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1 L’interculturel chez DRAKKAR Le management des équipes interculturelles François LIEU Thierry RETHO Sophie ROUILLIER Management Interculturel Groupe 807 MBA MAE – IAE Paris

Analyse du Cas

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analyse du cas Drakkar v4

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Page 1: Analyse du Cas

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L’interculturel chez DRAKKAR Le management des équipes interculturelles

François LIEU Thierry RETHO

Sophie ROUILLIER

Management Interculturel Groupe 807

MBA MAE – IAE Paris

Page 2: Analyse du Cas

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»  Contexte

»  Questions posées

»  Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

»  Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

»  Conclusion

Agenda

Page 3: Analyse du Cas

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q  Drakkar est une société de consultants fondée en 1991.

q  Guy Lapointe en est le PDG et Carole le VP à la communication.

q  La culture organisationnelle de l’entreprise est fondée sur l’innovation et la créativité. Sa différenciation sur le marché est basée sur la diversité de ses équipes et l’entreprise capitalise cette plus-value qui permet une meilleure efficacité et compétitivité.

q  L’objectif de Guy est de convaincre ses gestionnaires d’ancrer la diversité dans la culture organisationnelle de l’entreprise pour une plus grande uniformité dans les différents bureaux (Montréal étant en retard par rapport aux autres bureaux).

q  Magali a donc été embauchée sous la supervision de Carole dans l’optique de faire un état des lieux de la diversité au sein de Drakkar.

Contexte

Page 4: Analyse du Cas

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»  Contexte

»  Questions posées

»  Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

»  Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

»  Conclusion

Agenda

Page 5: Analyse du Cas

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q En vous appuyant sur les approches culturelles de Hofstede et de d’Iribarne, qualifier les traits culturels de Magali, Carole et Guy

q  Illustrer, à partir du cas, les limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

Objectif : utiliser les approches classiques du management interculturel pour analyser des situations réelles de management d’équipe.

Questions posées

Page 6: Analyse du Cas

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»  Contexte

»  Questions posées

»  Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

»  Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

»  Conclusion

Agenda

Page 7: Analyse du Cas

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q Hofstede »  Distance hiérarchique (PDI) : c’est-à-dire le degré d’inégalité accepté

par les individus face au pouvoir et à l’autorité (FORTE Asie, Afrique, Europe méridionale – Faible en Europe du nord – moyenne au Japon et Etats-Unis)

En entreprise Les implications au travail

Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

Faible PDI (score<50)   PDI élevé (score>50)  

Les inégalités sont minimisées   Les inégalités sont acceptées  

Hiérarchie de commodité   Hiérarchie nécessaire  Changement par évolution   Changement par révolution  Initiative   Obéissance  

Décentralisation   Centralisation  Egalité des droits   Le pouvoir a ses privilèges  

Faible PDI (score<50)   PDI élevé (score>50)  

Le pouvoir est décentralisé   Le pouvoir est centralisé  

Les collaborateurs s’attendent à être consultés  

Les collaborateurs s’attendent à ce qu’on leur dise quoi faire  

Le patron idéal sait écouter et trouver des consensus  

Le patron idéal est un bon père autocratique et bienveillant  

Les relations sont pragmatiques   Les relations sont émotionnelles  

La hiérarchie favorise les initiatives  

La hiérarchie favorise la discipline  

  Faible PDI (score<50)   PDI élevé (score>50)  

La communication   Directe   Indirecte  

La diffusion de l’information  

Fluide   Sélective  

Le processus de décision  

Décentralisé   Centralisé  

La délégation   Naturelle   Dangereuse  

La prise d’initiative   Encouragée   Sanctionnée  

Le contrôle   Mal vécu   Attendu  

Page 8: Analyse du Cas

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q Hofstede »  Individualisme (IDV) : degré d’indépendance et de liberté que peuvent

revendiquer les membres d’une société (il caractérise notamment la forte corrélation entre le degré d’individualisme et la richesse du pays) – le bien-être individuel qui guide les entreprises anglo-saxonnes et le bien-être collectif de l’entreprise nippone, par exemple (notion d’équipe).

En entreprise Les implications au travail

Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

Faible IDV (score<50) (pays collectivistes)   IDV élevé (score>50) (pays individualistes)  

Le « nous » est prioritaire   Le « je » est prioritaire  

La relation avant la tâche   La tâche avant la relation  

Loyauté envers le groupe   Loyauté envers la famille  

Quête de l’harmonie   Quête de la liberté  

La honte de « perdre la face »   La honte de « perdre sa fierté »  

Faible IDV (score<50) (pays collectivistes)  

IDV élevé (score>50) (pays individualistes)  

Les relations employeur/employé s’effectuent sur des bases morales  

Les relations employeur/employé sont encadrées par un contrat  

Promotion et licenciement tiennent compte de l’avis du groupe  

Promotion et licenciement sont supposés être basés sur les compétences et les règles seulement  

Les « feed-back » sont donnés de manière indirecte  

Les formations management incitent à l’expression directe des sentiments  

Le népotisme est normal   Le népotisme est condamné  

  Faible IDV (score<50) (pays collectivistes)  

IDV élevé (score>50) (pays individualistes)  

La communication   Implicite   Explicite  L’importance de la relation  

Confiance   Distance  

La reconnaissance   Collective   Personnalisée  

Page 9: Analyse du Cas

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q Hofstede »  Masculinité/féminité (MAS) : importance accordée aux valeurs de réussite, de

possession, de concurrence voire d’affrontements (valeurs masculines – entreprises allemandes, japonaises, …) qui s’oppose à l’environnement social ou à l’entraide, au sens de la négociation et du compromis (valeurs féminines – entreprises scandinaves …).

En entreprise Les implications au travail

Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

Faible MAS (score<50) (sociétés féminines)   MAS élevé (score>50) (sociétés masculines)  Se comporter avec modestie   Se comporter avec assurance  La qualité de vie   La performance  Travailler pour vivre   Vivre pour travailler  La recherche du consensus   La prise de décision rapide  Sympathie pour les plus faibles   Admiration pour les plus forts  L’intuition   La preuve  

Faible MAS (score<50) (sociétés féminines)  

MAS élevé (score>50) (sociétés masculines)  

Les conflits se résolvent par des négociations et des compromis  

Les conflits sont gérés par la confrontation « que le meilleur gagne ! »  

Coopérer, trouver la solution ensemble  

Confronter ses idées, décider vite  

« Faire carrière » n’est pas un objectif prioritaire  

« Faire carrière » est un objectif prioritaire pour les hommes (optionnel pour les femmes)  

Sociétés performantes dans les secteurs de l’agro-alimentaire et des Services  

Sociétés performantes dans les secteurs industriels  

  Faible MAS (score<50) (sociétés féminines)  

MAS élevé (score>50) (sociétés masculines)  

La motivation   Sérénité   Etre remarqué  La reconnaissance   Du temps   De l’argent  

La prise de décision (priorités)  

Consensus   Rapide  

Le rôle du supérieur hiérarchique  

Soutien   Vendeur  

Le respect de la vie privée  

Essentiel   Secondaire  

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q Hofstede »  Contrôle de l’incertitude (UAI) : manière dont les individus abordent le risque

(prise de risque ou évitement) et le temps (occidentaux gèrent le temps qui est considéré comme un indicateur d’efficacité, voire comme un objectif alors qu’en Asie, par exemple, le temps est une variable qui se place au service de l’objectif et de l’efficacité).

En entreprise Les implications au travail

Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

Faible UAI (score<50) (sociétés « zen »)   UAI élevé (score>50) (sociétés « anxieuse »)  Sérénité, vie peu stressante   Anxiété, vie stressante  Les émotions sont contenues   Les émotions sont exprimées  La compétition est naturelle   La compétition inquiète  L’échec est naturel   L’échec est mal vécu  Flexibilité   Rigidité  Peu de règles   Besoins de règles et de lois  

Faible UAI (score<50) (sociétés « zen »)  

UAI élevé (score>50) (sociétés « anxieuse »)  

Changements fréquents d’entreprises et de postes  

Peu de changements d’entreprises et de filières  

Une tolérance pour l’ambiguïté et le chaos  

Besoin de précisions et de formalisation  

On croit les généralistes et on fait confiance au sens commun  

On croit les experts et les solutions techniques prouvées  

Meilleurs dans l’innovation que dans l’application  

Meilleurs dans l’application que dans l’innovation  

  Faible UAI (score<50) (sociétés « zen »)  

UAI élevé (score>50) (sociétés « anxieuse »)  

L’élaboration de projets  

Action   Réflexion  

L’expertise   Accessoire   Respectée  

Le changement   Accepté   Craint  

L’innovation   Naturelle   Encadrée  

La prise de risque   Favorisée   Contrôlée  

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q Hofstede : traits culturels de Magali, Carole et Guy Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

  Distance hiérarchique PDI  

Individualisme IDV   Masculinité/féminité MAS  

Contrôle de l’incertitude UAI  

Magali (Mexique)  

Pas d’esprit d’initiative Le contrôle de Guy sur la bonne communication est attendue  

Climat de travail agréable Apprécie l’esprit de collaboration Importance aux dimensions relationnelles Bonne relation avec Carole Importance des relations de travail Grande majorité des collègues étaient en faveur d’une politique… Elle accorde trop d’importance aux relations avec les gens  

Motivée pour faire valoir ses compétences Acceptation et reconnaissance de la différence J’ai une capacité d’analyse critique Au Mexique, normal d’employer l’impératif  

Attend le verdict de Carole. Peu d’assurance dans la réponse aux attentes de son rapport.  

Page 12: Analyse du Cas

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q Hofstede : traits culturels de Magali, Carole et Guy Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

  Distance hiérarchique PDI  

Individualisme IDV   Masculinité/féminité MAS  

Contrôle de l’incertitude UAI  

Carole (Montréal)  

Approche transparente et équitable Ce n’est pas très satisfaisant Le ton employé n’est pas clair et c’est top directif, trop autoritaire Tu n’as pas la capacité d’analyse critique…  

Relation cordiale avec Magali Remarques ne sont pas personnelles Forte orientation résultats  

Dévouement pour l’entreprise Nommée vice-présidente Sait faire valoir ses idées et s’imposer Respecte les principes du mérite et du travail bien fait Culture du résultat par tous les moyens Masculinite plus predominante.  

Bonne assurance. Demande 2 jours supplémentaires pour remettre le rapport. Ne s’attend pas a la réaction de Guy (lui demande de le laisser seul).  

Page 13: Analyse du Cas

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q Hofstede : traits culturels de Magali, Carole et Guy Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

  Distance hiérarchique PDI  

Individualisme IDV   Masculinité/féminité MAS  

Contrôle de l’incertitude UAI  

Guy (Montréal)   Voir Magali sur une base régulière Ce n’est pas ce que nous avions convenu. Distance hiérarchique : peu élevée  

Echanges avec Magali sur les difficultés rencontrées Evite le conflits en s’assurant que les nouveaux s’intègrent bien. Communautaire : élevée  

Soupçonne Carole de lui avoir caché la vérité Voit en Magali une personne qui saura progresser S’il n’a pas surestimé le rendement de Carole et de Magali. Se fie à son instinct/évite les conflits. Féminité forte  

Choqué …, M Lapointe demande à Carole de le laisser Tous les éléments en main pour prendre une décision Soumettre un rapport mal ficelé, il s’exposerait… Résistance plus réduite face a l’incertitude (il a peur de la réaction de ses interlocuteurs réticents à ce projet.  

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q  D’Iribarne »  En France, la gestion d’une entreprise repose sur une logique de l’honneur ayant à

la base la distinction entre le noble et le vil. La société d’ordre, le sens du devoir et le désir de liberté sont quelques traits fondamentaux qui traversent depuis des siècles la société française. Les pratiques managériales ont dû s’adapter à ces particularités nationales. Cette adaptation s’est caractérisée par un respect de l’identité des groupes, par des relations interpersonnelles positives, par une connaissance des devoirs et des finalités du métier, ce qui implique que l’employé règle lui-même un grand nombre de problèmes, et par une autorité hiérarchique devant être reconnue par ceux sur qui elle s’exerce.

»  Une entreprise aux États-Unis fonctionne selon une logique de contrat qui nous

ramène aux impératifs de « free » et « fair », impliquant le droit d’agir librement en engageant sa responsabilité dans le respect fidèle des termes du contrat. Les valeurs véhiculées par la société américaine, telles la démocratie, l’honnêteté et une forme de vie qui privilégie des échanges libres et équitables entre les égaux, entraînerait un mode de gestion particulier qui repose sur un contrôle important pour assurer le respect strict des règles contractuelles par tous les membres, supposant une définition claire des responsabilités de chacun et un respect de la ligne hiérarchique.

»  Tandis que les traits fondamentaux de la société hollandaise, comme l’indépendance

et l’esprit de compromis, l’autonomie et la forte affirmation de l’individu, la consultation et la délibération politique, impliqueraient que la logique de base qui sous-tende le fonctionnement de l’entreprise aux Pays-Bas soit la recherche du consensus par des ajustements mutuels. Au-delà de la définition précise des obligations des divers niveaux, les sanctions y sont presque absentes et on valorise la discussion avant de prendre une décision pour résoudre certains défis de travail.

Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

Page 15: Analyse du Cas

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q D’Iribarne

Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

  Logique de l’honneur (noble/vil)  

Logique du consensus   Logique de contrat (free/fair)  

Magali     X    

Carole       x  

Guy       x  

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»  Contexte

»  Questions posées

»  Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

»  Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

»  Conclusion

Agenda

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q L’approche culturaliste, dominante depuis les années 1980, a de nombreuses limites :

»  véhicule une «mythologie» immuable et stéréotypée,

»  un réductionnisme important,

»  l’occultation des variables économiques,

»  l’occultation de l’importance des règles,

»  incapacité à rendre compte pertinemment de certaines réalités objectives.

Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

Page 18: Analyse du Cas

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q  Véhicule d’une « mythologie » immuable et stéréotypée »  Les culturalistes cherchent à établir une typologie de valeurs ou logiques nationales

«profondément ancrées dans l’histoire des peuples», «éléments structuraux traversant les siècles».

- Valeurs de masculinité, etc. pour HOFSTEDE; - Logique de l’honneur, du contrat, du compromis pour D’IRIBARNE.

Cela conduit à la définition de modèles nationaux stéréotypés dont le mythe ne tient, en gestion, que le temps de la mode qui l’a fait naître (modèle japonais, allemand, suédois, etc.).

q  Un réductionnisme important »  La volonté de tout ramener à une même logique nationale, à des principes ou des valeurs

nationaux, occulte la mise en évidence de l’extrême diversité des modes de gestion et d’organisation au sein d’un même pays. Or il y a plus de différences entre les secteurs de l’imprimerie et de l’automobile en France qu’entre des imprimeries françaises et britanniques.

q  Occultation de l’importance des règles »  Puisque c’est la culture nationale qui serait à la base des règles, on peut se contenter de

n’étudier que celle-ci, sans se préoccuper de préciser les règles en jeu, ni, ce qui est impensable ici, comment les individus se meuvent dedans et «jouent» avec elles. Par ailleurs on se rend compte que les règles changent au fil du temps (peu compatible avec l’immuabilité de la culture qui leur donnerait naissance).

Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

Page 19: Analyse du Cas

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q  Incapacité à rendre compte de certaines réalités objectives »  Selon l’interprétation culturaliste, parmi les quelques valeurs qui caractérisent une culture

nationale, certaines faciliteraient des comportements conflictuels. Par exemple, selon HOFSTEDE, «les pays masculins (anglo-saxons) seraient plus conflictuels que les pays féminins (pays scandinaves)». Une analyse pays par pays laisse perplexe quant à cette hypothèse.

q  La communication : »  Dans la culture organisationnelle au Mexique, la communication est implicite alors qu’elle est

explicite dans les pays anglo-saxons. Or, l’objectif et ce qui était attendu du rapport n’ont apparemment pas été suffisamment bien définis dès le départ.

»  Alors que dans la culture québécoise (proche de la culture américaine), le sens du résultat est prégnant, au Mexique, le relationnel prime. Efficience versus Efficacité.

»  Au Mexique, la crédibilité d’un rapport et de son auteur est soumis au ton employé dans la rédaction.

»  Dans la culture anglo-saxonne, un rapport doit être factuel et proposer des solutions et pistes de réflexion. Le ton directif est donc mal perçu.

q  La supervision et le contrôle : »  Au Mexique, le superviseur rencontre son employé pour suivre les étapes du rapport et contrôler

son contenu et guider l’employé lors de son élaboration (directif). Dans les pays anglo-saxon, le superviseur définit les attentes et objectifs et délègue la responsabilité à l’employé de mener a bien sa mission sans contrôle intermédiaire ni directive.

Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

Page 20: Analyse du Cas

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»  Contexte

»  Questions posées

»  Approche culturelle de Hofstede et d’Iribarne

»  Limites des modèles culturels nationaux pour guider l’action

»  Conclusion

Agenda

Page 21: Analyse du Cas

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q  Dans la gestion de projets internationaux et d'équipes internationales, le management stratégique doit prendre en considération le contexte interculturel : celui des cultures nationales et celui des cultures fonctionnelles et de métier.

Conclusion

Page 22: Analyse du Cas

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