — près de 3.000 mètres — l'accent de Paname ap-porté là par les électriciens, les machinistes, travaillant aussi cal-mement que s'ils se trouvaient dans leurs Studios de la rue Fran-oœur.

Carmen, dit le sympathique Lu-cien Coedel, est un film fait avec amour par tous, du premier au dernier qui y participèrent... Christian-Jaque, engagé par Sca-lera Films, était parti « pour réa-liser un grand film », il s'est tenu sans défaillance à ce programme. Ce qu'il faut dire, 6'est la gentil-lesse, l'intelligence, le talent clair et persuasif que Christian-Jaque déploie vis-à-vis des acteurs, de la vedette au moindre d'entre eux et qui lui permettent de leur faire faire exactement ce qu'il veut !

Tout le monde l'adore sur le plateau et aux alentours. Pendant les extérieurs, il y eut le jour de sa fête : les machinistes lui avaient (faute de pouvoir en ache-ter dans ce coin délicieux mais perdu) cueilli un gros bouquet de fleurs des champs, et Christian-Jaque leur offrit l'apéritif. Pen-dant cette petite réunion cordiale, une fillette du lieu arriva, offrant, elle aussi, son bouquet champê-tre. Et très touché, notre metteur en scène lui donna un beau billet de cinquante lires. Vous pensez si l'enfant se trémoussait d'aise en s'en allant ! A peine un quart d'heure s'était-il écoulé, juste le temps de rassembler la moisson, qu'une seconde fillette paraissait... avec son bouquet... et repartait... avec son billet... Mais quand la troisième porteuse de Heurs se manifesta, Christian-Jaque — tout en lui remettant ce qu'elle espé-rait de lui — lui recommanda en riant de prévenir ses camarades que... la caisse était fermée X Cl" furent quelques instants d'aima-ble détente, au milieu d'un tra-vail passionnant certes, et auquel nous nous donnions tous du meil-leur de notre oœur, mais constant et dur.

Pendant tous nos extérieurs, nous avons passé le plus clair de notre temps en selle. J'étais un favorisé puisque j'avais souvent en croupe Viviane Romance, ma-l'époux, le Rorgne, contrebandier gnifique Carmen, dont je suis l'époux, le Rorgne, contrebandier pour vous servir. Dans ma jeu-nesse, j'avais, vaguement et mal, appris à monter à cheval, et com-me soldat, avec le train de com-bat, je n'avais guère perfectionné mes connaissances équestres. Avant de partir, j'avais fait un peu de manège à Paris, on avait voulu m'apprendre le style, mais je préférai la solidité à la façon élégante de me tenir en selle, tout ce que je voulais, c'était de me te-nir dessus. Pour le reste, ça vien-drait tout seul ! Je ne m'étais pas

trompé d'ailleurs : d'emblée, Christian-Jaque nous a fait mon-ter et partir, et puis voilà ! Je me tiens trop en arrière, comme dans un fauteuil, mais aussi à mon aise que dans un fauteuil !

Quand il m'est arrivé un acci-dent, iigurez-vous que ce n'était pas à cueval, pas même en exté-rieurs, c'était au studio lorsque les gens d'armes venaient poui m arrêter avec la bagarre idoine et sans aucun « chique » qui com-mençait en haut d'un escalier d'une douzaine de marches à la fin de laquelle et au bas desquel-les je m'échappais... Trois prises de vues étaient terminées, Chris-tian-Jaque se sentait quelque peu content, mais pas complètement, sûr de son affaire. Ce n est pas l'homme des à peu près. « Encore une fois ?» — « Encore une fois - » Hélas, dès la première marche, je perdis l'équilibre, ce qui ne lit que s'accentuer dans la bousculade de la descente, si bien que je tombai tout à fait et atter-ris au bas de l'escalier, luxé et foule d'un peu partout... Il n'était plus question d'échapper aux gendarmes : on me ramène au studio en ambulance ! C'était heureusement la dernière scène d'une série et j'avais devant moi quinze jours de repos avant de participer à la série suivante. Plus heureusement encore, les trois premières prises de la ba-garre étaient toutes réussies.

Ce qui est plus réussi que tout, rec «ont les scenea de Viviane Ko-mance.

Elle a des projections d'une beauté extraordinaire. On croit savoir combien elle est belle, on ne le saura qu'après avoir vu ce film. Mieux, maintenant que je l'ai vue, je me demande qui au-rait pu, comme elle, incarner Car-men !

Chacun d'ailleurs est à sa place, et ce n'est pas le moindre mérite de Christian-Jaque que de sentir une distribution, que son art de trouver l'artiste, homme ou fem-me, qui pourra s'identifier avec tel ou tel personnage. C'est ainsi, par exemple, que Jean Brochard est un Liias Pastias, étonnant de vie. Ce tavernier que la moindre erreur d'interprétation pourrait rendre conventionnel en diable, prend en Jean Brochard une vé-rité puissante et naturelle ; le rôle disparaît, il y a un homme.

Quant à Jean Marais, il a fait l'admiration de tous, et la sur-prise de ceux qui ne l'avaient pas encore vu à l'œuvre. Bernard

Blier et moi avions déjà tourné avec lui, ce film n'a fait que con-firmer nos impressions anciennes. Depuis longtemps, le cinéma fran-çais n'avait eu de jeune premier riche de tant de dons divers, et, comme Viviane Romance est la Carmen idéale, Jean Marais est un idéal Don José. Beau, juvènife, courageux comme on ne l'est pas souvent, il fait avec Viviane rio-mance un couple tel que nos écrans nous en ont rarement pré-senté.

PRESENTATIONS (en applications de la décision u° 14

dn C. O. L C.)

Mercredi 18 Août à l'Odéon (sortie)

Cavalleria Rusticana (Dlsclna)

Mardi 24 Août à 10 h. 30, au Capitole (présentation)

Escudnlle (Films Champion)

Mardi 24 Août à 15 h-, au Capitole (présentation)

Ùoupi - Mains Rouges (Films Champion)

Jeudi 26 Août à 10 h., au Capitole

Le Loup des Maiveneur (R.A.C.) •

A L'ATTENTION^ DE MM. LES DISTRIBUTEURS

Durant la période allant du 1er juin au 31 août, tous avis de présentations ou de sorties de films devront être arressés : A. L C, Imprimerie La Cane-bière, 170, La Canebière, Marseille.

AGENCE D'INFORMATION

CÏNEGRAPfflQUE de la Presse Française et Etrangère

(Hebdomadaire)

Directeur : Marc PASCAL

Direction générale : MARSEILLE

2, boulevard Baux (Pointe-liouge) - Marseille

Tél. : Dragon 98-80 C. C. Postaux

Marc Pascal, 818-70 - Marseille

■ Directions de PARIS I

M. Georger FRONVAL, 82, rue de la Fontaine (16*). Tél. : Av. 10 h. Aut, : 81-75.

LYON : M. Luc Cauchon, 38, rue Boutell-

ler, Grigny (Iihône). Tél. : Franklin 30-54.

TOULOUSE : M. Roger Bruguière, 10, allées

des Soupirs.

Abonnement : UN AN, 60 fr.

Le Gérant : Marc PASCAL Imprimerie : 170, La Canebière.

(Bieni&l..

Pierre Blanchar «i

Micheline Près le dans

UN SEUL an film céalUé put <J>iet£e Œianchac

Société Marseillaise de3 Films Gaumont 45, Coure Joseph Thierry . Marseille

pcéémtecarit au Capitale, à Jttatéeillê

Mardi 24 Août ft lû li. 30

un grand film d'action

ESCADRILLE il 15 heures

uneproductionMinerva

il

FiLms CHAmnon FHAI1CE OISTHIBUTîCn CHARLES PALIÏIADE MARSEILLE TOULOUSE LYON

Fernand GRAVEY

Simone RENIANT da ns

ROMANCE A\ TROIS

LÏHEMITABLE I DUBOIS et

L'HOME DE LOBBIES ont remporté un triomphal succès

à la présentation du 10 Août au Cinéac de Marseille

taneôtse deux, yiandé filmé

"ôcLait-QaiLtnaL" LYON

22, Rue de Gondé rrsakll» IO-SS.S»

MARSEILLE 103, Rue Tnomas

KUtUaal 23-03

TOULOUSE lOr.ClairePauilhac

Tel. 221-3*

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Narcisse Barnabe Chasseur de chez Maxim's Carnet de Bal Conflit

Un drame humain et puissant

Olga TSCHECHOWA Albrecht SCHOENHALS

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