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 For êt et agrofor esterie  Juin 2011 - volume 27 n°2

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Forêt et agroforesterie

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Agriculture durable à aibles apports externesVOL. 27.2 - Juin 2011

 AGRIDAPE est l’édition régionale Arique rancophone des magazines

LEISA co-publiée par ILEIA et IED AriqueISSN n°0851-7932

S O M M A I R EL’agroforesterie pour la bonne gestion desressources naturelles

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Cet entretien avec le Président du Réseau des Organisationsde Paysans et de Producteurs agricoles de l’Arique de l’Ouest(ROPPA) Djibo BAGNA vise à expliquer que l’agrooresterie

ait partie de la bonne gestion des ressources naturelles. M.Bagna soutient que l’agrooresterie peut être un élément cléde la diversication nécessaire des pratiques agricoles.

Il plaide en aveur du développement de systèmes d’agro-oresterie axés sur l’agriculture amiliale pouvant produire dubois adapté aux besoins du marché international. Et en ce quiconcerne le rôle des pasteurs dans l’agrooresterie, le prési-dent du Roppa, arme qu’à l’image de tous les producteursagricoles, les pasteurs sont obligés de changer leurs activités.

 Adresse AGRIDAPE IED Arique

 24, Sacré Coeur III – Dakar BP : 5579 Dakar-Fann, Sénégal Téléphone : +221 33 867 10 58Fax : +221 33 867 10 59E-mail : [email protected] Web : www.iedarique.org

Coordonnatrice : Awa Faly Ba Mbow 

Comité éditorial : Bara Guèye, Awa Faly Ba Mbow, Maké Dangnokho

 Administration : Maïmouna Dieng Lagnane

Traduction : Bougouma Mbaye Fall 

Conception graphique - Impression : Imprimerie Graphi plusTél. : +221 33 869 10 16

Edition Internationale

LEISA MagazineILEIA P.O. Box 2067, 3800 CB Amersfoort,The NetherlandsTél. : +31 33 467 38 70Fax : +31 33 463 24 10

 [email protected] 

Edition chinoiseCBIK, 3rd Floor, Building A

  Zhonghuandasha, Yanjiadi, KunmingYunnan. E-mail : [email protected]

Édition espagnoleLa revista de agro-ecologia  Association ETC Andes, AP.18-0745,Lima 18, PérouE-mail : [email protected] 

Édition indienneLEISA India AME Foundation , PO Box 7836, Bangalore

560 085, IndeE-mail : [email protected]

 AgriCultureS est un réseau de diusion et d’échange d’inormations  sur des approches agricoles respectueuses de l’environnement et adaptées aux réalités agroécologiques et sociales. Ce nom marquebien le ait que l’agriculture n’est pas juste un secteur économique de spéculation ou un ensemble de paquets technologiques, mais qu’ellecomporte une dimension culturelle intrinsèque dont la diversité est à valoriser et à protéger. Le réseau réunit sept éditions régionales,dont AGRIDAPE, représentant tous les continents. Ces éditions sont regroupées autour d’un secrétariat international pour renorcer la promotion de l’agriculture durable comme réponse au déf alimenta iremondial.  AgriCultureS dispose également d’une base de données spécialisée et d’un site Internet interacti qui permet d’accéder à denombreuses inormations et d’échanger sur le développement del’agriculture durable dans le monde.

Le Programme sur l’Agriculture Durable à Faibles Apports Externes(AGRIDAPE) couvre l’Arique rancophone. Lancé en 2003, son objecti est de promouvoir les bonnes pratiques en matière d’agricultureécologique durable. Il s’appuie sur la production d’un magazinetrimestriel tiré à 3500 exemplaires distribués dans 55 pays, la miseen réseau des acteurs de l’agriculture durable au niveau national et lerenorcement des capacités en capitalisation des expériences.

 AGRIDAPE est porté par Innovation, Environnement et Développement en Arique (IED Arique) dont la vision est que le développement durable doit nécessairement s’appuyer sur le renorcement descapacités des catégories les plus vulnérables et l’établissement derelations équitables entre les diérents acteurs de açon à permettreleur réelle participation à l’amélioration des conditions de vie et dubien-être des populations. Ainsi, IED Arique ait la promotion des

approches participatives à travers la recherche-action, l’analysedes politiques, la mise en réseau, la ormation, la production et ladiusion d’inormations en Arique rancophone pour atteindrele développement durable. Et, dans ce cadre, elle propose, aux  partenaires, diérents supports accessibles à travers son site internet (www.iedarique.org ).

UN RÉSEAU, UNE DYNAMIQUE !

Franck Van Schoubroeck

Editorial

L’agrooresterie, espoir d’une agriculture durable

Dennis Garrity et Paul Stapleton

Entre préjugés et marginalisation, le paiement des services : une

voie pour l’équité, au Cameroun ? - Félix Meutchieye

Une méthode accessible aux agriculteurs

Torsten Mandal 

L’agrooresterie pour la bonne gestion des ressources naturelles

Franck Van Schoubroeck 

Securité alimentaire et augmentation durables des revenus des

menages : la RNA au secours des producteurs à Karine (senegal)

Charles Bakhou, Mamadou Fall 

La orêt au service des emmes : améliorer les moyens d’existence

par la valorisation des produits orestiers - Rokia Cissé, Mamadou Fall 

Gestion de la biodiversité au Burkina : l’expérience de l’AGED au

tour de la mare de Darkoye - Assane Bokoum

Gestion des orêts communautaires au Sénégal

Madior Fall 

Sites web

Bibliographie

AGRIDAPE Inos

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Madior FALL

Chères lectrices, chers lecteurs,

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Édition indonésienne SALAM JL Letda Kajeng 22,Den Pasar 80234Bali IndonésieE-mail : [email protected] 

Édition brésilienne Agriculturas,experiencias em agroecologia

 AS-PTA, Rio de Janero, RJ Brésil 20091-020 E-mail : [email protected] 

Sites Webhttp://www.leisa.ino

http://www.iedarique.orghttp://agridape.leisa.ino

 Abonnements  AGRIDAPE est une revue gratuite, sur demande, pour les organisations et 

 personnes du sud. Pour les organisa-tions internationales, l’abonnement est de 45 USD (45 euro) et pour les autresinstitutions du nord, le tari est de 25USD (28 euro) par an.

Pour vous abonner, veuillez écrire à[email protected]

Financement AGRIDAPE 

Ce numéro a été réalisé avec l’appui de ILEIA, de ASDI et de DGSI

Photo de couverture : Agrooresterie au Burkina Faso avec Borassus akeassii et Faidherbia albida

Source : Dr. Marco Schmidt 

La rédaction a mis le plus grand soin à  s’assurer que le contenu de la présenterevue est aussi exact que possible. Mais,en dernier ressort, seuls les auteurs sont responsables du contenu de chaque article.

La rédaction encourage les lecteurs à

 photocopier et à faire circuler ces articles.Vous voudrez bien cependant citer l’auteur et la source et nous envoyer un exemplairede votre publication.

Gestion des forêts communautaires au Sénégal

Le Programme Usaid Wula Naaa présent au Sud-Est du Sénégaldans les régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou et Tambacounda apermis aux populations locales d’expérimenter la gestion commu-

nautaire des orêts aménagées.L’objecti principal de cet ambitieux Programme consiste à domici-lier l’exploitation des ressources ligneuses dans les orêts aména-gées. Il s’y ajoute qu’aujourd’hui, ce Programme a ni de révolu-tionner la gestion des orêts dans les zones cibles.

En eet, «les orêts dont les ressources ne protaient guère auxpopulations locales sont de plus en plus sécurisées et orentaujourd’hui de réelles possibilités aux riverains d’améliorer leursconditions de vie», renseigne l’auteur de l’article.

La forêt au service des femmes : amélio-rer les moyens d’existence par la valorisa-

tion des produits forestiers

Rokia Cissé, Mamadou Fall

La Corne de l’Arique est encore conrontée à une amine sanscommune mesure. La communauté internationale aura-t-ellesufsamment de ressources pour sauver les douze millionsd’Aricains qui risquent de mourir de aim à cause de lasécheresse au Kenya, en Éthiopie, en Somalie, en Ouganda età Djibouti ?

Il urge d’investir dans la réhabilitation des ressourcesnaturelles qui constituent une source importante de vie pourdes communautés locales. Parmi ces ressources naturelles lesorêts jouent un rôle primordial dans le continent et de plus enplus le développement de l’agrooresterie contribue largementà augmenter la rentabilité des terres pour une agriculture

durable.Ce n’est pas gratuit si l’ONU a déclaré 2011, année internationaledes orêts. Par cette proclamation, elle souhaite rappeler aumonde entier que les orêts sont une partie intégrante dudéveloppement mondial durable : les activités économiquesrelatives aux orêts ont une incidence sur l’existence de 1,6milliard de personnes au plan mondial, apportent des bienaitssocioculturels, servent de ondement aux savoirs autochtoneset, en tant qu’écosystèmes, jouent un rôle primordial enmatière d’atténuation des répercussions des changementsclimatiques et de protection de la biodiversité.

Ce numéro 27.2 d’AGRIDAPE permettra aux lecteurs dedécouvrir plusieurs expériences au tour de la thématique «orêt

et agrooresterie» pour une meilleure gestion de nos ressourcesnaturelles. Faut-il rappeler que chaque jour, quelque 350 km2de couverture orestière sont détruits à travers le monde.

Bonne lecture…

Cet article met en exergue l’expérience des femmes dela coopérative Jeka Baara. Et la coopérative est située àquelque 12 km de la ville de Bamako, dans la petite com-mune de Sibiribougou. La baisse de la productivité agricolea provoqué une surexploitation des ressources forestières.En effet, les arbres offrent plusieurs services et produitsparmi lesquels : nourriture, bois de chauffage, fruits et noix,fourrage, médicaments, bois de construction, paillis, ombreet coupe-vent.

La coopérative de Jeka Baara regroupe 26 femmes qui se

sont impliquées dans la régénération et la protection desressources forestières très affectées par les actions anthro-piques combinées aux changements climatiques.

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ÉDITORIAL

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«Cette crise sévère requiert une aide im-médiate. Elle est causée par des annéesde sécheresse et de conditions de vie

détériorées. Le bétail meurt en masse,et les communautés pastorales sont entrain de perdre leurs moyens de survie etleurs biens les plus précieux. Il ne resteplus rien pour nourrir les amilles ». Cecri de cœur est lancé il y a quelques jours

par le Directeur de CARE en France, Phi-lippe Lévêque. Il a ajouté que : «certes,les personnes ont besoin d’une aide hu-

manitaire, mais également d’une aide àlong-terme pour aire ace aux impactsdes sécheresses. La Corne de l’Ariquesoure d’insécurité alimentaire chronique,dont les raisons ondamentales (l’extrêmepauvreté, les injustices sociales, les chan-

gements climatiques et les confits) doi-vent être combattues une bonne ois pourtoutes.

A notre avis, les pays développés peuventapporter une solution immédiate maispour éradiquer la amine, il urge d’inves-tir dans la réhabilitation des ressourcesnaturelles qui constituent une source im-portante de vie pour des communautéslocales. Et parmi ces ressources naturellesles orêts jouent un rôle primordial dans le

continent et le développement de l’agro-oresterie contribue de plus en plus à aug-menter la rentabilité des terres pour uneagriculture durable.

Revue sur l’Agriculture durable à aiblesapports externes, ce numéro 27.2 d’AGRI-DAPE est consacré à la thématique : «o-rêt et agrooresterie». Notre ambitionconsiste à partager avec nos chers lec-teurs les enseignements tirés de plusieursexpériences qui aideront à infuencer lesdécisions ayant une incidence sur les po-

litiques agro orestières en Arique.

Durant ces dernières années, l’agroores-terie est devenue une pratique indis-pensable pour une utilisation durable desterres dans le monde entier, en particulierdans les régions arides. Elle contribue àl’atteinte des principaux objectis dénisdans le cadre des diérentes convenions(Convention de lutte Contre la Désertica-tion, Convention pour la Conservation surla Diversité Biologique et Convention surles changements climatiques) ainsi que

des Objectis du Millénaire pour le déve-loppement…. Il est clairement établi quele changement de mode d’exploitationdes terres et la déorestation contribuentà hauteur de plus de 20% des émissionsmondiales de carbone. Pis, chaque jour,quelque 350 km2 de couverture orestièresont détruits à travers le monde.

L’agrooresterie pour uneagriculture durableL’agrooresterie pourrait être déniecomme une activité associant sur lesmêmes parcelles une vocation mixte deproduction agricole annuelle (cultures,pâture) et de production diérée à longterme par les arbres (bois, services).

Une sévère crise alimentaire rappe de plein ouet la Corne de l’Arique. Aujourd’hui,la communauté internationale est à la recherche de ressources abondantes pour 

 sauver les douze millions d’Aricains qui risquent de mourir de aim à cause de la sécheresse au Kenya, en Éthiopie, en Somalie, en Ouganda et à Djibouti. Est-il besoinde rappeler que cette longue sécheresse est l’une des conséquences désastreuses dela déorestation. Dés lors, on peut toujours se poser la question de savoir : l’homme

 peut-il vivre sans les arbres ? 

   P   h  o   t  o  :   C .   D  u  p  r  a  z

Agroforesterie tropicale en Indonésie : pendant la saison sèche, les rizières sont cultivées en maraichageavec des cultures associées de choux et haricots sous les cocotiers.

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Elle se réalise soit par plantation sur desparcelles agricoles, soit par intervention(éclaircie notamment) sur des parcellesboisées.

Dans leur article intitulé «l’agrooresterie,espoir d’une agriculture durable» (page 6),les experts Dennis Garrity et Paul Stapletonexpliquent que paradoxalement la tailledes orêts dans le monde baisse chaque

année et pourtant, dans le même temps,le nombre d’arbres sur les exploitationsagricoles augmente. Plus d’un milliardd’hectares de terres agricoles, presque lamoitié des terres arables du monde, sontoccupées à plus de 10 % par les arbres.Plus de 160 millions d’hectares ont plus de50 % de couverture orestière.

L’agrooresterie, consistant à intégrer lesarbres dans l’agriculture, est un pont es-sentiel entre la oresterie et l’agriculture.La culture des arbres sur les exploitationsagricoles peut ournir aux agriculteurs des

aliments, des revenus, du ourrage et desmédicaments, ainsi que des avantagesécologiques tels que l’enrichissement dusol, la rétention de l’eau, la xation du car-bone et la ormation de la biomasse.

Aujourd’hui, des ormes modernes per-ormantes d’agrooresterie sont possibles,adaptées aux contraintes de la mécanisa-tion. Pour l’exploitant agricole, la parcelleagroorestière reste incluse dans son ou-til de production, et génère des revenuscontinus, ce qui n’est pas le cas d’un boise-ment en plein de terres agricoles.

L’agrooresterie présente de nombreuxavantages pour les moyens de subsis-tance et l’environnement, augmentantles biens des ménages pauvres en arbrescultivés sur le champ, améliorant la erti-lité des sols et la productivité du bétail surles ermes, et mettant en rapport les mé-nages pauvres avec les marchés de ruitsde grande valeur, des huiles, des culturesde rente et des médicaments.

La orêt nourrit l’hommeLa orêt a toujours joué un rôle important

dans la vie de l’homme. Dans un article si-gné dans ce numéro par Rokia Cissé et Ma-madou Fall, (page 20) l’on apprend queles arbres ournissent aux agriculteurs denombreux produits et services : nourriture,bois de chauage, ruits et noix, ourrage,médicaments, bois de construction, paillis,ombre et coupe-vent. Mieux, les produitstirés des arbres peuvent apporter un re-venu indispensable aux amilles rurales etgarantir une alimentation et une sécuriténutritionnelles, surtout en période de sé-cheresse.

C’est pourquoi, la coopérative Jeka Baaraqui regroupe 26 emmes conscientes del’importance que pouvait ournir la orêts’est résolument engagée dans la régéné-ration et la protection de cette ressourcetrès aectée par les actions anthropiques

combinées aux changements climatiques.La coopérative est située à quelque 12 kmde la ville de Bamako, dans la petite com-mune de Sibiribougou.

Depuis 2000, « pour la régénération desressources orestières, les emmes de lacoopérative mènent des activités de reboi-sement des espèces productives commele « karité ou Vitellaria paradoxa, le bao-

bab, etc. L’objecti de ce reboisement estd’assurer un retour des espèces végétalesqui ont presque disparu de la zone, maiségalement de disposer de produits à com-mercialiser».

La coopérative est devenue une source desatisaction. Car, aujourd’hui les emmescollectent beaucoup de produits agroorestiers comme les amandes de karité(Vitellaria paradoxa) , le « madd » ( Sabasenegalensis), le Siddem (Jujubier ou Zi-ziphus mauritiana), le « néré », (Parkiabiglobosa) « les pains de singe » et les

mangues. Toujours est-il que la mangueconstitue l’un des produits les plus com-mercialisé et c’est l’un des produits les plusrentables. En moyenne, les emmes de lacoopérative obtiennent par campagneentre 5 et 10 tonnes de mangues pour lacommercialisation et les bénéces tiréss’élèvent entre 400.000 et 500.000 Fr CFA.

Aménagement et sécurisa-tion des orêtsLa orêt a été toujours un milieu de vieet une source de revenus pour l’homme.

Par conséquent, son aménagement et sasécurisation s’imposent pour la préserva-tion de ses ressources précieuses. MadiorFALL, chargé de communication, WulaNaa, USAID à Tambacounda (Sénégal)nous expose (page 24) l’expérience de lagestion communautaire des orêts amé-nagées dans les régions de Tambacounda,Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Selon lui, ils’agit d’un modèle à vulgariser pour unegestion transparente, rationnelle et du-rable des ressources orestières. Les plansd’aménagement établis en collaborationavec les populations, les Services Tech-niques déconcentrés de l’Etat, les collec-tivités locales, ont permis non seulementde rationaliser désormais l’exploitation desressources orestières mais aussi de lesvaloriser au prot des populations et descollectivités locales.

«Des comités de gestion, sont mis en placeau niveau de chaque village et au niveaucommunautaire à travers une démarcheparticipative la gestion des dits plansd’aménagement. Après plusieurs sessionsde renorcement de capacités sur certainesnotions de gouvernance et de gestion des

compétences transérées, les populationsdes communautés rurales concernées ontpu instaurer une nouvelle dynamique pourtirer prot de leur orêt tout en sauvegar-dant la durabilité des ressources» dit-il.

C’est ainsi que 130.400 ha de orêts com-munautaires ont pu être aménagées etsécurisées à l’Est et au Sud du Sénégal.Mieux, les redevances tirées de l’exploita-tion sont gérées par les comités de ges-tion grâce à des outils de gestion admi-nistrative et nancière. Le texte rapporteque des retombées communautaires sontainsi notées au niveau village et commu-

nauté rurale. Sur le plan gestion de l’e-ort de régénération et de sauvegarde dela ressource, une partie de la redevanceest allouée à la gestion de la orêt et auxsurveillants pour un meilleur respect despréinscriptions techniques. Les orêts amé-nagées sont aujourd’hui devenues desespaces de création de richesses pour lespopulations locales évoluant dans la pro-duction du charbon de bois.

L’expérience de l’Association pour la Ges-tion de l’Environnement et le Développe-ment (AGED) dans la gestion de la bio-diversité autour de la mare de Darkoye,

au Burkina décrite par Mr Assane Bokoum(page 22) met l’accent sur la promotiond’un développement socioéconomiquebasé sur les savoirs et savoir-aire descommunautés locales.

La gestion de la mare de Darkoye s’inscritdans le cadre d’un processus endogène oules diérents acteurs participent de açonconcertée aux actions de développementen dénissant les priorités relatives à lagestion des ressources naturelles, à l’amé-lioration de la biodiversité et à la ertilitédes sols.

Ainsi, au plan agro orestier les producteursqui pour la majorité sont des agropasteursont recours à des techniques de produc-tion appropriées comme l’utilisation du u-mier, la pratique de la RNA, le paillage, lezaï…pour améliorer la ertilité des sols etlutter contre l’érosion.

La revalorisation des ressources orestièreset agro orestières est un combat qui in-terpelle tous les acteurs au développe-ment. Touteois, la réussite de ce combatdépendra nécessaire des échanges d’expé-riences et surtout d’une meilleure coordi-

nation des actions dans les interventionsà l’échelle nationale, sous régionale voiremondiale.

Par ailleurs, depuis plusieurs années, leROPPA se bat pour la préservation desressources naturelles et pensant que lespopulations ont besoin d’avoir des arbresdans leurs champs. «Il est clair qu’il nousaut des politiques avorables à l’agroores-terie : là où il n’y a pas d’arbres, la terreest aride et improductive ; là où il y a desarbres, il existe des possibilités de crois-sance. La plupart des pays ont élaboré un

Plan d’action national pour l’adaptation auchangement climatique. L’agrooresterie  joue un rôle important dans ces plans. Ilnous aut travailler à très grande échelle»,précise son président, Djibo Bagna.

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Au cours des deux prochaines décen-

nies, la population mondiale devraitcroître en moyenne de plus de 100millions de personnes par an. Plus de95 % de cette augmentation se produiradans les pays en développement, où lespressions sur la terre et l’eau sont déjà in-tenses. L’un des principaux dés auxquelsla communauté internationale, ainsi queles institutions locales et les communau-tés agricoles ont ace est, par conséquent,la garantie de la sécurité alimentaire desgénérations présentes et utures, tout enprotégeant les ressources naturelles dontelles dépendent. Les arbres présents sur

les exploitations agricoles constitueront unélément important pour relever ces dés.

Les agriculteurs de nombreuses régions dumonde intègrent avec enthousiasme lesarbres dans leurs paysages dans la mesure

où les avantages d’une telle méthode sont

certains. Selon les données de l’Organisa-tion des Nations Unies pour l’alimentationet l’agriculture (FAO), le nombre d’arbressur les exploitations est en augmentation,alors même que la quantité de orêts esten baisse. Dans certaines régions, tellesque l’Asie du Sud et l’Amérique centrale,la couverture orestière sur les terres agri-coles dépasse aujourd’hui les 30 %.

De nombreux avantagesavec les « arbres tra-vailleurs »L’agrooresterie porte sur un large éven-tail d’arbres utiles pouvant être cultivésdans les exploitations agricoles et dans lespaysages ruraux. Il s’agit notamment des« arbres à engrais » pour la régénération

des terres, la santé du sol et la sécurité

alimentaire ; des arbres ruitiers pour lanutrition ; des arbres ourragers qui amé-liorent la production de l’élevage des pe-tits exploitants ; des arbres pour le bois deconstruction et de chauage ; des arbresmédicinaux pour combattre les maladies ;et des arbres qui produisent gommes, ré-sines ou produits de latex. La plupart deces arbres sont à usage multiple, orantainsi de nombreux avantages.

L’agrooresterie présente de nombreuxavantages pour les moyens de subsis-tance et l’environnement, augmentant

les biens des ménages pauvres en arbrescultivés sur le champ, améliorant la erti-lité des sols et la productivité du bétail surles ermes, et mettant en rapport les mé-nages pauvres avec les marchés de ruitsde grande valeur, des huiles, des cultures

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L’agrooresterie, espoir d’une agriculturedurable

Dennis Garrity et Paul Stapleton

La taille des orêts dans le monde baisse chaque année et pourtant, dans le même temps, le nombre d’arbres sur les exploitationsagricoles augmente. Plus d’un milliard d’hectares de terres agricoles, presque la moitié des terres arables du monde, sont occupéesà plus de 10 % par les arbres. Plus de 160 millions d’hectares ont plus de 50 % de couverture orestière. L’agrooresterie, consistant à intégrer les arbres dans l’agriculture, est un pont essentiel entre la oresterie et l’agriculture. La culture des arbres sur lesexploitations agricoles peut ournir aux agriculteurs des aliments, des revenus, du ourrage et des médicaments, ainsi que desavantages écologiques tels que l’enrichissement du sol, la rétention de l’eau, la fxation du carbone et la ormation de la biomasse.

   P   h  o   t  o  :

   I   C   R   A   F

Les arbres transforment les terres dégradées au Cameroun et en Tanzanie

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de rente et des médicaments. La domes-tication des arbres ruitiers sauvages, telsque la prune aricaine (Dacryodes edulis)et la mangue sauvage (Irvingia gabonen-sis), à l’aide de techniques simples et du-rables comme les pépinières, la gestionde la ertilité des sols et les programmesde domestication, a permis à de petitsexploitants au Cameroun de quintupler

leurs revenus. De même, un mouve-ment communal important de plantationde peupliers dans les champs de blé etd’orge irrigués au nord-ouest de l’Inde ap-provisionne aujourd’hui à 50 % l’industriedes pâtes et papiers du pays. Les deux casmontrent l’importance de l’initiative degroupe, de la même manière que l’articlede Je Follett du Brésil.

Politique, droits onciers etpropriété des arbresCependant, la contribution que les arbres

peuvent apporter aux exploitations agri-coles est ortement infuencée par lesinstitutions de gouvernance, les politiqueset les droits. Les arbres constituent uneculture à long terme et les agriculteursdoivent avoir des titres d’occupation pourleurs terres avant d’investir du temps etdes ressources précieux dans la culture oula production d’arbres. Ils doivent égale-ment avoir des droits sur les arbres eux-mêmes. Les changements de politiquesau Kenya qui ont permis aux agriculteursd’être propriétaires des arbres présentssur leurs terres ont stimulé d’importants

nouveaux investissements dans la planta-tion et l’entretien d’arbres. Pour que l’agro-oresterie prospère, il aut intensier cettetendance consistant à décentraliser lestitres onciers et orestiers aux populationslocales et achever la transition de l’exclu-sion à la propriété. Les obstacles tels quel’écart entre les politiques orestières etagricoles, le manque de capacités et d’in-vestissement ont tous entravé l’adoptiongénéralisée de l’agrooresterie.

Séquestration du carbone

L’Organisation des Nations Unies a dé-claré 2011 Année internationale des o-rêts, mettant l’accent sur le rôle des orêtsdans l’agenda du changement climatiqueet s’appuyant sur plusieurs années de pro-grès dans les politiques de réduction desémissions résultant du déboisement et dela dégradation des orêts (REDD+). L’agri-culture peut réduire les émissions, maisles arbres aussi en sont capables dansles paysages agricoles. L’agrooresteriebrouille la ligne de séparation entre l’agri-culture et la orêt. Touteois, les politiques

relatives au changement climatique et lesinstitutions émergentes perpétuent cetteséparation, créant des règles distinctes etdes mesures incitatives pour régir chaquesecteur. Cela entrave le potentiel de l’agro-oresterie à jouer pleinement son rôle en

tant que partie importante de la solutionau changement climatique.

En analysant les résultats d’un grandnombre d’études (voir http://tinyurl.com/6957366), nous pouvons dire avecconance qu’un arbre tropical séquestreau moins 22,6 kg de carbone de l’atmos-phère chaque année et, dans de nom-breux cas, bien plus. La plupart de la dé-orestation en Arique, et dans certainesrégions d’Asie, est causée par l’expansion

agricole, en grande partie des petits agri-culteurs. L’agrooresterie peut réduire lesémissions de gaz à eet de serre en ralen-tissant la conversion des orêts en terresagricoles et en retenant le carbone dansles arbres présents sur les exploitationsagricoles. Le développement de l’agro-oresterie des petits exploitants sur uneterre non classée comme orêt permettraitde capturer 30 à 40 % des émissions liéesaux changements dans le mode d’exploi-tation de la terre.

Perspective à long termeUne perspective à long terme est essen-tielle pour relever les dés uturs que po-sera la population croissante, notammentcelui de l’augmentation de l’approvision-nement alimentaire à partir d’une suracede terre disponible en diminution. À pluslong terme, le mouvement émergentEvergreen Agriculture, qui cherche à réin-venter les arbres de l’agriculture d’une a-çon radicale, mais tout à ait pratique, estune vision d’un avenir dans lequel de nom-breuses cultures vivrières seront cultivéessous tout un couvert orestier. EvergreenAgriculture double et triple actuellementles rendements des cultures de céréalesdans de nombreuses régions du continentaricain. L’arbre indigène xateur d’azote,Faidherbia ou Acacia Albida augmente

les rendements du maïs non ertilisé auMalawi, en Zambie, en Tanzanie, en Ethio-pie et dans de nombreux autres pays.Ils sont maintenant cultivés sur plus de5 millions d’hectares de terres cultivéessur l’ensemble du Niger. La valeur desarbres à l’extérieur (ainsi qu’à l’intérieur)des orêts doit être reconnue par toutesles personnes impliquées dans la produc-tion, la planication et la ormulation despolitiques agricoles. Il convient d’investir

davantage pour accorder aux agriculteursdes droits onciers et des titres de pro-priété sur les arbres qu’ils entretiennentet pour appuyer les petits agriculteursdans l’adoption des pratiques agroores-tières. Un tel appui doit inclure l’accès auxintrants, le développement du secteurdes matériaux vivants, l’inormation et laormation et l’accès au crédit - an queles agriculteurs puissent améliorer leursrevenus et assurer la sécurité alimentairetout en apportant des avantages écolo-giques. Il urge d’apporter des approchesnovatrices qui assurent l’équilibre entre

les besoins de l’environnement et du dé-veloppement. Se situant entre la orêt etl’agriculture, et agissant en complémentpour les deux, l’agrooresterie est l’undes meilleurs espoirs de l’humanité pourcréer une agriculture intelligente ace auclimat, augmenter la sécurité alimentaire,réduire la pauvreté rurale et parvenir à undéveloppement véritablement durable.Ceci, en retour, permettra de garantir lapréservation des orêts de notre planètependant encore très longtemps.

Dennis Garrity est le directeur général du Centremondial d’agrooresterie à Nairobi, au Kenya, et PaulStapleton est le responsable de la communication.E-mails : [email protected], [email protected]

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Capturer le carbone et réduire les gaz à effets de serre, par les arbres

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Paiements ou récompenses ? Les agriculteurstirent proft de la ourniture de services écolo-giquesGodrey Mwaloma

En Arique on cultive toujours un peu plus de terres, ce qui réduit la superfcie couverte par les orêts, la biodiversité existante et aecte l’approvisionnement en eau des villes voisines. Les agriculteurs pourraient-ils orir les mêmes services que les orêts, aumoins en partie ? Le Centre mondial d’agrooresterie œuvre à l’élaboration de mécanismes entre les agriculteurs et les partenaires

 privés en vue de la ourniture d’eau propre et de puits de carbone aux terres agricoles. Que devraient alors obtenir les agriculteursen retour ? L’argent n’est pas la seule récompense qu’ils recherchent.

Depuis plusieurs décennies, les o-rêts et les pâturages de l’Ariqueont continué de se détériorer et les

communautés rurales ont pris la responsa-bilité d’abattre les arbres et de surexploi-ter les terres communes. Cependant, de-puis les années 1950, les gouvernementsen place et le mouvement mondial deconservation ont délibérément exclu lesagriculteurs de cette ressource en prenantle contrôle des orêts et en établissant des

parcs ou des réserves orestières géréespar le gouvernement. Les agriculteurs ontainsi perdu leur sentiment d’appropria-tion alors que leur nombre augmentait etque les orêts et les terres communalesn’étaient pas totalement protégées. En

conséquence, à l’heure actuelle, de vasteszones précédemment boisées ont été per-dues. Les bassins versants boisés où la bio-diversité s’est développée et qui ournis-saient de l’eau propre, du carburant et dubois en abondance ont à présent diminué.

En plus de la production alimentaire, lesagriculteurs peuvent-ils ournir des ser-vices écologiques tels que des habitatspour la aune, la séquestration du carbone,la régulation du climat ou la régulation desfux et de la qualité de l’eau ? La situation

est particulièrement précaire autour desgrandes villes d’Arique. Cependant, lescommunautés rurales qui ont été tenuespour responsables de la majeure partie dela dégradation sont mieux placées pourdevenir des gardiens de l’environnement.

   P   h  o   t  o  :   I   G  o   d   f  r  e  y   M  w  a   l  o  m  a

Des paysans en visite de terrain en Ouganda

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  Jusqu’ici, en Arique, les agriculteurs ontrarement été récompensés pour leurs ser-vices écologiques. Certains d’entre eux vi-vent à côté des centrales hydroélectriquesqui utilisent l’eau de leurs terres et, pour-tant, ils n’ont pas d’électricité. Ces agricul-teurs continuent d’utiliser le bois commecarburant et donc, de dégrader les écosys-tèmes orestiers.

L’agrooresterie ne sert qu’à l’améliorationde la sécurité alimentaire et du carburanttout en gérant durablement les paysagesagricoles an qu’ils continuent de ournirles services écosystémiques essentiels.Comment pouvons-nous alors amener da-vantage d’agriculteurs à adopter l’agroo-resterie et les autres pratiques appropriéesd’utilisation des terres qui garantissent laourniture continue de ces services écolo-giques ?

Valoriser les services écolo-

giquesLe Centre mondial d’agrooresterie (CIRAF)mène des recherches sur les moyens depromouvoir des systèmes d’agrooresterieplus productis, diversiés, intégrés et in-tensiés qui orent un moyen de subsis-tance et des avantages écologiques. Le CI-RAF travaille en collaboration avec le Fondsinternational de développement agricole(FIDA) dans un programme de recherchevisant à renorcer les connaissances sur lesrécompenses nécessaires pour les servicesécologiques. Ce programme est dénommé

“Récompenses pro-pauvres des servicesécologiques en Arique” (PRESA) et est liéà la recherche locale et aux groupementspaysans en vue d’identier et d’établir desmécanismes aux avantages multiples. Leprogramme onctionne sur sept sites (troissites de base et quatre sites associés) dansles régions montagneuses de l’Arique del’Est et de l’Ouest où il existe une ortepression de la croissance démographiqueet une demande de production alimen-

taire accrue. PRESA ne considère pas lesrécompenses des services écologiquesuniquement au plan de la compensationmonétaire, mais a adopté un point de vueplus large (voir encadré, en dessous).

Une première condition est que ceux quiont besoin d’un service écologique recon-naissent la nécessité de récompenser celuiqui le ournit. En tant que mécanisme axé

sur le marché, avec des acheteurs et desvendeurs, les récompenses pour servicesécologiques doivent impliquer l’établisse-ment d’un prix correct. L’établissement deprix est chose dicile parce que le marchédes services écologiques n’est ni ouvertni transparent. Avec le peu de donnéesprovenant des marchés connexes, il estsouvent dicile de déterminer un prix demarché. De plus, les acheteurs ne peuventpas choisir leurs ournisseurs. Par exemple,un projet hydraulique doit passer un ac-cord avec un groupe d’agriculteurs parti-culiers – il ne peut pas chercher un autre

groupe (moins cher) en dehors de la zonede captage de sa source d’eau. Aussi, lesacheteurs et les ournisseurs ont-ils besoinde passer un accord – ce qui peut acile-ment être source de mécontentement oude confit.

Vente aux enchèresAu Malawi, un programme pilote, où lesagriculteurs sont payés en espèces pourplanter des arbres, pourrait donner desleçons utiles en matière de xation deprix. Une étude menée en 2008, par leschercheurs du CIRAF, a examiné deux ap-proches diérentes de xation de prix etd’établissement de contrat de services éco-logiques : une vente aux enchères et uneore de prix xe. Une première enquête aidentié 27 villages et 538 ménages. Autotal 467 personnes ont été enregistréescomme éligibles pour les contrats et répar-ties en deux groupes de même taille. Lepremier groupe a été soumis à la méthode

“vente aux enchères”. Les particuliersont ait des ores sur la somme d’argentqu’il leur audrait pour aecter une demi-acre de leurs exploitations aux arbres. Lescartes de soumission ont été recueillies etles données analysées. Naturellement, il yavait aussi bien des soumissions élevéesque aibles, variant entre 100 Kwacha duMalawi (0,46 €) et 1 million de Kwacha

environ ! Il a été exposé au deuxièmegroupe une méthode de “prix xe”. Lesdonnées de la «vente aux enchères» ontété utilisées pour xer un prix réaliste,compte tenu de l’avis de tout le mondeet du budget disponible. Cela a été oertau deuxième groupe comme un prix xe :12 000 Kwacha (environ 55 €) par demi-acre. Plus de 90 % de ceux du deuxièmegroupe ont accepté ce prix. L’on s’attendà ce que cet exercice permette d’éviterdes confits potentiels étant donné qu’ila établi de manière transparente un mé-canisme de prix de rajustement qui a été

proposé aux personnes qui s’intéressent àun contrat.

Tarifcation de la qualité del’eauAu Kenya, le bassin hydrographique deSasumua alimente Nairobi pour environ20 % de ses besoins en eau. La plupartdes feuves qui alimentent le Barrage deSasumua traversent des zones de cultureintensive où les décisions concernant l’uti-lisation des terres ont un impact considé-rable sur l’écoulement et la qualité de l’eau

en aval. Ces dernières années, la zone aconnu un confit d’intérêts entre les autori-tés chargées de l’eau et les communautéslocales. Un système de récompense équi-table pourrait contribuer à créer une si-tuation avorable aux parties en présence.Le cas échéant quel serait le niveau derécompenses juste pour les deux parties ?

Le projet a d’abord cherché à comprendrecomment les meilleures pratiques agri-

Quel type de récompenses ?Le ait de récompenser les communautés pour les servicesécologiques peut ournir des incitations puissantes et des mé-canismes ecaces de conservation, et autant de sources nou-velles de revenu pour soutenir les moyens de subsistancesen milieu rural. Les récompenses peuvent revêtir diérentesormes. Le système le mieux connu est celui des paiementspour services écologiques ou PSE, qui retribue directement lesagriculteurs. Les exemples en sont des accords directs entre lesservices hydrauliques et hydroélectriques et les communautésvivant dans les zones de captage et les paiements au titre dela séquestration du carbone. Cette dernière implique des sys-tèmes mondiaux de commerce en termes de crédits carbone.

D’autres récompenses créent des possibilités de retombéeséconomiques pour les agriculteurs. Elles incluent l’utilisationde certicats et de labels pour accéder à un meilleur marché,à l’écotourisme communautaire, aux droits onciers dans leszones où l’appropriation des terres et des ressources est col-

lective ou aux droits spéciques de récolter et de vendre lesproduits des arbres du domaine public.

Entre autres types de récompenses, on compte le soutien auxconditions de subsistance des agriculteurs. L’acheteur de ser-vice soutient les inrastructures, les écoles, les routes ou despoints d’eau en échange du développement d’une agricultureécologique. Le renorcement des capacités des agriculteurs estune autre récompense possible : une meilleure gestion desécosystèmes dégradés peut restaurer la productivité des terreset ournir aux communautés locales de la nourriture et du car-burant. Dans tous les cas, le contrôle des services et du niveau

de la récompense ournie s’avère être une question essentielle.Qui évalue les services, comment le niveau de récompense est-il établi, comment les récompenses sont-elles remises et com-ment pouvez-vous vous assurer que les agriculteurs reçoiventeectivement les récompenses qu’ils ont obtenues ?

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10 coles, comme les bandes gazonnées, laculture suivant les courbes de niveau etl’agrooresterie aectent la qualité et le ré-gime de l’eau qui s’écoule dans le réservoiret la station d’épuration. Le projet a égale-ment déterminé les niveaux de sédiments

et le coût de la purication de l’eau sousdiérents scénarios de gestion des terres.Une analyse coûts-avantages des pratiquesde conservation et d’épargne a permis auxpropriétaires terriens et à la Compagniedes eaux de Nairobi de prendre des dé-cisions sur le mode de dénition de pro-gramme de récompense et sur l’opportu-nité d’y participer ou non. L’Association desutilisateurs de ressources hydrauliques deSasumua, groupe local pour la répartitionéquitable des droits à l’eau déclare que sesmembres s’intéressent davantage à uneassistance visant à mettre en oeuvre les

mesures de conservation des terres qu’àdes paiements en espèces. Ils veulent quela Compagnie des eaux de Nairobi les aideà mettre en place des technologies de ré-cupération de l’eau de pluie.

Récompenses mixtesLe rôle de l’agriculture et de la oreste-rie dans la séquestration du carbone envue d’atténuer le changement climatiquemondial est bien documenté, mais il estdicile d’attribuer un prix au carbone oude trouver les moyens de aire bénécier

les communautés de cet exercice. EcotrustUganda, une organisation qui s’occupe dunancement de la préservation de l’en-vironnement travaille dans un projet deséquestration du carbone avec des petitsexploitants agricoles. Le projet prépare

un contrat avec des agriculteurs indivi-duels avec comme objectis la plantationd’arbres. Les agriculteurs qui atteignentces objectis reçoivent des paiements pourla xation du carbone de 632 euros pourl’implantation et la maintenance d’un hec-

tare de terrain boisé.Les paiements proviennent de sociétéslocales et multinationales telles que TetraPak, Camco, Nedbank et Arican Saaris,intéressées par des crédits carbone. Lamajorité des agriculteurs qui participentont entre un demi et deux hectares, cequi entraîne des paiements allant de 316à 1 264 €. Ce montant est payé en cinqversements échelonnés sur une périodede dix ans, à condition que les producteurscontinuent de respecter certains «critères».En plus de la ourniture supplémentaire derevenu, les arbres protègent les sols del’érosion tout en ournissant de l’ombre,des médicaments, des ruits, du bois dechaue et des matériaux de construction.Le montant des paiements du carboneversé individuellement aux agriculteurs ne justie pas souvent l’eort consenti.

Aussi, la plupart des projets de carbone(ainsi que d’autres projets PSE) de la ré-gion tendent-ils à se concentrer sur desavantages collectis d’une communauté,par exemple : routes, écoles, accès auxmarchés, accès aux intrants agricoles, etc.Un moyen d’optimiser ces avantages pour

les agriculteurs individuels consiste à lan-cer des entreprises axées sur la nature àtravers des programmes «d’étiquetageécologique». Cette étiquette ournit desproduits comme le miel, des paniers et desruits ainsi qu’un meilleur accès aux mar-

chés mondiaux et des prix relativementplus élevés. L’étiquetage écologique peutdevenir une importante source de revenusupplémentaire pour les agriculteurs etcontribuer à une xation durable du car-bone.

Solutions stratégiquesLes décideurs ont été conrontés aux di-lemmes des moyens de subsistance etde la conservation pendant des décen-nies et ils se élicitent de l’introductionde programmes qui orent des solutionspratiques. Les agriculteurs peuvent êtreconvaincus des mérites de la gestion del’utilisation durable des terres si ces pro-grammes considèrent les coûts du point devue des opportunités ratées en matière derevenu ou des coûts de la mise en oeuvre

de technologies de gestion des terres. Lesrécompenses pour services écologiquesprésentent un compromis évident entreles moyens de subsistance et la conserva-tion. Il est incontestable qu’il y a beaucoupà apprendre sur la açon d’établir des mé-canismes ecaces et durables visant à ré-compenser les communautés pour l’utilisa-tion durable des terres et s’assurer que lesacheteurs de services écologiques peuventêtre sûrs d’en avoir pour leur argent. Maisà long terme, c’est la seule solution pourvenir à bout d’une dégradation plus impor-tante de l’environnement rural en Arique.

Godrey Mwaloma est spécialiste en Communicationau projet PRESA au Centre mondial d’Agrooresterie(CIRAF), Nairobi, Kenya. E-mail : [email protected] plus amples inormations sont disponibles en ligne :http://presa.worldagroorestry.org

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Rencontre paysanne au Kenya

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Félix Meutchieye

Entre préjugés et marginalisation, le paiementdes services serait-il sur la voie de l’équité auCameroun ?

Peuples autochtones…lesoubliés du recensement ?C’est une rappante contradiction qui dé-construit mon imaginaire à la suite dema première rencontre avec un groupe-ment « Pygmée », notamment les Baka.Ce ut dans un de leurs campement situéà la lisière de la réserve du Dja, classéepatrimoine mondial, Biosphère UNESCO,

dans le sud Cameroun. A la mine jovialeet curieuse, leur taille moyenne tranchaitnettement avec le préjugé répandu surles « petits hommes ». Souvent bien plusélancés que ce qui est véhiculé et d’unteint parois très clair, ceux qui étaient en

ace de moi correspondaient peu à l’imagecourante véhiculée. J’avais appris à ‘écoleque ceux dénommés pygmées commesont « des hommes de petite taille vivantde chasse et de cueillette dans les orêtséquatoriales ». Tout était dit et rien de clair.En eet, une telle réduction d’un peupleà la simple anthropométrie et aux usagesalimentaires rise le mépris, la « primitivitéet le rejet. Il traduit ort le complexe desupériorité quasi institutionnalisé. Dans lamentalité nationale, pygmée est réguliè-rement synonyme d’attardé, d’arriéré oud’inérieur.»

Décrites ou entendues explicitement se-lon la Constitution de Janvier 1996 comme

populations autochtones, les « Pygmées »sont l’objet de vexations liées à l’incompré-hension et majoritairement à l’ignorancetout simplement de leurs mœurs. D’ailleursdésignés par un nom générique et réduc-teur dont ils ignorent le sens et l’origine.Pourtant le Cameroun regorge d'une di-versité de pygmées qui se présentent eux-mêmes sous des noms bien dénis selonleur territoire. En eet, au Cameroun il y

a trois groupes de peuples autochtonesdit «Pygmées » reparti dans toute la zoneorestière : les Baka qui se trouvent dansla région du Sud -Est, les Bakola/Bagyeliau Sud et les Bedzang dans la région duCentre.

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Présence de jeunes dans les plantations

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Modes de vie et évolutions :l’arbre ondateur de la vieLes Baka et Baygéli vivent dans les bassinsorestiers et la orêt savanne de la plaineTikar, en marge des logiques économiqueset sociales majoritaires. Ainsi, leur locali-sation, leurs modes de vie ne permettentd’appréhender aisément leur vision du

monde, leur richesse comme valeur etpartie intégrante du potentiel humain etculturelle du Cameroun. Vivant en petitsgroupements dans des campements ma- joritairement provisoires, les Baka-Bagyéliarment que la grande orêt vierge estleur village, leur nation et leur source devie. Hors d’elle, ils ne savent pas ou nin’envisagent survivre.

La culture des Baka-Bagyeli repose entiè-rement sur leur rapport avec la orêt. LesPygmées bénécient de diverses açonsde ses bienaits. Ils y prélèvent gibier,poissons, du bois pour leurs maisons, desruits et des euilles, des racines et tuber-cules, des champignons ainsi que le mieldont ils sont très riands. En particulier, lestrophantus, leur permet de soigner lesplaies grâce à son écorce. Il y a chez lesBaka un rite annuel important qui est le« Njengui », sorte de rappel et de célébra-tion de l’esprit supérieur viviant qui se-rait lié au Moabi (Baillonela toxisperma),arbre sacré gigantesque dont l’huile tiréedes graines a des vertus uniques. Enn,

élément capital, la orêt est le lieu desesprits de la nature qui veillent sur eux,les protègent ou, au contraire, les punis-sent. Ainsi donc, l’arbre est la nourriture ;l’arbre est le repère spirituelle; l’arbre estle lieu de production du miel et des cham-pignons ; l’arbre est le gîte du gibier. Au-delà de la simple utilisation, l’arbre rentredans le monde onctionnel et reste uneressource stratégique vitale. Leur connais-sance de l’environnement botanique enait une pharmacie étonnante et vaste.Sans arbre la vie ne serait pas envisa-

geable dit le Baka par expérience.En visitant leur campement le long desroutes ou dans les clairières naturelles,on remarque la mobilité spatiale de cessociétés généralement semi-nomades.Les habitations et équipements sont engénéral très sommaires, construits en in-géniosité ne constituent aucune entrave àla mobilité. Ces personnes suivent, à tra-vers les orêts sempervirentes, les pistesséculaires qu’elles sont souvent seules àidentier dans l’abondante litière orga-nique. Elles suivent ainsi les troupeaux des

mammières sauvages, avec qui ils parta-gent les ressources alimentaires (ruits et/ou euilles), mais en prélevant, avec destechniques inimaginables d’innovationset de respect de l’écosystème, du gibier

partagé en communauté : potamochère,éléphants, grands singes, bufe, antilope,boa constrictor… Les emmes prélèventdes poissons des lacs et cours d’eaux à lanasse tressée. Société acéphale, les Bakaou les Bagyéli peuvent se choisir pour unedurée limitée un che pour des besoins denégociations. Au cœur de la vie commu-nautaire est la emme, qui assume l’édu-

cation des jeunes et oriente ainsi la vie dela amille.

Société en transition et dé-fs d’adaptationAujourd’hui, l’infuence écrasanteactuelle des populations Bantu met enpéril l’équilibre social et culturel des« Pygmées » et constitue dès lors unemenace pour la durabilité des ressourcesorestières. Ainsi, avec l’introduction dutroc (éculents contre gibier) et du plaisir

éphémère des alcools nombre de Baka-Bagyéli déciment de larges quantités degibier, aidés en cela par des intermédiairesallochtones qui n’hésitent plus à suivre ouà s’installer dans les campements pourun braconnage intense. De plus, avec lapression démographique et les besoinsagricoles le couvert orestier est détruiten aveur des plantations cacaoyèreset récemment du palmier à huile sansoublier les pratiques itinérantes sur brûlis.

A cela, il aut ajouter une exploitationorestière sauvage qui détruit à présent les

moyens de subsistance d’une populationplacide et peu revendicatrice et obligeles Pygmées se semi-sédentarisentdésormais, en raison de la déorestationintensive qu’a subi le pays au cours desdernières décennies. Le taux annuelde déorestation au Cameroun atteintparois des records de 4% au grand damde toutes les belles règles de protectionde l’environnement et de la protectionde la biodiversité. Le gibier disparaît etle strophantus, arbre indissociable de laculture Pygmée, se ait de plus en plus rare

et dicile à trouver. Et de açon générale,l’exploitation massive du bois entraineune réduction de la biodiversité végétaleet réduit les opportunités alimentaires,médicales et spirituelles des Baka-Bagyélise servent de manière variée.

Entretenue par un système de contrôleminé par la corruption, l’exploitationorestière s’accompagne de l’expropriation,de l’intimidation et tout simplementl’asservissement des plus aibles. Deplus, le taux de prélèvement des produitsorestiers et non ligneux atteint desproportions inquiétantes, au mépris desdispositions réglementaires. Il n’est plusrare de trouver des exploitants illégauxdans des portions orestières jadisréservées aux populations autochtones.

Services écologiques REDD :à qui aut-il payer ?Les changements climatiques, malgréleur impact négati et imprévisible surl’environnement, ont, paradoxalement,

redonné aux orêts leur lettre de noblesse.Cela surtout que la stratégie de mitigation,la mieux reconnue est la séquestration ducarbone par le moyen de la préservationdes massis orestiers primaires. Il estdevenu l’un des puissants mécanismes

Le REDD en quelques points :

La Convention Cadre des NationsUnies sur les Changements Clima-tiques (CCNUCC) élaborée à la surla base des alarmes, et en tenantcompte des aiblesses du Protocole

de Kyoto visait a élargir les possibi-lités de mitigation des changementsclimatiques en misant sur l’ouverturedu marché de carbone entre autres.Le REDD concerne uniquement lespays en développement qui, s’ilss’engagent à préserver les orêts re-çoivent des compensations tirées desprojets PSE. Dans ce cas d’espèce, ladémarche consiste surtout à identierdes communautés autochtones quis’engagent à la plantation des arbreset à la limitation des déboisements etautres pratiques réduisant le stock de

carbone. Ainsi, en collaboration avecdes organisations de la société civile(nationale ou internationale), descommunautés sont intéressées, puisencouragées à s’engager. Le prot estle paiement des services évalués surla base des stocks de carbone esti-més (via des contrôles scientiques).Ces paiements sont supposés arri-ver directement aux communautésà la base, les plus vulnérables et leplus souvent en termes de renor-cement de capacités, de structuresou d’inrastructures qui améliorentles conditions d’existence. Pour despromoteurs occidentaux, ce « passe-droit » donne la possibilité de gagneren visibilité comme la certication.La ruée des investisseurs sur le mar-ché du carbone via le REDD donne àcertains de remettre en question la justesse de l’approche et questionnesur la nalité même du processus. Ace sujet lire l’analyse des « Amis de laTerre » (www.oei.org). Les pays quien tirent très vite les bénéces ont leMexique en tête. L’Arique est un peu

à la traîne, tiraillée entre les besoinsimminents des populations et des po-litiques parois laxistes et inopérantesaute d’adéquation avec les moyensréels.

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de rétribution des conservateurs des orêtsdepuis quelques années, notamment àtravers le REDD. Le REED c’est la réductiondes émissions dues aux déboisementsdans les pays en développement. Ilest alléchant et semble constituer unepanacée. Encore timide dans la majoritédes pays aricains, il pourrait proter auxhabitants de la orêt qui la considèreeectivement comme la source de la vie.

Souvent exclus des retombées de laredevance orestière (RFA) reversée par lescompagnies extractives aux communautéslocales, les populations autochtones Baka-Bagyéli peinent à se aire reconnaitredans les dispositis actuels. C’est dans cecadre là que pour inaugurer le Paiementdes Services Ecologiques (PSE), deuxgroupements Baka-Bagyéli de Nkolenyeng(Sud Cameroun) et Nomedjoh (EstCameroun) ont été intéressés. Comme àl’accoutumée, sans organisation orte etdiminuées par des antécédents violentsdu ait de la répartition des ressources,les communautés autochtones sont

arouchement maltraitées. Les Baka-Bagyéli ont une approche intéressante declasser les orêts en tenant compte de leurniveau de dégradation et surtout de leurrichesse.

En collaboration avec deux organisationsnon gouvernementales britanniques(RainForest UK et Ecometrica), le Centrepour l’Environnement et le Développement(CED), ONG de droit camerounais a vouluentreprendre à titre pilote deux projetsREDD dans deux localités réputées pauvreset marginalisées du Cameroun orestier :Nkolenyeng (Sud) et Nomedjoh. Laparticularité de ces communautés étantla présence en partie ou en majorité desBaka-Bakola, lésés en plusieurs aspects.

L’expérience a consisté en la ormation desleaders choisis dans la communauté sur lesprincipes et enjeux de la séquestration ducarbone, et puis dans le suivi des stocks.

Face à l’inventaire des menaces qui pe-saient sur les ressources orestières, lescommunautés ont reçu des soutiens dansl’obtention des titres de « orêt commu-nautaires », et l’élaboration des plans dedéveloppement durable en ondant lesressources sur des revenus autres quel’exploitation massive de la orêt. Dansce cadre, des ormations ciblées ont été

données aussi bien sur la nécessité de vul-gariser des techniques agricoles innova-trices durables (notamment en excluant lebrûlis) et des activités plus respectueusesde l’environnement comme l’apiculture

et l’agrooresterie. Les ormations et desappuis matériels ont été donnés dans lesdeux communautés, soulevant parois lestensions avec des villages voisins, jalou-sant les appuis ciblés. Le projet continueet devrait recevoir l’évaluation des expertspour en estimer la viabilité sur le marchédu carbone. Deux nouvelles communautésdans les environs du Mont Cameroun au-raient été approchées pour tenter l’expé-rience.

Les récents projets pilotes ont eu lemérite d’ouvrir les yeux aux communautésBantu et ainsi de relever l’apport énormedes groupes marginalisé à une certainecompréhension et utilisation des ressourcesorestières. Auprès de ceux jugés sauvageset arriérés, peut être est-il temps d’allerapprendre ! Et nous apprendrons encoreet encore aussi bien sur nous que sur laglobalité des problèmes et la nécessité derechercher des solutions locales.

Félix MeutchieyeEnseignant-Chercheur

Département des Productions Animales/FASA/Université de DschangB.P: 188 Dschang – Email : [email protected]

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 Jeune Baka prenant des notes en forêt

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Une méthode accessible aux agriculteurs

Torsten Mandal

Une vache broutant le Calliandra

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Les coûts d’établissement et l’accès auxsemences de ces arbres légumineusestrès utiles se sont révélés être le prin-

cipal problème dans de nombreux pays.À cause des taux de germination aibles,tardis et imprévisibles, il n’est pas ablede semer des plantes directement dansles champs à l’aide des méthodes généra-lement recommandées. Celles-ci peuventmême causer des taux de germinationaibles dans les pépinières. Les plants doi-vent grandir susamment pour survivre àla saison sèche (surtout sur des sols sté-riles ou érodés) et rivaliser avec les herbes.

Les méthodes courantes de semis directconduisent généralement à un taux de sur-vie maximal de seulement 15 %. Même side nombreux agriculteurs ont récemmentplanté des arbres Calliandra sur leurs ex-

ploitations agricoles, ils seraient encoreplus nombreux à le aire si l’opération étaitplus acile. Les zones humides et semi-hu-mides vertes, vallonnées du nord-ouestde la ville de Kisumu et du Lac Victoria, àl’ouest du Kenya, montrent les nombreusesdicultés courantes que rencontrent lesagriculteurs qui souhaitent avoir le Cal-liandra (et parois d’autres arbres légumi-neuses) sur leurs exploitations agricoles. Ilsconsidèrent cette plante comme un renortpour l’élevage. Il y a quinze ans, quand j’étais dans cette zone, j’ai commencé unprocessus de recherche en m’appuyant sur

mon expérience antérieure au Rwanda,au Kenya et au Ghana, et ce processus acontinué depuis lors, de açon inormelle.Ce qui m’intéressait principalement c’étaitde trouver comment implanter plus acile-

Les arbres fxateurs d’azote de petitetaille et à croissance rapide commele Calliandra calothyrsus sont de plusen plus populaires dans les régionsmontagneuses d’Arique orientaleet centrale pour diverses raisons : ils

 peuvent ournir pendant toute une annéeune alimentation riche en protéines,améliorer la conservation des sols et del’eau et ournir du paillis, du combustible,des tiges, des poteaux, du nectar et des clôtures. Touteois, il est difciled’appliquer sur leurs exploitations

agricoles les techniques complexes, sansassistance extérieure. En se penchant sur des méthodes accessibles et simplifées,la recherche apporte des solutionsalternatives efcaces.

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ment le Calliandra. Plusieurs agriculteursont participé à ce projet de diérentesmanières.

Presque tous les agriculteurs ont expriméleur intérêt pour le Calliandra, mais seu-lement s’il pouvait être semé plus acile-ment, et ils n’étaient pas prêts à y investirbeaucoup de travail ou d’argent. Les solsde cette région manquent généralement

d’azote et/ou de phosphate, et le umieret les engrais bénécient souvent davan-tage aux mauvaises herbes qu’aux plantsd’arbres. Alors nous avons d’abord essayédiérentes expériences basées sur l’ense-mencement direct dans les champs nonclôturés de dix agriculteurs, soucieux detrouver des moyens d’augmenter les tauxde germination et de survie. Parallèle-ment, j’ai entamé plusieurs expérimen-tations contrôlées, reproduites dans deschamps clôturés loués auprès d’agricul-teurs des zones adjacentes (Maseno etKaponja Sud). En bre, nos expérimenta-

tions sur la germination ont montré que :

en utilisant une sandale à semelleplate en caoutchouc pour gratter lesgraines contre un plancher en cimentbrut ou une pierre à aûter rugueuse(juste assez pour perorer l’enveloppede graine brillante an qu’elle puisseabsorber l’eau immédiatement aprèsla plantation), on peut doubler, voiretripler la germination sur le champau bout de deux semaines, soit untotal pouvant aller jusqu’à 90 %. Ceprocessus est appelé scarication

mécanique. D’autres expériences ontmontré que le simple ait de tremperdes graines non traitées, sèches dansde l’eau non chauée pendant 1 à 3 jours est rarement ecace ;

tremper les graines rayées pendantenviron 8 heures dans un bassinplat avec de l’eau non chauée peuts’avérer ecace ;

il vaut mieux semer les graineshumides gonfées au début de lasaison des pluies à une proondeurde 5 cm ou l’équivalent de la « moitié

d’un doigt ». Du soleil en continudès après le semis peut aider lesgraines à émerger même si la couchesupérieure du sol devient chaude etsèche (puisque cette couche peut êtremise de côté au bout de cinq jours).

Nos expériences ont montré que l’appli-cation de la cendre de bois de cuisine(à des concentrations d’environ 1 %, si-non les racines risquent de sourir) peutdonner d’excellents résultats, de la mêmemanière que le transert de bactéries xa-trices d’azote directement dans le champ

où elles sont nécessaires. Il est égalementimportant que les conseillers et les agri-culteurs aient un aperçu complet de ce quipeut être modié et de ce qui ne peut pasl’être en vue d’obtenir des résultats posi-tis dans des conditions diérentes - par

exemple, lors de l’utilisation des grainessèches stockées ou lorsque leurs champssont moins ertiles.

Des agriculteurs intéressésDix agriculteurs d’un groupement d’ex-ploitants d’une erme laitière d’Ebusakamisont venus visiter les champs où nouseectuions nos expériences. La plupartd’entre eux ont réussi à aire germer et

survivre la plupart des graines seméesdirectement - même s’ils ont commencéleur processus assez tard dans la saisondes pluies. La plupart ont distribué lesgraines à des amis et ont armé vouloirdévelopper cette pratique. À la n du pro- jet, nous étions intéressés de savoir si lesagriculteurs seraient prêts à payer le coûtlocal des graines si on leur montrait com-ment les cultiver dans leurs champs.

Deux heures de travail pourraient payerles quelque 400 semences dont ils avaientgénéralement besoin et il était possiblede gratter les semences en dix minutes.En revanche, la transplantation des plantsà racines nues nécessiterait plusieurs joursde travail. Tous les dix agriculteurs interro-gés étaient disposés. Nous avons égale-ment ourni gratuitement des conseils etde petits échantillons de graines au coursde quelques réunions et événements etnous avons constaté que cela a bien onc-tionné. De nombreux agriculteurs qui ontparticipé ont au moins quelques arbres eten sèment davantage directement. Unebonne vulgarisation peut permettre deréaliser un gros potentiel.

Certaines organisations de vulgarisationde l’ouest du Kenya et de la Tanzanie ontété ormées à la technique et les com-mentaires bres qu’ils ont ournis ont ététrès positis. Les agriculteurs ont appréciéles diérents usages qui pourraient être

aits du Calliandra. Ils ont aussi souventtrouvé de nouveaux usages et ont appré-cié les alternatives que nous avons déve-loppées à l’élagage réquent des branchesinérieures, alternatives qui, par exemple,permettaient une bonne grenaison etune bonne ormation sylvicole entre lescultures. Les organismes de vulgarisationet de recherche présents sur plusieurscontinents ont maniesté leur intérêt pourles résultats, et plusieurs documents de

recherche internationaux ont été publiés.Ces méthodes peuvent également êtreadaptées à d’autres espèces et climats.L’élaboration de méthodes mieux adap-tées aux priorités et contraintes desagriculteurs peut ouvrir de nombreusespossibilités nouvelles. La photo illustréeici provient d’Ebusakami, où l’agriculteura semé directement le Calliandra à l’aidedes méthodes améliorées que nous avonsconçues. Le Calliandra lui ournit mainte-nant du ourrage très précieux, du bois dechaue, des propriétés de conservation

du sol et de l’eau, de bonnes clôtures, despoteaux, un soutien pour ses ruits de lapassion, ainsi que l’invention personnellede l’agriculteur : un site vivant de séchagede vêtements. Beaucoup de ses voisinslui ont demandé des graines ou ont choisides plants.

Torsten Mandal est un agronome danois spécialisédans l’agrooresterie tropicale et la gestion de la ertilitédes sols. Il travaille actuellement comme consultant,ormateur et chercheur indépendant auprès de diversorganismes. Il était auparavant attaché à la Division de

l’agrooresterie de l’Institut de recherches orestières duKenya. E-mail : [email protected].

.

Haies de Calliandra semées directement par les agriculteurs à Ebusakami à l’aide de méthodes améliorées à faible coût,puis torsadées ensemble

   P   h  o   t  o  :   T  o  r  s   t  e  n   M  a  n   d  a   l

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Franck Van Schoubroeck

Djibo Bagna s'exprimant devant ses pairs paysans

   P   h  o   t  o  :   F  r  a  n  c   k   V  a  n   S  c   h  o  u   b  r  o  e  c   k

Qu’est-ce que la Communauté éco-nomique ouest-aricaine signife

pour les agriculteurs ? 

Les politiques d’échanges agricoles varientlargement dans la région. La plupart desproducteurs avorisent la libre circulationdes produits agricoles et ils ne pensent pasque le ait qu’un pays protège ses marchéset qu’un autre permette la libre circulationsoit une bonne idée. Cependant, nousn’avons pas un marché libre comme en Eu-rope. Il y a des pays qui sont ouverts auximportations et d’autres où la police arrête,au hasard, les produits à la rontière, cequi est très rustrant pour les agriculteurset les commerçants. Il vous aut égale-

ment comprendre qu’il existe des régionscomplémentaires en Arique de l’Ouest.Les régions semi-arides ou arides sontdes producteurs d’une viande délicieuse.D’autres régions sont tropicales et humideset peuvent produire des cultures irriguées.La libre circulation des produits agricolespourrait permettre de nourrir la popula-tion de l’Arique de l’Ouest. Au cours denotre atelier nous avons discuté des voieset moyens pour surmonter les diérentesapproches constatées dans diérents pays.Notre travail est rendu plus compliqué parle ait que les organisations de producteurssont très diérentes d’un pays à l’autre.

Dans les pays dotés de nombreuses res-sources, les organisations de producteurssont ortes et aident à rendre les politiquesplus cohérentes, alors que dans d’autrespays il est accordé très peu d’attention àla dynamique locale. Vu le manque de co-

hérence entre les politiques des diérentspays de la région, il incombe au ROPPAd’aider à l’échange d’inormations et àl’harmonisation de ces politiques.

L’agrooresterie est-elle une prio-

rité pour le ROPPA ?

L’utilisation durable des terres est notrepriorité, et nous considérons que l’agroo-resterie ait partie de la bonne gestion desressources naturelles. Le climat change ettous les producteurs doivent repenser leurspratiques. Il est évident que la déoresta-tion et l’expansion du Sahel se poursuivent.Il existe de nombreuses preuves montrantque la diversité génétique est en baisse :avec le changement climatique qui aectenotre région, nous risquons de perdredes milliers d’arbres bien adaptés à notrecontexte. L’agrooresterie peut être un élé-

DJIBO BAGNA , Président du ROPPA

Le Réseau des Organisations de Paysanset de Producteurs agricoles de l’Ariquede l’Ouest (ROPPA) a été ondé en 2000en tant qu’organe représentati qui ai-derait “à aire entendre la voix des a-

milles d’agriculteurs”. Impliqué dans lesorganisations d’agriculteurs depuis desdécennies, Djibo Bagna en est actuelle-ment le Président.

Dix ans après sa création, le ROPPA est devenu une plateorme efcace pour l’échange d’inormations entre douze

 pays de l’Arique de l’Ouest. En dehorsde ses activités régulières (comme son

  programme de ormation), il organisedes réunions ad hoc comme celle qui 

  s’est tenue il y a seulement quelques

  semaines à Niamey et au cours de la-quelle les représentants de chaque paysont examiné les programmes agricolesrégionaux et discuté de leur rôle entermes d’amélioration de la disponibilitédes intrants, de la qualité des semences,des services de vulgarisation et de sou-tien, et de la transormation des pro-duits destinés aux marchés régionaux et locaux. Une attention particulière est donc accordée au rôle des blocs et pro-

 grammes supranationaux.

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L’agrooresterie pour la bonne gestion des

ressources naturelles

INTERVIEW :

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ment clé de la diversication nécessairedes pratiques agricoles.

Pourquoi donc les agriculteursn’ont-ils pas adopté l’agrooreste-

rie à grande échelle ?

Il y a une raison historique pour laquelleles agriculteurs n’ont pas adopté l’agroo-

resterie. Les politiques de gestion des res-sources naturelles ont généralement étémauvaises. Il incombait aux services ores-tiers nationaux de protéger les arbres et ilsont interdit aux agriculteurs de les utilisercomme ils l’avaient ait dans le passé. Desagriculteurs ont même ait la prison pouravoir utilisé des arbres qui poussent dansleurs propres domaines ! Les services o-restiers se sont appropriés ces arbres en nerespectant pratiquement pas les propriétésdes agriculteurs, ce qui a rendu ces der-niers hostiles aux arbres : ils les ont touscoupés pour éviter toute dispute avec les

services orestiers. Aujourd’hui, nous de-vons expliquer que l’arbre appartient auxpersonnes qui occupent les exploitationsagricoles. Les populations sont de plusen plus nombreuses à comprendre qu’ilexiste de nombreux avantages à avoir desarbres sur leurs terres. Elles n’ont besoinque d’un peu d’encadrement pour suivreles pratiques d’agrooresterie et dans cer-tains pays comme le Niger ou le Mali, celase pratique à grande échelle. Même danscertains pays côtiers on constate le déve-loppement de l’agrooresterie.

L’agrooresterie pourrait-ellereprendre la production de bois

provenant des orêts ? 

Bien sûr ! Il ne reste plus beaucoup de o-rêts en Arique de l’Ouest et l’agrooresteriereprendra la production de bois de chaueet de bois de construction. La majeure par-tie du bois que l’on trouve sur les marchésruraux provient des exploitations agricoles.Il existe aussi des marchés internationauxdu bois. Ce serait une bonne idée de ourniraux marchés mondiaux du bois provenantde l’agrooresterie. Bien entendu, il aut du

temps pour produire du bois. Je sais qu’ilexiste des endroits où l’on produit déjàdu bois destiné au marché. Ce travail estcependant en cours. Il nous aut dévelop-per des systèmes d’agrooresterie axés surl’agriculture amiliale et qui peuvent pro-duire du bois adapté aux besoins du mar-ché international.

Quel est le rôle des pasteurs dans

l’agrooresterie ?

Il existe de nos jours de nombreux pasteursqui s’initient à l’agriculture. Ils cultivent

des légumineuses pour le ourrage. Parexemple, certains éleveurs de chameauxplantent des arbres que leurs chameauxpeuvent manger ; c’est ainsi que ces pas-teurs se sédentarisent ensuite. Cela opère

un changement proond dans leur mode devie. Comme tous les producteurs agricoles,les pasteurs sont obligés de changer leursactivités. La cause proonde en est le chan-gement climatique qui met notre mondesens dessus-dessous. Les gens me disenttous les jours à quel point le changementclimatique aecte leurs moyens de subsis-tance : les pluies se ont rares ou s’arrêtentau milieu de la saison de croissance, leschamps deviennent stériles et parois, il seproduit d’importantes inondations. L’annéedernière, au Niger, des villages entiers ontété emportés par les eaux et le feuve a dé-raciné de gros arbres. Pour nous, le chan-gement climatique est vraiment une réalitéet aecte tous les aspects de notre vie.

Comment réagissent les décideurs ? 

En Arique de l’Ouest, la réalité ne nouslaisse aucun choix. Ce n’est pas commedans les autres pays qui ont du pétrole oudu gaz ou quelque chose d’autre qui leur

permet de vivre. Le ROPPA se bat pour lapréservation des ressources naturelles etnous pensons que les populations ont be-soin d’avoir des arbres dans leurs champs.Il est clair qu’il nous aut des politiques a-vorables à l’agrooresterie : là où il n’y a pasd’arbres, la terre est aride et improductive; là où il y a des arbres, il existe des pos-sibilités de croissance. La plupart des paysont élaboré un Plan d’action national pourl’adaptation au changement climatique.L’agrooresterie joue un rôle importantdans ces plans. Il nous aut travailler à trèsgrande échelle. Plusieurs options s’orentà nous pour son organisation. L’initiativepeut venir de nous, en tant que produc-teurs, mais elle peut également provenirde la recherche ou des gouvernements.Quoi qu’il en soit, tous les acteurs devraientêtre impliqués an de développer leurspropres rôles spéciques.

Quel est le rôle des ches tradi-tionnels aricains dans la gestiondes ressources naturelles et l’agro-

oresterie ? 

Le rôle des ches traditionnels dière selonles traditions locales. Il y a des ches qui  jouent uniquement le rôle d’autorité so-ciale et d’autres qui exercent une autoritésur les terres. Certains d’entre eux sont lesgardiens de la tradition et d’autres les ga-rants des relations sociales. Les ches quiont une autorité sur les terres peuvent éga-lement déterminer l’appartenance ou nond’un arbre à un agriculteur. En ait, il y a denombreux autres ches à plusieurs niveaux,du niveau local au niveau national. Ils

 jouent tous un rôle dans le développementagricole et la préservation des terres. Les

ches traditionnels peuvent être très utiles,mais peuvent aussi être dangereux pourle développement. Ils peuvent organiserles populations, mais aussi s’en tenir auxtraditions et bloquer les changements né-cessaires. Certains ches sont très puissants

et n’ont pas envie d’oeuvrer pour le déve-loppement et les populations en sourent.D’autres ches sont sensibles et organisentles populations en groupes et le dévelop-pement est possible sous l’autorité de cesches. Les projets devraient aciliter le rôleconstructi des ches traditionnels, notam-ment en réérence au régime oncier.

Et que peuvent aire les popula-tions sans terres ?

Il existe partout des populations qui nedisposent pas de terre, ne peuvent pasproduire et qui sont très pauvres. C’est unesituation très dicile. Nous devons doncprocéder à des réormes et oeuvrer à laresponsabilisation des amilles d’agricul-teurs. Vous savez, de nos jours, les terresse ont rares. Si tout le monde veut restermembre de la grande «amille agricole»,il est très important que nous diversi-ions. Par exemple, certaines personnespourraient jouer le rôle de producteursde denrées vivrières et d’autres élever dubétail. D’autres encore pourraient toujourss’engager dans l’agriculture ou l’horticultureirriguée et produire pour le marché urbain.D’autres s’engageront dans la transorma-tion de produits alimentaires, alors qued’autres procéderont à la commercialisa-tion des produits agricoles. L’agrooresterieest cependant une autre branche des acti-vités de la amille d’agriculteurs et le plusbeau est qu’elle est synergique et complé-mentaire à la production agricole. Au Sahel,les arbres n’ont pas besoin d’être arrosés

mais ils permettent de créer de meilleuresconditions climatiques et de sol pour lescultures vivrières. L’on peut en conclureque si l’on considère l’agriculture commeun ensemble d’activités diérentes, on n’apas besoin de terre pour assurer sa sub-sistance.

Quels conseils le ROPPA doit-ilprodiguer aux porteurs de projets

dans l’agrooresterie ?

Il ne ait aucun doute que nous devonsarrêter la dégradation des ressources na-

turelles en encourageant les petits exploi-tants agricoles à pratiquer l’agrooreste-rie. Les projets peuvent documenter tousles avantages de l’agrooresterie pour lesamilles d’agriculteurs, la production dematières premières pour l’industrie et sesavantages en période de changement cli-matique. Les projets doivent garder desliens solides avec tous les autres pour quenous sachions que ce qu’ils ont, a bien unsens pour les populations locales. Vu l’op-portunité, les amilles d’agriculteurs ont lacapacité de restaurer les terres et de déve-lopper l’économie de l’Arique de l’Ouest.

Pour plus d’inormations

Veuillez consulter www.roppa.ino pourplus d’inormations sur le réseau.

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Securité alimentaire et augmentationdurables des revenus des menages : laRNA au secours des producteurs à Karine

(senegal)

Charles Bakhou, Mamadou Fall

Karine est une nouvelle région ad-ministrative du Sénégal. Elle est si-tuée dans le centre du pays notam-

ment dans le bassin arachidier. Elle abrite,une des plus importantes bases d’inter-

vention de WVS.

Des leçons apprises par WVS de ses ex-périences notamment dans la partienord du Sénégal (les régions de Lougaet Thiès), il est apparu indispensable deveiller à renorcer les revenus monétairesdes ménages accompagnés par un ocussur une gestion rationnelle des ressourcesnaturelles avec un souci de les préserverpour les générations utures. L’expériencede terrain a montré que ace à la dégra-dation avancée de l’environnement, lespopulations autochtones sont enclines à

se déplacer vers des zones plus clémenteslaissant derrière elles d’importants inves-tissements déjà réalisés.

Dans le souci d’éviter ces risques pouvantannihiler les eorts de développemententrepris/déployés dans ses programmesnotamment à Karine, WVS a lancé unprojet de Gestion de la RNA par les agri-culteurs (FMNR) dans deux de ses pro-grammes avec l’intervention de plusieurspartenaires. Aujourd’hui, ce projet élargidepuis 2009 aux sept programmes encours dans la région dure jusqu’en 2012.

Le projet vise à accroître durablement lesrevenus des ménages et la sécurité ali-mentaire avec un ocus sur l’adoption decomportement avorisant la protection del’environnement et l’utilisation de la régé-nération naturelle assistée.

Un projet, plusieurs parte-naires, un apprentissagemutuel…

Ce projet est mis en œuvre dans dixcommunautés rurales (CR) dont celles deTouba Mbella dans le département de Bir-kelane. Le choix de ces CR a été guidé parune dégradation galopante de la végéta-tion ligneuse et un niveau d’adoption dela régénération naturelle assistée (RNA)qui est aible malgré les nombreux rejetsde souches existants (272 pieds/ha deGuiera senegalensis et 291 pieds/ha deCombretum glutinosum au minimum)

Si la mise en œuvre du projet est avanttout l’aaire des agriculteurs qui doivent

pratiquer la technique de RNA, l’appui deplusieurs partenaires est indispensablepour obtenir le succès escompté. La régé-nération naturelle assistée consiste à lais-ser au cours du dérichement (en saisonsèche ou en saison des pluies) un à trois

(3) rejets issus des souches des diérentsarbres et arbustes (entre 80 à 150 piedsà l’hectare) pour qu’ils poursuivent leurcroissance.

Les diérentes étapes de la réalisation dela RNA sont :

Repérage et sélection des rejets àprotéger ;

Coupe des rejets non sélectionnés ;

Entretien et élagage des rejets sélec-tionnés chaque année ;

Exploitation raisonnée des branchesissues des arbres régénérés en onc-tion des espèces et des besoins (our-rages, bois, matière organique etc.).

La pratique de la RNA permet de luttercontre une surexploitation des ressourcesnaturelles pour répondre aux besoins deproduction agricole et pastorale et del’énergie domestique qui aboutit à la dé-gradation de la base de production dont

Dans le souci de trouver des stratégiesdurables et respectueuses de l’environ-nement pour la réduction de la vulnéra-bilité des populations et l’accroissement de leurs revenus, World Vision Séné-

  gal WVS à travers sa Base de Karine(centre du Sénégal), a initié, à partir de

 2008 un projet de Gestion de la Régéné-ration Naturelle Assistée (RNA) par lesagriculteurs (FMNR). Ce projet a mobilisél’intervention de plusieurs partenaires.

Transformation des produits agricoles : source de revenus

   P   h  o   t  o  :   A   G   R   I   D   A   P   E

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les conséquences sont : l’érosion hydriqueet éolienne, la baisse de la ertilité desterres etc. Le choix de cette approche estle ruit d’une visite d’échange eectuéepar un sta de WVS dans la région de Ma-radi au Niger où la RNA est pratiquée surdes milliers d’hectares.

Ainsi, des techniciens en RNA mais aussiles dirigeantes des collectivités locales

d’intervention, les autorités administra-tives interviennent à diérents niveaux.

L’intervention de toutes ces parties pre-nantes se justie d’autant plus que ceprojet ait d’abord appel à un changementde comportement suivi d’actions pratiquescomme la réalisation de 11089 ha de RNAen l’espace de trois ans. Cela illustre unengagement à préserver l’environnementpour améliorer les revenus agricoles touten ne compromettant pas l’avenir des gé-nérations utures.

An d’éviter des dispersions, les respon-

sables du projet ont, dans un premiertemps, identier toutes les parties pre-nantes à tous les niveaux qui peuventapporter une contribution pour la réussite.Ainsi plusieurs partenaires ont été identi-és notamment au niveau local et régio-nal (groupements de paysans et éleveurs,l’inspection des eaux et orêts, les conseilsruraux, les autorités administratives, lesInspections scolaires, etc.), au niveau na-tional (ONGs, Organismes de Recherche,de Conseil agricole). Ensuite, un atelierd’échange et de partage d’une journéeanimé par le management du projet est

organisé pour harmoniser une compré-hension commune et partagée du projetpar toutes les parties prenantes. Les tâchesdévolues à chaque partenaire sont iden-tiées et dénies. Ainsi l’inspection deseaux et orêts a en charge la productiondes plants, suivi de la plantation et la or-mation des agriculteurs sur la pratique de

la RNA. Quand à l’ANCAR1, elle joue unrôle d’appui conseil pour les activités d’ac-compagnement (maraîchage, riziculture,apiculture, embouche). Les inspectionsl’éducation ont pour tâches l’intégration

de l’éducation environnementale dans lesmodules d’enseignement avec un ocussur les techniques de RNA à la suite dela ormation des enseignants des écolesciblées

A l’issu de l’atelier d’orientation des par-tenaires, le partenariat est ormalisé avecl’élaboration et la signature des conven-tions.

Pour la mise en œuvre eective, lesmoyens nanciers et matériels sont misà la disposition de chaque partenaire pourl’exécution des taches dévolues. A la n de

chaque trimestre un rapport d’activités surle suivi des indicateurs est élaboré. Desréunions de coordination sont égalementtenues pour évaluer le niveau de mise enœuvre des engagements de chaque partie.

1 Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural

Quelques résultats du parte-nariatGrâce au processus de partenariat oùchaque partie prenante se sent responsa-bilisée, à mi-parcours de la mise en œuvredu projet, des résultats encourageants ontété obtenus. Des ormations en techniquesde greage sur le Zizuphus Mauritiana

pour les producteurs de la vallée de Dias-soum (dans la CR de Touba Mbella) et lestechniques de plantation des manguiers etagrumes dans le verger de koumbidia (Cr de Saly Escale) ont été eectuées. Millecent cinquante leaders sont imprégnés del’importance de la gestion de l’environne-ment pour la préservation de la nature engénéral. Ils sont surtout conscients du rôlequ’ils doivent jouer dans la sensibilisationdes communautés. On note aussi que lesemmes sont de plus en plus engagéesdans la protection de l’environnement. Quatre  vingt trois emmes  ont bénécié

d’une ormation et d’un encadrement.Elles sont plus motivées dans les activi-tés environnementales et économiques).Mieux, elles sont toujours présentes dansdes activités.

Avantages de la RNA…Il a permis de démontrer que celle-ci aun eet positi sur le rendement de cettespéculation. Il existe une diérence si-gnicative entre la production en grainsdans les deux régimes. Le régime avecRNA est beaucoup plus producti que celui

sans RNA. Le premier a donné 767kg/haalors que le second n’a produit que 296kg/ha. A coté de cette hausse signicativedu rendement à l’hectare, les espècescomme Combretum glutinosum (ratt) etPiliostigma reticulata (Nguiguis) qui sontabondantes dans les champs surtout sousorme de rejets de souche ont partie descinq premières espèces préérées par lesagriculteurs dans les parcelles de cultureselon une enquête de perception que nousavons menées auprès de 500 ménages en2008 dans la zone du projet. Etant donnéeque les retombées de la RNA ne sont pas

si immédiates et pour aciliter l’engoue-ment des populations dans la pratiquede la RNA, le projet a développé des ac-tivités d’accompagnement avec un accentparticulier sur le maraichage à cause del’existence de bas onds. La culture maraî-chère a suscité un grand intérêt au niveaudes communautés. Avec le soutien del’ANCAR, beaucoup de producteurs s’adon-nent à cette activité pour des besoins deconsommation et aussi comme source derevenus. Cela démontre l’importance queles communautés accordent à la créationde richesses par les activités génératricesde revenus.

Deux visites d’échanges au Sénégal ontété organisées. L’une portait sur l’expé-rience des communautés encadrées par

Plan International dans la zone de St Louissur la RNA et les activités d’accompagne-ment. L’autre visite, en partenariat avecIED/AFFRIQUE, a porté sur l’élaboration etle onctionnement des conventions localesdans la zone de khatre-SY sur la protectionde l’environnement par les populations.

Globalement, il a été constaté, les impactssuivants :

les populations, en général, les lea-ders paysans et les enants particuliè-rement sont sensibilisés et ormésaux activités de protection de l’envi-ronnement pour une agriculture du-rable ;

les paysans ont accès à diversessources de revenus agricoles ;

Des projets durables (car la gestionde ces projets est entièrement assu-rée par et pour les agriculteurs), deFMNR2 sont implantés dans 7 ADP

de WVSLe Jatropha curcas et d’autres espècesagroorestières (Zizyphus mauritiana, Aca-cia albida, Acacia nilotica et Pterocarpuserinaceus) sont plantés respectivementen haies vives et dans les champs. Cesespèces sont plantées au niveau de par-celles de cultures à cause de leurs usagesmultiples : ertilisant, production de boisde services ou d’œuvre, ourrage, rolesalimentaires et en pharmacopée. L’asso-ciation haie vive de Jatropha curcas etespèces agroorestières dans les champs

permet en plus des avantage cités ci-des-sus d’assurer une protection contre l’éro-sion éolienne et hydrique et la divagationdes animaux avorisant ainsi une restaura-tion des terres dégradées.

ConclusionA Karine, il a été constaté une nette prisede conscience des dés liés à une gestionrationnelle et concertée des ressourcesnaturelles. Toutes les parties prenantes sesont mobilisées dans le seul souci de re-lever le dé de l’amélioration des revenus

agricoles des ménages tout en assurantune gestion rationnelle des ressourcesnaturelles et notamment orestières.Par ailleurs, avec les activités de sensi-bilisation eectuées dans les villages, lesécoles, etc., les élèves (enants) sont plusintéressés à la protection de l’environne-ment. On note une orte participation deslles aux diérents cours.

Charles BAKHOUMWorld Vision Sénégal, Che de base Kaerineemail : [email protected]

Mamadou FALLAssistant de programme FSSAIEDAFRIQUEemail : [email protected]

[email protected]

2 Gestion de la régénération naturelle par les agriculteurs

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La orêt au service des emmes : améliorerles moyens d’existence par la valorisation desproduits orestiers

Rokia Cissé, Mamadou Fall

Les arbres ournissent aux agriculteurs de nombreux produits et services : nourriture, bois de chauage, ruits et noix, ourrage,médicaments, bois de construction, paillis, ombre et coupe-vent. Les produits tirés des arbres peuvent procurer un revenuindispensable aux amilles rurales et garantir une alimentation et une sécurité nutritionnelles, surtout en période de sécheresse.C’est ainsi que l’expérience des emmes de la coopérative Jeka Baara sera présentée dans le cadre de cet article.

Situé à quelque 12 km de la ville deBamako, dans la petite communede Sibiribougou les emmes s’acti-

vent dans des activités de production quiaujourd’hui leur permettent de créer desrevenus dans la localité. En eet dans levillage la seule activité qui permettait decréer des revenus, était l’agriculture mais

avec la baisse de la productivité agricole,la pression a commencé sur la orêt. Cettepression s’expliquait par la recherche debois de chaue, de médicaments tradition-nels, de ruits sauvages pour la consom-mation mais également de la production

de charbon de bois. En plus de cette pres-sion locale, d’autres acteurs venaient col-lecter les produits orestiers pour les com-mercialiser plus cher à Bamako et dansd’autres localités. Alors consciente desenjeux nanciers de la orêt, les emmesde la localité ont commencé à valoriserles ressources orestières pour en aire une

source de revenu supplémentaire dans uncontexte de baisse de la production agri-cole.

L’adaptation à cette situation a commen-cé à se matérialiser en 2000. En eet lacoopérative Jeka Baara qui regroupe 26

emmes consciente de l’importance quepouvait ournir la orêt se sont impliquéesdans la régénération et la protection decette ressource très aectée par les actionsanthropiques combinées aux changementsclimatiques.

Pour la régénération des ressources o-restières les emmes de la coopérative

mènent des activités de reboisement desespèces productives comme le « karité »,le baobab, etc. l ’objecti de ce reboisementest d’assurer un retour des espèces végé-tales qui ont presque disparu de la zone,mais également de disposer de produits à

Plusieurs femmes devant leurs étals de produits forestiers

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commercialiser. Elles sont soutenues dansses activités par le service des eaux et o-rêts et les hommes qui mettent aussi desparcelles non exploitées à leur disposition

pour le reboisement.Pour la protection de la orêt, les emmesont décidé avec l’appui du service deseaux et orêts et de la mairie de veillerà l’application de la législation en vigueursurtout dans l’interdiction de couper lesarbres. Chaque emme joue le rôle de gar-dienne de la orêt, tous les contrevenantssont traduits devant le service des Eauxet orêt de la commune qui ont un bu-reau dans la localité. Mais l’interdiction decouper les arbres n’a pas été acile surtoutpour celles qui produisaient du charbon de

bois. Cette mesure a été accompagnée pardes mesures comme l’intégration de cesdernières dans la coopération et la miseen place d’un onds de crédit pour les -nancer dans d’autres activités génératricesde revenus.

En outre des activités de sensibilisation etde plaidoyer sont menées par les emmesde la coopérative pour changer les rap-ports que les populations entretiennentavec les ressources orestières.

Pour la valorisation des ressources o-restières, les emmes de la coopérative

mène des activités de collecte, de trans-ormation et de commercialisation deproduits issus de la orêt. Pour elles unarbre ce n’est pas uniquement du bois !Il ore d’autres opportunités de produitsnon ligneux qui peuvent s’avérer être desacteurs d’amélioration des revenus pourles communautés rurales. Au départ lesactivités de transormation et de commer-cialisation étaient peu organisées, pour lespremières années les emmes cotisaientpour la location d’un camion en vue detransporter les produits vers des marchésen Mauritanie, à Nioro et à Nara. Main-

tenant, toutes les emmes qui ont del’agrooresterie dans le village ont montéleur propre aaire et se sont organisés encoopérative de producteurs pour vendredes produits non ligneux vers d’autresmarchés.

Aujourd’hui les emmes collectent beau-coup de produits agro orestiers commeles amandes de karité, le « madd », le jujube, le « néré », « les pains de singe »

et les mangues. Mais la mangue constituel’un des produits les plus commercialisé etc’est l’un des produits les plus rentables.En moyenne, elles obtiennent par cam-pagne entre 5 et 10 tonnes de manguespour la commercialisation et les bénécestirés s’élèvent entre 400 000 et 500 000Fr CFA.

Depuis 2004 avec la reconnaissance juri-dique de la coopérative une caisse pourune meilleure gestion des onds tirésdes activités a été mise en place. Lesbénéces leur ont permis également de

construire les locaux de la coopérative etd’acquérir les équipements pour la trans-ormation d’autre produits agro orestierscomme le pain de singe, le jujube, le gin-gembre, etc. Mais en plus de ces produits,l’arachide et les céréales issus des activitésagricoles sont également transormés etcommercialisés. Une petite caisse de mi-cro crédit a été mise en place pour per-mettre aux membres de la coopérative des’autonancer dans d’autres activités, maisles crédits octroyés sont encore aibles etvarient de 25 000 Fr CFA à 50 000 Fr CFAavec un taux d’intérêt de 10%.

L’exploitation des ressources de la orêt, apermis à la coopérative d’étendre ses rela-tions de partenariat en Italie, en France, auSénégal et dans beaucoup de localités duMali pour la commercialisation de produitsorestiers nos ligneux. Les communautéspauvres de cette localité ont désormaisdes revenus réguliers grâce à la vente deproduits orestiers et agricoles transor-més. Les emmes ont pris conscience dela valeur potentielle des produits orestierset de la açon d’en tirer des avantagescommerciaux.

Depuis le démarrage des activités, despartenaires techniques ont eu à appuyerla coopérative, il s’agit d’OXFAM, de laCNOP, du « Programme de compétitivitépour le développement agricole » et d’AC-COR. Ces partenaires ont surtout permis à

la coopérative de suivre des ormations enrapport à leurs activités de transormationet de participer à des rencontres de pro-motion de leurs produits. L’organisation« BARATE » a quant à elle oert une ma-chine de battage du « karité ». Mais nousn’avons pas eu jusqu’à présent de parte-naires nanciers, certes nous mettons enœuvre des activités qui vont au delà de

la localité mais un dé des emmes dela coopérative est de trouver des parte-naires techniques an d’avoir des produitscompétitis au niveau international. En e-et, elles sont souvent conrontées à desproblèmes de communication par rapportà leurs clients surtout concernant les com-mandes qui dépassent leurs capacités deproduction, la coopérative cherche à amé-liorer leurs stratégies marketing avec desétiquettes et des emballages pour rendreplus attractis les produits et étendre leursmarchés un peu partout.

Aujourd’hui, pour la pérennisation deleurs activités, beaucoup de membres dela coopérative disposent de champs demangues et les produits commercialiséssont issus de la production personnellede ces membres. Mais par ailleurs pourla sauvegarde et la pérennisation desactivités agroorestières, le reboisementd’arbres ruitiers continue à être mené etla régénération naturelle assistée consti-tuent aujourd’hui des activités menéespour augmenter le nombre de pieds dansla orêt et des agents de surveillance issusdu village veille à la préservation de cette

orêt qui constitue une véritable sourcede nancement et une source de créationd’emploi pour les emmes de la coopéra-tive Jeka Baara. D’ailleurs en collaborationavec la commune, des négociations sonten cours pour que la gestion d’une partiede cette orêt soit conée à la coopérative.

L’un des multiples dés de la coopérativeest de vulgariser les activités et de aireen sorte d’avoir une meilleure visibilitéet une meilleure rentabilité des activi-tés. L’absence de personnel de vulgari-sation pour conseiller les emmes de lacoopérative au sujet d’un système intégré

d’exploitation agro orestier constitue uneproblématique majeure qu’elle cherche àrésoudre à travers la reconnaissance dela contribution d’un système intégré despratiques agro orestières à l’économie età l’environnement.

Par ailleurs, au Mali, les lois nationalesn’appuient pas les droits des agriculteurs àl’égard de l’exploitation des arbres. De ceait, les emmes travaillent avec d’autrespartenaires pour que les règles du jeuaccordent plus de droits aux emmes envue de mieux avoir accès aux ressources

orestières. .

Rokia Cissé Koné, Présidente de la coopérative JekaBaara, [email protected] Fall, Assistant de programme FSSA,[email protected], [email protected]

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Sourire d'un forestier : l'arbre nourrit l'homme

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Gestion de la biodiversité au Burkina :l’expérience de l’AGED au tour de la mare deDarkoye

Assane Bokoum

Cette vaste mare est située dans lacommune de Markoye dans la Pro-vince de l’Oudalan, Région du Sahel

au Burkina Faso. Faut-il rappeler que lamare de Darkoye est la deuxième plus

grande mare de la région du sahel. Elleregorge d’énormes potentialités du pointde vue de la biodiversité, ce qui attire plu-sieurs groupes d’utilisateurs notammentles pêcheurs, les chasseurs, les transhu-mants qui viennent de l’intérieur du Bur-

kina et des pays limitrophes notammentle Mali et le Niger.

Par ailleurs, pour relever les dés autourde cette mare, l’AGED a misé sur sescompétences diversiées. Il s’agit : des

personnes ressources paysannes, ingé-nieurs d’élevage, ingénieurs agronomes,ingénieurs agro écologistes, sociologues,géographes, économistes, planicateurs,animateurs, etc. Ces personnes ressourcesdisposent d’une longue expérience (en

moyenne 10-15 ans) dans les principauxdomaines d’intervention de l’association.Et leur mission consiste à accompagnerle processus d’appropriation des connais-sances, techniques et technologies degestion des ressources naturelles par lescommunautés rurales en vue de contri-buer à la mise en œuvre des politiquesnationales de lutte contre la pauvreté etde préservation des ressources notam-ment celles orestières.

Une expérience porteuse

Depuis sa création, l’AGED a pour ambi-tion de renorcer ses actions au bénécedes communautés rurales du Burkina ense conormant aux diérentes politiqueset stratégies nationales de développe-ment socioéconomique et de préservation

 Avec le partenariat de l’IUCN EGP, l’Association pour la Gestion de l’Environnement et leDéveloppement (AGED) a initié en 2009 un projet relati à la protection des ressourcesen eau et au renorcement de la biodiversité autour de la mare de Darkoye. Il s’y ajoute que les enjeux liés à la conservation de la mare de Darkoye et à l’améliorationde la biodiversité sont économiques et écologiques.

Vue sur la forêt autour de la mare de Darkoye

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des ressources naturelles. L’Associations’est illustrée dans sa capacité à promou-voir un développement socioéconomiquebasé sur les savoirs et savoir-aire descommunautés locales.

En eet, la gestion de la mare de Darkoyes’inscrit dans le cadre d’un processus en-dogène ou les diérents acteurs partici-pent de açon concertée aux actions de

développement en dénissant les prio-rités relatives à la gestion des ressourcesnaturelles, à l’amélioration de la biodiver-sité et à la ertilité des sols.

L’expérience privilégie la concertation envue de la récupération des terres dégra-dées par des techniques de CES/DRS, laRNA, le sous solage (sur 100 ha), l’apportdu umier, le paillage, et bien d’autrestechniques.

Les diérentes étapes de l’expérience :identication et analyse des problèmesen onction des domaines, choix des op-

tions, agencement des actions prioritaires,mise en place d’un dispositi de mise enœuvre et suivi évaluation.

L’expérience est porteuse. La preuve auplan agro orestier les producteurs quipour la majorité sont des agropasteursont recours à des techniques de produc-tion appropriées comme l’utilisation du u-mier, la pratique de la RNA, le paillage, lezaï…pour améliorer la ertilité des sols etlutter contre l’érosion.

Auparavant, la zone de Darkoye était peu-plée d’agropasteurs. Ces derniers y prati-

quaient l’agriculture et l’élevage tradition-nels avec un aible niveau d’équipementet une pratique extensive des superciesemblavées. La région était l’une des pluspauvres du Burkina et les populations sebattaient souvent pour la satisaction deleurs besoins élémentaires souvent au dé-triment de l’environnement.

Une vision partagée avecles communautésLe Sahel Burkina est caractérisé par un

environnement hostile qui se maniestepar une aible pluviométrie (alternancede deux saisons dont une longue saisonsèche, de 09 à 10 mois et une courte sai-son pluvieuse de 03 mois), une pauvretédes sols, une aible productivité agricole;une aible production alimentaire, unesous-alimentation et malnutrition des en-ants.

Cette situation de décit alimentaireest exacerbée, entre autres, par descontraintes techniques, climatiques, etdes conditions socio-économiques déa-vorables. La région du sahel se caracté-

rise par une dégradation générale desressources naturelles et de la biodiversitémarquée notamment par:

une diminution des ressources en eau(comblement des bas-onds, mares

et cours d’eau, baisse du niveau de lanappe phréatique, etc.);

un appauvrissement progressi desterres;

une disparition progressive desespèces végétales et animales;

Or, le plan stratégique 2007- 2012 del’AGED apparaît comme un outil de ren-orcement de la structure de l’associationmais surtout une amélioration de son or-

ganisation, an de avoriser la collabora-tion avec d’autres acteurs ayant le mêmecentre d’intérêt. Une vision partagée avectous les acteurs impliqués pour luttercontre la pauvreté et la gestion durabledes ressources naturelles à travers la va-lorisation des savoirs et savoir-aire descommunautés rurales dont les conditionsde vie sont intimement liées à ces res-sources agro orestières.

Au titre des changementsSur le plan social et écologique l’AGED a

noté l’adoption de nouveaux comporte-ments dans l’utilisation des RNA à traversla mise en place des règles d’utilisationet de gestion, l’amélioration de l’oreourragère, la protection des arbres et ar-bustes, la réquence des oiseaux notam-ment les canards dont la bourgoucultureconstituent un site de prédilection. A celas’ajoute l’augmentation de la disponibilitéen ressources halieutiques notamment lepoisson.

Sur le plan économique, la disponibilitédes ressources en eau et le ourrage à

partir du bourgou constitue un intérêt pourl’accroissement de l’activité pastorale dontla zone est une réérence pour les trans-humants. Les activités agro orestières ontconnu un développement sans précédent.

Mieux, la disponibilité ourragère en toutesaison constitue un atout pour les éleveursdans le cadre de la production laitière. Ledéveloppement de la pêche permet à cer-taines populations riveraines de tirer protsoit de açon directe ou indirecte des re-tombées de cette activité. Aujourd’hui, lamare de Darkoye est devenue un massiorestier relativement dense, constitué deplusieurs peuplements d’arbres et d’es-pèces. Il aut enn se éliciter de l’oreourragère qui est améliorée pour le bétail

et le rétablissement du couvert végétal.

Assane Bokoum, Chargé de programme GRN/DNemail: [email protected] / [email protected]

Visitez

la page webde AGRIDAPE 

http//agridape.leisa.ino

   P   h  o   t  o  :   T   A  s  s  a  n  e   B  o   k  o  u  m

Paysage de la mare de Darkoye

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Gestion des orêts communautaires auSénégal

Madior FALL

Les populations des régions de Tamba-counda, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor,au sud du Sénégal initient de nouvelles

pratiques dans l’exploitation des ressourcesorestières, en rapport avec les Services Tech-niques concernés. L’initiative est portée parle Programme Agriculture et Gestion des Res-sources Naturelles (USAID Wula Naaa) depuisplus de huit ans. Cet ambitieux Programmedont l’objecti principal est de domicilier l’ex-ploitation des ressources ligneuses dans lesorêts aménagées conormément à la vo-lonté exprimée par l’Etat du Sénégal, a nide révolutionner la gestion des orêts dansles zones cibles. De Tambacounda à Sédhiou,les orêts aménagées sont devenues une réa-lité. Les plans d’aménagement établis en col-laboration avec les populations, les ServicesTechniques déconcentrés de l’Etat, les collec-tivités locales, ont permis non seulement derationnaliser désormais l’exploitation des res-sources orestières mais aussi de les valoriserau prot des populations et des collectivitéslocales. On assiste ainsi, à une exploitationrationnelle des ressources orestières par lespopulations locales grâce au contexte de dé-

centralisation des ressources naturelles et letransert de compétences aux collectivitéslocales. Ainsi, les orêts dont les ressourcesne protaient guère aux populations localessont de plus en plus sécurisées et orent au-  jourd’hui de réelles possibilités aux riverainsd’améliorer leurs conditions de vie.

Des comités de gestion sont mis en placeau niveau de chaque village et au niveaucommunautaire à travers une démarcheparticipative dans la gestion desdits plansd’aménagement. Après plusieurs sessionsde renorcement de capacités sur certainesnotions de gouvernance et de gestion des

compétences transérées, les populationsdes communautés rurales concernées ontpu instaurer une nouvelle dynamique pourtirer prot de leur orêt tout en sauvegar-dant la durabilité des ressources. Grâce àun appui du Programme USAID Wula Naaa,

les comités de gestion œuvrent pour ration-naliser l’exploitation des ressources sur les

capacités de production annuelle des orêtsaménagées. Une mesure qui a non seule-ment contribué à améliorer les revenus despopulations locales mais également à mettren aux récurrents confits qui opposaient jadisallochtones et autochtones dans l’exploitationdes ressources de la orêt. Au total, environ130.400 ha de orêts communautaires ontpu être aménagées et sécurisées à l’Est etau Sud du Sénégal. Les redevances tirées del’exploitation sont gérées par les comités degestion grâce à des outils de gestion adminis-trative et nancière. Des retombées commu-nautaires sont ainsi notées au niveau village

et communauté rurale. Sur le plan gestion del’eort de régénération et de sauvegarde dela ressource, une partie de la redevance estallouée à la gestion de la orêt et aux sur-veillants pour un meilleur respect des préins-criptions techniques. Les orêts aménagéessont aujourd’hui devenues des espaces decréation de richesses pour les populations lo-cales évoluant dans la production du charbonde bois.

L’appui du Programme s’est décliné en plu-sieurs aspects parmi lesquels, la mise enplace d’un plan d’aménagement qui n’est

autre qu’une planication de l’utilisation de laressource dans l’espace et dans le temps, l’organisation des populations autour des mas-sis orestiers aménagés en onction de leurssensibilités socioculturelles dans le cadre dela valorisation du potentiel économique, la

mise en place de conventions dans le butd’assurer la régénération des ressources par

le biais d’activités de reboisement et de lalutte contre les eux de brousse, entre autres.Des mesures consensuelles ortement appré-ciées par les populations et les Responsablesde Collectivités Locales concernées. Le Pré-sident du Conseil rural d’Oudoucar dans larégion de Sédhiou, Sankoung Sagna, estimeque les appuis du Programme USAID WulaNaaa révolutionnent l’exploitation des res-sources naturelles dans cette partie de l’ar-rondissement de Djendé. Les plans de travailannuel créés au niveau des Conseils Rurauxgrâce au Programme USAID Wula Naaa s’o-rent comme des outils de gestion et de pla-

nication pour pérenniser les acquis.A un niveau plus élevé, l’expérience du Pro-gramme doit servir d’exemples et se pré-sente comme une opportunité à saisir. Selonle Directeur de l’ARD de Kolda, M. AlassaneSow, son institution, conormément en saqualité de bras technique du Conseil Régio-nal, servira de trait d’union entre ce dernier etle reste des Collectivités Locales de la régionpour assurer la durabilité des acquis sur le ter-rain. A la demande de l’institution régionale,le Programme est en train de développer desstratégies pour aider les Collectivités Locales

à explorer les niches non encore exploitéespour améliorer les assiettes scales à traversune gestion participative et communautairedes ressources naturelles.

Madior FALL, chargé de communication, Wula Naa, USAID

Les populations des régions Sud et Sud Est du Sénégal sont en train d’expérimenter la gestion communautaire des orêtsaménagées grâce aux interventionsdu Programme USAID Wula Naaa. Unmodèle à vulgariser pour une gestiontransparente, rationnelle et durable desressources orestières.

   P   h  o   t  o  :   M  a   d   i  o  r   F   A   L   L

L'inventaire de la forêt Magagoulack, en Casamance, au Sénégal

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SITES WEBEnsemble protégeons les forêtstropicaleshttp://r.mongabay.com/

Le site mongabay.com ore des actualitéset des inormations sur la aune et l’envi-ronnement. Il cherche à éveiller l’intérêtpour la aune des zones sauvages, tout enexaminant l’impact sur la conservation etle développement des nouveautés concer-nant le climat, l’énergie, les technologies,les sciences économiques et les nances.Très attracti, ce portail vante les richessesde la orêt et mène une large sensibilisa-tion sur la triptyque prévention, protectionet réhabilitation des orêts dans le monde.Il permet aux internautes à s’inormer en

temps réel sur l’actualité des orêts, desaires marines protégées, des cours d’eau.Dans sa rubrique «Actualités», un expertde l’environnement s’interroge : «que sepasse-t-il en Tanzanie ? C’est une questionqui ait le tour dans le cercle des déen-seurs de l’environnement». Avant d’ajouterque «pourquoi une nation qui a tant investidans ses territoires et sa aune sauvagesest-elle encline à poursuivre des projetsqui semblent destinés, non seulement àravager la aune et l’écosystème du paysd’Arique de l’Est connue du monde entier,mais également, à paralyser son industriedu tourisme importante au niveau écono-mique ?

Nouveau portail internet sur lesforêts tropicales (Cirad)http://www.netbois.com/ino/article-3378.htm

A l’occasion de l’Année internationale de laorêt, le Cirad a créé un portail internet surles orêts tropicales. L’agenda internationalet les actualités mondiales sur la orêt ysont aussi inscrits et détaillés.

Ce site, accessible à l’adresse http://

orets2011.cirad.r/, présente un en-semble d’inormations et de ressourcessur le thème des orêts tropicales : les re-cherches eectuées par le Cirad, les princi-paux projets, les derniers résultats d’étude,des dossiers, des brochures, etc. Une mé-diathèque et l’agenda international sontégalement proposés.

A propos du Cirad : Etablissement public àcaractère industriel et commercial, le Ciradest un centre de recherche rançais qui ré-pond, avec les pays du Sud, aux enjeux in-ternationaux de l’agriculture et du dévelop-

pement. Il est placé sous la double tutelledu ministère de l’Enseignement supérieuret de la Recherche et du ministère des A-aires étrangères et européennes. Les acti-

vités du Cirad relèvent des sciences du vi-vant, des sciences sociales et des sciencesde l’ingénieur appliquées à l’agriculture, à

l’alimentation et aux territoires ruraux. SiteInternet : www.cirad.fr !

Le Site en Bois vous parle du boiset de la forêt http://www.site-en-bois.net/r/accueil.phtml

Vous partez à la découverte de la richesseécologique du bois, de l’Art des orêts etdes nombreuses ressources disponiblessur Internet. Le site en bois vous ouvre lesportes de la lière bois et orêt sur le Net.Il est destiné à tous, passionnés, amateurset proessionnels du bois. Le site suit de

près l’actualité relative au bois et à la o-rêt. Sans oublier les maniestations proes-sionnelles et culturelles autour du bois. Onnous renseigne que les corps de métiersanciens ont animé les campagnes jusqu’aumilieu du XXe siècle : bûcherons, débar-deurs, équarrisseurs, endeurs de merains,endeurs d’échalats, tourneurs-boisseliers,chaisiers, cercliers (de tonneaux), tonne-liers, ardiers, charbonniers (charbon debois), agotiers, sabotiers travaillaient lebois ou le préparaient. L’écorce de chêneproduisait le tanin et le liège. Au regardde cette utilité des arbres notamment dubois, le site se ait l’avocat inatigable dela orêt.

Les arbres sont utiles à bien deségardshttp://www.lesarbres.r

lesarbres.r a le mérite d’expliquer auxlecteurs que les arbres sont très utiles àbien des égards. Faut-il rappeler que dansla orêt, les arbres abritent tout un écosys-tème qui assure la diversité des espèceset produit des principes chimiques inesti-

mables. Ils sont le centre d’une importantebiocénose, constituée de bactéries vivantdans les racines, d’organismes décompo-sant les euilles, de nombreux insectess’en nourrissant, d’oiseaux nichant dans lesanractuosités, de petits rongeurs consom-mant les ruits. Au plan sanitaire, les arbressont riches en principes que la médecinea su exploiter de tout temps. Citons l’as-pirine, extraite de l’écorce de saule, lataxine, alcaloïde cardio-acti extrait de l’iet le quinquina, extrait d’écorce, qui arrêtela malaria. Plus généralement, les orêtssont reconnues essentielles à l’équilibre

de l’écosystème pour leur capacité à ré-générer l’oxygène, grâce à photosynthèse.

L’agroforesterie au service du paysanwww.abca-togo.r

Site basé au Togo en Arique de l’Ouest,ce portail met en exergue l’importance del’agrooresterie dans la vie du paysan. Ilrappelle qu’il n’y a pas si longtemps,on conseillait aux agriculteurs aricainscomme à ceux des pays industrialisés deaire des cultures pures en rotation, d’utili-ser des engrais et des produits phytosani-taires pour obtenir des rendements élevéssans prendre en moindre considérationles inconvénients collatéraux d’une telleagression contre nature. Ce qui exige etexige encore l’apport de acteurs de pro-

duction assez chers et qui a conduit à l ’utili-sation d’un nombre limité de cultures pouraire les rotations. Mais les conditions dedéveloppement (orte croissance démo-graphique, aible pouvoir d’achat, risquesclimatiques élevés, …) dans nos pays sontdiérentes de celles des pays industriali-sés. Et les résultats sont si désastreux quele problème majeur à présent en Ariqueest de produire de quoi manger. Ensuite, ilaut diversier les cultures pour avoir deschances de pouvoir les exporter.

Nouer des liens entre la re-cherche et le développement agroforesterie 

http://www.secheresse.ino

L’inormation est au cœur du développe-ment. Depuis 1988, en collaboration avecles systèmes nationaux de recherche agri-cole (SNRA) du Burkina Faso, du Sénégal,du Niger et du Mali, le Centre internationalpour la recherche en agrooresterie (CIRAF)mène une recherche en agrooresterie parl’intermédiaire du Réseau de rechercheen agrooresterie dans les basses terres

semi-arides de l’Arique occidentale (SA-LWA). Dans sa lutte contre la désertica-tion et pour la sécurité alimentaire, le pro-  jet SALWA a identié quatre technologiesprometteuses pour l’agrooresterie : lescultures végétales, les talus de ourrage, ladomestication des arbres indigènes et laculture en courbes de niveau. Le site ren-seigne qu’en tenant compte des connais-sances et des pratiques locales actuelles,les chercheurs posent comme hypothèsequ’ils peuvent augmenter le revenu desagriculteurs et leur approvisionnement ali-mentaire (produits végétaux et animaux),

réduire le taux de dégradation des sols eten rétablir la ertilité

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«Agroforesterie, des arbres etdes cultures » :Auteur(s) : Christian Dupraz , Fabien LiagreEditeur : La France agricole

Nombre de pages : 413 pagesDate de parution : 26/06/2008

Agrooresterie ? C’est le mélange, sur unemême surace, d’arbres et de productionsagricoles. Pourtant, d epuis un siècle, lesarbres ont été systématiquement retirés desparcelles agricoles, les cultures ont été inten-siées, le milieu a été articialisé. Un retourdes arbres dans les parcelles agricoles est-ilencore possible ? Souhaitable ? Réaliste ?La première partie de cet ouvrage permetde comprendre le onctionnement d’uneparcelle agroorestière. Quelle est l’infuencedes arbres sur les cultures ? Comment lesarbres peuvent-ils tirer partie de la présence

des cultures ? Quels eets de ces associa-tions sur le bilan hydrique, le cycle de l’azote,la xation de carbone, la préservation de labiodiversité ? Et au nal, l’agrooresterie,dans quelles conditions est-ce producti ?Rentable ?

Dans la seconde partie, vous trouverez lesconseils pour réussir votre projet agroores-tier, de la plantation des arbres à leur récolte,du choix des espèces d’arbres et des culturesintercalaires à leur gestion quotidienne.

Il y a mille agrooresteries possibles. Puissecet ouvrage vous permettre d’inventer lavotre.

«Arbres, arbustes et lianesdes zones sèches d’Afrique del’Ouest»Cirad MNHM, UICN, 2000 pour la 1ère édition-Cirad MNHN, 2002 pour la 2ème édition, revueet augmentéeISBN CIRAD 2-87614- 509-XISBN MNHN 2-85653-546-1Ce guide est pratique, conçu pour identi-er les arbres, arbustes et lianes des zonessèches de l’Arique de l’Ouest, est actuel-lement le seul ouvrage de vulgarisation enlangue rançaise disponible sur le sujet. Desprincipes de ond et de orme ont sous-ten-du la réalité de ce document : répondre auxbesoins des botanistes amateurs, des agro-nomes, des pastoralistes et des amoureux dela nature munis d’un bon sens de l’observa-

tion ; aire appel à des termes botaniquesou techniques usuels pour aciliter la com-préhension des descriptions ; présenter unesynthèse rapide et actualisée des utilisationsde chaque espèce ; proposer un ensemble

concis, pratique, à emporter sur le terrain,que l’on pourra consulter sans l’aide d’uneloupe binoculaire.

Première édition publiée avec le concoursdes ambassades des Pays-Bas au Mali, etau Burkina ainsi que du service de coopéra-tion et d’action culturelle de l’ambassade deFrance au Burkina.

«Conserver les ressources fores-tières en France».Eric Teissier du Cros, coordonnateur, 1999.Ministère de l’Agriculture et de la pêche, Bu-

reau des Ressources Génétiques, Commissiondes Ressources Génétiques Forestières,INRA-DIC, Paris, 60 pages.

Cet ouvrage présente les raisons et lesobjectis de la conservation des es-sences orestières de même queles travaux engagés et les acquis.Sa lecture permettra de constater l’ampleurdu chemin parcouru en France depuis la ndes années 1980 : connaissances acquisessur la diversité génétique des essences ores-tières et sur sa structuration géographique,sur les systèmes de reproduction et les mé-canismes biologiques assurant le maintien

et l’évolution de cette diversité. Des connais-sances immédiatement applicables au choixdes modes de conservation (in situ et exsitu), au nombre d’échantillons à conserver,à la taille de chacun d’eux et aux interac-tions avec les méthodes de gestion sylvi-coles des conservatoires nécessaires à leur

évolution dans un environnement naturelet anthropique en changement permanent.Onze cas - espèces ou écosystèmes -sont présentés de manière synthétique :Alisier Torminal, Chêne sessile, Cor-mier, Epicéa commun, Hêtre, Merisier,Orme, Peuplier noir, Pin maritime, Sapinpectiné et enn ressources génétiquesdes orêts tropicales : cas de la Guyane.Ils sont représentatis des grands types deormation végétale : espèces sociales oudisséminées, écosystèmes complexes. Danschaque cas, l’accent a été mis sur les di-érents types et niveaux de danger pour lemaintien de l’intégrité de notre patrimoine.La conclusion propose des réfexions surl’intégration de la protection des ressourcesgénétiques orestières dans la gestion desmassis orestiers et l’aménagement.

Document gratuit sur demande. Contacts :- Isabelle Bilger, Cemagre, Domaine desBarres, 45290 Nogent-sur-Vernisson. Téléco-pie : 02.38.95.03.44.

- pour une diusion interne à l’Inra : Salled’actualité, 147 rue de l’Université, 75338 Pa-ris, tél. 01.42.75.90.00, télécopie 01.45.50.27.16.

«Graines des feuillus forestiers :de la récolte au semis»par Suszka B., Muller C.,Bonnet-Masimbert M.1994, INRA Editions, 332 p. (collection Tech-niques et Pratiques)

An de permettre aux proessionnels d’uti-liser avec ecacité les semences des prin-cipales espèces euillues orestières, cet ou-vrage décrit toutes les étapes du traitementdes graines : récolte, problèmes sanitaires,conservation, levée de dormance, germina-tion et semis. Alliant résultats expérimentauxet conclusions pratiques, il met l’accent surles progrès récents, notamment l’associationentre levée de dormance et conservation.Public : proessionnels de la orêt et del’horticulture, étudiants, enseignants, scien-tiques.

«Les insectes associés aux peupliers»par Delplanque A. dir.1998, INRA Editions, 452 p.

Cet ouvrage ait le bilan des connaissances

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entomologiques actuelles concernant le peu-plier. Illustré de 200 dessins et cles de dé-termination, il montre grâce à 460 photos encouleurs les diérents aspects d’une attaqued’insectes. La première partie montre laspécialisation de chacun des insectes phyto-

phages ou xylophages vis-à-vis des diérentsorganes de l’arbre. La seconde partie décritles insectes auxiliaires liés aux ravageursles plus importants. Sont enn données lesméthodes de lutte actuellement autoriséespour enrayer ou, mieux encore, limiter rai-sonnablement leurs principales pullulations.`Ce livre répondra aux besoins des orestiers,aménageurs, biologistes et agronomes enmettant à leur disposition un modèle debiocénose adapté à une essence. Il permet-tra également à toute personne curieuse decomprendre les phénomènes qui régissentles relations entre l’arbre et les insectes.

LES FORETS, PRECIEUX CAPITALL’Arique et son capital carbonePar Lotf Bel HadjRespublica, 2011, 152 p.ISBN 978-2-35810-091-514,90 €

Ebook : 8 € à l’adresse

Les orêts absorbent et séquestrent chaqueannée des millions de tonnes de dioxyde decarbone, le CO2. Ce gaz, rejeté par l’industrieet les véhicules à moteur, est une cause ma-  jeure du réchauement de la planète. Pourprotéger ces orêts, le principe de créditscarbone a été adopté sous les auspices desNations unies an de valoriser leur capacitéà stocker ce carbone. Les pays protégeantleurs orêts ont la possibilité de recevoir descrédits carbone qu’ils peuvent vendre à desindustriels gros pollueurs an de réduire leursquotas d’émission de CO2. Le continent ari-cain peut tirer bénéce de ce processus dans

la mesure où il ne pollue que très peu et dis-pose, dans le seul bassin du Congo, du second“poumon vert” de la planète après l’Amazo-nie. Les pays de la région ont d’ailleurs déjàcommencé à agir pour valoriser ce potentiel.

Cet ouvrage décrit en détail le mécanismecomplexe du crédit carbone et les gains im-portants qu’il peut procurer au continent ari-cain. Son ambition est avant tout d’éclaircirun débat très technique et très complexe,resté jusqu’à présent essentiellement entreles mains des experts et des politiques.

EN FINIR AVEC LES NUISIBLESPar B. James, C . Atcha-Ahowé, I. Godonou, H.Baimey, G. Goergen, R. Sikirou et M. TokoIITA, 2011, 112 p.ISBN 978-978-50004-4-3CTA n° 1633

20 unités de créditCe guide, ruit d’une collaboration entreInstitut international d’agriculture tropicale(IITA), basé au Nigeria, et l’Institut national

de recherches agricoles du Bénin (INRAB),s’articule autour d’une trentaine de chesdocumentaires sur les nuisibles. Ces chespermettent de les identier, d’en connaître labiologie, les ravages qu’ils provoquent sur lesproductions maraîchères et leur méthode dedispersion ou de propagation. Cette présen-tation détaillée est accompagnée de photosdestinées à aciliter leur identication et celledes dégâts qu’ils provoquent. Elle est précé-

dée de chapitres consacrés à la présentationdes agrosystèmes des légumes, aux tech-niques de diagnostic au champ et de collectede spécimens de nuisibles. La dernière par-tie de l’ouvrage s’intéresse aux diérentesoptions existantes de gestion intégrée desnuisibles aux diérents stades de la culture,depuis la préparation du sol et le choix dessemences jusqu’à la maturité. Principale-ment destiné aux praticiens de terrain et auxagents de vulgarisation, ce guide devrait éga-lement être utile aux techniciens, étudiantset chercheurs.Gestion intégrée des nuisibles en produc-

tion maraîchère : guide pour les agents devulgarisation en Arique de l’Ouest. 

«L’art de greffer »Auteur : Charles BALTETPrix : 19 eurosEditeur : Jeanne LAFFITTEISBN : 273480056X

http://www.greer.net/orum/viewtopic.php?t=12

Un classique, vu que l’édition originale estdatée de 1892. Tout d’abord le style : commetous les livres d’époque, c’est écrit avec unetelle plume qu’on le lit comme un roman.Illustrées par des croquis de qualité, les mé-thodes de greage sont expliquées, en allantbien plus loin que les méthodes de greageles plus courantes.Ensuite, chaque arbre, arbuste a son proprechapitre : quels sont les porte-gree, quelssont les méthodes de greage adaptées etleur époque, et de nombreuses observations.

Titre «L’AGROFORESTERIE : Desarbres et des champs»Emmanuel TorquebiauBiologie, écologie, agronomieENVIRONNEMENT, NATURE, ÉCOLOGIE MONDERURAL, AGRICULTURE AFRIQUE NOIREISBN : 978-2-296-03434-1 (juin 2007, 154pages) Prix éditeur : 13, 30 Euros

Derrière le terme d’agrooresterie se cachel’une des innovations majeures de l’agrono-mie contemporaine. Alors que le paradigmeproductiviste de l’agriculture et de la oreste-rie prétend qu’il aut simplier et uniormiserpour obtenir des rendements maximums,

l’agrooresterie ait le pari de la complexitéet du mélange. En intégrant arbres, planteset animaux dans une logique d’agro-écosys-tème, l’agrooresterie se place en position deorce pour répondre aux critères du dévelop-pement durable.

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Hommage à Ndiogou FALL,ancien président du ROPPA

 Après les hommages de la communauté régionale et in-ternationale, les proches, ceux qui ont partagé le combat de ce chantre de l’agriculture amiliale témoignent, enrappelant son parcours de son Risso natal aux sphèresinternationales. En publiant ce témoignage, l’équipe

d’AGRIDAPE souhaite aussi témoigner de son respect  pour ce pilier de la cause paysanne en Arique.

Ndiogou FALL est né un jour de l’année 1955, auSénégal, dans une petite bourgade du Cayor dé-nommée RISSO FALL à environ deux kilomètresde Mékhé (Région de Thiès). Son départ versle Paradis Eternel auquel le Seigneur très Hautl’a rappelé le jeudi 5 mai 2011 a aecté tout lemouvement paysan aricain et ses partenairesqui œuvrent pour la promotion durable de l’ex-ploitation amiliale agricole tant il a consacrél’essentiel de sa vie à cette noble cause. Dès

son jeune âge, il a intégré l’école coranique deson village, ensuite l’école rançaise de Koul àl’âge de sept ans où il a terminé son cycle pri-maire. Devant les dicultés d’études en milieurural, il s’inscrit à des cours par correspondancequi lui ont permis d’atteindre le niveau d’étudesdu cycle secondaire de l’enseignement.

A 17 ans, il est engagé comme gérant de ma-gasin d’arachide à Sakal puis à Keur Madiabel.Très vite, il comprit que ce travail n’était pas aitpour lui. En tant que ls de paysan, il décida dese consacrer au développement de son villagequi manquait de tout (école, eau, électricité,route) à travers l’Association pour la Rénovation

de Risso (ARR) pour laquelle il avait ortementcontribué à la création. Devenu che de son ex-ploitation amiliale agricole, Ndiogou FALL et saamille cultivaient l’arachide, le mil, le niébé du-rant la saison des pluies et les légumes locauxdurant la saison sèche. L’exploitation amilialeconduisait également un élevage composé debovins, de petits ruminants et de la volaille.C’est donc par le travail de son exploitation qu’ilpuisait ses convictions pour la déense et la pro-motion des exploitations amiliales agricoles.Son engagement au service des exploitationsamiliales agricoles et des petits producteurs,part de son village pour s’ouvrir à un réseauplus grand matérialisé par l’adhésion de l’ARR

devenue Association des Jeunes de Risso (AJR)en 1983 à la FONGS-Action Paysanne (Fédéra-tion des Organisations Non-Gouvernementalesdu Sénégal).

En 1985, il a été un des artisans de la nais-sance de l’UGPM (Union des Groupements

Paysans de Mékhé) qui a scellé l’union de tousles groupements et associations oeuvrant pourle bien-être des ruraux de la zone de Mékhé.Ndiogou FALL en sera le Secrétaire Général  jusqu’en 1988. A partir de 1989 et jusqu’endécembre 2007, Ndiougou FALL a été un desleaders qui ont açonné l’identité et la orce dumouvement paysan autonome du Sénégal. Ausein de la FONGS, il exercera successivementles onctions de Secrétaire Adjoint en charge

de la Formation (1988-1990), de Secrétaire encharge de la ormation (1990-1994), de Secré-taire Général (1994-1998) puis de Présidentde (2001 à 2007). Durant les 18 années pas-sées à la FONGS, Ndiogou FALL a animé entreautres initiatives, la construction d’un systèmede ormation endogène et innovante des lea-ders paysans matérialisé par le Programmed’Echanges de Formation et d’Appui (PEFA) d’oùsont issus la quasi- totalité des leaders actuelsdu mouvement paysan sénégalais.

Ndiogou FALL, a également joué un rôle privilé-gié dans la ondation du CNCR (Conseil Nationalde Concertation et de Coopération des Ruraux),

de l’ASPRODEB (Association Sénégalaise pour laPromotion du Développement à la Base) et duROPPA (Réseau des Organisations Paysanneset de Producteurs Agricoles de l’Arique del’Ouest).Son dynamisme, son engagement, sesqualités humaines, intellectuelles et morales luiont valu, en 2000, d’être élu unanimement Pré-sident du ROPPA. Dix ans durant, il a su mobili-ser les leaders paysans de l’Arique de l’Ouestpour aire reconnaître le statut et la priorité àdonner aux exploitations amiliales agricolesdans le développement agricole et rural de lasous-région.

Il a été un des artisans de la collaboration entre

les OP et les organismes d’intégration régio-nale, notamment l’UEMOA et la CEDEAO. C’estaussi en tant que Président du ROPPA qu’il aœuvré à une unité plus orte et une solidaritéplus active de tous les réseaux d’organisationspaysannes et de producteurs agricoles du conti-nent aricain. Ce travail remarquable a abouti

à la création de la PAFFO (Plateorme Pan-Aricaine des Organisations Paysannes et deProducteurs Agricoles). Ce travail a égalementporté la voix paysanne aricaine à l’échelle dumonde.

Depuis 2008, Ndiogou FALL devenu Présidentde l’ASPRODEB a poussé les organisations pay-sannes sénégalaises dans la voie ardue de laproessionnalisation et de la maîtrise écono-mique à travers des partenariats gagnant-ga-

gnant avec les autres acteurs du secteur privénational.

Sa douce et rassurante voix, son érudition, sonsens du dialogue du partage et de l’ouverture,sa grande diplomatie, son ancrage dans la tra-dition et la culture cayorienne (son terroir d’ori-gine) et aricaine, sa probité morale, ses posi-tions hardies pour la déense du mouvementpaysan autonome et son sourire constant ontété les traits de caractère qu’unanimement lesmessages de condoléances reçus ont souligné.Il restera dans nos cœurs et dans nos espritscomme une source intarissable d’engagementet de motivation au service d’une agriculture

durable basée sur la promotion des exploita-tions amiliales à laquelle il aura consacré touteson énergie et tout son temps.

Paix à ton âme Monsieur le Président.

Les Administrateurs de la FONGS du CNCR etde l’ASPRODEB

 Animateur paysan à l’Union des groupementsde Mékhé (région de Thiés), Samba Mbaye est un ami et rère de eu Ndiogou Fall rappelé àDieu le 5 mai dernier. Natis du même villageRisso, ce sont des amis d’enance qui ont par-tagé le même combat : celui de la reconnais-

 sance des exploitations amiliales.

L’animateur paysan Samba Mbaye a indiquéque l’apport de eu Ndiogou Fall dans le déve-loppement du monde rural est sans communemesure. Car, «il aisait partie, des leaders pay-sans ancrés dans leur terroir. Ndiogou Fall a étéun grand déenseur de l’exploitation amiliale.Il disait que le développement du monde ruralne peut être réussi dans nos pays en voie dedéveloppement que si on assiste de açon e-ciente les exploitations amiliales». D’une voixempreinte d’émotion, Samba Mbaye a soulignéqu’il a perdu un grand ami et condent. Le vil-

lageois de Risso et environ pleurent toujours unrégulateur social hors pair. Alors que le monderural national et international est toujours sousle choc du décès de cet expert généreux.

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Qu’est ce que le G20 Agri-cole ?C’est une émanation du G20, en ré-ponse à la crise alimentaire mondiale.Aujourd’hui, avec l’impact de la crisealimentaire de 2008, 925 millions d’in-dividus ont aim dans le monde selonla FAO. Le G20 agricole réunit donc lesministres de l’agriculture des 19 Etats etde l’Union Européenne qui constituentce orum économique des pays les pluspuissants (G8) auxquels se sont ad- joints 11 pays dit émergents. Les pays

membre du G20 représentent les deuxtiers de la population et du commerceau plan mondial, ainsi que plus de 90 %du PIB mondial. Le G20 accueille éga-lement le FMI et la Banque Mondiale.Le G20 vise à avoriser la concertationinternationale à travers un dialogueélargi à des puissances montantes. Pa-radoxalement, ce sont les pays émer-gents qui s’opposent à toute régulationet mécanisme de transparence desmarchés agricoles !

De la légitimité du G20 ?S’il rassemble des puissances représen-tant une part importante du PIB mon-dial, le G20 s’est auto institué commereprésentant économique légitime dumonde. Pourtant des régions entièresdu monde en sont écartées, essentiel-lement d’ailleurs les plus vulnérablesaux crises alimentaires : l’Arique enest largement absente (à l’exceptionde l’Arique du Sud), de même que leProche et Moyen-Orient, l’Asie centrale,une bonne partie de l’Asie du sud-est

et l’Amérique latine. Au bas mot, untiers de la population mondiale est ab-sente. S’il représente quelque chose, leG20 représente un certain monde, ce-lui des investisseurs et actionnaires dumarché agricole mondial ! Une assem-blée de riches qui daigne parler pourles plus pauvres !!!

Il aut rajouter que le G20 n’est pas uneémanation de l’ONU. Mais, à sa dé-charge, jusqu’à présent, l’organisationdes Nations Unies pour l’alimentationet l’agriculture (FAO) peine à aire des

propositions acceptables pour unerévision proonde du système macro-économique mondial qui permettrait laconrontation équilibrée de l’ore et dela demande sans nuire à l’économie demarché.

Quelle stratégie pourl’Arique au G20 Agricole ?Pour aire entendre sa voix, l’Ariques’est organisée avec l’appui du Club duSahel et de l'Arique de l'Ouest (CSAO)et de l'Organisation pour la Coopéra-tion et le Développement économique(OCDE). Une cinquantaine de pays etorganismes aricains ont proposé, la se-maine du 15 juin, en vue de la réuniondes ministres de l'Agriculture du G20,leurs propres pistes pour lutter contrela volatilité des prix agricoles et ali-mentaires. La délégation a insisté sur lemanque d'inrastructures de transportet de stockage en Arique et sur lesdicultés d'accès au crédit des produc-teurs, qui les empêchent de contrer lesvariations des prix. Elle recommande de

créer des stocks alimentaires d'urgencede petite taille et ortement connectés,pour agir à l'échelon régional en casde pénurie." Les participants ont insistésur la nécessité de destiner prioritaire-ment les productions aux marchés lo-caux et régionaux avant de considérerles exportations hors du continent. "Ilaut que nous assions du chocolat avecnotre cacao et du tissu avec notre co-ton pour éviter de subir en permanencela volatilité des prix à l'importation", adéclaré Djibo Bagna, représentant desproducteurs ouest-aricains (ROPPA).

L'ensemble de ces recommandations aété transmis aux ministres de l'Agricul-ture des pays du G20, parmi lesquelsne gure qu'un seul Aricain, le repré-sentant de l'Arique du Sud.

Quels résultats du G20agricole ?LeG20 Agricole a conclu un accord pourlutter contre la volatilité des prix agri-coles. Les ministres ont ainsi décidéd'augmenter la production agricole

mondiale à améliorer la producti-vité, selon la déclaration nale. Sur latransparence des stocks agricoles, dontl'Inde et la Chine considèrent que cesinormations sont stratégiques, maisle G20 va mettre en place un systèmed'inormation sur les marchés, baptisé

AMIS sans touteois prévoir de mesurecoercitive. Parmi les avancées, le mi-nistre rançais de l ’agriculture insiste surle "Forum de réaction rapide", consti-tué de hauts responsables du G20 et destiné à "agir rapidement afn de prévenir ou d'atténuer les crises mon-diales des prix alimentaires" . Véritable"Conseil de sécurité agricole", il doit enprincipe éviter que ne se renouvelleune fambée des prix.

La France avait proposé un plan d'ac-tion, ondé sur cinq "piliers"  : réinves-tir dans l'agriculture mondiale pour"produire plus et mieux"  ; accroître latransparence des marchés ; améliorerla coordination internationale pour pré-venir et gérer les crises ; développerdes outils de gestion du risque lié à lavolatilité des prix agricoles ; réguler lesmarchés de dérivés de matières pre-mières agricoles.

Les organisations non gouvernemen-tales ont réservé un accueil mitigéparticulièrement au chapitre de l'accordaisant réérence aux agro carburants(éthanol et biodiesel). Le g20 agri-

cole semble mettre plus l’accent surl’agrobusiness. Oxam s'est dite déçue,reprochant aux membres du G20 agri-cole de ne traiter que "l'impact et lesconséquences de la volatilité des prix   sans s'attaquer aux causes de cettedernière".

Synthèse de lectureAGRIDAPE

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Comprendre le G20 agricole

Après la crise alimentaire de 2008 et la pénurie annoncée de 2011, le G20 a conviéles ministres de l’agriculture de ces pays, à un G20 agricole sous la présidence dela France, les 22 et 23 juin 2011 à Paris. Quelques questions essentielles semblentimportantes à clarier :

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A cause des eets combinés de l'expan-sion des terres agricoles, des exploita-tions orestières incontrôlées, d' »unaménagement des territoires ine-caces, et de la multiplication des établis-sements humains, chaque jour, quelque

350 km2 de couverture orestière sontdétruits à travers le monde.

Au regard de la gravité de l'agressioncontre les orêts, l'ONU a déclaré 2011,année internationale des orêts. Parcette proclamation, elle souhaite rappe-ler au monde entier que les orêts sontune partie intégrante du développe-ment mondial durable : les activités éco-nomiques relatives aux orêts ont uneincidence sur l'existence de 1,6 milliardde personnes au plan mondial, appor-tent des bienaits socioculturels, serventde ondement aux savoirs autochtoneset, en tant qu'écosystèmes, jouent unrôle primordial en matière d'atténuationdes répercussions des changements cli-matiques et de protection de la biodi-versité.

Pour relever le dé de la communica-tion, la ondation GoodPlanet s'est as-sociée aux Nations Unies pour relayercet événement international grâce à desactions de sensibilisation, d'inormationet d'éducation en France et à l'étranger.

D'ailleurs, le WWF a lancé la campagne«orêts vivantes» avec pour objecti :zéro déorestation nette en 2020.

Directeur du Secrétariat du Forum desNations Unies sur les orêts, PekkaPatosaari a indiqué que «c'est une in-vitation permanente à la communautémondiale à s'entendre et à coopéreravec les gouvernements, les organisa-tions internationales et la société civile,an de veiller à ce que nos orêts soientgérées durablement dans l'intérêt desgénérations présentes et utures».

Par ailleurs, l'Année internationale dela orêt s'emploie à aire œuvre de sen-sibilisation et à renorcer les initiativesvisant à gérer, conserver et développertous les types de orêts, y compris les

arbres hors orêts. Et la mise en œuvrede l'Année internationale de la orêtsera, soutient M. Patosaari, «une ex-cellente occasion de renorcer notrecollaboration avec des organisationstravaillant sur les problèmes du secteurorestier au sein du système des NationsUnies, notamment la FAO et d'autres

partenaires internationaux, régionaux etnationaux».

2011, Année internationale des orêts

Cette importante rencontre qui s’est tenuedu 10 au 17 Juin 2011, à Dakar, au Séné-gal, sous l’égide de l’Initiative de la Grande

Muraille Verte, de l’Institut de la Terre del’Université de Columbia, de la FAO, duCILSS, de l’Observatoire du Sahara et duSahel, et de beaucoup d’autres organisa-tions sous-régionales ou internationales,a réuni des décideurs, des praticiens etdes spécialistes en développement de lazone Saharo-Sahélienne pour elle avaitpour objectis : (1) d’échanger et discutersur les leçons et expériences des princi-paux programmes de développement desécosystèmes et gestion des risques clima-tiques, (2) développer des synergies pourune gestion concertée des connaissancesen gestion durable des terres et desrisques climatiques, (3) développer desprogrammes pour une action collective in-tégrant les trois conventions (conventionsur la diversité biologique, convention delutte contre la désertication et conven-tion sur les changements climatiques)comme contribution à la mise en œuvredes programmes de la Grande MurailleVerte.

Plusieurs présentations en plénière et enateliers thématiques ont été organisées.Elles ont permis de aire le point sur les

avancées scientiques actuelles pourune meilleure compréhension des dy-namiques climatiques et de partager les

inormations. Elles ont également oertune plateorme pour montrer la diversitéet la richesse des pratiques et expériences

locales en matière de gestion durable desterres et d’adaptation aux changements età la variabilité climatiques. L’identicationdes stratégies et mécanismes à mettre enplace pour une meilleure prise en comptede ces pratiques locales dans les poli-tiques nationales et régionales a occupéune place de choix dans les débats.

D’autres axes stratégiques importants ontégalement alimenté les discussions. Ils‘agit entre autres ; de la nécessité d’iden-tier les lacunes dans le domaine de lacollaboration en matière de recherche et

de développement des capacités ace aux

dés scientiques et techniques en ges-tion durable des terres ; de l’importancede ormuler et de mettre en œuvre une

stratégie de partenariat interinstitution-nelle pour la prise en charge collective etcoordonnée uture de ces dés.

Il aut rappeler enn que cette premièresemaine Aricaine des Terres Arides estune contribution à l’Année internationaledes orêts (2011) et à la décennie desNations Unies pour les Déserts et la Luttecontre la Désertication.

[email protected]@[email protected]

Suivi pour vous

Première Semaine Aricaine des Terres AridesVers une vision globale et un partenariat sur la Gestion des Terres et la Gestion des RisquesClimatiques pour l’Initiative du Sahara et du Sahel

   ©  :   P  o   i  n   t   F  o  c  a   l   T  a   h  o  u  a ,   N   i  g  e  r

Terre aride

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La capitale du Congo, Brazzaville a abritédu 29 mai au 3 juin 2011, le Sommetdes ches d’Etat et de Gouvernement surles trois Bassins orestiers tropicaux dumonde. En eet, la gestion durable desorêts, la conservation de la biodiversitéet le changement climatique occupentune place prépondérante dans le dé-bat international, avec l’émergence del’économie verte et le développementde la diplomatie environnementale.

Le rôle écologique des bassins orestiersde l’Amazonie, du Congo et du Bornéo-Mékong est universellement reconnu.Ces bassins constituent 80% des orêtstropicales de la planète. Ils abritent lesdeux tiers de la biodiversité terrestreet assurent la subsistance à plus d’unmilliard de personnes. Les orêts consti-tuent un réservoir de ressources biolo-giques et jouent un rôle déterminant

dans la ourniture des biens et servicesenvironnementaux, la régulation et lastabilisation du climat mondial, autantqu’elles participent au développementéconomique et social des pays.

Les pays membres du groupe des 11pays orestiers tropicaux dit F-11, quicomprend le Brésil, le Cameroun, laColombie, le Congo, le Costa Rica, leGabon, l’Indonésie, la Malaisie, la Pa-

pouasie Nouvelle Guinée, le Pérou et laRépublique Démocratique du Congo sontconrontés au dé commun de conci-lier les besoins de leur développementparois destructeurs des écosystèmesà la nécessité de conservation des res-sources biologiques.

Le Sommet a donc pour objecti princi-pal l’établissement d’une coopérationSud-Sud et Nord-Sud en vue d’une ges-

tion durable des écosystèmes orestiersdes bassins du Congo, d’Amazonie et duBornéo-Mékong, pour une plus grandecontribution à la régulation et à la sta-bilisation du climat planétaire, la luttecontre la pauvreté et le développement

économique des pays concernés.Le Sommet des 3 bassins a permis la si-gnature d’un traité de coopération entreles bassins et l’adoption d’une déclara-tion commune sur les orêts tropicales,le climat et le développement durable,dans la perspective des négociationsdu utur accord sur le climat à Durban,en Arique du Sud et des préparatis duSommet de Rio+20, au Brésil.

Suivi pour vous

La gestion durable des orêts, une préoccupation mondiale

Sommet des 3 bassins orestiers

La capitale sénégalaise, Dakar, a abritéles 28- 29 avril 2011, un atelier sous-ré-gional de partage sur le nancement desstratégies locales d’adaptation aux chan-gements climatiques. C’était sous l’égidedu Fonds de Soutien aux Stratégies localesd’Adaptation (FSSA) aux changements

climatiques qui a pour objecti d’améliorerles conditions de vie des communautés debase à travers la réduction de leur vulné-rabilité ace aux changements et la varia-bilité climatiques.

Le FSSA a été conçu comme un pro-gramme de démonstration sur deux ans,bâti sur 3 postulats et/ou dés :

1. démontrer que les organisationspaysannes peuvent assurer le lea-dership dans l’élaboration et la miseen œuvre de projets d’adaptation parune approche qui les responsabilise ;

2. prouver que les stratégies localesd’adaptation portées par les organi-sations paysannes sont viables, e-caces et ecientes ;

3. établir que l’approche multi acteursapporte de la valeur ajoutée pour ladurabilité et la diusion des pratiques(locales) d’adaptation.

Aussi, aut-il préciser que le FSSA est unmécanisme innovant d’appui aux initia-tives novatrices d’adaptation déjà en cours

par l’octroi de ressources nancières etl’accompagnement méthodologique. Ilappuie 11 projets d’adaptation dont 5 auBurkina Faso, 3 au Mali et 3 au Sénégal.Le montage institutionnel du programmeconère un rôle central aux organisationsde producteurs tout en avorisant une ap-proche multi acteurs.

La coordination nationale de FSSA estassurée directement par les plateormespaysannes à savoir, la ConédérationPaysanne du Faso (CPF) pour le BurkinaFaso, la Coordination Nationale des Orga-

nisations de Producteurs (CNOP) pour leMali et la Fédération des ONG du Séné-gal (FONGS) pour le Sénégal. Un ComitéNational de Pilotage (CNP) composé depersonnes issues de diérentes structures(la recherche, les ONG, les Ministères

Techniques, etc.) est également mis enplace dans chaque pays pour appuyer lesplateormes.

Un processus participati de capitalisa-tion des expériences a permis de tirerles leçons. Les résultats majeurs portentsur le renorcement du leadership pay-san en matière d’élaboration et de miseen œuvre de stratégies d’adaptation auxchangements climatiques, l’améliora-tion des mécanismes de partenariat et

de collaboration et la consolidation desexpériences d’adaptation à travers desincidences sur les conditions de vie, surl’environnement et le renorcement descapacités.

Financement des stratégies locales d’adaptation aux changements climatiques

Leçons apprises de la mise en œuvre du FSSA

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Suivi pour vous

Lu pour vous

L’Ong Greenpeace a organisé, le mercredi

29 juin 2011 à Dakar, Sénégal, une coné-rence-débat sur la thématique : «vers despêches durables et équitables en Ariquede l’Ouest». La volonté de Greenpeace estd’exhorter les gouvernements ouest-ari-cains à promouvoir une gestion durable etéquitable des ressources halieutiques.

Car, selon la FAO, la situation des stocks depoisson dans les océans est tragique. 53%des stocks mondiaux de poissons sont ex-ploités à leur maximum, 32% surexploitésou épuisés et seulement 15% sont modé-rément utilisés ou sous-exploités. La pêchedestructive, les prises accidentelles ou ac-

cessoires et la pêche illicite, non déclaréeet non rapportée sont les maux qui aec-

tent les océans. A cet eet, tous les inter-

venants au cours des débats ont prédit unegrave pénurie de poisson à l’horizon 2030.

Le chargé de Campagne Océans de Green-peace, Raoul Monsembula a indiqué quel’Union Européenne doit garantir un ac-cord de partenariat de pêche équitableet durable. «Les pêcheurs européens nepeuvent pas tout simplement transposerle problème vers une autre région, en par-ticulier des régions côtières de l’Arique oùla plupart de nos apports en protéines ani-males proviennent de la mer».

Sa collègue, Oumy Sène Diou a invité les

gouvernements à assurer une pêche du-rable. «Ils doivent prendre leurs respon-

sabilités an de générer des ressources et

des moyens de subsistance durables pourleurs citoyens. Par conséquent, ils doivents’attaquer à la surcapacité, à la pêche des-tructrice et à la destruction de l’écosys-tème, de même promouvoir le contrôle etla surveillance».

Pour rappel, grâce à Greenpeace, six pê-cheurs du Cap Vert, du Sénégal et de laMauritanie ont eectué au mois d’avrildernier, un voyage en Europe. Ils ont ren-contré des ministres, des parlementaires,la société civile, les médiats et les pê-cheurs locaux dans huit pays européenspour sensibiliser sur les pratiques destruc-

trices des fottes étrangères.

Greenpeace en campagne pour des pêches durables etéquitables en Arique de l’Ouest

«La Situation des orêts du monde» estun rapport publié par le FAO tous les deuxans. Il présente des inormations actuali-sées sur les principaux thèmes touchantles orêts du monde. Pour rappel, l’édi-tion de 2009 s’est penchée sur le thème«Société, orêts et oresterie: s’adapterpour l’avenir», en se plaçant dans la pers-pective de la «demande» pour présenterles tendances et les thèmes dans le sec-teur des orêts.

L’édition 2011 adopte une approche plusglobaliste des multiples açons dont les

orêts soutiennent les moyens d’exis-tence des populations, sous le thème«Changer les voies, changer les vies: lesorêts, des voies multiples vers le dé-veloppement durable». Pour étudier ce

thème, le rapport s’est intéressé à troissujets phares :

• Les industries orestières durables,les changements climatiques et lesmoyens d’existence locaux ;

• L’examen de leur capacité poten-tielle de stimuler le développementà tous les niveaux ;

• La présentation des dernières ana-lyses régionales tirées du rapportintitulé Évaluation des ressourcesorestières mondiales 2010.

A travers les diérents chapitres, le rap-port renseigne sur les richesses oertespar les orêts et les conditions pour en jouir durablement. Il s’agit de :

1- gérer et préserver les orêts dans lecontexte des changements clima-tiques ;

2- tirer parti de la connaissance locale dela valeur monétaire et non monétairedes orêts.

Le document indique qu’i l n’existe pas demanière unique d’emprunter ces voies ;parois, leurs buts et leurs approches secroisent, parois leur trajectoire est soli-taire. Même s’il est clair que dans tousles cas, les orêts sont une ressource in-susamment appréciée et sous évaluéequi pourrait stimuler la génération de re-venus et le développement durable.

Faire des orê ts de multiples voies vers ledéveloppement durable

Rapport FAO 2011

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Dans son rapport publié en juin 2011,Oxam a lancé un appel en aveur d’une

  justice alimentaire dans un monde auxressources limitées. Le rapport est ar-ticulé autour de 3 dés. Le premier estune production durable qui nécessite unemutation du système alimentaire. «D’icià 2050 la planète comptera 9 milliardsd’individus et la demande alimentaire vaaugmenter de 70%. Il est essentiel de ré-pondre à cette demande, malgré l’amenui-sement des rendements, la raréaction desressources en eau et la concurrence crois-sante sur les terres. L’agriculture doit rapi-dement s’adapter à un climat changeant etréduire son empreinte carbone».

De plus, le système alimentaire mondialne onctionne que pour une minorité. Illaisse les milliards de consommateurs dansune situation d’impuissance et d’ignorancequant à ce que nous achetons et man-geons. La majorité des petits producteursalimentaires se retrouvent désœuvrés etincapables d’exploiter leur potentiel pro-ducti», soutient le rapport.

L’égalité est le deuxième dé à releverpour cultiver un meilleur avenir. Au-delàdu discours, il s’agit de corriger les inégali-tés révoltantes qui gangrènent le système

alimentaire, du champ jusqu’à notre as-siette. Produisant plus de denrées alimen-taires que nécessaire, les pays riches, en

gaspillent une grande partie. Alors quedans le monde en développement, près

d’un milliard de personnes sourent de laaim.

Le développement du potentiel des pe-tites exploitations (constituant l’épine dor-sale du système alimentaire) représentela meilleure opportunité pour accroître laproduction alimentaire, dynamiser la sécu-rité alimentaire et réduire la vulnérabilité.Pourtant, hommes et emmes conondus,sont régulièrement privés des ressourcesdont ils ont besoin pour prospérer: terre,eau, technologie, investissements et cré-dits, notamment.

Le troisième dé reste la résilience, car,révèle le texte, le système alimentaire estragile. Les fuctuations du cours du pétroleont un impact sur les prix des denrées ali-mentaires par l’entremise des engrais etdes coûts de transport. Les phénomènesmétéorologiques perturbent l’approvision-nement. Les capitaux spéculatis aussentles marchés. Le pire est sans doute lerôle des États dans le déclenchement descrises du prix des denrées alimentaires,plutôt que dans leur prévention.

A cela s’ajoutent les politiques d’intérêtspersonnels étriqués et une concurrencedéloyale avec les programmes d’agrocarburant basés sur les céréales et lesinterdictions d’exportation. Ces politiques

rendent encore plus critique une situationqui était déjà mauvaise. «Nous devons

énormément renorcer notre capacité àgérer collectivement les risques, ainsi quenotre résilience ace aux chocs et à la vo-latilité. Hélas, les institutions requises pourprotéger les plus vulnérables sont souventinadaptées ou ont totalement déaut»,analyse Oxam.

Le rapport «Cultiver un avenir meilleur»soutient une nouvelle campagne qui véhi-cule un message simple : un autre avenirest possible, et nous pouvons le construireensemble.

Pour en savoir plus et télécharger le rapport : http://www.oxam.org/r/cultivons/reports/cultiver-un-avenir-meilleur

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Lu pour vous

Oxam : cultiver un avenir meilleur pour une justice alimentaire

Des outils d’évaluation de la gouvernance en matière de gestion durabledes orêts et d’atténuation du changement climatique

La FAO, la Banque mondiale, le programmeUN-REDD et Chatham House ont présentédeux outils d’évaluation de la gouvernance

en matière de gestion durable des orêtset d’atténuation du changement clima-tique, en mai 2011. Leur conviction est lasuivante : la lutte contre le changement cli-matique passe par la bonne gouvernancedes ressources orestières mondiales.

Le cadre pour l’évaluation et la surveillancede la gouvernance des orêts ore auxpays une liste de contrôle détaillée pouridentier et aronter les problèmes enmatière de gouvernance des ressourcesorestières. Il leur permet aussi de gérerde manière convenable les eorts visant àla réduction des émissions de gaz à eetde serre dues à la déorestation et à la dé-gradation des orêts.

Le cadre d’évaluation et de surveillance dela gouvernance des orêts qui est élaboré

par la FAO et le Programme de gestion desorêts de la Banque mondiale (PROFOR),se résume à trois chapitres ou «piliers»

essentiels de la gouvernance des orêts :1. cadres politique, juridique, institution-

nel et de régulation;

2. processus de planication et de prisede décision;

3. application, exécution par voie légaleet respect des règles.

En ce qui concerne les perormances, elless’établissent en onction de six critères:responsabilité, ecacité, ecience, équi-té, participation et transparence.

Le Programme UN-REDD et Chatham

House ont présenté une approche métho-dologique de la divulgation d’inormationsrelatives aux questions de gouvernanceayant trait à la Réduction des émissionsdues à la déorestation et à la dégrada-

tion des orêts (REDD+). Ce cadre ore desconseils aux pays qui veulent à la ois s’as-surer et montrer que les activités relatives

à REDD+ sont eectivement appliquéeset les garanties de gouvernance prises encompte.

Des projets pilotes basés sur les deux ap-proches sont prévus en vue de les tester etde les étoer.

Pour en savoir plus : http://www.ao.org/news/story/r/item/74825/icode/

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Une expo itinérante sur les orêts tropicales

Comment concilier exploitation etpréservation des orêts tropicaleshumides ? Une réponse à cette ques-tion à travers l’exposition itinérantesur les orêts tropicales humides auPalais de la découverte. Lancée le 23 juin 2011, l’exposition nomade inti-tulée : « Forêts tropicales humides,avenir de la planète » va se baladerà travers quatre continents jusqu’àla n de l’année. Itinéraire d’uneexpo qui ait découvrir au grand pu-blic le rôle essentiel des orêts tro-picales humides d’Amérique latine,

d’Arique et d’Asie.

L’exposition est réalisée par le CIRADet l’IRD avec le soutien de l’Institutrançais et du ministère rançais desAaires étrangères et européennes.Son objecti consiste à sensibiliser,

inormer et interroger, les publics duNord comme du Sud, sur les modesde gestion durable des orêts tropi-cales humides.

En outre, une occasion est oerteaux populations de ces quatre conti-nents pour découvrir des insectes,des plantes et graines des sous-boistropicaux ainsi que des objets utili-sés par les populations de ces orêtspour chasser et se nourrir. Les pan-neaux didactiques et documentairesaudiovisuels permettront au public

de mieux comprendre les enjeuxenvironnementaux, économiques etsociaux de ces écosystèmes essen-tiels à notre planète.

Après la République du Congo, à l’oc-casion du Sommet des trois bassins

orestiers tropicaux qui s’est tenu àBrazzaville du 29 mai au 3 juin 2011,l’exposition itinérante s’apprête àaire une pause de trois mois au Pa-lais de la découverte, à Paris : du 28 juin au 25 septembre 2011. Rendez-vous le 29 juin pour l’inauguration.

Par ailleurs, les prochaines escalesdéjà au programme sont le Came-roun, la République centraricaine,la Chine, la Tunisie, le Chili, l’Arabiesaoudite, le Maroc, le Sénégal, leChili, le Pérou, la Bolivie, Cuba, la

Malaisie et le Brésil.Pour en savoir plus : http://forets2011.cirad.fr/les_actualites/une_expo_sur_les_forets_ tropicales_humides_au_palais_de_la_de-couverte 

AGENDA

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Chers amis,

Depuis plus de 8 ans, grâce au programme de promotion d’une agriculture durable AGRIDAPE, 8 volumes de4 magazines thématiques (soit au total 32 numéros) ont été publiés et diusés à plus de 5000 lecteurs parmagazine, répartis dans 55 pays.

Les enquêtes et les évaluations d’impacts successives auprès des lecteurs, des partenaires et des institutionspairs, conorte la rédaction d’AGRIDAPE dans l’utilité du produit pour la valorisation des expériences locales et lacogénération de connaissances agro-écologiques basées sur les pratiques et les savoirs aires paysans.

Pourtant, la durabilité de la production du magazine reste un dé permanent. C’est pourquoi, nous sollicitonsla participation de nos lecteurs à cette enquête prospective an de collecter vos avis, et idées sur l’avenir dumagazine AGRIDAPE.

Merci de nous accorder 5 minutes pour répondre à ces questions ! (Pour répondre merci de cocher dans lescages)

1. Depuis quand êtes-vous lecteur (lectrice) d’AGRIDAPE ?

8 ans Plus de 4 ans Moins de 4 ans

2. Recevez-vous régulièrement les 4 numéros par an ?

Oui Non

3. Avec combien de personnes partagez-vous vos exemplaires du magazine ?

1-3 4-6 7-10 Plus de 1

4. Quelle est la plus grande utilité de ce magazine, veuillez classer de 1 à 3 les 3 plus grandes utilités, 1 étantla première priorité?

 � Meilleure connaissance de l’approche AGRIDAPE (Agriculture durable plus respectueux de l’environnement)� Inormations précises sur des thématiques spéciques� Découverte d’une gamme d’outils

 � Réfexion critique sur la problématique de l’agriculture � Acquisition de nouvelles pratiques � Autres, (à précisez)……………………………………………………………........................................................………………………

5. Avez-vous accès à d’autres sourcesd’inormation semblable à AGRIDAPE ?

OUI NON

A l’avenir, qu’aimeriez vous qu’on change dans le magazine ? S’agit-il de nouvelles rubriques ou de la présentationdu magazine ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Quelle serait pour vous la version la plus accessible pour recevoir ce magazine ?

Copie Dure Version Electronique

6. Seriez-vous prêt à donner une contrepartie pour avoir accès à AGRIDAPE ?

OUI NON

7. Si oui, comment ?

 � Abonnement individuel payant (précisez un montant)� Abonnement Institutionnel payant (Précisez un montant)

 � Recherche de sponsors pour des abonnements � Achat d’espaces annonces � Plus de contributions à travers des articles, � Autres, (à précisez)

Si non pourquoi ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….....………Quelles sont vos idées, vos suggestions pour assurer la durabilité du magazine ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Merci de votre collaboration

Si oui, lesquelles ?

…………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………........................…

Questionnaireprospectif

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Pourquoi une ormation en capitalisation ?La mobilisation des connaissances constitue un levier essentielpour l’amélioration de la pertinence et de la perormance des ac-tions de développement. De nombreuses expériences et innova-tions sont conduites dans le monde et particulièrement en Ariquemais restent cloisonnées, peu visibles et aiblement valorisées.

Cette ormation vise à outiller les acteurs du développement ran-cophone pour

 y Comprendre le concept et l’enjeu de la capitalisation ;

 y Planier, aciliter et mettre en œuvre un processus de capi-talisation d’expérience ;

 y Elaborer une stratégie de diusion et de partage desconnaissances.

A qui est destinée cette ormation ?Cet atelier de ormation s’adresse aux individus soucieux de ren-orcer leurs capacités et aux organisations de la société civile,des ONG, des organisations communautaires, des institutions pu-bliques ayant l’ambition de mieux valoriser leurs expériences etinnovations dans le cadre de la gestion des connaissances

Comment aire pour y participer ? y Chaque candidat devra envoyer au préalable, le ormulaire

d’inscription rempli au plus tard le 2 septembre 2011.

 y Le nombre de place étant limité à 25 participants, une sé-lection des participants se era sur la base de l’analyse desormulaires.

 y Les rais d’inscription s’élèvent à 1990 euros, comprenant letransert aller-retour de l’aéroport au lieu du séminaire, l’hé-bergement en pension complète durant tout le séminaire,la ormation et la documentation.

y Tous les autres rais (billet d’avion, perdiems, communica-tions, etc.) sont à la charge des participants ou des institu-

tions ayant sponsorisé leur participation.

Quelles sont les principes de ormation ?1. La valorisation et le partage des expériences en s’appuyant sur

le diagnostic des pratiques de capitalisation d’expériences ausein des institutions et organisations des participants.

2. La combinaison de la théorie et de la pratique par une alter-nance de sessions théoriques et pratiques à travers les pré-sentations des ormateurs, des travaux de groupe, des jeuxde rôles et une session pratique de terrain avec les commu-nautés locales.

3. La mise en perspective des enseignements débouchant surl’élaboration par chaque participant d’un plan d’action de sonpropre projet de capitalisation.

Qui contacter ?FRAO/WARF

Tél : (221) 33 865 00 60 - Fax : 221) 33 860 66 89

10075, Sacré Cœur III VDN, CP 13 – Dakar, Sénégal

Email : [email protected]

IED Arique

Tél : (221) 33 867 10 58 – Fax : (221) 33 867 10 59

24, Sacré Cœur III, BP 5579 Dakar-Fann, Sénégal

Email : [email protected]

Qui sont les institutions ormatrices ?La FRAO et l’IED Arique sont deux organisations partenaires, re-connues pour la promotion des approches participatives en Ariquepar la recherche-action, la ormation et le réseautage.

http://www.rao.ino

http://www.iedarique.org

http://www.rao.ino/IMG/jpg/logo.jpg

La capitalisation comme levier du développement : mieux valoriser vosexpériences & innovations

Atelier International de Formation sur la Capitalisation & la Diusion des Expériences

Du 24 au 29 Octobre 2011 à Saly - Sénégal