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PENSEZ LE PAYGAGE : DE LA NATURE VÉCUE

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Du Paysage François-Marc GaGnon

Pensez le Paysage : De la nature vécue

édith-anne PaGeot

Planches

liste Des oeuvres exPosées

notes biograPhiQues

les auteurs

notes biograPhiQues les artistes

tabl

e de

s m

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res

7

9

26

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46

47

isabelle hayeurAube, 2005

213 cm X 126 cmde la série ExcavationsPhotographie couleur

montée sous acrylique dépoli

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Du paysage

dans son maître livre Landscape and memory, simon schama avait développé l’idée que le

paysage, fut-il aussi vierge que la forêt, évoque toujours d’une manière ou d’une autre un passé

plus ou moins lointain. les représentations de la forêt dans la peinture allemande (d’albrecth

altdorfer à anselm Keifer), pour m’en tenir à cet exemple, garderaient mémoire de cette forêt

hercynienne où les troupes du héros éponyme arminius (hermann) avait massacré les légions

romaines de varus lors de la bataille de teutoburg.

ce que la présente exposition suggère au contraire est que le paysage évoque moins le passé

que donne de l’inquiétude pour l’avenir. dès qu’on fait intervenir des considérations environ-

nementales dans notre perception du paysage, on se préoccupe de ce qu’il risque de devenir

dans les années qui viennent. depuis qu’ernst haeckel, le grand porte parole du darwinisme en

allemagne, a créé le mot « écologie » et eugen Warming, la discipline, la complexité des systèmes

d’interrelations entre les espèces et leur fragilité sont mieux comprises. Mais en même temps,

les interventions extrêmement brutales de l’homme dans la nature ne peuvent que soulever les

plus grandes inquiétudes. dans une émission récente à la télé, hubert reeves faisait prendre

conscience à son auditoire que nous étions déjà, au rythme où disparaissent les espèces, dans la

sixième des grandes extinctions qui ont marquées l’histoire de la vie sur notre planète. chaque

année des milliers d’espèces disparaissent. la rapidité de leur disparition est affolante : de 1,000

à 10,000 fois plus vite que durant les derniers 65 millions d’années. il ajoutait que notre espèce

ne présentait aucune garantie spéciale de survie.

on ne s’étonnera pas, dans ces conditions, de voir des artistes se préoccuper d’écologie,

d’environnement, de survie des espèces. ils le font avec leurs moyens propres, différents des

scientifiques, mais ils le font. La présente exposition est éloquente de ce point de vue. La vidéo

River Like Amber et les photographies de Mitchell akiyama évoquent déjà le paysage de neige

et de glace qui nous survivra. Pierre leblanc traite de cette surconsommation qui est en train

d’étouffer la planète. isabelle hayeur dénonce notre incurie, quand nous nous faisons construire

des pseudo-palais dans une sorte de nos-man land. daniel hogue, dont les œuvres comportent

toujours une allusion au code braille, nous renvoie à notre aveuglement. Les ruines enfin sont le

sujet de Marie-Ève Martel.

notre avenir est en jeu. on ne le dira jamais assez fortement.

François Marc GaGnon

Marie-Ève MartelLimbes II

2008152 cm x 101,5 cmacrylique sur toile

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Pensez le paysage : de la nature vécue

Nature is simply another 18th and 19th century fiction1. (La nature n’est qu’une simple fiction des XVIIIe et XIXe siècles.) robert smithson

le crise écologique actuelle a entraîné la résurgence d’un intérêt pour les concepts théoriques

liés au « paysage » qu’on associe traditionnellement et communément aux tableaux et aux

photographies représentant un coin de campagne ou de forêt. Plusieurs champs d’étude ont en

effet revisité la notion de paysage, notamment l’histoire de l’art, la géographie, la sociologie, la

philosophie, la biologie et l’écologie. il importe toutefois de ne pas perdre de vue qu’en dépit de

la qualité et de la diversité des recherches, force est de constater la persistance des ambiguïtés

du vocabulaire courant autour de l’idée du paysage. la notion de paysage est, encore aujourd’hui,

l’objet de méprises. À ce propos Anne Cauquelin affirme : « il y a confusion, continûment main-

tenue, entre nature et paysage.2» Quant à l’idée de nature, elle se prête à diverses interpréta-

tions qui se rattachent de près ou de loin à l’une ou l’autre de deux positions opposées; deux

pôles qu’incarnent respectivement le philosophe anglais John locke (1632-1704) et le hollandais

Baruch de spinoza (1632-1677). un large éventail de conceptions de la nature s’apparente en

effet à la définition qu’en donne Locke. Pour lui, la raison transcende la nature et les perceptions

sensorielles. la nature est donc comprise comme une force vivante et extérieure à la civilisation.

locke, qui s’intéresse à la médecine, est un philosophe de l’expérience cherchant des solutions à

des problèmes pratiques. Puisque la nature apporte son lot de malheurs, d’infections et de mala-

dies à combattre, il la perçoit comme étant potentiellement menaçante et donc à conquérir. des

versions plus optimistes de cette définition envisagent l’ordre naturel comme une force vivante

et extérieure certes, mais inspirant le respect plutôt que le désir de domination. cette compré-

hension des choses entraîne la recherche d’un équilibre et d’une harmonie entre la nature et

l’homme. c’est le cas des traditions animistes : de plusieurs traditions indigènes américaines, du

romantisme anglais au XiXe siècle, du transcendantalisme de la nouvelle-angleterre, de la tradi-

tion picturale paysagiste chinoise qui intègre la présence humaine dans une vaste scène naturelle.

1 robert smithson, Robert Smithson. The Collected Writings of Robert Smithson, dans Jack Flam (éd,) Berkeley, 1996, p. 852 anne cauquelin « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990, p. 93.

édith-anne PaGeot

Pierre LeblancCette terre dans mes épaules

2003-200460 cm x 249 cm

acier et laiton

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ce type de représentation met en valeur la complémentarité obligée entre l’homme et la nature.

À l’autre bout du spectre des possibles compréhensions de l’idée de nature, on trouve des posi-

tions plus proches de celle de spinoza. Pour lui, rien n’échappe à la nature. il n’a pas de division

entre le naturel et l’artificiel; pas de relations d’extériorité entre la nature et la culture, ces élé-

ments sont joints inséparablement. autrement dit, il existe pour spinoza un rapport d’inhérence

entre le tout et les parties. la nature est envisagée comme une totalité inclusive.

À vrai dire, l’écologie et la biologie modernes ont montré, et ce depuis la fin du XIXe siècle déjà,

qu’il n’existe pas vraiment de rapports d’extériorité entre l’homme et la nature. les limites de

cette prétendue extériorité sont vagues, poreuses et variables. où doit-on situer, en effet, la limite

entre le moi et le monde extérieur? est-ce l’espace privé de la maison, les vêtements, la peau,

l’air que nous respirons? À toutes fins pratiques, la position spinoziste est probablement plus

proche des observations scientifiques modernes à l’effet qu’il n’existe pas de véritables relations

d’extériorité entre la nature et l’homme. de plus, il est plus juste de parler d’environnement

pour désigner ce réseau complexe d’interactions mutuelles entre des organismes vivants, faisant

intervenir des facteurs et des conditions physiques, chimiques, culturels et géographiques. c’est

bien ce que signifie Arnold Barleant lorsqu’il affirme : «L’environnement est la nature dont on fait

l’expérience, la nature vécue3. » (traduction de l’auteur) cependant, cette conception du monde

ne semble pas avoir pénétré pleinement notre langage ni nos habitudes de vie. il demeure

toujours difficile d’échapper à une conception binaire, voire simpliste, du monde. À preuve, le

paysage comme genre pictural est ordinairement perçu comme une mise à distance du monde;

il suppose une contemplation désintéressée et non un engagement actif. Pourtant, l’analyse épis-

témologique du mot pays[age] en français - étendue de pays - et landscape en anglais montre

qu’à l’origine le concept revêt une fonction administrative et juridique et ne désigne pas une vue

saisissante d’un coin de nature. Landscape désigne une région ou un comté régi par un ensemble

de lois et de normes coutumières (olwig, 2002). c’est dire, qu’historiquement, la portée du

mot paysage fut d’abord politique. on en trouve une application dans les tableaux de mœurs

en milieu rural du peintre flamand Pierre Bruegel (c. 1525-1569), par exemple. Les tableaux de

Bruegel mettent non seulement en valeur des aspects spécifiques de la géographie des Pays-Bas

au Xvie siècle, mais encore ils incarnent un certain nombre de conventions sociales, d’obligations

coutumières essentielles au maintien des limites territoriales et à l’entretien des ponts et des

routes. ces représentations de la campagne servent à concrétiser la valeur sociale abstraite ratta-

chée à la notion de paysage.

À la renaissance, le paysage en tant que genre pictural s’élabore à partir d’une expérience op-

tique structurée par l’espace euclidien et donc sur la base d’un regard unilatéral, fixe et immobile

qu’impose l’utilisation de la camera obscura. au modèle euclidien de la perspective linéaire, se

jouxte l’idée que l’œil est un intermédiaire entre la matière inanimée et l’esprit divin. en tant que

représentation du monde purement matériel, le paysage est donc assujetti à la dominance de

l’esprit. aux avancées de la science optique expliquant le caractère bifocal, mobile et relatif de

l’appareil de vision humaine correspond, aux Xviiie et XiXe siècles, une toute autre représen-

tation du même thème. les peintres développent un vocabulaire formel capable de traduire

une perception qu’on comprend dorénavant comme étant essentiellement mobile. dans cette

perspective, le paysage devient dynamique, composé de taches poreuses chez Monet, de points

vibrants chez seurat ou d’un vortex de formes chez turner (aumont, 1983; crary, 1990).

cette évolution du sens que revêt le paysage en peinture montre bien que celui-ci est le fruit

d’une construction mentale artificielle naturalisée. Le paysage est assujetti aux valeurs, aux inven-

tions du regard et aux conditions de production d’une culture donnée à un moment de l’histoire.

Le paysage est un produit culturel qui participe à la définition d’un lieu, de sa géographie, de son

histoire et de ses récits mémoriels. il est un lieu d’occupation humaine nouant la vie culturelle à la

vie sociale, à l’espace géographique, au territoire et au climat (schama, 1995). Penser le paysage

c’est donc infléchir consciemment des valeurs, un sens, un dessein culturel et physique à un ter-

ritoire. en tenant compte de toutes ces considérations, comment peut-on penser (ou re-penser)

le paysage aujourd’hui, soit dans le contexte actuel de la crise écologique? Faisons l’exercice de

comprendre le paysage, non pas comme une mise à distance du monde, mais comme une expé-

rience polymorphe de la nature vécue. comment l’art contemporain participe-t-il à renouveler

nos attitudes, notre compréhension, notre expérience de notre milieu de vie ? comment l’art

contemporain nous invite-t-il à réfléchir à notre engagement esthétique dans l’environnement?

ici l’esthétique est entendue dans le sens du mot grec aisthêsis qui signifie la faculté de sentir, de

percevoir par les sens.

ce sont ces questions qui, à l’origine, ont nourri l’élaboration de l’exposition Pensez le paysage et

qui nous autorisent à faire se côtoyer des expériences de la ville, du milieu suburbain ainsi que

des éléments naturels emblématiques de la forêt boréale comme l’érable rouge. l’exposition

propose donc de défricher quelques-unes des nombreuses voies possibles d’appréhension du

«paysage» dans une perspective écologique à partir d’un choix d’œuvres qui tracent un parcours

imaginaire autour de Montréal et de sa couronne nord principalement, en passant notamment

par rosemère, Blainville pour poursuivre jusqu’à sainte-adèle et val-david. 3 «Environment is nature experienced, nature lived.» arnold Berleant, The Aesthetics of Environment, Philadelphie, temple university Press, 1992, p. 10.

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De la nature en ville

l’invention du paysage comme genre pictural est intimement liée à la croissance des milieux

urbains, du moins en occident; il fait l’objet d’un engouement général surtout à partir du XiXe

siècle lorsque les villes s’industrialisent rapidement. Parce que la ville offre un point de vue à

distance sur la forêt et parce qu’on cherche en ville un peu de verdure, les urbains ne cessent de

nourrir un désir de nature (hervieu et viard, 1997). aux yeux des citadins, la nature est objet de

convoitise, un fétiche dirait Berque, que les sports et les loisirs pratiqués à la campagne viennent

nourrir (Berque, 2000 : 218). la vidéo River Like Amber (2004) et les photographies de Mitchell

akiyama prises au cours de l’hiver 2008 dans la région de saint-sauveur au nord de Montréal

jettent un regard critique sur ce paysage fantasmé.

la vidéo River Like Amber dresse un portait de Montréal à partir du canal lachine emprisonné sous

la neige et la glace. c’est bien de la nature en ville dont il est question. l’action de la caméra crée

des zones mixtes, exemptes de références à la rigueur géométrique de l’aménagement urbain

qui borde le canal. La ville de Montréal est donc filmée dans un renversement de perspective,

en deçà du bâti, dans des zones floues. River Like Amber présente une vision abstraite du canal,

déconnectée du champ social et de toute spécificité historique. Absolument rien dans l’image

n’indique qu’il s’agit du canal lachine. or le canal lachine est une des plus anciennes parties du

territoire montréalais. le cours d’eau a joué un rôle de premier plan dans l’essor industriel de

la ville à partir de 1840 jusqu’à ce que les aménagements des voies maritimes du saint-laurent

mènent à sa fermeture en 1965. dans cette conjoncture, 20 000 travailleurs perdent leur emploi

et la région connaît une période de déclin économique dévastatrice. il faut attendre 2002 pour

que le canal lachine soit de nouveau ouvert à la navigation. l’héritage industriel du secteur exige

aujourd’hui la décontamination des sols. or la blancheur de River Like Amber semble incompatible

avec cette pollution urbaine.

Paysage fossilisé, paralysé par la froidure, River like Amber est un acte délibéré de fétichisme où

les empreintes des phénomènes d’urbanisation et d’industrialisation sont gommés au profit d’une

vision d’un territoire étouffé sous la neige. Bachelard ne disait-il pas à propos de la neige : «dans le

monde hors de la maison, la neige efface les pas, brouille les chemins, étouffe les bruits, masque les

couleurs. on sent en action une négation cosmique par l’universelle blancheur4.» River Like Amber

dissimule le passé industriel récent du canal Lachine au profit d’un espace où se mêlent des éléments

traditionnellement antinomiques: surface/profondeur, noir/blanc, proche/loin, opacité/transparence.

Captée en plans très rapprochés, l’image défile lentement. La caméra sonde tantôt la surface

enneigée du cours d’eau et tantôt les épaisseurs de la glace. de sorte que les espaces d’un

blanc immaculé se transforment peu à peu en couches semi-transparentes, puis en zones

profondes et noires. les frontières et l’horizon disparaissent, ils échouent à départager les

éléments. au bout de quelques minutes, les blancs se séparent en zones tantôt laiteuses, tantôt

noires, fissurées, profondes et transparentes évoquant un univers vaste et insondable, voire

cosmique, parsemé de constellations, un univers mystérieux et sublime. l’eau gelée se méta-

morphose peu à peu en ambre gris, blanc de baleine, salissures, concrétions intestinales par-

fumées. la vidéo cimente des espaces où les frontières de temps et de lieux sont diaphanes.

Glace noire, dure et polie, ce paysage évoque le plaisir de la «glissité» (hamelin, 2002 ; 41),

mais aussi la perplexité et l’inquiétude vis-à-vis un espace indéterminable et incertain.

Mitchell akiyama Sculpture, 200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

4 Gaston Bachelard, Poétique de l’espace, Paris, PuF, 1964 p. 53.

Mitchell akiyamaDealer, 200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

l’ensemble de photographies de

nuit d’akiyama évoque un univers

semblable. les photographies inti-

tulées Sculpture, Dealer, Prive, Sign,

Concession, Moon Depot ont été

prises, au cours de l’hiver 2008,

près de saint-sauveur au nord de

Montréal dans les stations de ski

alpin environnantes. tout comme

dans la vidéo, la présence humaine

y est exclue, évoquée par la seule

présence des installations électri-

ques qui répondent au besoin de

l’industrie touristique et sportive,

moteur de l’économie régionale.

ici encore, diverses stratégies for-

melles ont été utilisées afin de tra-

vestir les lieux photographiés. Par

exemple, le point de vue rappro-

ché privilégié dans Sculpture com-

prime l’espace et donne à l’amon-

cellement de neige photographié

des allures de colosse.

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5 l’exposition Livres ouverts/faces cachées, présentée au Musée de lachine du 27 mars au 26 mai 2002 rendait comptede l’importance de la mémoire dans le travail de leblanc. 6 inspiré de L’Homme rapaillé de Gaston Miron où ce dernier raconte le destin collectif d’un peuple aliéné dont il revendique la liberté.

Enfin, cet ensemble de paysages lunaires et désolés semble ne pas avoir d’objets définissables.

au point où dans une certaine mesure, les images tirées de la vidéo du canal lachine à Montréal

et les photographies des environs de saint-sauveur pourraient se substituer les unes aux autres.

Mais n’est-ce pas en effet le propre du fétiche d’être un substitut pour la chose convoitée ? ces

visions du paysage, soit de la nature en ville et de la ville à la campagne, refusent les conceptions

binaires simples. elles convoquent l’affect, des sentiments de ravissement mais aussi de doute, voire

de précarité. Elles existent dans le métissage des lieux, dans l’entre-deux, entre la nature et l’artifice.

Face à l’entropie du phénomène urbain, Pierre leblanc propose, quant à lui, des territoires de

mémoire qui pérennisent des souvenirs menacés de disparaître5 tout en leur redonnant un sens

nouveau. Que ce soit par le biais d’œuvres sculpturales de grandes dimensions, de projets d’inté-

gration à l’architecture (il en a réalisé plus de soixante), de livres-objets, de hauts-reliefs ou de

maquettes, l’œuvre de Pierre Leblanc n’a de cesse de reconfigurer notre rapport aux environne-

ments construits et naturels. dominé par l’automobile et remodelé par le développement techno-

logique, le visage de Montréal a connu des transformations irrévocables. de 1974 au début des

années 2000 –période pendant laquelle il vit à val-david au nord de Montréal– leblanc réinvente

le paysage urbain et en particulier le quartier de la côte-saint-Paul où il est né. il réinscrit dans ce

paysage contemporain la mémoire des gens, la mémoire des lieux, la mémoire des mots. les

mots de Gaston Miron, mais aussi ceux de réjean ducharme, de charles Baudelaire et de verlaine,

hantent la pratique du sculpteur. au cours de l’été 1995, leblanc participe à l’événement Territoires

rapaillés6 à val-david. autour de la notion de territoire, la manifestation présentait des confé-

rences, des visites d’atelier, une performance, le film d’André Gladu intitulé Gaston Miron (les outils

du poète), une vidéo et une exposition. Pour l’occasion, leblanc coule en aluminium les empreintes

de motifs tirés de plaques de bois gravées réalisées par rené derouin auxquelles Miron avait in-

clus des textes. la même année, il réalise le livre-objet Sur les traces du non-poème de Gaston Miron,

véritable hommage en trois dimensions au poète québécois. Enfin, Les mots nous regardent,

une œuvre d’intégration des arts à l’architecture réalisée pour l’école intégrée saint-Jean-Baptiste

à val-david (1999) reprend six strophes du poème du même titre de Gaston Miron. c’est encore

l’œuvre de Miron revisitée qui inspire à leblanc Lieu de force, une œuvre d’art public érigée au

centre hospitalier laurentien à sainte-agathe (2003). Gaton Miron disait de sainte-agathe qu’elle

était «Pays mythique de mon enfance inclus dans la vallée d’Archambault, Sainte-Agathe alimentera

ma vie durant, mon œuvre poétique par le biais du lieu et de ses occupants». Lieu de force de leblanc

fut conçue en hommage à ces occupants dont parle Miron et qui ont bâti le paysage du nord.Mitchell akiyama

Olympic, 200842,5 cm x 60 cm

Photographie couleur

l’absence deligne d’horizon dans Sign et Moon Depot provoque une sensation de déséquilibre,

voire de vacillement. l’éclairage théâtral produit par la lumière électrique de Concession brouille la

lisibilité des lignes de départage entre les éléments. L’électricité rend le paysage artificiel et confère

aux scènes de nuit une étrangeté et un certain aveuglement, c’est le cas notamment de Moon Depot.

la série des vues d’hiver à saint-sauveur comprend deux intrus, deux photographies prises, non pas

dans les laurentides, mais sur le site du stade olympique de Montréal. il s’agit des photographies

intitulées respectivement, Surveillance et Olympic. Peu d’indices iconographiques nous permettent

d’identifier la provenance de Surveillance. le titre Surveillance n’est pas plus révélateur à ce sujet. il

sert plutôt à évoquer la valeur instrumentale et l’exploitation des ressources naturelles que suppose

l’éclairage électrique, mais encore il rappelle le rôle majeur que joue l’électricité dans le système

panoptique par lequel s’exerce le pouvoir aujourd’hui (Foucault, 1975). seul Olympic ne fait l’objet

d’aucune méprises quant à son référent. toutefois, la vue nocturne et en contre-plongée du stade

olympique de Montréal confère à l’architecture du bâtiment des allures de vaisseau spatial. Quant

au mot olympique (olympic), il provient du latin olympicus et du grec olumpokos et désigne la

ville d’elide où se célébraient tous les quatre ans les Jeux olympiques. en elide se dressait l’un

des nombreux monts appelés olympe. dans les poèmes homériques, l’olympe est considéré

comme le séjour des dieux et la demeure de Zeus et non celles des hommes. conséquemment,

Olympic revêt un caractère mythique, sorte de paysage céleste situé dans un lieu inatteignable.

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16 17

7 Le titre provient du titre d’un film de Pierre Perreault, «Pour la suite du monde».

Pierre leblancLieux sans temple 1

1987dimensions

Médium

Plusieurs des projets récents d’art public de leblanc se caractérisent par la récurrence d’éléments

iconographiques provenant, non du bâti, mais de la flore indigène : le disamare (fruit muni d’une

aile membraneuse de l’érable rouge), la feuille et l’arbre. les maquettes des projets intitulés respec-

tivement, Naissance, envol et vie... un cycle ou Pour la suite du monde7 (université laval, pavillon

Ferdinand vandry, 2008) et Au cœur des feuilles l’idée de l’arbre (école performance plus, lachute,

2007) que présente le centre d’exposition de val-david sont autant de combinaisons de ces motifs.

il est sans doute possible d’interpréter la présence émergente de ces référents « naturels » dans

le travail de leblanc comme le résultat des effets de distanciation (de recul) que procure la ville

sur la nature. après tout leblanc n’entreprend-t-il pas d’explorer le trio disamare/feuille/arbre à

partir du moment où il quitte val-david pour Montréal au début des années 2000 ? Mais l’intérêt

de la chose n’est pas là. c’est l’idée de l’arbre, soit l’utopie entourant le « paysage » dans son accep-

tation commune, qui intéresse leblanc. la pièce murale Arbre (2006) le montre bien. dans un

renversement d’échelles, une tablette supporte une feuille en bronze ainsi qu’un tout petit arbre

frêle et évanescent, à peine existant, dessiné au mur. depuis la tablette, les lettres du mot «arbre»

se détachent en chute libre comme des feuilles que le vent emporte. la portée du thème disa-

mare/feuille/arbre s’éclaire encore davantage lorsqu’on le replace dans le contexte plus large de

l’ensemble de la pratique de leblanc.

À ce travail sur le rapport des mots, des lieux et de la mémoire se jouxtent des préoccupations

sociales que les séries de pièces murales, Lieux sans temple (1987) et Lieux en mémoire (1988)

révèlent pleinement. il s’agit de lieux photographiés en noir et blanc et enchâssés par des

structures peintes en blanc…ce blanc qui masque les couleurs et homogénéise l’historicité.

Boîtiersou tablettes, ces structures contiennent des photographies en noir et blanc et des éléments

tridimensionnels, colonnes et de(éliminer) corniches helléniques en ruines ainsi que des objets

provenant de chantiers de construction comme des poutres et des madriers ainsi que des objets

de surconsommation, des pneus usés dans le cas de Lieux sans temple. charniers de la société

de consommation, les photographies représentent un dépotoir jonché de quelque trois millions

de pneus usés à saint-amable, dans verchères en banlieue sud de Montréal, trois ans avant que

les flammes ne s’emparent du site et ne contaminent la nappe phréatique et les eaux envi-

ronnantes. suite aux incendies survenues dans un entrepôt de BPc (byphényle polychloré) de

saint-Basile-le-Grand (une ville voisine) en 1988, des pressions avaient été exercées pour sécu-

riser le dépotoir de saint-amable. les autorités étant restées sourdes aux revendications environ-

nementalistes, le feu s’empare du dépotoir de saint-amable le 16 mai 1990. il faudra attendre

1998 pour que le site soit jugé à nouveau propice à sa vocation domiciliaire actuelle. Les Lieux sans

temple évoquent clairement, et ce dès 1987, l’économie souveraine de gaspillage dans laquelle

nous vivons et la perte de sens qui l’accompagne. À la manière des vanitas, ces ruines conser-

vent la mémoire d’une époque encore peu préoccupée par les questions environnementales.

Pierre leblancArbre, 2006de la série Au cœur des feuilles l’idée de l’arbre 30 cm x 76,3 cm aluminium, bois feuille d’or, acier inoxydable, graphite, laiton

les projets récents d’art public combinent l’idée de nature aux préoccupations formelles, notam-

ment architecturales, et sociales liées au paysage urbain qui ont nourri le sculpteur depuis les

années 1980. Plusieurs pièces sculpturales antérieures fonctionnent en effet comme des mises

en abîme des principes structurant de l’architecture, c’est le cas des séries de 1980 Attaches et

contrepoids et Murs. des constructions monumentales d’acier soudé et de pierres naturelles

mettent en jeu des principes d’équilibre, d’assemblage, de rapports de tension, de poids et de

contrepoids témoignant des préoccupations de l’artiste pour les problèmes d’ingénierie et de

structure propres à l’architecture.

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le bâti

l’artiste montréalaise isabelle hayeur est bien connue pour ses photographies de milieux subur-

bains qu’elle modifie, juxtapose et fusionne. En apparence crédibles, les photographies dissimu-

lent subrepticement le côtoiement d’éléments antinomiques et d’espaces géographiquement

incongrus. L’artiste photographie différents lieux et au moyen de l’infographie elle en modifie

tant le contenu iconographique que l’éclairage et les couleurs. elle opère ensuite un travail de

montage qui lui permet de fusionner des images provenant de sources diverses : images satel-

lites, documentaires, images tirées de l’internet, etc. le montage anonyme, presque imperceptible,

procure à l’image finie une impression de réalisme convaincant.

la série Maisons modèles (dont font partie Roxanne et Virginia) fonctionne comme une galerie

de portraits. la série donne à voir un ensemble de photographies de maisons témoins préfab-

riquées, trafiquées par l’artiste. Les maisons sont inspirées des produits offerts par la compagnie

Bonneville, un entrepreneur établi en banlieue nord de la ville de Montréal. les promoteurs de ce

projet domiciliaire vendent des maisons accompagnées d’un pedigree et dotées d’un nom propre

féminin : virginia, roxanne, catherine, Jade, etc. avec le nom propre vient la promesse d’un style

de vie qui procure à l’acheteur l’illusion d’une appartenance à un milieu et à une classe privilégiée,

un véritable havre de paix en périphérie de la ville. Pourtant Roxanne (2004), une petite maison

modeste en attente de l’aube, est privée d’une porte, cet élément architectural qui permet la

transition entre l’espace privé et l’espace public, l’ouverture sur l’autre, sur le monde. elle est un

espace aliéné. Virginia (2005) est une maison fardée, soumise à des opérations d’embellissement,

mais dont le revêtement synthétique de façade ne parvient pas à dissimuler une peau en ruines.

Catherine (2006) est une maison prétentieuse recouverte d’une brique imitant la pierre taillée.

il s’agit d’un modèle haut de gamme faisant partie du projet Fontainebleau situé à Blainville

8 on aura reconnu l’expression empruntée à Michel Foucault, Les mots et les choses, une archéologie des scienceshumaines, Paris Gallimard, 1966.

isabelle hayeurCatherine, 2006107 cm X 165 cmde la série Maisons modèlesPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli

le projet de 2008 Naissance, envol et vie reflète également un intérêt soutenu pour l’architecture.

Mais ici le point de vue est déplacé, ce ne sont plus les problèmes de structure qui intéressent au

premier chef. il s’agit surtout de la capacité de l’architecture à habiter l’espace à partir d’éléments

répartis en fragments sur un site. Naissance, envol et vie est constitué d’éléments muraux (un disa-

mare et une ligne d’horizon) et d’une place publique, inspirée de carnac en Bretagne, formée de cinq

éléments sculpturaux rectangulaires en acier inoxydable dans lesquels sont découpés des fragments

de disamare. l’un des éléments sculpturaux porte la citation de albert einstein : «la connaissance

est limitée, tandis que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l’évolution.»

un dispositif d’éclairage très sélectif ajoute à cette place publique un valeur dramatique. l’ensemble

évoque les sites préhistoriques, mais encore l’agora antique. du point de vue de l’observateur, du

promeneur, cette intervention transforme le paysage; elle le crée. Parce qu’elle engage le dialogue

et crée un parcours, elle réactualise, en l’ancrant dans la spécificité québécoise, les intentions

que nourrissaient des artistes du land art comme nancy holt ou robert Morris qui, dans les

années 1970, avaient conçu des parcs-œuvres d’art (park/artworks) afin de réduire l’écart entre

la vie et l’art. au-delà de la valeur esthétique et de la valeur d’usage qu’on attribue généralement

à l’aménagement paysagiste en milieu urbain, le projet de leblanc, comme ceux de holt et de

Morris, a une fonction narrative fondée sur la mémoire de formes architecturales passées, le

monolithe, et d’un patrimoine littéraire. couplement fertile, il ne s’agit pas de faire paysage au

sens traditionnel, mais plutôt d’engager des récits, des récits sur la vie (le disamare évoquant la

renaissance) sur l’histoire du lieu sur les mots et les choses8.

recoder, récupérer et revisiter les mots et les choses

sont des stratégies qui caractérisent la démarche de

leblanc. récupérer, du latin recuperare, signifie repren-

dre possession, recueillir, ce qui autrement serait perdu.

l’engagement esthétique de leblanc, sa portée sociale

la plus féconde dans le contexte actuel, réside juste-

ment dans cette mise en œuvre intelligente et fine de

la récupération, récupération de motifs, de paroles

et d’archétypes, à même le processus de création.

Pierre leblancTerre, 2004de la série

Cette terre dans mes épaules Frottis sur papier calque,

papier chiffon, bois, feuille d’orédition 2/8

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à une trentaine de kilomètres au nord de Montréal. Comportant un lac artificiel, le projet domi-

ciliaire vise à créer un environnement contrôlé, un quartier homogène, un habitat aseptisé et

sécuritaire. Catherine est ici clôturée par les murailles empruntées à chenonceau. rappelons

que l’histoire de chenonceau est marquée par la présence des femmes, louise de lorraine et

catherine de Médicis, entre autres. au décor sépulcral de louise de lorraine à chenonceau

correspondent ici les citrouilles d’halloween, objet fétiche évoquant la mort, placées à l’enceinte

de la maison, traces du chaos. Catherine porte le deuil.

la photographie Aube (2005) et Blindsight (2006) déplace le point de vue vers des zones souter-

raines, habituellement invisibles où se nichent les stigmates écologiques de l’industrialisation et de

l’histoire géologique. la banlieue ne forme plus qu’une lisière située dans la partie supérieure de

l’image. elle est repoussée en bordure de l’image, aux marges de la représentation. ces photo-

graphies signalent les opérations de nivellement, de remplissage, d’effacements du paysage, naturel

et historique, par lesquelles s’est construite la banlieue montréalaise à l’instar d’autres régions

situées en périphérie des métropoles en amérique du nord. ce sont des territoires hybrides

qui témoignent de l’éclatement et du morcellement à l’œuvre dans notre rapport à la banlieue.

Finalement ces ensembles constituent en quelque sorte des «non-maisons» dirait Gaston

Bachelard; ils parodient les idéologies environnementales de pureté, à l’abri des parasites et des

intrus. dans cette perspective, les photographies de hayeur font écho aux recherches récentes

portant sur l’étude des banlieues et les mythes qu’elles suscitent, c’est-à-dire des oasis de paix,

qui dans les faits sont troublés par des pelouses arrosées aux pesticides, par la destruction des

terres humides et par une infrastructure routière polluante (colin et Poitras, 2002). ces paysages

liminaires signalent les paradoxes de la nature périurbaine éloignée de la campagne et, à la fois,

de la ville. elles font échec à l’ordonnance obligée, sociale et symbolique de la banlieue et du

corps - du corps féminin en l’occurrence - ne parvenant pas à oblitérer complètement déchets

et chaos. les grands espaces ouverts d’hayeur préservent le caractère sublime propre à la tra-

dition paysagiste romantique, mais à bien considérer les choses ils intègrent aussi le chaos. Julia

Kristeva ne dit-elle pas que «l’abject est bordé de sublime9», parce que, ajoute-t-elle, l’abject tout

comme le sublime l’abject n’a pas d’objet. l’abject au sens de Kristeva ce ne sont pas simplement

les salissures qui répugnent mais ce qui perturbe l’ordre, « ce n’est donc pas l’absence de propreté

ou de santé qui rend abject, mais ce qui perturbe une identité, un système, un ordre. ce qui ne

respecte pas les limites, les places, les règles. l’entre-deux, l’ambigu, le mixte10.» or les paysages

banlieusards et liminaires de hayeur évoquent cet espace mixte, déréglé.

isabelle hayeurBlindsight, 2005267 cm X 152 cmde la série ExcavationsPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli9 Julia Kristeva, Pouvoirs de l’horreur, Paris, seuil, 1980, p. 19. 10 Ibidem, p. 12

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les ruines habitent plusieurs des œuvres discutées plus haut, celles de leblanc et d’hayeur plus

particulièrement. les tableaux de Marie-Ève Martel, inspirés des granges désaffectées de laval et

de Blainville où elle a grandi, intègrent, eux aussi, l’idée de ruines. Retraite (2007), Refuge (2007),

Ascension (2007), Tranchée et constellation (2008) ont été peints d’après des granges ayant sur-

vécu parfois dans un état lamentable, aux développements commercial et domiciliaire fulgurants

que connaissent depuis quelques décennies les régions de laval et des Basses-laurentides. aux

tableaux en ruines correspondent un ensemble de petites granges en céramique, Cendres (2008).

au cours de ses pérégrinations, Marie-Ève Martel photographie

d’anciennes zones agricoles qui la fascinent. elle transpose ensuite ces

photographies à la peinture acrylique relevée de crayon conté dans

des compositions et une palette qui confèrent à ces lieux une valeur

poétique, plutôt qu’historique ou documentaire. elle évite en effet la

résurgence de toute association avec l’élaboration d’une spécificité

« canadienne-française» telle qu’elle pouvait se définir au cours des

années 1920 et 1930 au Québec. rappelons qu’à l’époque, les scènes

de la vie rurale et du travail de la terre ont constitué des motifs privi-

légiés dans l’élaboration de positions régionalistes fondées sur la mise

en valeur de la vie rurale. les représentations du travail de la terre

se retrouvaient très souvent associées à la recherche d’ authenticité

d’une «race canadienne-française» caractérisée par l’attachement

au terroir et à l’héritage français telle que la défendaient un henri

Bourassa au Devoir ou un lionel Groulx à L’Action française. Marie-Ève

Martel opère sur un autre terrain, son regard sur les granges n’est

pas nostalgique. ce choix thématique laisse plutôt présumer d’une

attitude critique sur les effets de la mondialisation dans les Basses-

laurentides. nécessitant des travaux majeurs de déboisement et

d’asphaltage et imposant une compétition féroce aux petits détail-

lants, l’implantation des chaînes de détaillants à grandes surfaces trans-

forment de façon irrévocable le «paysage» culturel et économique

régional (le débat qui a entouré l’implantation d’une succursale Wal-

Mart à Saint-Jérôme au début des années 2000 est un cas de figure)

les granges de Marie-Ève Martel sont peintes dans une palette de mauves et de prunes qui leur

confère un caractère fantastique, fascinant, presque sacré. lorsqu’elle est vue de l’intérieur, la

grange est éclairée par une lumière en contre-jour qui traverse un revêtement usé couplée à des

raccourcis hardis de perspective. ces aspects donnent aux granges un aspect monumental. vient

alors à l’esprit l’expérience que l’on est invité à faire lors d’une visite dans une cathédrale. dans la

cathédrale gothique, la lumière et la couleur furent conçues de manière à engendrer un état émo-

tionnel proche de l’extase. il s’agissait de créer un microsome capable d’incarner l’expérience de

dieu. comme dans la cathédrale, le ravissement évoqué par les granges passe par une expérience

incarnée - soit appréhendée par les sens - de l’architecture, mais paradoxalement il ne s’agit ici de

faste mais de ruines. À la fois ruines et ravissement, les granges incarnent l’expérience du sublime.

Des ruines et du sublime

Marie-Ève MartelCendres I, II, III, IV, 2008céramique et engobe 10 cm x 7 cm x 6 cm

Marie-Ève MartelRetraite, 200776 cm x 101,5 cm acrylique sur toile collection privée

le sublime fut d’abord théorisé par login au

iiie siècle avant l’ère commune. Pour lui, l’expé-

rience sublime est l’élévation de nos pensées

au «ravissement»11 mêlé d’étonnement et il

repose sur notre faculté de concevoir des

pensées élevées. «le sublime est la résonance

d’une grande âme12» écrit-il. dans sa forme

moderne, théorisée par edmund Burke et puis

par emmanuel Kant au Xviiie siècle, l’expé-

rience sublime est entendue comme un état

de ravissement et, à la fois, de douleur mu par

l’instinct de survie et de préservation. Pour

Burke par exemple, les forces de la nature

provoquent le ravissement et suscitent la

révérence, mais certains phénomènes naturels

menaçants (le déchaînement des eaux et des

vents par exemple) suscitent aussi la peur.

11 «ce n’est pas à la persuasion que le sublime mène l’auditeur mais au ravissement». login, du sublime, Paris,, éditions des Belles lettres, 1952, p. 3. 12 ibidem, p. 12.

le traitement formel des tableaux de Marie-Ève Martel suggère le ravissement propre

au sublime et la contemplation désintéressée qui lui est implicite. Mais encore, en état de

ruines, les granges font figures de chaos, elles perturbent l’ordre. elles rendent manifestes

notre fragilité et les sentiments de vulnérabilité qui l’accompagnent.

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avec d’autres moyens, la Suite photographique (2008) de daniel hogue traite également du sublime, état d’ivresse

et à la fois d’un certain malaise. la Suite photographique s’inscrit en continuation avec le projet Champ de lumière en

mémoire de Gaston Miron et P. neruda qu’il avait présenté au symposium international d’art in situ de la Fonda-

tion derouin de 2005-2006. ceux et celles qui ont participé à cet événement se rappelleront qu’à cette occasion,

hogue avait disposé au sol un millier de petits miroirs ronds de 4 cm de diamètre qui contournaient une roche d’un

diamètre de 3 mètres. ces miroirs étaient la traduction en code braille d’un poème de Gaston Miron qui s’imbriquait

dans un autre de Pablo neruda. comme l’explique daniel hogue, en parcourant ce champ de lumière, « leur poésie

et tout le paysage environnant se reflétaient dans nos yeux». Dans ce type d’explorations, Daniel Hogue imagine le

braille comme une écriture lointaine, inscrite dans la nature depuis ses origines. on peut penser, dit-il « au De Natura

Rerum dans lequel lucrèce compare l’atome à un assemblage de lettres formant des mots, puis des phrases à l’image

de la création de la nature. » en fait, le braille fait partie du vocabulaire formel de daniel hogue depuis le début des

années 1900. l’installation Vitrail in Vitro (2004) en est l’exemple le plus accompli, elle comprend un arc gothique et

une grande sculpture interactive dotée d’un mécanisme complexe qui permet au visiteur qui allume un lampion mis

à sa disposition de provoquer un jeu de lumières et le déclenchement d’une trame sonore du Faust de Gounod.

le braille est ce langage qui fait voir au non-voyant, mais qui demeure opaque pour le voyant. il est cette limite

poreuse entre le visible et l’invisible. essentiellement tactile, il fait s’effondrer la limite entre le voir et le toucher,

questionnant l’hégémonie de la vision. l’installation in situ Champ de lumière en mémoire de Gaston Miron et P. Neruda

faisait parcourir au visiteur cette limite indicible entre le voir et le toucher tout en inscrivant les mots de Miron et

de neruda entre ciel et terre, dans un espace non-circonscrit en perte de repères géographiques. la Suite photo-

graphique est une nouvelle mise en forme de ce parcours. ici, daniel hogue recourt à l’appareil numérique, nou-

veau médium dans sa recherche, prélude à de futures explorations du code braille. comme il l’explique, il s’agit de

« recréer l’atmosphère d’un souvenir, celui d’une marche à la pleine lune sur son site des Jardins du Précambrien de

la Fondation rené derouin, alors qu’une lumière spectrale donnait à ces miroirs l’aspect d’un espace sidéral, comme

si, je marchais dans le ciel ». le dispositif utilisé dans cette exposition, se compose entre autres, d’une antenne

parabolique montée sur un pied. en son centre se trouve une plaque d’acier anodisé sur laquelle repose une photo-

graphie. l’antenne est orientée à 45 degrés vers le haut, et simule la captation de « paysages d’étoiles ». on retrouve

généralement ces soucoupes dans le paysage urbain, souvent accrochées sur les façades des blocs d’appartements,

témoins de la solitude moderne. Dans les mots de Daniel Hogue, c’est un peu comme si « chaque individu, confiné

à son petit espace, était dans l’attente d’un message, d’une image télévisuelle. a l’échelle cosmique, on retrouve de

larges antennes paraboliques à l’écoute du ciel. »

tout comme d’autres œuvres de cette exposition, les non-maisons d’isabelle hayeur, les Lieux sans temple de Pierre

leblanc, les paysages lunaires de akiyama, les granges de Marie-Ève Martel, les « paysages d’étoiles » de hogue

ébranlent le réquisit du naturel et de la corporéité. La fiabilité de ce monde est mise à l’épreuve et avec elle le senti-

ment de maîtrise du paysage. les œuvres de cette exposition ont au moins une chose en commun, elles offrent une

possible voie de réconciliation avec la nature en montrant que penser le paysage c’est en faire l’expérience à partir

de notre vie, de notre fragilité, au lieu de s’en abstraire.

daniel hogueVitrail in vitro, 2004

300 x 115 x 65 cmaluminium patiné,

fibres optiques, bougies, cellules photoélectriques, convertisseur numérique,

environnement sonore.vue avant et arrière

daniel hogueChamp de lumière en mémoire de Gaston Miron et Pablo Nerunda2005-2006symposium international d’art in situ de la Fondation derouin, val-daviddimensions variables

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Mitchell akiyamaPrivé, 200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

références :

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Bachelard, Gaston, Poétique de l’espace, Paris, PuF, 1964.

Berleant, arnold, The Aesthetics of Environment, Philadelphie, temple university Press, 1992.

Berque, augustin, Écoumène, Introduction à l’étude des milieux humains, Paris, éditions Belin, 2000.

colin, Jean-Pierre et claire Poitras, «la fabrication d’un espace suburbain. la rive-sud de Montréal»,Recherches sociographiques, vol. 43, no 2, 2002, pp. 275-310.

cauquelin, anne, « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990.

crary, Jonathan, Techniques of the Observer, On Vision and Modernity in the Nineteenth Century, cambridge, Mass., university of chicago Press, 1990.

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hervieu, Bertrand et Jean viard, Au bonheur des campagnes (et des provinces), l’aube, la tour d’aigues, 1997.

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olwig, Kenneth, Landscape Nature and the body Politic. From Britian’s Renaissance to America’s New World, Madison, the university of Wisconsin Press, 2002.

schama, simon, Landscape and Memory, new York, alfred a. Knopf, 1995.

Mitchell akiyamaSurveillance, 200842,5 cm x 60 cm

Photographie couleur

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Mitchell akiyamaSign, 200860 cm x 42,5 cmPhotographie couleur

Mitchell akiyamaMoon Depot, 200860 cm x 42,5 cm

Photographie couleur

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isabelle hayeurRoxane (Ou l’attente de l’aube), 2004107 cm X 160 cmde la série Maisons modèlesPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli

isabelle hayeurVirginia, 2005107 cm X 160 cmde la série Maisons modèlesPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli

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daniell hogueMiroir, 2008de la série

Suite nocturnealuminium anodisé

daniel hogue Le regard du paysage, Finale longue, 2008de la série Suite nocturne33 cm x 46 cmPhotographie couleur

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daniel hogueLe regard du paysage, 2008de la sérieSuite nocturne21.5 cm x 28 cmPhotographie couleur

daniel hogueLe regard du paysage, 2008de la sérieSuite nocturne21.5 cm x 28 cmPhotographie couleur

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Pierre LeblancCette terre dans mes épaules2003-200460 cm x 249 cm acier et laiton

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Pierre leblancNaissance, envol et vie… un cycle ou Pour la suite du monde, 2008dimensions variables, technique mixtesProjet d’art public, université laval, pavillon de médecine Ferdinand vandry

Pierre leblancNaissance, envol et vie… un cycle ou Pour la suite du monde, 2008dimensions variables, technique mixtesProjet d’art public, université laval, pavillon de médecine Ferdinand vandry

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Marie-Ève Martelimmaculée construction, 2008122 cm x 183 cmacrylique et crayon conté sur toile

Marie-Ève MartelTranchée et constellation, 2008152 cm x 203 cmacrylique et crayon conté sur toile

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Marie-Ève MartelAscension, 2007183 cm x 122 cmacrylique sur toile

Marie-Ève Martel Refuge, 2007

152 cm x 101,5 cmacrylique sur toile

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Mitchell akiyama

Dealer200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

Surveillance200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

Olympic200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

Sculpture200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

Concession200842,5 cm x 60 cmPhotographie couleur

Prive200860 cm x 42,5 cmPhotographie couleur

Moon Depot200860 cm x 42,5 cmPhotographie couleur

Sign200860 cm x 42,5 cmPhotographie couleur

River Like Amber, 2004vidéodurée

isabelle hayeur

Aube2005de la série Excavations213 cm X 126 cmPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli

Roxane (Ou l’attente de l’aube)2004107 cm X 160 cmde la série Maisons modèlesPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli

Virginia2005107 cm X 160 cmde la série Maisons modèlesPhotographie couleur montée sous acrylique dépoli

Pierre leblanc

Arbre2006 de la série :Au cœur des feuilles l’idée de l’arbre 30 cm x 76,3 cm aluminium, bois feuille d’or, acier inoxydable, graphite, laiton

Cette terre dans mes épaules2003-200460 cm x 249 cm acier et laiton

Terre2004de la série : Cette terre dans mes épaules dimensionstiré à 8 exemplaires 2/8Frottis sur des papier calque, papier chiffon, bois recouvert de feuille d’or Naissance, envol et vie… un cycle ou Pour la suite du monde2008dimensions variables, mix-médiasProjet d’art public, université laval, pavillon de médecine Ferdinand vandry

Au cœur des feuilles l’idée de l’arbre2007dimensions variables, mix-médias projet d’art public, école performance plus de lachute

Marie-Ève Martel

Le salon de Dieu2008152 x 101,5 cmacrylique et crayon conté sur toile

immaculée construction2008122 cm x 183 cmacrylique et crayon conté sur toile

Tranchée et constellation2008152 cm x 203 cmacrylique et crayon conté sur toile

Cendres I, II, III, IV, V, VI2008céramique et engobe 10 cm x 7 cm x 6 cm

Limbes2007122 cm x 91,5 cmacrylique sur toile

Limbes II2008152 cm x 101,5 cmacrylique sur toile

Refuge2007152 cm x 101,5cmacrylique sur toile

Retraite200776 cm x 101,5 cm acrylique sur toile collection privée

Ascension2007183 cm x 122 cmacrylique sur toile

list

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Posé

es

Daniel hogue

Miroir2008de la sérieSuite nocturnealuminium anodisé

Le regard du paysage2008de la sérieSuite nocturne21.5 cm x 28 cmPhotographie couleur

Le regard du paysage, Finale longue, 2008de la sérieSuite nocturne33 cm x 46 cmPhotographie couleur

list

e d

es o

euv

res

eX

Posé

es

Marie-Ève Martelno.2 à 5, 2008de la série dDéconstruction 43 cm x 35.5 cmgraphite sur papier calque

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édith-anne Pageot est titulaire d’un doctorat en histoire de l’art (2004).

son champ de spécialisation est l’art canadien moderne et contemporain.

Elle a publié dans de nombreuses revues scientifiques, dont RACAR, Globe

revue internationale d’études québécoises et Revue internationale d’études

canadiennes. en collaboration avec eugenia sojka (université de silésie,

Pologne), elle a contribué au livre intitulé State-Nation-Identity in Cultural

Discourses of Canada. À titre d’éditrice invitée pour la revue RACAR, elle

dirige un numéro thématique intitulé Paysage, espaces culturels, écologie.

elle agit à titre de commissaire invitée pour diverses institutions muséales,

notamment la Glendon Gallery (université York), le Musée d’art contem-

porain des laurentides et le Musée des beaux-arts de Montréal. depuis 2003,

elle siège sur des jurys de sélection dans le cadre du programme d’intégration

des arts à l’architecture pour le Ministère de la culture, des communications

et de la condition féminine du Québec. edith-anne Pageot enseigne l’histoire

de l’art au département des arts visuels de l’université d’ottawa depuis 2002.

elle est directrice générale intérimaire au centre d’exposition de val-david.

François Marc Gagnon a enseigné à l’université de Montréal pendant de

nombreuses années où il a mis au point plusieurs programmes de recherche.

Il est lui-même un chercheur prolifique qui a reçu la Médaille du Gouverneur

général pour sa biographie critique de Paul-émile Borduas, publiée en 1978.

uniquement depuis 1996, il a publié quinze importantes monographies et

catalogues d’exposition portant sur l’art canadien, notamment sa chronique

du mouvement automatiste québécois, publiée en 1998, qui a été primée.

on lui doit de nombreuses études sur des artistes tels que Marcel Barbeau,

Jacques hurtubise, Jean-Paul riopelle et, plus récemment, cornelius Krieghoff

en marge de l’exposition itinérante Krieghoff ’s canada, mise sur pied par le

Musée des beaux-arts de l’ontario.

édith-anne PaGeot

François Marc GaGnon

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rs né à toronto en 1978, il vit et travaille à Montréal

artiste multidisciplinaire, il pratique les arts visuels (photographie, vidéo, installation) et la musique.

Formation

doctorant (communication)université McGill, Montréal, Québec

Maîtrise (Open Media)université concordia, Montréal, Québec (2006)

Baccalauréat (études interdisciplinaires) université concordia, Montréal, Québec (2001) mention de distinction

conservatoire royal de musique, mention de distinction, toronto (1997)

expositions individuelles

2003 Scalene, projection vidéostandart Festival, Madrid (espagne)

2002 Scalene, projection vidéoisea Festival, nagoya (Japon)

2001 Re:sound & The Static Industry, projection vidéoFestival du nouveau cinéma - nouveaux médias, Montréal (Québec)

expositions collectives

2005 The Parisian Laundry, installation multimédiaParisian laundry, Montréal (Québec)

2001 Moving, installation multimédiaMusée d’art moderne, vienne (autriche)

2001 Rendered, installation multimédiasociété des arts technologiques, Montréal (Québec)

Performances vidéo (sélection)

2005 Filmfest dresden

2004 avril.dot Festival, Paris

2003sintesi electronic arts Festival, naplesle Petit théâtre Mercelis, Bruxelleselektra Festival, Montreal

2002Futuresonic Festival, Manchester

bourses

2005 – 2004 - 2002 subventions de voyage aux artistes des arts médiatiquesconseil des arts du canada

2005 – 2004 Bourse de rechercheFonds québécois de recherche sur la société et la culture

2004 – 2003Bourse dora Morrow pour l’excellence en arts visuels

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Page 25: aygage P Pensez le - marieevemartel.com Penser le paysage.pdf · 2 anne cauquelin « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990, p. 93. édith-anne

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né à Montréal en 1953, il vit et travaille à val-davidil enseigne au cégep du vieux-Montréal depuis 1999

Formation

Maîtrise en arts plastiques (sculptures et nouvelles technologies)université de Paris viii, France (1995)

stage en sculpturecampo dell’altissimo, Pietrasanta, italie (1991)

Certificat d’études spécialisées (conception et réalisation d’images par informatique)école nationale supérieure des arts décoratifs, France (1991)

licence (arts et technologie de l’image)université de Paris viii, France (1988)

Baccalauréat spécialisé (design 2d/ graphisme)université du Québec à Montréal (1976)

expositions individuelles (sélection)

2007 Cadran solaire/ InstallationGalerie r3, université du Québec à trois-rivières (Québec)

2004, 2005 Vitrail in Vitrocentre de créativité du Gesù, Montréal (Québec)centre des arts contemporains du Québec, Montréal (Québec)

1999 Venise Underseele Printemps du Québec en France, lille, Bordeaux, lyon, strasbourg (France)robert lepage, commissaire

1998 Venise Underseeespace J&J donguy, Paris (France)

1998 Chromosome 13Galerie Jean-François Meyer, Marseille (France)

1996 Vestiges sacrés de la visionGalerie des arts technologiques, Montréal (Québec)

expositions collectives (sélection)

2007 Regardez-vous aller !Festival du recycl’art, Montpellier (Québec)

2006-2005 Champ de lumière en mémoire de Gaston Miron et Pablo Neruda, symposium international d’art in situ de la Fondation derouin, val-david (Québec)Manon regimbald, commissaire

2004 L’odeur du pognonGalerie Jean-François Meyer, Marseille (France)

2003 Le reliquat ouvert et la mémoire lumineuse 2Festival d’art contemporain des laurentides (Québec) Monique langlois, commissaire

2001 Venise UnderseeFestival international exit 2001, Maison des arts andré Malraux, créteil (France)didier Fusillier, commissaire

2001 La mémoire lumineuse 1 et nature morte aux OGMFestival Montréal en lumière, centre des arts contemporains du Québec à Montréal (Québec)

1999 Le Corps de la Lettrecentre des arts contemporains du Québec à Montréal

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bourses

2003-1999 Bourse de déplacementconseil des arts et des lettres du Québec

1997 conseil des arts et des lettres du Québecconseil des arts du canada

1996 Ministère des relations internationales du Québec, Ministère de la culture et des communications du Québec, Ministère des affaires étrangères (France)

1995-1992 Ministère de l’enseignement supérieur du Québec

1991-1989 Ministère des affaires culturelles du Québec

collections

congrégation notre-dameGalerie athanor (France)

née à Blainville en 1981, elle vit et travaille à Blainville

Formation

stage de formation en céramique avec Marie-andrée côtéatelier Marie-andrée côté (2007)

stage de perfectionnement en photogravure avec carlos calado, Graff, Montréal (2007)

Baccalauréat (spécialisation peinture et dessin)université concordia, Montréal (2006)

expositions individuelles

2008 Spéculations suburbainesGalerie Port-Maurice, saint-léonard (Québec)centre d’exposition de la Gare de l’annonciation (Québec)

2007 Spéculations suburbainescentre d’exposition de repentigny (Québec)

2004 Natura sensibilisGalerie d’art de Blainville (Québec)

expositions collectives

2008 et 2006 Biennale du dessinMusée d’art du Mont-saint-hilaire (Québec)

2007 États de paysageMaison lachaîne, sainte-thérèse (Québec)

2005 Annual Undergraduate ExhibitionGalerie leonard & Bina ellen, université concordia, Montréal (Québec)

2005 De l’Âme à l’oeuvreMaison Garth, lorraine (Québec)

2004 JumelagePraxis art actuel, sainte-thérèse (Québec)

2004 Émergence en ébullitionGalerie d’art de Blainville (Québec)

bourses et prix

2008 Bourse Fonds laurentidesconseil des art et des lettres du Québec conseil de la culture des laurentidesconférence régionale des élus des laurentides Forum jeunesse des laurentides Bourse de la Fondation elizabeth Greenshields

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2006 Premier prix au symposium de peinture en art actuelJournées de la culture, ville de sainte-thérèse

2006 et 2004 Prix d’excellence au concours tous pour l’art, l’art pour tousMusée d’art du Mont-saint-hilaire

collections

collection senvestville de sainte-thérèse

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Page 26: aygage P Pensez le - marieevemartel.com Penser le paysage.pdf · 2 anne cauquelin « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990, p. 93. édith-anne

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née à Montréal en 1969, elle vit et travaille à Montréal

Formation

Maîtrise en arts plastiquesuniversité du Québec à Montréal (2002)

expositions individuelles (sélection)

2007 Habiter : les oeuvres d’Isabelle Hayeursouthern alberta art Gallery, lethbridge (alberta)Musée national des beaux-arts du Québec (Québec)serge Bérard, commissaire

2007 QuaternaireGalerie thérèse dion art contemporain, Montréal (Québec)

2007 Displacements & RelocationsJessica Bradley art + projects, toronto (ontario)

2007 Tunnel Visionnetwerk cca, alost (Belgique)trinity square video, toronto (ontario)

2006 Habiter : les oeuvres d’Isabelle Hayeuroakville Galleries, oakville (ontario)st-Mary’s university art Gallery, halifax (nouvelle-écosse)

2006 Territoires invisiblesles rencontres de la photographie d’arles (France)vincent lavoie, commissaire

2005 ExcavationsGalerie thérèse dion art contemporain, Montréal (Québec)

2005 Vergeagnes etherington art center, université Queens, Kingston (ontario)Prefix ICA, Toronto (Ontario)Jan allen, commissaire

2004 Spill 03: Paysages incertainsartspeak, vancouver (colombie-Britannique)lorna Brown, commissaire

2004 Isabelle Hayeur: DestinationsMassMoca, Musée d’art contemporain du Massachusetts, north adams (états-unis)laura heon, commissaire

2004 Milutin Gubash & Isabelle HayeurPaved arts, saskatoon (saskatchewan)

2004 SomewherePlatform, center for the Photographic and digital art, Winnipeg (Manitoba)

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2002 Quelque partl’espace F, Matane (Québec)

2001 Chantierscentre des arts visuels skol, Montréal (Québec)

2001 Paysages incertainsGalerie verticale, laval (Québec)

2000 Beyond GardensPari nadimi Gallery, toronto (ontario)

expositions collectives (sélection)

2008 Rien ne se perd, rien ne se crée. tout se transforme triennale québécoise, Musée d’art contemporain de Montréal (Québec)

2008 Québec GoldPalais du tau, reims (France)andré-louis Paré et Jean-Michel ross, commissaires

2008 Dunes et Citadelle5e biennale de la photographie et de la ville, sedan (France)

2008 Métamorphoseakbank sanat, istanbul (turkie)louise déry, commissaire

2007 Is there a there there ?oakville Galleries (ontario)Marnie Fleming, commissaire

2007 Loaded LandscapesMuseum of contemporary Photography, chicago (états-unis)natasha egan, commissaire

2007 The Wallart Gallery of Windsor (ontario)James Patten commissaire

2006 Son et vision, L’image photographique et vidéographique dans l’art canadien contemporainMusée des beaux-arts de Montréal (Québec)

2006 ChannelCupola Contemporary Art / Sheffield University Department of French, Sheffield (Angleterre)

2006 20 Years of Contemporary Art: 1985-2005stride Gallery (alberta)

2005 Territoires urbainsMusée d’art contemporain de Montréal (Québec)réal lussier, commissaire

2004 ÉveilvoX - centre de l’image contemporaine, Montréal (Québec)Marie Fraser, commissaire

2003 Lieux anthropiquescasa vallarta, Guadalajara (Mexique)claudine roger, commissaire

2003 Tomorrow’s newsGalerie hippolyte, helsinki (Finlande)Jen Budney, commissaire

2003 Mouvements de translationGalerie d’art d’ottawa (ontario)nicole Gingras, commissaire

2002 Yves Arcand, Colwyn Griffith, Isabelle Hayeurcentre vu, Québec (Québec)

Diffusion vidéo et art internet

2007 Double Vision (présenté par images Festival, toronto)LightCone, Paris (France)

2003 Civilitésagence topo, Montréal (Québec)

2002 Périphériesinstitute for contemporary art Zagreb, sarajevo cca (Bosnie)Yves doyon, commissaire

2001 Fissures, cracks and contradictionsrex centre, Belgrade (serbie)chris Gehman, commissaire

2001 Blowing the Trumpet to the TulipsQueen’s university, Kingston (ontario)

2003-2001-1999tranz tech: toronto international video art Biennial,toronto (ontario)

2001-1998les rendez-vous du cinéma québécois, Montréal (Québec)

2001-2000images du nouveau monde, Québec (Québec)

2001-2000-1999-1998 vidéoformes, clermont-Ferrand (France)

art public

corridor souterrain, centre du commerce mondial, MontréalMaison culturelle et communautaire de Montréal-nord

collections (sélection)

Musée d’art contemporain de MontréalMusée des beaux-arts de MontréalMusée national des beaux-arts du QuébecMuseum of contemporary Photography in chicagoagnes etherington art centre, Kingstonoakville Galleriesthe university of lethbridge art Gallerynoorderlicht PhotogalleryFundación alfonso y luz castillo, Buenos airesBanque d’oeuvres d’art du canada

bourses

2005-2003-2000 Bourse de recherche et de créationconseil des arts et des lettres du Québec

2001-1999 Bourse de création / productionconseil des arts du canada

2001 Bourse de projetles arts du Maurier

résidences

2008-2007 international studio and curatorial Programnew York (états-unis)

2007 trinity square videotoronto (ontario)

2006 thought provoking, sense provoking, Fondation Wall house #2Groningen (Pays-Bas)

2006 le Fresnoy, studio national d’arts contemporainstourcouing (France)

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Page 27: aygage P Pensez le - marieevemartel.com Penser le paysage.pdf · 2 anne cauquelin « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990, p. 93. édith-anne

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né à Montréal en 1949.il vit et travaille à Montréal et à val-david

Formation

il apprend son art en fréquentant des sculpteurs tels que d’andré Fournelle et d’armand vaillancourt.

expositions individuelles (sélection)

2002 À la recherche de l’oreille de Van Goghcentre d’exposition circa, Montréal (Québec)

2002 La face cachée dans l’oeuvre de Pierre LeblancMusée de lachine (Québec)

2002 Mémoire de 1955 ou 2026 Roberval (Suite)Musée de lachine (Québec)

1996 Le temps stationnaireGalerie arts techno, Montréal (Québec)

1993 Du calme trompeur à lumière sur la villeGalerie horace, sherbrooke (Québec)

1992 Les années 80centre d’exposition du vieux-Palais, saint-Jérôme (Québec)

1990 Le calme trompeur des grandes villesMusée de lachine (Québec)

1988 Pont d’Arles en transfert IIMusée régional de rimouski (Québec)

1988 Lieux en mémoireMusée national des beaux-arts du Québec (Québec)

1988 Lieux sans temple IGalerie evelyn aimis, toronto (ontario)

1988 Lieux sans temple IIMusée de lachine (Québec)

1986 Pont d’Arles en transfertMusée de lachine (Québec)

1985 Impressions de provenceGalerie evelyn aimis toronto (ontario)

1981 TransfertMusée d’art st-laurent, Montréal (Québec)

1979 Derouin- LeblancGalerie stanton, sainte-adèle (Québec)

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expositions collectives (sélection)

2004 Hommage à MironBibliothèque saint-sulpice, Montréal (Québec)

2003 Nature/ Culture, Nature/ Sculptureassociation de villégiature tremblant (Québec)

2003 Musée jardinGare de labelle (Québec)

2002 Champs librecentre d’exposition du vieux-Palais, saint-Jérôme (Québec)

2002 VéhiculteGalerie Art Mûr, Montréal (Québec)

2002 Espace et densitésymposium international, Fondation derouin, val-david (Québec)

1999 100 livres d’artistesBibliothèque nationale du Québec, Montréal (Québec)

1999 Le scénario visuel de la pagesalon du livre de Montréal (Québec)

1999 2 020 020 000 020Musée d’art contemporain de Montréal (Québec)luc Guillemette, commissaire

1997 Miron le magnifiqueBibliothèque nationale du Québec, Montréal (Québec)

1997 Les amis rapailléssymposium international, Fondation rené derouin, val-david (Québec)

1996 Intégration aux lieux, symposium international, Fondation rené derouin, val-david (Québec)

1995 Les territoires rapaillés (avec rené derouin et Gaston Miron)Maison du village, val-david (Québec)

1994 Encuntro – rencontreMuseo universitario del chopo, Mexico (Québec)

1994 Objet vs Objet : l’archéologie dans l’imaginaireMusée Pointe-à-callière, Montréal (Québec)

l994-1992 Boîte, art actuel nouvel angleconseil des arts textiles, conseil des arts de la communauté urbaine de Montréal (Québec)

1992 Salon international de la sculpture extérieurevieux-Port de Montréal (Québec)

l991 10 artistes québécois. Foire internationale d’art contemporain, tokyo (Japon)

1991 Symposium de sculpture internationalPlace ville-Marie, Montréal (Québec)

1990 Sculpture 90, Congrès International d’architecture Palais des congrès de Montréal (Québec)

1989 Maya déesse de la terrecentre d’exposition circa, Montréal (Québec)

1989 Avalanchecentre d’expsoition du vieux-Palais, saint-Jérôme (Québec)

l988 Emballez-vousGalerie cultart, Montréal (Québec)

1988 10 artistes de la terrecentre d’exposition circa, Montréal (Québec)

1988 Hommage à DuchampGalerie edouard-Montpetit, longueuil (Québec)

1988 Gralab & Sel d’argentMaison de la culture saint-étienne (France)

1987 Gralab & Sel d’argentMaison de la culture de lyon (France)

1987 Événement 13Maison du théâtre, Paris (France)

1987 Entrée libreGalerie lavalin, Montréal (Québec)

1987 Cent ans d’art contemporainGalerie cultart, Montréal (Québec)

1987 Hommage à DuchampForest city Gallery, london (ontario)

1987 - 1986 - 1985 Artistes de la galerieGalerie evelyn aimis, toronto (ontario)

1986 art expo de Montréalsodip- art, Montréal (Québec)

1986 association des galeries d’art contemporainGalerie de l’uQaM (Québec)

1986 nouvelles acquisitionsMusée national des beaux-arts du Québec (Québec)

1985 FormatGalerie interaction, Montréal (Québec)

1985 artistes de la galerieGalerie cultart, Montréal (Québec)

1985 art expo Montréalsodip-art, Palais des congrès, Montréal (Québec)

1985 concours national de livres d’artistesBibliothèque nationale du Québec, Montréal (Québec)

1984 6 canadians artistshollywood art center, Floride (états-unis)

1984 architecture and vision on artMoos Gallery, Floride (états-unis)

1984 Montréal vs MiamiMoos Gallery, Floride (états-unis)

l983 Poésie ville ouverteMusée d’art contemporain de Montréal (Québec)

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art public (sélection)

Bibliothèque municipale Guy-Bélisle, saint-eustacheceGeP de l’outaouaiscentre de formation du transport routier, Mirabel centre de formation professionnelle Performance Plus, lachute centre hospitalier laurentien, sainte-agathe-des-Montsclsc Jean-olivier-chénier, saint-eustachecollège édouard-Montpetit, longeuilécole primaire de l’horizon-soleil, saint-Jérômeécole primaire de la vallée, saint-sauveurécole primaire des hautbois, saint-colombantécole primaire sacré-coeur, saint-Jérômeécole primaire saint-Jean-Baptiste, val-davidécole primaire sainte-scholastique, MirabelGare de labellehôpital hôtel-dieu de saint-JérômeMrc des Pays-d’en-haut, saint-JoviteMunicipalité de val-davidMusée plein air de lachine

Page 28: aygage P Pensez le - marieevemartel.com Penser le paysage.pdf · 2 anne cauquelin « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990, p. 93. édith-anne

ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition Pensez le paysage : de la nature vécueprésentée du x juillet au x août 2008 au centre d’exposition de Val David, La maison du village

cataloguage avant publication de bibliothèque et archives canadacomprend des référéfences bibliographiquesisBn 978-2-923243-01-6 1. Pageot, edith-anne, - - expositions. ii. la Maison du village, centre d’exposition de val-daviddépôt légal: Bibliothèque et archives nationales du Québec et Bibliothèque et archives canadaimprimé au canada

remerciements:

2495, rue de l’égliseval-david (Québec) J0t 2n0t: 819 322-7474 F: 819 322-1307www.culture.val-david.qc.ca

Publication:

crédits photographiques: Mitchell akiyama, Michel dubreuil, isabelle hayeur, lucien lisabelle, Marie-Ève Martel

design graphique : Julie lacroix, expose design

impression: litho chic, imprimeur

recherche biographique: Marie-claire dumoulin

tous droits réservés© la Maison du village, centre d’exposition de val-david

couver ture :isabelle hayeur

Aube, 2005213 cm X 126 cm

de la série ExcavationsPhotographie couleur

montée sous acrylique dépoli

Page 29: aygage P Pensez le - marieevemartel.com Penser le paysage.pdf · 2 anne cauquelin « le paysage n’est pas un lieu », Paysages sur Commande, rennes, le triangle, 1990, p. 93. édith-anne

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