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8 actualité sport testez des activités insolites 10 développement durable Objectif zéro phyto 16 culture théâtre et mémoire ouvrière 17 dossier La forêt dans l’Aisne 26-29 territoire de l'Aisne Autour de Vic-sur-Aisne 185 Juillet/Août 2011/ le magazine du Département de l’Aisne www.aisne.com Aisne-les-Bains

Aisne185

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■ 8 actualité sport testez des activités insolites ■ 10 développement durable Objectif zéro phyto ■ 16 culture théâtre et mémoire ouvrière ■ 17 dossier La forêt dans l’Aisne ■ 26-29 territoire de l'Aisne Autour de Vic-sur-Aisne

185 Juillet/Août 2011/ le magazine du Département de l’Aisne

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Le magazine du Conseil général de l’Aisne n° 185 de Juillet/Août 2011 / 240 000 exemplaires / Conseil général de l'Aisne - rue Paul Doumer 02013 Laon Cedex - Secrétariat Journal l'Aisne 03 23 24 86 99 - Fax : 03 23 24 62 84 / [email protected]

Directeurs de la publication : Yves DAUDIGNY / Philippe MIGNOT - Responsable communication : Pascale CARTEGNIE - Rédacteur en chef : Bruno WALTER - Rédaction : Marie GOURLIN / Bruno WALTER / François-Xavier DESSIRIER / Olivier MONROCHE / Jean-Michel VERNEIGES - Photos : François-Xavier DESSIRIER / Bruno WALTER - Réalisation graphique : Christian JOMARD / Service communication Conseil général de l’Aisne - Secrétariat : Annie BEAUVILLAIN - Imprimerie : Groupe MORAULT - Distribution : ADREXO

Imprimé sur papier 100% recyclé

2 sommaire

4/9 actualité> Le Nouvion : visite à la ferme 1900

> Tourisme : dans les coulisses d’Axo-Plage

> Sport : deux pages d’activités insolites

> Initiative : un repas en prison

> Social : le programme départemental d’insertion

10/11 développement durable> Ces communes qui s’engagent contre les produits phytos

> Verdilly : l’école verte de Sylvain Augier

12 tribune

13/16 culture> Les livres de l’été

> Condé-en-Brie : de l’autre côté du miroir du temps

> Blérancourt : du nouveau au château

> Laon : Axothéa fait parler la mémoire ouvrière

à la cité des Cheminots

17/21 dossierRichesses forestières de l’Aisne

22/23 ils font bouger l'Aisne> Alain Demeulemeester, la tête dans les étoiles

> Alain Develle et le serment d’hypocras

> François-Xavier Roth orchestre l’Aisne

24 un temps d'avance > aisne.com fait peau neuve

25 histoire> Coucy : Enguerrand III, l’homme qui voulut être roi

26/29 territoire de l'Aisne> Autour de Vic-sur-Aisne, châteaux, reines et tourisme durable

30/31 les rendez-vous> Théâtre, expos, concerts :

le meilleur des deux prochains mois.

32 l’image> Le concert de l’été

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

17/21 dossierLa forêt recouvre un quart du département, avec des massifs importants du nordau sud. Des hommes la gèrent, d’autresy travaillent, le tourisme s’y développe.La forêt, une richesse axonaise.

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éditorial 3

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

“J’ai les goûts les plus simples, je me contente du meilleur”, disait Oscar Wilde. Cet été, l’Aisne vous offre, en toute sim-plicité, ce qu’elle a de meilleur.

Le meilleur de la culture avec comme chaque année l’opéra-tion Un été dans l’Aisne. Concerts, spectacles de rue, ouverture des musées… les Axonais se sont, depuis longtemps, approprié cette manifestation populaire et de qualité. Point d’orgue, le grand Concert au parc Foch de Laon, est toujours un formidable moment de convivialité et de partage. Rendez-vous aussi dans les grands musées du département, Caverne du Dragon et Familistère de Guise, deux sites chargés d’histoire dont l’intérêt est renouvelé chaque saison par de nou-velles expositions. Et je ne serais pas complet si j’ou-bliais de citer les centaines de manifestations cultu-relles organisées ici et là dans les communes.

L’été dans l’Aisne, c’est aussi le meilleur de la nature. Pourquoi ne pas profiter des belles journées pour parcourir l’un des grands massifs forestiers du département, à Saint-Michel, Saint-Gobain ou Retz ? Près d’un quart de l’Aisne est recouvert de forêts et l’été est la saison idéale pour en

découvrir la faune et la flore, randonner avec un sac au dos.

Le meilleur des loisirs en famille, c’est Axo’ plage, qui offre ses baignades, ses espaces de jeux, de détente et ses animations lors des belles journées estivales.

Le meilleur du sport, vous le trouverez à Cap’ Aisne, pour les amateurs de sensations nau-tiques, et dans les multiples découvertes de

sports de plein air que les clubs organisent à l’occasion de l’été.

Un Axonais sur deux ne partira pas en vacances cet été : la crise économique, le renchérissement de la vie, ont tou-ché directement le portefeuille des familles. C’est pourquoi il est de notre devoir d’offrir le meilleur, ici, à ceux qui restent comme aux touristes, de plus en plus nombreux, qui choisis-sent notre département.

Yves DAUDIGNYSénateur de l’Aisne

Président duConseil général

C’est pourquoiil est de notredevoir d’offrir

le meilleur, ici,à ceux qui restent

comme aux touristes,

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l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011 4 actualité

Retouren

images

Une fermeen Thiérache d’avant 1914 : c’est l’étonnant voyage dans le temps proposé par Dolorès Laurent, aliasMère-grand.

découverte

Elle s’habille comme autre-fois et propose aux visiteurs de se costumer à l’ancienne. Petite moustache, binocle, chapeau et sabots pour les hommes ; robe 1900 pour les femmes… l’illusion est parfaite et la visite peut com-mencer. Nous sommes en Thié-rache, au début du XXe siècle. La grange de la ferme de la Liesse est une machine à remonter le temps. On marche sur la paille, et l’on est accueilli par les animaux. Agneaux, biquettes, poules, co-chons, lapins… vivent là, en liber-té ou dans des enclos. “On peut approcher les bêtes, les toucher”, souligne Mère-grand, les cheveux relevés en chignon.

Une première partie de la grange est aménagée en musée du temps jadis. Mère-grand explique le fonctionnement des outils aux en-fants accueillis ce jour là. Baratte à beurre, lessiveuse… un détour par les anciens bancs d’écoliers, histoire de tester son habileté à écrire à la plume d’oie, et c’est l’heure de la tonte du mouton, aux ciseaux de force, sous le re-

A la fermede Mère-grand

La journée du16 avril en mémoire du lancement de l’offensive Nivellesur le Chemin des Dames a réuni prèsde 800 marcheurs partis de Craonneà 5h du matin.La journée s’estachevée à la nécro-pole de Craonnelle par une prestationdes percussionnistes du groupe Pilipilyen hommage auxtirailleurs sénégalais.

contactFerme de la Liesse03 23 97 69 98www.fermedelaliesse.com

gard curieux de la petite chèvre, née la veille seulement. “J’ai deux passions : les enfants et les ani-maux” explique Mère-grand. “Les enfants vivent beaucoup dans le virtuel. Ici, ils peuvent sentir, tou-cher, voir… La ferme est conçue comme un grand livre d’images, où l’on découvre des nouvelles scènes à chaque page.” L’idée est aussi de participer au maxi-mum : donner un coup de ciseau sur la laine du mouton, traire une vache…

Un second bâtiment abrite les gros animaux : vache, poney, co-chons… Les quatre ânes et les chevaux sont dans la pâture, der-

Le Nouvionen Thiérache

rière la ferme. Mère-grand reçoit dans son paradis les écoles, les groupes mais aussi les familles. Il suffit de lui passer un coup de fil - car elle a le téléphone, et même, un site internet (www.fermedela-liesse.com). Prévoir environ trois heures. Des bancs sont amé-nagés pour ceux qui souhaitent pique-niquer.

Bienvenueà la fermeLa ferme de la Liesse est une ferme pédagogique d’a- nimation. En effet, Dolorès Laurent ne vit pas de ses produits agricoles. Certaines exploitations agricoles sont également des fermes pé-dagogiques. Les éleveurs ou les cultivateurs prennent alors un peu de leur temps pour accueillir le public et leur faire découvrir leur mé-tier. Dans l’Aisne, le réseau Bienvenue à la ferme vous invite à pousser les portes de la ferme de la Bergue (Nampteuil-sous-Muret) ; la ferme du bois de Chantrud (Grandlup-et-Fay) ; les ca-nardises des trois vallées (Condé-en-Brie) ; la ferme pédagogique de Concevreux ; la ferme des Logis (Besmé) ; la ferme de l’ancien château (Variscourt) ; la ferme de la Genevroye (Rocourt Saint-Martin) ; les caprices de Si-donie (Ronchères).

Les visiteurs participentà la tonte du mouton.

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actualité 5

Au cœur du département,

Axo’Plage propose

un concentré de nature

et de loisirs.

loisir

L’eau est bleue, la plage de sable blanc s’étend sur 300 mètres, les équipements multisports et les aires de jeux pour enfants sont dissémi-nés dans un parc verdoyant de 40 hectares. Dès l’arrivée du soleil, Axoplage, au bord du lac de Mo-nampteuil devient LA destination famille par excellence. “Notre fré-quentation est directement liée à la météo, précise Christine Tingry,

La 7e éditiondu festivalVO en Soissonnais s’est terminéeen beauté avecle déroutant etdésopilant Slips Inside de la Cie Okidok après une semaine de folie durant laquelleune douzainede spectacles différents était proposée.

Grand succèspour le 1er maidu Familistèrede Guise qui fut pris d’assaut toute la journée par les visiteurs venus découvrir l’espace muséographique du palais social et par les compa-gnies artistiques les plus délirantes comme la fanfare décalée de “La friture moderne“.

responsable du site. En 2009, an-née très chaude, nous avons eu 148 000 visiteurs.” Pour 2011, la baignade a d’ailleurs commencé avec un mois d’avance par rapport aux années précédentes avec l’ou-verture de la zone de bain surveillée dès le mois de juin, les week-ends et jours fériés. En accès libre mais un peu plus au calme, l’espace na-turel protégé propose quant à lui de découvrir la faune et la flore de dif-férents milieux le long d’un sentier pédagogique où s’épanouissent de nombreuses espèces dont certaines sont protégées. “Le verger, les prai-

Naturoplage

plus d’infoswww.axoplage.ailette.org03 23 80 92 41

Monampteuil

ries ou les mares permettent d’abor-der beaucoup de thèmes, explique Sandrine Jacminsky qui encadre les groupes scolaires et les centres de loisirs. Entomologie comme nous venons de faire avec les maternelles de l’école Champfleury ou études des arbres avec les CM2 qui ont déjà travaillé le sujet en classe, les enseignants ont le choix.” Pour les centres de loisirs, ces ateliers dé-couverte se conjuguent générale-ment avec des activités manuelles dans un vrai esprit de vacances. A la découverte

des insectes dans l’espace naturel protégé.

Baignade, pâtés de sable et pédalos pour une vraie journée de vacances

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

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6 actualité sport

L’animal est factice, mais les sensations sont réelles.

On peut pratiquer la course d’orientation en famille.

L’été, c’est la bonne saison pour découvrir des activités sportives différentes de celles quel’on pratique le reste de l’année. Dans le département, de nombreuses disciplines insolites ou moins connues que le football, le basket ou l’athlétisme sont proposées par les clubs. A vous de choisir !

[Tir nature en trois dimensions]L’esprit Robin des boisUn parcours forestier où les archers doivent atteindre un animal en résine de taille réelle : c’est le défi du tir nature en trois dimen-sions. Du gibier à plumes jusqu’à l’ours ou le léopard, cette activité “donne vraiment l’impression d’y être”, assure le Soissonnais Jean-Albert Marque, ancien de l’équipe de France de tir à l’arc, qui s’est pris de passion pour le tir nature. Selon la taille de l’animal et le type d’arc employé, la distance est plus ou moins longue : de cinq à quarante-cinq

[Course d’orientation]Sport et stratégieRetrouver des balises à partir d’une simple carte, parcourir l’itinéraire le plus rapide-ment possible : la course d’orientation, c’est à la fois la tête et les jambes. L’espace Eys-sartier de Brasles propose un parcours per-manent qui permet une bonne initiation. “Il faut constituer un groupe et prendre contact avec nous” explique Jérôme Berthemet, qui gère l’activité. La course d’orientation est accessible aux plus jeunes : “c’est une discipline à la fois sportive et stratégique. Il

[Disc-golf]Changer de disqueLa discipline du disc-golf est américaine et peu connue. Dans l’Aisne, c’est le Co-mité départemental du sport en milieu ru-ral (CDSMR) qui la propose. Le principe est simple : un disque - une sorte de frisbee - et un panier. Il convient de mettre le disque dans le panier. Mais… attention, ce n’est pas si simple : il y a des obstacles, comme au golf. D’ailleurs, les termes employés sont les mêmes, et l’on change de disque selon la distance, comme l’on change de club.

Cet été

contactCoordonnées des clubs sur www.cdarc02.com

contact03 23 87 71 60

contactComité départemental du sporten milieu rural : 03 23 20 37 03

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

mètres. La technique est importante, mais les clubs offrent souvent la possibilité aux débutants de s’exercer sur des parcours d’initiation, avec des distances réduites. Une activité à découvrir dès l’âge de douze ans.

s’agit de se construire son propre itinéraire, à partir de cartes, poursuit Jérôme. On fait des erreurs, forcément, et on apprend à les analyser et à s’adapter.”

Dans ce sport, c’est parfois le plus malin qui gagne, pas le plus costaud… D’ailleurs, de-puis que l’espace Eyssartier a investi dans ce parcours permanent, les élèves, des écoles aux lycées, ont adopté la discipline.

Les plus confirmés pourront se tester sur un autre parcours dans la forêt de Verdilly toute proche. Les cartes sont en location auprès de Jérôme Berthemet.

“Au niveau de l’ambiance, on se rapproche du minigolf : c’est tout public, familial, les grands-parents peuvent jouer avec les pe-tits-enfants” explique Christophe Normand, agent de développement du CDSMR. Son objectif : créer un parcours permanent. Vous pourrez, dans un premier temps, découvrir cette activité à Axo’plage les 9 juillet et 20 août.

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sportactualité 7

Vol en biplace, découvrez la terre vue du ciel.

Envolez-vous pour une balade inoubliable au gré des vents, à travers la campagne Axonaise. Au dé-part de cinq plateformes, survolez le département dans le silence d’un vol plané en parapente biplace. Accompagné d’un pilote qualifié, décollez en toute confiance pour un baptême à la découverte d’une nouvelle dimension. Un vol calme ou à sensations fortes selon vos envies.

Voir un parapente au milieu des plaines, c’est pos-sible. La technique du décollage treuillé permet de voler même sans site naturel adéquat.

Faites le pas et vivez un moment unique en toute sérénité. Profitez-en à tout âge, tous les week-ends et jours fériés.

L’école de trampolineaccueille les enfants

dès 6 ans.[Trampoline]Quel rebondissement !En deux ans d’existence, le trampoline a connu un dévelop-pement spectaculaire au club de gym La Chaunoise avec 40 licenciés dans la discipline, près d’une soixantaine de pratiquants en comptant ceux de l’école de trampoline ou-verte dès l’âge de 6 ans et des résultats en compétition de plus en plus probants. “Nous avons déjà fait 66 podiums et l’année n’est pas finie,” rappelle Johnny Lebrun, prési-dent du club. Dans le cadre de l’opération “A fond l’été”, des séances découvertes sont proposées aux enfants des centres de loisirs. “Le trampoline est accessible à tous, af-firme Florent Dumont, titulaire du brevet d’état et habilité à encadrer des personnes en situation de handicap. C’est un sport qui favorise le lien social et la confiance en soi.”

Cet été

contact - 06 75 87 05 98http://plaine2a.fr - Mail. [email protected]

contact03 23 29 82 45 - [email protected]

9 et 10 juilletCoucy le Château : Cham-pionnat de France cyclosport. Course cycliste, samedi et di-manche à partir de 8h. http://ufolepcoucy2011.over-blog.com

24 juilletLa Capelle : rando de l’hip-podrome. 3 circuits VTT de 20, 30 et 50 kms et circuit de marche de 10 kms. Rens. 03 23 97 98 06 ou http://lavetiflette.over-blog.com

14 aoûtAcy : course nature de 9,5 kms. Départ à 10h de la mairie d’Acy le Haut.Rens. 06 48 19 35 09

27 aoûtFontenoy : Course Nature de 12 kms.Rens. 06 48 19 35 09

28 aoûtChâteau-Thierry : 18e Raid de l’Omois. Plusieurs disciplines (tir à l’arc, relais VTT, biath-lon, boomerang, escalade, canoë...) RDV au palais des sports à partir de 7hRens. 03 23 69 22 41 etins. sur www.raidomois.fr

28 août Chauny : parcours de 10, 5, 2 et 1 km.http://www.uachauny.free.fr/

4 septembreCoucy le Château : Course à pied hors stade comprenant 3 épreuves ainsi que le chal-lenge Romuald : les 1, 5 et 15 kms. De 9h30 à 12h. RDV place de l’hôtel de villeRens. 03 23 52 75 04

rendez-vous

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[Parapente]Le vent nous portera

[Escalade] Vertical LimitDécouvrez les sensations de l’escalade en site na-turel. Une ancienne carrière gallo-romaine aména-gée vous attend. Le site des rochers du Pas-Bayard comprend 25 voies où les novices et les plus témé-raires trouveront leur compte. Encadrés par un mo-niteur diplômé, vous pourrez très vite grimper des voies hautes de 12 mètres, le tout dans un cadre forestier, en bordure de rivière.

Testez de nouvelles sensations et atteignez le haut de la paroi, en famille ou entre amis. Des séances de 2 heures sont programmées en groupe de 6 personnes minimum. N’oubliez pas de réserver !

contact - 03 23 58 34 41www.thierache-sport-nature.comEscalade authentique sur voies naturelles.

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Cuisineentre les murs

8 actualité

Depuis trois ans, les élèves du lycée hôtelier Saint-Joseph franchissent les portesde la prison pour préparer et servir

un repas à des détenus et leur famille.Une expérience qui les bouleverse.

éducation

Les élèves,dans la cuisine de la prison.

Jean Roc,entouré deNathalieLefeuvre, son enseignanteet des chefsMichel Roth,du Ritz etThierry Marx, Trois étoilesau Michelin.

Il s’appelle Jean Roc et vient de recevoir, au Ritz, le prix Campus du meilleur article écrit par un étudiant en restauration sur son futur métier. Jean Roc avait un sujet en or : le repas servi à des prisonniers du centre péni-tentiaire de Château-Thierry, en début d’an-née. Une expérience unique en France qui a profondément marqué le jeune homme. “J’avais demandé aux étudiants participants de rédiger, s’ils le souhaitaient, leurs impres-sions à l’issue du repas, explique Nathalie Lefeuvre, l’enseignante du lycée hôtelier Saint-Joseph, à l’origine de l’initiative. Seul Jean m’a rendu un texte. Il était magnifique. Je l’ai lu devant la classe, et les visages ont changé, certains avaient les larmes aux yeux.” L’article est envoyé pour concourir au prix Campus, et on connait la suite.

Flash back. Nous sommes le 8 janvier, peu après 8 heures. Huit jeunes - quatre gar-çons et quatre filles - de BTS du lycée hô-telier, accompagnés de Nathalie Lefeuvre et de deux autres professeurs, passent les portes blindées. Il faut laisser son portable, passer sous le portique de sécurité… “Avec qui vais-je travailler ? Comment me compor-ter ? Qui vais-je servir ? Des fous furieux ?”s’interroge Jean Roc, 19 ans. “Non. Des hommes normalement constitués, comme

ceux que l’on croise tous les jours dans la rue, comme ceux que l’on sert dans n’im-porte quel restaurant.” L’appréhension est là, au-début, même si le groupe d’élèves - tous volontaires - a déjà visité la prison, pour se familiariser avec les lieux. Les élèves sont rejoints par quatre détenus dans la cuisine. Les étudiants se font professeurs : “je pré-pare la blanquette de veau, explique Jean Roc. J’associe le détenu qui m’accompagne et lui explique ce qu’il faut faire. Je réalise que j’occulte le contexte : je suis un cuisinier qui s’affaire en cuisine, tout simplement.”

Les détenus cuisiniers vont devenir convives. “Notre idée est de leur offrir un repas en famille. Leurs enfants viennent, leur com-pagne aussi, et ils se retrouvent autour de la table” précise Nathalie Lefeuvre. C’est la Croix-Rouge locale et son président, Didier Plaquet, enseignant lui aussi à Saint-Jo, qui offre les ingrédients. Les détenus, triés sur le volet par l’administration pénitentiaire - la directrice, Christelle Drouet, soutient l’opéra-tion à 200 % - se fabriquent des souvenirs.

“Nous faisons cela aussi en pensant à leurs enfants. Ils n’ont rien fait, eux, et sont aussi des victimes” reprend l’enseignante. Jean Roc, avec ses camarades, se met en retrait à l’arrivée des familles. “Les embrassades sont longues et chaleureuses. Les familles viennent parfois de très loin pour retrouver leur proche incarcéré, ces hommes dont j’ignore tout. Pour un quart de seconde de folie, ils doivent désormais purger un quart de leur vie sous les verrous…” L’humanité renait. “Un détenu passera tout le repas un bras sur les épaules de sa mère. Les gens sourient, sont heureux.” Pendant le service, il constate que certains n’ont plus partagé ces moments en famille depuis des années. “Le simple fait de prendre ses couverts se transforme en gestes hésitants.”

A la fin, raconte Jean Roc, “chacun vient me serrer la main et me remercier.” Les familles applaudissent les élèves. Le moment de la séparation n’est pas facile. En passant les portes, Jean Roc savoure “la liberté, avec gourmandise”. “Etre, pour ces hommes, pendant quelques heures, une bouffée d’oxy- gène du dehors, un petit peu de liberté : j’en sors grandi.”

Pour Nathalie Lefeuvre, le pari est gagné. “Il y a une grande dimension pédagogique dans l’opération. Les étudiants s’ouvrent à la citoyenneté bien sûr, mais c’est aussi, professionnellement, l’occasion pour eux de s’adapter à une clientèle différente, à des locaux soumis à d’importantes contraintes de sécurité…” Mais c’est surtout une for-midable aventure humaine. De celle qui change des vies. Des deux côtés des murs.

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Château-Thierry

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Retrouvez le texte completde Jean Roc sur

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l’exclure du dispositif, c’est la marginaliser définitivement. Il convient pour ce public d’explo-rer d’autres formes d’investisse-ment dans la vie sociale.” Nouvel outil, “l’appel à projets” lancé vers les porteurs d’action d’insertion a pour but de recentrer ces ac-tions sur des objectifs définis en terme de finalité professionnelle ou d’accompagnement social, ces dernières pouvant être ponc-tuelles et visant à lever les freins à l’emploi ou engageant une dé-marche de resocialisation sur le

Redéfinir l’insertion

actualité 9La finalité professionnelle restant l’un des objectifs principal, le nouveau Plan départemental d’insertion

(PDI) recentre l’action du Conseil général sur le social.

socialFormationqualifiante La formation “Assistante de vie aux familles“ portée par le Groupement régional de l’insertion par l’économique en Picardie (GRIEP) et mise en application par le GRE-TA Laon-Hirson-Chauny au lycée professionnel Jean Monet de La Fère est une formation niveau IV de 400 heures, permettant à 12 personnes en Contrat d’ac-compagnement dans l’em-ploi (CAE) de bâtir un projet professionnel. “60% des per-sonnes sont au“ RSA socle“ au début de la formation, précise Nathalie Dagnicourt du GRIEP. Au stade actuel, toutes sont en CAE auprès d’employeurs qui assument pleinement l’obligation d’un parcours de formation assor-tie à ce type de contrat. Du fait qu’elles travaillent déjà 20h par semaine en plus de leur formation, ces femmes font preuve d’un réel inves-tissement dans leur projet.“ Ces formations qualifiantes dans des domaines porteurs comme les services à la personne, le transport et la logistique, tendent à briser efficacement le cycle répéti-tif “contrat aidé - Assedic - RSA“ trop souvent observé.

Contact : www.griep.asso.fr

“Depuis la mise en place du Revenu de solidarité active (RSA) en 2009, notre politique d’inser-tion souffrait d’un manque de lisibilité et le nouveau Plan dé-partemental d’insertion l’expose enfin noir sur blanc, il prend notamment en compte la dis-tinction induite par la loi entre la mission sociale du département et le volet professionnel qui s’ar-ticule avec Pôle Emploi.” Pour Olivier Delcroix, chef du service insertion, le PDI adopté le 15 avril dernier remet la politique sociale du Conseil général sur ses deux jambes. Le soutien à l’insertion professionnelle reste à hauteur de 50 % d’un budget global de 3 500 000 E par an, mais il s’agit sur son autre versant de réinven-ter l’accompagnement social, en tenant compte des bénéficiaires qui n’ont pas ou très peu de pers-pective d’emploi. “Prenons le cas d’une personne isolée de plus de 50 ans, sans qualification, en milieu rural et sans moyen de dé-placement, donne Olivier Delcroix pour exemple. L’orienter vers Pôle Emploi c’est l’envoyer à l’échec,

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

www.aisne.comPlus d’infos sur “Ma conseillère m’a vite proposé des entretiens, au moins un tous

les 15 jours. Je ciblais les travaux public mais c’est dans la grande distribution que j’ai trouvé ma place.” Nicolas Brunelle, 27 ans, a réintégré le monde du travail en janvier dernier et l’Intermarché de Gauchy trouvait l’homme qui lui manquait pour son rayon “surge-lés”. Dans le rôle de l’intermédiaire, Aisne Action Emploi applique la méthode IOD (intervention sur l’offre et la demande). “Il s’agit de bien cibler le besoin du recruteur pour l’amener à reconsidérer ses demandes en expérience et qualification, explique Mickaël Evrard, coordinateur de la mission “emploi et entreprise” d’Aisne Action Emploi. L’entretien d’embauche se fait sur le poste de travail et nous mettons en place une phase d’intégration avec un référent au sein de l’entreprise pour accueillir le candidat, lui mettre le pied à l’étrier. Le suivi avec notre équipe est vécu comme un élément positif tant pour le salarié que pour l’employeur.” Le taux de réussite - c’est à dire un candidat toujours en poste au 6e mois dans l’entreprise - est de 90 % sur l’ensemble du territoire.

Contact : www.aisne-action-emploi.com

Bien recruter avec IOD

long terme. Les actions mises en œuvre le seront désormais à partir des besoins identifiés auprès des bénéficiaires et des acteurs éco-nomiques. Dans sa participation à l’insertion professionnelle, le département entend notamment s’appuyer sur le développement de la méthode IOD (Intervention sur l’offre et la demande), recou-rir à la clause d’insertion dans les marchés publics et cibler les domaines “émergents” identifiés par les observatoires comme por-teurs dans l’accès à l’emploi.

A l’issue deses deux mois d’essai,

Nicolas Brunelle a signé un CDIavec Intermarché à Gauchy.

“Assistante de vie aux familles”, une formation sur un secteur porteur.

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10 développement durable

Abandonner les produits chimiques, adopter des techniques alternatives de désherbage : dans le sud de l’Aisne, des communess’engagent dans le “zéro phyto”.

Ces communes qui abandonnent les pesticides

Dans les jardins ouvriers de Saint-Quentin,on évite les pesticides

et les engrais chimiques.

Desherbage thermique et binette remplacent les produits chimiques.

Saint-Quentin

(1) Château-Thierry, Essôme-sur-Marne, Saulchery, Chartèves et Courtemont-Varennes

A Crézancy, devant la mairie, des fleurs orangées poussent le long du mur, dans les inters-tices du trottoir. La commune, et cinq autres (1) membres de l’UCCSA (union des commu-nautés de communes du sud de l’Aisne) ont adopté l’objectif du “zéro phyto”. Concrètement, il s’agit de ne plus se servir des produits chimiques, notamment pour désherber les espaces pu-blics. A Essômes-sur-Marne, cela fait quatre ans que la mairie n’achète plus de produits. Une économie de 3 000 euros sur le budget. Pour le maire, Jean-Paul Clerbois, c’est l’aboutisse-ment d’une longue démarche, entamée dès 1999 à la suite de

Roger Pasquier, 80 ans aux pommes, dont 50 de jardins ouvriers. Sur sa parcelle du Fau-bourg d’Isle, à Saint-Quentin, les routes de ca-rottes, de haricots et de pommes de terre sont impeccables. Et sans chimie. “Il n’y a plus que pour le poireau que je traite, contre le ver. Sinon, c’est purin d’ortie, purin de rhubarbe…” Roger l’avoue, il a changé. “Il y a vingt ans, tous les jar-diniers amateurs utilisaient de la chimie. On dé-germait les patates en les poudrant de produits.” A ses côtés, Christian Vilport, président de la so-ciété des jardins ouvriers et familiaux, hoche la tête. Lui-même a abandonné les insecticides et engrais chimiques, au profit des produits natu-rels. Chaque année, il fait ses 300 litres de purin d’ortie. Il enrichit sa terre avec son compost, as-socie les légumes “amis”, favorise les coccinelles, grandes croqueuses de pucerons… “Je me sens

violents orages ayant entraîné des coulées de boue et des pol-lutions. “On a pris conscience de l’importance de la préserva-tion de nos ressources en eau” explique-t-il. Tous les produits chimiques finissent, à la longue, par s’infiltrer et polluer l’eau. A Charly-sur-Marne, pendant plu-sieurs mois, il a fallu distribuer de l’eau potable aux habitants, les captages étant saturés de pesticides…Plus récemment, la mairie d’Essômes a racheté des parcelles de jardins ouvriers, qu’elle a mis à disposition gra-tuitement, à condition que les utilisateurs s’engagent à culti-ver sans produit. “Nous avons également 4 hectares de serres,

citoyen responsable de mon environnement” explique cet ancien principal de collège. “Avant, moi aussi j’utilisais des produits. Mais comme beau-coup, j’ai pris conscience de l’importance de la biodiversité. Pour avoir un beau jardin, la chimie est inutile.” Reste à convaincre, car il n’est pas pos-sible d’interdire. A Saint-Quen-tin, l’association gère 1 200 parcelles de jardins ouvriers, et, chaque fois qu’ils le peu-vent, Christian Vilport et son équipe de 27 béné-voles portent cette parole. Ils ont un argument : leurs propres jardins, cultivés naturellement, sont leur meilleure publicité.

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Sud de l’Aisne

que nous louons en partie à un maraîcher bio”. C’est donc une démarche globale. Comme à Crézancy, où la mairie réflé-chit d’une manière plus large au développement durable : à la sortie du bourg, les grues s’activent à la construction d’un éco-quartier. Et les espaces verts publics ont été repensés globa-lement, à l’aune de ce que l’on appelle la gestion différenciée. A Chartèves, l’environnement est dans les gènes, comme l’explique Marie Geiger, maire. “Avec la présence du coteau, nous avons une sensibilité histo-rique à la biodiversité. Cette sen-sibilité devait se décliner dans la politique municipale avec

l’adoption du zéro phyto.” Le cantonnier a repris la binette. A Saulchery, l’employé communal enlève parfois les herbes récalci-trantes au couteau…

Pour encourager ces dé-marches, fédérer les énergies et former aux techniques alter-natives, l’UCCSA a engagé un chargé de mission, Géraut de Goede, qui a permis de donner une cohérence territoriale à ces pratiques municipales. Au point qu’aujourd’hui, le sud de l’Aisne est devenu une véritable réfé-rence en la matière.

Les jardiniers amateursredécouvrent les bonnes méthodes

Page 11: Aisne185

L’école vertede Sylvain

Augier

développement durable 11

Sylvain Augier, du petit écranau tableau noir.

La fondation Sylvain Augier souhaite ouvrir une école du

développement durableà Verdilly. L’animateur

espère boucler son budgetd’ici la fin de l’année.

L’idée est dans les tuyaux depuis deux ans et elle fait son chemin. La Fondation Sylvain Augier, créée par l’animateur de télévision pour sensibiliser à la sauvegarde des pay-sages, cherchait un lieu pour implanter un centre de formation dédié au développement durable. “C’est la suite logique de notre ac-tion” souligne Christophe Debien, directeur de la Fondation. “Nous avons lancé un appel d’offres auquel le sud de l’Aisne a répondu, avec douze autres sites. Nous avons choisi Verdilly pour ses nombreux atouts : la proxi-mité de Paris, l’absence de structure comme la nôtre, le côté naturel du site, bien entendu.”

Le site retenu a abrité, jusqu’à un passé ré-cent, un centre de formation. “L’idée est de réhabiliter le bâtiment existant qui fait environ 1 000 mètres carrés, et de faire sortir de terre, à côté, une maison témoin d’éco-habitat.” Cet ensemble accueillerait des stagiaires adultes et

Les bâtiments actuelsseront rénovéspour accueillirstagiaires et élèves.

Verdilly

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

La France est en tête de l’Union européenne - et au 4e rang mondial - pour l’uti-lisation des pesticides, avec 71 600 tonnes consommées.

Les usages agricoles re-présentent 95 % de cette consommation ; les 5 % res-tants se répartissent entre les jardiniers amateurs et l’entretien des espaces pu-blics.

Les grandes cultures (blé, colza…) reçoivent 67,4 % de ces produits, devant la vigne (14,4 %).

Le ministère de l’environne-ment a répertorié trois types de pollutions liées à l’usage des pesticides :- la pollution de l’air : 30 à 50 % d’un produit pulvérisé est dispersé dans l’air. On trouve ainsi trace de plus de 80 pesticides dans l’air en région parisienne ;- la pollution des sols : les pertes vers le sols varient, selon le produit et la mé-thode, de 10 à 70 % ;- la pollution de l’eau : l’ensemble du territoire est touché. On trouve des pesti-cides dans 90 % des points de mesure des cours d’eau et dans la moitié des eaux souterraines.

Au niveau de la santé, selon une étude de la Mutualité sociale agricole citée par le ministère, un agriculteur sur six souffrirait d’effets in- désirables liés à l’utilisa-tion des pesticides. Certains cancers sont plus fréquents que dans le reste de la po-pulation. Et, plus inquiétant encore, les malformations à la naissance sont 4 à 5 fois plus nombreuses chez les enfants d’agriculteurs.

Pourquoi limiterles pesticides

des enfants - la Fondation vise notamment les collégiens - qui approcheraient les bases du développement durable sous forme pédago-gique : “nous voulons expliquer positivement ce qu’est le développement durable, en abor-dant l’air, la biodiversité, les énergies…” pour-suit le directeur.

La Fondation apporte un million d’euros. Il en manque 350 000 pour boucler le budget. Selon Christophe Debien, les collectivités, l’Union européenne et les partenaires privés de la Fondation pourraient apporter le com-plément. Il espère avoir bouclé le tour de table financier en fin d’année, pour des débuts de travaux dès 2012. “Il y a environ dix-huit mois

de réhabilitation”, sou-ligne-t-il. Quant au fonctionnement, il sera entièrement financé par la Fondation et ses partenaires privés.

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12 tribune Obligation prévue par la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité. Les propos publiés ci-dessous le sont sous l’entière res-ponsabilité de leurs auteurs.

Une année bien remplie, un hiver rigou-reux, des élections victorieuses au Conseil général et une assemblée renouvelée dé-sireuse de mener comme les années pré-cédentes une politique ambitieuse envers l’éducation et la jeunesse. Etre aux côtés

des associations culturelles et sportives et soutenir les ac-teurs et projets culturels du département font partie de nos priorités.

En faisant le choix de maintenir à un haut niveau financier toutes les actions en faveur de la jeunesse et de la culture nous avons la satisfaction d’aider toutes nos associations et clubs, de grande qualité, à s’investir pour porter la ri-chesse culturelle de ce département !

5.9 millions d’euros ont été prévu au budget 2011 pour le sport et la culture : aides aux clubs sportifs, théâtre, écoles de musique, centres de loisirs... Nous soutenons aussi de grands programmes tels qu’UTOPIA à Guise, la mission Chemin des Dames/Familistère de Guise, et nombre d’as-sociations gérantes de musées d’histoire et archéologie.

De même que pour l’enseignement : écoles primaires et maternelles, collèges publics et privés, bourses départe-mentales, classes de découvertes..., nous inscrivons 97 millions d’euros et maintenons la gratuité des transports scolaires en milieu rural représentant 35 824 élèves trans-portés pour un coût de 30,83 millions d’euros.

Enfin voilà l’été et déjà dix années que le Conseil général invite gratuitement tous les axonais, petits et grands, à se délecter de plaisirs culturels et festifs pour une nouvelle édition de “l’Eté du Conseil général”.

Grâce au savoir faire et au soutien des communes, des as-sociations culturelles et sportives qui maillent le territoire, des acteurs de terrains souvent bénévoles, des spectacles vivants et musicaux seront proposés dès le 1er juillet ainsi qu’une soirée de concerts également offerte pour cet été 2011.

Même en période économique difficile, ces choix poli-tiques nous semblent importants. Ils sont vecteurs d’épa-nouissement et de lien social. Nous sommes et serons plus que jamais au côté de la Jeunesse.

La Majorité de Gauche : groupessocialiste, progressiste et communiste

Pour notrejeunesse,allons de

l’avant

A l’approche de 2012, entre l’op-position à la recherche d’un lea-der et la majorité Présidentielle en quête d’un nouvel élan, quelle perspective pour celles et ceux qui souhaitent, comme nous, élus de terrain, issus et représentants du monde rural, que l’aménagement du territoire soit au cœur de ce grand débat national ?

En effet, la ruralité n’est pas une idée surannée. Elle peut être, au contraire, un formidable vecteur de croissance, dés lors que l’on raisonne développement des territoires plutôt que concentration urbaine, approche globale et vi-sion d’avenir plutôt que vue analytique et intérêts à court terme !

C’est pourquoi, de quelque tendance politique que l’on soit, il est urgent et vital d’œuvrer collectivement afin que notre espace rural, et plus particulièrement notre dépar-tement de l’Aisne, ne soit pas, une fois de plus, sacrifié ces prochaines années et, même, au contraire, pour que cette ruralité soit la base d’une société dans laquelle le redéploiement serait la clef d’un nouvel élan économique et du retour des valeurs de bon sens !

Electionprésidentielle : quelle placepour la ruralité ?

Les indépendants : A. Venet, N. Fricoteaux, M. Lavio-lette, B. Ronsin, E. Templier, Ph. Timmerman.

Signe d’une amélioration no-toire de la situation écono-mique en France, notre taux de croissance, égal à 1% au premier trimestre 2011, a marqué un net rebond ! Retrouvant le taux de 2006, notre pays fait bien mieux que la plupart de ses voisins européens. La sortie de crise est bien là et c’est tant mieux !

Cette croissance plus vigoureuse que prévue témoigne de l’ef-ficacité des mesures mises en place par le gouvernement (plan de relance de l’investissement, crédit impôt-recherche…). Ain-si, depuis quatre mois consécutifs, avec 58 000 créations nettes d’emplois, la tendance est à une baisse continue du chômage.

Contrairement à la politique volontariste menée par le gouver-nement, la Région ne remplit pas sa compétence première en matière de développement économique et le Département reste frileux. Cette année encore, alors que nous avons le triste re-cord du taux de chômage le plus élevé de France métropolitaine (13,5% contre 9,2% de moyenne nationale), le Département n’alloue pas les crédits nécessaires au développement de nos territoires. C’est un choix que nous contestons depuis toujours. Nous continuons d’appeler de nos vœux la réorientation des budgets vers les investissements d’avenir et le soutien à l’éco-nomie, seules sources d’emplois pérennes. C’est ainsi que nous ferons face aux défis sociaux qui s’imposent à nous. Pour nous, la revitalisation de nos territoires est indispensable !

Ne ratons pas le train de la croissance !

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Le groupe UMP

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l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

culture 13

Condé-en-BrieRetourvers le futur

14 lectures estivales15 la vie de châteauVivre au temps du prince de CondéBlérancourt, de nouveau accessible au public

16 théâtreHistoire de témoignages

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14 culture

Lecturesestivales

Regard complice - Champagne,de Pascal Stritt et Philippe Dufay (éditions Siloë).

Voilà un beau livre à déguster sans modération. Les paysages de l’appellation Cham-pagne sont magnifiés par les photographies de Pascal Stritt, soulignées par la plume descriptive et précise de Philippe Dufay. L’Aisne trouve sa juste place dans ce livre : vallée de la Marne à Bonneil, l’église de Mézy-Moulin, le musée La Fontaine deChâteau-Thierry… le sud du département est joliment illustré.

Le dictionnaire des nomsde lieux de l’Aisne (éditions Archives et culture).

Le conteur Jean-Pierre Semblat aban-donne - pas totalement - son patois pi-card pour livrer une somme passionnante pour les Axonais. D’où vient le nom de leur village ? Mais bien entendu, avec Jean-Pierre Semblat, il y a toujours une anecdote croustillante derrière le sérieux du propos. Aux origines celtiques, ro-maines ou germanique, l’auteur ajoute les blasons picards, toujours avec beau-coup de drôlerie. Prenez Parfondru : on apprend que le village vient de profun-dus ru, ou “ruisseau profond”. Aussitôt, Jean-Pierre Semblat nous conte l’origine du nom picard des habitants, les “paille-foins”. On dit que les pompiers du village, incapables de reconnaître leur gauche de leur droite, pour marcher au pas lorsqu’ils défilaient, mettaient de la paille dans un sabot, du foin dans l’autre… l’ensemble des communes de l’Aisne est ainsi traité, avec érudition et humour.

La Sixième flotte,de Jérôme Briffaut (éditions Plénitude).

Amateurs de science-fiction, plongez dans l’univers de Jérôme Briffaut ! Ce jeune auteur, originaire de Thiérache, s’est lancé un défi. Conter les “chroniques de Whiteland”, du nom du jeune héros, le contre-amiral Irwin Whiteland. La sixième flotte nous emmène dans cette première chronique, donc, qui n’est pas simple-ment martienne, non. Jérôme Briffaut ouvre des perspectives plus vastes. Nous sommes au XXVe siècle, et les hommes ont, depuis longtemps, colonisé d’autres galaxies. Et, comme de juste, la guerre in-tersidérale ne tarde pas. Finalement, une paix fragile est signée. Mais deux mondes se font face : Aarlon la bleue et Neega la verte. Whiteland prend la tête d’un bâ-timent de la Sixième flotte de la planète Neega au moment où l’univers habité semble de nouveau vouloir sombrer dans le chaos…

Juilletistes, aoûtiens ou les deux, qu’importe : l’été est le moment où l’on peut prendre encore plus le temps de lire. Aux polars et autres pavéshabituels qui font les succès des librairies, nous vous proposons une autre sélection d’ouvrages insolites, avec des auteurs originaires de l’Aisne ou qui traitent de notre département.

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

T’as des nouvelles ?d’Olivier Michaux-Lecat (éditions Zinedi).

Journaliste originaire des Ardennes, fon-dateur d’un hebdomadaire à Reims, Oli-vier Michaux-Lecat s’essaie avec bon-heur à la littérature, avec un recueil de nouvelles inspirées de la vie ordinaire, de la fin des années trente jusqu’au mi-lieu des années soixante. Trente ans qui ont vu basculer le siècle dans la “mo-dernité” et qui a bousculé le monde ru-ral et ouvrier. Car c’est dans le sang de la terre et la sueur des usines qu’Oli-vier Michaux-Lecat a trempé sa plume. Ces histoires sont vraies, comme disait Boris Vian, puisqu’elles ont été inventées. Sous le vernis littéraire - joliment appli-qué, d’ailleurs - la vérité journalistique n’est jamais loin. Certains des portraits sont d’ailleurs inspirés par des rencontres ou des souvenirs dans l’Aisne. Les textes sont illustrés par des œuvres originales d’Osvaldo Rodriguez.

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l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011 culture 15

De l’autre côté du miroir du temps

Pavillon vertà Blérancourt

Le château de Condé en Brie, demeure princière et joyau architectural du sud de l’Aisne est un décor rêvé pour installer une machine à remonter le temps. Le jour où l’actuel propriétaire, Aymeri de Rochefort, croise sur Facebook un groupe de reconsti-tution historique, Le Bosquet, l’idée fait son chemin. “Ce sont des passionnés d’histoire, de théâtre, de culture de l’époque. Au dé-but, ils souhaitaient louer Condé pour leur assemblée générale. Je leur ai proposé de venir, gracieusement, en échange d’une animation” explique Aymeri de Rochefort. Après un premier week-end, l’an dernier, Condé va donc de nouveau recevoir belles dames et messieurs en costume régence. “Nous nous sommes fixés sur l’année 1719. A cette époque, Condé est racheté par le marquis de la Faye, un homme passionnant, à la fois financier et philanthrope, ami des arts, homme de lettres qui fréquente Vol-taire… Avec lui, c’est le début des Lumières

Fermé au public depuis 2007 pour tra-vaux, le Musée de la Coopération franco-américaine de Blérancourt est particulière-ment heureux d’annoncer sa réouverture partielle pour les journées du Patrimoine les 17 et 18 septembre. Les travaux du pa-villon Anne Morgan et du pavillon de la bi-bliothèque seront achevés et accueilleront à nouveau le public à partir de cette date. “Le pavillon Anne Morgan se présentera

que nous célébrons.”

Le principe du Miroir temporel est le suivant : les membres du groupe de reconstitution va-queront à leurs occupations, dans les pièces du château ouvertes à la visite, comme s’ils vivaient, réellement, en 1719. Le public voit ainsi un château habité par des personnages illustres ayant séjourné à Condé sous l’ère du marquis de la Faye, de Voltaire au peintre Watteau. Il est bien entendu possible de dia-loguer avec eux, même si, selon Aymeri de

tel qu’il était en 1924 quand la fondatrice y résidait et y accueillait les donateurs amé-ricains, précise Anne Dopffer, conservateur du musée. La bibliothèque propose un im-portant fonds historique de documents rela-tifs aux relations Franco-Américaines depuis le XVIIIe siècle, elle sera ouverte à tous sur simple demande écrite.” Financée par l’As-sociation des Amis de Blérancourt, associa-tion française fondée en 1923, cette rénova-

Rochefort, la plupart des visiteurs sont inti-midés et préfèrent regarder, sans intervenir.

tion est un premier pas vers la réouverture complète du site et de ses collections prévue pour 2013. Confié aux architectes Yves Lion et Alan Lewitt, le grand projet d’extension en cours depuis 2006 a été suspendu après la découverte d’importants vestiges archéo-logiques dans la cour du château. Financé conjointement par le Ministère de la Culture et les “American Friends of Blérancourt”, association américaine créée en 1985, ce projet résolument moderne doit augmenter les surfaces allouées aux collections perma-nentes, créer une salle d’expositions tempo-raires et aménager de nouvelles réserves.

Le miroir temporel, au château de Condé en Brie, les 23 et 24 juillet. Tarifs habituels de visite.

Le château de Condé en Brievous propose, le temps d’un week-end,

de passer de l’autre côté du miroirtemporel. Les visiteurs rencontreront

des personnages en costume,à la mode 1719.

Condé à l’époque des

lumières.

Le châteaurouvriracomplétement en 2013.

Condéen Brie

Blérancourt

contactwww.chateaudeconde.com

contactwww.museefrancoamericain.fr

Page 16: Aisne185

16 culture

Cité de mémoire

La fédération Axothéa monte une pièce

de théâtre sur la Cité des cheminots de Laonà partir du témoignage

de ses habitants.

“Nous n’avons pas eu besoin d’user des “déclencheurs de pa-roles” que nous avions préparés, les gens se livraient spontané-ment et ça venait vraiment du cœur !” Pour Sylvie Malin, tré-sorière d’Axothéa, le succès des réunions publiques organisées depuis le mois de janvier à la Cité des cheminots de Laon témoigne du besoin de transmettre qui anime les habitants, particulièrement les anciens qui ont vécu dans cette “ville dans la ville” faite de ba-raquements en bois aujourd’hui quasi tous disparus. Ces réunions publiques constituaient la première phase du projet. Les témoignages re-cueillis sont les matériaux à partir desquels l’auteur Olivier Gosse mène actuellement un travail

d’écriture qui sera suivi de lec-tures publiques pour l’ajustement du texte. Si la mise en scène est confiée à un professionnel, en l’occurrence Didier Perrier de la Cie L’Echappée, la pièce sera interprétée par des amateurs et réunira sur scène des habitants du quartier, des cheminots, des

comédiens de la fédé-ration ainsi que des musiciens des Caves à Musique de Tergnier, partenaire du projet. Les premières repré-sentations sont pré-vues pour le mois de

mai 2012.

“Toute personne qui veut s’as-socier au projet est la bienve-nue, précise Jean-Louis Levert, président de la fédération. Pour

Laon

contact03.23.23.71.67www.axothea.fr

Photographies et souvenirs d’époque ont été collectéspour bâtir la pièce de théâtre.

Le regardcurieux et sensible du photographe Philippe Mondon accompagne le projet.

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

à écouter

FirstLes chats noirs

Amis du swing réjouis-sez-vous ! Avec leur bien nommé “First” les Chats noirs signe un premier re-cueil qui ravira les accrocs du jazz manouche et les fans de la grande époque du duo Reinhardt/Grap-pelli en particulier. Faisons les présentations : connus dans le milieu sous le nom des “frères Mollard“, les deux guitaristes du qua-tuor s’affirment comme une paire de tueurs qui volerait facilement la vedette aux Dalton si le Laonnois était au Far West. Biberonnés au heavy métal depuis tout pe-tits, les frangins de la gra-touille se sont finalement laissés happer par le style Django, trouvant là les dé-fis de virtuosité auxquels aspiraient leurs doigts agiles. A la basse, Olivier Guilbaud, encore un chevelu rescapé du heavy qui sévis-sait déjà dans Malédiction ; au violon, Vincent Surjous qui affiche un sans faute dans l’exigeant parcours du conservatoire. Le résul-tat est un jazz acoustique de haute volée, incisif et précis. Enregistré sans fio-ritures, certains titres ont d’ailleurs été directement captés en live, l’album a été magistralement mis en boîte dans un haut lieu du jazz axonais, le Studio de la Galerie de Berlinval, sous la houlette de l’ingénieur du son Franck Saugé.

www.myspace.com/les4chatsnoirs

l’heure nous avons eu beaucoup de mobilisation de la part des ha-bitants et des anciens cheminots. Des gens partis vivre ailleurs sont même revenus exprès pour nous confier leurs souvenirs, tous met-tent en avant l’esprit de solidarité qui prévalait dans la cité.” Le pro-jet est également suivi par l’œil du photographe Philippe Mondon. L’artiste s’applique à mettre en lumière les traces encore visibles du passé de la cité et s’attarde également sur les gens à travers une série de portraits à découvrir au fil des expositions qui rythme-ront l’avancée du projet théâtral.

L’espritde solidarité

prévalaitdans la Cité.

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© Association des collectionneurs de Laon

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La forêtdans l’Aisne

dossier 17

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

18 La forêt, témoin de l'Histoire19 Se grouper pour mieux gérer20 Travailleurs de la forêt21 Une ressource touristique

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La forêt axonaiseà travers les siècles

18 dossier

La forêt couvre près d’un quart

du territoirede l’Aisne.

De la Thiérache auValois, elle façonne

les paysages,inspire les

écrivains. Garante de la biodiversité, elle est gérée par

l’Office national de forêt ou, prin-

cipalement, par des propriétaires privés, dans une optique durable.

Et les bois axonais sont également

un atout pourle tourisme.

Dire que sans la forêt, La Fontaine ou Alexandre Dumas n’auraient - peut-être - pas eu le destin qu’on leur connait. Le fabuliste, natif de Château-Thierry, a occupé, tout jeune, la charge de maître des eaux et forêts, comme son père. De ses longues promenades en forêt, le jeune Jean a nourri son sens de l’observation qui, près de quatre siècles plus tard, réjouit les lec-teurs du monde entier. “Ne point errer, écrivait-il, est chose au dessus de mes forces.” Quant à Dumas, né dans une auberge forestière de la forêt de Retz, il passe son enfance à courir dans les bois, rêver devant les chasses à courre. Une grande partie de son œuvre est empreinte de cet univers, qu’il a toujours adoré. Deux de ses œuvres - certes mi-neures - Le meneur de loup et Catherine Blum - ont pour cadre

la forêt de Retz. Et puis… d’Ar-tagnan n’est-il pas inspiré d’un Montesquiou, famille installée à Longpont depuis des siècles ?

Ces saillies littéraires peuvent sembler anecdotiques, compa-rées à la grande histoire de la forêt axonaise. L’histoire, ou plu-tôt les histoires. Retz, ses futaies traversées par 560 kilomètres de laies, pour laisser passer les équipages royaux lors de parties de chasses mémorables. Saint-Gobain, défrichée par un moine Irlandais qui s’endormit un jour sous un chaos rocheux, avant d’y fonder un ermitage. Le massif de Saint-Michel, ultime trace de la forêt primaire d’Ardennes, et ses multiples contes et légendes thié-rachiennes…

“On peut connaître l’histoire d’une civilisation à travers sa forêt” ex-plique Christophe Cousseau, du Groupement sylvicole de l’Aisne (GSA). On lit dans les massifs de l’Aisne les implantations monas-tiques, l’essor de l’industrie - le cas de Saint-Gobain est typique -, les guerres bien sûr, avec, sur le

Chemin des Dames et les ruines des villages alors disparus. Et si l’on peut se réjouir de l’augmen-tation de la superficie boisée, dans l’Aisne comme en France, elle est le résultat de l’exode rural et de la concentration des popu-lations dans les zones urbaines. “Les pâtures où paissait le bétail sont rendues à la forêt” constate Alain Piquemal, du GSA (Grou-pement sylvicole de l’Aisne).

La cartographie forestière du département est révélatrice : le taux de boisement, dans le Saint-Quentinois industriel et agricole, n’est que de 4 % de la superficie totale. Il atteint 42 % dans le Valois et même 52 % dans le canton d’Hirson. La Brie, le Tardenois et le Soissonais/Laonnois sont dans la moyenne départementale, avec 23 % de leur surface en bois.

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

L’Aisne estle premier producteur de peupliers.

L’Aisne a une particularité : elle est au premier rang national pour la production de peuplier, avec environ 10 000 hectares. Mais le peuplier a mauvaise presse. On dit de lui, parfois, qu’il est à peine un arbre, car la plupart des sujets sont issus de sélections et de croise-ments. Il n’a pas la majesté du chêne, la prestance du châtaigner. On lui reproche d’être un arbre purement utilitaire. “Et alors ? rétorque Alain Piquemal. Si le peuplier est autant présent dans le département, c’est que les sols sont favorables à son épanouissement. Sur-tout, aujourd’hui, le peuplier a son utilité pour remplacer des matières issues du pétrole”. En effet, il trouve ses principaux débouchés dans l’industrie de l’emballage : palettes, ca-gettes… sont en peuplier. Mais il sert aussi généralement de base au contreplaqué. “Il existe aujourd’hui des usages modernes, souligne Christophe Cousseau, le collègue d’Alain. Dans le Nord, une salle des sports en ossature bois a été réalisée en peuplier. On développe aujourd’hui du lambris de peuplier, absolument magnifique.”

Défense du peuplier

123 392 hectares. C’est la superficie boisée dans l’Aisne. On doit y ajouter les 9 900 hectares de peupleraies.

le chiffre

La Fontaine et Dumas,écrivains des bois.

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Se grouper pour mieux gérer la forêtDans l’imaginaire collectif, la forêt appar-tient à tout le monde. En réalité, sur les 125 000 hectares boisés, 70 % appartiennent à des pro-priétaires privés. Avoir sa propre forêt ne fait pas de vous un riche terrien. “En moyenne, les gens possèdent des parcelles d’à peine deux hectares. Des dizaines de milliers d’Axonais sont proprié-taires” souligne Christophe Cousseau, du Grou-pement sylvicole de l’Aisne. Cet émiettement s’explique par l’histoire de ces parcelles, généra-lement acquises par héritage, et ne simplifie pas la gestion globale des massifs. Parce qu’une fo-rêt est complexe, vivante, il faut en prendre soin. C’est le rôle du Syndicat des forestiers, né en 1947 pour défendre les intérêts des propriétaires privés, et de son cousin, le groupement sylvicole de l’Aisne, chargé des aspects économiques : entretien, vente de bois… “L’idée est de favoriser les regroupements” explique Alain Piquemal. “Il y a encore 20 ans, on pouvait vendre dix arbres au fond d’un bois. Ce temps là est terminé, pour des questions de rentabilité.” Le Groupement or-ganise ainsi deux ventes principales, en mai et à l’automne. La vente de printemps portait sur 28 000 mètres cubes.

Les forêts axonaises fournissent, à parts égales, du bois d’œuvre comme du bois d’industrie. Le premier, plus “noble”, est destiné à la construc-tion, l’ameublement. Le second sert au chauf-fage, à la papeterie, à la fabrication de panneaux de particules… “Ce que nous regrettons, c’est l’absence d’industrie de transformation du bois d’œuvre”, reprend Alain Piquemal. “Nos bois

dossier 19

Des milliers d’Axonais sont propriétairesd’une parcelle de bois. Le Groupementsylvicole de l’Aisne les aide à gérer leur forêt, vendre le bois…

Entretenir la forêtpour assurer sa perennité.

contactGroupement sylvicole de l’Aisne 03 23 23 35 06 - www.foret-aisne.com

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

90 % des bois cédés lors de la vente de mai organisée par le Groupement sylvicole de l’Aisne étaient certifiés PEFC. Ce qui signifie que les forêts axonaises dont ils sont issus sont gérées durablement. La certifica-tion PEFC s’appuie sur des règles strictes : priorité aux essences locales, respect des zones humides, protec-tion des sols, limitation des coupes rases… C’est es-sentiel, alors qu’à l’échelle du monde, la déforestation continue dramatiquement. La superficie d’un terrain de football disparaît chaque seconde, avec toutes ses conséquences humaines et environnementales - dispa-rition des tribus indigènes, éradication de certaines espèces animales, accélé-ration des phénomènes de dérégulations climatiques. 2011 a été décrétée par les Nations Unies année mon-diale de la forêt, pour tirer la sonnette d’alarme. Dans l’Aisne aussi, le milieu reste fragile, selon les spécia-listes. “Une mauvaise ges-tion peut avoir des consè- quences négatives très ra-pides” avertit Alain Pique-mal. Il faut, notamment, prendre garde à une surex-ploitation de la ressource.

www.protegelaforet.com

Des forêts certifiées

70 % C’est la proportion de forêts pri-vées dans l’Aisne. 25 % sont doma-niales (propriété de l’Etat) et 5 % communales.

le chiffre

partent parfois jusqu’en Chine, où ils sont trans-formés pour être revendus chez nous.” La filière bois, dans l’Aisne, est opérationnelle au niveau des négociants, des bûcherons et des scieries. Avec un bémol : que ce soit dans le bûcheron-nage ou la scierie, la main d’œuvre qualifiée est difficile à trouver.

Mais avant d’en arriver à la coupe de bois, le propriétaire doit apprendre à gérer sa forêt. Le Groupement sylvicole apporte son appui pour ce que l’on appelle les plans de gestion. Obligatoire pour les propriétaires de plus de 25 hectares, ce document est recommandé dans tous les cas. Il dresse l’état de la parcelle et trace des pistes pour l’avenir, à 10 ou 20 ans. Quelles essences planter ? Quand couper ? Des questions essen-tielles. “On peut gagner sa vie, même avec une petite parcelle, mais à condition qu’elle soit bien gérée” assure Alain Piquemal. Avec ses collè-gues, il est notamment là pour mettre en garde les propriétaires contre les “effets de mode”, qui n’épargnent pas, non plus, le monde forestier. Certaines essences deviennent prisées et l’on en plante à tour de bras. Il y a eu des échecs, des parcelles dévastées par des mauvais choix. Pour aider ses adhérents, le groupement vient d’embaucher M. Longatte dont le travail consiste à développer un système d’information géogra-phique informatisé sur lequel chaque parcelle sera décortiquée : nature des sols, climats, his-torique de peuplement…

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20 dossier

Travailleurs de la forêt

Bûcherons, débardeurs… l’univers des hommes qui ont la forêt pour cadre de travail reste mystérieux. Loin des clichés, ces métiers ont fortement évolué. Rencontre avec une famille

de travailleurs des bois.

En Thiérache, les Lottin sont connus de tout le milieu forestier. Le grand-père débardait à cheval, il y a bien longtemps. Aujourd’hui, Ré-gis est un véritable chef d’entreprise d’exploi-tation forestière, qui investit dans du matériel, emploie des salariés... Ses deux beaux-fils, Eric et Jean-Louis Clip, ont eux aussi rejoint ce monde assez secret des bûcherons et des dé-bardeurs. Pour les clichés du gros bras à tête vide, on repassera. Eric a fait l’école forestière, Jean-Louis a un bac + 3. Il a d’abord été sa-larié, dans la maintenance des photomatons. “Un jour, il est rentré en me disant : je veux travailler avec vous” raconte sa mère, qui gère l’entreprise avec son mari. “Mon diplôme me sert tous les jours” témoigne Jean-Louis. “Les gens ont une image de notre métier qui ne correspond pas à la réalité. Quand j’explique que j’achète des parcelles et que je les ex-ploite, les gens changent de regard.”

De fait, les exploitants forestiers sont, comme

tous les chefs d’entreprises, confrontés à un quo-tidien fait de gestion, de marchés à décrocher, de trésorerie à préserver etc. Les investissements sont lourds et indispensables. Une abatteuse - une énorme machine qui coupe les arbres, les ébranche et tronçonne les grumes à la taille voulue - coûte entre 300 et 350 000 euros. A ce prix-là, il faut avoir les chantiers derrière pour rentabiliser la machine. La famille thiérachienne s’en passe, pour l’instant. “Nous avons déjà pas mal de matériel, avec beaucoup de casse…” témoigne Eric. “La fo-rêt est un terrain difficile.”

L’ouvrage ne manque pas. Régis Lottin et les deux frères Clip rayonnent sur l’Aisne, les Ardennes, la Belgique et dans les régions périphériques. Cer-tains chantiers sont exceptionnels, et les Lottin s’en souviennent encore. “On a abattu le plus gros chêne de la forêt de Signy l’Abbaye, raconte Régis. Il devait faire dans les 17 m³ et il a fini dans un musée en Allemagne…” Dans le parc du château de Beaumont, ils ont coupé d’énormes platanes qui ont terminé en feuilles de placage pour un artiste. Ils ont également abattu des frênes transformés en crosses de hockey, grâce à la courbure naturelle des troncs et des racines. Ceci dit, le quotidien est fait de chantiers plus basiques, avec, toujours, des particularités : des arbres qu’ils faut câbler pour les retenir au moment de l’abattage, la pose de drains pour sauvegarder une zone humide à proxi-mité… L’environnement est, de plus en plus, pris en compte. Les Lottin ont d’ailleurs investi dans un bulldozer pour remettre en état les chemins fores-tiers et les alentours de la coupe. Et bientôt, il leur faudra passer à l’huile bio pour les tronçonneuses…

Aubenton

Dans un souci environnemental,les tronçonneuses passeront

bientôt à l’huile bio.

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Abattage, débardage… dans ces métiers-là, peu de chô-mage. Au contraire, la main d’œuvre qualifiée se fait rare. Chez Régis Lottin, les bûche-rons viennent de l’Aisne et des Ardennes, mais il n’est pas rare, chez les exploi-tants forestiers, de faire ap-pel à des travailleurs venus de Turquie, notamment. Le métier est rude, il faut dire.

Il n’y a pas de formation dans l’Aisne. Il faut par exemple aller dans les Ardennes à l’école forestière de Saint-Laurent. Mais au-delà de la formation, mieux vaut être du sérail. “Ce sont des mé-tiers vraiment particuliers, témoigne Jean-Louis Clip. Si vous n’avez pas d’attaches familiales dans le milieu, c’est difficile.”

“Mieux vaut avoir des attaches familiales”

Les investissements en matériel sont lourdset en forêt, la casse est fréquente.

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dossier 21

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La forêt, richesse touristique

A l’exception du Vermandois, il y a toujours une forêt près de chez vous. L’été est la bonne saison pour de belles randonnées : les chas-seurs sont absents, et, mis à part quelques pro-blèmes marginaux avec les quads, la forêt offre son calme et sa fraîcheur aux amateurs de pro-menades comme aux sportifs plus chevronnés. Chaque massif forestier de l’Aisne a des atouts à faire valoir. Matthieu Baudoux, le “monsieur ran-donnée” de l’Agence de développement et de ré-servation touristique de l’Aisne (ADRT), a un coup de cœur pour Saint-Gobain. Et pas uniquement parce qu’il est Chaunois. “Le circuit des abbayes est fantastique. On est vraiment au calme, le par-cours est varié et adaptable.” Le circuit complet, au départ des rochers de l’Ermitage, s’étend sur 15 kilomètres, “mais on peut facilement couper, l’adapter à ses envies” assure Matthieu. A dire vrai, ce circuit est un condensé de ce qu’offrent,

La forêt est aussi un vaste espace qui accueille du public. Plus de

80 circuits boisés sont répertoriés dans l’Aisne par le site de l’Agence

de développement touristiquewww.randonner.fr

Promenade en famille...

ou pour randonneur averti.

Que ce soit dans les fo-rêts domaniales ou pri-vées, la seule conduite à tenir est celle du respect de l’environnement. Il est, juridiquement, inter-dit d’entrer dans une fo-rêt privée. En réalité, de nombreux propriétaires n’y voient pas d’inconvé-nients. D’ailleurs, le pro-meneur ne sait pas tou-jours si la parcelle dans laquelle il se trouve est privée ou publique : il y a rarement des enclos dans les bois… “Il existe même des conventions pour ou-vrir les forêts privées au public” assure-t-on au Groupement sylvicole de l’Aisne. Le seul problème : “plus la forêt est acces-sible, plus elle accueille de public, plus est dé-gradée. Dans un rayon de 50 mètres autour des parkings, c’est sou-vent un triste spectacle : bouteilles vides, embal-lages…” Une remarque qui vaut aussi pour les forêts domaniales. Si vous projetez un pique-nique en forêt, ne laissez rien sur place.

Les randonneurs doivent, aussi, apprendre à res-pecter les jeunes plants, à ne pas couper à tort et à travers. Un bon ran-donneur est celui qui res-pecte la nature.

Respecter les lieux

souvent, les balades dans les forêts axonaises. “Saint-Gobain est une forêt magnifique, avec des essences d’arbres variées, une faune riche, s’enthousiasme-t-il. Le parcours offre, aussi, une variété culturelle : il traverse le village de Saint-Ni-colas au Bois, s’approche des ruines de l’abbaye, du tortoir, passe à la fontaine à la Goutte, que l’on dit miraculeuse…”

Enfin, après avoir marché sous la fraîcheur, le retour sur Saint-Gobain n’est pas déplaisant : “c’est une petite ville sympathique, où l’on peut prendre un pot dans des petits bistrots ac-cueillants.” Ce qui est vrai pour Saint-Gobain et ce parcours coup de cœur, s’observe ailleurs. Dans l’Aisne, la forêt n’est jamais loin de cités agréables, de monuments exceptionnels - l’ab-baye de Longpont dans la forêt de Retz, l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache, pour n’en citer que deux.

Incontournable, le site www.randonner.fr, dans sa nouvelle version toute fraîche, permet de télécharger les randos qui vous intéressent.

D’excellents guides vous seront utiles : les guides de la série “Les incontournables”, chez Cha-mina éditions. Le Laonnois (avec Saint-Gobain), le Soissonnais (avec la forêt de Retz) sont notamment disponibles en librairie. Le guide “Balades nature dans l’Aisne” (éditions Dakota) est un auxiliaire précieux : magnifiquement illustré, il est agrémenté de nombreuses illustra-tions sur la faune et la flore locale.

Préparer sa balade

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22 ils font bouger l'Aisne Alain et Marie-Rose Develle fabriquent des boissons médiévales dans leur grange aménagée, en Thiérache.

La tête dans les étoiles, mais les pieds sur terre,Alain Demeulemeester a fondé Astronomie magazine en mars 1999.

Alain Develle produit près de 600 litres par an.

Un passionné d’astronomie depuis des lunes...

En 1976, encore adolescent, Alain Demeu-lemeester achète sa première lunette astro-nomique. “J’avais un oncle qui connaissait quelques constellations, et dans ma famille, il y avait un petit intérêt pour l’astronomie, mais pas de véritable passion. Un jour, avec des jumelles, je découvre que l’on peut ob-server les cratères de la lune. Avec l’argent de mon job d’été, j’ai acheté ma lunette et quelques bouquins.” Le jeune homme at-trape le virus. La lunette fait place à un téles-cope, puis ce sont les premières rencontres, avec d’autres amateurs, la passion partagée dans les associations… En 1985, il décide, avec un ami, Alain Sallez, de se lancer dans la fabrication de télescopes. “Alain venait de terminer ses études, et moi d’être licencié de mon job de topographe.” La société est lancée à Itancourt. Les débuts sont difficiles, mais finalement, le succès frappe à la porte. “Nous avons été jusqu’à 5 salariés. L’atelier était ici” précise Alain Demeulemeester en montrant la salle de rédaction d’Astronomie

Serment d’hypocras

Chef étoilé

Derrière les petites lunettes rondes cerclées, l’œil pétille. La gouaille dans la voix rappelle ses origines parisiennes. Un père boucher, dans le XIVe arrondissement. Alain Develle, 55 ans, a lui aussi com-mencé derrière le billot, avant, “par les ha-sards de l’existence”, de poser ses valises

Grandrieux

à Laon, avec femme et enfant. Il reprend un bar en ville haute. C’est l’époque où la montagne couronnée organise les Eu-ro-médiévales et, en bon commerçant, Alain s’adapte et sert, dans son bar, une boisson du XIVe siècle, l’hypocras. “C’est Alfred Pertin, pâtissier rue Saint-Jean, qui nous a donné la recette” se souvient Marie-Rose, la femme d’Alain, et sa pre-mière goûteuse. “Et là, ça a bien marché. On a commencé à en faire un peu notre spécialité.” Marité Schmitt, de l’office de tourisme de la ville, l’emmène faire le tour des villes belges médiévales - Tournai, Binche, Mons - où ses produits plaisent.

L’idée germe alors d’abandonner le bar et de se reconvertir dans la fabrication de ces boissons d’autrefois. Le couple monte sa société, Le Trébuchet, à Lappion. Se docu-mente - il y a une armoire entière de bou-quins sur le sujet à la maison -, met au point les recettes, investit… Aujourd’hui, après un nouveau déménagement à Grandrieux,

magazine. “En 1997, nous avons eu l’idée de créer un magazine pour les astronomes amateurs. On considère qu’en France, 200 000 personnes s’y intéres-sent, et qu’environ la moitié possède un ins-trument. Il y avait donc un potentiel.” Il faut deux ans, et quelques péripéties, avant que le numéro 1 ne voie le jour, en mars 1999. “Et là, dès le départ, ça a fonctionné. On a vendu 30 000 exem-plaires, et les retours étaient positifs.” Entiè-rement consacré à l’astronomie de loisir, ac-cessible même aux moins initiés, le mensuel trouve son public. Et le conserve encore, au bout de 141 numéros. “Le tirage varie entre53 000 et 55 000 exemplaires, selon les mois. Les meilleures ventes ont toujours lieu l’été.” En 2001, la fabrication de télescopes cesse. “Nous ne pouvions pas mener de

Alain et Marie-Rose proposent sept boissons différentes, toujours sur le même principe : un vin, blanc ou rouge, sucré au miel et aro-matisé avec diverses épices, agrumes…

“J’utilise du gamay et du sauvignon, du Sud-ouest et de Touraine” explique Alain. “Je fais macérer les épices dans les vins, puis je filtre une première fois. Je laisse re-poser une quinzaine de jours et je filtre de nouveau, avant de mettre en bouteille.” Son souci : offrir une qualité constante. “Ce n’est pas comme lorsque je m’amusais en amateur. Là, les clients doivent retrouver le goût d’une année sur l’autre.” Des clients, le couple Develle en a de plus en plus. On trouve ses produits jusque dans la région ni-çoise. “Nous avons un réseau de revendeurs dans toute la France, et nous vendons aussi aux compagnies spécialisées.” Les fêtes mé-diévales sont d’ailleurs leurs meilleurs am-bassadeurs.

front les deux activités” explique-t-il. Réalisé avec six salariés, tous des passionnés, Astro-nomie magazine est devenu incontournable. Quant à Alain Demeulemeester, il continue de braquer régulièrement son télescope vers le ciel. “Je reviens en ce moment à l’obser-vation du ciel profond, dont je n’avais pas mesuré toute la richesse.”

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Itancourt

www.aisne.com

Les clubs d’astronomie dans l’Aisne,La nuit des étoiles filantes sur

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ils font bouger l'Aisne 23

Comptant parmi les chefs français les plus en vue de la nouvelle génération, le fondateur de l’orchestre

Les Siècles parcourt le monde et… l’Aisne.

Depuis 2007, le chef d’orchestre mène un travail de fond dans l’Aisne.

Ce n’est pas un hasard si François-Xavier Roth dirige sans baguette, paraissant sculpter l’air de ses mains libres pour mieux montrer la musique qu’il veut entendre. Et si la queue-de-pie des maestros n’appartient pas davantage à sa pano-plie, c’est aussi pour qu’aucune convention for-melle ne s’interpose entre la musique et les plus larges publics auxquels il la destine.

Car telle est l’ambition de cet artiste, soucieux de partager et de transmettre avec simplicité un art qu’il ne peut imaginer réservé à des cercles restreints. D’une vive curiosité musicale, mêlant Mozart et les œuvres d’aujourd’hui, le baroque comme l’électronique, il mène une carrière effré-née qui conjugue exigence artistique et souci de vulgarisation, prestige international et pédagogie, authenticité et générosité.

Formé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, il remporte en 2000 le 1er prix du Concours international de direction d’or-chestre Donatella-Flick à Londres. Aujourd’hui amené à conduire les plus grandes phalanges, familier du London Symphony Orchestra, de l’Or-chestre Philharmonique de Radio France ou de l’Ensemble intercontemporain, il est désormais directeur musical du SWR Sinfonieorchester Ba-den-Baden und Freiburg.

Nul doute pourtant qu’une profonde inclination ne l’attache à son propre orchestre, Les Siècles, qu’il crée en 2003 pour promouvoir un projet ori-ginal : mettre en perspective plusieurs siècles de création musicale, restituer les œuvres dans leurs couleurs originales et inventer de nouvelles mé-diations en direction de publics mélangés. Avec

François-Xavier RothPasseur de musique

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

A l’automne, François-Xavier Roth et Les Siècles sont au centre d’un décoiffant chal-lenge télévisé. Leur interpré-tation des thèmes classiques les plus populaires, de la 5e symphonie de Beethoven au Boléro de Ravel, sera confrontée au terme d’un concours national à toutes sortes d’arrangements ou de détournements de ces œuvres ! Musiciens ou chan-teurs amateurs, DJ, groupes rock, pop ou autres, fanfares et chorales, sont invités à adapter ces tubes à leur guise. Un site web recueille-ra leurs vidéos et France Télévisions sélectionnera les dix meilleures presta-tions. Lors d’un prime time sur France 2, les finalistes opposeront leur version à l’original dirigé par Fran-çois-Xavier Roth. Avis à tous les amateurs de l’Aisne !

Concours de tubes sur France 2

plus de cinquante concerts par an, cet ensemble s’im-pose comme l’une des plus singulières formations françaises indépendantes, faisant feu de tout bois, du concert au disque, de la té-lévision au web, de la Salle Pleyel aux établissements scolaires, portant tous azimuts la bonne parole musicale.

Jusque dans l’Aisne où François-Xavier Roth dé-ploie depuis 2007 une activité soutenue, inscrite dans le projet musical départemental porté par le Conseil général avec l’Adama. Du gymnase de Villers-Cotterêts à l’abbaye de Saint-Michel, de Château-Thierry au festival de Laon, en passant par Chauny, Soissons et bientôt Saint-Quentin, il aura déjà dirigé ici une vingtaine de concerts. Et développé une action inédite, ambitieuse et unique dans ses modalités : La Symphonie des Siècles.

En réunissant ainsi soixante-dix jeunes des éco-les de musique et conservatoires de l’Aisne, quelques adultes amateurs, les professeurs de leur encadrement et une vingtaine d’artistes de son orchestre, François-Xavier Roth offre à ces étudiants une occasion sans équivalent de s’ex-primer sous sa direction, au sein d’une impres-sionnante formation de cent musiciens. Grand répertoire, solistes prestigieux et enjeux publics forment un cocktail corsé pour ces jeunes ama-teurs, à la faveur d’un échange privilégié avec des professionnels aguerris. Quatre mille personnes ont déjà ovationné en 2009 et 2010 cette for-

mule insolite dans les cathédrales de Laon et de Soissons, tandis que DVD et CD en conservent le témoi-gnage.

Reconduit en 2011 et pérennisé, ce projet nourrit entre autres une véritable résidence de François-Xavier Roth dans l’Aisne et en Pi-cardie. Une perspective qui rejoint celle de la future Cité de la musique et de la danse du Soissonnais, dont le grand auditorium constituera l’outil privilégié d’une collaboration renforcée avec cet artiste déjà un peu axonais.

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24 l'Aisne, un temps d'avance

La nouvelle version d’aisne.com, le site du Conseil général de l’Aisne,

sera accessible aux internautes dans les prochains jours. Plus clair, plus

pratique et participatif : quel que soit votre âge, vous allez vite l’adopter.

En octobre 2005, naissait le site aisne.com. Six ans, dans l’univers d’Internet, c’est un siècle dans la galaxie Gutenberg. Le toi-lettage était indispensable, tant au niveau graphique que sur le fond. Après une année de réflexion et de travail, la version II du site institutionnel du Conseil général de l’Aisne est portée sur les fonts baptismaux. Tour d’horizon des nouveautés.

Graphiquement, le site est totalement re-pensé. Les changements ne sont pas que cosmétiques, même si, visuellement, aisne.com est désormais dans le ton d’aujourd’hui. Il était avant tout indispensable de clarifier les rubriques, pour une meilleure navigation de l’internaute. Pour cela, une barre de na-vigation accueille des menus déroulants qui permettent d’accéder aux principales ru-briques : institution, éducation et jeunesse, solidarité, cadre de vie, culture et sport…

Sur la page d’accueil, plus aérée, vous avez également accès, directement, aux trois ac-tualités les plus chaudes et à des focus sur des thèmes - le labo départemental, le covoi-turage… - aux liens vers les sites partenaires, aux services en ligne, à l’agenda culturel…

Sur le fond, les informations essentielles que vous trouviez déjà sur aisne.com ont été conservées. Mais grâce à la nouvelle ergo-nomie du site, vous les trouverez bien plus facilement. Désormais, plusieurs entrées sont possibles. La page d’accueil vous pro-

Rendez-vous sur le nouveau aisne.coml'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Le magazine l’Aisne sera, lui aussi, en version numérique sur aisne.com. Il sera toujours téléchargeable, mais on pourra, aussi, le feuilleter. Vous pourrez également renvoyer un for-mulaire de contact si vous voulez le recevoir chez vous - au cas où vous avez placé un autocollant Stop pub sur votre boite aux lettres, notamment.

Feuilleter l’Aisne sur aisne.com

pose de définir votre profil : vous êtes une association, un jeune, une personne handi-capée… vous choisissez un profil et le site vous dirigera automatiquement vers les ru-briques essentielles pour vous. Un respon-sable associatif se verra proposer immédia-tement les pages qui l’intéressent : demande de subvention, annonce de manifestation, formation des bénévoles…

Pour chaque article, une colonne, à droite de l’écran, reprend l’ensemble des infos pra-tiques : liens internet, coordonnées, docu-ments à télécharger… Pratique et nouveau encore, la possibilité d’accéder à l’annuaire

des services du Conseil général : vous trou-verez plus facilement le bon interlocuteur.

Côté services en ligne, vous aurez accès au site inforoute02, qui prend la suite du ser-veur vocal. Très pratique pour tout connaître de la situation du réseau départemental : ac-cidents, déviations, travaux. Les associations pourront désormais télécharger leur de-mande de subvention. Comme avant, vous pourrez également accéder aux demandes de bourses scolaires en ligne.

Cette nouvelle version du site se veut égale-ment plus participative. Les internautes or-ganisateurs de manifestations pourront ainsi les proposer en ligne. Elles seront reprises dans l’agenda, après validation.

Enfin, et ce n’est pas un simple détail, le nouveau moteur de recherche gagne en per-formance. Rendez-vous sur aisne.com !

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L’affaire se passe il y a huit siècles, en 1211. Enguerrand III, sire de Coucy, a vingt-neuf ans. Il est veuf depuis la mort de sa se-conde femme, Mathilde de Saxe, deux ans plus tôt. Pour l’ambi-tieux seigneur, les mariages sont de bonnes occasions d’élargir ses terres et son pouvoir. Avec l’accord du roi de France, Phi-lippe Auguste, il a jeté son dévolu sur Jeanne, héritière du comté de Flandres, à l’époque où celui-ci comprenait la Belgique, une partie des Pays-Bas et le Nord de la France. Enguerrand était déjà un féodal puissant, apparenté, par sa mère, à la famille royale. Mais il n’est que baron. S’il avait mis la main sur les Flandres – et le titre de comte - qui sait où son goût de la démesure l’aurait emporté ? Philippe Auguste ne s’y trompe pas et refuse finale-ment l’alliance d’Enguerrand et de Jeanne. En consolation, le sire de Coucy reçoit la main de Marie de Montmirail. Dans la corbeille de la mariée, quelques fiefs en Champagne et en Brie. Mais la

déception est grande pour le baron, comme l’atteste sa devise, empreinte à la fois de regrets et d’orgueil : “Roi ne suis, ne prince, ne duc, ne comte aussi, je suis le sire de Coucy”.

Au moment où l’Anglais Jean Sans Terre monte sa coali-tion contre le roi, Enguerrand III reste fidèle à Philippe Auguste. Il est à ses côtés lors de la fa-meuse bataille de Bouvines, qui marque un tournant dans l’his-toire de France. D’abord parce qu’elle installe, réellement, la royauté française dans des fron-tières vastes, bien au-delà de l’île de France - Philippe Au-guste adopte la signature “Roi de France”, et non plus sim-plement Roi des Francs. Mais aussi parce qu’elle marque un mouvement de centralisation du pouvoir. Philippe Auguste est considéré comme le précur-seur de l’Etat. Les conquêtes territoriales acquises, il met en place un système administratif : il nomme des baillis, assistés de prévôts… Et c’est lui qui donne des ordres précis pour la construction de château et la fortification des villes.

A Coucy, Enguerrand ronge son frein et, à défaut d’être roi, dé-cide de construire le plus formi-

histoire 25

Enguerrand III,sire de Coucy, était

dévoré par l’ambition. Mais pour son malheur, ce début de XIIIe siècle

voit le roi PhilippeAuguste mettre les

orgueilleux seigneurs au pas. Après quelques

complots infructueux,à défaut de porter

couronne royale,Enguerrand fait

construire la plus imposante forteresse

d’Occident. Enguerrand III s’est bâti une forteresse à la hauteur de sa mégalomanie.

dable château de la chrétienté. Le chantier commence vers 1225. Le sire de Coucy s’inspire des réalisations de l’époque, mais donne une dimension pha-raonique à son château. Viollet-le-Duc, au moment de restau-rer la forteresse, au XIXe siècle, s’exclame : “auprès de ce géant, les plus grosses tours connues, soit en France, soit en Italie ou en Allemagne, ne sont que des fuseaux.” De fait, Enguerrand III ne lésine pas. S’élevant à 54 mètres de haut, pour un dia-mètre de 31 mètres, le donjon est bien plus imposant que celui du Louvre, construit… par Phi-lippe Auguste.

Le baron bâtisseur n’a pour autant pas abdiqué sur le front politique. La mort de Philippe Auguste (1223) suivie trois ans après par celle de son fils Louis VIII, lui donne un espoir. Le nou-veau souverain, Louis IX, futur Saint-Louis, n’a que douze ans, et c’est sa mère, Blanche de Castille, qui assure la régence. Il n’en faut pas plus pour que quelques grands féodaux ne montent un complot pour reprendre la main sur le royaume. Enguerrand pense enfin son heure arrivée : ses amis

ligueurs, et notamment Thi-bault de Champagne, le choisis-sent pour prendre la couronne. Mais… Blanche de Castille est une fine politique. Elle parvient à retourner Thibault, et le complot qui devait porter Enguerrand sur le trône échoue. Le sire de Cou-cy - dont la chronique dit qu’il avait déjà fait réaliser sa cou-ronne et son sceptre - retourne à la construction de son château. Il rumine. Il fomente alors un nouveau plan : l’enlèvement du jeune roi. Là encore, il se heurte à Blanche de Castille. L’homme qui voulut être roi ne sera jamais qu’un baron, fût-il l’un des plus puissants du royaume.

Une banale chute de cheval met fin, en 1242, au règne d’En-guerrand III “le grand”.

L’homme qui voulut

être roi

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Coucyle Château

Page 26: Aisne185

26 territoire de l'Aisne

Le longdes coteaux

qui s’élèventdepuis la vallée

de l’Aisne,l’histoire a semé

des châteauxet sacré une

“presque reine”, Gabrielle d’Estrées.

La terre, elle,a offert uneauthentique

reine,la pomme

de terre.

Châteaux et reines en robe des champsQui est la véritable reine

en ces lieux ? La belle Gabrielle d’Estrées, blonde au yeux bleus, née au château de Cœuvres, à quelques kilomètres au sud de Vic-sur-Aisne, ou la charlotte et ses cousines – ratte, bintje… ? Gabrielle a marqué l’histoire de France. Henri IV, le bon roi Henri, marié à la rude reine Margot, était fou de sa Gabrielle, qui devint la

“presque Reine”. Elle lui donna trois enfants et mourut enceinte du quatrième, peut-être empoi-sonnée. C’est sous l’influence de cette femme en tout point excep-tionnelle, que le roi ratifia l’Edit de Nantes, qui mit fin - provisoi-rement - aux massacres entre ca-tholiques et protestants. Henri IV et Gabrielle vécurent une lon-gue passion, dont le château de

Cœuvres fut l’écrin discret. Le château, monument historique, ne se visite pas, mais on peut le voir, de la route, et avoir une pen-sée pour les amoureux royaux.

Pays de vieilles pierres, la ré-gion recèle d’autres joyaux, visi-tables, à commencer par le beau château de Vic-sur-Aisne et son donjon.

Mais… aujourd’hui, c’est une

Vic sur Aisne

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

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territoire de l'Aisne 27

autre blonde qui règne sans par-tage sur le pays. Une blonde cra-quante, comme la chips fabri-quée par Vico. En 1955, l’usine de transformation de pommes de terre est créée, sous forme coopérative, par les très nom-breux cultivateurs implantés sur ces terres fertiles de la vallée de l’Aisne. Aujourd’hui propriété d’une multinationale allemande,

Châteaux et reines en robe des champsIntersnack, Vico emploie près de 450 personnes. De son côté, le groupe Roquette est présent avec une importante féculerie. Si le Département est troisième, au niveau national, pour la culture de la pomme de terre, dans le canton de Vic, la patate vire en tête.

Gaëtan Leroux est produc-teur. Il cultive environ 60 hec-

tares de pommes de terre. “25 hectares pour la fécule et 35 hectares pour la consomma-tion.” Une culture exigeante : “il faut de la surface, parce que vous ne pouvez pas planter de pomme de terre avant cinq ans, après une récolte. C’est une culture coûteuse, parce qu’elle est exigeante en eau, en traite-ment phytosanitaire et en main

d’œuvre” énumère-t-il. Ce qui explique que, depuis quelques années, le nombre de produc-teurs a tendance à diminuer. “D’ailleurs, aujourd’hui, nous ne produisons plus assez, et nous importons des pommes de terre…” La reine est-elle mena-cée par les barons maïs, blé et autres céréales ? L’histoire le dira !

Ressons-le-Long et les paysages typiques de la vallée de l’Aisne.

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Les carrièresde Confrécourt,à Nouvron-Vingré, offrent un témoi-gnage saisissant de la vie des Poilus de 14. Dans l’attentede monter au front,à seulement quelques centaines de mètres de là, certains trompent la peur en gravant des bas-reliefs dans ces anciennes carrières de pierre. Une visite émouvante. Rens. [email protected]

Cequ'ilfautvoir

28 territoire de l'Aisne

Camping quatre étoiles

Les étrangers apprécient le calme de la vallée de l’Aisne.

Philippe Lefèvre, devantla nouvelle piscine du parc.

Un nouvel espace de baignade ; des cha-lets bois haut de gamme… Sur le site de La Croix du Vieux-Pont, il y a toujours des nou-veautés. Cet été, près de 120 personnes tra-vailleront dans cet immense camping, pour satisfaire les besoins des 2 500 résidents. Ici, oubliez les clichés un peu vulgaires des films “Camping”. Restaurants, étang de pêche, zone de baignade, ou plaine de jeux côté loisirs ; mobil home ou chalets côté hébergement ; navette pour Paris et Disney- land : la caravane à Mimile n’est pas, a prio-

contact03 23 55 50 02www.la-croix-du-vieux-pont.com

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

Berny-Rivière

Avec près de 2 500 résidents, le camping de La Croix du Vieux-Pont est devenu une

référence de l’hôtellerie de plein air. Chaque année ou presque, le propriétaire, Philippe

Lefèvre consent des investissements impor-tants pour contenter une clientèle originaire

pour la grande majorité d’Europe du Nord.

ri, le genre de la maison. D’ailleurs, Mimile aurait l’accent brittish, hollandais ou danois, ici. “Nous accueillons 95 % d’étrangers d’Eu-rope du Nord” confirme Philippe Lefèvre, le patron des lieux, créés par son père en 1968. Une clientèle qui vient soit en direct, soit adressée par des Tour operator, ces pro-fessionnels du tourisme qui trouvent, dans ce camping des bords de l’Aisne, tout ce que

souhaitent leurs clients. “Les Tour Operator nous apportent du chiffre d’affaires à l’année, ce qui nous permet de continuer à investir. Nous leur offrons en échange un hébergement touristique de qua-lité à proximité de Paris” poursuit Philippe Lefèvre.

Son père, betteravier, propose donc dès 1968 quelques empla-cements pour caravanes. Puis, en

1976, il ouvre un restaurant, une piscine. Mais l’affaire change de dimension lorsque Philippe en prend la direction. “Je voulais être agriculteur et finalement, je me suis pris au jeu. A l’époque, le terrain faisait 7 hectares. Aujourd’hui, nous sommes sur 34 hectares…” Pour mener à bien le développe-ment du camping familial, Philippe Lefèvre mise sur la publicité. Il va chercher les tou-ristes, démarche les Tour operator… “L’im-plantation de Disneyland à Marne-la-Vallée nous a donné un sacré coup de pouce. Nous ne sommes qu’à une bonne heure de bus.” Quotidiennement, des excursions à Paris et Marne-La-Vallée sont proposées ; les bus sont pleins. L’ouverture de liaisons low-cost entre l’Angleterre et Beauvais a également dopé la fréquentation de Berny-Rivière. Du coup, un nouveau projet d’extension est dans les cartons.

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l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011 territoire de l'Aisne 29

Sorties natureau Bois Bertrand

Arbreà voir

Le château de Vic-sur-Aisne a une histoire millénaire, puisquel’on trouve trace d’unpremier castrum dèsle VIIe siècle. Mais c’est à partir de 1636 que va s’ériger le château, destiné à héberger les abbés commendataires. Parmi les plus illustres, le cardinal de Mazarin, futur premier ministre… Rens. 06 89 07 12 11

Sur les hauteurs de Ressons-le-Long, offrant une vue plon-geante sur la vallée de l’Aisne, la Ferme de la Montagne est un bel exemple de ferme monastiquedu XIIIe siècle, dé-pendant de l’abbaye royale Notre-Dame de Soissons à l’époque médiévale. Ce vaste ensemble propose aujourd’hui l’héber-gement en gîte et en chambre d’hôtes.http://lafermedela-montagne.free.fr

Au bord de la vallée de l’Aisne, le site du Bois Bertrand offre, sur 19 hectares, une surprenante diversité de biotopes. “Une di-zaine d’hectares est en eau, et nous avons également des prairies humides, des bois, une héronnière…” explique Martine Wallon, animatrice du Bois Bertrand au Syndicat d’initiative du pays de la vallée de l’Aisne. Cette variété explique la richesse exception-nelle de sa faune et de sa flore : 178 espèces de flore répertoriées dont 11 plantes patri-moniales classées rares à assez rares en Pi-cardie, 66 espèces d’oiseaux, 16 espèces de papillons, 8 de libellules, 17 de mammifères.

Classé comme Espace naturel sensible, en raison de cette richesse, le Bois Bertrand est un lieu de découverte nature apprécié des enseignants tout au long de l’année, car il permet, sur un même site, de nombreuses observations. Le public est également ac-cueilli, par groupe (10 personnes) sur demande, ou lors des ouvertures au public - mercredi 6 juillet à l’aube, et le samedi 20 août pour les deux prochaines.

En 1848, année où la Répu-blique adopte le suffrage univer-sel, de nombreuses communes plantent des arbres de la liberté, encouragées par Victor Hugo lui-même : “c’est un beau et vrai symbole pour la liberté qu’un arbre ! La liberté a ses racines dans le cœur du peuple, comme l’arbre dans le cœur de la terre…” A Saint-Christophe-à-Berry, les habitants plantent un marronnier. Depuis, il s’est épanoui : sa cir-conférence dépasse les 4 mètres. Etonnamment, il est enfoui sous 2 à 3 mètres de terre et l’on ne voit que la partie haute du tronc. Cet arbre a reçu le label d’Arbre remarquable de France.

Le Bois Bertrand, un siteexceptionnellement riche.

Le parcours est balisé le long d’un chemine-ment d’environ 2,5 km, qui permet de pas-ser d’un biotope à un autre. De nombreux observatoires sont aménagés pour décou-vrir tout le petit monde qui peuple le Bois Bertrand.

contactSyndicat d’initiativedu Pays de la Vallée de l’Aisne03 23 55 92 41

Saint-Christophe à Berry

Fontenoy

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Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / http://lemail-sceneculturelle.blogspot.com / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

30 les rendez-vous

9 juilletEtréaupont : Les soirées de l’embar-cadère par Le Pied de la Lettre à la Mé-diathèqueRens. 03 23 97 49 58 [email protected]

musique musique

www.aisne.com

Les Orguesde l’Aisne10 juillet Saint-Quentin : Bach / Guilmant / Messiaen / Langlais. 16h - Basi-lique - Rens. 03 23 06 93 93

17 juillet Soissons : Vierne / Duruflé / Alain. 17h - CathédraleRens. 03 23 53 17 37

24 juilletLaon : Schumann / Tournemire / Widor / Messiaen. 17h - CathédraleRens. 03 23 20 28 62

31 juillet Soissons : Tournemire / Ropartz / Escaich / Alain / Duruflé. 17h - CathédraleRens. 03 23 53 17 37

15 août Laon : Guilmant / Chauvet / Alain / Vierne. 17h - CathédraleRens. 03 23 20 28 62

21 août Soissons : J.S.Bach / Schumann / Alain / Mendelssohn. 17h - Cathé-drale - Rens. 03 23 53 17 37

2 septembre : Soissons : Liszt / Alain. 20h30 - Cathédrale Rens. 03 23 53 17 37

3 septembre La-Ferté-Milon : 20e anniver-saire du musée Jean RacineNivers / Clérambault20h30 - Eglise Notre-DameRens. 03 23 96 70 45

4 septembre Laon : Widor / Vierne / Dupré. 17h - CathédraleRens. 03 23 20 28 62

13, 14 et 15 juilletL’Estival : musiques d’Europe Centrale aux accents tziganes au programme de ce festival.13 juillet à Pinon14 juillet à Bosmont sur Serre15 juillet à Berrieux.Rens. 03 23 80 18 13 ouwww.vallons-d-anizy.fr

11 septembreCraonne : 5e automnales du Chemin des Dames - Traditions et savoir-faire, distillation, vannerie, animations itiné-rantes, expositions, animations pour les enfants, marché du terroir...Compagnons du devoir : ateliers vivants sur les métiers de charpentier, tailleur de pierre, forgeron, chaudronnier, me-nuisier...De 10 h à 18 h - Entrée gratuiteRens. 03 23 22 69 72

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17 juillet et 7 août Crupilly : atelier cuisine herbes folles. Avec Jacqueline Baron, découvrez les herbes comestibles autour d’une cueillette pour ensuite préparer un re-pas. De 10h à 16h au 8, rue de Malzy.Rens. 03 23 60 21 01 [email protected]

14 juillet et 15 août Bancigny : “Les Saveurs Vagabondes” vous proposent une balade d’environ une heure et demie sur les sentiers de Thiérache, à la découverte des trésors de la nature, le regard rivé sur talus et fossés et, surtout, les papilles en alerte; puis, dégustation d’un “goûter sau-vage”… de 15h à 17h - RDV à l’égliseRens. 03 23 60 21 01 [email protected]

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expoDu 1er août au 31 octobreBelleau : La propagande pendant la 1re guerre mondiale au musée de la mé-moire de Belleau 1914-1918.Rens 03 23 82 03 63 ouwww.musee-memoire-souvenir-belleau.com

Jusqu’au 15 janvierAlaincourtLe musée Marie Jeanne propose plu-sieurs expositions temporaires comme, la mode de la belle époque aux années folles, les écrivains et leur bord de mer, une exposition sur les appareils photos, sur les trousses de couture, sur du pat-chwork.Rens. 03 23 63 62 07 ouwww.la-maison-de-marie-jeanne.fr

9 septembre Laon : Orchestre Les Siècles dans le cadre du bicentenaire Franz Liszt. 20h30 - CathédraleRens. 03 23 20 87 50

9, 10 et 11 septembre Sermoise : Festival 1001 facettesFestival aux multiples formes artis-tiques défendant l’originalité et la créa-tion culturelle, sans tête d’affiche mais avec beaucoup de découvertes ! Live, théâtre, danse, cirque, performance plastique et audiovisuelle… tout se mélange pour le plaisir de tous !Rens. www.laboulaf.com

27 aoûtSaint-Quentin : nuit européenne de la chauve-souris. Exposition, films, diaporamas, suivis d’échanges autour des chauves-souris vous permettront de découvrir et de mieux connaitre ces espèces. La soirée se clôturera par une

balade. Sortie animée par M. Cappellier. RDV à 20h à la Maison de l’Environne-ment du Parc d’Isle Rens. 03 23 05 06 50 ouwww.picardie-nature.org

27 aoûtCoucy le Château : visite nocturne guidée aux flambeaux dans la cité des Sires de Coucy ! RDV à 20h30 à l’office de tourisme.Rens. 03 23 52 44 55 ou [email protected]

à géodomia27 aoûtMerlieux et Fouquerolles : nuit européenne de la chauve-souris.De 20h à 21h30 : conférences au-tour du monde de la nuit - “A la découverte du ciel” par Carine Sou-plet, astronome amateur, “Les pa-pillons de nuit” par Picardie Natureet “Les chauves-souris” par le CENPA partir de 22h : mise en pratique sur le terrain - Prévoir des chaus-sures de marche et lampe torche. RDV à 20h à Géodomia.

30 aoûtEco-habiter, éco-construire autour du monde.Conférence : “expériences et pro-jets innovants en matière d’éco-habitat”. Retour sur un périple de 18 mois à la découverte des habitations écologiques par l’as-sociation “des vies et des idées d’ailleurs”. RDV à 14h à GéodomiaRens. 03 23 80 32 20 ouwww.geodomia.fr

1er septembreMoy de l’Aisne : randonnée de 12kms avec Alain Cuzol. 13h45, place de la mairieInfos : www.randonneurs-arpal.fr

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l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011 l'été du Conseil général 31

Plus d’infos : www.ville-chauny.fr / www.chateau-thierry.fr / www.ville-laon.fr / www.ville-gauchy.fr / www.transfrontalieres.eu / http://lemail-sceneculturelle.blogspot.com / www.ville-saintquentin.fr / www.ville-tergnier.fr

Pour sa dixième édition, l’Eté du Conseil Général vous invite à passer un été “spectaculaire” dans l’Aisne. Trois spec-tacles arts de la rue qui mèlent humour et poésie, LE fameux concert de l’été, et dix musées qui ouvrent gratuitement leurs portes à l’occasion des journées “au musée cet été”. Comme chaque année, des communes et leurs associations se sont associées au Conseil général pour faire de l’été un beau moment de fête. Et comme toujours, l’Eté du Conseil général c’est GRATUIT !

Au musée cet été

ven 8 BruyèresetMontBéraultsam 9 Virynoureuil

Juillet artsDelarue/lessanGlés

sam 9 Musée Antoine Lécuyerdim 10 Musée Antoine Lécuyer Musée de l’Arsenalsam 16 Musée Jean de La Fontaine Maison familiale d’Henri Matissedim 17 Musée Jean de La Fontaine Maison familiale d’Henri Matissesam 23 Musée du Touage La maison du Textiledim 24 Musée du Touage La maison du Textilesam 30 Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardiedim 31 Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardie

JUILLET

AOÛTdim 7 Musée de l’Arsenaldim 14 Musée des temps barbareslun 15 Musée des temps barbaressam 20 Musée Antoine Lécuyer Musée Jean de La Fontaine Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardiedim 21 Musée Antoine Lécuyer Musée Jean de La Fontaine Musée de la Résistance et de la Déportation de Picardieven 26 La Caverne du Dragonsam 27 La Caverne du Dragon Le Familistère de Guise Musée du Touage, La maison du Textile Maison familiale d’Henri Matissedim 28 Le Familistère de Guise Musée du Touage, La maison du Textile Maison familiale d’Henri Matisse Musée Saint-Léger

Cirque/Cieisis

ven 15 Braslessam 16 oulChy-le-Châteaudim 17GranDrieux

artsDelarue/Bashstreet

ven 22 axo’PlaGesam 23 MontiGny-sur-CréCydim 24Molain-VauxanDiGnyLe

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A partir de 16h30, spectacle Cirk’Isis par la compagnie Isis.A 18h, concert de Swingin Partout, suivi à 19h du groupe Vanupié. A 20h30, les Ogres de Barback. Et pour ter-miner la soirée, place à Hilight Tribe à 23h.

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© Fabien Espinasse

Le concert / 10 juilletwww.facebook.com/leconcertete

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10 juillet / Parc Foch / Laon / Les Ogres de Barback

l'Aisne 185 magazine du Département - Juillet/Août 2011

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