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Fiches Pathologie ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS « Structures à risques multiples : les vérandas » Le constat Les vérandas sont des structures complexes qui associent plusieurs matériaux. La pathologie rencontrée sur ces ouvrages peut revêtir plusieurs aspects : mouvements structurels dus à une instabilité du dallage et/ou des fondations ; mauvaise étanchéité à l'air et à l'eau, phénomènes de condensation, dus à la déformation ou aux caractéristiques intrinsèques des matériaux constituant la structure ; déformation et casse des éléments de remplissage dues à un mauvais traitement des joints entre les différents matériaux ; infiltrations dues à un mauvais traitement de la liaison entre la véranda et le bâtiment existant. Le diagnostic des désordres Instabilité du support de la véranda Si la véranda est réalisée sur une terrasse existante, l'instabilité peut provenir : d'une absence ou d'une insuffisance de fondations ; d'une épaisseur et d'un ferraillage aléatoire. Si la véranda est réalisée sur de nouvelles fondations, l'instabilité peut provenir : de la réalisation de fondations et du dallage non conforme aux règles de l'art relatives à la maison individuelle (remblai de mauvaise qualité, par exemple) ; de l'absence de désolidarisation avec le bâtiment existant. Non prise en compte des caractéristiques des matériaux de la structure En ce qui concerne l'aluminium, il ne faut pas oublier : que sa forte conductivité thermique peut provoquer des pertes de chaleur par conduction et des condensations en sous-face ; que les assemblages imparfaits de profilés entre eux et spécialement les assemblages à coupes complexes sont souvent à l'origine d' infiltrations; En ce qui concerne le bois, il ne faut pas oublier : que sa déformation par retrait ; et une mise en œuvre imparfaite peuvent conduire à des problèmes d'étanchéité à l'air et à l'eau à la jonction avec les éléments de remplissage, et à des pourrissements en pied de poteaux, par exemple ; que l'utilisation du bois impliquera un entretien régulier. Choix des matériaux de remplissage Les jonctions de matériaux différents doivent tenir compte des caractéristiques intrinsèques de chacun d'eux (coefficient de dilation, par exemple). Sinon, les risques sont : un embuage du double vitrage dû à un mauvais drainage des feuillures ; des déformations, glissements, casses des éléments de remplissage en matériaux de synthèse utilisés en couverture ; des infiltrations aux jonctions entre allège; et éléments de remplissage ; des déformations et fissurations des allèges maçonnées. Liaison avec le bâtiment existant Qu'elles soient horizontales ou verticales, ces liaisons sont souvent à l'origine d'infiltrations dues à : un recouvrement insuffisant de la couverture par le profilé de liaison avec le mur existant ; une mauvaise réalisation des solins en rive de couverture ; l'absence de joints d'étanchéité entre les éléments de structure et le bâtiment existant. la pose des profilés aluminium directement sur le carrelage de la véranda avec un simple joint mastic. Détail du faitage Détail de la traverse de base Les points sensibles La norme NF P11-213 (DTU 13.3) Dallages - Conception, calcul et exécution de mars 2005 et son amendement A1 de mai 2007, et le DTU 13.11 Fondations superficielles fixent les conditions de réalisation des supports de vérandas. La norme NF P24-203 (DTU 37.1) Travaux de bâtiment - Menuiseries métalliques. La NF DTU 39 Travaux de bâtiment - Travaux de vitrerie-miroiterie (octobre 2006). Avis techniques pour les éléments de remplissage en matériau de synthèse.

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Fiches Pathologie

ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS

« Structures à risques multiples : les vérandas »

Le constatLes vérandas sont des structures complexes qui associent plusieurs matériaux. La pathologie rencontrée sur ces ouvrages peut revêtir plusieurs aspects :

● mouvements structurels dus à une instabilité du dallage et/ou des fondations ;

● mauvaise étanchéité à l'air et à l'eau, phénomènes de condensation, dus à la déformation ou aux caractéristiques intrinsèques des matériaux constituant la structure ;

● déformation et casse des éléments de remplissage dues à un mauvais traitement des joints entre les différents matériaux ;

● infiltrations dues à un mauvais traitement de la liaison entre la véranda et le bâtiment existant.

Le diagnostic des désordres

Instabilité du support de la véranda

Si la véranda est réalisée sur une terrasse existante, l'instabilité peut provenir :

● d'une absence ou d'une insuffisance de fondations ;

● d'une épaisseur et d'un ferraillage aléatoire.

Si la véranda est réalisée sur de nouvelles fondations, l'instabilité peut provenir :

● de la réalisation de fondations et du dallage non conforme aux règles de l'art relatives à la maison individuelle (remblai de mauvaise qualité, par exemple) ;

● de l'absence de désolidarisation avec le bâtiment existant.

Non prise en compte des caractéristiques des matériaux de la structure

En ce qui concerne l'aluminium, il ne faut pas oublier :

● que sa forte conductivité thermique peut provoquer des pertes de chaleur par conduction et des condensations en sous-face ;

● que les assemblages imparfaits de profilés entre eux et spécialement les assemblages à coupes complexes sont souvent à l'origine d'infiltrations;

En ce qui concerne le bois, il ne faut pas oublier :

● que sa déformation par retrait ;

● et une mise en œuvre imparfaite peuvent conduire à des problèmes d'étanchéité à l'air et à l'eau à la jonction avec les éléments de remplissage, et à des pourrissements en pied de poteaux, par exemple ;

● que l'utilisation du bois impliquera un entretien régulier.

Choix des matériaux de remplissage

Les jonctions de matériaux différents doivent tenir compte des caractéristiques intrinsèques de chacun d'eux (coefficient de dilation, par exemple). Sinon, les risques sont :

● un embuage du double vitrage dû à un mauvais drainage des feuillures ;

● des déformations, glissements, casses des éléments de remplissage en matériaux de synthèse utilisés en couverture ;

● des infiltrations aux jonctions entre allège; et éléments de remplissage ;

● des déformations et fissurations des allèges maçonnées.

Liaison avec le bâtiment existant

Qu'elles soient horizontales ou verticales, ces liaisons sont souvent à l'origine d'infiltrations dues à :

● un recouvrement insuffisant de la couverture par le profilé de liaison avec le mur existant ;

● une mauvaise réalisation des solins en rive de couverture ;

● l'absence de joints d'étanchéité entre les éléments de structure et le bâtiment existant. la pose des profilés aluminium directement sur le carrelage de la véranda avec un simple joint mastic.

Détail du faitage Détail de la traverse de base

Les points sensibles

● La norme NF P11-213 (DTU 13.3) Dallages - Conception, calcul et exécution de mars 2005 et son amendement A1 de mai 2007, et le DTU 13.11 Fondations superficielles fixent les conditions de réalisation des supports de vérandas.

● La norme NF P24-203 (DTU 37.1) Travaux de bâtiment - Menuiseries métalliques.

● La NF DTU 39 Travaux de bâtiment - Travaux de vitrerie-miroiterie (octobre 2006).

● Avis techniques pour les éléments de remplissage en matériau de synthèse.

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● Soigner particulièrement toutes les jonctions entre matériaux différents.

● Assurer une bonne ventilation pour limiter les phénomènes de condensation.

Fiche mise à jour : juillet 2009

© Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés © Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés

Les conseils de prévention

● Vérifier le mode de construction de la terrasse existante.

● Réaliser des fondations identiques à celles d'une maison individuelle.

● Utiliser des profilés aluminium à pont thermique.

● Tenir compte des coefficients de dilatation thermique élevés des éléments de remplissage en matériaux de synthèse.

● Tenir compte du

rupture de

retrait des éléments de structure en bois (et assurer leur protection).

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Fiches Pathologie - Glossaire

ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS

« Structures à risques multiples : les vérandas »

Pont thermiqueSe dit d'une zone ponctuelle ou linéaire qui, dans l'enveloppe d'un bâtiment, présente une moindre résistance thermique, du fait du phénomène de convergence-divergence des flux (concentration vers les points de faible résistance).

Les ponts thermiques peuvent réduire considérablement l'efficacité d'une isolation. Les ponts thermiques les plus fréquents sont les abouts de planchers et de murs, et les jonctions de parois en général, les ossatures et chaînages de béton, les coffres de volets roulants, les huisseries de baies (surtout huisseries métalliques) ; on peut détecter les ponts thermiques par spectrographie des parois extérieures.

CondensationRetour de la vapeur d'eau à l'état liquide, chaque fois que le taux d'humidité de l'air atteint une valeur qui est fonction de la température.

Plus l'air est chaud, plus il peut contenir de vapeur d'eau, et inversement ; lorsque la température baisse, par exemple au contact d'une paroi froide, la vapeur qui se trouve soudain en excès dans l'air se condense en eau. Cette condensation est particulièrement visible quand elle se forme sur les parois froides de pièces humides et chaudes (vitres et murs de salles d'eau, buanderies, cuisines) ; mais elle peut aussi se former dans l'épaisseur des parois, par cheminement de la vapeur vers des zones froides, causant désordres et dégradations si les parois sont mal ventilées ou mal isolées.

Rupture de pont-thermiquePrincipe technique qui permet d'isoler thermiquement la face extérieure de la face intérieure d'un profilé en aluminium. Cette technique souvent optionnelle permet d'obtenir la bonne isolation d'une fenêtre en aluminium et d'éviter le phénomène de condensation.

Conductivité thermiqueQuantité de chaleur qui traverse en une heure 1 m² d'une paroi de 1 mètre d'épaisseur constituée d'une matière homogène (ou d'une lame d'air) ; le coefficient de conductivité thermique est exprimé en kcal/h.m.°C, ou aujourd'hui en W/m.°C (watts par mètre par degré C). Chaque matière possède sa conductivité thermique, donnée par les Règles Th.

RetraitContraction d'un matériau provoquée soit par son refroidissement (métaux) soit par un abaissement de taux d'humidité (bois), soit par élimination de l'eau de gâchage excédentaire (bétons, enduits), soit par évaporation d'un solvant (colles, peintures, enduits plastiques), soit encore par dessiccation ou par cuisson (poteries, briques...) ; les tensions internes provoquées par les retraits ont pour effet soit de réduire les dimensions extérieures des matériaux (refroidissement des métaux, rétractibilité des ouvrages en bois), soit de les déformer (gauchissement du bois), soit de provoquer leur rupture : faïençage des enduits, microfissuration du béton.

FeuillureAngle rentrant pratiqué le long de l'arête d'une pièce de bois, généralement pour accueillir et arrêter un élément mobile (porte, trappe, etc.) ou fixe (vitrage). En maçonnerie, désigne l'angle rentrant ménagé pour encastrer une huisserie, un cadre, un volet, etc.

Schémas de feuillures pour vitrage, fenêtre et porte (source DICOBAT)

AllègeÉlément mural situé entre le niveau d'un plancher et l'appui d'une baie ; l'allège a la même largeur que la baie, ou la largeur de plusieurs baies juxtaposées, si elles sont séparées par des meneaux. Autrefois l'allège, moins épaisse que le mur, présentait le même ébrasement intérieur que la baie.

Exemples d'allèges (source DICOBAT)

SolinDe façon générale, ouvrage longiforme de garnissage ou de calfeutrement, en mortier ou en plâtre.

Avis techniqueDocument officiel de constat d'aptitudes relatif à un procédé, matériau, élément ou équipement de construction, en application de l'arrêté du 2 déc.1969.

L'Avis Technique est établi à la demande du fabricant ou de l' importateur (le "demandeur") si la technique ou le produit concerné est trop récent ou trop innovant pour avoir fait l'objet d'une normalisation, ou être intégré dans un Document Technique Unifié.

L'Avis Technique est élaboré par l'un des 14 Groupes Spécialisés de la Commission des Avis Techniques, dont le secrétariat est assuré par le CSTB. Ce dernier organise et conduit, en particulier, toute l'instruction technique du dossier.

Le CSTB assure aussi, de façon exclusive, la publication et la vente des Avis Techniques.

InfiltrationsExtrait du DTU 37.1 : modes de calfeutrement périphérique entre gros oeuvre et menuiserie (précadre ou dormant)

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Bibliographie

Textes de référence

● Les Règles professionnelles du SNFA (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités Associées).

● Le DTU P06-002 Règles NV 65 : Règles définissant les effets de la neige et du vent sur les constructions et annexes (février 2009).

● La norme NF P11-213 (DTU 13.3) Dallages - Conception, calcul et exécution - Partie 3 : cahier des clauses techniques des dallages de maisons individuelles (mars 2005), et son amendement A1 (mai 2007).

● Le fascicule FD P20-201 Choix des fenêtres et des portes extérieures en fonction de leur exposition - Mémento pour les maîtres d'oeuvre (décembre 2001) (Boutique Afnor).

● La norme NF P23-201 (DTU 36.1) Travaux de bâtiment - Menuiserie en bois (août 2002).

● La norme NF P24-203 (DTU 37.1) Travaux de bâtiment - Menuiseries métalliques (mai 1993).

● La NF DTU 39 Travaux de bâtiment - Travaux de vitrerie-miroiterie (octobre 2006).

● La norme NF P24-301 Spécifications techniques des fenêtres, portes-fenêtres et châssis fixes métalliques (août 1980) (Boutique Afnor).

● La norme NF P24-351 Menuiserie métallique - Fenêtres, façades rideaux, semi-rideaux, panneaux à ossature métallique - Protection contre la corrosion et préservation des états de surface (juillet 1997) (Boutique Afnor).

● La norme NF EN 1396 Aluminium et alliages d'aluminium - Tôles et bandes revêtues en bobine pour applications générales - Spécifications (juin 2007) (Boutique Afnor).

Documentation

Edition Juillet 2009 des Communiqués de la Commission Prévention Produits mis en oeuvre (C2P) de l'AQC à télécharger au format PDF :

● communiqué n° 27 « Éléments de remplissage pour couverture de véranda dont la structure n'est pas en aluminium (NT) » ;

● communiqué n° 31 « Vitrages extérieurs attachés simples ou isolants et façades légères ou verrières les incorporant (NT) ».

Internet

● Site du SNFA (Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées).

Fiche mise à jour : juillet 2009

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Calfeutrement périphérique entre gros-œuvre et

menuiserie

Les différents modes