Andr MAURICE - Galerie Convergences

André MAURICEGalerie Convergences

Galerie Convergences 2013

André MAURICE

Galerie Convergences 2013

Acrylique sur toile - 2013 (146x114cm)

CHER ANDRÉ,

Depuis que Valérie t’expose avec enthousiasme et ténacité, j’ai envie de t’écrire. Non pas pour t’apprendre grand-chose que tu ne saches déjà sur ta peinture mais sur les facettes subtilement diverses de ta personnalité.J’aime lire. J’aime feuilleter les livres d’images qui racontent les divers moments d’une peinture, comme autant de messages imprécis sur le mystère d’une création. Ce que l’on appelle des catalogues ne sont que les pense-bêtes d’une aventure particulière qui chemine derrière les pas d’un homme épris d’absolu et de liberté, espèce de résumé de la sensibilité d’un « géant dont les ailes l’empêchent de marcher ». Un gros livre sur Goya qui se trouvait sur ma table à la page trois cents, m’offrit la trace de ce qu’il avait baptisé « Duel à coups de gourdin » (1616 - 123x266cm - Musée du Prado).Si l’on ignore les deux hommes, au bout du gourdin de l’homme de gauche, il reste une portion de paysage qui tout compte fait pourrait ressembler à l’une de tes peintures. Et, ces deux hommes qui s’affrontent ne sont-ils pas ces deux énergies qui se bousculent en toi et parfois ont tendance à se taper dessus.En 1994, tu peins : « Ce n’est pas tout à fait un hasard ». Pour moi, qui pense que le hasard n’existe pas, chaque peintre naît dans l’énergie de l’instant, dans l’énergie aveugle de la main où circule le sang, innervée par la tension du cerveau et résumant la volonté énigmatique de tout l’être. Je t’imagine devant la toile oscillant entre le détail et l’ensemble, porté par le flux et le reflux de la marée qui inonde ta mer intérieure qui balance entre rage et paix souterraine. Parfois, cependant, quand tu dates « 21/06/1997 » c’est la journée d’un bouquet d’émotions, de tendresse et de baisers qui dessinent une constellation apaisée.Le « 04/08/1997 », l’orage et l’incendie t’ont déchiré longtemps et tu n’as su te résoudre qu’à effacer à coups de chiffon tout le centre

L'atelier d'André Maurice à Croix (72) - 2013

de la toile et à rendre informelle cette superbe petite toile, telle une confession tremblante d’impuissance avouée.Ton autoportrait du « 21/08/1997 » rageur, troublé, sorte de tête de mort à peine assumée, aux dents agressives, à l’œil aveuglé, c’est toi, au bord de l’explosion, à bout de souffle, à bout de force. Tu nous embarques sur ton radeau dans ta traversée du monde de ton rêve, par temps calme ou dans les vagues de houle des questions sans réponses qui colorent, que tu le veuilles ou non, le champ clos que tu nous proposes. Tu nous fais partager tes angoisses, tes incertitudes, tes gesticulations métaphysiques, tes apaisements vulnérables, tes repliements en sourdine, comme une musique fragile au bord de l’évanouissement.Malgré ta stature de bûcheron tu écris ton œuvre avec la délicatesse d’un être sensible, aux aguets de tes tremblements que nous partageons comme toi et, qui nous font siffloter avec toi le blues du temps dans l’espace rapide d’une vie d’homme.

André-Pierre ArnalAvril 2013

En haut : acrylique sur toile - 2013 (38x61cm) En bas : acrylique sur panneau - 2013 (48x70cm)


En haut : acrylique sur toile - 2012 (97x130cm) En bas : acrylique sur toile - 2013 (54x81cm)

L'atelier d'André Maurice à Croix (72) - 2013

André Maurice s’avance, léger, avec dans une poche la connaissance solide aussi bien des textes essentiels de la littérature que des auteurs de second rayon, anciens et modernes (je n’ai rencontré personne qui me parle avec autant de ferveur de Ginesty-que je croyais être un des seuls à lire). Dans l’autre poche, la maîtrise de la peinture : la sienne, réinventée chaque matin depuis des décennies, toujours remise en cause –mais en toute sérénité ; et celle des autres, dont aucun n’est son maître, les de Staël, Chirico, Maurel, les architectes utopistes de la Renaissance, tels Vredemann de Vries ou Salomon de Caus, les symbolistes et les abstraits, les réfractaires et les indomptables, les simples artisans et les novateurs.Toute démarche artistique est une introspection, dit-on, négligeant à tort T’Serstevens, qui affirme dans « Le dieu qui danse » que le « Connais-toi toi-même » est un préjugé philosophique.Dans son « Univers d’Hercules Seghers », Henry Bonnier cite un poème de Rainer Maria Rilke intitulé « Vision intérieure et perspective inversée ». Comme Seghers, avec qui il partage certaines recherches sur la matière, et sans doute le mode de vie fait de labeurs et de disparitions, André Maurice prend à revers la proposition socratique : c’est de « l’objet peinture » qu’il fait l’introspection et l’analyse. S’il apparaît dans son œuvre, c’est parce qu’il accepte la liberté du geste, et la licence d’une coulée imprévue.André se dit cartésien ? Laissons le faire, et qu’il nous explique rationnellement ce qui se trouve derrière ce pan de mur, posé à plat, presqu’inerte –mais qui laisse imaginer que la vie est précisément derrière, juste là, à l’angle, la vie possible, la vie du lendemain. Sa peinture cache autant qu’elle montre, mais indique à celui qui la contemple attentivement où perdre son regard, pour voir, enfin voir.Cartésien, peut-être, mais à moitié seulement –donc pas du tout.Ses glacis sont des miroirs : mirez-vous, et comme Alice, passez à travers. La vraie quête commence derrière le miroir.

Paul VeyssièreAvril 2013

L'enfant et les sortilèges - Acrylique sur toile - 2013 (116x81cm)




En haut : Rue de la Bodéga Obscura - acrylique sur toile - 2012 (50x61cm) En bas : acrylique sur toile - 2013 (50x65cm)




“ Le peintre montrant ses tableaux n’est jamais un homme tranquille. Il sait très bien qu’il n’y a aucune équivalence concevable entre le résultat désormais brut de son travail difficile, là, sur le mur, et ces gens qui viennent, se faire passer en revue par l’œuvre au garde-à-vous, sans doute mortifiée d’avoir été mise au mur du jour après avoir été royalement, quoique clandestinement, exposée à celui de la nuit. ”

Georges Perros“ Échancrures ”

“ Propos sur la peinture ”édition Calligrammes 1977

AUTOBIOGRAPHIE AU PAS DE COURSE

André Maurice est né en 1935 en Touraine au pied du château d’Azay le Rideau,les visites dominicales en famille influencent pour toujours sa vision de l’ art, particulièrement un tableau de l’ école de Fontainebleau représentant Diane De Poitiers dans son bain.

Entre 1953 et 1955 il étudie à l’ école des Beaux arts de Tours,l’ apprentissage de l'architecture permet de tromper son ennui et l' amène à travailler durant vingt ans pour l'architecture rurale. Parallèlement il pratique la peinture, ne l'expose jamais et la montre rarement.Il rend visite à Max Ernst résidant en Touraine près de Chinon qui lui déclare : " A vingt ans c’ est à Paris qu’ il faut être".

En 1965 il fait connaissance de l’ écrivain et poète Georges Perros.En 1994 rencontre avec Marta Clarke et le collectionneur Bernard Branger,le peintre Situationniste suédois Ansgar Elde, les galeristes Alfredo Meconi et Valérie Grais, rencontres décisives qui ouvriront sur plusieurs expositions et notamment en 1998 à Albisola Marina en Italie.

Collectionné par des amateurs il reste depuis 10 ans fidèle à la galerie Convergences.

André Maurice partage sa vie entre Paris et la Sarthe.

Principales expositions

1976 Librairie Franco Anglaise. Tours

1976 Café Théâtre Le petit Faucheux. Tours.

1981 Faculté de sciences de Tours. ( Médiatéque. )

1998 Circolo Degli Artisti. Albisola Marina -Italie.

1999 Galerie Chantal Kenzay. Paris

2000 Galerie Chantal Kenzay. Paris

2001 Galerie Curios Georges. Brighton Angleterre. Galerie Chantal Kenzay. Paris

2002 Galerie 10. Nice.

2003 Galerie Convergences. Paris Galerie du Chien Noir. Paris

2004 Galerie du Chien Noir. Paris Galerie Convergences. Paris

2005 Galerie Ike Ardnt. Danemark Galerie Convergences. Paris

2006 Galerie Convergences. Paris


2008 Galerie Il Bostrico. Albisola Marina - Italie







Textes : André-Pierre ArnalPaul VeyssièreGeorges Perros

Photos : Galerie Convergences

Graphisme : Studio Permesso

Nombre d’exemplaires : 200 /

Le catalogue est publié par la Galerie Convergences à l’occasion de l’exposition “ André Maurice” du 30 mai au 15 juin 2013

Galerie Convergences 22, rue des Coutures St Gervais 75003 Paris01 48 87 77 20

© Galerie Convergences, Paris 2013

Galerie Convergences10,00

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