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Programme d’A Ministère de l’Agriculture Direction Nationale du Génie Rural Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Pr Analys économ trois ch valeur de riz Docume Septemb 1 roximité se mique des haînes de de la filière ent de travail mbre 2009

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Programme d’Appui au Sous

Ministère de l’Agriculture

Direction Nationale du Génie Rural

Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité

Analyse

économique des

trois chaînes de

valeur de la filière

de riz

Document de travail

Septembre 2009

1

Secteur de l’Irrigation de Proximité

Analyse

économique des

trois chaînes de

valeur de la filière

Document de travail

Septembre 2009

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Table des matièresI. Contexte et méthodologie ............................................................................................... 4

1.1 Contexte ...................................................................................................................... 4

1.2 Objectifs de l’étude ...................................................................................................... 4

1.3 Résultats attendus ....................................................................................................... 4

1.4 Méthodologie et organisation de l’analyse de la filière ................................................. 5

II. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées au niveau national................. 7

2.1 L’importance de la filière riz au Mali ............................................................................. 7

2.1.1 La production du riz .................................................................................................. 7

2.1.2 La consommation...................................................................................................... 8

2.1.3 La compétitivité ......................................................................................................... 9

2.1.4 La transformation .....................................................................................................12

2.1.5 La commercialisation ...............................................................................................13

2.2 Définitions et notion technologiques des trois chaînes de valeurs : riz « Gambiaka », riz

étuvé, riz brisure ...............................................................................................................14

2.2.1 Caractéristique du riz « Gambiaka » ........................................................................14

2.2.2 Caractéristique du riz brisure ...................................................................................15

2.2.3 Caractéristique du riz étuvé......................................................................................15

2.3 Le marché...................................................................................................................15

2.4 Estimation des volumes et valeurs des produits riz « gambiaka », riz brisure et riz

étuvé au niveau national ...................................................................................................16

2.5 Estimation des marges par système de production au niveau national .......................17

III. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la région de Ségou.....20

3.1 Importance de la filière riz dans la région de Ségou....................................................20

3.1.1 La production ...........................................................................................................20

3.1.2 Les 3 CVA................................................................................................................21

3.1.3 Le circuit de commercialisation ................................................................................22

3.2 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeur

ajoutée..............................................................................................................................25

3.2.1 Coûts de production par système de production de riz paddy ..................................25

3.2.2 Marge selon le système de production de riz paddy par le producteur .....................25

3.2.3 Marge de commercialisation du riz décortiqué par le producteur..............................25

3.3.4 Coût de commercialisation du riz décortiqué par le commerçant..............................26

3.3.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Dioro (par mois) ..........................27

3.3 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA .............................28

3.3.1 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz

décortiqué.........................................................................................................................28

3.3.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz étuvé29

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IV. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la région de Sikasso ..30

4.1 Importance de la filière riz dans la région de Sikasso..................................................30

4.2 Importance de la production........................................................................................30

4.3 Les trois CVA..............................................................................................................31

4.4. La demande des 3 produits........................................................................................32

4.5 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeur

ajoutée..............................................................................................................................33

4.5.1 Données de production par type de riziculture, région de Sikasso, 2009 .................33

4.5.2 Coût de production et marge par système de production de riz paddy .....................33

4.5.3 Marge par système de production de riz paddy par le producteur ............................34

4.5.4 Coût de commercialisation du riz décortiqué par le producteur ................................34

4.5.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Sikasso (par mois) ......................35

4.6 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA .............................36

4.6.1 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz

décortiqué.........................................................................................................................36

4.6.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du riz étuvé37

V. Impact économique de la filière riz ...............................................................................38

VI. Conclusion ..................................................................................................................39

VII. Annexes .....................................................................................................................41

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I. Contexte et méthodologie

1.1 Contexte

L’analyse de la chaîne de valeur de la filière riz s’inscrit dans le cadre des composantes

« Amélioration de l’accès au marché » et « Appui aux prestataires de services » du

Programme d’Appui au Sous-Secteur de l’Irrigation de Proximité (PASSIP) dont son objectif

est que « la population rurale du Mali utilise le potentiel économique de l’irrigation de

proximité pour une agriculture durable et autonome ». Afin d’orienter dès maintenant le

processus d’élaboration du Programme National d’Irrigation de Proximité (PNIP) vers le

potentiel économique ainsi que l’exploitation de futurs systèmes d’irrigation de proximité le

PASSIP a entamé un processus de promotion des chaînes de valeur ajoutée selon la

méthodologie ValuesLinks de la GTZ.

Après l’identification des acteurs des niveaux micro, méso et macro intervenant dans la

filière du riz, un atelier d’échanges sur la filière du riz avec l’objectif d’obtenir une vue

synoptique des stratégies de promotion des PTF et du gouvernement a souligné l’importance

d’harmonisation de l’intervention dans la filière riz. L’atelier d’échange suivi par une formation

des facilitateurs sur la méthodologie ValuesLinks a permis d’élaborer des ébauches des

stratégies de promotion basés sur le potentiel économique des trois chaînes de valeur

ajoutée « riz brisure », « riz gambiaka », et « riz étuvé » à l’intérieur de la filière riz (cf.

Rapports des ateliers. 2009). Le PASSIP envisage une analyse approfondie de ces chaînes

de valeurs afin de soutenir les Assemblées Régionales de Sikasso et de Ségou appuyées

par des programmes et projets de promotion de la filière riz ou d’aménagement hydro-

agricole au niveau régional (entre autres la coopération luxembourgeoise, l’Intercoopération

et la coopération canadienne) de se donner une stratégie commune devant accélérer la

croissance de sous secteurs des produits issus de l’irrigation de proximité.

1.2 Objectifs de l’étude

L’étude est un des résultats attendus de la mission chargée de la préparation des ateliers

d’acteurs de la filière du riz (CVA riz brisure, riz « gambiaka », riz étuvé) dans les régions de

Sikasso et de Ségou à travers la collecte de données économiques des chaînes de valeur

ajoutée sélectionnée à l’intérieur de la filière de riz et de leurs maillons respectifs.

1.3 Résultats attendus

Un répertoire d’acteurs directs de la filière riz (fournisseurs d’intrant, producteurs,

transformateurs, commerçants, grands consommateurs, leurs organisations) par région

et par CVA est élaboré ;

Le répertoire des prestataires de services et acteurs au niveau méso et macro élaboré

par le PASSIP est complété.

Une proposition de liste des participants aux deux ateliers est établie (prenant en

considération des organisations et institutions « porte-paroles », des entreprises et

acteurs qui agissent comme « agents de changement » (cf. définition ValueLinks) ainsi

que les organisations et institutions au niveau méso et macro assurant un dialogue

publique-privé.

Les cartes d’acteurs des niveaux micro, méso et macro par région élaborées lors de la

mission d’identification d’acteurs (macro et méso) et lors de l’atelier de formation sont

complétées ;

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Des données nécessaires pour présenter la situation actuelle des trois CVA (ses

contributions à la croissance économique, ses potentiels d’augmenter la valeur ajoutée

et les aspects transversaux du genre) sont collectées.

1.4 Méthodologie et organisation de l’analyse de la filière

Plusieurs étapes ont marqué la présente mission dont les plus importantes ont été les

suivantes :

Interviews avec les acteurs des niveaux macro et méso à Bamako pour la collecte des

chiffres et données ainsi que des contacts régionaux (entre autres : DNCC, DNA, DNI,

IER, LTA, ASCOMA, FENATRA, la douane) ;

Préparation des interviews avec les facilitateurs engagés dans le processus de

promotion de la filière riz (entre autre les Chambres Régionales de l’Agriculture ; les

DRGR, les DRA, l’Afrique Verte, les Assemblées Régionales ; les organisations

professionnelles telles que AOPP, la Plateforme des producteurs du riz, CONOESAM ;

les projets et programmes) afin d’affiner l’itinéraire des entretiens avec les acteurs

directs représentants des tous les maillons des trois CVA dans tous les cercles des

régions de Ségou et Sikasso ;

Interviews avec les institutions déconcentrées de l’Etat (entre autres DRA, DRGR,

DRCC, Services Semenciers ; les Impôts, la douane) ;

Interviews des acteurs directs (producteurs, transporteurs, importateurs, exportateurs,

commerçants, transformateurs, banques et institutions de financement) au niveau des

régions Sikasso et Ségou et à Bamako ;

A l’issue des interviews les données recueillies ont été doublement validés à l’issue des

ateliers de formation des facilitateurs en ValueLinks et lors des ateliers des régionaux

regroupant les acteurs identifiés par nos soins.

Les critères de sélection de ces chaînes de valeur se fondant sur:

(a) Existence d’un marché pour ces produits et l’augmentation des revenus par la

transformation, la consommation locale et les exportations.

(b) Perspectives pour la création d’une valeur ajoutée plus bénéfique au niveau du marché

local et régional.

(c) Perspectives de création de revenus pour les populations producteurs transformateur et

opportunité de contribution à la réduction de la pauvreté.

(d) Potentiel d’émergence de petites et moyennes entreprises.

(e) Développement de la filière et la question genre

(f) Potentiel d’investissement

En plus des critères économiques, il y a les critères de choix politiques tels que :

la stratégie du gouvernement malien accès sur la promotion de filières agricoles et

notamment celle du riz à travers « l’Initiative riz »;

la Loi d’Orientation Agricole qui prescrit la diversification des opportunités pour générer

des revenus en milieu rural;

la mise en valeur du potentiel de l’irrigation de proximité à travers la riziculture et la

création de la valeur ajoutée en amont et en aval de la production

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Ces différents axes sont considérés comme des facteurs déterminants pour appuyer cette

filière à travers la promotion des trois chaînes de valeurs citées.

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II. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées au

niveau national

2.1 L’importance de la filière riz au Mali

Au Mali, le riz génère 8,3% du chiffre d’affaire agricole (environ 5% du PIB du pays). Il se

classe ainsi juste derrière l’élevage et le coton. Sa part dans la valeur ajoutée nationale

augmente rapidement avec l’application des flux commerciaux vers les zones urbaines. Par

rapport aux filières viande et coton, dont le développement dépend des exportations, la filière

riz a l’avantage d’avoir un marché national en pleine expansion. Malgré l’augmentation

croissante de la production, le Mali est obligé de faire recours à des importations pour couvrir

ses besoins en riz. Ainsi, 45 % du riz commercialisé sur le marché national proviennent des

importations. En 2007, celles-ci se chiffraient à 148.243 tonnes et provenaient

essentiellement d’Asie (Inde, Thaïlande, Vietnam, Pakistan et Chine).

2.1.1 La production du riz

Le Mali dispose d’importantes potentialités rizicoles. Les superficies jugées aptes à

l’irrigation sont évaluées à près de 2.200.000 ha. Cependant, ce potentiel n’est valorisé qu’à

hauteur de 20 % et il est étroitement lié à l’évolution des systèmes de production.

Régions Potentiels[ha]

Superficies cultivées[ha]

Terres mises envaleur [%]

Kayes 90 000 12 963 14

Koulikoro 110 000 22 439 20

Sikasso 300 000 47 517 16

Ségou 500 000 117 371 23

Mopti 510 000 150 814 29

Tombouctou 280 000 33 997 12

Gao 110 000 33 212 30

TOTAL 2 200 000 418 313 100

Tableau 1 : Répartition des terres aptes à l’irrigation selon les régions (source : DNA 2009)

Le Mali envisage l’exploitation d’une superficie nette de 769.834 ha au total durant la

campagne 2009-2010 pour une production visée de 2.003.040 tonnes (source : MA/DNA,

Plan de campagne, 2009). La production est croissante de 6,5% entre 1999 et 2008

atteignant 1.607.647 tonnes en 2008-2009 (source: DNA, 2009). La valorisation du riz local

est bien prise en compte dans les différents programmes de développement.

Le pays a en outre l’avantage de disposer de plusieurs systèmes de riziculture qui sont :

systèmes des grands et petits périmètres irrigués, en maîtrise totale de l’eau ;

systèmes de riziculture de submersion contrôlée et de bas-fonds, en maîtrisepartielle ;

système de riziculture fluviale de submersion libre ;

système de riziculture pluviale.

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Répartition des superficies cultivées en riz par type de système de production

DNA / Offices(2007/2008)

Riz maîtrisetotale

Riz desubmersioncontrôlée

Riz desubmersion libre

Autres riz(pluvial, bas-

fonds)Total riz

Superficiestotalesréalisées [ha]

89.800 59.228 224.224 121.838 495.091

Tableau 2 : DNA 2009.

Des grandes zones de production rizicole telle que Ségou où la culture du riz qui occupaitenviron 3,98% de la superficie agricole atteindrait environ 5,19% à l’horizon 2015 comptetenu des nouveaux aménagements en cours et les perspectives dans le domaine notammentle programme MCA au nord de Niono, le projet CEN-SAD à l’Office du Niger, celui deMalibya à Macina et les aménagements prévus dans le cadre de la construction du seuil deTalo.

Les superficies cultivées et les volumes de production ont connu une croissance ces

dernières années à travers des programmes qui visent la sécurité alimentaire, la croissance

économique et la réduction de la pauvreté rurale.

Evolution des superficies et volume du riz paddyproduit au Mali

-

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

1 600 000

1 800 000

2003/2004 2004/2005 2005/2006 2006/2007 2007/2008 2008/2009

Superficie Ha

Pdt (tonnes)

Source: DNA, 2009

2.1.2 La consommation

Le riz est consommé partout dans le pays. Selon la DNSI, chaque habitant consomme en

moyenne 57 kg de riz par an. La préférence est avant tout portée sur le riz local pour raison

de sa fraîcheur, car nécessitant relativement moins d’ingrédients et en conséquence moins

de frais de condiments pour sa consommation qui détermine le prix sur le marché national.

Cette dynamique est d’autant plus importante qu’elle valorise d’une part les efforts du

producteur et d’autre part, elle génère des emplois et contribue à retenir les populations en

zones rurales.

L’augmentation de la population dans les villes suite à l’exode rural et à l’urbanisation

influence fortement la consommation du riz qui augmente en moyenne de 7,5 % par an

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depuis 1995 (AFD, 2005) et atteindrait la barre de 70 kg par habitant dans certaines zones

urbaines.

L’autoconsommation est en moyenne de 37 %, avec des taux plus importants dans les

grandes zones de production (Ségou, Mopti et Sikasso, dans une moindre mesure) et

surtout dans le Nord (Tombouctou, Gao et Mopti) que l’on consomme le plus de riz par tête.

Face à une demande de plus en plus accrue, la production locale de riz est insuffisante

obligeant le pays à effectuer des importations comme indique le tableau ci-dessous :

A cet effet, le PDES affiche comme objectif, la production de 10 millions de tonnes de

céréales par an à l’horizon 2012. Cette production devra d’une part, permettre de satisfaire la

consommation intérieure et d’autre part, de faire du Mali un pays exportateur de riz et

d’autres céréales.

Le riz brisure constitue près de 50 % du volume des importations et atteint près de 75 465

tonnes en 2007 ce qui constitue un potentiel de marché à acquérir comme indique le tableau

ci-dessus sur le volume et le type de riz importé au Mali de 2004 à 2007 :

Type de produit et volume d’importations

Désignation 2004 2005 2006 2007

Riz décortiqué (Cargo ou brun 3 005 881 1 771 176

Riz en brisures 58 977 138 658 110 418 75 465

Riz blanchi ou semi-blanchi 385 2 505 22 80

Riz en emballage immédiat de plusde 5kg ou en vrac

42 862 129 692 51 412 61 410

Autres 160 504 16 580 11

Semence 65 4

Total 105 390 272 305 180 208 137 142

Tableau 4: DNCC 2009.

2.1.3 La compétitivité

Selon les résultats de l’étude sur : « Promouvoir les exportations de riz maliens dans la sous

région Ouest Africaine », réalisée en 1997 par Barry et al., la compétitivité du riz malien est

avérée dans l’espace ouest-africain. En effet, depuis la dévaluation du franc CFA intervenue

en 1994, la production de riz au Mali a cessé de subir les effets des importations moins

chères de riz sur le marché mondial. Les importateurs de riz autre fois très réticents à

commercialiser le riz local sont très fortement impliqués dans cette filière depuis la

dévaluation. N’est ce pas une preuve que ce riz se positionne bien sur le marché national ?

Evolution des volumes d’importations de riz de 2001 à 2008

Campagne ProductionPrévision

importationImportations effectuées

2001 / 02 965 726 70 000 202 8142002 / 03 710 446 186 6752003 / 04 931 925 125 000 105 3902004 / 05 718 086 150 000 272 3712005 / 06 945 823 112 330 180 2082006 / 07 1 018 775 112 329 137 142

2007 / 08 1 082 384 140 706 181 833*

Tableau 3: (*intention de vente) DNCC 2009.

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D’autres arguments qui permettent au riz local, notamment le riz Gambiaka de conforter sa

position de leader dans le marché du riz, est son goût, sa texture, sa couleur et son aptitude

à la conservation du produit préparé très bien apprécié des consommateurs. En effet, cet

attribut permet au « label Gambiaka » de s’écouler plus rapidement, même à un prix un peu

plus cher que le riz importé.

Aujourd’hui, la contrainte majeure à une exportation significative de ce riz réside dans la

capacité du Mali à répondre à une demande conséquente, eu égard au niveau relativement

faible des aménagements pour y faire face.

D’autres contraintes liées à l’accès aux intrants de qualité, au bon suivi des itinéraires

techniques, à la qualité des équipements de transformation constituent également des défis

qui incitent à s’interroger sur la compétitivité actuelle du riz local par rapport au riz importé.

De toutes évidences, les simulations de prix de revient du riz sur les axes Abidjan, Dakar et

Tema prouvent à suffisance que le riz de production locale se porte bien au double plan du

prix et de la qualité. Le tableau suivant relève la structure de prix de revient du riz importé

sur les axes :

Structure de prix de revient du riz sur les axes Abidjan, Dakar et Tema

RUBRIQUES ABIDJAN DAKAR TEMA LOME

[FCFA / tonnes]

1. Prix FOB 218 400 218 400 218 400 218 400

2. Assurance (0,2% de 1) 437 437 437 437

3. Transport maritime 56 000 56 000 56 000 56 000

4. Forfait transport 18 865 18 865 18 865 18 865

5. Valeur en douane 293 702 293 702 293 702 293 702

6. Frais aux ports 10 300 10 300 10 300 10 300

7. Contribution sur intention d'importation(0,75% de 1)

1 638 1 638 1 638 1 638

8. Transport intérieur 21 135 16 135 31 135 31 135

9. Transit (Dakar - intérieur) 10 000 10 000 10 000 10 000

10. Trie 300 300 300 300

11. TS douane 250 250 250 250

14. SDV (passage et pesage) 1 150 1 150 1 150 1 150

15. taxe EMASE 500 500 500 500

16. Frais financiers (0,80% de 1+3+4) 2 515 2 515 2 515 2 515

17. Frais de prestation HAD (0,27% de11)

793 793 793 793

18. Frais de déchargement 1 000 1 000 1 000 1 000

19. Total 343 283 338 283 353 283 353 283

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20. Fiscalité dont:

DD (Droit de Douane) 29 370 29 370 29 370 29 370

RS (Redevance Statistique) 1% 2 184 2 184 2 184 2 184

PCS (Prélèvement Communautaire deSolidarité) 1%

2 184 2 184 2 184 2 184

PC (Prélèvement Communautaire) 0,5% 1 092 1 092 1 092 1 092

TCI (Taxe Conjoncturelle à l'Importation)55%TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) 18% 58 546 58 546 58 546 58 546

Fiscalité totale 93 376 93 376 93 376 93 37621. Prix de revient HTVA/tonne 436 659 431 659 446 659 446 659

22. Marge bénéficiaire grossiste (5%) 21 833 21 583 22 333 22 333

23. Prix de vente/tonne 458 492 453 242 468 992 468 992

24. Marge bénéficiaire détaillant 22 925 22 662 23 450 23 450

25. Prix de vente détaillant sac de 50kg 24 071 23 795 24 622 24 622

Tableau 5 : DNCC mars 2008.

En effet, le niveau le plus élevé de prix du riz local relevé sur les marchés du Mali donne 350

FCFA au détail pour le riz Gambiaka contre 475 à 492 FCFA par kg pour le riz importé aux

conditions actuelles (prix relevé à la consommation sur les principaux marchés du pays au

30 Mars 2008).

Ainsi, les mesures d’exonération adoptées de plus en plus par le Gouvernement du Mali

visent plus particulièrement à corriger les inégalités de revenus qui limitent de plus en plus

une catégorie de consommateurs à accéder à cette denrée qui rentre pour une part

importante dans les habitudes alimentaires des populations aussi bien urbaines que rurales.

Les prix recensés du riz décortiqué dans les marchés entre 2001 et 2008 ont été les

suivants :

Marché de Niono : un prix moyen de 197 FCFA le kilogramme et une variation

interannuelle de ce prix de plus ou moins 7 % mais ponctuée d’une hausse de 11,33

% entre 2007 et 2008 ;

Marché de regroupement de Ségou centre : un prix moyen de 212 FCFA le

kilogramme et une variation interannuelle de plus ou moins 9,77 %

Marché de consommation de Bamako : un prix moyen de 227 FCFA le kilogramme et

une variation interannuelle de plus ou moins 7,54 % ponctuée d’une hausse de 8,82

% entre 2007 et 2008

Pour l’ensemble de ces marchés, il a été relevé une variabilité interannuelle plus élevée des

prix au mois d’avril 2008. Par rapport à leurs niveaux de janvier 2008, il a été enregistré une

hausse supérieure à 2,17 % (Source : OMA et Afrique Verte 2009).

Les prix moyen du riz importé sont restés relativement plus bas au niveau du pays par

rapport au riz produit localement. Ces raisons s’expliquent par les coûts de production élevés

du riz produit localement et surtout par les différentes exonérations exceptionnelles

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accordées aux commerçants pour l’importation du riz au cours de ces dernières années

(Mali déficitaire en riz). Les relevés des prix moyens observés au cours de la période 2004 à

2009 donnent de manière précise la différence de ces prix moyens observés au cours des

cinq années.

Figure 1 : Comparaison du prix moyen mensuel du riz importé et local de 2004 à 2009. Source:AMASSA/Afrique Verte, 2009.

2.1.4 La transformation

La transformation du riz au Mali est présentement effectuée, pour l’essentiel, à petites et

moyennes échelles par des unités de décorticages privées qui interviennent sur les marchés

de gros, soit par des unités mobiles. Ces dernières offrent le double avantage de rendre

possible le décorticage bord champ d’une part, et l’accès facile aux zones les plus

enclavées, d’autre part. Le décorticage manuel et l’usinage industriel du paddy ont largement

perdu du terrain au profit des décortiqueuses privées. Il se pose cependant, le problème de

qualité du riz décortiqué, surtout en termes de propreté, d’homogénéité et de

conditionnement.

Récemment, des mini rizeries se sont installées qui donnent de produits calibrés et

correspondants à la demande des consommateurs. La multiplication de ce matériel a fait de

la transformation du riz une activité très rentable.

La plupart des rizeries appartiennent à des commerçants ou industriels déjà engagés dans la

filière et notamment, dans l’importation du riz. Ce positionnement des gros opérateurs à

l’aval de la filière est une des caractéristiques de la filière riz au Mali.

Les rendements au décorticage varient très fortement en fonction des variétés, de la qualité

de stockage, du taux d’humidité du paddy et de l’état de la décortiqueuse utilisée. La qualité

Comparaison du prix moyen du riz

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

jan

v-0

4

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rs-0

4

ma

i-0

4

juil-

04

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04

no

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5

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7

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7

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7

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8

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8

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8

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no

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8

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v-0

9

ma

rs-0

9

ma

i-0

9

juil-

09

moyenne riz importé

moyenne riz local

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13

marchande du riz décortiqué est en général moyenne, avec des taux de brisures trop

importantes, des problèmes de propreté et de triage. Une amélioration de la qualité du riz

local suppose des actions combinées à différents niveaux (production, stockage,

transformation), avec un appui conséquent des structures de recherche et de

conseil/formation. Le secteur de la transformation a un rôle important à jouer dans

l’amélioration de la compétitivité du riz.

Mais on manque de recul. De façon générale, il semble que tout ce champ de matériels de

décorticage mériterait d’être mieux suivi et de façon plus systématique, en vue notamment

d’offrir aux opérateurs (artisans et coopératives) de bons référentiels technico-économiques

sur les diverses décortiqueuses disponibles. Une étude du Programme Economie des

Filières (ECOFIL) de l’Institut d’Economie Rural, ayant porté sur 107 décortiqueuses

Engelberg, a montré que le rendement moyen au décorticage était de 65% pour toutes les

variétés de riz et dans toutes les zones confondues (ECOFIL / IER 1998).

En conclusion, on soulignera que le secteur de la transformation a un rôle important à jouer

dans l’amélioration de la compétitivité du riz malien. Car si l’activité de décorticage est

aujourd’hui peu coûteuse, en revanche son amélioration pour toucher les marchés de qualité

pose des problèmes technico-économiques délicats. Il est donc légitime dans ce contexte

d’accentuer les efforts faits pour améliorer la qualité de la transformation du riz malien, ce qui

passe notamment par un renforcement de la recherche développement et la

formation/conseil des producteurs et des transformateurs.

2.1.5 La commercialisation

Le flux et les systèmes de commercialisation diffèrent selon la filière riz considérée. Les

volumes commercialisables dépendent donc des surplus qui sont très variables d’une année

sur l’autre, et des besoins en liquidités des producteurs, qui doivent rembourser leurs frais de

campagne et leurs éventuels crédits. Comme la production est en général insuffisante pour

couvrir toute la demande locale, les surplus de riz sont d’abord commercialisés dans les

zones de production ou à proximité. Il s’agit donc pour l’essentiel de flux courts très

atomisés, ce qui n’exclue pas quelques échanges vers les pays voisins lorsque les zones de

production sont proches des frontières.

Les producteurs de la zone Office du Niger bénéficient d’une production sécurisée et qui

s’est fortement accrue depuis 15 ans, du fait de la hausse des rendements. Une fois déduite

l’autoconsommation, les surplus tournent actuellement autour de 200.000 tonnes de riz par

an, dont une partie est commercialisable dans la région. L’essentiel est vendu sur les centres

urbains et d’abord sur l’agglomération de Bamako, qui reste le plus gros marché du pays.

L’existence de surplus et d’un marché urbain (tous deux en pleine croissance) a facilité la

mise en place, dès la libéralisation, d’un système privé de commercialisation, qui s’est vite

montré très efficace. On peut en souligner certains traits caractéristiques :

1. C’est un secteur, pour une bonne part encore très informel, où de nombreuses opérations

se font en cash. Le système est fondé sur la rapidité et la multiplication des échanges. Le

recours au crédit bancaire est donc limité, sauf en bout de chaîne pour les grands

commerçants et pour les usiniers,

2. Le dispositif repose sur un commerce de gros très concentré, à Niono comme à Bamako,

alimenté par un grand nombre d’intermédiaires qui jouent souvent de multiples rôles au sein

de la filière : paysans /vendeurs, transformateurs/commerçants, coxers ou commerçants, qui

n’ont souvent que des stocks virtuels ;

Page 14: Analyse économique des trois chaînes de valeur de la ... · PASSIP a entamé un processus de promotion des chaînes de valeur ajoutée selon la méthodologie ValuesLinks de la GTZ

14

3. Globalement, les marges sont assez réduites : de 10% à 15% entre le prix de gros et de

détail à Bamako. Sur la durée, les coûts de commercialisation ont peu évolué, malgré la

hausse générale des coûts de transport, de la sacherie et des frais de stockage et de

manutention.

2.2 Définitions et notion technologiques des trois chaînes de valeurs : riz« Gambiaka », riz étuvé, riz brisure

Les acteurs de la filière, des structures d’appui et des institutions publiques ont analysé le

potentiel de trois chaînes de valeur ajoutée à l’intérieur de la filière de riz à savoir le riz

étuvé, le riz brisure et le riz dit « gambiaka » comme prioritaire compte tenu de leur potentiel

à contribuer à la création d’emploi et de revenu ainsi qu’à l’autosuffisance alimentaire lors de

l’ateliers de formation tenue du 13 au 16 Mai 2009 (cf. Rapport atelier de formation). Pour

une meilleure compréhension des produits choisis, il convient de procéder à leur description.

2.2.1 Caractéristique du riz « Gambiaka »

De toutes les variétés présentes sur le marché, le riz de type « Gambiaka » produit à l’Office

du Niger reste de loin le plus prisé des consommateurs maliens. Le client moyen n’est

généralement pas contrarié par un prix plus élevé pour ce riz local, vendu entre 375 FCFA à

400 FCFA par kg, contre 310 FCFA par kg de riz importé exonéré par l’Etat malien en vue de

permettre aux consommateurs moyens d’accéder au riz qui est entré dans l’habitude

alimentaire. Décortiqué, blanchi, trié, il se définit comme un label de qualité auprès de

l’ensemble des consommateurs maliens (connaisseur ou pas) comme une référence de

qualité à tel enseigne que d’autres variétés de riz présentent les mêmes caractéristiques

pour peu qu’elles offrent une présentation adéquate s’assimilent à cette variété. Des

enquêtes menées auprès des consommateurs et des distributeurs de riz définissent la notion

riz gambiaka comme étant un riz long, entier, blanc, produit localement, dont les

caractéristiques organoleptiques s’apparentent à celui de la variété gambiaka.

Le riz dit « gambiaka » est d’abord une variété de riz sélectionnée puis adopté en 1998 par

l’IER. De son vrai nom Kogoni 91-1 il a été sélectionné à partir du croisement Gambiaka

Kokum et de l’IR361.

Tout comme un riz blanc, le processus de production du riz « gambiaka » suit le diagramme

de production qui passe par une étape après battage, de décorticage consistant à

débarrasser le grain des enveloppes (balles). Par cette opération, du riz décortiqué est

obtenu ou «cargo» et un sous-produit les « balles » des petites brisures et des particules très

fines de balles et de grains constituent le « son » ou farine basse auquel sont mélangées en

grand nombre des germes ou embryons.

Après décorticage le blanchiment a pour but d’enlever de la surface du grain décortiqué et

de l’extérieur vers l’intérieur les différentes couches du péricarpe ainsi que les téguments

séminaux et la couche à aleurone. On obtient ainsi le «riz blanc» et un sous-produit

pulvérulent constitué des éléments de ces couches «issues» ou farine basse de

blanchiment. Au cours des opérations de blanchiment, des grains se fragmentent en

proportions plus ou moins élevées, produisant des brisures de divers calibres.

Enfin le riz blanchi peut subir un polissage qui consiste à le réduire et faire disparaître les

particules de son qui peuvent y adhérer après blanchiment. Cette opération sert aussi à

donner au riz, un aspect marchant acceptable.

1 Dr. Baré, Catalogue des variétés de riz irrigué, 2008.

Page 15: Analyse économique des trois chaînes de valeur de la ... · PASSIP a entamé un processus de promotion des chaînes de valeur ajoutée selon la méthodologie ValuesLinks de la GTZ

15

Quand au calibrage ou triage, il sert par l’intermédiaire d’appareil composé de tamis, à

séparer les différentes tailles riz entier et riz brisé.

De cette opération de calibrage volontaire on obtient du riz entier, du riz brisé ou selon le

dosage un mélange des deux à des proportions souhaitées telles que le riz RM40 qui

comprend 40% de brisure.

2.2.2 Caractéristique du riz brisure

Au delà des aspects agronomiques liés aux variétés, la qualité de riz dépend de l’usinage qui

est lié au type d’équipements utilisés. Le riz entier long blanchi s’obtient donc après

décorticage ou usinage du riz paddy. Le riz brisure s’obtient non seulement de la

récupération de fractions brisées lors des opérations mais aussi du réglage des machines à

souhait. Cette distinction est nécessaire pour comprendre la CVA riz brisure qui est

entièrement liée à celle du riz décortiqué gambiaka.

Au décorticage, deux catégories de riz brisure sont obtenues2 : la brisure fine et la brisure

grosse. Au niveau local cette brisure fine est destinée pour la plus part aux vendeuses de

galettes ou aux ménages qui en font des recettes spécifiques. Par contre, le riz brisure (BG)

est commercialisé à partir des circuits traditionnels connus.

2.2.3 Caractéristique du riz étuvé

Le riz étuvé s’obtient à partir de riz paddy ayant subit une forme cuisson douce avant d’être

décortiquée. En fonction des particularités régionales on distingue deux types deux

diagrammes de transformation du riz étuvé :

a) trempage à froid du riz paddy 1 à 2 jours avant l’étuvage

Le riz paddy est trempé dans de l’eau fraîche et ou tiède durant deux jours avant de subir

soit une cuisson directes à la marmite ou à un étuvage à la vapeur selon les régions. Cette

pratique est très courante dans la région de Dioro.

b) trempage à l’eau chaude la veille et étuvage le lendemain

Dans les régions de Sikasso cette pratique est la plus répandue car elle permet d’éviter les

odeurs sur le riz étuvé décortiqués constatés lors des opérations de trempage à l’eau fraîche

avec des risques de fermentation. Cette pratique si elle a l’avantage d’offrir un produit

inodore, sa consommation en bois de chauffe est relativement élevée.

L’étuvage du riz répond non seulement à une demande du marché mais aussi il permet au

producteur de récupérer les riz paddy très difficile à l’usinage souvent très sec. Par cette

opération les rendements de riz étuvé après décorticage est meilleur qu’au décorticage

simple ou les taux de brisures sont élevés.

2.3 Le marché

La demande en riz blanc provient des consommateurs à la fois urbains et ruraux. Cette

demande comprend plusieurs sous-segments dont les principaux sont3 :

Le riz étuvé rouge ou blanc peut être local ou importé de pays voisins notamment duBurkina Faso. Le marché final du riz étuvé se trouve surtout dans les centres urbainset à l’étranger (exportation).

2Brisures sont des fragments de grains (selon la longueur des fragments par rapport au grain entier: grosses et

petites brisures, brisures moyennes) (source: Codex Alimentarius).3 Cf. Chohin-Kuper et al. 2002 pour plus de détail sur la consommation du riz au Mali et en Côte d’Ivoire.

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16

Le riz local « Gambiaka » bien nettoyé avec un taux de brisures peu élevé. Le riz« gambiaka » est consommé par les classes moyennes dans les centres urbains etruraux.

Le riz brisure locale provenant des mini rizeries et des petites décortiqueuses ouchez les commerçants qui font le reconditionnement après un triage du riz.

Le riz local tout venant est constitué souvent de plusieurs variétés avec une grandevariation dans la qualité. Il faut noter que la qualité du riz est très souvent définie parles consommateurs maliens par le degré de pureté, l’absence de débris et de corpsétrangers, l’origine nationale ou étrangère et le taux de brisure ;

Le riz importé RM40 vient après le « Gambiaka » bien nettoyé et est souventconsommé par les grandes familles et les personnes à revenus faibles ;

La brisure du riz locale, moins chère, ce type de riz gagne des parts de marchénotamment auprès des consommateurs à bas revenus et sert à la préparation desgrandes fêtes familiales et aux plats spécifiques (aussi d’origine sénégalaises).

Le riz entier parfumé ou non : Ces riz de haut de gamme très cher qui cible les gensà revenus élevés. Non parfumé, ce riz est surtout consommé lors des grandescérémonies de mariages et de baptêmes.

Le tableau suivant montre les spécificités de la demande par produit final :

Riz « gambiaka » Riz brisure Riz étuvé

Ménages urbains Ménages des

centres ruraux Restaurants de

classe moyenne etgargotières

Consommateurs moins aisés(brisure fine)

Sénégalais Restaurants sénégalais Plats (p.ex. riz gras, galettes) Fêtes (mariages, etc.)

Marchés urbains (Sikasso,Bamako)

Exportation (GuinéeConakry)

Travailleurs des zonesaurifères

Personnes suivant unrégime alimentairespécifique

Plats (régionaux)

Tableau 6: Enquête 2009.

2.4 Estimation des volumes et valeurs des produits riz « gambiaka », riz brisure et rizétuvé au niveau national

Les quantités produites par les trois chaînes et leurs valeurs sont présentées dans le tableau

suivant :

Désignation Volume (en tonnes) Valeur (en millier de

FCFA)

Production totale 2007-2008 1 082 384

Paddy marchand (70%) 757 669

Part paddy destiné au décorticage (85%)

de PM

644 018

Part paddy destiné à l'étuvage 15% 113 650

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Riz blanc « gambiaka » entier (30%) de PM

Riz tout venant +RM 40 (20%)

Riz brisure 9%

Brisure fine + son 3%

Riz étuvé

Total

Tableau 7: Enquête 2009.

Les estimations indiquent que la CVA riz

décortiqueuses ou chez les commerçants qui font le reconditionnement après un triage du

riz.

2.5 Estimation des marges par système de production

L’objectif de la stratégie de développement rizicole

potentiel de production.

Afin d’apprécier les revenus des producteurs, il a été procédé à une estimation

production moyenne de riz décortiqué dans les systèmes de production les plus

représentatifs de la culture de riz au Mali.

Figure 4 : Estimation de valeurs créées par les différentes CVA. Enquête 2009.

» entier (30%) de PM 193 206

Riz tout venant +RM 40 (20%) 128 804

57 962

22 730

68 190

Les estimations indiquent que la CVA riz « Gambiaka » représente un volume de

po

globale de plus de

72 milliards de

FCFA.

étuvé pour un

volume de 68.190

représentant 15

du paddy décortiqué

pour une valeur

chif

milliards de

Le riz brisure

représente un

volume de 57.

provi

rizeries et des

décortiqueuses ou chez les commerçants qui font le reconditionnement après un triage du

par système de production au niveau national

L’objectif de la stratégie de développement rizicole est d’intensifier les systèmes à haut

Afin d’apprécier les revenus des producteurs, il a été procédé à une estimation

production moyenne de riz décortiqué dans les systèmes de production les plus

culture de riz au Mali.

: Estimation de valeurs créées par les différentes CVA. Enquête 2009.

17

72 452 079

41 861 201

23 184 665

5 682 516

27 276 077

170 456 538

ente un volume de 198.256 T

pour une valeur

globale de plus de

72 milliards de

FCFA. Celle du riz

étuvé pour un

volume de 68.190 T

représentant 15%

du paddy décortiqué

pour une valeur

chiffrée à 27

milliards de FCFA.

Le riz brisure qui

représente un

volume de 57.962 T

provient des mini

rizeries et des

petites

décortiqueuses ou chez les commerçants qui font le reconditionnement après un triage du

au niveau national

est d’intensifier les systèmes à haut

Afin d’apprécier les revenus des producteurs, il a été procédé à une estimation des coûts de

production moyenne de riz décortiqué dans les systèmes de production les plus

Page 18: Analyse économique des trois chaînes de valeur de la ... · PASSIP a entamé un processus de promotion des chaînes de valeur ajoutée selon la méthodologie ValuesLinks de la GTZ

18

Tableau : Estimation des coûts des différents systèmes de production (2007-2008)

Postes budgétaires Gravitaire

/ ON

PPIV Submersion

contrôlée

Bas fonds Submersion

libre

Riziculture

en pluviale

[FCFA / ha]

Rendement [kg / ha] 6 641 6 200 2 000 1450 1 200 3 000

Equipement/

infrastructure

Labour 45 000 20 000 20 000 17 500 20 000 17 500

Préparation champs/parcelle 2 000 20 000 18 000 0 0 4 000

Semis/Repiquage Semis 25 000 25 000 0 1 000 1 000 1 000

Semence 15 000 15 000 24 000 24 000 24 000 24 000

Irrigation Irrigation 6 000 0 0 0 0 0

Redevance

/provisions

67 000 0 13 000 0 0 0

1er Désherbage 20 400 15 000 15 000 15 000 15 000 15 000

Epandage

d’engrais

Urée 70 000 36 750 35 000 0 0 35 000

Phosphate 40 000 70 000 17 500 0 0 17 500

Fonctionnement

motopompe

Carburant 0 18 000 0 0 0 0

2ème désherbage 20 400 15 000 15 000 15 000 15 000 15 000

Gardiennage 10 000 7 500 3 000 0 5 000 0

Récolte Récolte 20 400 12 000 13 000 12 000 16 000 12 000

Battage 81 684 77 500 24 600 50 100 15 000 50 100

Décorticage 62 259 58 125 18 750 28 125 11 250 28 125

TOTAL COÛTS 485 144 551 675 216 850 162 725 122 250 219 225

Coûts/kg de riz décortiqué 130 158 180 187 168 130

Marge Producteur (15%) 19 24 27 28 25 19

Prix vente gros 149 182 207 215 193 149

REVENU BRUT / HA 593 616 677 040 248 400 187 050 138 960 268 200

Prix riz marchand à la récolte 226 202 226 220 220 220

Marge commerçant demi-gros 77 20 19 5 27 71

Tableau 8 : enquête 2009.

Ce coût moyen de production de riz décortiqué (tous systèmes confondus) est de 158,8

FCFA/kg. Le riz du système gravitaire et du riz pluvial de Sikasso est le moins cher car

produit à 130 FCFA, suivi du riz des petits périmètres irrigués villageois avec pompage, qui

est produit à 158 FCFA/kg.

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19

Ces chiffres montrent qu’il existe une marge relativement substantielle de 36,5 FCFA/kg,

qu’un certain nombre d’opérateurs captent au niveau des marchés de production et de

collecte. Cette marge atteint parfois 77 FCFA/kg notamment dans la zone de l’Office du

Niger. L’importance de telles marges justifie le nombre considérable d’opérateurs qui

interviennent au niveau des marchés primaires dans les zones de production

Ainsi donc, quel que soit le système de production adopté, la riziculture est financièrement

rentable pour la majorité des producteurs, surtout lorsqu’elle est comparée à la culture de mil

ou du sorgho.

A cela s’ajoutent deux activités qui permettent aux producteurs des zones à maîtrise totale

d’eau (Office du Niger, périmètres aménagés et petits périmètres irrigués villageois) d’élargir

sensiblement leurs revenus grâce au maraîchage et au décorticage. Le maraîchage

représentait lors des dernières enquêtes de 2001, près d’un tiers des revenus des

producteurs.

Quant au décorticage du paddy, il permet de rembourser les crédits et frais de campagne qui

s’élèvent en moyenne à 150 000 FCFA par an. Ainsi la majorité des producteurs préfèrent

vendre leur production en riz décortiqué. L’entrée des producteurs dans les activités de

transformation est un fait majeur qui leur permet de capter une partie de la valeur ajoutée en

aval de la filière (de l’ordre de 6 à 7 FCFA/kg de paddy ; soit moins de 3% du prix de vente

demi gros).

Dans ces conditions, le riz importé n’est pas compétitif. C’est ainsi qu’en décembre 2008, le

riz vietnamien avec 25% de brisure se vendait plus cher que le riz local.

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20

III. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la

région de Ségou

3.1 Importance de la filière riz dans la région de Ségou

La région de Ségou possède d’énormes potentialités rizicoles et hydro-agricoles

aménageables et le développement de la maîtrise de l'eau (petits barrages, bas fonds et des

points d'eau) est un des objectifs prioritaires de la région (source : Plan de développement

stratégique de la région 2007). La plus grande production du riz au niveau national se trouve

dans cette qui couvre avec une production de 559.490 tonnes (2007-2008) 50% de la

production national (source : IER 2009). 2007/2008 la production de riz était de 955.279 T

avec un taux de croissance annuel de 33% (source : Diakité 2009). Ce fait est la résultante

du processus de maîtrise de l’eau en cours dans la zone de l’Office du Niger et de l’Office

Riz de Ségou. Plusieurs autres systèmes contribuent à la production comme des périmètres

de San, du Moyen Bani au niveau du Seuil de Talo. Hormis le cercle de Tominian, le riz est

produit partout dans la région.

Le riz est une des principales céréales vivrières de la région qui procure des chiffres d’affaire

annuel de 30 milliards de francs CFA (source : Schéma d’aménagement et de

développement de la région 2008) pour des 649.000 acteurs au niveau de la production

(estimation : ID-Sahel). Le secteur de transformation primaire, secondaire et tertiaire de riz,

sa commercialisation, le secteur de restauration dans les centres urbains contribuent à la

création d’emploi et des revenus.

3.1.1 La production

Tout comme au niveau national la production rizicole régionale est en croissance avec

différents systèmes de production.

Le système de production du riz dans la région de Ségou est dominé par les systèmes

d’irrigation en maîtrise totale (57%) et de la submersion contrôlée (28%) contre les bas-fonds

et la culture pluviale du riz (ca. 12% des surfaces cultivées).

Structures d'encadrement Systèmes d’irrigation Superficie en ha

ON Maîtrise totale 108 437

ORS Submersion contrôlée 30 000

SAN OUEST (DRA) Maîtrise totale 2020

Périmètres FODESA Maîtrise totale 478

DRA (PMB, SAN OUEST) Submersion contrôlée 7738

DRA Submersion libre 1 450

DRA Bas-fonds 15 000

DRA NERICA 10 000

Total 175 123

Tableau 9: DNA 2009.

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Huit systèmes de production du riz sont concernés dans la production de riz dans la région

de Ségou avec 175.123 ha prévus à la riziculture dominée pa

l’Office du Niger et l’Office Riz de Ségou. Le système de production en maîtrise totale permet

d’atteindre des pics de rendement à

à productivité élevée.

3.1.2 Les 3 CVA

Les quantités produites par les CVA sélectionnées et leurs valeurs dans la région de S

sont présentées dans le tableau suivant

Désignation

Production totale 2007-2008

Paddy marchand (70%)

Part paddy destiné au décorticage

Part paddy destiné à l'étuvage (375femmes 5 sacs /jours) 11%

Riz blanc gambiaka entier (30%) de PM

Riz tout venant +RM 40-20%

Riz brisure 9%

Brisure fine + son 3%

Riz étuvé

Total

Tableau 10: Enquête 2009.

Figure 5 : Enquête 2009.

La CVA riz étuvé crée une valeur ajoutée dans la région de Ségou qui est

milliards de FCFA par an. Les acteurs de cette CVA sont presque en totalité des femmes.

Les grandes zones de production sont Dioro,

Dans le secteur de transformation 10.300 femmes font l’étuvage du riz dont 370 constituent

de production du riz sont concernés dans la production de riz dans la région

175.123 ha prévus à la riziculture dominée par les deux offices que sont

l’Office du Niger et l’Office Riz de Ségou. Le système de production en maîtrise totale permet

d’atteindre des pics de rendement à 7.000 kg/ha avec l’utilisation des seme

Les quantités produites par les CVA sélectionnées et leurs valeurs dans la région de S

sont présentées dans le tableau suivant :

Volume (T) Valeur (millier de FCFA)

559 490

391 643

Part paddy destiné au décorticage 348 443

Part paddy destiné à l'étuvage (375 43 200

Riz blanc gambiaka entier (30%) de PM 104 533

69 689

31 360

11 749

25 920

riz étuvé crée une valeur ajoutée dans la région de Ségou qui est

par an. Les acteurs de cette CVA sont presque en totalité des femmes.

Les grandes zones de production sont Dioro, N’Gara, Konodimini, Macina, N’Débougou.

s le secteur de transformation 10.300 femmes font l’étuvage du riz dont 370 constituent

21

de production du riz sont concernés dans la production de riz dans la région

les deux offices que sont

l’Office du Niger et l’Office Riz de Ségou. Le système de production en maîtrise totale permet

avec l’utilisation des semences améliorées

Les quantités produites par les CVA sélectionnées et leurs valeurs dans la région de Ségou

Valeur (millier de FCFA)

39 199 837

22 648 795

12 543 948

2 937 322

10 368 000

87 697 902

riz étuvé crée une valeur ajoutée dans la région de Ségou qui est de plus de 10

par an. Les acteurs de cette CVA sont presque en totalité des femmes.

Konodimini, Macina, N’Débougou.

s le secteur de transformation 10.300 femmes font l’étuvage du riz dont 370 constituent

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22

des unités de transformation importantes qui emploient trois à cinq personnes et qui ont une

capacité de transformation moyenne de 60 sacs paddy par semaine par unité, soit 11 T par

mois. Le chiffre d’affaire par unité est de 2.245.598 FCFA par mois.

Toute la filière riz dans la région de Ségou crée plus que 800.000 emplois et sources des

revenus :

Typed’emploi

Exploitationsagricoles

Mini-rizeries

Décortiqueuses àbande

Petitesdécortiqueuses

Étuvage Demi-grossistes(Niono, Ségou)

Régionde Ségou

690 000 (80%des hommes)

5 70-100 2 500 10 300 160

Tableau 11: Estimation de l'enquête 2009

3.1.3 Le circuit de commercialisationLe circuit de commercialisation du riz de manière générale passe par plusieurs acteurs qui

sont :

Les producteurs regroupés en coopératives : Ils sont des individus et des organisations

(coopératives, associations, entreprises) des producteurs. Les producteurs individuels

vendent le riz paddy et / ou décortiqué aux collecteurs ou semi grossistes. Les transactions

entre les producteurs individuels et les semi grossistes se font aux abords des champs et

dans les marchés hebdomadaires (foires).

Les coopératives passent par les grossistes pour écouler leurs produits. Actuellement les

bourses aux céréales constituent des débouchés remarquables. Les volumes des

transactions réalisées en 2008 à partir de la bourse nationale de Ségou (avril 2008) est de

1200 tonnes de riz Paddy en raison de 165.000 FCFA la tonne pour un montant de

198.000.000 FCFA et 75 tonnes de riz grain à 325.000 FCFA la tonne pour un montant de

24.375.000 FCFA. Ces transactions concernent la seule spéculation de riz. Il existe à ce

niveau une relation d’affaire entre les producteurs (individus) et les semi-grossistes, entre les

semi-grossistes et les grossistes et entres les coopératives et les grossistes. Le prix au

producteur du riz paddy varie dans l’année de 125 à 165 FCFA le kilogramme et le

décortiqué de 275 à 375 FCFA par kilogramme.

Producteurs

Individus

OP/Coop.

Collecteurs Grossistes Demi-Gros. Consommateurs

Grossistes

Détaillants

Demi-Gros. Détaillants Consommateurs

Demis-Gros.GrossistesBourses Détaillants Consommateurs

Figure 6: Schéma du réseau de commercialisation du riz décortiqué dans la région de Ségou. Source:enquête 2009.

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23

Les collecteurs : Ils se chargent de la collecte du riz à partir des foires hebdomadaires

locales en leur nom ou au profit de grossistes commerçants basés dans les centres urbains

(champs, foires etc.). Leur approvisionnement se fait auprès des producteurs individuels et

ils revendent directement aux consommateurs finaux. Ils peuvent aussi constituer des stocks

pour les semi-grossistes et les grossistes. Les prix de vente à leur niveau varient entre 280

et 390 FCFA au cours de l’année. Les prix les plus bas sont observés en début de récolte.

Les semi-grossistes pratiquent un système de stock intermédiaire dans l’objectifs de le

revendre soient aux détaillants ou même selon les opportunités du marché aux grossistes.

Les marges dégagées sont généralement faibles mais ceux-ci assurent leur survie par le

rythme accéléré des transactions. Aussi les prix de ventes oscillent entre 385 et 390 FCFA.

Les commençants grossistes sont les grands marchands de riz installés majoritairement

dans les grandes villes régionales et dans le district de Bamako. Ils ont une capacité de

stockage d’au moins 20 tonnes. Menant les diverses activités. Ils s’approvisionnent à partir

de divers réseaux de collecteurs qu’ils préfinancent. Leur poids est très important au niveau

de la filière dans la mesure où ils contrôlent les importations du riz.

Les commerçants détaillants constituent les points de vente de proximité. On les retrouve

sur les marchés ruraux et urbains, dans les quartiers (boutiques). Ils sont pour la plus part

des vendeurs de céréales sèches (mil, sorgho, etc.) et de riz. Ce phénomène s’explique par

la forte demande du riz.

Les transporteurs : Les petits transporteurs avec les charrettes à traction animal et à bras

transportent généralement le riz du domicile vers les marchés de proximité ou marchés

ruraux. Quant aux grands transporteurs avec les camions à dix roues et les remorques

assurent les liaisons entre les différents points importants de transaction que sont les

marchés ruraux et les marchés des grandes villes régionales et les marchés de la capitale.

L’un des plus grands transporteurs de Niono en 2007-2008 a transporté 1.219 tonnes de riz

de Niono en destination Bamako et Mopti. Les quantités exportées ont varié en fonction des

périodes :

- de novembre 2007 à février 2008 période d’abondance 568 tonnes,

- de mars à juin 2008 491 tonnes

- et de juillet à octobre 2008 la période de soudure 160 tonnes.

Les consommateurs finaux : Ce sont les ménages, les gargotes, les restaurants, les hôtels

et les restaurations collectives (par exemple un camp militaire). Les consommateurs du riz

sont à majorité urbaine car en milieu rural le riz est loin être l’alimentation de base. Il est

important de souligner que le riz en milieu urbain reste l’aliment le plus consommé.

Le riz brisure est apprécie et consommée par une catégorie de personnes souvent par des

sénégalais mais surtout aussi lors des grands évènements familiaux tels que les mariages et

les décès. Ce qui fait dans les grandes villes il revient relativement plus cher par rapport aux

autres. Quant au riz étuvé il est moins cher en milieu rural que urbain, sa consommation est

visiblement remarquée dans les familles étendues en milieu rural alors qu’en milieu urbain il

intéresse beaucoup les personnes sous régime alimentaires surtout les personnes malades

de diabètes (prévalence nationale est de 3% de la population). Les prix aux consommateurs

du riz décortiqué, brisure et étuvé varient perpétuellement au cours de l’année : riz

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24

décortiqué varie entre 300 à 400 FCFA ; le riz brisure 300 à 375 FCFA ; le riz étuvé 325 à

400 FCFA.

Au centre du réseau de commercialisation du riz étuvé se situe les unités de transformation

qui commercialisent le produit fini aux marchés locaux aux consommateurs directs ou

approvisionnent le circuit destiné à l’exportation (notamment dans la région de Sikasso). La

vente aux demi-grossistes rentre dans l’approvisionnement des grands centres urbains

(surtout Bamako) où le riz étuvé est reconditionné par des détaillants afin de répondre aux

exigences des consommateurs qui fréquentent des supermarchés :

Le réseau de commercialisation du riz brisure passe par les unités de décorticage du rizpaddy qui vendent le son brut pour une valorisation à travers d’une transformationsecondaire. Ce réseau s’étend pour la plupart sur des nombreux intermédiaires, notammentdes commerçants qui font le triage et le reconditionnement.

Producteurs

Individus

OP/Coop.

Collecteurs Grossistes Demi Gros. Consommateurs

Transformations

Détaillants

Consommateurs

Demi -Gros.GrossistesBourses Détaillants Consommateurs

Individus

Producteurs

OP/Coop.

Demi-gros

Transformatrices

Détaillants Consommateurs

Consommateurs

Export G. Conakry

Figure 7: Schéma du réseau de commercialisation du riz étuvé. Source: enquête 2009.

Figure 8: Schéma du réseau de commercialisation du riz brisure dans la région de Ségou. Source: enquête2009.

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25

3.2 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeurajoutée

3.2.1 Coûts de production par système de production de riz paddy

Désignation Pluvial Submersion libre Maîtrise totale Submersioncontrôlée

Rendement kg/ha 3 000 1 200 6 641 2 000

Main d’œuvre 138 600 95 000 200 884 112 600

Coût total deproduction par ha

219 225 122 250 485 144 216 650

Coût par FCFA/kgpaddy

73 102 73 108

Tableau 12: Enquête 2009.

L’analyse des coûts moyens de production par système au niveau de la région de Ségou

montre que ce sont les systèmes de maîtrise totale et pluvial qui offrent les coûts de

production les plus bas pour une moyenne régionale de production qui avoisine 89 FCFA/kg

de riz paddy.

3.2.2 Marge selon le système de production de riz paddy par le producteur

Désignation Pluvial Submersionlibre

Maîtrise totale SubmersionContrôlée

Coût par FCFA/kg paddy 73 102 73 108

Coût manutention et divers FCFA/kg

8,5 8,5 8,5 8,5

Coût total décorticage FCFA/kgde paddy

81,5 110,5 81,5 116,5

Vente producteur FCFA/kg paddy 150 150 150 150

Marge FCFA/kg 68,5 39,5 68,5 33,5

Tableau 13: Enquête 2009.

L’analyse de ce tableau montre qu’au niveau de la région de Ségou et quelle qu’en soit le

système de production du riz l’activité est rentable avec une marge brute moyenne de 52,5

FCFA/kg de riz paddy produit.

3.2.3 Marge de commercialisation du riz décortiqué par le producteur

Désignation Pluvial Submersionlibre

Maîtrisetotale

Submersioncontrôlée

Coût par FCFA/kg paddy 73 102 73 108

Coût total décorticage FCFA/kgpaddy

7,5 7,5 7,5 7,5

Manutention et transport 8,5 8,5 8,5 8,5

Coût total décorticage et divers 89 118 89 124

Vente FCFA/kg riz décortiqué 197 197 197 197

Marge FCFA/kg riz décortiqué 108 79 108 73

Tableau 14: Enquête 2009.

Ces chiffres montrent qu’il existe une marge relativement substantielle de 92 FCFA/kg, qu’un

certain nombre de producteurs captent au niveau des marchés de production et de collecte.

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26

Cette marge atteint parfois 108 FCFA/kg notamment dans la zone de l’Office du Niger.

L’importance de telles marges justifie le nombre considérable de producteurs qui

interviennent au niveau des marchés primaires dans les zones de production

L’entrée des producteurs dans les activités de transformation est un fait majeur qui leur

permet de capter une partie de la valeur ajoutée en aval de la filière (de l’ordre de 6 à 7

FCFA/kg de paddy ; soit moins de 3% du prix de vente demi gros).

3.3.4 Coût de commercialisation du riz décortiqué par le commerçant

Désignation Prix unitaire[FCFA]

Quantité Montant[FCFA]

Coût d’achat riz décortiqué(100 Tonnes par an)

225 000 100 22 500 000

Frais groupage 75 1 000 sacs 75 000

Chargement/déchargement 100 1 000 sacs 100 000

Transport 750 1 000 sacs 750 000

Tarage 50 1 000 sacs 50 000

Emballage 300 1 000 sacs 300 000

Patente (par an) 120 000

Location 120 000

Amortissement del’équipement

200 000

Taxes municipales 18 000

Salaires 30% 360 000

Total coûts 24 593 000

Revenu BRUT 280 000 100 28 000 000

Marge brute 3 407 000

Marge FCFA/kg 34

Tableau 15: Enquête 2009.

L’analyse de ce tableau nous permet de voir que la commercialisation du riz local est une

activité permettant de créer de la valeur ajoutée au niveau de la région de Ségou c'est-à-dire

un élément d’enrichissement mais aussi elle représente une distribution de revenus aux

quatre agents fondamentaux de l’économie nationale (les ménages, les institutions

financières, les administrations et les entreprises non financières).

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27

3.3.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Dioro (par mois)

Désignation Prix unitaire[FCFA]

Quantité Montant[FCFA]

Riz paddy 12 500 280 3 500 000

Transport 325 280 110 000

Achat sachet plastique 300 200 60 000

Consommation d’eau 5 7 500 37 500

Bois 375 280 105 000

Main d'œuvre 1 000 140 140 000

Décorticage 500 280 140 000

Tarage 75 140 10 500

Amortissement 5 240

Taxes 4 000

Sous total 1 4 093 240

Rendement décorticage 60%

Recettes 4 340 400

Vente riz étuvé entier 325 13 240 4 303 000

Vente riz étuvé brisure 187 200 35 400

Marge brute mensuelle 247 160

Marge kg/riz étuvé 19

Résultat brutd’exploitation

103 160

Résultat net d’exploitation 97 920

Tableau 16 : Enquête 2009.

De ce tableau, il se dégage que l’étuvage améliore le taux de transformation du riz paddy en

riz blanc mais elle est une opération surtout qualifiée de consommatrice d’énergie qui n’est

pas sure d’être compensée par la valeur ajoutée.

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28

3.3 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA

3.3.1 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du rizdécortiqué

Désignation Unité Producteur Collecteur GrossisteDemi-

grossisteDétaillant Total

Prix de venteriz

FCFA/Kg

197 225 280 325 375

Consommationintermédiaire

FCFA/Kg

89 200 246 305 345

Valeur ajoutéeFCFA/Kg

108 25 34 20 30

Part de la VAtotale

% 49,8 11,5 15,7 9,2 13,8 100

MOS / taxesFCFA/Kg

0 2,5 2,5 2,5 2,5 10

Résultat brutd’exploitation

FCFA/Kg

108 22,5 31,5 17,5 27,5 207

AmortissementFCFA/Kg

3,5 7 6,5 5,5 5,5 28

Revenu netd’exploitation(RNE)

FCFA/Kg

104,5 15 25 12 22 178,5

RapportRNE/CT

1,08

Tableau 3: Enquête 2009

L’analyse du tableau ci-après a révélé que le riz décortiqué produit au niveau de la région de

Ségou à base des différents systèmes de production procure en moyenne un rendement de

3.210 kg/ha de paddy (le plus élevé étant 6.641 Kg/ha et le plus faible est de 1.200 kg/ha de

paddy) et une valeur ajoutée c'est-à-dire une richesse collective de 217 FCFA/kg de riz grain

vendu en aval par le détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des

acteurs à hauteur d’une contribution de :

- 49,77 % pour les producteurs

- 11,52 % pour les collecteurs/transformateurs

- 11,67 % pour les grossistes

- 9,22 % pour les demi-grossistes

- 13,82 % pour les détaillants

De cette richesse globale sous sectorielle de 217 FCFA par kilogramme est déduit en terme

de rémunération à travers le paiement des taxes (4,61%), de payer les frais financiers ; de

dégager une provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés) à 12,9% et le

reste de cette richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce revenu est de

178,5 FCFA par kilogramme pour toute la chaîne.

Pour dire que la chaîne de valeur ajoutée riz « gambiaka » avec une production de 104.533

tonnes pour la région de Ségou permet de créer une richesse de 22,68 milliards de FCFA.

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29

3.3.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du rizétuvé

Désignation Unité Producteur Collecteur Grossiste Détaillant Total

Prix de vente rizFCFA/Kg

325 360 400 450

Consommationintermédiaire

FCFA/Kg

280 340 360 415

Valeur ajoutéeFCFA/Kg

45 20 40 35 140

Part de la VAtotale

% 32 14 28,6 25,4 100

MOS / taxesFCFA/Kg

17 10 15 15 57

Résultat brutd’exploitation

FCFA/Kg

28 10 25 20 83

AmortissementFCFA/Kg

1 0 6,5 5,5 13

Revenu netd’exploitation(RNE)

FCFA/Kg

27 10 18,5 14,5 70

Rapport RNE/CT 2Tableau 18: Enquête 2009

L’analyse du tableau ci-après a révélé que le riz étuvé produit au niveau de la région de

Ségou à base des différents systèmes de production permet de créer une valeur ajoutée

c'est-à-dire une richesse collective de 140 FCFA/kg de riz étuvé vendu en aval par le

détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur d’une

contribution de :

- 32,14 % pour les producteurs

- 14,29 % pour les collecteurs/transformateurs

- 28,57 % pour les grossistes

- 25 % pour les détaillants

De cette richesse globale sous sectorielle de 140 FCFA par kg est déduit en terme de

rémunération à travers le paiement des taxes et salaire (40,71%), de payer les frais

financiers, de dégager une provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés) à

9,29% et le reste de cette richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce

revenu est de 70 FCFA par kg pour toute la chaîne.

Pour dire que l’étuvage au niveau de la région de Ségou avec 25.920 tonnes de riz étuvé

permet de créer une richesse de 3,628 milliards de FCFA dont 50% pour les quatre agents

fondamentaux de l’économie nationale et 50% pour tous les acteurs de la chaîne.

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30

IV. Aperçu de la filière riz et les chaînes de valeurs ajoutées dans la

région de Sikasso

4.1 Importance de la filière riz dans la région de Sikasso

La région de Sikasso, de part ses conditions hydro-géographiques, possèdent d’énormes

potentialités hydro-agricoles et plus précisément rizicoles. La région pèse lourde dans la

balance commerciale du Mali. Selon l’OCDE, le secteur primaire constitué par l’ensemble

des filières agricoles, représente 47% du Produit Local Brut (PLB).

Le riz est une des principales céréales vivrières de la région qui procure 34% des revenus

aux femmes lesquelles représentent environ 88% des riziculteurs dans les bas-fonds

(Dimithè et al., 1998). La région de Sikasso produit 12% de la production nationale en riz

paddy. En 2009, il est attendu de cette région 255.000 T de riz sur environ 23.000 ha de

superficie (source: Primature, 2009). L’étuvage du riz, sa commercialisation, le secteur de la

restauration dans les centres urbains contribuent à la création d’emploi et des revenus ce qui

fait qu’il participe à l’économie régionale agricole.

Fort de ce constat et au regard des enjeux socio économiques de la filière des dynamiques

de structuration et d’organisation des acteurs à différents niveaux sont initiées et

accompagnées en cela par différentes structures d’appui étatiques, privés et de la société

civile. De même, les institutions de la région, l’Assemblée Régionale et le Gouvernorat de la

région de Sikasso, accordent une place de choix à la promotion de cette filière à l’instar du

Gouvernement de la République du Mali qui y met un accent particulier à travers «l’Initiative

Riz».

Malgré ce potentiel, l’offre régionale en riz ne couvre la demande locale de plus en plus

croissante qu’à 66% (source: Diakité, 2009). Ces potentialités hydro-agricoles de plus de

140.000 ha, seulement 5.363 ha ont fait l’objet d’aménagement soit un taux d’exploitation de

3% (source: DRGR Sikasso, 2009). L’organisation des acteurs de la filière de riz est à son

début. Les stratégies d’intervention de l’ensemble des acteurs sont faiblement harmonisées

et parfois contradictoires. Il s’ensuit des coûts de transaction élevés, un niveau d’information

faible des acteurs sur les opportunités du marché et une faible concertation entre les acteurs

publics et privés.

4.2 Importance de la production

La production du riz paddy s’est considérablement accrue dans la région de Sikasso pendant

les dernières années. Elle est passée de 89.000 T environ en 2004/05 à plus de 181.000 T

en 2008/09. La région contribue à hauteur de 12% à la production nationale. La superficie

emblavée en riz est passée de 52.456 ha à 88.144 ha pour la même période.

Le tableau suivant retrace la répartition de la production par cercle dans la région de Sikasso

pour la campagne 2008/09 :

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31

Cercles de la régionde Sikasso

Nombre deproducteurs

Superficie (ha) Production (tonnes)

Sikasso 7 638 37 577 91 020

Kadiolo 1061 5 655 13 983

Bougouni 3142 15 642 24 495

Kolondièba 3825 7 465 11 473

Yanfolila 5210 12 953 24 550

Koutiala 2222 6 723 14 601

Yorosso 815 896 1 585

Total 23 913 86 912 181 709

Tableau 20 : DRA Sikasso, 2009

Le système de production du riz dans la région de Sikasso est dominé par les bas fonds

(88%) contre le système en maîtrise totale de l’eau (ca. 1% des surfaces cultivées) et de

submersion contrôlée (3%). Le potentiel en aménagement hydro-agricole est de 140.000 ha.

4.3 Les trois CVA

Les quantités produites par les CVA sélectionnées et leurs valeurs dans la région de Sikasso

sont présentées dans le tableau suivant :

DésignationVolume (en

tonnes)Valeur (en millier de FCFA)

Riz blanc gambiaka entier (30%) de PM 13 962 4 872 834

Riz tout venant +RM 40-20% 7 695 2 154 534

Riz brisure 9% 4 328 1 082 076

Brisure fine + son 3% 1 443 144 277

Riz étuvé 9 618 3 010 577

Total 37 047 11 264 297

Tableau 21: Enquête 2009

De ce tableau il se dégage que le riz dit « gambiaka » est le plus produit et crée plus de

valeur ajoutée au niveau de la région compte de la demande et de l’appréciation des

consommateurs pour cette qualité.

Dans la région de Sikasso, l’étuvage du riz répond non seulement à une demande du

marché mais aussi il permet au producteur de récupérer les riz paddy très difficile à l’usinage

souvent très sec. Par cette opération les rendements de riz étuvé après décorticage sont

meilleurs qu’au décorticage simple ou les taux de brisures sont élevés. La CVA riz étuvé

crée une valeur ajoutée dans la région de Sikasso qui est de plus de 3 milliards de Fcfa par

an. Les acteurs de cette CVA sont presque en totalité des femmes : 56.500 femmes cultivent

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Toute la filière riz dans la région de Sikasso crée plus que 140.000 emplois et sources des

revenus :

Typed’emploi

Fournisseursd’intrants

Exploitations

Niveaunational

2 000

RégiondeSikasso

ca. 17070 750 (dont

Tableau 22 : Enquête 2009.

4.4. La demande des 3 produits

Les produits finaux des CVA sont destinés aux

consommé par les classes moyennes d

contre, est demandé par les

grandes fêtes familiales et aux plats spécifiques (aussi d’origine sénégalaises)

final du riz étuvé se trouve surtout dans les centr

aurifères et les pays frontaliers

Conakry).

Figure 2: Enquête 2009.

32

le riz dans les g

de production

Silingué,

Zangaradougou

secteur de transformation

40.750 femmes font

l’étuvage du riz dont 350

constituent des unités de

transformation importantes

qui emploient trois à cinq

personnes et qui ont une

capacité de transformation

moyenne de

par semaine par un

une tonne par semaine

revenu moyen par unité

de 203.500 F

Toute la filière riz dans la région de Sikasso crée plus que 140.000 emplois et sources des

Exploitationsagricoles

Mini-rizeries

Décortiqueuses

Étuvage

170 000 5 3 500

70 750 (dont56 600

femmes)0 ca. 200

50 940 (dont40 750

femmes)

4.4. La demande des 3 produits

ts finaux des CVA sont destinés aux marchés différents. Le riz «

consommé par les classes moyennes dans les centres urbains et ruraux; le riz brisure, par

contre, est demandé par les consommateurs à bas revenus et sert à la préparation des

et aux plats spécifiques (aussi d’origine sénégalaises)

final du riz étuvé se trouve surtout dans les centres urbains (Sikasso, Bamako), les

aurifères et les pays frontaliers ou il y a une tradition culinaire spécifique

riz dans les grandes zones

de production : Sikasso,

Yanfolila, Kléla,

Zangaradougou. Dans le

secteur de transformation

40.750 femmes font

l’étuvage du riz dont 350

constituent des unités de

transformation importantes

qui emploient trois à cinq

personnes et qui ont une

capacité de transformation

moyenne de 30 sacs paddy

par semaine par unité, soit

une tonne par semaine. Le

moyen par unité est

500 FCFA par mois.

Toute la filière riz dans la région de Sikasso crée plus que 140.000 emplois et sources des

Étuvage Commerçants

p. d. ca. 1 750

50 940 (dont40 750

femmes)ca. 300

marchés différents. Le riz « gambiaka » est

ruraux; le riz brisure, par

consommateurs à bas revenus et sert à la préparation des

et aux plats spécifiques (aussi d’origine sénégalaises). Le marché

es urbains (Sikasso, Bamako), les zones

ou il y a une tradition culinaire spécifique (surtout en Guinée

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33

4.5 Résultats de l’analyse des coûts et de la rentabilité le long des chaînes de valeurajoutée

4.5.1 Données de production par type de riziculture, région de Sikasso, 2009

Type deriziculture

NericaSubmersion

libreMaîtrise

totaleSubmersion

ContrôléeTOTAL

Superficies [ha] 5 800 78 021 816 2 275 88 912

Rendement[kg/ha]

2 455 1 888 6 000 2 731

Production[tonne]

14 239 147 319 4 897 6 214 181 709

Tableau 23: DRA Sikasso, 2009.

4.5.2 Coût de production et marge par système de production de riz paddy

La structure de coût a été analysée suivant les systèmes de production.

Désignation NericaSubmersion

libreMaîtrise totale

Submersioncontrôlée

Rendement kg/ha 2 455 1 888 6 000 2 731

Intrants 52 500 0 110 000 52 500

Main d’œuvre 138 600 137 600 312 885 145 600

Coût total deproduction par ha

191 100 137 600 422 885 198 100

Coût par FCFA/kgpaddy

79 73 70 73

Tableau 24 : Enquête 2009.

Il ressort de l’analyse des coûts que c’est la main-d’œuvre qui constitue le poste le plus

élevé dans les coûts variables au niveau de tous les systèmes de production de la région de

Sikasso, avec un pourcentage variant entre 60 et 90%. Le système le plus consommateur en

main d’œuvre salarié (90% du coût de production total) est le système ODRS, c'est-à-dire le

système maîtrise totale d’eau. Il représente aussi le système dont le coût de production par

kilo de paddy est le plus faible avec son rendement qui est en dessus de la moyenne de la

région.

Il ressort aussi de l’analyse que pour ce qui est des coûts totaux de production, la valeur la

plus élevée est observée au niveau du système de production de Nerica et qui dégage aussi

la marge brute la plus faible pour les quatre systèmes de production au niveau de la région

de Sikasso.

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34

4.5.3 Marge par système de production de riz paddy par le producteur

Désignation NericaSubmersion

libreMaîtrise

totaleSubmersion

contrôlée

Coût par FCFA/kg paddy 79 73 70 73

Coût de manutention et divers FCFA /kg

8,5 8,5 8,5 8,5

Vente producteur FCFA/kg de paddy 155 155 155 155

Marge FCFA/kg de paddy 67,5 73,5 76,5 73,5

Tableau 25: Enquête 2009.

L’analyse de ce tableau nous montre qu’au niveau de la région de Sikasso et quelle qu’en

soit le système de production du riz l’activité est rentable avec une marge brute moyenne de

72,75 FCFA/kg de riz paddy produit.

4.5.4 Coût de commercialisation du riz décortiqué par le producteur

Désignation NericaSubmersion

libreMaîtrise totale

Submersioncontrôlée

Coût par FCFA /kg paddy 79 73 70 73

Coût total décorticage FCFA / Kgpaddy

7,5 7,5 7,5 7,5

Manutention et transport 8,5 8,5 8,5 8,5

Coût total décorticage et divers 95 89 86 89

Vente FCFA/kg riz décortiqué 203 203 203 203

Marge FCFA /kg riz décortiqué 108 114 117 114

Tableau 26: Enquête 2009.

Ces chiffres montrent qu’il existe une marge relativement substantielle de 110,52 FCFA/kg,

qu’un certain nombre de producteurs captent au niveau des marchés de production et de

collecte. Cette marge atteint parfois 117 FCFA/kg notamment dans la zone de l’Office du

développement rizicole de Sélingué. L’importance de telles marges justifie le nombre

considérable de producteurs qui interviennent au niveau des marchés primaires dans les

zones de production

L’entrée des producteurs dans les activités de transformation est un fait majeur qui leur

permet de capter une partie de la valeur ajoutée en aval de la filière (de l’ordre de 6 à 7

FCFA/kg de paddy ; soit moins de 3% du prix de vente demi gros).

Elle permet de voir aussi que le développement de la transformation du riz à niveau des

zones de production permet de réduire le taux de pauvreté au niveau des masses rurales.

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35

4.5.5 Compte d’exploitation d’une étuveuse de riz type Sikasso (par mois)

DésignationPrix unitaire

[FCFA]Quantité

Montant[FCFA]

Riz paddy 12 500 24 300 000

Transport paddy 450 24 10 800

Achat sac

Eau 250 24 6 000

Bois 500 24 12 000

Main d'œuvre 1 000 8 8 000

Décorticage 900 24 21 600

Tarage 0 0 0

Amortissement de l’unité detransformation

1 900

Taxes (marché) 50 30 1 500

Frais financier 0

Sous total 361 800

Vente riz étuvé entier 325 1 248 405 600

Marge brute 43 800

Marge kg/riz étuvé 35

Résultat brut d’exploitation 34 300

Résultat net d’exploitation 32 400

Tableau 27 : Unité d’étuvage du riz à Sikasso. Enquête 2009

Il est important de rappeler que les intrants utilisés dans la transformation traditionnelle du

paddy sont l’eau et le bois. L’usage des deux éléments est fonction du mode de

transformation choisi. En effet, ces éléments sont utilisés seulement dans les cas de

transformation nécessitant l’étuvage.

L’analyse des coûts variables montre que l’étuvage est une opération surtout qualifiée de

consommatrice d’énergie qui n’est pas sure d’être compensée par la valeur ajoutée.

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36

4.6 Analyse de la performance globale et de la compétitivité des CVA

4.6.1 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du rizdécortiqué

Désignation Unité Producteur Collecteur GrossisteDemi-

grossisteDétaillant Total

Prix de venteriz

FCFA/Kg

203 230 290 335 375

Consommationintermédiaire

FCFA/Kg

110 200 250 305 345

Valeur ajoutéeFCFA/Kg

93 30 40 30 30 223

Part de la VAtotale

% 41,70 13,45 17,94 13,45 13,45 100

MOS / taxesFCFA/Kg

2 3,5 5,5 3,5 3,5 18

Résultat brutd’exploitation

FCFA/Kg

91 26,5 34,5 26,5 26,5 205

AmortissementFCFA/Kg

3,5 7 6,5 5,5 5,5 28

Revenu netd’exploitation(RNE)

FCFA/Kg

87,5 19,5 28 21 21 177

RapportRNE/CT

1,26

Tableau 28 : Enquête 2009

L’analyse du tableau ci-dessus a révélé que la CVA riz « gambiaka » à base de systèmes de

culture de la région de Sikasso procure en moyenne un rendement de 3,268 tonnes de

paddy (le plus élevé étant 6.000kg/ha et le plus faible est de 1.888 kg) et une valeur ajoutée

c'est-à-dire une richesse collective de 223 F par kg de riz vendu en aval par le détaillant.

Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur de :

• 41,70% pour les producteurs

• 13,45% pour les collecteurs

• 17,94% pour les grossistes

• 13,45% pour les demi-grossistes

• et 13,45% pour les détaillants.

Cette richesse globale sous sectorielle de 223 FCFA par kilogramme est distribué en terme

de rémunération des salaires 6,07%, de rémunérer l’administration à travers le paiement des

taxes (2%), de payer les frais financiers (non estimés dans le tableau) et de dégager une

provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés) à 12,56% et le reste de cette

richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce revenu est de 177 FCFA/kg

pour toute la chaîne.

Pour dire que la chaîne de valeur ajoutée riz « gambiaka » avec une production de 13.962

tonnes pour la région de Sikasso permet de créer une richesse de 3,12 milliards de FCFA.

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37

4.6.2 Analyse au niveau des maillons intervenant dans la commercialisation du rizétuvé

Désignation Unité Producteur Collecteur Grossiste Détaillant Total

Prix de vente rizFCFA/Kg

325 360 400 450

Consommationintermédiaire

FCFA/Kg

263 335 370 415

Valeur ajoutéeFCFA/Kg

62 25 30 35 152

Part de la VAtotale

% 40,79 16,45 19,74 23,02 100

MOS / taxesFCFA/Kg

17 10 15 15 57

Résultat brutd’exploitation

FCFA/Kg

45 15 15 20 95

AmortissementFCFA/Kg

2 0 3,5 2,5 8

Revenu netd’exploitation(RNE)

FCFA/Kg

27 10 18,5 14,5 875

Rapport RNE/CT 1,75Tableau 29 : Enquête 2009.

L’analyse du tableau ci-après a révélé que le riz étuvé produit au niveau de la région de

Sikasso à base des différents systèmes de production permet de créer une valeur ajoutée

c'est-à-dire une richesse collective de 152 FCFA/kg de riz étuvé vendu en aval par le

détaillant. Cette richesse collective a été générée par chacun des acteurs à hauteur d’une

contribution de :

- 40,79 % pour les producteurs

- 16,45 % pour les collecteurs/transformateurs

- 19,74 % pour les grossistes

- 23,02 % pour les détaillants

De cette richesse globale sous sectorielle de 152 FCFA par kilogramme est déduit en terme

de rémunération à travers le paiement des taxes et salaire (37,5%), de payer les frais

financiers ; de dégager une provision pour renouveler les équipements (fournisseurs privés)

à 5,26% et le reste de cette richesse pourrait constituer le revenu de tous les acteurs. Ce

revenu est de 87 FCFA par kilogramme pour toute la chaîne.

Pour dire que l’étuvage au niveau de la région de Sikasso avec 9.618 tonnes de riz étuvé

permet de créer une richesse de 1,462 milliards de FCFA dont 42,76% pour les quatre

agents fondamentaux de l’économie nationale et 57,24% pour tous les acteurs de la chaîne.

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38

V. Impact économique de la filière riz

Le riz a un rôle central dans la sécurité alimentaire, qui reste un problème crucial au Mali.

Les consommations de riz sont maintenant dominantes dans les villes, devant le mil et le

sorgho. Dans le Nord, ou l’insécurité alimentaire est la plus forte, le riz est depuis plusieurs

années la céréale la plus consommée. Enfin, dans un pays à gros risques climatiques, avec

des variations de production très importantes, le riz est le seul produit relativement sécurisé,

au moins pour la moitié de sa production qui est assurée avec une maîtrise totale de l’eau.

De plus, contrairement au mil et au sorgho dont les prix varient fortement au cours de

l’année , mais aussi d’une année à une autre, le riz a l’avantage d’avoir des prix relativement

stables, ce qui donne une visibilité et une sécurité économique au producteur comme au

consommateur.

Enfin, et ceci est essentiel dans une stratégie de lutte contre la pauvreté et de répartition des

revenus, on rappellera que la filière riz de l’Office du Niger crée près de 50 milliards FCFA de

revenus, dont les deux tiers pour le milieu rural (AFD 2005).

Plus que 2.000 fournisseurs d’intrants vivent essentiellement de la demande en engrais et en

produits phytosanitaires dans les zones rizicoles. 170.000 exploitants agricoles sont

concernés par la filière du riz (RGA, 2009). Au maillon de transformation primaire au moins 5

mini-rizeries et 3.500 décortiqueuses créent de l’emploi. Sur le plan national le nombre de

30.000 des femmes qui font l’étuvage du riz est estimé. Quant aux produits transformés, le

riz précuit, les biscuits à la base de farine du riz, etc. ciblent les niches de marché. A part des

nombreuses intermédiaires, 1.500 à 2.000 commerçants spécialisés dans le secteur. Le

chiffre de l’APCMM sur les restauratrices dans le district de Bamako au nombre de 618

indique que la création de la valeur ajoutée se fait également au niveau des nombreuses

gargots, restaurants de différents standing et des hôtels (2009).

Globalement, les différentes filières de riz maliennes génèrent environ 100 milliards FCFA de

revenus, dont 70 milliards de FCFA pour les ruraux et 4 milliards FCFA de recettes pour

l’Etat. Comparativement, les importations de riz en 2003 n’ont créé que 16 milliards FCFA de

revenus essentiellement urbains, dont 6 milliards FCFA de recettes fiscales pour l’Etat,

avec un coût en devises d’environ 23 milliards FCFA.

Le développement du riz malien est justifié par ses effets sur les équilibres

macroéconomiques, sur la sécurité alimentaire et sur la pauvreté, surtout si ce

développement se fait par une substitution au riz importé.

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39

VI. Conclusion

Le processus ayant conduit à l’étude des chaînes de valeur ajoutée du riz « gambiaka », du

riz brisure produit localement et étuvé repose essentiellement sur la méthodologie

ValuesLinks de la GTZ. Les critères de sélection de ces chaînes de valeur se fondant sur:

(a) L’existence d’un marché pour ces produits et le potentiel d’augmentation des revenus par

la transformation, la commercialisation et les exportations.

La demande nationale est en croissance pour les produits finis : riz « gambiaka », riz brisure

et riz étuvé. Les consommateurs maliens ont une préférence pour le riz produit localement.

De faibles quantités sont exportées vers les marchés sous-régionaux notamment en Guinée,

en Mauritanie, au Sénégal, au Burkina Faso avec des coûts de transaction relativement

élevés. Le riz est devenu une culture de rente et a tendance de substituer le coton qui

suscite en conséquence la création des revenus et des emplois en amont et an aval de la

production.

(b) Les perspectives pour l’introduction d’une valeur ajoutée plus bénéfique au niveau du

marché local et régional.

Des possibilités de création d’une valeur ajoutée plus bénéfique existent à plusieurs

niveaux : L’amélioration de l’emballage p.ex. à travers la création d’une marque ou d’un label

du riz « gambiaka », la standardisation des itinéraires techniques de production et des

transformation pour garantir la qualité à laquelle une future marque ou label ferait référence.

L’amélioration des technologies de décorticage et de l’étuvage pour un meilleur rendement

et une meilleure qualité des produits finis. Une meilleure valorisation du son pour le riz

brisure.

(c) Les perspectives de création de revenus pour les populations, producteurs,

transformateurs et opportunité de contribution à la réduction de la pauvreté.

Le riz est un secteur qui génère des moyens de survie à un grand nombre de ruraux

particulièrement dans les régions des Offices et des zones de bas fonds du pays. Les trois

CVA créent la valeur ajoutée et d’emploi le long de opérations post-récolte et de

transformation ainsi de longues circuits de commercialisation. A travers l’étude et l’analyse

des différents maillons de la filière du riz au Mali et plus précisément des régions de Ségou

et Sikasso, il a été mis en évidence l’impact économique de la filière du riz à travers les trois

CVA qui englobe une valeur globale de la production de riz et dérivée estimée à 170

milliards de francs CFA tous produits confondus dont le riz « gambiaka », le riz étuvé et le riz

brisure.

(d) Un potentiel d’émergence de petites et moyennes entreprises

Cela suppose l’organisation des acteurs avec une maîtrise des coûts et des marchés à tous

les niveaux: producteurs, collecteurs, grossistes, petites et moyennes unités de

transformation, fournisseurs d’intrants, prestataires de divers services (financiers ou non

financiers) et l’intégration de ces organisations au sein de la chaîne de valeur globale de la

filière. Une meilleure organisation des circuits d’approvisionnement et de commercialisation

Page 40: Analyse économique des trois chaînes de valeur de la ... · PASSIP a entamé un processus de promotion des chaînes de valeur ajoutée selon la méthodologie ValuesLinks de la GTZ

40

peut réduire les coûts de transactions et ainsi augmenter des marges bénéficiaires des

opérateurs au niveau des maillons.

(e) Le développement de la filière et la question genre

Le sous-secteur de la filière rizicole emploie un grand nombre de femmes à tous les niveaux.

Au Mali le riz constitue une opportunité de génération de revenus pour les femmes aussi

bien en milieu rural qu’en zone urbaine, notamment dans la transformation (étuvage de riz,

décorticage, vannage, triage) et dans la commercialisation surtout dans la région de Sikasso

ou près de 60 à 80 % des exploitants agricoles sont constitués de femmes dans les bas

fonds. En plus de cela aujourd’hui quelques initiatives de labellisation du riz produit dans les

Offices existent avec des femmes comme chef d’entreprises aussi bien dans les zones de

production que de consommation. Pour dire qu’une promotion des trois CVA contribue au

renforcement de l’entreprenariat féminin au Mali.

(f) Le potentiel d’investissement

Cette filière offre actuellement des opportunités d’investissement notamment dans la

production des variétés à haut rendement mais aussi répondant à une demande locale très

poussée sur la variété « gambiaka » lui conférant ainsi à tort ou à raison « un label de

qualité ». Les opportunités de prestation transfert technologique au niveau des maillons

production, transformation, transport et commercialisation constituent des pools

d’investissement certains pour le développement de la filière. Actuellement, des

investissements privés se font au niveau de l’amélioration d’équipement de décorticage et

d’étuvage (p.ex. les cas de mini-rizeries, les unités d’étuvage équipées de techniques

améliorées).

En plus des critères économiques, il y a les critères de choix politiques tels que :

la stratégie du gouvernement malien consistant à faire la promotion de filières

agricoles et notamment celle du riz à travers « l’initiative riz »;

la diversification des opportunités pour générer des revenus en milieu rural ;

le potentiel de la filière riz à travers l’irrigation de proximité

Ces différents axes sont considérés comme des facteurs déterminants pour appuyer cette

filière à travers la promotion des trois chaînes de valeurs citées.

Un programme d’intervention adéquat pour appuyer sa croissance pourrait créer un

changement systémique du marché favorable aux populations pauvres en maitrisant les

importations et leurs prix par un dispositif de pilotage raisonné, avec un système adapté

d’informations.

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41

VII. Annexes7.1 Production nationale du riz paddy

Production Importations Valeur Totale

Tonnes(millier)

Valeur(en millions deFCFA)

Valeur(enmillion$-US)

TonnesValeur(en millionsde FCFA)

Valeur (enmillions $-US)

Valeur(FCFA)

Valeur (enmillions $-US)

1 607 640 255 000 540 140 666 27 500 55 282 500 585

Source : Donnée de base, actualisée en mars 20094

7.2 Production brute de riz en tonnes par région

Kayes Koulikoro Sikasso Ségou Mopti Tbtou Gao Mali2001/02 6 895 35 793 89 054 467 949 205 733 99 613 35 901 940 938

2002/03 3 222 17 741 74 094 438 610 68 228 67 662 23 646 693 203

2003/04 1 024 24 691 103 077 515 461 189 491 74 607 29 866 938 217

2004/05 3 719 20 141 81 288 429 153 114 358 44 231 25 196 718 086

2005/06 1 761 48 817 118 157 513 297 117 744 103 735 42 313 945 824

2006/07 7 887 21 066 124 745 520 818 195 632 134 444 48 645 1 053 236

Source: Bilan céréalier DNI-CPS/MA

7.3 Production, rendement, volume de production du riz paddy (campagne 2008-2009)

Système deproduction rizicole

Surface cultivée (ha) Rendement paddy(kg/ha/an)

Production paddy (T)

Maîtrise totale 133 694 5 990 800 869Submersioncontrôlée

88 411 2 121 187 561

Submersion libre 250 218 1 252 313 307Nerica (riz pluvial) 11 049 2 928 32 349Bas fonds 143 699 1 904 273 561Total 627 071 2 564 1 607 64Source :

7.4 Surface cultivée, productivité (2008-2009)Région Superficie (ha) Rendement moyen (ha)

Quantité

Kayes 14 051 2 333Koulikoro 19 390 38 661Sikasso 63 768 127 321Ségou 121 270 678 852Mopti 192 642 294 191Tombouctou 38 351 130 101Gao 45 586 34 159Kidal 0Bamako 32Total 495 092 1 305 618Source : DNA bilan campagne 2007

4 Base d’estimation : Production locale moyenne marchande de 800.000 à 1 000.000 tonnes ; Monnaie : 1 $-US = 500 FCFA.

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42

7.5 Productions de semences certifiées de la variété de riz Gambiaka kokoum des 3

dernières campagnes

Campagnes /

structures

2006 - 2007 2007 - 2008 2008 – 2009

R1 (kg) R2 (kg) R1 (kg) R2 (kg) R1 (kg) R2 (kg)

SSN 9 839 89 482 27 940 31 693 18 286 45 371

ORS 0 124 000 0 40 625 0 13 405

ORM 0 27 213 0 23 900 0 14 735

OPIB 0 1 245 0 23 960 0 0

Total 9 839 241 940 27 940 96 278 18 286 73 511

Source: Service Semencier National Ségou. 07/2009.

7.6 Coûts de production du riz, rendement moyen à l’ORS 1954 kg / ha

Désignation Unité Quantité Prix unitaire

[FCFA]

Montant[FCFA]

Intrant

Herbicides (Kalach) L 4 5 218,75 20 875

Semences kg 100 207 20 700

F.O. T 5 5 000 25 000

P.A sac 2 12 500 25 000

Urée sac 1 12 500 12 500

Herbestra L 1 3 500 3 500

Sous-Total 1 107 575

Culture attelée

Amortissement

équipement

ha 1 5 703 5 703

Entretien attelage ha 1 8 137 8 137

Petit outillage ha 1 1 000 1 000

Sous Total 2 14 840

Divers

Main d’œuvre H/J 54 900 48 600

Battage (10% Ka 195 152 29 640

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43

production)

Traitement

herbicides

ha 2 2 000 4 000

Sac vide nombre 18 270 4 860

Ficelles sac 18 10 180

Redevance eau ha 1 13 875 13 875

Sous Total 3 101 155

Total général 223 570

Coût /kg kg 114

Source: Cellule de Planification et de Suivi. 01/2009.

7.7 Compte d’exploitation d’1 ha de riz (cas d’une EA double actif, sans MOF) avec

subvention des engrais

Désignations Unités Quantité Coût unitaire

[FCFA]

Montant [FCFA]

Charges opérationnelles

Prestation liée à la

préparation du

forfait 1 20 000 20 000

Semences Kg 70 250 17 500

Préparation et semis

pépinière

forfait 1 8 500 8 500

Entretien pépinière (engrais) Kg 20 250 5 000

Préparation du sol (labour, ) Ha 1 50 000 50 000

Nettoyage parcelle, planage Ha 1 10 000 10 000

Arrachage des plants Ha 1 15 000 15 000

Distribution des plants Ha 1 15 000 15 000

Repiquage des plants Ha 1 22 500 22 500

DAP sac 3 12 500 37 500

Urée sac 4 12 500 50 000

Désherbages Ha 1 10 000 10 000

Produits phytosanitaires Ha 1 7 500 7 500

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Gardiennage champ

(oiseaux)

0

Moisson Ha 1 12 500 12 500

Mise en moyettes Ha 1 10 000 10 000

Mise en gerbier Ha 1 10 000 10 000

Redevance battage (frais

battage, …)

sac 8 285 22 800

Sacs vides + ficelles sac 80 285 22 800

Frais financier FCFA /

sac

7 1 500 10 500

Main d’œuvre de campagne forfait 1 135 000 135 000

Frais de transport Sac 80 200 16 000

Frais vannage sac 2 8 000 16 000

Sous total charges 575 300

Redevance eau Ha 1 67 000 67 000

Sous total CO + redevance

eau

642 300

Coût de production d’1 kg Kg 6 000 107

Valeur de la production totale sac 80 10 875 870 000

Marge nette ou revenu net 227 700

Source: Office du Niger. 07/2009.

7.8 Productions de semences certifiées de la variété de riz Kogoni 91-1 (Gambiaka

suruni)

Campagnes

/ structures

2006 – 2007 2007 - 2008 2008 – 2009

R1 (kg) R2 (kg) R1 (kg) R2 (kg) R1 (kg) R2 (kg)

SSN 6 642 67 017 6 002 53 894 6 185 55 727

ORM 0 0 0 2 000 0 0

DRA

Tombouctou

0 6 225 0 375 0 0

ODRS 0 2 400 0 1 800 0 0

ON 0 361 639 0 415 036 109 426 301 727

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DRA Ségou 0 3 251 0 0 0 1 200

DRA Mopti 0 0 0 0 2 480 0

OPIB 0 1 967 0 0 0 2 370

Total 6 642 442 508 6 002 473 105 118 091 361 024

Source: Service Semencier National Ségou. 07/2009.

7.9 Superficies (ha), rendement (kg/ha) et production (t) réalisée en cumul général sur

la Plaine de San Ouest

Désignation Nombre

d’exploitants

Superficies Rendement Production

prévue récoltée prévu réalisé prévue réalisé

MT 1 895 732 706 5 000 5 909 3 660 4 172

SC 1 115 775 775 4 000 5 732 3 099 4 440

SL 142 150 150 950 3 800 143 570

Total 3 152 1 657 1 631 9 950 15 441 6 901 9 183

Moyen 4 266 5 631

Source: ARPASO, 12/2007.

7.10 Résultats de la campagne agricole de contre saison

Désignation Superficies (ha) Rendement (kg) Production (t)

Prévue récoltée prévu réalisé prévue Réalisée

Riz RPKN2 100 100 4 500 4 363 451 438

Source: ARPASO, 12 / 2007.

7.11 Synthèse des résultats de production riz campagne 2008/2009

Structure Superficies récoltées en ha Production en tonnes

Office du Niger 97 132 590 241

ORS 30 835 60 084

ORM 29 758 55 076

OHVN 11 724 18 733

ODRS 3 428 17 011

OPIB 2 624 10 824

Total Offices 175 501 751 969

DRA 451 072 855 678

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Total Mali 626 573 1 607 647

Source: ARPASO 12/2007.

Rendements moyens zones Offices : Riz Office : 4,279 T

Rendements moyens zones DRA : Riz : 1,897 T

Production totale Mali : Production totale des Offices évaluées par les offices sur la base des

superficies récoltées et des rendements moyens / spéculation (saison et contre saison) + la

production totale des zones DRA (Saison et contre saison) évaluée sur la base des

superficies récoltées et des rendements/ spéculation en zone DRA.

7.12 Production de Gambiaka dans les périmètres rizicoles de la DRA de Ségou

Secteur Périmètre Système de

riziculture

Superficie Part de

Gambiaka

Rendement Pdt

Ségou Doura M. Totale 160 160 5 000 800

Kango M. Totale 40 40 5 000 200

N’Golobabou

gou

M. Totale 84 84 5 000 420

N’Dianeboug

ou

M. Totale 260 260 5 000 1 300

Brambiéla M. Totale 199,5 199,5 5 000 1 150

Baguila M. Totale 230 230 5 000 31,5

Point 1 M. Totale 45 9 3 500 31,5

Bla PMB et

Bougoura

Submersion

contrôlée

5 151,36 1 500 3 000 4 500

San San Ouest M. Totale 1 192 200 5 600 1 120

Total 7 361,86 2 682,5 10 519

Source: DRA Ségou. 06/2009.

7.13 Coûts de production du riz en submersion contrôlée, rendement moyen 1450

kg/ha à Sikasso

Désignation Unité Quantité Prix unitaire

[FCFA]

Montant

[FCFA]

Intrant

Herbicides

(Kalach)

L 2 5 500 11 000

Sémences Kg 100 200 20 000

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P.A Sac 2 22 750 45 500

Urée Sac 1 17 500 17 350

Herbextra L 2 5 500 11 000

Sous-Total 1 104 850

Culture attelée

Amortissement

équipement

Ha Forfait 4 000 4 000

Entretien attelage Ha Forfait 15 000 15 000

Petit outillage Ha forfait 1 500 1 500

Sous Total 2 20 500

Divers

Main d’œuvre H/J 33 1 000 33 000

Battage 10% 3 x 85kg = 255kg 200 51 000

Traitement

herbicides

Ha 1 2 000 2 000

Sac vide nombre 30 250 7 500

Ficelles Sac 30 10 300

Redevance eau Ha 1 8 400 8 400

Sous Total 3 102 200

Total général 227 550

Coût /kg Kg 157

Source: DRA Sikasso, campagne 2007/2008.

7.14 Coûts de production du riz (NERICA) en pluvial, rendement moyen 2.000 kg/ha à

Sikasso

Désignation Unité Quantité Prix unitaire

[FCFA]

Montant [FCFA]

Intrant

Sémences Kg 80 300 24 000

Nyeleni Sac / 50kg 2 12 500 25 000

Urée Sac / 50kg 4 12 500 50 000

Herbicide L 8 5 000 40 000

Fongicide Sachet 8 500 4 000

Sous-Total 1

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48

Culture attelée

Labour Ha 1 15 000 15 000

Opération de

semis

Ha 1 15 000 15 000

Sarclo-binage /

désherbaga

Ha 1 15 000 15 000

Sous Total 2

Divers

Récolte Ha 1 30 000 30 000

Battage ha 1 42 500 42 500

Sac nombre 25 250 6 250

Transport 25 000 25 500

Sous Total 3

Total général 291 750

Coût /kg (paddy) Kg 146

Source: DRA Sikasso, campagne 2008/2009.

7.15 Coûts de production du riz en submersion contrôlée, rendement moyen 2.500

kg/ha à Sikasso

Désignation Unité Quantité Prix unitaire

[FCFA]

Montant [FCFA]

Intrant

Semences Kg 80 300 24 000

Nyeleni Sac / 50kg 4 22 500 90 000

Urée Sac / 50kg 2 16 000 32 000

Herbicide L 4 5 500 22 000

Fongicide Sachet 0 0 0

Sous-Total 1

Culture attelée

Labour Ha 1 15 000 15 000

Hersage Ha 1 7 500 7 500

Opération de

semis

Ha 1 10 000 10 000

Sarclo-binage /

désherbaga

Ha 1 15 000 15 000

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Sous Total 2

Divers

Récolte Ha 1 15 000 15 000

Battage ha 1 42 500 42 500

Sac nombre 25 250 6 250

Transport 25 000 25 500

Redevance Ha 1 8 400 8 400

Sous Total 3

Total général 327 750

Coût /kg (paddy) Kg 131

Source: DRA Sikasso, campagne 2008/2009.

7.16 Fiche de relevé des prix et stocks des produits de première nécessité, région de

Sikasso

Code produit Libellé Prix moyen Unité Qté en stock Unité enstock

1001 Riz gambiaka 375 kg 30 TRiz importénon exonéré

350 kg 550 T

Riz exonéré 300 kg 40 TSource: DRCC Sikasso, 07/2009.

7.17 Prix de vente du riz étuvé

Désignation Marché Prix [FCFA]

Riz étuvé trié + emballé +

étiqueté (

Boutique à Bamako 475

Riz étuvé trié + emballé +

étiquette (UTPA)

AZAR 550

Riz étuvé non-trié (UTPA) Boutique à Bamako 375

Riz étuvé trié (emballé / sac

de 100kg) (Dioro)

Client de Bamako 310

Riz étuvé (emballé / sac de

100kg) (Dioro)

Marché local de Dioro 275

Riz étuvé (Zegoua) Marché local de Zegoua 350

Riz étuvé (Zegoua) Client à l’ACI Hamdalaye 400 - 450

Riz étuvé Sélingué Marché local (Dalabala) 300

Riz étuvé Sikasso Marché local 275 - 325

Source : Enquête 2009.

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Coûts de décorticage :

Niono 2009 : 600 FCFA / sac

Sikasso (ville) 2009 : 900 FCFA / sac

Klèla : 750 FCFA / sac de 75kg

Niena : 1 250 F/sac (de 80kg)

Loutana : 1500 F/ sac

Sélingué : 650 FCFA /sac