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www.maya.cc Convention de la poste-publications no 41122591 RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC Automne 2007, vol. 3 no 3 Le vent vert souffle à nouveau sur le Québec Les municipalités peuvent-elles faire diminuer le nombre de sacs de plastique ? ENTREVUE avec André Chulak du programme Mobius Vers une génération de citoyens verts

Automne 2007

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Automne 2007, vol. 3 no 3

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2591

RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

Printemps/été 2007, vol. 3 no 1RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

Automne 2007, vol. 3 no 3

Le vent vert souffle à nouveau sur le Québec

Les municipalités peuvent-elles faire diminuer le nombre de sacs de plastique ?

ENTREVUE avec

AndréChulakdu programme Mobius

Vers une génération de citoyens verts

Page 2: Automne 2007

C.P. 662, Victoriaville (Québec) G6P 6V7 Tél : 819 758-VERT, 1 877 758-VERT Téléc. : 819 357-2982 [email protected]

www.gaudreauenvironnement.com

• Gestion intégrée des matièresrésiduelles

• Collecte et transport des matières résiduelles

• Centre de tri• Nettoyage et vidange

de fosses septiques• Location de toilettes mobiles• Location de bacs roulants,

contenants métalliques• Vente de compost, terreaux

et paillis en vrac ou en sac• Service de déchetterie• Service de déchiquetage

de documents confidentiels

• Gestion intégrée des matièresrésiduelles

• Collecte et transport des matières résiduelles

• Centre de tri• Nettoyage et vidange

de fosses septiques• Location de toilettes mobiles• Location de bacs roulants,

contenants métalliques• Vente de compost, terreaux

et paillis en vrac ou en sac• Service de déchetterie• Service de déchiquetage

de documents confidentiels

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 3 NO. 3 AUTOMNE 2007

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RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

C H R O N I Q U E

L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S B O N S C O N T A C T S 28

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sommaire

Automne 2007, vol. 3 no 3

« Ce qui est plaisant, c’est qu’il y a dejeunes adultes rencontrés il y a unedouzaine d’années qui se rappellentavoir visité notre site et rencontré quel-qu’un qui leur a parlé d’environnementalors qu’ils étaient au primaire ou ausecondaire. Ils se rappellent qu’on les asensibilisés à faire attention à leursgestes quotidiens dans la gestion deleurs matières résiduelles. En somme, ilsconnaissent mieux le principe des 3rvetout en ayant appris à poser des gestesconcrets. »

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Line Beauchamp Marie-Claude Caron Léo Fradette Michel Marcotte Denis PotvinAlain PréfontaineAndré SimardMaryse Vermette

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie (Syma)

Photos de la page couverture etde l’entrevue : Gilles Lalonde

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Impart-Litho

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communicationet marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rverecommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance nepouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimé surpapier à contenu recyclé grâce à la participation financière de Tricentris.

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18 COMPOSTAGE QUALITÉ DES COMPOSTS : NORMALISATION, CERTIFICATION ET SURTOUT… PERCEPTIONS

20 ÉLIMINATIONFAISONS-NOUS FAUSSE ROUTE EN VOULANT RETIRER LES MATIÈRES PUTRESCIBLES DES SITES D’ENFOUISSEMENT ?

22 HORIZON 2008LE VENT VERT SOUFFLE À NOUVEAU SUR LE QUÉBEC

23 LE TOUR DU MONDE PANORAMA MONDIAL SUR LES DÉCHETS

25 COLLECTE SÉLECTIVE LA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES : LES QUÉBÉCOIS SONT SUR LA BONNE VOIE !

LA PROBLÉMATIQUE DU SUREMBALLAGEET LA GESTION DES EMBALLAGES

8 En lien avec la ministre

L’ invitéMAXIM MARTINODE À MON BOISÉ

S A N T É E T S É C U R I T É

L E J U R I D I Q U E 27

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ÉDITORIAL

Comme certains d’entre vous le savent, je suis un grand amateurde golf. Je dis bien « grand amateur » et non « grand joueur ». Ladistinction est importante à la lumière de mes résultats inscritssur les cartes de pointage. Cet état de fait ne m’a pas empê-ché de disputer avec un immense plaisir un grand nombre departies en compagnie de professionnels issus du milieu munici-pal ou œuvrant en entreprise. Entre deux bouchées de sandwichsaux œufs ou de hot dog – selon l’importance que chacun accordaità son tour de taille –, nous avons invariablement parlé d’envi-ronnement en général et de gestion des matières résiduellesen particulier. Après tout, c’est notre domaine.

Ce qui m’a frappé dans toutes ces discussions, c’est que plu-sieurs de mes interlocuteurs avaient l’étrange impression d’avoirfranchi une étape. Comme si l’échéance de la politique de gestiondes matières résiduelles 1998-2008 entraînait chez chacun lebesoin de dresser un bilan. J’ai senti qu’on voulait prendre durecul pour regarder le chemin parcouru, pour ensuite évaluer lechemin restant et choisir les meilleurs moyens d’atteindre lesobjectifs. J’avoue que j’aime beaucoup cette approche et que j’aipeut-être fait un peu de projection.

Un de mes partenaires de jeu me faisait remarquer à quel pointil pouvait être hasardeux de changer un infime élément dansnotre mécanique d’élan au golf. Malgré notre bonne intention,très souvent on ne fait qu’empirer les choses. J’ai aussitôt penséau film L’effet papillon ou encore Retour vers le futur II, pour ceuxqui sont restés accroché aux années 1980. Le principe est lemême en ce qui concerne nos actions dans le milieu desmatières résiduelles.

Cette discussion m’est revenue en tête alors que je préparaisl’édition de ce magazine. En lisant les textes que m’avaient fait

parvenir nos chroniqueurs André Simard et Denis Pot-vin, j’ai n’ai pu qu’y voir une certaine confrontation

d’idées. Denis Potvin est un mordu de composta-ge. Il croit fermement que le compostage estune nécessité tout comme in extenso la collec-te à trois voies. De son côté, André Simard est

convaincu du contraire. Il soutient qu’ondevrait se poser desquestions avant de sejoindre à l’aventure coû-teuse de la collecte àtrois voies. En somme, ilest d’avis qu’en posantun geste bien intention-né comme l’implantationde la collecte à troisvoies, on créerait desdommages plus impor-tants à l’environnementque les bénéfices qu’on

en retirerait, ne serait-ce qu’en raison de la pollution engendréepar les camions effectuant cette collecte additionnelle. Je doisdire que, bien qu’elle heurte mes croyances, l’idée n’est pas sau-grenue et mérite qu’on s’y arrête pour l’analyser.

Comprenez moi bien : je ne suis pas contre le compostage nicontre la collecte à trois voies. Je ne dis pas qu’il faut rejeter cechoix. Or, je suis d’avis qu’il est temps de prendre un moment derecul pour dresser un portrait de la situation actuelle afin des’assurer de prendre les décisions adéquates en fonction de nosmoyens financiers. Si, après cette analyse, on en vient à laconclusion que la collecte à trois voies ou toute autre solutiondoit être implantée, eh bien allons-y. Et que ça presse !

Toutefois, je souligne qu’en plus du bilan environnemental detoute action, l’aspect financier ne doit pas être négligé et doitabsolument avoir un impact prédominant sur toute décision. Parexemple, pour améliorer le taux collectif de détournement desmatières résiduelles des lieux d’enfouissement sanitaire, on doitse demander si chaque dollar sera plus profitable s’il est utilisépour améliorer le taux des résidences profitant déjà de la collectesélective ou s’il aurait de meilleures retombées s’il était investidans des services pour les ICI ou même dans les services de col-lecte sélective auprès des immeubles à logements. À quelendroit notre argent est-il le plus rentable? Voilà la question qu’ilfaut se poser. Je ne crois pas que nous avons le luxe de nous pri-ver de cette analyse.

Que doit-on prioriser ? Donner un coup de barre au niveau desICI afin qu’ils puissent contribuer également à une gestion sainedes matières résiduelles comme le fait déjà la population engénéral ? Doter tous les immeubles à logements de serviceséquivalents aux maisons unifamiliales ? Implanter la collecte àtrois voies partout sur le territoire québécois ? Est-ce ce genre dequestions que l’on doit se poser à l’aube d’une nouvelle politiquede gestion des matières résiduelles ? J’en ai la conviction.

Certains se demandent si les Québécois sont de si mauvaiscitoyens du point de vue environnemental, comme le prétend lejournaliste de La Presse François Cardinal dans son dernierouvrage, ou s’il faut se péter les bretelles comme le suggèrent lesderniers chiffres publiés par Recyc-Québec. La réalité se trouveprobablement quelque part entre les deux. Mais, entre-temps, ilfaut vite s’attabler afin de plancher sur une nouvelle politique quisera, je l’espère, basée sur la réalité technique, démographique etéconomique actuelle du Québec.

Collectivement, nous avons tout de même effectué un bonbout de chemin depuis l’adoption de la politique 1998-2008. Ilserait important d’en faire tout autant avec la prochaine politique.Espérons simplement que les décideurs ne seront pas tentés demodifier leur élan en cours de partie. ■

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André Dumouchel

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 3 NO. 3 AUTOMNE 2007

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Tout est dans l’élan !

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Les emba l lagesconstituent une parttrès importante desmatières résiduelles etleur réduction, leur

réemploi et le recours à des types d’emballages plus souhaitablespour l’environnement constituent des actions nécessaires auregard du développement durable.

La notion de suremballage sous-entend l’utilisation d’unequantité d’emballage qui serait trop importante par rapport aubesoin. Toutefois, cette notion implique un certain jugementsubjectif qui rend difficile une intervention particulière sur unproduit « suremballé », comparativement à un autre qui serait unpeu moins « emballé ». De plus, certaines entreprises justifient unemballage plus gros pour des raisons de sécurité, notammentdans le cas des parfums, des bijoux et des produits informatiques,de petits objets ayant une valeur élevée. Il faut également prendreen considération le fait que le suremballage touche aussi desproduits importés, ce qui nécessite l’intervention du gouvernementfédéral.

Malgré la complexité de la situation, le gouvernement du Québec aposé des ac t ionss t ruc tu ran tes aucours des dernièresannées afin de favori-ser la diminution dusuremballage et decontrer la mise enplace d’emballagesnon souhaitables.

Dans un premier temps, afin d’inciter les entreprises à réduireleur utilisation d’emballage, un régime de compensation desmunicipalités a été mis en place le 1er mars 2005 à la suite del’adoption du Règlement sur la compensation pour les servicesmunicipaux fournis en vue d’assurer la récupération de matièresrésiduelles. Celui-ci prévoit que jusqu’à 50 % des coûts nets desservices municipaux de récupération soient assumés par lesentreprises qui mettent en marché les produits qui génèrent cesmatières résiduelles : les « contenants et emballages », les «imprimés » et les « médias écrits ». Ce régime, qui découle du prin-cipe de la responsabilité des producteurs, devrait inciter les entre-prises à réduire leur utilisation d’emballage, et donc le surem-ballage, compte tenu que le montant du paiement est fonction desquantités d’emballage mis en marché. Une réduction de l’embal-lage utilisé impliquera directement une réduction des montantsà payer. De plus, il est prévu que le tarif évolue avec les années enfonction des conséquences environnementales des matièresvisées. Concernant les mois de novembre 2005 à décembre2006, ce sont 54 M$ qui seront retournés aux municipalités rétro-activement. Cette nouvelle réglementation apportera aux munici-palités un soutien financier qui permettra de soutenir le déploie-ment de leurs services de collecte sélective.

De plus, afin d’éviter de perdre nos acquis en matière deréduction à la source et de réemploi, un projet de règlement a été

publié en juillet 2007 (dans la Gazette officielle du Québec) afind’obliger l’utilisation de contenants à remplissages multiples(CRM) pour la mise en marché des grands formats d’eauembouteillée, de même que la mise en place d’un système derécupération en vue de leur réemploi. Ce projet de règlementvise à protéger le marché des contenants d’eau à remplissagesmultiples (CRM) de 11 litres et de 18 litres destinés aux refroi-disseurs, en réaction à la récente introduction sur le marchéquébécois de contenants à remplissage unique (CRU) de 15 litres.Cette proposition réglementaire constitue une intervention sévèrepour contrer la menace de voir disparaître les contenants de11 litres et de 18 litres à remplissages multiples, lesquels sontplus avantageux sur le plan environnemental. En effet, ces dernierssont réutilisés de 50 à 70 fois chacun et font l’objet d’uneconsigne privée qui permet d’atteindre des taux de récupérationaussi élevés que 98 %. Dans une perspective de conservationdes ressources et de développement durable, l’apparition descontenants à remplissage unique (CRU) n’est évidemment passouhaitable. De plus, l’utilisation des CRU au détriment des CRMva à l’encontre des principes de la Politique québécoise de gestiondes matières résiduelles 1998-2008 qui visent à favoriser laréduction à la source et le réemploi selon le principe de la hiérarchiedes 3RV-E (réduction à la source, réemploi, recyclage, valorisation,

élimination). Dans cecas-ci, il ne s’agit pasde réduire le sur-e m ba l l age , ma i splutôt d’éviter l’utili-sation d’un mauvaisemballage.

En plus des efforts déployés pour réduire le suremballage etaméliorer la gestion des emballages, nous avons aussi lancé desinitiatives pour augmenter la récupération dans différentessphères d’activités de la société. Mentionnons le regroupementd’industriels qui a mis sur pied la Table pour la récupération horsfoyer. Cette table a élaboré un plan d’action qui inclut des enga-gements significatifs de la part de l’industrie, pour une périodede trois ans. Le plan vise à développer et mettre en œuvre desprogrammes à grande échelle de collecte sélective pour la récu-pération hors foyer de l’ensemble des matières recyclables. Lesprogrammes prévus par la Table visent essentiellement à financerune partie des coûts d’acquisition des équipements nécessairespour récupérer les matières recyclables dans les aires publiquesmunicipales, dans les restaurants, les bars et les hôtels. Cetteinitiative aidera sans doute à accroître la récupération desmatières résiduelles dans ces secteurs où les infrastructures decollecte sélective sont encore rares.

En complément aux efforts réalisés afin de réduire le surembal-lage et améliorer la gestion des emballages, de nouvelles avenuesseront proposées au cours de l’automne afin d’améliorer larécupération dans différents secteurs de la société. Toutes cesactions, combinées à celles qui seront mises de l’avant dans lesprochaines années ainsi qu’à la participation croissante de lapopulation, permettront au gouvernement du Québec de pour-suivre le développement durable de notre société.

un projet de règlement a été publié en juillet 2007 […]afin d’obliger l’utilisation de contenants à remplissagesmultiples (CRM) pour la mise en marché des grandsformats d’eau embouteillée.

Mme Line BeauchampMinistre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

La problématique du suremballageet la gestion des emballages

En lien avec la ministre

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ODE À MONBOISÉJe suis en deuil…

Ils sont en train de défricher la forêtderrière chez moi.

La principale raison de l’achat de mamaison, c’était cette forêt vierge, au boutde ma cour, qui me faisait rêver. C’était ceboisé mystérieux où je craignais dem’aventurer de peur de me perdre ou d’ycroiser des lutins.

Le boisé derrière chez nous représen-tait pour moi la limite de l’univers, unendroit où, si tu t’y aventures, tu finis partomber au bout de la Terre. Je ressentaisla menace papale du Moyen-Âge àchaque fois que je m’y noyais visuellement.

Pour moi, cette forêt était habitée partous les êtres mythologiques que l’hom-me a inventés; pour ma fille, c’était leboisé où le prince charmant trouvait saBelle au bois dormant et la réveillait d’unbaiser.

Quand je me suis séparé de la mère dema fille, ce boisé-là est devenu monsanctuaire de paix. Au lieu de me saouler,de me geler la face, de baiser avec toutce qui bouge pour remplir les craques demes murs, quand j’avais un mal de vivre,j’allais me perdre dans cet abysse de

conifères. Chaque pas que jefaisais me donnait le sentiment deconquérir un inconnu mystérieux.

Quand ça brassait dans ma tête, c’estlà que j’allais me réfugier. Le silence qui yrégnait était comme cette fameusemontre qu’on cherche tous pour arrêter letemps. Quand j’y pénétrais assez loinpour ne plus voir aucune maison derrièremoi, je me sentais comme un Sasquatchqui se sauvait de la civilisation.

Quand je m’y réfugiais le lendemaind’une tempête de neige, je m’écrasais surle dos, dans son lit confortable, pour admi-rer le canevas de la nature. Je me rappellede toutes les fois où je me suis gelé lesdoigts à essayer de capturer sa beautéavec mon appareil photo pour y retrouversur mon écran une version cheap de cequ’on me dévoilait vraiment.

Depuis quelques semaines, j’entendsles armes qui déchiquettent mon paradisarbre par arbre. Le silence est remplacépar le vacarme d’une chainsaw qui abatindifféremment cette même forêt qui meparlait sans dire un mot. Je peux com-prendre l’indifférence de cet engin

puisque sa vie se termine à la fin duplein d’essence, mais je m’attarde surl’être qui la manipule. J’aimerais savoirs’il tue ma maîtresse insensiblement…Est-il rendu aveugle par le chèque depaye qui l’attend aux deux semaines ?Fait-il la sourde oreille aux cris despiliers de la forêt qui tombe un par un ?

J’imagine que le bruit de la mort del’écosystème qui l’entoure est enterré parle tumulte de son sabre mécanique.Mais moi, au loin, tout ce que j’entends,c’est le bruit d’un être vivant qui, en tom-bant, essaye de s’accrocher aux branchesde ses amis dans l’espoir qu’ils l’aident àse redresser.

C’est la fin de mon univers privé. Leschevreuils, les Bambi que je m’amusais àobserver avec ma fille sur mon terrainvont bientôt être remplacés par un voisinqui fera parader sa bedaine entre sa ter-

rasse et son cabanon. Ce même voisinqui a décidé de sortir de la ville pours’évader en campagne. Ce même voisinqui n’a pas réalisé que, pour venir dégustercette magie que je chéris, a été obligéd’en détruire une partie. Eh oui, quelleironie, il faut détruire la nature pour venirl’observer…

Mais ce que je remarque surtout, c’estque les entrepreneurs de ma région sem-blent allergiques aux arbres, mais pas aupapier sur lequel on imprime l’argent. ■

Maxim

Mart

in

L’ invité

J’imagine que le bruit de la mort de l’écosystème quil’entoure est enterré par le tumulte de son sabremécanique.

Le 9 octobre dernier, Maxim Martin

lançait son premier DVD intitulé MAXIM

MARTIN – SON ONE-MAN SHOW. En

plus de nous présenter son

troisième

one-man show, le DVD comprend des

options spéciales incontourn

ables, dont

quelques numéros qui ont m

arqué la

carrière de l’audacieux humoriste passé

maître dans l’art du stand-up

. Un bien

beau cadeau à placer sous

le sapin…

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 3 NO. 3 AUTOMNE 2007

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Qu’est-ce que le programme Mobius ?

Essentiellement, le programme vise àsensibiliser les citoyens d’aujourd’huiet de demain à la diminution de laquantité de déchets à éliminer. Nousfaisons donc la promotion des 3rve enprenant bien soin de faire comprendrela hiérarchisation tout en démystifiantl’enfouissement sanitaire. Mais il fautpréciser qu’avec le temps et à lademande des enseignants, Mobius aélargi son mandat en traitant aussi aupassage de l’effet de serre, de la défo-restation massive et d’autres sujetsenvironnementaux puisque, dans cedomaine, tout est interrelié. On n’aqu’une planète.

Nous avons donc différentes activitésà présenter, qu’il s’agisse d’une visiteguidée du site, de conférences sur les3rve et le développement durable,d’une activité à l’insectarium de Mont-réal nommée Monarque sans frontière,d’une rencontre avec un fauconnier,d’une activité sur la biodégradation ou

le vermicompostage. Bref, nous avonsune multitude d’activités visant à sen-sibiliser les participants à ce qui lesentoure. Certains groupes peuventmême participer à plusieurs de cesactivités.

Êtes-vous celui qui a mis sur pied leprogramme Mobius ?

Non, je suis à l’emploi de BFI depuis12 ans alors que le programme existedepuis environ 15 ans. Il s’agit d’unprogramme qui avait été mis sur pied àHouston par Browning Ferris Indus-tries (BFI). Il a été adapté à la réalitéquébécoise en 1992.

Pourquoi avoir nommé le programmeMobius ?

En raison du nom de la boucle du recy-clage et de ses trois flèches. Il s’agit dela boucle sans fin que l’astronome etmathématicien allemand August Ferdi-nand Möbius avait développée et qui aété reprise pour l’environnement, car

elle illustre bien l’idéal du cycle de viede la matière.

Les objectifs du programme sont-ilsles mêmes aujourd’hui qu’au momentou il a été créé ?

L’objectif a sensiblement toujours étéde cibler les jeunes afin qu’ils devien-nent des communicateurs des valeurset pratiques du recyclage. En étantsensibilisés, ils peuvent ainsi trans-mettre plus facilement l’informationaux adultes qui sont souvent réfrac-taires à se renseigner eux-mêmes parmanque de temps. Nous encoura-geons donc les jeunes à discuter etmême à expliquer à leur famille lesprincipes qu’ils ont appris et qu’ils peu-vent mettre en pratique au sein de leurenvironnement.

Le programme a-t-il évolué avec letemps ?

Oui, beaucoup. À mon arrivée, lesactivités de Mobius se concentraient

ENTREVUE avec

AndréChulak

DÉTENTEUR D’UN BACCALAURÉAT EN URBANISME AINSI QUE D’UN CERTIFICAT EN SCIENCE DE L’ENVIRONNEMENT, ANDRÉ CHULAKEST RESPONSABLE DES COMMUNICATIONS CHEZ BFI CANADA. EN PLUS DE REPRÉSENTER L’ENTREPRISE DANS LES RELATIONS DE CETTEDERNIÈRE AVEC LES CITOYENS, IL A L’AGRÉABLE TÂCHE D’ÊTRE RESPONSABLE DU PROGRAMME MOBIUS. LE PROGRAMME L’AMÈNE ÀFAIRE LA TOURNÉE DES ÉCOLES AFIN DE RENCONTRER DES ÉLÈVES ET AINSI LES SENSIBILISER À UNE SAINE GESTION DE LEURS MATIÈRESRÉSIDUELLES.

LE MAGAZINE 3RVE L’A SUIVI À L’OCCASION D’UNE ACTIVITÉ DE VERMICOMPOSTAGE À L’ÉCOLE VAL-DES-ARBRES DE LAVAL. QUE PENSE-T-IL DES CITOYENS DE DEMAIN ? 3RVE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS.

Entrevue réalisée par André Dumouchel

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tête-à-tête

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 3 NO. 3 AUTOMNE 2007

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uniquement sur le dossier des déchets.De par ma formation, il m’apparaissaitessentiel de donner une vue d’ensembleet de faire comprendre aux participants duprogramme que les différentes probléma-tiques environnementales étaient toutesinterreliées d’une certaine façon. C’estpourquoi nous avons élargi le sujet desdifférentes activités tout en faisant tou-jours le lien avec la gestion responsabledes matières résiduelles. De plus, jetrouvais important d’insister sur le faitque chaque individu doit se sentirconcerné et responsable, malgré l’appa-rente portée limitée de ses actions indi-viduelles.

Au moment de la création du programme,y avait-il un plan comportant des objectifsquantitatifs à atteindre ?

Pas spécifiquement, puisqu’il est très diffi-cile de quantifier quoi que ce soit, mis àpart le nombre de personnes rencontrées.Cependant, les 15 000 personnes ren-contrées annuellement gardent assuré-ment un souvenir de la visite, ce qui contri-bue forcément à changer les habitudes deces citoyens envers leur environnement.Par ailleurs, il faut comprendre que ce pro-gramme s’intègre dans une volonté deBFI de s’impliquer sur le plan social dansune perspective de développementdurable.

Croyez-vous que les jeunes retiennent lemessage de Mobius ?

Ce qui est plaisant, c’est qu’il y a de jeunesadultes rencontrés il y a une douzained’années qui se rappellent avoir visiténotre site et rencontré quelqu’un qui leur aparlé d’environnement alors qu’ils étaientau primaire ou au secondaire. Ils se rap-pellent qu’on les a sensibilisés à faireattention à leurs gestes quotidiens dans lagestion de leurs matières résiduelles. Ensomme, ils connaissent mieux le principedes 3rve tout en ayant appris à poser desgestes concrets.

Croyez-vous en cette méthode ?

Oui, car chaque fois que je rencontre desjeunes ayant participé à Mobius, ils medisent avoir intégré plusieurs principes dela récupération et du recyclage. Beaucoupd’entre eux m’avouent avoir de meilleurespratiques en ce sens et même s’être misau compostage après que je les ai initiés.

Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’unequestion d’éducation. Il y a à peine 20 ans,c’était normal de tout jeter à la poubelle.De nos jours, il est important que lesjeunes comprennent que la poubellereprésente un outil qui doit être bien gérétout comme le bac de récupération, lecomposteur et même les ventes degarage. De plus, Mobius n’est pas quethéorique, on discute avec les partici-pants, on échange, mais surtout ontouche, on manipule et on voit des solutions.

À qui Mobius est-il destiné ?

Comme Tintin, il s’adresse aux jeunes de7 à 77 ans ! Plus sérieusement, les per-sonnes les plus susceptibles de pouvoirrecevoir le programme dans son intégrali-té sont les jeunes de 3e année de primairejusqu’à ceux de 2e secondaire. Ils repré-sentent environ 85 % de notre clientèle.

Je rencontre également à l’occasion tousles autres niveaux scolaires, qu’il s’agissede classes régulières ou d’élèves éprou-vant des difficultés de même que desgroupes d’adultes, professionnels ou non,en passant par des groupes internationaux.

Pourquoi se concentrer sur le grouped’âge entre la 3e année primaire et la 2e secondaire ?

Avant la 2e moitié de la 3e année, lesjeunes n’ont pas vraiment acquis la basedes notions scientifiques leur permettantun échange constructif, alors qu’après la2e année du secondaire, les jeunes ne sontpas toujours très réceptifs…

Vous devez donc adapter le programmeà votre auditoire ?

Bien sûr, car une visite impliquant uneclasse de jeunes trisomiques ne sera évi-demment pas présentée de la mêmemanière qu’une autre impliquant l'Ordredes ingénieurs ou encore le ministre del’Environnement. Mais que ce soit un groupeou un autre, tous repartent enchantés dela visite et avec l’impression d’avoir

démystifié les 3rve. L’ex-ministre ThomasMulcair avait d’ailleurs vanté notre pro-gramme après sa visite à Lachenaie alorsqu’il se trouvait sur le plateau de l’émissionTout le monde en parle. J’avoue que çam’a fait un petit velours !

Avec quel groupe d’âge estimez-vousque le programme est le plus efficace ?

Peu importe l’école et les groupes, lesjeunes de 5e année représentent selonmoi le groupe le plus réceptif. Ils ont unemerveilleuse écoute, une bonne compré-hension et surtout de vives réactions surce qu’ils reçoivent comme information.Après la présentation des faits, on n’a pas

Comme nous rencontrons certaines écoles depuismaintenant 15 ans, une habitude s’est créée chezles enseignants. Et la demande est telle quenous n’avons plus besoin de faire d'appels pourremplir notre agenda de rencontres.

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 3 NO. 3 AUTOMNE 2007

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tête-à-tête

besoin de dire qu’il faut agir; cette réactionvient spontanément d’eux-mêmes. Pour cequi est des élèves du secondaire, la donneest différente puisque ces jeunes ont main-tenant des intérêts plus personnalisés etvariés. Mais il faut comprendre que certainsélèves ont tout de même un intérêt extraor-

dinaire. Car, bien sûr, il y a les YO, mais il y aaussi les écolos ! Toutefois, la principale dif-ficulté avec cette tranche d’âge réside dansl’approche. Il faut éviter par exemple deparaître trop impressionné par la questiond’un élève, car il pourrait alors se sentir gênéd’avoir démontré de l’intérêt. Les jeunes sejugent beaucoup entre eux. Vous savez,vous pouvez être bon en mathématiques etle mentionner fièrement à vos parents, maiss’en vanter à ses amis n’est malheureuse-ment jamais perçu comme étant très cool…

Quelle est la perception des ensei-gnants à l'égard du programme ?

C’est unanime, ils croient que le programmeMobius devrait être accessible partout auQuébec. Ils estiment que tous devraientavoir la chance d’aller visiter au moins unefois dans leur vie un lieu d’enfouissementsanitaire. Il faut dire également que leprogramme s’adapte énormément auxdemandes des enseignants. Nous rece-vons fréquemment des appels d’ensei-gnants qui ont de bonnes idées de projet,mais qui ont besoin de l’aide de Mobiuspour les réaliser. Il s’agit donc d’un véritablepartenariat en constante évolution.Certaines écoles se servent des activités

de Mobius afin de recevoir l’accréditation« École verte Brundtland ».

Est-ce que BFI a mis sur pied ce programme uniquement pour se donnerune belle image ?

BFI aurait pu se servir de ce programmepour bien paraître et obtenir un décret pourle prolongement de ses opérations pourensuite mettre fin au programme une fois ledécret obtenu, mais au contraire BFI n’ajamais cessé d’investir dans Mobius. Sesemployés, qu’ils soient de la haute directionou qu’ils travaillent sur le terrain, n’ont decesse de bonifier le programme en y allantde suggestions et d’éléments pouvant êtreutiles à la réussite du programme. Lesemployés semblent très fiers de ce pro-gramme et de ses répercussions.

Est-ce qu’il y a des réticences face auprojet ?

Au départ, il y a eu quelques personnes quicraignaient qu’il s’agisse d’une opération delavage de cerveau, mais les appréhen-sions sont vite tombées. La qualité et ladiversité du programme ont tôt fait defaire taire les critiques. De plus, jusqu’à ce

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tête-à-têtejour, plus de 500 enseignants ont approuvé le programme et enredemandent. Il devient donc difficile de contester un tel succès.

Comment les gens arrivent-ils à Mobius ?

Lors de la création du programme, BFI a rencontré les différentescommissions scolaires avoisinant le site de Lachenaie afin de leurproposer le programme. Nous avions également fait de la publicitépour promouvoir le service. Après les premières rencontres, lebouche-à-oreille a fait le travail. Comme nous rencontrons certainesécoles depuis maintenant 15 ans, une habitude s’est créée chez lesenseignants. Et la demande est telle que nous n’avons plus besoinde aire d'appels pour remplir notre agenda de rencontres.

À quoi ressemble une visite typique du site ?

Nous accueillons tout d’abord le groupe dans le lobby où il peutvoir une photo aérienne du site. Nous prenons également letemps de faire une mise au point sur l’impact des déchets, qu’ilsoit local ou régional. On traite aussi de la manière dont sontgérés les odeurs, les goélands, les biogaz et leurs effets de serre,les lixiviats, l’espace nécessaire, le camionnage et le bruit, bref onparle de tous les impacts possibles.

On se dirige ensuite au centre Mobius où l’on voit du lixiviat, ontouche aux matières récupérées et recyclées. On y voit égalementune courte vidéo sur la fauconnerie. Par la suite, nous montons àbord d’un autobus pour aller rencontrer un fauconnier, observer lesite et ses bassins de traitement de lixiviat, la plate-forme de com-

postage et même les déchets afin de constater tout le gaspillagequi est malheureusement encore fait. On fait également un arrêt ànotre centrale électrique afin d’expliquer qu’une partie des biogazest valorisée en électricité et une autre en gaz naturel.

Le but est de sentir, d’entendre et de voir, d’utiliser les sens pourbien comprendre comment les matières résiduelles sont gérées.

Combien de temps dure une visite ?

La visite peut durer plus de deux heures, tout dépendant de l’intérêtet de l’âge des participants.

Quelle est la réaction des gens en regard de leurs attentes ?

Généralement, avant la visite, ils s’attendent à voir des déchetspartout. Ils croient que ce sera un endroit rempli de goélands, derats, de moufettes, de ratons laveurs et de mouches. Certainscroient même que nous mettons le feu à la matière. D’autres sontpersuadés que nous avons des équipes qui fouillent dans lamatière pour en retirer carton, papier, métal et plastique.

Ces croyances sont-elles davantage celles des adultes ou desenfants ?

Étonnamment, elles sont vraiment générales. Cette naïveté n’est paspropre aux enfants. Il arrive souvent que des adultes se présententavec un mouchoir et même avec une épingle à linge sur le nez pourensuite agir normalement au fur et à mesure que la visite progresse.

Demandez-vous une contribution aux différents groupes pourvos services ?

Non, il s’agit d’un engagement social de la part de l’entrepriseenvers sa communauté. Nous fournissons même le transport parautobus aux groupes scolaires.

Avez-vous une idée du coût de ce programme pour l’entreprise ?Ces coûts sont assurément de plus de 100 000 $ annuellement.

Combien de personnes travaillent à ce programme ?

Essentiellement, je suis la seule personne à temps plein. Toute-fois, tous les cadres et employés de BFI mettent l’épaule à la roueà leur manière.

Mobius représente quel pourcentage de votre emploi du temps ?

Le programme représente 60 % sur une base annuelle, mais il estévident qu’il est surtout concentré durant la période scolaire.

Croyez-vous que les enseignants offrent une bonne formationenvironnementale à leurs élèves sans Mobius ?

Il s’agit de cas par cas, car tout dépend de la formation person-nelle et surtout de l’intérêt de chaque enseignant. Certains sontpassionnés d’environnement et cela se reflète sans contredit surles valeurs qu’ils vont transmettre à leurs élèves.

Croyez-vous la croyance populaire fondée lorsqu’on affirme que les jeunes sont sensibilisés à l’environnement en plus de connaître les gestes à poser pour être des citoyens responsables ?

Je peux affirmer que l’intérêt pour l’environnement est toujoursmarqué dans tous les groupes que je rencontre. Je suis donc d’ac-cord en ce qui concerne la sensibilisation. Toutefois, en ce qui a traità la partie pratique de l’équation, c’est une tout autre histoire. Je suisd’avis que l’information qu’ils reçoivent dépend beaucoup de l’intérêt

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tête-à-tête

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de leurs enseignants pour les notions envi-ronnementales. L’implication de la directionde l’école joue aussi énormément.

Par exemple, les élèves bénéficiant d’ate-liers, de conférences, de visites oud’autres programmes externes commeMobius ou de ceux offerts par certainesmunicipalités ont davantage la chance dedévelopper une attitude responsable faceà la gestion des matières résiduelles. Or,nous devons admettre que tous n’ont pascette chance.

Quel élément de Mobius vous rend-il le plus fier ?

Sans contredit la popularité du program-me. Nous n’avons nullement besoin defaire de la publicité et les enseignantsnous rappellent d’année en année d’eux-mêmes. Outre ce fait, je suis très fier quele programme, au fil des ans, ait contribuéà rendre plus responsables d’innom-brables jeunes et moins jeunes en lessensibilisant aux problématiques environ-nementales et en démystifiant la gestionde leurs propres matières résiduelles.Mobius a sans aucun doute poussé lesgens à poser des gestes concrets; il les a

poussés à agir.

Voyez-vous une différence dans le degréde connaissances reliées à l’environne-ment entre les jeunes que vous rencontrezmaintenant et ceux rencontrés il y a unedizaine d’années?

Il y a une évolution, mais elle demeuresouvent théorique. Par exemple, lestermes compostage, recyclage et autresne sont plus inconnus pour eux, commec’était souvent le cas auparavant. Toute-fois, la mise en œuvre demeure encoreabstraite pour la plupart. Que plusieursjeunes pensent toujours que ce qui estmis dans le sac à ordures sera trié au sited’enfouissement démontre bien l’ampleurde notre tâche.

Est-ce que deux visites de Mobius dansune année sont suffisantes pour rendreun futur citoyen responsable ?

Chaque individu est différent. Dans cer-tains cas, l’effet est frappant et immédiatquant aux actions. Dans d’autres cas, unrappel continuel est nécessaire…

Est-ce que Mobius est là pour rester ?

J’espère que oui, car la sensibilisation estprimordiale.

Quel est l’avenir de Mobius ?

Mobius va continuellement s’adapter auxnouvelles réalités et aux demandes desenseignants. Par exemple, si la collecte àtrois voies est implantée dans la région,Mobius en parlera assurément. Égale-ment, si le sac de plastique à usageunique disparaît, Mobius cessera évidem-ment d’en parler.

D’un point de vue personnel, que pensez-vous de la déresponsabilisationdes gens ?

Il est tellement facile de ne pas se sentirconcerné tout comme il est facile de criti-quer les autres et la société sans seregarder sois-même. Pourtant , desimples gestes comme l’achat de pilesrechargeables ou le recours à de la vais-selle réutilisable à l’occasion des fêtesreprésentent des choix économiquesavantageux pour le portefeuille et pourl’environnement. Après quoi, on peut sedemander pourquoi les gouvernementsn’interdisent pas purement et simplementla vente de tels produits. La collectivitésemble se mobiliser en ce moment contreles sacs de plastique à usage unique.C’est une bonne chose, mais il est à sou-haiter que ce genre de raisonnements’étende à d’autres biens de consomma-tion nuisibles pour l’environnement.

Ceci étant dit, il y aura toujours desdéchets; le but est simplement d’en limiterla quantité. ■

Monsieur Chulak, merci beaucoup.

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RÉDUCTION • RÉEMPLOI • RECYCLAGE • VALORISATION • ÉLIMINATION

LE MAGAZINE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES AU QUÉBEC

Le jeudi 6 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale de Mirabel la 3e éditiondu tournoi annuel de votre magazine 3Rve.C’est sous une température absolumentmagnifique de 26°C que les gens de l’industrie de l’eau ont foulé le magnifique parcours Élite du Glendale.

C’est donc sous un soleil radieux que s’estdéroulé le tournoi qui comportait une multitude deconcours. Les gens ont par la suite été invités à se rafraîchir sur le bord de la piscine, où les attendaient les bières Moretti, une massothérapeute ainsi qu’un talentueux trio de jazz !

La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas agrémenté de vin et de nombreux prix, dont plusieurs d’une valeur importante. Les participants ont de plus eu droit à un spectacle de l’humoriste Guy Nantel.

Il est à noter que, pour la toutepremière fois, le tournoi s’estdéroulé à guichets fermés. Uneliste d’attente a même dû être instaurée. La prochaine édition de votre tournoi se tiendra le jeudi 4 septembre 2008.

Serez-vous des nôtres ?

Et c’est un départ !

Le désormais célèbre trou à cigare, chocolat

et porto. L’éditeur de 3Rve ainsi que Nathalie

Zielinski de l’Association de la sclérose en

plaques de Laval étaient présents pour servir le

tout. L’artiste Carole Vincent a peint un tableau

mis à l’enchère en soirée pour la bonne cause.

Il s’agit de France et non de Monica…

Cheeeeeeez !

Tout est dans la position et dans l’élan.

Impossible de faire un beau tournoide golf sans la présence d’une

solide équipe de bénévoles.

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UN GRAND MERCI À NOS PRÉCIEUXCOMMANDITAIRES

« Vous semblez tendu, monsieur… Avez-vous bien joué ? »

Pour la deuxième année consécutive, l’équipe menée par Jean-François Bergeron de Nordikeau remporte le tour-

noi. Conservera-t-elle son titre en 2008 ?

Le banquier était sur place. Tous les participants ont quitté avec un très beau prix. Tous ? À vous de juger…

Un merveilleux cocktail pour le réseautage.

Un trio de jazz qui a du rythme.

Un tableau a été mis à l’enchère au profit de l’Association de

la sclérose en plaques de Laval. C’est l’entreprise Machinex ,

par son digne représentant Gaétan Bolduc, qui a fait l’offre

la plus généreuse, à savoir 2500 $, somme à laquelle MAYA

communication et marketing a ajouté 1000 $. Un bien beau

geste de l’entreprise Machinex.

1À table, tout le monde !

Rien de mieux que le rire pour digérer.

Laquelle de ces photos m’appartient ?

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Au début des années 1990, les fabricantsde composts ainsi que les gouvernementsfédéral et provinciaux anticipaient un essorde la filière compostage et, par conséquent,préparaient le terrain en élaborant desdocuments et des normes sur la qualitédes composts. Tous reconnaissaient alorsl’importance de fiabiliser les débouchés ducompost en fabriquant des produits dequalité. En l’absence de cette condition, ledéveloppement du compostage devenaitplus incertain.

Un des objectifs de ces normes de qua-lité était de définir d’une façon rigoureusedes critères mesurables concernantnotamment la sécurité, l’innocuité et l’effi-cacité des composts. Ainsi, par le biaisd’une norme volontaire et consensuelle(CAN/BNQ 0413-200), d’un organismereconnu (BNQ) et d’un protocole de certi-fication, il devenait possible de garantir laqualité des composts et de transcender,croyait-on, les perceptions que l’on se faitsur la qualité.

Il m’apparaît important de rappeler quece sont la nécessité et la faisabilité d’éta-blir des critères sécuritaires harmoniséspour les composts qui sont à l’origine dutravail de collaboration entre Agriculture etAgroalimentaire Canada (AAC), le Conseilcanadien des ministres de l’environnement(CCME) et le Bureau de normalisation duQuébec (BNQ). Ces organismes ont tra-vaillé dans l’objectif d’établir des types decomposts sécuritaires et de bonne qualitépour être avantageusement utilisés.

Le comité de travail de l’époque avaitretenu, par consensus, l’idée de développerune norme qui comporterait plus d’une clas-se. Les intervenants croyaient plus appropriéde présenter divers niveaux de qualité per-mettant d’atteindre les différents marchéspotentiels, et ce, tout en étant conformesaux aspects règlementaires existants et auxpolitiques environnementales de gestiondes déchets à venir.

C'est que l’approche de la classe uniquese heurtait au choix des valeurs retenues.C’est bien beau de vouloir produire le « topniveau », mais encore faut-il être techni-

quement capable de le faire et, surtout,être en mesure de justifier le choix devaleurs réalistes plus ou moins exigeantes.What is the rational ? demandait-onconstamment.

Par exemple, sommes-nous d’accordpour affirmer qu’un compost de « topniveau » ne devrait contenir aucun corpsétranger ? C’est ce que dicte le type AA dela norme BNQ. Mais on doit aussi sedemander si des composts qui en contien-draient une certaine quantité seraientacceptables pour le consommateur tout enétant conformes aux règlementationsexistantes. Heureusement, c’est ce queprévoient les types A et B, car il faut avoircomposté un peu pour réaliser l’ampleurdu défi que représente l’absence de corpsétrangers pour obtenir le compost de typeAA quand on travaille avec des matièresputrescibles provenant de nos déchets, etce, même avec la participation volontairedes citoyens les mieux intentionnés.

Un raisonnement similaire s’appliquaitpour la question des éléments tracesmétalliques. Ainsi, les concentrationsmaximales admissibles pour le type Bproviennent de la circulaire à la profes-sion T-4-93 incluse dans la Loi sur lesengrais; celles du type AA ou A, de l’ap-proche «aucune dégradation nette».

Certains propos ou articles récemmententendus ou publiés me font croire à l’exis-

tence d’un effet pervers qui découlerait del’incompréhension des fondements del’approche de qualité multiclasses. Il seraitdommage que les raisonnements et lesobjectifs ayant conduit à l’élaboration decatégories de types A et B soient occultéspar la simple dimension de perception dela qualité. Or, faut-il le rappeler, les com-posts certifiés de types AA, A et B sonttous de bons composts. Comment aurait-ilpu en être autrement ?

On peut toutefois comprendre que lescomposts de type B soient perçus commedes produits de moindre qualité puisque,dans la norme, il est dit : « Les compostssont classés par ordre de qualité décrois-sante en trois types : AA, A et B. Cetteclassification repose sur les teneurs enmatières organiques totales, en corps

étrangers et en éléments traces. » Deplus, il est vrai que les composts de typeB font l’objet d’une restriction relative àla quantité maximale en éléments tracesmétalliques que l’on peut appliquer auxsols à la suite d’apports répétés. Si cetterestriction donne aux produits une conno-tation négative, il faut rappeler qu’elle n’estpas nouvelle, car depuis que la Loi sur lesengrais existe, tous les composts vendusau Canada doivent se conformer aux exi-gences de concentrations maximales enéléments traces. Et cela n’a pas empêchél’industrie du compostage de se développer.

Mais comment ne pas réagir lorsque lespropos sous-entendent que le compost decatégorie B n’est pas de qualité suffisantepour justifier ou rendre pertinent le choix del’option compostage ? Quand ces proposlaissent croire que le marché des compostsest beaucoup plus accessible avec la pro-duction de composts double A ?

Reconnaître un niveau de qualité par lebiais d’une approche multiclasses ne veutpas dire que le type B est un mauvais com-post. De plus, reconnaître l’existence d’untype B ne veut pas non plus dire que sonpotentiel de pénétration du marché estsystématiquement moindre que celui desautres types. Le marché de l’automobileest-il accessible uniquement aux marquesde prestige ? Et qui de tous les fabricantsd’automobiles vend le plus ?

La notion de qualité des composts atoujours été complexe, car elle prend encompte des notions agronomiquesd’amendement de sol et de fertilisants, desconsidérations environnementales et desaspects de sécurité. Les classes de qualitéde la norme BNQ sont le fruit de plusieursannées de discussion et de réflexion.

Si, à la lecture de ce texte, vous n’avezpas tout saisi ou que vous n’avez pas letemps d’approfondir le sujet, je vous inciteà mettre à profit les connaissances desagronomes qui œuvrent dans ce domaine.Ils vous guideront dans ce monde de norma-lisation, de certification et de perceptions.Car, après tout, chacun son métier et lesvaches seront bien gardées ! ■

QUALITÉ DES COMPOSTS : NORMALISATION, CERTIFICATIONET SURTOUT…

C O M P O S T A G E

Denis Potvinagronome, vice-président,produits et environnement,Conporec inc.dpo t v i n@conpo re c . c om

Il serait dommage que les raisonnements et lesobjectifs ayant conduit à l’élaboration de catégoriesde types A et B soient occultés par la simple dimen-sion de perception de la qualité.

perceptions

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Nous entendons ou lisons régulièrementdes affirmations à l’effet que les matièresputrescibles déposées dans un lieu d’en-fouissement technique (LET) sont sourcesde contamination et qu’on devrait donc leséliminer pour éviter de polluer nos nappesd’eau. De telles déclarations montrent bienl’ incompréhension et le manque deconnaissance de beaucoup de gens, malgrétout bien intentionnés, relativement à cequi se passe dans le domaine de l’enfouis-sement. C’est l’image du dépotoir de jadisqui nous revient en tête.

Les LET, d’hier à aujourd’hui

Toute personne ayant visité un lieu d’en-fouissement technique en construction esten mesure de constater que nous sommesà des années-lumière de ce qui se passait

autrefois. Il est vrai que les dépotoirs et lessites d’enfouissement en atténuationgénéraient des impacts sur l’environnement;sans confinement, les lixiviats et les biogazs’échappaient évidemment et dépassaientgénéralement la capacité du milieurécepteur.

La situation est tout autre pour les sitesmodernes, nos lieux d’enfouissement tech-nique. Des systèmes de confinementextrêmement étanches et durables empê-chent les émissions nocives dans l’environ-nement; combinés à ces systèmes deconfinement, des réseaux de collecte etd’évacuation très efficaces permettent derecueillir ces émissions et de les acheminervers des systèmes de traitement hautementperformants. Finalement, des normes derejet parmi les plus sévères en Amériquedu Nord nous assurent que l’environne-ment sera protégé. Il faut donc arrêter de

véhiculer de fausses images relativement àces lieux – que les gouvernements consi-dèrent d’ailleurs comme très sécuritaires –et commencer à reconnaître qu’il s’agitd’équipements performants et nécessairesà tout système intégré de gestion desmatières résiduelles.

Exclure les matières putrescibles des LET ?

Si nos sites sont sécuritaires, est-il tou-jours aussi essentiel d’en exclure toutesles matières putrescibles ? À la lumièredes sommes astronomiques que les muni-cipalités s’apprêtent à investir dans cevolet de leur plan de gestion, je crois que laquestion mérite d’être débattue.

La Politique québécoise de gestion desmat iè res rés idue l les 19 9 8-200 8(PQGMR) préconise la récupération de 60 %

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É L I M I N A T I O N

André Simardprésident etdirecteur général André Simard et associésand re . s ima rd@as ima rd . c om

des sites d’enfouissement ?FAISONS-NOUS FAUSSE ROUTEEN VOULANT RETIRER LES MATIÈRES PUTRESCIBLES

la justification de cette mesure était basée sur laprémisse que les sites polluent; si ce n’est plusle cas, est-il encore logique de vouloir récupérertoutes ces matières ?

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des résidus putrescibles. Toutefois, la justi-fication de cette mesure était basée sur laprémisse que les sites polluent; si ce n’estplus le cas, est-il encore logique de vouloirrécupérer toutes ces matières ? L’argentinvesti ne serait-il pas mieux dépenséailleurs ? À mon avis, il faut récupérer etrecycler le plus possible pour protéger nosressources naturelles, et c’est là qu’il fautconsacrer nos efforts. Composter lesfeuilles et le gazon produit une ressourceintéressante à coût abordable, maisprendre des résidus de table pour en fairedu compost de qualité douteuse n’est paspour moi un geste visant la conservationdes ressources. À ma connaissance, il n’y apas pénurie de compost au Québec.

D’un autre côté, avons-nous évalué l’im-pact environnemental des mesures qu’onveut mettre en place pour atteindre cetobjectif ? Une troisième cueillette impliqueplus de véhicules sur la route, des gaz àeffet de serres (GES) supplémentaires,etc. Le traitement des matières recueilliesgénère aussi des impacts. Le traitement enaérobie consomme de l’énergie, ce quigénère aussi des GES; le traitement enanaérobie produit du méthane, un GES 21fois plus nocif que le CO2. Au contraire,lorsqu’on laisse la matière organique sedécomposer dans un LET, nous sommesassurés qu’elle se retrouve dans un milieucontrôlé qui capte les émissions généréespar la dégradation et qui la traite à desconcentrations acceptables. De plus, onpeut en retirer un bénéfice environnemen-tal supplémentaire important en valorisantles biogaz, soit en produisant de l’électrici-té, soit en s’en servant comme source dechaleur, comme c’est le cas dans plusieurssites québécois. Donc, au lieu de consom-mer de l’énergie pour être traitées, lesmatières putrescibles peuvent devenir unesource d’énergie. L’environnement ne s’enportera que mieux.

Certains diront que la durée de vie denos sites sera moindre si on n’en dévie pasnos matières putrescibles. L’impact sur ladurée de vie est à mon avis assez faible. Lamatière organique est la composante denos matières résiduelles qui se décomposele plus rapidement et qui génère des tas-sements importants dans les sites, permet-tant ainsi de récupérer une partie nonnégligeable du volume initial occupé parces matières. Encore une fois, si on veutprolonger la durée de vie de nos sites,notre argent serait mieux investi dans la

réduction des composantes non biodégra-dables de nos matières résiduelles.

La PQGMR aura bientôt dix ans. Beau-coup de progrès ont été faits, mais ilreste encore beaucoup à faire. Je croisqu’il est maintenant grand temps qu’on serequestionne sur la gestion de nosmatières résiduelles et sur les prémissesde l’époque. J’espère qu’on tiendra alors

compte de la nouvelle réalité quant à noslieux d’enfouissement technique et qu’onse demandera s’il est dans l’intérêt denotre société, tant sur le plan économiquequ’environnemental, d’exclure les matièresputrescibles et surtout les résidus de tablede ces ouvrages. À mon avis, la réponserisque d’être non. ■

F A I S O N S - N O U S F A U S S E R O U T E E N V O U L A N T R E T I R E R L E S M A T I È R E S P U T R E S C I B L E S D E S S I T E S D ’ E N F O U I S S E M E N T ?

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sur le Québec

Nous voici rassurés. Désormais, lescitoyens et citoyennes du Québec peuventse comparer sans honte à la moyennecanadienne. Le taux de production dedéchets par habitant a finalement rejointcelui des autres provinces avec unemoyenne de 400 kg par habitant1. Ouf ! Àtous, bravo pour vos efforts ! Sincèrement !Réalisez-vous, en 2004, le taux québécoisétait de 475 kg par habitant. Nous étionsalors la risée de toute la planète. Imaginezles titres dans les journaux : « Le Québec : leplus grand producteur de déchets aumonde ». Or, en 2 années, 75 kg ont étérayés de la carte. Disparus ! Plus encore, sinous produisons moins de déchets, c’estque nous devons forcément récupérerdavantage. C’est trop ! Attendons la confir-mation des résultats. Mais je sens quandmême monter en moi la sève de l’écolo. Levent vert souffle à nouveau sur le Québec.

Si nous nous croyons bons, encore unefois, ce sera grâce à la magie deschi f f res . Selon le communiqué deRECYC-QUÉBEC, les résultats obtenusà la suite de l’étude de caractérisation,réalisée au cours de l’année 2006 dansprès de 10 000 foyers à travers le Québec,nous informent que le taux de production dedéchets par habitant a diminué. La dernièreétude de caractérisation remonte à l’an

2000 et il fallait de toute évidenceremettre à jour les données que nous utili-sons régulièrement pour nous comparer,quantifier nos performances, mais aussinos déficiences. C’est, entre autres,l’œuvre utile de ce genre d’étude.

Que le taux de production de déchetspar habitant diminue, c’est une bonnenouvelle ! Toutefois, notre contribution à ladiminution du taux national est, sommetoute, très modeste. Dans les faits, laconsommation québécoise a plutôt pro-

gressé au cours des dernières années,donc la production de matières résiduellespar habitation aurait dû augmenter. Sadiminution soudaine résulte de la compa-raison d’une situation de consommation dedeux années (2000 et 2006). Les résul-tats étaient différents en 2000 et ils leseront sans doute en 2008. Si notre imagede producteur de déchets s’améliorelorsque nous nous comparons à la moyennecanadienne, faut-il pour autant s’en féliciter ?Qu’avons-nous fait de plus pour diminuernotre consommation ? Pour augmenter letaux de récupération dans les multiloge-ments de neuf unités et plus ? Et celui descommerces et des institutions ? Pourmettre en valeur les matières résiduellesorganiques ? Pour récupérer les résidusdomestiques dangereux (RDD) ? Qu’enest-il des équipements électriques et élec-troniques ?

Au cours des prochaines semaines,faites le décompte des municipalités quitraitent l’ensemble des matières orga-niques (qui représentent pourtant plus de40 % des matières résiduelles munici-pales). On vous parlera certes de compos-tage domestique ou d’installations quiacceptent des résidus verts, mais peuencore traitent les déchets de table. Lesujet est à ce point délicat que des élussont souvent pris au dépourvu lorsqu’ilsconstatent l’ampleur des efforts demandésà leurs concitoyens. Des municipalités ontcarrément opté pour l’enfouissement en2007, malgré le rappel des objectifs de lapolitique qui n’a eu, de toute évidence,aucun effet. Certaines municipalités cher-chent à se regrouper pour le partage descoûts, mais d’autres attendent de voir…Concernant les RDD, outre les peintures,les huiles et les filtres usagés, rares sont

les municipalités qui offrent la récupérationde l’ensemble des RDD, des produits pour-tant considérés comme dangereux pour lasanté et pour l’environnement. Trop coûteux !Trop compliqué ! Manque de débouchés ! Etce sont souvent les mêmes commentairespour la mise en valeur des appareils élec-triques et électroniques, des vieux matelas,des électroménagers, etc.

La mise en œuvre de la politique québé-coise a produit des résultats intéressants àce jour, notamment dans les secteurs où

les matières résiduelles sont directementvisées par une réglementation. Toutefois,force est de constater que des mesuressupplémentaires sont nécessaires pourréduire la quantité de matières résiduellesdestinées à l’élimination.

Voici quelques constats et opinions :• La fixation d’objectifs à atteindre, sansmoyens et sans contraintes, n’a aucunecrédibilité politique ni conséquence juridique. • La loi ne prévoit aucune mesure particulière pour inciter les municipalités à réviser ou à appliquer leur Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR). • Une faible proportion des PGMR prévoit la collecte de l’ensemble desmatières organiques au cours des prochaines années.• Une faible proportion des PGMR prévoit la prise en compte des bouesorganiques non dangereuses. • La responsabilité élargie des producteurs se limite encore à quelques matières résiduelles.• Les gisements de sources industrielle,commerciale et institutionnelle échappentà la planification et à la mise en œuvredes PGMR.• Sources d’iniquité, les initiatives et lesperformances ne sont pas encouragéespar la politique. Par exemple, il suffit, pour être admissible aux redevances, dedéclarer les frais inhérents à la collecte et à l’enfouissement des matières résiduelles.

Les résultats du bilan 2006 et ceuxissus de la caractérisation dans les 10 000foyers québécois seront sans doute posi-tifs. Cependant, le Québec n’est pas plusvert qu’en 2004. Il faut éviter de se confor-ter en se comparant. Il est maintenantacquis que les objectifs de 2008 dans lesecteur municipal ne seront pas atteints.Sans nous souhaiter de nouvelles catas-trophes, la ministre du Développementdurable, de l’Environnement et des Parsainsi que le gouvernement doivent prioriserà nouveau les objectifs de la politique. L’ab-sence de nouvelles sources de finance-ment et d’orientations claires sur les pro-chains défis à relever est à l’origine du rejeten bloc de la politique. La mise en œuvredes PGMR fait du sur-place en ce quiconcerne, entre autres, la valorisation desmatières organiques et la prise en charged’autres matières résiduelles probléma-tiques, dont une partie des responsabilitésest directement imputable aux produc-teurs. ■

1. Source : RECYC-QUÉBEC, communiqué du 14 octobre 2007.

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H O R I Z O N 2 0 0 8 LE VENT VERT SOUFFLE À NOUVEAU

Léo Fradetteconseiller, gestion desmatières résiduellesÉ[email protected]

Des municipalités ont carrément opté pourl’enfouissement en 2007, malgré le rappel desobjectifs de la politique qui n’a eu, de touteévidence, aucun effet.

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En 2006, Denis Gasquet, directeurgénéral de Veolia Propreté en France,rapportait que « chaque jour, notre planè-te produit plus d’une dizaine de millionsde tonnes de déchets ». Ce sont plus detrois milliards de tonnes annuellement.

S’ils sont « déchets », c’est bien qu’ilsont été jetés par certains et que, malgrél’injuste pauvreté des autres, ces « matièresrésiduelles » n’ont pas trouvé preneur dansaucune filière, officielle ou non, avant d’êtreou de n’être pas « traitées » par l’ État. Eneffet, et dans la majorité des cas de figure,le « déchet abandonné » devient la respon-sabilité de l’État. Dans ce contexte, il estdonc partie du « bien collectif ».

Il est toutefois vraisemblablementrangé du côté des passifs, du côtésombre des responsabilités déléguéespar le peuple à ses gouvernements. Ainsi,l’énergie perdue dans l’atmosphèrechaque jour, qui contribue à l’augmenta-tion des gaz à effet de serre, n’en est pasmoins semblablement un déchet. Chaquejour, donc, il faut rendre disponibles cesdéchets, les ramasser, les collecter, lestransporter et, par la suite, les traiter de lamanière la moins dommageable pourl’environnement.

Toutefois, même si nous mesurons demieux en mieux les inconvénients résul-tant de cette production quotidienne de« rejets », nous commençons à peine àcomprendre que leur volume et leur

concentration dans les villes ou autourd’elles constitue un avantage économiqueimportant. En fait, ceci peut constituer undes aspects positifs du problème de nosrejets.

De plus, l’organisation mondiale dessociétés perçoit de mieux en mieuxl’ensemble des étapes qui constitue lecycle de vie de la matière utile à l’hom-me. Elle comprend « l’économie » dechacune de ces étapes et parvient,dans le cycle de la production indus-trielle et manufacturière, à en valoriserchaque élément économique que sonorganisation fait apparaître. Ainsi donc,le déchet devient un gisement dematières premières : il devient une mined’inertes, d’organiques et d’énergie.

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sur les déchetsPANORAMA MONDIALL E T O U R D U M O N D E

L’exemple le plus frappant est la Chine, où lesbesoins en matières premières et en énergie sonttellement immenses qu’il faut compter depuisquelques années déjà sur les importations dedéchets recyclés

Michel Marcotteing., M.Sc.A.président-directeur généralSolmers [email protected]

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« Ainsi faut-il commencer à considérer, comme le souligneM. Gasquet, le contenu de nos poubelles comme une fantastiqueréserve de ressources renouvelables pour une humanité qui,au XXIe siècle, va toucher nombre de ses limites en termes dedisponibilité de ses ressources naturelles primaires. »

Si on connaît encore mal le circuit des matières recyclées loca-lement, il rappelle « qu’on connaît plus mal encore les flux interna-tionaux de matières premières secondaires ou matières premièresrecyclées, même s’il est possible d’en mesurer empiriquementl’importance en certains points. L’exemple le plus frappant est laChine, où les besoins en matières premières et en énergie sont

tellement immenses qu’il faut compter depuis quelques annéesdéjà sur les importations de déchets recyclés afin de répondre àla demande. »

C’est dans cet esprit de connaissance objective que CyclOpe, leprincipal institut de recherche européen sur les marchés des com-modités, a compilé dans un ouvrage inédit, Du rare à l’infini, unemontagne de données sur les déchets, aussi multiples quevariées, provenant d’un grand nombre de pays. Le constat : il y abien dans les déchets une réserve incroyable de ressources quidoivent être « recyclées » dans le système, remises en marcheaprès épuisement de leur valeur ajoutée initiale pour obtenir unenouvelle valeur.

Cette idée que la terre est une immense réserve deressources pour l’humanité n’est pas nouvelle, et cettevolonté d’en connaître les limites ne l’est pas non plus.Mais depuis la publication du rapport Meadows par leClub de Rome, l’idée que la croissance exponentiellede l’humanité dans un territoire limité n’est pas unebonne nouvelle fait son chemin et pousse à com-prendre « qu’ailleurs c’est ici », et qu’il n’y a pas demiracles à espérer d’une organisation volontaire etindividuelle du monde si le temps compte. La mondia-lisation, dans ce contexte, a non seulement ouvert denouveaux marchés, mais elle a aussi refermé sur nousle problème de la croissance de l’humanité et celle deses rejets.

Deux questions donc sont mises en évidencechaque jour un peu plus aux yeux du monde : l’urgenced’agir d’abord et celle de réduire la trace de l’homme surcette planète ensuite.

En effet, l’autre élément en cause, le poids de l’hom-me, n’a que deux solutions connues : la dictature etl’instruction. La Chine a réussi là ou l’Inde essaie tou-jours. Et le Japon, la Suède et le Québec ont réussi euxaussi mieux que ces pays ou l’instruction est hors deprix.

Mais s’agissant des déchets, réduction et recyclagene peuvent être essentiellement volontaires. Et lapatience n’est peut-être pas, avec l’expérience des 20dernières années, suffisante pour juguler le problème.L’urgence ne se discute plus; elle est évidente.

Parce qu’aucune institution publique ou universitairen’avait encore entrepris pareilles recherche et analysecritique de données à ce point hétérogènes, la ques-tion d’un bilan des avoirs collectifs s’impose : Quelleest la valeur véritable du « bien commun » au Québec ?En posant cette question d’entrée de jeu, celle du sensdu développement durable risque de s’éclairer de millefeux puisqu’il constitue ainsi la garantie d’être encorevivant demain.

Car là est l’essentiel du propos de monsieur Gas-quet en introduction de Du rare à l’infini : « La collecteet le traitement des déchets sont déjà en soi uneforme fondamentale du génie urbain; ces métiers sontaujourd’hui engagés dans une nouvelle révolution. Laconcentration urbaine, le développement démogra-phique, la croissance des pays émergents conduisentà raréfier les ressources naturelles et à accroître lesprix des matières premières, valorisant par le faitmême la "gestion dédiée des rejets". » Ainsi, selon D.Gasquet, « l’abondance de déchets dont on ne saitaujourd’hui que faire trouvera dès lors son marché etsa valeur ». ■

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P A N O R A M A M O N D I A L S U R L E S D É C H E T S

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Depuis quelques mois, l’environnement occupe un grand espacemédiatique. Ce n’est plus uniquement l’apanage des magazinesspécialisés. Toutes les semaines, la presse écrite et les nouvellestélévisées nous présentent des reportages sur les enjeux environne-mentaux de l’heure. La gestion des matières résiduelles fait partie dulot. Toutefois, la couverture médiatique des « déchets québécois » estsouvent alarmiste et peu flatteuse. « Les Québécois : les plus grosproducteurs de déchets au pays ! De piètres récupérateurs ! »Bref, les épithètes ne manquent pas pour critiquer la relationdes Québécois avec le sac vert et le bac de récupération. Maisd’où proviennent ces affirmations ? Sont-elles vraiment fondées ?Quelles en sont les sources d’information ? Plus souvent qu’autre-ment, les informations sont tirées d’études et de bilans qui datentde plusieurs années. On ne peut blâmer les journalistes d’utiliserces données puisque ce sont celles qui sont officiellement recon-nues par les autorités gouvernementales.

UNE NOUVELLE ÉTUDE DE CARACTÉRISATION : UNE NÉCESSITÉ !

Lors de l’élaboration de ses tarifs 2005-2006, Éco EntreprisesQuébec (ÉEQ) a fait publiquement le constat de la désuétude desdonnées québécoises. L’écart observé entre les données onta-riennes utilisées par l’organisme Stewardship Ontario, le pendantontarien d’Éco Entreprises Québec, et celles du Québec semblaittrop important. La confection d’une nouvelle étude de caractéri-sation des matières résiduelles est devenue alors pour ÉEQ unincontournable, la dernière étude du genre remontant à 1999-2000.

Recyc-Québec, responsable de l’élaboration des bilans sur lagestion des matières résiduelles, y a vu là une opportunité de s’ad-joindre un partenaire de premier plan dans la réalisation d’uneétude exhaustive de caractérisation étalée sur trois années. Unmandat a été accordé au printemps 2006 aux firmes DessauSoprin et NI Environnement. Sur une période d’un an, plus de8000 ménages québécois ont été échantillonnés et leurs habi-tudes, à l’égard des différents modes de collecte des matièresrésiduelles, ont été suivies et analysées. Les résultats de l’étudesont enfin disponibles et seront dévoilés, en novembre 2007, dansle cadre du Rendez-vous québécois sur la gestion des matièresrésiduelles organisé par Réseau Environnement.

DES RESULTATS ENCOURAGEANTS !Les résultats de l’étude remettent enfin les pendules à l’heure et

démontrent, pour plusieurs catégories de matières, l’atteinte desobjectifs de la Politique québécoise 1998-2008 du gouvernementdu Québec. Regardons ensemble de plus près ces résultats.

Composition des matièresrésiduelles des ménagesquébécois

En premier lieu, l’étudea permis d’obtenir desdonnées à jour sur lesquantités générées dematières résiduelles d’ori-gine résidentielle. ChaqueQuébécois génère enmoyenne 404 kg/annéeselon la composition sui-vante :

Ces ma t i è r es son tramassées selon diffé-rents modes de collecteet selon la répartitionsuivante :

La collecte sélective: un gros pas en avant !

La carac té r i sa t ionmontre que 96 % desQuébécois ont maintenantaccès à la collecte sélective et que 79 % de ceux-ci y participent surune base régulière. Le taux de récupération global des matièresrecyclables a franchi le cap des 50 % en 2006 pour atteindre52 %. À noter que les chiffres de Recyc-Québec en 2004 indi-quaient un taux de 28 %. Le tonnage résidentiel récupéré par lacollecte sélective s’élève à 498 000 Tm.

Les taux de récupération et le tonnage par matière se répartissentde la façon suivante :

Le Québec en voie de rejoindre l’Ontario

L’analyse comparative desdonnées québécoises aveccelles de l’Ontario confirme lemince écart des rendements desprogrammes de collecte sélecti-ve des deux provinces. Pour lescontenants et emballages deverre et de plastique, les taux derécupération sont mêmes supé-rieurs au Québec.

UNE COUVERTURE MÉDIATIQUE PLUS POSITIVE !À la suite de la divulgation des données de l’étude de carac-

térisation et des résultats impressionnants qui en découlent, ilest à souhaiter que les médias québécois diffusent ces bonnesnouvelles qui annoncent que les Québécois sont maintenant dans labonne voie et que leur comportement a évolué de manière positive.

ÉEQ est fier de son partenariat avec Recyc-Québec et veillera àce que les données diffusées traduisent bien les réalités de la gestiondes matières résiduelles au Québec. Le rapport intégral de l’étudesera disponible sous peu sur les sites Internet de Recyc-Québecet d’ÉEQ. ■

LA GESTION DES MATIERES RESIDUELLES : LES QUEBECOIS SONT SUR LA BONNE VOIE !

C O L L E C T E S É L E C T I V E

Maryse VermetteB.Sc, MBAvice-présidente, Opérations et communications Éco Entreprises Qué[email protected]

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Papiersimpression

Papiers /carton

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Québec (52 %)

Ontario (58 %)

En 2006-2007, les Québécois ont misdans leur bac de récupération :

- 74 % de leurs bouteilles en verres de la SAQ ;

- 57 % de leurs bouteilles d’eau en plastique ;

- 51 % de leurs boîtes de carton plat(ex. : boîtes de céréales) ;

- 52 % de leur contenants multicouches (ex. : cartons de lait) ;

- 44 % de leurs boîtes de conserve ;- 50 % de leurs bouteilles alimen

taires en plastique (ex. : bouteille de ketchup).

Matière PourcentagePapier/carton 20 %Verre 6 %Métal 3 %Plastique 8 %Matières organiques 44 %Encombrants et CRD 14 %RDD 1 %Textile 2 %Autres 2 %

Mode de collecte Kg/personne/année

Déchets 278Matières recyclables 69matières organiques 15Consigne 6RDD 1Encombrants (ressourcerie, 32comptoir familial, ferrailleur)Textile (ressourcerie, 3comptoir, friperie)

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En mai dernier, j’ai expliqué que vouspouviez réduire votre cotisation à la CSSTde trois façons : les mutuelles de prévention(pour les petites entreprises), la prévention etla gestion des réclamations. Élaborons surcette dernière qui a ceci de particulier : elledéfinit votre style de gestion des res-sources humaines.

Il y a trois types de gestionnaires.

Le gestionnaire vengeur

Appelons-le Jean Rage. Pour monsieurRage, toute réclamation d’un travailleur estun acte de trahison. Il s’empressera de lacontester. Il est à court d’arguments poursoutenir sa position, mais qu’importe, ça nese passera pas comme ça. À grands frais, ilenverra le travailleur en expertise médicaledans la semaine qui suit et il ne s’en-combre pas de savoir si le médecin expertjuge qu’il est trop tôt pour déclarer le tra-vailleur guéri.

C’est une très mauvaise approche. Untel ressentiment fausse le jugement deJean le gestionnaire qui reporte tout leblâme sur le travailleur, ce dernier seretrouvant ostracisé. Cet aveuglementempêchera Jean de poser les vraies ques-tions : Comment, où et quand est-ce arrivé ?Quelle tâche accomplissait le travailleur ?Avait-il le bon outil ? Était-il formé adéqua-tement pour ce travail ? Jean ne mène pasd’enquête ni d’analyse d’accident qui luipermettraient de trouver les causes etd’appliquer les correctifs nécessaires pourempêcher l’accident de se reproduire, carc’est la faute du travailleur.

Un effet pervers de ce comportementest la détérioration des relations de travail.Un climat de méfiance apparaît et la réten-tion des employés, si importante aujourd’hui,devient plus difficile. Sans compter les tracasadministratifs et juridiques. Ajoutez autableau les relations tendues avec la CSSTet vous avez là tous les ingrédients permet-tant la création… d’un ulcère d’estomac.

Le gestionnaire paternaliste

De l’autre côté du spectre se trouveRoger Bontemps, le gentil gestionnaire.Monsieur Bontemps croit que les risquesd’accidents font partie du travail. Désabusé, ilclame : « Les accidents, ça fait partie de lajob »; « On ne pouvait pas le prévoir, c’estun accident »; et le fameux « Le pauvregars n’a pas fait attention » qu’il utilise pourdissimuler sa propre inertie. Il ne se sentpas concerné, car il n’aurait rien pu faire detoute façon.

Cette approche n’est pas meilleure quela précédente. Elle non plus ne permettrapas la tenue d’une enquête approfondie,« qui ne servirait à rien de toute façon, carvous savez, la fatalité »… Cette approcheouvre aussi la porte à des abus. La plupartdes travailleurs sont honnêtes, mais il s’entrouve toujours quelques-uns qui profite-ront du système. Et les plus habiles peu-vent en profiter longtemps.

Le gestionnaire avisé

Son nom ? Gilles Contrôle. Quand unaccident survient, il y va d’une enquête etd’une analyse. On identifie les causes del’accident et la mise en place de mesurescorrectives. Il obtient la version du tra-vailleur, suggère une assignation temporai-re et fait un suivi scrupuleux des rendez-vous médicaux du travailleur qu’il appelleaprès chaque visite médicale pour prendrede ses nouvelles.

Gilles n’ira en expertise que si laconvalescence dépasse les normes pourle type de lésion et ne contestera celle-cique si l’histoire lui semble incongrue ou sile diagnostic ne cadre pas avec le type detravail ou de mouvement allégué ou encoresi le travailleur a fait preuve de négligencevolontaire. Dans le cas des maladies profes-sionnelles, il vérifie la période d’expositionet compare les mouvements effectués autravail versus le siège de la lésion.

Gilles a parmi ses travailleurs un repré-sentant à la prévention qui fait des rondes

hebdomadaires avec un contremaître; lesdeux notent tous les points qui doivent êtrecorrigés. Le comité SST paritaire, qui com-prend un membre décisionnel de la direction,prend note des points soulevés lors desinspections et à la suite des enquêtes etanalyses d’accident. Il propose les correctifsles plus efficaces lors de ses recommanda-tions au décideur principal.

Gilles fait également affaire avec unconseiller externe qui maîtrise bien les troisaspects principaux de la SST : la préven-tion, la gestion et le financement. Ceconseiller et lui-même entretiennentd’excellentes relations avec la CSST, ce quifacilite le suivi des dossiers.

Ses bons coups lui ont permis de créerune atmosphère agréable basée sur le res-pect des individus et sur la communication.Fait à ne pas négliger : son taux de cotisationest toujours plus bas que celui de la com-pétition, ce qui lui permet de décrocher

certains contrats supplémentaires, car il ades frais fixes moins élevés. Finalement,ses travailleurs restent fidèles. Le taux deroulement est bas, ce qui vaut de l’or dansle contexte économique qui est actuelle-ment le nôtre.

Il peut sembler utopique de penser quela saine gestion de la SST peut à elle seuleentraîner tous les bénéfices énumérés auparagraphe précédent. C’est pourtant vrai.

Et il y a fort à parier que cette façon defaire influencera votre façon de gérer lesressources humaines en général.

Si vous êtes comme Gilles, bravo. Parcontre, si vous êtes comme Roger, allez, unpeu de nerf ! Mais si vous suivez les tracesde Jean, soignez bien cet ulcère, car sinon,il risque de vous faire mal longtemps… ■

S A N T É E T S É C U R I T É

Alain PréfontaineConsultant en santé et sécurité du travail GAP inc. apré[email protected]

son taux de cotisation est toujours plus bas quecelui de la compétition, ce qui lui permet dedécrocher certains contrats supplémentaires,car il a des frais fixes moins élevés.

LA GESTION DE VOS RÉCLAMATIONS :UN MAL NÉCESSAIRE

mais payant !

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Le 2 avril dernier, la municipalité deLeaf Rapids au Manitoba est devenue lapremière ville canadienne à interdire lessacs de plastique à usage unique sur sonterritoire. Au Québec, bien que la législationencadrant les actions des municipalités soitdifférente de celle prévalant au Manitoba,certaines d’entre elles ont déjà manifestéde diverses façons leur désir de suivrel’initiative de cette petite municipalitéd’environ 550 habitants. C’est le cas deHuntingdon qui a déjà pris un avis demotion en ce sens, et les autres étapespour l’adoption d’un règlement ne sau-raient tarder. Or, que l’on appartienne àune industrie, que l’on soit commerçant,professionnel ou citoyen, cette nouvelletendance soulève nombre de questions,dont notamment celle de leur légalité.Dans l’immédiat, en l’absence de texteprésentant un quelconque projet derèglement émanant de ces municipalités,il faudra attendre avant d’obtenir lesréponses à ces questions. La ville de Hun-tingdon a cependant déjà annoncé quel’objectif général de son futur règlement est« d’interdire complètement l’utilisation dessacs de plastique non biodégradables etd’inciter la population à se doter de sacsréutilisables, en matière plastique résistanteou en tissu1», et que les contrevenantsseraient passibles d’une amende minimalede 1000 $. Les personnes viséesauraient jusqu’au 1er janvier 2008 pour seconformer à la nouvelle réglementation.

En suivant cette nouvelle vague, lesmunicipalités poursuivent un objectif d’ac-tualité, soit la diminution du nombre desacs non réutilisables. L’atteinte de cesobjectifs dans le cadre des pouvoirs quileur sont octroyés est le défi qu’elles ontmaintenant à relever.

Depuis le 1er janvier 2006, les disposi-tions de la Loi sur les compétencesmunicipales2 (LCM) « accordent auxmunicipalités des pouvoirs leur permet-tant de répondre aux besoins municipaux,divers et évolutifs, dans l’intérêt de leurpopulation3 [...] ». Le législateur précise deplus que ces dispositions ne doivent pass’interpréter de façon littérale ou restrictive.Ces pouvoirs incluent le pouvoir de

réglementer, et les municipalités ont lacompétence pour le faire en matière desalubrité4, de nuisances5, de sécurité6 etd’environnement7, notamment. Ce pouvoirpeut être qualifié de large mais ne sauraitêtre absolu.

Entre autres limites applicables au pou-voir de réglementer, l’article 3 LCM prévoitpar exemple que « [t]oute disposition d’unrèglement d’une municipalité adopté envertu de la présente loi, inconciliable aveccelle d’une loi ou d’un règlement du gou-vernement ou d’un de ses ministres, estinopérante ».

De plus, en matière environnementale,l’article 123.4 de la Loi sur la qualité del’environnement8 apporte une restrictionadditionnelle :

« [les règlements adoptés par le gou-vernement] prévalent sur tout règlementmunicipal portant sur le même objet, àmoins que le règlement municipal nesoit approuvé par le ministre, auquel casce dernier prévaut dans la mesure quedétermine le ministre. Avis de cetteapprobation est publié sans délai à laGazette officielle du Québec. Le présentalinéa s’applique malgré l’article 3 de laLoi sur les compétences municipales. »(chapitre C-47.1)

Le sujet étant sans contredit d’actualité,un citoyen a récemment suggéré au gou-vernement d’imposer une taxe de 0,20 $sur chaque sac de plastique fourni par lescommerçants aux consommateurs. Rap-pelons-nous de même du projet de loi390 intitulé Loi interdisant la distributionde sacs de plastique non biodégradables,proposé à l’Assemblée Nationale le 11mai 2005. Un règlement pris en applica-tion de la Loi sur la qualité de l’Environne-ment à cet effet serait-il considérécomme portant sur le même objet que laréglementation municipale annoncée ?Bien des données sont encore inconnues...

Réglementer les sacs « à la source »(entendons ici la distribution aux consom-mateurs) pose donc son lot de préoccu-pations compte tenu des limites au pouvoirde réglementer des municipalités. Maisqu’en serait-il de la réglementation « à lasortie » ? Pourraient-elles interdire le

dépôt des sacs de plastique dans lesordures ménagères destinées à faire l’objetde la collecte municipale ou encore lesinterdire dans le bac de recyclage ? Bienqu’il existe des règlements municipauxrégissant la disposition de certainesmatières, par exemple les résidus verts,la contestation de ces règlements enconfirmerait-elle la validité ? Le pouvoirmunicipal de réglementer s’étend-il vrai-ment à ce que le citoyen peut ou ne peutpas mettre aux ordures ? Cette interdic-tion pourrait s’apparenter à une tentatived’interdire la consommation de certainsbiens, finalité qui serait contestable. Alorsqu’en est-il si, tout en interdisant la dispo-

sition de certaines matières dans les bacsde collecte, la municipalité offre à sescitoyens une autre avenue à la dispositionou une solution de rechange (comme delaisser les résidus verts sur le gazon) ?D’un point de vue pratique, ira-t-on jusqu’àinterdire les « sacs verts » dans lesquelsles citoyens disposent de leurs matièresrésiduelles, ce qui pose une foule deproblèmes pratiques, notamment sur leplan de l’hygiène, des conditions de travaildes employés affectés à la collecte et durespect des contrats municipaux ?

En somme, les municipalités font faceau défi suivant : atteindre les objectifsvisés en s’assurant que les gestes juri-diques posés demeurent dans les limitesdes pouvoirs qui leurs sont accordés parla Loi. Or, compte tenu des difficultés quis’annoncent à cet effet, il y a lieu de sedemander si la solution à privilégier neréside pas davantage dans la collabora-tion, la négociation et la sensibilisationplutôt que dans une interdiction qui nemanquera pas de soulever la controverse,retardant par le fait même l’atteinte desobjectifs communs. Le futur nous en dirasans doute davantage. ■

1. Extrait de la politique environnementale de la Ville de Huntingdon, datée du 1er octobre 2007.

2. L.R.Q., c. C-47.13. Art. 2 LCM.4. Art. 55 LCM.5. Art. 59 LCM.6. Art. 62 LCM.7. Art. 19 LCM.8. L.R.Q., c. Q-2

L E J U R I D I Q U E LES MUNICIPALITÉS PEUVENT-ELLES FAIRE DIMINUERLE NOMBRE

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de sacs de plastique ?

Me Marie-Claude CaronAvocate en droit de l’environnementDaigneault, cabinet d’avocatsm c . c a ro n @ rd a i g n e a u l t . c o m

D’un point de vue pratique, ira-t-on jusqu’àinterdire les « sacs verts » dans lesquels lescitoyens disposent de leurs matières résiduelles ?

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L E S B O N S C O N T A C T S

Frédéric Potvin, ing.Directeur général

601, chemin Félix-TouchetteLachute (Québec) J8H 2C5

Tél. : (450) 562-4488Téléc. : (450) 562-7788

Courriel : [email protected]

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communicationmarketing

identité d'entreprisepublicitédépliantaffichesite Weborganisation d’évènementstratégiedéveloppement

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Sources : L’équipe du magazine 3Rve

Ça chauffe chezIPL !

Merci à nos commanditaires !

Pollutec HorizonsPlus que quelques jours avant la tenue du spectaculaire salon environnemental PollutecHorizons. En effet, l’édition 2007 du salon Pollutec se tiendra à Paris du 27 au 30 novembreprochain. Il est encore temps de s’y inscrire et de joindre la délégation québécoise en contactantSy l va in S t - Cyr d ’Export environnement au 450 552-3222 ou en écr ivant à[email protected]. Ne manquez pas cette chance de voir ce qui se fait demieux dans le monde !

Chose promise...À l’occasion du tournoi de golf annuel de votre magazine3Rve, un tableau a été mis à l’enchère au profit de l’Associa-tion de la sclérose en plaques de Laval. Gaétan Bolduc del’entreprise Machinex a fait l’offre la plus généreuse, à savoir2500 $. En contrepartie, MAYA communication et marketings’est engagée à verser 1000 $ à l’Association en plus d’unepaire de billets de hockey pour un match des Canadiens etd’un autre billet pour un match opposant les Canadiens auxPenguins de Pittsburgh. L’offre comportait également la promesse de mettre la photo du gentil dona-teur dans L’envers du décor. Chose promise, chose due ! Félicitations à Gaétan Bolduc de Machinex.

Une joute de hockey a eu lieu lundi le 29 octobre dernier opposant l’industrie desmatières résiduelles à celle de l’eau. L’équipe du magazine 3Rve a facilement eu ledessus sur les représentants du magazine SOURCE. Il faut toutefois noter la pré-sence devant les buts de 3Rve de Jean-François Racine qui a œuvré pour les Mar-lies de Toronto de la ligue américaine. De plus, votre magazine pouvait égalementcompter sur la présence du trio infernal composé de Patrick Charbonneau, MaximSylvestre et Sylvain Gagné, auteur de quelques garbage goals. Un merci spécial àConstruction Garnier pour l’organisation de l’événement.

AFFRONTEMENT DANSL’INDUSTRIE

Le mythe du Québec vertLe journaliste spécialiste enenvironnement de La Presse,François Cardinal, lançait lemois dernier un livre critiquantl’autoperception verte desQuébécois. Études et chiffres àl’appui, l’auteur qualifie sesconcitoyens de championscanadiens de la production dedéchets et de piètres recycleurs.Il propose enfin certaines ave-nues afin de renverser la vapeur. Avouons qu’avecl’échec de l’atteinte de l’objectif de la politique 1998-2008, la moindre chose à faire serait de jeter un coupd’œil à ses propositions.

La problématique des déchets domestiques encombrantspeut créer de sérieux maux de tête lorsqu’il est question degestion des matières résiduelles. Dans le cas des matelas,une entreprise offre une solution fort intéressante. Pourquelques dollars seulement, Recyc-Matelas se charge desmatelas et sommiers qui seraient autrement destinés à l’en-fouissement. La totalité des composantes est récupérée.Pour plus de renseignements, visitez recyc-matelas.com.

Le 1er novembre dernier, leConseil des entreprises deservices environnementauxorganisait sa soirée-bénéficeannuelle. Les quelque 200participants ont pu se régalerd’un succulent repas en plusd’assister à un spectacle hauten couleur. Félicitations àtoute l’équipe du CESE pourcette magnifique occasion deréseautage.

Une soirée réussie !

DORMEZ TRANQUILLE, ils recyclent pour vous...

Saviez-vous que c’est l’entreprise IPL deSaint-Damien qui produira les nouvelleslames de patin de hockey Thermablades ?L’entreprise, qui fabrique également desbacs de recyclage et autres produits deplastique, a en effet obtenu le contrat deproduction de cette véritable révolutiondans le domaine de l’équipement dehockey. Ces lames chauffantes procure-ront un avantage indéniable aux joueursqui les utiliseront. Qui sait, peut-être nosGlorieux seront-ils les premiers à passerune commande…

Réserveztôt !

Prochain tournoi : le jeudi 4 septembre

2008.

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Notre expertiseà votre service

Centre de récupération Machinex en construction et démolition

Centre de tri municipal Machinex

Pour des performances de pointe, faites confi ance aux experts en recyclage !

Profi tez de notre savoir-faire pour accroître votre effi cacité et générer des revenus additionnels. Vous pouvez compter sur plus de 25 ans d’expertise en matière de centres de recyclage.

Vous voulez optimiser votre centre de récupération de matières résidentielles, de construction et démolition, de compostage ou de ferraille ? Contactez les experts de Machinex !

Nos services : • Optimisation de l’effi cacité de centres de tri• Solutions de recyclage sur mesure• Réparation et mise à jour d’équipement• Programme d’entretien préventif• Service 24 heures avec des experts qualifi és• Recommandations sur les spécifi cations et le choix de l’équipement• Vaste inventaire de pièces

Concepteur, manufacturier et distributeur offi ciel d’équipement spécialisé :

Presses à ballots

Convoyeurs

Systèmes de tri(Pour cueillette à une voie ou séparée)

Compacteurs

Tri optique

Déchiqueteurs et broyeurs

Équipement de récupération de ferraille

Et plus !

1-877-362-3281www.machinex.ca

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