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Anesthésie et toxicomanieDr Thomas CLAEYS- CHU de Caen
XIXème journées bas-normande de perfectionnementdes infirmiers anesthésistes
© C.I.A.R.C.R. 2008 – http://www.ciarcr.org
Anesthésie et toxicomanie
18 octobre 2008
Dr Thomas Claeys
Pôle AR, Samu 14 - SmurCHRU de la Côte de Nacre, Caen
Plan
• Épidémiologie• Substances consommées• Pré opératoire• Per opératoire• Post opératoire
Plan
• Épidémiologie• Substances consommées• Pré opératoire• Per opératoire• Post opératoire
Épidémiologie (1)
2 millions deconsommateurs de produits illicites
200 000 toxicomanes
150 000 héroïnomanes
Épidémiologie (2)
• Stabilité des toxicomanies graves
• Augmentation des consommations en milieu festif
Cocaïne, AmphétaminesHallucinogènesCannabis, Héroïne
Plan
• Épidémiologie• Substances consommées• Pré opératoire• Per opératoire• Post opératoire
Anesthésie et toxicomanieDr Thomas CLAEYS- CHU de Caen
XIXème journées bas-normande de perfectionnementdes infirmiers anesthésistes
© C.I.A.R.C.R. 2008 – http://www.ciarcr.org
Toxicomanes aux opiacés
• Formes de consommation
Héroïne → IV, sniffée, fuméeMorphine → IVSubutex® (buprénorphine), méthadone → Détourné et IVOpium → voie orale ou fumé
• Poly intoxication fréquente
Alcool – Sédatifs – Cannabis et tabac - Cocaïne
• Dépendance forte et rapide
• Désocialisation – troubles psychiâtriques
Complications etproblèmes anesthésiques
des toxicomanes aux opiacés
• Infections virales (VIH 15%, VHC 65%) et bactériennes
• Dénutrition, tabagisme, alcoolisme• Overdose → apnée mortelle
• Syndrome de sevrage• Gestion de l’analgésie péri opératoire• Chirurgie d’urgence• Gestion des abords veineux
Toxicomanes aux opiacés• Actif• Substitué :
– morphiniques de longue durée d’action– action peu euphorisante– méthadone, morphine (Skénan®, Moscontin®),
codéineagonistes
– buprénorphine (Subutex®)agoniste partiel µ - antagoniste K
• Sevré :– ancien toxicomane actif ou susbtitué– pas de drogues illicites– ± toxicomanies “autorisées” : tranquilisants, tabac,
alcool…
Drogues dites « excitantes »
• CocaïneChlorhydrate de cocaïne → Injectée ou snifféeCocaïne base (crack) → Fumée
• AmphétaminesEcstasySpeeds
Complications de la cocaïne (1)
• Aiguës (cinétique courte)
• Action sympathomimétique par inhibition de recapture des catécholamines
• Syndrome d’hyperstimulation sympathiqueconvulsions, HTA, troubles du rythmepuis coma, dépression cardio-circulatoire, hypoventilation
• Troubles de l’excitabilité cardiaque, accidents coronariens, dissections aortiques, poussées HTA, AVC
Complications de la cocaïne (2)
• Survenue inopinée lors d’anesthésie si prise récente cachée
• Accidents potentialisés par hypercatécholaminémie circulante :– anxiété, douleur, agitation– anesthésie légère, sympathomimétiques (kétamine),
catécholamines exogènes (éphédrine, adrénaline)
• « crack lung » :– dyspnée, infiltrats pulmonaires, fièvre, éosinophilie,
pneumothorax, pneumomédiastin, hémorragie alvéolaire
Anesthésie et toxicomanieDr Thomas CLAEYS- CHU de Caen
XIXème journées bas-normande de perfectionnementdes infirmiers anesthésistes
© C.I.A.R.C.R. 2008 – http://www.ciarcr.org
Complications de l’ecstasy
• Coups de chaleur avec déshydratation, rhabdomyolyse, insuffisance rénale aiguë
• Manifestations sympathomimétiques ≈cocaïne
• Hépatites fulminantes
• Troubles psychiques chroniques
Hallucinogènes
• LSD et dérivés• Kétamine• GammaOH• Drogues naturelles
– Champignons– Belladone, Datura, …
• Cannabis↑ dépendance avec résines génétiquement modifiées concentrées en tétrahydrocannabinol
Plan
• Épidémiologie• Substances consommées• Pré opératoire• Per opératoire• Post opératoire
Évaluation pré opératoire• Urgence > chirurgie programmée
• État général et complications (infections, sepsis…) – État veineux
• Ancienneté et importance de l’intoxication• Mode d’administration, dernière prise• Intoxications associées• Dépendance, imprégnation, état de manque
• Traitements substitutifs
• Examen clinique et paraclinique (ECG, RP, ASP, BH, sérologies)
→ Contrat de soins→ Stratégie de l’analgésie→ Stratégie de prévention du sevrage
Contrat de soins
• Établir les objectifs de l’hospitalisation :– En acceptant de les limiter, si le patient le désire, à ce pourquoi il consulte
• L’équipe soignante s’engage :– À prévenir l’état de manque– À traiter la douleur et l’anxiété– À informer le patient (choix thérapeutiques, délais…)
• Le patient s’engage :– À la franchise lors de l’interrogatoire et des soins– À ne pas recourir à des produits non prescrits– À accepter un certain inconfort lors des phases d’adaptation thérapeutique– À n e pas entrer dans une logique de chantage
• ± Collaboration de :– Équipe spécialisée en toxicomanie ou de l’équipe de psychiâtrie de liaison– La pharmacie hospitalière
Prise en charge médicamenteuse (1)
• Héroïnomane en phase aiguë d’intoxication :– Aucune préparation nécessaire à l’intervention– Pas de naloxone
• syndrome de sevrage• puis apnée car ½ vie courte
Anesthésie et toxicomanieDr Thomas CLAEYS- CHU de Caen
XIXème journées bas-normande de perfectionnementdes infirmiers anesthésistes
© C.I.A.R.C.R. 2008 – http://www.ciarcr.org
Prise en charge médicamenteuse (2)
Opioïdessur
NGC
Effets antinociceptifs
Effets pronociceptifs
Désensibilisation récepteurs µ
↓ nombre récepteurs µ
• Héroïnomane en phase de sevrage :
Prise en charge médicamenteuse (2)
• Héroïnomane en phase de sevrage :
→ Intervention chirurgicale ≠ sevrage (douleur + absence de motivation)
Opioïdessur
NGC
Effets antinociceptifs
Effets pronociceptifs
Désensibilisation récepteurs µ
↓ nombre récepteurs µ
SEVRAGE
Hyperalgésie
• Héroïnomane en phase de sevrage :
• Morphine :– Dose de substitution + Dose antalgique
• BZD :– Potentialisation des morphiniques– Anxiété, agitation– Toxicomanie aux BZD
Prise en charge médicamenteuse (2)
Prise en charge médicamenteuse (3)
• Héroïnomane substitué :
• Méthadone :– PO possible → dose quotidienne le matin (sevrage ≥ 30h)– PO impossible → dose quotidienne méthadone = dose morphine IV
• Buprénorphine (Subutex®) :– Propriétés antagonistes + effet plafond– Morphiniques de forte affinité (alfentanil, sufentanil)– ALR et/ou chir peu douloureuse (EVA ≤ 4)→ Subutex ± buprénorphine SCAG ou chir douloureuse (EVA > 4)→ Morphiniques de forte affinité + titration large de morphine au réveil + analgésiques périphériques ± AINS + BZD de ½ vie longue(clorazépate = Tranxène®, flunitrazépam = Rohypnol®)
Prise en charge médicamenteuse (4)
• Héroïnomane sevré :
• Risque de réapparition de dépendance(morphiniques de forte affinité)
• Privilégier l’ALR• Éviter les morphiniques• Utiliser analgésiques non morphiniques,
clonidine, NL, BZD (en évitant celles à ½ vie longue)
• Concours d’une équipe spécialisée• Si douleur importante → morphine aux doses
habituelles
Prise en charge médicamenteuse (5)
• Héroïne et grossesse :
• Poursuite de consommation et sevrage sont dangereux
• Substitution améliore le pronostic obstétrical• ? Choix du produit de substitution, traitement du
sevrage du NN et à l’allaitement• Césarienne :
– Substitution maintenue ± relais morphine– APD– Concours d’équipe spécialisée en toxicomanie
Anesthésie et toxicomanieDr Thomas CLAEYS- CHU de Caen
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Prise en charge médicamenteuse (6)
• Cocaïne et psychoanaleptiques :Manifestations CV→ anti-HTA, ß-, anti-arythmiques
• Détresse respiratoire, coma :→ IOT + VAC
• Crack, « bad trips » des hallucinogènes :→ NL
Plan
• Épidémiologie• Substances consommées• Pré opératoire• Per opératoire• Post opératoire
Anesthésie per opératoire• Techniques d’anesthésie :
– ALR de préférence :• Type de chirurgie• État psychologique du patient
– AG :• Contexte urgence/estomac plein (effet des opiacés, stress,
douleur…)• Besoins de base en morphine (difficile à évaluer)• ↑ besoins en morphiniques et hypnotiques• ± instabilité tensionnelle → remplissage, vasopresseurs• Abord veineux : ± KTC ou VVP après induction par AAH• Prévention des AES• Filtre antibactérien et antiviral efficace sur appareil d’anesthésie
Plan
• Épidémiologie• Substances consommées• Pré opératoire• Per opératoire• Post opératoire
Patient toxicomane actif non traitéPré opératoire
Per opératoire
Post opératoire
Estimation de la dose « réelle »quotidienne d’héroïne =nombre d’injectionsX 20 à 100mg
Surveillance clinique et/ouInstrumentale (SSPI, USI)
Ration de base quotidienne de morphine= dose « réelle » d’héroïne x 2
± traitement de la douleur
Titration de morphinepar incréments de 5 à 8mg
sous surveillance instrumentale
Ration de base de morphineIM ou SC fractionnée/4h
ou IVSE± BZD
Évaluation toutes les 4h :- Sevrage- Analgésie- Surdosage
Pas de douleur post opératoire,voie orale/sublinguale utilisable,accord du patient
AG ou chirurgie douloureuse ALR et/ou chirurgiepeu douloureuse
AGsufentanil ou alfentanil
+ BZD
ALR+ morphine ration de base
+ BZD
Titration de morphinepuis dose titrée/4h (SC, IM, IVSE, PO)
+ propacétamol + néfopam + AINS + BZD
ALR + antalgiques non morphiniques+ morphine ration de base + BZD
Retour progressif à la ration de base quotidienne
Équipe spécialisée, psychiâtreRelais par substitution légale= buprénorphine haut dosage
Syndrome de sevrage (1) :aux opiacés
• Le syndrome de sevrage apparaît de 4 heures à12 heures après la dernière dose, et est maximal entre la 24ème et la 72ème heure.
• Le sevrage des opiacés ne met pas la vie du toxicomane en danger.
• Signes cliniques :– Anxiété puis baillements, transpiration, larmoiement,
rhinorrhée,– Mydriase, pilo-érection, tremblements, douleurs
musculaires, frissons,– Fièvre, nausées, agitation, insomnie, HTA puis enfin
vomissements, diarrhée.
Anesthésie et toxicomanieDr Thomas CLAEYS- CHU de Caen
XIXème journées bas-normande de perfectionnementdes infirmiers anesthésistes
© C.I.A.R.C.R. 2008 – http://www.ciarcr.org
Prévention du sevrage aux opiacés
• Pré opératoire :– Évaluation de la dose de base de morphine
quotidienne et relais avec la morphine– Ou traitement substitutif
• Post opératoire :– Dose de base de morphine + analgésie– Ou traitement substitutif + analgésie
• Sédation (BZD) dans tous les cas
Syndrome de sevrage (2)
• Sevrage aux BZD et barbituriques :– Dangereux pour le toxicomane car il peut conduire au
décès.– Signes prémonitoires : anxiété, insomnie, anorexie
puis délire, confusion, évolution vers un état de mal convulsif.
– Apparition : de un à quelques jours d’abstinence selon la ½ vie du produit utilisé.
• Poly toxicomanie fréquente des héroïnomanes :– Prescription systématique de BZD et NL en
association à la morphine.
Syndrome de sevrage (3)
• Sevrage du cannabis :– anorexie, nausées, insomnie, agitation.
• Sevrage de la cocaïne :– Fatigue intense avec sommeil prolongé, faim vorace,
dépression voire hallucinations.– Pas de traitement particulier mais une prise en
charge psychiâtrique peut s’avérer nécessaire.
• La prise concommitante d’alcool étant habituelle, un delirium tremens peut compliquer le tableau clinique et le diagnostic