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Décideurs. Lors de votre carrière d’industriel, vous avez côtoyé plusieurs fonds :Abenex et Equistone lors d’un premier LBO sur Be- nedicta, puis Ardian et Capzanine pour un second. Quels aspects de ce métier vous ont incité à créer votre propre fonds. Olivier Marchand. Avec Antoine Sage, nous nous connais- sons depuis longtemps et tous deux avons longtemps tra- vaillé dans l’agroalimentaire. À la suite de ces deux LBO, et d’un buy-in sur Marco Polo Foods en 2013-2015, nous avons envisagé de créer un fonds européen dédié au secteur. En parfaite adéquation avec notre expérience passée, ce projet a séduit des partenaires financiers grâce, notamment, à la mise en place d’une parité totale entre entrepreneurs et investisseurs. Nous voulons appliquer au monde de l’in- vestissement ce que, pendant 35 ans, nous avons fait dans le monde de l’alimentaire en tant que managers. Nous souhaitons nous impliquer réellement dans le développement des PME. Travailler avec elles sur tous les aspects d’amélioration opéra- tionnelle, logistique, mais aussi, les aider à croître géographique- ment via des build-up, de l’export, des lancements de produits, une réorganisation de la stratégie de prix, etc. Décideurs. Quel avantage compétitif, les postes que vous avez occupés, vous donnent aujourd’hui sur vos concurrents ? O. M. Nous projetons d’intervenir dans huit pays d’Europe de l’Ouest et pour l’instant nous sommes les seuls. Mais le point le plus différenciant de notre activité réside dans cette alliance d’investisseurs et d’entrepreneurs de terrain. J’ai une vision extrêmement pratique des difficultés que peuvent rencontrer les dirigeants, car je l’étais il y a encore très peu de temps. Décideurs. Quelle est votre définition de l’agroalimentaire ? O. M. La transformation de matières premières en produits alimentaires finis. Des interventions dans des métiers voisins, tels que la restauration ou l’emballage, sont clairement exclues. Nous visons les PME in bonis, valorisées 35 à 70 M€ et réalisant un chiffre d’affaires compris entre 35 et 100 M€. Nous écartons les situations d’early stage ou de restructuring. C’est un marché extrêmement vaste, qui compte 4 200 entreprises, uniquement en Europe de l’Ouest. Parmi la trentaine de dossiers que nous avons déjà reçus, trois ont retenu notre attention. Dans l’idéal, nous investirons 7 à 15 M€, avec un ticket moyen à 10-12 millions. Décideurs. Au-delà du soutien financier, de plus en plus de fonds prennent un rôle de business partners vis-à-vis de leurs cibles. Est- ce votre position ? O. M. Bien sûr ! Nous n’envisageons absolument pas d’être absents du management des entreprises en portefeuille. La valeur ajoutée que l’on veut créer — liée à cette bipolarité investisseur/entrepreneur — passe nécessairement par une majorité de gouvernance. L’objectif est d’avoir la capa- cité d’impacter réellement la stratégie et les axes de développement des entreprises. Évidemment, certaines règles du private equity sont difficiles à contourner, aussi par exemple, notre système de gouvernance est plutôt classique. Nous avons quelques exigences spécifiques sur lesquelles nous ne transigeons pas. Les dirigeants des sociétés que nous souhaitons accompagner doivent participer à nos côtés au développement de leur entre- prise. Ceci dans le but de créer un réel alignement d’intérêts entre eux, nos investisseurs et nous, FnB PE. N°68 Mercredi 8 Juin 2016 « Nous n’envisageons absolument pas d’être absents du management des entreprises en portefeuille » Olivier Marchand Managing Partner et Co-fondateur, FNB Private Equity Sommaire 2. L’essentiel 4. Insider 5. Tour de table 6. International 7. Nominations a la une cette semaine la sortie de la semaine /// « De nombreuses biotech ne sont pas encore matures vis-à-vis des thérapies qu'elles développent. Cela pourrait planter les investisseurs précoces »

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Décideurs. Lors de votre carrière d’industriel, vous avez côtoyé plusieurs fonds : Abenex et Equistone lors d’un premier LBO sur Be-nedicta, puis Ardian et Capzanine pour un second. Quels aspects de ce métier vous ont incité à créer votre propre fonds. Olivier Marchand. Avec Antoine Sage, nous nous connais-sons depuis longtemps et tous deux avons longtemps tra-vaillé dans l’agroalimentaire. À la suite de ces deux LBO, et d’un buy-in sur Marco Polo Foods en 2013-2015, nous avons envisagé de créer un fonds européen dédié au secteur. En parfaite adéquation avec notre expérience passée, ce projet a séduit des partenaires financiers grâce, notamment, à la mise en place d’une parité totale entre entrepreneurs et investisseurs. Nous voulons appliquer au monde de l’in-vestissement ce que, pendant 35 ans, nous avons fait dans le monde de l’alimentaire en tant que managers. Nous souhaitons nous impliquer réellement dans le développement des PME. Travailler avec elles sur tous les aspects d’amélioration opéra-tionnelle, logistique, mais aussi, les aider à croître géographique-

ment via des build-up, de l’export, des lancements de produits, une réorganisation de la stratégie de prix, etc. Décideurs. Quel avantage compétitif, les postes que vous avez occupés, vous donnent aujourd’hui sur vos concurrents ? O. M. Nous projetons d’intervenir dans huit pays d’Europe de l’Ouest et pour l’instant nous sommes les seuls. Mais le point le plus différenciant de notre activité réside dans cette alliance d’investisseurs et d’entrepreneurs de terrain. J’ai une vision extrêmement pratique des difficultés que peuvent rencontrer les dirigeants, car je l’étais il y a encore très peu de temps. Décideurs. Quelle est votre définition de l’agroalimentaire ? O. M. La transformation de matières premières en produits alimentaires finis. Des interventions dans des métiers voisins, tels que la restauration ou l’emballage, sont clairement exclues. Nous visons les PME in bonis, valorisées 35 à 70 M€ et réalisant un chiffre d’affaires compris entre 35 et 100 M€. Nous écartons les situations d’early stage ou de restructuring. C’est un marché extrêmement vaste, qui compte 4 200 entreprises, uniquement en Europe de l’Ouest. Parmi la trentaine de dossiers que nous avons déjà reçus, trois ont retenu notre attention. Dans l’idéal, nous investirons 7 à 15 M€, avec un ticket moyen à 10-12 millions. Décideurs. Au-delà du soutien financier, de plus en plus de fonds prennent un rôle de business partners vis-à-vis de leurs cibles. Est-ce votre position ? O. M. Bien sûr ! Nous n’envisageons absolument pas d’être absents du management des entreprises en portefeuille. La

valeur ajoutée que l’on veut créer — liée à cette bipolarité investisseur/entrepreneur — passe nécessairement par une majorité de gouvernance. L’objectif est d’avoir la capa-cité d’impacter réellement la stratégie et les axes de développement des entreprises. Évidemment, certaines règles du private equity sont difficiles à contourner, aussi par exemple, notre système de gouvernance est plutôt classique. Nous avons quelques

exigences spécifiques sur lesquelles nous ne transigeons pas. Les dirigeants des sociétés que nous souhaitons accompagner doivent participer à nos côtés au développement de leur entre-prise. Ceci dans le but de créer un réel alignement d’intérêts entre eux, nos investisseurs et nous, FnB PE.

N°68

Mercredi 8 Juin 2016

« Nous n’envisageons absolument pas d’être

absents du management des entreprises en

portefeuille »

Olivier MarchandManaging Partner et Co-fondateur, FNB Private Equity

Sommaire2. L’essentiel4. Insider5. Tour de table6. International7. Nominations

a la une cette

semaine

la sortie de la semaine ///« De nombreuses biotech ne sont pas encore matures vis-à-vis des thérapies

qu'elles développent. Cela pourrait planter les investisseurs précoces »

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l'essentiel

décideurs & dealmakers

La montée du chinois au capital de l’hôtelier français divise autant au sein de l’entreprise que chez les observateurs, l’État en tête.

Passée de 5 % en janvier à 15 % fin mai, la participation de Jin Jiang dans Ac-corHotels ne cesse d’interroger. Quelles sont les motivations réelles du numéro un de l’hôtellerie en Chine pour son concurrent tricolore ? Certaines sources proches du dossier affirment qu’il n’est question que de partenariat straté-gique et que Jin Jiang constituerait l’allié idéal à l’heure où le tourisme chinois commence à décoller à l’international. Dans ce cas de figure, pas de prise de contrôle rampante et une participation limitée à 29 %, seuil à partir duquel le lancement d’une offre publique d’achat devient obligatoire. Il pourrait alors re-prendre les parts des actionnaires financiers Colony Capital et Eurazeo (11 %), voués à partir à moyen terme. A contrario, l’État, qui a déjà subi le départ de plusieurs de ses champions français ces derniers mois (Lafarge, Alstom, Alca-tel, Technip…), pourrait cette fois-ci montrer les dents, ce dernier suivant « avec attention le dossier », selon l’entourage d’Emmanuel Macron. Sébastien Bazin, P-DG d’AccorHotels, reste prudent face aux intentions du groupe chinois, de-venu numéro cinq mondial du secteur hôtelier après le rachat des enseignes de Louvre Hotels (Première Classe, Campanile...). S’il n’est pas contre l’arrivée de Jin Jiang au board,Sébastien Bazin précise que ce concurrent direct devra déclarer la nature exacte de son soutien.

Accor-Jin Jiang : d’un commun accord ?

Martin Maurel et Rothschild foudroient la banque privéeLes deux dynasties de la finance tricolore consentent à un mariage qui leur fera passer le cap des 30 MD€ d’actifs sous gestion.

Rothschild Martin Maurel, le nom choisi par les deux mariés pour leur nouvelle structure, reflète la sobriété des deux dynasties de la finance tricolore française qui se passent donc la bague au doigt. D’un côté, Martin Maurel, créée à Marseille en 1825 et qui a dégagé près de 20 M€ de résultat net en 2015, et de l’autre côté, Rothschild & Co. (ex-Paris Orléans), relancée par l’héritier David de Rothschild en 1982 et vite devenue un acteur incontournable de la gestion de fortune, fusionnent et passent le cap des 30 MD€ d’actifs sous gestion (34,3 MD€). Dans les détails, c’est Rothschild qui rachète Martin Maurel par l’échange de 126 de ses titres contre une action de cible, et sur la base d’une valorisation 240 M€. Ce changement d'échelle doit permettre au gérant de séduire de nouveaux clients.

Schlumberger s’offre un technicien des puitsLe groupe franco-américain met la main sur Saltel Industries, l’expert des technologies innovantes dédiées aux puits de pétrole.

Chahuté par la dégringolade du prix du baril de pétrole, Schlumberger continue de concentrer ses efforts sur le terrain des fusions-acquisitions : après le rachat de Came-ron International en avril dernier, le spécialiste des vannes et des systèmes de contrôle pour l’industrie pétrolière, l’entreprise franco-américaine absorbe Saltel Industries. Au-teur de 10 M€ de revenus en 2015, la cible aux 70 salariés conçoit et produit des technologies innovantes : les « expandable patches » (bouchage des fuites d’eau) et « inflatable packers » (réalisation de mesures en cours de forage dans les puits) restent ses produits phares.

Pesage : Precia Molen prend du poids

LE GROUPE ARDÉCHOIS RAJOUTE LE LYONNAIS EPONA À SA SÉRIE D'ACQUISITIONS.

SI LES CORDONNIERS NE SONT PAS TOUJOURS LES MIEUX CHAUSSÉS, LE PESEUR PRECIA MOLEN A LA RE-CETTE POUR PRENDRE DU POIDS DANS SON SECTEUR : APRÈS LES RACHATS DU POLONAIS KASPO LAB (LABORATOIRE DE MÉTROLOGIE), DU BRITANNIQUE ROWECON (CARRIÈRES ET CIMENTERIES) ET DU NÉO-ZÉ-LANDAIS WEIGHPAC (DISTRIBU-TEUR), L'ENTREPRISE IMPLANTÉE À PRIVAS MET LA MAIN SUR LE LYON-NAIS EPONA. FORTE D'UN CHIFFRE D'AFFAIRES DE 2,6 M€, LA CIBLE EST SPÉCIALISÉE DANS L'INSTALLATION ET LA MAINTENANCE DES SYSTÈMES DE PESAGE.

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décideurs & dealmakers

l'essentiel

Propriété de Krief depuis 2008, le groupe de textile alsacien DMC est sur le point d’être repris par le fonds d’investissement basé à Londres.

Si l’arrivée à bord du fonds d’investissement BlueGem Capital est confirmée, Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC) pourra accélérer sa marche en avant dans le secteur des loisirs créatifs. Selon les bruits qui courent, le financier aux 550 M€ d’actifs sous gestion viserait l’intégralité du capital de la cible pour une somme avoisinant 40 M€. Ancien fleuron de l’industrie du textile en Alsace qui comptait jusqu’à 16 000 salariés dans les années 1970, DMC n’a pas toujours navigué sur des eaux tranquilles. Repris en 2008 par Krief Group (37 %) à la suite de son dépôt de bilan, l’expert des fils à broder a subi une première restructuration sous l’égide de cet actionnaire. En ce qui concerne BlueGem, dont c’est la première incursion en France, le plan de reprise prévoit le maintien de tous les emplois (307) et des acquis sociaux. Il n’a pas encore reçu la bénédiction des élus du personnel. Auteur d’un chiffre d’affaires de 57 M€ en 2015 dont 80 % à l’export, le producteur de 2,3 tonnes de fils par jour souhaite étendre sa gamme de produits dans le tricot et le crochet et accélérer les manœuvres innovantes. Une politique de croissance externe sera mise en place à cette fin.

Première pour le fonds BlueGem en France

OBO pour l'expert de la relation client B2S

Le dirigeant-fondateur Maxime Didier conserve la majorité des parts, suivi par les financiers IK Investment Partners, Raise et EdRIP.

Expert de l'externalisation de la relation client, B2S effectue un OBO secondaire au terme duquel il se retrouve valorisé entre 100 M€ et 150 M€. Le dirigeant-fondateur Maxime Didier conserve la majorité des parts tandis que les financiers IK Invest-ment Partners, Raise et EdRIP complètent la structure actionnariale. C'est une belle opé-ration pour l'entreprise de Gennevilliers qui a vu son chiffre d'affaires passer de 108 M€ à 150 M€ en l'espace de cinq ans. Dégageant une marge d'Ebitda supérieure à 10 %, B2S Group a su se diversifier dans plusieurs métiers pour guider sa croissance  : vente à distance, assistance technique ou encore recouvrement de créances.

Ardian réinvestit au capital de bricoprivé.comLe spécialiste français du non coté, Ardian, annonce un investissement de 5 millions d’eu-ros dans la start-up Bricoprivé.com

Crée en octobre 2012, l’homologue du site vente-privée.com dans les domaines du brico-lage, du jardinage et de l’aménagement de la maison est une nouvelle fois soutenu par son investisseur historique, Ardian. Ce dernier avait apporté 2,5 millions d’euros en juin dernier. Depuis, Bricoprivé.com connaît une croissance remarquable et emploie déjà 110 personnes. Ce nouvel investissement a pour objectif de financer l’expansion de la société à l’interna-tional, rendue possible par l’ouverture de bureaux en Espagne et prochainement en Italie. Il permettra également de « développer des services au profit des clients, mais aussi des marques. Cela passera par exemple par des outils logistiques permettant de réduire les dé-lais de livraison client et de faciliter les échanges avec les fournisseurs » comme l’indique Marc Leverger, co-fondateur de Bricoprivé.com. Pour finir, cela aidera la start up à mettre en place une stratégie de croissance externe. Il semblerait que les start-up françaises de brico-lage et de jardinage aient la cote auprès de nombreux capital-risqueurs. Il y a peu, l’inves-tisseur franco-américain Partech Ventures injectait 13 M€ dans la marketplace ManoMano.fr.

CHEQUERS DÉLESTE ORANGE DE FIMELE TESTEUR DE MOYENS DE PAIEMENT S'ADOSSE POUR LA PREMIÈRE FOIS À UN SPONSOR POUR UNE VALORISATION COMPRISE ENTRE 50 M€ ET 100 M€.

LBO PRIMAIRE POUR LE SPÉCIALISTE DES TESTS DE MOYENS DE PAIEMENT, FIME, QUI REJOINT LE FONDS D'INVESTISSEMENT CHEQUERS SUR LA BASE D'UNE VALO-RISATION COMPRISE ENTRE 50 M€ ET 100 M€. DURANT PLUSIEURS ANNÉES, L'EN-TREPRISE A BÉNÉFICIÉ DU RÉSEAU D'ORANGE AFIN DE DÉVELOPPER SES OFFRES À L'ÉTRANGER, CE QUI EXPLIQUE QUE SES REVENUS (48 M€ EN 2015) SONT ES-SENTIELLEMENT GÉNÉRÉS À L'INTERNATIONAL. FIME RÉALISE DES TESTS QUI S'ÉTENDENT DE LA CARTE À PUCE AU NFC EN PASSANT PAR LE SANS CONTACT. CHEQUERS AURA À CŒUR DE L'ACCOMPAGNER DANS LE SECTEUR DYNAMIQUE DE L'IOT ET DE LUI PERMETTRE DE RACHETER D'AUTRES SOCIÉTÉS.

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décideurs & dealmakers

insider

Contact : 15, avenue de la Grande-Armée - 75116 Paris Tél. : 01 43 92 93 94 - Fax : 01 43 92 93 95 Direction de publication : Pierre-Étienne Lorenceau Rédaction : Firmin Sylla, Hania Aït Taleb, Louise BailleulMaquette & Graphisme : Caterina Leone

Partenariats & Publicité : Mathieu MeffreDiffusion : Magdalena CiemielewskaUne publication du groupe Leaders League - n° RCS Paris : B422 584 532

Décideurs. En novembre dernier, Meltygroup a levé 10,5 millions d’euros. Quels sont vos objectifs pour les pro-chaines années ?Alexandre Malsch. Cette levée va servir à accélérer la production et la diffusion des nouveaux contenus sur l’ensemble des canaux plébiscités par les jeunes (sites, applications, vidéos et live sur les nouveaux réseaux sociaux). Mais surtout, nous souhaitons poursuivre notre développement international, en accélérant le dévelop-pement des territoires à fort potentiel comme l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Décideurs. Comment est réparti le capital de l’entreprise ? A. M. Aujourd’hui les parts des fondateurs sont davan-tage diluées, mais tout se passe pour le mieux avec les investisseurs. Le conseil d’administration et le board travaillent main dans la main pour élaborer les meilleurs produits qui soient.

Décideurs. Quelle est la difficulté la plus significative à laquelle vous faites face ? A. M. Lever des sous c’est pénible car ce n’est pas ma

spécialité. Nous sommes ingénieurs de formation, donc nous avons une bonne culture produit, mais il faut déve-lopper une culture commerciale.

Décideurs. Ces levées ne sont-elles pas plus simple au-jourd’hui ? A. M. Pas vraiment. De par notre taille, nous inspirons davantage confiance c’est vrai, mais aujourd’hui, nos besoins ont grandi et nous sommes désormais structurés pour lever de plus grosses sommes. Le niveau d’exi-gence est monté d’un cran et finalement l’exercice n’est pas plus simple qu’à nos débuts.

Décideurs. Vous considérez-vous toujours comme une start-up ? A. M. Bien sûr. Nous innovons sans cesse. Cette année nous avons lancé un nouveau média dédié aux contenus viraux sur le divertissement, TYRAmisu. Il y a aussi le projet live-cast, soutenu financièrement et technologi-quement par les fonds Digital News Initiative de Google. Une version bêta est prévue pour mai 2016.

« Nous travaillons main dans la main avec nos investisseurs »

Alexandre MalschCEO et co-founder, MELTYGROUP

« Nous innovons sans cesse »

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décideurs & dealmakers

tour d'horizon

4 M€ pour AT Internet

L’expert de l’analyse d’audience peut envisager son virage vers le mobile sereinement.

Fondée en 1996 et rendue célèbre pour XiTi, son outil d’analyse d’audience des sites web, AT Internet se finance à hauteur de 4 M€. Les modalités de l’opération ne sont pas précisées. Les organismes publics comme privés ont répondu présent puisqu’elle reçoit les soutiens de la BPI, du CIC, de la Coface, du Fonds européen de développe-ment économique et régional ainsi que de la région Aqui-taine. Les fonds doivent servir à renforcer son expertise dans l’analyse en temps réel de données des applications et sites mobiles, de même que dans le machine learning. Tout l’enjeu est d’aider les éditeurs de ces logiciels et ap-plications à améliorer l’ergonomie de leurs solutions. Par exemple, un développeur parvient à comprendre pourquoi un utilisateur se connecte une fois à l’application puis n’y revient jamais. Implantée à Mérignac, la jeune pousse concourt à l’essor de la Tech dans la région bordelaise.

Comerso dit non au gaspillage alimentaire

La jeune entreprise lève 2,2 M€ auprès d'Impact Parte-naires, Aquiti Gestion et BPIFrance.

Le business model de Comerso est limpide : débarrasser les enseignes alimentaires des produits invendus pour les rediriger vers les associations. Cette entreprise, fondée très récemment par Pierre-Yves Pasquier et Rémi Gilbert, livre déjà 20 000 repas par jour. Surtout, elle va pouvoir accélérer la mise en place de ses livraisons (assumées par les grandes surfaces) puisqu'elle reçoit le soutien, à hauteur de 2,2 M€, de trois investisseurs sensibles à l'ob-jectif sociétal défendu par la société : Impact Partenaires, Aquiti Gestion et BPIFrance. L'ambition est d'étendre l'ex-périence à l'ensemble de la France tout en gardant une approche locale. Comerso se rémunère grâce aux écono-mies fiscales réalisées par les enseignes partenaires..

1001PACT LÈVE 700 K€

Activité : Crowdfunding

social et solidaire

Investisseurs : Comptoirs

de l'innovation, Phitrust,

Angels for Impact, Mirova

NAXICAP REPREND SATECO

Activité : Fabrication de

matériel de chantier

CA cible 2015 : 37 M€

Autres investisseurs :

Siparex, Arkéa,

Ouest Croissance,

BPIFrance, BNP Paribas

Développement

Conseil juridique prêteurs :

Hogan Lovells

DOCAPOST (LA POSTE) GOBE APPLICAM

Activité : Solutions

monétiques pour les

entreprises

CA cible 2015 : 15 M€

Conseils cédant : financier :

Transaction R ; juridique :

Gide

ACG RÉINVESTIT DANS LHR GROUPE

Activité : Restauration sous

enseigne

Valeur : 400 K€

ACRELEC RACHÈTE L'AMÉRICAIN

HYPERACTIVE TECHNOLOGIES

Activité : Technologies pour

les secteurs Restauration &

Distribution

CA cible 2015 : 10 M$

Conseils juridiques :

acquéreur : Archers ;

cédant : Pepper Hamilton

DASSAULT SYSTÈMES ACCUEILLE ORTEMS

Activité : Solutions

collaboratives de

planification

CA cible 2015 : 5 M€

Conseil financier cédant :

Financière Cambon

A PLUS FINANCE DIT ADIEU À ANATOLE

TÉLÉCOM

Activité : Telecom Expense

Management

Acquéreur : Asentinel (USA)

NÉOVACS LANCE UNE AUGMENTATION

DE CAPITAL SUR ALTERNEXT

Activité : Vaccination

thérapeutique contre les

maladies auto-immunes

Montant : 8 M€

Conseil financier Néovacs :

Invest Securities

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décideurs & dealmakers

international

La loterie Sisal repart en LBO avec CVC

Sur la base d'une valeur d'entreprise de 1 MD€, les investisseurs Apax, Permira et Clessidra passent le témoin à leur confrère britannique.

Sisal, la société milanaise fondée en 1946 et spécialisée dans les jeux de loterie et de paris se sépare de ses actionnaires en-trés au capital en 2006 – Apax, Permira et Clessidra –, et repart en LBO avec CVC Capital Partners sur la base d'une valeur d'entreprise de 1 MD€. La dette d'acquisi-tion est apportée par Morgan Stanley, Cre-dit Suisse et Unicredit. Forte d'un chiffre d'affaires de 787 M€ en 2015, malgré une perte nette de 40 M€, la cible va pouvoir se reposer sur la solidité financière de son nouvel investisseur afin de développer sa plate-forme de jeux et de paris en ligne ainsi que son réseau de commerces de proximité.

Glassdoor : la star montante de l’évaluation d’entrepriseNouveau tour de table pour la plate-forme américaine d’évaluation des entreprises. Elle récolte 40 M$ mais le prix de son action baisse.

T. Rowe Price vient de mener la dernière levée de fonds de Glassdoor pour un mon-tant de 40 M$. Le fonds mutualiste est suivi par Google Capital, Tiger Global et Battery Ventures. La plate-forme américaine d’évaluation des entreprises et de recrutement a désormais reçu 200 M$ en capital. Le prix de son action chute à 8$ et elle se retrouve valorisée 860 M$. Les capital-risqueurs prennent de plus grandes précautions quant à la valorisation des jeunes entreprises, même les plus prometteuses. De plus, les start-up comptant sur la notation de services par les utilisateurs telles que Angie’s List ou Yelp ont vu leur valeur reculer en Bourse. L’heure n’est donc plus à la course vers la croissance à n’importe quel prix. Glassdoor devra démontrer qu’elle peut gagner des parts de marché et augmenter ses revenus avant d’envisager une revalorisation.

LE CHINOIS SUNING SE PAIE L'INTER DE MILANLE DISTRIBUTEUR D'APPAREILS ÉLECTRONIQUES ET ÉLECTROMÉNAGERS PREND 70 % DU CAPITAL DU CLUB DE FOOTBALL POUR 525 M€.

IL FAUT CROIRE QUE LE MESSAGE DU PRÉSIDENT CHINOIS XI JINPING A BIEN ÉTÉ ENTENDU : AMATEUR DE BALLON ROND, CE DERNIER AVAIT RÉCEMMENT ENCOU-RAGÉ LES ENTREPRISES NATIONALES À INVESTIR DANS LE FOOTBALL EUROPÉEN. CHOSE FAITE EN ITALIE PUISQUE SUNING COMMERCE GROUP DÉPLOIE 525 M€ POUR 70 % DU CAPITAL DE L'INTER DE MILAN. À TERME, LE DISTRIBUTEUR DE PRODUITS ÉLECTRONIQUES ET ÉLECTROMÉNAGERS COMPTE MONTER À 100 % DANS L'INSTITUTION NERRAZZURA DÉSORMAIS VALORISÉE 700 M€.

Uber lève 3,5 milliards de dollars auprès d’un des plus gros fonds d’investisse-ment d’Arabie saoudite, le Saudi Arabia’s Public Investment Fund (PIF).

Afin de réduire sa dépendance au pétrole, l’Arabie saoudite cherche à diversifier ses investissements. Le fonds souverain saoudien (PIF) vient ainsi d’injecter 3,5 mil-liards de dollars dans le leader américain des VTC lors du dernier tour de finance-ment. de celui-ci. Ce nouvel investissement constitue à ce jour le plus gros montant levé par la start-up californienne, désormais valorisée 62,5 milliards de dollars. En contrepartie, le directeur général du fonds, Yasir Al Rumayyan, obtient un siège au conseil d’administration et acquiert 5 % du capital de la société. Depuis sa création en 2009, Uber a récolté onze milliards de dollars auprès de nombreux investisseurs et poursuit son expansion dans le monde. Actuellement, la société se concentre sur la région du Moyen-Orient où elle connaît une croissance remarquable. Le nombre de chauffeurs y a été multiplié par cinq en un an et celui des passagers par six pour atteindre aujourd’hui près de 400 000 utilisateurs. Présent dans cinq villes d’Arabie saoudite, Uber indique que 80 % de sa clientèle est constituée de femmes, qui n'ont, pour rappel, pas le droit de conduire dans le pays. L’investissement du PIF s’inscrit dans le cadre du plan « Arabie saoudite vision 2030 », vaste entreprise de transformation économique, qui a pour objectif d’augmenter la contribution des femmes au PIB national. Uber souhaite de son côté utiliser ces fonds pour recru-ter de nouveaux conducteurs et se développer en Asie où il se trouve vivement confronté à la concurrence, notamment en Chine face à Didi Chuxing.

Uber fait le plein en Arabie saoudite

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décideurs & dealmakers

nominations

Michel Guillemot, GameloftVivendi a eu raison du PDG de Gameloft.

D’après les informations relayées par l’agence de presse américaine Bloomberg, le fondateur et PDG de Game-loft, Michel Guillemot démissionne suite à sa défaite face à Vivendi. Il faut dire que depuis l’OPA hostile de Vivendi lancée en février dernier, la famille Guillemot luttait sans relâche contre le groupe de Vincent Bolloré et faute de chevalier blanc, ce dernier a réussi à obtenir près de 62% du capital de la société. Le départ de Michel Guillemot lui permettrait de se concentrer sur Ubisoft, société d’édition de jeux vidéo appartenant à la famille et convoitée par Bolloré, et d’éviter ainsi à l’entreprise de subir le même sort que Gameloft. Vivendi posséderait déjà 17 % du capital d’Ubisoft. La guerre serait donc loin d’être terminée.

Thomas Dancie, Mc Donald’sIl devient directeur des systèmes d’information de la plus grande chaîne de restauration rapide.

Titulaire d’un master de management commercial et diplômé de l’ISC, Thomas Dancie a commencé sa carrière comme responsable commercial grands comptes au sein du groupe La Poste. Il a intégré, par la suite, la direc-tion des ventes chez Pitney Bowes Asterion, le numéro 1 en France de l’externalisation documentaire. En 2011, il rejoint Atos Worldline en tant que directeur commercial retail avec pour mission de commercialiser les solutions IT liées au paiement et à la digitalisation des entreprises. Depuis 2015, il était chargé de la mise en place du dépar-tement strategic alliance de Worldine dans 17 pays et sur 3 différentes business lines.

Thierry Bonniol, BNP Paribas Real EstateIl a été promu directeur France du département commerce.

Laurent Boucher, PDG de BNP Paribas Real Estate Transaction France, a annoncé la nomination de Thierry Bonniol en tant que di-recteur France du département commerce (Retail Letting Agency). Précédemment directeur Ile-de-France, il étend ses responsabilités à l’ensemble du territoire national et dirige, à présent, une équipe de quinze personnes. Titulaire d’une maîtrise de droit public de l’univer-sité de Paris II et diplômé de l’ICH (Institut d’études économiques et juridiques appliquées à la construction et à l’habitation), ce juriste de formation a débuté en 1997 comme conseiller en immobilier com-mercial au sein de la société ESI avant d’intégrer le pôle commerce location Ile-de-France de BNP Paribas Real Estate comme consul-tant. Il est également co-fondateur de la commission de la RCIS qu’il anime depuis 2009 et membre de la commission professionnelle de l’immobilier commercial. Il est indéniablement reconnu pour ses compétences dans les domaines du foncier, de l'immobilier et de la construction, qui font de lui un chartered surveyor expérimenté.

Coralie Bouscasse, SafranElle prend la tête de la direction juridique du groupe.

Safran annonce la nomination de Coralie Bouscasse, 58 ans, comme directrice juridique. Elle succède à Adam Smith qui quitte le groupe d’aéronautique et d’astronautique. Diplômée d’un DESS en droit du marché commun ainsi que d’un DEA en droit des organisations et relations économiques internationales de l’université de Paris I, elle commence sa carrière en 1985 au poste de directeur adjoint aux relations internationales du CNRS avant de rejoindre la direction juridique de Thales en 1989. Spé-cialiste du contentieux et M&A, elle devient successivement di-rectrice juridique et compliance officer de la division Air systems puis de la division Land et joint systems. En 2010, elle intègre le géant de l’énergie nucléaire, Areva, au poste de directrice juri-dique de la branche d’activité réacteurs et services puis du pôle nucléaire. Elle devient directrice juridique du groupe en 2014.

Thibault Lentini, ArenaireIl devient associé du cabinet spécialisé en propriété intellectuelle

Collaborateur pendant neuf ans chez Gide, Thibault Lentini rejoint le cabinet Arenaire Avocats, crée en 2011, en qua-lité d’associé. Grâce à une connaissance pointue du droit des marques, pénal, et douanier de la contrefaçon, il intervient es-sentiellement sur des dossiers relevant de la propriété intellectuelle. Il accompagne également ses clients en contentieux ci-vil et commercial. Anciennement chargé d’enseignement à l’Université Paris II Pan-théon-Assas, il a dispensé des cours de procédure civile.

Nicolas Demigneux, Stephenson HarwoodIl rejoint le cabinet en tant qu’associé.

Nicolas Demigneux est avocat au barreau de Paris et de New York. Spécialiste du conten-tieux, il conseille une clientèle française et étrangère composée de groupes industriels, d’institutions financières, d’ETI et de PME. Il intervient dans les secteurs de la construc-tion, du transport, des énergies et des pro-duits chimiques. Débutant chez Norton Rose Fulbright, il intègre Dentons au sein duquel il devient of counsel en 2012. Il rejoint le ca-binet Stephenson Harwoord en 2013 et de-vient, à présent, le huitième associé parisien de la firme qui réunit une vingtaine d’avocats.

Ronan Kervadec, AvoxaCe spécialiste du développement d’entre-prises arrive en tant qu’associé.

Ronan Kervadec a exercé à la direction de Microsoft et Atos entre Paris et Bruxelles. Il de-vient ensuite avocat chez Squire Patton (de-venu Squire Patton Boggs) puis chez Alerion. Le nouvel associé conseille les dirigeants et les jeunes entrepreneurs. Il intervient prin-cipalement lors de la mise en relation des entreprises et des investisseurs cibles et de la mise en place de solutions innovantes de financement. Il est également cofondateur de la plateforme de location de bateaux entre particuliers Boaterfly et préside le collectif des plateformes collaboratives depuis 2016.

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