32
le magazine du Département de l’Aisne N° 175 - Novembre/Décembre 2009 www.aisne.com Goutez - moi ca ! , v

Aisne175

Embed Size (px)

DESCRIPTION

http://www.aisne.com/IMG/pdf/Aisne175.pdf

Citation preview

Page 1: Aisne175

le magazine du Département de l’Aisne

N° 175 - Novembre/Décembre 2009

www.aisne.com

Goutez-moica !,

v

Page 2: Aisne175

2 sommaire

Le magazine du Conseilgénéral de l’AisneN° 175 - 245 000 ex.Novembre/Décembre 2009 rue Paul Doumer02013 Laon Cedex

Directeurs dela publication :Yves DAUDIGNYPhilippe MIGNOT

Responsable communication :Pascale CARTEGNIE

Rédacteur en chef :Bruno WALTER

Rédaction :Bruno WALTERFrançois-Xavier DESSIRIER

Photos :François-Xavier DESSIRIERBruno WALTER

Conception/Pré-presse :Christian JOMARDService communicationConseil général de l’Aisne

Secrétariat :Annie BEAUVILLAIN03 23 24 86 99

Imprimerie :Groupe MORAULT

Distribution : La POSTE/MÉDIAPOST

imprimé surCyclus print,100% recyclé

4/5 actualités■ Des lignes de bus accessibles à tous■ Une assistante sociale chez les gendarmes■ La Prévention routière propose des stages aux seniors

6/7 santé/solidarité■ Un cabinet médical mobile sur les routes de Thiérache■ Découvrir l’accueil familial

8/9 économie■ La Maison des entreprises de Thiérache et de la Serre propose un accompagnement en ressources humaines pour les PME ■ Ils sont jeunes et ils ont créé leur activité dans l’Aisne.

10/11 l’entretien■ Aurélie Trouvé, vice-présidente d’Attac : "un autre monde est indispensable"

12 tribune

13/19 dossier■ L’Aisne, terre de goût

20 tourisme■ Visite en MP3, site internet :ça bouge du côté de Vauclair

21 sport■ Moto : Louis Rossi à l’heure espagnole■ Golf : Perrine Delacour au pôle France

22 le point sur■ Chauffage au bois pour les locaux de la zone du Griffon

23 environnement■ Mise au vert pour étudiants des villes■ Rozoy-sur-Serre : un moulin rénové dans un esprit de développement durable

24 portrait■ Régis Hautière et David François bullent au Familistère de Guise

25/28 culture■ Un circuit à la découverte des musées des métiers■ Danse : Alvin, comme un poisson à Laon

29 c'est tendance■ Studios d’enregistrement : les bons plans

30/31 les rendez-vous

32 l’image■ Gagnez l’agenda 2010 du Conseil général de l’Aisne

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

p. 13-19

p. 10-11 p. 21

Page 3: Aisne175

3 éditorial

Yves DAUDIGNYPrésident du Conseil général de l’Aisne,Sénateur.

Depuis quelques années, le principe de précaution régit notre vie. San-té, alimentation…, tout est réglementé selon ce principe louable, tant qu’il est adapté aux réalités. Ceci dit, il est un domaine, l’emploi, où l’on souhaiterait que la France applique sans réserve ce principe de pré-caution ; la multiplication de plans sociaux que connaît le département aurait pu être, sinon évitée, du moins nettement atténuée.

L’Aisne a en effet connu une année difficile sur le front de l’emploi. En 2009, la Picardie est la région la plus touchée par la destruction d’emplois, après la Lorraine. Face à cela, un double constat. Parfois, les entreprises, qui sont des organismes vivants, disparaissent pour des raisons explicables : chute des commandes, concurrence des pays à faible coût de main d’œuvre... En revanche, il est des morts cynique-ment programmées par des conseils d’administration qui excipent de la crise financière mondiale pour liquider des unités de production à bon compte. Aucune leçon ne semble avoir été tirée par cette économie fi-nancière et mondialisée où seule compte la rétribution à court terme de l’actionnaire. On a vu, dans le département, une multinationale profita-ble fermer deux usines ; l’important pour elle est de “rester mobilisée sur son objectif interne annuel de 6% de marge opérationnelle.” Les femmes et les hommes, dans ce système, ne sont guère qu’une “variable d’ajustement.”

Qu’a fait la France pour réguler ces outrances ? Elle a beaucoup parlé mais n’a, en réalité, rien fait. Comme disait Jean Jaurès, qui aurait eu 150 ans cette année, “n’ayant pas la force d’agir, ils dissertent.” Inversement, le Conseil général de l’Aisne prend toute sa part dans la nécessaire solidarité en direction des victimes de la crise. C’est notre rôle et notre volonté. En effet, et plus que jamais, en ces temps diffici-les, les finances de notre collectivité sont orientées vers ceux qui souf-frent le plus. Mais la crise affecte aussi les finances du Département, déjà fragilisées par les transferts mal compensés par l’Etat. Face à la dégradation de la situation économique, il faudrait renforcer l’échelon départemental ; bien au contraire, la réforme des collectivités voulue par le gouvernement va l’affaiblir. Or seule une action publique locale forte est garante d’une réelle et efficace solidarité.

Pandémie sociale

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Page 4: Aisne175

Aménagement des véhicules et des arrêts, infor-mations spécifiques : d’ici 2015, les lignes réguliè-res du département vont s’adapter aux personnes handicapées

Autocars pour tous

4 actualités Aisne

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Permettre aux handicapés d’utiliser les lignes régulières d’autocar : c’est la volonté du Conseil général de l’Aisne, qui a adopté en février un schéma en ce sens. Ce schéma, à mettre en œuvre d’ici 2015, propose trois objectifs : adapter l’information aux usagers handica-pés, quel que soit leur handicap ; aménager les autocars ; améliorer l’accessibilité aux points d’arrêts. Un gros travail : le réseau compte 114 véhicules qui desservent 4 500 arrêts répartis dans 668 communes !

Depuis le printemps, des nouveaux autocars sont mis en service sur cinq lignes prioritaires. Ils ont été conçus pour faciliter l’accès aux fauteuils roulants, grâce à une rampe amovible ; ces fauteuils peuvent être fixés au sol pour la durée du trajet. Les arrêts sont signalés sur un bandeau lumineux, à l’intérieur du véhicule, et annon-cés, pour les malvoyants. L’ensemble du parc d’autocars

- principalement ceux de la RTA (1) - sera changé petit à petit, à chaque renouvellement de la flotte.

Enfin, chauffeurs et agents seront formés pour amélio-rer l’accueil et répondre au mieux aux demandes des handicapés.

Reste à aménager les points d’arrêts, en concertation avec les mairies, les communautés de communes. Un travail de longue haleine, mais facilité par les nouveaux types d’autocars : les rampes amovibles s’adaptent aux

Les nouveaux autobus sontéquipés pour faciliter

l’accès aux fauteuils roulants.

différents terrains.

(1) La RTA, Régie autonome des transports de l’Aisne, est un éta-blissement public à qui le Conseil général de l’Aisne a délégué l’ex-ploitation des lignes régulières.

Depuis trois ans, les matins de Laurence Druin com-mencent par le même rituel. Lire la “fiche de veille” où sont consignés les appels reçus la nuit précédente par

le centre opérationnel de la gendarmerie, à Laon. Les nuits calmes, on compte 150 à 200 coups de fil. Certains samedis soir, le chiffre peut atteindre les 400. Laurence

n’est pas gendarme. Elle est assistante sociale, agent du Conseil général de l’Aisne. “Le matin, j’épluche la fi-che, et je me concentre sur les affaires où je pense qu’une intervention sociale est indispensable.” Principalement les violences intra-familiales - pour le dire crûment, les femmes battues - et, bien entendu, les affaires où des enfants apparaissent en danger. Les violences conjuga-les représentent près de 80 % de ses interventions.

L’assistante sociale réalise ensuite un travail d’évalua-tion de la situation. “Je téléphone, je me rends dans les foyers, ou, lorsqu’il s’agit de familles déjà suivies par les services du Conseil général, j’oriente vers mes collègues.” Mais quatre cas sur dix sont nouveaux. “Mon poste a permis de détecter des situations dont nous n’avions pas connaissance dans nos services sociaux” souligneLaurence. Ce qui n’est pas surprenant : les violences conjugales touchent l’ensemble des milieux.

Chaque année, l’assistante sociale traite environ 450 dossiers. Son rôle de pivot est particulièrement appré-cié des gendarmes. “Nos interventions, surtout la nuit, mettent en lumière des situations sociales dégradées, explique le lieutenant Martin. Nous sommes là pour ap-porter une réponse pénale ; la présence de Laurence Druin permet aujourd’hui un traitement social.” Auparavant, il manquait un lien entre les deux institutions. La conven-tion entre le Conseil général et la gendarmerie vient d’être renouvelée, assurant la pérennité de ce travail.

www.aisne.comd’infos+

Une assistante sociale chez les gendarmes

Le Conseil général et la Gendarmerie nationale ont renouvelé la convention qui permet à Laurence Druin d’intervenir socialement dans les situations de crise.

Dans son bureau, situé à la gendar-merie de Laon, Laurence reçoit principalementdes victimesde violencesfamiliales.

Page 5: Aisne175

5 actualités

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

6 bénéficiairespotentiels sur 10 ne l’ont pasencore demandé

Peut-être avez-vous droit au RSA ?Le Revenu de solidarité ac-tive est entré en vigueur le 1er juin dernier. Si, pour les anciens allocataires du RMI et des autres allo-cations (API), la transition s’est faite automatique-ment, il n’en est pas de même pour les travailleurs modestes. Le RSA peut, sous condition de ressour-ces et en fonction de la composition du foyer, être attribué à des personnes qui travaillent mais dont les revenus sont en des-sous des plafonds fixés. On estime le montant moyen de l’allocation à 180 E mensuel. Pour l’instant, 30 à 40 % des bénéficiai-res potentiels se sont fait connaître. Cela s’explique par la complexité du sys-tème : un grand nombre de personnes ont droit au RSA mais ne le savent pas. Si vous pensez être dans ce cas, n’hésitez pas à entrer en contact avec votre Caisse d’allocations familiales ou de Mutualité sociale agricole.

Têtes blanches et bonne conduite

Une opération de la Prévention routière soutenue par le Conseil général de l’Aisne.

Aisne

La Préventionroutière a établi

un quiz spécifiquepour les seniors.

Les personnes âgées ne sont pas, et de loin, les plus dangereuses au volant. Peu d’accidents leurs sont imputables. Dans l’Aisne, selon les dernières statisti-ques disponibles, sur 69 tués sur les routes, 3 seulement étaient des seniors. “Après 60 ans, les accidents sont souvent liés à l’inat-tention ou à des réflexes tardifs” souligne Jean-Marie Schaeffer, directeur du centre départemental de la Prévention routière, qui propose aux associations de retraités des modules d’informations spécifiques. Cette opération, soutenue financièrement depuis quelques mois par le Conseil géné-ral, rencontre un vif succès. Ce matin-là,

par exemple, l’association des retraités des postes et des télécoms a mobilisé près de soixante adhérents, à Laon. “On a tous plus ou moins notre interprétation du code de la route, c’est important d’avoir une mise à jour de nos connaissances” explique le président de l’association, Francis Blondeau.

Concrètement, les participants sont invi-tés à remplir un quiz. “Les questions portent sur des thèmes qui touchent directement le troisième âge et ses petits tracas” poursuit Jean-Marie Schaeffer. D’autres points plus

classiques sont abordés : la conduite en ville, à la campagne. “Le but n’est pas de les évaluer, mais bien de les informer” insiste le directeur de la Prévention routière. Chaque question est ensuite revue une par une, chacun y allant de son petit témoignage. Deux ateliers sont ensuite proposés : l’un pour tester sa vue, l’autre pour les réflexes, qui vont en diminuant avec l’âge.

Contact :Prévention routière / 03 23 20 23 39

Géodomia, centre départemental de ressources environnementales, a été inauguré fin septembre, à Merlieux. Il est désormais ouvert au grand public, aux chercheurs, aux associations comme aux scolaires, bref, Geodomia, c’est l’environnement à la portée de tous. Vous y trouverez notamment un très large fonds documentaire. Un site internet www.geodomia.com, complète l’offre.

Contact : 03 23 80 32 20

Géodomia inauguré et ouvert au public

Page 6: Aisne175

6 santé

Un cabinet médical mobile sur les routesde Thiérache Le bus sillonne donc les villages. Il a commencé par la

communauté de communes de la Thiérache d’Aumale. Les autres intercommunalités thiérachiennes suivront, selon un calendrier déjà établi. Molain, Hannappes… les plus petits bourgs sont desservis. Le bus est ouvert à tous, mais le but est bien de toucher la population la plus rétive aux soins : jeunes sortis du dispositif scolaire ; mères de famille, souvent nombreuses, dont le petit dernier âgé de plus de six ans n’est plus suivi par les services de la PMI (2) ; mais aussi adultes à la dérive, parfois sans couverture socia-le, ou seniors sans affection longue durée reconnue et allergiques à tout ce qui porte une blouse blanche. Pour toucher cette population, et c’est aussi l’originalité de la démarche du bus santé, la Mutualité s’appuie sur les maires. Ces élus de proximité connaissent parfaitement leur population et savent à quelles portes frapper pour tenter de convaincre de l’utilité d’une visite. “A Molain, j’ai eu sept patients, ce qui est plutôt bien pour une pre-mière fois” se félicite Philippe Dervillé, infirmier au Cen-tre hospitalier de Saint-Quentin, volontaire pour exer-cer dans le bus-santé. Le bus vient plusieurs fois dans chaque village : une après-midi, d’abord. C’est le premier contact, celui où l’infirmier écoute, détecte, informe…

Le lendemain matin, il réalise des prises de sang, si né-cessaire ; il est accompagné d’une assistante sociale du Conseil général. Dix jours après, le bus revient. Cette fois, un médecin est là : il a les résultats des prises de sang, et peut, selon le mot de Daniel Tourbe, “dresser une

carte d’identité de la santé du patient”, pour l’orienter vers son médecin traitant, s’il en a un, ou vers des services hos-pitaliers si besoin est. “Nous travaillons notamment sur le diabète, les cancers du colon, des seins, et du col de l’utérus, et sur les addictions sévères, notamment l’alcool” précise

Virginie Desmarets, chargée de l’opération bus santé à la Mutualité.

L’expérience du bus-santé, soutenue par le Conseil gé-néral de l’Aisne, va durer trois ans.

(1) Picardie maritime (Somme) et région de Creil (Oise).

(2) PMI : Protection maternelle et infantile, service géré par le Conseil général de l’Aisne, qui organise notamment le suivi médico-social des mères et des enfants jusqu’à 6 ans.

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Depuis début septembre, un “bus santé” s’arrête dans les villages de Thiérache. A l’intérieur, infirmier, assistante sociale et médecin se relaient auprès des patients. Objectif numéro 1 : la prévention.

Aisne

Le bus santé se déplacedans les villages de Thiérache, à la rencontre des patients.

[Le dispositif s’appuie sur les maires,qui connaissentchaque habitant]

En Thiérache, la mortalité précoce est plus élevée que dans le reste du département. Autrement dit, on y meurt plus jeune qu’ailleurs, malgré la qualité de vie, l’air pur et les bons produits du terroir. Les cau-ses en sont multiples. Parmi elles, un fait : les popula-tions rurales du nord de l’Aisne n’ont pas l’habitude de prendre le chemin qui mène au cabinet du docteur. Elles rechignent à se faire soigner. Lorsqu’elles consultent, il est alors trop tard, la maladie est déjà là. “Chez certaines, il y a la peur d’apprendre qu’elles ont une maladie : elles préfèrent rester dans l’ignorance et évitent d’aller consul-ter” explique Daniel Tourbe, président de la Mutualité de Picardie, à l’origine du bus santé. Puisque les patients ne vont pas au cabinet médical, l’idée maîtresse du bus est de faire venir le cabinet au patient. Une nécessité, quand on sait que la Thiérache, est également - comme les deux autres régions picardes choisies pour tester le dispositif (1) - une “zone blanche” en matière médicale : les médecins, peu nombreux, sont souvent proches de la retraite, et leur remplacement n’est pas assuré. Le bus-santé n’a pas vocation à se substituer à eux, bien au contraire : “l’opération a pu se monter grâce à la bon-ne volonté de tout le monde, notamment des médecins, souligne Daniel Tourbe. C’est un outil complémentaire,à leur service.”

Page 7: Aisne175

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Ensemble, c’est tout

7 solidarité

Une cuisine toute simple. Au mur, un puzzle figurant un paysage tropical et quelques assiettes décorées. Un aquarium, quelques poissons. Une toile cirée à motif floral. Autour de la table, Raoul, Anne, Hélè-ne et Riselane. Dans son berceau, dort le fils de celle-ci, Iannis. Une réunion de famille ? Pas vraiment. Riselane Boumadra, 29 ans, est accueillante familiale. Son métier ? Hé-berger, nourrir, promener, distraire, conso-ler, écouter, bref, vivre avec Raoul, Anne, Hélène.

Raoul, dans son fauteuil roulant, parle peu : ce qu’il aime, lui, c’est aller faire son tour dehors, devant la maison, située rue Wallon-Satizelle, à Holnon. Hélène, 51 ans, a gardé la fraîcheur de son âme d’enfant. Dans sa chambre, d’ailleurs, nounours et poupées de chiffon sont en bonne place. Après une vie passée en foyer, Hélène s’est coulée dans l’accueil familial avec bonheur. “Moi, je reste ici !” explique-t-elle en accompagnant sa phrase d’un vigoureux poing sur la table. Ici, auprès de Riselane et des autres. Anne, 90 ans, est la plus diserte : normal, c’est une ancienne directrice d’école, à l’esprit aussi vif que ses yeux. Dans le couloir, la porte à droite ouvre sur son univers, impeccable-ment propre et rangé : des meubles en bois, des livres, des photos anciennes au mur, un bouquet de fleurs d’hortensias fraîche-ment coupées. Riselane elle, semble être née avec un sourire aux lèvres. “Vraiment,

Ancienne directrice d’école, Anne, 90 ans, vit désormais

chez Riselane avec2 autres personnes.

L’accueil familial offre une solution humaine à des personnes âgées ou handicapées. Alterna-tive à la maison de retraite ou au foyer, cette formule se développe dans l’Aisne.

je ne me vois pas faire autre chose !” expli-que-t-elle. Après une expérience en maison de retraite, elle passe son diplôme d’aide-soignante. Elle découvre l’accueil familial par un article de journal. Et elle rencontre sa vocation. “Là, on peut vraiment s’occuper des gens. Dans une structure plus lourde, c’est difficile, on n’a pas le temps.” Evidemment, le travail est prenant. Matériellement, déjà : pour Riselane, s’enchaînent ménage, cuisine, lessive, repassage… Accueillant familial est plus qu’un métier. On vit ensemble. Ce qui n’empêche pas d’avoir sa vie de famille, bien sûr - pour preuve, le petit Iannis - mais s’oc-cuper de personnes âgées ou handicapées relève d’un véritable choix de vie. “L’impor-tant, c’est d’être à l’écoute, d’être là pour eux, quand ils n’ont pas le moral, par exemple. Et puis de leur proposer des petites activités, des promenades…” Pour les repas, pris ensem-ble, il faut contenter tout le monde, et, se-lon l’ancienne directrice d’école, “pour une jeune de son âge, elle se débrouille pas trop mal”.

Autour de la toile cirée, la conversation s’anime. Comme dans une famille. Le petit Iannis se réveille. Anne sourit. “C’est la vie qui continue”.

Aisne

Scène de la vie de famille chezRiselane Boumadra, accueillante à Holnon.

L’accueil familial en brefL’accueil familial est un dispositif qui permet à des personnes agréées (les “accueillants”), d’accueillir chez elles, en permanen-ce, des personnes âgées ou handicapées (les “ac-cueillis”). Les accueillants sont rémunérés directe-ment par les accueillis, qui peuvent bénéficier des aides sociales habituelles du Conseil général.

Dans le département, 54 personnes ont l’agrément d’accueillant familial, déli-vré par le Conseil général de l’Aisne. Actuellement, 12 personnes âgées et 37 han-dicapées sont accueillies.

Pour devenir accueillant, la procédure est stricte : entretien de motivation, visites au domicile… “Une demande d’agrément sur cinq seulement aboutit”, souligne Murielle Lécuyer, assistante sociale chargée de l’accueil familial au Dé-partement. Les domiciles des accueillants doivent répondre à des normes strictes.

Avant de confier une per-sonne à un accueillant, plusieurs rencontres sont organisées, “pour voir si les caractères, les personnali-tés, sont compatibles.” Cela permet d’éviter au maxi-mum les échecs.

Contact : 03 23 24 60 14

Anne, 90 ans : "on se sent vraiment libre"Ancienne directrice d’école à Holnon, Anne est une jeune nonagénaire. En pleine forme, oui, mais pas suffisam-ment pour continuer à vivre seule dans sa grande maison, située juste en face de chez Riselane. “C’est difficile de quitter sa maison, son environnement… mais… on vieillit…” soupire-t-elle.Accueillie depuis deux ans, elle trouve bien des avantages à la formule : “les appartements sont vides, alors chacun les meuble à son goût. Là, je suis vrai-ment chez moi. Je peux m’occuper du jardin, si je veux me faire un petit café à la cuisine, c’est possible ; je peux re-cevoir des gens quand j’en ai envie. Je pense qu’on peut vraiment garder sa personnalité, ici, parce que l’on a une grande liberté, que l’on ne retrouve pas forcément dans une structure plus grande.” Bien sûr, elle est lucide : choi-sir l’accueil familial demande “une ouverture d’esprit. On vit avec des gens différents, il faut les accepter tels qu’ils sont.”

Page 8: Aisne175

8 économie

Du cousu main pour gérerson personnel

Ressources humaines : la Maison des entreprises de Thiérache et de la Serre (METS) propose un accompagnement aux responsables de PME.

Dans une petite entreprise, le patron est un hom-me orchestre. Il porte de conserve le bleu de travail et le costume - cravate. Il cultive l’ubiquité, un œil à l’atelier, une oreille au téléphone avec clients et four-nisseurs, une main sur la pile de papiers derrière son bureau. Alors la gestion du personnel… “Ils ont le nez dans le guidon et n’ont pas le temps de s’en préoccuper. Ils n’ont pas, non plus, le recul nécessaire” confirme Vin-cent Lengowski, chargé de mission à la Maison des en-treprises de Thiérache et de la Serre (METS). Gérer les relations humaines au sein de l’entreprise n’est pour-

tant pas anecdotique. “Nous avons mené une étude en 2007 auprès de 80 entreprises du territoire (1) qui a ré-vélé un besoin en ressources humaines”

poursuit Mélanie Planchon, directrice de la METS. La cible : les structures de 5 à 50 salariés. Au-delà, elles ont généralement un service du personnel.

Vincent Lengowski a été recruté pour mettre sur pied ce nouveau service aux entreprises. “Avec le chef d’en-treprise, nous élaborons d’abord un diagnostic complet, qui ne se limite pas aux ressources humaines, explique-

Dix-sept entreprises ont déjà bénéficiéde l’action proposée par la Maison

des entreprises de la Thiérache et de la Serre.

Vervins

"Nous sommes sécurisés au niveau juridique"Adrien Israel est un jeune chef d’entreprise. Il y a cinq ans, il reprend une société de location de matériel de travaux public avec chauffeur, à Lislet, près de Montcornet. Une entreprise que ce diplômé d’école de commerce fait prospérer. “Nous sommes passés de dix à trente sa-lariés. Du coup, il fallait se mettre dans les clous par rapport à la réglementation que ce soit pour les délégués du personnel, l’affichage, le règlement intérieur…” Autant d’obligations qu’A-drien connaissait plus ou moins, mais pas suffisam-ment à fond. “C’est aussi une question de priorité. Moi, ma priorité c’est un camion avec un pneu crevé sur l’autoroute, une com-mande pour une cuve de gasoil à remplir… Au bout de la journée, vous vous rendez compte que la rédaction du règlement intérieur n’a pas avancé.” L’action de la METS a permis à Adrien Israel de tout mettre en ordre. “On est sécurisé au niveau juri-dique : parce que même si je suis à peu près au courant de la réglementation, hon-nêtement, dans une petite bou-tique com-me la nôtre, personne n’a le temps de lire les derniers décrets parus chaque ma-tin…” Le travail d’accom-pagnement de Vincent Lengowski et de la METS a débouché, par exemple, sur l’embauche de deux personnes handicapées. “Je n’étais pas au courant des dernières évolutions lé-gislatives. Surtout, Vincent connaissait l’association Cap Emploi, qui m’a trouvé deux salariés.”

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Témoignages

Un GPS pour mesurer le climat socialLa METS propose depuis peu un second service, le GPS, comme Gestion des Perspectives Sociales. “C’est un outil créé en Aquitaine par l’ARACT (Association régionale pour l’amélioration des conditions de travail) et qui permet de mesurer le climat social d’une entreprise” explique Vincent Lengowski. Cette prise de température est effectuée à partir d’un questionnaire, rempli anonymement par l’ensemble des salariés. “C’est totalement confidentiel, bien sûr. Les résultats sont centralisés à Amiens, et nous communiquons une synthèse à l’entreprise, avec des pistes d’amélioration et des préconisations.” Une démarche qui demande à être accompagnée : un comité de pilotage est mis en place au sein de la société, avec des représentants du personnel et de la direction.

Contact : METS 03 23 91 36 50

Le conseil deFabien Plateaux :

ne pas rester isolé.

t-il. Nous balayons tous les aspects de l’activité de la so-ciété. A partir de là, nous rédigeons une fiche bilan avec des propositions d’actions.” Chaque société est diffé-rente, a son histoire propre, ses besoins…

L’intervention de Vincent dure 14 demi-journées, pour un coût symbolique de 150 à 350 E, en fonction du nombre de salariés. Dix-sept entreprises ont déjà été séduites par l’action, qui présente l’avantage d’être construite sur mesure. “Je n’arrive pas avec un cata-logue de solutions, poursuit Vincent Lengowski. Nous les recherchons ensemble, avec le responsable de l’entre-prise. Je crois que c’est la particularité de la METS. Notre proximité avec les entreprises nous permet un travail en souplesse, une réactivité immédiate.”

Cette action est soutenue, financièrement, par le Conseil général de l’Aisne.

(1) La METS intervient sur les cinq communautés de commu-nes de Thiérache et du pays de la Serre.

Page 9: Aisne175

9 économie

Ces jeunes qui créent dans l’AisneJusqu’au 27 novembre, les partenaires du réseau “J’entreprends dans l’Aisne” sont mobilisés pour le mois de la création d’entreprise. Une trentaine d’événements sont programmés - forums, rencontres, portes ouvertes etc. Pour clore la manifestation, J’entreprends dans l’Aisne organise, avec le Conseil général, une après-midi sur le

thème “Je suis jeune et j’entreprends dans l’Aisne”, à la Chambre de commerce, à Saint-Quentin. Des jeunes qui se lancent, le département n’en manque pas. En voici trois exemples.

Pour plus d’informations sur chacun des événements organisés dans l’Aisne, consultez www.aisneco.com/jentreprends-dans-laisne.com

Fabien Plateaux, AS3i(Saint-Quentin)Depuis qu’il est en classe de seconde, Fa-bien Plateaux rêve d’être à son compte. Originaire de Pouilly-sur-Serre, il passe son bac à Laon avant d’obtenir un diplôme d’ingénieur en génie informatique. “Pen-dant mes études, j’ai suivi des modules de création d’entreprise, parce que je savais qu’un jour, je me lancerai” explique ce jeune dirigeant de 29 ans. Il intègre d’abord une société à Saint-Quentin, comme salarié - “une expérience indispensable, parce que c’est là que l’on apprend vraiment son mé-tier” - avant de démissionner pour lancer AS3i, une société de services informati-ques. “Comme j’ai démissionné, je n’ai pas eu beaucoup d’aides”, explique-t-il. “En plus, je suis jeune, les portes des banques ne m’ont pas été grandes ouvertes. Mais j’ai eu des prêts à la création, à des taux corrects. En fait, lorsque l’on se lance, on a surtout droit à des avances remboursables, on vous donne peu d’argent.” Avant de créer sa société, Fabien s’est entouré de toutes les précau-tions : “j’ai fait appel à des professionnels, expert-comptable, avocat. C’est un investis-sement nécessaire, je crois.”

Trois ans après son lancement, AS3i se porte bien : trois collaborateurs, un chiffre d’affaires bien supérieur à ses prévisions, plus de 300 entreprises clientes…

Le conseil de Fabien ? “Ne surtout pas res-ter isolé. Quand on se lance, on est seul pour prendre des décisions. A la CCI, on m’avait bien recommandé d’intégrer des réseaux, et c’est un bon conseil. Il faut pouvoir parler à d’autres professionnels, échanger sur nos problématiques communes.”

Stéphane Lévy,la ferme du Moulin(Trélou/Marne)D’origine alsacienne, Stéphane Lévy est au-jourd’hui le patron de la ferme du Moulin, qui élève des canards et les transforment en ma-grets, confits et autres foies gras. Sa ferme travaille également la viande de porc. Au cours de ses études d’ingénieur agricole, il avait déjà dans l’idée de travailler ces deux animaux, “fa-cilement transformables”. “Je voulais créer une activité au Sénégal” se rappelle-t-il. Finalement, il devient salarié, d’abord dans une banque - spécialisé dans le conseil aux agriculteurs - puis intègre la chambre d’agriculture de l’Aisne, dans l’accompagnement des jeunes agriculteurs. Lui-même finit par se lancer. Sa rencontre avec Raymond Leclerc, qui envisage de céder son exploitation de canards à Trélou, est déterminante. “L’avantage d’une reprise, c’est que l’outil de production est immédiatement opérationnel, et que la clientèle est déjà constituée” expli-que-t-il. Un autre associé, Benoît Danré, agriculteur à Ori-gny-Sainte-Benoîte, est aussi de l’aventure, côté porcin. Une nouvelle société est créée. Canards et cochons sont transformés à Trélou-sur-Marne, à la ferme, et vendus sur place ou par le biais de comités d’entreprises et d’un petit réseau de producteurs fermiers. Depuis qu’il s’est lancé, le chiffre d’affaires a doublé.

Dans l’aventure de son installation, Stéphane estime avoir été bien conseillé. “Beaucoup de structures existent pour vous épauler. A la Chambre d’agriculture, vous avez une cen-taine de personnes avec des compétences particulières.” Cela permet de frapper aux bonnes portes pour obtenir des aides européennes ou nationales, notamment. Surtout, le taux de survie à 10 ans des entreprises agricoles s’élève à 94 %, pour les dossiers aidés. Un record.

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Stéphanie Delpierre etCathy Ferrer,Institut Osmoze (Vailly/Aisne)Stéphanie, 27 ans et sa sœur Cathy, 29 ans, viennent d’ouvrir un salon d’esthétique/coiffure dans la rue com-merçante de Vailly-sur-Aisne. “Nous avons acheté le fonds de commerce ensemble, mais nous avons chacune créé notre société : ça évite les conflits éventuels entre nous” précise Cathy, l’aînée, coiffeuse. Sa cadette Stéphanie, l’esthéticienne, acquiesce. “Travailler ensemble, on en parlait pour plaisanter, au départ, et puis finalement, on s’est lancé.” Toutes les deux ont en commun un bon ba-gage scolaire complété par l’expérience professionnelle. “C’est indispensable avant de se lancer” assure Cathy. “Ça rassure les banquiers. Mon dossier a été accepté par tous les établissements, j’ai même pu choisir ma banque !” Pour emprunter le moins possible, les deux sœurs ont réalisé elles-mêmes une partie des travaux de rénovation de leur local.

Du côté des aides, Stéphanie a bénéficié des dispositifs réservés aux sans emplois créateurs. Cathy, elle, a dépo-sé un dossier FIDARCO, qu’elle espère accepté. “La cham-bre des métiers nous a bien épaulées, bien renseignées” estime l’esthéticienne, “mais il y a vraiment beaucoup de démarches à faire avant de se lancer.” Cathy regrette ces “trois mois de perdus” entre la création de la société et l’ouverture du salon “parce qu’il faut attendre des auto-risations…”

Les deux jeunes femmes avouent travailler bien plus qu’avant, mais ne regrettent pas l’aventure. “On est li-bre, on sait pour qui on travaille” explique Cathy. “On gère notre vie, on gère notre temps différemment… Je travaille plus, mais je suis bien moins stressée qu’avant !” conclut Stéphanie.

Page 10: Aisne175

fois en visiter en prison. Mon engagement a plusieurs racines, mais celle-ci est importan-te. J’ai gardé le souvenir d’une région dans la précarité, avec de profondes inégalités, mais où les gens sont heureux de vivre.

L’A. : vous coprésidez Attac, dont le slogan est “Un autre monde est possible”. C’est finalement dans la droite ligne de Jean-

10 l’entretien

L’Aisne : votre engagement militant actuel prend-il ses racines dans votre enfance axo-naise ?

Aurélie Trouvé : je suis née à Chauny, et j’ai vécu à Saint-Quentin jusqu’à mon départ de l’Aisne, à l’âge de treize ans. De l’Aisne, je conserve d’abord des souvenirs d’enfance, bien sur, mais il y a, aussi, un rapport avec

Un petit air d’Amélie Poulain, une voixtrès douce, mais une forte détermination.Depuis deux ans, la Saint-Quentinoise Aurélie Trouvé, 30 ans, est coprésidente d’Attac France, l’Association pour la taxa-tion des transactions financières et l’aide aux citoyens, figure de proue du mouve-ment alter mondialiste. Sous l’influence de cette jeune agronome, aujourd’hui en poste à Dijon, Attac a notamment pris un virage environnemental plus marqué.

Saint-Quentin

mon engagement alter mondialiste. Mes pa-rents étaient responsables d’une association dans le quartier de Neuville, à Saint-Quentin, un quartier populaire. Il y avait beaucoup de joie et de convivialité, même si l’association était un lieu d’accueil d’adolescents souvent en difficulté.

Je me souviens que mes parents allaient par-

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Aurélie Trouvé,coprésidente

d’Attac France

"Un autre mondeest absolument

nécessaire"

Page 11: Aisne175

Aurélie Trouvéest devenueCoprésidente d’Attac à 27 ans.

Baptiste Godin, qui, lui aussi, a changé le monde, du moins autour de lui, au Fami-listère de Guise…

A. T. : j’étais un peu jeune à l’époque pour découvrir l’œuvre de Godin. Mais c’est vrai qu’un autre monde est possible. Aujourd’hui, avec la crise climatique, nous disons même qu’un autre monde est ab-

l'Aisne 174 - Septembre/Octobre 2009

solument nécessaire. Plus qu’une utopie, nous avons la conviction qu’il est urgent de changer le monde, parce qu’il y a des limites écologiques à notre mode de dé-veloppement actuel. Tout cela va deman-der des bouleversements profonds. Nous, nous pensons que ce bouleversement doit se faire dans des valeurs de démocratie et de solidarité. Comme Godin, nous pensons que nos utopies sont réalistes. Nos pro-positions d’alternatives sont fondées sur une valeur, l’accès pour tous aux droits humains fondamentaux, c’est-à-dire ceux de la Déclaration des Droits de l’Homme, auxquels s’ajoutent des droits définis par les Nations Unies. Nous considérons ensui-te qu’il faut une gestion collective et dé-mocratique des biens publics communs : l’eau, l’air, mais aussi la monnaie, avec la construction d’un pôle bancaire public ou véritablement coopératif et mutualiste. Dans ce cadre-là, nous allons lancer une action en janvier 2010, avec Les Amis de la terre, intitulée “Demain, je change de banque” pour que les citoyens s’empa-rent de cette question-là.

L’A. : lors de sa fondation, il y a dix ans, Attac dénonçait la dérive des marchés financiers et ses conséquences. Vous annonciez la crise dix ans avant tout le monde. Mais votre discours a-t-il évo- lué ?

A. T. : depuis dix ans, nous avons élargi notre message. Nous sommes partis de la nécessité de désarmer les marchés finan-ciers, avec une première mesure urgente, l’instauration de la taxe Tobin (1), mais avec l’idée que le produit de cette taxe devait servir à financer les biens publics mondiaux. C’est en pleine actualité avec la crise climatique : comment finance t-on la reconversion des anciennes activités ? Comment finance t-on la solidarité avec les pays du Sud ? On a élargi notre propos, y compris sur les marchés financiers. Nous demandons toujours l’instauration d’une taxe Tobin, mais aussi la suppression des paradis fiscaux, et une socialisation du secteur bancaire et financier pour qu’il soit au service des citoyens. La crise glo-bale ne fait que crédibiliser ce que nous disions depuis dix ans…

L’A. : vous portez également, depuis peu, un discours écologiste, et l’on dit que vous en êtes l’une des principales insti-gatrices. Pourquoi ?

A. T. : ce n’est pas moi toute seule ! C’est venu depuis dix ans des comités locaux d’Attac, qui parlaient d’environnement, notamment à travers le combat contre les OGM. Au niveau d’Attac France, depuis trois ans, c’est devenu central, mais nous sommes un groupe, je le répète, je ne suis pas seule. Pour nous, la question sociale et la question écologiste sont au même niveau. Le système capitaliste financier, c’est à la fois l’exploitation des ressources

humaines et naturelles. Nos réponses doi-vent donc être sur les deux plans. Depuis deux ou trois ans, nous faisons un gros travail de convergence entre les mouve-ments écologistes, comme les Amis de la terre, et le mouvement syndical. Cette convergence est difficile, mais indispen-sable. Et en décembre à Copenhague (2), nous allons organiser un grand moment de mobilisation pour peser sur les négo-ciations qui sont très, très mal engagées.

L’A. : vous êtes devenue coprésidente à 27 ans seulement. Il y avait nécessité de rajeunir Attac ?

A. T. : ce qui est bien, c’est que je ne suis pas la seule. On est toute une équipe à être venue au conseil d’administration il y a trois ans, et dans le prochain conseil d’administration, il y aura probablement encore plus de jeunes. C’est nécessaire, pour qu’il y ait une représentativité des générations, comme des origines socia-les. Attac est une association d’éducation populaire, tournée vers l’action. Et nous sommes actuellement dans une réflexion pour trouver de nouveaux modes d’inter-vention. On est très fort pour l’expertise, l’éducation populaire, mais on a un pro-blème pour toucher une partie de la po-pulation. On doit quitter les formes classi-ques pour que les gens se sentent partie prenante, pas uniquement intellectuelle-ment, mais dans l’action.

L’A. : l’alter mondialisme “pense globale-ment et agit localement”. Lorsque vous participez au Brésil au Forum social mondial, vous cherchez aussi des solu-tions pour les plans sociaux subis par les salariés dans l’Aisne ?

A. T. : c’est clair qu’on ne peut régler cer-taines choses qu’à l’échelon supranatio-nal. C’est le cas de l’en-vironnement, mais aussi de la solidarité avec les pays pauvres. Le mouve-ment Attac est présent dans trente pays du monde. La seule solution passe par un rapport de force construit au niveau international, avec une convergence des différents mouve-ments citoyens. C’est vrai qu’aujourd’hui, en France et en Europe, le mouvement social traverse un moment difficile. Mais quand on passe les frontières, on se rend compte que l’alter mondialisme est en pleine expansion : il y avait 130 000 personnes au forum social mondial de Belém, par exemple.

Mais j’en reviens au local et aux plans

11 l’entretien

(1) La taxe Tobin, du nom de James Tobin, prix Nobel d’économie, propose de taxer les transactions monétaires internatio-nales, pour décourager la spéculation.

(2) Le sommet de l’Organisation des Na-tions Unies (ONU) sur le climat a lieu à Copenhague en décembre prochain.

sociaux que subit l’Aisne. Ils sont direc-tement liés au capitalisme financier. La crise est loin d’être terminée : il y a un retour des profits pour les multinatio-nales mais aucune compensation sociale n’a été imaginée. Donc, on a d’un côté des aides massives aux banques et aux mul-tinationales et de l’autre, rien pour les citoyens. La crise va encore accentuer les inégalités. La plupart des plans sociaux mis en œuvre, la plupart des fermetures de grandes entreprises, c’est unique-ment pour des questions de profits des détenteurs des capitaux. Ces entreprises pourraient poursuivre leur activité, s’il y avait une volonté politique, avec, soit une reprise par l’Etat directement, soit un soutien aux travailleurs pour qu’ils reprennent l’outil de production. Ce n’est pas une utopie, puisque l’on parle de Go-din, ça a déjà été fait… Il faut que l’éco-nomie soit au service du citoyen et non pas seulement au service des détenteurs de capitaux. Les réponses actuellement apportées à la crise économique ne font que conforter les plus riches, perpétuer la dérive du capitalisme financier. La seule bonne nouvelle est pour ces multinatio-nales : on a fait le ménage, avec des mil-lions et des millions de salariés licenciés. Ceux qui s’en sortent le mieux, ce sont les responsables de la crise, les victimes, ce sont les citoyens, les salariés…

[Comme Godin, nouspensons que nos utopies sont réalistes. Il faut une gestion collective et démocratique des biens publics communs : l’eau, l’air, mais aussi la monnaie, avec la construction d’un pôle bancaire public ou véritablement coopératif et mutualiste.]

Page 12: Aisne175

­­­

­­­

12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité.Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière responsabilité de leurs auteurs.

­

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Non la crise n’est pas finie ! Au contraire.

Dans l’Aisne, comme partout dans le pays,

elle continue de sévir avec âpreté. A Gauchy

ce sont 128 salariés qui se retrouvent sur le

carreau avec la liquidation de Tergal Indus-

tries. A Chauny deux usines sont fermées, 220

emplois directs supprimés, sans compter les

sous-traitants, alors que le groupe NEXANS

est en bonne santé financière. Nous voici, de

nouveau, face à des logiques capitalistes pri-

vilégiant le profit, la rentabilité à court terme

et la productivité record. Mais quels dégâts hu-

mains pour tout un secteur du département !

L’Aisne voit ses emplois industriels disparaître

les uns après les autres ; nous sommes mena-

cés de désindustrialisation. A quoi servirait

le secteur tertiaire si nos usines ferment ? Il

va falloir exiger de l’Etat une action volonta-

riste de réindustrialisation. Si l’on ajoute à

ce tableau la réalité de la grande faiblesse du

pouvoir d’achat, on saisit la détresse d’une

grande partie de la population axonaise.

A-t-on besoin dans ce contexte de réformes

aux conséquences catastrophiques? La sup-

pression de la taxe professionnelle inquiète,

à juste titre, les collectivités territoriales.

Par quoi sera-t-elle compensée ? Avec quelle

marge de manœuvre financière les collectivi-

tés vont-elles pouvoir investir dans l’action

publique ?

Que dire également du projet gouvernemental

qui induit la future disparition des Conseils

généraux ? Là aussi on détruit ce qui marche

bien et qui garantit une démocratie de proxi-

mité et d’écoute. Le malaise et la colère sont

forts chez les élus municipaux. Nous nous mo-

bilisons contre ce projet qui ressemble à un

“coup d’état institutionnel”.

Dans ce contexte le Conseil général de l’Aisne

a bien du mérite à poursuivre sa politique dy-

namique d’innovation. Le mois de septembre

a ainsi connu plusieurs inaugurations: Géo-

domia, la Voie verte de l’Ailette, le bâtiment

de la Société d’équipement du département

de l’Aisne (Séda) sur la zone du Griffon… A

chaque fois le Conseil général est à l’initia-

tive. C’est ainsi que l’on prépare l’avenir. Nous

maintenons le cap du progrès dans cette tour-

mente. La population axonaise peut compter

sur nous.

Etre dynamique dans une période de crise

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

L’intergroupedu Conseil général de l’Aisne

Au lendemain du 89e congrès des départe-ments de France, chacun s’accorde à dire que l’organisation territoriale française est à la croisée des chemins.

En effet, depuis maintenant plusieurs mois, de nombreuses commissions d’études, de nom-breux rapports tendent à démontrer la néces-sité de moderniser notre tissu territorial, de simplifier l’agencement et le fonctionnement de nos collectivités. Il s’agit là d’une réforme courageuse et indispensable pour l’avenir de notre pays.

Au cœur de cette réorganisation territoria-le, les collectivités locales sont au centre de tous les débats et sujettes à toutes les interrogations. Nous, élus de l’Intergroupe adoptons une position constructive en nous inscrivant dans cette démarche de concer-tation pour réfléchir à une plus grande

efficacité du service public.

Tout le monde est conscient de l’importance de cet échelon de proximité qu’est le dépar-tement et il est indispensable de réaffirmer notre attachement au maintien de la repré-sentation des territoires que ce soit en milieu rural ou urbain. Depuis les premières lois de décentralisation, en 1982, jusqu’aux plus ré-centes de 2004, les départements ont montré leur capacité d’adaptation et leur rôle primor-dial en matière d’action sociale mais aussi dans l’aménagement des territoires lorsque les Régions n’assuraient pas avec sérieux ces missions.

Le Revenu de Solidarité Active, l’Allocation Personnalisée d’Autonomie, la Prestation Compensatoire du Handicap… sont autant de politiques assurées efficacement par les départements ; c’est pourquoi, ils doivent

conserver les politiques pour lesquelles ils sont compétents.

Par ailleurs, il est également très important que les départements puissent conserver la possibilité d’exercer leurs actions publi-ques à partir d’impôts diversifiés, seule ga-rantie d’une prise en compte effective des spécificités territoriales.

Alors, une réforme, OUI ! Avec toute la consi-dération qu’ils se doit aux élus locaux, à leurs attributions dans les liens privilégiés qu’ils tis-sent quotidiennement avec les concitoyens.

Quels territoires pour demain ?

Page 13: Aisne175

­­­

­­­

13 dossier

v

,Goutez-moi ca !

Page 14: Aisne175

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

14 dossier

Français, histoire-géo, mathématiques… Dans l’emploi du temps des élèves, une matière revient chaque jour en tapinois, entre midi et deux : la cantine. Une matière importante. Parce que si le mot cantine est connoté tristouille, que demi-pension sent l’administration, le repas de midi est bien un temps d’éveil au goût. “La can-tine scolaire participe à l’éducation” disait déjà le pape des “restaurants d’enfants”, Raymond Paumier, dans les années 50. De fait, on apprend à lire, à écrire, à compter, mais on s’est souvent contenté de nourrir les corps sans forcément donner les clefs du paradis gustatif. Résultat, les souvenirs de cantines sont généralement re-poussants : choux de Bruxelles à l’eau, poisson ou viande nageant dans une sauce brune un jour, rousse le lendemain.

Depuis plusieurs années maintenant, une prise de conscience existe au sein de la communauté scolaire. Les établissements font ce qu’ils peu-vent, avec leurs moyens plus que modestes, pour nourrir du mieux possible les jeunes esto-macs exigeants. Exigeants… dans un sens par-ticulier. Le goût des élèves n’est pas forcément en adéquation avec les repas servis. “Quand je sers des crudités, tomates ou carottes râpées, je sais que la moitié des enfants n’en prendra pas. Ce sont des friands aux fromages, là, pas de problème, il n’en reste plus un seul à la fin

Alors que la “malbouffe” gagne du terrain notamment auprès des jeunes, la restau-ration scolaire prend de plus en plus au sérieux sa mission d’éducation au goût.

A l,ecole du gout-,

du service” soupire Pascal Demotier, cuisinier au collège de Montcornet. Sauf qu’une cantine ne peut pas sombrer dans la malbouffe. Si on écou-tait les élèves, la sainte trinité s’appelle frites / kebab / hamburger. D’ailleurs, dans certains col-lèges des zones urbaines et dans pratiquement tous les lycées, les cantines sont désertées au profit des kebabs, friteries et autres marchands de hamburgers qui ont vu là un bon filon.

Dans leurs cuisines en inox, les cuistots des col-lèges n’abdiquent pas. “Beaucoup de parents ont abandonné ; nous, on se doit de garder le cap. La cuisine a un rapport avec la culture. L’unifor-misation de la culture va de pair avec celle des goûts des jeunes, et nous ne devons surtout pas participer à ce nivellement par le bas” poursuit le chef. Dans ce collège thiérachien - mais c’est le cas aussi dans les autres établissements du dé-partement - les menus sont variés. Ce jour-là par exemple, on découvre la carbonade flamande, les pommes de terre sont persillées et servies avec des haricots verts. Mais Pascal fait bien attention aux goûts. “Les goûts des élèves sont modifiés par rapport à avant. Il ne faut surtout pas que ce soit trop fort. Un jour, j’ai servi une purée comme à la maison, en ajoutant du thym et de l’ail. J’ai fait un flop complet. On peut leur faire découvrir des saveurs, mais sans trop d’audace gustative. Ou alors, ils ont des goûts influencés par les fast-

food : ces derniers temps, la mode, c’est le Tex-Mex, par exemple.”

Du coup, pour faire manger des légumes autres que des pommes de terre, il use de stratégie. “Les épinards, ça passe à condition qu’ils soient à la crème, gratinés.” Les pois cassés ont encore la cote, en purée. Des plats un peu exceptionnels, testés à l’occasion de la semaine du goût, peu-vent ressortir, comme les brocolis à la romaine.

La tâche n’est pas toujours aisée mais c’est la mission des équipes éducatives et des cuistots de s’y atteler. Car la fracture sociale existe aussi dans l’éducation au goût. L’obésité, directement liée à la malbouffe, touche principalement les enfants des familles en difficulté. Selon des données de l’Etude nationale nutrition santé (ENNS), un envi-ronnement socio-économique et éducatif “défavo-rable” est associé à une plus faible consommation de fruits et légumes chez les enfants, qui sont considérés comme “en insécurité alimentaire.” Dans certaines familles, on n’épluche plus de lé-gumes, les poissons sont nés carrés et les carot-tes râpées dans une boîte plastique. Exagération ? Hélas, non, les témoignages des cuisiniers dans les

Au collègede Montcornet,

Pascal Demotier se bat contre la

malbouffe.

Mickaël Catillon mijote des bons petits plats pour les collégiens de Crécy-sur-Serre depuis six ans. Derrière les fourneaux des collèges, les chefs de cuisine sont toujours des professionnels amoureux de leur métier et soucieux de la qualité.

© Cé

line

Péré

-Car

rat

Page 15: Aisne175

l'Aisne 174 - Septembre/Octobre 2009

15 dossier

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Depuis un an, l’établissement public de santé mentale départementale de l’Aisne (EPSMDA), à Prémontré, s’est impliqué dans la Semaine du goût. “La nourriture est une préoccupation importante dans la journée du patient, souligne Philippe Bonin, responsable de la restauration. Avec l’équipe soi-gnante, avec la direction, nous avons proposé de nous emparer de la semaine du goût pour en faire un moment fort.” L’an dernier, les patients ont participé à un challenge culinaire qui a emporté l’adhésion d’un grand nombre. Devant ce premier succès, Philippe Bonin et Hélène Barry, responsable hygiène et qualité alimentaire, ont remis le cou-vert cette année avec comme thème, “Le chocolat dans tous ses états.” Dix pavillons sur dix-sept y ont participé. Chacun avait des ingrédients communs, et, à partir de là, devait réaliser des re-cettes au chocolat. Un jury, composé de soignants, de la direction mais aussi de patients, est passé pour décerner le chal-lenge 2009. Au-delà de la compétition, cette animation a des visées thérapeu-tiques. “Certains patients qui sont chez nous pour longtemps s’impliquent à fond dans l’opération. Nous avons des gens de 6 à 80 ans, des pathologies très diverses, et tous se retrouvent autour de ce merveilleux produit qu’est le chocolat” se réjouit Phi-lippe Bonin. Une exposition, une visite de chocolaterie, un repas “tout chocolat”, une projection du film “Charlie et la chocolate-rie” ont complété ce temps fort.

A Prémontré, cette préoccupation du goût est quotidienne. Pas facile, lorsque l’on sert mille couverts par jour et qu’un tiers des patients suit un régime particu-lier, avec des aliments interdits etc. “Nous servons une cuisine traditionnelle, en sui-vant le plus possible les saisons, en variant au maximum. Il faut savoir qu’une grande partie de nos patients a un sens gustatif particulièrement développé et que l’on doit en tenir compte” poursuit Philippe Bonin. D’ailleurs, l’établissement vient d’investir dans une cuisine flambant neuve, qui per-mettra un saut qualitatif important : “nous passons de la liaison froide à la liaison chaude : on sait bien qu’un plat réchauffé perd en goût, ce ne sera plus le cas”.

collèges sont éloquents. “Nous sommes en zone rurale, eh bien il y a des enfants qui n’ont jamais vu un artichaut de leur vie” déplore le cuisinier. Il y a, comme le regrette Pascal, une uniformi-sation du goût dans la malbouffe, un manque de diversité. “Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es”, cette fameuse formule du prince des gastronomes, Brillat-Sava-rin, est, aujourd’hui encore, d’actualité. Connaître et ap-précier la finesse d’un plat ouvre l’esprit bien au-delà de l’acte, nécessaire, de manger. Le rôle de la cantine est, au niveau de l’ouverture, aussi important que celui du prof de français qui fait naître l’amour de la lecture chez des enfants qui n’ont pas la chance d’avoir de livres à la maison. Mais d’autres études ont montré que si 60 % des collégiens sont demi-pensionnaires, ce taux chute à 22 % dans les établissements situés en zone sensible. “La baisse de fréquentation des demi-pensions est la conséquence visible de la déstructuration plus générale du milieu dans lequel vivent ces enfants” notent Christophe Rymarsky et Marie-Cécile Thirion dans “La faim cachée”.

Le collège de Montcornet affiche quant à lui sa priorité dans le cadre de son comité d’éducation

Chocolattherapeutique a Premontreé

,, ,,

à la santé et à la citoyenneté (CESC) : l’édu-cation à l’alimentation est l’un de ses thèmes forts. Dans ce cadre là, l’établissement a été retenu, en avril dernier, au niveau national, pour participer à une opération pilote, dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS). Avec l’association “Passion céréales”,

des ateliers ont été proposés aux élèves de cinquième, qui sont ensuite passés en cui-sine pour préparer le goûter. L’objectif de la journée, ré-sume le proviseur, est bien de “sensibiliser les élèves au plaisir de bien manger”. Car il

serait dangereux de se polariser, comme on le fait parfois, uniquement sur l’aspect santé, au risque de transformer la cuisine en pharmacie. L’apprentissage de la diversité passe, d’abord, par le plaisir.

[La cuisine a un rapport avec la culture].

Page 16: Aisne175

D’abord, les odeurs. Le parfum sucré de la fraise, une variété tardive en ce début septem-bre ; puis le pain aux effluves chaleureuses qui s’échappent du four, installé sur la place par le boulanger à l’occasion du marché Thiérache fer-mière (1). Plaisirs visuels, ensuite. L’œil se porte sur la confiture, petits pots ventrus et colorés, couronnés de leurs morceaux de tissus, tels des

16 dossier

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Flanerie gourmande sur les marches du terroir-

,

fichus d’autrefois. Les étiquettes ne sont pas or-dinaires : gelée de citronnelle, confiture de baies de sureau. “Tout vient de mon jardin” précise De-nise, la confiturière. Plus loin, les canards, en-tiers, joliment apprêtés, en attente d’une broche ou d’une cocotte ; leur foie, gras bien entendu, ne demande plus qu’à se marier aux Alsace ven-danges tardives proposés par le caviste installé en face - avec modération, bien sûr. L’odeur, la vue. Et la bande son. On peut s’installer au cen-tre de la place de l’Hôtel de ville, où se tient le marché, et fermer les yeux, rien que pour le plaisir. Les habitués saluent leurs producteurs ; les novices questionnent - “et pour un canard gras, il faut commander d’avance ?” Le marché, c’est l’anti-hyper marché. On ne sert pas, on de-mande, et on dialogue - “Et vos fromages, c’est du chèvre ou de la vache ?” Les produits sont à l’air libre, pas conditionnés sous barquette. Les pommes ne sont pas luisantes et calibrées. Elles sont juste bonnes, à peine cueillies de leur ver-ger, à quelques kilomètres de là. “Pour le marché Thiérache Fermière, les producteurs sont de la Thiérache ou des régions tout proches, l’Avesnois, les Ardennes, la région de Chimay...” souligne Marie-Agnès Liénard, qui préside l’association à l’origine, depuis une dizaine d’années, de cette jolie fête des sens mensuelle. L’originalité du marché vervinois est d’ouvrir ses portes à 16 heures : un concept que l’on rencontre plutôt dans le sud de la France, en été. “Pour fidéli-ser la clientèle, nous nous efforçons d’offrir une gamme large de produits fermiers. Nous propo-sons aussi systématiquement des animations, un

manège, un orchestre de jazz… et une exposition de peinture.” La mayonnaise a pris rapidement. Aujourd’hui, une quarantaine de producteurs se retrouvent chaque mois sur le marché de Thiéra-che Fermière. L’ambiance entre eux est amicale. “Nous avons fait attention à ne jamais avoir trop de concurrents. Pour un produit, deux produc-teurs, trois au maximum, c’est bien, mais il faut aussi que chacun fasse son chiffre” poursuit Ma-rie-Agnès. Le caviste, originaire de Mondrepuis, est un fidèle. “Ici, il y a une ambiance particu-lière, très amicale” souligne-t-il. Et en plus, les affaires sont bonnes…

Un autre caviste, cent kilomètres plus au sud et une semaine plus tard. Nous sommes dans la cour carrée de la ferme de la Genevroye, à Rocourt-Saint-Martin (2). Jean-Paul y vend du vin depuis le lancement du marché bio, il y a douze ans. Aujourd’hui, c’est un jour particulier : Jean-Paul prend sa retraite, et c’est son dernier marché. “Je fais d’autres marchés, à Beauvais, à Reims, mais celui-ci est particulier. Il est diffé-rent, familial. A la fin, on se retrouve tous pour manger ensemble, avec des clients, qui sont deve-nus des amis.” Le repas de fin de marché est dans toutes les bouches. “C’est un moment de partage, un moment qui singularise ce marché”, explique Louis, un adepte de l’agro-écologie installé à Priez, fidèle du marché fondé par Brigitte Hin-celin et son mari, François, décédé en décembre dernier. Ce couple d’agriculteurs est dans le bio depuis 1990 lorsqu’il se décide, en 1997, à lan-cer ce marché. “Nous avons commencé avec cinq exposants. Aujourd’hui, nous en avons entre 20 et 30” précise Brigitte. Depuis l’origine, et malgré les demandes des producteurs fermiers, le mar-ché de l’Omois n’accueille que des produits bios.

Un habitué du marché bio.

Brigitte Hincelin a fondé le marché biode l’Omois avec son mari, il y a 12 ans.

Laon a aussi son marché du terroir,le 3e vendredi de chaque mois. Avec, en prime, le cadre magnifique du cloître Saint-Martin.

Page 17: Aisne175

17 dossier

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Le goût, c’est le produit. Et les bons produits se trouvent notamment sur les marchés fermiers. Dans l’Aisne, ils se sont développés depuis plu-sieurs années, chacun ayant son charme propre. Certains sont aujourd’hui de véritables institutions, comme celui de Vervins, en nocturne, ou le marché bio de Rocourt-Saint-Martin.

Flanerie gourmande sur les marches du terroir,

Jean-Paul, marchand de vin bio, part en retraite après 12 ans de présence à Rocourt.

C’est sa spécificité. On trouve des fromages, des jus, des fruits, du pain, du vin - Jean-Paul le caviste retraité, sera remplacé - mais aussi des produits artisanaux, des stands d’animation sur l’éco-construction… Une ambiance familiale, nature, où l’on croise des habitués comme des nouveaux visages. Les produits bios attirent aujourd’hui une clientèle plus vaste qu’avant. “Ici, on est bien reçu, et on fait des affaires” confirme Jean-Paul.

(1) Marché nocturne Thiérache Fermière, à Vervins, chaque premier vendredi du mois, à partir de 16 heu-res.

(2) Marché bio de l’Omois, chaque deuxième samedi du mois, de 10 à 14 heures.

Laon a aussi son marché du terroir,le 3e vendredi de chaque mois. Avec, en prime, le cadre magnifique du cloître Saint-Martin.

Sur le marché Thiérache fermière,on ne trouve que des productions locales.

Le pain est bioet appétissant.

Page 18: Aisne175

18 dossier

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

A 23 ans, Jean-François a décidé de transformer sa passion en métier, en ouvrant une chocolaterie.

23 ans, Jean-François Féron se lance. Il a ouvert cet automne à Soissons une chocola-terie à son nom. Il ne trouvait pas d’enseigne qui claque bien, alors, il a pris son nom : Jean-François Féron, chocolatier. Comme les grands artisans qu’il admire, les Pascal Caffet - cham-pion du monde, meilleur ouvrier de France -, les Franck Fresson - meilleur ouvrier de France, lui aussi - Jean-François a la passion du chocolat. Il en parle comme un amateur de peinture parle d’une toile de maître, souligne la touche de cuir et de fumé du chocolat brésilien, évoque, l’œil pétillant, la finesse de son pêché mignon, le fameux vénézuélien…

Formé à Reims, dans la plus vieille chocolate-rie de la ville - elle remonte à 1832 - Jean-François n’est pas tombé dans le chocolat en étant petit. “C’est le hasard, vraiment. J’aimais ça comme tout le monde, mais c’est tout”, raconte-t-il. Ce jeune homme, originaire de Crépy, près de Laon, suit des études de mar-keting. Il a besoin d’un job, comme beaucoup d’étudiants, et tombe sur une annonce : on recherche un aide préparateur chocolatier. “Je n’avais aucune compétence à la base, mais je me suis rapidement piqué au jeu.” Engagé

Etudiant en marketing, Jean-François Féron est tombé amoureux du chocolat. Il a décidé d’en faire son métier, en ouvrant à Soissons une chocolaterie un peu particulière : son atelier de fabrication est en vitrine, et il est possible de dialoguer, de comprendre, voire même de goûter…

d’abord pour le coup de chauffe de Noël, il ap-prend vite les rudiments. Il s’intéresse à tout, à la technique, à la fabrication, aux recettes… Résultat, son contrat est prolongé jusqu’à Pâ-ques, autre grand moment d’effervescence dans les chocolateries. Après son BTS, il entreprend une licence de marketing, et son patron le gar-de à la chocolaterie. “Travailler le chocolat, c’est très technique, mais j’ai appris. Il faut aussi être méticuleux, patient et précis. Mais je crois qu’il y a un profil du chocolatier. Un chocolatier, c’est d’abord quelqu’un qui place le produit par-dessus tout.”

Rapidement, Jean-François rêve d’ouvrir sa bou-tique. Dans l’Aisne, car c’est là qu’il est né et là qu’il veut réussir. Grâce à son job dans la cho-colaterie rémoise, il est entré dans le monde, finalement pas si grand que ça, des chocolatiers de luxe. “Ces relations m’ont permis de pouvoir me fournir auprès de la chocolaterie de l’Opéra, à Avignon”. Autrement dit, auprès du Saint des Saints, qui se paye le luxe de n’écouler ses pro-duits qu’auprès d’artisans sélectionnés. Jean-François, lui, travaille sept chocolats noirs différents, mais principalement le vénézué-lien, qui lui convient le mieux. Son créneau :

le très haut de gamme, avec une fabrication exclusivement réalisée sur place.

Une fois les professionnels séduits, restait à convaincre les banques. Pas facile, à 23 ans. Il réalise des études de marché, monte son bu-siness plan. Moins savoureux que le chocolat, mais indispensable. Et puis, il a été formé pour ça. Son concept est nouveau. “Mon idée est de placer mon laboratoire en vitrine. Les gens peu-vent me voir travailler. Une baie vitrée coulissante sépare l’atelier de fabrication de la boutique, et je peux avoir un contact direct. Les clients peu-vent me poser des questions, goûter… il y a un échange véritable.” Dans ses pas de jeune chef d’entreprise, Jean-François est épaulé par Aisne Développement (l’ADA), qui agit en matière de développement économique pour le compte du Conseil général de l’Aisne. “Finalement, j’avais le bon profil : moins de vingt-cinq ans, artisan… Ceci dit, sans les aides, je ne pouvais pas ouvrir !” Son tour de table bouclé, Jean-François peut se lancer. La passion du chocolat aura finale-ment orienté son destin.

Jean-Francois, l'homme chocolat,Crépy

Page 19: Aisne175

19 dossier

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Du blog aux fourneaux Passer derrière les four-neaux est redevenu “tendance”. Les émissions de télévision consacrées à la cuisine n’ont jamais été aussi nombreuses ; dans le domaine de l’édition, on publie plus de 1 300 titres chaque année. Internet ne pouvait pas échapper à la vague. “Il y a des milliers de blogs culinai-res sur la toile” explique Damien Duquenne, professeur de cuisine au lycée de Soissons et animateur du site www.750g.com, dont l’audien-ce mensuelle dépasse les 5 millions de visites. “On trouve de tout : des amateurs passionnés qui ont un ni-veau de grand chef, la grand-mère qui donne ses trucs, la jeune femme qui écrit sur la cuisine de tous les jours. C’est d’une incroyable diversi-té.” D’où l’idée de Damien de lancer, avec l’association des étudiants du lycée hôtelier, ADELYS, un salon du blog culinaire pour créer des ren-contres entre bloggueurs.

Après le succès de la première édi-tion, l’an dernier, les organisateurs ont fait monter la sauce pour la se-conde, fin novembre. Elle est parrai-

Le 2e salon du blog culinaire a lieu à Soissons les 21 et 22 novembreprochains. Cet événement d’envergure - internet oblige - internationale est soutenu par le Conseil général de l’Aisne.

Damien Duquenne a tou-jours un projet sur le feu. Le site www.750g.com, qu’il co-anime avec Christophe, un collègue du lycée nordiste d’Avesne/Helpe, a été entièrement refait cet automne. Il a dé-sormais des locaux au parc Gouraud, à Soissons. Le site propose 21 000 recettes, mais aussi des rubriques ori-ginales, comme “le frigo” : vous entrez les ingrédients qui se trouvent dans votre frigo, et le site vous indique des recettes correspondan-tes ! Le “plus” du site : les conseils des chefs… et leur réactivité. Lorsqu’un inter-naute s’interroge, Damien ou Christophe lui répondent. “C’est un boulot de fou” con-fesse Damien Duquenne.

En septembre, ils ont égale-ment lancé leur première col-lection de livres de cuisine. Leur originalité : les soixante recettes viennent, principale-ment, de bloggueurs. Elles ont été validées, bien sûr, et réé-crites pour donner une cohé-rence à l’ouvrage. Autre parti-cularité : les droits d’auteurs sont intégralement reversés à l’association Action contre la faim.

Un site,des livres

www.salondublogculinaire.com

née par Benoît Molin, un pâtissier originaire de Soissons, auteur à succès et animateur à la télévision. “Il y aura 150 bloggueurs, venus de l’Europe entière pour partager leur passion ensemble, pour échanger” se réjouit celui que l’on nomme “Chef Damien” sur la toile. L’espa-ce d’un week-end, les cuisines du lycée hôtelier vont se transformer en auberge espagnole. On y parlera suédois, français, flamand, grec, italien, anglais… Chaque heure, quatre démonstrations, en solo ou en duo, permettront à chacun de faire une recette. Mais attention, il n’y a aucun esprit de compétition. Seul le plaisir compte. “C’est l’inté-rêt, de confronter des cuisiniers de très haut niveau avec des amateurs” précise Damien. Ces démonstrations seront filmées et, une fois montées, retransmises sur le site www.750g.com. Les élèves du lycée vont parti-ciper à plein : chargés de l’accueil, ils vont également préparer les pa-niers d’ingrédients qui permettront aux bloggueurs de cuisiner.

Autre événement, la présence de

l’une des stars de la photo culi-naire, Isabelle Rozenbaum, qui ani-mera un atelier de photographies (les inscriptions sont closes) ; un autre photographe, le portraitiste Paolo Della Corte, prendra l’ensem-ble des participants en photo. Une série de conférences, animée par un journaliste spécialisé, abordera des thèmes liés aux blogs culinaires. “Nous voulons vraiment développer ce salon. Comme Angoulême est de-venue capitale de la bande dessinée, nous voulons que Soissons soit la ré-férence du blog culinaire” s’enthou-siasme Damien.

Le salon n’est pas directement ouvert au public : impossible d’ac-cueillir du monde dans les cuisines du lycée. En revanche, son impact est international. “Le blog que nous avons ouvert lors du premier salon a reçu 3 millions de visites. Nous visons les 5 millions pour cette an-née.” C’est l’effet multiplicateur d’Internet…

Soissons

“Chef” Damien Duquenneest à l’origine du salon du blog.Il est notamment secondé par Vincent, du site www.750g.com.

Page 20: Aisne175

Crime médiéval en MP3 C’est nouveau et c’est dans l’Aisne :depuis la rentrée, il est possible de téléchar-ger sur Internet (1) une visite audio guidée du site de l’abbaye de Vauclair. C’est totale-ment gratuit : il suffit de posséder un lec-teur MP3. Une fois le fichier téléchargé (2), il faut vous rendre à Vauclair et… en avant pour l’aventure. “Nous avons choisi de scéna-riser les visites, pour rendre la visite à la fois attractive, didactique et ludique”, explique Florence Tabart au Comité départemental de tourisme (CDT).

La visite proposée est totalement interac-tive : vous devez épauler une jeune jour-naliste, Lila, qui a décidé d’enquêter sur le meurtre de Pierre Yserra, un moine assassi-né à Vauclair en l’An de Grâce 1503. Ses inves-tigations lui permettent de découvrir l’ordre cistercien, alors tout puissant… et de faire le tour complet du site. La victime a-t-elle été noyée dans l’étang ? Empoisonnée par une plante du jardin des simples ? Au total, plus de neuf stations sont proposées. La bande-son dure une vingtaine de minutes, mais il faut compter de 45 minutes à une heure de visite. “C’est une histoire qui passionnera

En 1503, Pierre Yserra, moine à l’abbaye de Vauclair est retrouvé assassiné. Qui l’a tué ? Ce fait divers réel sert de trame à la première visite guidée téléchargeable sur Internet proposée dans l’Aisne par le Comité départemental de tourisme.

20 tourisme

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Les ruines de Vauclair se prêtent parfaitement à la visite mystérieuse proposée par le CDT.

Bouconville/VauclairVauclair comme vous ne l’avezjamais vueLe site de Vauclair est ro-mantique à souhait, avec ses ruines médiévales souvent couronnées de brume au petit matin. Mais quel a été son des-tin ? Comment se présentait l’abbaye avant sa démolition ? Pour répondre à ces questions, un site internet est désormais disponible (www.abbaye-vau-clair.fr). Son originalité pre-mière est de présenter des re-constitutions animées en trois dimensions des bâtiments à différentes époques. Vauclair, fondée en 1134 à la demande de Bernard de Clairvaux (on notera que Vauclair tire son nom de Clairvaux - au XIIe siè-cle, on parlait de métathèse, pas encore de verlan…), a été démolie puis reconstruite au XIIIe, pour accompagner sa prospérité. Meurtrie lors de la Guerre de 100 ans et, plus tard, à la Révolution Française, Vauclair est pratiquement dé-molie lorsque survient 14/18. Mais il restait le magnifique bâtiment des convers ; il ne survivra pas à l’offensive du Chemin des Dames, en 1917.

Basées sur les travaux du père Dimier puis du père Courtois et les fouilles archéologiques sur place, les animations tri-dimensionnelles du site Inter-net offrent une vision réelle-ment authentique de Vauclair et permettent de mieux com-prendre ce que vous voyez, une fois sur place.

Sur le web, vous trouverez également, outre de nom-breuses indications histo-riques, des reproductions de magnifiques manuscrits, réalisés par les moines co-pistes de Vauclair dès le XIIe siècle. Ces manuscrits - livres d’heures, psautiers… - ont été sauvés par leur transfert à la bibliothèque de Laon, lors de la destruction de l’abbaye à la Révolution.

www.abbaye-vauclair.fr

Pour aller plus loin dans la compréhen-sion du site, l’abbaye s’affiche désormais sur Internet

[Une douzainede sites concernés]

(1) En téléchargement sur le sitewww.evasion-aisne.com

(2) Le téléchargement comprendla visite audio ainsi qu’un fichierà imprimer, comprenant notammentun plan du site.

toute la famille, mais bien entendu, tous les faits historiques sont rigoureusement exacts” précise Florence Tabart. L’histoire de Pierre Yserra n’est qu’un prétexte à une visite détaillée du site.

Vauclair inaugure donc un nouveau type de produit touristique qui va se développer dans l’ensemble du département de l’Aisne. “Une douzaine de sites sont volontaires pour offrir ce type de visite. Nous travaillons ac-tuellement sur la ville de Laon. Ensuite, nous aurons également le château de Coucy, les villes de Saint-Quentin, Soissons, Château-Thierry, le musée des Temps barbares, l’ab-baye de Saint-Michel, etc.” A chaque fois, il faudra élaborer un scénario qui servira de support à la découverte. Selon le Comité départemental de tourisme, l’ensemble de ces visites audio guidées sera téléchargea-ble d’ici la fin de l’année prochaine. Enregis-

trées par des comédiens professionnels, elles seront disponibles en trois langues, français, anglais et néerlandais.

© D

amie

n Be

cqua

rt

Page 21: Aisne175

21 sport

Comme de nombreux sportifs de haut niveau, Louis est soutenu financièrement par le Conseil général de l’Aisne.

Perrine Delacour est un pur produit du golf de l’Ailette.

Moto :Louis Rossi rebonditen EspagneUn jeune pilote français se distin-gue cette année dans le championnat d’Espagne de moto en 125 cm3. Louis Ros-si, 20 ans, originaire de Vic-sur-Aisne, est bien placé pour finir sur le podium. Une belle saison pour ce sportif axonais qui a très vite fait preuve d’un talent hors norme derrière le guidon. “J’ai commen-cé la moto à 15 ans, et trois ans plus tard, j’étais titularisé comme pilote de l’équipe de France, après être devenu vice champion de France. C’est allé très vite pour moi.”

L’an dernier, Louis découvre le champion-nat du monde sur Honda. Du Qatar à la Chine en passant par l’Europe, il apprend beaucoup au plus haut niveau… mais

l’aventure tourne court. Faute d’un bud-get suffisant, son équipe ne repart pas pour la saison 2009/2010. Une grosse déception mais le jeune pilote ne se dé-courage pas et repart donc pour l’un des meilleurs championnats, en Espagne, sur KTM, avec une nouvelle équipe, le Team AX’CLR. Là, les choses se passent plutôt bien. “J’ai fini deux fois sur le podium lors des trois premières courses” précise Louis.

“Cette saison, c’est vrai, j’ai redescendu une marche par rapport aux championnats du monde, mais ça m’a permis de reprendre confiance en moi, de repartir de l’avant… Maintenant, je regarde devant, et mon ob-jectif, c’est de retrouver les championnats du monde dès la saison prochaine.” Pour cela, c’est une autre course qui com-mence, la course aux sponsors… Le pi-lote axonais a bon espoir. Il a prouvé ses

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Vic/Aisne

qualités sur les circuits et cette année espagnole l’a gonflé à bloc. “En Espagne, les courses passent en direct à la télévision. Après le football, c’est le second sport le plus populaire. C’est une motivation sup-plémentaire…” Surtout, Louis s’est forgé une volonté d’acier. A suivre, donc.

Golf : Perrine Delacourintègre le pôle France

A 15 ans, une nouvelle vie commence pour Perrine Delacour. La golfeuse d’Aulnois-sous-Laon a intégré en septembre le pôle France de Châtenay-Malabry, en région parisienne, qui re-groupe les meilleurs jeunes joueurs amateurs de l’hexagone. “J’entre en classe de seconde cette année et je ne pouvais plus continuer sur Laon” explique Perrine, qui a su jusqu’à présent conju-guer sa scolarité au collège Le Nain et sa car-rière sportive.

Au pôle France, elle pourra à la fois suivre ses cours et continuer sa formidable progression sur les greens. Car la jeune golfeuse de l’Ailette a encore franchi un palier. Cet été, elle a remporté le British Girl Open, l’une des épreuves amateurs les plus importantes. L’Axonaise est la seconde française seulement à s’imposer dans ce tournoi britannique, qui réunit les meilleurs jeunes gol-feuses du monde. Ce tournoi vient couronner une saison remarquable : trois sélections en équipe de France, avec une médaille d’argent décrochée aux Jeux méditerranéens et une participation à

un championnat d’Europe. “J’ai terminé 13e, ce qui est bien pour une première” commente-t-elle. Ceci dit, elle ne compte pas s’arrêter là. “Je n’ai qu’un objectif : devenir professionnelle”. Au pôle France, elle bénéficiera d’une préparation physique et, surtout, d’entraînements quotidiens qui lui per-mettront de progresser. Perrine, qui voit loin, projette ensuite de partir deux ans aux Etats-Unis, le pays du golf roi.

Perrine Delacour est la seconde jeune golfeuse de l’Ailette à percer, après Marion Ricordeau, son aînée de 7 ans, championne du monde universi-taire (l’Aisne n° 169). Plus qu’un modèle, la réussite de Marion motive Perrine. “Pour moi, c’est comme un match : à moi de me hisser à son niveau !” Ces deux jeunes sportives ont bénéficié des ins-tallations du golf départemental de l’Ailette, qui accueille de plus en plus de jeunes sportifs. “A l’école de golf, il y a une bonne ambiance. Quand je peux, je viens donner des conseils aux jeunes…” poursuit Perrine, qui a tapé ses premières balles vers l’âge de 8 ans sur le green axonais.

Laon

Page 22: Aisne175

Chauffage au boispour les locaux de la zone du Griffon

Ce mode de chauffage respecte l’environnement et offre des débouchés à la filière bois du département.

22 le point sur

Dans l’Aisne, la zone d’activités du Griffon est la première à avoir opté pour un chauffage au bois. Les bureaux de l’ADA, de la SIMEA et le laboratoire départemen-tal - qui s’installera sur le site début 2010 - vont bénéficier de ce mode de chauffage écolo, voulu par le Conseil général dès la sai-son prochaine. La chaudière est mixte : elle fonctionne au bois à 90% ; le gaz apporte un appoint, notamment l’été.

Techniquement, le principe est simple : un vaste silo - 4,50 mètres sur 10 mètres

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

- est rempli de bois déchiqueté, qui appro-visionne, par un système de vis sans fin, la chaudière proprement dite. Celle-ci chauffe de l’eau, qui est envoyée vers les radiateurs par un réseau de chaleur. L’originalité est dans le combustible. La chaudière est d’une puissance d’1 MW (megawatt), ce qui lui per-met de chauffer les bâtiments actuels mais, aussi, les locaux qui pourraient se construire sur la zone ultérieurement.

La chaudière a été installée par la société Cofely (groupe GDF/Suez), dans le cadre d’une

délégation de service public (1). Dans les négociations, le Conseil général a demandé que le bois provienne de la filière locale. Autrement dit, au Griffon, c’est du bois de l’Aisne ou

de la Picardie qui sera brûlé. Nous sommes là en plein dans le développement durable : la ressource est locale et renouvelable, le transport réduit. Autre avantage, non négli-geable, ce type de chauffage est rentable : avec une filière d’approvisionnement en bois bien organisée (lire l’encadré), le coût du combustible est maîtrisé et concurrentiel par rapport aux autres énergies.

Avec cette première réalisation importante, le Conseil général souhaite montrer l’exem-ple. Une autre chaudière bois, de taille plus modeste, vient d’entrer en fonction sur le site Géodomia. D’autres projets de chaudière ou de réseau de chaleur sont en cours. Par exemple, le collège de Saint-Gobain, dans le cadre de sa réhabilitation, en sera équipé. Avec l’aide du Département, une dizaine de communes pourraient également se conver-tir au bois énergie. Le mouvement est donc bien lancé.

(1) Une délégation de service public permet à une collectivité, comme le Conseil général de l’Aisne, de déléguer un service public à un acteur privé. Celui-ci paye une redevance à la collectivité et, en contrepartie se rémunère sur ses clients.

Chambry

Le boisénergie :une ressourcelocaleL’Aisne est un département forestier, avec 123 000 ha de boisement, soit près de 20 % du territoire. La forêt axonaise est répar-tie inégalement selon les arrondissements : elle re-présente plus de 40 % du Valois, autour de Villers-Cotterêts, mais seulement 4 % de la région de Saint-Quentin. Surtout, au-delà des grands massifs doma-niaux publics (Saint-Mi-chel, Saint-Gobain, Retz…) qui couvrent 30 300 ha, la forêt est principalement privée (71 %) et fortement éclatée : on dénombre 56 000 propriétaires ce qui n’est pas toujours sim-ple pour organiser ration-nellement son exploita-tion. Ceci dit, selon l’Office national des forêts, l’Aisne est en mesure de fournir 33 000 tonnes par an à la filière bois énergie.

Une chaudière bois fonctionne déjà sur le site de Géodomia,

à Merlieux.

L’Aisne acteur de “Picardie énergie bois”Le Département de l’Aisne a intégré le 16 juin dernier la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Picardie énergie bois, dont l’objectif est d’organiser l’approvisionnement en bois énergie des actuel-les et futures chaufferies collectives. La structure a été lancée dans un double souci économique - elle pourrait créer 150 à 200 emplois par an - et écolo-gique. La SCIC regroupe une cinquantaine d’ac-teurs privés - forestiers, scieries etc. - et les gran-des collectivités picardes : les trois conseils généraux (Aisne, Somme, Oise) et la Région.

Page 23: Aisne175

Le moulin à eau du Pont du Rieux est dans la famille de Benoît Fricoteaux depuis des générations. Construit en 1834, il a fonctionné jusque dans les années 1970. Il y a une quinzaine d’années, l’actuel propriétaire décide de se lancer dans sa restauration. D’abord, pour en faire une maison de campagne. “Il y a trois ans, l’idée

est venue de le remettre en fonction et de produire notre électricité”, raconte sa femme. Un chantier qui n’est pas mince. “Nous nous sommes fixé un programme sur trois ans” précise Benoît. Déjà, il a fallu désenvaser le bief d’alimentation, qui amène l’eau depuis le ruisseau Saint-Georges, ainsi que l’ensemble de la chambre d’eau, où

23 environnement

Rozoy/Serre

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Quitter les bancs de la fac pour arpenter les rivières de Thiérache ou les bois de Suzy : c’est ce que choisissent de faire chaque année des étudiants, accueillis par l’ADREE, l’association environnementaliste basée à Naturagora.

Mise au vert pour étudiants des villes

Grégoire, Ghislain, Alexandre, Paul, Romain, Ade-line… Ces jeunes étudiants originaires de Paris, Lille ou Amiens viennent de passer plusieurs mois dans l’Aisne. Dans le cadre de leur cursus universitaire, ils doivent effectuer des stages pour valider, par la pratique, leurs savoirs théoriques. L’ADREE (Association pour le dévelop-pement de la recherche et de l’enseignement sur l’envi-ronnement) assure l’accueil, le logement à Naturagora, et le suivi pédagogique de leurs travaux (1). C’est ce que l’on appelle un Atelier permanent territorial universi-taire (APTU). “Nous sommes liés par une convention avec les universités. Sur place, nous formons une équipe d’en-cadrement qui permet d’assurer le suivi des étudiants” précise Jérôme Canivé, le directeur de l’ADREE.

Pour des étudiants versés dans l’environnement, l’Aisne offre une diversité formidable. Paul, en Master 2 à l’uni-versité Paris 8, a ainsi passé des semaines en bottes pour dresser un diagnostic précis de l’état du Goujon, ruis-seau qui serpente sur une trentaine de kilomètres dans le nord-est de la Thiérache. La régression du bocage au profit d’autres modes de culture menace l’équilibre de

la rivière. Le travail de Paul pourra servir de base à la communauté de communes des Trois rivières, partenaire du stage, pour en-treprendre ultérieurement des travaux de restauration du cours d’eau. Alexandre, en Master 1 à Amiens, a consacré son temps à la question de la gestion durable des boise-ments à Suzy : cartographie, recensement des essences… Les stages sont variés et les étudiants apportent chacun leurs compé-tences et leurs regards. “Nous suivons des filières universitaires différentes, et ça nous permet de confronter nos points de vue” ex-plique Romain, en licence à Paris 12. Pour les partenaires institutionnels, l’apport de ces étudiants est enrichissant : leurs travaux sont de qua-lité et réalisés à moindre coût.

Ces ateliers universitaires existent depuis cinq ans et les candidats ne manquent pas, attirés par l’intérêt des travaux proposés. Tous tordent le cou à un cliché : le dé-partement, malgré l’absence de métropole trépidante,

Aisne

n’est pas un repoussoir à étudiants. “Franchement, ve-nir dans l’Aisne n’a pas été un problème” sourit Paul. “On est logé, et c’est un luxe, pour moi, ça a été déterminant” souligne Adeline.

Rénovation et développement durable

Paul, un étudiant parisien,en plein travail sur le Goujon.

A Rozoy-sur-Serre, le moulin du Pont du Pont du Rieux va produire sa propre électricité

est installée la turbine. Puis, il fallu dégripper, nettoyer, rénover l’ensemble de la machinerie, conforter le gros œuvre, etc.

Aujourd’hui, les chantiers tirent à leur fin. “Notre pre-mier objectif est de préserver l’avenir du moulin, mais nous avons aussi réfléchi à la création d’une mini centrale hydroélectrique, qui nous permettrait d’être autonome au niveau de l’éclairage, du chauffage…” Au cours de l’automne, une génératrice a été démontée au moulin de Lugy, dans le Nord, et amenée en Thiérache pour être remontée au Pont du Rieux. Avec une puissance de 16 KW, elle permettra au moulin, qui n’est pas habité en permanence, de s’autoalimenter. Il va désormais falloir procéder aux essais avant de produire son électricité “verte”. Le Pont du Rieux va donc rejoindre la famille des anciens moulins à eau de Thiérache reconvertis en micro centrale hydroélectrique, tels qu’à Tavaux ou Chigny, par exemple.

Page 24: Aisne175

Les deux auteurs de bandes dessinées sortiront en mars un album dont l’action se passe au Familistère de Guise en 1914.

24 portrait

Un premier cadavre retrouvé dans le jardin, au pied du mausolée de Godin ; une femme qui se noie dans la piscine ; un couple asphyxié dans son logement… En ce début de l’année 1914, la mort rode au Familistère. Les journaux, tout occupés par les bruits de bottes de part et d’autre de la frontière, ne s’intéressent guère à ces morts mystérieuses. Pas plus que la police. Seul un jeune journaliste de l’Humanité, le journal de Jean Jaurès, va enquêter, aidé par la fille d’un familistérien. Sur cette trame qui sent bon le roman populaire du début du siè-cle précédent - on pense au Rouletabille de Gaston Leroux, au Fantomas de Souvestre et Alain - le scé-nariste Régis Hautière et le dessinateur David Fran-çois ont réalisé un album de près de 140 pages, à paraître en mars prochain chez Casterman. Le Fami-listère est croqué sous toutes ses coutures. “C’est ce qui nous a intéressés : réaliser un huis clos. A part quelques incartades à Paris, toute l’action a lieu dans le Familistère” explique Régis. Pour David, 26 ans, c’est un défi : “il fallait dessiner un même lieu sans se répéter, c’est une performance qui m’intéressait.”

Quelques visites à Guise et beaucoup de lectures ont été nécessaires aux deux compères. Régis s’est imprégné de la vie familistérienne de l’époque ; David a modélisé le site complet sur ordinateur, pour mieux le dessiner. “Mais je ne suis pas dans l’hyperréalisme : mon travail, c’est de créer une am-biance.” De même, si le scénario n’est pas un cours didactique sur l’œuvre de Godin, l’intrigue découle de cette vie si particulière des familistériens.

C’est Régis qui a eu l’idée d’écrire une histoire dont la trame a le Familistère pour décor. “J’ai découvert le site lors d’un 1er mai, et j’ai tout de suite accroché. L’architecture me rappelait l’univers carcéral, avec ses cours couvertes entourées de coursives. Je me suis dit qu’il y avait là un décor à exploiter.” A l’époque, il tra-vaille avec David sur leur premier album, “L’étrange affaire des corps sans vie”, et il emmène le dessina-teur à Guise. Pour les deux auteurs, l’affaire est en-tendue : il y a matière à album. Le projet intéresse Casterman - le plus prestigieux des éditeurs de BD. Le travail peut commencer. Un travail en duo, donc. “J’aurais aimé écrire des romans, poursuit Régis Hautière, mais l’intérêt de la BD, c’est que l’on n’est pas seul.”

De l’idée, née en 2006, à la sortie de l’album, en mars prochain, il aura donc fallu 3 ans de travail. Un travail qui sera disponible en France, Belgique, Suisse, Québec etc. Une autre manière de faire connaître le Familistère. “A l’arrivée, c’est ce qui m’a le plus étonné, conclut Régis Hautière. L’expérience a duré plus d’un siècle, et reste finalement assez mé-connue.” Leur BD contribue agréablement à sortir Godin de l’ombre.

Régis Hautière et David François bullent au Familistère

Régis Hautière& François David

proposent une plongée dansle Familistère

du début duXXe siècle.

Les planches avant leur mise en couleur.

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Qui sont-ils ?A 40 ans, Régis Hautière est un auteur prolifique. Breton - malouin, même - il est aujourd’hui installé à Amiens. Amateur de lit-térature sous toutes ses formes, dévoreur de BD, il s’est lancé il y a quatre ans dans l’écriture de scénarios pour des des-sinateurs. Il en est à son vingtième album et a, sur le feu, une dizaine de pro-jets, sur la Croisière jaune, sur la conquête spatiale…

David François, 26 ans, est plus jeune dans le mé-tier. Après un bac scienti-fique et une école d’art, cet Amiénois pur sucre se lance dans la bande des-sinée avec un album très réussi, réalisé avec Régis Hautière, “L’étrange affaire des corps sans vie” (édition Paquet). Après le Familis-tère, il a déjà d’autres pro-jets en tête.

Page 25: Aisne175

25 culture Aisne

Les muséesdes métiers d autrefois,

Page 26: Aisne175

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

26 culture

Il est toujours agréable de flâner sur les chemins vicinaux du passé, ceux de l’Aisne de jadis, du temps des arrière-grands-parents, quand les photos étaient couleur sépia. De nombreux métiers traditionnels avaient alors encore pignon sur rue. La plupart ont disparu, d’autres perdurent mais ont évolué. Dans le département, plusieurs musées évoquent les savoir-faire et les métiers de jadis, faisant revivre instituteurs sous la IIIe République, habiles tisserands du Vermandois ou sabotiers vivant dans une hutte au fond de la sombre forêt thiéra-chienne…

Un métier, un musée1. Le musée départemental de l’école pu-blique, à Chevregny. A l’intérieur de la mai-rie - école, une salle de classe qui sent bon la craie et l’encaustique et cette odeur, unique entre toutes, de l’école primaire. Sur l’estra-de, le bureau du maître et, sur le tableau, la date : lundi 26 juin 1882. Nous sommes dans l’école des hussards noirs de la République, celle de Jules Ferry… Un vieux poêle Godin trône au milieu de la pièce. Le musée date de 1982 et c’est aujourd’hui Sophie, la fille de l’ancien instituteur du village, Jacques Barjonnet, qui accueille les visiteurs. “Nous leur passons un CD, qui raconte l’histoire de l’école publique, et je leur parle de la classe de Chevregny.” Sophie est très fière d’un vieux cahier daté de 1892, écrit à la plume comme il se doit, avec son écriture en pleins et dé-liés qui rappelle tant de souvenirs aux an-ciens. “Je leur propose une dictée, à la plume, ou de recopier une leçon de morale”, poursuit Sophie. Une seconde salle retrace, à travers de nombreux documents, l’histoire de l’école publique.

Ouvert toute l’année pour les groupes, sur demande 03 23 21 66 79.

2. Le musée du touage, à Bellicourt. Cet étonnant musée est installé dans un ancien toueur, ce qui mérite là une pause explicati-ve. Le toueur est un bateau remorqueur qui permet depuis 1810 aux péniches de passer le grand souterrain de Riqueval – il fait plus de 5,6 km de long - sur le canal de Saint-Quen-tin. Le musée fait la part belle à l’aventure de la construction du canal, au fonctionnement si particulier du toueur mais aussi au monde de la batellerie autrefois. Les salles du musée vont être réaménagées tout prochainement - fin d’année, tout début d’année prochaine - , pour présenter une nouvelle scénographie, plus interactive. Une salle sera réservée aux enfants, avec des animations particulières. A noter que la visite du musée peut être uti-lement complétée par un détour au bord du canal, aux heures de départ du toueur : car, et c’est unique en France, le toueur est en-core en service aujourd’hui.

Rens. 03 23 09 37 28

3. La maison du textile, à Fresnoy-le-Grand. Les filatures ont longtemps été l’une des industries les plus florissantes du Vermandois. Les tisserands travaillaient à la fabrique ou chez eux, comme en atteste la reconstitution d’une maison, visible au musée du textile, installé dans les anciens locaux de La Filandière. Les métiers à tisser Jacquard s’étaient imposés et, pendant des siècles, on a tissé, avec un savoir-faire re-connu internationalement. La visite permet de pénétrer dans l’impressionnant atelier de tissage et ses 28 métiers à bras, classés aux Monuments historiques. Des métiers qui s’animent régulièrement, grâce à un ancien tisseur, qui revient faire partager son savoir-faire avec les touristes. Comme au musée du touage, un effort particulier est réalisé en direction des enfants, avec une vaste salle pédagogique.

Rens. 03 23 09 02 74www.la-maison-du-textile.com

Fresnoy le GrandBellicourtChevregny

Buironfosse

Fossoy

1

1

1

2

2

3

Page 27: Aisne175

27 culture

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Il est toujours agréable de flâner sur les chemins vicinaux du passé, ceux de l’Aisne de jadis, du temps des arrière-grands-parents, quand les photos étaient couleur sépia. De nombreux métiers traditionnels avaient alors encore pignon sur rue. La plupart ont disparu, d’autres perdurent mais ont évolué. Dans le département, plusieurs musées évoquent les savoir-faire et les métiers de jadis, faisant revivre instituteurs sous la IIIe République, habiles tisserands du Vermandois ou sabotiers vivant dans une hutte au fond de la sombre forêt thiéra-chienne…

Un métier, un musée

www.aisne.comd’infos+

Horaires complets d’ouverture, tarifs et autres informations

4. Le musée du sabot, à Buironfosse. Eton-nant petit musée, qui fait revivre l’incroya-ble destinée de ce bourg de Thiérache, de-venu l’un des principaux centres français de production de sabots ! “En 1880, il y avait 360 sabotiers en activité dans le village, et on ex-portait, par le train, 180 000 paires de sabots” explique Hugues Hersoy, le président de l’association qui gère le musée. A l’époque, et le musée le retrace à travers des images anciennes, les sabotiers vivaient dans des huttes, au fond des bois. On fait la connais-sance de l’un d’eux, “Gros Louis”, personnage authentique, surnommé “le philosophe”, qui dormait à même le sol, et avait, disait-on, de l’or à la banque… Le musée permet de se fa-miliariser avec les outils, les techniques et, le jeudi, de 17 à 19 heures, de voir fabriquer des sabots, sur d’anciennes machines. “C’est un musée vivant”, insiste Hugues Hersoy. Une vaste salle abrite une belle collection de sa-bots du monde entier.

Ouvert du mardi au samedi de 14 à 18 heures. Tél. 03 23 97 24 28

5. Le Varocien, musée de la vigne et du vin, à Fossoy. Le Varocien est le nom donné aux vignerons de la vallée de la Marne. Un métier loin d’être en voie d’extinction, mais qui a fortement évolué au cours du siècle dernier. Le musée est installé dans les bâtiments d’une vieille famille de vigneron de Fossoy, les Dehu, qui font du champagne depuis 1787. “Nous avions pas mal d’objets anciens, et, avec mon père, on a couru les brocantes pour constituer notre collection” explique Benoît Dehu. Et quelle collection ! En deux salles, vous saurez tout sur la manière de faire le champagne autrefois, mais aussi sur la façon dont on fabrique les bouchons, les tonneaux, les bouteilles, avec de très beaux moules en fonte récupérés à la verrerie de Saint-Gobain. Vous verrez bien entendu le vieux pressoir, la machine à embouteiller, le pupi-tre de manipulation, où les bouteilles sont tournées d’un quart de tour chaque jour. Un monde aujourd’hui révolu. La mécanisation, là aussi, est apparue. “Les techniques sont souvent les mêmes, simplement, les technolo-gies ont évolué” conclut Benoît Dehu.

Visites sur rendez-vous : 03 23 71 90 47

3

4

5

5

4

Page 28: Aisne175

Alvin, commeun poisson à Laon

C’est l’un des chorégraphes les plus en vue de la scène contemporaine interna-tionale et, depuis 2001, il partage sa vie en toute discrétion entre Vancouver et Laon.

Natif de Manille, aux Philippines, Alvin Eras-ga Talentino a suivi la formation du Royal Winnipeg Ballet de l’Université de York à To-ronto, formation complétée par la suite au Suny et Jose Lemon Institute de New York. En 2000, il a fondé à Vancouver la Compa-gnie Erasga, qui en dix ans s’est imposée comme l’une des plus innovante au plan in-ternational. Dès qu’il en a l’occasion, entre ses différentes tournées à travers le mon-de, Alvin se réfugie sur le plateau laonnois dans sa maison qui domine la cuve Saint Vincent. Il s’implique autant qu’il le peut dans la vie culturelle axonaise et le public local a pu découvrir son travail, la première fois au collège Jean Mermoz en 2003. “J’y ai présenté “Field“, une création qui évoque un retour à la terre où mes racines asiatiques sont très présentes, se remémore le chorégra-phe. J’ai senti que le public entrait en parfai-

28 culture

Le plateau laonnois : un refuge pour le danseur canadien.

La danse pour tousDanse et handicap. Au premier abord l’équation semble improbable, mais au fond, pourquoi pas ? C’est le combat dans lequel s’est lancée la chorégraphe saint-quenti-

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

A lire

“A la conquête dunouveau monde” roman de Matthieu Maurand. Editions Baudelaire - 11 E

Un roman d’aventures signé d’un jeune auteur de Guignicourt, Matthieu Maurand. L’histoire se passe en 1848. Jesse, un Ecossais de 12 ans, embar-que à bord du Slippy Boop à la suite de la mort de son meilleur ami, Marc. Direc-tion, l’Amérique de la ruée vers l’or…

“Ils ont laissé leur empreinte à Château-Thierry”, dictionnaire thématique d’Etienne Bourgeois - 21 E

Une petite bible pour les Castels férus d’histoire locale. On y croise des personnages célèbres - La Fontaine - ou moins, et on apprend au passage que le valet de cœur, le fameux La Hire, de son vrai nom Etienne de Vignole, a dé-fendu la ville entre 1415 et 1421.

“Patrimoine de l’Aisne, des origines au Moyen âge”, de Luc Mauvais, éditions Alan Sutton, 23 E

L’auteur s’est attaché à un patrimoine bien parti-culier de notre départe- ment : mégalithes, ha-bitats souterrains, er-mitages… Du menhir de Bois-lès-Pargny aux dol-mens de Saint-Gobain en passant par les multiples habitations et édifices religieux troglodytiques, les découvertes sont nom-breuses dans cet ouvrage très documenté.

Laon

te résonance avec cette ruralité universelle. Les paysages de l’Aisne m’ont particulière-ment marqué quand j’y ai pris mes quartiers et, d’une façon générale, ma relation entre la France et le Canada nourrit beaucoup mon inspiration.” Le conservatoire de Laon l’a depuis accueilli par deux fois, en 2005 pour une représentation de “Orientik Portrait” et plus récemment pour un travail en commun avec le compositeur et musicien bruitiste Emmanuel Mailly, basé à Saint-Aubin, près de Blérancourt. Entre le Canada, sa patrie d’adoption, son attachement à la France et ses racines extrême-orientales, Alvin Eras-ga Talentino se sent un artiste “global” pui-sant dans ce creuset cosmopolite où s’effa-

cent les frontières culturelles. “Ma vocation pour la danse s’est révélée lors d’un retour aux Philippines où c’est un mode d’expression traditionnel qui imprègne complètement le quotidien, explique-t-il. Là-bas comme dans beaucoup d’endroits, mon travail est perçu comme une expérience inédite. Je joue beau-coup sur la transversalité des disciplines, j’ai par exemple dansé avec un artiste verrier, j’introduis aussi la vidéo et le multimédia, je crois que le travail de la compagnie s’inscrit avant tout dans une dynamique de fusion.”

noise Sandrine Didier en créant en 2003 l’association “Sandycapdanse“. Son but : permettre aux personnes atteintes d’un handicap, qu’il soit physique mental ou

sensoriel, de pouvoir pratiquer cet art, de s’y épanouir et de montrer leur talent sur scène. Son travail est aujourd’hui reconnu, tant pour sa qualité artistique que pour le bénéfice ressenti par ceux qui partici-pent à ses ateliers. En 2009 l’association s’est vue en effet attribuer par deux fois le titre et les félicitations du jury lors des compétitions Handidanse, d’abord en ré-gional puis au niveau national à Biarritz , avec la création “Avé Maria“ réunissant sur scène Michèle Amiel et Stéphane Lebon en fauteuil roulant. Regroupant 26 danseurs en situation de handicap et une dizaine de danseuses valides, Sandycapdanse a clôturé la saison en juin dernier à la MCL de Gauchy avec le spectacle “Le cirque enchanté“ à travers lequel elle réussissait le challenge d’effacer toute notion de handicap pour ne laisser paraître sur scène que des danseurs illuminant la scène.

Contact : www.sandycapdanse.fr

www.companyerasgadance.ca

Page 29: Aisne175

C’est dans l’air du temps et ça se passe dans l’Aisne.

29 c’est tendance

“Je me sens avant tout musicien, la technique doit être au service de la musi-que et pas l’inverse.” Michel Bontemps, alias Mitch, a créé l’association “Musique 02” et le studio Music Box il y a maintenant huit ans. “J’habitais avant à Azy-sur-Marne où je donnais des cours de batterie et percussions, se rappelle-t-il. Quand on s’est installé dans cette maison à Mont-Saint-Père, il y avait ce garage, idéal pour faire un espace dédié à la musique. D’abord pour répéter, puis petit à pe-tit tu t’équipes pour enregistrer ce que tu fais avec tes potes musiciens et comme ça sonne plutôt bien on te sollicite pour enregistrer une

Sur labonne piste

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

Le passage au studio est une étape clé dans la vie d’un artiste ou d’un groupe. Dans l’Aisne, plusieurs structures proposent ce type de prestation. Exemple à Mont-Saint-Père au studio Music Box de Michel Bontemps.

Contact www.studio-musicbox.com - 06 14 12 74 47

MontSaint-Père

démo, un 4 titres, un album. C’est parti comme ça.” Rehaussé d’un étage supplémentaire, le “garage” de Mitch offre aujourd’hui toutes les fonctionnalités d’un studio profession-nel. Prise de son en bas, régie technique avec consoles et ordinateurs à l’étage. Sa formation empirique complétée par plu-sieurs stages en “mastering” et théorie de l’échantillonnage, Mitch reste un musicien dans l’âme partisan du moins de technique possible. “Il vaut mieux bien placer un micro ou bien régler un instrument à la base plutôt qu’avoir à “bidouiller” le son après, explique-t-il. Et puis ça ne m’intéresse pas d’être un “pousse-bouton”.

Avec la plupart des groupes, je donne mon avis sur le son, sur les morceaux, je propose des arrangements un peu comme le ferait un producteur. Généralement les musiciens ap-précient et je suis vite intégré comme un mem-bre du groupe.” Une approche qui lui vaut

maintenant d’être sollicité pour ses talents d’arrangeur comme l’a fait l’artiste Isabelle Lefort pour son dernier album “Chambre à R”. Accrochées au mur de la régie, les pochettes CD témoignent du passage dans ces murs de la fine fleur locale. Côté albums : Les Fadas, Bax, My Taylor is Rich, Fabrice Caurier , “Je travaille justement avec eux en ce moment, dit notre “sondier” en lançant une des dernières prises. C’est très marrant comme approche, le groupe compose les musiques en s’inspirant des poèmes de Fabrice qui vient poser sa voix dessus après.”

Du côté des démos, on repère les Seine-et-Marnais de No Sub. “Très bon exemple, com-mente Mitch. Ils sont venus avec leur pro-ducteur pour un travail préparatoire et puis ils sont partis faire leur album dans un gros studio parisien. Le gars est revenu me voir ap-paremment très déçu. Beaucoup de technique pour un résultat trop clean, trop clinquant. Ici, tu nous avais fait un son plus rock, m’a-t-il dit, plus chaleureux.” A l’heure où tout pro-priétaire d’un ordinateur multimédia peut s’improviser ingénieur du son, qu’est ce qui fait la différence ? “La salle est importante, précise l’homme aux manettes. Ici, elle est plutôt mate mais pas trop, pour garder un son “vivant”. Il faut aussi de bons micros et une bonne carte son, après c’est l’oreille du mec qui compte. Un gars qui a “de la feuille” peut sortir quelque chose de très bon d’un petit home-studio.”

www.aisne.comd’infos+

Tous les contacts pour enregistrer dans l’AisneTrinity StudiosEditions IHS Le Clos du Pain02470 Neuilly Saint-Front03 23 71 13 45Possibilité d’hébergement pour les artisteswww.editions-ihs.com

Galerie de BerlinvalRue des VignesHameau de Berlinval 02290 Morsain 03 23 59 01 32Possibilité d’hébergement pour les artistes

Espaces Musiques1 rue Ganton 02300 Chauny03 23 39 93 96

Les Caves à musiquede Tergnier6 Place Carnegie02700 Fargniers03 23 57 40 24www.cavesamusique.fr/

Les caves à musiques d’HirsonEcole municipale de musiqueimpasse Prieuré 02500 Hirson03 23 58 45 33

Studio KozakCASOC de Gauchy7 rue Voltaire02430 Gauchy03 23 68 63 95

Si le matériel a son importance, c’est

avant tout l’oreille qui fait la différence.

Page 30: Aisne175

théâtre■ 20 novembreChauny : théâtre avec l’ESAT de Chau-ny D’ou viens tu grand papa ? à 20h30 au forum.Rens. 03 23 52 23 52

■ Du 23 au 29 novembreBraine : 6e édition des rencontres théâtrales, organisé par le foyer ruralhttp://foyerruralbraine.canalblog.com

■ 25 novembre Hirson : Esta Webster “Femme Indigo” dans le cadre de la journée interna-tionale de lutte contre les violences à l’égard des femmes à 20h, salle de l’Eden.Rens. 03 23 58 38 88 ouwww.transfrontalieres.eu

■ Du 27 novembre au 23 janvierSoissons : Le médecin malgré lui par la compagnie AcalyVendredi et samedi à 21h au théâtre Saint-MédardRens.03 23 53 54 42 ouwww.theatresaintmedard.com

sport■ 28 novembreBrasles : 12e run and bike de la soli-darité au profit de la recherche sur le cerveau. Course des As, 600 m à pied (1 coureur) + run and bike 16 kms, loi-sir et jeunes run and bike 6 kms.Départ 13 h 30 de l’espace Eyssartier.Inscription en ligne et sur placeRens. 03 23 69 03 06 ou www.TCOMOIS.free.fr

■ 23 janvierHirson : 14e meeting internationnal de saut en hauteur en salleSalle Georges HébertRens. http://hauteurhirson.onlc.fr/

■ 24 janvierSoissons : escrime, challenge Maître Clément, à partir de 9h au gymnase Jean Davesne, finale vers 16hRens. 03 23 59 91 87

concert - théâtre - cirque - spectacle - jeune public - festival - danse - exposition - conférence - fête - médiéval - nature30 rendez-vous

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.ville-chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / www.ville-soissons.fr / www.ville-saintquentin.fr

concert

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

■ 20 novembre Hirson : Mélissmell et Miliana en 1ère partie à 20h, salle de l’Eden.Rens. 03 23 58 38 88 ouwww.transfrontalieres.eu

28 novembre / VervinsA partir de 15h : Tremplin rock, avec cinq groupes axo-nais en compétition : Les fils d’Albert (rock engagé) Mal-dito Rapaz (rock), Flying Ducks (H5N’Roll), Between (rock), Histoire 100 paroles (blues rock)

A l’issue de ce tremplin, concert des gagnants de 2007 : 19h Pierre hait les loups / 20h Blues Brockers / 21h Bax 22h PrésageEt nouveauté cette année : bourse aux instruments de musique.

Rens. 03 23 97 79 72 ou www.tac-tic-animation.com

Rock Aisne Forces “Phil ippe Bronsin”

Les fils d’Albert © Philippe Mondon

danse■ 7 janvierChauny : danse classique et contem-poraine avec Philippe Anota à 20h30 au forum.Rens. 03 23 52 23 52

■ 5 décembreGuignicourt : Les Dames Buissonnières par la Compagnie l’Echappée A 20h, salle des fêtesRens. Maison de la Champagne picarde 03 23 22 36 80

■ 4 décembre Hirson : Tiens il est neuf heures - Io-nesco en musique à 20h30, salle de l’Eden.Rens. 03 23 58 38 88 ouwww.transfrontalieres.eu

■ 21 novembre : Le Nouvion en Thié-rache : concert de Saint-Hubert avec les sonneurs du “Vert galant” et du “Bien alle en Thiérache” ainsi que l’en-semble vocal “La renaissance” du Nou-vion en Thiérache à 20h30 à l’église Saint-Denis

■ 27 novembreHirson : “L’Homme Parle”, chante, re-vendique, s’engage ! à 20h30, salle de l’Eden.Rens. 03 23 58 38 88 ouwww.transfrontalieres.eu

■ 27 novembreChauny : Patrick Fiori à 20h30 au fo-rum.Rens. 03 23 52 23 52

■ 28 novembreClastres : Festival Multi’Sons - Nicolas Diot et Gode Morningue - Concerts à 20h30 au pôle communautaireRens. CC Saint-Simon03 23 63 36 51

■ 28 novembreChâteau-Thierry : Le Dragon d’or chez La Fontaine dans le cadre des Belles pages de l’Aisne. Un hommage musi-cal à Ba Jin à 20h30, amphithéâtre Pannier. Rens. 03 23 24 60 09

■ 30 novembreTergnier : Les P’tits Papiers à 20h30 au centre culturel.Rens. 03 23 40 24 40

■ 6 décembreFilain : concert de Noël avec la Musa-relle et le cercle musical de Soissons16h en l’église Rens. 03 23 74 91 39

■ 6 décembreFère en Tardenois : Michel Alabau, ré-cital de Noël ( J.S. Bach / D. Buxtehude / L.C. Daquin / C. Balbastre). Dans le ca-dre des Orgues de l’Aisne en Concerts à 14h30, église Sainte-Macre.Rens. OTSI / 03 23 82 31 57

■ 13 décembreSoissons : concert de Noël avec la Mu-sarelle et le cercle musical de Soissons16h en l’église Saint-Crépin Rens. 03 23 74 91 39

■ 13 décembre Hirson : la générosité de Gilles Apap avec les Quatre saisons par l’Orchestre de Picardie à 16h, salle de l’Eden.

Rens. 03 23 58 38 88 ouwww.transfrontalieres.eu

■ 19 décembreVervins : Concert Gospel avec les Mes-sengers en l’église Notre DameRens. www.lereservoir02.fr

Page 31: Aisne175

31 rendez-vous

www.aisne.comd’infos+

expo ■ Jusqu’au 6 décembreAlaincourt : l’art néerlandais s’invite au musée au travers des sculptures et des peintures de l’artiste Inge Behling / Salle les FaconniersRens. 03 23 63 62 07www.ingebehling.com.www.la-maison-de-marie-jeanne.fr

■ Jusqu’au 18 décembreChauny : “Plusieurs” Elodie Bar-thelemy, Pascal Bruandet, Hervé Hemme, Marilyne Thireau, Djelloul Maghraoui,Valérie Thuillier, Installa-tion vidéo / Galerie d’art contemporain du collège Jacques Cartier, 60 rue Er-nest RenanRens. 03 23 39 95 95

■ Du 3 au 23 décembreTergnier : aquarelles de Denis Cureaux au centre culturel.Rens. 03 23 40 24 40

■ Du 11 Janvier au 2 Février Chauny : Yvan Salomone, œuvres du FRAC Picardie / Galerie d’art contem-porain du collège Jacques Cartier, 60 rue Ernest RenanRens. 03 23 39 95 95

■ Jusqu’au 15 janvier Bohain en Vermandois : Amalgame d’Andy Popol à La Maison familiale d’Henri Matisse Rens. 03 23 60 90 54

■ Jusqu’ au 5 marsFresnoy le Grand : “le tissage au fil du temps”. Revivez par époque (antiquité, moyen-âge, les temps modernes...) l’origine et l’histoire du tissage. Du mardi au vendredi de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h .Rens. 03 23 09 02 74www.la-maison-du-textile.com

■ Du 18 septembre au 16 décembreOulches la Vallée Foulon : Champs photographiques d’honneur pour les poilus. Exposition photographique sur

l'Aisne 175 - Novembre/Décembre 2009

conférence■ 18 novembreVervins : ciné-débat autour du film Entre les murs de Laurent Cantet.Au cinéma Picolli/PiccoloRens. http://www.lereservoir02.fr

concert - théâtre - cirque - spectacle - jeune public - festival - danse - exposition - conférence - fête - médiéval - nature

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.ville-chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / www.ville-soissons.fr / www.ville-saintquentin.fr

cirque■ 21 novembre Pargny-Filain : soirées d’Isis. Spec-tacle cabaret différent chaque mois composé de numéros variés : cirque, musique, théâtre, marionnettes… à 20h30 - Accueil public à partir de 19h Rens. 03 23 21 59 72 ouwww.cieisis.org

sortie■ 22 novembreLaon : Randonnée de 9 km / Rendez-vous à 8h45, porte de SoissonsRens. 03 23 79 09 35 ouwww.randonneurs-arpal.fr

■ 6 décembreVic sur Aisne : “Sur les traces des Poi-lus”, randonnée de 14 km / Rendez-vous à 13h45 sur la place face au châteauRens. 03 23 79 09 35 ouwww.randonneurs-arpal.fr

■ 12 et 13 décembreLaon : tous en selle pour le 22e Village gourmand. Tours de poney, démons-trations de maréchalerie ainsi que la traditionnelle “assiette Gourmande” / le samedi de 10h à 19h et le dimanche de 10h à 18h au boulodromeRens. 03 23 22 50 86 [email protected]

Du 9 novembre 2009 au 7 mars 2010 / HirsonPour cette nouvelle édition, les règles resteront inchangées : réaliser un film de cinq minutes maximum avec son caméscope ou un film de une mi-nute maximum avec son télé-phone portable, et l’envoyer dès le 9 novembre sur le site www.trans-video.eu, et ce avant le 31 janvier 2010 à minuit. Les vidéos qui recevront le plus de votes par les internautes participeront au 3e festival Trans-vidéo les 6 et 7 mars 2010 et les meilleures réa-lisations seront récompensées par des lots multimédias.

Concours ouvert à tous les genres (documentaire, drame, comédie, thriller, fantastique, clip ou encore film d’animation…)

3e concours Trans-vidéo

les lieux de mémoire et la statuaire de 14-18, conçue par Raymond Chovaneck, photographe amateur, avec le soutien du département de l’Aisne.En libre accès, du mardi au samedi de 10 h à 18 h.Rens. 03 23 25 14 18 ouwww.caverne-du-dragon.fr

■ 4 décembreChauny : Thé et confidences (théâtre de boulevard) à 20h30 au forum.Rens. 03 23 52 23 52

■ 4 décembreTergnier : Un rat dans la contrebasse ?par la Compagnie Topaze à 20h30 au centre culturel.Rens. 03 23 40 24 40

■ 6 décembreVervins : Du rififi à la morgue de et avec Dominique-Pierre Devers et Lilly Villar à 17h30 au cinéma Piccoli-PiccoloRens. 03 23 98 11 98

■ 8 décembrePays de la Serre : Tiens il est neuf heu-res par la Comédie de Picardie à 20h30, lieu à définirRens.CC Pays de la Serre03 23 80 77 22

■ 11 décembreSoissons : Reines Perdues, textes ex-traits de Iphigénie, Mithridate, Andro-maque, Britannicus et Phèdre de Jean Racine, par la compagnie de l’Arcadeà 20 h 30 Le MailRens. 03 23 76 77 70 ouwww.compagnie-arcade.com

■ 11 décembreTergnier : Manu Payet (humour) à 20h30 au centre culturel.Rens. 03 23 40 24 40

■ 14 janvierTergnier : Dormez, je le veux ! de Geor-ges Feydeau par le Théâtre de la Vé-randa à 20h30 au centre culturel.Rens. 03 23 40 24 40

■ 16 janvierChauny : Adam et Eve, théâtre de bou-levard à 20h30 au forum.Rens. 03 23 52 23 52

■ 19 janvier Chauny : le Bourgeois Gentilhomme de Molière (comédie musicale) à 20h30 au forum. Rens. 03 23 52 23 52

■ 20 janvier 2009Hirson : Motobécane sur les routes imagées de la ruralité à 20h30, salle de l’Eden. Rens. 03 23 58 38 88

Page 32: Aisne175

32 l’image

Question n° 1Quelle est la fleur symbolique du Chemin des Dames ?

Question n° 2 Il nourrit les Soissonnaisdepuis la guerre de 100 ans.De quoi s’agit-il ?

Pour gagner l’un des 1 000

NOM PRÉNOM

ADRESSE CODE POSTAL VILLE

RÉPONSE 1 RÉPONSE 2

Bulle

tin

répo

nse

Mains vertes et langue fleurie,retrouvez dans l’agenda de l’Aisne 2010 des Axonais qui cultivent leurs jardins pour le plaisir des yeux et des sens… et profitez de leurs astuces pour votre potager ou votre balcon.

Gagnez l’agenda 2010

“Notre jardin secret”

agendas mis en jeu, retournez le coupon ci-dessous (tout bulletin incomplet ne sera pas pris en compte)avant le 27 novembre 2009à Conseil général de l’AisneService communication/agenda 2010Rue Paul Doumer 02013 Laon Cedex

Vous pouvez également jouersur www.aisne.comJeu gratuit sans obligation d’achat. L’agenda ne peut être vendu. Les 1 000 agendas seront attribués par tirage au sort parmi les bonnes réponses, dans la limite d’un exemplaire par foyer. La liste des gagnants sera mise en ligne sur www.aisne.comà partir du 15 déc. 2009.