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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/4 Mexique: «L’Etat est faible et ne contrôle plus grand-chose» PAR EMILIE BARRAZA ARTICLE PUBLIÉ LE SAMEDI 14 MAI 2016 Alors que depuis dix ans, plus de 27 000 personnes ont disparu et 160 000 personnes ont été assassinées, le chercheur Edgardo Buscaglia cerne les causes de la violence qui frappe le Mexique et propose des solutions pour sortir de cette spirale infernale. Bien plus que d’une guerre contre le narcotrafic, c’est « d’institutions démocratiques efficaces » qu’a besoin le Mexique. De notre correspondante au Mexique. - Pour Edgardo Buscaglia, docteur en droit et en économie à l’Université de Columbia (New York), le Mexique traverse une vague de violence sans précédent depuis la Révolution mexicaine. Plus affaibli que jamais, l’État mexicain s’empêtre dans une corruption généralisée qu’il ne contrôle même plus tandis que l’impunité bat des records. Les chiffres de cette « violence mafieuse » sont accablants : depuis 2006, plus de 27 000 personnes ont disparu et 160 000 personnes ont été assassinées. Depuis 2000, 93 journalistes ont été assassinés et 17 sont toujours portés disparus, selon Reporters sans frontières. Dernière victime en date, le journaliste Francisco Pacheco Beltrán dénonçait à Taxco (Guerrero) la corruption des autorités municipales et la violence de la police et des groupes criminels. Il a été assassiné par un commando armé devant sa maison le 25 avril dernier. Les revolvers n’épargnent pas non plus la classe politique. Récemment, Juan Antonio Mayen, le maire (PAN – droite) de Jilotzingo, dans l’État de Mexico, a été assassiné, son corps criblé d’une centaine de balles, par un commando armé. Pour les autorités, son assassinat serait la conséquence des liens étroits que l’édile entretenait avec le crime organisé. Des autorités locales pieds et mains liés aux mafias mexicaines ; d’autres qui tiennent tête, mais qui en payent le prix, comme Gisela Mota, maire de Temixco, dans le Morelos, assassinée devant sa famille, en janvier dernier, par 15 hommes cagoulés et lourdement armés. Le tort de Gisela Mota ? Probablement d’avoir résisté aux avances du cartel de Los Rojos, qui livre bataille pour conquérir la stratégique route du Morelos, qui relie les champs de pavot de la Sierra du Guerrero à la capitale, Mexico. Au total, plus de 75 maires ont été assassinés ces dix dernières années. La cruauté ne s’arrête pas au sang qui coule : après la violence des armes, il y a celle d’une justice atone et corrompue, qui pratique bien trop souvent l’impunité et le mépris. Plus d’un an et demi après la tragédie d’Iguala, les parents des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa n’ont toujours aucune certitude quant au devenir de leurs garçons. Ignorés et malmenés par le gouvernement, comme les parents des 27 000 autres disparus, ils n’ont reçu d’appui que de la part de la société civile et de la communauté internationale. Les enquêtes indépendantes ont démonté la fameuse « vérité historique » du gouvernement et pointent du doigt la complicité et la responsabilité de la Police fédérale et de l'armée. Pendant ce temps-là, face à l’indolence cynique des autorités, les parents de disparus s’arment, non de fusils, mais de bâtons, à la recherche des fosses clandestines qui pourraient avoir englouti leurs enfants. Dans ce contexte déplorable, bien plus que les mitraillettes et les dollars de Washington, c’est plutôt « d’institutions démocratiques efficaces qu’a besoin le Mexique ». Le Mexique est plongé dans une grave vague de violence depuis le début des années 2000. Comment en est-on arrivé là ? Edgardo Buscaglia. La violence mafieuse mexicaine, avec ses 27 000 disparus, ses assassinats en masse et l’extorsion, obéit à un cadre de corruption généralisée et sans contrôle où les groupes criminels se disputent les territoires et le pouvoir comme des piranhas. L’État mexicain étant faible et ne contrôlant plus grand- chose, les groupes criminels finissent eux-mêmes par contrôler ce système politique atomisé. Mais les mafias mexicaines ne sont pas nées dans les années 2000. Durant les 70 années qu’a duré le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) au pouvoir, le système

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Mexique: «L’Etat est faible et ne contrôleplus grand-chose»PAR EMILIE BARRAZAARTICLE PUBLIÉ LE SAMEDI 14 MAI 2016

Alors que depuis dix ans, plus de 27 000 personnesont disparu et 160 000 personnes ont été assassinées,le chercheur Edgardo Buscaglia cerne les causes dela violence qui frappe le Mexique et propose dessolutions pour sortir de cette spirale infernale. Bienplus que d’une guerre contre le narcotrafic, c’est« d’institutions démocratiques efficaces » qu’a besoinle Mexique.

De notre correspondante au Mexique. - PourEdgardo Buscaglia, docteur en droit et en économieà l’Université de Columbia (New York), le Mexiquetraverse une vague de violence sans précédentdepuis la Révolution mexicaine. Plus affaibli quejamais, l’État mexicain s’empêtre dans une corruptiongénéralisée qu’il ne contrôle même plus tandis quel’impunité bat des records. Les chiffres de cette« violence mafieuse » sont accablants : depuis 2006,plus de 27 000 personnes ont disparu et 160 000personnes ont été assassinées. Depuis 2000, 93journalistes ont été assassinés et 17 sont toujoursportés disparus, selon Reporters sans frontières.Dernière victime en date, le journaliste FranciscoPacheco Beltrán dénonçait à Taxco (Guerrero) lacorruption des autorités municipales et la violence dela police et des groupes criminels. Il a été assassinépar un commando armé devant sa maison le 25 avrildernier.

Les revolvers n’épargnent pas non plus la classepolitique. Récemment, Juan Antonio Mayen, le maire(PAN – droite) de Jilotzingo, dans l’État de Mexico,a été assassiné, son corps criblé d’une centaine deballes, par un commando armé. Pour les autorités, sonassassinat serait la conséquence des liens étroits quel’édile entretenait avec le crime organisé. Des autoritéslocales pieds et mains liés aux mafias mexicaines ;d’autres qui tiennent tête, mais qui en payent leprix, comme Gisela Mota, maire de Temixco, dansle Morelos, assassinée devant sa famille, en janvier

dernier, par 15 hommes cagoulés et lourdement armés.Le tort de Gisela Mota ? Probablement d’avoir résistéaux avances du cartel de Los Rojos, qui livre bataillepour conquérir la stratégique route du Morelos, quirelie les champs de pavot de la Sierra du Guerrero à lacapitale, Mexico.

Au total, plus de 75 maires ont été assassinés cesdix dernières années. La cruauté ne s’arrête pasau sang qui coule : après la violence des armes,il y a celle d’une justice atone et corrompue, quipratique bien trop souvent l’impunité et le mépris.Plus d’un an et demi après la tragédie d’Iguala, lesparents des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa n’onttoujours aucune certitude quant au devenir de leursgarçons. Ignorés et malmenés par le gouvernement,comme les parents des 27 000 autres disparus, ilsn’ont reçu d’appui que de la part de la société civileet de la communauté internationale. Les enquêtesindépendantes ont démonté la fameuse « véritéhistorique » du gouvernement et pointent du doigt lacomplicité et la responsabilité de la Police fédéraleet de l'armée. Pendant ce temps-là, face à l’indolencecynique des autorités, les parents de disparus s’arment,non de fusils, mais de bâtons, à la recherche desfosses clandestines qui pourraient avoir englouti leursenfants. Dans ce contexte déplorable, bien plus que lesmitraillettes et les dollars de Washington, c’est plutôt« d’institutions démocratiques efficaces qu’a besoin leMexique ».

Le Mexique est plongé dans une grave vague deviolence depuis le début des années 2000. Commenten est-on arrivé là ?

Edgardo Buscaglia. La violence mafieuse mexicaine,avec ses 27 000 disparus, ses assassinats en masse etl’extorsion, obéit à un cadre de corruption généraliséeet sans contrôle où les groupes criminels se disputentles territoires et le pouvoir comme des piranhas. L’Étatmexicain étant faible et ne contrôlant plus grand-chose, les groupes criminels finissent eux-mêmespar contrôler ce système politique atomisé. Mais lesmafias mexicaines ne sont pas nées dans les années2000. Durant les 70 années qu’a duré le PRI (Partirévolutionnaire institutionnel) au pouvoir, le système

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politique a fonctionné comme une machine mafieuseparfaitement bien huilée : le régime autoritaire« priiste » contrôlait les groupes criminels, et lesutilisait pour faire de la contrebande, du trafic dedrogues, mais aussi pour faire le sale travail, commeles assassinats ou la fraude électorale. C’était une PaxMafiosa : comme en Chine aujourd’hui, il n’y avaitpas de place pour la compétition violente entre groupescriminels car le système autoritaire maintenait l’ordre.

La population d'Iguala fouille pour retrouver des fosses communes (en 2014) © Reuters

Mais l’alternance politique en 2000, avec lavictoire à la présidentielle du PAN, le parti dedroite, a profondément bouleversé cet équilibre despouvoirs…

C’est à ce moment que le Mexique passe d’un systèmeautoritaire – qui contrôlait ces groupes criminels – àun système politique sans aucun contrôle, caractérisépar ce que j’appelle des « vides », des « absences »de l’État. Le système politique se désarticule dansles années 1990, sous la présidence de Zedillo quiinitie la décentralisation du pouvoir, et permet ledéveloppement des partis politiques. Ensuite, avecl’arrivée, en 2000, au pouvoir du PAN, le parti dedroite, et la perte, pour le PRI, de nombreux bastionsdu pouvoir, tout ce système pyramidal qui contrôlaitles gouverneurs, les maires et groupes criminelscomme une armée, se désarticule. Les groupescriminels sont donc aujourd’hui plus fragmentés, plusdésorganisés, et se battent pour obtenir des morceauxde pouvoir politique, afin d’agrandir leur pouvoir etassurer leur business. Et comme on le voit en ce

moment à Acapulco [la 4e ville la plus dangereuseau monde et la plus dangereuse du Mexique –ndlr], ils le font avec violence, avec des disparitionsforcées, des homicides, de l’extorsion, etc. Car dans unsystème politique lui-même désorganisé, sans aucune

institution de contrôle efficace, qu’il s’agisse de lajustice, de la police, de la fiscalité ou de la lutte contrela corruption, les groupes criminels ont la voie libre.

Peña Nieto est arrivé au pouvoir avec descritères d’entrepreneur

Pour vous, la faiblesse de l’État mexicain est donccentrale dans cette explosion de violence ?

Oui, la violence actuelle au Mexique est uneconséquence directe de ces « vides » laissés par l’Étatdans ce système politique en transition : le systèmeautoritaire du parti hégémonique PRI est terminé,mais le Mexique est encore très loin d’être devenuune démocratie. Beaucoup d’institutions fédérales etd’autorités politiques locales sont pieds et mains liésà la corruption ou à la grande délinquance, l’exemplele plus évident étant les États de Veracruz et deTamaulipas. Les élections n’étant pas surveillées etles contrôles fiscaux inefficaces, les partis politiquesse battent pour arriver au pouvoir avec de l’argentsale ou de la fraude électorale. Puisqu’il est très faciled’inscrire des mafieux sur les listes électorales, lescartels placent leurs membres dans la politique pourcontrôler leurs affaires. Les assassinats de mairessont d’ailleurs l’illustration de cette bataille entregroupes criminels pour l’obtention du pouvoir, pourgagner la complicité d’un maire et, surtout, infiltrersa police municipale. Dans ce climat d’impunité, lesjournalistes qui enquêtent sont sujets à une pressionénorme, à la fois politique et entrepreneuriale, quiutilise le crime organisé pour les exécuter.

Que pensez-vous de la fameuse « guerre contre lenarcotrafic » initiée en 2006 par le président FelipeCalderón ? A-t-elle amélioré la situation ?

Les États-Unis ont mis beaucoup d’argent dans cetteguerre, en bonne partie inefficace, contre les drogues,et cela a contribué à caricaturer le problème dela délinquance organisée au Mexique, en parlantuniquement de trafic de drogues. En réalité lecrime organisé mexicain est diversifié depuis trèslongtemps : le trafic de drogues est d’ailleurs chaquefois moins important dans leur rentrée d’argent. Lagrande délinquance est constituée d’entreprises etde réseaux criminels horizontaux qui réalisent leur

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business sur tous les marchés, illégaux et légaux, etcela va du trafic de cigarettes au trafic d’êtres humains,comme le montre actuellement le trafic de migrants.Toutes seules, les armes ne servent à rien pour luttercontre des mafias aussi puissantes.

Que préconisez-vous alors ?

C’est d’institutions démocratiques et efficaces qu’abesoin le Mexique. Dans un État fort, et démocratique,les groupes criminels essayent de rester discrets,ils divisent leur territoire de façon stratégique pourréduire les conflits et éviter l’intervention des forcesde l’ordre. Ils se recentrent sur leurs activités les pluslucratives, et les indicateurs de violence baissent.

Mais le Mexique est très loin de tout cela : en théorie,il y a des lois. Mais dans les faits, les contrôles nemarchent pas, à cause de la corruption ou de l’absencede l’État. La fraude électorale est monnaie courante,la délinquance financière n’est pas surveillée. Lajustice n’est pas indépendante, la figure du procureurindépendant [ou juge d’instruction – ndlr] n’existetout simplement pas. Dans une démocratie, avec unÉtat de droit, ces contrôles sont plus ou moins effectifs,mais le Mexique, lui, n’a même pas entamé detransition vers une démocratie, comme le Brésil tentede le faire depuis 1985, en se dotant d’un systèmejudiciaire plus efficace et un peu plus indépendant.

Le président Enrique Peña Nieto se préoccupe des entrepreneursde Tijuana (mai 2016) © Presidencia de la República de Mexico

Un autre problème est qu’il n’y a plus, au Mexique,de politique de prévention sociale ?

C’est pourtant ce qui permet à la population d’accéderà des services basiques, comme l’éducation, la santé,la justice ou un travail justement rémunéré, et doncde se détourner des réseaux criminels, qui recrutentpar le biais de l’économie informelle. Au Mexique,l’informalité représente 50 % du PIB, et des millions

de jeunes Mexicains n’ont que le travail informelpour survivre. Alors que les élites placent, en touteimpunité, leur argent sur des comptes dans desparadis fiscaux, plus de la moitié de la populationmexicaine vit dans la pauvreté et est prise en otagepar la délinquance organisée. Mais celle-ci lui offreun travail, certaines protections, ce que l’État nelui propose pas, puisqu’il est absent. La meilleureprévention sociale est donc de rendre accessiblesces services publics à toute la population. Maispuisque cela demande beaucoup d’investissements,cette politique a été abandonnée depuis longtemps, etl’actuel gouvernement n’y songe même pas.

Le président Enrique Peña Nieto poursuit la mêmepolitique sécuritaire que son prédécesseur, touten dissimulant l’étendue des désastres. Est-il à lahauteur des enjeux ?

Peña Nieto n’a aucune vision d’État. Il est arrivé aupouvoir avec des critères d’entrepreneur : privatiseret signer des pactes avec de grandes entreprises,notamment américaines. Comme Felipe Calderón, sonprédécesseur, il conçoit la politique comme un outilpour faciliter les affaires de l’oligarchie. La classepolitique mexicaine a gâché une opportunité uniquepour le pays, sans doute la meilleure période de sonhistoire : une société jeune et des prix du pétrolequi étaient élevés. Cette élite n’investit plus dans sonpays, elle ne génère ni innovation ni croissance, etne crée pas non plus d’emplois. Le modèle politico-économique actuel a échoué au Mexique, commele montre le taux de croissance, extrêmement bas.C’est une classe politique médiocre, corrompue, enrupture avec le reste de la société et cela pèse dans cedéferlement de violence.

La société civile ou encore la communautéinternationale sont essentielles pour faire pressionsur le gouvernement. On l’a vu avec la tragédie des43 étudiants disparus d’Ayotzinapa. Peuvent-elleschanger les choses ?

La disparition des 43 étudiants à Iguala en septembre2014 a provoqué une crise gravissime au Mexique.Mais l’État mexicain n’a pas réagi et n’a pas entreprisles mesures nécessaires, malgré la mobilisation de la

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société civile. La pression internationale doit alorsprendre le relais. Il faut un catalyseur de changementpour que l’opinion internationale réagisse. Ayotzinapaa été ce catalyseur. Les experts indépendants duGIEI, mandatés par la Commission interaméricainedes droits de l’homme, viennent de terminer leurmission au Mexique [sous pression du gouvernementmexicain, qui n’a pas reconduit leur mandat –ndlr], et j’espère qu’ils constitueront le début d’unepression internationale sur l’État mexicain pour qu’il

prenne enfin ses responsabilités et s’occupe des27 000 disparus. Si enquêtes il y a, elles remonterontjusqu’aux fonctionnaires municipaux, régionaux oufédéraux, le système judiciaire mexicain aura doncbesoin de l’intervention de tribunaux internationauxou de commissions indépendantes. C’est une visionpeut-être trop optimiste, mais c’est surtout espérer quetous ces morts et ces disparus ne tombent pas dansl’oubli.

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