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25 e festival Lettres d’Automne (16 novembre – 29 novembre 2015) / Programmation scolaire Association Confluences / www.confluences.org - 1 ANNE-LAURE BONDOUX, AUTEUR 1. Présentation ..................................................................................... p. 1 2. Bibliographie ................................................................................... p. 3 3. Conseils de lecture .......................................................................... p. 4 Manifestations du festival Lettres d’Automne autour d’Anne-Laure Bondoux 4. Rencontre ........................................................................................ p. 6 5. Participation à l‘exposition des élèves .............................................. p. 7 1. PRÉSENTATION Originaire de la région parisienne, Anne-Laure Bondoux a suivi des études de Lettres Modernes, elle a obtenu une licence de Lettres et s'intéresse particulièrement à l'écriture chez les enfants en difficulté, avec qui elle a monté des ateliers d'écriture qui ont reçu le prix Fondation de France. Après avoir fait du théâtre, elle a rejoint en 1996 la rédaction de "J'aime lire" à Bayard Presse, puis a participé au lancement du nouveau magazine, "Maximum" [devenu DLire]. Elle a cessé ses activités de journaliste en 2000 pour se consacrer exclusivement à l'écriture de romans pour jeunes et adultes, à la chanson et au théâtre. Ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues et ont obtenu de très nombreux prix en France et à l'étranger (le prix Sorcières et le prix France Télévisions en 2004, le Mildred L. Batchelder Honor Book et le ALA Best Books For Young Adults (États-Unis) en 2007, le prix Andersen (Italie) en 2009, etc.). Interview du 28 mai 2009 / Lecture jeunesse Lecture Jeunesse : Quels ont été votre parcours, votre formation, ce qui vous a donné envie d’écrire ? Anne-Laure Bondoux : J’ai exprimé mon désir de devenir écrivain dès l’adolescence. C’était pour moi une activité que je prenais très au sérieux puisqu’il m’arrivait d’écrire des nouvelles, des pièces de théâtre pendant les cours... Ça pri- mait sur le reste et c’était une idée audacieuse car je voulais en faire mon métier, non une activité annexe. Mes pa- rents ne m’ont pas découragée, ils ont accompagné positivement cette déclaration. Mon père, issu d’une famille nom- breuse, a dû gagner sa vie très tôt car son propre père était décédé. Il avait écrit un roman qu’il avait envoyé aux édi- tions Gallimard. Jean Paulhan lui a répondu. Dans cette lettre manuscrite, il lui donnait des conseils et lui annonçait que, s’il ne publiait pas ce premier roman, il pourrait publier le deuxième. Mon père a sans doute été très vexé qu’on ne reconnaisse pas, tout de suite, son talent et il lui a été difficile de poursuivre dans un environnement peu porteur. Il était dessinateur industriel et ma mère était vendeuse aux Galeries Lafayette. En 1968, ils avaient économisé pour prendre une année sabbatique et aller vivre à Aix-en-Provence pour réaliser leurs projets. Ma mère a effectivement obtenu sa capacité en droit, mais mon père a renoncé à écrire et ils ont fait deux enfants ! J’ai été très marquée par ce renoncement et j’ai eu l’idée de reprendre le flambeau. J’ai passé mon bac et fait une licence de lettres, mais j’étais très frustrée à la fac car je ne trouvais rien concernant l’écriture créative. Je voulais écrire pour adultes et, à 18 ans, j’ai envoyé mon premier roman à 18 éditeurs dont les plus prestigieux : Gallimard, Grasset, etc. Ils ont tous refusé. LJ : Que lisiez-vous à l’époque ? ALB : Petite, j’avais lu les romans de la collection Folio Junior, Hachette, des éditions Rouge et Or. Mais je m’intéressais davantage aux romans pour adultes : J’ai lu les classiques puisque j’ai fait des études littéraires : Zola, Stendhal, Pearl Buck, les sœurs Brontë etc. À 21 ans, mon deuxième roman a été refusé et, à 24 ans, après deux ans de travail, mon troisième roman l’a été également. J’avais voulu écrire une sorte de saga populaire que j’avais en- voyée aux éditions Belfond, Michel Lafon. J’éprouvais un réel sentiment de frustration quand j’ai été embauchée chez Bayard.

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25e festival Lettres d’Automne (16 novembre – 29 novembre 2015) / Programmation scolaire

Association Confluences / www.confluences.org - 1

ANNE-LAURE BONDOUX, AUTEUR

1. Présentation ..................................................................................... p. 1 2. Bibliographie ................................................................................... p. 3 3. Conseils de lecture .......................................................................... p. 4

Manifestations du festival Lettres d’Automne autour d’Anne-Laure Bondoux 4. Rencontre ........................................................................................ p. 6 5. Participation à l‘exposition des élèves .............................................. p. 7

1. PRÉSENTATION

Originaire de la région parisienne, Anne-Laure Bondoux a suivi des études de Lettres Modernes, elle a obtenu une licence de Lettres et s'intéresse particulièrement à l'écriture chez les enfants en difficulté, avec qui elle a monté des ateliers d'écriture qui ont reçu le prix Fondation de France. Après avoir fait du théâtre, elle a rejoint en 1996 la rédaction de "J'aime lire" à Bayard Presse, puis a participé au lancement du nouveau magazine, "Maximum" [devenu DLire]. Elle a cessé ses activités de journaliste en 2000 pour se consacrer exclusivement à l'écriture de romans pour jeunes et adultes, à la chanson et au théâtre.

Ses romans sont traduits dans une vingtaine de langues et ont obtenu de très nombreux prix en France et à l'étranger (le prix Sorcières et le prix France Télévisions en 2004, le Mildred L. Batchelder Honor Book et le ALA Best Books For Young Adults (États-Unis) en 2007, le prix Andersen (Italie) en 2009, etc.).

Interview du 28 mai 2009 / Lecture jeunesse

Lecture Jeunesse : Quels ont été votre parcours, votre formation, ce qui vous a donné envie d’écrire ? Anne-Laure Bondoux : J’ai exprimé mon désir de devenir écrivain dès l’adolescence. C’était pour moi une activité que je prenais très au sérieux puisqu’il m’arrivait d’écrire des nouvelles, des pièces de théâtre pendant les cours... Ça pri-mait sur le reste et c’était une idée audacieuse car je voulais en faire mon métier, non une activité annexe. Mes pa-rents ne m’ont pas découragée, ils ont accompagné positivement cette déclaration. Mon père, issu d’une famille nom-breuse, a dû gagner sa vie très tôt car son propre père était décédé. Il avait écrit un roman qu’il avait envoyé aux édi-tions Gallimard. Jean Paulhan lui a répondu. Dans cette lettre manuscrite, il lui donnait des conseils et lui annonçait que, s’il ne publiait pas ce premier roman, il pourrait publier le deuxième. Mon père a sans doute été très vexé qu’on ne reconnaisse pas, tout de suite, son talent et il lui a été difficile de poursuivre dans un environnement peu porteur. Il était dessinateur industriel et ma mère était vendeuse aux Galeries Lafayette. En 1968, ils avaient économisé pour prendre une année sabbatique et aller vivre à Aix-en-Provence pour réaliser leurs projets. Ma mère a effectivement obtenu sa capacité en droit, mais mon père a renoncé à écrire et ils ont fait deux enfants ! J’ai été très marquée par ce renoncement et j’ai eu l’idée de reprendre le flambeau. J’ai passé mon bac et fait une licence de lettres, mais j’étais très frustrée à la fac car je ne trouvais rien concernant l’écriture créative. Je voulais écrire pour adultes et, à 18 ans, j’ai envoyé mon premier roman à 18 éditeurs dont les plus prestigieux : Gallimard, Grasset, etc. Ils ont tous refusé.

LJ : Que lisiez-vous à l’époque ? ALB : Petite, j’avais lu les romans de la collection Folio Junior, Hachette, des éditions Rouge et Or. Mais je m’intéressais davantage aux romans pour adultes : J’ai lu les classiques puisque j’ai fait des études littéraires : Zola, Stendhal, Pearl Buck, les sœurs Brontë etc. À 21 ans, mon deuxième roman a été refusé et, à 24 ans, après deux ans de travail, mon troisième roman l’a été également. J’avais voulu écrire une sorte de saga populaire que j’avais en-voyée aux éditions Belfond, Michel Lafon. J’éprouvais un réel sentiment de frustration quand j’ai été embauchée chez Bayard.

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LJ : Est-ce grâce à vos talents d’écrivain ? ALB : Mon compagnon, compositeur, travaillait pour Bayard et c’est grâce à lui que j’ai découvert J’aime lire et que le déclic s’est produit. J’ai écrit trois histoires que j’ai transmises, avec mon CV, à la rédactrice en chef qui les a refusées. En revanche, mon CV l’a intéressée et j’ai été embauchée pour travailler sur la conception d’un nouveau magazine intitulé Maximum qui a duré 3 ans et demi. Il a été suivi par D lire. C’était une période très exaltante. J’étais payée pour écrire des prototypes d’histoires pour le journal. Par ailleurs, je continuais à écrire. Mes textes étaient toujours refusés, mais je recevais des réponses qui me permettaient de comprendre ce qui n’allait pas. En travaillant pour cette revue, j’ai compris le concept de « ligne éditoriale » car j’ai dû moi-même lire des manuscrits. Au début, je mettais un point d’honneur à répondre à chaque auteur en justifiant mon refus. J’y passais un temps fou et j’ai arrêté mais cet exercice a été très formateur. À l’automne 2008, j’ai envoyé dans cinq maisons d’édition un nouveau roman pour adultes, refusé lui aussi et j’ai été découragée car j’en ignore les raisons.

LJ : Avez-vous retravaillé ces textes ? ALB : Non, c’est impossible. C’est comme si vous vouliez corriger votre journal intime ! Mais j’ai appris à travailler mon écriture, la capacité à aller jusqu’au bout. Mes cours de littérature m’ont servie. Par exemple le cours sur L’Enéïde dont je me suis inspirée pour bâtir la structure d’un de mes manuscrits. Je crois que Les Larmes de l’assassin est en germe dans le premier roman que j’ai écrit. C’était une histoire d’amour au Chili avec Pablo Neruda...

LJ : Mais vous vouliez toujours écrire pour adultes ? Quand vous est venue l’idée d’écrire pour la jeunesse ? Où pla-cez-vous la frontière entre les deux ? ALB : Pour moi c’est une question difficile. J’y ai réfléchi et je ne parviens pas à distinguer nettement les deux. J’ai écrit Le Temps des miracles pour la jeunesse. Mélanie Edwards, mon éditrice chez Bayard Jeunesse, trouvait dommage qu’il n’y ait pas une édition pour adultes car elle avait été émue. J’ai donc donné mon accord. Dans cette version, j’ai voulu aborder la question du territoire européen, d’un vaste espace, comment on sent qu’on passe d’un pays à l’autre. Ce livre est donc sorti dans une double édition avec deux couvertures différentes. L’édition « adultes », tirée à 2 000 exemplaires, s’est bien vendue et un deuxième tirage est en cours. En ce qui concerne Pépites, les jeunes lecteurs ont des difficultés car ils ne connaissent pas le contexte du western et sont déroutés par l’argot parlé par les personnages. Je me suis fait plaisir en l’écrivant, mais ce filtre du langage empêche les jeunes lecteurs de l’apprécier.

LJ : Pouvez-vous nous parler de la genèse de vos livres ? ALB : Dans Le Temps des miracles, le guide c’est Blaise Cendrars. Mon père nous lisait La Prose du transsibérien, et on adorait ça ! Et puis la vie de cet écrivain est entourée de mystères. J’ai abandonné l’idée de le faire intervenir dans le livre, mais le récit baigne dans une atmosphère inspirée par cet écrivain : les cinq frères, le déraillement, le voyage. J’ai toujours rêvé voyager et, depuis mon enfance, j’adore les atlas, j’ai appris par cœur des noms de fleuves, de mon-tagnes etc. Mon imaginaire est lié à ces ailleurs, imprégnés de références littéraires. Pour écrire mes livres, je me suis documentée, mais les références restent imprécises ne renvoient pas à des faits avérés. Je ne serai pas à l’aise dans le roman historique. Je voulais écrire sur la vérité et le mensonge, le propos politique est secondaire ce qui n’empêche pas de l’interpréter en fonction du contexte actuel. Le livre est dédié à ma mère et centré sur le mot «enchantement», l’amour maternel, l’idée de sacrifice. Comme j’écrivais en même temps un autre livre où le héros traversait l’Europe et que j’avais la carte au mur, j’ai choisi le Caucase alors que je n’y connaissais rien et j’ai joué de cette incompréhen-sion en adoptant le point de vue d’un enfant. Quand on écrit, tout vous obsède ! Ainsi j’ai retrouvé dans Andreï Ma-kine, l’ambiance communautaire de l’immeuble où l’on parle russe, ce «melting pot » aux portes de l’Europe, dans le mouvement « Action directe », l’amour d’une femme pour un homme qui a commis des crimes. Dans cet autre livre, pour adultes, il s’agissait d’un long voyage en camion conduit par un type de 50 ans. Il fait un long périple, de Berlin en Bulgarie, pour livrer des pêches au sirop. Il prend en stop une jeune fille de 18 ans et comme il a perdu sa femme et sa fille, ce trajet est comme son deuil rythmé par les arrêts sur l’autoroute. C’est une réflexion existentielle car il ne sait pas ce qu’il choisira de faire à l’arrivée, vivre ou mourir. J’ai imaginé de croiser les personnages avec ceux du Temps des miracles, sur l’aire d’autoroute où Gloria donne son passeport à Blaise. La Vie comme elle vient a été écrit après Les Larmes de l’assassin. C’est un texte à part, suscité par une question d’élève : « Pourquoi ne mettez-vous ja-mais en scène des personnages féminins ? ». Je me suis donc interrogée et je me suis emparée du thème de la « ma-ternité ». Le personnage de Patty doit beaucoup à des souvenirs personnels. Mon premier livre, La Seconde Vie de Linus Hoppe appartient au genre « Science fiction ». J’ai eu l’occasion d’échanger avec Christian Grenier, rencontré dans un salon de province, sur ces catégories « anticipation » et SF. Là, il s’agit de personnages vivant en banlieue et il y a peu d’écart avec la vie réelle. C’est vraiment un livre pour la jeunesse.

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LJ : Parlez-nous de vos personnages. ALB : Les personnages sont premiers. Ils viennent d’un empilement de références et je les imagine tout de suite dans un contexte. Mais je ne peux démarrer l’écriture avant de les avoir nommés car leur nom est signifiant. C’est fonda-mental ! Ainsi, dans Pépites, Bella Rossa et son énorme poitrine est fellinienne. En écrivant, je pensais à Huit et demi. Je savais qu’ils allaient traverser des « choses » et qu’elle serait confrontée à la question : « Que faire quand on aime quelqu’un qui vous fait souffrir ? » Angel Allegria et Paolo Poloverdo sont plus des archétypes. Pour Blaise Fortune et Gloria Bohème, c’est plus difficile. Gloria, c’est beaucoup moi.

LJ : Pourquoi avoir créé un site internet consacré au Temps des miracles ? ALB : J’ai suivi l’idée de mon éditrice qui pensait que ce serait bien de rendre accessible la documentation que j’avais rassemblée pour écrire ce livre. Ça me sert quand je rencontre des élèves ; je n’ai pas besoin de transporter mes do-cuments et ça me sert de support pour parler du travail de l’écriture, de l’élaboration du roman car il a fallu, juste-ment, sélectionner ce qui était le plus pertinent. D’un commun accord, nous avons choisi de ne pas fournir de carte.

LJ : Qu’est-ce que vous lisez ce moment ? ALB : Un livre de Murakami, offert par ma fille, La Ballade de l’impossible, que j’aime beaucoup et pas mal de poésie. J’ai beaucoup écrit, pour moi, mais pas dans une perspective de publication. Ces textes constituent une sorte de res-sources, chroniques poétiques où je peux éventuellement puiser. J’explore la partie sombre de ma personnalité. Mais je ne veux pas écrire de textes désespérés pour les jeunes, j’aime la vie. La traversée du noir est intéressante à explo-rer, mais je veux qu’ils puissent voir le bout du tunnel. Je ne trouve pas honteux que le récit constitue une sorte de consolation pour le lecteur. Mais je ressens toujours un complexe à être cataloguée, « écrivain pour la jeunesse », comme d’autres auteurs d’ailleurs, car c’est considéré comme de la sous-littérature. Peut-être qu’en continuant à écrire sur cette frontière entre adultes/jeunesse je finirais par m’en débarrasser. Je regrette qu’il y ait si peu d’analyse critique littéraire sur ce qui se publie pour la jeunesse. Je constate une réelle condescendance à l’égard de cette litté-rature. Ainsi, je suis plus souvent invitée à rencontrer des classes de lycée professionnel que des classes de lycée de série littéraire car les professeurs mettent en avant le programme alors qu’en voie professionnelle ils s’autorisent à aborder des textes jugés plus faciles. Il est vrai que quand j’écris je sens certaines contraintes, une sorte d’autocensure. Ces restrictions se font d’elles-mêmes, mais j’aimerais avoir le droit d’explorer les possibilités de l’écriture. À consulter : www.bondoux.net/ Contact : Vous pouvez contacter A. L. Bondoux par mail en amont du festival : si vous le souhaitez, demandez ses coordonnées à Confluences

2. BIBLIOGRAPHIE (Extrait) Tant que nous sommes vivants, Gallimard, 2014 L’autre moitié de moi-même, Bayard, 2011 Le temps des miracles, Bayard Jeunesse, 2009 Pépites, Bayard Jeunesse, 2005 La vie comme elle vient, L’Ecole des Loisirs, 2004 Les larmes de l’assassin, Bayard Jeunesse, 2003 La seconde vie de Linus Hoppe, Bayard Jeunesse , 2002 Voilà comment je suis devenu un héros !, Syros, 2002 Le destin de Linus Hoppe, Bayard Jeunesse, 2001 Mais qu’est ce que tu vas faire de toi ?, Nathan, 2000 Noémie superstar !, Syros, 1999

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3. CONSEILS DE LECTURE Tant que nous sommes vivants Gallimard, 2014 Présentation de l’éditeur : Le temps des splendeurs s’est enfui et avec lui l’espoir. Dans la ville et alentours, tout est faim, torpeur et inquiétude. Seule l’usine continue de charrier du feu et des armes en assurant la survie de la communauté. Bo et Hama y travaillent, elle, ou-vrière de jour, lui, de nuit. Tous deux s’aiment d’un amour fou. Mais une menace gronde et les imprécations du vieux sage Melkior annoncent la fin des temps. Un jour, le désastre survient : une explosion, accidentelle dévaste l’Usine laissant les hommes dans la misère. Les deux amants doivent fuir pour trouver un moyen de subsistance. Commence alors pour eux un fabuleux périple initiatique vers des ter-ritoires inconnus à la recherche de leur place dans ce monde…

Anne-Laure Bondoux se laisse désirer pour le meilleur : « conte moderne » (quatrième de couverture) et puissant, Tant que nous sommes vivants bouscule le lecteur avec élégance, entre onirisme souriant et réalisme de plomb. Dans une atmosphère à la Zola, la première partie, d'exposition, est assez rapide mais suffisante pour avoir envie d'en savoir plus. Explose alors en quelques pages le thème de la main, cet outil déjà célébré par Aristote et qui définit l'ouvrier. Dans des scènes saisissantes à la langue sèche, l'auteure raconte la lente reconstruction physique et psychologique de la sensible Hama. Bo se tait, n'en souffre pas moins comme la fin le montrera. Au milieu de cette histoire de couple tourmenté, et à partir d'un curieux mais signifiant intermède chez les frères tro-glodytes, la petite Tsell tente de trouver sa place. C'est elle qui raconte, d'une voix à la fois dépassionnée car exté-rieure et désillusionnée car partie prenante. Cependant, pleine de ressources, au fond très aimée, la petite puis jeune fille saura ouvrir son avenir, réécrire jusque dans leurs pas l'histoire de ses parents. L'intrigue sait semer des petits cail-loux avec virtuosité et marquer le lecteur de détails les plus infimes, un chien qui devient chienne, les couleurs pé-tantes d'une barque, etc. Comme dans la vie qui va et vient, un tout fluctuant se compose de minuscules riens. Flot-tent dans l'histoire l'amour, le bonheur, la mort, les corps : Anne-Laure Bondoux embrasse son sujet et en rend une quintessence philosophique. Dense sous son épure, le roman n'en est que plus perturbant, et donc réussi. / Ricochet POUR ALLER PLUS LOIN : Site d’Anne-Laure Bondoux: www.bondoux.net/mes_livres/romans/vivants/vivants.html

Le temps des miracles Bayard Jeunesse, 2009 Présentation de l’éditeur : Lorsque les douaniers trouvent Blaise Fortune, douze ans, tapi au fond d'un camion à la frontière française, il est seul. Il répète sans cesse qu'il est un " citoyen-delarépubliquedefrance ". Mais son passeport est trafiqué, et en dehors de ces quelques mots, il ne parle que le russe. Il ne peut pas expliquer les événements qui l'ont conduit du Caucase jusqu'ici, dans le pays des Droits de l'homme et de Charles Baudelaire. Et surtout, il a perdu Gloria en cours de route. Gloria Bohème, avec qui il a vécu libre, malgré la guerre, malgré les frontières, malgré la misère et la peur. Car cette femme, au cœur immense, avait un don : celui d'enchanter la vie...

Quelques années plus tard, Blaise peut enfin raconter son histoire. Et la pure vérité, c'est qu'on n'est pas près de l’oublier. POUR ALLER PLUS LOIN : Site du livre : letempsdesmiracles.bondoux.net/ Dossier pédagogique : www.institutfrancais.de/prixdeslyceens/IMG/pdf/2012-DP-Temps-des-miracles.pdf

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Les larmes de l’assassin Bayard Jeunesse, 2003 Présentation de l’éditeur : L'homme et la femme Poloverdo avaient un enfant qui poussait comme le reste sur cette terre, c'est-à-dire pas très bien. Il passait ses journées à courir après les serpents. Il avait de la terre sous les ongles, les oreilles décollées à force d'être rabattues par les rafales de vent, et s'appelait Paolo. Paolo Poloverdo. C'est lui qui vit venir l'homme, là-bas, sur le chemin, par un jour chaud de janvier. Cette fois-là, ce n'était ni un géologue, ni un marchand de voyages, et encore moins un poète. C'était Angel Allegria. Un truand, un escroc, un assassin.

« Les Larmes de l’Assassin » se déroule au sud du Chili, en Patagonie. Ce n’est ni un roman policier, ni un roman d’aventure, ni un roman réaliste, ni un roman psychologique, ni une fable, mais peut-être un peu tout ça à la fois. On pourrait sans doute dire aussi que c’est un roman d’amour initiatique. Je n’avais pas de projet très précis lorsque j’ai commencé à écrire, seulement une image forte qui a été la matrice du reste : deux silhouettes marchant sur une terre plate, ventée, hostile. L’une des deux était massive, grande et brutale. L’autre était frêle, chétive et innocente. J’ai pensé que cette terre sans fin sur laquelle ces personnages marchaient était un bout du monde. Depuis mes rêveries d’enfant devant les planisphères et depuis mes lectures de la poésie de Pablo Neruda, le symbole de ce bout du monde était pour moi le Chili. La superposition du décor et des personnages a dé-clenché l’écriture de ce roman. / Anne Laure Bondoux POUR ALLER PLUS LOIN : Dossier de lecture suivie : www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0CCIQFjAB&url=http%3A%2F%2Fanimation.hepvs.ch%2Ffrancais%2Findex.php%3Foption%3Dcom_rokdownloads%26view%3Dfile%26task%3Ddownload%26id%3D887%253Aleslarmesdelassassin%26Itemid%3D90&ei=zEz3U9D8AYnXaLHPgpAK&usg=AFQjCNGp0Uk4nq7fTaRXrMu1rZ7UZJ8hEA&bvm=bv.73373277,d.d2s

Les larmes de l’assassin Récit écrit et réalisé par Thierry Murat librement inspiré du roman d’Anne-Laure Bondoux, Futoropolis, 2011 Présentation de l’éditeur : Après plus de vingt récompenses et une quinzaine de traductions, Les Larmes de l’assassin est devenu un roman culte. Thierry Murat réussit la gageure de l’adapter en bande dessinée, avec la force nécessaire aux terres hostiles de Patagonie et la délicatesse requise par les personnages à la sensibilité enfouie. Un récit dense, sur l’innocence et le mal, qui interroge la complexité des sentiments humains.

POUR ALLER PLUS LOIN : Adapter des œuvres littéraires classiques en BD : publifarum.farum.it/ezine_articles.php?art_id=198 Écrire une BD : autour de l’adaptation littéraire : www.ia27.ac-rouen.fr/medias/fichier/adaptation-litteraire-bd-modifie_1295260153994.pdf

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4. RENCONTRE Niveau : 6e – 2nde Durée : 1h30 Participation forfaitaire de 35 € par classe Nombre de classes par rencontre : 1 classe « Il paraît vain de vouloir parachuter un écrivain dont les élèves n’ont jamais entendu parler si cette visite n’est pas sérieusement préparée. Les parachutages d’auteur dans des classes mal préparées à leur venue, sans lien avec un pro-jet dûment élaboré conduisent à l’échec et génèrent déception et frustration pour chacun des acteurs. Il est évident que chaque rencontre est unique et tire sa magie de son vécu même. Cependant, toute intervention, même ponc-tuelle, exige une préparation. Plus on l’aura pensée, mieux elle aura été préparée avec les élèves, plus elle sera fruc-tueuse. Un auteur doit être attendu, seule condition d’ailleurs pour qu’il puisse apporter de l’inattendu... » Extrait de « l’Ami littéraire », un programme d’interventions d’écrivains dans les écoles de la Maison des écrivains (Mel) Le déroulement d’une rencontre La rencontre avec un écrivain ou un illustrateur est un moment fort dans la vie d’une classe : soudain, le livre devient vivant, son auteur est là, qui se raconte, confie ses réflexions, explique comment il travaille et répond volontiers à toutes les questions des élèves... Pour que cet échange, rare, soit profitable pour chacun, il est évidemment indispensable que les élèves soient bien préparés, qu’ils se soient familiarisés avec l’univers et les livres de l’auteur, qu’ils aient préparé des questions, etc. Anne-Laure Bondoux parlera de son travail d’auteur et échangera de façon spontanée avec les élèves, ré-pondant aux questions que ceux-ci poseront. Les élèves peuvent également prévoir de raconter ou montrer, brièvement, le travail qu’ils auront réalisé en amont autour de ses livres. POUR ALLER PLUS LOIN : Conseils pour préparer une rencontre : http://www.salondulivrebeyrouth.org/assets/pedagogie/Comment-preparer-la-rencontre-avec-les-auteurs.pdf http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/pdf/fiche_rencontre.pdf http://www.cndp.fr/crdp-reims/fileadmin/documents/cddp51/conseils_rencontrer_auteur.pdf http://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-gtd/arts-et-culture/sites/arts-et-culture/IMG/pdf/Preparer_sa_rencontre.pdf http://tice33.ac-bordeaux.fr/Ecolien/LinkClick.aspx?fileticket=a5VM9l%2Bh%2FaU%3D&tabid=3668&mid=8238&language=en-US Blog de littérature jeunesse sur les rencontres d’auteurs : http://litterature.jeunesse.over-blog.com/ Durant le festival Lettres d’Automne : • Rencontre-Lecture Et je danse aussi de et avec Anne-Laure Bondoux et Jean-Claude Mourlevat

le jeudi 19 novembre à 21h au Centre culturel du Sacré-Cœur à Montricoux.

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5. PARTICIPATION À L’EXPOSITION DES ÉLÈVES Nous incitons chaque classe inscrite à une rencontre, un atelier et/ou un spectacle à participer à l’exposition des élèves en produisant une réalisation écrite ou plastique. Ces productions peuvent prendre toutes sortes de formes : dessins, peintures, textes, enregistrements so-nores ou vidéos, etc. Elles sont le reflet du travail en classe qui accompagne la préparation d’une manifestation. - Remise des travaux à Confluences au plus tard le vendredi 13 novembre - Présentation de l’exposition des élèves à l’Ancien Collège du 16 au 28 novembre 2015, à l’intention

du public, des intervenants, des élèves et de leurs parents. - Remise des coups de cœur du jury lors du temps fort autour de la littérature jeunesse

le samedi 21 novembre à partir de 10h à L’Ancien Collège

POUR INFORMATION JOURNÉE PROFESSIONNELLE « L’Ecole des Loisirs fête ses 50 ans de création » avec Agnès Desarthe, Jeanne Ashbé et Nathalie Brisac. au Centre Universitaire de Montauban – le lundi 23 novembre 2015 de 8h30 à 16h30 à l’intention des bibliothécaires, documentalistes, enseignants, libraires, étudiants… Journée inscrite au PDF (plan de formation départemental de l’Académie) pour les enseignants du 1er degré. Programme détaillé et fiche d’inscription sur demande

Pour tout renseignement, vous pouvez contacter l’équipe de Confluences au 05 63 63 57 62, ou par mail : [email protected]