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Agriculture Urbaine - N°4 - ZUZANA

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Laboratoire expérimental d'agriculture urbaine Atelier Patrick Chavannes Ecole d'Architecture de Bretagne - 2013

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Page 1: Agriculture Urbaine - N°4 - ZUZANA

Laboratoire expérimental d’agriculture urbaineZUZANA

ENSAB 2013-Atelier Patrick Chavannes-Pierre ArnouAdrien BoucicaudAntoine ConorAntoine ConorAdrien ConqFrançois-Xavier CurisPierre-Alexandre DeconinckAdrien JacquetZuzana Kucerova

N°4

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MODE D’EMPLOIAprès l’accumulation de projets localisés, l’étape sui-vante est de les confronter à la ville dans sa globalité. Quel rayonnement peuvent-ils avoir à l’échelle d’une métropole? Mais c’est aussi comprendre quelles pro-blématiques ils soulèvent.Pour mettre ce raisonnement à l’épreuve, dans la continuité de la démarche expérimentale, l’intégration des projets se fait dans une tranche de ville inspirée d’un schéma de ville européenne.Cette recherche théorique permet de se libérer des contraintes liées à la morphologie propre à chaque ville, et donc de développer une approche systémique capable de s’adapter à ces formes urbaines.Certaines actions imaginées précédemment se sont révélées plus sensées que d’autres une fois dispo-sées dans la tranche urbaine, tandis que les proposi-tions qui n’apparaissent pas ont enrichi la réflexion à une échelle plus globale. Des connexions ont émergé entre les projets, permettant d’élargir leur cercle d’in-fluence. Ils constituent finalement un réseau qui en fluidifiant la ville, renforce sa cohérence.Par la suite, la résolution de certains problèmes, à échelle réduite, a conduit à l’élaboration d’une straté-gie urbaine plus large.

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centr

e hist

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colonie

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icatio

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loopcrike

t store

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pigeon

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parking

jardin park

ing

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P+C P+C P+C P+C P+C P+C

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XIX si

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la cit

ypa

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CONTEXTE

THEME (cf. magazine n°1.2.3)

PROJET

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centr

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THEME (cf. magazine n°1.2.3)

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PIGEONLes centres ville sont des zones extrêmement denses où peu d’espace est laissé vacant. Chaque parcelle est mise à contribution et, les rares surfaces dispo-nibles sont immédiatement sujets à des projets immo-biliers à forte valeur ajoutée. À court terme, les seuls espaces exploitables sont les places publiques. L’idée serait alors de les investir en utilisant le moins d’em-prise au sol possible, soit pour multiplier des actions agricoles au maximum, soit pour impacter un mini-mum l’espace public, qui dans tous les cas, n’est pas expansible. Actuellement, les centres urbains sont véritablement envahis par les pigeons, et cela consti-tue un véritable problème. Les frais consacrés à leur contrôle, ou au nettoyage de leurs excréments sont en constante évolution, et cet argent pourrait être em-ployé différemment. S’intéresser au plus près de ce phénomène, c’est ouvrir la possibilité de transformer une nuisance en bénéfice. En effet, la fiente de pigeon est une matière riche, utilisée dans de nombreux pays pour fertiliser les terres agricoles. En Turquie par exemple, la région de la Capadoce a développé un véritable réseau de pigeonniers, où des travailleurs sont spécialisés dans la récolte de ce qu’ils nomment leur « or noir », qu’ils revendent à bon prix aux agricul-teurs pour cultiver leurs terres.C’est un engrais très apprécié, utilisé depuis des mil-lénaires. Ayant une haute teneur en azote, ces dé-

jections peuvent se substituer totalement à l’utilisation d’engrais chimiques.La construction d’une tour de 12 mètres de hauteur permet de recevoir environ 3 500 pigeons en utilisant seulement 3 mètres carré de surface au sol. Une tour de ce type permet la production annuelle de 60 tonnes de fiente. En mélangeant la matière obtenue, très riche en azote, à des herbes ou feuilles mortes, on a la possibilité de fertiliser près de 80 hectares de terres agricoles. On peut donc imaginer, qu’à l’échelle d’une ville moyenne, la multiplication des pigeon-niers permettrait de gérer deux problèmes. Premiè-rement de contrôler la population des pigeons en ville, et de transférer les fonds nécessaires au net-toyage ou à leur éradication, vers l’entretient de ces nouvelles structures. Puis finalement, de tendre vers une autonomie dans l’utilisation d’engrais nécessaire à la fertilisation des parcs, des jardins ou des terres agricoles. De plus, le développement de ce projet à l’échelle d’une agglomération apporte une valeur pé-dagogique, il fait signe et démontre qu’avec peu de moyens nous avons la possibilité de faire évoluer les consciences.

PIGEONLes centres ville sont des zones extrêmement denses où peu d’espace est laissé vacant. Chaque parcelle est mise à contribution et, les rares surfaces disponibles sont immédiate-ment sujets à des projets immobiliers à forte valeur ajoutée. À court terme, les seuls es-paces exploitables sont les places publiques. L’idée serait alors de les investir en utilisant le moins d’emprise au sol possible, soit pour mul-tiplier des actions agricoles au maximum, soit pour impacter un minimum l’espace public, qui dans tous les cas, n’est pas expansible. Ac-tuellement, les centres urbains sont véritable-ment envahis par les pigeons, et cela constitue un véritable problème. Les frais consacrés à leur contrôle, ou au nettoyage de leurs ex-créments sont en constante évolution, et cet argent pourrait être employé différemment. S’intéresser au plus près de ce phénomène, c’est ouvrir la possibilité de transformer une nuisance en bénéfice. En effet, la fiente de pi-geon est une matière riche, utilisée dans de nombreux pays pour fertiliser les terres agri-coles. En Turquie par exemple, la région de la Capadoce a développé un véritable réseau de pigeonniers, où des travailleurs sont spé-cialisés dans la récolte de ce qu’ils nomment leur « or noir », qu’ils revendent à bon prix aux agriculteurs pour cultiver leurs terres.

C’est un engrais très apprécié, utilisé depuis des millénaires. Ayant une haute teneur en azote, ces déjections peuvent se substituer totalement à l’utilisation d’engrais chimiques. La construction d’une tour de 12 mètres de hauteur permet de recevoir environ 3 500 pi-geons en utilisant seulement 3 mètres carré de surface au sol. Une tour de ce type permet la production annuelle de 60 tonnes de fiente. En mélangeant la matière obtenue, très riche en azote, à des herbes ou feuilles mortes, on a la possibilité de fertiliser près de 80 hectares de terres agricoles. On peut donc imaginer, qu’à l’échelle d’une ville moyenne, la multipli-cation des pigeonniers permettrait de gérer deux problèmes. Premièrement de contrôler la population des pigeons en ville, et de trans-férer les fonds nécessaires au nettoyage ou à leur éradication, vers l’entretient de ces nou-velles structures. Puis finalement, de tendre vers une autonomie dans l’utilisation d’engrais nécessaire à la fertilisation des parcs, des jar-dins ou des terres agricoles. De plus, le dével-oppement de ce projet à l’échelle d’une agglo-mération apporte une valeur pédagogique, il fait signe et démontre qu’avec peu de moyens nous avons la possibilité de faire évoluer les consciences.

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XIXèmeNous pouvons considérer le champ d’action dans les trois premières zones urbaines comme restreint, du à la forte occupation des sols. Pour intervenir sur ces sites, il faut reconsidérer l’échelle des projets. Dans un contexte dense où la question du logement est prépondérante il semble difficilement justifiable de construire sur un emplacement réservé à l’habi-tat. Une des solutions serait d’étendre les projets en hauteur, à la manière des fermes verticales que l’on retrouve dans de nombreux magasines d’architecture contemporaine. Mais actuellement, ce type de rai-sonnement se limite au domaine de l’utopie, tant d’un point de vue économique que constructif. La solution la plus raisonnable est sans doute le travail in-situ, à une échelle réduite, en prenant en compte le bâti existant.Ainsi la ville évolue au gré de nombreux petits pro-jets, qui impactent sur son fonctionnement par leur multiplicité. Pour cela il faut chercher les interstices, les zones à faible coefficient de productivité pour les transformer, et s’intéresser à ce qui fait la force d’une métropole, ses réseaux.C’est par la création de cette nouvelle dynamique, que la ville peut se renouveler, en puisant en elle même ses propres ressources, et en tissant des liens clairs et rationnels entre flux et espaces de produc-tion. C’est pourquoi la modification du bâti n’est pas nécessaire dans les premiers cercles urbains, c’est plutôt la transformation des zones plus lâches, en pé-riphérie qui peut apporter des solutions pour harmo-niser la ville.

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On parle de plus en plus d’une future crise alimen-taire, si nous continuons de consommer ainsi, la pla-nète ne pourra plus subvenir à nos besoins d’où la nécessité de changer radicalement nos habitudes. La viande pose problèmee, tant la consommation d’eau et l’émission de gaz à effet de serre sont importants pour la produire. Pour autant, il est impossible d’en-visager un régime sans protéine. Il est donc urgent de s’intéresser à des alternatives. Aujourd’hui, la consommation de protéines végétales (soja) accroit, mais pourquoi laisser de côté les criquets, les grillons et certains verres qui sont très riches en protéines. De plus, ces insectes sont faciles à élever et consomme très peu de nourriture : 10 kg d’aliments sont néces-saires pour produire 9 kg de criquets contre 1 kg de boeuf.Des vivariums à insectes sont à imaginer comme ré-ponse au besoin de protéines, et peuvent être asso-ciés à des restaurants atypiques où le client pourra goûter aux plats à base de criquet ou autres...Le projet prend place dans le nouveau quartier d’af-faire, puisque c’est dans ce visage contemporain où l’arrogance des building va de paire avec les lois de l’entertainment et de la surconsommation, qu’il prend le plus de sens. En plus d’apporter un questionne-ment sur nos modes de vie, il participe à l’hystérie de cette zones hérogènes de la ville en proposant une

expérience ludique qui à trait avec une nouvelle ma-nière de consommer. C’est là tout l’intérêt du projet car il permet d’éveiller la curiosité et la conscience des usagés.

CRIQUET STORE

CRIQUET STOREOn parle de plus en plus d’une future crise ali-mentaire, si nous continuons de consommer ainsi, la planète ne pourra plus subvenir à nos besoins d’où la nécessité de changer radicale-ment nos habitudes. La viande pose problè-mee, tant la consommation d’eau et l’émission de gaz à effet de serre sont importants pour la produire. Pour autant, il est impossible d’envisager un régime sans protéine. Il est donc urgent de s’intéresser à des alternatives. Aujourd’hui, la consommation de protéines vé-gétales (soja) accroit, mais pourquoi laisser de côté les criquets, les grillons et certains verres qui sont très riches en protéines. De plus, ces insectes sont faciles à élever et consomme très peu de nourriture : 10 kg d’aliments sont nécessaires pour produire 9 kg de criquets contre 1 kg de boeuf. Des vivariums à insectes sont à imaginer com-me réponse au besoin de protéines, et peu-vent être associés à des restaurants atypiques où le client pourra goûter aux plats à base de criquet ou autres... Le projet prend place dans le nouveau quartier d’affaire, puisque c’est dans ce visage con-temporain où l’arrogance des building va de

paire avec les lois de l’entertainment et de la surconsommation, qu’il prend le plus de sens. En plus d’apporter un questionnement sur nos modes de vie, il participe à l’hystérie de cette zones hérogènes de la ville en proposant une expérience ludique qui à trait avec une nou-velle manière de consommer. C’est là tout l’intérêt du projet car il permet d’éveiller la curi-osité et la conscience des usagés.

Rejet de gaz à effet de serre(Rejet maximaux, en g par kg de masse corporelle par jours) CO2: 7.08CH4: 0.283N2O: ?NH3: 170

CO2: 27.96CH4: 0.098N2O: 85.6NH3: 75

CO2: 6.39CH4: 0.017N2O: 21.5NH3: 7.05

CO2: 0.09CH4: 0.002N2O: 0.23NH3: 8.8

Boeuf porc criquet grillon

10kg de nourriture donne:

1kg de boeuf 3kg de porc 5kg de volaille 9kg d’insecte

Rejet de gaz à effet de serre(Rejet maximaux, en g par kg de masse corporelle par jours) CO2: 7.08CH4: 0.283N2O: ?NH3: 170

CO2: 27.96CH4: 0.098N2O: 85.6NH3: 75

CO2: 6.39CH4: 0.017N2O: 21.5NH3: 7.05

CO2: 0.09CH4: 0.002N2O: 0.23NH3: 8.8

Boeuf porc criquet grillon

10kg de nourriture donne:

1kg de boeuf 3kg de porc 5kg de volaille 9kg d’insecte

CRIQUET STOREOn parle de plus en plus d’une future crise ali-mentaire, si nous continuons de consommer ainsi, la planète ne pourra plus subvenir à nos besoins d’où la nécessité de changer radicale-ment nos habitudes. La viande pose problè-mee, tant la consommation d’eau et l’émission de gaz à effet de serre sont importants pour la produire. Pour autant, il est impossible d’envisager un régime sans protéine. Il est donc urgent de s’intéresser à des alternatives. Aujourd’hui, la consommation de protéines vé-gétales (soja) accroit, mais pourquoi laisser de côté les criquets, les grillons et certains verres qui sont très riches en protéines. De plus, ces insectes sont faciles à élever et consomme très peu de nourriture : 10 kg d’aliments sont nécessaires pour produire 9 kg de criquets contre 1 kg de boeuf. Des vivariums à insectes sont à imaginer com-me réponse au besoin de protéines, et peu-vent être associés à des restaurants atypiques où le client pourra goûter aux plats à base de criquet ou autres... Le projet prend place dans le nouveau quartier d’affaire, puisque c’est dans ce visage con-temporain où l’arrogance des building va de

paire avec les lois de l’entertainment et de la surconsommation, qu’il prend le plus de sens. En plus d’apporter un questionnement sur nos modes de vie, il participe à l’hystérie de cette zones hérogènes de la ville en proposant une expérience ludique qui à trait avec une nou-velle manière de consommer. C’est là tout l’intérêt du projet car il permet d’éveiller la curi-osité et la conscience des usagés.

Rejet de gaz à effet de serre(Rejet maximaux, en g par kg de masse corporelle par jours) CO2: 7.08CH4: 0.283N2O: ?NH3: 170

CO2: 27.96CH4: 0.098N2O: 85.6NH3: 75

CO2: 6.39CH4: 0.017N2O: 21.5NH3: 7.05

CO2: 0.09CH4: 0.002N2O: 0.23NH3: 8.8

Boeuf porc criquet grillon

10kg de nourriture donne:

1kg de boeuf 3kg de porc 5kg de volaille 9kg d’insecte

Rejet de gaz à effet de serre(Rejet maximaux, en g par kg de masse corporelle par jours) CO2: 7.08CH4: 0.283N2O: ?NH3: 170

CO2: 27.96CH4: 0.098N2O: 85.6NH3: 75

CO2: 6.39CH4: 0.017N2O: 21.5NH3: 7.05

CO2: 0.09CH4: 0.002N2O: 0.23NH3: 8.8

Boeuf porc criquet grillon

10kg de nourriture donne:

1kg de boeuf 3kg de porc 5kg de volaille 9kg d’insecte

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LOOPLes chiffres nous disent que 41% des français pas-sent une journée ou plus par semaine dans leur pota-ger ou leur verger. L’agriculture pour soi devient une passion, c’est la plaisir de créer quelque chose de ses propres mains et de retrouver le vrai goût des aliments. Aussi, cela s’intègre parfaitement dans les préoccupations écolo-giques, qui dominent actuellement la réflexion socié-tale, c’est en quelque sorte la réalisation très concrète d’une utopie. Le jardin est la représentation sym-bolique de la Terre et nous fait prendre conscience de l’importance et du soin nécessaire qu’il faut pour manger sainement dans une période où l’homme consomme plus qu’il ne produit. Dans le quartier pavillonnaire, l’espace du jardin pri-vatif est mutualisé en partie afin d’y implanter une trame potagère. Les habitants déterminent la surface qu’ils nécessitent pour cultiver eux-mêmes leur fruits et leurs légumes. Le concept reprend l’idée du jardin partagé pour l’appliquer à toutes zones pavillonnaires. Il marquera les limites entre parcelles et servira aussi de lien entre voisins afin de casser les barrières so-ciales. C’est utiliser la biodiversité pour alimenter la diversité culturelle.

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Les quartiers issus de la politique des grands en-sembles disposent le plus souvent de larges espaces, qui sont soit entièrement dédiés à l’automobile, soit peu qualifiés. Généralement ce sont des parkings, des voies de circulation, des pelouses, et quelques arbres. Le paysage s’efface sous le fonctionnalisme moderne. Nous proposons de le retravailler pour en faire une ceinture verte, au coeur même de la nou-velle ville. Si nous relions ces quartiers entre eux par une trame végétale et des parcours pédestres, nous offrons la possibilité de créer un espace de qualité. La ceinture ne constitue pas une limite, elle est to-talement insérée dans le nouveau développement de la ville. Elle est au centre des échanges tout en définissant une zone de respiration nécessaire à la re-densification de la ville. Tout son intérêt réside dans le fait d’être insérée au milieu du plan général, ce qui diffère des métropoles occidentales, où elles sont plus souvent une frontière qu’un espace urbain. Ces modi-fications dynamisent ces quartiers, et viennent donner du sens à la faible occupation des sols et apportent une valeur ajoutée aux larges espaces qui les consti-tuaient jusqu’alors. La ceinture verte est un espace de loisir, de promenade et de déambulation, au coeur de ce qui constituait autrefois un environnement peu séduisant.

CEINTURE VERTE

CEINTURE VERTELes quartiers issus de la politique des grands ensembles disposent le plus souvent de larg-es espaces, qui sont soit entièrement dédiés à l’automobile, soit peu qualifiés. Généralement ce sont des parkings, des voies de circulation, des pelouses, et quelques arbres. Le paysage s’efface sous le fonctionnalisme moderne. Nous proposons de le retravailler pour en faire une ceinture verte, au cœur même de la nou-velle ville. Si nous relions ces quartiers entre eux par une trame végétale et des parcours pédestres, nous offrons la possibilité de créer un espace de qualité. La ceinture ne constitue pas une limite, elle est totalement insérée dans le nouveau développement de la ville. Elle est

au centre des échanges tout en définissant une zone de respiration nécessaire à la re-densification de la ville. Tout son intérêt réside dans le fait d’être insérée au milieu du plan gé-néral, ce qui diffère des métropoles occiden-tales, où elles sont plus souvent une frontière qu’un espace urbain. Ces modifications dyna-misent ces quartiers, et viennent donner du sens à la faible occupation des sols et appor-tent une valeur ajoutée aux larges espaces qui les constituaient jusqu’alors. La ceinture verte est un espace de loisir, de promenade et de déambulation, au cœur de ce qui constituait autrefois un environnement peu séduisant.

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De nos jours, avoir une voiture est de plus en plus contraignant, tant d’un point de vue économique qu’écologique. Le développement des transports en commun, et l’apparition de nouveaux services tels que la location de voiture à l’heure, ou du vélib’ posent des questions sur l’intérêt de posséder une automobile en ville. L’idée est de transformer sa place de parking en potager, garantissant ainsi une meilleure utilisation de l’espace. Le locataire ou propriétaire s’installe dans le périmètre réglementaire de son emplacement attitré. L’espace est donc optimisé, utilisé à 100% du temps. Il donne a chacun la possibilité de cultiver fruits, lé-gumes ou fleurs. Il offre un espace de stockage et de travail extérieur. Il permet également de tisser du lien social entre les voisins qui se retrouvent la pelle à la main pour échanger de bons conseils. D’une manière plus générale, c’est une remise en question de l’auto-mobile dans la ville. En apportant plus de souplesse, nous proposons une solution de transition qui n’im-pose pas de modification des usages, mais qui sug-gère une alternative plus douce vers un futur moins individualiste.

JARDIN/PARKING

PARKINGDe nos jours, avoir une voiture est de plus en plus contraignant, tant d’un point de vue économique qu’écologique. Le développe-ment des transports en commun, et l’apparition de nouveaux services tels que la location de voiture à l’heure, ou du vélib’ posent des ques-tions sur l’intérêt de posséder une automobile en ville. L’idée est de transformer sa place de parking en potager, garantissant ainsi une meilleure utilisation de l’espace. Le locataire ou propriétaire s’installe dans le périmètre réglementaire de son emplacement attitré. L’espace est donc optimisé, utilisé à 100% du

temps. Il donne a chacun la possibilité de culti-ver fruits, légumes ou fleurs. Il offre un espace de stockage et de travail extérieur. Il permet également de tisser du lien social entre les voi-sins qui se retrouvent la pelle à la main pour échanger de bons conseils. D’une manière plus générale, c’est une remise en question de l’automobile dans la ville. En apportant plus de souplesse, nous proposons une solution de transition qui n’impose pas de modification des usages, mais qui suggère une alternative plus douce vers un futur moins individualiste.

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METHANEPour avoir une politique écologique cohérente, la que-tion du traitement des déchets est essentielle. A titre d’exemple, chaque Français «produit» 370 kg de dé-chets par an, ce qui équivaut à 30 millions de tonnes qui doivent être traitées chaque année. Sur ses 30 millions, seulement 20% sont véritablement recyclés (principalement verre papier et plastique), et le reste est brûlé dans les centrales d’incinération, enterré, ou encore laissé à l’air libre (décharge, sauvage ou non).Afin d’en réduire l’impact sur l’environement, il faut - tout en réduisant la prduction de déchets - travailler sur la valorisation des déchets par des procédés de compostage, de recyclage, ou de méthanisation.La technique de méthanisation, déjà utilisée dans l’agriculture (élevage) peut aussi être utilisée avec une partie des déchets domestiques, les déchets putricides (29 % des 370 kg/an), ainsi que les dé-chets végétaux d’entretien de voiries, et les denrées alimentaires périmées issu de la grande et moyenne distribution(cf schéma n°2). Le principe d’une usine de méthanisation est simple, les déchets sont placés dans de grands digesteurs, ou des bactéries vont dé-truire leurs chaines carboniques, en dégageant du méthane et un digestat comprenant de l’eau, des ma-tières solides non digérables et des minéraux. Il est possible de séparer l’eau et la matière solide. L’eau, riche en nutriments, peut servir pour l’arosage, et la

matière solide, riche en azote et autre minéraux, per-met de faire de l’engrais. Le CH4 produit peut être utilisé de pluieurs manières, il peut servir pour appro-visionner une flotte de véhicules fonctionnant à mo-teur à gaz, ou encore allimenter un cogénérateur pour produire de l’éléctricité et de la chaleur.(cf schéma 3)Pour l’intant, la méthaniation est surtout utilisée dans le monde rural, mais le procédé peut être utilisé en agglomération, la pollution olfactive générée par le traitement des déchets putrcides domestique est moindre et peut être largement réduite par une bonne ioslation des différentes parties de l’usine. De plus, la technologie évolue, il est donc maintenant possible d’avoir des usines qui fonctionnent avec les déchets d’une plus petite zone tout en étant rentable à l’echelle d’un quartier de 20 000 habitants.Le tissu urbain des grands ensembles est particuliè-rement propice à l’installation de ce type d’usine : la faible densité bâtie permet d’y implanter facilement une usine. La ceinture verte permet d’utilier locale-ment une partie du digestat, alors que l’électricité et la chaleur peuvent être redistribués aux bâtiments alentours.

MÉTHANEPour avoir une politique écologique cohér-ente, la quetion du traitement des déchets est essentielle. A titre d’exemple, chaque Fran-çais «produit» 370 kg de déchets par an, ce qui équivaut à 30 millions de tonnes qui doi-vent être traitées chaque année. Sur ses 30 millions, seulement 20% sont véritablement recyclés (principalement verre papier et plas-tique), et le reste est brûlé dans les centrales d’incinération, enterré, ou encore laissé à l’air libre (décharge, sauvage ou non).Afin d’en réduire l’impact sur l’environement, il faut - tout en réduisant la prduction de déchets - travailler sur la valorisation des déchets par des procédés de compostage, de recyclage, ou de méthanisation. La technique de méthanisation, déjà utilisée dans l’agriculture (élevage) peut aussi être utili-sée avec une partie des déchets domestiques, les déchets putricides (29 % des 370 kg/an), ainsi que les déchets végétaux d’entretien de voiries, et les denrées alimentaires périmées issu de la grande et moyenne distribution(cf schéma n°2). Le principe d’une usine de mé-thanisation est simple, les déchets sont placés dans de grands digesteurs, ou des bactéries vont détruire leurs chaines carboniques, en dégageant du méthane et un digestat com-prenant de l’eau, des matières solides non di-gérables et des minéraux. Il est possible de séparer l’eau et la matière solide. L’eau, riche en nutriments, peut servir pour l’arosage, et la matière solide, riche en azote et autre mi-néraux, permet de faire de l’engrais. Le CH4 produit peut être utilisé de pluieurs manières, il peut servir pour approvisionner une flotte de véhicules fonctionnant à moteur à gaz, ou en-core allimenter un cogénérateur pour produire de l’éléctricité et de la chaleur.(cf schéma 3)Pour l’intant, la méthaniation est surtout utili-sée dans le monde rural, mais le procédé peut être utilisé en agglomération, la pollution ol-factive générée par le traitement des déchets putrcides domestique est moindre et peut être largement réduite par une bonne ioslation des différentes parties de l’usine. De plus, la tech-

nologie évolue, il est donc maintenant possible d’avoir des usines qui fonctionnent avec les déchets d’une plus petite zone tout en étant rentable à l’echelle d’un quartier de 20 000 ha-bitants.Le tissu urbain des grands ensembles est par-ticulièrement propice à l’installation de ce type d’usine : la faible densité bâtie permet d’y im-planter facilement une usine. La ceinture verte permet d’utilier localement une partie du dige-stat, alors que l’électricité et la chaleur peu-vent être redistribués aux bâtiments alentours.

nombre d’habitantdéchet traités (T) méthane produit (m³) éléctricité produite (Kwh/an) chaleur produite (Mwh/an)eau produite (m³)engrais produit (T)

≈318002000.1922000.8

20000624049920001248000119812480004992

CH4 Chaleur

Electricité

Digesteur EauCogénérateur

Production de déchet, 370 kg par habitants29% putricide18% divers25% papier/carton13% verre4% métaux19% plastique

Provenance des déchets pour une zonne de 20000 habitants36% ménagé≈ 2240 T/an33% communal≈ 2100 T/an31% grande distribution≈1900 T/an

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20 N°4 / ZUZANA / FÉV 2013

LUMIÈREAujourd’hui les dépenses liées à l’éclairage public représentent environ 20% de la facture d´énergie d´une ville. Pour une ville comme Paris cela représente 13 millions d´euros pas an, c´est environ 35 000 euros chaque nuit. Une alternative à ces dépenses existe déjà dans la nature : la bioluminescence. C´est la production et l’émission de lumière par un or-ganisme vivant qui résulte d’une réaction au cours de laquelle l’énergie chimique est con-vertie en énergie lumineuse. Il y a plus de 620 sortes d’animaux et de plantes qui, pendant ce processus efficace, produisent 96% de lumière et seulement 4% de chaleur alors qu’une am-poule ordinaire l’émission de chaleur s’élève à 90% contre 10% seulement de lumière.On pourrait croire que la bioluminiscence est un futur lointain mais elle est déjà utilisée aujourd’hui et des recherches sont menées. La révolution de l‘éclairage public est en

marche: des chercheurs de Taïwan ont im-planté des nanoparticules d´or dans la plante aquatique Bacopa Caroliniana. C´est la pre-mière plante du monde qui émet de la lumière. Finalement, on pourrait imaginer des arbres lumineux comme des lampadaires dans nos rues. L´entreprise Philips travaile sur le projet de la bio-lampe qui utilise des bactéries bioluminis-centes. Ces organismes sont nourris avec des déchets organiques et sont capable de produ-ire de la lumière verte : aucune électricité n’est nécessaire. On peut tout à fait utiliser ce procédé pour l’éclairage public, par exemple sous forme de lampadaire connecté avec un bac de compostage.Cette nouvelle manière d’éclairer permet d’animer les rues, et de proposer une nouvelle manière de voir la ville de nuit et de réduire con-sidérablement la consommation d’électricité.

une ampoule

10% de lumière90% de chaleur

un vers luisant

96%de lumière4% de chaleur

lumière

méthane

déchets

LUMIEREAujourd’hui les dépenses liées à l’éclairage public re-présentent environ 20% de la facture d´énergie d´une ville. Pour une ville comme Paris cela représente 13 millions d´euros pas an, c´est environ 35 000 euros chaque nuit. Une alternative à ces dépenses existe déjà dans la nature : la bioluminescence. C´est la production et l’émission de lumière par un organisme vivant qui résulte d’une réaction au cours de laquelle l’énergie chimique est convertie en énergie lumineuse. Il y a plus de 620 sortes d’animaux et de plantes qui, pendant ce processus efficace, produisent 96% de lumière et seulement 4% de chaleur alors qu’une am-poule ordinaire l’émission de chaleur s’élève à 90% contre 10% seulement de lumière.On pourrait croire que la bioluminiscence est un futur lointain mais elle est déjà utilisée aujourd’hui et des recherches sont menées.La révolution de l‘éclairage public est en marche: des chercheurs de Taïwan ont implanté des nanoparti-cules d´or dans la plante aquatique Bacopa Carolinia-na. C´est la première plante du monde qui émet de la lumière. Finalement, on pourrait imaginer des arbres lumineux comme des lampadaires dans nos rues.L´entreprise Philips travaile sur le projet de la bio-lampe qui utilise des bactéries bioluminiscentes. Ces organismes sont nourris avec des déchets orga-

niques et sont capable de produire de la lumière verte : aucune électricité n’est nécessaire. On peut tout à fait utiliser ce procédé pour l’éclairage public, par exemple sous forme de lampadaire connecté avec un bac de compostage.Cette nouvelle manière d’éclairer permet d’animer les rues, et de proposer une nouvelle manière de voir la ville de nuit et de réduire considérablement la consommation d’électricité.

LUMIÈREAujourd’hui les dépenses liées à l’éclairage public représentent environ 20% de la facture d´énergie d´une ville. Pour une ville comme Paris cela représente 13 millions d´euros pas an, c´est environ 35 000 euros chaque nuit. Une alternative à ces dépenses existe déjà dans la nature : la bioluminescence. C´est la production et l’émission de lumière par un or-ganisme vivant qui résulte d’une réaction au cours de laquelle l’énergie chimique est con-vertie en énergie lumineuse. Il y a plus de 620 sortes d’animaux et de plantes qui, pendant ce processus efficace, produisent 96% de lumière et seulement 4% de chaleur alors qu’une am-poule ordinaire l’émission de chaleur s’élève à 90% contre 10% seulement de lumière.On pourrait croire que la bioluminiscence est un futur lointain mais elle est déjà utilisée aujourd’hui et des recherches sont menées. La révolution de l‘éclairage public est en

marche: des chercheurs de Taïwan ont im-planté des nanoparticules d´or dans la plante aquatique Bacopa Caroliniana. C´est la pre-mière plante du monde qui émet de la lumière. Finalement, on pourrait imaginer des arbres lumineux comme des lampadaires dans nos rues. L´entreprise Philips travaile sur le projet de la bio-lampe qui utilise des bactéries bioluminis-centes. Ces organismes sont nourris avec des déchets organiques et sont capable de produ-ire de la lumière verte : aucune électricité n’est nécessaire. On peut tout à fait utiliser ce procédé pour l’éclairage public, par exemple sous forme de lampadaire connecté avec un bac de compostage.Cette nouvelle manière d’éclairer permet d’animer les rues, et de proposer une nouvelle manière de voir la ville de nuit et de réduire con-sidérablement la consommation d’électricité.

une ampoule

10% de lumière90% de chaleur

un vers luisant

96%de lumière4% de chaleur

lumière

méthane

déchets

LUMIÈREAujourd’hui les dépenses liées à l’éclairage public représentent environ 20% de la facture d´énergie d´une ville. Pour une ville comme Paris cela représente 13 millions d´euros pas an, c´est environ 35 000 euros chaque nuit. Une alternative à ces dépenses existe déjà dans la nature : la bioluminescence. C´est la production et l’émission de lumière par un or-ganisme vivant qui résulte d’une réaction au cours de laquelle l’énergie chimique est con-vertie en énergie lumineuse. Il y a plus de 620 sortes d’animaux et de plantes qui, pendant ce processus efficace, produisent 96% de lumière et seulement 4% de chaleur alors qu’une am-poule ordinaire l’émission de chaleur s’élève à 90% contre 10% seulement de lumière.On pourrait croire que la bioluminiscence est un futur lointain mais elle est déjà utilisée aujourd’hui et des recherches sont menées. La révolution de l‘éclairage public est en

marche: des chercheurs de Taïwan ont im-planté des nanoparticules d´or dans la plante aquatique Bacopa Caroliniana. C´est la pre-mière plante du monde qui émet de la lumière. Finalement, on pourrait imaginer des arbres lumineux comme des lampadaires dans nos rues. L´entreprise Philips travaile sur le projet de la bio-lampe qui utilise des bactéries bioluminis-centes. Ces organismes sont nourris avec des déchets organiques et sont capable de produ-ire de la lumière verte : aucune électricité n’est nécessaire. On peut tout à fait utiliser ce procédé pour l’éclairage public, par exemple sous forme de lampadaire connecté avec un bac de compostage.Cette nouvelle manière d’éclairer permet d’animer les rues, et de proposer une nouvelle manière de voir la ville de nuit et de réduire con-sidérablement la consommation d’électricité.

une ampoule

10% de lumière90% de chaleur

un vers luisant

96%de lumière4% de chaleur

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DENSIFICATIONAvec le nouveau système de distribution, les grandes surfaces n’ont plus lieu de rassembler toute la mar-chandise en un unique point. Le commerce renoue avec la proximité et développe un réseau de vente dans toute la ville. Mais l’échange ne doit pas être “labelisé” : il doit allier le commerce de produits agricoles, de produit “bio” et de produits de grande consommation dans les points de vente à l’échelle des quartiers. Cette nouvelle manière d’échanger permet de s’affranchir des supermarchés en périphé-rie des villes et donc d’amoindrir l’usage de la voiture en plus de libérer une surface considérable que nous proposons d’urbaniser. Cette bande située entre les deux ceintures vertes reprend un schéma de den-sification inspiré des plans du XIXème siècle. Cette démarche est assumée comme un développement urbain contre l’autonomie de l’objet architectural, car sans nier la diversité de l’architecture, un tel plan per-met de créer un tissu de ville dynamique. Les com-merces au rez-de-chaussée animent la rue qui n’est plus uniquement aux services de l’automobile mais aussi de l’espace public. Les voie étant réduite au minimum, la place disponible permet d’instaurer une vie de quartier agréable, sans devenir un parc habité. En ce qui concerne la voiture, elle peut être stockée sur les toits, cependant, l’espace disponible en haut de chaque immeuble n’est pas un parking : il reste avant tout un “espace neutre” à investir. Permettre à la voiture d’y accéder nécessite des renforts de struc-ture, il est alors possible d’imaginer que des charges

importantes soient montées et donc que les usages évoluent au cours du temps et au gré des habitants. N’étant pas certain de l’avenir de la voiture, il est né-cessaire de laisser cette part d’indécision qui est plus pertinente dans des espaces à l’air libre que dans des garages sous-terrains comme il est d’usage actuelle-ment.Cette proposition est aussi une manière de réévaluer l’entrée de ville où toute la grande consommation ainsi que l’industrie se concentrent dans un paysage chaotique. Une cohabitation douce entre le nouveau tissu urbain et la production industrielle est donc à en-visager et à travailler.

DENSIFICA-TIONAvec le nouveau système de distribution, les grandes surfaces n’ont plus lieu de ras-sembler toute la marchandise en un unique point. Le commerce renoue avec la proximité et développe un réseau de vente dans toute la ville. Mais l’échange ne doit pas être “la-belisé” : il doit allier le commerce de produ-its agricoles, de produit “bio” et de produits de grande consommation dans les points de vente à l’échelle des quartiers. Cette nouvelle manière d’échanger permet de s’affranchir des supermarchés en périphérie des villes et donc d’amoindrir l’usage de la voiture en plus de libérer une surface considérable que nous pro-posons d’urbaniser. Cette bande située entre les deux ceintures vertes reprend un schéma de densification inspiré des plans du XIXème siècle. Cette démarche est assumée comme un développement urbain contre l’autonomie de l’objet architectural, car sans nier la diversi-

té de l’architecture, un tel plan permet de créer un tissu de ville dynamique. Les commerces au rez-de-chaussée animent la rue qui n’est plus uniquement aux services de l’automobile mais aussi de l’espace public. Les voie étant réduite au minimum, la place disponible per-met d’instaurer une vie de quartier agréable, sans devenir un parc habité. En ce qui con-cerne la voiture, elle peut être stockée sur les toits, cependant, l’espace disponible en haut de chaque immeuble n’est pas un parking : il reste avant tout un “espace neutre” à investir. Permettre à la voiture d’y accéder nécessite des renforts de structure, il est alors possible d’imaginer que des charges importantes soi-ent montées et donc que les usages évoluent au cours du temps et au gré des habitants. N’étant pas certain de l’avenir de la voiture, il est nécessaire de laisser cette part d’indécision qui est plus pertinente dans des espaces à l’air libre que dans des garages sous-terrains com-me il est d’usage actuellement. Cette proposition est aussi une manière de réévaluer l’entrée de ville où toute la grande consommation ainsi que l’industrie se concen-trent dans un paysage chaotique. Une cohabi-tation douce entre le nouveau tissu urbain et la production industrielle est donc à envisager et à travailler.

Ilot urbain à DresdeDick van gameren, logements avec parkings sur le toits à Nijmegen (Hollande)

Ilot urbain à Dresde

DENSIFICA-TIONAvec le nouveau système de distribution, les grandes surfaces n’ont plus lieu de ras-sembler toute la marchandise en un unique point. Le commerce renoue avec la proximité et développe un réseau de vente dans toute la ville. Mais l’échange ne doit pas être “la-belisé” : il doit allier le commerce de produ-its agricoles, de produit “bio” et de produits de grande consommation dans les points de vente à l’échelle des quartiers. Cette nouvelle manière d’échanger permet de s’affranchir des supermarchés en périphérie des villes et donc d’amoindrir l’usage de la voiture en plus de libérer une surface considérable que nous pro-posons d’urbaniser. Cette bande située entre les deux ceintures vertes reprend un schéma de densification inspiré des plans du XIXème siècle. Cette démarche est assumée comme un développement urbain contre l’autonomie de l’objet architectural, car sans nier la diversi-

té de l’architecture, un tel plan permet de créer un tissu de ville dynamique. Les commerces au rez-de-chaussée animent la rue qui n’est plus uniquement aux services de l’automobile mais aussi de l’espace public. Les voie étant réduite au minimum, la place disponible per-met d’instaurer une vie de quartier agréable, sans devenir un parc habité. En ce qui con-cerne la voiture, elle peut être stockée sur les toits, cependant, l’espace disponible en haut de chaque immeuble n’est pas un parking : il reste avant tout un “espace neutre” à investir. Permettre à la voiture d’y accéder nécessite des renforts de structure, il est alors possible d’imaginer que des charges importantes soi-ent montées et donc que les usages évoluent au cours du temps et au gré des habitants. N’étant pas certain de l’avenir de la voiture, il est nécessaire de laisser cette part d’indécision qui est plus pertinente dans des espaces à l’air libre que dans des garages sous-terrains com-me il est d’usage actuellement. Cette proposition est aussi une manière de réévaluer l’entrée de ville où toute la grande consommation ainsi que l’industrie se concen-trent dans un paysage chaotique. Une cohabi-tation douce entre le nouveau tissu urbain et la production industrielle est donc à envisager et à travailler.

Ilot urbain à DresdeDick van gameren, logements avec parkings sur le toits à Nijmegen (Hollande)

Dick van gameren, logements avec parkings sur le toits à Nijmegen (Hollande)

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COLONIELes zones périphériques des grandes villes n’ont pas vraiment d’espaces définis. Les nuisances induites par une rocade délimit- ent des espaces peu denses et difficilement qualifiables. On dénombre ainsi de nombreux emplacements vacants, situés directement à l’entrée des villes. L’idée est de requalifier ces es-paces en y plantant des bambouseraies. Certains types de bambous sont adaptés au climat européen, comme le fargesia. Des pays comme le Royaume Uni développent sa culture de manière exponentielle de-puis ces dernières années. Son implantation en bor- dure des zones urbaines offre plusieurs avan- tages.Tout d’abord l’impact serait visuel, la première chose aperçue en pénétrant dans la métropole serait vé-gétale, comme le signe d’une ville en accord avec la nature. Cela permettrait égale- ment de créer une barrière sonore contre le périphérique, en l’isolant du reste de la ville. Mais le bambou est aussi un excellent capteur de co2, il permet d’en capter environ 30% de plus que les arbres feuillus.Mais l’atout principal de la culture du bam- bou réside dans l’utilisation de sa matièrepremière. Il peut bien sûr se prêter à la con- struction d’échafaudages, comme en Asie où des structures peuvent atteindre près de 400 mètres de hauteur, ou encore comme substitut du bois dans la menuiserie ou la fabrication de planchers. Réduit en farine ou en

fourrage, il peut tout aussi bien convenir à l’alimenta-tion animale.Cependant l’usage le plus important à l’échelle de la ville résulte sans doute dans l’utilisation du bambou comme bois de chauffage. Trans- formé en granulats, il offre un pouvoir calo- rifique très élevé, plus impor-tant que le bois, 3300 kilos/watts par tonne, contre 4700 kilos/ watts pour le bambou. De plus, il émet moins de co2 lors de sa combustion qu’il en a em- magasiné, contrairement à certains feuillus. Grâce à tous ces avantages, la culture du bam- bou en milieu urbain peut s’avérer comme une solution écologique, facile à mettre en place et peu coûteuse. Elle peut également être mise en place dans le cadre de la ré-qualification (et dépollution) d’un terrain, comme tran-sition, tant son développement est rapide.

COLONIELes zones périphériques des grandes villes n’ont pas vraiment d’espaces définis. Les nuisances induites par une rocade délimit-ent des espaces peu denses et difficilement qualifiables. On dénombre ainsi de nombreux emplacements vacants, situés directement à l’entrée des villes. L’idée est de requalifier ces espaces en y plantant des bambouseraies. Certains types de bambous sont adaptés au climat européen, comme le fargesia. Des pays comme le Royaume Uni développent sa culture de manière exponentielle depuis ces dernières années. Son implantation en bor-dure des zones urbaines offre plusieurs avan-tages.Tout d’abord l’impact serait visuel, la première chose aperçue en pénétrant dans la métropole serait végétale, comme le signe d’une ville en accord avec la nature. Cela permettrait égale-ment de créer une barrière sonore contre le périphérique, en l’isolant du reste de la ville. Mais le bambou est aussi un excellent capteur de co2, il permet d’en capter environ 30% de plus que les arbres feuillus. Mais l’atout principal de la culture du bam-bou réside dans l’utilisation de sa matière

première. Il peut bien sûr se prêter à la con-struction d’échafaudages, comme en Asie où des structures peuvent atteindre près de 400 mètres de hauteur, ou encore comme substitut du bois dans la menuiserie ou la fabrication de planchers. Réduit en farine ou en fourrage, il peut tout aussi bien convenir à l’alimentation animale.Cependant l’usage le plus important à l’échelle de la ville résulte sans doute dans l’utilisation du bambou comme bois de chauffage. Trans-formé en granulats, il offre un pouvoir calo-rifique très élevé, plus important que le bois, 3300 kilos/watts par tonne, contre 4700 kilos/watts pour le bambou. De plus, il émet moins de co2 lors de sa combustion qu’il en a em-magasiné, contrairement à certains feuillus.Grâce à tous ces avantages, la culture du bam-bou en milieu urbain peut s’avérer comme une solution écologique, facile à mettre en place et peu coûteuse. Elle peut également être mise en place dans le cadre de la ré-qualification (et dépollution) d’un terrain, comme transition, tant son développement est rapide.

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D’une part, les échanges agricoles se font à sens unique : de la campagne vers de la ville. En plus d’acheminer le produit de l’agriculture périurbaine aux citadins, pourquoi ne pas proposer une halte dans son lieu de production ?D’autre part, le métro est essentiel au développement d’une ville contemporaine, son réseau doit pouvoir se substituer à l’usage de la voiture personnelle, c’est pourquoi il doit desservir la globalité de la métropole, de son coeur à sa périphérie.Nous pouvons donc envisager qu’un tel réseau sous-terrain soit mutualisé pour qu’au flux de passager le jour s’ajoute le transport de marchandises la nuit. Cela permettrait d’approvisionner la ville de manière plus cohérente, en réduisant le trafic routier. Comme c’est le cas pour le projet de réappropriation des voies fluviales, une structure logistique est nécessaire pour faciliter l’acheminement des denrées. En amont, un lieu de stockage de la production agricole est directe-ment lié à la ligne de métro. Par la suite, chaque sta-tion fonctionne comme une mini plateforme logistique en plus d’être un centre de distribution à l’échelle de son quartier.Généralement, le métro termine sa course en péri-phérie des villes, derrière la barrière autoroutière qui les ceinture. Frontière physique insurmontable, cette limite nous oblige à tourner le dos à cette nature si

proche, paraissant si lointaine. Pourtant, nous pour-rions envisager un terminus au milieu des champs bri-sant la frontière jusqu’à maintenant infranchissable.Pour concrétiser ce rapprochement physique entre consommateurs et producteurs, des halles sont construites et s’ouvrent vers les champs pour redon-ner aux citadins une idée de la production agricole. Les denrées retrouvent alors leurs valeurs d’origine et le consommateur prend conscience des procédés de leur production. Dans une ambiance de marché, les halles ne sont pas seulement un lieu d’échange, une zone de stockage permet aussi, grâce au nouveau système de distribution, de desservir par le métro les différents points de vente intra-muros. Cette station est un nouveau pôle qui réunit les agriculteurs et per-met de repenser la distribution, d’une manière plus évidente et écologique. Cette nouvelle entrée de ville est une ouverture élémentaire vers la nature.

EXODUSEXODUSD’une part, les échanges agricoles se font à sens unique : de la campagne vers de la ville. En plus d’acheminer le produit de l’agriculture périurbaine aux citadins, pourquoi ne pas pro-poser une halte dans son lieu de production ?

D’autre part, le métro est essentiel au dével-oppement d’une ville contemporaine, son ré-seau doit pouvoir se substituer à l’usage de la voiture personnelle, c’est pourquoi il doit desservir la globalité de la métropole, de son cœur à sa périphérie.

Nous pouvons donc envisager qu’un tel ré-seau sous-terrain soit mutualisé pour qu’au flux de passager le jour s’ajoute le transport de marchandises la nuit. Cela permettrait d’approvisionner la ville de manière plus co-hérente, en réduisant le trafic routier. Comme c’est le cas pour le projet de réappropriation des voies fluviales, une structure logistique est nécessaire pour faciliter l’acheminement des denrées. En amont, un lieu de stockage de la production agricole est directement lié à la ligne de métro. Par la suite, chaque station fonctionne comme une mini plateforme logis-tique en plus d’être un centre de distribution à l’échelle de son quartier.

Généralement, le métro termine sa course en périphérie des villes, derrière la barrière auto-routière qui les ceinture. Frontière physique in-surmontable, cette limite nous oblige à tourner

le dos à cette nature si proche, paraissant si lointaine. Pourtant, nous pourrions envisager un terminus au milieu des champs brisant la frontière jusqu’à maintenant infranchissable.Pour concrétiser ce rapprochement physique entre consommateurs et producteurs, des halles sont construites et s’ouvrent vers les champs pour redonner aux citadins une idée de la production agricole. Les denrées retrou-vent alors leurs valeurs d’origine et le con-sommateur prend conscience des procédés de leur production. Dans une ambiance de marché, les halles ne sont pas seulement un lieu d’échange, une zone de stockage permet aussi, grâce au nouveau système de distribu-tion, de desservir par le métro les différents points de vente intra-muros. Cette station est un nouveau pôle qui réunit les agriculteurs et permet de repenser la distribution, d’une manière plus évidente et écologique. Cette nouvelle entrée de ville est une ouverture élé-mentaire vers la nature.

EXODUSD’une part, les échanges agricoles se font à sens unique : de la campagne vers de la ville. En plus d’acheminer le produit de l’agriculture périurbaine aux citadins, pourquoi ne pas pro-poser une halte dans son lieu de production ?

D’autre part, le métro est essentiel au dével-oppement d’une ville contemporaine, son ré-seau doit pouvoir se substituer à l’usage de la voiture personnelle, c’est pourquoi il doit desservir la globalité de la métropole, de son cœur à sa périphérie.

Nous pouvons donc envisager qu’un tel ré-seau sous-terrain soit mutualisé pour qu’au flux de passager le jour s’ajoute le transport de marchandises la nuit. Cela permettrait d’approvisionner la ville de manière plus co-hérente, en réduisant le trafic routier. Comme c’est le cas pour le projet de réappropriation des voies fluviales, une structure logistique est nécessaire pour faciliter l’acheminement des denrées. En amont, un lieu de stockage de la production agricole est directement lié à la ligne de métro. Par la suite, chaque station fonctionne comme une mini plateforme logis-tique en plus d’être un centre de distribution à l’échelle de son quartier.

Généralement, le métro termine sa course en périphérie des villes, derrière la barrière auto-routière qui les ceinture. Frontière physique in-surmontable, cette limite nous oblige à tourner

le dos à cette nature si proche, paraissant si lointaine. Pourtant, nous pourrions envisager un terminus au milieu des champs brisant la frontière jusqu’à maintenant infranchissable.Pour concrétiser ce rapprochement physique entre consommateurs et producteurs, des halles sont construites et s’ouvrent vers les champs pour redonner aux citadins une idée de la production agricole. Les denrées retrou-vent alors leurs valeurs d’origine et le con-sommateur prend conscience des procédés de leur production. Dans une ambiance de marché, les halles ne sont pas seulement un lieu d’échange, une zone de stockage permet aussi, grâce au nouveau système de distribu-tion, de desservir par le métro les différents points de vente intra-muros. Cette station est un nouveau pôle qui réunit les agriculteurs et permet de repenser la distribution, d’une manière plus évidente et écologique. Cette nouvelle entrée de ville est une ouverture élé-mentaire vers la nature.

EXODUSD’une part, les échanges agricoles se font à sens unique : de la campagne vers de la ville. En plus d’acheminer le produit de l’agriculture périurbaine aux citadins, pourquoi ne pas pro-poser une halte dans son lieu de production ?

D’autre part, le métro est essentiel au dével-oppement d’une ville contemporaine, son ré-seau doit pouvoir se substituer à l’usage de la voiture personnelle, c’est pourquoi il doit desservir la globalité de la métropole, de son cœur à sa périphérie.

Nous pouvons donc envisager qu’un tel ré-seau sous-terrain soit mutualisé pour qu’au flux de passager le jour s’ajoute le transport de marchandises la nuit. Cela permettrait d’approvisionner la ville de manière plus co-hérente, en réduisant le trafic routier. Comme c’est le cas pour le projet de réappropriation des voies fluviales, une structure logistique est nécessaire pour faciliter l’acheminement des denrées. En amont, un lieu de stockage de la production agricole est directement lié à la ligne de métro. Par la suite, chaque station fonctionne comme une mini plateforme logis-tique en plus d’être un centre de distribution à l’échelle de son quartier.

Généralement, le métro termine sa course en périphérie des villes, derrière la barrière auto-routière qui les ceinture. Frontière physique in-surmontable, cette limite nous oblige à tourner

le dos à cette nature si proche, paraissant si lointaine. Pourtant, nous pourrions envisager un terminus au milieu des champs brisant la frontière jusqu’à maintenant infranchissable.Pour concrétiser ce rapprochement physique entre consommateurs et producteurs, des halles sont construites et s’ouvrent vers les champs pour redonner aux citadins une idée de la production agricole. Les denrées retrou-vent alors leurs valeurs d’origine et le con-sommateur prend conscience des procédés de leur production. Dans une ambiance de marché, les halles ne sont pas seulement un lieu d’échange, une zone de stockage permet aussi, grâce au nouveau système de distribu-tion, de desservir par le métro les différents points de vente intra-muros. Cette station est un nouveau pôle qui réunit les agriculteurs et permet de repenser la distribution, d’une manière plus évidente et écologique. Cette nouvelle entrée de ville est une ouverture élé-mentaire vers la nature.

Marché couvert, Barcelone

Train de marchandise, métro, Paris

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CONCLUSIONLe développement d’une action urbaine en lien avec l’agriculture raisonnée et écologique, conduit finale-ment vers des plans de villes se rapprochant du mo-dèle des cités-états de l’ancien régime.En recherchant toujours plus d’autonomie, et en pen-sant les métropoles en fonction de leur productivité lo-cale, nous allons vers de véritables villes à la géogra-phie introvertie. Pour limiter l’étalement urbain, nous avons créé une sorte de nouvelle muraille habitée. Elle contient ce développement et permet d’envisa-ger le futur de la ville fonctionnant en intériorité. C’est également un moyen de contrevenir au schéma actuel en limitant les déplacements extra-urbains, pour favo-riser les échanges intra-muros. Ce système est une métaphore de l’évolution actuelle de nos sociétés oc-cidentales et de nos comportements sociaux. Le désir de consommation locale est en constante évolution, de part ses impacts écologiques et économiques plus positifs. C’est l’apparition d’une nouvelle conscience hyper-territorialisée, en réponse au phénomène de la mondialisation. Cependant, l’accumulation de ces entités locales conduit vers la création de pôles attractifs, qui dans une société mobile constitue une nouvelle richesse globale. En voyageant de villes en villes, les expé-riences sont démultipliées et plus variées.Finalement, cette position ouvre la voie vers un ques-tionnement sur la manière dont l’hyper-localisation peut répondre à la problématique de la globalisation mondiale en redéfinissant une nouvelle géographie qui serait désormais constituée par une multitude de points forts.

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Laboratoire expérimental d’agriculture urbaineZUZANA

ENSAB 2013-Atelier Patrick Chavannes-Pierre ArnouAdrien BoucicaudAntoine ConorAntoine ConorAdrien ConqFrançois-Xavier CurisPierre-Alexandre DeconinckAdrien JacquetZuzana Kucerova

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