186
Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte 1 8 – LE TERRIER DE L’ÎLE DE MONTRÉAL 8.11a – LA ZONE URBAINE À chaque changement d’occupant d’un emplacement urbain, le nom du nouvel occupant apparaît en majuscules. Pour obtenir le ou les emplacements occupés par Jean Aubuchon dit Lespérance par exemple, il suffit donc de rechercher en «recherche avancée» de Adobe Reader: JEAN AUBUCHON DIT LESPÉRANCE écrit en majuscules et avec «respect de la casse». On y arrivera également en entrant seulement AUBUCHON, ou seulement LESPÉRANCE, mais on obtiendra alors successivement tous les Aubuchon, et tous les Lespérance. Pour éviter de dédoubler toute l’information, nous avons, dans le cas des couples en communauté de biens, indiqué, comme nom d’occupant, celui du mari.

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

  • Upload
    others

  • View
    26

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

1

8 – LE TERRIER DE L’ÎLE DE MONTRÉAL

8.11a – LA ZONE URBAINE

À chaque changement d’occupant d’un emplacement urbain, le nom du nouvel occupant apparaît en majuscules.

Pour obtenir le ou les emplacements occupés par Jean Aubuchon dit Lespérance par exemple, il suffit donc de rechercher en «recherche avancée» de Adobe Reader:

JEAN AUBUCHON DIT LESPÉRANCE écrit en majuscules

et avec «respect de la casse».

On y arrivera également en entrant seulement AUBUCHON, ou seulement LESPÉRANCE, mais on obtiendra alors successivement tous les Aubuchon, et tous les Lespérance.

Pour éviter de dédoubler toute l’information, nous avons, dans le cas des couples en communauté de biens, indiqué, comme nom d’occupant, celui du mari.

Page 2: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

2

On trouvera, à la fin du texte, une série de planches où sont représentés les emplacements urbains dans le quadrillage des premières rues de Montréal, dont le tracé a été repris des premières cartes, par exemple celle de Franquet 1752.

Le but visé n’était pas d’arriver à une précision cadastrale – les incertitudes cumulatives des différentes informations ne le permettent pas – mais plutôt d’obtenir tout simplement une représentation qui nous permette de sentir le Montréal urbain de l’époque.

Page 3: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

3

545

Montréal est née dans le fort de Villemarie, sur l’actuelle Pointe-à-Callière. Mais ce n’était qu’un point de départ. Rapidement est apparue l’objectif d’établir la ville sur la butte qui se déployait de l’autre côté de la Petite Rivière. C’est-là que Jeanne Mance reçoit dès 1644 une concession de deux cents arpents de terre pour y créer son hôpital (AD 1666.02.06). Dès 1645, le bâtiment est élevé (J.J.:11) et Jeanne Mance quitte le local temporaire qu’elle occupait dans le fort pour emménager dans le nouvel hôpital, sur le site de la future ville.

Les années 1646 et 1647 sont occupées à parachever le fort. Et dès 1648, Maisonneuve peut commencer à distribuer en censives les terres et les emplacements de ville. Ses contrats de concession vont progressivement faire apparaître le plan qu’il avait en tête pour cette future ville, en forme de butte, enserrée entre la Petite Rivière et la Grande Rivière. Maisonneuve parle souvent de l’enclos de la ville. Au début, l’enclos pour la ville va de la terre 642D à la terre 955D. Ce n’est pourtant qu’en 1687-89 que l’on entoura Montréal d’une enceinte constituée d’une clôture de pieux, à laquelle de nombreux contrats feront allusion. Et ce n’est qu’en 1717 que l’on commença l’érection de fortifications en pierre, qui resteront en place jusqu’au début du XIXe siècle. Du temps de Maisonneuve par contre, il ne semble pas y avoir eu d’autre «enclos» que la Petite Rivière et la Grande Rivière. Dans plusieurs cas, le terrain de cet enclos sera partie intégrante des terres. Ce sera le cas des terres 642D à 943D, puis de 947D et 948D. À maintes reprises Maisonneuve y apporte cependant une réserve. Par exemple, «pourront lesdits Seigneurs de Montréal, quand bon leur semblera, pour faciliter la construction d’un bourg ou ville audit Villemarie, reprendre de la susdite concession deux arpents de terre pour chaque Habitant qui se voudra établir audit lieu destiné pour bourg ou ville, à la réserve néanmoins de la maison principale dudit Richome et deux arpents de terre aux environs d’icelle» (CSSP 2/8.1200). Il semble bien que les Seigneurs n’utiliseront jamais cette possibilité, mais les Habitants vendront de telles parcelles de leur terre dans l’enclos de la ville, ou en donneront à leurs enfants.

Outre l’enclos, un autre élément est déterminant dans la géométrie de la ville, la Commune de Villemarie. Le 2 octobre 1651, suite à une demande

des Habitants par la voix de leur syndic Jean de Saint-Père, Maisonneuve leur accorde officiellement «la quantité de quarante arpents de terre (...) pour servir de commune auxdits Habitants pour la nourriture de leurs bestiaux. À prendre lesdites terres le long de la Grande et Petite Rivière qui passe joignant le fort dudit Villemarie, et qui joint les concessions desdits Habitants, à commencer dix perches de large entre ladite Petite Rivière et les

Page 4: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

4

terres appartenant à Louis Prudhomme [642D], Habitant dudit Villemarie, et continuer pareille largeur en descendant le long de la Petite et Grande Rivière, jusqu’à ladite quantité de quarante arpents de terre». Les Habitants qui ont accès à cette commune doivent payer un droit d’usage de six deniers par année. Même si la commune de Villemarie n’est concédée qu’en 1651, Maisonneuve y pensait depuis le tout début – toutes les concessions faites jusque-là en tiennent déjà compte puisqu’elles s’arrêtent à un arpent de la Petite Rivière – et elle est nommément mentionnée dans les contrats dès mars 1650. Maisonneuve termine le contrat de concession de la commune en écrivant que «toutes fois et quantes qu’il plaira auxdits Seigneurs de Montréal de faire pour le bien public dans lesdites communes des places de marché, ou de faire un port pour mettre les barques et chaloupes, et même faire élargir ladite Petite Rivière, ils le pourront faire, sans que lesdits Habitants y puissent former aucun empêchement». - CSSP 2/1.13

La commune n’atteindra pas quarante arpents de longueur. Elle s’étendra de la terre 642D jusqu’à la terre 955D, trente-quatre arpents plus loin. Lorsque l’on construira l’enceinte de pieux, puis les fortifications de pierre, les terres 642D jusqu’à 646D seront alors annexées à la contrée Saint-Joseph. La nouvelle ville ne couvrira que de la terre 941D jusqu’à la terre 955D, d’où le changement de numérotation – numérotation qui date du XVIIIe siècle – entre 646D et 941D. Mais pour suivre l’évolution de la ville, c’est tout l’ensemble qu’il faut considérer.

Dans la «région rurale» du terrier de Montréal, nous décrivons l’historique de l’occupation de ces terres. À cause de la pénétration de certaines des terres dans l’enclos, nous reprendrons ici quelques éléments de la description des terres pour nous permettre de décrire cette fois l’historique de l’occupation des emplacements de la ville de Montréal.

Pour représenter ces emplacements qui vont apparaître dans la ville, nous avons utilisé les contrats de concession et de vente, mais également, pour la partie intra-muros, «Les Origines de Montréal» c’est-à-dire le «Livre terrier de la seigneurie de Montréal mentionnant les concessions et mutations de terrains compris dans les limites des anciennes fortifications», allant de 1700 à 1795, et incorporant les données antérieures, du moins celles qui avaient été conservées aux archives seigneuriales (MSHM 1917).

Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé par ceux qui ont été concédés les premiers.

Au cours du temps, certains des emplacements originaux ont été découpés en parcelles. En plus de la numérotation originale, le MSHM 1917

Page 5: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

5

présente une deuxième numérotation, entièrement nouvelle, correspondant à l’occupation du sol à la fin du XVIIIe siècle. Nous avons préféré nous en tenir à la numérotation originale, en la complétant au besoin par les premières divisions. Par exemple, pour suivre l’occupation de l’emplacement No 127, nous avons donné les numéros 127.1, 127.2 et 127.3 à ses trois parties.

Rapidement un chemin va apparaître à la limite entre la commune et la ville proprement dite. Chemin pour aller d’une terre à l’autre. Chemin pour amener paître les bestiaux. Dans un premier temps, ce chemin sera l’axe principal de développement de la ville, ligne de jonction entre défrichement et culture de la terre, et élevage des bestiaux. Élément important en lui-même de la future trame urbaine, le chemin de la commune le devient encore davantage en 1656 alors que la chapelle de l’Hôpital devient l’église paroissiale. Déjà en 1665, on l’appelle «la grande rue» (Mouchy 1665.08.10,12). Bien avant les neufs autres rues qui seront percées en 1672 (Basset 1672.07.1-15,829), ce chemin deviendra «la rue Saint-Paul, percée sur ladite commune vers 1667» (MSHM 1917:128). Il s’agissait-là de la partie centrale de la rue Saint-Paul. Le document de bornage semble en être disparu. En 1673, le bornage de la rue Saint-Paul est prolongé, de l’emplacement No 107 à l’emplacement No 645.1 (Basset 1673.11.29,981). Une différence significative apparaît entre le tracé de la rue Saint-paul et celui du chemin de la commune. Au niveau de la terre 943D, la rue Saint-Paul passe à un demi-arpent dans la commune. La rue Saint-Paul coupera alors en deux l’arpent de Descaries. De part et d’autre, les modification iront en décroissant. Au niveau de la 942D par exemple, la rue Saint-Paul n’empiète que de quarante pieds sur la commune. Autrement, la limite de la commune que vont tracer les emplacements correspond à ce qui deviendra la rue Saint-Paul.

Page 6: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

6

Nos 1-13

No 21

Le 8 mai 1672, JACQUES LEMOYNE reçoit «un emplacement de terre dans la commune dudit lieu, à prendre et commencer soixante

pieds de long sur le niveau de la rue où est présentement assis le hangar des Habitants de ce lieu, sur toute la profondeur qui se trouvera jusqu’au niveau des emplacements des sieurs Leber et Charles Lemoyne, du côté du grand fleuve Saint-Laurent, faisant ledit emplacement présentement concédé, le coin de la rue qui regarde l’angle du jardin desdits Seigneurs, du côté du sud ou environ (...) Cette présente concession, ainsi accordée, en conséquence et faveur de la vente que ledit sieur Jacques Lemoyne, et Mathurine Godé sa femme, ont ce jourd’hui passée au profit de mes dits sieurs du séminaire, de certain demi-arpent de terre d’une part et soixante perches d’autre, assis et situés dans le lieu désigné pour la ville dudit Montréal, et ainsi qu’il est plus au long mentionné au contrat de ladite vente (Basset 1672.05.08,804), laquelle n’eût été faite et passée sans l’octroi du présent emplacement». - Basset 1672.05.08,805

Le hangar des HABITANTS DE VILLEMARIE: Le 15 fév. 1664, Maisonneuve ordonne «que les Habitants de ladite île s’assembleront

dimanche prochain vingt-quatrième de ce présent mois au lieu-dit le hangar, pour, à la pluralité des voix, élire cinq personnes notables d’entre eux, lesquelles auront pouvoir de juger et régler toutes matières concernant la police nécessaire pour le bien de cette Habitation». - OM 1664.02.15

Ceci nous semble être la première mention de ce hangar.

Le 19 juin 1672, les Habitants s’assemblent à l’église et décident «suivant et conformément à la proposition faite par lesdits sieurs marguilliers (...) de vendre à MESSIEURS LES SEIGNEURS de ladite île le magasin, autrement dit le hangar, qui appartient à la Communauté desdits Habitants, afin de leur donner un moyen plus facile d’y faire une brasserie à bière, et aussi comme ce lieu est presque inutile auxdits Habitants, d’employer les deniers qui en proviendront de la vente d’icelui, au bâtiment de l’église». - Basset 1672.06.23,826

À trois reprises durant ce procès-verbal d’assemblée, le greffier utilise le mot magasin et le raye pour le remplacer par le mot hangar. À l’évidence, ce «hangar» est l’ancien magasin de la Communauté des Habitants, qui était au début dans le fort, qui avait été déménagé on ne sait quand sur cet emplacement No 21, mais qui, déjà en 1664, ne servait plus à

Page 7: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

7

No 22

No 23

No 24

cet usage et avait été transformé en lieu de réunion pendant un certain temps, avant de devenir «presque inutile auxdits Habitants».

Place du marché: Dans un rapport d’expertise, Gilbert Barbier parle du hangar érigé sur l’emplacement No 21, «étant appartenant auxdits

Habitants, situé dans la commune de ce lieu, proche la place publique». - Basset 1672.06.23,826

Cette place publique deviendra éventuellement la place du marché, puis l’actuelle place royale. La rue Saint-Louis, ensuite rue Capitale, percée en 1714, entre les rues Saint-Joseph et Saint-François, passait au fond de la place du marché et au bout des emplacements Nos 23 à 27. - MSHM 1917:57 à 63

Le 18 janvier 1666, CHARLES D’AILLEBOUST DES MUSSEAUX reçoit de Gabriel Souart «un emplacement dans la commune de cette ville,

de cinquante pieds de long sur soixante pieds de large pour bâtir». Le 27 août 1668, D’AILLEBOUST reçoit de Dominique Galinier «cinquante pieds de terre de long sur quarante-quatre de large, à prendre au bout et joignant les cinquante pieds de long sur soixante pieds de large à lui donnés par le susdit contrat». - Adhémar 1694.02.13,2712

«Lesquels emplacements ledit sieur d’Ailleboust aurait vendu audit feu sieur et demoiselle LEMOYNE et au sieur JACQUES LEBER et JEANNE LEMOYNE son épouse, par contrat passé par-devant Maugue notaire, le dix-septième juillet mil six cent quatre-vingt» - Adhémar 1694.02.13,2712 - MSHM 1917:58 - Maugue 1680.07.17, à venir

Le 8 juin 1667, «JACQUES LEBER ET CHARLES LEMOYNE concessionnaires de 70 pieds sur 111 de profondeur». Emplacement vendu

en 1717. - MSHM 1917:58

Page 8: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

8

No 25

No 26

No 27

Le 14 janvier 1666, BÉNIGNE BASSET reçoit «la quantité de quarante-quatre pieds de terre de long, sur soixante de large sur la commune dudit

Montréal pour bâtir, à prendre au bout et joignant dix toises en carré, [donné] au sieur Pierre Picoté de Belestre [No 26], par contrat daté du onzième jour des présents mois et an, tirant au sud-ouest ou environ». - CSSP 2/2.184

Le 12 août 1668, Bénigne Basset reçoit «la quantité de cinquante-huit pieds de terre de large, sur trente-deux pieds et demi ou environ de long, restant des terres ci-devant, et à lui octroyées par mon dit sieur Souart par le contrat sus-écrit, à prendre lesdits cinquante-huit pieds de terre de large, sur trente-deux pieds et demi ou environ de long, au bout et joignant lesdits trente-deux pieds et demi ou environ de long à lui restant dudit contrat ci-dessus (...) le présent octroi fait pour servir audit sieur Basset de remplacement des onze pieds ou environ de terre de long sur soixante de large, qu’il a ci-devant relâchés de la sus-dite concession en faveur des sieurs Jacques Leber et Charles Lemoyne, marchands en ce lieu». - CSSP 2/2.184

En 1721, le présent emplacement est propriété des héritiers de Bénigne Basset. - CSSP 2/2.184

Le 11 janvier 1666, PIERRE PICOTÉ DE BELESTRE reçoit «la quantité de dix toises de terre en carré dans la commune dudit lieu de Montréal,

pour bâtir. À prendre proche et joignant pareille quantité concédée au sieur Jean-Baptiste Migeon [No 27], tirant au sud-ouest ou environ» - CSSP 2/2.183

Reçoit une «continuation d’icelui jusques sur le niveau de la rue Saint-Louis (c’est environ 100 pieds pour le tout) - MSHM 1917:61

Le 10 janvier 1666, JEAN-BAPTISTE MIGEON DE BRANSSAT reçoit «la quantité de dix toises de terre en carré dans la commune dudit

Montréal pour bâtir, à prendre à la distance de dix-huit pieds de large réservés pour une rue, vis-à-vis le bout d’un arpent concédé au sieur Charles Lemoyne [No 152] dans le lieu désigné pour la ville dudit Montréal, et vis-à-vis de l’angle des pieux dudit arpent qui regarde l’hôpital dudit lieu en tirant vers le sud-ouest ou environ». - ASSSM T 947,948,954,981

Page 9: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

9

No 35

No 36

No 37

Le 10 novembre 1650, à l’occasion de la concession de 639D à JEAN DESCARIES, Maisonneuve ajoute «Et de plus j’ai donné dans l’enclos de

la ville audit Descaries un arpent de terre propre et commode pour bâtir». - ASSSM 639D

Cet emplacement de un arpent carré est dans la commune, au bout de 943D. En 1667, à cet endroit, la rue Saint-Paul sera tracée dans la commune, à un demi-arpent de 943D, et passera au travers de l’arpent de Descaries. «La rue Saint-Paul traverse cet arpent et le coupe en deux parties, dont l’une, du côté nord-ouest, contient un arpent sur le niveau de ladite Saint-Paul (moins 24 pieds occupés par la rue Saint-Pierre) sur environ 40 pieds de profondeur. L’autre partie du côté de la Petite Rivière contient pareillement un arpent sur ladite rue Saint-Paul (moins 24 pieds qui sont occupés par la rue Saint-Pierre)». - MSHM 1917:66

Le 15 mai 1679, PHILIPPE DE CARION DUFRESNOY reçoit cet emplacement «de 38 pieds sur toute la profondeur jusques à la Petite

Rivière». - MSHM 1917:69 - CSSP 2/3.292 (à venir)

Le 6 avril 1690, Jacques Lemoyne et Jeanne Carion son épouse vendent à JEAN-JÉRÔME LEGAY et sa femme «un emplacement de terre sis et situé en cette ville de Montréal, sur la rue Saint-Paul, savoir trente-huit pieds ou environ sur le niveau de ladite rue, sur la profondeur qu’il y a depuis ladite rue jusques aux contours des pieux qui closent présentement cette ville, comme aussi un bâtiment de pièces sur pièces construit sur ledit emplacement (…) auxdits vendeurs appartenant des propres de ladite demoiselle venderesse et à Philippe Carion, écuyer, sieur Dufresnoy, son père, concédé par messieurs les Seigneurs de ladite île par contrat de concession du quinzième mai g bj c soixante et dix-neuf». - Basset 1690.04.06,2028B

En 1679, PIERRE BOUCHER DE BOUCHERVILLE reçoit cet emplacement «de 40 pieds sur toute la profondeur jusques à la Petite

Rivière». - MSHM 1917:69

Page 10: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

10

No 38

No 39

No 40

No 41

Le 24 février 1672, SIDRACH DUGUÉ DE BOISBRIANT reçoit de Dollier de Casson «un morceau de terre dans la commune de ce lieu, à

prendre et commencer quarante-cinq pieds de long sur le niveau de la rue de ladite commune, vis-à-vis une maison de maçonnerie que Pierre Gadois, armurier, a fait construire, sur toute la profondeur et largeur qui se trouvera entre ladite rue et la Petite Rivière du château, tenant d’un côté à un morceau de terre appartenant à Jean Coron, et d’autre côté, les terres non concédées» - Basset 1672.02.24,777

Le 30 mars 1685, vente par Dugué à ALEXANDRE TURPIN - Cabazié à venir

Le 29 août 1671, CLAUDE RAIMBAULT reçoit l’emplacement No 109 entre la rue Saint-Paul et le cimetière, et le 2 mars 1674, il reçoit, de

l’autre côté de la rue Saint-Paul, «un autre emplacement [No 39] de terre assis vis-à-vis celui ci-dessus exprimé du côté de la Petite Rivière du château dudit Montréal, de pareille largeur de quarante-neuf pieds sur ladite rue Saint-Paul sur cinquante-deux pieds de large». Le 15 juin 1677, Claude Raimbault vend ces deux emplacements à Simon Mars, marchand bourgeois de Québec. - Basset 1677.06.15,1407

Vers 1672, FRANÇOIS-MARIE PERROT, Gouverneur de Montréal, reçoit «environ 115 pieds le long de rue Saint-Paul sur toute la

profondeur jusques à la Petite Rivière (…) Charles Aubert de Lachesnaye acquis de la dame veuve Perrot (…) puis sieur Choret de Saint-Romain». «Sieur J.-B. Nolan Lamarque a acquis du sieur Charles Aubert de Lachesnaye 27 pieds sur toute la profondeur» - MSHM 1917:70-71

Et, adjacent sur Saint-Paul «PIERRE PICOTÉ SIEUR DE BELESTRE et le SIEUR DE TONTY, concessionnaires vers 1672, d’un emplacement d’environ 35 pieds sur environ 40». - MSHM 1917:71

Cet emplacement comprend entre autres «Le sieur GERVAIS BAUDOUIN a acquis ensaisiné le 7 juillet 1696 et le 31 janvier 1697.

Plus au bout de ladite profondeur en tirant vers la Petite Rivière était un autre emplacement de 20 pieds en carré concédé à JEAN LEDUC le 1er mars 1683 (Maugue à venir). Plus encore au bout de celui-ci en tirant toujours

Page 11: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

11

Nos 42-43

No 44

No 45

No 46

vers la Petite Rivière autres 20 pieds en carré. (…) Sieur PIERRE SAINT-GERMAIN DIT LAMOUREUX avait acquis vers 1696 les emplacements de Leduc et FEZERET, et le 18 janvier 1697, il a été concédé audit Saint-Germain une petite rue en cul de sac prenant au bout des 40 pieds de monsieur de Belestre ci-dessus, tirant jusques à la Petite Rivière et séparant les terrains de Leduc et Fezeret de partie du terrain de No 42 ci-après (Adhémar à venir). Puis ledit sieur Gervais Baudouin a acquis dudit sieur Saint-Germain ensaisiné le 16 juillet 1698». - MSHM 1917:71-72

«SIMON GUILLORY concessionnaire le 5 août 1680 de 60 pieds en carré. (…) Sieur JEAN MILOT et FRANÇOIS MAILLOTH (JB

Maillot) son gendre ont acquis 42 pieds de large dudit emplacement sur toute sa profondeur, ensaisinés le 11 septembre 1694» - MSHM 1917:72

«Sieur CLAUDE CHARRON DIT LABARRE, marchand de Québec, concessionnaire le 11 août 1671 de 20 pieds de front sur la rue Saint-Paul

et 40 de profondeur le long de la rue Saint-François». Passe ensuite à JEAN POUGUET vers 1694 puis PIERRE LAMOUREUX DIT SAINT-GERMAIN a acquis conjointement avec le No 43. - MSHM 1917:74

«JACQUES PICOT DIT LABRIE concessionnaire vers 1670 d’un terrain contenant environ 20 pieds en carré». HAUMESNIL possède en 1677,

puis vers 1694 JEAN MILOT, puis en 1695 PIERRE SAINT-GERMAIN DIT LAMOUREUX. - MSHM 1917:74

«Sieur CLAUDE CHARRON DIT LABARRE, marchand de Québec, concessionnaire le 22 août 1677 d’un terrain le long de la rue Saint-

François, depuis le No 45 jusques vers la Petite Rivière sur 20 pieds de profondeur». Ensuite JEAN BOUDOR. - MSHM 1917:75

Page 12: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

12

No 47

Règlement entre les Seigneurs et les HOSPITALIÈRES «au sujet d’un lopin de terre acheté par défunte Jeanne Mance»

- Maugue 1682.01.09 à venir

Page 13: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

13

No 48 Le 22 janvier 1658, MARGUERITE BOURGEOIS reçoit «un bâtiment de pierre de trente-six pieds de long sur dix-huit de large, situé à

Villemarie en ladite île, proche l’hôpital Saint-Joseph, ainsi qu’il se comporte, avec quarante-huit perches de terre joignant icelui bâtiment, savoir huit perches de long et une perche de large joignant et au bout dudit bâtiment, suivant le même alignement qui regarde le nord ou nord-est, et les quarante autres perches joignant lesdites terres et bâtiment du côté de la Grande Rivière, savoir dix perches de long et quatre de large, faisant en tout cinquante perches de terre. Ladite présente concession faite pour servir à l’instruction des filles de Montréal audit Villemarie, tant pendant le vivant de ladite Bourgeois qu’après le décès d’icelle, à perpétuité.» - CSSP 2/1.69

Le 3 mars 1666, MARGUERITE BOURGEOIS reçoit «la quantité de cent soixante-dix-sept pieds et demi de terre de long, sur deux pieds de large, joignant les terres à elle concédées par le contrat ci-dessus écrit, du côté de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, au moyen de quoi elle a présentement cédé et relâché auxdits Seigneurs la quantité de deux pieds et demi de long de ladite terre sur cinquante-quatre de large, à prendre iceux au bout de la susdite pièce de terre, proche et joignant trente-six pieds en carré concédé à feu Claude Fezeret, vivant serrurier». - CSSP 2/1.69

Le 20 mars 1666, MARGUERITE BOURGEOIS reçoit «toute la terre qui se trouvera entre celles concédées par ledit contrat et la grande rivière du fleuve Saint-Laurent, suivant la même longueur d’icelles (...) à la charge de bâtir des maisons et laisser un espace de trente-six pieds de large pour faire une rue pour la commodité publique». - CSSP 2/1.69

«Environ un arpent en superficie le long de rue Saint-Paul sur toute la profondeur jusques à la Rivière (…) concédés aux SŒURS DE LA CONGRÉGATION le 29 août 1668 (sic), doivent pour le tout 12 deniers de cens, et, en cas d’aliénation à des particuliers, tel cens qu’il plaira aux Seigneurs imposer. Puis les sœurs de la Congrégation, après avoir vendu 38 pieds sur leur profondeur au sieur THOMAS DE JONCAIRE en l’an 1690 (…), ont cédé le restant de tout ce qui appartenait dans tout ce No 48 aux RELIGIEUSES DE L’HÔTEL-DIEU vers l’an 1692, par échange pour partie du terrain marqué No 181 que lesdites Religieuses ont démembré de leur enclos pour augmenter celui desdites sœurs, comme il est marqué auxdits Nos 179 et 181. Nous n’avons aucun des contrats concernant tout ce qui a été dit ci-dessus». - MSHM 1917:81

Page 14: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

14

No 49

No 49.1

No 49.2

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en trois parties que nous dénoterons arbitrairement No 49.1, No 49.2 et No

49.3.

Le 4 mars 1665, CLAUDE FEZERET reçoit «la quantité de trente-six pieds de terre en carré pour bâtir, à prendre sur le bord de la commune

des Habitants de ce lieu, tenant d’un côté à la terre des filles de la Congrégation [No 48]». - CSSP 2/2.127

Le 15 fév. 1666, Marguerite Bourgeois, cède «à SUZANNE GUILLEBAUT, veuve de feu Claude Fezeret, vivant serrurier et Habitant de Montréal, la quantité de deux pieds et demi de terre de long, sur trente-six de large, sur partie desquels ledit défunt, son mari, a fait bâtir une maison dans la commune dudit lieu, lesdites terres faisant partie de dix perches de terre de long sur cinq de large à moi concédée par monsieur de Maisonneuve [No 48]». - CSSP 2/2.127

Le 29 août 1668, Suzanne Guillebaut et René Fezeret son fils vendent aux FILLES DE LA CONGRÉGATION DE MONTRÉAL «trente-six pieds de terre en carré, sis et situé en ladite île, sur le bord de la commune dudit lieu, tenant d’un côté la terre desdites filles de la Congrégation [No 48], d’autre celle de Jacques Picot dit Labrie [No 49.2], d’un bout à la rue, et d’autre, à ladite commune (...) Auxdits vendeurs appartenant au moyen du contrat de concession qui en avait été fait audit défunt Fezeret par monsieur de Maisonneuve, Gouverneur de ladite île, en date du quatrième mars g bj c soixante et cinq». - Basset 1668.08.29,469

Cet emplacement passe on ne sait quand à JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNYL.

Le 14 mars 1666, JACQUES PICOT DIT LABRIE reçoit «la quantité de trente-quatre pieds de terre de long, sur vingt-quatre de large, dans la

commune dudit lieu de Montréal, et sur laquelle terre ledit Picot a fait bâtir une maison de pareille longueur et largeur». - CSSP 2/2.192

Le 8 décembre 1668, Jacques Picot et sa femme vendent à JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNYL «une maison de massonne, sise et située en ladite île, dans la commune de la ville, consistant en chambre, cellier et grenier, ses appartenances et dépendances, et ensemble un morceau de terre, sur laquelle ladite maison est bâtie, de longueur de trente-quatre

Page 15: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

15

No 49.3

pieds sur vingt-quatre de large, tenant d’un bout un autre morceau de terre audit vendeur appartenant [No 49.3], et d’autre bout la terre de André Charly dit Saint-Ange [voir emplacement No 51], par-devant à ladite commune, et d’autre à la rue qui va à l’Hôpital [la rue Saint-Paul] (…). Auxdits vendeurs appartenant au moyen du contrat de concession qui leur en a été fait par les Seigneurs de ladite île en date du quatorzième mars g bj c soixante et six. (…) Cette vente faite (…) moyennant la somme de six cent six livres tournois et de laquelle lesdits vendeurs ont reconnu et confessé en avoir eu et reçu dudit sieur acheteur, la somme de quatre cent six livres tournois en argent comptant». En date du 22 septembre 1669, «aujourd’hui est comparu par-devant le notaire susdit et soussigné, Jacques Picot, vendeur dénommé au contrat ci-dessus. Lequel a reconnu et confessé avoir eu et reçu de Jean-Vincent Philippe, écuyer, sieur de Hautmesnyl, acheteur aussi y dénommé, à ce présent, la somme de deux cents livres tournois, en orignaux, castor sec, loutre et argent monnayé, au prix courant de ce lieu, de laquelle somme de deux cents livres, ledit sieur Picot s’est tenu et tient pour content et en a quitté et quitte ledit sieur de Hautmesnyl et tous autres, dont quittance». - Basset 1668.12.08,497

Le 15 mars 1666, JACQUES PICOT DIT LABRIE reçoit de Gabriel Souart «la quantité de vingt-huit pieds de terre de long sur vingt-quatre

de large, pour bâtir. À prendre dans la commune dudit Montréal, au bout et joignant trente-quatre pieds sur vingt-quatre aussi de large, à lui concédés pour les mêmes fins par contrat que nous lui avons délivré en date du quatorzième jour des présents mois et an, tirant vers la maison de la veuve de défunt Claude Fezeret». - CSSP 2/2.193

Le 3 mars 1669, Jacques Picot et sa femme vendent à JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNYL, «la quantité de vingt-huit pieds de terre de large, sur vingt-quatre de large, sise et située en ladite île, dans la commune dudit lieu, tenant d’un bout à une maison et terre que ledit sieur acheteur a acquise desdits vendeurs [No 49.2], d’autre bout à celle des filles de la Congrégation [No 49.1], par-devant à ladite commune, et d’autre à la rue qui va à l’Hôpital [la rue Saint-Paul], en l’état que ladite terre se poursuit et comporte. Auxdits vendeurs appartenant au moyen du contrat qui leur en a été fait par messieurs les Seigneurs de ladite île en date du quinze mars g bj c soixante et six. (…) Cette vente faite (…) moyennant la somme de quatre-vingt livres tournois que ledit sieur acheteur a promis payer auxdits vendeurs à l’arrivée des vaisseaux cette présente année». Le contrat se termine par la quittance du 22 septembre 1669. - Basset 1669.03.03,523

Page 16: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

16

No 49.1-2-3 Jean-Vincent Philippe de Hautmesnyl est maintenant propriétaire des trois emplacements du No 49. Le No 49.1 de trente-six pieds sur

Saint Paul par trente-six pieds de profondeur. Le No 49.2 de vingt-quatre pieds de long sur Saint Paul, sur trente-quatre de profondeur. Le No 49.3 vingt-huit pieds de long sur Saint Paul, sur vingt-quatre de profondeur. Selon MSHM 1917:85, «ledit sieur Saint-Ange [No 51] en avait acquis de monsieur de Hautmesnil premièrement 5 pieds de large sur le niveau de rue Saint-Paul». L’ensemble a donc quatre-vingt-trois pieds sur Saint-Paul, mais «n’avait que 36 pieds de haut dans sa plus grande profondeur, mais monsieur Souart, faisant lors pour les Seigneurs de Montréal, en a donné la continuation audit sieur de Hautmenil jusques au bord de la Rivière» (MSHM 1917:84).

Le 8 septembre 1689, Jean-Vincent Philippe de Hautmesnyl vend à PIERRE LESUEUR «un emplacement de terre sis et situé en cette ville sur la rue dite de Saint-Paul, savoir quatre perches onze pieds sur le niveau de ladite rue, sur toute la profondeur qu’il peut y avoir depuis icelle jusqu’aux pieux de la clôture de ladite ville, (…) tenant lesdites terres d’un côté aux terres des Filles de la Congrégation [No 48], d’autre à celles des héritiers feu André Charly dit Saint-Ange [No 51], d’un bout à ladite rue, et d’autre aux pieux de ladite ville (…) auxdits vendeurs appartenant par un acquis de messire Gabriel Souart, l’un des prêtres du séminaire Saint-Sulpice de Paris, par donation faite entre vifs, passée par-devant Basset, l’un desdits notaires, le douzième jour de septembre g bj c quatre-vingt-six» - Basset 1689.09.08,1956

Le 12 septembre 1686, donation entre vifs ….. Basset à venir

La construction de la clôture de pieux a évidemment coupé cet emplacement

À propos de l’emplacement No 49, dans MSHM 1917 il est écrit: «Claude Fezeret et Jacques Picot dit Labrie, concessionnaires en 1665 et 1666 chacun d’un certain terrain marqué dans les contrats qui portent leur nom et numérotés comme dessus, et chargés de 12 deniers par toise en carré à la Saint-Rémy, Lesdits propriétaires ont rendu leurs contrats à monsieur du Hautmenil vers l’an 1672, lequel terrain contenait 38 pieds de front sur le niveau de la rue Saint-Paul, il n’avait que 36 pieds de haut dans sa plus grande profondeur, mais monsieur Souart, faisant lors pour les Seigneurs de Montréal, en a donné la continuation audit sieur de Hautmenil jusques au bord de la Rivière, aussi bien que la continuation du terrain ci-après marqué No 51, pour 45 pieds, ledit sieur de Hautmenil était neveu de monsieur Souart, lors curé de la paroisse de Montréal, dont ledit terrain fut nommé depuis le parc de monsieur de Hautmenil ou de monsieur Souart. Lequel dit

Page 17: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

17

terrain a été vendu depuis par ledit sieur de Hautmenil comme il suit, savoir 4 perches 11 pieds c’est-à-dire 83 pieds sur le nivau de rue Saint-Paul sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, au sieur Pierre Lesueur, pour lesquels ensaisiné le 17 janvier 1692, doit 5 deniers de cens pour le tout (et 15 autres pieds restant sur le niveau de la rue Saint-Paul, avec la continuation des 45 pieds de No 51 au sieur André Charly Saint-Ange, en différents temps comme il sera dit ci-après au No 51». - MSHM 1917:84

Page 18: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

18

No 50

No 51

À propos du dossier No 50, dans MSHM 1917 il est écrit: «Le No 50 est un ancien procès-verbal de bornage de profondeur de 15 ou 20

emplacements qui suivent immédiatement après, en date du 18 novembre 1683, avant que les murs de la ville fussent marqués, lesquels ont emporté une partie de la profondeur desdits terrains. Ce procès-verbal de bornage est parmi les contrats de concessions de ville selon son ordre qui est comme dit est No 50». Il s’agit donc du bornage des terrains qui suivent, et dont une partie sera amputée par la nouvelle clôture de pieux. - MSHM 1917:85-86

Le 18 décembre 1666, ANDRÉ CHARLY DIT SAINT-ANGE reçoit de Gabriel Souart «la quantité de quarante-cinq pieds de terre de long, sur

vingt-quatre de large, à prendre dans la commune dudit Montréal, devant et vis-à-vis un quartier de terre à lui appartenant [No 180] et joignant à la terre de Nicolas Hubert dit Lacroix [No 183], et d’autre à celle de Marguerite Bourgeois [No 179] et sur lequel quartier de terre ledit sieur de Saint-Ange a fait bâtir une maison, tenant lesdits quarante-cinq pieds de terre de long, sur vingt-quatre de large, à la rue qui passe devant et joignant ledit quartier de terre, et d’autre à ladite commune, des deux bouts à icelle commune» - CSSP 2/2.220

À propos de l’emplacement No 51, dans MSHM 1917 il est écrit: «André Charly Saint-Ange concessionnaire de 45 pieds sur le niveau de rue Saint-Paul, et 24 de profondeur, le 18 décembre 1666, chargé selon l’expédition que nous avons du contrat de 6 deniers tournois par toise carrée, mais selon une remarque à la marge dudit contrat faite par monsieur Donay en 1696, lors procureur du séminaire, il n’est marqué dans la minute que 15 derniers pour le tout. Cet emplacement en différents temps a contenu jusques à 60 pieds de large, sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, savoir ledit sieur Saint-Ange en avait acquis de monsieur de Hautmesnil premièrement 5 pieds de large sur le niveau de rue Saint-Paul, et plus la continuation desdits 45 pieds ci-dessus jusques à ladite Grande Rivière, le tout faisant partie de ce qui est marqué en parenthèses vers No 49 ci-devant, et ensuite ledit sieur Charly a vendu au sieur Claude Maugue 10 pieds de large sur le niveau de ladite rue Saint-Paul, à prendre du côté du nord-est sur toute ladite profondeur jusques à ladite Grande Rivière, lesquels dits 10 pieds sur ladite profondeur doivent être ajoutés à No 52 ci-après. Toutes ces acquisitions faites avant 1683 et c’est du bout de la ligne de séparation de 40 pieds restant alors audit sieur Charly, d’avec le terrain restant alors à monsieur du Hautmesnil qu’il faut partir pour prendre l’alignement dont il est parlé dans le procès-verbal de bornage du 18

Page 19: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

19

novembre 1683, marqué ci-devant No 50. Ensuite depuis ce temps-là et avant 1692 ledit sieur Charly a acquis de monsieur de Hautmenil encore 10 pieds de front sur la rue Saint-Paul sur ladite profondeur, jusques à la Grande Rivière, faisant le reste du terrain qui est marqué en parenthèses vers No 49, en sorte que l’emplacement dudit sieur Charly a contenu depuis environ 50 pieds sur la profondeur jusques à la Grande Rivière. Et ensuite une partie de ladite profondeur ayant été emportée par les fortifications, elle a été terminée au bout de 77 pieds.» - MSHM 1917:85-86

Page 20: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

20

No 52

No 53

Le 15 juin 1672, MATHURIN JOUSSET DIT LA LOIRE reçoit de Dollier de Casson «un emplacement de terre dans la commune de ce lieu,

à prendre et commencer, trente-six pieds de long sur le niveau de la rue qui va à l’Hôpital [la rue Saint-Paul], sur toute la profondeur qui se trouvera jusqu’au niveau de la rue et chemin qui passe sur le bord de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté à un emplacement appartenant au sieur André Charly de Saint-Ange [No 51], et d’autre à celui de Jacques Hubert [No 53]. - Basset 1672.06.15,821

Selon le contrat de vente de l’emplacement No 53 du 15 novembre 1688, le présent emplacement était alors occupé par CLAUDE MAUGUE.

À propos de l’emplacement No 52, dans MSHM 1917 il est écrit: «Mathurin Jousset dit Laloire concessionnaire le 15 juin 1672 de 36 pieds sur toute la profondeur jusques au chemin qui court le long de la Grande Rivière doit 6 deniers tournois par toise carrée. La profondeur dudit terrain contenait d’abord 108 avant qu’on eut fait les fortifications de la ville, mais depuis ce temps-là ladite profondeur se trouve limitée à environ 68 pieds.

Le sieur Claude Maugue avait acquis et possédait avant 1683, plus possédait encore audit temps dix pieds de large sur le niveau de ladite rue Saint Paul sur toute la profondeur à ajouter à son dit emplacement du côté du nord-est, et près sur No 51, ainsi qu’il est dit ci-devant audit No 51 et possédait alors 46 pieds sur ladite profondeur dont 36 chargés de 6 deniers tournois par toise et 10 chargés seulement de 6 deniers pour le tout» - MSHM 1917:86-87

Le 16 février 1672, JACQUES HUBERT DIT LACROIX reçoit de Dollier de Casson «un morceau de terre dans la commune de ce lieu, à

prendre et commencer, trente pieds de long sur le niveau de la rue qui va à l’Hôpital, et cinq pieds au-delà d’une étable que Nicolas Hubert son père y a fait construire, et en tirant et tenant lesdits trente pieds vers ledit Hôpital, sur toute la largeur et profondeur qui se trouvera entre ladite rue et celle du bord de la Grande Rivière, tenant d’un côté la terre d’André Carrière [No 54], et d’autre les terres non concédées». - Basset 1672.02.16,769

Le 15 novembre 1688, Jacques Hubert vend à ADRIEN BÉTOURNÉ DIT LAVIOLETTE «un emplacement sis en cette ville, rue Saint-Paul , de la contenance de trente pieds de front sur le niveau de ladite rue Saint-Paul sur ce qui se trouvera y avoir de profondeur jusques à la rue qui est sur le bord de la Grande Rivière, avec la maison qui est sur icelui

Page 21: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

21

No 54

emplacement (…) tenant ledit emplacement d’un bout sur le devant sur ladite rue Saint-Paul, d’autre bout les pieux de la ville, d’un côté avec maître Claude Maugue [No 52], notaire de cette ville, et d’autre côté avec André Carrière [No 54], sans aucune chose en réserver, excepter ni retenir. Audit vendeur ledit emplacement appartenant par titre de concession qui lui en a été fait par messieurs les Seigneurs de cette île seizième février mil six cent soixante-douze (…) Cette vente (…) moyennant la somme de cinq cents livre». - Adhémar 1688.11.15,1365

À propos de l’emplacement No 53, dans MSHM 1917 il est écrit: «Jacques Hubert dit Lacroix concessionnaire le 16 février 1672 de 30 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière (il y avait d’abord 105 pieds et depuis les fortification bâties 64 pieds seulement) doit par an 6 deniers tournois par toise carrée. Adrien Bétourné dit Laviolette a acquis, ensaisimé le 3 juin 1689». - MSHM 1917:87

Le 17 janvier 1672, ANDRÉ CARRIÈRE reçoit de Dollier de Casson «la quantité de quarante pieds de terre de long en ladite île, à prendre dans la

commune de ce lieu sur toute la largeur qui se trouvera depuis le niveau de la rue qui va à l’Hôpital [la rue Saint-Paul] jusqu’au chemin ou rue de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté à un morceau de terre appartenant à Jacques Hubert [No 53] et d’autre les terres non concédées. - Basset 1672.01.17,754

Selon le contrat de vente de l’emplacement No 53 du 15 novembre 1688, le présent emplacement était alors toujours occupé par André Carrière.

À propos de l’emplacement No 54, dans MSHM 1917 il est écrit: «André Carrière concessionnaire le 17 janvier 1672 de 40 pieds sur toute la profondeur jusques au bord de la Grande Rivière doit par an 6 deniers tournois par toise carrée, la profondeur de cet emplacement avant les fortifications s’étendait à 102 pieds, mais depuis les fortification bâties elle est bornée à 61 pieds». - MSHM 1917:88

Page 22: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

22

Page 23: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

23

No 55

No 56

No 57

Le 22 octobre 1691, «délaissement par NICOLAS MILLET DIT LE BEAUCERON à messire Dollier et concession à PIERRE et GILBERT

DESAUTELS» - Adhémar 1691.10.22 (à venir)

À propos de l’emplacement No 55, dans MSHM 1917 il est écrit: «Nicolas Millet dit le Beauceron concessionnaire en 1672, par un billet de monsieur Dollier, de 24 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, chargé de 6 deniers tournois par toise carrée. Ledit billet brûlé et cession par ledit Millet dudit emplacement à Monsieur Dollier le 22 octobre 1691 et concession dudit jour par ledit sieur Dollier à Pierre Gilbert Desautels dudit emplacement doit 6 deniers tournois par toise carrée. Le sieur Jean Renault a acquis ledit emplacement en 1692 et le 16 juin 1693 il en a passé titre nouvel à monsieur Dollier, qui lui a donné tout le terrain que pourrait servir de continuation audit emplacement aux mêmes charges que dessus». - MSHM 1917:88

«Est une rue descendant à la rivière, de 11 pieds de large»

Le 20 janvier 1672, ESTIENNE REMIGEAUX reçoit de Dollier «un morceau de terre dans la commune de ce lieu pour bâtir. À prendre

soixante pieds de long sur le bord de la rue qui vient d’en bas à l’Hôpital [la rue Saint-Paul], sur toute la largeur qui se trouvera depuis ladite rue jusqu’au niveau de celle de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté à une issue de six pieds de large, qui va vers ladite Grande Rivière [le prolongement de la rue Saint-Gabriel], d’autre les terres non concédées». - Basset 1672.01.20,756

Le 21 septembre 1672, Estienne Remigeaux vend à MICHEL MESSIER DIT SAINT-MICHEL «un emplacement de terre sis et situé en ladite île, dans la commune dudit lieu, commençant soixante pieds de long sur le bord de la rue qui vient d’en bas à l’Hôpital, sur toute la largeur qui se trouvera depuis ladite rue jusqu’au niveau de celle de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté la terre de Nicolas Milet dit Lebauceron, et d’autre celles de Laurent Archambault» - Basset 1672.09.21,851

À propos de l’emplacement No 57, dans MSHM 1917 il est écrit: «Etienne Remigaud concessionnaire de 60 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, le 20 janvier 1672, doit 6 deniers tournois par

Page 24: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

24

No 58

toise carrée. Monsieur de Saint-Michel a acquis, puis monsieur Catalogne et Guillory qui possédait avec plus grande quantité en 1683». - MSHM 1917:89

Le 3 mars 1672, LAURENT ARCHAMBAULT reçoit de Dollier «un morceau de terre dans la commune dudit Montréal. À prendre et

commencer trente pieds de long sur le niveau de la rue qui va à l’Hôpital [rue Saint-Paul], sur toute la largeur et profondeur qui se trouvera entre ladite rue et celle de l’escor de la Grande Rivière, tenant d’un côté un morceau de terre appartenant à Estienne Remigeaux [No 57], et d’autre aux terres non concédées» - Basset 1672.03.03,782

Le 18 mars 1679, vente d’un emplacement rue Saint-Paul par Laurent Archambault à SIMON GUILLORY - Maugue 1679.03.18 (à venir)

Le 16 janvier 1687, Simon Guillory et sa femme vendent à RENÉ CUILLERIER «une maison de massonne (…) et ensemble toute la terre sur laquelle ladite maison est bâtie, avec ce qu’il peut y avoir de plus depuis ladite maison jusqu’à la terre des héritiers de feu le sieur Jean Obuchon et huit pieds de long sur ladite rue au bout d’icelle maison du côté du sud-ouest ou environ sur toute la profondeur desdites terres jusqu’à la rue ou chemin de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent (…) auxdits vendeurs appartenant et faisant partie de quatre-vingt-dix pieds de long sur ladite rue Saint-Paul sur pareille profondeur ci-dessus exprimée jusqu’audit chemin et rue de la Grande Rivière, qu’ils ont acquis du sieur Michel Messier et du sieur Laurent Archambault par contrats passé par devant Claude Maugue notaire les quatrième octobre g bj c soixante et dix-huit et dix-huitième mars g bj c soixante et dix-neuf». - Basset 1687.01.16,1743

À propos de l’emplacement No 58, dans MSHM 1917 il est écrit: «Laurent Archambault concessionnaire le 3 mars 1672 de 30 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit 6 deniers tournois par toise carrée. Le sieur Simon Guillory a acquis en 1683, puis le sieur René Cuillerier a acquis sur le pied de 50 pieds (dont 20 sont pris sur l’emplacement ci-dessus No 57) sur ladite profondeur ensaisiné le 22 janvier 1687». - MSHM 1917:89

Page 25: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

25

No 59.1

No 59

No 59.2

No 59

No 60

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en deux parties que nous dénoterons arbitrairement No 59.1 et No 59.2.

Vraisemblement en 1672, PIERRE PERTHUIS DIT LALIME reçoit vingt-huit pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé

le contrat de concession de cet emplacement.

Vraisemblement en 1672, FRANÇOIS SABATIER reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de

concession de cet emplacement.

Selon le contrat d’échange de l’emplacement No 60 du 18 novembre 1676, le présent emplacement était alors encore occupé par François Sabatier

Le 15 avril 1680, concession rue Saint-Paul à JEAN AUBUCHON DIT LESPÉRANCE.

- Maugue 1680.04.15 (à venir)

À propos de l’emplacement No 59, dans MSHM 1917 il est écrit: «Pierre Perthuis dit Lalime concessionnaire de 28 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, vers l’an 1672. Plus François Sabatier concessionnaire vers le même temps de 30 pieds sur ladite profondeur (nous n’avons pas ces contrats). Jean Aubuchon dit Lespérance a acquis ces deux emplacements et en passé titre nouvel en date du 15 avril 1680 sur le pied de 58 pieds sur ladite profondeur». - MSHM 1917:90

Selon le contrat de concession de l’emplacement No 61 du 12 novembre 1672, le présent emplacement aurait alors été occupé par FRANÇOIS

BAU.

Le 28 juillet 1673, GUILLAUME BOUCHARD reçoit de Dollier de Casson «la quantité de trente pieds de terre en largeur, sur la profondeur qui se trouvera depuis la rue qui va à l’Hôpital [Saint-Paul] jusqu’au chemin qui sera désigné par lesdits Seigneurs sur le bord de la levée de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, à prendre en ladite île dans la commune de ce lieu, à commencer sur le niveau de ladite rue, tenant des autres deux côtés Charles Testard dit Folleville [No 61] et Laurent Archambault [No ?] - CSSP 2/3.254

Le 18 novembre 1676, au cours d’un échange avec FRANÇOIS POUGNET, Guillaume Bouchard et sa femme reçoivent une terre de soixante arpents à la côte Saint-Jean et cèdent «une maison de pièces sur pièces, couverte de planches, assise en cette ville de Montréal, sur la rue dite

Page 26: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

26

No 61

No 62.1

No 62

de Saint-Paul, construite sur un emplacement de terre de trente pieds de large, sur le niveau de ladite rue, sur la profondeur qui se trouvera depuis ladite rue Saint-Paul, jusqu’au chemin qui sera désigné par lesdits Seigneurs sur le bord de la levée de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant ledit emplacement ainsi cédé, d’un bout à ladite rue Saint-Paul et d’autre audit chemin non désigné, d’un côté à la terre de Charles Testard de Folleville [No 61], et d’autre à celle du sieur François Sabatier [No 59.2] avec les autres appartenances et dépendances. Lesdites maison et emplacement présentement échangés, auxdits Bouchard et sa femme à eux appartenant, savoir ledit emplacement à eux concédé par lesdits Seigneurs par contrat en date du vingt-huitième juillet g bj c soixante et treize». - Basset 1676.11.18,1346

À propos de l’emplacement No 60, dans MSHM 1917 il est écrit: «François Daux possesseur en 1672, puis Guillaume Bouchard concessionnaire le 28 juillet 1673 de 30 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit de cens 6 deniers tournois par toise carrée. Il y a 56 de profondeur. Sieur François Pougnet possédait en 1680, puis sieur René Cuillerier, puis Jeanne Renaude, veuve madryé, ensaisinée le 21 mai 1701». - MSHM 1917:90-91

Le 12 novembre 1672, CHARLES TESTARD DIT FOLLEVILLE reçoit de Dollier «la quantité de quarante pieds de terre de long en ladite île. À

prendre dans la commune de ce lieu, sur toute la largeur qui se trouvera depuis le niveau de la rue qui va à l’Hôpital [la rue Saint-Paul], jusqu’au chemin ou rue de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté à un emplacement de terre appartenant à René Sauvageau de Maisonneuve [No 62], chirurgien, et d’autre celui de François Baux [No 60]». - Basset 1672.11.12,870

À propos de l’emplacement No 61, dans MSHM 1917 il est écrit: «Charles Testard dit Folleville concessionnaire le 12 novembre 1672 de 40 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit de cens 6 deniers tournois par toise carrée. Possède Antoine Diquet dit Madrié pour avoir épousé Marie Testard, puis Charles Delaunay ensaisiné le 19 juillet 1706».

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en deux parties que nous dénoterons arbitrairement No 62.1 et No 62.2.

Vraisemblement en 1672, RENÉ SAUVAGEAU DIT MAISONNEUVE reçoit vingt-trois pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas

retrouvé le contrat de concession de cet emplacement.

Page 27: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

27

No 62.2

No 63

Selon le contrat de concession de l’emplacement No 61 du 12 novembre 1672, le présent emplacement aurait alors été occupé par René Sauvageau dit Maisonneuve

Le 23 janvier 1680, vente d’un emplacement de vingt pieds rue Saint-Paul par René Sauvageau à PIERRE CABAZIÉ. - Maugue 1680.01.23 (à venir)

Le 2 mai 1682, vente d’un emplacement de vingt pieds rue Saint-Paul par Pierre Cabazié à FRANÇOIS LORY. - Maugue 1682.05.02 (à venir)

Le 22 juin 1696, vente d’un emplacement de vingt pieds rue Saint-Paul par François Lory à PIERRE MALLET. - Adhémar 1696.06.22 (à venir)

Le 28 juillet 1673, PIERRE JANOT DIT BELHUMEUR reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat

de concession de cet emplacement.

À propos de l’emplacement No 62, dans MSHM 1917 il est écrit: «René Sauvageau de Maisonneuve concessionnaire en 1672 de 23 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, paraît devoir 6 deniers tournois par toise carrée. (nous n’avons pas ce contrat dans nos archives). François Lory dit Gargot possédait en 1683, puis Pierre Mallet.

Plus, Pierre Jannot concessionnaire le 28 juillet 1673 de 30 autres pieds de front à côté dudit terrain sur ladite profondeur jusques à la Grande Rivière, doit de cens 6 deniers tournois par toise carrée. FRANÇOIS JANOT possédait en 1683, puis PIERRE MALLET, puis CHARLES DELAUNAY ensaisiné pour le tout le 12 mai 1705. - MSHM 1917:9

Le 28 juillet 1673, PIERRE DEVANCHY reçoit quarante pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession

de cet emplacement.

Le 16 mars 1680, vente d’une maison rue Saint-Paul par Pierre Devanchy à PIERRE ROUSSEL. - Maugue 1680.03.16 (à venir)

À propos de l’emplacement No 63, dans MSHM 1917 il est écrit: «Pierre Devanchy concessionnaire le 28 juillet 1673 de 40 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit par an 6 deniers tournois par toise carrée. Pierre Rousset dit le Taillandier possédait en 1683, puis la dame Saint-Amant, puis Joseph Parent ensaisiné le 30 décembre 1698».

Page 28: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

28

No 64

No 65.2

No 65.1

No 65

No 65

- MSHM 1917:92

Le 28 juillet 1673, JULIEN BELOYS reçoit quarante pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet emplacement.

Le 22 juin 1676, vente de Julien Beloys à PIERRE ROUSSEL. - Maugue 1676.06.22 (à venir)

À propos de l’emplacement No 64, dans MSHM 1917 il est écrit: «Julien Blois concessionnaire le 28 juillet 1673 de 40 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit de cens 6 deniers tournois par toise carrée. Pierre Roussel dit le Taillandier possédait en 1683, puis la dame Saint-Amant, puis Joseph Parent ensaisiné le 30 décembre 1698». - MSHM 1917:92

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en deux parties que nous dénoterons arbitrairement No 65.1 et No 65.2.

Le 28 juillet 1673, VINCENT CHAMAILLARD reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de

concession de cet emplacement.

Le 20 juillet 1673, PIERRE CABAZIÉ reçoit quarante pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de

cet emplacement.

Le 23 août 1687, SIDRACH DUGUÉ DE BOISBRIANT reçoit de Dollier de Casson «un emplacement de terre en la ville dudit Montréal,

lieu où il y a fait bâtir une maison, partie de pierre, et partie de pièces sur pièces, commençant d’un bout sur la rue Saint-Paul, soixante et dix pieds sur soixante et seize pieds de long, tirant vers la Grande Rivière, tenant d’un bout à ladite rue Saint-Paul, d’autre bout au chemin de ladite rivière, d’un côté soixante et douze pieds de long à la terre des héritiers de défunt Pierre Roussel, d’autre côté sur soixante et seize pieds aussi de long à la terre ci-devant appartenant à la dame Labrie, faisant et contenant en tout cent quarante-trois toises, trente pieds» - Basset 1687.08.23,1789

Le 24 août 1687, Sidrach Dugué vend «au sieur JACQUES PERROT, demeurant ordinairement en l’île d’Orléans, (…) la quantité de

Page 29: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

29

No 66

No 67

No 68

No 69

quarante-cinq pieds de terre de long, sur toute la profondeur qu’il y a du niveau de la rue Saint-Paul en cette dite ville jusqu’au chemin de la Grande Rivière, faisant partie de plus grande quantité qui a été concédée auxdits vendeurs par messieurs les Seigneurs de ladite île par contrat du jour d’hui, passé par-devant moi dit notaire, tenant par-devant sur le niveau de ladite rue Saint-Paul, et par-derrière audit chemin de la Grande Rivière, tenant d’un côté à la terre des héritiers feu Pierre Roussel, vivant tailhandier, et d’autre à la terre desdits vendeurs». - Basset 1687.08.24,1790

À propos de l’emplacement No 65, dans MSHM 1917 il est écrit: «Vincent Chamaillard et Pierre Cabasier concessionnaire le premier le 28 juillet 1673 de 30 pieds, et le second le 20 juillet 1673 de 40 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, chargés de 6 deniers tournois par toise carrée. Ces terrains ont été réunis au Domaine et nous n’avons qu’un extrait de ces contrats dans l’ancien livre des ensaisinements. Puis le sieur Sidrac Dugué de Boisbriant concessionnaire de 70 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, le 23 août 1687, doit par an 6 deniers par toise carrée. Jacques Perrot en a acquis 45 pieds du côté du nord-est sur toute la profondeur pour lesquels ensaisiné le 2 mai 1688, puis la dame Laperle ensaisinée le 5 janvier 1695». - MSHM 1917:93

À partir d’ici, et jusqu’à la rue Saint-Charles, c’est-à-dire sur 150 pieds, cinq emplacements de 30 pieds chacun vont être concédés en 1673. - MSHM 1917:93-4

Le 30 juillet 1673, JEAN SENECAL reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet

emplacement.

En 1673, ESTIENNE CAMPEAU reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet

emplacement.

En 1673, PIERRE DE LUGERAT reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet

emplacement.

En 1673, JACQUES THUILIER DIT DESVIGNETS reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de

concession de cet emplacement.

Page 30: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

30

No 70

En 1673, PIERRE LORRAIN DIT LACHAPELLE reçoit trente pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve. Je n’ai pas retrouvé le contrat de

concession de cet emplacement.

Vers 1677, semble-t-il, ces emplacements seront repris par les Seigneurs et reconcédés, avec des dimensions différentes. - MSHM 1917:93 et ss.

Page 31: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

31

No 66

No 67

No 68

Suite à l’emplacement No 65.2, le 26 février 1677, la VEUVE PICOT DIT LABRIE reçoit vingt-cinq pieds entre la rue Saint-Paul et le Fleuve.

Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet emplacement.

Le 13 avril 1689, vente par les légataires Picot à JEAN TOURNOIS d’une maison sur la rue Saint-Paul. - Maugue 1689.04.13 (à venir)

À propos de l’emplacement No 66, dans MSHM 1917 il est écrit: «La veuve Jacques Picot dit Labrie concessionnaire le 26 février 1677 de 25 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit 6 deniers tournois par toise carrée. Maximilien Chedeville dit Lagarenne possédait en 1683, puis les Religieuses hospitalières de Montréal et sieur Etienne Guiot curé, puis Jean Tournois ensaisiné le 18 mai 1689, puis Etienne Trudeau ensaisiné le 24 octobre 1696 posséde les 50 pieds sur leur profondeur». - MSHM 1917:93-94

À propos de l’emplacement No 67, dans MSHM 1917 il est écrit: «Sieur BÉNIGNE BASSET concessionnaire le 23 octobre 1683 d’un restant de

terre entre les héritiers Labrie et le terrain possédé ci-devant par la veuve François Beaux, et alors par le nommé Planchard (c’est-à-dire 23 pieds) sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit en tout 6 deniers de cens. Etienne Trudeau a acquis ensaisiné le 11 novembre 1709 (possède environ 10 pieds sur toute sa profondeur)». - MSHM 1917:94

À propos de l’emplacement No 68, dans MSHM 1917 il est écrit: «FRANÇOIS BEAUX, et puis le nommé PLANCHARD possesseurs en

1683 d’un terrain de 35 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière (nous n’avons pas ce contrat) mais les Seigneurs ont retiré ledit terrain et ensuite par accord (relatif à No 156) avec le sieur BÉNIGNE BASSET en date du 29 février 1692, il lui ont concédé ledit terrain chargé seulement d’un sol de cens». - MSHM 1917:95

Page 32: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

32

Page 33: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

33

No 69 Le 9 juillet 1677, DANIEL GREYSOLON DULHUT reçoit par un billet de François Lefebvre, supérieur du séminaire, le présent emplacement de

cinquante pieds de large partant de la rue Saint-Paul et allant «jusqu’au chemin qui sera marqué le long du fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté le chemin qui est du côté du nord ou environ [la rue Saint-Charles] et d’autre aux terres non concédées». Ce billet semble maintenant disparu, mais la concession est décrite dans le contrat qui suit.

Le 28 mai 1678, Daniel Greysolon Dulhut vend à son oncle JEAN-JACQUES PATRON l’emplacements No 193, «comme pareillement, un autre emplacement de terre, vis-à-vis celui ci-dessus exprimé, de l’autre côté de ladite rue Saint-Paul, de la quantité de cinquante pieds de large, sur la longueur qui se trouvera jusqu’au chemin qui sera marqué le long du fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté le chemin qui est du côté du nord ou environ et d’autre aux terres non concédées (…) audit sieur vendeur appartenant et par lui acquis, savoir (…) lesdits cinquante pieds de terre de large sur la largeur ci-dessus énoncée, à lui accordés par un billet de monsieur Lefebvre, prêtre, supérieur du séminaire dudit Montréal, en date du neuvième juillet dernier passé, signé F. Lefebvre». - Basset 1678.05.28,1474

Des éléments d’information nous manquent ici. Les premiers vingt-quatre pieds de l’emplacement vers la rue Saint-Charles auraient été rétrocédés aux Seigneurs qui les auraient reconcédés à BÉNIGNE BASSET le 23 octobre 1683.

Jean-Jacques Patron meurt le 22 juin 1688.

La totalité de l’emplacement aurait été repris par les SEIGNEURS, puis reconcédé comme suit.

Le 21 juin 1695, DANIEL GREYSOLON DULHUT reçoit de Dollier «un emplacement de terre sis en cette ville, vis-à-vis la maison de massonnerie que ledit sieur Dulhut a fait bâtir dans cette ville de Villemarie, sur le terrain qu’il a acquis de défunt le sieur Bouchard, chirurgien, [No 193] contenant cinquante-deux toises en superficie, en cinquante-deux pieds de front sur le niveau de la rue Saint-Paul, pareille largeur du côté de la Grande Rivière et trente-six pieds de profondeur depuis ladite rue Saint-Paul jusques au chemin qui passe le long de ladite Grande Rivière, tenant d’un bout, sur le devant, à ladite rue Saint-Paul, d’autre bout par-derrière avec le chemin qui passe le long de ladite Grande Rivière, d’un côté au chemin [la rue Saint-Charles] qui va à ladite Grande Rivière et passe entre les terres ci-dessus concédées [No 193] et celles de mon sieur d’Ailleboust [No 194] et d’autre part aux terres du sieur Basset [No 68]. - Adhémar 1695.06.21,3224

Page 34: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

34

No 70

No 71

À propos de l’emplacement No 69, dans MSHM 1917 il est écrit: «sieur Daniel Dulud de Greslon concessionnaire avant l’an 1683 de 54 pieds sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière (nous n’avons pas ce contrat). Avant 1683, ledit sieur Dulud en avait vendu 30 pieds joignant Planchard au sieur Jean-Jacques Patron, et recédé aux Seigneurs les autres 24 pieds joignant la rue Saint-Charles, lesquels Seigneurs ont de nouveau concédé lesdits 24 pieds au sieur Bénigne Basset par le contrat du 23 octobre 1683, marqué No 67 et 69. Enfin lesdits Seigneurs ont retiré le tout tant dudit sieur Patron que dudit Basset, et l’ont reconcédé comme il suit. Daniel de Greslon, écuyer, sieur Dulud, concessionnaire le 21 juin 1695 de 57 pieds sur 36 de profondeur, chargé de 6 deniers de cens par toise carrée». - MSHM 1917:95-96

À propos de l’emplacement No 70, dans MSHM 1917 il est écrit: «15 pieds sur toute la profondeur, concédés au sieur BÉNIGNE BASSET le

[laissé en blanc], doit par an 6 deniers pour le tout. Rue Saint-Charles de 18 pieds.

Le 7 septembre 1674, CHARLES D’AILLEBOUST DES MUCEAUX aurait reçu cet emplacement de un demi-arpent de front sur la rue Saint-

Paul jusqu’au Fleuve, en face de l’emplacement No 194 qu’il avait de l’autre côté de la rue Saint-Paul. Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet emplacement.

Le 2 novembre 1691, Charles-Joseph d’Ailleboust et Catherine Legardeur son épouse vendent à LOUIS D’AILLEBOUST DE COULONGE, leur fils, «un emplacement de terre sis proche la porte Saint-François de cette ville, savoir demi-arpent de large sur le bord de la rue Saint-Paul, sur un arpent de profondeur, tirant vers la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, tenant d’un bout à ladite rue, d’autre au chemin de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, d’un côté à la terre de défunt Louis Loisel [No 72] et d’autre à la rue Saint-Charles (…) auxdits sieurs vendeurs appartenant ledit emplacement, à eux concédé par messieurs les Seigneurs de ladite île par contrat en date du ? octobre g bj c soixante et quatorze - Basset 1691.11.02,2116

À propos de l’emplacement No 71, dans MSHM 1917 il est écrit: «sieur Charles d’Ailleboust Demusseau concessionnaire le 7 septembre 1674 de un demi-arpent de front sur le niveau de rue Saint-Paul et toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, doit de cens 6 deniers tournois par

Page 35: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

35

toise carrée. Le sieur d’Ailleboust de Coulonge a acquis le 2 novembre 1691». - MSHM 1917:96

Page 36: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

36

No 72

No 73

No 74

Selon le contrat de vente de l’emplacement No 71 du 2 novembre 1691, l’emplacement No 71 toucherait «d’un côté à la terre de défunt Louis

Loisel». Vérification à venir.

Le 9 juin 1696, JEAN DRAPEAU DIT LAFORGE reçoit de Dollier de Casson «un emplacement de terre, sis au faubourg de cette ville, à prendre au bout et joignant, en descendant vers la Grande Rivière, à la terre qu’il a acquise du nommé Louis Loisel [No 195], six perches; sur la ligne qui divise et sépare ledit emplacement d’avec celui du sieur de Coulonge [No 71], quatre perches huit pieds; sur sa parallèle qui sépare et divise ledit emplacement d’avec celui de François Blot boulanger [No 73], trois perches seize pieds; et sur la base dudit emplacement, du côté de ladite Grande Rivière, pareille quantité de six perches, faisant en tout deux cent vingt-six toises carrées, suivant le mesurage et bornage qui en fut fait le jour d’hui» - Basset 1696.06.09,2355

À propos de l’emplacement No 72, dans MSHM 1917 il est écrit: «Jean Drapeau dit Desforges concessionnaire le 9 juin 1696 de 6 perches de front (il paraît qu’il y a une erreur, car il y a sur le terrain 7 perches et trois pieds) prenant au bout de la terre qu’il a acquise de Loisel (c’est-à-dire sur le niveau de rue Saint-Paul où se terminait le terrain dudit Loisel, ladite rue n’étant pas percée alors vers ces terrains qui étaient hors de l’enceinte de la ville qui se terminait à la rue Saint-Charles) sur environ 4 perches de profondeur en tirant du côté de la Grande Rivière, doit de cens 6 denier par toise. François Bot a acquis, puis le nommé Laroche a acquis, puis Pierre Roy ensaisiné (pour partie) le 15 mai 1711». - MSHM 1917:97-98

À propos de l’emplacement No 73, dans MSHM 1917 il est écrit: «un demi-arpent sur toute la profondeur jusques à la Grande Rivière, dont

nous n’avons point de contrat de concession. Il paraît qu’ils ont été concédés à monsieur CLAUDE ROBUTEL DE SAINT-ANDRÉ entre les années 1684 et 1692, car ils n’étaient pas concédés lors de la concession du sieur Petit de No 74 ci-après, et ledit sieur Petit est ensaisiné le 9 avril 1691 pour l’avoir acquis dudit sieur de Saint-André. Puis en 1696 FRANÇOIS BLOT possédait. Ce terrain ne paraît chargé pour tout cens que de 2 sols 6 deniers». - MSHM 1917:98

Le 2 septembre 1684, contrat de concession situé en allant à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours par les Seigneurs de Montréal à JEAN

PETIT, huissier royal. - Cabazié 1684.09.02 (à venir)

Page 37: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

37

No 75.1

À propos de l’emplacement No 74, dans MSHM 1917 il est écrit: «Jean Petit de Boismorel concessionnaire le 2 septembre 1684 de trois quart d’arpent à prendre sur le niveau de rue Saint-Paul (lequel niveau de rue Saint-Paul est le bout des trois quart d’arpent de monsieur de Saint-André donnés dans le contrat pour limites. Ladite rue Saint-Paul qui n’était pas percée alors parce que la ville ne s’étendait pas encore jusques-là, ayant été prise depuis sur le bout du terrain dudit sieur de Saint-André) jusques au niveau de la rue Saint-Louis. Doit de cens 6 debniers par toise carrée». - MSHM 1917:99

Le 24 janvier 1680, JEAN PETIT DIT BOISMOREL reçoit de Dollier «un emplacement de terre en cette ville de Villemarie, de cinquante

pieds de large le long de la rue qui va de chez le sieur d’Ailleboust à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours et du côté de la Grande Rivière [la rue Saint-Paul], sur toute la profondeur qui se trouvera jusques au chemin qui est le long de ladite Grande Rivière, joignant icelui emplacement d’un côté le sieur de Saint-André [No 73], d’autre les terres non concédées». - Maugue 1680.01.24,202

Page 38: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

38

No 75.2 No 76.1

No 75.2

Le 10 avril 1680, Siméon Roy dit Ody reçoit de Dollier «la quantité de quatre-vingt-dix pieds de terre de large, le long de la rue qui va de chez le sieur d’Ailleboust à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours [la rue

Saint-Paul] et du côté de la Grande Rivière, sur toute la profondeur qui se trouvera jusques au grand chemin qui est le long de ladite Grande Rivière, joignant icelui emplacement le sieur Jean Petit [No 75.1], d’autre [laissé en blanc]». - Maugue 1680.04.10,233

Le 4 janvier 1681, Siméon (ou Jean) Roy dit Ody vend son emplacement à GILLES CARRÉ et GUILLAUME LEFEBVRE. - Maugue 1681.01.04 (à venir)

Le 31 mai 1685, JEAN PETIT DE BOISMOREL reçoit de Dollier «la quantité de trente pieds de terre, à commencer le long de la rue qui va à

la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours [la rue Saint-Paul], sur la profondeur qui se trouvera depuis ladite rue jusques au chemin qui va le long de la Grande Rivière, joignant lesdits trente pieds de large, l’emplacement qui a été ci-devant concédé audit sieur Jean Petit [No 75.1], où il est présentement bâti, d’autre côté la terre qui a été ci-devant concédée à Ody [No 75.2 et No 76.1], consistant en quatre-vingt-dix pieds, dont lesdits trente pieds [No 75.2] sont partie, lequel vendit ladite terre à Carré qui s’était obligé de payer vingt-sept livres dues audit séminaire par ledit Ody, à quoi ledit Carré n’aurait satisfait et aurait abandonné l’emplacement susdit à ses créanciers, que lesdits Seigneurs reprennent faute de paiement des droits seigneuriaux et d’accomplir les clauses et conditions auxquelles ladite place a été donnée. S’obligeant ledit sieur Petit de payer le tiers de ladite somme de vingt-sept livres, comme ayant le tiers dudit emplacement, savoir trente pieds de large, sur la profondeur susexprimée». - Maugue 1685.05.31,1014

Page 39: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

39

No 76.1

No 76.2

Le 23 novembre 1685, concession à VINCENT LENOIR DIT TOURANGEAU

- Bourgine 1685.11.23 (à venir)

Le 15 avril 1680, PIERRE DEVANCHY reçoit de Dollier «la quantité de cinquante pieds de terre le long de la rue qui va de chez le sieur

d’Ailleboust à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours [la rue Saint-Paul] et du côté de la Grande Rivière, sur toute la profondeur qui se trouvera jusques au chemin qui est le long de ladite Grande Rivière, joignant d’un côté Ody [No 76.1], d’autre les terres non concédées. - Maugue 1680.04.15,237

Page 40: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

40

No 76.3

No 76.4

Le 19 avril 1680, PIERRE CHESNE DIT XAINTONGE reçoit de Dollier «un emplacement de terre en cette ville de Villemarie, de

cinquante pieds de terre le long de la grande rue qui va de chez le sieur d’Ailleboust à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours [la rue Saint-Paul], sur toute la profondeur conduisant la même largeur de cinquante pieds jusques au chemin qui va sur la Grande Rivière, joignant d’un côté la terre qui sera réservée pour le tour de la chapelle et d’autre côté aux terres non concédées» -Maugue 1680.04.19,242

Le 28 juin 1701, Échange entre Pierre Chesne et MONSIEUR DE LONGUEUIL -Adhémar 1701.06.28 (à venir)

Le 20 mars 1688, SIMON GUILLORY reçoit de Dollier «la quantité de terre qui se trouvera entre l’emplacement de Devanchy [No 76.2]

jusques et en tirant à trente pieds près de la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours, le long de la rue qui vient du côté du jardin du sieur d’Ailleboust et qui passe devant ladite chapelle [la rue Saint-Paul], en continuant même largeur depuis ladite rue jusques au chemin qui va le long de la Grande Rivière». - Maugue 1688.03.20,2110

Le 30 juin 1690, SIMON GUILLORY FILS reçoit de Dollier «la quantité de terre qui se trouvera entre l’emplacement ci-devant concédé à Devanchy [No 76.2] contenant cinquante pieds de large ou environ jusques et en tirant à trente pieds près de la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours, le long de la rue qui vient du côté du jardin du sieur d’Ailleboust et qui passe devant ladite chapelle [la rue Saint-Paul], en continuant même largeur depuis ladite rue jusques au chemin qui va le long de la Grande Rivière. Ledit emplacement ayant été depuis quelques années accordé à d’autres particuliers, aux charges et conditions d’y bâtir incessamment, lesquelles clauses ils n’auraient daigné exécuter, ni voulu bâtir, suivant l’intention du Roi et des Seigneurs, pourquoi mon dit sieur Dollier à donné comme est dit audit Simon Guillory fils ledit emplacement pour en jouir et disposer». - Maugue 1690.06.30,2330

Le 6 juillet 1701, concession à MONSIEUR DE LONGUEUIL - Adhémar 1701.07.06 (à venir)

Page 41: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

41

No 78

No 79

«terrain de Bonsecours contenant environ 100 pieds sur le iveau de la rue Saint-Paul, la parallèle d’enviton 115 pieds, sur environ 135 pieds de

profondeur (…) sur le milieu de ce terrain il y a une chapelle sous le titre de Norre-Dame-de-Bonsecours (…) bâtie vers l’an 1673 par la permission des Seigneurs, par la soeur Marguerite Bourgeois

Le 23 novembre 1687, vente de SAINTE-MARIE à JEAN POULIN Adhémar à venir

Le 23 novembre 1687, Jean Poulin reçoit de Dollier de Casson «un emplacement sis et situé près la chapelle Notre-Dame de Bonsecours, contenant cent toises, entre le grand chemin qui sera marqué le long de la rivière et la rue qui passe par-devant ladite chapelle, à prendre du côté du nord-est, à trente pieds de ladite chapelle, sur lequel Sainte-Marie avait ci-devant fait faire une maison qu’il a vendu audit Poulin et a délaissé(?) ledit emplacement au moyen de ladite vente, tenant ledit emplacement avec les susdites rues qui passe devant ladite chapelle et ledit chemin qui sera marqué le long de la rivière, des autres parts, terres non concédées» - Adhémar 1687.11.23,963

Le 3 septembre 1692, Vente de Jean Poulin à CLAUDE ROBILLARD Adhémar à venir

«Ce terrain avait d’abord été concédé à différents particuliers, savoir. Une partie à Jean Poulin le 23 9bre 1687, puis acquise par Jean Cousineau et Jacques Seguin ensaisiné le 23 janvier 1692, puis par Jacques Robillard, puis par Moise Hilret ensaisiné le 13 mars 1694. autre partie concédée vers ladite année 1687 à Charles-Nicolas Brazeau autre partie concédée audit sieur de Montigny vers ladite année 1687 autre partie concédée à Urbain Baudreau dit Gravelin vers ladite année 1687» - MSHM 1917:103

Page 42: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

42

Page 43: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

43

Page 44: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

44

642D

643D

644D

645D

Le 22 oct. 1650, LOUIS PRUDHOMME reçoit 642D, c’est-à-dire «la quantité de trente arpents de terre (...) tenant d’une part aux terres de la

Brasserie, d’autre part à Michel Chauvin dit Sainte-Susanne. Lesdites terres commençant vingt perches de large sur le bord de la commune». - Saint-Père 1650.10.22,8

Le 7 nov. 1650, GILBERT BARBIER DIT MINIME reçoit 643D, c’est-à-dire «la quantité de quinze arpents de terre proches de Villemarie,

tenant d’une part à Louis Prudhomme, d’autre part à Blaise Juillet, commençant pour la largeur dix perches de face sur le bord des communes de Villemarie». - CSSP 2/1.6

Le 30 mars 1650, BLAISE JUILLET DIT AVIGNON reçoit 644D, c’est-à-dire «la quantité de trente arpents de terre à Villemarie en ladite île,

tenant d’une part à Gilbert Barbier et d’autre part à Simon Richome. Ladite concession commençant pour la largeur vingt perches de face sur le bord des communes dudit Villemarie». - ASSSM T 644D

Le 13 janvier 1648, SIMON RICHOME reçoit 645D, c’est-à-dire «la quantité de trente arpents de terre (...) tenant d’une part à Blaise Juillet,

d’autre part à Léonard Lucault, (...) ladite concession commençant vingt perches de large à dix perches proche de ladite Petite Rivière» c’est-à-dire sur le bord de la commune. Il s’installe sur un arpent carré donnant sur la commune, en amont. - CSSP 2/8.1200

Le 7 mars 1658, Pierre Richome vend à ANDRÉ DUMETS un emplacement «commençant cinq perches de large sur le bord de la

commune dudit lieu, et dix perches de long en profondeur, tenant d’un côté la terre de Gabriel Scel dit Duclos [646D], et d’autre la terre dudit Richomme [645D] (…) Ladite vente faite moyennant le prix et somme de cent livres tournois». - Basset 1658.03.07,25

No 645-1

Page 45: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

45

Le 8 avril 1663, André Dumets et sa femme vendent à ESTIENNE TRUTEAU et GILLE DEVENNES «un demi-arpent de terre acquis par ledit Dumets du nommé Pierre Richomme par contrat passé par-devant moi notaire le septième mars g bj c cinquante-huit, lequel contrat lesdits vendeurs ont promis mettre ès mains desdits acquéreurs à leur première réquisition et demande. Ledit demi-arpent de terre sis et située en ladite île, commençant cinq perches de large sur le bord de la commune dudit lieu, et dix perches de long en profondeur, tenant d’un côté la terre de Gabriel Lesel dit Leclos [646D], et d’autre la terre dudit Richome [645D] (…) pour et moyennant le prix et somme de deux cents livres tournois» - Basset 1663.04.08,261

Le 24 juin 1663, Gille Devennes et Estienne Truteau «rétrocèdent» à FRANÇOIS BAILLY DIT LAFLEUR «un demi-arpent de terre avec une maison bâtie sur icelui par [illisible] d’André Dunets et Marie Chefdeville par contrat passé par-devant moi notaire le huitième avril dernier, lequel a été présentement mis et délivré ès mains dudit sieur acquéreur. Ledit demi-arpent de terre et maison sis et situés audit lieu de Villemarie, commençant cinq perches de large sur le bord de la commune des Habitants, et dix perches de long, tenant d’un côté à la terre de Gabriel Lesel dit Leclos [646D], et d’autre la terre de Pierre Richomme [645D] (…) pour le prix et somme de deux cent cinquante livres tournois» - Basset 1663.06.24,270

Cette vente ne semble pas avoir de suites.

Le 21 juillet 1664, Gilles Devennes vend à ESTIENNE TRUTEAU «la moitié d’un demi-arpent de terre, situé en ladite île de Montréal, commençant cinq perches de large sur le bord de la commune dudit lieu, et dix perches de long, en profondeur, tenant d’un côté à la terre de Gabriel Lesel dit Leclos, et d’autre à la terre de Richomme, ensemble la moitié de la maison bâtie sur ledit demi-arpent de terre, auxdits vendeur et acheteur appartenant par moitié suivant et conformément au contrat de vente à eux fait par André Dumer et Marie Chefdeville sa femme, passé par-devant Basset, le huitième jour d’avril g bj c soixante et trois» - Mouchy 1664.07.21,4

Le 10 août 1658, Pierre Richome vend à JEAN DUMETS un emplacement de «cinq perches de large commençant sur le bord de la

commune dudit Villemarie, et dix perches de long en profondeur, tenant d’un côté à la terre dudit Richome [645D] et d’autre à demi-arpent de terre d’André Dumets [No 645-1] (…) la somme de cent livres». - Basset 1658.08.10,34

No 645-2

Page 46: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

46

Le 3 novembre 1662, Jean Dumets vend à FRANÇOIS PIRON DIT LAVALLÉE un emplacement «commençant sur le bord de la commune cinq perches de large et aboutissant dix perches de long aux terres et concession dudit Richome [645D], tenant d’un côté à la terre dudit Richome et d’autre la terre d’un demi-arpent appartenant à André Dumets [No 645-1] (…) pour et moyennant le prix et somme de huit-vingt-dix livres tournois». - Basset 1662.11.03,250

Le 7 janvier 1664, François Piron dit Lavallée vend à PIERRE RAGUIDEAU DIT SAINT-GERMAIN «un demi-arpent de terre avec les choses qui sont construites et bâties sur icelui (…) le tout acquis par ledit cédant du nommé Jean Dumets, ci-devant Habitant audit lieu, par contrat passé par-devant moi notaire susdit le troisième novembre g bj c soixante et deux. Ledit demi-arpent de terre ci-dessus, sis et situé en ladite île, commençant cinq perches de large sur le bord de la commune dudit lieu et dix perches de long, en tirant au nord-ouest quart d’ouest, tenant d’un côté à la terre de Pierre Richomme [645D] et d’autre à un demi-arpent appartenant présentement aux nommés Gilles Devennes dit Chagnolet et Estienne Truteau [No 645-1] (…) pour et moyennant le prix et somme de huit-vingts livres tournois». - Basset 1664.01.07,312

Pierre Raguideau se fait tué sur sa concession par les Iroquois. Il est enterré le 28 août 1665. Sa veuve, Marguerite Rebours, se remarie le 14 juin 1666 avec Jacques Guitaut dit Jolycœur. Le 23 août 1667, suite à une requête des époux, le juge d’Ailleboust fait procéder à l’élection d’un curateur aux enfants mineurs et à leur biens en la personne de Sébastien Audiot dit Laflesche. - Reg. aud. 1667.08.23

Sébastien Audiot présente alors une requête disant qu’«il aurait eu communication des dettes de la succession dudit défunt, lesquelles se montant à grandes sommes de deniers, lesquelles ne peuvent être acquittées que par le moyen de la vente des immeubles d’icelle succession qui consistent en une maison et demi-arpent de terre, situés en ladite île, dans la commune dudit lieu, [No 645-2] acquises par ledit défunt de Jean Dumer, sur l’acquisition desquelles choses il en est encore dû audit Dumer la somme de cent dix-neuf livres depuis quatre ou cinq ans en çà». Le juge ordonne la tenue d’une assemblée de parents et amis, qui propose la vente de ces immeubles, qui sont finalement vendu, le 24 août 1667, à ISAAC NAFRECHOUX «comme étant celui qui en donne le plus» c’est-à dire «la somme de quatre cent douze livres tournois et vingt livres de pot-de-vin». - Basset 1667.08.24,388

Page 47: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

47

645D

Le 12 octobre 1675, au contrat de mariage de PIERRE MOUSNIER DIT LAPIERRE et de Barbe Richome, les parents de la mariée donnent au

couple «un arpent de terre en cette ville, faisant partie d’une concession de trente arpents qui leur a été concédée par monsieur de Maisonneuve, ci-devant Gouverneur de cette île, à prendre cinq perches de large sur le bord de la commune de ce lieu, sur vingt perches de long, tirant au nord-ouest quart d’ouest, et tenant d’un côté à la terre d’Isaac Nafrechou [No 645-2] et d’autre celle desdits père et mère [645D], qui a été présentement estimé entre les parties à la somme de sept-vingt-dix livres tournois». - Basset 1675.10.12,1199

Le 30 mai 1676, Pierre Richome et sa femme vendent à CHARLES LEMOYNE et JACQUES LEBER «la quantité de vingt-huit arpents de

terre, sis et situés en ladite ville, dans le lieu désigné pour la ville, faisant partie de trente arpents qui avaient été ci-devant concédés à défunt sieur Richomme, père dudit vendeur, par contrat de monsieur de Maisonneuve, pour lors Gouverneur de ladite île, en date du treizième janvier g bj c quarante-huit, commençant lesdits vingt-huit arpents cinq perches de large sur le bord de la commune dudit Montréal qui tient et joint d’un côté un demi-arpent de large sur deux arpents de long [No 645-3] que lesdits vendeurs avaient ci-devant baillé par contrat de mariage à Pierre Mousnier leur gendre, sur la profondeur de quinze arpents, et encore à commencer et joignant le bout d’icelle terre baillé par ledit contrat de mariage, celle d’Estienne Truteau, charpentier, [No 645-1] et celle d’Isaac Nafrechoux [No 645-2], deux arpents de large, jusqu’à la dite quantité de vingt-huit arpents, tenant d’un côté à la terre des héritiers de Blaise Juillet dit Avignon [644D], et d’autre à celle des héritiers de Gabriel Lecelle dit Leclos [646D] (…) audit vendeur appartenant comme seul héritier apparent en ce pays dudit Simon Richome son père (…) moyennant la somme de douze cents livres tournois et dix livres pour les épingles de ladite venderesse». - Basset 1676.05.30,1284

Le 11 octobre 1684, Charles Lemoyne et Jacques Leber vendent à LOUIS JUILLET et CATHERINE CELLE DUCLOS sa femme «la quantité de vingt-huit arpents de terre, sis en ce dit lieu de Villemarie, faisant partie de trente arpents qui avaient été ci-devant concédés à défunt Simon Richomme, père de Pierre Richomme, duquel lesdits sieurs vendeurs ont acquis lesdits vingt-huit arpents par contrat passé par-devant le sieur Basset notaire, en date du trentième mai 1676, commençant lesdits vingt-huit

645-3

Page 48: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

48

646D

arpents, cinq perches de large sur le bord de la commune dudit Montréal qui tient et joint d’un côté un demi-arpent de large sur deux arpents de long que lesdits Richomme et sa femme, vendeurs, avaient ci-devant baillé par contrat de mariage à Pierre Mousnier leur gendre [No 645-3], sur la profondeur de quinze arpents, et encore à commencer et joignant le bout d’icelle terre baillée par ledit contrat de mariage, celle d’Estienne Truteau [No 645-1], charpentier, et celle d’Isaac Nafrechoux [No 645-2], deux arpents de large en tout, jusqu’à la dite quantité de vingt-huit arpents, tenant d’un côté les héritiers de feu Blaise Juillet, et d’autre les héritiers de feu Gabriel Celle dit Leclos (…) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant la somme de douze cents livres payables en castor, en cette ville, en la maison desdits sieurs vendeurs, ou au porteur, et ce au prix du bureau du Roi à Québec, peine de tous dépens, dommages et intérêts. Lesquels douze cents livres ledit acquéreur promet et s’oblige de payer comme dit est en castor, à son retour du prochain voyage qu’il va faire aux Outaouais, qui sera environ vers juillet ou août de l’année prochaine». - Maugue 1684.10.11,984

En janvier 1648, LÉONARD LUCAULT DIT BARBEAU reçoit 646D. - titre disparu

Le 12 février 1654, GABRIEL CELLE DIT DUCLOS et BARBE POISSON, veuve Lucault se voient reconcéder 646D c’est-à-dire «la quantité de trente arpents de terre, proche du Fort de Villemarie en ladite île, à commencer vingt perches de face sur le bord des communes dudit Villemarie (...) icelle concession étant joignant la concession de Simon Richome». - CSSP 2/1.28

Le 7 mars 1655, Gabriel Celle vend à JULIEN DAUBIGEON «une maison avec une cabane proche d’icelle, et la quantité la quantité de

dix perches de terre en carré (...) joignant la commune de Villemarie». - Closse 1655.03.07,51

Le 24 août 1662, François Roisnay, qui a épousé la veuve Daubigeon, loue à Pierre Mallet «une maison, ses appartenances et dépendances, avec un arpent de terre sur lequel elle est située et bâtie, située en ladite île, au lieu et proche la commune dudit lieu, tenant ledit arpent de terre d’un côté à la terre de Gabriel Celle dit Duclos [No 646-2], et d’autre la terre de Michel Messier dit Saint-Michel [941D]». - Basset 1662.08.24,241

No 646-1

Page 49: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

49

Page 50: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

50

941D

En vendant l’emplacement No 646-1 en 1655, Gabriel Celle s’est gardé l’autre arpent carré de sa terre donnant sur la commune, du côté de

Simon Richome, où il s’est bâti une maison.

Avec la terre suivante, nous entrons dans la partie de la ville qui sera entourée de fortifications au XVIIIe siècle.

Le 14 janvier 1648, JAME BOURGUIGNON DIT LEPATRON reçoit 941D, c’est-à-dire «la quantité de trente arpents de terre, tenant d’une part

à Pierre Gadois, d’autre part à Léonard Lucault, commençant dix perches de large sur le bord de la commune». Ce «dix perches de large» est vraisemblablement une erreur, puisque sur tous les autres contrats concernant cette terre, elle a deux arpents de large. - MSHM 1917:116 - Adhémar 1704.03.31,6736

Le 10 mars 1652, Jame Bourguignon vend à LAMBERT CLOSSE «trente arpents de terre, tant défrichés qu’à défricher, savoir quinze de profondeur sur deux de front». - Gastineau 1652.03.10,24

Le 1er juin 1652, Lambert Closse vend à CHARLES DE LAUSON-CHARNY, «une concession contenant la quantité de trente arpents de terre, tant défrichés qu’à défricher, savoir quinze de profondeur sur deux de front et une grange bâtie sur ladite concession». - Gastineau 1652.06.01,25

Le 5 janvier 1656, Charles de Lauson-Charny revend la terre à CHARLES LEMOYNE. - Titre disparu

Le 4 novembre 1657, Charles Lemoyne vend à MICHEL MESSIER DIT SAINT-MICHEL «la terre dite la Provençale (...) laquelle terre ledit Lemoyne avait acquise de messire Charles de Lauson, chevalier seigneur de Charny, comme il appert par le contrat de vente et transport dudit seigneur passé par devant Rouer notaire en date du cinquième janvier de l’année dernière, mil six cent cinquante-six.» - Basset 1657.11.04,3

No 646-2

Page 51: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

51

No 102EE

942D

No 102

Le 4 janvier 1648, PIERRE GADOIS reçoit 942D c’est-à-dire «la quantité de quarante arpents de terre (...) à dix perches de ladite Petite

Rivière (...) vingt perches» de large, allant par conséquent jusqu’à la commune. - Saint-Père 1648.01.04,1

La partie de 942D qui est dans l’enclos de la ville deviendra l’emplacement No 102 et sera d’abord utilisé par la famille Gadois.

Pierre Gadois père se construira d’abord une maison sur un arpent carré donnant sur la commune, du côté de la terre 941D.

Pierre Gadois fils se construira également une maison sur un arpent carré donnant sur la commune, du côté de la terre 943D.

Pierre Gadois père louera sa terre à bail à Robert Cavelier dit Deslauriers. Et lorsque ce dernier la louera à son tour à Médéric Bourduceau en 1661, il le fera «à la réserve d’un arpent de terre sur lequel est construite la maison de Pierre Gadois fils, et l’enclos du jardin et contours de la maison dudit Gadois père que ledit Lecavelier s’est réservé et réserve». - Basset 1661.03.20,193

Lors du mariage de Pierre Gadois fils avec Jeanne Besnard, en 1665, ils passeront un contrat de mariage devant Mouchy. Dans ce contrat, ils obtenaient l’arpent carré sur lequel Pierre Gadois fils s’était construit. Ce contrat est maintenant perdu. Mais lorsque Pierre Gadois et Jeanne Besnard en vendront une partie, le contrat de vente y fera allusion. Voir ci-après (Basset 1677.01.28,1372).

En 1667, à cet endroit, la rue Saint-Paul sera tracée dans la commune et libérera quarante pieds entre la rue et l’extrémité de 942D, espace qui sera ajouté à la terre. - MSHM 1917:128 à 130

«72 pieds sur le niveau de rue Saint-Paul sur 192 de profondeur tirant le long de rue Saint-Pierre faisant partie de la terre de Pierre Gadois

acquis des héritiers Gadois par le sieur CLAUDE ROBUTEL, ensaisiné le 12 avril 1673, puis en 1676 par le SIEUR DE BRUSSY, puis par le sieur J.-B. CELORON DE BLAINVILLE, ensaisiné pour six pieds d’augmentation audit terrain le 17 juin 1672, puis adjugé à Pierre Ranger dit Paquet, ensaisiné le 22 juillet 1746. - MSHM 1917:130-131

Page 52: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

52

No 102 ?

No 102 ?

Le 24 novembre 1676, «Vente de maison et emplacement de terre par Claude Robutel à ANTOINE DE LAFFRENÉE» - Basset 1676.11.24,1352 (à venir)

Le 28 janvier 1677, Pierre Gadois et sa femme vendent «à ANTOINE DE LAFFRENÉE (…) et HÉLÈNE PICOTÉ DE BELESTRE, son

épouse (…) dix perches de terre, sises et situées en ladite île, dans le lieu désigné pour la ville, commençant d’un bout une perche de large sur le bord de la rue dite de Saint-Paul, sur dix perches de long, tirant au nord-ouest quart d’ouest, tenant d’un bout à ladite rue, et d’autre bout à la terre desdits vendeurs, d’un côté, vers le nord-est ou environ, à la terre que lesdits sieur et demoiselle acheteurs ont acquise du sieur de Saint-André et d’autre à celle desdits vendeurs, le tout faisant partie d’un arpent qui a été baillé auxdits vendeurs par contrat de leur mariage, passé par-devant Nicolas de Mouchy, ci-devant notaire royal audit Montréal, étant en la censive de messieurs les Seigneurs de ladite île et chargé envers eux de trois deniers de cens par chacun an pour arpent et autres charges portées par le contrat de concession des terres concédées à défunt Pierre Gadois, père dudit vendeur» - Basset 1677.01.28,1372

Le 3 décembre 1675, Jean-Baptiste Gadois et sa femme vendent «à RENÉ CUILLERIER «un emplacement de quarante pieds de terre en

carré, sis et situé en ladite île, dans le lieu désigné pour la ville, à prendre quarante pieds sur le bord du niveau de la rue dite de Saint-Paul, sur pareille quantité de quarante pieds, tirant au sud-ouest quart d’ouest, tenant d’un côté au lot échu à Roberte Gadois, sœur dudit vendeur, de la succession de défunt Pierre Gadois le père, et d’autre, au lot échu, de ladite concession, audit vendeur. À lui appartenant au moyen des partages qui en ont été faits entre lui et ses cohéritiers» - Basset 1675.12.03,1233

Page 53: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

53

Page 54: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

54

943D

No 103

La rue Saint-Pierre percée en 1672, selon le verbal des alignements de rues de la ville de Montréal du mois de juillet de ladite année, ladite rue

Saint-Pierre de 24 pieds de large dont douze pris sur la terre de Pierre Gadois et 12 sur celle de Robert Lecavelier. - MSHM 1917:131

«Item, une seconde rue, de dix-huit pieds de large, nommée la rue Saint-Pierre, commençant sur la rue de la commune appellée la rue Saint-Paul, qui prend neuf pieds de large sur la concession des héritiers dudit feu Pierre Gadois, et autant sur celle de Robert Lecavelier dit Deslauriers que sur le long de la ligne de division desdites concessions qui court nord-ouest quart d’ouest, pour aller même largeur de dix-huit pieds, jusqu’à ladite rue Notre-Dame, sur les deux lignes de laquelle rue, j’ai apposé, au bout d’icelle deux bornes comme dessus». - Basset 1672.07.1-15,829

En janvier 1648, AUGUSTIN HÉBERT DIT JOLYCŒUR reçoit 943D. - titre disparu

Le 24 octobre 1654, reconcession à ROBERT CAVELIER DIT DESLAURIERS et ADRIENNE DUVIVIER, veuve Augustin Hébert, de 943D, c’est-à-dire «la quantité de quarante arpents de terre proche dudit Villemarie, tenant d’une part à Pierre Gadois, d’autre part à Jean Desroches, commençant lesdites terres à quinze perches proche la Petite Rivière qui passe joignant le fort dudit Villemarie, vingt perches de large». - Closse 1654.10.24,45

Contrairement aux terres précédentes, celle-ci ne s’étend pas jusqu’«à dix perches de ladite Petite Rivière. Elle ne s’étend que jusqu’«à quinze perches proche la Petite Rivière», ce qui donne à la commmune une largeur d’un arpent et demi. Dans sa plus grande partie, la commune avait un arpent de largeur. Mais dans le voisinage de l’embouchure de la Petite Rivière – ce qui va devenir progressivement le port de Montréal – la commune s’élargit et ne va plus servir exclusivement au paturage des animaux. Terre communautaire, mais à plusieurs usages.

Au début, il y avait eu un cimetière à la pointe entre la Petite Rivière et le Fleuve – l’actuelle Pointe-à-Callière. En 1654, on avait ouvert un autre cimetière, dans le jardin de l’Hôpital, dont la chapelle allait servir d’église paroissiale; le tout de façon temporaire.

Page 55: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

55

No 103A-H

En 1662, pendant qu’il était marguillier, Pierre Gadois fait la «dépense de 816 livres, à cause de l’acquisition de deux arpents de

terre ou environ, faite par ledit comptable et consorts, au profit de ladite paroisse, ainsi qu’il paraît plus au long par le contrat passé par-devant Bénigne Basset, notaire audit lieu, en date du 22 septembre 1662» en bordure «de l’ancienne commune de Montréal, abandonnée par les Seigneurs». C’est ce que l’on appellera, pendant un certain temps, le grand cimetière. Le contrat Basset du 22 septembre 1662 ne figure plus au greffe Basset. Le titre n’en figure pas non plus au Registre du Tabellionage. Le document dont venons de citer un court extrait existe probablement encore dans les archives de la fabrique, mais ces dernières ne sont pas accessibles au public. Nous avons pu retrouver cette citation dans un travail de 1930 de O. Lapalice, archiviste de l’église Notre-Dame. - BRH, 36:308

Même si le prix n’en a été acquitté qu’en 1662, l’emplacement appartenait déjà à la fabrique qui en louait la partie non encore utilisée. En effet, le 6 mai 1660, «Louis Prudhomme, au nom et comme marguillier de la paroisse de Villemarie,» avait loué à Estienne Bouchard «à titre de bail à ferme, pour le temps et espace de cinq années (…) un morceau de terre appartenant à la fabrique de ladite paroisse, en l’état qu’il est à présent que ledit preneur a dit bien savoir et connaître pour l’avoir vu et visité, icelui situé audit lieu de Villemarie, proche et joignant le grand cimetière, contenant environ demi-arpent de terre». - Basset 1660.05.06,149

Vers 1672, on ouvre un nouveau cimetière près de la nouvelle église. Et «les marguilliers, assemblés le 3 novembre 1674, décident, qu’au moyen de souscriptions, on entourera le cimetière de pieux à coulisse, pour empêcher les animaux qui paissent dans la commune, “d’y entrer comme ils l’ont fait par le passé”» - BRH, 36:308

Outre cette partie utilisée que l’on entoure de pieux, et qui semble avoir été de un arpent et demi, il est vraisemblable que le demi-arpent résiduel ait été constitué des emplacements Nos 107 à 111, qui auront été vendus entre 1670 et 1672. Et, à partir de 1678, la fabrique vendra le reste du cimetière pour aider à la construction de la nouvelle église.

La superficie et la géométrie de cet emplacement sont encore floues. Par exemple, les auteurs du MSHM 1917 écrivent : «un arpent et demi en superficie de ce terrain, en 2 arpents et demi de front, de un demi de

Page 56: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

56

No 103A

No 103E

No 103D

profondeur (…) fait partie de l’ancienne commune de Montréal, et servait de cimetière en 1673, puis ladite fabrique, du consentement des Seigneurs, l’a vendu à différents particuliers» - MSHM 1917:131

Le 11 avril 1681, JEAN-BAPTISTE MIGEON DE BRANSSAT achète d’«Abraham Bouat, marguillier en charge de cette paroisse de

Villemarie (…) un restant de terre prétendument octroyée à la fabrique de l’église, prenant d’un bout à la rue Saint-Pierre, d’autre bout la terre ou jardin de Fezeret [No 103D] qu’il aurait acquis aussi de ladite fabrique par contrat passé par-devant moi dit greffier en date du vingt-huitième mars g bj c soixante-dix-huit, d’un côté à la terre dudit sieur acquéreur [No 104], d’autre côté Lehoux [No 35], laquelle sera mesurée, pour le procès-verbal être ci-attaché. (…) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant le prix et somme de trois cent trente livres (…) et il s’est trouvé sur la quantité vendue et cédée suivant le procès-verbal qui en a été par lui ci-devant fait et ci-attaché, la quantité de trente perches ou environ» - Maugue 1681.04.11,409

Les Nos 103B et 103C «n’apparaissent plus au nouveau terrier». - MSHM 1917:132

Le 28 mars 1678, RENÉ FEZERET achète des «marguilliers de l’œuvre et fabrique de l’église paroissiale de Villemarie (…) un

emplacement de terre de soixante pieds de large sur cinq perches de profondeur, proche et joignant d’un bout celui qu’il occupe en cette ville et où il est à présent demeurant [No 107], d’autre bout la terre de Robert Lecavelier dit Deslauriers [943D], tenant d’un côté la terre de l’église [No 103A], d’autre Pierre Gadois aussi Habitant de cette ville et maître armurier [No 103E]. (…) moyennant le prix et somme de cent soixante et treize livres, treize sols huit deniers». - Maugue 1678.03.28,29

Le 28 mars 1678, PIERRE GADOIS, maître armurier, achète des «marguilliers de l’œuvre et fabrique de l’église paroissiale de

Villemarie (…) une portion de terre de cinquante-quatre pieds de large sur cinq perches de profondeur, prenant d’un bout le long et joignant son emplacement où il est à présent demeurant [No 108], d’autre bout aux terres de Robert Lecavelier dit Deslauriers [943D], tenant d’un côté le cimetière

Page 57: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

57

No 103FGH

de ladite paroisse [No 103F] et d’autre le sieur René Fezeret, maître serrurier [No 103D]. (…) moyennant la somme de cent cinquante-six livres, six sols quatre deniers - Maugue 1678.03.28,28

Le 17 juin 1685, CHARLES DE COUAGNE sera «adjudicataire d’un restant de l’ancien cimetière», allant jusqu’à l’emplacement

No 114 - MSHM 1917:133-134

«Le verbal des alignements de rues de la ville de Montréal du mois de juillet» 1672 (Basset 1672.07.1-15,829) mentionne neuf rues, mais la rue Saint-Paul, l’ancien chemin de la commune, n’y figure pas, même si cette rue était – à cette époque – la plus importante. Le document faisant état de son bornage semble disparu. Son tracé est par contre assez facile à retrouver. L’ancien chemin de la commune longeait le devant des terres depuis la terre 642D jusqu’à la 942D. Puis passait ensuite entre une partie du cimetière, l’emplacement No 103A, et l’emplacement No 35 de Jean Descaries dit Lehoux. Puis longeait le reste du cimetière, ainsi que l’emplacement No 114 de Jean Milot et l’emplacement No 120 de Jean Desroches. On verra en page suivante un détail des emplacements dans ce secteur.

Dès le début des années 1670, l’évolution de la ville rendait la commune de moins en moins utilisée comme endroit où y faire paître le bétail. On va donc commencer à y concéder des emplacements pour habitation. Dans ce secteur, on avait ainsi empiété d’une quarantaine de pieds sur la commune. Et lorsqu’on tracera un premier segment de la rue Saint-Paul – avant toutes les autres rues sûrement – on ne le fera pas passer sur l’ancien chemin de la commune, mais à une quarantaine de pieds dans la commune, pour englober dans la ville les nouveaux emplacements accordés. Ce premier tronçon de la rue Saint-Paul, venant du centre-ville, s’arrêtait à l’emplacement No 35, devant l’emplacement No 107 de René Fezeret. Mais on éprouvera rapidement le besoin de poursuivre le nouveau tracé, en lui faisant traverser l’emplacement No 35, comme on peut le voir en page suivante. Ce second segment de la rue Saint-Paul date de 1673.

Page 58: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

58

No 107

Nos 105 et 106

No 104

Le 29 novembre 1673, «par mandement de messire François Dollier de Casson (…) et en conséquence de la clause apposée, aux contrats de concession qui ont été départis aux Habitants de ladite île et de ceux qu’on leur départ journellement, portant la faculté auxdits Seigneurs d’établir les chemins et rues où ils les jugeront à propos pour la commodité publique, je, Bénigne Basset, premier arpenteur de ladite Seigneurie, soussigné, certifie à tous qu’il appartiendra, que, pour la commodité publique, avoir tiré une ligne, depuis l’angle de la terre et emplacement de René Fezeret [No 107], serrurier, de présent habitué dans la ville, et sur le bord et niveau de la rue Saint-Paul qui regarde le sud-ouest ou environ, jusqu’à une borne plantée au coin d’en bas du jardin d’Estienne Truteau [No 645.1], charpentier et charron demeurant audit Montréal» - Basset 1673.11.29,981

Comme l’illustre la planche 4 à la fin du présent document, l’occupation complète de la commune va rapidement suivre, tout comme la vente de l’ancien cimetière. Cette planche montre également la partie de la terre 943D qui pénétrait dans l’enclos de la ville et qui y constituera les emplacements Nos 104, 105 et 106.

Ce terrain «contient environ 2 arp et ½ en superficie, en 2 de large sur le bord de la commune jusques au niveau de la rue Saint-Sacrement».

JEAN-BAPTISTE MIGEON DE BRANSSAT avait commencé à l’acquérir de Robert Cavelier dit Deslauriers avant 1680. - MSHM 1917:135

Je n’ai pas retrouvé trace de cette transaction, mais le 14 mars 1678 Migeon louait à Antoine Pichon une maison «proche la rue Saint-Pierre». - Maugue 1678.04.14 à venir

Ces emplacements, constituant le reste de la partie de la terre 943D dans l’enclos de la ville, n’ont été vendus par Robert

Cavelier et ses héritiers qu’à la toute fin du XVIIe siècle et essentiellement au XVIIIe siècle. - MSHM 1917:138-151

«60 pieds en carré tenant sur le niveau de la rue Saint-Paul, concédés le 15 mai 1670 à RENÉ FEZERET». Je n’ai pas retrouvé le contrat de cette

concession. - MSHM 1917:152

Page 59: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

59

No 108

No 109

No 110

No 111

«PIERRE GADOIS concessionnaire le 3 juillet 1670 de 60 pieds en carré tenant sur le niveau de la rue Saint-Paul». Je n’ai pas retrouvé le

contrat de cette concession. - MSHM 1917:152

Le 29 août 1671, CLAUDE RAIMBAULT reçoit l’emplacement No 109 entre la rue Saint-Paul et le cimetière, et le 2 mars 1674, il reçoit, de

l’autre côté de la rue Saint-Paul, «un autre emplacement [No 39] de terre assis vis-à-vis celui ci-dessus exprimé du côté de la Petite Rivière du château dudit Montréal, de pareille largeur de quarante-neuf pieds sur ladite rue Saint-Paul sur cinquante-deux pieds de large». Le 15 juin 1677, Claude Raimbault vend ces deux emplacements à SIMON MARS, marchand bourgeois de Québec. C’est dans ce contrat que nous apprenons les détails qui précèdent. - Basset 1677.06.15,1407

Le sieur RENÉ DE COUAGNE a acquis, ensaisiné pour 40 pieds le 28 janvier 1693

33 pieds sur Saint-Paul et 40 de profondeur, concédés le 9 décembre 1672 à BÉNIGNE BASSET, en remplacement d’un bout de terrain par

lui cédé aux Seigneurs, pris sur No 157.

Le sieur CLAUDE TARDIF a acquis, ensaisiné le 24 décembre 1682. - MSHM 1917:153

19 pieds sur environ 64, concédés au moins en partie vers l’an 1670 à MATHURIN LANGEVIN DIT LACROIX. Je n’ai pas retrouvé le

contrat de cette concession. - MSHM 1917:153-154

Page 60: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

60

Page 61: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

61

No 112

En 1665 ou avant, PIERRE DEVANCHY se construit une maison donnant sur la commune, qu’il vend à MAURICE AVERTY DIT

LÉGER le 23 août 1665, devant Mouchy, cet acte est disparu mais il est cité dans Basset 1667.01.23,355.

Devanchy n’avait pas de contrat de concession pour le terrain sur lequel la maison était bâtie. Et Adverty non plus. Pourtant, le 23 janvier 1667, Maurice Adverty vend à JEAN AUBUCHON DIT LESPÉRANCE une «maison sise et située en ladite île sur le bord de la commune des Habitants dudit lieu, tenant d’une part audit acheteur, d’autre part au nommé Chapeleau, par-devant sur ladite commune, et par-derrière sur certaine terre appartenant au nommé Jean Milot dit Lebourguignon, ainsi que le tout se poursuit et comporte. Audit vendeur appartenant au moyen du contrat d’acquisition d’icelle maison passé par-devant Nicolas de Mouchy, notaire royal en ce lieu, le vingt-troisième jour d’août g bj c soixante et cinq qui a été mis et délivré ès mains dudit acheteur étant en la censive des Seigneurs de ladite île et chargée envers eux du cens qu’il plaira auxdits Seigneurs mettre sur le contrat du fonds sur lequel ladite maison est bâtie, que ledit vendeur a promis et s’est obligé livrer et bailler audit acheteur d’hui en huitaine (…) moyennant la somme de cent trente livres tournois» - Basset 1667.01.23,355

Et effectivement, dès le lendemain, le 24 janvier 1667, Adverty obtient de Souart un contrat de concession pour le terrain sur lequel la maison était bâtie. Cet acte est disparu mais il est cité dans Maugue 1689.09.27,2228.

Le 15 août 1670, JEAN AUBUCHON obtient de Queylus une augmentation de l’emplacement - CSSP 2/3.244

Jean Aubuchon meurt le 3 décembre 1685, assassiné dans son lit. Marguerite Sédilot, sa veuve, se remarie avec Pierre Lussaud dit Desruisseaux.

Le 27 septembre 1689, Pierre Lussaud et Marguerite Sédilot sa femme, vendent à FRANÇOIS BRUNET DIT BOURBONNAIS «une maison, boutique et emplacement, sis et situé en cette ville, rue Saint-Paul, joignant d’un côté le sieur Milot, marchand, de l’autre l’emplacement du sieur Bourgine, et ainsi que le tout se poursuit et comporte avec ses circonstances et dépendances, dans la profondeur que ledit terrain et bâtiment susconstruit contiennent, suivant les contrats de concession de ladite terre, l’un au profit de Maurice Averty dit Léger, en date du vingt-

Page 62: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

62

No 113

quatrième janvier g bj c soixante-sept, accordé par monsieur Souart, pour lors supérieur du séminaire de Montréal et procureur de messieurs les Seigneurs de ladite île, autre concession pour défunt Jean Aubuchon en date du vingt-sixième août g bj c soixante et dix, par monsieur de Queylus, aussi pour lors supérieur dudit séminaire, acquisition faite par ledit défunt Aubuchon de Maurice Averty du vingt-troisième janvier g bj c soixante et sept, adjudication de ladite maison, boutique et emplacement fait au sieur Adhémar, notaire, en date du [laissé en blanc] ? et délaissement du sieur Adhémar audit sieur Desruisseaux et sa femme du cinquième novembre g bj c quatre-vingt-huit passé par moi dit notaire. Lesquels contrats ci-desus avec une vente de Devanchy audit Averty du 23 août 1669 ont été délivrés audit Brunet et à sa dite femme (…) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant le prix et somme de deux mille livres» - Maugue 1689.09.27,2228

Le 5 novembre 1688, cession par Adhémar à Lussaud - Maugue (à venir deux contrats)

39 pieds en carré, sités environ à 50 pieds de distance du niveau de la rue Saint-Paul, concédés à Maurice Averty dit Léger le 24 janvier 1667. Ensaisiné par François Brunet et Bourbonnais le 5 avril 1696.

Ledit terrain par Jean Aubuchon dit Lespérance le 23 janvier 1667, et ensuite ledit Jean Aubuchon concessionaire le 15 août 1670 de 39 pieds sur environ 50 de profondeur pour aller joindre le terrain ci-dessus.

Le sieur Gabriel Deberth de Chaly a acquis vers 1680, puis vers 1685 sieur Antoine Adhémar, puis délaissé par ledit sieur Adhémar le 5 novembre 1688 au profit de Pierre Lassant sieur Desruisseaux, puis François Brunet dit Bourbonnais. - MSHM 1917:154-155

22 pieds sur le niveau de rue Saint-Paul et 50 de profondeur le long et sur le niveau de rue Saint-Éloi, concédés à CHARLES MILOT avant 1690,

mais dont nous n’avons pas de contrat dans nos archives. Je n’ai pas retrouvé le contrat de cette concession. - MSHM 1917:155

Page 63: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

63

No 114

No 115

Le 26 janvier 1655, JEAN MILOT DIT LEBOURGUIGNON reçoit un «demi-arpent de terre proche le fort, savoir cinq perches de large,

commençant sur le bord de la commune de Villemarie et dix perches en longueur, faisant cinquante perches, avec une maison, située au-dedans desdites terres». Le 11 décembre 1661, Maisonneuve ajoute en marge. «Plus j’ai donné environ demi-arpent de terre proche ladite maison joignant, le susdit demi-arpent de terre». Sans plus de détails. - CSSP 2/1.42

Plus tard on écrira que «ce terrain contient environ un arpent en superficie, environ 8 perches de large sur environ 11 de profondeur (…) ledit terrain adjugé le 3 juin 1701 [après la mort de Jean Milot], partie à Jacques Milot, partie au sieur de Couagne». - MSHM 1917:155

En regroupant les différents emplacements, nous arrivons à la réprésentation illustrée à la planche 4 à la fin du présent document. La surface de l’emplacement No 114, entre l’ancien chemin de la commune et l’emplacement No 115, semble nettement dépasser un arpent. Mais cet effet ne provient, comme nous le verrons, que de l’imprécision des données. L’évaluation du paragraphe précédent est beaucoup plus près de la réalité.

«Ce terrain contient environ un tiers d’arpent en superficie et avait d’abord été promis à Jean Milot par monsieur de Maisonneuve et

ensuite, sans avoir égard à cette promesse, concédé par monsieur de Queylus à JEAN MARTINET DIT FONTBLANCHE. - MSHM 1917:160

Cette concession à Jean Martinet date du 21 février 1671. - Adhémar 1702.08.07,6263

Cette perception repose sur plusieurs témoignages. Jean Martinet dit Fontblanche a bien reçu le 21 février 1671 cette concession de «5 perches et 14 pieds de front sur environ 100 pieds de profondeur »(MSHM 1917:160). Le MSHM indique ici par erreur la date du 21 février 1672, alors que Queylus était alors déjà rentré en France.

Mais il semble que Jean Milot se soit opposé à cette concession.

Le 19 février 1675, Jean Gasteau, «sur le réquisitoire du sieur Jean Milot», fait devant Basset la déclaration suivante. «(…) il y a environ douze ou treize ans ou plus, qu’il demanda à monsieur de Maisonneuve, Gouverneur pour lors de cette île, certain morceau de terre de ville qui est

Page 64: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

64

derrière la maison dudit Milot, et où est présentement bâti le sieur de Fontblanche chirurgien [No 115], qui lui répondit que ledit comparant lui devait plus tôt demander, et qu’il en avait disposé en faveur dudit Milot, il n’y avait huit jours, pour cinquante écus que devait mon dit sieur de Maisonneuve audit Milot. Dont et de ce que dessus ledit Milot a requis acte, à lui accordé pour lui servir en temps et lieu, ce que de raison». - Basset 1675.02.19,1109

Le 24 février 1675, Nicolas Froget dit Despatis, «sur le réquisitoire du sieur Jean Milot», fait devant Basset la déclaration suivante. «(…) il y a douze ou treize ans ou environ, monsieur de Maisonneuve, ci-devant Gouverneur de cette île, ayant reposé en la maison du comparant et qu’il a vendue au sieur Forestier chirurgien en ce lieu, et étant sorti d’icelle, ledit sieur Milot vint à son rencontre, auquel monsieur de Maisonneuve lui dit, tu m’avais parlé du demi-arpent qui est derrière ta maison. Çà! Veux-tu que je t’en accomode? Auquel ledit sieur Milot dit: Je le veux bien! Et monsieur de

Maisonneuve lui dit: Je te dois cinquante écus et quelque chose de plus. Si tu veux, nous sommes quittes! À quoi ledit sieur Milot dit: C’est trop! Et monsieur de Maisonneuve lui dit: Hé bien tu ne l’auras donc pas! Et ayant fait monsieur de Maisonneuve six ou sept pas pour s’en aller, ledit sieur Milot lui dit: Hé bien Monsieur, je le prendrai. Sur quoi monsieur de Maisonneuve lui dit: Je m’en vais rayer sur mon livre ? la terre quand tu voudras. Et je t’en donnerai contrat. Mais tu ne passeras pas le chemin qui est devant Despatis [la future rue de l’Hôpital, entre les emplacements No 115 et 116] et le côté de Deslauriers [943D] et de Desroches [No 120]. Et a vu, l’hiver ensuivant, ledit comparant, charrier des pieux pour entourer ledit demi-arpent, qui furent faits plantés le printemps d’après par ledit Milot, dont il l’a vu jouir depuis ce temps par ledit Milot jusqu’à son départ, qu’il est sorti de cette île il y a cinq ans ou environ, pour y avoir vu semer ledit Milot des choux, des citrouilles et autres grains sans que ledit comparant ait eu aucune connaissance que ledit Milot ait été troublé en la paisible jouissance dudit demi-arpent de terre». - Basset 1675.02.24,1112

Il semble donc évident que Maisonneuve, vers 1662, avait effectivement concédé l’emplacement No 115 à JEAN MILOT et que ce dernier l’avait même utilisé au moins jusque vers 1670.

Mais Queylus avait mis fin à cet état de chose en 1671 et concédé l’emplacement à Jean Martinet.

Dans le cadre de sa protestation Jean Milot demande l’arpentage. Et, le 20 mai 1688, Bénigne Basset, «maître arpenteur juré royal en la Nouvelle-France (…) sur la requête du sieur Jean Milot, marchand bourgeois dudit

Page 65: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

65

No 116

lieu, et en la présence de maître Mathieu Rannier, ecclésiastique du séminaire Saint-Sulpice de Paris et son économe en ladite île, ai mesuré et arpenté une pièce de terre assise en cette ville, concédée audit sieur Milot par feu monsieur de Maisonneuve, ci-devant Gouverneur de ladite île et coseigneur d’icelle, où étant, et après avoir mesuré un arpent de long, depuis la Petite Rivière, au bout duquel est ladite pièce de terre, et icelle mesurée, tant en longueur que largeur, il s’est trouvé qu’elle contient quatre-vingt-quatorze perches et vingt-six pieds, qui font ensemble un arpent moins cinq perches et deux cent quatre-vingt-dix-huit pieds». - ASSSM 6548 III,2,20

L’emplacement No 114 ne mesure donc même pas tout à fait un arpent et ne comprend donc pas le demi-arpent concédé vers 1663 par Maisonneuve. Milot continue évidemment à prétendre que ce demi-arpent est l’emplacement No 115. On ne connaît pas la réaction des Seigneurs à ce procès-verbal d’arpentage. Y a-t-il eu eu compensation pour Milot? On n’en sait rien, mais Jean Martinet occupera l’emplacement No 115 jusqu’à sa mort.

Le 7 août 1702, Marguerite Prudhomme, veuve de Jean Martinet de Fontblanche, vendra à CHARLES PETIT DE LIVILLIERS «une emplacement de terre situé en cette ville, concédé audit défunt sieur de Fontblanche par acte du 21e février 1671 par feu monsieur l’abbé de Queylus, (…) tenant la totalité dudit emplacement (…) d’un bout sur le devant à la rue anciennement dite de l’Hôpital, d’autre bout au sieur Charles de Couagne, adjudicataire des emplacements qui ont ci-devant appartenu aux successeurs de défunts le sieur Jean Milot et Mathurine Thibaud sa femme [No 114], d’un côté au sieur Soumande [No 120B] et d’autre part en partie aux terres de défunt Robert Cavelier [No 105] et en(?) partie aux terres de Bertrand Arnaud qu’il a acquises dudit Robert Lecavelier. (…) moyennant la somme de cinq mille cent livres du pays». Par un ajout du 23 août 1702, Charles Petit et sa femme retrocèdent «à maître PIERRE RAIMBAULT (…) l’emplacement (…) que ledit sieur de Livilliers a acquise de Marguerite Prudhomme, veuve dudit Jean Martinet». - Adhémar 1702.08.07,6263

Le 25 août 1662, NICOLAS FROGET DIT DESPATIS reçoit cet emplacement. Le titre est disparu, mais il est cité dans (Basset

1670.11.06,649).

Le 6 novembre 1670, Nicolas Froget vend à ANTOINE FORESTIER «un demi-arpent de terre ou environ, sis et situé en ladite île, dans le lieu désigné pour la ville dudit lieu, commençant d’un bout au

Page 66: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

66

No 119

No 117

No 118

chemin qui passe pour aller à l’hôpital, et d’autre bout aux terres non concédées, tenant d’un côté la terre de Jean Desroches [No 120C] et d’autre celle de Robert Lecavalier dit Deslauriers [943D] (...) audit Froget et à ladite Martin sa femme appartenant au moyen du contrat de concession qui lui en a été fait par monsieur le Gouverneur de ladite île, faisant pour les Seigneurs d’icelle, en date du vingt-cinquième août g bj c soixante et deux». - Basset 1670.11.06,649

«Ce terrain contient 56 pieds sur le niveau de rue Notre-Dame sur toute la profondeur jusques au terrain de Fontblanche qui est No 115, et

aujourd’hui jusques à la rue de l’hôpital qui sépare les deux dits terrains. Celui-ci concédé le 30 juin 1677 au sieur Abraham Bouat». - MSHM 1917:165

À l’occasion de sa vente du 6 novembre 1670, l’emplacement No 116 tenait «d’un côté la terre de Jean Desroches [No 120C]». Mais un autre emplacement, le No 117, sépare maintenant le No 116 du No 120C. S’agit-il vraiment d’une concession, ou plus simplement d’une vente. Je n’ai pas trouvé d’indication ni dans un sens ni dans l’autre.

22 pieds sur environ 48 sur le niveau de la rue Saint-Paul concédé le 1er avril 1699 à JEAN et JACQUES MILOT.

Adhémar 1699.04.01 à venir

Le 6 août 1670, SIMON GUILLORY reçoit cet emplacement de Queylus. Je n’ai pas retrouvé ce contrat, mais il est mentionné dans

l’acte de vente du 26 août 1678.

Vers 1670 également, PIERRE GADOIS fils reçoit aussi de Queylus les treize pieds de cet emplacement qui longent la rue Saint-François. Je n’ai pas retrouvé ce contrat, mais il est mentionné dans l’acte d’échange du 18 août 1678.

Aussi bien Simon Guillory que Pierre Gadois construisent sur ces emplacements des boutiques servant aux foires des pelleteries qui se tiennent lors des visites de traite des Indiens.

Le 18 août 1678, au cours d’un échange, Simon Guillory et sa femme cèdent à PIERRE GADOIS FILS et à sa femme, «dix-huit pieds de terre en longueur à prendre et commencer proche et joignant une boutique audit Gadouart appartenant, et sur la grande rue Saint-Paul, ensemble la

Page 67: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

67

largeur et profondeur qui se trouvera en tirant vers la commune de ce lieu, suivant les alignements dudit Guillory, sur lequel emplacement des boutiques construites le long de ladite rue, le tout en l’état qu’il se poursuit et comporte, circonstances et dépendances, joignant aussi d’un bout d’autres boutiques dudit Guillory et de l’autre ledit Gadouart, (…) Et pour et en contre-échange, ledit Gadouart et sa femme ont aussi cédé (…) audit SIMON GUILLORY et sa dite femme (…) un emplacement de terre de ville, proche et joignant ledit Guillory, consistant en treize pieds de largeur ainsi qu’il est porté par le contrat de concession qui a été donné audit Gadouart ci-devant par monsieur l’abbé de Queylus, supérieur etc., en date du [laissé en blanc], étant sur et attenant la rue Saint-Paul, faisant le coin de la rue Saint-François qui [mot raturé] entre dans ladite rue Saint-Paul, et la longueur dudit emplacement depuis ladite rue Saint-Paul jusques à la terre du sieur Saint-André [No 120A], sur et joignant pareillement ladite rue Saint-François par-devant, et par-derrière ledit Guillory [le reste du No 119], sur lequel emplacement sont quelques boutiques construites». - Maugue 1678.08.18,55

Le 26 août 1678, Simon Guillory vend «à FRANÇOIS HAZEUR, marchand bourgeois de Québec, de présent audit Montréal, (…) un emplacement de terre, sis en ce lieu de Villemarie audit Montréal, sur la rue Saint-Paul, à prendre et commencer par un bout au coin des boutiques ci-devant appartenant à Pierre Gadouart et continuant le long de ladite rue jusque à la borne d’entre ledit vendeur et le sieur Milot, et d’autre bout, joignant le jardin et boutiques ou pieux du sieur Claude Robutel de Saint-André [No 120A], d’un côté la rue Saint-François, d’autre la ligne d’entre lui et ledit Milot venant du jardin dudit sieur Saint-André, sur lequel emplacement sont deux maisons (…) ensemble six boutiques (…) trois desquelles boutiques qui sont sur ladite rue Saint-François appartenaient ci-devant audit Gadouart et de lui acquises ci-devant par ledit Guillory en vertu d’un contrat d’échange passé par-devant moi dit greffier et notaire en date du dix-huitième du présent mois, (…) auxdits vendeurs appartenant par contrat de concession que leur en a fait messire Gabriel de Queylus, prêtre, alors supérieur des ecclésiastiques dudit Montréal, seigneurs de ladite île, en date du sixième août g bj c soixante et dix, et lesdites trois boutiques par échange comme dit est (…) pour et moyennant la somme de deux mille sept cents livres tournois» - Maugue 1678.08.26,57

En plus de ces boutiques fixes, on ajoutait, lors des visites des Indiens, des «boutiques volantes» dans la commune. Lors de son passage à Montréal, le 5 août 1678, le Gouverneur Frontenac voulut savoir comment on procédait. «L’an g bj c soixante et dix-huit, et le cinq août a été fait par

Page 68: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

68

ordre de Monseigneur le comte de Frontenac, Gouverneur et lieutenant général pour le Roi en la Nouvelle-France, une assemblée des principaux Habitants, tant du Montréal, Québec et qu’autres lieux étant de présent audit Montréal pour la traite des Outaouais, afin de savoir d’eux la manière dont les places de la commune de Villemarie avaient été ci-devant distribuées pour y dresser des boutiques volantes lors de la traite des Sauvages et si, quand les alignements des rues et desdites boutiques avaient été tirés par monsieur le Baillif et autres officiers de messieurs les Seigneurs de l’île dudit Montréal, cela avait été par leur ordre ou par ceux de mes seigneurs les Gouverneurs généraux, ou messieurs les Gouverneurs particuliers. Et comment, en leur absence.» - AD 1678.08.05

Le compte rendu de cette réunion nous apprend l’existence de ces «boutiques volantes» dans la commune, mais guère plus sur leur fonctionnement.

«78 pieds sur le niveau de rue Saint-Paul et environ 50 de profondeur le long et sur le niveau de rue Saint-François, concédés vers 1670 à Simon Guillory. Le sieur François Hazeur a acquis de Guillory, ensaisiné le 15 septembre 1678». - MSHM 1917:167

Page 69: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

69

No 120A

No 120

Contrairement aux précédentes. les trois terres suivantes, 944D, 945D et 946D s’arrêtent aux limites de la ville, limites qui varieront quelque peu au fil du temps. C’est ici que va se développer le cœur de la ville, avec l’église paroissiale, l’enclos du séminaire et la maison seigneuriale, ainsi que l’hôpital, le port, le tribunal et la prison, le greffe, les écoles, etc.

Le 10 avril 1655, à l’occasion d’une deuxième concession de la terre 944D à JEAN DESROCHES, Maisonneuve avait ajouté «plus je lui ai

pareillement donné un arpent de terre dans l’enclos de ladite ville, commençant pour la largeur trois perches de terre sur le bord des communes dudit lieu, tenant d’une part à Nicolas Godé, son beau-père, [No 126] et d’autre part à Jean Milot [No 114], et continuer pareille largeur jusques à ladite quantité d’un arpent de terre». Cet emplacement de ville a donc plus de trois arpents de longueur, et constituait, pratiquement à partir de sa terre, un véritable couloir d’accès à la commune. - CSSP 2/1.48

Cet emplacement sera par la suite séparé en trois morceaux, Nos 120A, 120B et 120C.

Le 17 mars 1660, Jean Desroches vend à CLAUDE ROBUTEL DE SAINT-ANDRÉ «une maison de massonne consistant en une chambre

haute, moyenne et basse, four à cuire, double cheminée et grenier, ladite chambre haute sans plancher, icelle sise et située en ladite île, au lieu désignée pour la ville, tenant par devant au bord de la commune dudit lieu, par derrière aux terres desdits vendeurs [Nos 120B et C], d’un bout à Jean Milot taillandier [No 114], et d’autre bout aux terres des héritiers de défunt Nicolas Godé [No 126], avec le tour de l’échelle(?), ensemble trois perches de terre de large par devant ladite maison jusqu’au bord de ladite commune à savoir le tout pour sa part visité par ledit sieur acheteur, aux charges, clauses et conditions portées par un contrat de concession du sieur Gouverneur de ladite île en date du deuxième [sic pour dixième] jour d’avril mil six cent cinquante-cinq, copie duquel a été présentement mis ès mains dudit sieur acheteur». La profondeur du terrain ainsi vendu n’est pas spécifiée au contrat. - Basset 1660.03.17,138

La profondeur du terrain ainsi vendu n’est pas spécifiée au contrat. Mais, selon les auteurs du MSHM 1917 (168-170), cet emplacement va jusqu’à la rue du Saint-Sacrement. Voir détail planche 4.

Page 70: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

70

No 120C

No 120B

Après la transaction, Robutel possède donc non seulement le contrat de la vente qui vient de se produire, mais également une copie du contrat de concession de 944D du 10 avril 1655, où apparaît la concession de l’emplacement No 120, dont fait partie l’emplacement No 120A.

Le 26 sept. 1662, sur la copie de Robutel du contrat de vente précédent, Maisonneuve fait l’ajout suivant. «Le vingt-six septembre g bj c soixante et deux, j’ai augmenté la concession dudit sieur de Saint-André d’une perche de large du côté du chemin qui est joignant ladite concession». - CSSP 2/1.88

Fin 1666 – début 1667, pour permettre la rédaction du terrier autorisé par Talon, Claude Robutel doit passer devant Basset pour prouver ses droits de propriété de la maison et l’emplacement No 120A. Le 30 janvier 1667, il présente la copie aujourd’hui disparue que Basset avait collationnée le 17 mars 1660 et que Desroches lui avait remise lors de la vente. La copie qu’en tirera Basset a été déposée dans la collection «Contrats sous seings privés» qui se trouve maintenant aux ANQM. - CSSP 2/1.47

Le 22 mars 1678, Jean Desroches vend à «ABRAHAM BOUAT (...) trois perches de terre de large, commençant au niveau du jardin dudit

sieur Bouat [No 117], du côté du jardin du sieur Fontblanche [No 116], et continuant lesdites trois perches de large jusques à la rue de Notre-Dame, le long et joignant d’un côté la rue de Saint-François, d’autre côté ledit sieur Bouat [No 117]». - Maugue 1678.03.22, 23

La profondeur du terrain ainsi vendu n’est pas spécifiée au contrat. Mais, selon les auteurs du MSHM 1917 (171-173), cet emplacement va de la rue du Saint-Sacrement jusqu’à la rue Notre-Dame «228 pieds sur le niveau de rue Saint-François et environ 54 de profondeur». Voir détail planche 4.

L’emplacement de ville de Jean Desroches est réduit dorénavant à moins de un arpent par trois perches, entre les rues du Saint-Sacrement

et de l’Hôpital. Voir détail planche 4. Le 27 mars 1681, Jean Desroches reçoit «un morceau de terre sise et située en cette ville entre le derrière d’un des pignons de la maison du sieur de Saint-André et la grange dudit Desroches, commençant d’un bout douze pieds de large sur la ligne de division de certain chemin de dix pieds de large commun entre ledit Desroches et Milot, sur toute la longueur qui se trouvera depuis ladite ligne en continuant pareille largeur de douze pieds jusque à la rue dite Saint-

Page 71: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

71

François et aboutissant sur icelle, tenant d’un côté à six pieds de l’enclos et maison dudit sieur de Saint-André et d’autre audit chemin de dix pieds et trois perches de large qui lui ont été ci-devant concédés, ledit morceau de terre ayant été dès longtemps concédé audit Desroches, dont il n’avait point de titre que le présent que nous lui accordons». - Maugue 1681.03.27,405

Le 31 octobre 1683, à l’occasion du contrat de mariage entre PAUL DESROCHES et SUZANNE LEDUC, Jean Desroches «et sa dite femme, père et mère dudit futur époux, lui donne dès à présent en avancement d’hoirie la quatrième partie de certain emplacement, sis en cette ville, entre les sieurs Saint-André [No 120A], Milot [No 114], Fontblanche [No 115] et Bouat [No 120C], à l’endroit où il voudra le prendre (…) égale avec les autres portions». - Maugue 1683.10.31, 873

Le 21 novembre 1683, à l’occasion du contrat de mariage entre JEAN LEDUC et MARGUERITE DESROCHES, «en faveur dudit mariage, et pour à icelui parvenir, lesdits Desroches et Godé, père et mère de ladite future épouse, ont fait donation, solidairement aux renonciations requises de droit, auxdits futurs époux de la quatrième partie de certain emplacement de terre, sis et situé en l’enclos de cette ville, sur la rue Saint-François, tenant d’un côté le sieur Bouat [No 120C], de l’autre, le sieur Milot [No 114] et le sieur de Saint-André [No 120A], sur le devant ladite rue Saint-François, déclarant ne savoir la quantité qu’il y en a et auxdits donataires appartenant et à eux concédé par messieurs les Seigneurs de cette île, par contrat du [laissé en blanc] laquelle quatrième partie de terre sera ci-après partagée entre frères et sœurs, et ce, en avancement de leur hoirie, qui sera confuse en la communauté desdits futurs époux». - Cabazié 1683.09.21,25

Quelque chose semble se produire, peut-être au niveau du partage «entre frères et sœurs»? La donation à l’occasion du contrat de mariage est remplacée par une vente quelques jours après.

Le 25 novembre 1683, Jean Desroches et sa femme vendent à JEAN LEDUC et MARGUERITE DESROCHES sa femme et PAUL DESROCHES et SUZANNE LEDUC sa femme chacun «la moitié d’un emplacement de terre sis et situé en l’enclos de cette ville sur la rue Saint-François, tenant d’un bout le sieur Bouat [No 120C], de l’autre sur un chemin de servitude qui est entre le sieur de Saint-André [No 120A] et le restant de la terre appartenant audit Desroches et Suzanne Leduc sa femme, d’un côté ladite rue Saint-François, et de l’autre le sieur Fontblanche [No 115] et Milot [No 114], y ayant sur ledit emplacement certain bâtiment qui sert à présent

Page 72: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

72

de grange. Ne sachant au vrai la consistance dudit emplacement, en l’état que le tout se poursuit et comporte, (...) Moyennant le prix et somme de trois cents livres en argent monnayé [dont cent quatre-vingts livres maintenant et le reste plus tard]». [La note suivante a été ajoutée en marge plus tard.] «Paul Desroches (...) et Jean Leduc (...) ont dit et déclaré, présence de moi notaire, et témoins soussignés qu’ils se désistent et départent et ? du contrat d’achat ci-contre (...) déclarant que le sieur Jean Desroches leur père, beau-père, vendeur de la terre et bâtiment mentionné en icelui, ci-présent, et acceptant, leur a rendu et délivré ci-devant la somme de cent quatre-vingt livres. (...) Fait et passé audit Montréal, en une chambre de l’hôpital Saint-Joseph en ce lieu, avant-midi, l’an mil six cent quatre-vingt-quatre, le jour de [laissé en blanc].» - Cabazié 1683.11.25,26

Le vente précédente est donc annulée, mais les donations faites en avancements d’hoirie à l’occasion des contrats de mariage de Paul, puis de Marguerite, tiennent toujours.

Le 2 juin 1684, par donation faite entre vifs, Jean Desroches et Françoise Godé sa femme donnent à Jean et Nicolas Desroches, leurs fils «la moitié d’un emplacement de terre [No 120B] sis et situé en l’enclos de cette ville de Villemarie, sur la rue Saint-François, tenant d’un bout la terre et jardin du sieur Bouat bourgeois [No 120C], de l’autre bout le restant de la terre [No 120B] de Paul Desroches Suzanne Leduc sa femme, ou Jean Leduc et Margerite Desroches sa femme, d’un côté sur le devant ladite rue Saint-François, et de l’autre côté sur le derrière la terre du sieur de Fontblanche [No 115] et Milot [No 114], auxdits donateurs appartenant au moyen du contrat de concession à eux fait par défunt monsieur de Maisonneuve, Seigneur pour lors de cette île, par contrat en date du [laissé en blanc] (...) ne sachant au vrai la consistance d’icelui, ainsi que lesdits donateurs ont dit et déclaré (...) Cette donation ainsi faite, à la charge desdits cens et autres droits seigneuriaux seulement, et aussi pour récompenser lesdits Jean et Nicolas Desroches, leurs fils aîné et puîné, des grandes avances, bons et utiles secours, et reports(?) qu’ils ont toujours faits et portés auxdits donateurs, et que lesdits donateurs leur portent journellement, et de l’espérance qu’ils ont qu’ils leur continueront à l’avenir (...) Fait et passé audit Montréal, en la chambre de l’hôpital Saint-Joseph, avant-midi, l’an mil six cent quatre-vingt-quatre, le deuxième jour de juin» - Cabazié 1684.06.02,42

Jean Desroches meurt quelques mois plus tard. Le 23 août 1684, sépulture à la Pointe-aux-Trembles.

Page 73: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

73

Le 10 octobre 1684, Françoise Godé, veuve de défunt Jean Desroches, a «remis, et s’est volontairement désistée de la somme de cinq cents livres que ladite veuve avait apportée ? en noces avec ledit défunt Desroches, et du droit et action de propriété qu’elle pouvait avoir et prétendre aux héritages qui lui étaient propres et vendus pendant et coûtant le mariage, au moyen de quoi, lesdits Jean Desroches fils demeurera seul et paisible possesseur, avec Nicolas Desroches son frère, de deux quarts de terre que ledit Jean Desroches leur père leur a donnés» pour les récompenser des «avances qu’ils ont fournies à ladite succession pendant le vivant et dans la grande nécessité dudit défunt» (Cabazié 1684.06.02,42). En conséquence, les «deux parts et portions desdites terres demeureront propres auxdits Jean et Nicolas Desroches, sans aucune confusion de leurs parts et portions» de la succession. Par contre, les enfants acquittent la veuve et la succession de ce qu’ils peuvent leur avoir fourni dans le passé. En contrepartie, «lesdits Paul et Marguerite Desroches seront tenus de rapporter, ou moins prendre, en la succession dudit défunt leur père, chacun pour leur regard, la somme de deux cent vingt livres pour équipoler à ce qui a été donné auxdits Paul et Marguerite Desroches en avancement d’hoirie par leur contrat de mariage» (Maugue 1683.10.31,873 et Cabazié 1683.09.21,25). - Basset 1684.10.10,1585

Le 11 novembre 1684, après l’avoir fait arpenté, Jean, Nicolas, Paul et Marguerite Desroches se séparent les deux parties de l’emplacement No 120B. La part de Paul et Marguerite consiste en «quatre-vingt-trois pieds trois pouces de terre, sur le niveau de ladite rue Saint-François, par-derrière, quatre-vingt-deux pieds, tenant à la terre dudit Jean Milot [No 114], d’un bout à un chemin de douze pieds de large appartenant audit sieur Milot, et d’autre bout à l’autre lot. Et le second et dernier desdits lots serait advenu et échu, sera, compétera et appartiendra, du tout à toujours, auxdits Jean et Nicolas Desroches, consistant en l’autre moitié de ladite pièce de terre, et en pareille quantité de quatre-vingt-trois pieds trois pouces de terre sur ladite rue Saint-François, par-derrière à la terre dudit sieur Milot [No 114] et dudit sieur Jean Martinet de Fontblanche chirurgien [No 115], de la longueur de quatre-vingt-neuf pieds, d’un bout au premier lot, et d’autre bout à une rue de dix-huit pieds de large, qui passe par le bout du jardin du sieur Abraham Bouat [No 120C]». - Basset 1684.11.11,1596

Le 11 nov. 1684, Jean Desroches fils et Nicolas Desroches son frère vendent à FRANÇOIS HAZEUR leur moitié de No 120B c’est-à-dire «un emplacement de terre assis audit Montréal, faisant partie et la moitié de ce qui avait été concédé à défunt Jean Desroches par messieurs de Maisonneuve et Dollier par contrat des dixième avril g bj c cinquante-cinq

Page 74: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

74

et sixième février g bj c quatre-vingt-deux, consistant en la moitié dudit emplacement, et de longueur, sur la rue Saint-François, quatre-vingt-trois pieds et trois pouces, sur la quantité de quatre-vingt-neuf pieds par derrière, tenant aux terres des sieurs Jean Milot [No 114] et Jean Martinet de Fontblanche [No 115], tenant d’un bout aux terres de Paul et Marguerite Desroches [l’autre moitié du No 120B], et d’autre à une petite rue de dix-huit pieds de large qui passe par le bout du jardin du sieur Abraham Bouat [No 120C], sauf ses autres plus vrais confins si aucuns y a, étant en la censive de messieurs les Seigneurs de ladite île et chargé envers eux de cinq sols de cens de cens pour chacun an, par chacun arpent et six deniers aussi de cens pour chacune toise en carré pour le regard de ce qui a été concédé par mon dit sieur Dollier, et autres charges portées par ledit contrat (...) audit vendeur ès dits noms appartenant par le partage qui a été fait entre lui ès dits noms avec lesdits Paul et Marguerite Desroches, passé par-devant moi dit notaire ce jourd’hui». - Basset 1684.11.11,1595

Le 13 septembre 1687, Paul Desroches et Suzanne Leduc sa femme vendent à FRANÇOIS HAZEUR leur quart de No 120B c’est-à-dire «un emplacement sis en cette ville, joignant et aboutissant à la rue saint-François, faisant un quatrième de ce qui avait été concédé à défunt Jean Desroches par messieurs de Maisonneuve et Dollier par contrats des dix-neuvième avril mil six cent cinquante-cinq et sixième février mil six cent quatre-vingt-deux, consistant ledit quart de l’entier emplacement en longueur sur ladite rue Saint-François, quarante-un pieds neuf pouces et demi, sur la quantité de quarante-quatre pieds huit pouces par-derrière, tenant aux terres dudit sieur Hazeur qu’il a acquises de Jean et Nicolas Desroches, aux terres de Jean Leduc comme ayant épousé Marguerite Desroches, terres du sieur Jean Milot et la susdite rue Saint-François, (…) Auxdits vendeurs ledit quart du susdit emplacement à eux donné en faveur de leur mariage par défunt Jean Desroches et Françoise Godet, père et mère dudit Paul Desroches par contrat passé devant maître Claude Maugue notaire le 30 [sic pour 31] octobre 1683» - Adhémar 1687.09.13,949

Le 1er juin 1688, Jean Leduc fils et Marguerite Desroches sa femme vendent à FRANÇOIS HAZEUR leur quart de No 120B c’est-à-dire «la quatrième partie d’un emplacement de terre de ville, assise en la ville de ladite île, sur la rue Saint-François, tenant d’un côté au niveau de ladite rue, d’autre à la terre du sieur Jean Milot [No 114], d’un bout à un chemin de douze pieds de large pour l’issue dudit sieur Milot, et d’autre à une quatrième partie de ladite terre et emplacement, acquise par ledit sieur Hazeur de Paul Desroches». - Basset 1688.06.01,1843

Page 75: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

75

Page 76: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

76

En juillet 1672, dans l’enclos de la ville, on ouvre «la grande rue nommée la rue de Notre-Dame [ou rue Notre-Dame], commençant proche le puit des héritiers de feu Gabriel Lesel sieur du Clos et aboutissant au bas du Coteau-Saint-Louis, à un petit bâtiment qui sert de reposoir aux jours du Saint-Sacrement, de la largeur de trente pieds, sur les deux lignes de laquelle rue, j’ai apposé sur chacune huit bornes, sous lesquelles il y a du mâchefer, et une estampe de plomb, où sont gravées les armes dudit séminaire, représentées en ce cachet à la marge à côté, les deux premières, au commencement de ladite rue, les secondes sur l’alignement des concessions des héritiers feu Pierre Gadois [942D] et Robert Lecavelier dit Deslauriers [943D] les troisièmes vis-à-vis le coin du jardin de Jean Desroches [No 120C], les quatrièmes vis-à-vis l’angle droit de la maison de Jean Bousquet arquebusier, les cinquièmes environ sur la ligne de division des terres des héritiers de feu le sieur Lambert Closse [947D], vivant major de ladite île, et celles de l’hôpital [948D], les sixièmes, vis-à-vis la fenêtre de la maison de Nicolas Millet dit Lebeauceron, les septièmes vis-à-vis la porte de

derrière la maison de Monsieur d’Ailleboust bailli, juge civil et criminel de ladite île et les dernières et huitièmes, au bout de ladite rue. - Basset 1672.07.1-15,829

Page 77: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

77

No 121

No 122

No 123

No 124

En juillet 1672, dans l’enclos de la ville, la «quatrième rue, appelée la rue du Calvaire, qui commence sur ladite rue Notre-Dame, allant vers la

montagne dudit Montréal, de la largeur de vingt-quatre pieds, prenant douze pieds de large sur la concession dudit Robert Lecavelier, et autant sur les terres et concession dudit Desroches, qui n’a été par moi qu’alignée». Basset 1672.07.1-15,829

«Cette rue n’a pas eu lieu et le terrain destiné pour icelle, avec quelques pieds qui y ont été ajoutés forment aujourd’hui l’emplacement marqué comme ci-dessus No 121». - MSHM 1917:174

«40 pieds de front sur le niveau de rue Notre-Dame et 80 de profondeur, concédés le 1er 7bre 1674 à ANTOINE FORESTIER».

- MSHM 1917:175

«Environ 40 pieds sur le niveau de rue Notre-Dame et 180 de profondeur, concédés avant 1674 à URBAIN BROSSARD, (nous

n’avons pas ce contrat dans nos archives) il en est fait mention dans le précédent [No 122]». - MSHM 1917:175

Je n’ai pas retrouvé le contrat des concession de ces emplacements, mais, selon le contrat de concession de l’emplacement voisin, No 124, du 15 décembre 1681, l’emplacement No 123 était alors occupé par ANTOINE FORESTIER.

Le 15 décembre 1681, Dollier de Casson, «en exécution de la parole qu’il aurait donnée il y a environ deux ans à messire FRANÇOIS-

MARIE PERROT, chevalier, seigneur de Sainte-Geneviève et autres lieux, Gouverneur pour le Roi de l’île dudit Montréal, touchant une place sise en cette ville entre la rue Notre-Dame et la rue Saint-Jacques, aboutissant des deux bouts aux deux rues, joignant d’un côté la terre du sieur Forestier maître chirurgien [No 123], d’autre la terre de Nicolas Godé [No 125], consistant en un arpent et que, ces jours derniers, il aurait fait demander de sa part à mon dit sieur Dollier de lui en accorder un contrat, à ces causes, mon dit sieur Dollier (...) a donné et concédé, donne et concède à mon dit sieur Perrot la susdite place sise comme dit est, consistant en tout le terrain qui se trouvera entre les deux rues, joignant d’un côté ledit sieur Forestier, d’autre ledit Godé». - Maugue 1681.12.15,541

Page 78: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

78

No 125

«Environ un arpent en superficie en 130 pieds de terrain sur le niveau de rue Notre-Dame, et 190 de profondeur (...) Le sieur CHARLES AUBERT DE LACHESNAYE possédait en 1688, puis le sieur LOUIS LECOMTE DUPRÉ a acquis vers l’an 1690». - MSHM 1917:176

Le 27 septembre 1687, vente de Perrot à Aubert de Lachesnaye - Adhémar 1687.09.27 à venir

Le 20 février 1678, par échange avec les Seigneurs de l’emplacement No 127.1, NICOLAS GODÉ FILS avait obtenu, entre moultes autres

choses, le présent emplacement qui, malgré ce qu’il espérait était loin de faire un demi-arpent. Il ne faisait même pas tout à fait un quart d’arpent. En 1672, la rue Saint-François s’arrêtait à la rue Notre-Dame. Ce n’est que plus tard, et je ne sais quand, qu’elle sera prolongée jusqu’à Saint-Jacques. Quand la chose aura été faite, la superficie de l’emplacement aura encore été réduite. Les auteurs de MSHM 1917 (179) lui donnent des dimensions de 22 pieds sur 185, ce qui lui donnerait une surface d’à peine un dizième d’arpent!!! - Maugue 1678.02.20,15

Le 9 octobre 1683, Nicolas Godé fils vend à NICOLAS GODÉ PETIT-FILS «un quart d’arpent de terre, sis et situé en cette ville, joignant et le long d’un demi-arpent que lesdits vendeurs ont ci-devant vendu à Jacques Viau dit Lespérance [No 127.3], de l’autre côté à un arpent de terre concédé à monsieur Perrot Gouverneur de cette île [No 124], tenant sur le devant à la grande rue Notre-Dame, d’autre bout à la rue appellée Saint-Lambert (...) ledit quart d’arpent faisant partie d’un arpent que lesdits vendeurs ont eu en contre-échange et pour remplacement d’un autre morceau de terre qu’ils ont cédé auxdits Seigneurs». - Maugue 1683.10.09,862

«La rue appellée Saint-Lambert» est celle qui ne portait pas encore à cet endroit le nom de Saint-Jacques.

Le 5 juillet 1688, Nicolas Godé petit-fils vend à JEAN DUMETS «un quart d’arpent de terre qu’il a, sis en cette ville, tenant avec la rue Notre-Dame, jardin de Charles Aubert de Lachesnaye [No 124], marchand bourgeois, avec le jardin de [Louis Lafaye] [No 127.3] et une rue qui va le long des pieux de cette ville, sans aucune chose en réserver, ni retenir par ledit vendeur, qui a dit lui appartenir par acquisition qu’il en a faite dudit Nicolas Godé et de Marguerite Picard, ses père et mère par contrat passé devant ? Claude Maugue, notaire, le neuvième 8bre 1683». - Adhémar 1688.07.05,1203

Page 79: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

79

La ville vient alors d’être entourée d’une clôture de pieux qui, ici, passe tout près de la rue Saint-Jacques.

Page 80: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

80

No 126

No 126.1

No 126.2

Ce qui deviendra l’emplacement No 126 est l’un des plus importants de la ville. Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le

découper en trois parties que nous dénoterons arbitrairement No 126.1, No 126.2 et No 126.3.

Le 23 septembre 1651, NICOLAS GODÉ père possède déjà un emplacement dans la ville sur lequel il a une maison.

- ASSSM T 541

Le 23 janvier 1654, Nicolas Godé père reçoit officiellement «la quantité de deux arpents de terre dans le lieu destiné pour la construction de la ville dudit lieu, sur lesquelles terres ledit Godé a fait bâtir une maison». - CSSP 2/1.20

Le 1er septembre 1654, Nicolas Godé père reçoit pour la deuxième fois «la quantité de deux arpents de terre proche le fort de Villemarie en ladite île, sur lesquelles terres ledit Godé a fait bâtir une maison». - ASSSM 6537, III,11

Le 25 octobre 1657, Nicolas Godé père est tué par les Iroquois à Montréal. L’emplacement sera alors séparé entre ses trois enfants, NICOLAS, FRANÇOISE et MATHURINE GODÉ, suite à une donation que Godé leur aurait faite de son vivant. - Donation disparue, rapportée dans Maugue 1677.11.25,1

Le 4 février 1654, avec une gratification de six cents livres, JEAN DE SAINT-PÈRE reçoit «un arpent de terre pour bâtir dans la ville,

joignant les terres de Nicolas Godé, son beau-père». - ASSSM 6537, III,13

Le 25 octobre 1657, Jean de Saint-Père est tué par les Iroquois à Montréal. Son emplacement passe alors à ses héritières, sa veuve MATHURINE GODÉ et sa fille AGATHE DE SAINT-PÈRE, chacune pour la moitié. Cette division est mentionnée dans (Basset 1672.05.08,804).

Le 12 novembre 1658, Mathurine Godé épouse JACQUES LEMOYNE.

Quand les Sulpiciens arrivent à Montréal en 1657, ils logent à l’Hôpital pendant un certain temps. Marie Morin mentionne, parmi les bâtiments de l’hôpital, «une grande chambre (…) qui a servi à loger

Page 81: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

81

No 126.3

plusieurs années messieurs les prêtres de Saint-Sulpice, seigneurs dudit Montréal, pendant qu’ils se bâtirent un séminaire, qui leur servait de cuisine, de salle, de dortoir et de réfectoir, etc.» - MM:55

On ne sait pas à quel moment, mais vraisemblablement peu après leur arrivée à Montréal, LES SULPICIENS reçoivent un emplacement

donnant sur la commune, sur lequel ils commencent à se bâtir un séminaire. Je n’ai jamais retrouvé le contrat de cette concession. Ce séminaire est le vieux séminaire qui sera remplacé en 1686 par le nouveau séminaire qui existe toujours sur la rue Notre-Dame, à côté de l’église Notre-Dame. L’un et l’autre serviront successivement de maison seigneuriale aux Seigneurs de Montréal.

Lorsque Jeanne Mance revint à Montréal en 1659, avec les premières Hospitalières, elle trouva que les travaux de construction qu’elle avait laissés en plan n’avaient guère progressé durant son absence. Il n’y avait tout simplement pas eu d’ouvriers disponibles. Heureusement il y en avait dans la nouvelle recrue. «Cependant elle prit à cœur à bâtir l’église et l’hôpital qu’elle entreprit tout à la fois et commença à y faire travailler peu à peu, les ouvriers étant occupés à la maison du séminaire de messieurs les prêtres, ce qui lui était un grand obstacle. Monsieur Souart et monsieur Galinier demeurèrent pendant ce temps dans une chambre de la maison de mademoiselle Mance, comme j’ai dit ailleurs». - MM:79

En parlant de Queylus, Marie de l’Incarnation écrit en 1659 qu’«il est à présent directeur d’un séminaire de prêtres de Saint-Sulpice de Paris que monsieur de Bretonvilliers a entrepris de bâtir à Montréal avec une très belle église». - MI:614

Les travaux de construction du premier séminaire progressent, mais le 25 octobre 1661, pour le parachever, il faut aller chercher une autre cargaison de pierre à l’île à la Pierre, près de l’île Saint-Hélène, où les Montréalais ont découvert une véritable carrière de pierre à construction. Mais les Iroquois rôdent! «Monsieur Vignal, prêtre de cette communauté, ayant demandé congé à monsieur de Maisonneuve pour mener des hommes à l’île à la Pierre, afin de faire tirer des matériaux pour parachever cette maison où sont présentement logés les ecclésiastiques qui servent cette île, il en obtient la permission avec peine, parce que monsieur de Maisonneuve

Page 82: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

82

craignait qu’ils ne se trouvassent quelque embuscade en ce lieu». Malheureusement la prudence n’était que trop indiquée. Deux Sulpiciens et plusieurs autres Montréalais tombent sous l’attaque des Iroquois. - DC:232

Il semble bien que le premier séminaire ait été achevé en 1661. Mais l’église, dont tout le monde parle pourtant, est encore bien loin d’être en chantier.

Premier d’un très longue série de gestes visant à sa construction, le 16 août 1662, les marguilliers reçoivent de Maisonneuve «une pièce de terre joignant la commune dudit lieu d’un côté, et d’autre la terre de feu Nicolas Godé menuisier [No 126.1], d’un bout à la concession de messieurs les prêtres de la communauté de Montréal [le reste de l’emplacement No 126.3], d’autre bout au chemin [la future rue Saint-François] qui passe joignant la concession du sieur de Saint-André [No 120A]». - ASSSM 3485 p. 6760

Selon ce texte, il semble bien que les prêtres n’avaient alors reçu que l’un des deux arpents de l’emplacement No 126.3 et que Maisonneuve vient de donner l’autre arpent de cet emplacement pour y construire l’église, à l’angle du chemin de la commune et de la rue Saint-François. En plus, Maisonneuve estime que, pour subvenir aux besoins de la paroisse, la fabrique aura besoin de quatre autres «arpents de terre, joignant icelle. La propriété desquelles nous avions ci-devant accordée, savoir deux arpents à défunt Nicolas Godé menuisier [No 126.1], un arpent à Nicolas Godé charpentier son fils [No 127] et un arpent à défunt Jean de Saint-Père, son gendre, [No 126.2] le tout à la charge et condition que lesdits marguilliers ou leurs successeurs en ladite charge lorsque, pour le bien de ladite paroisse, ils prendront possession et jouissance desdits quatre arpents de terre, ils seront obligés d’en payer pour chacun arpent la somme de deux cents livres aux propriétaires d’icelle, soit des deniers appartenant à ladite paroisse, soit des charités qui seront faites pour ce sujet, par ceux à qui Dieu inspirera, comme aussi lesdits marguilliers seront obligés, des mêmes deniers mentionnés ci-dessus, de payer auxdits propriétaires les bâtiments faits jusques à présent sur ces dits quatre arpents de terre, suivant l’estimé de gens à ce connaissant». - ASSSM 3485 p. 6760

Le Seigneur ne peut pas forcer un ses censitaires à vendre sa concession. Mais les intéressés n’auront sûrement pas d’objections dans le cas présent, puisque que le prix imposé par Maisonneuve – «pour chacun arpent la somme de deux cents livres» en plus «de payer auxdits propriétaires les bâtiments faits jusques à présent sur ces dits quatre arpents

Page 83: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

83

No 126.1

No 126.1.1

No 126.1.2

de terre, suivant l’estimé de gens à ce connaissant» – est de beaucoup supérieur au prix du marché.

Mais ce sera aux paroissiens à payer la note. Et d’après ce que j’ai pu en apprendre, j’ai l’impression que les paroissiens éprouveront beaucoup de réticences à avancer autant d’argent aux propriétaires des terrains, d’autant que la fabrique vient déjà de dépenser pour l’achat du terrain du cimetière, l’emplacement No 103, 816 livres – pris à même les dons qu’ils ont faits à l’église.

De 1662 à 1678, on va assister à un patient remembrement de la part des Sulpiciens de ce qui deviendra l’emplacement No 126, qui occupera à un moment donné tout le quadrilatère compris entre les rues Saint-Paul, Saint-Joseph, Notre-Dame et Saint-François, à l’exception de quelques petits emplacements sur Saint-Paul et sur Saint-Joseph No 150 jusqu’à No 157.

Le 2 décembre 1664, devant Mouchy, on procède au partage de cet emplacement entre Nicolas, Françoise et Mathurine Godé, les trois

enfants de Nicolas Godé. - ASSSM 3485 p. 6861

Les deux cents perches seront séparés en trois lots de soixante perches chacun, que nous dénoterons arbitrairement Nos 126.1.1, 126.1.2 et 126.1.3. Un quatrième morceau, que nous dénoterons No 126.1.4, contient les bâtiments et la maison, et une superficie de vingt perches, qui sera, à son tour, séparé en trois.

Le premier lot, échu à NICOLAS GODÉ FILS comprend une partie des bâtiments et leur terrain, «avec soixante perches de terre, savoir

six perches de front faisant face sur le grand [laissé en blanc] [la future rue Saint-François] et dix perches de long aboutissant sur l’arpent de Saint-Père [No 126.2], et du côté de la maison, à une perche d’icelle [No 126.1.4?], d’autre côté la part dudit Jacques Lemoyne qui sert de chemin au logis [No 126.1.3A]». - ASSSM 3485 p. 6861

Le second lot, échu à JEAN DESROCHES et FRANÇOISE GODÉ comprend une partie des bâtiments et leur terrain, «avec soixante

perches du côté de la porte ouest nord-ouest, savoir sept perches deux pieds de large sur huit perches de long, d’autre côté au troisième lot [No 126.1.3]. - ASSSM 3485 p. 6861

Page 84: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

84

No 126.1.3A

No 126.1.3B

No 126.1.4

No 126.1.3A No 126.1.3B

Le troisième lot, échu à JACQUES LEMOYNE et MATHURINE GODÉ comprend une partie des bâtiments et leur terrain, «avec

dix perches de long sur quatre perches de terre, aboutissant d’un bout sur le grand chemin [la future rue Saint-François], d’autre bout à la terre de Saint-Père [No 126.2], d’autre côté au premier lot [No 126.1.1], et d’autre côté à messieurs les prêtres [No 126.3],

avec vingt perches ou environ étant au bout de la maison du côté du four [No 126.1.4?] aboutissant aux terres de Saint-Père

[No 126.2], et un arpent appartenant à Nicolas Godé [No 127], d’autre côté au premier lot [No 126.1.1] - ASSSM 3485 p. 6861

Il ne nous a pas été possible de localiser correctement l’emplacement No 126.1.4, de vingt perches de superficie, où se

trouvaient la maison et les bâtiments. Cependant, pour en tenir compte dans la superficie totale de l’emplacement No 126.1, et avec les informations dont nous disposons, nous l’avons inséré entre les Nos 126.1.1 et 126.1.3B. On dit du No 126.1.1, qu’il aboutit «du côté de la maison, à une perche d’icelle [No 126.1.4?], d’autre côté la part dudit Jacques Lemoyne qui sert de chemin au logis [No 126.1.3A]». On a l’impression que le chemin d’accès passe par le No 126.1.3A, traverse le No 126.1.1, et que la maison elle-même et les bâtiments seraient là où nous avons représenté le No 126.1.4.

Le 16 janvier 1665, Jacques Lemoyne vend à JEAN DESROCHES le tiers du No 126.1.4. c’est-à-dire la partie des bâtiments «à eux échu par le partage fait entre lesdites parties et Nicolas Godé, par-devant le notaire soussigné, le deuxième jour de décembre g bj c soixante et quatre, (...) comme aussi la perche de terre laissée par lesdites parties à l’entour de ladite maison, le tout comme il se poursuit et comporte, à la réserve que font lesdits vendeurs des autres terres à eux échues par ledit partage». - Mouchy 1665.01.16,10

Le 8 mai 1672, Jacques Lemoyne vend aux SEIGNEURS «soixante perches qui seraient advenues et échues auxdits vendeurs de la succession de défunt Nicolas Godé, vivant

Habitant dudit Montréal, père de ladite venderesse, par partage fait entre ledits vendeurs et leurs cohéritiers, passé par-devant Nicolas de Mouchy, ci-devant notaire royal en ladite île, le deuxième décembre g bj c soixante et quatre, ainsi qu’il est plus amplement porté au troisième et dernier lot desdits partages».

Page 85: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

85

No 126.1.1

No 126.1.2 No 126.1.4

- Basset 1672.05.08,804

Le 8 mai 1672, Nicolas Godé fils et Marguerite Picard vendent aux SEIGNEURS «un morceau de terre assis en ladite île, dans le lieu

désigné pour la ville, de la consistance de soixante perches, et auxdits vendeurs échues et advenues de la succession de défunt Nicolas Godé, vivant Habitant dudit Montréal, père dudit vendeur, par partage fait entre ledits vendeurs et leurs cohéritiers, passé par-devant Nicolas de Mouchy, ci-devant notaire royal en ladite île, le deuxième décembre g bj c soixante et quatre, et ainsi qu’il est plus amplement porté au second lot desdits partages, audit vendeur appartenant comme dit est - Basset 1672.05.08,806

Le 25 novembre 1677, Jean Desroches vend aux SEIGNEURS un «emplacement de terre contenant soixante et douze perches, sises et situées dans la ville de Montréal, joignant de deux côtés à l’enclos

dudit séminaire [No 126.2], d’un autre la rue dite [laissée en blanc] [Notre-Dame], d’autre la terre de Nicolas Gaudé [No 127.1], sur lequel emplacement est une maison construite que ledit vendeur se réserve, et promet icelle faire déplacer et transporter les matériaux hors dudit emplacement pour laisser et délivrer par icelui vendeur auxdits Seigneurs ledit emplacement de soixante et douze perches de terre net et labourable en tout son contenu, audit vendeur appartenant et à ladite Gaudé sa femme, savoir une partie de la terre susdite acquise de maître Jacques Lemoyne, dont il promet fournir le contrat d’acquisition audit sieur Rannyer acceptant, en date du [laissé en blanc] et l’autre partie échue à ladite Gaudé par donation que lui ont faite maître Nicolas Gaudé et Françoise Gadois ses père et mère en date du [laissé en blanc] (...) promettant en outre ledit vendeur porter et mettre ès mains dudit sieur Rannyer tous les titres et contrats concernant ledit emplacement de terre tant celui de donation que le transport dudit sieur Lemoyne à la première réquisition». - Maugue 1677.11.25,1

À noter que cette vente implique «soixante et douze perches», c’est-à-dire No 126.1.2 et les deux-tiers du No 126.1.4. Le troisième tiers du No 126.1.4 semble bien avoir été vendu par la transaction suivante. Le 20 février 1678, en plus de l’emplacement No 127.1, auquel nous reviendrons plus loin, Nicolas Godé fils vend aux SEIGNEURS «un emplacement qui consiste en quatre perches de terre sur lequel est une maison construite que ledit vendeur promet faire démolir et déplacer dans dix mois, s’étant réservé les matériaux d’icelle, lequel emplacement joint d’un côté la clôture de

Page 86: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

86

première moitié de No 126.2

l’enclos dudit séminaire, de deux autres côtés la terre et maison qui appartenait ci-devant à Jean Desroches, et d’un bout la rue de Saint-François, (…) lesdites choses vendues à lui appartenant, savoir le susdit emplacement pour partage de la succession qui lui est échue de défunt Nicolas Godé et Françoise Gadois, ses père et mère» - Maugue 1678.02.20,15

Le 8 mai 1672, Jacques Lemoyne et Mathurine Godé sa femme vendent aux SEIGNEURS un morceau de terre «contenant demi-arpent, faisant moitié d’un arpent [No 126.2] qui avait été ci-devant concédé à défunt Jean de Saint-Père, commis au greffe de ce lieu, mari

en première noce de ladite venderesse, par acte passé entre monsieur de Maisonneuve, ci-devant Gouverneur de ladite île et ledit Saint-Père, reçu du sieur Lambert Closse, commis audit greffe, le quatrième février g bj c cinquante-quatre, commun entre ledit défunt Saint-Père et ladite venderesse,

tenant d’un côté, vers le sud, lesdites soixante perches sus-vendues [Nos 126.1.3A et 126.1.3B], d’autre côté, au nord, aux terres et jardin des sieurs Jacques Leber [No 152] et de Carion [No 153], et du greffier soussigné [No 157], d’un bout au chemin qui va au Coteau-Saint-Louis [l’actuelle rue Notre-Dame], et d’autre bout à la terre et maison desdits sieurs du Séminaire [No 126.3]». - Basset 1672.05.08,804

On aura remarqué que ce n’est pas la fabrique qui remembre l’emplacement No 126, comme Maisonneuve l’avait imaginé, pour servir à l’église. Ce sont les Seigneurs. Il ne reste maintenant qu’un demi-arpent pour compléter le remembrement, la moitié du No 126.2. C’est le seul engagement que l’on avait réussi à obtenir des Habitants. Au cours d’une assemblée tenue le 12 mai 1669, les Habitants avaient en effet accepté d’acheter, comme site où construire l’église, cette autre moitié de l’emplacement No 126.2, le demi-arpent dont Agathe de Saint-Père avait hérité de son père «sis et situé dans le lieu désigné pour la ville de ce lieu, proche les maison et terres desdits Seigneurs, au prix de trois cents livres l’arpent, comme il fut offert et convenu en ladite assemblée précédente par les tuteur, curateur et parents de ladite Agathe». Je n’ai pas retrouvé le compte-rendu de cette assemblée. La description ci-dessus est tirée de documents subséquents. - Basset 1672.06.16,822 - ASSSM 3485 p. 6992

Page 87: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

87

deuxième moitié de No 126.2

Nouvelle assemblée le 6 juin 1672, «en laquelle assemblée qui a été ouverte par messire Dollier et monsieur le curé, lesdits sieurs marguilliers ont représenté à la compagnie que le douzième jour de mai de l’année mil six cent soixante neuf, il fut arrêté, comme il est plus amplement porté au registre ci-dessus, folio 22, que l’on prendrait et achèterait la terre des héritiers de défunt Jean de Saint-Père située au lieu désigné pour la ville, ce qui jusques à présent n’a pu encore être exécuté au moins de plusieurs obstacles qui se sont présentés, et que, comme on est présentement assemblés pour délibérer de nouveau, tant sur la bâtisse de l’église que sur le lieu qui sera trouvé et jugé le plus convenable, ils proposent à présent à l’assemblée un lieu plus commode pour ladite bâtisse que celui qui a été ci-devant arrêté, c’est à savoir que le lieu ci-dessus arrêté étant situé dans un lieu bas et sur une petit éminence environnée de petits valons qui retiennent les eaux pluviales et fontes des neiges, et où la terre ne se trouve pas avoir une bonne sole [sic, pour un bon sol], et où il faudrait faire double dépense pour y bâtir ladite église à cause des routes qu’il conviendrait y faire pour sûreté de ladite bâtisse, joint aussi qu’il n’y avait pour y arriver qu’une seule avenue, ils croient qu’il serait plus expédient et plus avantageux, tant pour la décoration de la ville, que de l’église, et commodité publique, de prier messieurs les Seigneurs de ladite île de vouloir accorder pour cet effet la terre qui sera nécessaire pour bâtir ladite église, qui sera de cent pieds de long, et la largeur convenable, avec les contours et environs qui seront marqués et désignés par monsieur Dollier donateur». - ASSSM 3485 p. 6992

La réalisation du projet du 12 mai 1669 «n’a pu encore être exécuté au moins de plusieurs obstacles qui se sont présentés». On n’en mentionne qu’un, la qualité du sol. Quoiqu’il en soit, Dollier se rend aux arguments des Habitants, l’église ne sera pas construite sur l’emplacement No 126.2. La fabrique n’aura pas à l’acheter. Dollier consentira plutôt à donner à la fabrique le terrain nécessaire à la construction de l’église (voir emplacement No 158).

Quant au terrain originalement prévu pour la construction de l’église, à l’assemblée du 6 juin 1672, «lesdits sieurs marguilliers ont requis lesdits Seigneurs d’acheter ledit demi-arpent de terre afin de pouvoir plus commodément desservir ladite paroisse et y faire construire tels

bâtiments qu’ils le jugeront nécessaire, ce qu’ils ont accepté du gré et consentement de ladite Agathe de Saint-Père, pour ce présente, (…) et du consentement du sieur Jacques Lemoyne tant en son nom que comme tuteur de ladite Agathe et de ladite Mathurine Godé sa mère». Le 16 juin 1672, LES SEIGNEURS vont suivre cette suggestion et vont acquérir eux-mêmes ce demi-arpent pour agrandir leur enclos. «Lesquelles parties ont fait et

Page 88: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

88

accordé les transports et échanges qui ensuivent. C’est à savoir lesdits parents ès dits noms, avec ladite Agathe, avoir remis, audit titre, déchargé ledit demi-arpent de terre sus-exprimé appartenant à ladite Agathe de Saint-Père, situé comme dit est, tenant d’un côté aux terres et jardin des sieurs Jacques Leber [No 152], de Carion [No 153], et ledit greffier [No 157], d’autre côté à demi-arpent de terre ci-devant acquis par lesdits sieurs du séminaire dudit sieur Jacques Lemoyne et Mathurine Godé sa femme [l’autre moitié du No 126.2], d’un bout les terres et maison desdits sieurs du séminaire [No 126.3], et d’autre bout au chemin qui va au Coteau-Saint-Louis [l’actuelle rue Notre-Dame]. (...) Et pour et en contre-échange dudit demi-arpent de terre, lesdits sieurs du séminaire sus-nommés auxdits noms concèdent à ladite Agathe Saint-Père audit titre d’échange, pareille quantité de demi-arpent de terre sis et situé dans l’enclos aussi désigné pour la ville dudit Montréal, [No 129] commençant d’un bout cinq perches de large à cinq perches de la première borne qui fait la division des terres et concessions du dénommé Urbain Tessier dit Lavigne et ledit Jean Desroches, sur dix perches de long, tirant vers ledit Coteau-Saint-Louis et d’autre bout aux terres non concédées, tenant d’un côté aux terres dudit Lavigne, d’autre côté aux terres non concédées, le tout proche et tenant la rue et place de ladite Église (...) Ces transports et échanges faits sans aucun retour, ni soute, comme étant équipolants l’un à l’autre». - Basset 1672.06.16,822

Les auteurs du livre terrier (MSHM 1917) confondront le demi-arpent ainsi obtenu par Agathe de Saint-Père sur le site de l’actuelle place d’armes [No 129], avec le demi-arpent dont elle avait hérité de son père [la moitié du No 126.2]. Ils conclueront que le demi-arpent obtenu par Agathe de Saint-Père le 16 juin 1672 «faisant partie du terrain concédé vers 1650 à Jean de Saint-Père (...) fait partie aujourd’hui de la place d’armes», alors que l’emplacement de Jean de Saint-Père était dans ce qui va devenir, en 1672, l’enclos du séminaire. - MSHM 1917:188-189

«Ensuite les Seigneurs ont concédé une partie dudit terrain acquis des héritiers Godé à différents particuliers, comme il sera déclaré ci-après depuis No 130, jusques à No .... et ont réservé le reste pour leur enclos et présent No 126, composé ledit enclos, partie dudit restant de terrain, et partie de deux autres arpents en superficie que lesdits Seigneurs se sont réservés dès le commencement et qui n’ont jamais été concédés». - MSHM 1917:182

Page 89: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

89

Page 90: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

90

No 127

No 127.1

Le 23 septembre 1651, avec la concession de 541, NICOLAS GODÉ FILS reçoit «un arpent de terre pour bâtir dans la ville, proche la maison

de Nicolas Godé menuisier son père, à charge d’en payer cinq sols de censive par chaque année». - ASSSM T 541

Le père et le fils construisent à frais partagés une redoute sur cet emplacement. Le 13 février 1658, après la mort de Nicolas Godé père, Françoise Gadois, Jean Desroches et Mathurine Godé «déclarent par ces présentes avoir été remboursé par Nicolas Godé, sieur de Lamontagne et fils dudit défunt Godé et de ladite Gadois, de tous les frais généralement quelconques qu’ils peuvent avoir faits par ci-devant à une redoute située sur l’habitation dudit Godé fils, à lui appartenant, desquels frais lesdits veuves Godé, Saint-Père et Jean Desroches se sont tenus et tiennent pour contents et en ont quitté et quittent ledit Lamontagne et tous autres, après quoi il demeurera paisible et seul possesseur d’icelle redoute». - Basset 1658.02.13,20

Le 20 février 1678, en plus de sa part de l’emplacement No 126.1.4, Nicolas Godé vend aux SEIGNEURS «environ demi-arpent de terre,

le long de la rue de Notre-Dame, tenant d’un côté à la terre ci-devant appartenant audit Desroches [No 126.1.2], d’un bout la rue Saint-François, d’autre bout les terres de l’enclos dudit séminaire [No 126.2], lequel demi-arpent fait partie d’un arpent qui est traversé sur le milieu par ladite rue de Notre-Dame, et dont ledit vendeur s’est réservé ce qui restera dudit arpent de l’autre côté de ladite rue [No 127.2 et No 127.3], lesdites choses vendues à lui appartenant, (...) ledit demi-arpent par contrat de concession que lui ont ci-devant accordé les Seigneurs de ladite île (...) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant que ledit vendeur demeurera quitte envers lesdits sieurs de tous les arrérages des dîmes qu’il doit de plusieurs années, comme aussi des rentes des terres qu’il possède en ladite île, ensemble de tout ce qu’il peut devoir auxdits sieurs acquéreurs, tant pour marchandises à lui fournies en son besoin, qu’autres choses généralement quelconques, dont il pourrait être redevable envers eux (...) Et encore sera tenu ledit sieur Rannyer, en ladite qualité, payer audit cédant la somme de six-vingts livres pour retour, valeur et épingles, comme aussi seront tenu lesdits sieurs fournir audit vendeur autant de terre que contient ledit demi-arpent qu’il cède le long de la rue Notre-Dame, à côté du demi-arpent qu’il se réserve, et ce, en tirant du côté du sieur Forestier, chirurgien, [No 123] la rue Saint-François entre deux, même de lui remplacer pareille quantité de terre que contient la

Page 91: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

91

No 127.2

No 127.3

rue Notre-Dame sur son arpent, en cas qu’il s’en trouve assez au lieu destiné pour le remplacement du demi-arpent». - Maugue 1678.02.20,15

Le 9 juillet 1679, Nicolas Godé fils vend à PIERRE GADOIS FILS «un quart d’arpent de terre, sis en cette ville, sur la rue Notre-Dame,

proche l’église paroissiale de ce lieu, savoir prenant le long de ladite rue Notre-Dame soixante et trois pieds, commençant du côté de l’église, proche le puits, en continuant sur le même niveau jusques sur le terrain desdits vendeurs [No 127.3] et en tirant dans la profondeur du côté dudit Godé sept perches, et de l’autre côté joignant le terrain d’Agathe Saint-Père [No 129], aussi sept perches de profondeur, au bout desquels sept perches de profondeur sont le terrain de la Congrégation et de François Billy [No 128], lequel terrain fait en tout ledit quart d’arpent, faisant partie d’un arpent [No 127] qui appartient audit vendeur par échange avec messieurs les Seigneurs de cette île suivant le contrat passé par moi dit tabellion le 20 février 1678». - Maugue 1679.07.09,139

Le 14 mai 1683, Nicolas Godé fils vend à JACQUES VIAU DIT LESPÉRANCE «la consistance d’un demi-arpent [sic] de terre, sis et

situé sur la rue Notre-Dame en cette ville de Villemarie audit Montréal, faisant partie de plus grande quantité appartenant audit Godé, devant la grande église, de présent cédée d’un côté à Pierre Gadois [No 127.2], d’autre à Nicolas Godé son fils [No 125]. La moitié duquel demi-arpent a été ci-devant acquis par ledit Viau dudit Godé, dont contrat a été passé entre eux par Bourdon, notaire à Boucherville, le vingt janvier de l’année dernière, [contrat perdu] et un autre quart d’arpent de ce jour cédé pareillement, qui fait en tout ledit demi-arpent joignant et en même lieu, et le présent contrat fera pour le tout». - Maugue 1683.05.14,789

De l’emplacement No 127 de un arpent, Nicolas Godé fils a cédé un demi-arpent aux Seigneurs [No 127.1], un quart d’arpent à Pierre Gadois [No 127.2] et il vient d’en vendre un demi-arpent à Jacques Viau [No 127.3]. Des problèmes sont à prévoir!

Le 10 avril 1684, Jacques Viau vend à GILLES LAUSON «vingt pieds de terre en carré, faisant partie d’un demi-arpent que ledit vendeur a acquis de Nicolas Godé par contrat passé par-devant maître Claude Maugue notaire le [laissé en blanc] sis et situé en cette ville, sur la rue Notre-Dame, à prendre lesdits vingt pieds de terre en carré sur l’angle dudit demi-arpent du

Page 92: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

92

côté du sud-ouest ou environ, et sur le niveau de ladite rue» Le 11 novembre 1684, dans un ajout, les parties se désistent du contrat ci-haut. - Basset 1684.04.10,1530

Le 23 mars 1685, Jacques Viau vend à LOUIS DE LAFAYE «ladite maison et demi-arpent de terre ci-dessus exprimée, consistant icelle maison en deux chambres de plein pied, de la longueur de trente-un pieds, sur dix-huit pieds de large ou environ, une cheminée de pierre à chaux et sable, avec sa masse aussi de pierre, couverte de planches, les planchers en haut embouvetés, et quelques madriers non encore employés pour servir de plancher en la cave qui est encommencée, et ensemble ses appartenances et dépendances, tenant d’un bout ledit demi-arpent de terre à ladite rue Notre-Dame, d’autre bout aux terres des Sœurs de la Congrégation [No 128], d’un côté à la terre du sieur Pierre Gadois, arquebusier, [No 127.2] et d’autre côté à la terre de Nicolas Godé fils [No 125], (...) audit vendeur appartenant, et par lui et sa dite femme acquise de Nicolas Godé père et de Marguerite Picard sa femme par contrat en date des 20e janvier 1682 et 14e mai 1683, passés par-devant Bourdon, notaire à Boucherville et Maugue notaire et greffier ci-devant en cette île (...) Cette vente faite à la charge desdits cens, rentes et autres droits seigneuriaux (...) et outre moyennant la somme de six cents livres et vingt livres pour les épingles». - Basset 1685.03.23,1618

Le 15 septembre 1686, Gabriel Souart et Louis de Lafaye déclarent devant notaire «que, par une pieuse intention, afin de faire instruire et apprendre les bonnes lettres à la jeunesse de cette ville, ils avaient dessein de fonder une école à perpétuité en cette ville, ce qu’ils auraient proposé à messire Estienne Guyotte, prêtre curé de ladite paroisse, qui en aurait conféré avec messire François Dollier de Casson, prêtre, supérieur dudit séminaire, à messire maître Jean-Baptiste Migeon, sieur de Branssat, avocat en parlement, juge bailli de ladite île, et avec les marguilliers et anciens Habitants d’icelle, et après en avoir conféré ensemble et avec leur conseil, ils ont délibéré d’accepter ladite fondation suivant les intentions desdits sieurs Souart et de Lafaye et ainsi qu’il ensuit. Savoir est que le sieur curé a promis et promet de faire tenir tous les jours de l’année et à perpétuité ladite école en la maison ci-après déclarée et y instruire les enfants, leur montrer à lire et écrire, à la prière, et autres bons préceptes, pour cet effet a présenté le sieur Mathurin Rouillier, homme dévot et pieux, et de bon exemple, et autres associés avec lui, lequel à ce présent a accepté ladite charge et promis de bien et fidèlement acquitter de son devoir du mieux qu’il lui sera possible et même d’y consommer toute sa vie et le peu de bien qu’il peut posséder et qui lui peut appartenir, pour seconder et contribuer au zèle et intentions desdits sieurs Souart et Lafaye. Sera ladite école ? et tenue par le sieur

Page 93: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

93

No 128

Rouillier et tel et autre qu’il payera. Et pour l’entretien de la présente fondation, le sieur Souart a baillé présentement comptant audit sieur Rouillier la somme de mille livres en argent monnayé à la vue de moi notaire et témoins soussignés, en louis d’argent et autres pièces monnayées ayant cours, pour être employés(?) en acquisition de fonds de terres, maison ou rentes constituées pour les mêmes fins ci-dessus. Dont etc., quittance etc. Et le sieur de Lafaye a aussi donné et délaissé, du tout dès maintenant et à toujours, audit sieur Rouillier et autres ses associés ? sans toutefois que leurs héritiers y puissent rien prétendre, non plus que dans ladite somme de mille livres ci-dessus donnée par le sieur Souart, c’est à savoir un demi-arpent de terre sur lequel est bâtie une maison de pièces sur pièces, sise en cette ville rue Notre-Dame, consistant en deux chambres basses de plein pied, plancher en bas et en haut, cheminée de pierre à chaux et à sable, couverte de planches, ainsi que le tout se poursuit et comporte, sans en rien réserver ni retenir, et où à présent ledit sieur de Lafaye fait les écoles, appartenances et dépendances, tenant d’un bout ledit demi-arpent de terre à ladite rue Notre-Dame, d’autre bout aux terres des Sœurs de la Congrégation [No 128], d’un côté à la terre de Pierre Gadois, arquebusier, [No 127.2], et d’autre côté à la terre de Nicolas Godé fils [No 125], audit sieur de Lafaye appartenant par l’acquisition qu’il en a faite de Jacques Viau par contrat passé par-devant maître Bénigne Basset, notaire royal et en cette île, en date du vingt-trois mars mil six cent quatre-vingt-cinq, qu’il a présentement mis ès mains dudit Rouillier, dont quittance». - Bourgine 1686.09.15,171

Le 3 mai 1695, au cours de l’arpentage d’un terrain voisin, Bénigne Basset s’apercevra, «après avoir mesuré le terrain appartenant à ladite école [No 127.3], faisant partie d’un arpent provenant du fait de Nicolas Godé fils, que ledit sieur Gadois [No 127.2] a anticipé sur le terrain de ladite école sur le niveau de la rue Notre-Dame, trente-deux pieds huit pouces sur la profondeur de sept perches quelques pieds, et par le bout de son dit enclos vingt-six pieds huit pouces». - arpentage 1695.05.03

À moins que ce ne soit l’emplacement No 127.3 qui n’empiète sur l’emplacement No 127.2! Voir plus haut!

Très tôt, il semble bien y avoir eu des maisons sur cet emplacement. Entre autres, en 1660 ou avant, PIERRE LORRAIN DIT LACHAPELLE

s’y est construit une maison. - Basset 1660.09.07,172

Page 94: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

94

Le 7 septembre 1660, Pierre Lorrain vend à JEAN GASTEAU, «une maison d’environ dix-huit pieds hors d’œuvre, et de la largeur de douze, en l’état qu’elle est à présent et qu’elle se comporte, à la réserve des meubles et outils desdits vendeurs. Icelle sise et située audit lieu de Villemarie, au lieu désigné pour la ville, tenant par-devant aux terres non concédées, par-derrière aux pareilles terres, d’un bout à la terre de Urbain Tessier dit Lavigne [No 161] et d’autre la terre de Pierre Martin dit Larivière [reste du No 128], sauf ses plus vrais confins, si aucuns y a. À la charge des droits seigneuriaux dûs aux Seigneurs de ladite île». Le contrat ne fait aucune référence à une concession. - Basset 1660.09.07,172

À peu près dans le même temps PIERRE MARTIN DIT LARIVIÈRE s’y construit également une maison.

À sa mort, en 1661, Marie Pontonier, sa veuve, épouse HONORÉ LANGLOIS DIT LACHAPELLE.

Le 2 juin 1664, Honoré Langlois et Marie Pontonier reconnaissent (…) «que dès le mois d’octobre de l’année g bj c soixante et un, ils ont vendu (…) à MARC-ANTOINE GALIBERT DIT DESCOULOMBIERS (…) une petite maison sans fonde[ment(?)] que ledit défunt Pierre Martin dit Larivière, vivant Habitant audit Villemarie, mari de ladite Pontonier en première noce, avait fait bâtir sur un morceau de terre appartenant aux Seigneurs de ladite île, au lieu désigné pour la ville, au bout et joignant un arpent de terre appartenant au nommé Nicolas Godé dit Lamontagne [No 127]» et joignant d’un côté la maison précédente. - Basset 1664.06.02,317

En 1666, Marc-Antoine Galibert dit Descoulombiers retourne en France. Sa femme reste ici pendant un certain temps et, le 2 octobre 1666, vend à PIERRE MEUSNIER la maison et son terrain qu’ils ont sur l’emplacement No 128. - Basset 1666.10.02,331 (à venir)

Le 13 octobre 1666, Pierre Meusnier vend à demoiselle JEANNE GROISARD «une maison et la quantité de quarante-six toises et vingt-quatre pieds de terre en superficie, sur laquelle ladite maison est bâtie, située en ladite île dans le lieu désigné pour la ville, que ladite demoiselle acheteresse a dit bien savoir et connaître pour avoir le tout vu et visité. Audit vendeur appartenant et par lui acquise de Susanne Duverger, femme de Marc-Antoine Galibert dit Descoulombiers, par contrat passé par-devant ledit notaire soussigné le deuxième des présents mois et an» - Basset 1666.10.13,333

Page 95: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

95

Le 12 novembre 1673, Zacharie Dupuy et Jeanne Groisard sa femme donnent «en pur don irrévocable fait entre vifs (...) aux FILLES DE LA CONGRÉGATION NOTRE-DAME (...) tous et chacuns les biens meubles, dettes, actions et possessions immeubles, auxdits donateurs appartenant et qui leur pourront appartenir au jour de leur décès, à quelque liste(?) qu’ils soient, sans aucune chose réserver par lesdits donateurs, qu’une petite maison et terre sur laquelle elle est construite, située dans le lieu désigné pour la ville de ce lieu, où est présentement demeurant le nommé Hubert Leroux». - Basset 1673.11.12,975

Par ailleurs, selon le contrat de vente de l’emplacement No 160.2-3 du 27 décembre 1677, une partie au moins de l’emplacement No 128 était alors occupée par JEAN MORIAU DIT JOLICŒUR. - Maugue 1677.12.27,4

«Dans l’ancien livre des ensaisinements, page 10 du côté de la fin du livre, il est marqué que FRANÇOIS BAILLY était concessionnaire d’un quart d’arpent en superficie carré, par contrat du 7 mai 1673, ce quart d’arpent a été ensuite coupé en deux parties égales l’une au sud, l’autre nord par la rue Saint-Jacques qui le traverse». - MSHM 1917:186

Zacharie Dupuy meurt le 1er juillet 1676. La donation aux Filles de la Congrégation devient effective en 1679 ou avant. Nous verrons que Jeanne Groisard y aura ajouté la «petite maison et terre sur laquelle elle est construite, située dans le lieu désigné pour la ville de ce lieu». Selon le contrat de vente du No 127.2, du 9 juillet 1679, l’emplacement No 128 était alors occupé par la Congrégation et par François Bailly. - Maugue 1679.07.09,139

Le 23 septembre 1684, dans un «Abrégé des contrats concernant les Sœurs de la Congrégation», apparaît «Item, une petite maison, sur quarante deux pieds de long ou environ, sur quarante-huit pieds de large, provenant de la demoiselle Dupuy, proche l’église paroissiale, d’un bout la rue Saint-Jacques, d’autre bout la terre de Nicolas Godé [No 127.3], d’un côté à [laissé en blanc], chargée de six deniers par toise en carré, qui fait vingt-trois sols quatre deniers par chacun an, laquelle dite maison elle s’était réservé par le contrat de donation ci-dessus mentionné». - Maugue 1684.09.23,972

«Les Sœurs de la Congrégation avaient d’abord acquis tout ce terrain du sieur Bailly, et elles le possédaient en 1683, puis il a été retiré par les Seigneurs qui ont concédé la partie qui était du côté du sud de ladite rue

Page 96: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

96

Saint-Jacques» au XVIIIe siècle. La profondeur de l’emplacement allait de 40 à 45 pieds. - MSHM 1917:186-187

La date de 1683 du paragraphe précédent nous semble une erreur. Les Sœurs de la Congrégation n’avaient pas encore acquis le terrain de François Bailly, puisqu’il n’apparaît pas dans l’«Abrégé des contrats...» du 23 septembre 1684. L’acquisition ne peut donc qu’être postérieure à cette dernière date.

Selon les «Partages entre les cohéritiers d’Urbain Tessier dit Lavigne», du 22 mai 1692, l’emplacement No 128 était occupé par les Sœurs de la Congrégation. - Adhémar 1692.05.22,2135

Page 97: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

97

No 129

Comme nous l’avons vu plus haut, le présent emplacement est celui qu’AGATHE DE SAINT-PÈRE a reçu le 16 juin 1672, en échange de la

moitié de l’emplacement No 126.2 dont elle avait hérité. - Basset 1672.06.16,822

Le 26 novembre 1685, Agathe de Saint-Père épouse PIERRE LEGARDEUR DE REPENTIGNY.

Le 23 janvier 1692, Agathe de Saint-Père et Pierre Legardeur de Repentigny, au cours d’un échange, cèdent aux SEIGNEURS «un demi-arpent de terre, sis et situé en cette dite ville, commençant d’un bout cinq perches de large, à cinq perches de la borne qui fait la division des terres des concession des héritiers feus Urbain Tessier dit Lavigne et Jean Desroches, sur dix perches de long, tirant vers le Coteau-Saint-Louis, tenant d’un bout à présent à la terre du sieur Pierre Gadois, arquebusier, [No 127.2] d’un côté aux terres des héritiers dudit Tessier, et d’autre aux terres non concédées, le tout proche et attenant la rue et place de l’église paroissiale de ce lieu (...) à ladite demoiselle de Repentigny appartenant et par elle acquis par contrat d’échange passé par-devant Basset, l’un desdits notaires, le seizième juin g bj c soixante et douze». En contre-échange, ils reçoivent l’emplacement No 140. - Basset 1692.01.23,2136

Le 3 mai 1695, Bénigne Basset est appellé «pour mesurer et arpenter certain demi-arpent de terre appartenant ci-devant à la demoiselle Agathe de Saint-Père, sis et situé en cette ville, proche et joignant la terre du sieur Pierre Gadois [No 127.2], les contours de l’église paroissiale, et les rues Saint-Jacques et de Saint-Joseph, où étant, en la présence de mon dit sieur Chaigneau et dudit sieur Gadois, et de leur consentement, ai commencé à mesurer de l’angle desdites rues, du côté de la maison de la veuve Urbain Tessier dit Lavigne, en tirant le long et niveau de ladite rue Saint-Jacques vers la clôture du jardin et enclos dudit sieur Gadois [No 127.2], dix perches, au bout desquelles ai posé seulement un piquet qui est à la distance de ladite clôture vingt-cinq pieds huit pouces. Ce fait, dudit piquet, en descendant vers ladite église, ai mesuré cinq perches, au bout desquelles, ai apposé pareillement un autre piquet, qui est à trente-six pieds huit ou neuf pouces de la clôture et terrain dudit sieur Gadois, ce qui fait que depuis cette dernière ligne jusqu’à l’autre parallèle de ladite rue Saint-Joseph, il s’y trouve le demi-arpent de terre ci-devant exprimé appartenant ci-devant à ladite demoiselle de Saint-Père, et encore quelque chose de plus, et qui fait connaître après avoir mesuré le terrain appartenant à ladite école, faisant partie d’un arpent provenant du fait de Nicolas Godé fils, que ledit sieur

Page 98: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

98

No 140

No 139

Gadois a anticipé sur le terrain de ladite école sur le niveau de la rue Notre-Dame, trente-deux pieds huit pouces sur la profondeur de sept perches quelques pieds; et par le bout de son dit enclos vingt-six pieds huit pouces». - arpentage 1695.05.03

Comme nous l’avons vu plus haut, le 8 mai 1672 (Basset 1672.05.08,804), le 16 juin 1672 (Basset 1672.06.16,822), le 25 novembre 1677, (Maugue 1677.11.25,1), ainsi que le 20 février 1678 (Maugue 1678.02.20,15), les Seigneurs avaient acquis les cinq arpents de l’emplacement No 126, qui occupait la presque totalité du terrain compris entre les rues Saint-Paul, Saint-François, Notre-Dame et Saint-Joseph, et où sera aménagé l’enclos du nouveau séminaire auquel sera adjointe l’église paroissiale. Lorsque ce projet aura été réalisé, une partie de ces cinq arpents sera par contre reconcédée ou vendue, ce qui s’étalera de 1686 jusqu’au début du XVIIIe siècle. Ce seront les emplacements No 130 à No 149, le long de la rue Saint-François et de la rue Saint-Paul.

Le 12 mai 1686, NICOLAS BOYER reçoit «un emplacement dans le jardin du séminaire, de trente pieds de front sur vingt-deux de

profondeur, à prendre sur la rue de Saint-Joseph, joignant d’un côté Mathurin Jousset dit Laloire [?], par le devant à ladite rue Saint-Joseph, et des deux autres côtés aux terres dudit jardin, non concédées. Le 27 décembre 1689, par un ajout au même contrat, Nicolas Boyer reçoit «le terrain qui se trouve de reste entre le terrain concédé par le présent contrat et celui concédé au sieur François Hazeur qui est d’environ quinze pieds, aux mêmes charges, clauses et conditions exprimées audit contrat ci-dessus». - Bourgine 1686.05.12,133

Le 11 septembre 1706, échange entre Agathe de Saint-Père et Nicolas Boyer. - Adhémar 1706.09.11,7520 (à venir et à compléter)

Le 9 juin 1688, FRANÇOIS HAZEUR reçoit un emplacement de soixante et huit pieds de terre de front sur vingt-deux de profondeur, sis

en cette ville, rue Saint-Paul, dans le jardin dudit séminaire, à prendre au coin qui aboutit sur ladite rue Saint-Paul et sur la rue Saint-François en allant vers l’Hôtel-Dieu de cette ville (...) touchant d’un bout au sieur Bertrand Arnaud, d’autre à ladite rue Saint-François, par le devant à celle de Saint-Paul et par le derrière au jardin dudit séminaire. (...) Plus, mon dit sieur Dollier (...) donne et concède audit sieur François Hazeur, ce acceptant pour

Page 99: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

99

No 141

lui ses hoirs et ayants cause, un autre emplacement de terre de quarante cinq pieds de front sur vingt-deux de profondeur, sis en cette ville au jardin dudit séminaire, touchant d’un côté à l’emplacement ci-dessus concédé, d’autre à Nicolas Boyer, par-devant à la rue Saint-François et par le derrière audit jardin du séminaire». - Bourgine 1688.06.09,192

«Environ un quart d’arpent en superficie irrégulière contenant sur rue Saint-François 75 pieds et sur rue Saint-Paul 34 pieds, concédé vers 1688 au sieur François Hazeur, puis retiré par les Seigneurs vers l’an 1691, et puis par eux concédé par échange le 23 janvier 1692 à sieur Pierre Legardeur de Repentigny et demoiselle Agathe de Saint-Père, son épouse qui ont donné en contre-échange aux Seigneurs le terrain marqué ci-dessus No 129». - MSHM 1917:195

Le 23 janvier 1692, AGATHE DE SAINT-PÈRE et PIERRE LEGARDEUR DE REPENTIGNY, au cours d’un échange, reçoivent «un emplacement de terre de la consistance d’un quart d’arpent ou environ sis et situé en cette dite ville, au coin des rues Saint-Paul et Saint-François, lieu le plus avantageux pour le commerce et négoce de ce pays, tant à cause de la proximité de la Grande Rivière et fleuve Saint-Laurent, Petite Rivière et décharges d’icelles, qu’un carrefour de quatre rues, savoir, sur le niveau de ladite rue Saint-Paul, trente-quatre pieds, et sur celui de la dite rue Saint-François, soixante et quinze pieds, tenant d’un côté ès maisons et dégoûts du sieur Bertrand Arnaud et les héritiers feu le sieur Pinguet, en ladite rue Saint-Paul [No 141 et 142], d’autre côté à certaine terrasse et clôture du jardin et clos du séminaire dudit Montréal, d’un bout, vers le nord-est ou environ audit jardin et clos, d’autre bout au terrain de la dame Saint-Amand, et Nicolas Boyer [No 139] par-derrière leurs maisons, tenant aussi par un bout à la terre dudit Boyer». En contre-échange, ils cèdent l’emplacement No 129. - Basset 1692.01.23,2136

Le 22 juin 1695, concession à défunt Pougnet rue Saint-Paul entre de Repentigny et Bertrand Arnaud

- Adhémar 1695.06.22 (à venir)

Page 100: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

100

No 150.1

No 150.2

No 150

À partir de l’emplacement No 150 jusqu’à l’emplacement No 157, on retrouve une série d’emplacements beaucoup plus anciens, le long de la rue Saint-Paul, puis de la rue Saint-Joseph.

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en deux parties que nous dénoterons arbitrairement No 150.1 et No 150.2.

Le 22 août 1660, JACQUES TESTARD DE LAFOREST reçoit «une pièce de terre, proche l’hôpital Saint-Joseph, contenant quarante-sept

pieds en longueur et soixante pieds de largeur, joignant et attenant Jacques Leber et Charles Lemoyne [No 151], sur laquelle terre ledit Testard a fait bâtir une maison de vingt-deux pieds de long et seize de large». - CSSP 2/1.91

Jacques Testard meurt le 22 juin 1663.

Le 18 mars 1666, MARIE POURNIN, veuve Jacques Testard, reçoit «la quantité de vingt-huit toises et vingt-six pieds de terre en superficie,

dans le lieu désigné pour la ville dudit Montréal, à prendre au bout et joignant quarante-sept pieds de long sur soixante de large, concédés audit défunt Testard, son mari, par contrat en date du vingt-deux août g bj c soixante [No 150.1], savoir quarante-sept pieds de long trente de large, du côté et joignant la terre desdits ecclésiatiques de Montréal [No 126.3], et quatorze pieds aussi de large du côté et joignant la terre du sieur Jacques Leber [No 151], et aboutissant sur la rue qui regarde le grand fleuve Saint-Laurent [la future rue Saint-Paul] (...) à la charge d’y bâtir une maison à l’alignement de ladite rue, et laisser une issue et sortie de six pieds de large à ladite terre ci-dessus concédée audit défunt son mari». - CSSP 2/2.194

Le 6 février 1668, Marie Pournin épouse JACQUES DE LAMARQUE.

Le 16 avril 1692, Jacques de Lamarque et Marie Pournin ont un différent avec les Seigneurs sur les limites de leur emplacement. Gédéon de Catalogne est amené à en faire l’arpentage. Nous avons conclu que le présent emplacement occupait l’espace entre l’ancien chemin de la commune et la nouvelle rue Saint-Paul, puisque cet emplacement se retrouve en 1692 à un pied «de ladite rue». - Adhémar 1692.04.16,2088

Page 101: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

101

No 151

No 152

Le 22 août 1660, JACQUES LEBER et CHARLES LEMOYNE reçoivent «une pièce de terre, de soixante-seize pieds de long et soixante

pieds de large, proche l’hôpital Saint-Joseph de Villemarie, joignant et attenant Jacques Testard dit Laforest [No 150.1], sur laquelle terre lesdits Leber et Lemoyne ont fait bâtir une maison de trente-six pieds de long sur vingt-trois de large». - CSSP 2/1.90

Le 23 janvier 1664, CHARLES LEMOYNE, «nous ayant ce jourd’hui représenté la nécessité qu’il a de faire allonger de vingt-trois pieds de long la maison à lui appartenant sur le port de Villemarie, joignant celle appartenant au sieur Jacques Leber son beau-frère, que pour de suite il n’avait à lui appartenant qu’une partie du terrain pour faire ledit allongement, nous requérant de lui donner le surplus de la terre nécessaire pour ledit allongement, comme aussi le deux pieds de terre que son dit bâtiment ou maison contient en longeur de plus qu’il n’est porté par le contrat de concession que je lui en ai donné le vingt-deux août mil six cent soixante pour bâtir sa dite maison», Maisonneuve lui accorde le terrain nécessaire. - CSSP 2/2.124

Selon les auteurs de MSHM 1917, les deux dernières concessions totaliseraient «66 pieds sur environ 100 pieds» (MSHM 1917:202). Nous croyons que ces dimensions englobent également l’espace compris entre l’ancien chemin de la commune et la nouvelle rue Saint-Paul.

Le 23 juillet 1654, à l’occasion de la concession de 539(3à8), CHARLES LEMOYNE et CATHERINE PRIMOT reçoivent «dans l’enclos de la

ville, un arpent de terre sur lequel ils ont fait bâtir une maison, ledit arpent de neuf perches de large et le surplus en longueur, proche l’hôpital Saint Joseph». - CSSP 2/1.32.2

Le 8 juin 1678, par un ajout au même contrat CHARLES LEMOYNE recevra «tout le restant de terre qui est depuis l’arpent spécifié ci-dessus, jusqu’au niveau de la rue de Saint-Paul, joignant d’un côté un petit bâtiment appartenant audit sieur Lemoyne, de l’autre côté la rue Saint-Joseph». - CSSP 2/1.32.2

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en trois parties que nous dénoterons arbitrairement No 152.1, No 152.2 et No 152.3.

Page 102: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

102

No 152.1 Le 12 juin 1659, Charles Lemoyne échange avec JACQUES LEBER «la quantité de vingt-huit perches de terre, faisant partie d’un arpent de

terre appartenant audit Lemoyne, et situé au lieu désigné pour la ville en ladite île, proche l’hôpital Saint-Joseph dudit Villemarie, savoir quatre perches de large et sept de long, tenant d’un bout aux terres que ledit Lemoyne se réserve [le reste de No 152], d’autre bout à la commune dudit lieu, d’un côté aux terres de la veuve Nicolas Godé [No 126.2], et d’autre côté aux terres dudit Lemoyne [le reste de No 152], et sur laquelle quantité de terre cédée, lesdits Lemoyne et Leber sont demeurés d’accord de bâtir un bâtiment à moitié, contenant environ dix-huit à vingt pieds de long et autant de large, et duquel ils jouiront conjointement, qui sera bâti, savoir moitié sur lesdites terres cédées et l’autre moitié sur les terres dudit Lemoyne joignant icelles. Ladite cession et transport fait en conséquence et considération d’une place pour bâtir [No 151], située sur le bord de la commune, suivant l’alignement du sieur Jacques Testard [No 150.1], que ledit sieur Leber a présentement remis audit sieur Lemoyne, (...) et sur laquelle ils doivent aussi bâtir ensemble si ledit Lemoyne se voulait déporter de bâtir sur ladite place comme dit est, ledit sieur Leber demeurera seul et paisible possesseur de ladite place». - Basset 1659.06.12,84

Les emplacements No 151 et No 150.1 de Leber et de Testard, auxquels fait allusion le contrat précédent, ne leur ont pas encore été concédés officiellement. Ils ne le seront que le 22 août 1660. Mais les deux intéressés les occupent déjà. La possibilité que Lemoyne veuille «se déporter de bâtir sur ladite place comme dit est» va se réaliser. Ce n’est donc pas sur le présent emplacement que Lemoyne et Leber construiront leur bâtiment double, mais sur l’emplacement No 151.

L’indication que l’emplacement No 152.1 touche «d’un côté aux terres de la veuve Nicolas Godé», c’est-à-dire à l’emplacement No 126.2, nous a amené à donner à ce dernier emplacement une forme qui peut sembler bizarre. On doit y voir l’importance que l’on accordait à prévoir pour les emplacements un accès aux rues. Déjà le No 126.2 avait une accès à la rue Notre-Dame. À l’autre extrémité, on peut très facilement imaginer que Saint-Père se soit ménagé un accès au chemin de la commune par un droit de passage que Leber lui aurait accordé sur l’emplacement No 151. Dans cette veine, notons que lors de la concession de l’emplacement No 150.2, le contrat posait comme condition de «laisser une issue et sortie de six pieds de large à ladite terre ci-dessus concédée audit défunt son mari», c’est-à-dire à l’emplacement No 150.1.

Page 103: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

103

No 152.2

No 153

No 152.3

Le 29 avril 1661, «Vente de maison et reste de terre, par le sieur Charles Lemoyne et Catherine Primot, à BARBE DE

BOULLONGNE». - Basset 1661.04.29,200, acte disparu du greffe Basset, mais qui figure au Registre du Tabellionage.

En 1663, Barbe de Boullongne quitte Montréal et va vivre à Québec. Vers 1670, elle fait donation à l’HÔTEL-DIEU DE QUÉBEC de l’emplacement de ville avec maison qu’elle a à Montréal.

Le 6 octobre 1671, les religieuses de l’Hôtel-Dieu de Québec vendent à PHILIPPE DE CARION et PAUL MOREL «une maison en l’état qu’elle est à présent et qu’elle se comporte, sise et située en ladite île au lieu désigné pour la ville, proche l’hôpital dudit lieu, ensemble un reste de terre d’un arpent à commencer depuis les pieux du jardin de Charles Lemoyne [No 152.3], deux perches par-devant et aboutissant à ladite maison, et trois perches à commencer des pieux du jardin du sieur Jacques Leber [No 152.1] et aboutissant aux terres non concédées [No 153], et tirant vers les pieux du jardin de Jean Gervaise [No 156], et de la largeur de neuf perches tant devant ladite maison que par derrière (...) Auxdites dames religieuses et pauvres dudit hôpital appartenant par donation à eux faite par dame Marie-Barbe de Boulongne (...) laquelle avait eu le tout par acquêt (...) dudit Charles Lemoyne et de Catherine Primot sa femme, passé par-devant Basset, notaire, à Montréal, en date du vingt-neuvième avril mil six-cent soixante-un». - Rageot 1671.10.06,686

Paul Morel meurt le 6 février 1679. Le 2 février 1679, il avait fait son testament, où il écrit qu’«il veut et entend que généralement tout le bien qu’il a en ce pays, de quelque nature qu’il soit, en communauté ou autrement avec ledit sieur Carion et sa femme, appartienne audit SIEUR CARION et sa femme et à JEANNE CARION». - Adhémar 1702.06.27,6190

Ce résidu de l’emplacement No 153 – de dimensions difficiles à évaluer – restera dans la famille Lemoyne jusqu’au début du XVIIIe siècle.

- MSHM 1917:204-205

Selon le contrat de vente du No 152.2 du 6 octobre 1671, entre les emplacements Nos 152.2 et 156, il y avait des «terres non concédées» et

ensuite venaient «les pieux du jardin de Jean Gervaise», c’est-à-dire l’empla-cement No 156. Ces terres dites «non concédées» étaient vraisemblablement

Page 104: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

104

No 154

No 155

alors inoccupées. Mais, selon les auteurs de MSHM 1917, il s’agissait d’«environ demi arpent en superficie, concédé vers l’an 1660 à sieur CHARLES D’AILLEBOUST» (MSHM 1917:205). On doit supposer que PHILIPPE DE CARION l’apprenant, il a acquis cet emplacement. Toujours selon les auteurs de MSHM 1917, en 1696 et 1709, l’emplacement semble bien être possédé par LE FILS DE JEANNE DE CARION (MSHM 1917:205).

Selon le «titre nouvel» du 23 juillet 1694 pour l’emplacement No 157, le présent emplacement était alors occupé par les «hoirs de feu monsieur et mademoiselle de Carion».

Le 3 mai 1665, PIERRE CAILLÉ DIT LAROCHELLE reçoit «la quantité de quatre perches sept pieds de terre, dans la ville, où il a fait

bâtir une maison, savoir, quarante-quatre pieds de long et trente-cinq de large, tenant par derrière ladite maison au jardin de Jean Gervaise, par-devant à la rue qui regarde le jardin de l’hôpital dudit lieu [la future rue Saint-Joseph], d’un bout au jardin de madame d’Ailleboust [No 153] et d’autre à un morceau de terre non concédé [No 155]». - CSSP 2/2.144

Selon le contrat suivant, l’emplacement passe à GÉDÉON PETIT, puis à GUILLAUME GOYAU DIT LAGARDE. - Maugue 1686.09.07, à venir

Le 17 juillet 1694, GUILLAUME GOYAU DIT LAGARDE reçoit un emplacement sis en cette ville, sur la rue Saint-Joseph, de la contenance

de trente-cinq toises et seize pieds, en quarante-six pieds de front sur ladite rue Saint-Joseph pareille largeur par derrière sur trente-cinq pieds de profondeur d’un bout, et vingt pieds et demi de l’autre bout, tenant par-devant à ladite rue Saint-Joseph, par-derrière terres des hoirs de Jean Gervaise [No 156], d’un côté desdits trente-cinq pieds de profondeur à l’emplacement que ledit preneur a acquis du sieur Gédéon Petit [No 154], qui a ci-devant appartenu à Pierre Caillé dit Larochelle par contrat à lui donné par feu monsieur de Chomedey de Maisonneuve, ci-devant Gouverneur de cette île, le troisième mai 1665, et d’autre côté aux terres desdits hoirs dudit sieur Gervaise [No 156]». - Adhémar 1694.07.17,2859

Le 25 juin 1694, certificat d’arpentage - arpentage 1694.06.25 (à compléter)

Page 105: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

105

Page 106: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

106

No 156

No 157

Le 31 août 1655, JEAN GERVAISE reçoit «un demi-arpent de terre à Villemarie dans l’enclos de la ville, attenant à Charles Lemoyne [?], pour

y bâtir une maison». - ASSSM T 962D

On s’apercevra évidemment plus tard que le présent emplacement est assez éloigné de celui de Charles Lemoyne, No 152.

À ce demi-arpent, c’est-à-dire quatre cent cinquante toises, Dollier ajoute, par un simple billet, on ne sait quand, quatre-vingt toises supplémentaires, qui ne semblent pas donner lieu à un véritable contrat de concession. Le 23 juillet 1694, Anne Archambault reçoit un «titre nouvel» de cet «emplacement sis en cette ville, partie sur la rue Saint-Joseph, sur lequel ils ont bâti maison, grange et étables contenant en superficie cinq cent trente toises et audit défunt ? ? , ci-devant donnée et concédé par messieurs les Seigneurs de cette île, savoir demi-arpent de terre par feu monsieur de Chomedey de Maisonneuve, par contrat de lui signé le dernier août 1655, à la charge de deux sols six derniers de cens par an, et par un billet de monsieur Dollier le surplus dudit terrain qui contient quatre-vingt toises qui fait en tout ledit cinq cent trente toise suivant le mesurage fait par le sieur de Catalogne, juré arpenteur, demeuré annexé à la minute des présentes pour y avoir recours en cas de besoin, tenant la totalité dudit emplacement d’un bout, aux terres de maître Bénigne Basset [No 157], notaire royal, d’autre bout aux terres des hoirs de feu monsieur et mademoiselle de Carion [No 153], d’un côté au jardin de mes dits sieurs Seigneurs de cette ville [No 126.2], et d’autre part aux terres de Guillaume Goyau Lagarde [Nos 154 et 155], et avec ladite rue Saint-Joseph». - Adhémar 1694.07.23,2866

Le certificat de mesurage qui était «demeuré annexé à la minute des présentes» a depuis lors, je ne sais quand ni comment, été transféré au greffe d’arpentage conservé aux ANQM. - greffe d’arpentage 1694.07.23 (à venir)

Le 25 août 1662, avec la concession 944 1reC, BÉNIGNE BASSET reçoit «la quantité de vingt-cinq perches de terre dans la ville joignant et

attenant Jean Gervaise [No 156], sur lesquelles perches de terre ledit Basset a fait bâtir une maison». - ASSSM T 944 1reC

Page 107: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

107

No 158 Cet emplacement – dans l’axe de la rue Notre-Dame – est celui où l’on construira l’église paroissiale à partir de 1672. La reconstitution de

l’histoire de cette concession est assez complexe (ASSSM 3485 p. 6992 et ASSSM 3485 p. 7005). Elle ne se terminera qu’en 1693. Le 15 avril 1693, Dollier de Casson concède aux curés et marguilliers de l’église de la paroisse de Villemarie «tout le terrain sur lequel est bâtie l’église de ladite paroisse en forme de croix, le terrain sur lequel est bâtie la sacristie joignant ladite église, le terrain où est de présent le cimetière entouré de muraille joignant ladite église, la rue Saint-Joseph, maître Bénigne Basset notaire, et l’allée qui va de la grande galerie à ladite sacristie et aux fonts, laquelle est un grand passage pour passer les processions et les enterrements, plus tout le terrain qui se trouve aussi joignant ladite église depuis le coin d’icelle jusques à deux pieds proche de la muraille de ladite grande galerie et jusques à celle qui va de ladite grande galerie à ladite sacristie, plus un petit coin de terre de la contenance de trente pieds de front, à prendre depuis les fondements du coin de ladite église en tirant du côté ? de la cour dudit séminaire, sur ce qui se trouvera de profondeur jusques à deux pieds près de ladite galerie, (...) Plus mon dit sieur Dollier donne et concède comme dessus tout le terrain sur lequel est bâtie la chapelle des morts, avec un petit lopin de terre en triangle, à prendre depuis le rond de la chapelle de Saint-Joseph, en allant droit au coin de la muraille dudit cimetière qui aboutit au carrefour des rues Notre-Dame et de Saint-Joseph» - Adhémar 1693.04.15,2369

Page 108: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

108

944D

En juillet 1672, lors de «l’apposition des bornes ès rues de Montréal», Basset mentionne «une sixième rue, appellée la rue Saint-Jacques, de largeur de dix-huit pieds, commençant à la première borne de la ligne de division des concessions desdits Lecavelier [943D] et Desroches [944D], et qui passe par-devant les maisons de François Bailly, sergent de ce bailliage, dudit Tessier et Jacques Archambault, et va aboutir sur la rue appellée la rue Saint-Charles, qui vient le long de l’alignement de la clôture et jardin de mon dit sieur d’Ailleboust, sur laquelle rue Saint-Jacques j’ai apposé, sur chacune de ses lignes, sept bornes, savoir deux au commencement de ladite rue [sur la ligne de séparation entre 943D et 944D], deux autres proche la maison du sieur Dupuy, major de ladite île, [No 128], deux autres au-dessus de la maison dudit Bailly [No 128 ou une partie de No 162], deux autres vis-à-vis la maison dudit Tessier [No 162], deux autres sur la ligne de division des terres dudit hôpital [No 181] et Archambault [946D], deux autres environ sur la ligne de division des terres dudit hôpital [No 181] et celle de monsieur Souart prêtre [No 187], et d’autre aux terres au bout de ladite rue [la rue Saint-Charles]». - Basset 1672.07.1-15,829

Au XVIIIe siècle, la rue Saint-Jacques va être amputée à ses deux extrémités. Mais pendant un certain temps elle sera, avant de le redevenir beaucoup plus tard, une rue importante de la ville.

Le 10 janvier 1648, JEAN DESROCHES DIT DESROCHERS reçoit de Maisonneuve «la quantité de trente arpents de terre à commencer pour la

largeur vingt perches de face proche le lieu destiné pour la construction de la ville, tenant d’une part à Augustin Hébert [943D], d’autre part à Urbain Tessier [945D], et continuer pareille largeur dans la profondeur de l’île, tirant au nord-ouest quart d’ouest, jusqu’à ladite quantité de trente arpents de terre, plus un arpent de terre dans l’enclos de la ville pour bâtir le plus proche de ladite concession». - ASSSM T 944D*

Comme nous l’avons vu précédemment, l’emplacement de ville mentionné dans ce texte sera le No 120. Mais la terre elle-même commençait «proche le lieu destiné pour la construction de la ville», c’est-à-dire à l’enclos de la ville. Et elle était la première terre à ne pas y pénétrer. Pour replacer le Montréal ancien dans le Montréal moderne, disons que les actuelles rues Notre-Dame et Saint-Jacques constituaient la partie la plus élevée de la butte que Maisonneuve avait réservée pour la ville. Dans cette

Page 109: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

109

No 160

région, l’enclos de la ville était délimité par l’actuelle rue Saint-Antoine, où coulait la Petite Rivière, et où commençait la terre de Desroches. Entre les actuelles rues Saint-Jacques et Saint-Antoine, il y a une dénivellation assez importante. Et la pente qui en résulte faisait partie de l’enclos et non pas de la terre de Desroches. Mais comme il ne savait pas lire et que son voisin Augustin Hébert défrichait la partie de cette côte qui était face à sa terre, et qui dans son cas faisait partie de sa concession, Desroches se mit à faire de même.

Le 10 avril 1655, nouvelle concession de 944D à Jean Desroches, où il reçoit «la quantité de trente arpents de terre audit lieu, à commencer vingt perches pour la largeur, proche le lieu destiné pour la construction de la ville dudit lieu, tenant d’une part à Robert Lecavelier dit Deslauriers [943D], et d’autre part à Urbain Tessier [945D], et continuer pareille largeur de vingt perches, tirant au nord-ouest quart d’ouest, jusques à ladite quantité de trente arpents de terre». La formulation est restée la même que dans le contrat de concession de 1648. Mais il y avait maintenant cette pente que Desroches avait défrichée, sans qu’elle ne lui ait été concédée. Maisonneuve pouvait difficilement lui en vouloir d’avoir ainsi défriché les abords de la ville. En marge du contrat, il ajoute «et pour ce qui est de la terre que ledit Desroches a défrichée depuis le haut de la côte jusqu’au bas d’icelle, elles ne pourront être ôter audit Desroches qu’en lui en payant deux cents livres par arpent». - CSSP 2/1.48

Cette dernière démarche de Maisonneuve est ambiguë. Vient-il de décider que «le lieu destiné pour la construction de la ville dudit lieu» commence maintenant à la future rue Saint-Jacques, c’est-à-dire tout juste en haut de la côte, et que, de l’autre côté, commence la terre de Desroches? Ou bien que «le lieu destiné pour la construction de la ville dudit lieu» commence toujours à la Petite Rivière, mais que Desroches possède un droit sur le travail qu’il a exécuté sur cette côte entre la Petite Rivière et le haut de la côte? La question ne sera pas réglée avant quelques décennies.

C’est cet espace compris entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière, dans le prolongement de la terre 944D, qui va constituer l’emplacement

qui apparaît dans le MSHM 1917 sous le No 160. «Terrains concédés en 1673 à Hubert Leroux. Jean Moreau dit Jolicœur No [laissé en blanc], dont Gabriel Cardinaux avait acquis une partie de morceau ensaisiné le 9 avril 1686. Michel Leblond et Jacques Picard avaient acquis autre partie en 1687, Louis Plessis Belair avait acquis de Cardinal ensaisiné le 16 juin 1694, René Cuillerier avait eu autre partie par échange en 1690, et les Seigneurs ont retiré ledit terrain de Cuillerier en 1699. Ce terrain est occupé par les

Page 110: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

110

No 160.2-3

No 160.1

remparts de la ville. 17 décembre 1677, vente par Desroches à Jean Moreau». - MSHM 1917:209

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, nous devrons le séparer en trois parties, Nos 160.1, 160.2 et 160.3. En 1673, les Seigneurs semblent décider que cet emplacement ne fait pas partie de la terre de Desroches et en font la concession.

Selon le contrat de vente de l’emplacement No 160.3 du 12 septembre 1687, JEAN MORIAU DIT JOLICŒUR a obtenu

l’emplacement No 160.2-3 «par contrat de concession à lui fait par messieurs les seigneurs de cette île le septième mai g bj c soixante-treize». - Adhémar 1687.09.12,948

On ne sait pas ce qui se passe. Il est très vraisemblable que Desroches ait protesté et produit son contrat de concession: «et pour ce qui est de la terre que ledit Desroches a défrichée depuis le haut de la côte jusqu’au bas d’icelle, elles ne pourront être ôter audit Desroches qu’en lui en payant deux cents livres par arpent». Desroches finira par être reconnu comme propriétaire de l’emplacement litigieux, et le 27 décembre 1677, Jean Desroches vend à JEAN MORIAU DIT JOLICŒUR l’emplacement que ce dernier avait déjà reçu en concession le 7 mai 1673, c’est-à-dire «une pièce de terre, sise et située au lieu-dit la rue Saint-Jacques, de cent pieds de large, à prendre et commencer sur le bout de trente arpents qui sont la profondeur de sa concession, et se poursuivant lesdits cent pieds de large jusques au lieu-dit la Petite Rivière, auxdits vendeurs appartenant par contrat [laissé en blanc] en date du [laissé en blanc], joignant d’un côté à Urbain Tessier dit Lavigne [la terre 945D], d’autre audit cédant [No 160.1], et d’un bout audit acheteur [No 128], étant ladite pièce de terre une petite portion de la concession susdite dudit cédant». - Maugue 1677.12.27,4

On ne sait pas ce qui arrive à l’autre partie de l’emplacement, environ quatre-vingts pieds sur la rue Saint-Jacques jusqu’à la Petite Rivière. Il

est fort possible que l’indication du MSHM 1917 «Terrains concédés en 1673 à HUBERT LEROUX» s’y applique. Hubert Leroux est par ailleurs cité le 12 novembre 1673 comme occupant la maison de Zacharie Dupuy de l’autre côté de la rue Saint-Jacques, juste en face, sur l’emplacement No 128 - Basset 1673.11.12,975

Page 111: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

111

No 160.3

No 160.2 Le contrat suivant mentionne que, à une date que j’ignore, Jean Moriau sépare en deux l’emplacement No 160.2-3 et vend à GABRIEL

CARDINAL, qui a épousé la veuve de Hubert Leroux, les soixante-dix pieds de large de No 160.2 vers Jean Desroches [No 160.1] et n’en conserve que trente pieds de large [No 160.3] vers la terre 945D d’Urbain Tessier. - Adhémar 1687.09.12,948

Le 12 septembre 1687, Jean Moriau dit Jolicœur vend à GABRIEL CARDINAL et MICHEL LEBLOND DIT LEPICARD, le gendre de

Hubert Leroux, «un emplacement sis en cette ville, avec une vieille maison qui est sur icelui, de la contenance de trente pieds de front, sur ce qui se trouvera y avoir de profondeur jusques à la Petite Rivière, tenant d’un bout sur ledit front la rue Saint-Jacques, d’autre bout à ladite profondeur qui est la Petite Rivière, d’un côté au sieur Jean Bailly dit Lafleur [une partie de la terre 945D?], et d’autre part avec ledit Cardinal [No 160.2] qui l’a acquis dudit vendeur (...) Audit vendeur appartenant, tant par contrat de concession à lui fait par messieurs les seigneurs de cette île le septième mai g bj c soixante-treize, que par acquisition que ledit vendeur a fait de Jean Desroches par contrat passé devant maître Claude Maugue notaire les an et jour y contenus». - Adhémar 1687.09.12,948

Le 7 décembre 1691, Gabriel Cardinal et Anne-Marie Vendezègue, veuve Hubert Leroux, ainsi que Michel Leblond dit Lepicard et sa femme Anne-Charlotte Leroux, fille de ladite Vendezègue et de Hubert Leroux, vendent à RENÉ CUILLERIER une «maison sise et située en cette dite ville, rue Saint-Jacques et sur le niveau d’icelle, avec l’emplacement sur lequel ladite maison est bâtie, contenant trente pieds de front ou environ sur ladite rue Saint-Jacques (…) tenant la totalité de ladite maison et emplacement, d’un bout, sur le devant, avec ladite rue Saint-Jacques, d’autre bout, par-derrière, ladite Petite Rivière, d’un côté aux hoirs desdits Bailly et Tessier [une partie de la terre 945D?], et d’autre part avec ledit Cardinal et sa femme [No 160.2] et ledit chemin qui sépare lesdites terres dudit cimetière». - Adhémar 1691.12.07,2001

Selon les «Partages entre les cohéritiers d’Urbain Tessier dit Lavigne», du 22 mai 1692, le présent emplacement était occupé par René Cuillerier. - Adhémar 1692.05.22,2135

La construction des fortifications de la ville au XVIIIe va faire disparaître le terrain No 160.

Page 112: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

112

Page 113: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

113

No 165

945D

No 162.1

No 161 No 162

Le 18 septembre 1651, avec la concession de 945D, URBAIN TESSIER DIT LAVIGNE reçoit «un arpent de terre dans l’enclos d’icelle, joignant

les terres susdites». - CSSP 2/1.11

Il m’a été difficile de localiser cet emplacement. Avec les informations fragmentaires que l’on a, l’hypothèse la plus vraisemblable semble être que cet emplacement aurait consisté en deux demi-arpents.

Le premier demi-arpent que reçoit URBAIN TESSIER semble occuper le prolongement de la terre 945D, vers la ville, de un quart d’arpent sur deux, longeant ce qui deviendra la rue Saint-Jacques. Dans le MSHM

1917, il appararaît sous les Nos 161 et 162. La première mention que nous en ayions est la vente d’une partie qu’en fera Tessier le 9 décembre 1675 (Basset 1675.12.09,1237), emplacement que nous avons dénoté No 162.1.

Le 9 décembre 1675, Urbain Tessier et Marie Archambault sa femme vendent au curé GILLE PÉROT «un morceau de terre de la

consistance de quinze perches ou environ, sis et situé en ladite île dans le lieu désigné pour la ville, commençant et tenant d’un bout trois perches trois pieds de long à un emplacement de terre appartenant audit sieur acheteur, sur quatre perches de large, aboutissant sur le niveau de la rue dite de Saint-Jacques, tenant d’un côté à un morceau de terre [No 163.1.1] que ledit sieur acheteur a acquis depuis peu de Jacques Archambault et Marie Desnaux sa femme, et d’autre au jardin desdits vendeurs [le reste de No 162], à eux appartenant et faisant partie d’un arpent qui leur a été ci-devant concédé par monsieur de Maisonneuve pour lors Gouverneur de ladite île, par contrat en date du dix-huitième septembre g bj c cinquante et un». - Basset 1675.12.09,1237

Si on tient compte de la largeur de la rue Saint-Jacques, dix-huit pieds, dont neuf pieds ont été pris de chaque côté, le présent emplacement ne devrait plus avoir que trente-six pieds. La profondeur de cet emplacement par rapport à cette rue, «trois perches trois pieds», cinquante-sept pieds, dépasse cette valeur d’une vingtaine de pieds. Problème à l’horizon, que nous verrons plus loin!

Le deuxième demi-arpent complétant l’arpent de ville d’URBAIN TESSIER se situerait entre l’emplacement No 163 d’Archambault et le

chemin menant au Coteau-Saint-Louis, la future rue Notre-Dame. Les

Page 114: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

114

No 164

premières mesures que nous ayions de cet emplacement datent du 17 juillet 1680 (Maugue 1681.12.02,536) et donnent un peu plus de quarante-deux perches. La perte de près de huit perches est tout à fait compatible avec le fait que la rue Notre-Dame avait alors trente pieds de large et a vraisemblablement été, à cet endroit, à moitié prise sur cet emplacement.

Le 30 mars 1655, Urbain Tessier vend à GILLES LAUSON «une maison et la quantité de cinquante perches de terre, cinq de large et dix de long, sur laquelle terre est située ladite maison appartenant audit Lavigne». Le 5 nov. 1656, Urbain Tessier «reconnaît et confesse avoir eu et reçu de Gilles Lauson la somme de trois cent trente livres tournois pour paiement de la terre et maison ci-dessus mentionnées». - Closse 1655.03.30,53

Compte tenu de ses dimensions, ce demi-arpent vendu par Tessier à Lauson pourrait être l’emplacement No 165. Mais, dès le 26 février 1659, le No 165 est à nouveau occupé par Tessier (Basset 1659.02.26,76), tout comme il le sera encore le 14 juillet 1664 (Mouchy 1664.07.14,3). Lauson pourrait fort bien avoir tout simplement remis cet emplacement à URBAIN TESSIER puisque qu’il disposait maintenant d’un autre, le No 164.

En effet, le 20 août 1655, avec la concession de 964D, GILLES LAUSON reçoit «un arpent de terre dans l’enclos de la ville (...) ledit

arpent dans la ville joignant la terre et maison de Jacques Archambault [No 163]». - CSSP 2/1.50

À une date inconnue, devant Saint-Père, Gilles Lauson vend à LOUIS DELASAUDRAYE un arpent de terre avec maison. Ce contrat est disparu, mais un extrait est cité dans le contrat du 27 août 1657, devant Saint-Père. - acte disparu

Le 27 août 1657, Louis Delasaudraye vend à FIACRE DUCHARNE «une maison appellée Vide-Bouteille avec un arpent de terre sur laquelle terre est assise ladite maison audit Villemarie, le tout appartenant audit Delasaudraye (...) pour le prix et somme de quatre cents livres tournois, laquelle somme de quatre cents livres ledit Ducharne s’est obligé et oblige de payer audit Delasaudraye, savoir la moitié de ladite somme au jour de Saint-Barthélemy prochainement venant, que l’on comptera mil six cent cinquante-huit et les deux cents livres restant dudit jour de Saint-Barthélemy, en un an que l’on comptera mil six cent cinquante-neuf (...) Gilles Lauson, seul premier vendeur de ladite terre et maison (...) ainsi qu’il

Page 115: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

115

est porté par le contrat qui a été passé par-devant nous entre lesdits Lauson et Delasaudraye [dont la date n’est pas indiquée]». - Saint-Père 1657.08.27,87

Pour comprendre la suite des événements, il est utile de mentionner que le 10 novembre 1657, Louis Delasaudraye se voit condamner en justice suite à un attentat à la pudeur contre Marie-Marthe Pinson. - DJM 1657.11.10

Il semble alors que Delasaudraye décide de quitter Montréal. Il a besoin d’argent. Fiacre Ducharne prévoie pourtant déjà qu’il sera incapable de faire son premier paiement en septembre 1658. On conclue alors un arrangement à plusieurs personnes, dont nous connaissons peu de détails.

Le 6 mars 1658, Fiacre Ducharne rétrocède à GILLES LAUSON, «une maison nommée Vide-Bouteille en l’état qu’elle est avec un arpent de terre sur lequel est assise ladite maison audit lieu de Villemarie, le tout appartenant audit Ducharne, suivant le contrat de vente à lui fait par Louis Delasaudraye, aussi Habitant, passé par-devant Saint-Père, ci-devant commis au greffe en date du vingt-septième août dernier (...) Ladite rétrocession faite à la charge par ledit de Lauson de payer audit Louis Delasaudraye à ce présent et acceptant la somme de quatre cents livres tournois à l’acquit et décharge dudit Ducharne, qu’il a présentement promis et s’oblige payer audit Delasaudraye, savoir la somme de deux cents livres au jour et fête Saint-Barthélemy prochain venant, et les autres deux cents livres, dudit jour Saint-Barthélemy en un an, que l’on comptera g bj c cinquante-neuf». - Basset 1658.03.06,26

Le 6 mars 1658, Louis Delasaudraye reconnaît avoir reçu de Fiacre Ducharne «la somme de quatre cents livres, pour parfait paiement de la vente d’une maison et un arpent de terre, nommée Vide-Bouteille, suivant le contrat de vente passée par-devant Saint-Père, ci-devant commis au greffe et tabellionage dudit Villemarie en date du vingt-septième août dernier». - Basset 1658.03.06,24

Le 26 septembre 1658, on fait un ajout au contrat précédent par lequel Delasaudraye «a confessé avoir présentement eu et reçu dudit Gilles de Lauson, à ce présent, la somme de cent livres en castor, sur et en déduction de la somme de quatre cents livres ci-dessus mentionnée». Dans un autre ajout, Delasaudraye donne «à l’église paroissiale de ce lieu de Villemarie les trois cents livres restant de l’obligation ci-dessus que ledit sieur de Lauson a promis payer par ces présentes». - Basset 1658.03.06,26

Page 116: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

116

Nos 164.2-3

No 164.1

No 164.2

Après l’échec de la première vente, Gilles Lauson décide alors de scinder l’emplacement No 164 en deux, que nous dénoterons Nos 164.1 et 164.2-3.

Le 26 février 1659, Gilles Lauson vend à FIACRE DUCHARNE «une maison nommée Vide-Bouteille, située au lieu désigné pour la

ville en l’île de Montréal, (...) comme aussi (...) demi-arpent de terre en l’état qu’il est et qu’il se comporte et sur lequel ladite maison est bâtie, tenant par-devant à Urbain Tessier [No 165], par-derrière à un demi-arpent appartenant audit Lauson et sa femme [No 164.1], et des deux bouts aux terres non concédées (...) moyennant le prix et somme de quatre cents livres». - Basset 1659.02.26,76

Le 23 décembre 1662, Gilles Lauson vend à FRANÇOIS BAILLY DIT LAFLEUR «un demi-arpent de terre, faisant moitié d’un arpent

concédé audit Lauson et les siens, par contrat de monsieur le Gouverneur de ladite île en date du [laissé en blanc] (...) Ledit demi-arpent de terre ci-dessus vendu, sis et situé audit Villemarie, au lieu désigné pour la ville, commençant d’un bout sur le bord du grand chemin qui va au Coteau-Saint-Louis, cinq perches de large et aboutissant dix perches de long, vers la Petite Rivière, aux terres non concédées, tenant d’un côté à demi-arpent de terre appartenant à Fiacre Ducharne dit Lafontaine [No 164.2-3] et d’autre à la ligne de division dudit arpent de terre ci-dessus». - Basset 1662.12.23,256

Ces deux emplacements, selon Lauson, touchent «des deux bouts aux terres non concédées». En fait, vers la future rue Saint-Jacques, ils touchent à l’emplacement de Tessier [No 162]. Mais Tessier, comme nous l’avons vu, n’habitait pas cet emplacement. Il s’était fait construire une maison sur son autre emplacement de ville [No 165].

En autant que l’on puisse voir, il semble que Bailly n’occupera pas longtemps l’emplacement No 164.1. Déjà en 1664, Gilles Lauson sera cité (Mouchy 1664.07.14,3) comme occupant à nouveau cet emplacement. Bailly semble l’avoir rendu à Lauson pour aller occuper l’emplacement No 128.

À son tour, Fiacre Ducharne décide de scinder en deux son emplacement No 164.2-3. Il en garde pour lui la moitié que nous

dénoterons No 164.2

Page 117: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

117

No 169 No 170 No 171

No 164.3 Et, le 14 juillet 1664, Fiacre Ducharne vend à JEAN BAUDOUIN DIT PETITJEAN «une maison nommée vide-bouteille, située au lieu

désigné pour la ville en ladite île, en l’état qu’elle est, comme aussi la moitié du demi-arpent de terre sur lequel moitié du demi-arpent ladite maison est bâtie, qui est un quartier [carré], le tout comme il se comporte, tenant par-devant à Urbain Tessier dit Lavigne [No 165], par-derrière à un arpent de terre appartenant à Gilles Lauson [No 164.1], et des deux bouts aux terres non concédées, auxdits vendeurs appartenant au moyen de la vente à eux fait par lesdits Gilles Lauson et Marie Archambault, par acte passé par-devant Basset notaire, le vingt-sixième février g bj c cinquante-neuf». - Mouchy 1664.07.14,3

Lorsqu’on voudra faire passer la rue Notre-Dame à cet endroit, on s’apercevra – c’est du moins la conclusion à laquelle nous arrivons – que cette rue de trente pieds de largeur allait non seulement passer entièrement sur l’emplacement No 164.3, mais que cet emplacement allait même déborder un peu de l’autre côté de la rue. En conséquence cet emplacement passera de 90 pieds par 90, à 90 pieds par 55! - MSHM 1917:217

On peut penser que c’est cela qui a poussé, comme nous le verrons dans le prochain contrat, Gabriel Souart à prolonger l’emplacement de JEAN BAUDOUIN d’un autre demi-arpent. Et ce prolongement qui englobera les emplacements Nos 169, 170 et 171, sera situé de l’autre

côté de la future rue Notre-Dame.

Baudouin construit une maison sur ce prolongement et, le 8 mars 1671, vend la maison et le nouvel emplacement à JEAN BOUSQUET, c’est-à-dire «un carré de massonne à chaux et à sable (...) et ensemble un quart d’arpent de terre en carré sur lequel ledit carré est bâti, le tout situé dans le lieu désigné pour la ville dudit Montréal, sur le coteau derrière le jardin de l’hôpital dudit lieu, tenant par-devant le chemin qui va vers la maison d’Urbain Tessier dit Lavigne [sur No 165], par derrière à un arpent appartenant à Gilles Lauson chaudronnier [No 164.1], d’un côté à la rue [la future rue Notre-Dame] qui doit aller vers le Coteau-Saint-Louis, et vers la maison de Gabriel Selle dit Leclos, et d’autre côté au chemin [la future rue Saint-Joseph] qui vient dudit hôpital pour aller audit Coteau-Saint-Louis, auxdits vendeurs appartenant et à eux accordé par vénérable et discrète personne messire Gabriel Souart (...) lesdits vendeurs ont promis de mettre ès mains dudit acheteur le contrat de concession concernant la propriété dudit quart d’arpent de terre susvendu d’hui en deux mois [La date du contrat de concession n’est pas indiquée au présent contrat]. - Basset 1671.03.08,678

Page 118: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

118

Beaucoup plus tard, le 22 mai 1693, Jean Baudouin déposera dans l’étude d’Adhémar la grosse du contrat de vente Mouchy 1664.07.14,3. Il y a fait l’ajout suivant. «J’ai, Jean Baudouin, soussigné, certifié à tous qu’il appartiendra avoir vendu la maison et le quart d’arpent [No 164.3] que Ducharne et sa femme m’avaient vendu par le susdit contrat, à défunt URBAIN TESSIER DIT LAVIGNE il y a longtemps, laquelle maison et quart d’arpent il m’a payé par le moyen du charroi de pierre et sable qu’il m’a fait pour faire bâtir la maison que j’ai vendu à Bousquet [Nos 169, 170 et 171] et déclaré qu’il ne fait pas passer de contrat de vente. C’est pourquoi j’ai fait aux héritiers dudit défunt Texier la présente déclaration, et que j’ai été entièrement payé de ladite maison et quart d’arpent de terre appellé Vide-Bouteille». - Adhémar 1693.05.22,2401

Notons le bout de phrase: Urbain Tessier «ne fait pas passer de contrat de vente». Ce qui ne simplifie pas la tâche de celui qui veut reconstituer ses transactions immobilières. Mais, en confirmation de la déclaration de Jean Baudouin, notons que, dans les papiers trouvés lors de l’inventaire des biens d’Urbain Tessier, il y aura le «contrat de vente faite par Fiacre Ducharne et Marie Pacro sa femme à Jean Baudouin et Charlotte Chauvin sa femme, passé par-devant maître Nicolas de Mouchy, notaire, le 14e jour de juillet 1664». - Adhémar 1690.07.28,1721

Mais entre-temps, comme nous le verrons plus loin (Basset 1672.07.1-15,829) (Maugue 1681.11.18), Urbain Tessier aura revendu l’emplacement No 164.3 à JEAN BOUSQUET, mais sans lui rendre le contrat en question.

En juillet 1672, quand on procède à l’apposition des bornes sur la nouvelle rue Notre-Dame, Basset pose deux bornes, «les quatrièmes, vis-à-vis l’angle droit de la maison de Jean Bousquet arquebusier». - Basset 1672.07.1-15,829

L’emplacement voisin No 164.1, de Gilles Lauson, se voit également amputé de trente pieds par le passage de la rue Notre-Dame. Lauson proteste et on arrive à un arrangement. Le 21 juin 1673, «Gilles Lauson, touchant la terre qu’il possède sur et dans la rue Notre-Dame de Montréal, (...) promettant à mes dits sieurs de Montréal (…) qu’il ne labourera ni sèmera, en quelque sorte et manière que ce soit, sur la largeur et longueur des rues qui se pourront rencontrer sur les terres qui seront propres audit Lauson». - Basset 1673.06.21,930

En fait le bornage des rues est loin d’être le seul événement important qui se produit alors à Montréal au point de vue urbanisation. On

Page 119: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

119

décide de construire la nouvelle église, dont la première pierre est posée le 30 juin 1672. Elle sera construite au milieu de la rue Notre-Dame et on prévoit aménager autour une vaste esplanade, l’actuelle Place d’Armes. Le nouveau curé, Gilles Pérot, qui sera responsable de sa construction, est arrivé en 1670. Il s’installe sur l’emplacement No 165 que – selon nous – il a acheté d’Urbain Tessier qui «ne fait pas passer de contrat de vente».

On a nettement l’impression que, comme Jean Desroches, Urbain Tessier était persuadé, dès le début, que l’espace compris entre la future rue Saint-Jacques et la Petite Rivière faisait partie de sa terre et qu’il pouvait l’utiliser. Il faut dire que Maisonneuve avait écrit dans la concession: «un arpent de terre dans l’enclos d’icelle, joignant les terres susdites» (CSSP 2/1.11). Dans le contrat de vente de l’emplacement No 160.2-3 du 27 décembre 1677, Tessier est cité comme occupant l’espace entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière dans le prolongement de sa terre (Maugue 1677.12.27,4). Dans les contrats de vente de l’emplacement No 160.3 du 12 septembre 1687 et dans celui du 7 décembre 1691, (Adhémar 1687.09.12,948 et 1691.12.07,2001), Tessier et Bailly(?) apparaissent comme occupant le même espace. Après avoir vendu l’emplacement No 165, Tessier s’est fait construire une maison dans cet espace, de l’autre côté de la rue Saint-Jacques, du côté de la Petite Rivière, au bout de la rue Saint-Joseph. Ce sera la maison paternelle jusqu’après sa mort.

Page 120: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

120

161

En même temps que l’emplacement No 165, il semble bien que Tessier ait également vendu l’emplacement No 161, qui disparaît alors comme tel le 16 juin 1672, qui est en fait englobé dans un nouvel emplacement, le No 129, (Basset 1672.06.16,822), comme nous l’avons vu plus haut et comme illustré ci-après.

Cette situation va perdurer jusqu’au 23 janvier 1692, date à laquelle l’emplacement No 129 va disparaître à son tour (Basset 1692.01.23,2136), comme une partie de l’emplacement No 164.1 était déjà disparue, pour faire place à l’actuelle Place d’Armes qui comprendra tout l’espace entre l’emplacement No 127.2 et la rue Saint-Joseph, et de la rue Saint-Jacques jusqu’à la rue Notre-Dame. Sur cette place, sera construite l’église paroissiale, emplacement No 158. Comme nous le verrons plus loin (Adhémar 1692.05.22,2135), une étroite bande, le long de la rue Saint-Jacques sera à nouveau concédée, mais sera à nouveau reprise par les Seigneurs.

Si Gilles Lauson avait finalement accepté que son terrain [No 164.1] soit amputé par la rue Notre-Dame, c’est en effet que les Seigneurs avaient offert de le lui acheté. Ce sera le cœur de la nouvelle place. Il ne reste pas de trace écrite de cette transaction.

Comme nous l’avons vu, le 9 décembre 1675, Urbain Tessier et Marie Archambault sa femme avaient vendu au curé Gille Pérot

Notre-Dame

Sain

t-Jo

seph

Saint-Jacques

128

127.2

129

127.1 157

126.1.2

945D

158

16

0.3

162

164.1

Page 121: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

121

l’emplacement No 162.1 de cinquante-sept pieds de profondeur sur la rue Saint-Jacques, et jouxtant l’emplacement No 164.2, le quart d’arpent qui reste à Fiacre Ducharne. Mais, entre le No 162.1 et le No 164.3 dont Bousquet vient de se voir amputer d’une partie, Ducharne ne parvient pas à retrouver la superficie du terrain qu’il a acheté. Il semble bien vraisemblable qu’Urbain Tessier avait exagéré d’un bonne vingtaine de pieds la profondeur du terrain qu’il avait vendu au curé Pérot, et qu’il empiétait ainsi sur le terrain de Ducharne. Ce dernier se tourne alors vers Lauson qui lui a vendu l’emplacement No 164.2-3 comme mesurant un demi-arpent. Ducharne présente une requête au bailli Charles d’Ailleboust pour obliger Lauson à respecter la «garantie de vente de demi-arpent de terre de ville, suivant certain contrat passé par-devant le greffier et tabellion de ce lieu, en date du vingt-sixième février g bj c cinquante-neuf». Mais dès qu’il se présente à l’audience, le 20 juillet 1676, Lauson se déclare «prêt de livrer audit demandeur ledit demi-arpent de terre en question, suivant et conformément aux confins dudit contrat». Le juge lui ordonne solennellement de le faire. - Reg. aud. 1676.07.20

Et, le 1er août 1676, on signera un «Accord fait entre ledit Fiacre Ducharne, Urbain Tessier, Gilles Lauson, Jean Bousquet et Jean Corron, passé par-devant maître Thomas Frérot, notaire royal de la juridiction des Trois-Rivières». Cet acte notarié est maintenant disparu, mais son titre est cité dans un contrat de vente ultérieur du même terrain. - Adhémar 1697.02.27,3670

Fiacre Ducharne meurt le 17 mars 1677.

Vingt ans plus tard, «à la requête des cohéritiers de défunt Fiacre Ducharne» l’emplacement No 164.2 est mis en vente par adjudication judiciaire. Le 16 septembre 1695, JEAN LEGRAS et MARIE MALLET sa femme l’obtiennent. Le 27 février 1697, ils revendent à JEAN CAILLAUD BARON ce «quart d’arpent de terre ou environ, de présent en jardin, situé en cette ville, tenant d’un bout sur le devant à la rue Saint-Joseph, d’autre bout par-derrière au jardin de Pierre d’Ailleboust [No 165], écuyer, sieur d’Argenteuil, d’un côté aux terres des hoirs d’Urbain Tessier Lavigne [No 162], et d’autre part aux terres des hoirs de Laurent Tessier [No 164.3]» - Adhémar 1697.02.27,3670

On comprend un peu ici un peu en quoi consistait l’accord du 1er août 1676. Avant de vendre son emplacement No 164.1, Lauson en a cédé une partie à Ducharne dont le terrain a ainsi été élargi jusqu’à la rue Saint-Joseph, passant d’une largeur d’un demi-arpent, c’est-à-dire quatre-vingt-dix pieds à environ cent vingt pieds. On voit évidemment en plus que, en 1697, les emplacements Nos 165 et 164.3 auront changé d’occupants.

Page 122: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

122

No 164.3

945.1

Le 18 novembre 1681, Jean Bousquet vend à LAURENT TESSIER «une maison sise et située audit lieu de Montréal, rue Notre-Dame,

proche la grande église, consistant en un corps de logis de muraille, chambre basse avec sa cheminée de pierre et bousillage, un petit cabinet à côté, cloison, cave, grenier, plancher haut et bas embouveté, couverte de planches, de la longueur de vingt-quatre pieds et de vingt ou vingt-deux pieds de large, et de huit à neuf pieds de hauteur de rase chaussée, ensemble un appentis au bout du pignon du côté du nord-est de bois de pièces sur pièces couvert de planches, ladite maison, appentis, avec la terre y joignant ainsi que le tout se poursuit et comporte, de la consistance d’environ un quart d’arpent de terre, ladite maison et appentis compris, tenant d’un côté sur le devant d’un côté ladite rue Notre-Dame, d’autre part la veuve et héritiers de Fiacre Ducharne [No 164.2], et de l’autre côté du côté du nord-est la terre et jardin de défunt messire Gilles Pérot prêtre et curé dudit Montréal [No 165], sans aucune chose en excepter, exclure ni réserver, audit vendeur appartenant au moyen de la vente qui lui en a été ci-devant faite par Jean Baudouin, Habitant de cette île, par contrat passé par-devant maître Bénigne Basset ci-devant notaire». - Maugue 1681.11.18

Mais revenons à l’emplacement de ville d’Urbain Tessier. Comme nous l’avons déjà vu, il en a vendu l’emplacement No 165 et celui que nous avons dénoté No 162.1 au curé Pérot. Par ailleurs, persuadé que l’espace entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière fait partie de sa terre, il semble en avoir vendu une partie à FRANÇOIS BAILLY DIT LAFLEUR. - Adhémar 1687.09.12,948 - Adhémar 1691.12.07,2001

De toutes façons, nous n’avons aucun contrat témoignant de vente de Tessier à Bailly. Le seul contrat qui nous reste d’une vente par Tessier

de la partie de sa terre entre entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière est celui d’un emplacement que nous avons dénoté 945.1. Le 13 juin 1686, Urbain Tessier dit Lavigne et sa femme vendent à JEAN TESSIER leur fils «quarante pieds de terre en ladite île et dans la ville d’icelle, à prendre et commencer quarante pieds de large, au coin de l’angle de la maison qu’a fait bâtir ledit Jean Tessier du côté de la rue dite Saint-Joseph, sur le niveau de la rue dite de Saint-Jacques, sur la profondeur qui se trouvera depuis ladite rue Saint-Jacques jusqu’au chemin de la côte de la Petite Rivière des Fonds ainsi appellée, audit vendeurs appartenant et faisant partie des terres qui ont été concédées auxdits vendeurs par messieurs les Seigneurs de ladite île par contrat en date du [laissé en blanc]». - Basset 1686.06.13,1684B

Page 123: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

123

Urbain Tessier moura le 21 mars 1689. Et le 22 mai 1692, on procédera aux «Partages entre les cohéritiers». Dans son «Verbal de bornage des emplacements des successeurs de feu Urbain Tessier», l’arpenteur Gédéon de Catalogne commence par rappeller qu’Urbain Tessier avait obtenu dans son contrat de concession de 1651 un arpent de terre de ville «et comme ledit arpent ne se trouve pas conformément audit contrat (…) après que bornage a été fait de ladite terre, ledit arpent de terre serait réduit à une médiocre quantité, soit par vente ou autrement». Mais, «par accomodement, tant du côté de messieurs les Seigneurs de ladite île, que des voisins dudit Tessier», on reconstitue alors un arpent et un peu plus, dont Gédéon de Catalogne fait alors le bornage, de part et d’autre de la rue Saint-Jacques, pour donner un emplacement à chacun des dix enfants. On trouvera en page suivante une représentation du résultat ainsi obtenu. - Adhémar 1692.05.22,2135

Du côté de la Petite Rivière, en 1686, l’emplacement No 945.1 se terminait au «chemin de la côte de la Petite Rivière des fonds» (Basset 1686.06.13,1684B).

En 1692, ce chemin sera au pied de la «clôture de pieux», dont la ville sera alors enclose. (Adhémar 1692.05.22,2133)

Page 124: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

124

161 162 162.1

Notre-Dame

Sain

t-Jo

seph

Saint-Jacques

128

127.2

127.1 157

126.1.2

Petite Rivière

Petite Rivière

946D

945D

158

16

0.3

Notre-Dame

165

164.1

164.2

164.3

163.1.1

945.1

chemin de la côte de la petite rivière des fonds

clôture de pieux

ruisseau Saint-Martin

Page 125: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

125

Page 126: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

126

No 163

Le 18 septembre 1651, JACQUES ARCHAMBAULT reçoit de Maisonneuve «trente arpents de terre (…) attenant d’une part à Urbain

Tessier [945D] et d’autre part Lambert Closse [947D], lesdites terres commençant vingt perches de large sur le bord des fonds qui sont joignanture des terres destinées pour la construction d’une ville (…) un liard

de censive pour chaque arpent de terre (...) Et de plus j’ai donné audit Archambault un arpent de terre dans le lieu destiné pour la ville en lieu

commode pour bâtir, à la charge de payer cinq sols de censive pour chacun an auxdits Seigneurs de Montréal». - CSSP 2/1.10

Le 9 décembre 1663, Françoise Tourault, la femme de Jacques Archambault meurt. Le couple a cinq enfants vivants: Anne, Jacquette qui a épousé Paul Chalifour et qui vit à Québec, Marie l’aînée qui a épousé Urbain Tessier, Laurent, et Marie la jeune qui a épousé Gilles Lauson. Les enfants héritent de la moitié de 946D et de la moitié de l’emplacement de ville No 163, mais doivent s’acquitter de la moitié d’une rente de huit cents livres que la communauté avait contractée auprès de la veuve de Repentigny et que détient maintenant Charles d’Ailleboust.

Le 14 juin 1665, Jacquette Archambault et son mari Paul Chalifour vendent à JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT «la part et portion qui leur pourra échoir et appartenir de la succession de défunte Françoise Tourault, femme de Jacques Archambault, Habitant de Montréal, et mère de ladite Jacquette Archambault, pour un cinquième, attendu qu’il y a quatre autres enfants de ladite Françoise Tourault, (...) moyennant quoi ledit Gervaise s’est obligé payer auxdits vendeurs la somme de cent soixante livres (...) Et en faveur du présent transport, attendu qu’il est dû à Charles d’Ailleboust, écuyer, sieur des Muceaux, la somme de quatre-vingts livres pour la part et portion desdits vendeurs sur ladite succession, ledit Gervaise, acheteur, a promis et s’est obligé payer et acquitter ladite somme envers ledit sieur des Muceaux». - Fillion 1665.06.14,73

Jean Gervaise et Anne Archambault possèdent maintenant les 2/5 de la part qui revient aux enfants aussi bien de la terre 946D, que de l’emplacement No 163.

Le 18 septembre 1667, Laurent Archambault et sa femme vendent à JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT «tout le droit successif, mobilier et immobilier, et autres généralement quelconque, qui auxdits cédants peuvent compéter et appartenir comme héritier pour un cinquième

946D

Page 127: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

127

946D(2.1)

946D(2.2)

946D(2.3)

946D(2.4)

946D(2.5)

de défunte François Tourault, (...) sans aucuns desdits biens en réserver (...) sinon la quantité de dix perches de terre, faisant la cinquième partie d’un demi-arpent [la moitié de No 163] appartenant à ladite succession, sise et située au lieu désigné pour la ville dudit Montréal (...) Ce transport fait tant moyennant et à la charge que ledit acceptant sera tenu et promet payer la somme de quatre-vingts livres tournois, de laquelle lesdits cédants sont tenus envers le sieur Charles d’Ailleboust, juge civil et criminel de la terre et seigneurie de ladite île, à cause de leur part ci-dessus qu’ils lui doivent par un transport d’une constitution de rente à lui fait par la demoiselle veuve de Repentigny de Québec (...) qu’outre moyennant la somme de sept-vingts livres tournois». - Basset 1667.09.18,395

Jean Gervaise et Anne Archambault possèdent maintenant les 3/5 de la part qui revient aux enfants de la terre 946D et les 2/5 de la part qui revient aux enfants de l’emplacement No 163.

Le 26 avril 1668, on procède au règlement de la succession de Françoise Tourault. La terre de deux arpents de large est alors séparée en deux parties, Jacques Archambault en conserve l’arpent de largeur du côté de Tessier [que nous dénoterons 946D(1)], les cinq enfants reçoivent l’autre arpent du côté de Closse [que nous dénoterons 946D(2)]. La partie revenant aux enfants, «laquelle nous avons trouvé contenir quinze arpents de long sur un arpent de large, tant labourable à la charrue et pioche qu’à défricher, commençant pour sa largeur ainsi que lesdits héritiers ont dit et affirmé à vingt-quatre pieds au-delà de la Petite Rivière des Fonds ainsi nommée, et aboutissant à la terre de François Bailly dit Lafleur [946 1reC]», est séparée en cinq lots. Par tirage au sort, les lots sont attribués de la façon suivante, en partant de la terre 947D.

URBAIN TESSIER et MARIE ARCHAMBAULT L’AINÉE,

JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT à cause des droits cédés par Jacquette Archambault,

GILLES LAUSON et MARIE ARCHAMBAULT LA JEUNE,

JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT,

JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT à cause des droits cédés par Laurent Archambault.

- Basset 1668.04.26,447 et 448

Page 128: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

128

No 163.1 No 163.2

No 163.2.1

No 163.2.2

No 163.2.3 No 163.2.4 No 163.2.5

Mais la partie 946D(1) de la terre ainsi localisée – et vraisemblable-ment arpentée – en 1668, empiétait à son extrémité sur la 946 1reC de François Bailly. Bien que sa plainte n’ait pas laissé trace, ce dernier a protesté et a demandé et obtenu que l’on procède à un bornage sur l’ancien tracé. Le bornage a eu lieu le 31 juillet 1670 et donne raison à Bailly. En l’apprenant, Jean Gervaise, le gendre d’Archambault, se présente au greffe où il «a dit et déclaré qu’il s’est opposé et oppose à l’apposition des bornes qui ont été ce jourd’hui plantées en son absence au bout et joignant la concession de Jacques Archambault son beau-père et Habitant de ce lieu, à la requête de François Bailly, sergent dudit bailliage, et ce pour les causes et raisons que ledit comparant déduira en temps et lieu». - Basset 1670.07.31,629

Ce genre de situation n’était pas sans précédents. Il arrivait qu’un arpentage amène un déplacement des bornes. Dans un tel cas, la terre de Bailly aurait perdu une partie de sa superficie au bout qui touchait à la terre d’Archambault, pour la reprendre à l’autre bout sur la terre suivante, et ainsi de suite, avec compensation pour les travaux effectués. Mais Archambault ne dépose pas de plainte au tribunal, puisqu’il n’en est pas fait mention dans le Registre des Audiences.

Comme nous l’avons vu, avec la concession de 946D, Jacques Archambault avait reçu «un arpent de terre dans le lieu destiné pour la ville en lieu commode pour bâtir» [No 163]. Les deux contrats par

lesquels on a procédé au partage de la terre 946D, Basset 1668.04.26,447 et 448, ne parlent pas du partage de cet emplacement de ville. Mais ce partage a déjà été fait. Jacques Archambault a eu [No 163.1], la moitié vers Tessier, et les cinq enfants ont eu l’autre moitié [No 163.2], vers Closse, deux perches sur cinq chacun, qui ne semble avoir été divisée qu’au fur et à mesure des besoins. En autant que nous avons pu le reconstituer,

semble avoir été obtenu par JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT à cause des droits cédés par Jacquette

Archambault.

semble avoir été obtenu par URBAIN TESSIER et MARIE ARCHAMBAULT L’AINÉE, qui vont le vendre, on ne sait quand, à

DOMINIQUE DE LAMOTHE DE LUCIÈRE.

semblent être restés indivis, pour une part à JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT, une deuxième part à GILLES LAUSON et MARIE ARCHAMBAULT LA JEUNE, et une troisième part à LAURENT ARCHAMBAULT.

Page 129: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

129

Page 130: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

130

No 163.1.1

No 163.1.2

946D(2.3)

Jacques Archambault décide de scinder le demi-arpent [No 163.1] qui lui reste comme emplacement de ville. Il en garde une partie que

nous dénoterons No 163.1.2.

Et, le 3 décembre 1675, Jacques Archambault vend au curé GILLES PÉROT l’autre partie que nous dénoterons No 163.1.1, c’est-à-dire

«un morceau de terre, sis et situé en ladite île dans le lieu désigné pour la ville, tenant d’un bout cinq perches trois pieds de long à un emplacement de terre [No 165] appartenant audit sieur acheteur sur trois perches douze pieds et demi de large, aboutissant sur la rue dite de Saint-Jacques, d’un côté à la terre dudit vendeur [No 163.1.2], et d’autre à celle d’Urbain Tessier dit Lavigne [No 162.1], audit vendeur appartenant et faisant partie de demi-arpent de terre échu audit vendeur par le partage qu’il a dit en avoir été fait entre les héritiers de défunte Françoise Tourault, sa ? femme, et lui; étant en la censive de messieurs les Seigneurs de ladite île et chargé envers eux, à raison de cinq sols tournois de cens par chacun an, pour arpent et ainsi qu’il est porté au contrat de concession d’un arpent de ville qui avait été concédé ci-devant audit vendeur par monsieur de Maisonneuve pour lors Gouverneur de cette île, en date du dix-huit septembre g bj c cinquante et un, dont ledit morceau présentement vendu fait partie». - Basset 1675.12.03,1234

Pendant ce temps, ANNE ARCHAMBAULT et son mari JEAN GERVAISE poursuivent le remembrement de la terre familiale. Le

16 juillet 1678, Gilles Lauson et Marie Archambault sa femme leur vendent «tout le droit successif, mobilier et immobilier, et autres généralement quelconques, qui auxdits cédants peuvent compéter et appartenir comme héritier pour un cinquième de défunte François Tourault, mère dudit cédant, à lui advenu et échu, et qui écherront ci-après par le partage des biens demeurés après le décès de sa dite mère, entre ledit cédant et ses cohéritiers, sans aucune chose se réserver ni retenir, sinon la quantité de dix perches de terre, dans le lieu désigné pour la ville (...) Et ce pour et moyennant que ledit acceptant les acquittera envers le sieur d’Ailleboust, de la somme de quatre-vingts livres, à laquelle lesdits cédants sont tenus à cause de leur part qu’ils lui doivent par un transport d’une constitution de rente à lui fait par la demoiselle veuve de Repentigny (...) et outre moyennant la somme de sept-vingts livres (...) Comme aussi ledit sieur acceptant promet payer à ladite Marie Archambault pour épingles, la somme de onze livres à sa volonté». - Maugue 1678.07.16,43

Page 131: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

131

946D(1) No 163.1.2

Jean Gervaise et Anne Archambault possèdent maintenant les 4/5 de 946D(2), c’est-à-dire 946D(2.2 à 2.5) et toujours les 2/5 de l’emplacement No 163.2.

Le 13 novembre 1679, Jacques Archambault vend à JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT les immeubles qui lui sont revenus lors du partage, c’est-à-dire «spécialement [946D(1)]

quatorze arpents de terre sis et situés en ladite île dans les fonds proches de ladite ville, faisant partie de trente arpents suivant le contrat de concession qui m’est apparu donné par monsieur de Chomedey pour lors Gouverneur de ladite île en date du dix-huit septembre g bj c cinquante et un (...) icelle terre [946D] joignant d’un côté Urbain Tessier [945D], d’autre la terre de la demoiselle Closse [947D], et chargée de trois deniers (...) comme aussi ledit vendeur vend et cède comme dessus audit sieur Gervaise le restant [No 163.1.2] d’un demi-arpent de terre [No 163.1] à lui appartenant, sis et situés en cette ville, joignant [ce demi-arpent] Urbain Tessier d’un côté [945D], d’autre les terres non concédées [No 165??], d’un bout ledit acquéreur [No 163.2.5], ledit demi-arpent étant contigu à ladite concession de trente arpents [946D] sur lequel est une masure de pièces sur pièces de bois». - Maugue 1679.11.13, ca p.57-58

Ce dernier contrat pose à nouveau le problème de l’arpentage de la terre 946D, qui a trente arpents selon le contrat de concession, mais dont l’arpentage de sa moitié, 946D(1), ne donne que quatorze arpents, même si on la prolonge jusqu’à la rue Saint-Jacques, de façon à ce que le demi-arpent de ville de Jacques Archambault [No 163.1] soit contigu à ladite concession de trente arpents. Nous avons vu que les Seigneurs semblaient considérer que les terres 944D de Jean Desroches et 945D d’Urbain Tessier s’arrêtaient à la Petite Rivière, alors que les propriétaires prétendaient qu’elles allaient jusqu’à la rue Saint-Jacques, c’est-à-dire jusqu’en haut de la côte. Il semble bien que ce soit l’arpentage de la terre 946D(1) qui finira par convaincre les Seigneurs que les propriétaires avaient raison. Ces terres allaient bien jusqu’à la rue Saint-Jacques, et il faudra bien admettre par la suite que même en allant jusqu’à «ladite rue Saint-Jacques», cette terre qui devait avoir trente arpents, ne mesurait que «quinze arpents de profondeur du côté et joignant les terres de mademoiselle Clause et quatorze arpents de profondeur du côté et joignant les terres des hoirs d’Urbain Tessier, d’autre bout par derrière aux terres des hoirs de François Bailly Lafleur» - Adhémar 1693.03.25,2354

Page 132: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

132

No 168

No 167

Pendant ce temps, vers la rue Notre-Dame, de l’autre côté de l’en-semble de l’emplacement No 163, les emplacements avaient progressivement été concédés.

Le 12 avril 1680, ISAAC NAFRECHOUX reçoit «un emplacement de terre sis en cette ville de Villemarie de cinquante pieds de large le long

de la grande rue de Notre-Dame, au bout et joignant celle qui ira vers les fonds du côté des dégouts et vis-à-vis l’emplacement de Barbier dit Minime, maître charpentier, qui est de l’autre côté de ladite rue Notre-Dame, icelui emplacement tirant dans la profondeur depuis ladite rue de Notre-Dame jusques aux terres de [laissé en blanc], joignant d’un côté ladite rue qui ira vers lesdits lesdits fonds [Saint-Lambert] et de l’autre la terre qui a été concédé au sieur Claude Maugue, greffier [No 167]». - Maugue 1680.04.12,234

Le 6 juillet 1679, CLAUDE MAUGUE reçoit «la quantité de soixante pieds de terre sur la rue de Notre-Dame, sur toute la profondeur qui se

trouvera depuis ladite rue jusques à la terre de [laissé en blanc] Archambault [l’un des cinq enfants], lequel emplacement est sis en cette ville de Villemarie, joignant d’un côté la terre que nous avons réservée pour la conciergerie [No 166], d’autre côté, les terres non concédées». Et le 12 avril 1680, CLAUDE MAUGUE reçoit «le restant de terre qui se trouvera entre celle que nous lui avons ci-devant accordée par le sus-dit contrat, et l’emplacement d’Isaac Nafrechoux [No 167], aux mêmes charges, clauses et conditions exprimées audit contrat, sis et situé en cette ville de Villemarie, proche la chambre d’audience». - Maugue 1680.03.12,216

Nous apprendrons plus tard que l’addition du 12 avril 1680 a porté l’emplacement de Maugue à cent pieds sur la rue de Notre-Dame sur quatre-vingt-dix de profondeur. - MSHM 1917:220

Le 5 mars 1681, dans un contrat sous seings-privés, Claude Maugue vend à DOMINIQUE DE LAMOTHE DE LUCIÈRE l’emplacement No 167 «que j’ai en cette ville, depuis la terre ou cours de la conciergerie [No 166], jusques à celle concédée à Nafrechoux [No 168], sans aucune chose réserver, ni retenir, et en outre un vieux bâtiment qui est encore sur pied fait en redoute, que j’ai acquis de Bourgeois qui l’avait acheté de Saint-Georges, et leur promet fournir les titres, tant de ladite maison qu’emplacement ce jourd’hui. Cette vente faite moyennant la somme de soixante livres tournois» - Adhémar 1693.07.30,2448½

Page 133: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

133

No 166

No 165

Revenons sur cette phrase: «(…) un vieux bâtiment qui est encore sur pied fait en redoute, que j’ai acquis de Bourgeois qui l’avait acheté de Saint-Georges, et leur promet fournir les titres, tant de ladite maison qu’emplacement». Claude Maugue a encore en main ces «titres», qui remontent à Jacques Delaporte dit Saint-Georges. Ceci nous ramène déjà avant 1655, année où Delaporte obtient officiellement un emplacement – donnant celui-là sur la commune – et où il va se construire une maison. Est-ce que Delaporte s’était construit ce bâtiment «fait en redoute» sur l’empla-cement No 167 ou s’il l’avait acheté? Nous n’en savons rien. Tout ce que nous pouvons retenir de ce bout de phrase c’est que l’emplacement No 167 est l’un des premiers à avoir été habité dans cette région, bien qu’aucune trace ne nous soit parvenue de cette occupation antérieurement à 1655.

C’est l’emplacement de la conciergerie, sur lequel se trouvent la Chambre des Audiences du tribunal et la prison du bailliage. Ce n’est

qu’après la disparition de ces institutions, lorsque cet emplacement sera reconcédé le 22 juin 1695, que nous en connaîtrons les tenants et aboutissants.

Le 22 juin 1695, CHARLES GERVAISE reçoit de Dollier de Casson l’emplacement No 166 «sis en cette ville sur le niveau de la rue Notre-Dame, lieu vulgairement appellé les prisons du bailliage, tout ce qui se trouvera depuis l’emplacement de monsieur et madame de Lamothe [No 167], jusques au jardin de monsieur d’Argenteuil [No 165] et depuis ladite rue, jusques à l’emplacement dudit preneur [No 163], sur lequel emplacement est bâtie une maison qui sert actuellement de prison, contenant ledit emplacement en superficie dix-sept perches trois quarts et demi-quart, en soixante-un pieds de front sur le niveau de ladite rue Notre-Dame, la parallèle de soixante et trois pieds et demi, sur quatre-vingts treize pieds de profondeur». - Adhémar 1695.06.22,3225

Comme nous l’avons vu précédemment, le 3 décembre 1675, cet emplacement était déjà occupé par le curé Gilles Pérot. À sa mort, le 17

juillet 1680, Jean Martinet dit Fontblanche, curateur à la succession, s’aperçoit «qu’il ne paraissait aucuns titres de l’emplacement qui a été ci-devant accordé à mon dit sieur curé et verbalement depuis [illisible] sis en cette ville, sur la rue Notre-Dame, requérant ledit curateur audit nom qu’il procède, qu’il plût à mon dit sieur Dollier de lui accorder un contrat de concession, sur quoi mon dit sieur Dollier a concédé et octroyé audit curateur, en ladite qualité, ledit emplacement de terre qui consiste en quarante-deux perches un quart moins quatorze pieds en superficie, sis et

Page 134: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

134

No 163.2.4

situé sur et le long de la rue Notre-Dame, entre la terre dudit bailliage [No 166] et celle de Bousquet [No 164.3], aussi bornée et limitée jusques aux terres que mon dit sieur défunt curé a ci-devant acquises dans la profondeur de Urbain Tessier [No 162.1] et Jacques Archambault [No 163.1.1]». - Maugue 1681.12.02,536

«À la requête de messire François Dollier de Casson, prêtre, supérieur du séminaire dudit lieu, au nom et comme procureur fondé de procuration des héritiers feu monsieur Pérot, vivant curé de Villemarie dudit lieu, ladite adjudication en date du vingt-neuvième août g bj c quatre-vingt-deux, signée Maugue, greffier», AUBERT DE LACHENAYE obtient par adjudication judiciaire les emplacements No 165, No 163.1.1 et No 162.1. Le 31 octobre 1689, Aubert de Lachenaye vend le tout à PIERRE D’AILLEBOUST D’ARGENTEUIL. - Rageot 1689.10.31,3896

Le 5 avril 1684, Gilles Lauson et Marie Archambault sa femme vendent à JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT «la

quantité de dix perches de terre [No 163.2.4], au lieu désigné pour la ville, savoir deux perches de large sur cinq de long, sises et situées en ce lieu, aboutissant d’un bout la clôture du sieur de Lamothe [No 167] et des trois autres [No 163.2.3] [946D] [No 163.2.5] les terres acquises par ledit acquéreur, audit vendeur appartenant et comme provenant du droit successif mobilier et immobilier de défunte Françoise Tourault». - Cabazié 1684.04.05,39

Jean Gervaise et Anne Archambault continuent à faire le remembrement de la terre familiale. Ils possèdent maintenant 946D(1) et les 4/5 de 946D(2), en plus du No 163.1.2 et des 3/5 de l’emplacement No 163.2. Et ils y ajoutent encore un autre morceau. On ne sait quand, Urbain Tessier et Marie Archambault l’ainée vendent le 946D(2.1) à JEAN GERVAISE et ANNE ARCHAMBAULT. Je n’ai pas retrouvé le contrat par lequel cette vente a été faite. Mais elle l’aura été avant la passation du contrat suivant, du 13 juin 1686. Avec ce dernier morceau, la terre 946D est à nouveau reconstituée. Voilà plus de vingt ans que Jean Gervaise et Anne Archambault poursuivait ce but. Leur objectif était vraisemblablement de corriger ce genre de morcellement et de transmettre la terre complète à l’un de leurs huit enfants. Tout comme ils espéraient faire pour leurs propres terres, les concession 962D et 962 1reC, à Sainte-Marie. Une terre de trente arpents était à peine suffisante pour nourrir une famille. Cette hypothèse serait à tout le moindre cohérente avec le geste suivant.

Page 135: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

135

Le 13 juin 1686, Jean Gervaise et Anne Archambault commencent à vendre la terre 946D à NICOLAS GERVAISE leur fils «toutes et chacunes les terres ci-après déclarées, c’est à savoir. Celles qui confinent les terres d’Urbain Tessier dit Lavigne, d’un côté, et d’autre côté la rue dite Saint-Lambert, d’un bout en partie à un chemin de dix-huit pieds ou environ, vers la Petite Rivière des Fonds ainsi appellée et en partie du côté de ladite rue Saint-Lambert, à ladite Petite Rivière, et d’autre bout à la rue Saint-Jacques [la partie de 946D entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière]. Ensemble un second morceau de terre, tenant d’un côté à ladite rue Saint-Lambert, d’autre côté à la terre de monsieur de Lamothe Lucière, d’un bout à la terre du sieur Isaac Nafrechoux, et d’autre à ladite rue Saint-Jacques, [No 163.2.1] et un troisième tenant d’un bout aux pieux du jardin dudit sieur de Lucière, d’autre bout à ladite rue Saint-Jacques et suivant la largeur du terrain dudit sieur de Lucière [No 163.2.3], le tout sis et situé en la ville dudit Montréal et consistant en deux arpents treize perches ou environ, (...) étant en la censive de messieurs les Seigneurs de ladite île, et chargé envers eux, savoir. Toutes les terres qui confinent à ladite rue Saint-Jacques, en descendant vers ladite Petite Rivière, de trois deniers de cens par chacun an pour chacun arpent, et pour celle qui se trouvera au-dessus de ladite rue Saint-Jacques (qui peut consister à vingt perches ou environ) de cinq sols par chacun an pour chacun arpent (...) et de quarante livres de rente annuelle envers Charles d’Ailleboust, écuyer, sieur des Muceaux, que lesdits vendeurs seront tenus et obligés payer en leurs propres et privés noms» - Basset 1686.06.13,1684A

De l’arpent de ville [No 163], Jean Gervaise et Anne Archambault ne conservent que le No 163.1.2 et l’ensemble encore indivis entre Laurent et Anne Nos 163.2.4 et 163.2.5.

Dans le contrat que nous venons de voir, Jean Gervaise et Anne Archambault vendent à leur fils Nicolas la partie de 946D qui est entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière ou un chemin qui la longe. Ils vendent également deux autres morceaux de terre de l’autre côté de la rue Saint-Jacques «qui peut consister à vingt perches ou environ». «Le tout (…) consistant en deux arpents treize perches ou environ». Le terrain qui est entre la rue Saint-Jacques et la Petite Rivière a donc, toutes fins pratiques, une superficie de deux arpents. Puisque la terre a deux arpents de large, la Petite Rivière, ou le chemin qui la longe, serait à un arpent linéaire de la rue Saint-Jacques.

Jacques Archambault meurt le 15 février 1688.

Jean Gervaise meurt le 12 mars 1690.

Page 136: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

136

Anne Archambault se demande sûrement alors si la terre de son père qu’elle et son mari ont mis tant d’efforts à reconstituer, tout comme la terre qu’ils ont défrichée eux-mêmes, vont être à leur tour est morcelées entre ses huit enfants. Elle mettra trois ans à mettre au point un plan pour l’éviter. Elle commence par présenter une requête pour faire émanciper par justice ses deux fils cadets, Charles et Urbain, qui sont encore mineurs. Ce n’est qu’à vingt-cinq ans qu’ils auraient atteint la majorité. Elle fait procéder à l’évaluation des biens de la communauté qu’elle formait avec son défunt mari. Et finalement, le 25 mars 1693, en assemblée de parents, elle obtient de tous les héritiers qu’ils délaissent à Charles et Urbain les terres de la communauté et les biens meubles servant à leur culture, moyennant que les deux frères acquittent les dettes de la succession et signent des reconnaissances de dette envers les autres héritiers, tel que décrit dans «Avis de parents accordés et conventions et délaissement fait par Anne Archambaude veuve du sieur Gervaise et les enfants dudit défunt sieur Gervaise et d’elle à Charles et Urbain Gervaise portant dettes en faveur de quelques-uns desdit cohéritiers». - Adhémar 1693.03.25,2354

Le 25 mars 1693, le même jour, «Vente faite par Laurent Archambault à Charles et Urbain Gervaise» de la partie de l’emplacement No 163.2 qu’il possédait encore en indivis avec Anne Archambault, la moitié de No 163.2.3 et de No 163.2.5. Charles et Urbain Gervaise possède maintenant tout l’emplacement No 163.2 sauf le No 163.2.2. - Adhémar 1693.03.25,2355

Le 4 juillet 1696 «Partage entre Charles et Urbain Gervaise» - Adhémar 1696.07.04,3495 (à venir)

La planche 6 illustre, entre autres, les terrains dont nous venons de parler, sur la terre 946D et son prolongement dans la ville, jusqu’à la rue Notre-Dame.

Page 137: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

137

Page 138: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

138

Nos 169à178

No 171

Le 6 février 1666, Jeanne Mance écrira que «dès l’année g bj c quarante-quatre, elle aurait été en possession de la quantité de deux

cents arpents de terre pour créer ledit Hôpital situé en ladite île, commençant quatre arpents de large sur le bord de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent (...) Laquelle demoiselle, ne pouvant faire valoir lesdites terres au profit dudit Hôpital, à cause des continuelles incursions des ennemis qui en ce temps ne cessaient d’être aux environs d’icelle, elle fut contrainte d’en abandonner la plus grande partie, et en aurait rendu le contrat à monsieur de Maisonneuve qui lui avait délivré, sans toutefois lui en donner un autre de la quantité de sept arpents ou environ qu’elle s’est réservée pour ledit Hôpital, et sur lesquels l’église et maison d’icelui sont présentement bâties». - AD 1666.02.06

Les «sept arpents ou environ» vont de la commune à la rue Notre-Dame, et de la rue Saint-Joseph jusqu’à la limite de l’arrière-fief Closse [947D] (voir planche 6).

À partir de 1673, le terrain de l’Hôpital sera amputé vers la rue Notre-Dame, où les emplacements No 169 à No 177 seront vendus. - MSHM 1917:221-226

Le 4 septembre 1680, Jean Bousquet vend à PIERRE CHANTEREAU DIT TOURANGEAU l’emplacement No 171, c’est-à-dire «toutes les

terres à lui appartenant sises et situées en ladite ville, sur la rue Notre-Dame, et entre les nommés [Pierre] Pigeon [No 169] et [Jean Auger dit] Baron [No 172], consistant en quarante pieds ou environ de front sur ladite rue et de profondeur jusques aux pieux et terres de l’Hôpital [note en ajout] «et ledit vendeur a dit n’avoir point de contrat de concession ? mais verbalement l’ayant eue pour ladite terre qu’ils lui ont donnée pour l’emplacement d’un quart d’arpent de terre que Jean Beaudouin avait vendu audit Bousquet». - Maugue 1680.09.04,322

Le 2 mars 1697, Dollier de Casson, «sur ce qui lui a été représenté par Pierre Chantereau dit Letourageau, qu’il aurait acquis de Jean Bousquet et Catherine Fourrier sa femme un emplacement situé en cette ville rue Notre-Dame [No 171] entre les emplacements à présent possédé par le sieur Pierre [Rivet dit] Lecavelier [No 169] et celui du notaire soussigné [No 172], de la contenance de quarante pieds ou environ de front sur ladite rue, sur la profondeur qui se trouvera depuis ladite rue Notre-Dame jusque aux pieux et terres de l’Hôpital, (…) et que son vendeur n’a pas eu de contrat de concession dudit emplacement, et qu’il l’aurait prié de lui donner un contrat

Page 139: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

139

No 179

No 180

de concession dudit emplacement, à telles conditions qu’il lui plairait». Ce à quoi Dollier de Casson acquiesce. - Adhémar 1697.03.02,3673

Emplacement d’un demi-arpent concédé à JEAN CHAPELEAU en 1655.

titre disparu - MSHM 1917:226

Le 12 mars 1656, Chapeleau vend à ANDRÉ CHARLY DIT SAINT-ANGE «un demi-arpent de terre et une maison à eux appartenant, telle qu’elle est située sur ledit demi-arpent de terre, ladite terre et maison aboutissant d’un bout sur la commune et joignant d’un côté aux terres et proche l’Hôtel-Dieu de Saint-Joseph dudit Villemarie [No 178]». - Saint-Père 1656.03.12,68

Le 6 juillet 1662, Charly vend à MARGUERITE BOURGEOIS «un demi-arpent de terre avec une maison assise sur icelui (...) acquis par ledit Charly de Jean Chapeleau et Jeanne Gagnon, par contrat passé par-devant Jean de Saint-Père, commis au greffe dudit lieu, en date du douzième mars g bj c cinquante-six [No 179] (...) et ensemble un quartier de terre joignant icelle, appartenant audit Charly, faisant moitié de demi-arpent, à lui concédé [No 180] par monsieur le Gouverneur de ladite île par contrat en date du dernier août g bj c cinquante-cinq». - Basset 1662.07.06,238

Le 31 août 1655, ANDRÉ CHARLY DIT SAINT-ANGE reçoit «un demi-arpent de terrre à Villemarie dans l’enclos de la ville, tenant d’une

part à Jean Chapeleau [No 179] et d’autre part à Nicolas Hubert dit Lacroix [No 183], pour y bâtir une maison». - CSSP 2/1.63 - MSHM 1917:227

Le 25 juin 1659, André Charly vend à ESTIENNE BOUCHARD «un demi-arpent de terre avec les fruits qui sont sur icelui, situé audit lieu de Villemarie, dans l’enclos du lieu désigné pour la ville, tenant sur le devant sur le bord de la commune, par derrière aux terres non concédées, d’un côté à Nicolas Hubert dit Lacroix [No 183], et d’autre aux terres dudit Saint-Ange [No 179], savoir cinq perches de large et dix de long». - Basset 1659.06.25,86

Le 5 juillet 1662, «cancellation de contrat de vente entre André Charly dit Saint-Ange et Estienne Bouchard». La minute de ce contrat sera

Page 140: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

140

947D 948D

déposé au tabellionage, où il recevra le numéro 326, numéro sous lequel il figure au Registre du Tabellionage commencé au cours des années 1670. Quand ce que l’on appellera le greffe Basset sera constitué, en réunissant les documents signés par ce notaire, y compris ceux qui étaient au tabellionage, ce document y sera versé et y portera le numéro 237. Cet acte figure dans l’inventaire du greffe Basset (Inventaire Roy: 1942) et est disparu du greffe depuis lors. Tout semble indiquer qu’il s’agissait de la «cancellation» du contrat Basset du 25 juin 1659. En effet, le lendemain, André Charly recommençait la même vente, cette fois à Marguerite Bourgeois (voir plus haut Basset 1662.07.06,238), suite à laquelle Charly ne conservera qu’un quart d’arpent. - Basset 1662.07.05,237 (disparu)

Selon (MSHM:227), le demi-arpent [sic au lieu d’un quart] qui restait aux héritiers de Charly dans la ville est «acquis par le nommé Moreau, puis, avant 1700 par les Sœurs de la Congrégation».

Le 8 août 1708, les Sœurs de la Congrégation déposent chez Adhémar l’original du «Contrat de demi-arpent de terre au sieur [André Charly] de Saint-Ange» du 31 août 1655. - CSSP 2/1.63

Le 2 février 1658, «LAMBERT CLOSSE, sergent-major de la garnison dudit Montréal,» reçoit de Maisonneuve «la quantité de cent arpents de terre à Villemarie en ladite île, tenant d’une part à Jacques Archambault

[946D], d’autre part au sieur Bouchard chirurgien [949D], commençant à dix perches proche de la Grande Rivière, quarante perches de large et continuer pareille largeur, tirant au nord-ouest quart d’ouest jusqu’à ladite quantité de cent arpents de terre que ledit sieur Closse tiendra desdits Seigneurs de Montréal à simple hommage». La terre pénètre donc dans l’enclos de la ville et se termine à la commune. - CSSP 2/8.1201

Lambert Closse occupait cet arrière-fief depuis 1651. La description ci-haut semble dater de ce moment. En fait, depuis 1655 la concession commençait à dix perches de la commune et non plus de la Grande Rivière. Les emplacements No 179 et 180, de même que 182 à 185 avaient alors été concédés.

Le 22 novembre 1659, l’arrière-fief sera séparé en deux. Lambert Closse conservera 947D et vendra 948D à GABRIEL SOUART. - Basset 1659.11.22,117

Lambert Closse meurt en 1662.

Page 141: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

141

No 181

Le 29 janvier 1665, ÉLISABETH MOYEN DES GRANGES, veuve Closse, rédige une promesse reconnaissant devoir 2 000 livres à Gabriel Souart. Ce document est disparu, mais il est cité dans (Basset 1666.12.01,344)

À ce 2 000 livres que la veuve Closse lui doit, Gabriel Souart ajoute 920 livres que lui doit Anne-Françoise Bourduceau, et, le 1er décembre 1666, il donne le tout aux Religieuses de l’Hôtel-Dieu «pour servir de dot à Catherine Denis, étant de présent demeurante audit Hôpital, s’il plait à Dieu lui faire la grâce de persévérer ès vocation, sinon de quelque autre qui sera agréée de la communauté desdites Religieuses et dudit sieur donateur pendant son vivant». - Basset 1666.12.01,344

Le 18 janvier 1667, «Mathurin Jouanneau, au nom et comme procureur de la communauté des Religieuses de l’hôpital Saint-Joseph de ce lieu, (…) en reconnaissance de promesse de la somme de deux mille livres» demande la saisie des biens meubles de la succession Closse et obtient que le juge condamne «ladite demoiselle audit nom à payer audit demandeur audit nom ladite somme de deux mille livres, et aux dépens». - Reg. aud. 1667.01.18

Le 8 février 1667, les biens meubles de la succession sont saisis. Le 22 février 1667, «à titre de curateur de Jeanne Closse, fille mineure

d’années de feu sieur Lambert Closse», Claude Robutel dépose une requête «d’opposition à ladite vente des meubles ci-dessus, que comme lesdits meubles saisis ne consistent, la plus grande partie, qu’en bœufs, vaches, blés pour la semence des terres et nourriture et ustensiles pour le labour des terres, lesquels étant vendus, ce serait ruiner entièrement la succession desdits mineurs, sans lesquels les terres de ladite succession ne pourront être cultivées, ni ensemensées, [il propose plutôt] que pour éviter cette ruine, qu’il soit vendu environ huit arpents de terre, des immeubles de ladite succession qui sont entre la Petite Rivière et la Grande Rivière audit lieu, qui sont inutiles à ladite succession, pour être terres fortes, ingrates et de peu de rapport, à quoi il persiste. [La requête en opposition est entendue par le juge d’Ailleboust le 1er mars 1667, qui rend la sentence suivante.] Sur quoi, (…) nous avons ordonné, du consentement dudit demandeur audit nom, qu’il sera fait assemblée de parents et amis par la veuve dudit défunt sieur Closse, présent ledit défendeur, pour la conservation des droits desdits mineurs, pour être par elle délibéré sur ce fait et cependant qu’il sera différé à la vente desdits meubles saisis jusqu’à quinzaine». - Reg. aud. 1667.03.01

Page 142: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

142

La terre a deux arpents de large. S’il y a «environ huit arpents de terre» en superficie entre le début de la terre – qui est à un arpent de la commune – et la Petite Rivière, cette dernière doit se trouver à environ cinq arpents de la commune.

L’assemblée des parents et amis a lieu le 23 mars 1667. Le notaire annexera à la minute un «acte de consentement de Claude Robutel de Saint-André, curateur de l’enfant mineur de défunt le sieur Lambert Closse, pour la vente d’aucuns fonds de la succession dudit défunt», puisqu’il est empêché d’y assister. L’assemblée décide que «pour éviter à la ruine de la succession dudit défunt sieur Closse, et conserver les droits de ladite mineure, que les terres contenues en ladite ordonnance dudit sieur d’Ailleboust en date dudit jour premier mars dernier seront vendues au profit desdites Religieuses jusqu’à la convenance de ladite somme de deux mille livres à elles par ladite sentence du dix-huit janvier dernier». - Basset 1667.03.23,361

Le 30 mars 1667, les Religieuses de l’Hôtel-Dieu cèdent «à demoiselle Jeanne Mance, administratrice dudit Hôtel-Dieu, à ce présente et acceptant en cette qualité, la somme de deux mille livres tournois que lesdites Religieuses cédantes ont dit et affirmé leur être bien et loyalement dûs par demoiselle Élisabeth Moyen, veuve de feu le sieur Lambert Closse». Les Religieuses cèdent ainsi leur créance à l’Hôtel-Dieu, et en reçoivent une rente de cent livres par année. - Basset 1667.03.30,363

Le 31 mars 1667, Élisabeth Moyen vend à JEANNE MANCE, «à ce présente, achèteresse POUR LEDIT HÔTEL-DIEU, la quantité de dix arpents de terre en une seule pièce [No 181], labourable à la charrue, y compris environ un arpent et demi de prairie, étant sis et situés en ladite île, au lieu désigné pour la ville dudit lieu, savoir deux arpents de large sur cinq de long, tirant à nord-ouest quart d’ouest, tenant d’un bout, vers la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, aux terres de Marguerite Bourgeois [No 179], André Charly dit Saint-Ange [No 180], Nicolas Hubert [No 183]et Nicolas Millet dit Lebauceron [No 182], et d’autre bout à la prairie et terre de ladite demoiselle Moyen [947D], d’un côté aux terres dudit Hôtel-Dieu [No 178] et Jacques Archambault [946D], et d’autre à celles de messire Souart, prêtre, supérieur des ecclésiastiques de ladite île [No 187], à ladite demoiselle Moyen et ladite mineure appartenant au moyen du contrat de concession de la quantité de cent arpents de terre, fait audit défunt sieur Closse son mari par monsieur de Maisonneuve Gouverneur de ladite île et pour lors l’un des Seigneurs d’icelle, de lui signé en date du deuxième février g bj c cinquante-huit (…) Cette vente faite à la charge desdits droits et devoirs seulement et outre, pour demeurer par ladite demoiselle Moyen, quitte,

Page 143: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

143

No 183

envers ladite demoiselle Mance en ladite qualité d’administratrice de la somme de deux mille livres tournois que ladite demoiselle Mance a droit de prendre sur ladite demoiselle Moyen à cause de certain transport de pareille somme à elle fait par les Religieuses que desservent présentement les Pauvres dudit Hôtel-Dieu, passé par-devant ledit notaire du jour d’hier» - Basset 1667.03.31,364

La partie de la terre qui est effectivement vendue constituera l’emplacement No 181 (MSHM 1917:228). Elle a une superficie de dix arpents, au lieu des huit arpents proposés par Claude Robutel et se terminera donc un arpent linénaire au-delà de la Petite Rivière, ce qui semble correspondre au ruisseau Saint-Martin (voir planche 7).

Le 24 novembre 1667, «mère Catherine Macé, au nom et comme supérieure des filles de Saint-Joseph, établies en l’Hôpital de ce lieu, y demeurant. Laquelle, en conséquence de la donation de ? ? de deux mille neuf cent vingt livres tournois entre vifs faite par messire Gabriel Souart, prêtre, supérieur des ecclésiastiques de ladite île auxdites filles de Saint-Joseph passée par-devant ledit notaire le premier décembre dernier passé pour l’assignation de dot de Catherine Denis, à présent novice en la communauté desdites filles, a reconnu et confessé qu’après un an de noviciat fait par ladite Denis, fille de messire Simon Denis, ci-devant conseiller du Roi en son conseil souverain à Québec, en icelle communauté et qu’elle l’a trouvée capable d’ëtre admise en icelle en qualité d’une de leurs sœurs, l’a reçue et reçoit, a admise et admet par ces présentes pour y vivre dorénavant en qualité de Religieuse ? et Hospitalière suivant leur institut à la charge d’observer toutes et chacunes les règles d’icelle, ce que ladite Catherine Denis, à ce présente et acceptante, a promis faire à son possible, moyennant la grâce de Dieu. Et au moyen de quoi, et de ladite réception, ladite donation susexprimée demeurera affectée, obligée et hypothéquée pour la dot, nourriture et entretien de ladite sœur Denis, avec tous et chacuns les autres biens meubles et immeubles, présents et à venir, quelconques, de la communauté desdites filles de Saint-Joseph dudit Montréal (….) - Basset 1667.11.24,416

Le 20 août 1655, NICOLAS HUBERT DIT LACROIX reçoit, avec la concession 965D, «un demi-arpent de terre dans la ville pour y bâtir une

maison, tenant d’une part à Jean Simon [No 182], d’autre part à André Charly [No 180]». - ASSSM T 965D et 965 1reC - MSHM 1917:243

Page 144: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

144

No 182 Le 31 août 1655, JEAN SIMON reçoit un «demi-arpent de terrre dans l’enclos de la ville, attenant à Jacques Delaporte, pour bâtir une maison».

- CSSP 2/1.62

Le 9 avril 1657, NICOLAS MILLET DIT LEBAUCERON épouse la veuve de Jean Simon et occupe cet emplacement. - MSHM 1917:242

Page 145: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

145

No 184 Le 31 août 1655, JACQUES DELAPORTE DIT SAINT-GEORGES reçoit «un demi-arpent de terrre dans l’enclos de la ville. proche Jean

Leduc [No 185], afin d’y bâtir une maison». - CSSP 2/1.64

Le 10 août 1665, Jacques Delaporte vend à JEAN DENIAU un «demi-arpent de terre situé dans l’enclos de la ville sur lequel est bâtie une maison sur le bord de la grande rue [chemin de la commune], tenant d’une part aux héritiers de défunt Marin Janot [No 185], d’autre Nicolas Millet dit Lebauceron [No 183], d’un bout, par-devant, ladite rue, et d’autre bout, par derrière, aux hoirs du défunt notaire Closse [947D - 948D]». - Mouchy 1665.08.10,12

Le 21 octobre 1669, Jean Deniau et sa femme vendent à RENÉ LANCELEUR l’emplacement No 184, c’est-à-dire «un demi-arpent de terre, sis et situé audit Montréal, dans le lieu désigné pour la ville, commençant d’un bout sur la rue qui va à l’Hôpital [le chemin de la commune], et d’autre la terre dudit Hôpital [???], d’un côté la terre des héritiers de feu Marin Janot dit Lachapelle [No 185], et d’autre celle de Nicolas Millet dit Lebauceron [No 182], et ensemble une maison de pierre menaçant ruine, bâtie sur ladite terre présentement vendue, ses appartenances et dépendances, le tout en l’état qu’il se poursuit et comporte, que ledit acheteur a dit bien savoir et connaître pour l’avoir vu et visité. Auxdits vendeurs appartenant et par eux acquis de Jacques Delaporte dit Saint-Georges et Nicole Duchesne sa femme, par contrat passé par-devant Nicolas Mouchy, ci-devant notaire royal en ce lieu, le dixième août g bj c soixante et cinq» - Basset 1669.10.21,561

L’emplacement passe à ANNE DE LAMARQUE, puis par adjudication judiciaire le 16 juillet 1686 à CHARLES LEMOYNE FILS (à venir)

Le 9 septembre 1694, Charles Lemoyne fils vend JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNIL «un demi-arpent de terre tenant d’un bout sur le devant avec ladite rue Saint-Paul, d’autre bout par-derrière aux terres qui ont ci-devant appartenu auxdits sieur et demoiselle acquéreurs [No 187], d’un côté aux terres de la veuve et hoirs de Marin Janot dit Lachapelle [No 185], et d’autre part avec la rue Saint-Gabriel (…) appartenant (…) par adjudication qui lui en a été faite par-devant messire Jean-Baptiste Migeon sieur de Branssat, avocat en parlement, baillif de l’île de Montréal, le seizième juillet mil six cent quatre-vingt-six, crié et subhasté à la requête du sieur Jean Charron ? la succession de défunte Anne de Lamarque; et à ladite de Lamarque appartenant à juste titre» - Adhémar 1694.09.09,2891

Page 146: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

146

No 185

No 186

Le 20 août 1655, Jean Leduc reçoit, avec la concession 636D, «un arpent de terre dans l’enclos de la ville sur lequel ledit LEDUC a fait bâtir une

maison, ledit arpent lui ayant été promis par ci-devant». - CSSP 2/1.57 - MSHM 1917:247-248

Le 7 décembre 1655, «Jean Leduc a cédé et cède par échange réciproque audit MARIN JANOT, une maison à lui appartenant, telle quelle avec un arpent de terre sur laquelle est située ladite maison». - Adhémar 1704.12.16,6979 Ici on traverse la rue Saint-Vincent

Le 22 novembre 1659, lors de la vente de 948D à Gabriel Souart par LAMBERT CLOSSE, «se sont lesdites parties accordées entre elles,

savoir que ledit vendeur ayant partie de sa maison bâtie sur lesdits cinquante arpents de terre par lui cédés, pourra pour la commodité d’icelle pour pris et contours(?), retirer et réserver deux arpents de terre aux environs d’icelle à charge d’en remplacer pareille quantité et aux mêmes états qu’elles sont présentement, savoir défrichée pour être labourée à la pioche et prendre icelle, joignant le bout desdits contours dudit logis, la largeur de dix perches, sur la profondeur de vingt perches». - Basset 1659.11.22,117

Cet emplacement sera occupé par Lambert Closse dès 1661, mais ce ne sera que dix ans plus tard, le 2 janvier 1668, que les Seigneurs le concéderont officiellement à ÉLISABETH MOYEN, veuve Closse. Au lieu de dix perches par vingt, l’emplacement est de «115 pieds sur le niveau de la rue Saint-Paul, sur 190 pieds de profondeur le long et sur le niveau de rue Saint-Vincent». - MSHM 1917:252

Page 147: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

147

Page 148: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

148

948D

Le 22 novembre 1659, Lambert Closse vend à GABRIEL SOUART «la quantité de cinquante arpents de terre ou environ, partie de terre

défrichée, bois abattu, prairie, et partie complantée en grand bois, lesdits cinquante arpents de terre faisant la moitié de cent arpents à lui concédés ci-devant par monsieur le Gouverneur de Montréal et aux mêmes droits et charges portés par le contrat de concession en date du deuxième février mil six cent cinquante-huit (...) moyennant le prix et somme de trois mille livres que ledit acquéreur a promis et s’est obligé bien et loyalement audit vendeur payer, savoir la somme de huit cents livres présentement comptant qui ont été délivrées et dont ledit vendeur s’est tenu satisfait et en acquitte ledit acquéreur et tous autres, et le restant, montant à la somme de deux mille deux cents livres en deux termes, savoir la somme de mille deux cent livres avant le départ des navires qui viendront dans le pays l’année prochaine, que l’on comptera g bj c soixante, et les mille livres restant à pareil temps l’année suivante que l’on comptera g bj c soixante et un.» - Basset 1659.11.22,117

Le 1er juillet 1660, ANNE-FRANÇOISE BOURDUCEAU reconnaît avoir reçu de Souart 611 livres «pour subsistance de bouche», et accepte de payer une rente de «trente minots de blé froment, bon et loyal, mesure de ce lieu, à rendre net au grenier dudit séminaire» pour occupation de la concession 948D. - Basset 1660.07.01,165

Le 11 janvier 1664, GABRIEL SOUART reprend la concession 948D, et Anne-Françoise Bourduceau rédige une promesse reconnaissant lui devoir 757 livres. Ce document est disparu, mais il est cité dans - Basset 1666.12.01,344 - Basset 1667.02.17,359

Le 3 janvier 1665, devant Mouchy, le contrat du 1er juillet 1660 est annulé par un document qui est maintenant disparu. Dans un autre contrat, on écrira que le «contrat de constitution de rente fait entre ledit sieur Souart et ladite demoiselle débitrice passé par-devant ledit notaire le premier juillet g bj c soixante, lequel au moyen d’une transaction aussi faite entre ledit sieur Souart et ladite demoiselle reçue de Nicolas de Mouchy notaire royal audit lieu le troisième janvier g bj c soixante et cinq, est demeuré de nul effet et valeur comme non advenu». - Basset 1667.02.17,359

Le 26 novembre 1665, CATHERINE GAUCHET épouse JEAN-BAPTISTE MIGEON DE BRANSSAT (ct Mouchy du 21 novembre 1665). Le contrat de mariage est disparu, mais on apprendra par le contrat suivant

Page 149: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

149

No 187

que le couple avait alors reçu de Souart quarante-deux des cinquante arpents de la concession 948D. Le 12 décembre 1665, le couple reçoit de Souart un prolongement de cinquante-huit arpents de la concession 948D, le tout en arrière-fief qui prendra le nom de Lagauchetière lorsque le fils aîné aura pris le nom de sa mère en plus de celui de son père. Le contrat de concession du 12 décembre 1665 a également disparu, mais il a laissé trace. - ASSSM T 947,948,954,981

«Ledit sieur SOUART s’étant réservé deux arpents sur quatre de la devanture dudit terrain [948D] qui commençait dans l’enceinte de la

ville, puis lesdits deux arpents sur quatre de profondeur réservés par ledit sieur Souart, par lui donnés, avec plus grande quantité de terrain, le 4 janvier 1676, au sieur Vincent Philippe, écuyer, sieur de Hautmesnil». Cet emplacement d’environ huit arpents recevra le No 187 (voir planche 7). - MSHM 1917:254

Le paragraphe précédent néglige une étape. À une date que je ne connais pas encore, Souart cédera cet emplacement à la fabrique? aux Religieuses de l’Hôpital?

Il le reprendre par sentence judiciaire du 5 octobre 1672. Ce ne sera qu’ensuite que viendra la cession à JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNIL. - à venir

Page 150: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

150

Page 151: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

151

949D No 189

À l’emplacement No 188, dans le MSHM, on lit. «Un arpent en carré faisant partie d’une terre de 30 arpents en superficie [949D] qui prenait un arpent de large, en cet endroit, le tout concédé en 1754 [sic, pour

1654] à Estienne Brossard, sur quoi voyez la note dans le livre des concessions d’habitations de l’île de Montréal à No 949. Ledit terrain acquis le 15 septembre 1658 par le sieur Médéric Bourduceau, le 21 septembre 1661, demoiselle Bourduceau femme du sieur Louis Artus Desailly, puis le 13 août 1672 le sieur Gabriel Souart, et le 5 octobre 1673, fondation par ledit sieur Souart en faveur de la fabrique sur ledit terrain de cinq livres de rente pour l’entretien de la lampe devant le Saint-Sacrement, et le 4 janvier 1676, cession par monsieur Souart dudit terrain en faveur de monsieur de Hautmenil à la charge de ladite rente, (sur quoi voyez le contrat monsieur de Hautmenil aux Jésuites en date du 28 avril 1692 vers la concession d’habitations No 949) puis le 11 septembre 1692, décharge des jésuites pour ladite rente transportée sur les seigneurs par le contrat marqué No 187 B». - MSHM 1917:269-270

Des inexactitudes sont à corriger dans le paragraphe précédent. La plus significative est probablement le nom de Estienne Brossard qui témoigne d’une confusion certaine. Le contrat de concession de la terre 949D à ESTIENNE BOUCHARD est disparu. On ne sait donc pas s’il comportait un emplacement de ville. Par contre, s’il en comportait un, ce ne pouvait pas être l’emplacement No 188, situé dans le prolongement de la terre, de l’autre côté de la Petite Rivière. L’emplacement No 188, comme nous le verrons est celui que recevra Sébastien Hodiau dit Laflesche, et qu’il transmettra à son gendre Urbain Brossard. Selon (Basset 1658.09.05,37), il apparaît clairement que l’emplacement de ville vendu avec la concession 949D ne peut être que le No 189.

Le 5 septembre 1658, Estienne Bouchard et Marguerite Boissel, sa femme, vendent à MÉDÉRIC BOURDUCEAU et ANNE-FRANÇOISE BOURDUCEAU, sa cousine, la concession 949D et «ensemble un arpent de terre au lieu désigné pour la ville [No 189], avec une maison en l’état qu’elle est à présent, située sur icelui, tenant par-devant aux terres non concédées, par-derrière à la concession dudit Laflesche [950D], d’un côté à la largeur de terre appartenant audit Laflesche [No 188] et d’autre côté à Jean Aubuchon [No 190.1]». - Basset 1658.09.05,37

Le 31 juillet 1659, Louis Artus Desailly et Anne-Françoise Bourduceau sa femme rétrocèdent à MÉDÉRIC BOURDUCEAU la totalité de la concession 949D et de l’emplacement No 189. - Basset 1659.07.31,91

Page 152: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

152

949 1reC

Le 20 septembre 1661 Médéric Bourduceau revend à sa cousine ANNE-FRANÇOISE BOURDUCEAU la concession 949D et l’emplacement No 189. - Basset 1661.09.20,214

Comme c’est Gabriel Souart qui a avancé l’argent de la transaction, le 22 septembre 1661, Anne-Françoise Bourduceau accepte de payer «la somme de six-vingt-cinq livres de rente annuelle et perpétuelle» pour occupation de la concession 949D et de l’emplacement No 189. - Basset 1661.09.22,215

Le 22 décembre 1665, ANNE-FRANÇOISE BOURDUCEAU reçoit de Souart «la quantité de soixante arpents de terre en ladite île, à

prendre iceux deux arpents de large au bout et joignant pareille quantité de trente arpents [949D] par elle acquise, conjointement avec le sieur Bourduceau son cousin, du sieur Estienne Bouchard chirurgien et au bout et joignant pareille quantité de trente arpents concédés au nommé Sébastien Hodiau dit Laflesche par contrat de monsieur de Maisonneuve en date du [laissé en blanc] [950D] (...) en pleine propriété». - CSSP 2/2.177

Le 19 octobre 1666, Gabriel Souart transporte «à l’œuvre et fabrique de l’église paroissiale dudit Montréal, à ce présent et acceptant pour elle, maître Jean Leduc, marguillier d’icelle, de présent en charge, la somme de six-vingt-cinq livres tournois de rente, audit sieur cédant appartenant et à lui vendue et constituée, par demoiselle Anne-Françoise Bourduceau, femme séparée quant aux biens d’avec Louis Artus, sieur de Sailly, par contrat passé par-devant le notaire soussigné, le vingt-deuxième septembre g bj c soixante et un (…) Ce transport fait à la charge (…) d’entretenir à perpétuité une lampe ardente pour brûler sans cesse devant le maître autel de ladite paroisse». - Basset 1666.10.19,334

La dette de 611 livres (Basset 1660.07.01,165) que Anne-Françoise Bourduceau avait reconnu le 1er juillet 1660 devoir à Gabriel Souart est maintenant rendue 208 livres. Celle de 757 livres du 11 janvier 1664, est maintenant rendue 712 livres. À ce total de 920 livres, Gabriel Souart ajoute le 2 000 livres que la veuve Closse a reconnu lui devoir le 29 janvier 1665, et, le 1er décembre 1666, il donne le tout aux Religieuses de l’Hôtel-Dieu «pour servir de dot à Catherine Denis, étant de présent demeurante audit Hôpital, s’il plait à Dieu lui faire la grâce de persévérer ès vocation, sinon de quelque autre qui sera agréée de la communauté desdites Religieuses et dudit sieur donateur pendant son vivant». - Basset 1666.12.01,344

Page 153: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

153

On trouvera, dans emplacement No 181, ce qui advient de la dette de 2 000 livres de la veuve Closse. Par ailleurs, le 17 février 1667, Anne-Françoise Bourduceau reconnaît devoir payer «ladite somme de neuf cent vingt livres tournois par ladite demoiselle débitrice à la volonté desdites Religieuses». - Basset 1667.02.17,359

Le 9 avril 1668, Louis Artus Desailly meurt à 43 ans. Sa veuve Anne-Françoise Bourduceau se retrouve démunie avec trois enfants. Elle décide de rentrer en France avec eux pour rechercher l’aide de ses parents. Avant son départ, elle veut régler ses problèmes d’argent ici. Elle est «débitrice à L’ŒUVRE ET FABRIQUE DE L’ÉGLISE PAROISSIALE dudit lieu de la somme de deux mille cinq cents livres en principal, suivant le transport d’une constitution de six-vingt-cinq livres de rente faite au profit de ladite fabrique, par messire Gabriel Souart, prêtre, comme soi faisant et portant fort de révérend père en Dieu messire Gabriel de Queylus, prêtre, abbé de Notre-Dame de Loc-Dieu, de messieurs Dominique Galinier et Antoine Dalet, aussi prêtres, par acte passé par-devant ledit notaire, le dix-neuvième octobre g bj c soixante et six, avec les arrérages d’icelle rente jusqu’à ce jour, et de dix-huit minots de blé froment. Et encore, aux RÉVÉRENDES MÈRES HOSPITALIÈRES de ce lieu, de la somme de neuf cent vingt livres tournois, pour les causes mentionnées en une obligation faite par ladite demoiselle au profit desdites Religieuses, aussi passée par-devant ledit notaire, le dix-septième février g bj c soixante et sept, pour le paiement desquelles sommes, la personne de ladite demoiselle, et tous et chacuns ses biens meubles et immeubles étaient obligés, et spécialement une maison, ses appartenances et dépendances, terre sur laquelle ladite maison est bâtie [No 189], avec une concession de trente arpents de terre [949D], le tout situé en cette ville sur le Coteau-Saint-Louis, desquels biens ladite demoiselle est obligée de déguerpir (…) elle désirait en laissant et abandonnant lesdits biens ainsi que dit est, avec une autre concession de soixante arpents de terre, qui lui aurait été concédée par messieurs les Seigneurs de cette île [949 1reC], au bout et joignant celle ci-dessus, pour l’acquittement desdites sommes, arrérages et biens ci-devant spécifiés, en être entièrement déchargée, aurait prié et requis monseigneur l’illustrissime et révérendissime évêque de Pétrée, nommé par le Roi premier évêque dudit pays de la Nouvelle-France, d’en conférer, tant avec monsieur le Curé de ladite paroisse, marguilliers d’icelle et lesdites Religieuses, ce qu’il aurait fait, et trouvé la chose très raisonnable et très juste, dans la connaissance qu’il a eue de la vérité de la pauvreté et impuissance de payer de ladite demoiselle. Pour à quoi parvenir, seraient comparus révérende mère Judith Moreau de Brésolles, supérieure desdites Religieuses, faisant et représentant leur communauté, avec les sieurs Jacques Picot, Gilles Lauson et Jacques

Page 154: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

154

949D 949 1reC No 189 No 187

Lemoyne, marguilliers de ladite paroisse de présent en charge, faisant pour ladite fabrique. Lesquels ès noms et qualité qu’ils procèdent, ont chacun à leur égard accepté et acceptent, l’offre présente de ladite demoiselle». - Basset 1669.05.15,534

En déguerpissant, Anne-Françoise Bourduceau laissait envers la fabrique une dette de 2 500 livres, et envers les Religieuses de l’Hôpital une dette de 920 livres, en plus d’arrérages d’environ 250 livres. Les immeubles qui étaient hypothéqués était les terres 949D et 949 1reC, ainsi que l’emplacement No 189, le tout valant beaucoup

moins que les dettes. C’était une véritable faillite. Comme nous l’avons vu, c’est Gabriel Souart qui avait fait tout ce montage financier. C’est encore à lui qu’on va demander d’intervenir pour régler la situation. Les éléments de sa solution – que l’on pourra déduire des documents qui nous restent – sont les suivants. La dette envers la fabrique sera réduite de 2 500 livres (rente de 125 livres) à 1 600 livres (rente de 80 livres). La dette envers les Religieuses sera réduite de 920 livres à 520 livres (rente de 26 livres). Le tout sera toujours garanti par les terres 949D et 949 1reC, ainsi que l’emplacement No 189, mais aussi par un nouvel immeuble, l’emplacement No 187, que Souart ajoute au montage. Tout le monde y perd, mais chacun n’y perd pas tout.

Dans un premier temps, le Curé et les marguilliers, les Religieuses hospitalières, et Gabriel Souart, présentent au juge Charles d’Ailleboust, une requête conjointe demandant que les trois premiers terrains retournent entre les mains de Gabriel Souart, qui y ajoutera le quatrième, et les parties rédigeront alors un nouveau contrat. Cette requête est aujourd’hui disparue, tout comme l’ordonnance que d’Ailleboust y avait ajoutée, portant que les parties devaient comparaître devant lui le 16 août 1672. C’est par la sentence qu’il prononce alors, où il accorde ce que demandent les parties, que nous connaissons les détails précédents. - Reg. aud. 1672.08.16

La sentence précédente ne décrit pas les quatre terrains en question, mais le nouveau contrat qui en résulte les décrit. «Deux concessions, sises et situés en ladite île, vers le Coteau-Saint-Louis, au bout et joignant l’une l’autre, commençant l’une, un arpent de large sur trente arpents de long [949D], tenant d’un côté la terre de maître Jean-Baptiste Migeon de Branssat [948D], et d’autre celle des héritiers de défunt Sébastien Audiot dit Laflesche [950D]. L’autre concession [949 1reC] commençant d’un bout deux arpents de large au bout desdits trente arpents ci-dessus [949D] et la susdite terre des héritiers Audiot [950D], sur trente arpents de long, et ensemble un arpent de terre en carré [No 189], une maison construite sur

Page 155: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

155

icelui, et autres bâtiments, leurs appartenances et dépendances, icelui arpent aussi sis et situé en ladite île vers le Coteau-Saint-Louis, tenant d’un bout et par-devant lesdits maison et bâtiments au grand chemin qui va audit Coteau-Saint-Louis [la rue Notre-Dame], d’autre bout par-derrière à la terre des héritiers Audiot [950D], d’un côté à demi-arpent appartenant audit sieur Aubuchon marguillier [No 190.1], et d’autre côté à la terre desdits héritiers Audiot [No 188], et encore sur huit arpents ou environ de terre [No 187] appartenant audit sieur constituant, bornés d’un bout par les terres de ville du sieur Estienne Bouchard chirurgien [No 193], la veuve demoiselle Closse [No 186] et les héritiers feu Marin Janot dit Lachapelle [No 185], d’autre bout à la Petite Rivière des fonds ainsi nommée, tenant d’un côté et bornés par les terres des Pauvres de l’Hôpital [No 181], et d’autre côté par celle dudit sieur des Muceaux [No 200], étant en la censive de messieurs les Seigneurs de ladite île et chargés envers eux, savoir ladite première concession de trois deniers tournois de cens par chacun an pour chacun arpent, la seconde de pareils trois deniers tournois de cens par chacun an et pour chacun arpent, ledit arpent de cinq sols aussi de cens par chacun an, et les huit arpents de pareils trois derniers tournois de cens pour chacun d’iceux». En contrepartie de ce déguerpissement, Souart conserve la propriété des quatre terrains, mais constitue pour la fabrique «quatre-vingt livres tournois de rente foncière annuelle (…) afin d’entretenir à perpétuité une lampe ardente pour la faire brûler sans cesse, jour et nuit, devant le maître autel de ladite paroisse», et pour les Religieuses de l’Hôpital «vingt-six livres tournois de rente annuelle (…) à les avoir et prendre en et sur lesdites terres, maison, et concessions susénoncées». Le 14 novembre 1673, Souart verse «cinq cent quarante-huit livres deux deniers qui est pour satisfaire au sort principal de vingt-six livres tournois de rente, que ledit sieur Souart était tenu et obligé payer par le contrat de l’autre part écrit, auxdites dames comparantes et leur communauté, et à une année et un mois d’arrérage de ladite rente échue le cinquième du présent mois et an, dont quittance etc.» - Basset 1672.10.05,857

Selon ce contrat, l’emplacement No 187, de «huit arpents ou environ de terre (…) bornés d’un bout par les terres de ville du sieur Estienne Bouchard chirurgien [No 193], la veuve demoiselle Closse [No 186] et les héritiers feu Marin Janot dit Lachapelle [No 185], d’autre bout à la Petite Rivière des fonds ainsi nommée, tenant d’un côté et bornés par les terres des Pauvres de l’Hôpital [No 181], et d’autre côté par celle dudit sieur des Muceaux [No 200]».

L’emplacement No 187 a deux arpents de large. S’il y a «huit arpents ou environ de terre» en superficie entre le début de la terre – qui est à un

Page 156: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

156

950D

No 188

arpent de la commune – et la Petite Rivière, cette dernière doit se trouver à environ cinq arpents de la commune (voir planche 7).

Le 24 janvier 1654, SÉBASTIEN HODIAU DIT LAFLESCHE reçoit de Maisonneuve la concession 950D, c’est-à-dire «trente arpents de terre

commençant dix perches de large proche du lieu destiné pour la ville et continuer pareille largeur (...) plus je lui ai donné un arpent de terre pour bâtir dans la ville, qui lui sera délivré en lieu commode».

- CSSP 2/1.23

En suivant les transactions qui vont suivre, nous apprendrons que l’arpent de ville sera situé en face de la terre voisine, 949D, tout juste de l’autre côté de la Petite Rivière et recevra le numéro d’emplacement No 188. Le 1er octobre 1663, au cours d’un échange, Sébastien Hodiau cède à URBAIN BROSSARD, son gendre «toutes les terres que lesdits Sébastien Hodiau et sa femme ont et qui leur appartiennent au-deçà de la Petite Rivière en tirant vers le grand fleuve Saint-Laurent (…) Consistant lesdites terres ci-dessus remises, savoir en un arpent de ville qui a été concédé par mon dit sieur le Gouverneur». - Basset 1663.10.01,287

Comme nous venons de le voir, l’arpent de ville No 188 sera vendu sans qu’il n’y ait été construit de maison. C’est sur sa terre – tout près de là faut-il dire – que Sébastien Hodiau s’est fait construire une maison de colombage. Le 3 avril 1660, lors de son contrat de mariage avec URBAIN BROSSARD, URBAINE HODIAU reçoit de ses parents «un demi-arpent de terre en l’état qu’il est et qu’il se comporte à présent, joignant le pignon de la maison desdits Sébastien Hodiau et ladite Marie Mousnier, situé au lieu destiné pour la ville (...) De plus lesdits Sébastien Hodiau et ladite Marie Mousnier ont promis et se sont obligés loger lesdits futurs époux pendant le temps et espace de cinq années à commencer du jour des épousailles». - Basset 1660.04.03,142

Rigoureusement, ce demi-arpent n’est pas «situé au lieu destiné pour la ville». Il est tout juste de l’autre côté de la Petite Rivière.

Après le départ de Sébastien Hodiau pour un voyage de traite chez les Outaouais de 1660 à 1663, Urbain Brossard – qui est maçon – construit une maison de maçonnerie sur la terre de Sébastien Hodiau Au retour de Sébastien Hodiau, le 1er octobre 1663, le beau-père et le gendre procèdent à un échange. Hodiau prend la maison de maçonnerie que Brossard et sa femme ont fait contruire «à leurs frais et dépens (…) sise et située au-delà des fonds de ladite concession». En retour Hodiau cède à Brossard «une maison de colombages, avec ses appartenances et dépendances, à eux

Page 157: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

157

No 189

No 188

appartenant, sise et située en ladite île, sur et au commencement de la concession desdits Sébastien Hodiau et sa femme» ainsi que les terrains suivants, «un arpent de ville [No 188] qui a été concédé par mon dit sieur le Gouverneur par le même contrat de concession et environ demi-arpent qui joint la concession [951D(1)] du nommé Jean Aubuchon dit Lespérance d’un côté, sur lequel ladite maison ci-dessus baillée par échange est bâtie, et d’autre côté le demi-arpent donné par contrat de mariage audit Brossard et sa femme, et ensemble demi-arpent du fond de ladite concession, à commencer sur le bord de ladite Petite Rivière du côté desdits fonds, un arpent de large et demi-arpent de long. - Basset 1663.10.01,287

Sébastien Hodiau meurt le 21 octobre 1671. La terre 950D et les maisons passent à sa fille URBAINE HODIAU et à son gendre URBAIN BROSSSARD.

Le 2 janvier 1673, le couple vend à GABRIEL SOUART «un arpent de terre en carré, contenant cent perches à dix-huit pieds pour chacune, sise

et située en ladite île, vers le Coteau-Saint-Louis, tenant d’un côté au grand chemin qui va audit Coteau [la rue Notre-Dame], d’autre bout, tirant au nord-ouest quart d’ouest ou environ dans la profondeur de ladite île, à la concession que ledit acheteur a retiré de la fabrique de ladite paroisse [949D], d’un côté à un arpent à lui appartenant [No 189], et d’autre à huit arpents ou environ [No 187], aussi audit sieur acheteur appartenant, sauf ses autres plus vrais confins si aucuns y a. Auxdits vendeurs appartenant, et par eux acquis de défunt Sébastien Hodiau dit Laflesche, vivant Habitant de ladite île, et Marie Mousnier sa femme, père et mère de ladite venderesse, par contrat d’échange passé par-devant moi dit tabellion le premier octobre g bj c soixante et trois». - Basset 1673.01.02,893

Rappelons, comme nous l’avons vu plus haut, la description de cet emplacement. «un arpent de terre en carré [No 189], une maison

construite sur icelui, et autres bâtiments, leurs appartenances et dépendances, icelui arpent aussi sis et situé en ladite île vers le Coteau-Saint-Louis, tenant d’un bout et par-devant lesdits maison et bâtiments au grand chemin qui va audit Coteau-Saint-Louis [la rue Notre-Dame], d’autre bout par-derrière à la terre des héritiers Audiot [950D], d’un côté à demi-arpent appartenant audit sieur Aubuchon marguillier [No 190.1], et d’autre côté à la terre desdits héritiers Audiot [No 188]» - Basset 1672.10.05,857

Page 158: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

158

Le 4 janvier 1676, selon MSHM 1917, Gabriel Souart cède l’emplacement No 189 à JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNIL «avec plus grande quantité». - MSHM 1917:270

La date du contrat précédent est probablement erronée. Il semble bien plutôt s’agir du 4 décembre 1676, voir page suivante (Basset 1676.12.04,1360). Quoiqu’il en soit, on peut conclure que Brossard vit maintenant sur 950D et Hautmesnil sur l’emplacement No 189. Le 4 janvier 1676, Urbain Brossard vend à Jean-Vincent Philippe de Hautmesnil «la moitié de la propriété, jouissance et usance de certain puits que ledit Brossard a, tient et possède, et à lui appartenant, sis et situé en ladite île, au lieu et proche certaine maison audit Brossard appartenant, proche la Petite Rivière des fonds ainsi nommée, avec une issue de huit pieds de large, à prendre depuis la maison où est présentement demeurant ledit sieur de Hautmesnil, en ligne droite, et le plus commode et avantageux pour lui que faire se pourra jusqu’audit puits». - Basset 1676.01.04,1246

Puisque l’emplacement No 189 a un arpent en carré et tient «d’un bout (…) au grand chemin qui va audit Coteau-Saint-Louis [la rue Notre-Dame], d’autre bout par-derrière à la terre des héritiers Audiot», cette dernière terre, la 950D, – et par conséquent la Petite Rivière – s’approchaient donc jusqu’à un arpent de la rue Notre-Dame (voir planche 7).

Page 159: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

159

949D 949 1reC

terre de 112 arp. No 187 No 188 No 189

Le 4 décembre 1676, Gabriel Souart fait donation à son neveu JEAN-VINCENT PHILIPPE DE HAUTMESNIL «des terres et bâtiments ci-après déclarés. Savoir, huit arpent ou environ de terre [No 187] faisant partie de cinquante arpents que ledit sieur donateur a ci-devant acquis de feu le sieur Lambert Closse, vivant major de ladite île, par contrat passé par-devant ledit greffier, le vingt-deuxième novembre g bj c cinquante-neuf, assis et situé

depuis les terres du sieur Estienne Bouchard chirurgien [No 193], la veuve dudit sieur Closse [No 186], et celle des héritiers feu Marin Janot dit Lachapelle [No 185], du côté de la Grande Rivière, sur deux arpents de large, et aboutissant à une perche de la Petite Rivière des fonds ainsi appellée, tenant d’un côté aux terres de l’Hôpital dudit lieu [No 181], et d’autre à la rue Saint-Charles [???]. Item, une concession de trente arpents de terre [949D], aussi sise et située en ladite île, commençant un arpent de large, sur le niveau de la rue dite de Notre-Dame, sur trente arpents de long, tirant au nord-ouest quart d’ouest, tenant d’un côté au huits arpents ou environ ci-dessus [No 187] et d’autre à celle des héritiers feu Sébastien Audiot dit Laflesche [950D], avec une maison de massonne, ses appartenances et dépendances, sise et située sur un arpent enfermé de pieux [No 189], étant de l’acquisition que ledit sieur donateur a faite par sentence rendue de monsieur le baillif de ladite île en date du seize août g bj c soixante et douze et contrat fait et passé entre messire Gilles Pérot, les dames Religieuses de l’hôpital de ce lieu, et les sieurs marguilliers de la paroisse dudit Montréal, passé par-devant moi dit greffier le cinquième octobre ensuivant. Item un autre arpent [No 188], pareillement acquis par ledit sieur donateur d’Urbain Brossard, maçon et Habitant de ce lieu, par contrat en date du deuxième janvier g bj c soixante et treize. Item, une autre concession de soixante arpents de terre [949 1reC], aussi sise et située en ladite île, et par ledit sieur donateur acquise par ladite sentence, et encore cent douze arpents de terre, suivant et conformément au contrat de concession qui a été fait audit sieur donateur par messieurs les Seigneurs de ladite île, en date du vingt-deuxième juillet g bj c soixante et treize. Le tout en l’état qu’il se poursuit et comporte (…) Ces dons, cession et transports faits aux charges que peuvent devoir lesdits héritages, des cens et rentes, tant seigneuriales que foncières dont lesdits héritages peuvent être chargés, tant envers lesdits Seigneurs que la fabrique de l’église paroissiale de ce lieu, portées par lesdits contrats et sentence ci-dessus datés et mentionnés, dont la rente foncière est de la somme de quatre-vingt livres tournois envers ladite fabrique». - Basset 1676.12.04,1360

Page 160: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

160

No 190

No 190.1

Le 24 janvier 1654, Jacques Picot dit Labrie et Jean Aubuchon dit Lespérance reçoivent de Maisonneuve la concession 951D(1-2) «la

quantité de trente arpents de terre commençant vingt perches de face proche du lieu destiné pour la ville et continuant pareille largeur, tirant au nord-ouest quart d’ouest. (...) plus un arpent dans la ville (...) joignant la concession de Simon Després [952D]». - CSSP 2/1.21

Le 24 janvier 1660 semble-t-il, Picot et Aubuchon se séparent la terre. Nous donnerons le numéro 951D(1) aux quinze arpents qui échoient à Jean Aubuchon.

L’arpent de ville, l’emplacement No 190, avait «un arpent de large et un de profondeur faisant partie de un arpent entier dont il est parlé au rang des concessions de terres à No 951, concédé le 24 février 1654 en commun à Jean Aubuchon dit Lespérance et Jacques Picot dit Labrie». - MSHM 1917:270

Ces indications de MSHM 1917 ne sont pas tout à fait exactes. Encore ici, en suivant les transactions qui vont suivre, nous apprendrons que l’emplacement No 190 avait un demi-arpent de long et deux arpents de large au bout de la terre 951D, entre la future rue Notre-Dame et la Petite Rivière (à venir?) sur laquelle se terminait la terre 951D. En se séparant la terre, Picot et Aubuchon se sépareront également l’emplacement de ville. Nous dénoterons No 190.1 le demi-arpent d’AUBUCHON, voisin du No 189. Et No 190.2 le demi-arpent suivant de PICOT.

Le 27 mai 1668, Jean Aubuchon vend à JACQUES CHARRIER DIT LAFONTAINE «un demi-arpent de terre, sis et situé en ladite île, vers le

Coteau-Saint-Louis [No 190.1], et sur lequel demi-arpent ledit vendeur a fait bâtir une cabane, suivant les confins qui seront donnés par les Seigneurs de ladite île, comme n’étant spécifié par le contrat de concession qui lui en a été fait par monsieur de Maisonneuve, Gouverneur d’icelle île. Et ensemble ladite cabane en l’état que le tout se poursuit et comporte, que ledit acheteur a dit bien savoir et connaître pour avoir le tout vu et visité. Audit vendeur appartenant au moyen du contrat de concession ci-dessus qui lui en a été fait par mon dit sieur le Gouverneur en date du vingt-quatrième janvier g bj c cinquante-quatre. (…) Cette vente faite (…) moyennant la somme de deux cents livres tournois que ledit acheteur a promis et s’est obligé payer au jour et fête Saint-Michel prochain venant, en castor, argent monnayé ou blé froment le tout bon, loyal et marchand, au prix des Habitants de ce lieu, ou à faute de faire dans ledit temps, et icelui passé, après un simple commandement fait de la part dudit vendeur, ledit acheteur sera tenu et obligé payer la rente de la somme de deux cents livres au taux du Roi, et qui

Page 161: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

161

commencera à courir, et être payée du jour Saint-Michel prochain venant, en même paiement que dessus». - Basset 1668.05.27,451

La vente précédente semble demeurer sans suites.

Le 25 avril 1677, échange entre GABRIEL SOUART et Jean Aubuchon. Souart reçoit un «demi-arpent de terre [No 190.1], sis et situé dans le lieu désigné pour la ville dudit Montréal, tenant d’un bout par-devant, du côté de la grande rivière et fleuve Saint-Laurent, à la terre non concédée, d’autre bout, à une concession qu’il a vendu à Michel Bouvier [951D(1)], d’un côté à la terre du sieur de Hautmesnil [No 189], et d’autre côté à un demi-arpent [No 190.2] appartenant aux héritiers feu Jacques Picot dit Labrie, vivant Habitant dudit Montréal, audit Aubuchon appartenant, et à lui concédé par monsieur de Maisonneuve, pour lors Gouverneur de ladite île et faisant pour messieurs les Seigneurs d’icelle, par contrat en date du vingt-quatrième janvier g bj c cinquante-quatre». En contre-échange, Aubuchon reçoit une rente détenue par Souart, dont le principal vaut quatre-vingt-douze livres, mais, «à cause que ledit demi-arpent de terre ne vaut pas cette somme, ledit Aubuchon a payé présentement comptant, audit sieur Souart, présent moi dit notaire, la somme de dix livres seize en argent monnayé, dont quittance etc.» - Basset 1677.04.25,1427

«acquis le 25 août 1677 par monsieur Souart, puis monsieur de Hautmenil le 28 avril 1692, Les pères jésuites qui se sont réservés la partie A, B et C, en ont vendu des parties comme dans le mémoire ci-joint». - MSHM 1917:270

Retournons à la fin de la description de la concession 949D dans MSHM 1917. «Et le 4 janvier 1676, cession par monsieur Souart dudit terrain en faveur de monsieur de Hautmenil à la charge de ladite rente, (sur quoi voyez le contrat monsieur de Hautmenil aux jésuites en date du 28 avril 1692 vers la concession d’habitations no 949) puis le 11 septembre 1692, décharge des jésuites pour ladite rente transportée sur les seigneurs par le contrat marqué No 187 B». - MSHM 1917:269-270

Comme je l’ai déjà dit plus haut, je n’ai pas retrouvé le document de cession par Souart à Hautmesnil du 4 janvier 1676. Il s’agit peut-être d’ailleurs d’une simple erreur de date pour le contrat du 4 décembre 1676 que nous avons déjà vu. - Basset 1676.12.04,1360

Page 162: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

162

949D 949 1reC

terre de 112 arp. reste de No 187

No 188 No 189

No 190.1

Le 28 avril 1692, Haultmesnil et sa femme vendent aux JÉSUITES «le restant de huit arpents ou environ de terre hors l’enclos de cette ville [No 187], faisant partie de cinquante arpents que ledit sieur vendeur a acquis de messire Gabriel Souart, prêtre du séminaire de ce lieu, son oncle, par contrat de donation passé par-devant Basset, l’un desdits notaires, le quatrième janvier g bj c soixante et seize. Item, une concession de trente arpents de terre [949D] commençant un arpent de large sur le niveau de la

rue Notre-Dame, sur trente arpents de long, tenant d’un côté audit restant desdits huit arpents ci-dessus [No 187], et d’autre à la terre des héritiers feu Sébastien Odiot dit Laflesche [950D], ensemble une maison de maçonnerie, grange, étable et fournitures, appartenances et dépendances, sis et situé sur un arpent enfermé de pieux [No 189], étant de l’acquisition que ledit sieur Souart a faite par sentence rendue en ce bailliage le seize août g bj c soixante et douze et contrat fait et passé entre messire Gilles Pérot, les dames Religieuses de l’Hôpital de ce lieu et les sieurs marguilliers de la paroisse dudit Villemarie par-devant ledit Basset le cinquième octobre ensuivant. Item, un autre arpent [No 188] pareillement acquis par ledit sieur Souart d’Urbain Brossard maçon, Habitant de cette île, par contrat en date du deuxième janvier g bj c soixante et treize. Item, une autre concession de soixante arpents de terre [949 1reC] aussi sise et située en ladite île, au bout et joignant les trente arpents ci-dessus désignés par ledit sieur Souart acquise par ladite sentence. Et encore cent douze arpents de terre suivant et conformément au contrat qui en avait été fait audit sieur Souart par mes-sieurs les Seigneurs de ladite île en date du vingt-deuxième juillet g bj c soixante et treize [???]. Et ensemble la moitié de la propriété de certain puits [sur la concession 950D], jouissance et usance d’icelui, proche la maison dudit Brossard près la Petite Rivière des fonds, avec une issue de huit pieds de large à prendre depuis la maison susdite en ligne droite et le plus commode et avantageux que faire se pourra jusqu’audit puits, et entretenu à communs frais par ledit sieur vendeur, acquis dudit Brossard par contrat passé par-devant ledit Basset, le quatrième janvier g bj c soixante et seize. De plus lesdits vendeurs, présents comme dessus, vendent (…) un demi arpent de terre en ladite île [No 190.1], vers le Coteau-Saint-Louis, tenant d’un bout et par-devant à ladite rue Notre-Dame, d’autre bout à la terre desdits vendeurs, d’un côté à l’arpent ci-dessus enclos [No 189], et d’autre à un demi-arpent appartenant aux héritiers feu Jacques Picot dit Labrie [No 190.2], et par ledit sieur Souart acquis de Jean Obuchon de Lespérance par contrat d’échange passé par-devant ledit Basset le vingt-cinquième avril g bj c soixante et dix-sept, (…) sans autres charges (…) sinon d’une rente annuelle, foncière, perpétuelle et non rachetable envers l’œuvre et fabrique de la paroisse matrice de cette ville pour la fondation de l’entretien d’une

Page 163: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

163

No 191

No 192

lampe ardente, de laquelle rente, tant en principal qu’arrérages, lesdits vendeurs seront tenus, promettent et s’obligent solidairement comme dessus en faire décharger à toujours ledit révérend père Dablon et ayants cause, en faisant par lui auxdits vendeurs le second et dernier paiement de la présente rente, à peine de tous dépens, dommages et intérêts, sans laquelle clause ces présentes n’eussent été faites et passées. (…) Cette vente faite (…) moyennant la somme de huit mille livres et celle de deux cents livres pour les épingles de la demoiselle venderesse». - Basset 1692.04.28,2150

À propos de l’emplacement No 191, dans MSHM 1917 il est écrit: «un arpent de front sur le niveau de rue Notre-Dame et un demi-arpent de

profondeur le long et sur le niveau de rue Saint-Charles, concédé vers 1654 à Paul Benois dit Livernois, chargé de 2 sols 6 deniers de cens, nous n’avons pas ce contrat. Acquis par Jacques Mailloth le dernier juin 1659, puis en 1660 par Jacques Testard sieur de Laforest, et ladite année, ledit terrain retiré par monsieur de Chaumeday faisant pour les Seigneurs et, par ledit sieur de Chaumeday, concédé le 15 décembre 1660 au sieur Charles d’Ailleboust de Musseau, puis le sieur d’Ailleboust de Mantet, puis les pères Jésuites ensaisinés le 26 juin 1708». «Par transaction des Seigneurs avec les Jésuites du 24 mars 1713 marquée No 187 B C, 188, 189, 190 et 191, les pères Jésuites demeurent chargés envers les Seigneurs pour toute redevance, tant pour ce qui leur reste du présent terrain, que pour ceux marqués desdits présents numéros, et pour la terre attenante à No 188, marquée parmi les concessions No 949, de la somme de 8 livres 8 deniers sauf la réduction, reste 6 livres 6 deniers». - MSHM 1917:271-272

À propos de l’emplacement No 192, dans MSHM 1917 il est écrit: «un demi-arpent en superficie, en un demi-arpent de front sur le niveau de la

rue Saint-Charles et un arpent de profondeur, ce terrain paraît faire partie de la concession vers 1754 [sic, pour 1654] à Paul Benois dit Livernois dont il est parlé ci-dessus à No 191, où il n’est parlé que de un demi-arpent et il semble que la concession devait être d’un arpent en superficie, et que pour le présent demi-arpent est dû de ce sens de 2 sols 6 deniers. Puis possédé le présent terrain en 1689, par le sieur Jean-Jacques Patron, puis par le sieur Charles d’Ailleboust de Mantet, puis le sieur Daniel Dulud de Greslon, ensaisiné le 10 octobre 1691, puis monsieur Pierre Rigaud de Vaudreuil». - MSHM 1917:273

Page 164: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

164

No 193

Les informations contenues dans MSHM 1917 pour les deux derniers emplacements, No 191 et No 192, sont à revoir. Nous le ferons à l’occasion de l’emplacement No 200

Le 25 août 1655, avec la concession de 544(3), ANDRÉ DUMETS reçoit «un arpent de terre avec une maison de vingt-quatre pieds de long

sur vingt de large». - ASSSM T 544(3)

Le 5 novembre 1655, André Dumets vend à PIERRE GAUDIN DIT CHASTILLON «une maison à lui appartenant, avec un arpent de terre sur laquelle est située ladite maison». - Saint-Père 1655.11.05,66

Le 3 octobre 1661, Pierre Gaudin vend à ESTIENNE BOUCHARD «une maison (...) et ensemble un arpent de terre sur lequel ladite maison est bâtie (...) sis et situé en ladite île au lieu et proche du Coteau-Saint-Louis, commençant ledit arpent de terre sur le bord de la commune dudit Villemarie dix perches de large et continuer dix pareilles perches de long, tenant d’un côté à la terre de Charles d’Ailleboust écuyer sieur des Muceaux [No 194], et d’autre à la terre du sieur Lambert Closse [No 186]». - Basset 1661.10.03,217

Le 23 mai 1676, Estienne Bouchard vend à DANIEL DE GREYSOLON, sieur Dulhut «un arpent de terre ou environ, sis et situé en ladite île, dans le lieu désigné pour la ville, commençant d’un bout et par-devant, neuf perches et demie de long, à dix-huit pieds pour perches, sur le niveau de la rue dite de Saint-Paul, sur dix perches de large, tenant d’un bout à ladite rue de Saint-Paul, d’autre bout et par-derrière à la terre de messire Charles d’Ailleboust, baillif de ladite île [No 200], d’un côté à la rue dite Saint-Charles, et d’autre à la terre de la veuve demoiselle Closse, [No 186] (…) audit sieur vendeur appartenant, et par lui acquis de Pierre Gaudin dit Chastillon, charpentier, et Jeanne Rousselière sa femme, par contrat passé par-devant moi dit notaire le troisième octobre g bj c soixante et un, (…) cette vente faite (…) moyennant la somme de quatre cent cinquante livres tournois et vingt-cinq livres pour les épingles de la femme dudit sieur vendeur qui lui ont été présentement payés par ledit sieur acheteur, présents moi dit notaire et témoins, en argent monnayé, castor et orignaux ». - Basset 1676.05.23,1283

Le 28 mai 1678, Daniel de Greysolon vend à JEAN-JACQUES PATRON «un arpent de terre ou environ, sis et situé en ladite île de Montréal, dans le lieu désigné pour la ville, [No 193] commençant d’un bout

Page 165: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

165

et par-devant, neuf perches et demie de long, à dix-huit pieds pour perches, sur le niveau de la rue dite de Saint-Paul, sur dix perches de large, tenant d’un bout à ladite rue Saint-Paul, d’autre bout et par-derrière à la terre de Charles d’Ailleboust, écuyer, sieur des Muceaux, [No 200] d’un côté à la rue dite de Saint-Charles, et d’autre à la terre de la veuve demoiselle Closse [No 186], et ensemble les bâtiments y construits, leurs appartenances et dépendances, consistant en carré de massonnerie à chaux et sable, de longeur de cinquante pieds sur vingt-huit ou environ de large, de hauteur de vingt-un pieds de coin; deux cheminées aussi de pareille massonnerie, avec son comble de charpenterie prêt à couvrir, comme aussi une glacière avec toute la glace qui est dans icelle aussi y construite; comme pareillement, un autre emplacement de terre, vis-à-vis celui ci-dessus exprimé, de l’autre côté de ladite rue Saint-Paul [No 69], de la quantité de cinquante pieds de large, sur la longueur qui se trouvera jusqu’au chemin qui sera marqué le long du fleuve Saint-Laurent, tenant d’un côté le chemin qui est du côté du nord ou environ et d’autre aux terres non concédées. (…) audit sieur vendeur appartenant et par lui acquis, savoir, ledit arpent de terre ou environ, de défunt le sieur Estienne Bouchard, vivant chirurgien audit Montréal, par contrat passé par-devant moi dit notaire, le vingt-troisième mai g bj c soixante et seize, les bâtiments et glacière par lui fait construire à ses dépens, et lesdits cinquante pieds de terre de large sur la largeur ci-dessus énoncée, à lui accordés par un billet de monsieur Lefebvre, prêtre, supérieur du séminaire dudit Montréal, en date du neuvième juillet dernier passé, signé F. Lefebvre. Étant en la censive (…) cette vente faite (…) moyennant la somme de trois mille six cents livres». - Basset 1678.05.28,1474

À propos de l’emplacement No 193, dans MSHM 1917 il est écrit: «Un arpent en superficie carrée, le long des rues Saint-Paul et Saint-Charles, concédé par les Seigneurs le 20 août 1655 à André Demers dit Chefdeville (sic) par le contrat marqué 544 au rang des concessions de terre de l’île de Montréal, chargé de 5 sols de cens. Puis acquis le 5 novembre 1655 par Pierre Gaudin dit Chatillon, puis le sieur Etienne Bouchard le 3 octobre 1661, puis le sieur Daniel Dulud de Greslon, ensaisiné le 20 juin 1676, puis monsieur Pierre Rigaud de Vaudreuil». - MSHM 1917:274

Ici on traverse la rue Saint-Charles

Page 166: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

166

No 194 En 1654, PAUL BENOIST DIT LIVERNOIS reçoit cet emplacement de un demi-arpent sur la commune et d’un arpent en profondeur.

- titre disparu

Le 30 juin 1659, au cours d’un échange Paul Benoist cède à JACQUES MILOT DIT LAVAL «une sienne maison de charpente à lui appartenant, avec une demi-arpent de terre, sur lequel ladite maison est sise et située en ladite île, au lieu désigné pour la ville, tenant d’un bout à la commune dudit lieu, d’autre aux terres non concédées, d’un côté à la terre de Pierre Gaudin [No 193] et d’autre à la terre de Louis Loysel [No 195], Habitant y demeurant, contrat duquel a été présentement mis ès mains dudit Milot». - Basset 1659.06.30,87

Le 10 août 1659, Jacques Milot vend à JACQUES TESTARD «une sienne maison de charpente à lui appartenant, avec un demi-arpent de terre, sur lequel elle est bâtie, située en ce lieu de Villemarie, au lieu désigné pour la ville, et par lui acquise de Paul Benoist par contrat d’échange passé par-devant moi notaire, en date du dernier jour de juin dernier, lequel a été présentement mis ès mains dudit acheteur, avec celui du sieur Gouverneur de ladite île, dudit demi-arpent de terre ci-dessus vendu. Icelui commençant d’un bout sur le bord de la commune dudit lieu, et aboutissant aux terres non concédées, d’un côté la terre de Louis Loysel [No 195] et d’autre à la terre de Pierre Godin [No 193], ainsi qu’il est plus amplement porté par ledit contrat d’échange et celui dudit sieur Gouverneur» - Basset 1659.08.10,94

À propos de l’emplacement No 194, dans MSHM 1917 il est écrit: «Un demi-arpent en superficie, tenant 80 pieds sur le niveau de rue Saint Paul, et environ 160 le long et sur le niveau de rue Saint-Charles (le surplus ayant été pris pour servir à former en partie lesdites rues) concédé vers 1654 à Paul Benois dit Livernois, et dont nous n’avons point de contrat dans nos archives, chargé de 2 sols 6 deniers de cens, puis acquis par monsieur Charles d’Ailleboust de Musseau, possesseur en 1674, puis par le sieur d’Ailleboust de Mantet». - MSHM 1917:275

De ce qui est écrit dans MSHM 1917 pour l’emplacement No 194, le début et la fin semblent corrects. Mais en plus, compte tenu des contrats que nous venons de citer pour l’emplacement No 194, ainsi que des références aux voisins dans les contrats des emplacements voisins, il est assez évident que ce qui est écrit dans MSHM 1917 pour l’emplacement No 191 (voir plus haut) s’applique en fait, en surplus, à l’emplacement No 194, et que le passage de l’emplacement de Jacques Testard à Charles d’Ailleboust des

Page 167: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

167

No 195

Muceaux du 15 décembre 1660, évoqué pour l’emplacement No 191, s’applique en fait à l’emplacement No 194, et serait en fait un retrait par Maisonneuve, retrait dont nous avons perdu toute autre trace.

Le 3 octobre 1661, comme nous l’avons vu plus haut, à l’occasion de la vente de l’emplacement No 193, l’emplacement No 194 était déjà occupé par CHARLES D’AILLEBOUST. - Basset 1661.10.03,217

En 1658, LOUIS LOYSEL reçoit cet emplacement de un demi-arpent sur la commune et d’un arpent en profondeur, sur lequel il se fait construire

une maison. - titre disparu

Le 8 juin 1674, Louis Loysel présente une requête à Dollier de Casson. Au cours d’un incendie, il a perdu le contrat par lequel Maisonneuve lui avait concédé «dès l’année g bj c cinquante-huit, un demi-arpent de terre au lieu désigné pour la ville dudit Montréal, à prendre sur le bord de la commune cinq perches de large sur dix perches de long, tirant vers la profondeur de ladite île, joignant pour lors d’un côté un demi-arpent concédé à Paul Benoist dit Lenivernois et à présent à monsieur d’Ailleboust, bailli et juge de ladite seigneurie [No 194], et d’autre à un arpent appartenant au sieur de Saint-André [No 196] (...) l’exposant craint présentement que faute de titre dudit demi-arpent de terre, il soit troublé en la possession et jouissance d’icelui et que par le mesurage et bornage qui fut [fait] du jourd’hui desdites terres suivant notre ordonnance par le greffier de ce bailliage et premier arpenteur de l’île, il s’est trouvé que la maison dudit exposant est et se trouve dix ou douze pieds bâtie sur l’arpent dudit sieur de Saint-André, ce qui porterait un très grand préjudice audit exposant s’il fallait qu’il fut contraint de retrancher dix ou douze pieds de sa dite maison, ou en acheter autrant dudit sieur de Saint-André, vu qu’il a bâti à la bonne foi, il nous plût lui faire délivrer un titre en bonne forme de la quantité dudit demi-arpent de terre et ensemble de celle des dix ou douze pieds qu’il se trouve bâti sur la terre dudit sieur de Saint-André, aux redevances et charges anciennes, en payant par lui les arrérages dûs depuis ladite année g bj c cinquante-huit. Nous, à ces causes et autres bonnes considérations, et nous étant pleinement informé de l’exposé ci-dessus, en vertu du pouvoir qui nous a été donné de mon dit sieur de Bretonvilliers, avons derechef et d’abondance donné et concédé, donnons et concédons audit Louis Loizel ledit demi-arpent des terre susexprimé avec les dix ou douze pieds plus ou moins de terre qu’occupe son dit bâtiment sur la terre dudit sieur de Saint-André, sur la profondeur de dix perches, sans que la présente concession puisse nuire ni préjudicier audit arpent de terre dudit sieur de Saint-André et à quart

Page 168: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

168

d’arpent que nous lui avons octroyé, proche et joignant icelui, pour le récompenser de quelqu’autres terres qui se sont trouvées enclavées dans la grande rue Saint-Paul que nous avons fait dresser depuis peu audit Montréal». - Adhémar 1690.03.03,1576

Le 18 juillet 1686, Louis Loysel et sa femme vendent à FRANÇOIS BLOT «un morceau de terre, assis en cette ville de Montréal [No 195], tenant et par-devant à la rue dite Saint-Paul qui va vers la chapelle de Bon-Secours, par-derrière à la terre de Charles d’Ailleboust [No 200], écuyer, sieur des Muceaux, d’un côté, à la terre dudit acheteur [No 196], et d’autre, aussi à celle dudit sieur d’Ailleboust [No 194], que ledit acheteur a dit bien savoir et connaître pour l’avoir vu et visité. Auxdits vendeurs appartenant, et faisant partie de demi-arpent de terre et dix ou douze pieds qui se trouve sur la devanture par contrat de concession de messieurs les Seigneurs de ladite île, en date du huitième juin g bj c soixante et quatorze, signé François Dollier de Casson (…) Cette vente faite moyennant la somme de cent quatre-vingts livres, de laquelle ledit acheteur en a présentement payé comptant audit vendeur la somme de trente livres en louis d’argent ayants cours en ce pays, dont quittance» - Basset 1686.07.18,1700

La vente précédente demeure apparemment sans suite.

Le 3 mars 1690, Louis Loysel et sa femme vendent à NICOLAS DAUTOUR les terres 957D et 957 1reC, de même que «un emplacement [No 195] situé en cette ville, de la contenance de demi-arpent dix ou douze pieds plus ou moins de terre, à prendre sur le bord de la commune, de cinq perches de large sur dix perches de long tirant vers la profondeur de ladite île, avec une maison de pierre bâtie sur ledit emplacement, de dix ou douze pieds de plus de trente pieds de long, tenant la totalité dudit emplacement d’un bout, sur le devant, sur le bord de ladite commune, d’autre bout la rue Saint-Paul, d’un côté aux terres de François Blot qu’il a acquises du sieur de Saint-André [No 196] et d’autre côté à Charles d’Ailleboust, écuyer, sieur des Muceaux [No 194] (...) ledit emplacement de cinq perches de large sur dix perches de profondeur, avec les dix ou douze pieds de plus leur appartenant par titre de concession, que messire François Dollier prêtre et supérieur des prêtres du séminaire de cette ville Seigneurs et propriétaires d’icelle, leur en fait, de lui signé le huitième jour de juin mil six cent soixante-quatorze (…) Cette vente (...) faite (...) moyennant la somme de quatorze cents livres (…) Par-devant ledit notaire et témoins en fin nommés fut présent en sa personne Nicolas Dautour, tailleur de pierre et maçon demeurant en cette ville, dénommé au susdit contrat de vente, lequel de son bon gré a cédé et transporté à Jean Drapeau dit Laforge, taillandier demeurant en cette ville, à ce présent et acceptant pour lui, ses hoirs et

Page 169: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

169

No 196.1-2

No 196.1

ayants cause tout le droit qu’il a au susdit contrat de vente, déclarant que l’acceptation qu’il a fait d’icelui n’a été que pour céder et remettre audit Drapeau tous les droits qu’il a au moyen dudit contrat» - Adhémar 1690.03.03,1574

À l’occasion du contrat précédent, Jean Drapeau dit Laforge dépose en l’étude du notaire Adhémar le titre nouvel de la concession en date du 8 juin 1674, que l’on vient de lui remettre. - Adhémar 1690.03.03,1576

À propos de l’emplacement No 195, dans MSHM 1917 il est écrit: «Demi-arpent en superficie concédé à Louis Loisel en 1658, et puis audit Loisel, titre nouvel dudit terrain, avec 18 pieds de plus sur la largeur en date du 6 juin 1674 (...) ce terrain dans sa profondeur qui est de un arpent est traversé par la rue Saint-Paul, qui a été formée depuis, puis acquis ledit terrain par Francois Blot ensaisiné le 20 juillet 1686, Jean Drapeau paraît ensaisiné pour le même terrain le 6 février 1694». - MSHM 1917:277

Je n’ai pas retrouvé le contrat de concession de cet emplacement. Par contre, dans un contrat de concession de l’emplacement voisin

[No 195], du 8 juin 1674, on lit «sans que la présente concession puisse nuire ni préjudicier audit arpent de terre dudit SIEUR DE SAINT-ANDRÉ et à quart d’arpent que nous lui avons octroyé, proche et joignant icelui, pour le récompenser de quelqu’autres terres qui se sont trouvées enclavées dans la grande rue Saint-Paul que nous avons fait dresser depuis peu audit Montréal». - Adhémar 1690.03.03,1576

Pour comprendre l’histoire de cet emplacement, il faut le découper en deux parties que nous dénoterons arbitrairement Nos 196.1 et 196.2.

Le 10 août 1683, Claude Robutel de Saint-André vend à FRANÇOIS BLOT un demi-arpent de terre, sis et situé en cette ville, [partie de

No 196] attenant celle de Louis Loysel [No 195], en tirant vers la chapelle Notre-Dame, ledit demi-arpent, à prendre du côté dudit Loysel, et faisant partie de cinq quarts d’arpents appartenant audit sieur de Saint-André, par contrat de monsieur de Chomedey, ci-devant procureur des Seigneurs, du cinquième août 1662 et par monsieur Dollier, supérieur du [15] octobre 1664 (???), et ainsi que ledit demi-arpent de terre se poursuit et comporte, savoir cinq perches de large sur la profondeur le long de celle que ledit sieur Saint-André se réserve, (…) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant la somme de deux cents livres». - Maugue 1683.08.10,837

Page 170: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

170

No 196.2

La concession du quart d’arpent supplémentaire par Dollier de Casson à Claude Robutel ne peut évidemment pas dater d’octobre 1664. Tout ce que l’on en sait, c’est qu’elle est antérieure au 8 juin 1674, comme nous venons de le voir, et postérieure à la nomination de Dollier de Casson en août 1671.

Le 7 octobre 1683, Claude Robutel vend à JEAN PETIT DE BOISMOREL «la quantité de six pieds de terre à prendre sur la rue qui

ira vers la chapelle et du côté de la Rivière, sur la terre qu’il a lui appartenant [No 196], joignant le sieur Petit [No 197], en ce que lesdits six pieds contiendront le long et attenant dudit sieur Petit de la longueur de la terre dudit sieur vendeur, depuis le chemin ou rue qui sera marqué en allant du terrain du sieur d’Ailleboust [la rue Saint-Paul qui n’était pas encore tracée dans ce quartier] jusque à la petite chapelle (…) Ce marché fait pour et moyennant la somme de dix-huit livres payables savoir aujourd’hui dix livres et le restant dans deux mois». - Maugue 1683.10.07, 860

Le 17 août 1688, Claude Robutel et son épouse vendent à JEAN PETIT DE BOISMOREL «un quart d’arpent de terre sise et située en ce lieu, vers la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours, joignant le terrain dudit sieur Petit [No 197], et à prendre ledit quart d’arpent depuis la borne du côté de la Rivière, sur la profondeur d’un arpent de la terre qui appartient audit vendeur et ainsi que le tout se comporte à présent, franche et quitte de toutes dettes (…) Dans lequel quart d’arpent de terre sont compris six pieds de terre de large le long du terrain du sieur Petit que ledit sieur de Saint-André lui avait cédé par contrat passé par-devant ledit notaire le septième octobre g bj c quatre-vingt-trois, (…) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant la somme de cents livres pour ledit quart d’arpent, y compris lesdits six pieds de large (…) en argent blanc, comme pièces de quarante sols, de quatre livres, et autres monnaies» - Maugue 1688.08.17,2139

Le 15 septembre 1689, Claude Robutel et son épouse vendent à JEAN PETIT DE BOISMOREL «un demi-arpent de terre sise en cette ville, vers la chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours, faisant partie et reste de cinq quarts d’arpents, dont ledit sieur Petit en a ci-devant acquis un quart et François Blau demi-arpent, entre lesquels ledit demi-arpent susvendu est situé, et comme il se comporte, tenant d’un côté par le devant à la terre qui a été concédé audit sieur Petit par les Seigneurs [à venir], et d’autre bout aux terres non concédées en montant au coteau, tirant vers le moulin, (…) Cette vente, cession et transport fait pour et moyennant la somme de deux cents

Page 171: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

171

No 197

livres pour ledit demi-arpent de terre, que ledit sieur Petit a payé comptant et réellement auxdits vendeurs, en écus blancs et autres monnaies, cours de ce pays, présence dudit notaire et témoins» - Maugue 1689.09.15,2224

Les trois terrains ainsi vendus vont constituer l’emplacement que nous avons dénoté No 196.2, de trois-quarts d’arpent sur Saint-Paul et un arpent de profondeur.

À propos de l’emplacement No 196, dans MSHM 1917 il est écrit: «Un arpent de large traversant la rue Saint-Paul qui n’était pas formée alors, concédé le 5 août 1662 à Claude Robutel de Saint-André, chargé de 5 sols de cens. Plus dans le même contrat addition du 15 octobre 1664 (???) pour ledit sieur de Saint-André d’un quart d’arpent joignant le ci-dessus (…) puis divisé comme il suit. Demi-arpent sur le niveau de rue Saint-Paul et environ 100 pieds de profondeur vendus par monsieur de Saint-André à François Blot, ensaisiné le 6 septembre 1684 (…) Trois-quarts d’arpent sur le niveau de rue Saint-Paul et environ 100 pieds de profondeur vendus par monsieur Claude Robutel de Saint-André vers l’an 1689 à Jean Petit de Boismorel, puis vers 1699, sieur Claude de Ramesay de la Gesse» - MSHM 1917:278-279

À partir de l’emplacement No 195, l’emplacement No 196 mesure 120 pieds sur la rue Saint-Paul, est alors traversé par la rue Saint-Claude qui a vingt pieds de large, et s’étend encore ensuite sur 77 pieds sur la rue Saint-Paul - MSHM 1917:278-280

Le 29 mars 1695, JEAN PETIT DE BOISMOREL reçoit de Dollier de Casson «un emplacement sis près cette ville, quartier de Notre-Dame de

Bonsecours, de la contenance de deux cent cinquante-cinq toises en superficie, en dix-huit toises du côté et joignant le terrain et emplacement de monsieur d’Ailleboust [No 200], la parallèle de quinze toises, joignant les terres du sieur Abraham Bouat [No 198] du côté et joignant l’emplacement de [laissé en blanc] quinze toises et demi, et la parallèle joignant ledit preneur [No 196] de pareille longueur, ainsi qu’est plus au long porté au procès-verbal de mesurage du sieur de Catalougne, arpenteur, de lui signé le 22 9bre dernier, apparu audit notaire et témoins, et à l’instant rendu audit sieur preneur» - Adhémar 1695.03.29,3114

Page 172: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

172

No 198

No 199

À propos de l’emplacement No 197, dans MSHM 1917 il est écrit: «110 pieds sur le niveau de rue Saint-Claude, la parallèle 104, sur 50 pieds de profondeur d’un côté et 48 de l’autre, faisant partie d’une plus grande étendue de terrain concédé le 29 mars 1695 à Jean Petit de Boismorel, chargé de 6 deniers de cens par toise carrée. (Le surplus dudit terrain est présentement occupé par partie de rue Saint-Claude). Acquis vers 1699 par le sieur Claude de Ramesay de la Gesse, puis Nicolas Morant ensaisiné le 11 mai 1749». - MSHM 1917:280-281

Le 13 novembre 1684, ABRAHAM BOUAT reçoit de Dollier de Casson «la quantité de cinquante pieds de terre de front, à commencer sur la rue

qui va à la chapelle de Notre-Dame de Bonsecours, et tirant dans la profondeur du Coteau-Saint-Louis jusques à l’endroit ou chemin qui sera marqué sur le derrière par messieurs les Seigneurs, joignant d’un côté le sieur Robutel de Saint-André [No 196], d’autre à l’emplacement promis à Antoine Brunet dit Belhumeur [No 199]. Laquelle susdite terre de présent concédée audit sieur Bouat lui a été promise depuis quelques années». - Maugue 1684.11.13,996

À propos de l’emplacement No 198, dans MSHM 1917 il est écrit: «50 pieds de front sur le niveau de rue Saint-Paul, ou plutôt 84, dont 50 ont été (…) concédés le 13 novembre 1689 au sieur Abraham Bonat, chargé de 6 deniers de cens par toise carrée, puis acquis par Jean Petit de Boismorel possesseur en 1712» - MSHM 1917:281

Le 4 janvier 1687, ANTOINE BRUNET DIT BELHUMEUR reçoit de Dollier de Casson «un emplacement de terre, sis et situé dans l’enceinte

de cette ville de Villemarie, vers et en allant à Notre-Dame de Bonsecours, joignant d’un côté aux terres non concédées, d’autre au sieur Bouat [No 198], consistant en quatre-vingts pieds sur la rue qui va à la petite chapelle, ou comme dit est à Notre-Dame de Bonsecours, sur la profondeur qui se trouvera jusques au bornage et limite qui seront ordonnés par mes dits sieurs les Seigneurs». - Maugue 1687.01.04,2039

À propos de l’emplacement No 199, dans MSHM 1917 il est écrit: «80 pieds de front sur le niveau de rue Saint-Paul et environ 200 de profondeur, concédés le 4 janvier 1681 à François Brunet dit Belhumeur, chargé de 6 deniers tournois de cens par toise carrée, acquis par le sieur

Page 173: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

173

Papin vers l’an 1699, puis vers 1700 madame Vinet, puis Jean Riday dit le Boceron, ensaisiné le 11 août 1713». - MSHM 1917:281

Page 174: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

174

No 200

No 191 No 192 No 200

Cet emplacement est l’un de ceux pour lesquels de nombreuses informations ont manquées pendant longtemps et certaines manquent

encore. Commençons par voir ce qui est écrit à son sujet dans MSHM 1917: «2 arpents en superficie dont nous n’avons point de contrat de concession, et possédés dès l’an 1660 par le sieur Charles d’Ailleboust des Muceaux, et chargés originairement de 5 sols de cens pour chaque arpent». - MSHM 1917:282

En fait le contrat de concession qui manquait au XVIIIe siècle aux auteurs de MSHM 1917 est le suivant. Le 6 avril 1669, l’abbé de Queylus vend à CHARLES D’AILLEBOUST «la quantité de trois arpents de terre, labourables à la charrue, situés au lieu désigné pour la

ville dudit Montréal, tenant d’un long au chemin qui va au Coteau-Saint-Louis [la future rue Notre-Dame], et qui passe devant la maison de la demoiselle Desailly [No 189], d’autre à un demi-arpent appartenant audit sieur acheteur [No 194] et les terres du sieur Estienne Bouchard chirurgien [No 193] et Louis Loysel [No 195], d’un bout, la terre de messire Gabriel Souart [No 187], prêtre, et l’un des messieurs les ecclésiastiques dudit Montréal, et d’autre bout les terres desdits Seigneurs non concédées, sauf ses autres plus vrais confins, si aucuns y a, le tout de la connaissance dudit sieur acheteur pour l’avoir vu et visité, à mes dits sieurs du séminaire Saint-Sulpice appartenant et faisant partie de plus grande quantité par eux réservée, étant en leur censive et chargé envers eux de cinq sols tournois de cens par chacun an, pour chacun desdits trois arpents (…) Cette vente faite à la charge dudit cens et autres charge susdites seulement et outre moyennant la somme de trois cents livres tournois que ledit sieur acheteur a promis payer audit sieur abbé audit nom, ou au porteur». - Basset 1669.04.06,529

Les sieurs du séminaire s’étaient donc d’abord réservé cet emplacement, l’avaient fait défricher et l’avaient rendu «labourable à la charrue». Et l’avaient finalement vendu à Charles d’Ailleboust.

Puisque l’emplacement était en fait de trois arpents, alors que les auteurs de MSHM 1917 le croyait de deux arpents, ils ont supposé l’existence de deux autres emplacements de un demi-arpent chacun, No 191 et No 192. En fait, comme nous allons le voir, ces deux terrains sont des morceaux des trois arpents de Charles d’Ailleboust, qui ont été vendus. Ils étaient situés entre la rue Saint-Charles et la limite de l’emplacement No 187.

Page 175: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

175

Le 7 avril 1688, Joseph-Charles d’Ailleboust et Catherine Legardeur son épouse vendent à JEAN-JACQUES PATRON «un morceau de terre, assis et situé, partie dans l’enclos de la ville dudit Montréal, et partie hors d’icelle, à prendre et commencer du côté de la ligne qui sépare et distingue les terres du sieur major de ladite île [No 186], celle dudit acheteur [No 193] et celle dudit vendeur [No 192], quarante-trois pieds de long, au bout desquels a été présentement posé une pierre pour servir de borne, du consentement et en présence des parties, sur neuf perches et neuf pieds de large, et vingt pieds ou environ de long sur la ligne que sépare et distingue la rue dite de Saint-Charles, les terres desdits vendeurs [No 194] et celles dudit acheteur [No 193], au bout desquels vingt pieds ou environ a été pareillement posé une seconde pierre pour servir de borne, présencedes parties, le tout pour rendre plus régulier le jardin que ledit vendeur [sic pour acheteur] est prêt de faire dresser sur un arpent de terre ou environ [No 193] qu’il a acquis du sieur Duluth, audit vendeur appartenant et faisant partie de trois arpents qui leur ont été vendu par messire Gabriel de Queylus, prêtre, abbé de l’abbaye de Locdieu, et supérieur des sieurs ecclésiastiques du séminaire de ladite île par contrat passé par-devant susdit notaire, le sixième avril g bj c soixante et neuf, étant en la censive (…)». - Basset 1688.04.07,1830

Le 29 novembre 1691, Charles-Joseph d’Ailleboust et Catherine Legardeur son épouse vendent à DANIEL DE GREYSOLON DIT

DULUTH «un demi arpent de terre, sis et situé en ladite ville savoir dix perches de large, tenant à un morceau de terre que le feu sieur Jacques Patron a acquis desdits sieurs vendeurs sur cinq perches de long, d’autre bout à la terre desdits vendeurs [Basset 1688.04.07,1830], d’un côté à la rue Saint-Charles, et d’autre aux terres du sieur de Haultmesnyl [No 187], sauf ses autres plus vrais confins si aucuns il y a, que ledit sieur acheteur a dit bien savoir et connaître, auxdits sieurs vendeurs appartenant, et faisant partie de trois arpents qu’ils ont acquis de messieurs les Seigneurs de ladite île, par contrat passé par-devant Basset, l’un desdits notaires, le sixième jour d’avril mil six cent soixante et neuf - Basset 1691.11.29,2125

On trouvera en page suivante, une représentation des deux derniers contrats.

No 192

Page 176: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

176

9 perches, 9 pieds 20 pieds 43 pieds

Malgré les mots du dernier contrat, l’emplacement vendu ne touche pas «aux terres du sieur de Haultmesnyl», l’emplacement No 187. La

précaution utilisée par le notaire, «sauf ses autres plus vrais confins si aucuns il y a», est cette fois-ci tout à fait à propos. En effet, entre l’emplacement No 192 et l’emplacement No 187, il y a une bande de terrain à laquelle nous avons donné arbitrairement le No 192+ et qui semble être le résidu d’une erreur cadastrale qui s’est perpétuée pendant très longtemps. Au XVIIIe siècle, ce quartier subira des réaménagements très importants. En 1705, l’emplacement No 200 va être utilisé en grande partie pour la construction de ce que l’on appelle maintenant le château de Ramezay. En 1723, l’emplacement No 193 va servir en bonne partie à la construction du château de Vaudreuil. Et les emplacements Nos 191 et 192 deviendront le «marché neuf». D’après ce que je peux voir, ce serait à l’occasion de ces réaménagements que l’erreur cadastrale en question aurait été corrigée. Les

No 186

No 192

No 193

5 perches

ru

e S

ain

t-C

har

les

No 194

No 200.1

10 p

erch

es

Basset 1688.04.07,1830

Bas

set

1691

.11.

29,2

125

No 191

No 192+

No 187

No 192+

Page 177: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

177

auteurs du MSHM 1917 représentent sur leur planche numéro 8 une série d’emplacements, numérotés de 417 à 424, qui correspondent à l’emplacement que nous avons dénotée No 192+. Mais les auteurs du MSHM 1917 ne fournissent aucune autre information à leur sujet. Peut-être tout simplement parce qu’il n’en existe pas d’autres. Mentionnons que, beaucoup plus tard, les emplacements Nos 191, 192 et 193 deviendront l’actuelle Place Jacques Cartier.

L’emplacement No 200 sera ensuite divisé en deux parties, auxquelles nous assignerons arbitrairement les Nos 200.1 et 200.2.

Le 22 avril 1702, Catherine Legardeur, veuve de Charles d’Ailleboust, donne en avancement d’hoirie à sa fille CATHERINE

D’AILLEBOUST, épouse de NICOLAS DANEAU DEMUY, un demi arpent de terre «suivant le mesurage et bornage fait par de Catalogne, juré arpenteur en ce pays, ce jourd’hui, demeurant annexé à ces présentes» (…) «L’an mil sept cent deux, le vingt-deuxième jour d’avril, à la réquisition de demoiselle Catherine Legardeur, veuve de feu monsieur d’Ailleboust, je, soussigné, de Catalogne, j’ai mesuré un emplacement de terre sis en cette ville, sur les niveaux des rues Notre-Dame et Saint-Charles, ledit emplacement en avancement d’hoirie à demoiselle Catherine d’Ailleboust, épouse de monsieur Demuy, capitaine d’une compagnie du détachement de la marine, de lui autorisée, lequel emplacement contenant sur le niveau de ladite rue Notre-Dame quatre-vingt-seize pieds, sur ladite rue Saint-Charles cent quatre-vingt-onze pieds, au bout desquels j’ai tiré une ligne parallèle à la dite rue Notre-Dame, qui passe à distance de la maison de ladite demoiselle de dix-huit pieds, sur laquelle ligne j’ai mesuré quatre-vingt seize pieds, pareille quantité que sur le niveau de ladite rue Notre-Dame, qui ont abouti à distance de dix-huit pieds de l’angle du jardin à François Blot [No 195], et de là j’ai tiré une ligne jusques à ladite rue Notre-Dame où j’ai trouvé cent quatre-vingt-treize pied, le tout faisant en superficie, cinq cent douze toises». Signé Catalogne - Adhémar 1702.04.22,6067

Le 13 septembre 1704, Catherine Legardeur, veuve Charles d’Ailleboust, vend «à JOSEPH PARENT, taillandier, demeurant en

cette ville, à ce présent et acceptant acquéreur pour lui ses hoirs et ayants cause à l’avenir, tout le terrain que ladite dame d’Ailleboust a et lui appartenant auxdits noms, sis et situé hors l’enclos de cette ville, à prendre depuis les pieux de la clôture de cette ville le chemin compris jusques à l’emplacement du sieur Gédéon de Catalogne [No 201], officier dans les

No 200.1

No 200.2

Page 178: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

178

troupes du détachement de la marine, et depuis la rue Notre-Dame jusques à la clôture du jardin de Jean Petit de Boismorel [No 196.2] (…) moyennant la somme de trois cents livres du pays [c’est-à-dire] quinze livres de rente». Dans un ajout du 5 juin 1706, Joseph Parent et sa femme cèdent «à messire CLAUDE DE RAMESAY, chevalier, seigneur de Montigny, LaGesse, et Boisfleurant, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, Gouverneur pour le Roi de la ville et gouvernement de l’île de Montréal à ce présent, et acceptant acquéreur pour lui, ses hoirs et ayants cause à l’avenir, tout le terrain que dame Catherine Legardeur, veuve de feu monsieur d’Ailleboust, en son nom et ès noms qu’elle procède, a vendu audit Parent par le susdit contrat ci-devant écrit et plus amplement désigné et ? en icelui» - Adhémar 1704.09.13,6893

Le 15 septembre 1705, Nicolas d’Ailleboust de Mantet vend à CLAUDE DE RAMEZAY «un emplacement de terre situé dans l’enclos de cette ville et tout le terrain qui s’en trouvera depuis la rue Notre-Dame jusques au jardin de François Blot [Nos 195 et 196.1], et depuis l’emplacement de Nicolas Daneau, écuyer, sieur Demuy [No 200.1], capitaine dans les troupes de la marine, jusques à la clôture de cette ville (…) moyennant la somme de douze cents livres du pays (…) [c’est-à-dire] soixante livres du pays de rente annuelle». - Adhémar 1705.09.15,7174

Les deux transactions précédentes semblent identiques, à l’exception de la disparition de Joseph Parent comme intermédiaire et de l’augmentation du prix de trois cents à douze cents livres!!!

Le 3 juin 1697, GÉDÉON DE CATALOGNE reçoit de Dollier de Casson «un emplacement situé près cette ville, quartier de Bonsecours,

contenant soixante-neuf pieds sur la rue Saint-Anne, joignant le sieur Jean Petit de Boismorel [No 197] quatre-vingts pieds le long de l’emplacement de [Jean] Ferron dit Sanssez [No 202] cent-huit pieds et la parallèle qui en joint à messire d’Ailleboust [No 200] de cent-huit pieds, faisant en superficie deux cents vingt-trois toises et demi, tenant d’un côté à ladite rue Sainte-Anne, d’autre audit sieur Petit [No 197] et audit sieur Ferron [No 202] et d’autre part audit sieur d’Ailleboust [No 200]» - Adhémar 1697.06.03,3763

Le 8 septembre 1693, vente par Pierre Hunault à Jean Ferron dit Sausset.

- Adhémar 1693.09.08, à venir

No 201

No 202

Page 179: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

179

Page 180: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

180

Les terres suivantes, 952D, 953D, 954D, 955D(1) et 955D(2), ont leur limite vers la ville «proche le Coteau Saint-Louis» écrit Maisonneuve. En fait elles se terminent au pied de la butte sur laquelle se construit la ville, butte qui culmine à cet endroit par le Coteau Saint-Louis.

Le 14 octobre 1656, Simon Després dit Berry vend à Jean Auger dit Baron la terre 952D. Mais auparavant il sera «obligé de nettoyer lesdites terres qui sont de présent abattues et les rendre capables d’être semées à la pioche selon la façon ordinaire du pays, seulement en sera exemptée une mare qui est au bas du Coteau-Saint-Louis en laquelle ledit Berry ne sera obligé faire autre chose que ce qui est fait (…) ledit Berry sera aussi obligé de le faire abattre, nettoyer et piocher entièrement et aussi nettoyer tout le bois qui sera visible dans la Petite Rivière». - Closse 1656.10.14,73

Sur la terre 952D, on retrouve le marécage que Champlain appellait le petit étang B, ainsi que la Petite Rivière. La présence sur la même terre de la Petite Rivière et de cette mare rend bien vraisemblable que la seconde soit la source de la première. D’autant que, pour les terres qui suivent, on ne retrouve plus mention de la Petite Rivière. (Voir planche 7)

Page 181: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

181

Page 182: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

182

Page 183: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

183

Page 184: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

184

Page 185: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

185

Page 186: Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte...Les emplacements énumérés dans MSHM 1917, n’apparaissent pas tous dans le présent terrier. Nous avons commencé

Base de données – Les Premiers Montréalais – Yvon Sicotte

186