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Projet # 570001-107 Communication et adaptation aux changements climatiques Érosion des berges Étude de cas remise à Consortium Ouranos Chaire de relations publiques et communication marketing – UQAM 7 juillet 2014 1

Ouranos érosion des berges-23mai-2

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Projet # 570001-107

Communication et adaptation aux changements climatiques

Érosion des berges

Étude de cas remise à

Consortium Ouranos

Chaire de relations publiques et communication marketing – UQAM

7 juillet 2014

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1. CADRE DE RECHERCHE

La mission de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’Université du Québec à Montréal consiste à contribuer à la progression des connaissances, à la formation des étudiants et au débat public sur toutes les questions relatives à l'exercice du métier de communicateur et à son rôle dans la société québécoise. Elle mène notamment des recherches sur les questions et les enjeux reliés aux conditions et aux pratiques en relations publiques et en communication marketing en fonction de la démocratisation de l'information dans la société, en réfléchissant sur l'évolution des communications.

Ces dernières années, la Chaire a développé un centre d’étude se spécialisant sur des sujets liés aux changements climatiques et la communication de risque et de crise. Plus précisément, ce centre d'étude cherche à faire avancer les connaissances sur les meilleures pratiques de communication, notamment sur les systèmes d’alertes précoces, les facteurs d’influence de la perception des risques et des stratégies de relations publiques appropriées. L’objectif des recherches menées par le centre d’étude est de mieux outiller les autorités et les acteurs scientifiques pour que ceux-ci puissent atteindre en temps opportun les responsables d’infrastructures à risque et les communautés cibles, et ainsi contribuer au développement de la résilience des populations face aux aléas climatique et à l’adoption de comportements adéquats lors de phénomènes météorologiques extrêmes.

2. MÉTHODE

Ici, nombreux sont les apports tant pour l’avancement des connaissances spécifiques à la communication des risques météorologiques, que pour la société soumise à ces risques et pour les administrations publiques en charge d’assurer la sécurité des citoyens. Afin d’évaluer adéquatement une situation impliquant de nombreux acteurs tant gouvernementaux, civils que scientifiques, plusieurs éléments seront analysés dans l’intention de faire le point sur l’implication communicationnelle et du rôle tenu par chacune des parties prenantes :

a) Identifier les enjeux sociaux et légaux de l’étude de cas qui nous intéresse;b) Identifier les compétences et les outils de communication pour les professionnels de la

communication;c) Inventaire des solutions et stratégies existantes quant à la diffusion de l’information, aux réseaux

d’influence (tissu social), aux médias sociaux et traditionnels ;d) Identification des publics prioritaires et vulnérables et réfléchir aux moyens les plus adaptés

pour les rejoindre ;e) Analyse stratégique des approches à envisager : comment mieux exploiter la crédibilité des

instances mandatées, leurs dirigeants, les leaders d’opinion, les organismes humanitaires et communautaires pour une communication efficace ;

f) Développer des stratégies pour faire connaître la dimension scientifique aux médias et aux citoyens tant par une connaissance des limites et des incertitudes de la science que par une vulgarisation du savoir pertinent face à tout événement ou crise;

g) Développer ou adapter des outils de mesures de l’efficacité de la communication des risques h) Préparation du matériel de formation pour assurer le transfert des connaissances à des

utilisateurs ciblés;

2.1. Technique d’enquête

Les différentes techniques d’enquêtes sélectionnées pour cette étude de cas sont; a) La réalisation d’entrevue (François Morneau), b) La revue de littérature, sur le phénomène de l’érosion des berges

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c) Une revue de presse du mois de la crise, comprenant des journaux régionaux et montréalais.

3. INTRODUCTION

«Au Québec près du quart de la population vit à moins de 500 m des berges, et plus de 90 %, à moins de 5 km. Une proportion significative de la population est donc exposée à l’érosion qui menace le patrimoine de même qu’une partie des infrastructures essentielles.»1

Du 5 décembre 2010 au 11 janvier 2011, les régions de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent sont touchées par des conditions climatiques extrêmes combinant des vents violents à des vagues d’une rare ampleur et des pluies abondantes. Cette tempête, attribuée au phénomène des Grandes marées, marquera le paysage, les infrastructures et les résidents et poussera le ministère de la sécurité publique à déclarer zone sinistrée une partie de l’estuaire du Saint-Laurent2. Le bilan des évènements se chiffre alors en dizaines de millions de dollars et plus de 500 résidents devront être évacués3, laissant les différences instances gouvernementales en état d’alerte.

Considérant l’ampleur de l’évènement et ses implications quant à la problématique plus globale de l’érosion des berges du Saint-Laurent, la Chaire de relations publiques et de communication marketing de l’UQÀM, en collaboration avec le consortium Ouranos, propose d’analyser les différentes activités de communication effectuées avant, pendant et après les Grandes marées de 2010.

4. RÉSUMÉ DES ÉVÈNEMENTS

Comme bien souvent durant la saison hivernale, les conditions atmosphériques et météorologiques de la région maritime sont propices aux tempêtes. L’hiver 2010 réunira toutefois des conditions exceptionnelles, une combinaison de pression atmosphérique extrêmement basse associée à de forts vents du secteur Nord engendrant des vagues qui ravageront une partie de la côte. À Rimouski, une des principales municipalités touchées par la tempête, cela faisait plus d’un siècle que des marées d’une telle ampleur n’avaient pas été enregistrées atteignant un niveau record de 5,54 mètres.4

Pêches et océans Canada affirme alors que ces dommages passeront à l’histoire et «parle d’une situation étonnante, liée à un faible volume de glace pour cette période de l’année, des marées très fortes et une tempête d’importance»5. Malgré tout, c’est le niveau de l’eau qui est défini par les scientifiques comme principal responsable des dégâts. Les vagues, même d’une telle force, se brisent normalement sur la grève

1Ouranos, Savoir s’adapter aux changements climatiques: Rapport 2010. Consulté en ligne le 14 janvier 2014 sur:

http://www.ouranos.ca/fr/pdf/53_sscc_21_06_lr.pdf

2 Sécurité publique Québec, Aide financière lors de sinistres, Hautes marées, vents violents et inondations du 5 au 7

déc. 2010 et du 13 déc. au 10 janv. 2011 dans le Bas-Saint-Laurent,la Gaspésie-Îles -de-la-Madeleine et Côte-Nord. Consultée en ligne le 15 janvier 2014 sur : http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/securite-civile/aide-financiere-sinistres/sinistres-admissibles/hautes-marees-2010-11.html

3 Idem.

4 Pêches et Océans Canada, Bulletin d’information de la régio du Québec. Débordement et déferlement des eaux:

cas du 6 décembre 2010, Consulté en ligne le 20 février 2014 sur http://www.qc.dfo-mpo.gc.ca/infoceans/201102/article2-fra.asp

5 Idem.

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alors qu’associées à un niveau d’eau élevé, elles emportent de la végétation et des sols meubles endommageant les habitations et les infrastructures routières.6 Ainsi dans son rapport 2010, Ouranos affirme que la combinaison d’un niveau élevé de l’eau, associé à de fortes vagues est l’une des causes majeures d’érosion des berges.7

4.1. Défis et enjeux liés à l’érosion des bergesa) Prévision d’une augmentation de la fréquence de ce type d’évènement extrême dû aux changements

climatiques.b) Développement des zones côtières et ouvrages d’origine anthropique qui perturbent l’équilibre

naturel du littoral, témoignent des lacunes des mécanismes de la gestion côtière et de la divergence d’intérêt des nombreux acteurs impliqués. De multiples paliers de gouvernance sont impliqués dans la gestion des côtes et le phénomène de l’érosion n’est pas toujours pris en compte. Lorsque c’est le cas, les instances décisionnelles ont souvent recours à des outils non-adaptés ou même désuets.

c) La communication de risque se doit donc d’atteindre un public cible très divers.d) Vulnérabilités des infrastructures (résidentielles, commerciales, industrielles, de services,

patrimoniales, routières, ferroviaires et portuaires). Impact sur les transports des biens et des personnes et sur le tourisme.

e) Répercussion sur l’économie locale et nationale. Perte de nombreux emplois issus des activités de pêche et du tourisme.

f) Décroissance et vieillissement de la population. De nombreuses familles quittent la région, le marché de l’immobilier est en crise. Toutefois, les habitations avec vue sur le fleuve demeurent très en demande par les nouveaux arrivants ou par les résidents saisonniers. Ce qui nous amène à nous questionner sur la perceptibilité globale du phénomène.

4.2. Objectifs de communicationDans son guide destiné au milieu municipal, publié en 2010 en collaboration avec Ouranos, le gouvernement du Québec identifie deux buts précis à son plan d’adaptation aux changements climatiques8 :

1. Informer et sensibiliser le milieu municipal sur les risques que posent les changements climatiques et lui faire prendre conscience de son rôle et de ses responsabilités potentielles en matière d’adaptation aux changements climatiques.

2. Fournir des conseils et orientations de base pour aider à élaborer un plan d’adaptation «sur mesure», c’est-à-dire un plan qui tienne compte des spécificités locales ou régionales, telles que les caractéristiques géographiques, socioéconomiques, environnementales et administratives propres à chaque municipalité

5. ACTEURS ET STRATÉGIES DE COMMUNICATION5.1. OURANOS5.1.1. Conférences de presse et communiqués de presseIl semble qu’aucun communiqué de presse officiel destiné au public n’ait été émis par le consortium avant, pendant ou après la période de tempête de 2010. Ceci peut possiblement s’expliquer par le fait qu’Ouranos n’est imputé d’aucun mandat précis de communication grand public.

6 Idem.

7 Ouranos, Savoir s’adapter aux changements climatiques: Rapport 2010. Consulté en ligne le 14 janvier 2014 sur:

http://www.ouranos.ca/fr/pdf/53_sscc_21_06_lr.pdf 8 Gouvernement du Québec, Élaborer un plan d’adaptation aux changements climatiques. Consulté en ligne le 22 mars 2014 sur : http://www.mddep.gouv.qc.ca/programmes/climat-municipalites/Plan-adaptation.pdf

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5.1.2. Entrevues médiatiquesMalgré son vaste champ d’expertise en la matière, le consortium Ouranos été peu représenté dans les médias durant la période des Grandes marées de 2010. On peut toutefois retrouver quelques entrevues avec M. Jean-Pierre Savard, spécialiste de la zone côtière du consortium, principalement sur la question du lien entre l’érosion des berges et les changements climatiques. De plus, on mentionnera dans de nombreux articles de journaux ou bulletins d’information télévisés qu’Ouranos avait prédit ces conditions extrêmes, faisant référence à la production de rapports scientifiques évoquant le risque accru de tempête violente sur toute la zone côtière du Québec: «on se posait la question si on était trop alarmiste et on ne l'était pas. Mais j'aurais préféré que cet événement ne se produise pas. Je ne veux pas tirer dans les pattes des autorités, mais ce n'est pas facile de convaincre la machine administrative, les élus municipaux, les aménagistes et les riverains concernés»9.

Le deuxième porte-parole d’Ouranos qui accordera plusieurs entrevues dans les médias est M. François Morneau. Le discours de M. Morneau, lui, va surtout être repris par les médias des régions touchées et va souvent être entremêlé avec le discours du ministère de la Sécurité publique.

Peu de données sont actuellement disponibles sur le nombre exact des entrevues accordées par M. Savard dans les médias ou par tout autre scientifique associés à Ouranos.

5.1.3. Communications aux médias Manque de données. Analyse approfondie à venir si accès aux données.

5.2. MINISTÈRE DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC

5.2.1. Conférences de presse et communiqués de presseUn total de 10 communiqués de presse sont émis par le ministère de la sécurité publique entre le 7 décembre 2010 et le 13 janvier 2011. La plupart traitant du Programme général d’aide financière lors de sinistres.

07/12/2010: Robert Dutil annonce la mise en oeuvre du Programme général d'aide financière lors de sinistres08/12/2010: Le ministre Robert Dutil se rendra dans des municipalités sinistrées08/12/2010: Le ministre Robert Dutil fait le point sur la situation09/12/2010: Le ministre Robert Dutil visite la municipalité de Sept-Îles15/12/2010: Le ministre Robert Dutil rend 47 autres municipalités admissibles au Programme général d’aide financière lors de sinistres16/12/2010: Robert Dutil annonce la mise en œuvre du Programme général d'aide financière lors de sinistres16/12/2010: Les ministres Dutil et Normandeau ainsi que le député Mamelonet ont visité des municipalités sinistrées17/12/2010: Le ministre de la Sécurité publique rend une autre municipalité admissible au Programme général d’aide financière lors de sinistres22/12/2010: Robert Dutil annonce une aide financière à la Ville de Sainte-Marie13/01/2011: Le ministre Robert Dutil rend 8 autres municipalités admissibles au Programme général d’aide financière lors de sinistres

9 La Presse, Hautes marées de 2010: Ouranos avait vu venir la tempête.Consulté en ligne le 20 janvier 2014 sur:

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201111/09/01-4466250-hautes-marees-de-2010-ouranos-avait-vu-venir-la-tempete.php

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(SOURCE: Rechercher un communiqué, Ministère sécurité publique du Québec)

5.2.2. Entrevues médiatiquesDe part son mandat, le ministère de la sécurité publique du Québec a largement été sollicité pour des entrevues médiatiques durant la période des Grandes marées de 2010, interrogé principalement sur des questions liées à l’état d’urgence ainsi que sur le plan d’aide financière aux sinistrés. Le ministre Robert Dutil a effectué de nombreuses visites dans la région afin de rendre compte des dommages et rencontrer les citoyens des municipalités touchées. Plusieurs entrevues on également été réalisées avec M. François Morneau, spécialiste en gestion des risques naturels du ministère et coordonnateur du programme Environnement maritime chez Ouranos, qui répondra aux diverses questions liées à l’état d’urgence. C’est M. Morneau qui demeurera sur le terrain et qui sera en charge d’organiser des rencontres de consultation et d’information avec les résidents. Manque de données. Aucune information tant qualitative que quantitative sur ces rencontres. Analyse approfondie à venir si accès aux données.Peu de données sont actuellement disponibles sur le nombre exact d’entrevues accordées par le ministère de la sécurité publique durant les évènements.

5.2.3. Communications aux médiasLe ministère de la sécurité publique, a servi d’intermédiaire à Environnement Canada et a transmis un avis d’onde de tempête le 4 décembre 201010 au service d’urgence des MRC concernées qui a été transmis à la population. Ayant été émis plus de 36h avant la tempête, aucun autre avis n’a été transmis par la suite. Il semble avoir eu un bris de communication au niveau des municipalités responsables de retransmettre cet avis de tempête. Suivant la catastrophe, de nombreux communiqués de presse sont émis par le ministère de la sécurité publique entre le 7 décembre 2010 et le 13 janvier 2011.

5.3. AUTORITÉS MUNICIPALES

Le 6 décembre 2010, dès les premières heures de la tempête, plusieurs MRC du Bas-Saint-Laurent (Ste-Flavie, Clark, Ste-Anne-des-monts, Maria) doivent sonner l’alarme. Touchées par un plan d’évacuation de la sécurité civile, elles communiquent à leurs citoyens dont la situation est jugée critique de quitter leurs résidences. Plusieurs résidents refusent de quitter. Pas d’accès au nombre exact de refus d’évacuation par rapport aux évacuations effectives. Une analyse plus poussées des données du nombre de citoyens ciblés et du nombre de citoyens ayant effectivement évacué suite à ces avis pourraient permettre une meilleure analyse du succès ou non de la communication de risques par les autorités municipales. Par contre, il ne faut surtout pas oublier le facteur émotionnel humain qui biaise fortement cette équation.

5.4. PRINCIPAUX PORTE-PAROLE DANS LES MÉDIAS

5.4.1. Intervenants régionaux, élus locauxDirectrice de la Sécurité civile pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie: Guylaine RousseauMaire de Ste-Flavie: Damien RuestMaire de Maria: Normand Audet

5.4.2. Principaux experts 

10 Idem.

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Environnement Canada, SMC-QC : René Héroux, météorologue de sensibilisation aux alertes; autres du CPI Coordonateur du programme environnement maritime Ouranos: François MorneauSpécialiste de la zone côtière Ouranos: Jean-Pierre SavardPrésident de la Coalition pour la viabilité du Sud du Golfe du St.-Laurent et professeur à l’université de Moncton: Omer ChouinardProfesseur à l’université de Moncton: Luc Tremblay

5.4.3. Gouvernement du QuébecPremier Ministre du Québec : Jean CharestMinistre de la Sécurité publique : Robert DutilSpécialiste en gestion des risques naturels du ministère de la sécurité publique: François Morneau

6. DÉFIS COMMUNICATIONNELS

Implication des parties prenantes dans le processus de gestion et de communication des risquesLa synchronisation des différents acteurs dans leur processus de communication est difficile à évaluer à cause du manque d’accès à l’information. Dans un tel type de situation d’urgence, il est probable que les traces des communications ou rencontres n’aient pas été conservées ou enregistrées étant donné le besoin d’agir rapidement.

Malgré la faible représentation d’Ouranos dans les médias, François Morneau a organisé et participé aux réunions d’urgence et a accordé plusieurs entrevues au médias locaux durant la période de crise. Il a toutefois été majoritairement cité en tant qu’expert lié au ministère de la Sécurité publique.

Communication des risques anticipée et initiée dès le début du processus de gestion des risquesQuelques entrevues avec les médias ont été réalisées avant les Grandes marées par M. Jean-Pierre Savard. Pendant la crise, les communications médias seront essentiellement réalisées par M. François Morneau qui portera à la fois le chapeau du Ministère de la Sécurité publique et celui d’Ouranos. Manque de données. Pas de plan de communication de risque ou de plan de gestion de risque particulier en cas d’inondation ou de tempêtes. On ne connaît pas de message préétablit pour Ouranos ni de public cible. Ceci est probablement dû au fait qu’Ouranos n’est imputé d’aucun mandat de communication grand public.

Création d’une interaction continue entre les parties prenantes et les publics ciblesPar contre, beaucoup de reprise par les médias de l’intervention de M. Jean-Pierre Savard. Implanter un processus de rétroaction pourrait permettre une communication des risques efficace, car il permettrait d’évaluer la perception, de favoriser l’engagement du public et de coordonner les actions des parties prenantes. Rétroaction et consultation des parties prenantes et publics cibles difficile à évaluer. Manque de données.

Établissement d’une communication ascendante permettant d’allier le vécu et la scienceL’écart entre les données géoscientifiques et la perception des individus concernant les changements environnementaux peut réduire la résilience et faire en sorte qu’aucune stratégie ne soit déployée. Le besoin de s’adapter ou non aux aléas dépend des perceptions des gens face au risque et au processus qui le conditionne. Manque de données. Pas d’accès aux conclusions des processus de consultation des publics cibles et parties prenantes et pas de plan de communication de risques. Réseaux sociaux peu ou pas utilisés donc pas d’indicateur de la perception du message par le public.

Processus itératif et continu permettant l’osmose des perceptions des parties prenantes

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Les messages véhiculés par les différentes parties prenantes semblent différer, principalement sur le rôle des changements climatiques dans les évènements. Manque de données. Peu ou pas d’utilisation des réseaux sociaux donc pas d’indicateur de la perception du message par le public.

Utilisation des communications comme base de l’analyse des risquesQuelques médias d’information ont repris des données émises par Ouranos, notamment par M. Jean-Pierre Savard. La cohésion semble avoir bonne entre le message transmis par Ouranos et celui repris par les médias. Toutefois, la couverture médiatique s’est plutôt concentrée sur le message délivré par le Ministère de la Sécurité publique concernant l’état d’urgence. Il reste toutefois difficile d’évaluer la perception des messages par la population au moment de leur réception.

Développement d’un langage commun à la fois spécifique et vulgarisé concernant la communication des risquesLes interventions d’Ouranos dans les médias reprennent un langage uniformisé et simplifié. Puisque beaucoup repris, le discours de M. Savard semble offrir une bonne vulgarisation du phénomène, élément essentiel à une communication des risques efficace. Par contre, au niveau des autorités municipales, la diffusion d’un message d’évacuation préventif et le refus de la population résidente d’obtempérer semble refléter l’absence de modification de comportements. Il faut toutefois considérer le biais émotionnel humain dans l’équation qui a très certainement poussé plusieurs résidents à ne pas évacuer.

Établissement d’un réseautage de communication permettant l’analyse croisée des risques par les parties prenantesLa multitude d’acteurs impliqués dans la gestion des zones côtières et de ce fait, dans le processus de communication des risques liés à l’érosion des berges représente ici un enjeu de taille. La synchronisation de leurs actions de communication, bien que difficile à évaluer, semble comporter plusieurs lacunes. Réseautage difficile à analyser entre Ouranos et les autres parties prenantes si ce n’est de l’appartenance de François Morneau au ministère de la Sécurité publique.

Animation des publics cibles pour s’impliquer dans la préparation des citoyens et des instances publiques et privées face aux urgencesLa prise en compte de l’opinion des résidents est essentielle dans l’analyse du risque, ils sont les premiers acteurs à réagir. Encore une fois, la multitude d’acteurs impliqués dans la gestion des zones côtières et de ce fait, dans le processus de communication des risques liés à l’érosion des berges représente un enjeu majeur de la problématique. La synchronisation de leurs actions de communication, bien que difficile à évaluer, semble comporter plusieurs lacunes.Manque de données terrain. Pas d’accès aux comptes rendus des rencontres organisées sur place pour la gestion de crise.

Processus d’éducation publique nécessaires pour transformer les comportements et développer la résilience Différents processus de l’érosion doivent être bien compris, une sensibilisation doit être réalisée auprès des résidents face à l’érosion pour diminuer leur vulnérabilité. Dans ce cas précis, il semble que les objectifs de préparation et de sensibilisation citoyenne établis conjointement par le gouvernement du Québec avec de consortium Ouranos aient été atteints. Lors de son intervention prolongée sur le terrain, M. Morneau témoigne d’un public sensibilisé et bien conscient des risques auxquels il est exposé.

Utilisation d’une multitude de vecteurs de communication pour assurer une diffusion optimale de l’information

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Il semble que l’information soit ici passée principalement par les médias écrits et télévisés. En tant que porte-parole du ministère, M. François Morneau semble avoir acquis une grande crédibilité auprès des résidents et son discours sera beaucoup repris. Les médias sociaux semblent ici avoir été très peu ou même, pour certains acteurs, pas du tout utilisés.

7. CONCLUSION

a) Bâtir un plan d’adaptation efficace est un travail de longue haleine basé sur une communication à long terme visant l’éducation et la sensibilisation des résidents aux aléas climatiques

b) Il faut faire connaître les risques réels et fournir les conseils et orientations de base pour comprendre les différentes solutions qui s’offrent face à la problématique de l’érosion des berges.

L’objectif de sensibilisation grand public fixé par le Gouvernement du Québec dans son Plan d’adaptation aux changements en 2010 semble avoir été atteint. Lors de son intervention sur le terrain lors du phénomène des Grandes marées, François Morneau témoigne d’avoir eu à faire à un public sensibilisé et conscient des enjeux et défis liés à l’érosion des berges et motivé à être impliqué dans la définition de solutions.

8. CONSTATS ET RECOMMANDATIONS

a) Plan de communication des risques

Un plan de communication des risques doit être mis sur pied à l’avance, être facile d’accès et mis à jour. Le plan de communication devra être construit selon quatre principes de base:

1. Définir ses objectifs et attentes communicationnelles (en termes mesurables)Définir le public cible (les publics prioritaires et vulnérables doivent être identifiés et leurs perceptions prises en considération). Le premier public cible, défini par le Gouvernement du Québec dans l’élaboration de son plan d’adaptation aux changements climatiques en 2010 était le grand public. L’objectif de sensibilisation et de conscientisation atteint, la gestion intégrée et efficace du littoral semble maintenant être au cœur de la problématique. Le public cible devient alors les instances décisionnelles responsable de la gestion des zones côtières.

2. Définir le message (une bonne vulgarisation scientifique est ici essentielle ainsi que la prise en compte des perceptions du public cible)

3. Établir une stratégie selon les moyens disponibles (choix des vecteurs de communication)

b) Diversification des solutions et stratégies existantes quant à la diffusion de l’information, aux réseaux d’influence (tissu social), aux médias sociaux et traditionnels ;

Médias traditionnels. Dans le cas qui nous intéresse ici, il semble y avoir eu peu de diffusion/visibilité du message d’Ouranos à l’exception de la presse écrite. Sans compter les quelques reprises de l’entrevue réalisée de M. Jean-Pierre Savard, les chercheurs d’Ouranos ne sont pas les experts les plus cités dans ce dossier. (La crédibilité d’Ouranos, de ses dirigeants et chercheurs mandatés pourrait possiblement être plus exploitée) Médias sociaux. Ce type de média semble avoir été peu utiliser dans le cas qui nous intéresse. Toutefois, une utilisation adéquate des médias sociaux peut non seulement permettre d’atteindre un certain type de public mais également de fournir un indicateur de réception du message. Tissu social. Pour une communication efficace, il est également possible de suggérer de miser sur les leaders d’opinion, les organismes humanitaires et communautaires régionaux. Ils peuvent représenter des acteurs clés pour le transfert des connaissances aux populations vulnérables.

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c) Bonne vulgarisation de la dimension scientifique du message, les limites et les incertitudes de la science sont évoquées clairement et le message est repris par les médias

d) Processus de rétroaction Implanter un processus de rétroaction est nécessaire, car il favorise une communication des risques efficace et permet d’évaluer la perception, de favoriser l’engagement du public et de coordonner les actions des parties prenantes. Il sera alors nécessaire de développer des outils de mesures de l’efficacité de la communication des risques et d’analyser l’atteinte des objectifs ciblés par le plan de communication.

e) Gestion intégrée et à long terme Une communication intégrée à toutes les étapes de la gestion de projet et établie sur le long terme permet généralement d’atteindre au mieux le public cible et par conséquent de générer plus efficacement des changements de comportements chez les acteurs concernés.

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BIBLIOGRAPHIE

La Presse, Hautes marées de 2010: Ouranos avait vu venir la tempête.Consulté en ligne le 20 janvier 2014 sur: http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201111/09/01-4466250-hautes-marees-de-2010-ouranos-avait-vu-venir-la-tempete.php

Ouranos, Savoir s’adapter aux changements climatiques: Rapport 2010. Consulté en ligne le 14 janvier 2014 sur: http://www.ouranos.ca/fr/pdf/53_sscc_21_06_lr.pdf

Pêches et Océans Canada, Bulletin d’information de la régio du Québec. Débordement et déferlement des eaux: cas du 6 décembre 2010, Consulté en ligne le 20 février 2014 sur http://www.qc.dfo-mpo.gc.ca/infoceans/201102/article2-fra.asp

Sécurité publique Québec, Aide financière lors de sinistres, Hautes marées, vents violents et inondations du 5 au 7 déc. 2010 et du 13 déc. au 10 janv. 2011 dans le Bas-Saint-Laurent,la Gaspésie-Îles -de-la-Madeleine et Côte-Nord. Consultée en ligne le 15 janvier 2014 sur : http://www.securitepublique.gouv.qc.ca/securite-civile/aide-financiere-sinistres/sinistres-admissibles/hautes-marees-2010-11.html

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