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ARTICLE / ARTICLE Amélioration de la santé cardiovasculaire par lexercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique Improvements in cardiorespiratory health with physical activity in schizophrenic individuals: A practical guide C. Chalfoun · A. D. Karelis · E. Letendre · C. Proulx · A. Abdel-Baki © Springer-Verlag France 2014 Résumé Contexte : Plusieurs facteurs augmentent le risque de maladie cardiovasculaire (MCV) chez les individus atteints de schizophrénie dont la génétique, le traitement antipsycho- tique, le tabagisme, la mauvaise nutrition et linactivité phy- sique. Plusieurs protocoles dévaluation ont été élaborés mais peu définissent de manière précise la stratégie de prise en charge optimale pour réduire le risque de MCV dans cette population. Parmi les interventions étudiées, lexercice phy- sique est une stratégie de choix car, en plus daméliorer les paramètres et facteurs de risque cardiométabolique (tour de taille, triglycéridémie, glycémie, tension artérielle), il amé- liore la capacité cardiorespiratoire (VO2 max), facteur de risque indépendant de MCV. Objectif : Déterminer limpact de lexercice physique sur les facteurs de risque cardiovasculaire chez les individus atteints de troubles psychotiques et préciser le type dexercice le plus efficace à ces fins. En fonction des résultats mis en évi- dence, suggérer un programme novateur dexercice phy- sique ciblant le risque de MCV qui pourrait être utilisé avec cette population. Méthode : Revue de littérature systématique sur lactivité physique supervisée en monothérapie chez des individus atteints de trouble psychotique à partir des banques de don- nées électroniques Medline, PubMed, Embase et PsycINFO et par recherche manuelle. Conclusion :L entrainement aérobie, plus particulièrement lentrainement par intervalle (EPI) à haute intensité, permet de cibler de manière optimale les facteurs de risque de MCV. Par conséquent, un protocole dimplantation de ce type dexercice chez les patients psychotiques ainsi quun proto- cole dévaluation de la condition cardiométabolique est sug- géré. Des pistes de solution face à certains obstacles et limites à la mise en place de tels programmes dans cette population sont également discutées. L applicabilité dun programme dEPI dans cette population sera à confirmer par des recher- ches futures. Mots clés Recommandations pratiques · Surveillance · Antipsychotiques · Maladie cardiovasculaire · Troubles psychotiques · Schizophrénie Abstract Background: Several factors could increase the risk of cardiovascular disease (CVD) in individuals with schizophrenia including genetics, antipsychotic medication, smoking, an unhealthy diet and physical inactivity. Several assessment protocols have been developed but few have defined the optimal strategy of care in reducing the risk of CVD in this population. Among the interventions studied, exercise training is the strategy of choice since it could improve cardiorespiratory fitness levels (VO2 max), which is an independent risk factors for CVD, as well as metabo- lic risk factors such as elevated waist circumference, high triglycerides, high blood glucose and blood pressure. Objective: To determine the impact of exercise training on cardiovascular risk factors in individuals with psychotic dis- orders and identify the most effective type of exercise for the C. Chalfoun Département de psychiatrie, Faculté de médecine, Université de Montréal, C.P. 6128 succursale Centre-Ville, Montréal, Québec, Canada, H3C 3J7 A. Abdel-Baki (*) Clinique Jeunes adultes psychotiques (JAP), Centre Hospitalier de lUniversité de Montréal (CHUM) Hôpital Notre-Dame, Montréal, Québec, Canada e-mail : [email protected] C. Chalfoun · E. Letendre · C. Proulx Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) A. D. Karelis Département de kinanthropologie, Université du Québec à Montréal, 141ave. Président- Kennedy, Montréal, Québec, Canada, H2X 1Y4 E. Letendre Clinique de médecine métabolique, Centre Hospitalier de lUniversité de Montréal (CHUM) Hôpital Notre-Dame, Montréal, Québec, Canada Obésité DOI 10.1007/s11690-014-0450-9

Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

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Page 1: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

ARTICLE / ARTICLE

Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physiquechez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique

Improvements in cardiorespiratory health with physical activity in schizophrenic individuals:A practical guide

C. Chalfoun · A. D. Karelis · E. Letendre · C. Proulx · A. Abdel-Baki

© Springer-Verlag France 2014

Résumé Contexte : Plusieurs facteurs augmentent le risquede maladie cardiovasculaire (MCV) chez les individus atteintsde schizophrénie dont la génétique, le traitement antipsycho-tique, le tabagisme, la mauvaise nutrition et l’inactivité phy-sique. Plusieurs protocoles d’évaluation ont été élaborés maispeu définissent de manière précise la stratégie de prise encharge optimale pour réduire le risque de MCV dans cettepopulation. Parmi les interventions étudiées, l’exercice phy-sique est une stratégie de choix car, en plus d’améliorer lesparamètres et facteurs de risque cardiométabolique (tourde taille, triglycéridémie, glycémie, tension artérielle), il amé-liore la capacité cardiorespiratoire (VO2 max), facteur derisque indépendant de MCV.Objectif : Déterminer l’impact de l’exercice physique sur lesfacteurs de risque cardiovasculaire chez les individus atteintsde troubles psychotiques et préciser le type d’exercice leplus efficace à ces fins. En fonction des résultats mis en évi-dence, suggérer un programme novateur d’exercice phy-

sique ciblant le risque de MCV qui pourrait être utilisé aveccette population.Méthode : Revue de littérature systématique sur l’activitéphysique supervisée en monothérapie chez des individusatteints de trouble psychotique à partir des banques de don-nées électroniques Medline, PubMed, Embase et PsycINFOet par recherche manuelle.Conclusion : L’entrainement aérobie, plus particulièrementl’entrainement par intervalle (EPI) à haute intensité, permetde cibler de manière optimale les facteurs de risque deMCV. Par conséquent, un protocole d’implantation de ce typed’exercice chez les patients psychotiques ainsi qu’un proto-cole d’évaluation de la condition cardiométabolique est sug-géré. Des pistes de solution face à certains obstacles et limitesà la mise en place de tels programmes dans cette populationsont également discutées. L’applicabilité d’un programmed’EPI dans cette population sera à confirmer par des recher-ches futures.

Mots clés Recommandations pratiques · Surveillance ·Antipsychotiques · Maladie cardiovasculaire · Troublespsychotiques · Schizophrénie

Abstract Background: Several factors could increase therisk of cardiovascular disease (CVD) in individuals withschizophrenia including genetics, antipsychotic medication,smoking, an unhealthy diet and physical inactivity. Severalassessment protocols have been developed but few havedefined the optimal strategy of care in reducing the risk ofCVD in this population. Among the interventions studied,exercise training is the strategy of choice since it couldimprove cardiorespiratory fitness levels (VO2 max), whichis an independent risk factors for CVD, as well as metabo-lic risk factors such as elevated waist circumference, hightriglycerides, high blood glucose and blood pressure.Objective: To determine the impact of exercise training oncardiovascular risk factors in individuals with psychotic dis-orders and identify the most effective type of exercise for the

C. ChalfounDépartement de psychiatrie, Faculté de médecine,Université de Montréal, C.P. 6128 succursale Centre-Ville,Montréal, Québec, Canada, H3C 3J7

A. Abdel-Baki (*)Clinique Jeunes adultes psychotiques (JAP),Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) –Hôpital Notre-Dame, Montréal, Québec, Canadae-mail : [email protected]

C. Chalfoun · E. Letendre · C. ProulxCentre de recherche du CHUM (CRCHUM)

A. D. KarelisDépartement de kinanthropologie,Université du Québec à Montréal, 141ave. Président- Kennedy,Montréal, Québec, Canada, H2X 1Y4

E. LetendreClinique de médecine métabolique,Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) –Hôpital Notre-Dame, Montréal, Québec, Canada

ObésitéDOI 10.1007/s11690-014-0450-9

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improvement of these metabolic risk factors. In line withthe previous results, to develop a specific exercise programfor this population.Methods: A systematic review of the literature on supervisedexercise training programs in individuals with psychotic dis-orders was performed using the following databases: Med-line, PubMed, Embase and PsycINFO.Conclusion: Aerobic training, in particular high intensityinterval training (HIT), seems to be the optimal form of trai-ning for the improvements of cardiovascular risk factors.Therefore, a protocol of implementation of this type of exer-cise is recommended in individuals with SCZ; in addition toa protocol for assessing cardiometabolic risk in thesepatients. Many factors suggest that HIT may be an optimalstrategy in this population. Several obstacles in implementa-tion of these programs or limits inherent to this populationare also presented, accompanied by suggested solutions.Further studies are needed to evaluate the feasibility of suchprograms.

Keywords Practical recommendations · Monitoring ·Antipsychotics · Cardiovascular disease · Psychoticdisorders · Schizophrenia

Introduction

Schizophrénie

Les troubles psychotiques sont des maladies chroniques sévè-res qui affectent 1-3% de la population [1]. Ils sont caractéri-sés par des symptômes positifs (hallucinations, délire, dis-cours et comportement désorganisés), des symptômesnégatifs (amotivation, affect émoussé, retrait social, ralentis-sement psychomoteur) ainsi que par des troubles cognitifs etune altération du fonctionnement social et occupationnel.Leur traitement combine habituellement l’utilisation d’unemédication antipsychotique et les thérapies psychosociales.

La schizophrénie est aussi associée à une réduction del’espérance de vie d’environ 25 ans, dont les causes princi-pales sont les maladies cardiovasculaires d’abord, puis lesuicide. La mortalité prématurée associée aux maladies car-diovasculaires (MCV) est principalement attribuable à lacontribution de facteurs génétiques et environnementauxmenant à l’obésité, et les troubles glycémiques, lipidiqueset hypertensifs qui leur sont associés [2,3].

Schizophrénie et facteurs de risque cardiométabolique

Certains facteurs de risque cardiométabolique sont modifia-bles notamment la nutrition riche en sucre et en graisses[4,5]), l’inactivité physique [6], le tabagisme et les variablessociales défavorables (accès restreint à des soins médicaux,

isolement social, faible niveau socio-économique [7,8]).L’obésité abdominale, dont la prévalence irait jusqu’à 50%chez les individus atteints de schizophrénie (SCZ) [9], estelle-même associée au développement de maladies cardio-vasculaires, au diabète de type 2 (DT2), à l’apnée du som-meil et à certains cancers [10]. Par ailleurs, la schizophrénieest un facteur de risque indépendant pour le DT2 et pourd’autres anomalies cardiométaboliques [11-14]. De plus,l’utilisation des antipsychotiques de seconde génération(ASG) entraine souvent un gain de poids [15-17] et l’appa-rition des composantes du syndrome métabolique [18-20].L’impact des ASG sur le métabolisme des glucides et deslipides peut également être observé en l’absence de prisede poids et varie en fonction de la molécule utilisée (Cloza-pine, Olanzapine > Risperidone, Quetiapine > Ziprazidone,Aripiprazole) [21-23].

Les jeunes patients présentant une psychose débutante[24] et les enfants et les adolescents [25]) seraient plus àrisque de gain de poids associé à la médication et ceci parti-culièrement durant les premiers mois de traitement [26,27].Une vulnérabilité génétique pourrait être à l’origine de lasusceptibilité de chaque individu [28], et l’implication decertains récepteurs (récepteurs de la sérotonine 5HT2C etde l’histamine) et d’hormones (leptine, ghreline, adiponec-tine, neuropeptides hypothalamiques) pourrait être en cause[29,30]. Les ASG auraient également un impact sur lescomportements alimentaires via l’activation de certainesrégions cérébrales (cortex frontal, gyrus fusiforme, amyg-dale et insula) aussi impliquées dans la cognition (mémoire),les émotions, la motivation et le système de récompense[31]. L’importance de la prise en charge des effets secondai-res des antipsychotiques, et particulièrement du gain depoids, est d’autant plus importante que leur utilisations’étend désormais au traitement des troubles bipolaires etdépressifs, des troubles envahissants du développement, del’hyperactivité, et du syndrome de Gilles de la Tourette tantchez les adultes que chez les plus jeunes [25,32,33].

Ainsi, lorsque comparés à la population générale, les SCZprésentent donc des paramètres cardiométaboliques défavo-rables et plusieurs rencontrent les critères du syndromemétabolique soit la présence d’une obésité abdominale [34]associée à au moins 2 des facteurs suivants : hypertensionartérielle [4], hypertriglycéridémie, hyperglycémie à jeun[35] et une diminution des concentrations plasmatiques decholestérol-HDL [36,37].

Schizophrénie et diminution de la capacitécardiorespiratoire

La capacité cardiorespiratoire (CR) est un facteur derisque prédicteur de MCV indépendant des paramètres bio-chimiques et anthropométriques (voir figure 1). En effet,dans la population générale, une faible CR est associé à

2 Obésité

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une mortalité et morbidité cardiovasculaires augmentées defaçon plus marquée que d’autres facteurs de risque bienconnus tels l’hypertension, le tabagisme et le DT2 [38-45].La CR des SCZ serait réduite [46-48], conséquence desniveaux insuffisants d’activité physique d’origine multifac-torielle (symptômes négatifs, sédation causée par la médica-tion, accès réduit à des installations sportives) [49,50]. Eneffet, la dépense énergétique totale des individus atteints deschizophrénie est de 20% inférieure aux valeurs recomman-dées pour une santé optimale par l’OrganisationMondiale dela Santé [51].

Les études sur l’efficacité des interventionsdans la diminution du risque de maladiecardiovasculaire chez la population SCZ

Les données sur le risque accru de mort prématurée d’originecardiovasculaire chez la population SCZ sont à l’origine del’émergence de multiples études sur les diverses interven-tions non pharmacologiques de diminution de MCV chezces patients [52,53]. La majorité de ces études se sontconcentrées sur l’implantation de changements dans leshabitudes de vie telle que l’inactivité physique et les habitu-des alimentaires par l’application de stratégies le plus sou-vent comportementales et éducatives. Ces dernières démon-trent en général un effet faible mais significatif sur le poidsdes individus. Malheureusement, la nature multimodale deces études ne permet pas de mettre en évidence la compo-sante spécifique de l’intervention à laquelle peut être attri-buée cette amélioration.

D’autres stratégies ciblant le gain de poids secondaire auxantipsychotiques ont utilisé l’ajout d’un agent pharmacolo-

gique pouvant favoriser la perte de poids (ex. Sibutramine[54], Amantadine [55], Topiramate [56], Zonisamide [57]et Metformine [58]) ou le remplacement d’un antipsycho-tique par un autre associé à moins de risques métaboliques(« switch »). Quoique quelques études aient mis en évidenceune amélioration significative du poids ou du tour de tailleen réponse à ces approches, la plupart démontrent peu debénéfices et ne recommandent pas l’ajout de médicamentscomme première stratégie lorsque la perte de poids est l’ob-jectif principal [27]. Il faut en effet considérer que les risquesattribuables à l’ajout d’un autre agent pharmacologiquepourraient surpasser ses bénéfices potentiels [59].

En dépit des bénéfices occasionnels obtenus avec les fac-teurs de risque cardiométabolique, les stratégies impli-quant la modification des habitudes alimentaires ou la médi-cation n’ont aucun impact significatif direct sur la CR(Fig. 1). Par contre, l’activité physique est l’un des facteursmodifiables les plus déterminants dans l’amélioration durisque de MCV en vertu de ses effets positifs sur les para-mètres métaboliques traditionnels et la capacité cardiorespi-ratoire [60-62]. Toutefois, à ce jour, aucune revue de la litté-rature ne s’est penchée spécifiquement sur les impacts del’exercice physique supervisé en monothérapie chez lesindividus atteints de schizophrénie.

Objectifs

Définir, à l’aide d’une revue systématique de la littérature,les impacts de l’exercice supervisé en monothérapie sur lesfacteurs de risque de MCV dans une population de SCZ afin

Fig. 1 Modèle explicatif du risque cardiovasculaire augmenté dans la population SCZ

Obésité 3

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d’identifier le type d’exercice offrant des bénéficessupérieurs.

À partir des évidences scientifiques, proposer un pro-gramme d’entrainement physique efficace et innovateurdans le but d’optimiser la prise en charge du risque deMCV des populations SCZ. Proposer quelques pistes desolutions aux obstacles à la mise en place d’un telprogramme.

Méthode

Une revue systématique de la littérature via les bases de don-nées PubMed, Medline, Embase et PsycINFO par les mots-clés (combinés de différentes façons) : « schizophrénie »,« désordre psychotique », « psychose », « médication anti-psychotique », « exercice », « exercice physique », « exerciceaérobie », « entrainement par intervalle(s) », « thérapiephysique », « diabète », « résistance à l’insuline », « hyper-cholestérolémie », « syndrome métabolique », « maladie car-diovasculaire », « obésité », « gain de poids », « santé phy-sique », « indice de masse corporelle », « tour de taille »,« poids », « psychologie de l’exercice » et « interventionsnon pharmacologiques », complété par des articles addition-nels identifiés via le lien “articles associés” de PubMed ainsiqu’avec une recherche manuelle à travers les listes de réfé-rence des articles identifiés. Le tri des articles fut effectuéen lisant d’abord les titres et les résumés puis les articlesdans un deuxième temps.

Afin de cibler spécifiquement l’impact de l’exercice phy-sique sur le poids, la CR ou les paramètres cardiométaboli-ques, nous avons retenu les études francophones ou anglo-phones qui n’ont utilisé que cette approche (sans co-thérapiesimultanée) et ceci sur des populations constituées d’aumoins 50% de patients atteints d’un trouble psychotique.

Dans un deuxième temps, dans l’optique d’élaborer unprotocole d’exercice qui s’inscrit en continuité avec les pra-tiques actuelles, nous avons effectué une synthèse des der-niers protocoles de prise en charge des facteurs de risquecardiovasculaire chez les SCZ et y avons ajouté une sec-tion détaillant le programme d’exercice suggéré.

Résultats

L’exercice aérobie comme intervention de choix

Bien que l’exercice en général améliore la santé, les diverstypes d’exercice ne sont pas équivalents dans leur impact surla santé cardiovasculaire, respiratoire et métabolique. Parmiles types d’exercices, l’exercice contre résistance se définicomme un travail impliquant l’activation volontaire de cer-tains muscles squelettiques contre une certaine forme de

résistance externe (ex : poids et haltères) [63] alors quel’exercice aérobie se définit par un exercice répétitif pro-longé à intensité sous-maximale et dépendant de la livraisond’oxygène aux muscles par le système cardiovasculaire (ex :course à pied, vélo) [64]. Bien qu’un programme d’exercicecontre résistance soit efficace pour améliorer les mesuresanthropométriques, un récent essai randomisé contrôlé(ERC) comparant l’exercice aérobie à l’exercice contre résis-tance chez 119 individus atteints d’obésité a démontré quel’entrainement aérobie représentait l’exercice optimallorsque la masse graisseuse, le poids et les paramètres dusyndrome métabolique sont ciblés [65]. En effet, l’exerciceaérobie exerce une influence positive sur le profil lipidique,le tour de taille, la tension artérielle et le métabolisme duglucose [60,66-68]. Une augmentation de 500 kcal parsemaine de dépense énergétique pourrait diminuer le risquede DT2 de 6% [69]. L’exercice aérobie diminue entre autresla quantité de tissu adipeux viscéral blanc associée à desmaladies induites par de mauvaises habitudes de vie [70].

L’exercice aérobie se décline en 2 catégories: l’exercicemodéré continu (EMC) (fréquence cardiaque stable et modé-rée de 60% à 75% de la fréquence cardiaque maximale(FC max)) et l’exercice en aérobie par intervalle (EPI)(périodes d’exercice de haute intensité (ex. plus de 90%de la FC max) entrecoupées par des périodes de récupéra-tion d’intensité basse à modérée [71]).

Dans la population générale, quelques études ont montréque l’EPI pourrait avoir un effet supérieur à l’EMC pourl’amélioration des paramètres de CR et métaboliques [72-76] (Fig. 2). Notamment, l’EPI serait au moins équivalent àl’EMC voire supérieur, pour l’amélioration des certains para-mètres métaboliques (sensibilité à l’insuline [72-74,77], tauxde cholestérol HDL [72,75,78-80] réduction de la masse cor-porelle totale, et réduction de la masse grasse totale [77]).Également, l’EPI, comme l’EMC, améliore la tension arté-rielle chez des patients avec hypertension non contrôlée[72]. Finalement, une récente revue systématique et méta-analyse portant sur la qualité et l’efficacité de l’EPI chezdes individus avec maladies cardiométaboliques induites parde mauvaises habitudes de vie conclue que l’EPI est nette-ment supérieur à l’EMC en ce qui à trait à l’amélioration dela CR, et suggère que ce type d’exercice devrait être suggérédans les protocoles futurs de prévention de MCV en lienavec des mauvaises habitudes de vie [81].

Au niveau physiologique, l’entrainement aérobie estun important stimulus pour la biogenèse mitochondriale, enplus de promouvoir l’augmentation des enzymes oxydativeset des fibres musculaire de type 1. Ces mécanismes sonttous postulés comme ayant un impact positif sur la consom-mation d’oxygène maximale (VO2 max). De plus, certains deces mécanismes, tels que l’oxydation des acides gras parles myocytes, [78,79] sont également associés à la résistance àl’insuline [80]. Les mécanismes par lesquels l’EPI (vs EMC)

4 Obésité

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exerce son impact positif additionnel sur les facteurs de risquede MCV ne sont pas entièrement élucidés mais il semble quel’EPI induirait l’activité enzymatique mitochondriale demanière plus marquée en augmentant le stress cellulaire[72]. De plus, les courtes périodes d’exercice intense semblentégalement favoriser une meilleure adaptation à l’exercice(fonction contractile, volume d’éjection cardiaque) [81].

L’entrainement physique aérobie superviséen monothérapie dans des populations d’individuspsychotiques

Le Tableau 1 présente sept études ayant utilisé l’entraine-ment physique supervisé comme unique stratégie de diminu-tion du risque de MCV dans des populations d’individusatteints de SCZ. Deux d’entre elles font appel à l’EPI commemode d’intervention [82,83] alors que les cinq autres utili-sent l’ECM. Toutes les études présentées comprennent desmesures directes ou indirectes de CR, mais elles ne mesurentpas toutes les paramètres cardiométaboliques.

Les études sur l’exercice aérobie continu démontrentgénéralement son impact favorable mais l’interprétationdes résultats varie d’une étude à l’autre. Par exemple, pourles mesures de la CR : deux d’entre elles démontrent uneamélioration significative du VO2 max [46,84] alors queles trois autres n’ont pu détecter un effet significatif sur lesparamètres de la CR [6,85,86]. Quant aux facteurs de risquecardiométabolique traditionnels évalués dans deux de cesétudes [6,86], les auteurs ont également mis en évidencedes résultats inconstants: seul le pourcentage de massegrasse après 16 semaines d’exercice aérobie [6] présenteune amélioration significative.

Deux études évaluent les effets de l’EPI sur la CR [82,83]chez les individus atteints de schizophrénie et elles rappor-tent une augmentation significative du VO2max. Heggelundet al. [82] examinent l’effet d’un programme d’EPI d’unedurée de 8 semaines chez 19 individus présentant un sur-poids (IMC moyen : 28,3 kg/m2) mais avec des paramètresnormaux de tension artérielle (TA), triglycérides, cholestéroltotal, et glucose sanguin. Les variables mesurées sontcomparées à celles d’un groupe contrôle apparié jouant àdes jeux vidéo. Le groupe expérimental (exercice) est le seulgroupe qui présente une amélioration significative du VO2max et de l’efficacité énergétique (cout en oxygène pourgénérer un certain travail) [87] suite à l’intervention. Ladeuxième étude est une étude ouverte réalisée par Abdel-Baki et al. [83] qui présente également une améliorationsignificative du VO2 max suite à un programme d’EPI de14 semaines. Dans ces deux études précédentes, deux mesu-res de facteurs de risque cardiométabolique sont amélio-rées de façon significative : le cholestérol HDL (mesuré dansles deux études mais significatif dans l’étude de Heggelundet al. [82] uniquement) et le tour de taille (mesuré unique-ment dans l’étude de Abdel-Baki et al. [83]).

Limites

Quoique l’impact positif de l’EPI sur la CR soit relevé dansles deux seules études [82,83] chez les individus présentantdes troubles psychotiques, aucune étude ne permet decomparer directement l’EPI à EMC et donc de conclure àla supériorité d’un type d’exercice par rapport à l’autre chezcette population, tel que cela a été démontré pour d’autrespopulations [81]. À la fois les deux études portant sur l’EPI

Fig. 2 Effets de l’exercice sur la mortalité et morbidité cardiovasculaire

Obésité 5

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3x/sem

30min/séance

Exerciceaérobie:

Cyclism

e(FC

cible

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duseuilde

lactatesang

uin

1.5-2mmol/L)vs

Ping-po

ng(gr

contrôle)

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Échantillon

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LeVO2max

(seule

mesure)

peut

être

influencéparla

santé

physique

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etal.(2011)

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Étude

contrôlée

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gain

depo

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etdesfacteurs

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deMCV)

n:25

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(n:1)

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ent

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mmes

et6femmes

Âge

moy

:34

ans

Critèresd’inclusion:

Surpo

ids(IMC

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en:

28.3

kg/m

2)

Niveaux

debase

deTA

,

TG,hs-C

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Traitem

entantipsycho

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e

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moins

6sem

Attrition

:

6participants

n’on

tpas

complétél’étud

e

Adh

ésion:

2sujetsn’on

tpasassistéà80

%

desséancesexclus

del’analyse;

pour

lesautres

sujets,

l’adhésion

étaitde

83%-85%

8sem

3x/sem

36min/séance

EPIsurtapisroulant(incluant

l’échauffement)

4intervallesde

4minutes

(85-95

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max

surtapisroulant)avec

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es

derécupération

de3min

(70%

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trôle)

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iquementchez

legr

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↑VO2max*

↑NMEW

*

↓HDL-C

*

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TA

TG

LDL

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RP

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l

Glucose

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spitaliséseulem

ent

Sujetsau

courantde

leur

grou

pe

(exercicevs

contrôle)

avantde

consentiràl’étud

e(biais

desélection) (S

uite

page

suivan

te)

6 Obésité

Page 7: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

Tab

leau

1(suite)

Auteur

etan

née

Devis

(Objectif

del’étude)

Sujets

Attrition

/Adhésion

autraitemen

t

Duréedel’étude

Fréquen

ce

Duréedes

séan

ces

Typ

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tion

scomparées

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*significatifstatistiquem

ent

(siab

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d’indice=

non

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Lim

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del’étudeet

commen

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e

etal.++

(201

2)

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(Traite

ment

etpréventio

n

d’un

emauvaise

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n:63

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n:55

sujets

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ysique

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d’antipsy-chotiquesdepu

is

4sem)

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n:

10abando

nsainsiqu

e6sujets

exclus

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isqu

’ils

n’atteignaient

pasle

critère

d’effortmaxim

aldu

rant

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Adh

ésion:

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96%

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leminim

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SujetsSCZdivisésen

2gr

:Exercicevs

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récréatives)

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2gr:Exercicevs

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exercice

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sem

1et

jusqu’àun

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maxim

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75%

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etal.(201

3)

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(Traite

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gain

depo

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oudesfacteurs

derisque

deMCV)

n:25

SCZet

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Hom

mes

Âge:18

à35

ans

Attritio

n:

9pertes

Adh

ésion:

12on

tcomplétéplus

de64

%desséances

14sem

2x/sem

30min/séance

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ent

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6minutes;C

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parintervalle;ERC,étude

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contrôle;g

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pe;H

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lestérol

àprotéine

àhautedensité;

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MCV,maladie

cardiovasculaire;min,minutes;mo,

mois;

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:fréquence

cardiaqu

e;SCZ,schizoph

rénieet

trou

bles

psycho

tiqu

es;sem,semaines;;STB,testde

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max,consom

mationmaxim

aled’ox

ygène;++L’activité

physique

dans

l’étud

ede

Scheeweetal.(20

12)estcon

sidéréecommeun

entrainementaérob

iecontinupu

isqu

elaFCmax

viséese

situedans

l’intervallefaibleàmod

éré(45-75

%)en

plus

d’être

associéàun

eséried’exercice

enrésistance.

Obésité 7

Page 8: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

[82,83] et les 5 études évaluant l’EMC [6,84-86] chez cettepopulation ont démontré des résultats intéressants. Toute-fois, le manque d’uniformisation des différents programmesd’EPI (ex. durée des intervalles, fréquences des intervalles,% de fréquence cardiaque max) représente un obstaclemajeur à l’interprétation des études portant sur ce typed’exercice lorsqu’on veut les comparer entre elles et àl’EMC, ces facteurs faisant varier la durée totale d’entraine-ment, l’énergie totale dépensée, etc. Finalement, les taux éle-vés d’attrition et les taux d’observance variables (parfois fai-bles) aux programmes d’exercices présentés, pourraientaffecter les résultats et soulèvent des questionnements quantà l’applicabilité en milieu clinique régulier ne disposant pasde l’encadrement offert dans le cadre des programmes derecherche (la majorité ayant eu lieu en milieu très contrôlé).Finalement, les deux études portant sur l’EPI ont été effec-tuées auprès de sujets jeunes (étendue de 18 à 35 ans dansl’étude de Abdel-Baki et al. (2013) et moyenne de 34 ansdans l’étude de Heggelund et al. (2011)), ce qui limite éga-lement la portée de l’interprétation des résultats. Les étudesportant sur l’EMC, quant à elles, portent majoritairement surdes individus d’âge plus varié, allant de 20 à 63 ans[6,85,86].

Applicabilité

Les études précédentes ont mis en évidence des taux d’adhé-sion variant de 35% à 96%. Plusieurs obstacles, dont certainsinhérents à la condition que présentent ces individus (symp-tômes négatifs tel l’amotivation, déficits cognitifs, symp-tômes positifs envahissants, etc.), pourraient expliquer laparticipation sous-optimale à un programme d’entrainementchez des individus atteints de SCZ. Une synthèse des princi-paux obstacles et des pistes de solutions est présentée dans letableau 2. Notons que la grande majorité de ces obstaclespourraient survenir tout autant à l’implantation d’un autretype de programme d’exercice (ex. EMC).

Certains pourraient soulever qu’il est irréaliste d’implan-ter ce type d’exercice chez une population atteinte de SCZ;ou que l’EPI, par la présence d’intensités élevées, présenteun obstacle supplémentaire à la sécurité. Pourtant plusieursétudes font mention de l’applicabilité et de l’efficacité del’EPI dans diverses populations cliniques vulnérables (indi-vidus avec pathologie cardiaque [88-90], obèses et physi-quement inactifs [91], personnes plus âgées [92]); individussouffrant de schizophrénie [82,83] dans la mesure où unesupervision adéquate est présente. Les études récentes n’ontpas mis en évidence de contre-indication absolue spécifiqueà ce type d’exercice, sachant que ce type d’exercice estcontre-indiqué chez des personnes présentant des patholo-gies non stabilisées tel que de l’insuffisance coronarienneinstable ou une hypertension (>180/110) non contrôlée[81]. Il est toutefois nécessaire de souligner qu’une évalua-

tion médicale de la santé physique préalable est souhaita-ble et que la présence d’un intervenant formé pour évaluerla condition physique et superviser l’exercice physique(i.e. un kinésiologue1) s’avère nécessaire dans de tels pro-grammes; ce qui rend leur implantation tributaire des res-sources financières et humaines des différents milieux. Deplus, l’intégration d’un tel programme dans le cadre d’uneéquipe multidisciplinaire en santé mentale (ergothérapeutes,infirmières en santé mentale, etc.) assurerait d’optimiserl’observance ceux-ci étant plus expérimentés dans l’analysedes obstacles et solutions à ces problèmes (voir tableau 2).Quant au type d’exercice à effectuer, s’il advenait que lacourse (« sprint ») soit déconseillée à certains participants,l’exercice par intervalle en utilisant un ergocycle a égale-ment été étudié et s’avère tout aussi efficace [93]. Le choixde la course à pied sur tapis roulant permet toutefois decontrôler plus aisément l’intensité de l’exercice.

Bien qu’il s’agisse d’exercices à intensité élevés, la dys-pnée résultant d’un exercice de type EPI serait diminuée parle biais d’une réduction de la réponse ventilatoire [81], ce quidiminuerait l’inconfort associé. Par ailleurs, l’exercice parintervalle, en impliquant une variation dans l’intensité del’exercice, peut aussi favoriser la motivation [94], rendantl’activité moins monotone et donc plus intéressante [83].De plus, sa durée plus courte que l’EMC (pour une mêmedépense énergétique), pourrait présenter un avantage supplé-mentaire.

Des études futures avec des programmes de durée pro-longée, un encadrement moins serré que celui offert dansle cadre de projets de recherche très structurés et deséchantillons plus importants pourraient permettre d’éva-luer l’applicabilité de tels programmes ainsi que la moti-vation à poursuivre un tel type d’entrainement chez cettepopulation.

Recommandations

Recommandations pour l’évaluation et le suivi des para-mètres du risque de MCV chez les individus atteints deSCZ sous ASG

1Le kinésiologue est un professionnel de santé, spécialiste de l’activitéphysique (le terme activité physique comprend les notions de :performance sportive, activités sportives, exercice, mouvement,danse, corps et esprits, conditionnement physique, plein air, loisirsetc.), qui utilise le mouvement à des fins de prévention, de traitementet de performance. Il est le professionnel de santé qui évalue etintervient sur la dynamique du mouvement corporel et sesdéterminants à tous les stades de la vie, tant sur les plans fonctionnelsque de la haute performance, en s’appuyant sur ses fondements bio-psycho-sociaux incluant ses capacités d’adaptation/réadaptation dansune perspective de santé globale. Le kinésiologue réalise sesinterventions autant auprès d’individus qu’auprès de groupes. Sonmoyen privilégié est l’activité physique selon une approchepersonnalisée.

8 Obésité

Page 9: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

Tab

leau

2Obstacles

àl’adhérenceàun

programmed’exercice

etsolutio

nscorrespondantessuggérées.

Obstacle

Exp

lication

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Pistesdesolution

Absentéisme/

Ann

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e

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entpo

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lescogn

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Rappels

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oniques

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de2-3jours

Évaluer

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entation

,..)

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itives

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–renforcementpo

sitif,no

rmalisation

Isolem

entsocial,stigmatisationsociale

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sociales

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Manqu

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Stratégiescogn

itives

pour

diminuerl’anxiétéassociée

auxsituations

sociales

Participation

àd’autres

grou

pesd’activités

Propo

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l’exercice

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Mauvaiserelation

avec

l’entraineur

Discuterdesattentes

(ex.

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conflits,manqu

ed’affinitésse

sent

jugé

ouintimidé,

etc.)

Chang

ementsi

possible

avec

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plus

compatible

Établirun

estabilitéen

gardantle

mêm

eentraineur,si

possible

Offrirauxentraineursun

eform

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base

surla

maladie

psycho

tiqu

eet

lesenjeux

enlien

avec

l’exercice

(ainsiqu

ed’offrirdessupervisions

etdu

supp

ortaux

entraîneursqu

antà

larelation

thérapeutiqu

eavec

lepatient)

Tristesse,anxiété,

symptôm

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tiqu

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Écoute,

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e

Flexibilité

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rairesi

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d’entrainement

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ez-vou

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Amotivation

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Problèm

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Sub

ventions

Aideàla

planificationde

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et

Propo

seralternatives

(marche,

vélo,…

)(Suite

page

suivan

te)

Obésité 9

Page 10: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

Tab

leau

2(suite)

Obstacle

Exp

lication

plausible

Pistesdesolution

Inscriptionau

centre

d’entrainement

Difficultéd’organisation

Encadrementdans

lesdémarches,vo

ireaccompagn

ementau

débu

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Amotivation

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«Amotivation»plus

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Problèm

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cibles)au

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tpu

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entergraduellem

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«Épu

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ulation/Retards

»

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pour

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aide

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accompagn

ement)

10 Obésité

Page 11: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

Plusieurs guides ont émis des recommandations pourl’évaluation et le suivi des facteurs de risque cardiovascu-laire chez les patients schizophrènes [95-99].

Le tableau 3 résume les recommandations les plus récen-tes. L’évaluation initiale des facteurs de risque traditionnels dupatient inclut le questionnaire, l’examen physique complet etle bilan biologique [95-100]. Certains incluront facultative-ment un électrocardiogramme [96]. Le questionnaire devraitégalement documenter la présence de variables contributoirestelles que le type d’antipsychotique, la tendance à l’hyperpha-gie en période de stress, la consommation de cannabis et laprésence d’une maladie psychotique débutante [96].

Des évaluations-contrôle régulières sont fortement recom-mandées pendant le suivi (Tableau 4) notamment une mesuredu poids, particulièrement en début de traitement [100]. Eneffet, à ce sujet, une étude auprès de patients sous Clozapine adémontré qu’une prise de poids significative (>7%) durant lespremiers mois serait un indicateur fiable de complicationsmétaboliques ultérieures [101]. A l’aide d’un tel protocole,puisque la prise de poids et les anomalies métaboliques sontprévalentes en début de traitement, les bilans normaux oulégèrement altérés seront contrôlés à tous les 6 mois au coursdes deux premières années de traitement et annuellement parla suite. Par ailleurs, les dysglycémies et les hyperlipidémiessévères peuvent être rapidement prises en charge.

La capacité cardiorespiratoire peut être estimée (protocolede Bruce sur tapis roulant [102], fréquence cardiaque sous-maximale [64, 103], questionnaire [104], test de marche en6 minutes (TM6M) [105]), mais seule la calorimétrie indi-recte (consommation maximale d’oxygène (VO2 max)) enpermet la mesure précise. Actuellement, aucun outil ne per-met de mesurer la CR périodiquement dans le cadre d’uncontexte clinique non spécialisé.

Recommandations concernant l’activité physiquechez les individus atteints de schizophréniedans les protocoles actuels

En dépit de l’importance reconnue de l’activité physiquechez les SCZ, les revues de littérature récentes témoignentde l’absence ou de la présence très marginale de recomman-dations utiles à ce sujet [99, 106, 107]. Les recommandationsexistantes sont trop souvent directement calquées sur lesstratégies adressées à la population générale sans que desétudes dans une population SCZ en aient supporté la faisa-bilité et l’efficacité [108].

Recommandations concernant l’exercice aérobiedans la prise en charge du risque cardiovasculairechez des individus atteints de schizophrénie

Les recommandations d’activité physique pour les SCZdevraient idéalement tenir compte des données actuelles de

la littérature scientifique portant sur cette population particu-lière [109]. Nous avons présenté l’argument en faveur del’impact positif de l’EPI pour ce groupe dans l’améliorationdes paramètres métaboliques et cardiorespiratoires [96, 110].De plus, certaines études ont démontré l’efficacité et la fai-sabilité de cette approche chez les SCZ [82, 83] permettantde conclure que les SCZ ont la capacité de s’engager et demaintenir leur participation à un programme d’entrainementphysique régulier et adéquatement structuré [111-113]. Cer-tains obstacles sont certes à prendre en considération, maisce type d’exercice présente également d’importants avanta-ges non négligeables.

Le tableau 4 propose un protocole d’EPI à intégrer dans laprise en charge des facteurs de risque de MCV des SCZ. Lafréquence suggérée (2 sessions par semaine) peut semblerfaible mais représente un objectif réalisable qui favorisera lapersistance dans le temps plutôt que de mener à une situationd’échec compte tenu de l’obstacle majeur que constitue lamaladie (symptômes négatifs, troubles cognitifs, etc.. voirtableau 2). A ce sujet, les études démontrent qu’à cette fré-quence, l’AP d’intensité modérée-élevée génère des bénéficessur la santé chez la population générale et chez les SCZ [83].

Le présent protocole se veut un guide pratique novateur etbasé sur certains résultats récents émergent de la littérature.Il s’agit d’une approche prometteuse pour cibler le risque deMCV, quoique des études additionnelles dans ce type depopulation soient nécessaires pour confirmer l’impact et lafaisabilité de tels programmes. La collaboration entre profes-sionnels en santé mentale et kinésiologues devrait permettrede surmonter les obstacles en lien avec l’état de décondition-nement de ces patients et les symptômes de la maladie men-tale ou leurs conséquences psychosociales.

Pistes de réflexion sur l’échec actuel de la préventiondes maladies cardiovasculaires chez les SCZ,les facteurs motivationnels et la place de l’exercicephysique dans la prise en charge de la santé globalede cette population

En dépit des données actuelles alarmantes quant au risque deMCV des SCZ, la proportion de ces individus recevant untraitement pour les facteurs de risques est largement insuffi-sante [96] de telle sorte que la proportion des patients SCZnon traités serait de 88% pour les patients avec perturba-tion du bilan lipidique, 62,4% pour les hypertendus et30,2% des diabétiques [114].

Échec actuel de la prise en charge actuelle

De multiples facteurs peuvent expliquer la prise en chargesous optimale des SCZ dont l’absence d’identification claired’à qui incombe cette responsabilité au sein du système desanté, l’accès difficile à un médecin de famille [115] ou à la

Obésité 11

Page 12: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

Tableau 3 Recommandations de prise en charge de suivi du risque cardiovasculaire en SCZ.

Candidats : À qui s’adresse la stratégie ?

1) Individu ayant un diagnostic de psychose (ex. la schizophrénie ou maladie bipolaire psychotique),

prenant de la médication antipsychotique et présentant un des critères du syndrome métabolique

OU prenant de la médication antipsychotique de novo (prévention)

2) Peut s’appliquer à tous (peu importe âge, sexe, etc.) sauf si contre-indications à l’exercice physique : maladie

cardiovasculaire instable et mal contrôlée ou problème orthopédique

Évaluation

RISQUE CARDIOVASCULAIRE

1) Syndrome métabolique

Obésité abdominale (circonférence de taille ≥ 94 cm (homme) ou ≥ 80 cm (femme)) avec au moins deux de*)

*Triglycérides ≥ 150 mg/dL

*HDL cholestérol ≥ 40 mg/dL (hommes) ou ≥ 50 mg/dL

*Tension artérielle ≥ 130 / ≥ 85 mm Hg

*Glucose à Jeun ≥ 110 mg/dL ou HB1AC ≥ 6,1% (prédiabète) ou 6,4% (diabète (DB))

2) Antécédents personnels de diabète ou de maladie cardiovasculaire

3) Antécédents familiaux de diabète ou de maladie cardiovasculaire précoce (maladie cardiovasculaire, diabète, obésité,

anomalie du bilan lipidique et hypertension artérielle)

4) Tabagisme actif

SURVEILLANCE DES PARAMÈTRES – FACTEURS DE RISQUES *,**

VARIABLES T0*** T6 sem T12 sem (3 mois) T36 sem (6 mois) T52 sem (1 an)

Tour de taille (cm) N : H

≥ 94 cm F ≥ 80 cm

X X

IMC (kg/m2)

N : 18 - 25

X X X X X

Glycémie et HbA1C X X X

Tension artérielle

N : ≥ 130 / ≥ 85 mm Hg

X X X

Cholestérol total X X X X

Cholestérol non-HDL (mmol/L) X X X X

Cholestérol-LDL (mmol/L) X X X X

Cholestérol HDL- (mmol/L) X X X X

Triglycérides (mmol/L) X X X X

Créatinine X X

TSH**** X X

ALT X X

Single treadmill walking test*****

(FC repos / FC max)

X X

* Les mesures peuvent êtres plus rapprochées en fonction des facteurs de risque de l’individu.

** Les X représentent des intervalles de temps lors desquels il est recommandé de prendre la mesure.

*** Si possible avant ou à l’initiation de l’antipsychotique.

**** Dans le cas où la perturbation du bilan lipidique est associée à une hypothyroïdie, la correction de cette dernière peut corriger

les perturbations au niveau des lipides.

***** Cette mesure demeure facultative car sa mesure nécessite la disponibilité d’un kinésiologue et elle permet principalement de mesurer

indirectement la capacité cardiorespiratoire.

12 Obésité

Page 13: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

structure même du système de santé [109]. De plus, le traite-ment priorise le plus souvent les aspects psychiatriques (psy-chose) au péril des conditions de santé physique dans lecontexte de ressources professionnelles qualifiées limitées.

La motivation au cœur de l’intervention

Un des facteurs clé pour la mise en place d’interventions effi-caces nécessitera une meilleure compréhension des facteursayant un impact sur la motivation et l’adhésion des SCZ àun programme d’exercice physique. Le tableau 2 répertorieles obstacles principaux rencontrés dans l’application d’untel protocole. En plus des processus motivationnels de lapopulation générale qui seraient en partie similaire à ceuxdes SCZ [116] d’autres facteurs tels que l’efficacité du traite-ment, le support social, l’attitude du personnel, sa participa-tion et ses connaissances ont également un impact positif[117]. Il est également logique de croire que les facteursd’influence de l’observance au traitement médical chez cettepopulation (relation avec le thérapeute, perte d’espoir, peud’autocritique, déni, délire, atteinte cognitive) ont fort proba-blement un impact majeur sur l’adhérence aux programmesd’exercice physique [118]. Par ailleurs, le gain de poids dimi-nue l’observance à la médication psychotrope chez cespatients [119-122] mettant en péril leur santé mentale, argu-ment supplémentaire pour encourager et encadrer l’exercicephysique. En prenant en compte ces différents facteurs ainsi

qu’avec l’encadrement nécessaire, il serait possible de main-tenir un poids cible plusieurs semaines voire même jusqu’à1 an après la fin de l’intervention supervisée [123-125].

Conclusion

Afin de prévenir les MCV chez les SCZ, il est essentiel depromouvoir à la fois, la cessation tabagique, la saine alimen-tation et l’exercice physique [96,115,126-128]. L’exercicephysique aérobie représente une avenue de choix pouragir sur la prise en charge du risque cardiométabolique etcardiorespiratoire chez les individus atteints de schizophré-nie. Un protocole d’évaluation et un programme d’exercicephysique aérobie par intervalles ont été proposés dans cetarticle. Quoique les études en faveur de ce type d’exerciceprésentent certaines limites, et que certains bémols à l’appli-cation d’un tel programme aient été mis en évidence, il pour-rait s’agir d’une approche prometteuse ciblant le risque deMCV chez les individus atteints de troubles psychotiques.Des recherches additionnelles comparant l’EPI à l’EMC sontnécessaires, tout comme des études en milieu naturel quitiendrait compte des obstacles à l’implantation de tels pro-grammes. Ultimement, ce guide pourrait éventuellementservir à différentes équipes multidisciplinaires de profession-nels de la santé, en prévention primaire tout comme en inter-vention auprès de cette population présentant un niveau

Tableau 4 Programme d’exercice physique par intervalle recommandé dans la prise en charge des individus atteints de SCZ.

Matériel requis : Tapis roulant (1er choix) ou vélo ou elliptique, moniteur de fréquence cardiaque (autant que possible).

Objectif : Entrainement aérobie par intervalles 2 fois /SEMAINE, 30 min / entrainement.

TEMPS écoulé depuis

le début de la période

(en minutes)

PÉRIODE FRÉQUENCE CARDIAQUE VISÉE (% Fréquence cardiaque maximale ou FC

max* ou Valeur sur l’échelle de Borg [129]

0 - 5 Échauffement

(5 minutes)

Basse intensité (i.e. marche) 50 à 65 % FC max ou Perception subjective

d’un effort léger selon échelle de Borg (peut tenir une conversation, perçu

comme facile)

5 - 5:30 Sprint (30 sec) 90% de FC max ou perception subjective d’un effort important selon échelle Borg

(peut dire entre 1 et 3 mots max, perçu comme difficile)

5:30 - 7 Repos actif (90 sec) 50% de FC max ou perceptions subjective d’une intensité faible selon échelle

de Borg (conversation)

7 - 7:30 Sprint (30 sec) 90% de FC max ou perception subjective d’un effort important selon échelle Borg

(peut dire entre 1 et 3 mots max, perçu comme difficile)

7:30 - 9 Repos actif (90 sec) 50% de FC max ou perceptions subjective d’une intensité faible selon échelle

de Borg (conversation)

9 - 9:30 Sprint (30 sec) 90% de FC max

9:30 - 11 Repos actif (90 sec) 50% de FC max

(répéter intervalle

au total 10 fois)

25 – 30 REPOS ACTIF 50 À 65 % FC max ou perception subjective d’un effort léger

*Mesure FC max : 220 –Âge.

Obésité 13

Page 14: Amélioration de la santé cardiovasculaire par l’exercice physique chez les individus atteints de schizophrénie : un guide de pratique; Improvements in cardiorespiratory health

alarmant de mort prématurée secondaire aux maladiescardiovasculaire.

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