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12 Été 2016 — Volume 11 n° 5 | Sofadéco 13Sofadéco | Volume 11 n° 5 — Été 2016
AVANT-APRÈS | CONCILIER URBANITÉ ET NATURE
La propriétaire, Lorraine, habitait auparavant à Sillery. À la suite du décès de son conjoint, elle a eu besoin de changer d’environnement. L’idée de rénover son bâtiment locatif de la rue Arago Ouest et d’y créer trois logements vient de ses deux fils. Consciente du potentiel de ce quartier central, elle a décidé de se lancer dans ce projet audacieux avec l’aide de la firme d’architectes ADHOC.
Le bâtiment étant situé très proche du cap Diamant, il aurait été difficile d’obtenir les autorisations requises pour le démolir afin de repartir à zéro. Mais cela ne constituait pas un obstacle ni pour la propriétaire ni pour Jean-François St-Onge, architecte et cofondateur de la firme ADHOC. Bien au contraire! Pour lui, construire à neuf aurait dénué le projet de sens.
Les architectes de la firme ADHOC ont articulé la transformation autour du thème du bouleau. Lorraine étant une fière représentante de la nation huronne-wendat, elle a tout de suite embrassé le concept, car cet arbre revêt une valeur symbolique dans la culture amérindienne.
Un ancien bâtiment locatif transformé en maison intergénérationnelle témoigne du vent de changement qui souffle dans le quartier Saint-Sauveur de Québec. Située au pied du cap Diamant, cette maison propose un mode de vie urbain… dans la nature.
TEXTE JULIE LAVOIE PHOTOS APRÈS ALEXANDRE GUILBEAULT PHOTOS AVANT ADHOC ARCHITECTES
Concilier urbanité etnature
AVANT
Info+Architectes : Jean-François St-Onge et François Martineau, de ADHOC architectesEntrepreneur : Construction SRRevêtements extérieurs (épinette noire et cèdre) : Éconobois
FICHE TECHNIQUE
Superficie totale des pièces rénovées : 1200 pi2 par étage Année de construction du bâtiment : vers 1950-1960 Année de la réalisation des travaux : 2012 Mandat : transformer un ancien bâtiment locatif en maison intergénérationnelle; aménager un lieu urbain au cœur de la forêt du cap Diamant, à Québec. Durée des travaux : 8 mois
14 Sofadéco | Volume 11 n° 5 — Été 2016
2000
PORTES ET FENÊTRES
MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION
CHEVRONS ET POUTRELLES
REVÊTEMENTS DE BOIS
CABANONS ET GARAGES
TERRASSES EN BOIS
418 847-4161 / 595, RUE CHEF-MAX-GROS-LOUIS
ÉCONOBOISWENDAKE
AVANT-APRÈS | CONCILIER URBANITÉ ET NATURE
Jean-François St-Onge, architecte et cofondateur de la firme ADHOC
Vos années d’expérience?
Huit ans. Votre philosophie?
Créer, à travers un processus
collaboratif, des projets novateurs
qui s’inspirent de l’identité de
nos clients. Votre style ou votre
courant préféré? L’architecture
contemporaine, épurée et
minimaliste. Le matériau que
vous aimez le plus intégrer dans
une maison? Tous les matériaux
en fonction de leurs qualités
respectives. Votre marque de
commerce? ADHOC imagine
des concepts originaux, crée des
espaces de qualité, toujours en
fonction des besoins du client.
Votre adresse incontournable
en architecture? Montréal et son
éclectisme. Une personnalité qui
vous inspire dans votre métier?
Les architectes Jacques Herzog et
Pierre de Meuron.
Thème du bouleauLorraine habite au deuxième étage de la résidence. Ses fils occupent le rez-de-chaussée, qui comprend un studio ainsi qu’un trois pièces et demie. Elle vit dans un milieu urbain comme elle le souhaitait, mais elle profite aussi de la nature, car l’arrière de son logis est littéralement une fenêtre sur le cap Diamant.
Jean-François a vu une forêt de bouleaux lors d’une promenade dans le Bas-Saint-Laurent. Les cou-leurs et la linéarité des troncs sont dès lors devenues pour lui une source d’inspiration pour le concept de la rénovation du bâtiment de la
rue Arago. Son concept s’est traduit notamment par un parement de bois à deux tons, qui représente les arbres et leur tronc bien droit. Il a été réalisé avec des planches d’épinette noire de deux largeurs différentes. On a posé les sections foncées en dessous et au-dessus des fenêtres et pour donner du rythme, on a alterné les deux couleurs de façon aléatoire.
« En haut, c’est la boîte foncée… L’extérieur est foncé et à l’intérieur, tout est très pâle. En bas, la boîte est gris pâle, et à l’intérieur, tout est plus foncé », indique Lorraine. Ce jeu de couleurs reflète les côtés masculin et féminin des occupants.
Comme s’il s’agissait du pro-longement de la façade, un mur de bois dissimule une petite cour, un espace extérieur créé pour un des fils de Lorraine. De l’autre côté, la galerie couverte en porte-à-faux fait toute la largeur de la maison. Elle est soutenue par le toit avec des tiges de métal. La couleur du cèdre, qui pare les murs, le plafond et le plancher des galeries, rappelle la teinte pâle du bouleau lorsqu’on en retire l’écorce. Les garde-corps en verre se font discrets et laissent circuler librement la lumière.
Rien ne rappelle l’ancien bâti-ment bleu.
AVANT
AVANT-APRÈS | CONCILIER URBANITÉ ET NATURE
Info+Conception : ADHOC architectesRéalisation : Ébénisterie Gaston ChouinardÉlectroménagers : TanguayÉvier, robinetterie et surfaces de travail : CiotLuminaires : Zone Plancher de bois d’ingénierie (chêne blanc) : Planchers Atout prix
Centre de contrôleAfin de pouvoir éliminer les cloisons et de pratiquer des ouvertures sur l’arrière, les architectes ont fait ajouter des poutres de soutien au plafond.
La nouvelle cuisine, spacieuse et épurée, s’accorde avec l’aspect extérieur de la propriété. Pour la réaliser, les architectes ont conjugué du MDF plaqué de chêne blanchi et du MDF laqué blanc, en travaillant toujours avec les couleurs, du plancher au plafond. « Un concept de linéarité verticale : c’est une trame blanche-bois-blanche-bois. On a utilisé le concept de l’extérieur à l’intérieur », pré-cise Jean-François. Pour ne pas briser les lignes et pour préserver le style épuré de la cuisine, on a choisi des poignées d’armoires de type langue de chat.
Lorraine voulait un îlot immense pour en faire l’élément central de la cuisine, son « centre de contrôle », dit-elle. Il mesure 16 pi de long sur 4 pi de large. Les niches réalisées avec le matériau au fini de bois allègent le coup d’œil et assurent une belle transition vers le salon et la salle à manger. En dessous de ces niches, quatre grands tiroirs ajoutent de l’espace de rangement sans attirer l’attention. L’îlot est surmonté d’une mince surface en quartz blanc, un matériau qui réfléchit la lumière. Six jolies suspensions assurent l’éclairage des plans de travail.
Même si l’endroit est bien fenêtré, il y a peu de lumière directe, en raison de la proximité de la falaise. La seule fenêtre de l’appartement, du côté ouest, se trouve au-dessus de la cuisinière. La section d’armoires blanches au milieu de la cuisine décuple la luminosité dans la pièce. Pour respecter la linéarité et conserver l’aspect épuré de la pièce, on a camouflé la hotte dans un module blanc.
Au plancher, les carreaux gris béton sont d’entretien facile et rappellent la couleur du parement de la maison.
ASTUCEDÉCO
> Le coin déjeuner est dissimulé dans une armoire. La cafetière et le grille-pain sont rangés à l’abri des regards, ce qui contribue à l’aspect soigné de la cuisine.
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Un panorama plein écranL’appartement de Lorraine, d’une superficie de 1200 pi2, s’étire d’est en ouest en longeant la falaise, qui s’élève tel un mur couvert de verdure. Pour tirer avantage de ce panorama, plutôt singulier en milieu urbain, l’architecte n’a placé des fenêtres qu’à l’arrière de la maison, du plancher au plafond, comme le souhaitait Lorraine. « La cliente était très informée. Et pour elle, il n’y avait pas de compromis à faire sur les fenêtres », mentionne Jean-François.
Le système de chauffage radiant installé sous les planchers suffit pour chauffer l’endroit en hiver, mais par mesure de précaution, trois convecteurs ont été installés vis-à-vis les baies vitrées afin d’éviter que de la condensation ne se forme à cet endroit lors des grands froids.
L’aménagement du salon est cohérent avec celui de la cuisine. Le mobilier intégré commence au plancher et se termine à l’angle du plafond. À l’extrémité de l’appartement, on aperçoit la chambre de Lorraine. Une porte coulissante peut en fermer l’accès au besoin.
À gauche du mobilier intégré, une autre porte coulissante mène à la salle d’eau. Un panneau au fini de bois a été placé au-dessus de cette porte pour donner l’impression qu’il s’agit d’une longue bande de bois pâle.
Lors de la construction, tout a été prévu pour relier les étages du haut et du bas par un escalier dans le but éventuel de créer une vraie maison intergénérationnelle – en principe, les occupants devraient pouvoir circuler d’un logement à l’autre. Un troisième étage pourrait aussi être ajouté au bâtiment.
AVANT
AVANT-APRÈS | CONCILIER URBANITÉ ET NATURE ASTUCEDÉCO
> Comme il y a peu de lumière directe dans l’aire ouverte, les murs blancs et le couvre-sol en bois d’ingénierie pâle représentent un choix sensé.
Info+Conception de la bibliothèque : ADHOC architectesRéalisation de la bibliothèque : Ébénisterie Gaston ChouinardFauteuil berçant : EQ3Plancher de bois d’ingénierie (chêne blanc) : Planchers Atout prixTableaux : Buffalo 1 et Buffalo 2, de Danielle Julien
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« J’ai les quatre saisons dans ma maison », dit Lorraine, qui se plaît à regarder le paysage changeant de la falaise ainsi que les animaux qui viennent parader devant ses fenêtres.
Info+Plancher de bois d’ingénierie (chêne blanc) : Planchers Atout prixTableau : Une Dryade (déesse des forêts), de Michel-Thomas Poulin
BOIS FRANC • CÉRAMIQUE • FLOTTANT • TAPIS • PRÉLART • PLANCHETTE DE VINYLE •
COMPOSANTS D’ESCALIER • PIERRE MURALE • BOIS MURAL
225, rue Chef-Max-Gros-Louis, Wendake • 418 845-5504 • planchersatoutprix.com
VENTE ET INSTALLATION | DEPUIS 1997
R.B
.Q. :
834
1-89
05-0
4
DÉPOSITAIRE AUTORISÉ DES RÉPUTÉS PLANCHERS MIRAGEDÉPOSITAIRE AUTORISÉ DES RÉPUTÉS PLANCHERS MIRAGE
NOUVEAU
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AVANT-APRÈS | CONCILIER URBANITÉ ET NATURE
La propriétaire, qui a fait des études en aménagement du territoire, avoue avoir toujours eu beaucoup d’intérêt pour la revitalisation des quartiers urbains. Elle est bien fière de sa contribution au renouveau du quartier Saint-Sauveur, d’autant plus qu’elle a rénové un bâtiment existant. « Garder ce qu’on a et travailler avec, je trouve ça bien important », commente-t-elle. Il fallait bien sûr de l’audace et une bonne dose d’imagination, mais le résultat est fort éloquent.
Un bain dans la doucheDans la salle de bains, les architectes ont composé avec une dénivellation du plancher, une contrainte architecturale qu’ils ont intégrée au design avec brio. Le plancher aurait pu être nivelé, mais la propriétaire ne voulait pas perdre un pouce de hauteur partout dans l’appartement. « Ce qu’on a proposé, c’est de faire une immense douche, qui fait pratiquement 6 pi sur 8 pi, dans laquelle on est venu mettre un bain », explique Jean-François. Délimitée par une petite marche, la zone d’eau est partiellement fermée par un pan de verre. Une grande fenêtre oscillo-battante, dont le verre est givré, procure de l’intimité sans bloquer la lumière. Elle permet aussi de bien aérer la pièce.
Les murs et le plancher sont couverts d’une jolie mosaïque blanche, un produit intemporel. Pour reprendre l’idée du parement, les architectes ont proposé de créer des lignes en posant en alternance les mêmes carreaux, mais dans deux finis différents, mat et lustré.
Le meuble-lavabo a été fabriqué avec le même matériau que les armoires blanches de la cuisine. On observe la même géométrie, c’est-à-dire des cases ouvertes et des cases fermées. Des rubans DEL placés derrière le miroir créent un éclairage diffus, qui est idéal pour le maquillage.
Quant à la toilette, elle se trouve dans la salle d’eau juste à côté. Une porte coulissante permet de communiquer entre les deux pièces.
Info+Conception : ADHOC architectesRéalisation : Ébénisterie Gaston ChouinardCéramique, robinetterie et sanitaires : Ciot
ASTUCEDÉCO
> L’architecte à l’origine de la conception aime travailler avec une palette de couleurs neutres, soit du blanc, du noir et différentes teintes de gris, car, selon lui, les couleurs ont tendance à s’ancrer dans le temps, comme les teintes pastel dans les années 1980...