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Agriculture Urbaine - N°3 - CONSO/LOISIRS

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Laboratoire expérimental d'agriculture urbaine Atelier Patrick Chavannes Ecole d'Architecture de Bretagne - 2013

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Laboratoire expérimental d’agriculture urbaine

CONSOMMATION/LOISIRS

ENSAB 2012-Atelier Patrick Chavannes-Pierre ArnouAdrien BoucicaudAntoine ConorAntoine ConorAdrien ConqFrançois-Xavier CurisPierre-Alexandre DeconinckAdrien JacquetZuzana Kucerova

N°3

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À l’âge de 20 ans, j’avais probablement déjà parcouru plus de kilomètres que mon grand-père toute sa vie durant. Lui qui, agriculteur, à peine se divertissait le dimanche en al-lant à la messe. Aussi, il prenait environ une semaine de vacances par an, en 3 fois. Il est né et mort au même en-droit, il a fait un aller-retour en avion dans sa vie. Il cultivait des céréales, élevait des vaches et des cochons.Moi, je suis devenu urbain. Tout au plus, j’ai arrosé une quinzaine de fois le potager de mon père, c’est tout ce que j’ai donné pour l’agriculture. J’ai pris 20 fois l’avion, par-couru des milliers de km. Ça je sais faire. Me divertir. Dès la rentrée, le 3 septembre, après deux mois de vacances, je me demande où partir en vacances à la Toussaint puis à Noël, j’hésite encore entre partir au ski ou aller road-tripé en Écosse. Forcément, le sésame Ryanair, ou Easy Jet ou je-ne-sais-quoi, non seulement est à la portée de tout le monde, mais ouvre les portes du monde entier. Qui peut résister ? C’est plus hype d’aller voir les pyramides de Gi-zeh que de visiter l’écomusée à Cesson-Sévigné.Le sésame, on le retrouvera sur le burger anti-vomitif qu’on ingurgitera en arrivant au Caire. Lequel de nous deux aura parcouru le plus de kilomètres ? Personne ne le saura jamais. La seule certitude aujourd’hui c’est qu’il est urgent de remettre en question nos modes de consomma-tion, et de loisirs. Paul Virilio nous y invite : il faut « penser la vitesse ».

EDITO

Pierre Arnou, architecte déboussolé.

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5 INTRODUCTION

6 CARTE

9 CHEZ MAMAN

13 BANQUET

17 ÎLE DE LUMIÈRES

21 FOLIES

25 SAUNA

29 CRICKET STORE

35 OUVERTURE

SOMMAIRE N°3 / CONSOMMATION LOISIRS / JAN 2013

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Notre numéro zéro (la base théorique) a été suivi par deux expérimentations collectives questionnant l’agriculture ur-baine à Rennes : la production puis la distribution. Le la-boratoire poursuit son expérience pour boucler la trilogie : production - distribution - consommation/loisirs.De nos deux premiers magazines, il ressort un regard critique, comme une tentative de (ré)insertion de bon sens dans nos modes de vie : Pourquoi vouloir à tout prix tondre le gazon sur nos campus universitaires? Plutôt que de stériliser les pigeons, pourquoi ne pas tirer profit de l’engrais qu’ils produisent naturellement? etc...Nous gardons tout de même à l’esprit que le client est roi et que rien ne subsiste sans l’aide de son porte-feuille! La réflexion portera donc sur nos modes de consommation et de loisirs.Les photographies de Martin Parr semblent être un formi-dable révélateur du plaisir narcissique dont chacun jouit (les occidentaux) dans le tourisme ou les loisirs de masse. Dans un monde qui tend à se rétrécir - du fait de l’accrois-sement des modes de transports et de communication -, le tourisme, la consommation pure et les loisirs prennent une place de plus en plus importante dans notre société. Chaque minute économisée grâce à nos smartphones augmente nos temps de divertissement.La vision sarcastique de ce photographe anglais est éton-namment dérangeante, elle dépeint notre société avec ironie. Depuis trente ans qu’il mène ce travail caustique, sa collection d’images est devenu un véritable reportage sociologique, ou anthropologique. Elle met en exergue les effets de la globalisation.Mais reconcentrons-nous sur la France.Représentant plus des deux tiers du PIB, la consomma-tion des ménages occupe une place très importante dans notre économie.En cinquante ans, l’évolution a été majeure : le volume de la consommation par habitant à été multiplié par trois. Mais la demande a aussi été profondément modifiée : l’ali-mentation à domicile, qui représentait un tiers du budget de consommation des ménages, en constitue aujourd’hui moins du cinquième (au profit du logement et des trans-ports, de la santé, des loisirs). Ces mouvements résultent d’une multitude de facteurs : augmentation de l’espérance de vie, mutations du marché du travail, progression du temps libre, progrès technique.Ces changements accroissent malheureusement les iné-galités entre les individus (accès aux soins et aux loge-ments, qualité de l’alimentation, niveau de vie, pouvoir d’achat...)1

L’ambition future est de garantir un accès à une alimen-

INTRODUCTION

tation et aux loisirs de qualité dans la ville de Rennes et pour tous.Les agricultures urbaines sont un enjeu pour les villes et les campagnes de demain [...] pour maintenir dans des métropoles très denses, la présence du ciel, de grands horizons, des lieux où se promener.2

1 Données tirées du rapport: «50 ans de consommation en France», sous la direction de Jean-Philippe Cotis, Insee, 20092 «Pour une agriculture urbaine» Jean-Marc Pasquet, Michel Au-douy, 4 mars 2012.

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CARTE

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CHEZ MAMAN

L’idée du projet est de recentrer la question du loisir dans le centre urbain. A l’heure où les prix du foncier atteignent des sommets, où l’on peine à loger convenablement l’en-semble de la population, il paraît difficile de créer des équi-pements ludiques en lieu et place de futurs logements.Les toits de certains immeubles, des grands ensembles jusqu’aux constructions plus récentes sont un atout qu’il faudrait mettre en valeur. En effet, ils offrent un espace vacant en centre urbain, un véritable nouveau sol, qui si il était exploité viendrait enrichir considérablement notre usage de la ville.Le quartier d’Anatole France offre de nombreux toits ex-ploitables. L’idée est alors de créer un véritable parcours urbain en hauteur. L’activité d’accrobranche est en plein

essor, il serait intéressant de transposer ce loisir habituel-lement limité aux forêts, au cœur de la ville. Nous pour-rions ainsi créer des parcours urbains en hauteur, en liant les immeubles par des passerelles, des tyroliennes, et offrir une vision inédite sur le skyline. De plus ces activi-tés pourraient engendrer le développement de nouvelles structures sur les toits, comme des bars ou restaurants de quartier et ainsi démocratiser l’usage de ces espaces en hauteurs, qui sont le plus souvent réservés à des constructions de type penthouse ne concernant qu’une minorité de privilégiés.Mais recentrer ce loisir sur la ville c’est aussi préserver les espaces périphériques qui peuvent ainsi rester totalement naturels, ou consacrés à l’agriculture.

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A l’échelle de la ville de Rennes, ce type de projet peut largement se développer. Les grands ensembles, que ce soit Villejean, Maurepas ou encore le quartier du Blosne, ainsi que les nombreux immeubles tertiaires permettraient le développement de ce genre d’activité. Quand on sait qu’actuellement deux Français sur trois utilisent leur voi-ture pour pratiquer une activité de loisir, il peut être in-téressant de les intégrer directement sur leur lieu de vie pour diminuer les flux de circulation.La multiplication de ces initiatives dans toute la ville peut créer une dimension nouvelle, une connectivité totale, en définissant l’urbain comme une gigantesque maille, où chaque bâtiment est relié à l’autre, avec légèreté, de ma-nière ludique.

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BANQUET

Longtemps, les humains ont considéré la maladie psy-chique comme étant inguérissable, voire innée. Si bien que personne ne prêtait attention aux souffrants. Ils étaient regardés comme des aliénés ou des possédés. Pour voir leur condition s’améliorer, il a fallu attendre que des hommes, imprégné de valeurs chrétiennes, créent des hospices d’accueil.A Rennes, c’est un avocat, Guillaume Régnier, qui, en 1627, offrit - le premier - le gîte et le couvert aux malades de la gale. Ce gîte se transforma au fil des siècles: en 1852 il se rattache aux hospices de Rennes et devient « asile départemental ». En 1996, il change de nom et adopte le sigle CHGR ( Centre Hospitalier Guillaume Re-gnier ).L’établissement a la chance de disposer d’une superficie imposante, la diversité de chemin et les possibilités de ballades au CHGR participent au bien-être des patients.

Il est vrai que la maladie psychique est la malaimée de notre société. Elle fait peur comme l’irruption du chaos

dans la cohérence du tissu personnel et sociétal. Reste qu’il manque à l’évidence une volonté politique pour amé-liorer la vie des souffrants.

Ce projet se développe autour d’une idée simple: agran-dir le minuscule potager du centre afin d’offrir aux 1200 personnes hospitalisées une possibilité de s’extérioriser à travers le jardinage et la culture de fruits et légumes. Ces jardins seraient, en quelques sortes, thérapeutiques.Pour ouvrir l’hôpital à la cité et redonner une place de su-jet au malade, une cuisine et un banquet sont implantés face aux jardins dans le but de faire et d’offrir de la soupe aux personnes dans le besoin qui eux n’ont pas la chance d’être logé et encadré.

Andreï Tarkovsky disait dans Nostalgia : « la société ne sera normale que le jour où les personnes dites saines dîneront à la même table que les malades »Voilà peut-être une réponse au vœu du réalisateur sovié-tique.

plan de situation de l’hôpital psychiatrique de Rennes

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La thérapie physique et psychique par la nature c’est l’hortithérapie. Pour des pathologies comme la maladie d’Alzheimer, l’autisme, l’hyperactivité et pour d’autres démences, elle semble avoir de réels effets positifs d’ac-compagnement. Il ne s’agit pas de supplanter des médica-ments, mais d’accompagner les pathologies en réactivant des fonctions sensorielles un peu endormies.

ill. Jardin thérapeutique au CHU de Nancy

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La lumière est un symbole éternel de la positivité. Sur la carte nocturne du monde, les regions les plus illuminées sont celles les plus urbanisées. On peut dire que l’éclai-rage public est un signe de civilisation developpée. Il as-sure la securité et le fonctionnement de la ville pendant la nuit.Aujourd´hui les dépenses liées à l´éclairage public re-présentent environ 20% de la facture d´énergie d´une ville. Par exemple pour Paris cela représente 13 millions d´euros pas an, c´est environ 35 000 euros chaque nuit.Comment produire alors une lumière écologique? Ceci existe déjà dans la nature : la bioluminescence. C´est la production et l´émission de lumière par un organisme vivant résultant d’une réaction chimique au cours de la-quelle l’énergie chimique est convertie en énergie lumi-neuse. Il y a plus que 620 sortes d’animaux et de plantes qui, pendant un processus efficace, produisent 96% de lumiere et seulement 4% de chaleur, pour une ampoule ordinaire le ratio est plus qu’inversé: 90% de chaleur et seulement 10% de la lumière.Je propose de fonder un centre de recherche de la biolu-miniscence qui élève des organismes produisants de la lumière et qui fonctionne aussi comme un zoo nocturne pour le public: L’île de lumière.

une ampoule = 10% de lumière | 90% de la chaleur

un vers luisant = 96% de lumière | 4% de chaleur

ÎLE DE LUMIÈRES

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1. Le Centre de visiteurs est implanté dans l´ancienne écluse de la Vilaine. Le public peut venir visiter le parc pendant le nuit.2. Dans ce laboratoire d´enzymes des chercheurs isolent l’enzyme luciferin, qui cause la bioluminiscence pendant sa réaction avec l’oxygene.3. La cultivation de champignons essaie explicite pourquoi quelques natures de champigons parasitiques brillent.4. La recherche végétale a déjà avancé. Les chercheurs

de Thaiwan ont implanté des nanoparticules dans le corps d´une plante aquatique pour l´illuminer. 5. L´élevage de bactéries est porteuse d’avenir. Des bac-téries bioluminiscences sont nourries par méthane de dé-chets organiques. 6. Dans le pavillon des insectes, on éleve surtout des vers luisants.7. L´aquarium est prévu pour l´élevage du plancton, de méduses et de poissons de grande profondeur en mer.

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On pourrait croire la bioluminiscence comme téchnologie très futuriste mais elle est en fait déjà utilisée aujourd’hui et des recherches sont menées. L´enzyme luciferin qui produit cette lumière a aussi un avenir dans la médicine. Il peut par exemple révéler des cellules cancereuses dans le corps des patients.La révolution de l‘éclairage public est en marche : des chercheurs de Taiwan ont implanté des nanoparticules d´or dans la plante aquatique Bacopa caroliniana. C´est la première plante du monde qui ait émi de la lumière. Fina-lement, on pourrait imaginer des arbres lumineux substi-tuer les lampadaires de nos rues.L´entreprise Philips travaile sur le projet de la bio-lampe utilisant des bacteries bioluminiscentes.Les organismes sont nourris des déchets organiques des ménages en pro-duissant de la lumière verte. Il ne faut plus d´electricité. Ils proposent aussi de l‘utiliser pour l´éclairage de la circula-tion ou pour l´éclairage public, par exemple sous forme de lampadaire connecté avec un bac de compostage.

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FOLIES

Le parc des Gayeulles est souvent décrit comme un bout de campagne au coeur de la ville. Il offre aux citadins un cadre idéal et propice au sport (terrain d’athlétisme, de rugby, de foot, de tennis, de squash, grandes étendues...), aux ballades en famille (forêt, ferme pédagogique...), aux loisirs (accrobranche, pédalo...). Dans cette nature re-trouvée, moins maîtrisée que dans les autres parcs, l’ins-tallation de petites strucures vient questionner l’espace vert. Peut-on mutualiser ce terrain avec d’autres activités que sportives? Peut-on envisager des pratiques plus «ur-baines» au sein du parc? Cet espace représente une cen-taine d’hectares et n’est utilisé que rarement la semaine et jamais la nuit. Il ne s’agit pas de remettre en cause son existence, il doit rester une respiration, mais de proposer des micro-architectures événementielles. Elles prennent sens dans les usages associatifs, voire clandestin, au-quels elles sont destinées. En échos au silo de stockage

situé sur le rond point (cf numéro 2, projet d’Aristide), leur forme est circulaire et peut se percevoir comme une re-lecture du kiosque dont l’espace ouvert du dessous se-rait la scène. L’entre-deux fermé accueille les escaliers et des balcons comme dans un théâtre, et permet de monter jusqu’au belvédère, qui fait aussi office de restaurant ou tout autres activités qui nécessitent la réunion. L’usage n’est pas clairement défini, il est à l’envie de chacun. Une cuisine y est cependant intégrée pour permettre, à qui le veut, de créer son restaurant d’un soir à la manière des restaurants clandestins qui d’habitude prennent place au domicile des cuisiniers. Cet espace restreint existe alors pour développer cette pratique, et permettre aux passion-nés qui ont besoins d’arrondir ou non leur fin de mois de s’exprimer dans leur art culinaire. Manger pour moins cher dans une ambiance confinée...

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A une échelle plus générale, la question de micro-archi-tecture ou de micro-événement se pose. L’espace du parc n’est pas le seul qui peut accueillir de telles structures. On voit d’ailleurs de plus en plus d’architecture «pop-up» qui prennent place dans des endroits insolites le temps de quelques jours ou quelques mois. La ville est un terrain de jeu, aussi est-ce à nous d’en définir les règles. Les inter-ventions minimes sont autant de moyens pour découvrir les énergies urbaines qui permettent de nouvelles percep-tions de nos pratiques et de nos espaces.

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SAUNA

En ville, les loisirs ont déserté les espaces extérieurs.Aujourd’hui l’écran est devenu notre unique instrument de travail et de distraction.Après le cinéma et la télévision, la révolution numérique n’a fait qu’accentuer ce rapport permanent au virtuel.Nous échangeons, nous informons, jouons... Nous nous sommes pris au coeur d’un flux d’informations, sans in-terruptions. Il semble pour autant que notre société aie besoin de se détendre, de se distraire et, tout simplemen, de prendre son temps.Il est nécessaire de faire une pause, de prendre du recul, tant sur nous même que sur le territoire qui nous entoure.L’idée est d’offrir aux habitants un espace de détente par-tagé à portée de main.

Déja Le corbusier avait proposé des espaces partagé de détente au sommet de la cité radieuse.Chaque immeuble, possède un toit, et la plupart du temps il est inutilisé. Dans des contraintes économiques et pratiques, l’instal-lation de structures légères permet aux habitants de se détendre en profitant d’un sauna, d’un espace de lecture, ainsi qu’une terrasse à ciel ouvert.

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Cela fait déja quelques années que nous observons un re-gain d’interêt pour les espaces inutilisés que sont les toits.On y jardine à New York, on y fais du sport, etc. Cepen-dant à Rennes, cet effet de mode n’a laissé de trace que dans l’image.Sous la pression des promoteurs, on a fait disparaitre les toits en y dessinant des appartements pour populations aisées. Toutes ces propositions de micro architecture, ont laissé plus de traces dans les magasines en papier glacé que dans le quotidien des citadins.Avec des structures légères, répondant aux contraintes économiques et pratiques, ces projets sont simples à mettre en oeuvre.Qui ne rêve pas d’avoir la chance d’observer le paysage urbain, le territoire qui nous entoure, plus encore, d’aller se détendre sans consommer, simplement en prenant l’escalier ou l’ascenseur ?

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CRICKET STORE

On parle de plus en plus d’une future crise alimentaire, la terre ayant de moins en moins la capacité de produire les aliments dont nous avons fais la base de notre alimenta-tion.Il faudra sans doute révolutionner très prochainement nos habitudes alimentaires. La viande surtout pose problème, l’eau et l’émission de gaz à effet de serre nécessaire pour produire un kg de boeuf ou de porc est très importante, il ne serait pas possible pour toute l’humanité de manger comme nous le faisons en occident. Cependant, si les protéines sont nécessaire pour l’homme, il existe d’autres aliments qui permettent d’avoir un apport journalier en protéines conséquent, sans pour autant engloutir un kilo d’entrecôte par jour. Il existe des protéines végétales (soja), ou encore certains insectes comestibles, notam-ment les criquets, grillons et certain verres.Ces insectes sont faciles à élever, ils ont un rapport entre consommation d’aliment et production de «viande» très avantageux.On pourra imaginer une installation de vivariums dans lesquels vivraient les différentes populations d’insectes, accompagné d’un restaurant ou le promeneur pourra goû-ter aux différent plats cuisinés à base de ces insectes. Le projet permet aussi dans une moindre mesure d’éveiller la curiosité chez les usagés, et peut être de provoquer un questionnement sur notre mode de vie.

Rejet de gaz à effet de serre(Rejet maximaux, en g par kg de masse corporelle par jours) CO2: 7.08CH4: 0.283N2O: ?NH3: 170

CO2: 27.96CH4: 0.098N2O: 85.6NH3: 75

CO2: 6.39CH4: 0.017N2O: 21.5NH3: 7.05

CO2: 0.09CH4: 0.002N2O: 0.23NH3: 8.8

Boeuf porc criquet grillon

10kg de nourriture donne:

1kg de boeuf 3kg de porc 5kg de volaille 9kg d’insecte

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On peut produire des insectes à peu près partout, en vi-varium, avec une petit emprise au sol pour une importante production de masse.Par contre, si manger des insectes est déjà accepté par certaine culture, (en Chine par exemple on peu trouver des brochettes de scorpion ou autre insectes ), Dans les pays occidentaux, c’est très marginal... Si les chercheurs commencent (notamment en Hollande), à chercher des solutions pour produire des insectes et de nouveaux pro-duit à base d’insecte, le grand public lui ne semble pas prêt à accepter d’en consommer. On note tout de même que l’entomophagie (manger des insectes) commence à ce développer, un restaurant proposant entre autre des insectes a ouvert récemment à Guidel, dans le Morbihan.

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OUVERTURE

Cette dernière expérience agri-urbaine nous permet d’aborder la ville avec plus de légèreté. Le thème est pro-pice à l’ouverture, à l’expérimentation, à une certaine can-deur qui souvent fait défaut.

Elle propose des alternatives de consommation agissant directement sur l’espace urbain par interventions locali-sées.

Les projets réactivent des potentiels endormis à l’échelle des quartiers. Les enjeux de la ville de demain résident dans les échanges entre les habitants - entre eux et avec l’architecture ou la nature.

L’architecture peut devenir un terrain de jeu, la faune et la flore sont capables de transformer notre regard. La bien-nale d’art Estuaire Nantes-St Nazaire est un bel exemple du rapprochement qui peut s’opérer entre les habitants et leur paysage. L’architecture, comme l’art est capable de fabriquer cette symbiose.

Laboratoire expérimental d’agriculture urbaine

CONSOMMATION/LOISIRS

ENSAB 2012-Atelier Patrick Chavannes-Pierre ArnouAdrien BoucicaudAntoine ConorAntoine ConorAdrien ConqFrançois-Xavier CurisPierre-Alexandre DeconinckAdrien JacquetZuzana Kucerova

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