39
REVUE ECONOMIQUE A ouf Banque Nationale de Belgique

Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

REVUE ECONOMIQUE

A

ouf

Banque Nationale de Belgique

Page 2: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

REVUE ECONOMIQUE\R1rnque Nationale de Belgiquec:==J

Page 3: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

Copyright Banque Nationale de Belgique s.a.

La citation et la reproduction à des fins non commerciales sont autorisées,pour autant qu'il soit fait mention de la source.

Banque Nationale de BelgiqueBoulevard de Berlaimont 141000 BruxellesTéléphone: 02-221 2033Téléfax: 02-2213163

Page 4: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

SOMMAIRE

ARTICLE............................. 5

L'économie belge en 1996

COMMUNICATIONS 39

Page 5: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

LISTE DES ABREVIATIONS

BNB

BRI

CE

CEE

FMI

HWWA

ICN

IME

INAMI

INS

IRG

MAE

OCDE

OlO

ONEM

PIB

SME

SNCB

TGV

TVAUE

UEBl

UEM

Banque Nationale de Belgique

Banque des Règlements Internationaux

Commission Européenne

Communauté Economique Européenne

Fonds Monétaire International

Hambu rgisches Welt-Wi rtschafts-Arch iv

Institut des Comptes Nationaux

Institut Monétaire Européen

Institut National d'Assurance Maladie-Invalidité

Institut National de Statistique

Institut de Réescompte et de Garantie

Ministère des Affaires économiques

Organisation de Coopération et de Développement économiques

Obligations linéaires

Office National de l'emploi

Produit intérieur brut

Système monétaire européen

Société Nationale des Chemins de fer Belges

Train à grande vitesse

Taxe sur la valeur ajoutée

Union Européenne

Union Economique Belgo-luxembourgeoise

Union Economique et Monétaire

SIGNES CONVENTIONNELS

e

n.p

p.e.p.m.

la donnée n'existe pas ou n'a pas de sens

zéro ou quantité négligeable

estimation

non disponible

provisoire

pour cent

pour mémoire

la présente revue a été rédigée sur la base des données disponibles au 10 juillet 1996 (sourcesexternes) et au 29 juillet 1996 (données propres à la Banque Nationale).

4

Page 6: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

L'ECONOMIE BELGEEN 1996

1. ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

Activité

Par l'importance de son degré d'ouvertureet sa spécialisation géographique, l'économiebelge est largement tributaire de l'évolutionconjoncturelle en Europe. La Belgique a ainsipu pleinement tirer profit du redressement éco-nomique soutenu amorcé dans l'Union euro-péenne après le creux conjoncturel du débutde l'année 1993. Dans le courant de l'annéepassée, ce redressement s'est cependant graduel-lement essoufflé, la croissance économique n'at-teignant plus dans l'Union que 1,4 p.c. entre ledernier trimestre de 1994 et celui de 1995,contre encore 3,6 p.c. un an plus tôt. La haussedes taux d'intérêt à long terme en 1994 et lafin du processus de reconstitution des stocks ontpesé sur l'activité de l'ensemble des pays del'Union européenne. Le ralentissement de l'ac-tivité a affecté les économies à des degrés dif-férents selon leurs caractéristiques structurelles,les événements ponctuels auxquels elles ont étéconfrontées et leurs réactions aux turbulencessur les marchés des changes au début de l'année1995.

En Allemagne, l'essoufflement a été parti-culièrement marqué. En effet, les fortes augmen-tations salariales résultant des négociations col-lectives de 1995 et la dépréciation du dollardes Etats-Unis et de certaines monnaies euro-péennes ont contribué à détériorer la compéti-tivité et fait craindre une érosion de la renta-bilité des entreprises, instaurant un climat moinspropice aux investissements, tant en matérielqu'en bâtiments. Les investissements dans le sec-teur résidentiel de la construction ont aussi étémoins dynamiques, notamment en raison de lasuppression de mesures de soutien au logement.Enfin, au dernier trimestre de 1995, une baisseimportante des stocks a également joué un rôlenégatif.

Compte tenu de l'intégration des économieseuropéennes, une dégradation conjoncturelle a

également été observée dans les pays VOISinS.

En France, des grèves occasionnées par la pers-pective de modifications du système de protee-tion sociale ont encore accentué le fléchissementde l'activité.

Dans les pays européens dont la monnaies'était dépréciée ces dernières années, la crois-sance s'est également ralentie dans le courant

GRAPHIQUE 1 - PIS TRIMESTRIEL A PRIX CONSTANTS

(pourcentages de variation par rapport à la période correspondantede l'année précédente)

UNION EUROPEENNE ALLEMAGNE6 6

3 3

0 0

·3 ·31993 1994 1995 1996 1993 1994 1995 1996

FRANCE PAYS·BAS6 6

3 3

0 0

·3 ·31993 1994 1995 1996 1993 1994 1995 1996

6 ITALIE 6 ROYAUME·UNI

3 3

0 0

·3 ·31993 1994 1995 1996 1993 1994 1995 1996

ETATS·UNIS 6 JAPON6

3 3

0 0

·3 ·31993 1994 1995 1996 1993 1994 1995 1996

~ Réalisations

• Prévisions semestrielles de l'OCDE

Sources: données nationales, BRI, OCDE.

5

Page 7: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

de 1995. Elle est cependant restée élevée, endépit d'une moindre expansion des marchés àl'exportation. En Italie, le moteur de la crois-sance s'est graduellement déplacé vers les in-vestissements du secteur privé au fur et à me-sure que la progression des exportations fléchis-sait. L'inflation étant demeurée très vive, l'éro-sion du pouvoir d'achat qui en a résulté a étéà l'origine de la faiblesse de la consommationprivée. Au Royaume-Uni également, la haussedes exportations s'est ralentie, de sorte que lacontribution des exportations nettes à la crois-sance s'est peu à peu réduite. Mais, outre-Manche, c'est la progression de la consomma-tion privée qui a soutenu l'activité, tandis queles investissements ont légèrement reculé.

Au vu des indicateurs déjà disponibles pour1996, il semblerait que le tassement de l'activitédans l'Union européenne dans son ensembletouche à sa fin: au cours du premier trimestre,la croissance aurait atteint 1,2 p.c., soit un tauxcomparable à celui des trois derniers mois de1995. Dans les principaux pays de l'Union, lerythme d'expansion du PIB s'est accéléré au pre-mier trimestre, sauf en Italie, où d'importantesponctions sur les stocks ont entraîné une baissede la production industrielle, et en Allemagne.Dans ce dernier pays, cependant, le ralentisse-ment encore enregistré au premier trimestre de1996 est en partie accidentel, les mauvaisesconditions météorologiques ayant considérable-

TABLEAU 1 - PIß A PRIX CONSTANTS

(pourcentages de variation par rapport à "année précédente)

1995 1996

Prévisions Prévisionsde I'OCDE de la CE

OCDE .. . ............. 1,9 2,1 2,0

Etats-Unis ............ 2,0 2,3 2,1

Japon ... . . . ...... 0,9 2,2 2,9

Union européenne 2,5 1,4 1,5dont: Allemagne ..... 1,9 0,5 0,5

France .... 2,2 1,0 1,0Pays-Bas ..... 2,4 1,6 1,8Royaume-Uni 2,4 2,2 2,4Italie ... .... . 3,0 1,7 1,8

Sources: OCDE, CE.

6

ment réduit l'activité dans la construction. De-puis lors, la conjoncture allemande sembles'améliorer. Ainsi, depuis le mois de mars, lescommandes à l'industrie manufacturière se sontaccrues. L'indicateur de confiance dans l'indus-trie a augmenté en avril et en mai, les entre-preneurs envisageant leur situation présente età venir avec davantage d'optimisme.

Parallèlement, les statistiques concernant laproduction industrielle du mois d'avril dans lesautres principaux pays européens, ainsi que lesrésuItats des enquêtes sur les investissementsdans l'industrie manufacturière menées dans lespays de l'Union au printemps de 1996, esquis-sent les signes d'une reprise, qui s'inscrit parailleurs dans un contexte relativement propice.En effet, l'absence de tensions inflationnistes apermis de nouveaux assouplissements de la po-litique monétaire, de sorte que les taux d'intérêtà court terme sont à présent très bas. La dimi-nution des taux longs en 1995 et le maintiende ceux-ci à des niveaux plus faibles que ceuxobservés lors de la phase de reprise précédentedevraient stimuler les investissements des entre-prises, qui bénéficient en outre d'une modéra-tion salariale. Ces différents éléments accréditentle scénario prévu tant par l'OCDE que par laCommission européenne d'une reprise plus ap-puyée au second semestre de 1996. Sur l'en-semble de l'année, la croissance pourrait ainsiatteindre quelque l,S p.c. dans l'Union, contre2,5 p.c. en 1995. Vers la fin de l'année, le ryth-me de progression de l'activité devrait à nou-veau s'approcher de 2 p.c. A la différence desdernières années, ce taux est comparable à ceuxdes autres grands pays industrialisés. En effet, lacroissance devrait se poursuivre aux Etats-Unis,tandis qu'un redressement de la demande estégalement en cours au Japon.

Aux Etats-Unis, la période prolongée de vi-ve croissance avait porté les taux d'utilisationdes capacités de production à des niveaux trèsélevés en 1994, faisant naître la crainte d'unesurchauffe. Ce risque s'est cependant dissipédans le courant de 1995, le rythme de crois-sance de l'activité s'étant progressivement repliépour atteindre 2 p.c. en moyenne sur l'ensemblede l'année. Cet « atterrissage en douceur» del'économie américaine résulte des effets différésde la hausse des taux d'intérêt et du processusd'ajustement des stocks. Par ailleurs, depuis lafin de 1995, l'activité a été freinée par des

Page 8: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

perturbations temporaires, comme la fermeturepartielle des administrations publiques, la ri-gueur de l'hiver et des grèves dans les industriesaéronautique et automobile. Pour l'ensemble de1996, les prévisions des organismes internatio-naux font état d'une croissance d'un peu plusde 2 p.c. Soutenu par le dynamisme de laconsommation privée et des investissements desentreprises. le PIB augmenterait ainsi à un ryth-me proche de son potentiel. bien que la ten-dance à la hausse des taux d'intérêt à long ter-me soit susceptible de freiner la croissance à lafin de l'année.

Au Japon, l'évolution de l'activité au débutde 1996 confirme la reprise amorcée l'annéeprécédente. La conjoncture s'était, dans un pre-mier temps, améliorée grâce à la vigueur desinvestissements publics. Depuis lors, dans uncontexte de taux d'intérêt bas, les autres com-posantes de la demande intérieure japonaise ontégalement participé au soutien de l'activité. Laconsommation privée, et particulièrement la de-mande de biens durables tels que les automo-biles, s'est redressée. Les entreprises privées,dont la situation financière s'est améliorée grâceà la baisse de leurs coûts de financement et àla poursuite du processus de restructuration, ontaugmenté leurs investissements. Dans le courantde l'année 1996, les dépenses intérieures pri-vées continueraient à prendre le relais des dé-penses publiques comme soutien de la conjonc-ture. Si la contribution des exportations nettesest jusqu'à présent restée négative, l'annulationpartielle, en cours depuis plus d'un an, de l'ap-préciation effective du yen devrait permettre àla production nationale à la fois de satisfaireune plus grande part de la demande intérieureet de suivre davantage l'évolution des marchésà l'exportation. Sur l'ensemble de l'année 1996,le PIB augmenterait de plus de 2 p.c., contre0,9 p.c. en 1995.

Au total, la croissance dans l'ensemble dela zone de l'OCDE devrait se maintenir à unniveau proche de celui observé en 1995, soitenviron 2 p.c. Tout comme au cours des annéesprécédentes, I'expansion économique horsOCDE, et plus particulièrement en Asie, seraitbeaucoup plus importante, ce qui se refléteraitpar une hausse des importations de cette zonede plus de 10 p.c., soit environ Ie double decelle des pays industrialisés.

Chômage

En raison des effets différés du ralentisse-ment conjoncturel ressenti depuis le début del'année 1995, la baisse du chômage entaméevers la mi-1994 dans l'Union européenne a étéinterrompue dès le deuxième trimestre de l'an-née passée pour laisser place à une légère ten-dance à la hausse. Celle-ci, constatée dans unemajorité de pays, a été particulièrement mar-quée en Suède et en Allemagne, où la progres-sion a, en un an, atteint environ un point depourcentage. En revanche, le taux de chômagea continué à baisser en Finlande, au Danemark,en Espagne, et, dans une moindre mesure, auRoyaume-Uni et aux Pays-Bas.

Malgré le redressement progressif de laconjoncture en Europe dans le courant de l'an-née, l'emploi ne devrait pas augmenter en 1996,de sorte que la hausse tendancielle d.e la po-

GRAPHIQUE 2 - TAUX DE CHOMAGE

(pourcentages de la population active civile. donnéesdessaisonalisées)

12 ,----------------, 12

6

9 . 9

6

1993 1994 1995 1996

-UE - Etats-Unis - Japon

Source: CE.

7

Page 9: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

pulation active se répercuterait intégralement surle nombre de chômeurs. La situation en matièrede chômage pourrait par conséquent encore sedégrader légèrement au cours des prochainsmois. En moyenne annuelle, le taux de chômageeuropéen devrait ainsi rester très proche du ma-ximum d'un peu plus de 11 p.c. enregistré en1994.

Si le niveau particulièrement élevé du chô-mage en Europe s'explique en partie par le ra-lentissement conjoncturel en 1995, il est cepen-dant surtout d'origine structurelle. Afin de re-médier au déséquilibre persistant du marché del'emploi, et conformément aux recommanda-tions du Conseil européen et de l'OCDE, diver-ses réformes ont été entreprises. Les mesuresmises en œuvre, qui s'intègrent aux programmespluriannuels pour l'emploi que tous les Etatsmembres ont établis, ont tantôt pris la formede réductions des coûts salariaux par la voied'un abaissement des cotisations patronales oud'une modération salariale, tantôt celle d'unediminution des obstacles à l'embauche et aubon fonctionnement du marché du travail, voirecelle d'une réforme du système des allocationsde chômage de façon à augmenter les incitantsau travail.

Aux Etats-Unis, le chômage a continué à serésorber. Dans ce dernier pays, le niveau atteinten mai 1996, soit 5,6 p.c., serait proche duniveau structurel, de sorte qu'une baisse ulté-rieure pourrait comporter le risque d'un ravive-ment des tensions inflationnistes. Au Japon, leredressement récent de l'activité n'a pas encorepermis de renverser la tendance à la hausse dutaux de chômage, qui s'est établi en mai 1996à un maximum de 3,5 p.c.

Prix

En 1996, l'inflation devrait demeurer mo-dérée tant en Europe qu'aux Etats-Unis et auJapon, en raison à la fois de l'évolution des prixdes matières premières sur les marchés mon-diaux et de celle des coûts intérieurs.

En effet, la hausse du cours du pétrole brutcausée par les conditions climatiques au coursde l'hiver dernier a été temporaire et s'est ar-rêtée dès le mois d'avril. Compte tenu de la

8

TABLEAU 2 - PRIX A LA CONSOMMATION

(pourcentages de variation par rapport au mois correspondant deJ'année précédente)

Mai 1995 Mai 1996 Ecart

Etats-Unis ............. 3,2 2,9 -0,3

Japon .... . " .. ........ ... 0,2 0,2

Union européenne .... 3,1 2,7 -0,4dont: Allemagne .. ... 1,8 1,7 -0,1

France .. . ..... 1,6 2,4 0,8Pays-Bas ..... 2,1 2,0 -0,1Royaume-Uni .. 3,4 2,2 -0,9Italie .. 5,1 4,4 -0,7

Source: CE.

réintégration progressive de la production pétro-lière de l'Irak sur le marché mondial, les ma-tières premières énergétiques ne devraient pasêtre une source d'accentuation de la hausse desprix. Dans un contexte de croissance économi-que mondiale modérée, l'augmentation des prixdes autres matières premières ne devrait pasnon plus s'accélérer par rapport à 1995.

En Europe, la modération des coûts inté-rieurs trouve son origine tant du côté de l'offreque de la demande. Du côté de l'offre, dansla plupart des pays, les mesures de modérationsalariale prises antérieurement continuentd'exercer leurs effets. Du côté de la demande,la croissance limitée des dépenses intérieures aucours de 1996 contribuerait aussi à contenir l'in-flation. Malgré l'incidence d'autres facteurs, telsque l'augmentation des charges sociales enAllemagne et celle de la TVA en France - dontles effets se seraient pri ncipaiement concentrésau début de l'année -, la hausse des prix dansl'ensemble de l'Union européenne n'excéderaitpas 2,5 p.c. en moyenne en 1996, alors qu'elleatteignait 3,1 p.c. l'année précédente. Ces pré-visions sont confortées par les évolutions les plusrécentes puisque l'inflation est revenue de3,1 p.c. en mai 1995 à 2,7 p.c. en mai 1996,baisse qui s'étend à presque tous les pays.

En dépit de la poursuite de la croissance,l'inflation se ralentirait aussi quelque peu auxEtats-Unis. Les effets de l'appréciation du dollarsur les prix à la production, de même que l'ex-tension des capacités de production et l'effet à

Page 10: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

la baisse sur les coûts indirects du travail dediverses mesures d'allégement, notamment enmatière de primes d'assurance pour les soins desanté, devraient compenser la tendance à lahausse des salaires. Au mois de mai 1996, letaux d'inflation y était inférieur à 3 p.c. AuJapon, où la progression des salaires reste infé-rieure à celle de la productivité du travail, lesprix devraient demeurer pratiquement stables.

Politique monétaire et cours de change

Durant le premier semestre de 1996, l'ab-sence de pressions inflationnistes a permis auxbanques centrales des principaux pays industria-lisés de maintenir leurs taux officiels à de basniveaux, voire de les orienter davantage à labaisse.

Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale a réduitle taux d'escompte et l'objectif pour le taux desfonds fédéraux de 25 poi nts de base Ie 31 jan-vier 1996. Le rythme plus modéré de l'expan-sion économique rendait cette détente compa-tible avec une inflation contenue et une crois-sance durable. Les taux des euro-dépôts à troismois ont cependant augmenté légèrement à par-tir de mars, les opérateurs ne s'attendant plusà un nouvel assouplissement de la politique mo-nétaire.

Le taux d'escompte de la Banque du Japonest demeuré au minimum historique de 0,5 p.c.,atteint en septembre 1995, en raison notam-ment de la faible croissance de la masse mo-nétaire. La banque centrale a en outre estiméque l'embellie conjoncturelle observée depuis lafin de 1995 était encore fragile et qu'un relè-vement des taux ne devrait éventuellement s'en-visager qu'après une période suffisamment lon-gue de reprise de l'activité.

En Allemagne, la Bundesbank a abaissé sestaux à plusieurs reprises. Au début de l'année,elle a laissé le taux des « rf pos » baisser dansle cadre d'adjudications à taux variable avantde le fixer à 3,30 p.c. le 1er février 1996. Le18 avril, les taux d'escompte et Lombard, quiforment le corridor des taux officiels allemands,ont été réduits de 50 points de base, ce qui lesa ramenés au niveau du premier semestre de1988, niveau historiquement bas en ce quiconcerne le premier taux. Cet assouplissement

GRAPHIQUE 3 - TAUX D'INTERET A COURT TERME

0 01992 1993 1994 1995 1996

- Dollar des Etats-Unis - Mark allemand

- Yen japonais

ECART DE TAUX D'INTERET PAR RAPPORTAUX EURO-DEPOTS A TROIS MOISEN MARK ALLEMAND9 9

6 6

3 3

0 0

1992 1993 1994 1995 1996- Lire italienne

- Livre sterling

- Franc belge

Peseta espagnole

- Franc français

Source: BNS.

de la politique monétaire allemande se justifiaitpar l'absence de risque de reprise de l'inflation.Par la suite, les taux n'ont plus été modifiés,étant donné la forte croissance de l'agrégat M3.

Sur les marchés des changes, contrairementà l'année passée, les variations de cours ont étégénéralement progressives et d'une ampleur re-lativement limitée, et la correction des mouve-ments excessifs enregistrés précédemment, enparticulier au premier trimestre de 1995, s'estpoursuivie. Le dollar américain a ainsi continuéà s'apprécier vis-à-vis du mark allemand et duyen. Dans l'Union européenne, toutes les mon-naies qui s'étaient dépréciées vis-à-vis du mark

9

Page 11: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

GRAPHIQUE 4 - COURS DE CHANGE

COURS DU DOLLAR DES ETATS-UNIS110 (indices 1991 = 100)

110

80

100 100

90 90

80

1992 1993 1994 1995 1996

- Vis-à-vis du Mark allemand

- Vis-à-vis du Yen japonais

ECART DE COURS DE CHANGE VIS-A-VISDU MARK ALLEMAND(pourcentages du cours-pivot de 1991)

10 r-----~------~------~----_,10

1992 1993 1994 1995 1996

- Franc belge

- Livre sterling

- Lire italienne

- Franc français

Peseta espagnole

Source: BNB.

allemand au début de 1995 se sont appréciéesau premier semestre de 1996. Le redressementde la lire italienne a été le plus marqué. Dansle mécanisme de change du SME, le franc fran-çais et la couronne danoise étaient revenus enjuin à près de 1 p.c. de leurs cours-pivots vis-à-vis du mark. La peseta espagnole s'est main-tenue au-dessus de son cours-pivot vis-à-vis dumark, tel qu'il avait été modifié par la dévalua-tion de mars 1995; en juin 1996, elle se situaità un niveau comparable à celui de la fin de1994. Le schilling autrichien, le florin des Pays-Bas et le franc belge se sont pour leur partmaintenus dans leur zone étroite de stabilité.

10

Le calme régnant sur les marchés des chan-ges européens a permis aux banques centralesdes pays participant au mécanisme de changed'assouplir leur politique de taux d'intérêt defaçon parfois nettement plus prononcée que laBundesbank, de sorte que les écarts de tauxd'intérêt à court terme vis-à-vis de l'Allemagnese sont réduits. Dans les autres pays de l'Unioneuropéenne, les taux d'intérêt à court terme ontaussi été orientés à la baisse: en Italie et enSuède, l'appréciation de la monnaie s'est ac-compagnée d'une sensible réduction du diffé-rentiel d'intérêt à court terme vis-à-vis del'Allemagne; au Royaume-Uni par contre celui-ci ne s'est guère modifié.

GRAPHIQUE 5 - TAUX D'INTERET A LONG TERME

TAUX D'INTERET A DIX ANS10 ~~~~~~~~~----------, 10

1992 1993 1994 1995 1996

- Etats-Unis- Japon

- Allemagne

ECART DE TAUX D'INTERET A DIX ANSPAR RAPPORT A L'ALLEMAGNE8,----------------------------,8

6 6

4 4

2 2

1992 1993 1994 1995 1996

-Italie

- Royaume-Uni

- France

- Espagne

- Belgique

Sources: données nationales.

Page 12: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

Alors qu'aux Etats-Unis comme dansl'Union européenne, les taux à court terme ontbaissé au premier semestre de 1996, les tauxà long terme n'ont pas toujours suivi cette orien-tation. Aux Etats-Unis, les marchés craignant ànouveau qu'une accélération de la croissanceéconomique ne provoque une résurgence del'inflation, les rendements obligataires ont aug-menté depuis le mois de février, totalisant unehaussede plus d'un point de pourcentage. Dansun premier temps, les taux japonais et allemandsse sont aussi relevés. En Allemagne, la haussedes taux, qui avait été assez vive, s'est inter-rompue en avril, les perspectives de croissanceayant été revues à la baisse. La pente de lacourbe des rendements est néanmoins demeu-rée nettement plus accentuée en Allemagne etau Japon qu'aux Etats-Unis.

Depuis le début de 1996, la plupart despays européens ont vu se contraeter leur diffé-rentiel d'intérêt à long terme vis-à-vis de

l'Allemagne. Cette évolution contraste avec cellede 1994, période précédente de hausse destaux allemands, où ces différentiels s'étaient ac-crus. Pendant le premier semestre de 1996, lestaux en Italie et en Espagne ont continué àsuivre une tendance décroissante, entamée enavril 1995. Leur différentiel vis-a-vIs del'Allemagne, bien qu'il reste nettement plus éle-vé que celui des pays dont la monnaie ne s'estguère dépréciée vis-à-vis du mark allemand de-puis 1991, s'est ainsi considérablement réduit.La baisse de ces taux s'explique par le redres-sement du cours de la lire et de la peseta etpar de meilleures perspectives en matière bud-gétaire pour l'Italie et en matière de lutte contrel'inflation pour l'Espagne.A l'inverse, sous l'effetd'attentes de haussede l'inflation, le Royaume-Uni a enregistré une remontée de ses taux àlong terme un peu supérieure à celle des tauxallemands. En France et en Belgique, les taux àlong terme se sont rapprochés des taux alle-mands.

11

Page 13: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

2. ACTIVITE ECONOMIQUE

Comme les pays VOISinS, la Belgique a dûfaire face, l'année passée, à un ralentissementconjoncturel, qui s'est infléchi l'hiver dernier. Lalégère diminution du rythme de croissance duPIB à un an d'intervalle entre le dernier trimes-tre de 1995 et le premier trimestre de 1996

GRAPHIQUE 6 - EVOLUTION RECENTE DE L'ACTIVITE

PIB, COURBE SYNTHETIQUE GLOBALE ETDEGRE D' UTILISATION DES CAPACITES DEPRODUCTION DANS L'INDUSTRIEMANUFACTURIERE A B

0 6 82

480

-102

78

0-20

76-2

-30 -4 741992 1993 1994 1995 1996

DPourcentages de variation du PIS à prix constantspar rapport au trimestre correspondant de l'annéeprécédente (échelle de droite A)

Degré d'utilisation des capacités de production-dans l'industrie manufacturière (échelle de droite B)

- Courbe globale: données lissées (échelle de gauche)

~ Courbe globale: données brutes (échelle de gauche)

COURBES SYNTHETIQUES LISSEES DANSLA CONSTRUCTION, LE COMMERCEET L'INDUSTRIE MANUFACTURIERE

1992 1993 1994 1995 1996

- Construction

- Commerce

- Industrie manufacturière

Source: BNB.

est intégralement imputable à l'industrie de laconstruction qui, durant les premiers mois del'année, a pâti des conditions climatiques. Al'exclusion de la construction, l'activité a pro-gressé, au premier trimestre de 1996, commeau trimestre précédent, de 0,9 p.e. par rapportà la période correspondante de l'année précé-dente.

Les résultats des enquêtes mensuelles deconjoncture, dans lesquelles les entreprises com-muniquent leur évaluation qualitative de l'évo-lution de l'activité économique, témoignent de-puis le début de l'année d'une reprise qui segénéralise. Dans la construction et le commerce,le retournement s'était déjà produit à l'automne1995, tandis qu'il s'est situé dans les premiersmois de 1996 pour l'industrie manufacturière.

Suivant ces éléments, l'activité se serait déjàredressée, en Belgique, au printemps de 1996.La spécialisation relative de l'économie belgedans des produits qui remplissent une fonctionessentielle au début d'une phase ascendante ducycle conjoncturel lui permet traditionnellementde tirer très rapidement parti d'une reprise dela demande.

Les indicateurs les plus récents semblentmontrer que le raffermissement gagne en vi-gueur au fil du temps. Ainsi, les résultats obte-nus lors des enquêtes mensuelles de conjoncturese sont nettement améliorés entre le premier etle deuxième trimestre. En outre, pour la pre-mière fois depuis le début de 1995, le tauxd'utilisation des capacités de production de l'in-dustrie manufacturière s'est, en données corri-gées des variations saisonnières, inscrit en haus-se. A la fin de 1996, le rythme de croissancedu PIB pourrait s'accélérer jusqu'à environ2 p.e. sur une base annuelle. En dépit de cetteaccélération, la croissance moyenne du PIB en1996, qui s'établirait à 1,2 p.e., serait inférieureà celle de l'année passée, qui avait été carac-térisée par un net ralentissement de la conjonc-ture.

Comme en 1995, les investissements desentreprises. qui progresseraient de 4 p.e. enmoyenne en 1996, constitueront de loin la com-posante la plus dynamique de la demande in-térieure.

Les principaux déterminants de l'évolutiondes investissements continuent d'afficher un pro-

13

Page 14: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

GRAPHIQUE 7 - INVESTISSEMENTS A PRIX CONSTANTSDANS LES GRANDES BRANCHES D'ACTIVITE

(pourcentages de variation par rapport à l'année précédente)

20 20

10 10

-10 -10

-20 -20

-30 -3087 88 89 90 91 92 93 94 95 96e

• Industrie manufacturière

D Services marchands 1

Sources: leN, BNB.

1 A l'exception des transports, qui sont fortement influencés par d'importantsprojets d'investissements d'entreprises publiques, comme celui du TGV.

fil favorable: l'activité économique croît denouveau et les bénéfices des entreprises pour-suivent leur progression, bien qu'à un rythmemoins soutenu que les deux années précédentes.

La formation brute de capital fixe évolueraitde manière sensiblement divergente selon lesbranches d'activité.

Les entreprises de l'industrie manufacturiè-re, qui avaient fortement diminué leurs dépensesd'investissements dans la période allant de 1991à 1994, accroîtraient le plus nettement leur for-mation brute de capital fixe: à prix courants,leur progression s'élèverait à environ 15 p.e. Se-lon les derniers résultats de l'enquête semes-trielle sur les investissements, la formation brutede capital fixe devrait même augmenter de22 p.e. en valeur. L'expérience a toutefois mon-tré que les entreprises participant à l'enquêtecommuniquent le plus souvent un montant tropoptimiste, car elles ne tiennent pas compte d'unéventuel ralentissement dans l'exécution de leursprogrammes d'investissement, retard qui se pro-duit surtout pour des projets de grande enver-gure. Pour l'année en cours, d'importantes dé-penses sont planifiées dans la branche de l'au-tomobile.

14

Dans les branches qui ont le plus tiré profitde la reprise conjoncturelle de 1994, commeles fabrications métalliques (autres qu'automobi-les), les métaux non ferreux et la chimie, lesdépenses d'investissements s'accéléreraient aussinotablement. L'industrie alimentaire enregistre-rait sa première progression en quatre ans. Laplupart des autres branches investiraient moins.Dans les industries textile et sidérurgique, unenette diminution du volume des investissements

GRAPHIQUE B - DEPENSES DES PARTICULIERS

CONSOMMATION PRIVEE1o,-----~----~--------~----_.o

5

4

3

2

0

-1

-2

-31996

-10

-20

-30

-40

1992 1993 1994 1995

Pourcentages de variation de la consommationD privée à prix constants par rapport au trimestre

correspondant de l'année précédente(échelle de droite)

_ Appréciation du chiffre d'affaires dans le commerce:données lissées (échelle de gauche)

Appréciation du chiffre d'affaires dans le commerce:~ données brutes (échelle de gauche)

CONSTRUCTION RESIDENTIELLE10,---------~-----,----~--__.10

oo

-10

-10-20

1992 1994 1995 19961993

Volume des projets définitifs auprès des- architectes (échelle de gauche)

Appréciation du carnet de commandes:- données lissées (échelle de droite)

____Appréciation du carnet de commandes:données brutes (échelle de droite)

Source: BNB,

Page 15: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

est attendue pour la deuxième année consécu-tive, de sorte que, dans une perspective histo-rique, les investissements chuteraient à un faibleniveau.

Sur la base des statistiques en provenancede la TVA disponibles pour les premiers moisde l'année, il semble que les entreprises spé-cialisées dans les services marchands, dont lapropension à investir fluctue traditionnellementmoins que celle de l'industrie manufacturière,devraient investir approximativement autantqu'en 1995. Les entreprises publiques, surtoutactives dans la branche « transport et commu-nications », devraient pour leur part réduireconsidérablement leur formation brute de capital"fixe, après une vive augmentation en 1995.

Au cours des premiers mois de 1996, lesdépenses de consommation des ménages ont su-bi l'influence positive de la traditionnelle aug-mentation des ventes de voitures liée au salonbisannuel de l'automobile. Cet effet se retrouveaussi dans les résultats des enquêtes mensuellesde conjoncture, qui ont montré un net progrès

des ventes de voitures particulières. Au coursdes six premiers mois de l'année, les immatri-culations de voitures neuves ont été supérieuresd'environ 15 p.c. à celles de la période corres-pondante de l'année précédente. L'incidence sti-mulante des ventes de voitures ayant disparu,il n'est pas exclu que l'accroissement de laconsommation privée ralentisse dans le courantde 1996.

Sur l'ensemble de 1996, les particuliersaugmenteraient leurs dépenses de consomma-tion de près de 1 p.c. en volume, malgré unrecul de leur revenu disponible réel.

Une croissance lente ou négative du revenudisponible va le plus souvent de pair avec unebaisse du taux d'épargne, les particuliers sou-haitant conserver leur niveau de consommation.Tel avait déjà été le cas dans la période1994-1995, lorsque le revenu disponible réeldes ménages avait aussi diminué. Cette année,les ménages réduiraient de nouveau leur tauxd'épargne, qui à 17 p.c., soit 4 points de pour-centage de moins que le maximum de 1993,

(pourcentages de variation par rapport à "année précédente)

TABLEAU 3 - PIB ET PRINCIPALES CATEGORIES DE DEPENSES AUX PRIX DE 1990

1993 1994

-1,3 1,3

3,5 5,5

1,4 1,4

7,8 9,3

-9,7 -3,2

-0,2 0,3

-1,8 1,4

1,8 9,2

-0,2 4,9

1,8 8,3

0,1 0,9

-1,7 2,3

0,3

-1,4 2,3

Consommation privée 1 .•.•.••.••.•

Exportations de biens et services

Total des dépenses finales .

Logements .

Consommation publique

Investissements publics

Formation brute de capital fixe des entreprises

Variation de stocks 1 ,

Total des dépenses intérieures

Importations de biens et services

p.m. Exportations nettes de biens et services'

PIB avant ajustements statistiques

Ajustements statistiq ues'

PIB .

Sources: leN, BNB.

I Données hors ajustements statistiques. Ces derniers figurent dans une rubrique séparée.2 Contribution à la variation du PIB.

1995 1996 e

1,3

3,3

1,0

-12,9

5,1

0,1

1,6

0,9

2,5

0,6

-5,9

4,0

1,2

4,5

2,8

4,6

0,1

1,2

_3

0,4

2,0

-0,1

1,9 1,2

3 En raison de ruptures de séries dans les flux bruts entre 1994 et 1995, provenant de l'introduction, dans les statistiques de la balance des paiements, d'unnouveau système de collecte des données et de l'application des directives contenues dans la cinquième édition du manuel de la balance des paiements du FMI,une comparaison entre 1994 et 1995 n'est pas pertinente.

15

Page 16: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

atteindrait un niveau proche de la moyenne desquinze dernières années.

En ce qui concerne les dépenses en loge-ments, qui sont principalement conditionnéespar l'évolution du revenu disponible des ména-ges et des taux d'intérêt des prêts hypothécaires,une progression de quelque 2,5 p.c. est atten-due en 1996.

Les investissements én logements résiden-tiels réagissent avec un certain retard à l'évolu-tion de ces déterminants, en raison du délaientre la décision de construire et la réalisationdu projet. La hausse des taux d'intérêt à longterme enregistrée au second semestre de 1994a ainsi entraîné un net recul du volume desdépenses en logements dans le courant de 1995.Au printemps de 1996, les investissements enlogements auraient de nouveau enregistré uneaccélération. L'indicateur relatif à l'appréciationdu carnet de commandes des entreprises dela construction résidentielle, de même que lesrésultats de l'enquête trimestrielle auprès desarchitectes - dont il ressort que le volumedes projets fermes croît rapidement depuis l'au-tomne dernier - font en effet apparaître unereprise des investissements en logements. Ceregain s'explique essentiellement par la baissedes taux d'intérêt des crédits hypothécaires, en

16

1995, par leur stabilisation à un bas niveau aupremier semestre de 1996, et par la décisiondu gouvernement, entrée en vigueur le 1er jan-vier 1996, d'abaisser la TVA pour les logementssociaux à 12 p.c.

En 1996, l'ampleur somme toute limitée del'augmentation de cette catégorie de dépensesprovient en premier lieu de l'effet de niveaunégatif entre 1995 et 1996. Elle doit égalementêtre mise en regard avec l'évolution peu favo-rable du revenu disponible des ménages.

La consommation publique augmenteraitd'à peine 0,6 p.c. Ce ralentissement par rapportà 1995 s'explique par l'incidence de la révisiondes barèmes qui, après avoir poussé à la haussecette catégorie de dépenses dans la période1993-1995, est à présent beaucoup plus faible.

Au total, le rythme moyen de la croissancedes dépenses intérieures serait, en 1996, légè-rement plus lent que l'année précédente. Etantdonné par ailleurs que les exportations nettesde biens et services ne fourniraient cette année,contrairement à 1994 et 1995, qu 'une contri-bution minime à la croissance, la hausse du PIBpour l'ensemble de 1996 serait environ0,7 point de pourcentage inférieure à celle de1995.

Page 17: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

3. MARCHE DE L'EMPLOI

Chômage

En général, l'évolution du chômage suitavec un retard d'environ un semestre celle dela conjoncture. Ainsi, le redressement de l'acti-vité entre le deuxième trimestre de 1993 et ledébut de 1995 s'est traduit d'octobre 1993 àmai 1995 par un recul progressif de l'augmen-tation à un an d'intervalle du nombre de de-mandeurs d'emploi inoccupés. La hausse duchômage s'est de nouveau accélérée durant lesecond semestre de 1995, à la suite du ralen-tissement conjoncturel entamé au début de cetteannée-là.

Bien que la croissance économique aitcontinué de s'affaiblir tout au long de 1995, laprogression du nombre de demandeurs d'emploiinoccupés a été freinée dès février 1996, et afait place à un recul à partir de mai. Au 30 juin1996, 545.000 personnes étaient inscrites com-me demandeurs d'emploi inoccupés, soit

GRAPHIQUE 9 - DEMANDEURS D'EMPLOI INOCCUPES ETCHOMEURS AGES NON DEMANDEURSD'EMPLOI

(variations par rapport au mois correspondant de l'annéeprécédente, milliers d'unités)

~----------,------, 100100

80

60

40·

20

0

-201993

80

_ _ __.._ +... . 60

20

1994 1995 1996

- Chômeurs âgés non demandeurs d'emploi

- Demandeurs d'emploi inoccupés

Source: ONEM_

10.000 de moins qu'un an plus tôt; selon lesdonnées provisoires de la Commission euro-péenne, le taux de chômage s'établissait à9,7 p.e. de la population active civile.

Contrairement aux séries définitives de laCommission européenne qui sont établies sur labase de l'enquête annuelle sur les forces detravail, ces données provisoires, de même queles statistiques belges sur lesquelles elles se fon-dent, sont toutefois influencées par certainesmodifications de la réglementation du chômage.En effet, quatre aspects de cette réglementationont été adaptés, de façon à mieux conformerla mesure du chômage à sa définition écono-mique. Suivant cette définition, d'ailleurs reprisedans l'enquête annuelle sur les forces de travail,le chômage recense les personnes inoccupées,disponibles pour le marché du travail et à larecherche active d'un emploi.

D'abord, les périodes de référence prisesen compte dans les mesures d'exclusion pourles cohabitants de moins de 50 ans dont la du-rée de chômage est anormalement longue ontété ramenées de 2 à 1,5 fois la durée moyennedans l'arrondissement, cette durée étant calculéepar sexe, pour trois classes d'âge. Dans la me-sure où les personnes qui perdent ainsi le bé-néfice d'une allocation de chômage décident dese retirer du marché du travail, elles ne fontplus partie de la population active, et le nombrede demandeurs d'emploi diminue. Ensuite, lalimitation à deux ans de la période d'indemni-sation en cas d'interruption de chômage pourraisons sociales ou familiales a été levée, et l'al-location versée pendant les deux premières an-nées a été augmentée. En outre, les demandeursd'emploi indemnisés qui, en l'espace de sixmois, ont presté un minimum de 180 heuresdans le cadre des agences locales pour l'emploipeuvent demander à être dispensés de pointageet de l'obligation d'être inscrits comme deman-deurs d'emploi. Puisqu'elles travaillent plusieursheures par mois, les personnes qui ont introduitcette demande devraient être considérées com-me des actifs occupés et non comme des de-mandeurs d'emploi. Enfin, les conditions relati-ves au statut de chômeur âgé non demandeurd'emploi ont été revues: depuis le 1er janvier1996 la durée minimale de chômage requise aété ramenée de 2 ans au cours des quatre an-nées antérieures à 1 an au cours des deux der-nières années, d'une part, et les chômeurs âgés

17

Page 18: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

de 50 à 54 ans ne doivent plus faire la preuved'une aptitude au travail réduite, d'autre part.

Alors que les trois premières modificationsne semblent pas encore avoir eu d'incidencesignificative sur les données du chômage, la der-nière a contribué à réduire le nombre recenséde demandeurs d'emploi. En effet, alors qu'ilétait demeuré à peu près stable depuis 1989,le nombre de chômeurs âgés non demandeursd'emploi a augmenté de plus de 25.000 unitésentre janvier et juin 1996.

Même en excluant l'effet, sur les donnéesdu chômage, des modifications de réglementa-tion et en dépit de la faiblesse de l'activité aucours du second semestre de 1995, la progres-sion du chômage ne se serait plus renforcéependant les six premiers mois de 1996. Unediminution avant la fin de l'année n'est pas ex-clue, étant donné le raffermissement de l'activitéqui semble s'être amorcé au printemps de 1996.

GRAPHIQUE 10 - CHOMEURS COMPLETS INDEMNISESSElON LA DUREE D'INACTIVITE ET JEUNESEN PERIODE D'ATTENTE

(variations par rapport au mois correspondant de l'annéeprécédente, milliers d'unités)

1993 1994 1995 1996

Jeunes en période d'attente et chômeurs complets- indemnisés depuis moins d'un an

- Chômeurs complets indemnisés depuis plus d'un anTotal des jeunes en période d'attente et

- des chômeurs complets indemnisés

D Période d'application du plan d'embauchedesjeunes

D Période d'application du plan« avantage à l'embauche"

Source: ONEM.

18

Les mesures prises dans le cadre des poli-tiques de l'emploi ont sans doute permis delimiter l'accroissement du chômage. II est tou-tefois difficile d'en quantifier les résultats en ter-mes de créations nettes d'emplois, surtout ence qui concerne les mesures générales, parexemple la réduction des cotisations patronalesde sécurité sociale pour les bas salaires. Mêmedans le cas de mesures spécifiques, visant à aug-menter l'embauche de groupes défavorisés oude mesures qui conditionnent l'octroi d'avanta-ges aux entreprises à un accroissement de l'em-ploi, les effets d'aubaine ou de déplacementqu'elles peuvent provoquer rendent difficile unequantification des résuItats nets.

L'objectif de favoriser l'embauche de grou-pes-cibles de demandeurs d'emploi a sans au-cun doute été atteint. Le plan d'embauche desjeunes a permis en 1994 le recrutement de64.000 jeunes de moins de 26 ans, au chômageou en période d'attente depuis au moins sixmois, contre 6.000 en 1993; ainsi, pratique-ment toute la diminution du nombre de de-mandeurs d'emploi en 1994 a bénéficié auxchômeurs indemnisés depuis moins d'un an etaux jeunes en période d'attente. L'abandon dece plan au début de 1995 a immédiatementmis fin à l'amélioration du chômage de courtedurée, avant même que l'évolution du chômage

GRAPHIQUE 11 - RECRUTEMENTS DANS LE CADRE DESPLANS D'EMBAUCHE

(mil/iers d'unités)

1993 19961994 1995D Plan d'embauche des jeunes

Plan « avantage à l'embauche"

Source: ONEM.

Page 19: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

total ne se retourne. Son remplacement par leplan « avantage à l'embauche », en faveur deschômeurs indemnisés depuis au moins un an, apermis un ralentissement de la croissance decette catégorie de demandeurs d'emploi en1995, alors que la progression totale du chô-mage s'accélérait quelque peu. Le mouvements'est poursuivi au début de 1996 et a été ren-forcé par le retrait d'un plus grand nombre dechômeurs âgés.

Au total, 139.000 personnes ont été recru-tées jusqu'en juin 1996 dans le cadre des plansd'embauche. A ce nombre s'ajoute celui descréations d'emploi grâce aux régimes des plansd'entreprise et surtout aux accords en faveur del'emploi; celles-ci étaient de l'ordre de 45.000à la fin de 1995. Certains recrutements ont sansdoute permis de remplacer d'anciens effectifs,d'autres auraient eu lieu même en l'absence deces mesures. En tout état de cause, environ6 p.c. des emplois dans les entreprises bénéfi-cient actuellement de réductions des cotisationspatronales grâce à ces plans.

TABLEAU 4 - DEMANDE ET OFFRE D'EMPLOIS

Emploi

Malgré la nouvelle, mais faible, augmenta-tion de la population en âge de travailler et lapoursuite de la tendance à une participationcroissante des femmes au marché du travail, lademande d'emplois aurait diminué entre fami-1995 et la mi-1996, pour la première foisdepuis 1986. L'accroissement du nombre dechômeurs âgés non demandeurs d'emploi a eneffet provoqué un recul du taux d'activité.

Le recul du chômage ayant été quelquepeu supérieur à celui de la population active,il s'ensuit que le nombre d'emplois aurait légè-rement augmenté entre juin 1995 et juin 1996.Cette augmentation serait localisée dans les en-treprises, où elle s'observerait également enmoyenne sur l'année. La légère progression ré-sulterait entièrement d'une redistribution du tra-vail disponible, puisque la faiblesse de l'activitéen 1995 et dans les premiers mois de 1996provoquerait, en moyenne annuelle, une réduc-tion du volume de travail dans les entreprises.

1995 e1992 1996 e1993 1994 e

Variations en milliers d'unités(données au 30 juin)

I. Population active ............ 27 35 16 18 -7

II. Emploi ..... -18 -40 -26 16 3

Entreprises 1 ... . ............. -14 -36 -10 20 4

Pouvoirs publics ..... ....... ...... ............ -2 -4 -16 -3

Travail frontal ier (solde) ........... -1 -1 -1

III. Chômage (I-II) .. ' .... 45 76 43 -10

p.m. Taux de chômage' (dessaisonalisé. pou rcentages dela population active civile) 7,2 8,8 10,1 9,8 9,7

Nombre de personnes occupées dans les entreprises 1 ..

Nombre d'emplois en équivalent temps plein dans les entre-prises 1 ..•.

Sources: Ministère de l'Emploi et du Travail, INAMI, ONEM, INS, CE, BNS.

1 y compris les indépendants.

2 Définition harmonisée de la CE.

Pourcentages de variationpar rapport à l'année précédente

(moyennes annuelles)

-0,2-0,2 -1,0 0,5 0,1

-0,6 -1,6 0,3 0,1 -0,3

19

Page 20: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

Dans la fonction publique, la baisse del'emploi en cours depuis cinq ans serait enrayéeen 1996. D'une part, l'évolution de l'emploipublic n'est plus affectée par la réduction dunombre de miliciens consécutive à la suppres-sion du service militaire. D'autre part, les me-sures prévoyant sur une base volontaire la se-maine de quatre jours et les prépensions à mi-

20

temps, décidées en avril 1995 pour l'adminis-tration fédérale, avaient dans un premier tempssurtout permis de maintenir en fonction desagents temporaires dont le contrat n'aurait pasété prolongé. En 1996, elles devraient donnerlieu à des engagements,ceux-ci compensant lesréductions d'effectifs dans l'enseignement etdans les forces armées.

Page 21: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

4. PRIX, COUTS ET REVENUS

Prix

Au cours des trois dernières années, l'infla-tion a eu tendance à diminuer, le taux d'ac-croissement des prix à la consommation retom-bant de 2,8 p.c. en 1993 à 1,5 p.c. en 1995.En janvier 1996, l'inflation est remontée à2 p.c., niveau auquel elle s'est à peu près main-tenue jusqu'en juin 1996 et qui peut être at-tendu pour l'ensemble de 1996. Cette accélé-ration apparente doit toutefois être presque en-tièrement attribuée à un relèvement de la fis-calité indirecte à la fin de l'année dernière etau début de cette année qui a consisté notam-ment en une augmentation des accises sur l'es-sence et une hausse compensatoire des accisessur les véhicules diesel. En outre, le taux normalde la TVA a été porté de 20,5 p.c. à 21 p.c.

En éliminant l'incidence de la modificationde la fiscalité, l'inflation atteindrait, selon lesestimations, environ 1,5 p.c. en 1996, commeles deux années précédentes. La Belgique enre-gistre ainsi depuis près de trois ans une quasi-stabilité des prix.

GRAPHIQUE 12 - l'INFLATION ET SES DETERMINANTS

(pourcentages de variation par rapport à J'année précédente)

88 89 90 91 92 93 94 95 96e

• Incidence de l'alourdissement de la fiscalité

D Inflation à fiscalité inchangée

- Coûts salariaux par unité produite

- Prix à l'importation

Sources: MAE, leN, SNS.

Ce résultat est à mettre en rapport avec lastabilité des coûts salariaux par unité produitedepuis 1994, qui contraste fortement avec l'aug-mentation importante observée pendant la pé-riode 1989-1993. Cette stabilité résulte surtoutde la politique menée en matière de coûts dutravail, qui sera détaillée plus loin.

La maîtrise de l'inflation a aussi été favo-risée par les variations très modérées des prixà l'importation en franc belge. L'évolution gé-nérale des prix des biens et services importésn'est pas entièrement représentative de l'évolu-tion des prix des importations comprises dansla consommation privée, en raison de la grandepart que représentent dans les importations cel-les d'inputs intermédiaires des exportations. Onpeut néanmoins en déduire qu'au cours de lapériode 1990-1993, les prix des biens et servi-ces importés destinés à la consommation privéeont sensiblement diminué pour ensuite n'aug-menter que très légèrement. Etant donné les im-portants décalages entre l'évolution des prix àl'importation et celle de l'inflation, l'effet de cesdiminutions est encore perceptible sur celles desprix à la consommation. Jusqu'en 1995, l'ap-préciation du cours de change moyen pondéré,résultant de la stabilité du franc vis-à-vis dumark allemand, a contribué à peser sur les prixà l'importation en franc. En revanche, en 1996,la dépréciation du cours de change moyen pon-déré, qui, selon les estimations, devrait atteindre2 p.c. pour l'ensemble de l'année, occasionne-rait une légère hausse des prix à l'importationen franc, sans toutefois annuler l'effet positif en-registré au cours des six années précédentes.

Les éléments de coûts cités plus haut agis-sent d'une manière différente sur les diversescatégories de biens, sur les services et sur lesloyers, de sorte que les évolutions de ces com-posantes de l'indice des prix à la consommationsont généralement divergentes.

Les prix à la consommation de l'énergiesont restés relativement stables au cours des troisdernières années, les variations des prix sur lesmarchés mondiaux ayant été presque entière-ment compensées par celles du cours du dollar,monnaie dans laquelle sont effectuées les cota-tions des produits énergétiques sur ces marchés.Depuis le début de cette année, l'indice desprix de l'énergie s'est accru à la suite d'unehausse temporaire des cours, de l'appréciation

21

Page 22: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

GRAPHIQUE 13 - PRIX A LA CONSOMMATION:COMPOSANTES

(pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de"année précédente)

PRIX A LA CONSOMMATION6.---------------------,6.(>

- 1\i .._

4 ~~~~~~~~"'L~ ~.~~.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.4

2 2

1993 1995 19961994Loyers

- Services

- Produits autres qu'alimentaires et énergétiques

- Produits alimentaires

PRIX DE L'ENERGIE40 ,---------,------------, 40

20 20

-20

Ii I

Vv- !~~~.~.~~~Vv -20

1993 1994 1995 1996- Prix à la consommation de l'énergie (en franc)

- Cours de change du dollar en franc

Prix des matières premières énergétiques en dollar

Sources: HWWA, MAE, BNB.

du dollar ainsi que de l'augmentation déjà men-tionnée des impôts indirects.

La hausse des prix des produits alimentairesest très limitée depuis un an, en dehors del'important renchérissement des prix des fruitset légumes au début de l'année dû aux mau-vaises conditions climatiques.

II en va de même pour les produits autresqu'énergétiques et alimentaires, dont les prix

22

progressent à un rythme d'environ 1,2 p.c. de-puis plus d'un an. Pour cette catégorie de biens,la modération des prix à l'importation a uneforte incidence et les coûts salariaux par unitéproduite évoluent probablement encore plus fa-vorablement qu'en moyenne dans l'économiebelge étant donné les gains de productivité plusimportants. Toutefois, cette baisse des coûts nese traduit pas totalement dans l'évolution desprix, vu le relèvement du taux de TVA.

Le rythme d'accroissement des prix des ser-vices s'est accéléré pour passer de 2 p.c. en1995 à 2,5 p.c. au premier semestre de 1996,

GRAPHIQUE 14 - COMPARAISON INTERNATIONALE DES PRIXA LA CONSOMMATION

(pourcentages de variation par rapport au mois correspondant de"année précédente)

01993 1994

- France

- Pays-Bas

- Belgique

- Allemagne

6

1995 1996

1993 1994 1995 1996-Italie

Espagne

- Royaume-Uni

Source: CE.

Page 23: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

à la suite du relèvement du taux de TVA etde l'instauration d'une taxe compensatoire desaccises sur les véhicules diesel.

En revanche, la hausse des loyers est re-tombée à 2,7 p.c. pendant la même période,après une progression de 2,9 p.c. en 1995. Laloi sur les baux à loyer prolongeant obligatoire-ment d'un 'an les baux de neuf ans arrivant àéchéance, avec blocage des loyers, explique pro-bablement ce ralentissement. Par ailleurs, le tauxd'accroissement des loyers est resté modéré enraison de l'obligation d'utiliser l'indice-santécomme indice de référence pour l'indexationdes loyers. Cet indice qui est établi en excluantde l'évolution de l'indice général des prix à laconsommation, celle des prix du tabac, de l'al-cool, de l'essence et du diesel, a augmentémoins rapidement que l'indice général.

Malgré l'influence de l'alourdissement de lafiscalité indirecte sur l'inflation, la Belgique semaintient toujours, comme depuis plusieurs an-nées, dans le groupe des Etats membres del'Union européenne qui enregistrent le tauxd'inflation le plus faible.

Coûts

Les coûts salariaux par personne occupéedans les entreprises devraient progresser de

TABLEAU 5 - COUTS SALARIAUX DANS LES ENTREPRISES 1

(pourcentages de variation par rapport à l'a~Jnée précédente)

1,6 p.c. à peine en 1996, soit le pourcentagele moins élevé depuis 1988. Cette faible crois-sance s'explique par différents éléments.

L'évolution des coûts salariaux est toutd'abord influencée par la liaison automatiquedes salaires à l'indice des prix à la consomma-tion. Depuis 1994, cette indexation s'effectuesur la base de l'indice-santé. Cette année, cetindice de référence ne devrait augmenter, selonles estimations, que' de 1,6 p.c. L'incidence del'indexation sur les coûts salariaux serait encorelégèrement inférieure à ce pourcentage, en rai-son des décalages introduits dans les mécanis-mes d'indexation.

Leshaussesréelles de salairesse limiteraientau glissement des salaires, étant donné que,pour la période 1995-1996, toute conventionou décision visant à accorder des augmentationsréelles est interdite en exécution des mesurescontenues dans le plan global, à l'exception desaugmentations octroyées sur la base de l'ancien-neté et des promotions.

En outre, le taux moyen des cotisations desécurité sociale des employeurs devrait conti-nuer de diminuer, en raison des diverses me-sures visant à réduire les coûts du travail decertains groupes-cibles. II s'agit notamment del'opération Maribel en faveur des branches d'ac-tivité axéessur l'exportation, de l'allégement des

Rémunération par salarié pour une année de travail à temps plein .Augmentation résultant de :

Cotisations de sécurité sociale des employeurs .Indexations .Adaptations conventionnelles ' .Glissement des salaires .Autres facteurs 2 ••.•••••••••••••.••.•.••••••••••••••••••••••••••••••••

Productivitê par salarié par année de travail à temps plein .

Coûts salariaux par unité produite 3 ••••.•.........••..••.•••••• : •.•...•.••

1993 1994 1995 1996 e

4,1 2,3 2,5 1,6

0,1 -0,1 -0,1 -0,32,6 1,4 1,5 1,40,9 1,40,5 0,5 0,5 0,5

-0,8 0,6

1,1 2,3 2,1 1,9

2,9 0,4 -0,2

Sources: leN, BNB.

1 Entreprises pu bliques et privées.1 Cette rubrique comprend les augmentations accordées au niveau des entreprises à l'exclusion des adaptations conventionnelles, l'écart entre les indexations salariales

estimées et effectives et les erreurs et omissions.

J Par unité de valeur ajoutée, à prix constants, dans le secteur des entreprises.

23

Page 24: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

(pourcentages de variation par rapport à "année précédente)

TABLEAU 6 - COUTS SALARIAUX PAR PERSONNE OCCUPEE ET PAR UNITE PRODUITE EN MONNAIES NATIONALES DANS LESENTREPRISES

Coûts salariauxpar personne occupée

Coûts salariauxpar unité produite

1994 1995 1996 e 1994 1995 1996 e 1994 1995 1996 e

Belgique ..... 2,3 2,5 1,6 2,3 2,1 1,8 0,4 -0,2

Allemagne .. 3,5 3,4 3,7 4,0 2,4 1,7 -0,5 1,0 2,0

France ..... 1,6 1,8 2,8 3,1 1,3 1,6 -1,5 0,5 1,2

Pays-Bas .... 2,5 2,6 1,8 2,9 1,6 0,8 -0,4 1,0 1,0

Trois partenaires précités 1 2,7 2,8 3,2 3,6 1,9 1,6 -0,8 0,8 1,6

Sources: OCDE, BNB.

Productivité

1 Pondération calculée en fonction des parts respectives dans le PIB total de 1995 (55,3 p.c, pour l'Allemagne, 35,5 p.c. pour la France et 9,1 p.c. pour lesPays-Bas).

cotisations pesant sur les bas salaires et du plan« avantage à l'embauche».

La hausse limitée des coûts salariaux parpersonne occupée s'accompagnerait d'une pro-gression de la productivité qui devrait atteindre1,9 p,c., de sorte que les coûts salariaux parunité produite resteraient quasi inchangés en1996, pour la troisième année consécutive.

La position concurrentielle de la Belgiqueest surtout influencée par les coûts salariaux, lamajeure partie des autres composantes des coûtsévoluant d'une manière similaire à celle desprincipaux partenaires commerciaux. Les troispays voisins constituent à cet égard, vu l'impor-tance de leurs échanges commerciaux avec laBelgique et leur appartenance à la même zonede stabilité monétaire, la zone de référence laplus indiquée. Le projet de loi-cadre introduitpar le gouvernement au parlement stipule dèslors que l'évolution des coûts salariaux par per-sonne occupée doit concorder avec la moyennede ce groupe de pays, pondérée par leur PIBrespectif. Si on compare les estimations pour1996 pour la Belgique à celles de l'OCDE pourles pays partenaires, la hausse des coûts sala-riaux par personne occupée en Belgique se situeau-dessous de cette moyenne, comme en 1994et 1995. Au début des années nonante, les coûtssalariaux avaient, au contraire, augmenté beau-coup plus rapidement qu'en moyenne dans lespays voisins.

24

Comme l'évolution de la productivité enBelgique est similaire à celle de l'ensemble destrois pays voisins, les coûts salariaux par unitéproduite en Belgique évolueraient aussi plus fa-vorablement que la moyenne des partenaires en1996.

Revenus

L'évolution du revenu disponible des par-ticuliers en 1996 devrait rester dans le prolon-gement de la tendance déjà observée au coursdes deux années antérieures. Ce revenu aug-menterait de nouveau moins rapidement que lerevenu national de sorte que la part relative durevenu national acquise par les particulierscontinuerait à se réduire. Cette part représen-terait moins de 74 p.c. en 1996 alors qu'elleatteignait encore près de 80 p.c. en 1993.Compte tenu de l'évolution des prix à laconsommat'ton, le pouvoir d'achat des ménages,qui s'était légèrement accru en 1995, secontracterait de 0,4 p.c. en 1996.

Les revenus du travail ne progresseraientque de 1,5 p.c. contre 2,8 p.c. l'année anté-rieure. Ce ralentissement est en partie lié àl'évolution de l'emploi. Par ailleurs, pour ladeuxième année consécutive, les augmentationsconventionnelles des salaires ont été gelées. L'ef-fet modérateur que cette mesure continue àexercer, en 1996, sur l'évolution des rémuné-rations est accentué, dans les entreprises, par

Page 25: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

TABLEAU 7 - REVENUS DES DIFFERENTS SECTEURS A PRIX COURANTS

Pourcentagesdu revenu

national brut

1. Particuliers:

Revenu primaire brut 87,5 2,5 2,1 1,5 82,8Revenu du travail . . . . . . . . . 65,4 3,2 2,8 1,5 62,7Revenu de la propriété ............. , .. 22,1 0,7 0,1 1,5 20,1

Transferts courants 1 ... . ........... -8,1 18,3 3,9 1,5 -9,0

Revenu disponible ... ......... 79,4 0,9 1,9 1,5 73,7

p.m. à prix constants 2 •• -1,4 0,4 -0,4

2. Sociétés:

Revenu disponible .............. 10,3 11,2 9,1 5,0 11,7

3. Pouvoirs publics:

Revenu disponible ................ 9,5 26,8 13,0 9,5 13,3

4. Reste du monde:

Revenu disponible. ............ 1,2 18,4 -21,4 31,6 1,3

5. Revenu national brut .......... 100,0 5,0 3,7 3,2 100,0

Sources: leN, BNB.

1 II s'agit de montants nets, c'est-à-dire de la différence entre les transferts reçus d'autres secteurs et les transferts versés à d'autres secteurs.

2 Données déflatées au moyen du déflateur de la consommation privée.

les réductions évoquées ci-dessus de cotisationspatronales à la sécurité sociale et, dans la fonc-tion publique, par un ralentissement des révi-sions barémiques et surtout par le report, audébut de l'année 1997, du paiement des primesde fin d'année du personnel du pouvoir fédéralet de la communauté française.

Les revenus de la propriété, qui constituentl'autre grande composante du revenu primairedes particuliers, progresseraient d'une manièreun peu plus soutenue en 1996, leur rythmed'augmentation rejoignant celui des revenus dutravail. Les deux facteu rs de croissance seraientà nouveau les dividendes et les revenus nets dela propriété immobilière. Les premiers refléte-raient, avec un décalage d'un an, la poursuitede l'amélioration des résultats des entreprises en1995. Les seconds bénéficieraient du repli destaux d'intérêt qui viennent alléger les chargeshypothécaires imputées aux revenus irnrnobi-liers. La réduction des taux continuerait, en re-vanche, à peser sur le produ it des actifs à re-venu fixe. Cet effet à la baisse devrait cependantjouer un moindre rôle qu'en 1995, car il serait,

Pourcentages annuels de variationPou rcentages

du revenunational brut

1993 1994 1995 1996 e 1996 e

dans le cas des actifs à long terme, largementcompensé par un accroissement des volumes.En effet, les particuliers ont manifesté, en 1995,une nette préférence pour les placements à plusd'un an, ce qui les a amenés à souscrire à denombreuses émissions d'obligations dont les pre-miers coupons arrivent à échéance au cours decette année-ci.

La progression des transferts nets effectuéspar les particuliers, qui viennent en déductiondu revenu primaire de ce secteur, resterait trèsmodérée. Ce ralentissement concernerait plusparticulièrement les versements à destination despouvoirs publics dont le rythme d'augmentationserait freiné par la faible croissance des revenusdu travail et par les réductions de cotisationspatronales.

Si les transferts ne constituent qu'un déter-minant parmi d'autres du revenu disponible desparticuliers, ils conditionnent beaucoup plus lar-gement l'évolution du revenu disponible de cer-tains autres secteurs. C'est évidemment le caspour le reste du monde qui ne perçoit une part,

25

Page 26: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

au demeurant très limitée, du revenu nationalde la Belgique que sous la forme de transferts.Ceux-ci devraient fortement augmenter en 1996à la suite des versements au titre de la « qua-trième ressource» effectués par la Belgique àl'Union européenne.

Le rythme de croissance du revenu dispo-nible des pouvoirs publics - dont les recetteset les dépenses seront analysées plus en détailau chapitre 5 - est aussi fortement influencépar l'évolution des transferts reçus des autressecteurs. Ces transferts se stabiliseraient en1996, mais ce facteur de ralentissement seraitpartiellement compensé à la fois par l'augmen-tation des impôts indirects, qui constituent unedes autres composantes du revenu disponibledes pouvoirs publics, et par la réduction des

26

charges de financement de la dette publique,qui pèsent sur ce revenu.

A cette période de l'année, il n'existe pra-tiquement aucun indicateur direct concernantl'évolution du revenu du troisième grand secteurintérieur, à savoir les sociétés. Celle-ci doit doncen grande partie être inférée de manière indi-recte, en déduisant du montant estimé du re-venu national les parts respectivement acquisespar les autres secteurs. Cette approche indiqueque le rythme de croissance du revenu dispo-nible des sociétés se ralentirait tout en restantsupérieur à celui du produit national. Cetteévolution semble plausible à ce stade du cycleéconomique, compte tenu des fortes augmenta-tions de bénéfices que les sociétés ont déjà pudégager en 1994 et 1995.

Page 27: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

5. FINANCES PUBLIQUES

La politique d'assainissement menée depuis1993 et la baisse des taux d'intérêt ont entraînéune réduction du besoin net de financementdes pouvoirs publics qui, de 7,5 p.c. du PIB en1993, est passé à 4,1 p.c. en 1995. En 1996,malgré une croissance économique encore plu-tôt limitée, une nouvelle étape dans la conso-lidation des finances publiques a été franchie:grâce aux mesures prises et à la réduction descharges d'intérêts, le déficit public passerait à3,1 p.c., niveau proche de l'objectif que s'estfixé le gouvernement.

Recettes

Les recettes fiscales et parafiscales expri-mées en pourcentage du PIB, qui avaient aug-menté nettement en 1994 et s'étaient stabiliséesen 1995, ne hausseraient que légèrement en1996.

Les revenus du travail, en règle généraleplus taxés que les autres revenus, augmente-raient à nouveau moins rapidement que le PIB.L'effet négatif de cette évolution sur celle desrecettes fiscales et parafiscales globales seraittoutefois compensé par l'incidence positive des

mesures d'assainissement et par celle de glisse-ments temporels dans la perception des recettes.

Les mesures entraînent essentiellement unetaxation plus élevée de la consommation debiens et services. En effet, le taux de TVA a étéporté de 20,5 à 21 p.c. à partir du I" janvier(hausse en partie compensée par des allége-ments de la TVA pour la construction de loge-ments sociaux et assimilés), les accises sur l'es-sence ont été relevées et une taxe compensa-toire des accises a été instaurée sur les véhiculesau diesel. Par ailleurs, le taux du précomptemobilier sur les revenus d'intérêts payés à partirdu T" janvier a été porté de 13,39 à 15 p.c.Le taux de prélèvement global sur les revenusdu travail augmenterait aussi légèrement: l'in-cidence à la hausse de la non-indexation de lamajeure partie des barèmes fiscaux (mesure ap-pliquée depuis 1993) et de l'aménagement dela cotisation spéciale à la sécurité sociale seraitplus importante que l'effet du renforcement desréductions de cotisations patronales principale-ment sur les bas salaires.

Des glissements dans le temps exerceraientégalement, dans leur ensemble, une légère in-fluence positive sur l'évolution des recettes en-caissées en 1996. Ainsi, à partir de cette année,l'impôt sur les pensions est davantage collectésous la forme de précompte professionnel, etmoins sous la forme d'enrôlements. En outre,les recettes de TVA bénéficient de l'incidence

(pourcentages du PIB)

TABLEAU 8 - RECETTES FISCALES ET PARAFISCALES DE L'ENSEMBLE DES POUVOIRS PUBLICS

1993 1994 1995 1996 e

Prélèvements pesant essentiellement sur les revenus du travail .. ....... 27,7 27,9 27,8 27,5

Impôt des personnes physiques 1 ......... . . ....... ..... . .. 12,2 12,7 12,7 12,8

Cotisations sociales ...... .. .... . ' ............................. 15,6 15,2 15,1 14,7

Impôt sur les bénéfices des sociétés 2 . . .. . . ............. . . . . . . . . . 2,1 2,4 2,7 2,9

Prélèvements sur les autres revenus et sur Ie patrimoine 3 .... . . . . . . . . 3,1 3,4 3,5 3,3

Impôts sur les biens et services . . ..... . ... . . . . . . . . .. ... . . . . . . . . . . 12,0 12,4 12,1 12,5

Recettes fiscales et parafiscales .. .. . ... .... ...... . ....... ... . . ... . .. 44,9 46,1 46,1 46,2

Sources: leN, BNB.

1 Précompte professionnel. versements anticipés, rôles, centimes additionnels à l'impôt des personnes physiques et cotisation spéciale à la sécurité sociale.

2 Versements anticipés, rôles et précompte mobilier.

3 Principalement précompte mobilier des particuliers, précompte irnmobilier (y compris centimes additionnels), droits de succession et droits d'enregistrement.

27

Page 28: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

de reports de facturation qui ont eu lieu à lafin de l'année dernière et sont liés à la baissedes taux de TVA pour certains logements à partirdu 1er janvier 1996. Par contre, les recettes deprécompte immobilier baisseraient significative-ment par rapport au niveau attei nt en 1995,qui avait été gonflé accidentellement en raisond'un rattrapage de retards de perception.

Au total, la modification dans la répartitiondu revenu national, les mesures et les glisse-ments entraîneraient - en pourcentage duPIB -, d'une part, une augmentation des im-pôts sur les biens et services et, dans une moin-dre mesure, sur les bénéfices des sociétés et,d'autre part, une diminution des prélèvementssur les revenus du travail et sur les autres re-venus et le patrimoine.

Enfin, la hausse, de 0,3 point de PIB, desrecettes non fiscales et non parafiscales trouveson origine dans Ie report, de 1995 à 1996, decertaines recettes, en provenance notamment dela Loterie Nationale, ainsi que dans l'accroisse-ment des versements effectués par la Banqueau Trésor, résultant des revenus d'intérêts dé-gagés à la suite d'un arbitrage d'or contre de-vises.

Dépenses hors charges d'intérêts

Pour la troisième année consécutive, les dé-penses hors charges d'intérêts, exprimées enpourcentage du PIB, se contracteraient, passant

de 43,2 p.c. en 1993 à 42,2 p.c. en 1996. Labaisse de 0,4 point en 1996 se localiserait ex-clusivement au niveau des dépenses du pouvoirfédéral.

A prix constants, les dépenses hors chargesd'intérêts de l'ensemble des pouvoirs publicsn'augmenteraient que de 0,2 p.c., soit nette-ment moins rapidement que les années précé-dentes.

Outre le strict contrôle des diverses caté-gories de dépenses, cette quasi-stabilité résulte,plus spécifiquement, de plusieurs facteurs. Lahausse des rémunérations consécutive à la révi-sion générale des barèmes, ainsi que celle despensions de la fonction publique qui en dépendvia le mécanisme de péréquation, seraient eneffet nettement moins importantes que les an-nées précédentes. En outre, le mécanisme d'in-dexation qui repose sur le principe de dépas-sement d'un indice-pivot induirait, en base an-nuelle, une progression des salaires et des re-venus de remplacement de quelque 1,2 p.c.seulement, alors que l'indice des prix à laconsommation augmenterait de 2 p.c. De plus,le paiement des primes de fin d'année du per-sonnel du pouvoir fédéral et de la communautéfrançaise sera reporté au début de l'année 1997.Par ailleurs, les subsides que l'Etat accorde à laSNCB et à la Poste se réduiraient, après avoirsensiblement haussé en 1995, et les ventes debâtiments appartenant au pouvoi r fédéral vien-draient diminuer la formation brute de capitalfixe en 1996. Le produit de telles ventes n'esten effet pas considéré comme une recette dans

(pourcentages du PIB)

TABLEAU 9 - RECETTES, DEPENSES ET BESOIN DE FINANCEMENT DES POUVOIRS PUBLICS

1993 1994 1995 1996 e

44,9 46,1 46,1 46,2

1,7 1,7 1,4 1,7

43,2 42,9 42,6 42,2

3,3 4,9 5,0 5,6

10,8 10,1 9,1 8,7

-7,5 -5,1 -4,1 -3,1

Recettes fiscales et parafiscales

Recettes non fiscales et non parafiscales

Dépenses hors charges d'intérêts ..

Solde hors charges d'intérêts

Charges d'intérêts ..

Besoin net de financement

Sources: leN, BNB.

28

Page 29: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

les comptes nationaux, mais comme un désin-vestissement.

Les versements au profit de l'Union euro-péenne augmenteraient par contre sensiblementcette année, notamment en raison du fait quela contribution de l'année précédente avait étéréduite, compte tenu du surplus que présentaitalors le budget européen.

Surplus primaire, charges d'intérêts etbesoin net de financement

Grâce à la fois à la hausse des recettes età la contraction des dépenses hors charges d'in-térêts, le surpi us pri mai re s'élèverait, en 1996,à 5,6 p.c. du PIB, soit un niveau supérieur de0,6 point de pourcentage à celui de 1995 etde 2,3 points à celui d'il y a trois ans.

En outre, après avoir baissé substantielle-ment les deux années précédentes, les chargesd'intérêts, exprimées en pourcentage du PIB, di-minueraient encore de 0,4 point cette annéepour revenir à 8,7 p.c., c'est-à-dire un recul deplus de deux points en trois ans. Comme l'annéepassée, le compte des pouvoirs publics bénéficieen effet pleinement de la réduction des tauxd'intérêt, même si l'incidence de celle-ci est at-ténuée par l'effet de la structure de financementdu déficit, moins orientée vers le long termequ'en 1995.

Le taux d'intérêt moyen sur les certificatsà trois mois s'élèverait cette année à 3,4 p.c.,contre encore 5,1 p.c. l'année passée. Une bais-se similaire est observée pour les certificats àsix mois, tandis que pour les certificats à douzemois le recul est plus limité. Sur un encourstotal de certificats de trésorerie de plus de1.500 milliards, ce repli des taux représente ungain de près de 30 milliards.

En outre, le taux d'intérêt moyen de l'en-cours de la dette à long terme en franc a en-registré une nouvelle baisse. A la fin de 1995,il s'élevait à 7,8 p.c., contre 8,1 p.c. un an au-paravant. Ce taux plus favorable est dû aux im-portants emprunts à long terme en franc émisen 1995 à un taux moyen de 6,7 p.c., qui est

nettement inférieur à la fois au taux moyen del'encours de la dette à la fin de 1994 et à celuides remboursements effectués en 1995, soit9 p.c. La diminution de 0,3 point du tauxmoyen à long terme entraîne, pour un encoursde plus de 6.500 milliards, une économie depresque 20 milliards.

Etant donné que les charges d'intérêts nesont pas comptabilisées sur la base des transac-tions mais selon une optique de caisse, ellessont également influencées par les modificationsdans la structure de financement du déficit. En1995, celle-ci a été orientée de manière excep-tionnelle vers le long terme, l'encours des cer-tificats de trésorerie ayant même diminué d'en-viron 380 milliards. Cette année verrait le retourà une structure de financement plus tradition-nelle, de sorte que les paiements d'intérêts se-ront fortement alourdis en 1996.

L'accroissement du surplus primaire et laréduction des charges d'intérêts entraîneraient,en 1996, une nouvelle baisse du besoin net definancement, de 1 point de pourcentage. Celui-ci reviendrait ainsi à environ 3,1 p.c. du PIB,soit un niveau qui n'a plus été atteint depuisla première moitié des années septante.

Comparaison internationale

II Y a dix ans, le déficit public de la Bel-gique était encore supérieur de 5 points de PIBà la moyenne européenne. Depuis 1994, il esttoutefois redescendu sous cette moyenne et de-vrait même lui être inférieur de 1,3 point cetteannée. Seuls le Luxembourg, le Danemark etl'Irlande dégagent un solde plus favorable.

Comme la dette publique belge et, parconséquent, les charges d'intérêts se situent àun niveau sensiblement plus élevé que lamoyenne européenne, ce moindre besoin de fi-nancement nécessite un surplus primaire plusimportant. L'excédent primaire de la Belgiquedépasse en effet de 4,6 points celui de lamoyenne européenne et est de loin, avec celuidu Danemark, le plus élevé de l'Union.

Sur la base d'hypothèses raisonnables enmatière de croissance et de taux d'intérêt, le

29

Page 30: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

GRAPHIQUE 15 - FINANCES PUBLIQUES EN BELGIQUE ETDANS LES AUTRES PAYS DE L'UNIONEUROPEENNE

(pourcentages du PIB)

-10 BESOIN NET DE FINANCEMENT - -10

-8

-6 ---------------- ---------------------------------------------------------

LU DK IE BE FI NLDE FR PTGBAT ES SE IT GR

6 SOLDE PRIMAIRE

ii -

4

uu 0

2

1IIIInno

BE DKGR IT IE FI SE NL LU PT ES DE AT FR GB

-- Moyenne de l'Union Européenne

Sources : CE, BNB.

maintien d'un tel niveau élevé de surplus pri-maire permettrait de poursuivre la contractiondu taux d'endettement, amorcée en 1994. Uneffet « boule de neige» inverse considérable sedéveloppe alors, grâce auquel la réduction dela dette publique se produit automatiquementet en s'accélérant.

30

-8

-6

6

4

Page 31: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

6. BALANCE DES PAIEMENTS

Suivant les données provisoires de la ba-lance des paiements relatives aux quatre pre-miers mois de 1996, le ralentissement du ryth-me de croissance des exportations de biens quiavait été observé au cours de l'année 1995,parallèlement à la dégradation du climatconjoncturel en Europe, aurait trouvé son termeen fin d'année.

L'évolution tendancielle des commandes àl'exportation, qui préfigure celle de la croissancedes exportations, aurait même déjà atteint unpoint de retournement au mois de septembre1995. Cette amélioration du climat conjoncturelà l'exportation a également été observée depuisle début de l'année chez nos principaux parte-naires, et a pu être favorisée par l'appréciation,à partir de mai 1995, du dollar et de certainesmonnaies européennes. En outre, la demandeeuropéenne d'automobiles, produit dans l'ex-portation duquel I'UEBL est relativement spécia-lisée, a connu une progression assez sensible aucours des premiers mois de 1996.

GRAPHIQUE 16 - EVOLUTION TENDANCIELLE DESEXPORTATIONS DE BIENS ET DESCOMMANDES A L'EXPORTATION

-10 -3019~ 1991 1992 1993 1994 1995 1996

Exportations de biens de I'UEBL surla base des transactions: pourcentages

- de variation de la tendance par rapport aumois correspondant de l'année précédente(échelle de gauche)

Enquête de conjoncture:- évolution des commandes à l'exportation

données lissées (échelle de droite)

Enquête de conjoncture:-+- évolution des commandes à l'exportation

données brutes (échelle de droite)

Source: BNB.

TABLEAU 10 - CROISSANCE DES MARCHESA L'EXPORTATION DE L'UEBL

(pourcentages de variation en va/ume)

1995 1996 e

Commerce mondial . 8,6 6,9

dont: commerce de produits manu-facturés . 9,9

5,1

7,1

2,9Allemagne, France et Pays-Bas

Autres pays d'Europe occidentale mem-bres de l'OCDE .

Pays anglo-saxons membres de l'OCDE

Japon .

Nouveaux pays industrialisés d'Asie ..

Pays d'Europe centrale et orientale ...

8,6

6,1

20,9

15,3

7,7

13,1

14,2

5,3

6,0

10,6

12,7

10,4

4,7

11,5

Amérique latine .

Reste du monde .

Croissance des marchés à l'exportationde I'UEBL 1 ...••.•••...•....•.•.• 7,2 5,1

Source: OCDE.

1 Croissance des marchés pondérée par la structure géographique et par produitdes exportations en volume de ]'UEBL.

La croissance de la demande extérieure envolume devrait s'accélerer dans le courant del'année, si, conformément aux prévisions del'OCDE, la reprise conjoncturelle chez nos voi-sins se raffermit au second semestre. En dépitde ce regain d'activité, les exportations deI'UEBL augmenteraient, à l'instar du commercemondial, moins qu'en 1995, soit une progres-sion de 4,5 p.c. environ. Un tel ralentissementen moyenne annuelle se retrouverait dans pra-tiquement toutes les parties du monde, à l'ex-ception des pays anglo-saxons, où l'on prévoitune stabilisation, et des pays d'Europe centraleet orientale, dont les importations devraient s'ac-célérer. Ces pays n'ont toutefois pas un poidssuffisant dans le commerce de I'UEBL pour com-penser le ralentissement attendu dans les autreszones. La croissance des marchés pondérée parla structure géographique et par produit des ex-portations de I'UEBL atteindrait 5,1 p.c., soitquelque 2 p.c. de moins que le commerce mon-dial, étant donné que les progressions les plusvives sont prévues dans des régions avec les-quelles I'UEBL commerce relativement peu,c'est-à-dire les pays d'Europe centrale et orien-tale et les nouveaux pays industrialisés d'Asie;en 1995, la demande en provenance des mar-chés à l'exportation de I'UEBL s'était accrue de7,2 p.c.

31

Page 32: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

La progression du volume des importationssuivrait de près celle des exportations: d'unepart, le contenu importé des exportations estélevé et, d'autre part, la croissance de la de-mande intérieure de I'UEBL ne présente pas dedifférence sensible avec celle observée chez nospartenaires commerciaux. Le taux de couvertureen volume des échanges de biens de I'UEBL sestabiliserait dès lors en 1996.

En revanche, les termes de l'échange se dé-térioreraient légèrement. La combinaison d'unrenchérissement du prix de l'énergie en dollar etde l'appréciation du dollar à l'égard du franccontinuerait en effet à pousser les prix des échan-ges extérieurs à la hausse, mais l'incidence decette hausse est plus marquée sur le prix à l'im-portation, puisque I'UEBL est importateur net depétrole. L'augmentation moyenne des prix reste-rait toutefois modérée, de l'ordre de 1,5 p.c. àl'importation et 1,3 p.c. à l'exportation.

TABLEAU 11 - BALANCE DES PAIEMENTS DE L'UEBL

(soldes en milliards de francs)

Au total, l'excédent des opérations sur mar-chandises, qui s'est élevé à 127 milliards au ter-me des quatre premiers mois de l'année, attein-drait 265 milliards pour l'ensemble de 1996.

L'évolution des échanges internationaux deservices de I'UEBL apparaît moins tributaire duclimat conjoncturel. A l'exception des servicesde transports, ces échanges ont connu une crois-sance appréciable au cours des quatre premiersmois de 1996; l'excédent total a atteint 50 mil-liards, soutenu principalement par une progres-sion du surplus dégagé par les services finan-ciers et d'assurance, essentiellement localisés auLuxembourg.

Compte tenu des traditionnels revenus netsde facteurs et versements nets au reste du mon-de au titre des transferts, l'excédent des opéra-tions courantes de I'UEBL s'est élevé à 250 mil-liards au cours des quatre premiers mois de

1995 1996

Année 4e trimestre 1er trimestre 4 mois p

445 120 182 250

260 87 88 12793 25 39 50188 28 91 116-96 -20 -35 -43

-445 -120 -182 -250

6 2 n.

-450 -122 -182 n.

-6 26 45 n.-15 22 63 n.

56 48 -9 n.265 -77 171 n.-42 -22 76 n.-38 -38 22 n.-4 17 54 n.

308 -55 95 n.

-261 -35 -47 -67

-231 -157 -150 -198

-8 -5 -22 -24

Opérations courantes

Biens .Services .Revenus .Transferts courants .

Opérations en capital et financières .

Opérations en capital .

Opérations financières .

Opérations peu sensibles à la politique monétaire et de change 1 ••

dont: investissements directs .

Opérations sensibles à la politique monétaire et de change .dont: avoirs et engagements en francs des non-résidents (nets) .

titres de la dette publique . .certificats .obligations linéaires .

avoirs et engagements auprès des établissements de cré-dit résidents (nets) .

Dette publique en monnaies étrangères .

Opérations de swap conclues par la BNB .

Réserves de change nettes de la BNB 2 .••..•••••••••••••••..•••

Source: BNB.

I Investissements directs et opérations en francs des pouvoirs publics autres que sur titres, Signe - : sorties de capitaux.

2 Signe - : augmentation des réserves au comptant.

32

Page 33: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

1996. Sur la base des données actuellement dis-ponibles, le surplus courant pour l'ensemble del'année est estimé à 495 milliards, soit 5,7 p.c.du PIB.

Lesdonnées détaillées sur les opérations encapital et financières se limitent au premier tri-mestre de 1996. Au cours de cette période, desentrées nettes de capitaux du secteur privé sesont ajoutées à l'important excédent dégagé parles transactions courantes. Ellesdécoulent d'unepart des opérations d'investissements directs,qui, comme c'est quasi structurellement le casdepuis le début des années quatre-vingt, ontoccasionné un surplus substantiel, et, d'autrepart, de la variation des avoirs et engagementsen francs des non-résidents. Ces derniers ont eneffet augmenté leurs placements à court termeen francs, tant sous la forme d'un accroissementde leurs avoirs nets auprès des banques rési-dentes que par le biais d'achats nets de certi-ficats de trésorerie. Leur intérêt s'est égalementporté sur les titres à long terme émis par l'Etatbeige. Les achats nets d'OLO de 54 milliardsobservés au premier trimestre pourraient avoirété motivés par des arbitrages au détriment destitres français équ ivalents dont les taux sont, aucours de la période, redescendus sous les tauxbelges. Ils pourraient également être le résultatd'achats d'OLO couplées à des ventes de

« bund» allemands visant à profiter de la baissedu différentiel de taux d'intérêt entre ces titresdans la perspective d'une participation de laBelgique à I'UEM.

Les informations fragmentaires disponiblespermettent de conclure que les opérations fi-nancières du secteur privé se sont, au cours dumois d'avril, de nouveau soldées par des entréesnettes de capitaux.

Dans ce contexte, le différentiel entre lestaux à court terme en francs et en mark a éténul, voire négatif, tout au long des quatre pre-miers mois, ne laissant pratiquement aucunemarge de manœuvre pour une baisse addition-nelle des taux susceptiblesd'entraîner des sortiesde capitaux complémentaires. En conséquence,afin de maintenir la stabilité du franc par rapportau mark allemand, l'offre compensatoire defrancs sur le marché des changes a été assuréepar des achats, par la Banque, de monnaiesétrangères contre francs. Une partie des devisesainsi acquises, soit 24 milliards, est venue aug-menter les réservesnettes de la Banque; 67 mil-liards ont été cédés au Trésor afin de rembour-ser des emprunts libellés en monnaies étrangè-res. Les 198 milliards restants ont fait l'objet deswaps contre franc belge avec les établissementsde crédit résidents.

33

Page 34: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

7. POLITIQUE MONETAIRE

C'est dans un environnement internationalrelativement serein que la Banque a poursuivisa politique monétaire axée sur la stabilité ducours de change du franc beige vis-à-vis de lamonnaie d'ancrage du SME.

Au cours du premier semestre de 1996, lefranc a constamment été coté au-dessus de soncours-pivot vis-à-vis du mark allemand, tandisque les taux du marché monétaire belge ontété très proches des taux allemands. En outre,la Banque a acheté des devises afin d'éviter quele franc ne s'apprécie par rapport au mark al-

Iemand. Cette situation se reflète dans laconfiance des marchés financiers à l'égard de lapolitique monétaire, qui est d'ailleurs soutenuepar d'excellentes données économiques fonda-mentales - en particulier, l'excédent considé-rable du compte courant de la balance des paie-ments, la stabilité des coûts et prix intérieurs etl'amélioration des finances publiques.

Dans le courant du premier semestre de1996, la Banque a poursuivi l'assouplissementde sa politique de taux. En janvier et au débutde février, elle a abaissé son taux central enplusieurs étapes, parallèlement au taux des « re-POs» de la Bundesbank, pour le ramener de3,75 p.e. à la fin de décembre 1995 à 3,3 p.e.le 2 février 1996. Elle a réduit de la même

GRAPHIQUE 17 - ECART DE COURS DE CHANGE ET DE TAUX D'INTERET DU FRANC VIS-A-VIS DU MARK ALLEMAND

(moyennes mensuelles, en pourcentages)

4 r------.------.------,------.------.------~----_.------~----_.----__. 431~1 l,2hl \ b I\-~--f------------------------+-----------------------+------------------------1 2

I'-J"'~ ~ __ \, '.6~"""-.....---f:::L.\A --1- 1

- ~ -~ i~~ 0

( ,~!,-,'-'j ~ II1 J----------------- 1--------------------1------------- 1-1- -------------------\.-"- ~ J

-2 1----------------------+-----------------------+---------------------'f------------------------f----------------------+---------------------+-----------,-------1+----------------- --1------------------------+-------------------1 -2

-3 ---------1----------------+---------------- +-----------------------1-----------------+-------------------i-------- I

-5 f---------------+---------------------t--------------- +----------------------1-------------------- +--------------- 1-----------------1--+----------------- -+---------------------+---------------------1 -5

I+-------------------f--------------- +------------------1-3

1+-------------------+-------- ------+----,---------1-4

J988 1991 1996

o *

-4 1--------------------- --+----------------------1-- -------- -------- --1------------------ -I

1989 19901987 1992 1993 1994 1995

- Prime ou décote H vis-à-vis du cours-pivot en mark allemand

- Ecart de taux d'intérêt à 3 mois vis-à-vis du mark allemand (euro-dépôts)

_ Ecart de taux d'intérêt à long terme vis-à-vis du mark allemand (1987-1989 : emprunts publicsà 6 ans ou plus, 1990-1996 : obligation de référence à 10 ans)

Source": BNS.

* La dernière modification du cours-pivot du franc belge vis-à-vis du mark allemand a eu lieu en janvier 1987.

35

Page 35: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

GRAPHIQUE 18 - CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE

TAUX D'INTERET DIRECTEURS DE LA BUNDESBANK ET DE LA BNB ETTAUX DU MARCHE13,-------------------------------------------------------------------,13

12

11

10

9

8

7

6

5

4

31993 1994

- Taux central de la BNB

- Taux des avances ordinaires de la BNB

o Taux des" repos .. de la Bundesbank

SOLDES RESIDUELS DU MARCHE MONETAIRE(moyennes hebdomadaires en milliards de francs)

30

20

10

o

1993 1994

Source: BNB.

manière le taux des avances en compte courantà l'intérieur des lignes de crédit et les taux ap-pliqués aux surplus de fin de journée.

Lorsque, le 18 avril, la Bundesbank a dé-cidé de diminuer de 0,5 p.c. ses taux d'escomp-te et Lombard, les ramenant respectivement à2,5 et 4,5 p.c., la Banque a suivi immédiate-ment ce mouvement. Elle a réduit le taux d'es-

36

12

11

10

9

8

7

6

4

1995 1996

Taux des euro-dépôts à trois mois

- en franc beige

- en mark allemand

30

20

10

1995 1996

compte de 3 à 2,5 p.c., le maintenant au niveaudu taux d'escompte allemand. Le taux des avan-ces en compte courant hors plafond a été abais-sé de 1 p.c. pour revenir de 7 à 6 p.c.

Le 14 mai, la Banque a abaissé son tauxcentral de 10 points de base, le ramenant de3,3 à 3,2 p.c., alors que le taux des « repos»de la Bundesbank demeurait inchangé. Cette dé-

Page 36: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

------ - --

cision a été prise en considération notammentde la vigueur du franc belge sur les marchésdes changes, de la tendance à la baisse des tauxdu marché monétaire et du bas niveau des tauxofficiels dans certains autres pays. Le taux desavances à l'intérieur des lignes de crédit et lestaux de I'IRC pour les surplus de fin de journéeont aussi été diminués de 10 points de base.

La gestion de la liquidité par la Banque aucours du premier semestre de 1996 a visé àcréer de faibles surplus de fin de journée poursoutenir la tendance à la baisse dés taux dumarché monétaire. L'effet d'élargissement de laliquidité exercé par les achats de devises a éténeutralisé par des cessions de monnaies étran-gères au Trésor, destinées à rembourser une par-

tie de la dette en devises de l'Etat, et par desswaps de devises contre francs belges.

Après la baisse enregistrée en 1995, lestaux d'intérêt à long terme sont restés relative-ment stables au premier semestre de 1996. Enjuin 1996, le rendement de l'obligation de ré-férence à dix ans s'élevait à 6,8 p.c., soit unniveau proche de celui de décembre 1995. Cet-te stabilisation des taux longs a résulté de deuxtendances opposées: une légère augmentationdes taux à long terme en Allemagne et unenouvelle baisse de l'écart vis-à-vis de ce pays.Celui-ci est revenu de plus de 60 points de baseen décembre 1995 à moins de 25 points debase en mai et juin 1996 (pour les obligationsde référence à dix ans).

37

Page 37: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

COMMUNICATIONS

INSTITUT MONETAIRE EUROPEEN

Rapport sur les «Systèmes de paiementdans l'Union européenne»

L'Institut Monétaire Européen a publié le19 juin 1996 un rapport consacré aux « Systè-mes de paiement dans l'Union européenne».Ce document a été préparé par les services deI'IME, en collaboration avec les différentes ban-ques centrales de l'Union. II fait suite au pré-cédent rapport sur les systèmes de paiementdans les douze Etats membres de la Commu-nauté européenne, mieux connu sous le nomde « Livre bleu », publié en septembre 1992 parle Comité des Gouverneurs des Banques Cen-trales des Etats membres de la CEE. Cettedeuxième édition tient compte des principauxchangements survenus depuis lors.

Le « Livre bleu» présente une descriptiondes principaux systèmes domestiques et trans-frontaliers de règlement des paiements scriptu-raux et des transactions sur titres dans les quinzeEtats membres de l'Union européenne. Chaquechapitre national a été considérablement enrichipar rapport à l'édition précédente:

on y trouve tout d'abord une présentationdétaillée des systèmes de règlement brut entemps réel, qu'ils soient déjà opérationnelsou en cours de développement. De tels sys-tèmes seront en place dans tous les pays auplus tard à la fin de 1997;

les caractéristiques opérationnelles des systè-mes de transfert de fonds relatifs aux opé-rations de gros montant et de détail sontensuite abordées de manière approfondie;

une description complète des systèmes derèglement de transactions sur titres y estenfin intégrée, étant donné les relations deplus en plus étroites qui les lient aux systè-mes de paiements scripturaux, au travers no-tamment des mécanismes de « livraison con-tre paiement» et du recours croissant aunantissement de titres dans les systèmes depaiement.

Un chapitre particulier est consacré, à lasuite des quinze chapitres nationaux, à la ques-tion des paiements transfrontaliers. De profondesmodifications sont survenues dans ce domaineau cours des dernières années. Ces évolutionstraduisent le double souci de réduire les risquesinhérents aux systèmes de paiement de grosmontant et de promouvoir un traitement plusperformant des paiements transfrontaliers de dé-tail, conformément aux attentes des consomma-teu rs européens.

Enfin, des statistiques relatives aux systèmeset instruments de paiement, basées sur les don-nées de 1994, figurent dans des tableaux indi-viduels par pays ainsi que dans une série detableaux comparatifs. Ces chiffres sont mis à jourannuellement et publiés dans un addendum sta-tistique.

Un exemplaire du « Livre bleu» peut êtreobtenu auprès de la Banque Nationale de Bel-gique, service des Paiements scripturaux, bou-levard de Berlaimont 14, 1000 Bruxelles(fax: 02/221.31.03). II est également disponibleauprès de I'IME, à l'adresse suivante:

Institut Monétai re Européen

Press OfficeKaiserstraße 290-60311 Frankfurt am MainFax: 0049692722 7404

Rapport sur « Les obligations statistiquespour l'Union monétaire»

L'Institut Monétaire Européen a publié, le10 juillet, un rapport traitant des exigences quela politique monétaire et de change posera dansle domaine statistique durant la troisième phasede l'Union monétaire. Ce rapport a été élaborépar I'IME, avec l'aide des banques centrales na-tionales de l'Union européenne.

Cette brochure aborde essentiellement lesstatistiques monétaires et bancaires, ainsi quecelles relatives à la balance des paiements. Au

39

Page 38: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08

niveau national, les banques centrales sont res-ponsables de la confection de ces statistiques,ou y participent activement. A l'échelon euro-péen, I'IME porte en la matière une responsa-bilité importante ou partagée. Les banques cen-trales de l'ensemble des Etats membres utilisentcependant, dans le cadre de la conduite de leurpolitique monétaire, un éventail de statistiquesplus large. Le rapport étudie également les exi-gences statistiques prévues pour la troisièmephase dans les domaines où la Commission(Eurostat), en collaboration avec I'IME et surtoutavec les offices statistiques nationaux, a mis unprogramme au point.

La préparation à la troisième phase re-quiert, pour toutes les matières statistiques, undegré élevé d'harmonisation, qui permette laconfection d'agrégats pertinents pour la zone dela monnaie unique. Etant donné le temps né-cessaire pour apporter des modifications à lacollecte de statistiques, la brochure note qu'il

serait opportun d'entamer ce travail dès à pré-sent.

Le conseil de I'IME a également approuvéune description plus détaillée des exigences sta-tistiques pour la troisième phase. L'objectif pre-mier est d'utiliser cette description lors des dis-cussions entre banques centrales - et officesstatistiques nationaux dans certains cas - etinstitutions déclarantes. L'IME a transmis ce do-cument détaillé aux associations européennes debanques.

La brochure intitulée «Les obligationsstatistiques pour l'Union monétaire» peut êtreobtenue auprès de la Banque Nationale de Bel-gique, service Documentation, boulevard de Ber-laimont 14,1000 Bruxelles (fax: 02/221.31.63)et est également disponible auprès de I'IME àl'adresse mentionnée ci-dessus.

Communications arrêtées au lundi 29 juillet 1996.

IMPRIMERIE

DE LA BANQUE NATIONALE DE BELGIOUE

BOULEVARD DE BERLAIMONT 14 - 1000 BRUXELLES

LE CHEF OU DEPARTEMENT

M SALADE

40

Page 39: Banque Nationale de Belgique - Revue Economique 01.08