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Berges en bref Volume 24 / Numéro 1 / Mai 2010 Faisons d’abord un bref retour sur l’hiver dernier. Après un automne sec, l’hiver 2009-2010 a été le plus chaud et le plus sec depuis les 55 dernières années. Les précipitations totales sur le territoire des bassins hydrographiques ont été les plus faibles depuis l’hiver 2002-2003 et les neuvièmes plus faibles des 57 dernières années. Les températures chaudes ont fait que les apports naturels moyens sur tous les bassins ont été plus élevés que la nor- male. Les apports naturels au lac Saint-Jean ont atteint 115 % de la moyenne historique à la fin de la période. Évidemment, durant cette période de l’année, la réserve totale d’eau diminue considérablement et ce sont le couvert neigeux ainsi que la crue printanière qui permettent la re- montée des réservoirs. Cependant, cette année ces deux éléments cruciaux battent des records minimums. Les relevés de neige au sol effectués par l’entreprise à la fin des mois de janvier, février et mars permettent de détermi- né l’équivalent en eau que la neige représente. Cette an- née, les résultats ont démontré que le couvert neigeux était exceptionnellement bas sur l’ensemble des bassins et en- core plus en amont où l’équivalent en eau représente 50 % de la normale, un record de tous les temps. Les précipitations du mois d’avril ont été inférieures à la normale sur l’ensemble des bassins avec 43 % de la nor- male, atteignant un autre record minimum en amont avec 39 % de la normale. À la fin du mois, les apports naturels moyens sur l’ensem- ble des bassins totalisaient 138 % de la moyenne et 143 % de la moyenne au lac Saint-Jean. Ce dernier pourcentage peut paraître important, mais il faut considérer le départ hâtif de la crue, sa courte durée et le fait que le « coup d’eau » printanier a été très faible. La crue 2010 a débuté le 4 avril dernier, soit 13 jours plus tôt que la date moyenne du 17 avril. En plus d’être faible, la crue aura aussi été très courte puis- qu’elle démontrait déjà des signes d’essoufflement à la fin du mois d’avril. La pointe des apports naturels est survenue le 9 avril à 3277 m 3 /s, presque cinq semaines plus tôt que la moyenne. Le graphique suivant illustre bien la situation. La prévision du volume de crue pour tous les bassins est maintenant de l'ordre de 57 % de la normale. Tant en amont qu’en aval, la prévision représente un record mini- mum. En amont, la prévision du volume de crue est de 55 % de la normale ce qui pourrait positionner la réserve amont à un niveau très préoccupant et en aval, elle est de 56 %. Bilan de la saison hivernale 2009-2010 (1er décembre au 31 mars) Avril 2010 -250 1750 3750 5750 7750 9750 Min Moy Max 2010 Apports naturels tous les bassins 1 er au 30 avril 2010 Moyenne de la pointe de la crue 19 mai - 4844 m 3 /s Pointe de la crue 9 avril - 3277 m 3 /s Avril Mai 40 jou r s La crue printanière 2010 Cette édition spéciale porte sur la situation hydrique exceptionnelle du bassin versant du Lac-Saint-Jean que nous vivons cette année.

Berges en bref - energie.riotinto.com · l’importance de cette opération, le débit du canal Bonnard en avril a atteint 634 % de la normale. Ce transfert d’eau ... Le programme

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Berges en brefVolume 24 / Numéro 1 / Mai 2010

Volume 23 / Numéro 1 / Mai 2010

Faisons d’abord un bref retour sur l’hiver dernier. Après un automne sec, l’hiver 2009-2010 a été le plus chaud et le plus sec depuis les 55 dernières années. Les précipitations totales sur le territoire des bassins hydrographiques ont été les plus faibles depuis l’hiver 2002-2003 et les neuvièmes plus faibles des 57 dernières années. Les températures chaudes ont fait que les apports naturels moyens sur tous les bassins ont été plus élevés que la nor-male. Les apports naturels au lac Saint-Jean ont atteint 115 % de la moyenne historique à la fin de la période. Évidemment, durant cette période de l’année, la réserve totale d’eau diminue considérablement et ce sont le couvert neigeux ainsi que la crue printanière qui permettent la re-montée des réservoirs. Cependant, cette année ces deux éléments cruciaux battent des records minimums. Les relevés de neige au sol effectués par l’entreprise à la fin des mois de janvier, février et mars permettent de détermi-né l’équivalent en eau que la neige représente. Cette an-née, les résultats ont démontré que le couvert neigeux était exceptionnellement bas sur l’ensemble des bassins et en-core plus en amont où l’équivalent en eau représente 50 % de la normale, un record de tous les temps.

Les précipitations du mois d’avril ont été inférieures à la normale sur l’ensemble des bassins avec 43 % de la nor-male, atteignant un autre record minimum en amont avec 39 % de la normale. À la fin du mois, les apports naturels moyens sur l’ensem-ble des bassins totalisaient 138 % de la moyenne et 143 % de la moyenne au lac Saint-Jean. Ce dernier pourcentage peut paraître important, mais il faut considérer le départ hâtif de la crue, sa courte durée et le fait que le « coup d’eau » printanier a été très faible.

La crue 2010 a débuté le 4 avril dernier, soit 13 jours plus tôt que la date moyenne du 17 avril. En plus d’être faible, la crue aura aussi été très courte puis-qu’elle démontrait déjà des signes d’essoufflement à la fin du mois d’avril. La pointe des apports naturels est survenue le 9 avril à 3277 m3/s, presque cinq semaines plus tôt que la moyenne. Le graphique suivant illustre bien la situation. La prévision du volume de crue pour tous les bassins est maintenant de l'ordre de 57 % de la normale. Tant en amont qu’en aval, la prévision représente un record mini-mum. En amont, la prévision du volume de crue est de 55 % de la normale ce qui pourrait positionner la réserve amont à un niveau très préoccupant et en aval, elle est de 56 %.

Bilan de la saison hivernale 2009-2010 (1er décembre au 31 mars)

Avril 2010

-250

1750

3750

5750

7750

9750MinMoyMax2010

Apports naturels tous les bassins 1er au 30 avril 2010

Moyenne de la pointe de la crue 19 mai - 4844 m3/s

Pointe de la crue 9 avril - 3277 m3/s

Avril Mai

40 jours

La crue printanière 2010

Cette édition spéciale porte sur la situation hydrique exceptionnelle du bassin versant du Lac-Saint-Jean que nous vivons cette année.

La situation hydrique extrême actuelle laisse un déficit ma-jeur en eau dans les réservoirs. Au lac Saint-Jean, ce déficit représente l’équivalent de « 1,6 fois » le volume total d’eau que peut contenir le lac. En amont, le déficit en apports na-turels par rapport à la normale est équivalent à près « d’une fois » le lac Manouane.

Après avoir descendu sous les 3.0 pieds, le niveau du lac a amorcé sa remontée annuelle avec le début de la crue prin-tanière. L’élévation du lac est passée à 13.22 pieds le 18 mai et elle aura de la difficulté à atteindre une élévation supérieure à 14.0 pieds, à moins de précipitations significa-tives. Le départ hâtif de la crue et l’importance des apports natu-rels au lac Saint-Jean (143 % de la normale) expliquent, en partie, la remontée très rapide du niveau du lac par rapport à la moyenne. La trajectoire ci-dessous montre que le lac a frôlé des niveaux minimums vers la fin du mois de mars, quelques jours avant la crue.

Le débit moyen sortant du lac Saint-Jean en avril a été infé-rieur à la normale. Il a atteint 1191 m3/s, ce qui équivaut à 88 % de la moyenne historique. Contrairement à ce qui se produit habituellement en cette période de l’année, l’entreprise n’a effectué aucun déverse-ment au lac ce printemps en raison des conditions hydri-ques difficiles et de la faible crue. De plus, au cours du dernier mois, afin de compenser la fai-blesse des apports naturels, l’entreprise a réduit de façon significative la production d’énergie à la centrale de l’Isle-Maligne à Alma. Le débit de la centrale a été réduit à près de 50 % de la normale à la fin avril. Il s’agit d’un minimum

historique. Les achats d’énergie ont donc été plus impor-tants et cela vise à permettre la remontée du niveau du lac Saint-Jean. Si l’entreprise avait maintenu ses conditions normales d’o-pération en période de crue, le niveau du lac Saint-Jean au-rait été à la mi-juin entre trois et quatre pieds plus bas que les 14.0 pieds prévus. En ajustant sa gestion aux conditions hydriques et en réduisant sa production d’énergie, qui n’au-ra pas été aussi faible depuis avril 1982, l’entreprise est confiante d’atteindre l’élévation de 14.0 pieds. Fait à signaler, le débit moyen sur la Petite Décharge n’a jamais été aussi bas depuis 1956. Il équivaut à moins de 10 % de la moyenne historique 1953-2010. Comme la situation est très difficile, depuis la mi-mars, en amont, l’entreprise transfère de l’eau du lac Manouane en direction des Passes-Dangereuses, via le canal Bonnard. Ce type d’opération en conditions normales s’effectue généra-lement seulement à la fin du mois de juin. Pour illustrer l’importance de cette opération, le débit du canal Bonnard en avril a atteint 634 % de la normale. Ce transfert d’eau visait à assurer l’optimisation de la centrale de Chute-des-Passes sur la rivière Péribonka. Finalement, souvenons-nous que la période de crue (1er avril au 30 juin) apporte généralement 47 % des apports naturels annuels moyens qui entrent dans le lac. Ce volume d’eau est si important qu’il représente de trois à quatre fois celui que le lac peut contenir, c’est ce qui explique normale-ment les déversements effectués sur la Petite et la Grande Décharge.

L’arpentage annuel des plages a été réalisé au début du mois de novembre 2009 pour identifier les secteurs de plage nécessitant un rechargement éventuel à l’automne 2010. Le 11 mai dernier, l’équipe du programme a profité du bas niveau du lac Saint-Jean pour effectuer son inspection en hélicoptère pour le suivi complet de la bande riveraine. Les endroits nécessitant des travaux ont pu être identifiés. Finalement, l’équipe vous rappelle que ce numéro du Ber-ges en bref est une édition spéciale et que normalement, le bulletin est disponible sur le site internet d’Énergie électri-que à l’adresse suivante: www.energie.riotinto.com. Pour recevoir un courriel vous informant de la disponibilité d’une nouvelle parution de votre Berges en bref, vous n’avez qu’à inscrire votre adresse courriel dans l’espace réservé à cet effet sur le site internet d’Énergie électrique et cliquez sur soumettre. Pour toute questions, n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse suivante: [email protected]

Le lac Saint-Jean

* Les courbes moyenne, maximum et minimum sont basées sur les données de 1953 à 2009).

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déc janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov décDEC JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV

Élévations journalières du lac Saint-Jean (en pieds)

2010

Le programme de stabilisation des berges

BERGES EN BREF est publié par la direction du Programme de stabilisation des berges du lac Saint-Jean à l’intention des riverains du lac Saint-Jean.

Adresse : 100, Saint-Joseph, bureau 104, Alma, Québec, G8B 7A6 Téléphone : (418) 668-0151

Port payéPoste publication40013681