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Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92 S79 C2-3 Analyse des trajectoires de soins des femmes atteintes d’un cancer du sein en France en 2010–2011, à partir des bases médico-administratives D. Lefeuvre a , C. Le Bihan-Benjamin b , M. Rocchi b , P.-J. Bousquet b a Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, France b Institut national du cancer, Boulogne-Billancourt, France Introduction.– L’étude de la trajectoire de soins des femmes atteintes d’un cancer du sein est un enjeu important tant pour la planification des soins que pour observer l’application des recommandations de bonnes pratiques. Méthodes.– Les données PMSI (MCO, HAD et SSR) de 2006 à 2011 et de radio- thérapie (secteur libéral) étaient utilisées. Les femmes ayant un séjour hospitalier en lien avec une prise en charge pour cancer du sein en 2010 et n’ayant pas de tels séjours entre 2006 et 2009 étaient incluses (sélection d’une population proche de celle incidente). Elles étaient suivies une année après leur première hospitalisation et classées selon leur diagnostic initial (celles dont le diagnostic s’aggravait sous traitement étaient exclues) : tumeurs à évolution imprévisible, in situ, invasives, avec atteinte ganglionnaire axillaire, et avec métastases. Grâce au chaînage des séjours, les trajectoires de soins étaient identifiées en termes d’exérèse mammaire, de chimiothérapie et de radiothérapie. Résultats.– Les trajectoires de 55 774 femmes ont été analysées. Elles étaient globalement proches des recommandations mais certaines pratiques s’en éloi- gnaient : absence de radiothérapie pour 35 % des femmes avec cancer in situ après tumorectomie, absence de chirurgie dans 5 % des cancers invasifs ou absence de chimiothérapie dans 25 % des envahissements ganglionnaires. Les délais chirurgie-chimiothérapie (< 3 mois), chirurgie-radiothérapie (sans chi- miothérapie adjuvante, < 3 mois), chirurgie-radiothérapie (avec chimiothérapie adjuvante, < 6 mois), et chimiothérapie-radiothérapie (< 5 semaines) étaient res- pectés dans respectivement 97 %, 90 %, 44 %, et 60 % des cas. Discussion/Conclusion.– Les trajectoires thérapeutiques des femmes atteintes d’un cancer du sein en France ont pu être retracées de manière quasi-exhaustive à partir des bases médico-administratives. D’un point de vue macroscopique, elles reflétaient les recommandations. Néanmoins, une analyse plus fine (type de chirurgie, curage ganglionnaire...) a permis d’objectiver des pratiques inat- tendues. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.025 C2-4 Étude des données régionales de cancérologie Assistance publique–Hôpitaux de Paris/fédération hospitalière de France S. Malo a , C. Lê-Leplat a , F. Guilmineau a , A.-S. Briffaut a , G. Wasmer b , N. Taright a a Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Paris, France b Fédération hospitalière de France (FHF) d’Île-de-France, Paris, France Introduction.– Ce travail s’intègre dans le cadre d’une démarche entre l’AP–HP et la FHF d’Île-de-France dont l’objectif est de redynamiser l’offre publique en cancérologie en favorisant les coopérations territoriales. Cette étude a pour but de dresser un diagnostic de la situation des départements franciliens dans la prise en charge des besoins locaux en cancérologie, d’objectiver les flux de patients entre territoires en s’intéressant aux parcours hospitaliers et aux collaborations entre établissements. Méthodes.– L’étude mobilise les données PMSI régionales 2011 et 2012, extraites selon la méthode M4 (INCa). On retient les établissements d’hospitalisation, les codes postaux de résidence des patients, l’appareil pris en charge et la thérapeutique (chirurgie et chimiothérapie). On dispose simul- tanément des volumes de séjours et de patients (numéro anonyme). On procède ensuite en trois étapes : – description de la situation départementale quant à la couverture des besoins locaux ; – élaboration d’un panorama de l’offre, avec focus sur les sites en difficulté vis-à-vis des seuils (après détermination de la zone d’attraction – codes postaux représentant 80 % de l’activité sous réserve d’appartenir à un rayon kilométrique déterminé – identification de la concurrence) ; – description des parcours hospitaliers par appareil, avec comparaison des dis- tances parcourues. Résultats.– L’offre publique est concurrencée par le secteur privé, et affaiblie par la compétition interne au public, avec des effets délétères sur le positionnement vis-à-vis des seuils. Cette structuration de l’offre (collaborations ou fuites intra- sectorielles) a des conséquences sur les distances parcourues par les patients décrites dans l’étude. Discussion/Conclusion.– Cette méthode pragmatique sert de support à la négo- ciation FHF-AP–HP pour dresser l’état des lieux et impulser la démarche. Elle doit être renforcée sur l’aspect des collaborations (intérêt des SIG) et dévelop- pée sur les calculs de distances, notamment pour intégrer les temps d’accès en transports en commun. Elle pourrait ainsi permettre d’approcher un équilibre entre l’intérêt du patient et celui des établissements. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.026 C2-5 Étude du parcours de soins des patients dans les hôpitaux publics et privés entre 2007 et 2010 K. Chevreul a , M.-C. Clément a , J.-M. Mace b , H. Malouida a , C. Quélen a , K. Zarca a a Unité de recherche clinique en économie de la santé, URC Eco, Paris, France b Conservatoire national des arts et métiers, Paris, France Introduction.– Il n’existe pas aujourd’hui, ni en France ni dans la littérature internationale, de données sur les parcours de soins hospitaliers des patients. Les études existantes analysent les flux de patients à partir des établissements et non des individus dans un but d’optimiser la gestion et l’organisation du système. Notre étude a pour objectif d’étudier le degré de « fidélité » des patients à un ou plusieurs établissements et d’identifier les facteurs l’influenc ¸ant. Méthodes.– Une étude de cohorte sur données administratives a été mise en œuvre à partir des données d’hospitalisation du PMSI-MCO, hors séances et hospitalisation de jour (HDJ), entre 2007 et 2010. Les patients hospitalisés en 2007 avec au moins deux hospitalisations sur la période ont été inclus. Le nombre d’hôpitaux fréquentés (définis par leur Finess) a permis de décrire leur degré de fidélité. Des analyses par sous-groupe selon les pathologies chroniques ont été réalisées. Les facteurs associés à la « fidélité » ont été étudiés en recourant à un modèle multiniveau du nombre d’hôpitaux fréquentés par patient. Ils ont été recueillis au niveau de l’individu (âge, sexe, maladies chroniques, décès, nombre d’hospitalisations) ou de sa commune de résidence (indice de défavorisation de Carstairs, densité de médecins, proportion de spécialistes, nombre d’hôpitaux et de lits à proximité, proportion de lits privés, présence d’un CHU). Résultats.– Au total, 5 441 953 patients ont été inclus. Sur la période, 42 % ont réalisé uniquement deux séjours et 4 % plus de neuf séjours ; 83 % ont fréquenté un ou deux hôpitaux et < 1 % plus de quatre. Les patients avec une maladie chro- nique avaient un degré de fidélité proche bien qu’ils effectuaient plus de séjours : 12 % ont effectué plus de neuf séjours. Cependant 2-3 % de ceux avec un cancer ou un diabète ont fréquenté plus de quatre établissements. La modélisation est en cours. Discussion/Conclusion.– Notre étude est la première objectivant à partir de données individuelles une relative fidélité des patients à leur établissement hospitalier et identifiant les facteurs associés à celle-ci. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.027 C2-6 Consultation des professionnels de Seine-Saint-Denis sur les causes de surmortalité infantile et périnatale observées dans le département, en amont d’un audit P. Sauvegrain, J. Zeitlin Inserm U953, épidémiologie en santé périnatale, santé des femmes et des enfants, Paris, France

Analyse des trajectoires de soins des femmes atteintes d’un cancer du sein en France en 2010–2011, à partir des bases médico-administratives

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Page 1: Analyse des trajectoires de soins des femmes atteintes d’un cancer du sein en France en 2010–2011, à partir des bases médico-administratives

Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92 S79

C2-3

Analyse des trajectoires de soins des femmesatteintes d’un cancer du sein en France en2010–2011, à partir des basesmédico-administrativesD. Lefeuvre a, C. Le Bihan-Benjamin b, M. Rocchi b,P.-J. Bousquet b

a Assistance publique–Hôpitaux de Paris, Paris, Franceb Institut national du cancer, Boulogne-Billancourt, France

Introduction.– L’étude de la trajectoire de soins des femmes atteintes d’un cancerdu sein est un enjeu important tant pour la planification des soins que pourobserver l’application des recommandations de bonnes pratiques.Méthodes.– Les données PMSI (MCO, HAD et SSR) de 2006 à 2011 et de radio-thérapie (secteur libéral) étaient utilisées. Les femmes ayant un séjour hospitalieren lien avec une prise en charge pour cancer du sein en 2010 et n’ayant pasde tels séjours entre 2006 et 2009 étaient incluses (sélection d’une populationproche de celle incidente). Elles étaient suivies une année après leur premièrehospitalisation et classées selon leur diagnostic initial (celles dont le diagnostics’aggravait sous traitement étaient exclues) : tumeurs à évolution imprévisible,in situ, invasives, avec atteinte ganglionnaire axillaire, et avec métastases. Grâceau chaînage des séjours, les trajectoires de soins étaient identifiées en termesd’exérèse mammaire, de chimiothérapie et de radiothérapie.Résultats.– Les trajectoires de 55 774 femmes ont été analysées. Elles étaientglobalement proches des recommandations mais certaines pratiques s’en éloi-gnaient : absence de radiothérapie pour 35 % des femmes avec cancer in situaprès tumorectomie, absence de chirurgie dans 5 % des cancers invasifs ouabsence de chimiothérapie dans 25 % des envahissements ganglionnaires. Lesdélais chirurgie-chimiothérapie (< 3 mois), chirurgie-radiothérapie (sans chi-miothérapie adjuvante, < 3 mois), chirurgie-radiothérapie (avec chimiothérapieadjuvante, < 6 mois), et chimiothérapie-radiothérapie (< 5 semaines) étaient res-pectés dans respectivement 97 %, 90 %, 44 %, et 60 % des cas.Discussion/Conclusion.– Les trajectoires thérapeutiques des femmes atteintesd’un cancer du sein en France ont pu être retracées de manière quasi-exhaustiveà partir des bases médico-administratives. D’un point de vue macroscopique,elles reflétaient les recommandations. Néanmoins, une analyse plus fine (typede chirurgie, curage ganglionnaire. . .) a permis d’objectiver des pratiques inat-tendues.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.025

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Étude des données régionales de cancérologieAssistance publique–Hôpitaux deParis/fédération hospitalière de FranceS. Malo a, C. Lê-Leplat a, F. Guilmineau a, A.-S. Briffaut a,G. Wasmer b, N. Taright a

a Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP–HP), Paris, Franceb Fédération hospitalière de France (FHF) d’Île-de-France, Paris, France

Introduction.– Ce travail s’intègre dans le cadre d’une démarche entre l’AP–HPet la FHF d’Île-de-France dont l’objectif est de redynamiser l’offre publique encancérologie en favorisant les coopérations territoriales. Cette étude a pour butde dresser un diagnostic de la situation des départements franciliens dans la priseen charge des besoins locaux en cancérologie, d’objectiver les flux de patientsentre territoires en s’intéressant aux parcours hospitaliers et aux collaborationsentre établissements.Méthodes.– L’étude mobilise les données PMSI régionales 2011 et 2012,extraites selon la méthode M4 (INCa). On retient les établissementsd’hospitalisation, les codes postaux de résidence des patients, l’appareil prisen charge et la thérapeutique (chirurgie et chimiothérapie). On dispose simul-tanément des volumes de séjours et de patients (numéro anonyme). On procèdeensuite en trois étapes :– description de la situation départementale quant à la couverture des besoinslocaux ;– élaboration d’un panorama de l’offre, avec focus sur les sites en difficultévis-à-vis des seuils (après détermination de la zone d’attraction – codes postaux

représentant 80 % de l’activité sous réserve d’appartenir à un rayon kilométriquedéterminé – identification de la concurrence) ;– description des parcours hospitaliers par appareil, avec comparaison des dis-tances parcourues.Résultats.– L’offre publique est concurrencée par le secteur privé, et affaiblie parla compétition interne au public, avec des effets délétères sur le positionnementvis-à-vis des seuils. Cette structuration de l’offre (collaborations ou fuites intra-sectorielles) a des conséquences sur les distances parcourues par les patientsdécrites dans l’étude.Discussion/Conclusion.– Cette méthode pragmatique sert de support à la négo-ciation FHF-AP–HP pour dresser l’état des lieux et impulser la démarche. Elledoit être renforcée sur l’aspect des collaborations (intérêt des SIG) et dévelop-pée sur les calculs de distances, notamment pour intégrer les temps d’accès entransports en commun. Elle pourrait ainsi permettre d’approcher un équilibreentre l’intérêt du patient et celui des établissements.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.026

C2-5

Étude du parcours de soins des patients dansles hôpitaux publics et privés entre 2007 et2010K. Chevreul a, M.-C. Clément a, J.-M. Mace b,H. Malouida a, C. Quélen a, K. Zarca a

a Unité de recherche clinique en économie de la santé, URC Eco, Paris, Franceb Conservatoire national des arts et métiers, Paris, France

Introduction.– Il n’existe pas aujourd’hui, ni en France ni dans la littératureinternationale, de données sur les parcours de soins hospitaliers des patients.Les études existantes analysent les flux de patients à partir des établissements etnon des individus dans un but d’optimiser la gestion et l’organisation du système.Notre étude a pour objectif d’étudier le degré de « fidélité » des patients à un ouplusieurs établissements et d’identifier les facteurs l’influencant.Méthodes.– Une étude de cohorte sur données administratives a été mise enœuvre à partir des données d’hospitalisation du PMSI-MCO, hors séances ethospitalisation de jour (HDJ), entre 2007 et 2010. Les patients hospitalisés en2007 avec au moins deux hospitalisations sur la période ont été inclus. Le nombred’hôpitaux fréquentés (définis par leur Finess) a permis de décrire leur degré defidélité. Des analyses par sous-groupe selon les pathologies chroniques ont étéréalisées. Les facteurs associés à la « fidélité » ont été étudiés en recourant àun modèle multiniveau du nombre d’hôpitaux fréquentés par patient. Ils ont étérecueillis au niveau de l’individu (âge, sexe, maladies chroniques, décès, nombred’hospitalisations) ou de sa commune de résidence (indice de défavorisation deCarstairs, densité de médecins, proportion de spécialistes, nombre d’hôpitauxet de lits à proximité, proportion de lits privés, présence d’un CHU).Résultats.– Au total, 5 441 953 patients ont été inclus. Sur la période, 42 % ontréalisé uniquement deux séjours et 4 % plus de neuf séjours ; 83 % ont fréquentéun ou deux hôpitaux et < 1 % plus de quatre. Les patients avec une maladie chro-nique avaient un degré de fidélité proche bien qu’ils effectuaient plus de séjours :12 % ont effectué plus de neuf séjours. Cependant 2-3 % de ceux avec un cancerou un diabète ont fréquenté plus de quatre établissements. La modélisation esten cours.Discussion/Conclusion.– Notre étude est la première objectivant à partir dedonnées individuelles une relative fidélité des patients à leur établissementhospitalier et identifiant les facteurs associés à celle-ci.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.027

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Consultation des professionnels deSeine-Saint-Denis sur les causes desurmortalité infantile et périnatale observéesdans le département, en amont d’un auditP. Sauvegrain , J. ZeitlinInserm U953, épidémiologie en santé périnatale, santé des femmes et desenfants, Paris, France