152

Beyond Love tome 2 (Collection Kama) (French …ekladata.com/H3rOjR65UASQYQtn378p3unPj20.pdfAprès un vol qui m’a semblé interminable, j’arrive enfin. Impossible de fermer l’œil

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

BEYONDLOVETome2Romance

MaryVES

BEYONDLOVETome2Romance

ISBNnumérique978-2-37447-135-8

DépotLégal-Juin2016

ImpriméenFrance©Erato–EditionsTousdroitsréservés

Cetteœuvreestprotégéeparledroitd’auteuretstrictementréservéeàl’usageprivéduclient.Toutereproductionoudiffusionauprofitde tiers,à titregratuitouonéreux,de toutoupartiedecetteœuvre,eststrictement interditeetconstitueunecontrefaçonprévuepar lesarticlesL335-2etsuivantsduCodedelaPropriétéintellectuelle.L’éditeurseréserveledroitdepoursuivretouteatteinteàsesdroitsdepropriétéintellectuelledevantlesjuridictionscivilesoupénales

RÉSUMÉ:Lorsqu’elleserendcomptedesattentesdeJoshuaquantàleuravenir,Léapaniqueetprendlafuite.Joshua,briséparsondépartveutcroirequ’ilpeuttoutarranger.Ildécided’allerlaretrouveretlaconvaincredereveniraveclui.Àsonarrivée,cequ’ilvoitdétruittoussesespoirs.Lacolèreprendledessus.Ildécidederepartirsansmêmeallerlatrouver.

Joshuaarrivera-t-ilàluipardonnersafuite?Pourront-ilssurmonterensemblelesépreuvesquelavieamisessurleurchemin?

Après un vol quim’a semblé interminable, j’arrive enfin. Impossible de fermer l’œil. Je n’ai pasarrêtédepenseràJoshuaetaumalquejeluiaifait.MaseuleconsolationestdemedirequeMorganetGrantsontaveclui.J’espèrequ’ilavumavidéoetquemaintenantilsaitquejel’aime.J’auraisdûluidire,qu’ilsachequenotrehistoireétaitréelle,autantpourluiquepourmoi.Aujourd’hui,ilconnaîtmonpasséetilvacomprendrequenousnepouvionspasenvisagerunavenirensemble.J’auraisétéencorepluségoïstedel’épouseretdeluirefusercequ’ilal’airdedésirerdetoutessesforces,fondersaproprefamille.J’aidonceuhuitlonguesheurespourcogitersurcequejeviensdeperdre.J’aicherchécommeunedinguemoniPodpourmechangerlesidées,maisimpossiblederemettrelamaindessus.J’aidûlelaisserchezJoshua.Jevoismavaliseapparaîtrelelongdutapisetjemedépêchedelarécupérer.J’aienvoyéunmessageàPierrepour luidemanderdevenirmerécupérer.Jesaisquecen’estpasunebonneidéeetqu’ilrisquedeneplusmelâcheraprèsça,maisj’avaisbesoindevoirunvisagequimerappelle Léo. Paul et Pierre se ressemblent tellement. Beaucoup les prenaient pour des jumeauxlorsquenousétionstousréunis.CommeLéoressemblaittraitpourtraitàsonpèreendehorsdesesyeuxqu’ilavaithéritésdemoi,quandjevoisPierre,j’ail’impressiondevoirmonpetithomme.Quandjepasselescontrôles,jefouillepourrécupérermontéléphoneafindel’appeleretaussipourprévenirMorgandemonarrivée,maisj’entendsmonprénomauloin,jerelèvelatêteetvoisPierreàquelquesmètresdevantmoi.Jecoursverslui,trainantmavalisequisemblepesertroistonnesetmejettedanssesbras.Ilparaîtétonnéetmoiaussid’ailleurs,maisrevoirunetêteconnueestexactementcedontj’avaisbesoinàcetinstant.Trèsvitejemereprendsetrompsnotreétreinte,jeleregardeetjefondsenlarmes.—NepleurepasLéa.Jesuislàmaintenant.J’aiétéétonnéquetum’appellespourvenirtechercher,maisjesuisvraimentheureuxquetul’aiesfait.—Tun’asparléàpersonnedemonretour?

—Tuveuxsavoirsi j’aiditàmesparentsquejevenaisrécupérerleurex-belle-filleàl’aéroport?Non,rassure-toi.Detoutemanière,ilsnesaventmêmepasquetuasquittélepaysetj’imaginequ’ilsn’enontrienàfoutre.—J’imagine…Jepensaisplutôtàmesparents,commetuasétéencontactaveceuxpourlesaffairesdePaul.Jerépondsmalàl’aise.—Non!Personnenesaitquetuesderetour.Maintenant,raconte-moitoutetlaisse-moiprendrecettevalise,elleal’airdepeserpluslourdquetoi!—Jenesuispassûred’avoirenvied’enparler…—Bah,tun’aspaslechoixmajolie.Tuesbouleversée, jefaispartiedetafamille, jesuis làpourtoi!J’aienviedeluirépondrequejen’aijamaisvraimentréussiàleconsidérercommeunmembredemafamille,maisjelegardepourmoi.J’aisuffisammentfaitdemalautourdemoienmoinsde24heuresetjesaisquePierreabeaucoupsouffertparmafaute.Jemecontented’acquiescer.Detoutemanière une seule chosem’obsède à cemoment précis, enfin deux choses,mais une prime en cemoment.—Pierre,jevaistouttedire,maisd’abordj’aibesoind’allerlevoir…—OK,jecomprendsallons-yPierremetmonénormevalisedanslecoffrepuisnousprenonsenfinlaroute.Letempsmesembleinterminable, j’ai tellement envie d’arriver à destination que le fait de me retrouver dans lesembouteillagesmemetsurlesnerfs.Heureusementlamusiquedanslavoituremebercejusqu’àcequej’entendecemorceau,celuiquim’arenduefolleilyatroismois«Headlights»deRobinSchulz.QuandjerepenseaufaitqueJoshuam’afaitécoutercemorceauenbouclependantjenesaiscombiendetempspourvoirsij’allaism’énervermefaitsourire.Pierres’enrendcompteetmedemandecequimefaitsourire.—C’estcettechanson,ellemeremonteunpeulemoral.—Hum…Puisnous retombonsdansun silencegênant,moi je suisplongéedansmes souvenirsdemomentsheureuxquej’aipuvivregrâceàJoshua,commelaremisedesonprixouencorelavisitedesstudiosUniversaletPierrelui,ehbien,enfaitjenesaispasàquoiilpeutpenser,certainementquesonex-belle-sœur est folle à lier. Quand enfin, nous arrivons, je lui demande de me laisser seule et dem’attendredanslavoiture,jevoisquecelalecontrarie,maiscettefoisjenesuispasprêteàfairedesconcessions,j’aibesoindecemomentjustepourmoi.Jelongel’alléecommesij’étaisvenuehier,saufquecelafaittroismoisquejeneleuraipasrenduvisite.Seulement,aujourd’hui,jenesuispluslamême.Àchacunedemesvisites,çamecrèvelecœurqueLéonesoitpasenterréprèsdesonpapa.Mesparentsétaientdévastésparnotreaccidentet lesparentsdePaulnoustenaientLéoetmoipourresponsabledelamortdeleurfils.IlsontorganisélesobsèquesdePauletl’ontfaitenterrerdansleurcaveaufamilial,maisilsn’ontpasvouluqueLéolesoitégalement.Ducoupmesparentsonttoutfaitpouravoirunemplacementleplusprochepossibleet je suis toujours aussi triste de les savoir séparés. Je m’arrête juste pour le saluer, mais je ne

m’attardepasdevantluietjevaisdirectementvoirmonpetitPapillon.Arrivéedevantsastèle,jemelaisse tomber et jem’effondre littéralement. Je laisse toutemapeine,mes angoisses, sortir. J’ai lesentiment de me libérer de toute cette fichue souffrance. J’essaie de lui parler, mais j’en suisincapable,aucunmotneveutsortirendehorsdeshoquetsdesanglots.Jeme rappelle leconseilde Jacques,monpsyetami,alors j’inspire, j’expire, j’inspireet j’expirependantdelonguesminutesetlàjefermelesyeuxetjelevois,ilestlà,ilmesourit,tapemonvisagede sa petitemain boudinée etme crie de sa petite voix aigüe «maman, câlin,maman donnemoiPapillon».J’ouvrelesyeuxetenfinj’arriveàluiparler.Léo,c’estmaman…Je suis revenue pour toimon amour. J’ai envie de te dire tellement de choses. TumemanquestellementmonPapillon…Jesouffleprêteàm’effondrerànouveau,maisjeravalemeslarmesetm’installeconfortablementausolcontresasépulture.Jecaresselaphotoaccrochéeetjeluiparleànouveau.Je vais te raconterun peu pourquoi tunem’as pas vue depuisunmoment. Je suis partie àLosAngeles,jetedisaissouventquetoietmoi,onpartiraitunjourtouslesdeuxlà-bas,etmêmesitun’yétaispasphysiquement, tunem’aspaslâchéeuneseconde.C’était fantastique, j’aipurevoirtataMorganquivabientôtsemarier.Tusais,elleaussipensesouventàtoi,ellem’ademandédet’embrasserpourelle.Là-bas,j’aitravaillépourunesérie,ouij’airéalisémonrêve,Papillon,j’aibossédanslemilieuducinéma.Nousysommesarrivés,j’espèrequetuesfierdemoi…ÀLosAngeles,j’aivécudesmomentstrèsfortsaussigrâceàJoshua.Ouij’airencontréquelqu’un,je suis sûreque tu l’auraisadoré. Il est vraiment trèsdrôle,comme toi, il détesteme voir triste.Chaquefois,iltentedemefairesourireavecuneblagueouunpetitsarcasmesursonphysique.Ilvoulaitsemarieravecmoi.Ilm’afaitunedemandedigned’unevraieprincesse.Ilm’appellePapillon,audébutcelanemeplaisaitpas,maisensuitej’aicompris,tuastoujoursétémonpetitPapillonàmoietjefaisaistoutmonpossiblepourquetudéploiestesailesetjepenseaufondquec’étaitpareilpourlui,ilvoulaitmevoirm’ouvrirauxautresetm’envolerjoyeusement.Malheureusement,ilveutavoirdesbébés,pleindebébés.Alorsjesuispartie.J’ai déjà un bébé, je t’ai toi ! Comment je pourrais rester une bonne maman pour toi si je teremplace?Tuesmort,enpartieàcausedemoi,alorsjeneméritepasd’avoird’autresenfants.Jeneméritepasd’êtreheureusealorsquetoituesenfermédanscetteboîte.Morganpensequ’aucontraire,tuauraisvouluavoirdesfrèresetsœursetquetuseraisheureuxdemevoirrefairemavie,maiscommentpeut-ellelesavoir?Commentjepeuxêtrecertainequec’estcequetuvoudraispourmoi?

Siseulementtupouvaism’envoyerunsigne…Jenesuismêmepasconvaincuedepouvoiraimerunautrebébéautantquejet’aimetoi,alorsceseraitinjustepourlui.Jesuis là,car jedevaisvenir tevoir, j’ai tellementbesoinde toi. Il fallaitque je tediseque j’aidécidéderepartir.J’aicomprisquejenepeuxpasresterdansnotreappartement.Finalementlesbonssouvenirsétaienttoujoursaussiprésentsdansmonesprit,mêmeàdesmilliersdekilomètres,alorsjen’aiplusbesoindem’accrocheràcetappartement.Jevaisvenirchaquejourtevoirjusqu’àmondépartetensuitejeviendraidèsquejepourrai.Jevaisredémarrerunenouvellevie,meprendreunchien,tun’arrêtaispasdem’enréclamerundèsquetuenvoyaispasserprèsdetoi,alorsjevaisleprendrepourtoietjevaisl’appelerCookiecommenousavionsprévutouslesdeux.Jevaisessayerd’êtreheureusesanstoi,mêmesituserastoujoursàmescôtés.Sileparadisexisteetquetupeuxnousvoiretnousenvoyerdesondespositives,rends-moiservicePapillonetenvoiepleindebonheuràJoshua.Metsunefillegénialesursoncheminetdonne-luidesbébés.Aide-leàm’oublier.JevoisPierrearriveretcelam’agacequ’ilvienneinterromprecemomentavecLéo.Jemelèveetjeluidisaurevoir.Jereviensvitemonamour,Je t’aimeLéo,au-delàde tout,au-delàduciel,dusoleiletmêmeau-delàdel’amour.JeparsrejoindrePierrequisetrouvedevantlasépulturedePaul.Etlàlesmotssortenttousseuls.—Jet’enveuxtellement…Nousaurionspuêtreheureuxchacundenotrecôté,maistuaslaissétesparentsdirigertavie,et jet’ai laissédéciderdelamienne.Tuaslaissélacolèretegouverner, tunousasenvoyésdroitverscetarbre,tum’asabandonnéeetprismonenfant.Sur ces dernières paroles, jeme retourne et pars attendre Pierre à l’extérieur. Il ne dit rien etmeramènechezmoi.Surleretour,jerécupèremontéléphoneetjevoisunmessagedeJoshua,maisjeneleconsultepas,c’estencoretroptôtpourl’affronter.J’envoieunmessageàMorgan.

°°°°°

Jesuisarrivée!Jetedonnevitedemesnouvelles,maisj’aibesoindemereposerquelquesjours.

PrendssoindetoietdeJoshua,pourmoiJevousaime!

°°°°°

Jerangemontéléphone.JemeprometsdelirelemessagedeJoshuaetdeluirépondred’iciquelquesjours.Enarrivant,Pierredéposemesaffaires,jeleremercieetluidemandesimplementdeclaquerlaporteenpartant.Jelongelecouloir,m’arrêtedevantlachambredeLéoquiestrestéeouverte,elleestvide, cela me fait mal, mais c’est ce que j’avais demandé à mes parents. Je fais demi-tour pourrécupérermondoudouetvoisPierretoujoursdevantl’entrée.Puisjelelaisseetfoncepourmecoucher.J’ai besoin de dormir, dormir pour oublier, dormir pour effacer la culpabilité qui me ronge, cesentimentquejemaîtriseàlaperfection,maisquicettefoisconcernemeschoixenversJoshua.Jefinisparm’assoupirseule,sansLéo,sansJoshua...

Jesuisentraindedevenirdingue.Voilàseptjoursquejetourneenrondchezmoicommeunlionencage.J’étaisdécidéàprendrel’avionpasséledélaidestroisjours,maisLéan’apasréponduàmonmessage.Morganatentédelajoindreaussi,parmessageetmêmeviaSkype,maisellenes’estpasreconnectéedepuissonarrivée.Leseulmessagequ’elleareçu,carouiMorgan,elle,aeudroitàunmessagedemonPapillon,quiétaitbref,juste:«Jesuisbienarrivée».Bref, je suis aumoins rassuré de savoir qu’elle est bien rentrée chez elle. Ce quim’énerve, c’estqu’elleademandéàMorgandeprendresoindemoi,çamerendfurieux,c’estellequidevraitêtreprèsdemoiets’assurerquejevaisbien.Non,aulieudeça,elles’estbarréeetm’alaissécommeunconenmillemorceauxavecunevidéooùellemeditqu’ellem’aime ;commentellepeutmedirequ’ellem’aimeetpartir ?Siquelqu’una la réponse, jevousen supplie,donnez lamoi, car jen’ycomprendsvraiment rien.Maisdepuiscesimplemessage,plus rien.Aucunsignedeviedesapartpouraucund’entrenous.Ducoup,macolères’esttransforméeeninquiétude.Avecmatêtedemule,c’estclairquejen’aipaspurestersansrienfaire.JesuisalléchezGrantetMorganpourlesprévenirquej’allaispartiretlaramenerpar lapeaudes fesses iciàLosAngeles. Ilsontpaniqué,m’ontobligéàm’asseoir. Jemesuis laissé embarquer et trois heuresplus tard, au lieudeme trouver à l’aéroport, j’étais àmoitiétorché.J’aidoncpassélasoiréeàboireavecGrantetàmelamentersurmonsort.Morgan,elle,m’apiquémesclefsavantdenouslaisserseulsavecunebouteilledetéquilaprêteàêtrevidée.Forcément,commejeneboisquetrèsrarementauboutdequelquesverres,j’étaisdéjàmalenpointetj’aifiniparm’endormirsurlecanapé,enfinc’estlederniersouvenirquej’aidecettesoirée,moi,unverre,Grantmortderirefaceàmoietvisiblementtrèssobre,puisplusrien.Jemesuis réveillé le lendemainsoirdans le litdeLéa,ouplutôt,Morganm’asecouécommeunefollepourmeréveiller.Matêteétaitauborddel’explosion.NousavonsbeaucoupparlédeLéa,ellem’aracontécommentellesontcommencéàtisserdevraisliensd’amitié,puissonarrivéeenFrancepoursesétudesetlafaçondontLéaetellesnesesontjamaispluslâchées.Ellem’aparlédePauletdu

couplequ’ilsformaientavantqu’elletombeenceinte.Surtout,ellem’abeaucoupparlédeLéo,cepetitmecqueLéaamisaumonde,maisqu’elleavuouplutôtentendumouriralorsqu’iln’avaitque3ans.Je comprends ses craintes et le sentiment de trahison envers son fils qu’elle peut ressentir, maismerde,ellealedroitdevivreetd’avancer,etmoijenepeuxpasvivresanselle.Malgrétout,cetteconversationm’aunpeuapaiséetj’aidécidéd’attendreencoreunpeu.Detoutemanière,vumatête,jerisquaisdenepaspasserlasécuritédel’aéroportetsurtoutjenepeuxpasmemontrerdansuntelétat.Siunpaparazzimeprendenphotoaveccettetêtedecroque-mort,jevaisêtrepourchassépartouslesvautoursquivontchercheràsavoircequisepassedansmavieetça,c’esthorsdequestion.J’aidoncpassélesdeuxjourssuivantsàsquatter lesfringuesdeGrant, leurpiscine,leursbouffesetàlespriverdetouteintimité.Heureusementcesontdevéritablesamis,carniGrantniMorgannem’ademandédepartir.Depuissondépart,chaquematinàpeineréveillé,j’envoieunSMSàLéa.J’aicommencédoucementavecunsimple:

°°°°°Tumemanques

Love

°°°°°

Puishierj’aitentéunmessageunpluspousséavec:

°°°°°

Jedeviensdingue.Jerespectetonbesoindet’isoler,maisdonne-moidesnouvelles,jet’aime.

°°°°°°

Jen’aipasarrêtéderegardertouteslesphotosdenousdeuxenregistréessurmon téléphoneet j’airecommencé à réfléchir comme un dingue. S’il lui était vraiment arrivé quelques choses ? SifinalementLéon’était qu’uneexcusepourme fuir,maisqu’unmec l’attendait enFrance?Nonçac’estpeuprobable,j’aibiensentisonémotiondèsqu’elleaprononcésonnomdanssavidéoetquandellem’aditqu’ellem’aimaitellesemblaitvraimentémue.Ilnefautpasquejememettecegenredetrucdansla têtesinonjevaisvraimentfinirparatterrirà l’asile.Jenemereconnaisplus, jesuisàcran,désagréableaveclesgensquej’aimeetjen’arrivemêmeplusàsortirlamoindreconneriepourdétendre l’atmosphère. Je dois agir et maintenant. J’appelle l’aéroport pour réserver un vol, puisj’appelleCathyàl’aide.JeluiexpliquequejeparsàParis,j’aibesoinqu’ellefassecourirunerumeurpour que les paparazzis habitués àme suivre aillentme chercher ailleurs que devant chezmoi etqu’ilsnemevoientpaspartir.SurtoutilfautréussiràleséloignersuffisammentlongtempspourquejepuisseconvaincreLéaderentreravecmoi.Cettefois,horsdequestiond’allerprévenirGrantetMorgan et qu’ilsme refassent lemêmecoupque ladernière fois. Je filemepréparer et je décide

d’appelermamère pour qu’elle réserve sa soirée de demain. Je vais avoir besoin de ses conseilsavantd’allervoirLéa.

EnfinjerespirelemêmeairqueLéa.J’aitoujoursaimélaFrance,j’aipassédeuxansdemavieici,quiont été fantastiqueset à chacunedemesvisites j’ai toujoursprofitéà fonddecetteville etdesFrançaisessurtout.Parcontre,aujourd’hui, jen’aiqu’uneseuleenviec’estd’allerrécupérerLéaetremonterdansl’avion.Ilfautquejelaramènelàoùelleétaitenconfiance,loindesesdémons,sijeveuxpouvoirlaconvaincrequenousdeuxc’estpossible.Ici,toutluirappellecequ’elleaperdu.Ducoup,elle sera tropsensiblepourm’écouter.Monobjectif ?La rameneràmoi !Malheureusementpourçailmefautsonadresse.J’aienvoyéunmessageàGrantavantdedécollerpourlepréveniretsurtout lui donner la mission de me trouver son adresse, alors j’espère qu’il a pu le faire sansprévenirMorgan.Unchauffeurm’attendaitprêt àmedéposer àmonhôtel.Commed’habitude,Cathyavait toutgérécommeune championne.Ellem’avait réservéune chambre auHilton.C’est l’endroit où je l’ai vupourlapremièrefois.Ducoup,cetHôtelestdevenumonendroitfavori.JeconsultemontéléphonepourvoirsiGrantaobtenusonadresseetjegrogneenlisantsonmessage:

°°°°°

Appelle-moidèsquetuaurasatterri.Jesuisnulpourmentir,Morganm’agrillédirect.

Elleapromisd’attendretonappelpourlaprévenir.Désolémec!

°°°°°

Putainfaitchier.Jeneveuxsurtoutpasqu’ellelaprévienne,Léaseraitcapabledefaireensortequejenelaretrouvepasetleseulavantagequej’aipourlemomentc’estl’effetdesurprise.Jesuismortde fatigue.J’aivraimentbesoindedormiruneheureoudeuxavantd’allerdîneravecmamère. Jevais devoir affronter Morgan avant. Cette fois, je vais user de mon charme et du sentiment deculpabilité qu’elle ressent toujours vis-à-vis demoi et du fait qu’elle nem’a pas prévenu queLéaallaitpartiralorsquejen’étaispasàsescôtés.—Allo—PutainJoshua,pourquoies-tupartiàParissansmeprévenir?mehurle-t-elleauboutdufil.

—Écoute, je ne tenais plus. Il faut que je la voie. Tu peux comprendre. J’ai juste besoin de sonadresse.S’ilteplaîtMorgan.—C’esttroptôtJosh.Jelaconnais.Jesuissûrequ’elleapassésontempsentrelecimetièreetsonlitàsemorfondre.Tuvasarriverettuvasfairequoi?—Jevaisluidirequejel’aime,Morgan!crié-jeàboutdenerfs.—Elle le saitdéjà,mais celane l’apasempêchéedepartir !Elle t’aimeaussi,mais elle abesoind’êtreseule.Jet’aiditqu’elleallaitrevenir.—Écouteonpourraitenparlerdesheures.Ouiellecompterevenirdansunmoispourletournage,maisattendreunmoiscen’estjustepaspossible.Tumedoisbiença,Morgan.Situm’avaisappelétoutdesuite, j’auraispuarriveravantqu’ellenemontedans l’avionetaujourd’huielleseraitavecmoi,j’ensuissûr.Donctumedonnesl’adresseettumejuresdenepasl’appeleravantdemain.Jeluiordonnefroidement.—Pourquoidemain?— Je vais dîner avecmamère ce soir. J’ai besoin de ses conseils et surtout d’une bonne nuit desommeilavantd’allertoqueràsaporte.— Je savais que tu finirais par aller la chercher.Mais je reste persuadée que c’est trop tôt. Si tum’avaisprévenue,nousserionsvenusavectoiimbécile.J’auraisput’aideravecLéa.Jet’envoiesonadresseparmailetjenevaispasl’appeleravantquetum’aiesenvoyéunmessagepourmeconfirmerquejepeuxlefaire…—MerciMorgan.Jeluirépondsavecdouceur.—Derien.Josh,jetedemandejusteunechose.—Ouiquoi?—Vas-yendouceur,elleest fragileet le faitd’avoir retrouvéseshabitudesdéprimantesontdû labouleverser.TuvasavoirenfacedetoilaLéafragileetmalheureuse,pascelleavecquituasriauxéclatsauborddelaplage.—Rassure-toi,jeveuxjustelarécupérer.—Bonnechance.Penseànousteniraucourant.Je raccroche et file prendre une douche avant de m’affaler sur le lit. Je repense aux paroles deMorganetj’espèreaufonddemoinepasretrouverLéaauplusmaletderéussiràlaconvaincrequejesuissonavenir.Jemeréveilleensursautàcausedecefichutéléphonequisonnebeaucouptropfort.Jerépondsunpeusèchement,maismecalmeaussitôtquandjemerendscomptequ’ils’agitdel’appelquej’aimoi-mêmeréclaméauserviced’étage.Jemelèveetjevaismerafraîchiravantd’allerrejoindremamèrequidoitvenirdîneravecmoiaurestaurantdel’hôtel.ElleainsistépourallermangerenpleinParis,maiselleatendanceàoublierquejesuisassezconnuetquejen’aivraimentpasenviedemefaireremarquer.Quand je descends, je la vois tout de suite. Elle est installée où j’ai écouté Léa et Grant discuterpendantunmomentsansqu’ellenedaignemeregarderuneseconde.Cesouvenirmefaitsourire,carmaintenantjesaisquejel’intimidaisdéjà.Ouij’aiprofitédemasolitudepourallerliresonblogetj’aivuquelasemainequiaprécédésonarrivéeellen’afaitquedesarticlessur«eyesight»etsurl’undesarticleselleneparlequedemoi.

Elle a dû écrire quasiment une page sur la couleur demes yeux, et surmon regard « pénétrant »commeellel’adétaillé.Ellem’adécritaussicommeunbelhommeàlacarrureintimidante.Ducoup,jemedisquelejouroùnousnoussommesvus,elleadûêtrecontentedeconstaterquej’avaisbienles yeux bleus. Elle était distante, avec le recul, je pense finalement qu’elle était intimidée. Jemesecoue la tête pour penser à autre chose, sansquoi je risquede laissermamère enplan et foncerdirect chez Léa. Je m’approche d’elle et lui embrasse le sommet du crâne pour la prendre parsurprise,maiselleneréagitpasplusqueçaetseretourneenmesouriant.Jesuisvraimentheureuxdelavoir,jelaprendsdansmesbrasetlaserrefort.C’estconetjedoisfairepitié,maisàcetteminutej’aibesoindemamère.Quand jemedécideà la lâcher, elleme regarde lesyeuxhumidesqu’elleessuierapidementavantdemedemandersanspréambule:—Quesepasse-t-ilmongrand?— Je suis amoureuxmaman.Amoureux etmalheureux… je lui réponds abattu. J’ai besoin de tesconseils.—Ohmonamour.Enfin…tuasouverttoncœuràunefemme.Allonsnousinstaller,tuvastoutmedireetj’espèrepouvoirt’aider.Nousnousinstallonsàunetableàl’abridescurieuxetleserveurprendnotrecommanderapidement.Jecommandeunverredevinpourmamère,unChâteauLatoursonpréféréetunwhiskypourmoicarjenesuispasfandevin,parcontrej’aibesoind’unremontantpourparlerdemespeinesdecœuràmamère.C’estun sujet tabouentrenousouplutôt inexistantpourmapart, car jene suis jamaistombéamoureux.Encequiconcernesavieamoureuseàelle,disonsquedepuisquej’aivumonpèreenmiettesquandellel’atrompé,jemesuisdésintéressédesaviesentimentale.D’ailleursmonbeaupèreetmoin’avonsquasimentaucuncontact.Lesilencemepèse,mamèremeregardeetattendquejemedécideà luiparler.Heureusementnosboissonsarrivent.J’enboisunegorgéeet jemelanceenfin.—J’airencontrécettefilleilyatroismois.C’estlameilleureamiedeMorgan,lafiancéedeGrant…Bref,elleavécudestrucspasfacilesetmoi je l’aidemandéeenmariageet je luiaiparlédefairepleindebébés.Elleaflippéetelleestpartie.—Ahouientroismois,tul’asdemandéeenmariage?Cen’estpasunpeuprécipité?medemande-t-elleinquiète.—Non, c’est labonne. Jenepeuxpas l’expliquer… jen’ai jamais ressenti çapourpersonne.Léareprésentetellementpourmoi.Jesuisdingued’elle,elleestmonoxygène.—Effectivementjecomprends.Jesuisheureusequetusoisenfintombéamoureux.Doncsijetesuis,elleapaniquéfaceàtonempressementetelleestpartie?—EnfaitLéaavaitunpetitgarçonquiestdécédédansunaccidentdevoiture.Ellenes’est jamaisremisedecetteperte.Ellenem’enavaitpasparlé…Alorsquandj’aiparlé«enfants»,ellen’apassupporté.Elle neveut pas d’autres enfants, elle croit que si elle en a d’autres, c’est comme si elleremplaçaitsonfils.Lesouci,c’estqu’aulieudem’enparler,elleaattenduquejem’absenteetelleaprislepremiervolpourParis.— Pauvre fille. Si je t’avais perdu, je ne pense pas que j’aurais pum’en remettre.Mon chéri, endehorsdetenterdelarassureretdeluilaisserletempsd’acceptercettepossibilitéjenevoispastropquoiteconseiller.Sivraimentellet’aimecommetulepenses,elletereviendra,j’ensuissûre.Maissurtout, ne la brusque pas. Il faut qu’elle comprenne bien que tu l’aimes avec son passé et que tu

acceptessespeurs.Ensuiteletempsferasonœuvre.Je la regarde et lui souris. Je crois que c’est bien la première fois que j’ai une conversation sisérieuseavecmamère.Ellem’attrapelamain,laserrefortetmedit:—Joshua…Jesaisque jevousai fait énormément souffrir tonpèreet toi. Jevoudraism’excuserpourtoutça.J’aivraimentaimétonpère,maisjecroisqu’avecletempsnousavionsfiniparêtreplusdesamisquedesamants,enfinpourmapart.Quandj’airencontréHenri,jesuistombéeamoureuseaupremierregard.J’aiessayédenepassuccomber,maisl’amourestplusfortquetout.—Jecroisquejelecomprendsunpeumieuxaujourd’hui.Jeluirépondsavectendresse.Nouschangeonsdesujetpourlerestedurepas.JeluiparleunpeudelasérieetsurtoutjeluiannoncelagrandenouvelleconcernantlemariagedeGrantetMorgan.Quandjelaraccompagneàl’accueilde l’hôtel, je lui demande si elle veut bien me déposer chez Léa demain, ce qu’elle accepteimmédiatement. Je l’embrasse et lui donne rendez-vous à 10h00demainmatin. J’essaie dedormir,maisj’aiunmalfouàtrouverlesommeil.Ducoup,jefouilledansmonsacetretrouvel’iPoddeLéaqu’elleaoubliécheznous.J’enfile lesécouteursetmelaissebercerparsamusique.Sesmorceauxsont à90%desmélodies assez tristes,mais je tombe surune chansondeBirdy«Skinny Love ».Putain lesparolesme serrent lapoitrine. Je chantonne le refrain tout en réfléchissant aux sensdesmots.Itellmylovetowreckitall-JedisàmonamourdetoutbriserCutoutalltheropesandletmefall-DecoupertouteslescordesetdemelaissertomberMy,my,my,my,my,my,my,my-Mon,mon,mon,mon,mon,monRightatthemomentthisorder ’stall-Àcemomentprécis,çaveutdirebeaucoupJemeprometsdenejamaiscoupersescordes,carjamaisjenelalaisseraistomber,aucontrairejevaislahisserverslehautpourl’accrocheràmoietneplusjamaislalaisserm’échapper.Lerefrainluiressemblebeaucoup.AndItoldyoutobepatient-Etjet’aiditd’êtrepatientAndItoldyoutobefine-Etjet’aiditdenepast’inquiéterAndItoldyoutobebalanced-Etjet’aiditd’êtrejusteAndItoldyoutobekind-Etjet’aiditd’êtregénéreuxSiseulementelles’étaitconfiéeàmoi,j’auraispucalmermesardeursetmemontrerpluspatient.Jeme réveille comme la veille, grâce ou à cause de ce fichu téléphone. Je me prépare rapidement,commandeuncaféetjefaislescentpasenattendantl’heurederetrouvermamère.À10h00pile,jedescendsetcommepromisellem’attenddéjàprêteàmeconduireversmonPapillon.Unefoisdansla voiture je lui donne l’adresse que j’ai notée ce matin sur un bout de papier. Elle tente de merassurerenmedisantquenoussommesàpeineàquelqueskilomètres.Lorsquenousarrivonsdevantsonimmeuble,mamèrepointelaportepourm’indiquerouellehabite.Jelaremercieetaumomentoùjevaispourdescendre,jelavoissortir.Moncœurs’affole,maiselletient laporteàquelqu’un.Ellen’estpasseule,unhommepassesonbrassursesépaulesetelle lui

sourit.Àcemoment-là, je croisquemoncœur s’est arrêtédebattre,mon sang seglace et je suisincapabledesortirdelavoiture.Mamèrecomprendtoutdesuiteetmedemandesic’estLéa.—Ouic’estelle!jerépondsmeurtri.—JesuisdésoléeJoshua…souffle-t-elleavectristesse.—Ramène-moiàl’hôtels’ilteplaît.—Joshua,cen’estpeut-êtrepascequetupenses,valavoir.—Non ! je crie. J’ai été assez pris pour un con comme ça ramènemoi… Tout de suite ! je luiordonne.Jesuisàdeuxdoigtsdecraquer,maisunefoisdeplusjeravalemeslarmes.Jememetsenpilotageautomatique. J’appelle l’hôtel et leur demande deme réserver le premier vol disponible pourLosAngeles.Quandmamèremedépose,jenedisplusrien.Jel’embrasseetluiprometsdeluiréserverunesoiréeavecHenriquandjereviendraipourlapromodelasérie.Leconciergemeprévientquej’aiunvolpossibleenmilieud’après-midi.Jeluidemandedeleréserveretdemeprévoirunchauffeurpourl’aéroport.Jedoispartirmaintenantavantdetoutdétruiresurmonpassage.

Je ne suis que l’ombre demoimême. Depuis que j’ai quitté palmier, plage, villa et Joshua,monquotidienserésumeàdeuxchoses:dormiretallervoirLéo.Aujourd’hui,jemeréveilleendouceur.J’aifiniparm’endormirvers04h00dumatin.Jepassemessoiréesàfairedéfilertouteslesphotosaccumulées depuis trois mois avec Morgan, Grant, Joshua et même les membres de l’équipe detournage. J’avoue que je passe beaucoup de temps sur les photos où je peux admirer mon belaméricain.J’enaipriscertainesàsoninsuetjedoisdirequejesuisplutôtbonnephotographe,carelles sont superbes. J’en ai mise une en fond d’écran, on ne voit que son visage, il m’observaitintensémentetmesouriait.Quandjeregardecettephotoavecsesyeuxbleusmagnifiquesquimefixentavecdésirjen’aiqu’uneseuleenvie,attrapermontéléphoneetliresonmessagequejen’aitoujourspaseulecouragedelire.Aujourd’huic’estdécidé, jemebouge ! Jeme lèveet cherchemon téléphone. Jevais enfin lire lemessageetluirépondrejustepourqu’ilsachequemalgrémafuite,jepenseàlui.Jecommenceàlechercher,maisiln’estpassurmatabledechevet,jevaisvoirdanslesalon,maisneletrouvepas.Parcontre, Pierre, lui n’a pas bougé de mon canapé. Depuis une semaine chaque matin, il débarque,m’accompagneaucimetière,meramènechezmoi,meprépareunplateau-repaspuisrentrechezlui.Nousneparlonsquetrèspeu,maisils’inquiètepourmoi,alorsjelelaissefaire.Quand je l’ai vu le premier jour j’ai été surprise, mais il m’a prévenue qu’il avait récupéré letrousseaudeclefsdePaul.Etdepuis,jenem’étonneplusdesaprésence.Etcematin,j’aibesoindesonaide,carjen’arrivepasàremettrelamaindessus.Ladernièrefoisquejel’aiutilisé,c’étaitpourprévenirMorgan que j’étais bien arrivée. Je vérifie dans la cuisine, la pièce dans laquelle je suisrégulièrementvenuepournepasmourirdefaim,maisrien,aucunsignedemontéléphone.Jevaislerejoindredanslesalonetluidemandes’ilnel’apasvu.—Pierre,jecherchemontéléphonepartout,tunel’auraispasvu?—Si,j’enavaismarredel’entendrebiper,alorsjel’airangédansletiroirdetonbuffet,merépond-

iltendu.Jevaislerécupéreretmalheureusementilestdéchargé.Jefouilledansmonsacpourrécupérerlechargeuretlemetsencharge.—Laprochainefoisquequelquechoset’énervera,évitedeleplanqueretpréviens-moisimplement.Tunet’espasditques’ilbipaitc’étaitpeut-êtreimportant?jeluidemandecontrariée.—Écoute,tunedoispluspenseràLosAngeles.Maintenanttuescheztoi,alorstouscesmessagescen’estpasbonpourtoi.Jesaisquetunevaspasêtrecontente,maistoutcequejefaisc’estpourtoi.—Tuveuxdirequoipartoutcequejefaisc’estpourtoi?Jen’attendspassa réponse,car j’aiundoutesurcequ’ila fait. Jevaisvoirmon téléphonequiestbranché sur le bar de la cuisine et le redémarre. Je tape le codede verrouillage qui est la date denaissancedeLéo,doncfacileàtrouverpourPierre.Quandj’arrivedanslesmessages,jenevoisplusaucunetracedeJoshua,plusrienmêmenosmessagesdeLosAngeles.Jevaisvérifiermonrépertoireetjeneletrouvepas.Leslarmescoulenttoutesseules.QuandjeregardePierre,ilsemblevraimentembêté,maisjesuistropencolèrepourmecalmer.—Sorsd’iciPierre.Fichemoilapaix!Tuveuxmecontrôlercommetesparentsl’ontfait?Commel’afaitPaul?Désoléedetedécevoir,tunedécidespaspourmoidequijedoisgarderdansmavie!j’explosefurieuse.Ils’approchedemoi,maisjerecule.Ilmetsesmainsenl’airensignedepaixetcontinuedoucementàm’approcher.—Excuse-moiLéa.Tucomptespourmoi.Tunepeuxmecompareràmesparents.PourcequiestdePaul,jevaistedireuntrucquinevapasteplaire,maistantpis,c’étaitmonfrère,iln’étaitpasparfait,maiscen’étaitpasunmanipulateur.Jamaisiln’avoulucontrôlertavie.Ilaétéfaible,ils’estlaisséguiderparmesparents,maisTUauraispudirenon!Dès ledépart, tuauraisdû luidireNON.merépond-t-ilexaspéré.Tuesrevenueetm’asditquetudevaisoublierJoshua,j’aivoulut’aider.Ses paroles me blessent, mais je prends conscience qu’il a raison. J’avais le droit de refuserd’épouserPaul, sinousen sommesarrivés làc’estnotre fauteà tous lesdeux.PourcequiestdesmessagesdeJoshua,iln’avaitpasledroitdelefaire,maisjepeuxcomprendresongeste,saufquejedoutequ’ilneveuilleuniquementmonbien.Jedécidedenepas luienvouloir,maisdorénavant jevaismettre leschosesauclairavec lui.JevaisappelerMorganet luidemanderdemeredonner lenuméro de Joshua afin que je puisse lui envoyer un message. Je ne sais pas ce qu’il m’a écrit.Maintenant,jeregrettedenepasl’avoirludesuite.JefixeànouveauPierreetluidemande:—TuaslulesmessagesdeJoshua?—Lesderniersuniquement,jesaisjen’auraispasdû…—Quem’a-t-ilécrit?jeluidemandefermement.—Qu’ilt’aime,qu’iltedonne3joursavantdedébarquer,maisc’étaitunmessagequetuasreçulejourdetonarrivée.—Tuasditqu’iln’avaitpasarrêtédebiper,lesautresmessagesdisaientquoi?

—Jen’aipaslulesautresmessages.Iln’estpasvenucommeiltel’aécrit,ilestpasséàautrechose,alorsoublie-le.Ila raison,s’iladécidédenepasvenirc’estqu’iladûse rendrecompteque jen’envalaispas lapeine.Malgrétout,j’appelleMorganpourluidemandersonnuméro.Jevaisaumoinsluienvoyerunmessagepourm’excuser denepas lui avoir répondu. Je tombe sur sa boite vocale et lui laisse lemessageenespérantqu’ellerappellevite.Pierres’excuseunedernièrefoisetmedemandesijeveuxbienluipardonneretj’accepte,maislepréviensdeneplussemêlerdemesaffaires.D’ailleurs,jeluiannonce ma décision de vendre l’appartement, je veux qu’il comprenne bien que je compte meprendreenmainsseuleetrepartirbientôt,histoirequ’ilnesefassepasd’illusion.—J’aidécidédevendrel’appartement.Jevaisalleràl’agencecematinpourqu’ilsviennentl’estimeretqu’ilss’occupentdelavente.Ilestsurpris,maisn’essaiepasdemecontredire.Ilmeproposedem’accompagneret j’accepte.Jefilemedoucheretjemepréparerapidement.Jefouilledansmavalisequejen’aitoujourspasprisletempsderangerettombesurmondébardeurjauneaveclegrosPapillonqueJoshuaadore.Jel’enfileetprendsunedes jupesque jeme suisoffertes lorsdemesnombreuses séancesde shoppingavecMorgan.Unefoisprête,j’enfileungilet,attrapemonsacetnoussortons.JesuistoujourscontrariéedenepasavoirpuconsulterlesmessagesdeJoshua,maisjemeprometsdeviterésoudreleproblème.Ensortant,jetienslaporteàPierrequimefaituneblagueunpeunulle,mais je ris de bon cœur. Il passe son bras sur mes épaules et nous marchons tranquillement endirectiondel’agenceimmobilière.

Commentai-jepumefaireavoiràcepoint?Voilàlaputaindequestionquejemesuisposéependanttoutlevol.Jedoisressembleràunzombie.Entreledécalagehoraireetlesseizeheuresdevolquejeviensdecumuleren48heures,jenesaispascommentjefaispourtenirdebout.Enfinsi,jesais.Cequimefaittenirc’esttoutelacolèrequejecontiens,jebouillonnedel’intérieur,j’aienviedehurler.Lepiredanstoutçac’estquejel’aimemalgrétout,jesuisvraimentpitoyable.Jerécupèremavoitureauparkingetj’ouvrelacapote,j’aibesoindesentirleventsoufflersurmonvisage.Jeretiremontéléphonedemapochequej’aisentivibrer.J’imaginequeMorganattendmonappelpourprendredesnouvellesdesacopine.Jen’aimêmepaspenséàprévenirGrantdelaclaqueque je viens demeprendre. Je déverrouillemon téléphone et en voyant son prénom s’afficher, lacolèremonteencored’uncran.Léavientdem’envoyerunmessage,c’estvraimentrisible,j’attendsunsigned’elledepuisunesemaineetellesedécidemaintenant.

°°°°°

Justeunmessagepourtedirequejepenseàtoi.Problèmedetéléphone,jen’aieuconnaissancedetonpremiermessagequ’aujourd’hui.

Tun’espasvenu,j’espèrequetuvasbien.Àbientôt

°°°°°°

Làellefaitfort.J’aidûluiécrireunedizainedemessagesdepuisqu’elleestpartieetellen’areçuquemonpremiermessageaujourd’hui?Ellesefoutvraimentdemagueule.Jebalancemontéléphonesurletableaudebord,jemetslecontactetdémarreentrombe.Àpeinesortiduparking,jerepèredes

journalistes quime suivent. Ces vautours sont toujours là au piremoment. J’appuie à fond sur lapédaled’accélération,jefonceleplusvitepossibleetj’arriveàlessemerrapidement.Ilfautquejerentrechezmoi,que jem’isoleetsurtoutque je l’effacedemamémoire.Pour l’oublier,cettefoisc’estdécidé, jevaisrappeleruneoudeuxfillesaveclesquelles jemesuisbienamuséet jevais lesbaiserdansmonlit.Effacer les traces deLéa, voilà ce que je dois faire. J’imagine qu’elle a dûbien s’amuser avec leconnardavecqui je l’aivuerire.Je repenseàsavidéo,sondiscourssursessentiments,sur le faitqu’elleveutmevoirréalisermesrêves.Maisquelconjesuis!Jemesuisinquiétécommeundinguepourelle.Morganm’aconseillédeluilaisserdutempsetjel’aifaitcommeunimbécile.JemesuisdemandésiMorganétaitaucourant,maisjepensequandmêmequ’ellem’auraittoutavouéquandjeluiaidemandésonadresse.Jel’espèreentouscas,autrementjenesaispascommentjevaispouvoirluipardonneruntrucpareil…Montéléphonemesortdemespenséesetj’évitedejustessedepercuterunchienquipassaitentraversdelaroute.Jedécrocherapidement,maisneralentispas,j’aibesoindecetteadrénaline.—Allo—C’estGrant,alorstuaspuvoirLéa?—Oui,pourl’avoirvue,jel’aivue!—Josh,tuasl’airfurax,ças’estmalpassé?—Aumomentoùmamèrem’adéposé,Léasortaitdesonimmeubleaubrasd’unautre!jecrieavecrage.—C’estimpossible…Jel’entendsappelerMorgan.JetentedeposermontéléphonepouractiverleBluetooth,maisiltombeàmes pieds. Je le cherche d’unemain pour le récupérer tout en regardant la route,mais je ne letrouvepas.Jebaisselatêteetlerepèreenfin,jel’attrapeetenrelevantlatête,jemerendscomptequej’aidéviédema ligne, je vois unevoiture foncer droit surmoi. Je donneun coupdevolant pourl’éviter,maisaveclavitesselaPorschedérapeetjenevoisquelepalmiersurlecôté.Toutvatrèsvite, je crie lenomdeGrant et tourne levolantdans tous les sens,mais je saisque jenevaispasréussiràredresserlavoitureàtemps,jefreinecommeunmaladeetpercutelepalmier.J’entendsdescris,jenesaispass’ilsviennentdemontéléphoneoudelarue.Jesuissonnéetsurtoutj’aimalpartout.Jevoisdesgenss’approcherencourantversmavoiturequimehurlentdenepasbouger.Ilsmecrientqu’ilsviennentd’appelerlessecours.Je tourne la têteetvoismon téléphoneau solducôtépassager. Je tends lebraspour le récupérer,maisladouleurmepoignardelecorpsetjemesenspartir.J’aijusteletempsdecrier,«Grant,LosAngeles…suissurlaroute…unaccident».J’entendslebruitdessirènesauloinetj’espèrequelessecourssontlàpourmoi.JefermelesyeuxetjepenseàLéa,àl’accidentqu’elleavécu…etlàc’estletrounoir,jesenslaforcem’abandonneretj’aidumalàresteréveillé.Jeperçoisunhommes’approcher.Ilmeditdenepasfermerlesyeux.Ilmedemandemonidentité,il

est en tenue de pompiers. Je suis soulagé de voir que je vais être pris en charge. Il insiste pourconnaîtremonnom.—JoshuaMiller…—Ons’occupedevous,toutvabiensepasser.—IlfautprévenirGrant.Ilm’aappelé,ildoitêtrepaniqué.—Détendez-vous.N’essayezplusdeparler.Nousallonsrassurervotreami.Ilplaceunmasquesurmonvisage.Cettefois,jenerésisteplusetc’estletrounoircomplet.

Depuis mon retour c’est la première journée qui passe rapidement. Je n’ai pas eu le temps dem’apitoyersurmonsortaujourd’hui.Cematin,enallantàl’agence,Morganm’aenvoyélenumérodeJoshua.J’avaisenviedeluiécriretoutdesuite,maiscommej’étaisavecPierrej’aiprismonmalenpatience.Parchance, l’agent immobilierm’aproposédevenir l’après-midimêmepourestimer lavaleurdemonappartement.JesuispasséeaucimetièreafindepouvoirdiscuteravecmonpetitLéo.Ensuite, Pierrem’a raccompagnée à l’appartement et m’a avoué vouloir le racheter. Sur le coup,l’idéem’a un peu embarrassée, car cet appartement appartenait à sa famille, alors lui vendre meparaissaitunpeuexagéré,maisilainsistépourquejelaissel’agentimmobilierl’estimeretques’ilpouvaitsel’offririlleferait.Ilneveutpasvoirunétrangerdanscetappartement.AprèsledécèsdePauletLéosesparentsontvoulum’enéjecter.Al’étonnementgénéral,nousavonsapprisquePaulavait fait un testament quime désignait comme seule légataire de ce bien. Cela plus l’absence decontratdemariage,sesparentsn’avaientplusaucunepossibilitédem’éjecter.Jeluiaiproposéderevenirdansl’après-midipourassisteràl’estimationetilaaccepté.Dèsqu’ilestparti,jemesuisprécipitéesurmontéléphonepourenvoyerunmessageàJoshua.J’aipasséaumoinsdixbonnesminutesavantdedéciderquoiluiécrire.J’avaisenviedeluidirequejel’aimaisetquejevoulaissavoirpourquoiiln’étaitpasvenucommeill’avaitapriorimentionnédanslemessagequePierrealu,maisjemesuisretenue.Sijeveuxqu’ilpasseàautrechoseetrencontrequelqu’undebien,jen’aipasledroitdeluienvoyerdesmessagestroppersonnelsquipourraientluifaireespérerquej’aichangéd’avis.Pourtant,jenerêvequed’unechosedepuismonarrivée:J’aimeraislevoirdébarquer,medirequ’ilm’aime et qu’il ne me laisse pas trop le choix que de rentrer avec lui à Los Angeles. Je suisamoureusedelui,quejelesuivraissurlechamp.

Malheureusement,notrehistoireestvouéeàl’échec,cartôtoutardlesujet«bébé»referasurface.Ducoup,jemedécidepourunmessageplussage.

°°°°°Justeunmessagepourtedirequejepenseàtoi.

Problèmedetéléphone,jen’aieuconnaissancedetonpremiermessagequ’aujourd’hui.Tun’espasvenufinalement…j’espèrequetuvasbien.

Àbientôt

°°°°°°Jevérifieplusieursfoismontéléphonedurantlajournée,maisaucunenouvelle.Puis,Pierrerevienten fin d’après-midi avec l’agent immobilier et je les laisse inspecter mon appartement pendantplusieursminutes.Lorsqu’ils’enva, ilmeprometde levendredans lasemaine,car lequartieresttrèsprisé.Pierreleraccompagneetseretourneversmoitrèssouriant.—Waouh,jesavaisquel’appartementavaitunevaleurimportante,maislàquandmême!melance-t-ilétonné.—Tuterendscompte?650000€,jamaisjenepourraistevendreunappartementquiaappartenuàtafamilleuntelprix,j’auraisl’impressiondetevoler!jeluirépondshonteuse.—Nedispasdebêtise!Jesaisquetuessûrqu’ilnet’aimaitplusmaisjepensequec’estlapreuvequePauldevait t’aimerprofondément. Iln’apasvoulu fairedecontratdemariage. Ilvoulaitvousmettreàl’abriencasdepépin,ildevaitsavoirquenosparentstelaisseraientpourrirdanstoncoins’ildevaitluiarriverquelquechose.Jevaisréfléchirpourl’appartement,maisj’aivraimentenviedeteleracheter.Etj’aimeraisvraimentqueturestesiciavecmoi!Ohnon,voilàcequejeredoutaisleplus.Commentpeut-ilimagineruneseulesecondequej’accepteunepropositionsiabsurde.Jamaisjenepourraism’engageravecluidansunerelationamoureuse.Ilestlefrèredemondéfuntmarietl’oncledemonfils.Detoutemanière,jenesuispasamoureusedelui,mon cœur appartient à un autre. D’ailleurs, je consultemon téléphone une fois de plus,maistoujoursaucunenouvelledeJoshua.JenesaispastropcommentexpliqueràPierrequejamaisnousneseronsuncoupleetquejesuisvraimentdécidéeàpartir…J’enaibesoin.—Écoute,jeneveuxpastefairedemal…—Maistunem’aimespascommej’aimeraisquetum’aimes?C’estcequetucomptesmedire?Aucontraire,nouspourrionsêtreheureuxensemble.Jeconnaistonhistoire,tesblessuresetjesuisprêtàlesassumer.Jeneveuxpasd’enfants,jeteveuxjustetoi!—Tunecomprendspas!TueslefrèredePaul.Oui,jenesuispasamoureusedetoi.J’aiépouséunhomme pour de mauvaise raison, car j’étais perdue, mais au moins nous nous étions aiméssincèrementdanslepasséetilyavaitLéo.Maislà,jesuisànouveauperdue.Parcontre,jerefusedemelaissermanipuleretaccepterdevivreavecquelqu’unquejen’aimepas.J’aimeJoshuadetoutesmesforces,tucomprends?Nousnepouvonsêtreensembleluietmoi,cartôtoutardilsouffriraitdemeschoix…maiscelaneveutpasdirequejevaiscesserdel’aimeretaccepterderefairemaviesifacilement.

—Il t’adéjàoubliée ! Iln’estpasvenucomme ildisaitvouloir le faire, c’estbien lapreuvequ’iln’étaitpassiamoureux.Jeneveuxpasteblesser,maisouvrelesyeux.Tucomptesrepartirlà-bas,teprendre un appartement et travailler avec un homme dont tu es amoureuse alors que tu t’interdisd’être avec lui.Tuvas levoir avecd’autres filles, surement semarier et avoirdes enfants.Tuvassupporterdevoirçatouslesjours?Franchementsituveuxmonavis,tunedevraispasrepartiràLosAngeles.Resteiciavecmoi.—Pierre…—Non neme réponds pas maintenant, tu as unmois avant ton départ, alors réfléchis. Je vais telaisser,j’aiunrendez-vousimportant.Vavoirtesparents,çafaitunesemainequetuesrentréeettun’aspasencoreétélesvoir.Jesuissûrqu’euxarriverontàtedissuaderdepartir.Il s’approchedemoietm’embrassesur le frontavantdedéposerunsimplebaisersurmes lèvres.Puisilseretourneets’enva.Jemelesessuie,carjeneveuxpasdesonbaiser.Ilm’asurprise,maisjeneveuxpassentirseslèvrescontrelesmiennesetsurtoutjeneveuxpasoublierlasaveurdecellesdeJoshua,samanièredem’embrasser. Il fautque jemesorteces idéesde la tête,carouiPierrearaison,jevaisavoirdumalàgéreràmonretourdevoirJoshuaaubrasd’uneautre,embrasseruneautrefemmealorsquejevoudraisêtreàsaplace.Finalement,j’écoutesonconseiletappellemamèrepourlaprévenirquejeviendraisdinerchezeux.Ensuite,j’allumemonordinateuretmeconnecteàSkype,maisMorgann’estpaslà.JeluienvoieunmailpourlaprévenirquemonappartementestenventeetquejevaisavoirbesoindesonaidepourmetrouverunlogementsurLosAngeles.Enattendantqu’elleseconnecte, jerecherchemoi-mêmevia internet des annonces de logement etmême pourquoi pas des colocations.Après plus de deuxheures,j’aiépluchédesdizainesd’annoncesetj’enaienvoyécertainesparmailàMorganpouravoirsonavisplustard.Montéléphonemesortdemesrechercheslorsquejel’entendsbiper.Jemeprécipitedansl’espoirdevoirunmessagedeJoshua,maisils’agitdeMorgan.

°°°°°Jeviensdevoirtonmail.Pasdispoaujourd’hui,jet’appelledemainsansfaute.Jevaistetrouver

l’appartementidéal,laissetombertesrecherches,jem’encharge.Kiss°°°°°

C’estvraimentétrange.J’ail’impressionqu’elleneveutpasmeparler,oualorsJoshuaestaveceuxet elle ne souhaite pasque je l’entende. Je refermemonordinateur etmeprépare à retrouvermesparents.Jesuisvraimentcontentedelesrevoir.Mamèreestauxanges,bienquejesoisfatiguéeellemetrouveplusépanouieetmoinspâlequ’avantmondépart.Pendantledîner,j’enprofitepourleurparlerdemadécisionderepartirpourLosAngelesetdevendrel’appartement.Monpèremeféliciteetm’encourageàpoursuivremesrêves.Mamère,elle,restesilencieuse.Jeluiprendslamainetluidemande:—Tun’aspasl’airheureusedemadécision?—Jesuisheureusequetuteprennesenmain.Maistuserassiloin…Etvendrel’appartementdePaul

àPierre,jenesaispassic’estunebonneidée.Cegarçonatoujoursétésiamoureuxdetoi.—Ouijesais,j’enaiconscience.D’ailleurs,ilespèrequevousallezmeconvaincrederestericiaveclui.Mais,iladessentimentspouruneLéaquin’existeplusdepuislongtemps,ilfautjustequ’ils’enrendecompte.Enplus,jesaisqu’ilaquelqu’undanssavie.Ilsecachepourrépondreautéléphonequandilestavecmoi,maisiln’ignorepassesappelsdoncj’imaginequ’ellecomptepourlui.C’estjustequ’ildoitleréaliseravantqu’ilnesoittroptard.PourPierre,jesuisrestéeunejeunefillede18ans que son frère a rencontrée à la fac et pour laquelle il se sentait attiré. Il pense que c’est del’amour,maiscen’estpasça,jet’assure.—Oui,jepensequetuasraison,j’espèrequ’ilfiniraparlecomprendretoutseul,j’aidelapeinedelevoirt’attendrecommeça.Promets-moidevenirsouventnousvoir.—Promis,detoutemanière,jeterappellequeLéoestici,alorsjeviendraitrèssouvent.Dèsqu’ilyauraunesemainedepausedansletournage,jeferailevoyage.Etdetoutemanière,jenereparspastoutdesuite.Jelarassureenluisouriant.Vers21h00,jedécidederentrertoutenleurpromettantderevenirvitelesvoir.Àpeinearrivée,jemeconnectedenouveauàSkype,maistoujourspasdeMorganàl’horizonetaucuneréponsedeJoshuaàmonSMS.Jemesenstriste,mais je lecomprends.Ildoitêtrefurieuxcontremoi.Chaquefoisquenousavonsétéconfrontéàunévènementquileperturbecommel’épisodeavecSteeve,sapremièreréactionestlacolère,j’imaginequ’ilressenttropdecolèrepourmerépondre.Jelancelamusiquesurmonordinateur.J’écoute«Photograph»deEdSheerancommeledisentsibienlesparolesdelachanson,aimerpeutfairemalparfois.Butit’stheonlythingthatIknow-Maisc’estlaseulechosequejeconnaisseWhenitgetshard,youknowitcangethardsometimes-Quandçadevientcompliqué,tusaisqueçapeutdevenircompliquéparfoisIt’stheonlythingthatmakesusfeelalive-C’estlaseulechosequinousrendvivantJefinisparm’endormirtoutenrêvantpourlapremièrefoisdeJoshua.Jesuisassisedanslesableetjel’observedeloin,ilsembleheureux.Ilcourtauborddel’eauettientdanssesbrasunepetitefilletrèsjolie.Moijelesobserveetjepleuremonamourperdu.AumomentoùJoshuamerepèreetcourtpourveniràmoi,jem’éloignedeplusenplus.J’ouvrelesyeux et j’entends la sonnerie de mon téléphone. Je me redresse encore à moitié endormie etcomprendquej’étaisjusteenpleinrêve.Jeregardesurmatabledechevet,maisnelevoispas.Jemedemandesijenel’aipasrêvé,maisilseremetàsonner.Jemelèveetavanceverslasonnerie.Jefouilledansmonsacquiétaitàl’entréedemachambreet réponds justeà ladernièresonneriesansmêmeregarderquim’appelleà02h00dumatin.—Allo…—Léa,c’estMorgan,medit-elleenpleurs.L’entendrepleurermeréveilleimmédiatement.Jemedirigeverslacuisineetluidemande:

—Tupleures?Çanevapas?Calme-toi,respireetdis-moicequ’ilsepasse,jeluirépondslepluscalmementpossible.—C’estJoshua…—QuoiJoshua?Ilvabien?—Pourlemoment,onnesaitpastrop.Ilaeuunaccidentdevoitureenrevenantdel’aéroport.Ques’est-il passé entrevous ? Il était en ligne avecGrant, il était furieux.Ensuite, il y a eu cebruit…Grantl’ajusteentenducrierqu’ilétaitàLosAngelesetensuitelacommunicationaétécoupée.Oh,mondieu,çanepeutpassereproduire.Jenepeuxpasperdreànouveaulapersonnequej’aimedans un accident de voiture sans qu’il sache à quel point il est devenumon univers. Jeme laissetombersurlecanapésouslechocetenlarmes.—Léa,tuestoujourslà?Dis-moi,pourquoiJoshuaétaitsiencolère?—JenecomprendspasMorgan.Commentveuxquejesache?luidemandé-jepaniquée.—Ilestvenutechercher.IlétaitàParis.Jeluiaidonnétonadresse,ildevaitvenircheztoi.—Iln’estpasvenu.Jenel’aipasvu,jetelejure,jamaisjenel’auraislaissépartir…Jet’ensuppliedis-moiquesesjoursnesontpasendanger?— Nous sommes à l’hôpital avec Grant. Son père et son cousin Evan sont à son chevet. Nousattendons,ilaperduconnaissance,maisilsontétéobligésdel’endormir,cariladescôtescasséesetd’autrescontusions.Maissurtoutilsveulents’assurerquelatêten’apasététouchée.Léa,ilfautquetuviennes.Ilvaavoirbesoindetoi!medemande-t-ellesuppliante.— Je vais réserver un vol. Je t’envoie unmessage pour te prévenir, tu penses pouvoir venir mechercher?—Oui,faisvite!—PromisJeraccrocheetcoursrécupérermonordinateur.Jemeconnecteausitepourréservermonvol,maisévidemment,jen’entrouveaucunquiestdirectpourLosAngeles.Laseuleoptionqu’ilmerestec’estun vol dans 3h00 avec une correspondance àWashington. Je le réserve et appelle Pierre à l’aide.Malgrél’heuretardive,ilmerépondauboutdetroissonneries.Jeneluilaissepasletempsdeparleretluidisquej’aibesoindelui,quejedoisrepartirenurgence.Quandilmedemandedemecalmeretdenepasmeprécipiter.Jeluicrieenpleurs:—Joshuaaeuunaccidentdevoiture.Pourlemomentonnesaitpascequ’ilaexactement.Jedoisêtreauprèsdelui.—J’arrive.Prépare-toijeseraischeztoidans20minutes.Apeineraccroché,jecoursdanstouslessenspourmepréparer.Jerefermemavalisequejen’avaispasencorerangéeavectoutesmesfringuesàl’intérieuretfilem’habiller.Quandj’entendslaportes’ouvrir, je suis prête. Pierre me regarde tristement, je le prends dans mes bras et lui demandepardon,pardonpourtout.Unefoisdanslavoitureetenroutepourl’aéroport,jedécidedemettreleschosesàplat.—Cen’estpastroplebonmoment,maisjenesaispasquandjereviendrai,alorsjevaisêtredirecte.Tunem’aimespasréellement.Noussommesattachésl’unàl’autre.Nousavonstouslesdeuxperdu

unêtrecher,maistuasquelqu’undanstaviequicompte,alorsnelaissepastessentimentsenversmoigâcherlevéritableamourquis’offreàtoi.Jelanceenfixantlaroute.—Celaauraitdûêtremoi!souffle-t-ilépuisé.—Commentça,dequoiparles-tu?—DetarencontreavecPaul.Çaauraitdûêtremoisurcebanc.J’avaisunrendez-vousavecunefillecejour-là,maisj’aiétéretenuparunprof.J’aienvoyéPaulattendrepourmoisurlelieuderendez-vous.Etc’estlàquevousvousêtesrencontrés!Maisc’estmoiquetuauraisdûrencontrercejour-là,paslui,leplusrisibledanstousçac’estquelafilleavecquij’avaisrendez-vousn’estjamaisvenue.—Celan’auraitrienchangé.JesuistombéeamoureusedePaulaupremierregard.J’aivraimentétéamoureusedelui,alorsnonçan’auraitpaspuêtretoi.Ledestinachoisipournous.Ilhochelatêteetnousgardonslesilencependantunlongmoment.Quandnousarrivonsàl’aéroport,il se décide à me parler et me dit qu’effectivement mon retour l’a chamboulé. Il m’avoue avoirquelqu’undanssavie,maisqu’ilnesaitpas tropoù il enest. Je le serre fortet lui souhaited’êtreheureuxaveccettefille.Ilpartenregistrermonbilletetrevienspourmeprévenirquejepeuxavoirundirectsijeparstoutdesuite.Jeluisautedanslesbrastellementlanouvellemeréconforte.Plustôtjeprendraisl’avion,plusvitejepourrais voir Joshua. J’envoie rapidement un message à Morgan pour la prévenir de monchangementdevoletsurtoutqu’elleviennemerécupérerplustôtqueprévu.Pierrem’accompagnejusqu’àlasécurité.Noussommestouslesdeuxtendus,maisilm’attrapelamainetmetireversluipourm’envelopperdanssesbras.—Allezviensbellesœur!Faisattentionàtoi.Protège-toi,netelaissepasabattre.J’espèrequetonamoureuxvas’ensortiretquevousserezheureux.—Jeveuxjustequ’ilaillebien.Jedoislevoirdemespropresyeux,maisjenepensepasquecelachangeral’issuedenotrehistoire.IlestvenuàParis,maisMorganaditqu’ilétaitfurieuxcontremoi.Jenecomprendspas.luidis-jeterrifiée.—Lemeilleurmoyendelesavoirestdeluidemander.Valeretrouver.Jetesouhaitebonnechance.Moi jevaisrentrermecoucher, jevaissuivre tonconseiletprofiterde l’amourquis’offreàmoi,alorstudevraisenfaireautant.Jel’embrassesurlajoueetm’éloigne.Ilmeregardefranchirlabarrièredesécuritépuiss’envasansse retourner. Moi j’embarque, je suis nerveuse, heureusement, j’ai quelques musiques sur montéléphonepouressayerdemecalmerunpeu.JechoisisunereprisedeKato«Dancingonmyown».JepriepourqueJoshuas’ensorte,carjenesurvivraispassijedevaisneplusjamaislerevoirmesourireànouveau.Jeveuxpouvoirmefondredanssonregardbleu,jeveuxleserrerfortcontremoietluidireenfacetoutcequej’ailaissésurcettefichuevidéo.

Jeclignedesyeux.J’aiunmaldetêtehorrible.Jetournelatêteetjevoismonpèreallongésurunechaise.Jenecomprendspas toutdesuite,maisdèsque j’essaiedemelever,unedouleuraigüemetraverse le dos et je grogne de douleur.Mon père bondit de sa chaise, ilm’attrape lamain etmedemandedenepasbouger.Ilsortetjel’entendscrier:«ilestréveillé»etd’uncouptoutmerevient.Paris,j’étaisàParispourrécupérerLéa,maisellem’adéjàremplacé.Etl’accident,j’étaistellementencolère,pendanttoutlevol jen’ai penséqu’à ça, elle et cemecbrasdessusbrasdessous, j’étaisdétruit, enmiettes.Alorsquandj’airécupérémavoiture,jen’avaisqu’unobjectif,celuidefonceràtouteallure.Jen’étaispasconcentrésurmaroute,jevoulaismelasortirdelatête,j’avaisbesoind’adrénaline,alorsj’airoulévite,beaucouptropvite,etcechienestsortidenullepart,j’aidonnéuncoupdevolantetensuitetoutest allé très vite. J’ai déconné, j’aurais pu crever sur cette route. Lorsquemon père revient, je luidemandetoutdesuitesiGrantestlà,jemesenstropmal,j’étaisenligneaveclui.Iladûcarrémentflipper.—TuasprévenuGrant?—JediraisplutôtqueGrantm’aprévenu!Tuétaisenligneavecluiquandtuaseutonaccident,tutesouviens?medemande-t-ilinquiet.—Ouijemesouviensdetout!jeluirépondsentournantlatêtepournepascraquerdevantmonpère.Çadevientdeplusenplusdifficiledenepascraquer.Jesuisunmec,maisquandmême,jesensunelarmecouler,jel’essuiediscrètement.Siseulementjepouvaisavoirtoutoublié.Jen’aiqu’uneenvie,faireun resetdemaviedepuis troismois.Oubliéque je suis tombéamoureuxcommeundingue,qu’elle a accepté dem’épouser pour se sauver à la première occasionpour en retrouver un autre.J’aimeraisoublierqu’àcausedetoutcela,jefaissouffrirmesprochesetquej’auraispumourirdanscetaccident.Jesavaisquetomberamoureuxseraitdestructeur,maisjen’imaginaispasàquelpoint.Pourtant,bienquejesoisfurieuxcontreelle,jesaisquejepourraisluihurlerlespireshorreursmaisjeseraisheureuxdelavoir,c’estpitoyable,jesuispitoyable!jel’aime,jel’aimecommeundingue,

mêmeau-delàdel’amour.J’essaiedefairebonnefigureetjedemandeàmonpères’ilpeutprévenirGrantquejevaisbien.—Tuplaisantes?Grantfaitlepieddegruedepuistroisjoursderrièrecetteporte.—Troisjours?Jesuisrestéinconscientsilongtemps?luidemandé-jeétonné.—Oui, ils ont préféré t’endormir pour éviter que tu souffres trop. Nous avons dû faire tous lesexamens possibles pour être sûrs que tu n’avais pas eu de choc au niveau de la tête. Tu te rendscompte ? Ta voiture est dans un état, elle est détruite, je ne comprends pas, je sais que tu adoresfrimer,quetuaimesbiendéconner,maislàJoshua,turoulaisbeaucouptropvite,situn’avaispaseulesbonsréflexes,tuauraispercutél’arbredepleinfouetettuseraismort.Pourquoi?Grantm’aditquetuétaisencolère?—Ouipapa.J’ai fait labêtisede tomberamoureuxde lamauvaisepersonne.Maisrassure-toi, j’aicomprislemessage.Jesuisdésolédet’avoirfaitpeur,maistoutvareveniràlanormale.TuasdevanttoiunnouveauJoshuaMiller,prêtàs’amuseretsurtoutdécidéàneplus jamais tomberamoureux,crois-moij’aicomprislaleçon.—Ohmonfils.Nesoispassisûrdetoi.Etcalme-toi, tuas l’airencolèrecontre tapetiteLéa.Tudevraisprendreletempsd’analyserleschoses,merépond-ilembêté.Jeleregardesurpris.Ilestdingueouquoi?Ilnemanqueraitplusqu’ilmeconseillederetourneràParislachercher.Jesecouelatête,maisladouleurestviveetjegrimace.—Tuasmal?L’infirmièrenevapastarder.—Papa, tu peux demander àGrant de venir, je voudrais lui parler, je lui dois des excuses. Il estcommemonfrère…Jemesensmaldeluiavoirfaitsubiruneexpérienceaussihorrible.—J’imaginequedet’avoirenligneenpleinaccidentrisquedelemarquerpourunmoment.Jevaisleprévenir,maisiln’estpasseultusais?—Jem’endoute,oui.Faislesentrer,jeleurdoisdesexcusesàtous.Ilsemblesoulagéensortantdelachambre.J’imaginequeGrantetMorganontdûluiexpliquerunpeulasituation.Jen’aipasététrèstendreavecMorgan.Jeveuxqu’ellesachequejenelatienspaspour responsable. Elle m’a soutenu et je suis convaincu qu’elle ne se doutait pas que Léa voyaitquelqu’un,sinonellem’auraittoutbalancépourêtrecertainequejenemerendepaslà-bas.Jeleurdoisdes excuses à tous lesdeux.Par contre, jeveuxque les choses soient claires, jeneveuxplusrevoirLéa,ellevadevoirmetrouverunefoisdeplusunenouvelleassistante.Grantpasselatêtedansl’embrasuredelaporteetjeluisouris,alorsilseprécipiteetmelance:—Putain,j’aienviedetefrappermec.Tuasdelachanced’êtredéjàbienamoché.—Contentdetevoirmoiaussi,jeluirépondsému.—J’aieulafroussedemavieJosh.J’étaisauboutdufil,j’aientenduunbruitdemaladeetplusrienpendantuneéternitéavantdet’entendreauloinm’appeleretmedirequetuétaisàLosAngeles.Jen’ai pas réfléchi, j’ai attrapémes clefs et j’ai foncé vers l’aéroport. Je voulais te retrouver,maisquandjesuisarrivé,j’aivutavoiture,maistun’étaispluslà,unepersonnem’aditdansquelhôpitaltuavaisététransportéetj’aiappelétonpère.— Je suis désoléGrant, j’ai déconné.Mon pèrem’a dit queMorgan était avec toi, pourquoi ellen’entrepas.

Maisaumêmemomentlaportes’estouvertesurMorgan.Ellealesyeuxrougesd’avoirpleuré.Jeluidemanded’approcher.Quandellearriveprèsdemoi,jelavois.LaportevientdeserefermeretLéaestlà,dansmachambre.JeregardeGrantpuisMorganetmonregardseposeànouveausurelle.Elleme fixe,maisneditpasunmot.Lacolère refait surfacepour s’immiscerdanschaqueparcelledemoncorps.Jenepeuxplusrienretenir,jeluilance:—Pourquoitueslà?Nonnemerépondspas!Jen’enaiplusrienàfoutre.Situesvenuet’assurerquejen’étaispasmortpournepastesentircoupable,c’estchosefaite.Jesuisvivantetjevaisbien.Maintenant,dégage!Tous me regardent ahuris. Je m’en tape, je n’ai plus l’intention d’être sympa avec elle. Elle m’acomplètementdétruit.Ellemefixesansrépondreetjelafusilleduregardattendantqu’ellesortedemachambre.Morgan,elle,étaitprêteàmebondirdessus,maisGrantposesesmainssursesépaulescommepourl’avertirdenepass’enmêler,alorselleneditrien.Lorsquejevoisleslarmescoulerlelong des joues de Léa, cela me fout en l’air, mais je laisse la colère passer au-dessus de messentimentspourelle.Àcet instant, j’ai enviede lablesserde lamêmemanièrequ’ellem’ablessé,alorsj’enrajouteunecouche.—C’estbon,sècheteslarmes,çanefonctionneplusavecmoi.Sorsd’icietcettefoispasbesoindemelaisserunmessageavantdetebarrer,onn’aplusrienàsedire.Cettefoisj’aigagné,ellesortprécipitammentdelachambre.Morganmehurledessussanss’arrêterpendant plusieursminutes. Grant pose sesmains sur ses épaules pour tenter de la calmer. Elle secalmepuiss’avanceversmoidenouveaufurieuse.—Maisçanevapaslatête!Grantappellel’infirmière,ilsontdûsetromperdanssesexamens,carc’estclairqu’ilaperdula tête, lance-t-elleense tournantvers lui.Tuterendscomptequecelafaitdeux jours qu’elle n’a pas bougé de la salle d’attente, elle était morte d’inquiétude pour toi. Ellet’aime,abruti.—Ellem’aime,maisbiensûr!Cen’estpascequej’aipuconstateràParis.—Dequoituparles?Léanousajuréquetun’esjamaisvenulavoir,ajouteGrantperdu.—Disons que lorsque je l’ai vue avec un autremec, j’ai préféré partir sansmemontrer sinon jerisquaisdelebuter.—Unhomme?Maistudisvraimentn’importequoi!mecrie-t-ellefurieuse.Elle prend son téléphone qui vient de sonner.Elle fronce les sourcils en lisant lemessage qu’ellevientderecevoiretrelèvelatêtepourmedire:—BravoJoshua!Léaadécidédetelaissertranquille.Ellevientdemeprévenirqu’elleallaitvisiterunappartementquejeluiaidéniché.Etdevinequoi?ElleesttombéesurSteevequivenaittevoiretillui a proposé de l’accompagner. Elle me dit de ne pas m’inquiéter et de rester auprès de toi.Maintenanttuvasm’expliquerc’estquoicettehistoiredemec.Ettuvasvoirqu’unefoisdeplustuasmerdédanslesgrandeslargeurs.Jet’avaisditquetun’auraispasdûallerlavoirsansmoi.melance-t-elleavecrancœur.

Grantmeregardeetjevoisqu’ilestàlalimitederigoler.Moi,jesuispartagéentreenvoyerboulersachèrefiancéeetmeleverpourallerchercherLéaquiestpartieavecSteeve.Non,maisjerêve,ellefait8000kmpourvenirmevoiretjusteparcequejeluidissesquatrevéritésellesebarreaveclemecavecquijemesuisbattu,carilvoulaitselafaire.Ellevavraimentfinirparmetuer.Jesaisquej’aiétéviolentdansmespropos.J’auraisdû luidemanderdes’expliquer, lui laisser lebénéficedudoute…maisenbonconnard,j’aifaittoutl’inverse.Elleme fait sortir demes gonds ; avec elle, je ne retiens plus rien, le bon comme lemauvais. Jecommence à lui expliquermon histoire, lemec que j’ai vu sortir de son immeuble avec elle. Ilsavaientl’airsicomplice.Ellemeregardeetsetapelefrontdelamaintoutensecouantlatête.—MaismerdeJoshua.C’estPierrequetuasvuavecelle,sonex-beau-frère.—Quoi?—Ouigrosbéta,c’étaitlefrèredePaul!Unefoisdeplus,tut’eslaisséguiderpartonimpulsivitésans chercher à savoir ce qui se passait vraiment. Une fois de plus tu as agi sans réfléchir. Tuimaginesquandmêmequetuasfaitlevoyagepourlaretrouveretiltesuffitdelavoirencompagnied’unhommepourpéteruncâbleetpartirsansmêmeluidemanderuneexplication?Tuesvraimentlemecleplusnuldecetteterreenrelationamoureuse!Jemesuissentie trahiet j’aivurouge.Danscescas-là jenecherchepasàcomprendreet jefoncedansletas.Jesuisledernierdesconsetjevaissûrementlepayercher.Unefoisdeplus,jen’aipasessayédecomprendrelasituationetj’aipréféréfairemespropresconclusionsetmaintenantelleestavecSteeve.—Tuesvraimentledernierdesimbéciles.Tuasvraimentbesoindeconseilsenmatièredepetitesamies,ajouteGrantdépité.—Tuveuxdirequ’elleestrevenuepourêtreavecmoi?Lacolères’estompepourêtreremplacéeparlaculpabilité.Ellevientdepasserdesjoursàs’inquiéterpourmoietjeviensdelatraitercommeladernièredesmerdes.—Net’emballepas.Quandjel’aiappelée,ellen’apashésitéuneseconde,ellevoulaitêtreàtescôtés.Elleadéjàperdusonpetitgarçonetsonépouxdecettemanièreetellet’aime,alorsellenevoulaitpasêtreloindetoi.Elleavraimenteutrèspeur.Maisjecroisqu’ellepensetoujoursquetuserasunhommeplusheureuxsanselle.Etautanttedirequ’aveclasupercomédiequetuviensdenousjouer,situveuxlaconvaincrequevouspouvezêtreensembleetêtreheureux,bah,vafalloirt’accrocher.—Etpourlemomenttunepeuxmêmepasteleverpourallerlarejoindre!semoqueGrant.—Tuvasarrêterdetefoutredemagueule!Vousêtesmonseulespoir.J’aimerdé,unefoisdeplus!Grant,tudoismelaramener,elleetmoidevonsdiscuter…jeluidoisdesexcusesetelleaussi.J’aibesoind’elle!MonpèrefinitparrevenirsuivideprèsparEvan.Ilsn’ontpasl’aircontentetjesensquejevaisavoirdroitàunenouvelleleçondemorale.Heureusement,nouschangeonsdesujet.Grantparledel’étatde

mavoitureetdel’accidentsachantpertinemmentquemonpèreallaitseconcentrersurmoietlefaitque je sois vivant tout en oubliant qu’il a vu sortir une fille en larmedema chambre. Jeme sensfatigué,maisjepenseàLéaquipassedutempsavecSteeve.Jenesaispascommentfaire,maisilfautabsolument qu’elle me revienne. Je ne suis qu’une merde sans elle. Il faut qu’elle me pardonne.Jamaisplusjenemeferaisuneopiniond’unesituationsansenavoirlecœurnet.Plusjamais,sielleacceptedenousdonnerunenouvellechance.L’infirmièrearriveetfaitsortir toutlemonde.JedemandeunenouvellefoisàMorganetGrantderéparermonbordel,quej’aibesoind’elleàmescôtés.Je lessuppliedemelaramenerafinquejepuisse tout arranger.Une fois seule l’infirmièrem’administre un calmant pour calmer la douleur.Avantdesortir,ellemedemandesij’aibesoindequelquechose.Jeluidemandesijepouvaisavoirmontéléphone.Ellefouilledanslesacdevoyagequemonpèreadûrécupérer,maisnetrouverienen dehors de l’iPod de Léa. Je la remercie et le prends. J’enfile les écouteurs et j’enchaîne lesmusiques, toutesplus tristes lesunesque lesautres.Finalement jem’arrête surunechansonque jen’avaispasencoreremarquée.JelancelachansonrepriseparKieza,«Whatislove»etjechantelesparoles qui ressemblent tellement au sentiment que j’éprouve depuis qu’ellem’a quitté il y a plusd’unesemainemaintenant.Whatislove-Qu’est-cequel’amourBabydon’thurtme-BébénemeblessepasDon’thurtme-NemeblessepasNomore-PasdavantageJecroisquejel’aiblesséeautantqu’ellenel’afait,maisj’aienviedecroirequetoutpeuts’arranger.QuenousauronsdroitànotreHappyend.

Je suis sous le choc de ses paroles.Depuis deux jours, j’attends qu’il se réveille en redoutant sonregard lorsqu’il seposerait surmoi. Jemedoutaisbienqu’il seraitencolère,mais làc’étaitmillefoispirequecequej’aipum’imaginer.Jesorsdelachambreencourantetenpleurs,jepercutesonpèrequiattendaitàquelquespasde laporte.Jem’essuie lesyeuxetm’excuse toutenm’éloignant,maisilm’attrapeparlebraspourmeretenir.—NepartezpasLéa!Ilabesoindevous,medit-ilembarrassé.—Ilneveutpasmevoir.Ilmel’aclairementexpliqué.Ilvabien,c’esttoutcequej’avaisbesoindesavoir.Jevaisrespectersonchoixetnepluscroisersonchemin.—Neditespascela. Joshuaestencolère. Jenesaispaspourquoi, iladûsepasserquelquechosed’important.Joshuaestcommesamèrevoussavez,lorsqu’ilnemaîtrisepaslasituation,ilsebraqueetsameilleuredéfensepourseprotégerc’estl’attaque.Unechoseestsûre,c’estquemonfilsvousaime,ilvousaimeprofondément.Laissez-luiunechance.—Toutestdemafaute.J’aieupeuretj’aiprislafuite.Ilm’enveutdel’avoirabandonnéavecpourseule explication, une vidéo. Il a le droit d’être en colère, mais voir cette colère se déverser surmoi…Je ne peuxpas. J’aimevotre fils et je préfère garder de bons souvenirs de nous deux et lelaissersecalmer.—Jecomprends.Vousdevriezallerprendrel’airetinterdictiondereprendrel’avionsansavoireuunevraieconversationaveclui,mesouffle-t-ilgentiment.Jeluisouristoutenopinantdelatêteetm’éloigneverslasortie.J’aibesoindemechangerlesidées.JoshuaestentredebonnesmainsmêmesiauregardqueluialancéMorgan,jenedoutepasqu’ellesoit en train de lui passer un sacré savon. De mon côté, je vais aller visiter l’appartement dontMorganm’aparléhier.Unedesassistantesdelasériehabiteàquelqueskilomètresàpeinedesstudioset elle aprévenuMorganqu’undes appartementsde son immeuble se libérait. Ellem’a donné lescoordonnéesdupropriétaire.L’annoncepourl’appartementnedoitpasparaîtreavantunebonnesemaine,maiscommeOllyestunebonnelocataire,illuifaitconfiance,alorssil’appartementmeplaît,ilseraàmoi.Jesorsdel’hôpitaltêtebaisséepouréviterdemefaireremarquerparlesjournalistesquicampentàl’entréedel’hôpital

depuisdesjours.J’accélèrelepas,parsàlarecherched’untaxietaumêmemomentjemeretrouvefaceàSteeve.—OhLéa,commentvas-tu?CommentvaJoshua?medemande-t-ilsincèrementinquiet.—Ilestréveillé.Ilal’aird’allerbienendehorsdequelquescôtescassées,iln’ariendegrave.—Bonnenouvelle!Danscecaspourquoias-tulesyeuxgonflés?—Longuehistoire…—J’ai toutmontemps.Joshuaetmoinesommespaslesmeilleursamisdumondedepuisquelquetemps,maisj’étaisvraimentinquietquandj’aiapprislanouvelle.Commetuviensdemedirequ’ilvabien,jenevaispasallerl’embêter.Tupartais?—Ouij’aiunappartementàallervisiterdanslarésidenced’Olly.Jevaisrevenirpourlaprochainesaison de « eyesight » et je n’ai pas envie de dérangerMorgan plus longtemps alors qu’ils vontbientôtsemarier.—Ettonmecnet’apasproposédevenirhabiterdanssaprisondorée?medemande-t-ilétonné—Joshuaetmoinesommesplusensemble.Jeluirépondstristement.—OK, tuas l’aird’avoirbesoind’uneépauleamicalesurquipleurer,et jepeux teconduirechezOlly,cen’estpastrèsloin.—Jenesuispassûrequecesoitunebonneidéeauvudenosantécédents.—Rassure-toi, jesuispasséàautrechose.Joshuaet toiêtesséparés,maismonflairmeditquecen’estquetemporaire.Iladûfaireuneconnerie,maismêmesiçam’arrachelabouchedeledire,cemecestfouamoureuxdetoi.Allezsuis-moi.Promis,jeseraissage.Nouspouvonsêtreamisquandmême?medemande-t-iltaquin.—Ouituasraisonetjedoisbienavouerquejen’aipasenviederesterseule.—Alorsc’estparti.Nousmarchonsverssavoiture,j’enprofitepourenvoyerunmessageàMorgan.

°°°°°

Net’inquiètepaspourmoi.PrenezsoindeJoshua.Jevaisvisiterl’appartementavecSteevequejeviensdecroiser.

Onseretrouvecheztoienfindejournée.Kiss

°°°°°PendantqueSteevenousconduitverslarésidence,j’appellelepropriétairequiacceptedevenirmefairevisiterl’appartement.Àpeineai-jeletempsderaccrocherqu’ilmeposedesquestionssurmaruptureavecJoshua.Commejeneveuxpasentrerdanslesdétailsdemaviepersonnelle, jeluidisjustequej’aipaniquéfaceàl’allureoùnotrerelationétaitdevenuesérieuseetquejesuisrentréeenFrancependantqu’ilétaitenvoyageavectoutel’équipe.Ilm’avouequ’ilsedoutaitqu’ilyavaitunsouci, car lors duKick off Joshua a littéralement pété un câble, personne n’a osé l’approcher endehorsdeGrant.

—Oui,j’imaginequededécouvrirquesafiancées’estbarréeensonabsencedoitfaireunchoc.Jeluirépondscontrariée.—Allezn’enparlonsplus.Toutvafinirpars’arranger.Enarrivantdevantlarésidence,jereconnaislequartier,carjesuispasséedevantàplusieursreprisespour aller au studio. C’est un petit immeuble qui se trouve dans le quartier deWestlake près duquartierdeWestAdamsoùsetrouventlesvillasdeGrantetJoshua.Ducoup,letempsquejepuisseconduireici,Morganpourravenirmecherchersansfairededétour.Steeveprendlescommandes,ilsaluelepropriétaireetnouslesuivonsversl’appartement.Iln’estpastrès grand, une chambre avec salle de bains attenante et un salon assez spacieux avec un espacecuisine.Ilestenrez-de-chausséecequimeconvientparfaitement,carjen’auraipasàmonterquinzefoispas jours lesescaliers lorsque j’auraisadopté«cookie». Il estpropre,maisnécessiteunbonrafraichissement. Jesuis trèsenthousiasméeà l’idéed’avoirunnouveauchezmoiet jepréviens lepropriétairequejeleveux.Nousnousdonnonsrendez-vousdansdeuxjourspoursignerlespapiersetensuite,jeseraislanouvellelocataire.Jecommencedéjààtoutorganiserdansmatête.En rentrant je vais prévenirMorganque je rentre dans trois jours pour fairemes cartons et enfinprévoir mon retour une bonne fois pour toutes, car tous ces allers-retours en si peu de tempsm’épuisent.Jen’aipasbesoinderesterpluslongtempsicimaintenantqueJoshuaestréveilléetquejesais qu’il va bien, même si j’aurais préféré partir en sachant qu’il ne me déteste pas. Steeve mepropose d’aller nous balader, carGrant etMorgan ne doivent pas encore être rentrés et j’accepte.Nousmarchonsdanslequartier,lesboutiquessonttrèscolorées,etçaal’airplutôtanimé.Jerepèreun ou deux traiteurs que je pourrais solliciter une fois que je serais installée. J’écoute Steevemeparlerdesadernièreconquêtequin’estautrequ’Olly,mafuturevoisine.Pourlemoment,ilm’expliquequ’ilssontjustedessexfriendsmaisjedevinequ’ilal’airplusmorduqu’il ne veut bien l’avouer. Je suis heureuse pour lui. J’entendsmon téléphone sonner, je regarderapidementetjevoisqu’ils’agitd’unmessagedeMorgan.

°°°°°NoussommesàlaVilla.

Jet’attends,nousdevonsparler!Steeve?Vraiment!

Kiss°°°°°

Je lis lemessage et jeme dis qu’elle ne doit pas être très contente,mais comme elle finit par un«Kiss»jenem’inquiètepastrop.JedemandeàSteevedemedéposer.Jeleremerciepoursonaideetilinsistepourquejeluidemandesij’aibesoindeluipourmonemménagement.AvantdesortirdelavoiturepourrejoindreMorgan,ilmedonneundesesconseils«d’amis».—Jesaisquejenesuispaslemieuxplacépourtedonnerdesconseilsdecegenresachantquej’ai

bienfaillitoutfoutreenl’airentreJoshuaettoi,maiscommenousavonsdécidéd’oublierlepasséetd’êtreamis,jevoudraistepersuaderdenepaspartirsansluidireaurevoir.—Ilm’aditqu’ilnevoulaitplusmerevoir!jem’exclameavectristesse.—Nouslesmecsonditbeaucoupdeconneries,crois-enmonexpérience!ajoute-t-ilensouriant.JeleremerciedesonaideetsorspourrejoindrelavillaetaffronterlesfoudresdeMorganetaussideGrant,j’imagine.

JepasseàpeineleseuildelaportequeMorganmesautedessus.Elleneditrien,pourtantjevoisbienquecelaladémange.JecontournelesujetetjeluidemandedesnouvellesdeJoshua.—TuessaiesdechangerdesujetLéa,maisçanemarcherapas?FranchementSteeve?—Arrête,jesuistombéesurluiensortantdel’hôpital.J’étaisunpeubouleversée,ilm’aproposédem’accompagneretj’aiaccepté.Iln’yarienàajouter,jeluirépondssurladéfense.—JenetedispaslatêtedeJoshquandMorganluiaannoncélabonnenouvelle!ricaneGrant.ElleluilanceunregardmeurtrieretGrants’excuse,puisils’éloignedenoustoujoursaussiamusé.—Tun’auraispasdû luidire. Il aétéclair, ilm’ademandéde«dégager»alors j’ai fait cequ’ildésirait.JenepeuxpasignorerSteeve,jevaisrevenirtravaillerici.Jevaislecôtoyertouslesjours,ilm’aditqu’ilvoulaitquel’onsoitamisetjepensequetoutlemondemériteunesecondechance.jeripostegentiment.—Tuasraison,toutlemondeadroitàunesecondechance.TuinclusJoshuaj’imagine?Quandtuespartie, il était furieux,mais aussi trèsmalde t’avoir fait pleurer.Maismême s’il a agi commeunabrutiiladescirconstancesatténuantes.—Oui je sais, je suispartie commeunevoleuse. Jem’enveuxbeaucoup, je l’aimeMorgan, c’estjustequenotrehistoireestvouéeàl’échec.—Çan’arienàvoiraveclamanièredonttuespartie!ajoute-t-elletoutens’éloignant.Jenecomprendspaspourquoiilétaitsiencolèresicelan’arienàvoiravecça.Jeluidemandedem’expliquer,maiselleestdéjàsurlaterrasseavecGrant.Jedécidedelesrejoindre,carj’aivraimentbesoindesavoirpourquoiilm’enveutàcepoint.—Tuvasm’expliqueroùjevaisdevoirtesupplier?—Jenesaispas,jeréfléchis…Sinon,l’appartement,ilestbien?— Parfait ! je signe dans deux jours. Ensuite je rentre, j’emballe mes affaires et je reviendraisquelquesjoursavantledébutdutournagepouravoirletempsdetoutranger.Maintenant,explique-

moi!—C’estgénial…—Morgan!Jet’écoute!j’ajoutefermement.Ellerespireàfondetm’expliquequeJoshuaestbienvenuàParispourmerécupérer.Bon,çaellemel’avaitdéjàdit,c’estmêmeellequiluiafournimonadresse.Pourtant,iln’estjamaisvenu.Commeunefoisdepluselles’interromptetmeregardeavecunairmalin,jefroncelessourcilsetlasuppliedecontinuer,carilyaforcémentautrechose.—Ouiilyaautrechose!ajouteGrant.C’estd’ailleurspourcelaquejetedemanded’êtreconcilianteetdeluipardonner.Joshuaréagittropsurl’émotion,ilneprendpasletempsd’analyserleschoses.Mais il t’aimevraiment et tu l’aimes aussi.Alors arrêtede teprendre la tête sur l’avenir.Tu es lameilleureamiedeMorganetJoshetmonmeilleurami.Vousallezarrêtervosgamineriesmaintenantetvousréconciliercarvousêtesfaitspourêtreensemble!riposteGrantavecdouceur.—OKchampion!Tuluiasfaitpeur,là!ricaneMorgan.—Vousarrêteztouslesdeux!Vousallezmedirecequis’estpassélorsqu’ilétaitàParis?—Samère l’aaccompagnépour ledéposerdevant tonappartement.Aumomentoù il allait sortirpourvenir tevoir, il t’avu sortir de ton immeuble suivideprèsd’unautrehomme.Vousétiez enpleine discussion, tu riais et cet homme a passé son bras sur tes épaules et vous avez continué àmarcherbrasdessusbrasdessous.Jepensequel’hommequeJoshuaapriscommetonpetitamin’estautrequePierre,maiscommeilneleconnaîtpas…BrefpourJoshua,tuétaisavecunautre.IlapétéunplombetaulieudevenirfaireunscandaleetexploserlatêtedePierre,ilademandéàsamèredelerameneràsonhôtel.Ilaréservélepremiervolettuconnaislasuite,l’accident…—IlestsupermalLéa. Ilveutque je te ramèneà l’hôpitalpourqu’ilpuisse teparlerets’excuser.Nousluiavonspromisdeteparler.L’infirmièreaditqu’ilpourraitsortirdansdeuxjours.Ilvaluifalloir du repos, le temps que ses côtes se remettent, mais s’il n’est pas persuadé que tu lui aspardonné,ilrisquedefaireencoreuneconnerie,répliqueGrantinquietpourJoshua.—Effectivementleseulhommeavecquij’aiétéencontactdepuismonretourestPierre.JepensequeJoshua a dû arriver au moment où je suis sortie pour aller à l’agence pour mon appartement.L’épisodedeSteeveneluiapasservideleçon,j’imagine.Jenesaispassic’estunebonneidéequej’aillelevoir.Vouspourriezsimplementluidirequejeneluienveuxpas.Detoutemanière,jedoisaller commander des meubles pour mon nouvel appartement et je repars après la signature despapiers.—Tuneveuxpasallerlevoir?medemandeGrantinterloqué.—Dequoias-tupeur?medemandeMorgan.Je me lève et commence à faire les cent pas. Je suis en colère contre lui pour son manque deconfiance enmoi et enmême temps je peux le comprendre vu lamanière dont je suis partie. Leproblèmec’estquemaintenantqu’ilacomprisetqueducoupiln’estplusencolère,sijevaislevoirjenesuispassûredepouvoirluirésisteretcen’estpasbonpournous.—Alors, réponds-moi?Tuas fait tousceskilomètres justepour luietmaintenantque tupeux luiparlertutedégonfles?meprovoqueMorgan.—Ouij’aipeur!Peurd’allerlevoiretdenepasréussiràrepartirsanslui.—Tantmieux!Jetel’aidéjàditcentfois.Tuasledroitdevivretavie.NiPaulniLéonevoudrait

pastesavoirmalheureuse…Joshua,lui,terendheureuse,alorsarrêtedetropréfléchir.—Écoutedetoutemanière,sonpèrem’aditquedemainilallaitfairepleind’examens.Alorsallezfaire les boutiques, commande tesmeubles, on se chargera de tout récupérer en ton absence. Parcontreaprèsdemain,jetetraineraiavecmoi!Jevaisallerlechercheràl’hôpitalettuviendras.Jevouslaisseraisunmomenttouslesdeuxpourquevouspuissiezdiscuter.Jetiensàteprévenirquecen’est pas une suggestion,mais c’est un ordre !Maintenant, j’aimerais bien vous voir derrière lesfourneaux,carj’aivraimenttropfaim,çafaittroisjoursquejemangedeschipsàl’hôpital.MelanceGranttoutenmefaisantunclind’œil.Nousnouslevonsetnouspréparonsunvraifestin.Nousdînonsetaucundenousneremetlesujetsurla table. J’ai bien compris que je n’allais pas pouvoirmedéfiler unenouvelle fois. Je vais devoiraffronter Joshua et de toute manière j’en ai envie. Après le repas, je m’éclipse pour les laissertranquilles et je me réfugie dans ma chambre. Dans la précipitation, je suis partie sans monordinateur, alors pasmoyen dem’occuper avant dem’endormir en écoutant de lamusique ou entravaillantsurmonblog.Ducoup,jefouillepourtrouverunefeuilleetunstylo,carj’aienvied’écrire.J’aipassél’après-midià penser à l’amour de Joshua que je pensais avoir perdu et j’ai besoin d’apaiser la peine que j’airessentiesurlepapier.Jem’installesurmonlitetlesmotssortenttousseuls.J’écrissansm’arrêteretunefoisfini,jerelislepoèmequem’ainspiréJoshua.

«

Stop!Chagrin,tais-toietrends-moimajoie,Unesecondeseulementquejepuissereprendremonsouffle;

Lecoursdemavie,perduequejesuis!

Àjamaisjel’aiperdu,peut-être...monamour,mesamours!Qu’ilestdifficiledeluidire«Adieu»

Derenonceràsonamour.Jel’aimetellementquecelameblesse…mebrise.

Chut!Douleur!Calme-toietapaise-toi!Cesoirnemelaissepascoulerdeslarmesderemords.

Moncœurimploseettesuppliedel’entendre,l’entendreencoremedirequ’ilm’aime.

Magorgecriedesmotsd’amourqu’ellenepensaitpluspouvoirexprimer:Jet’enprie!Prends-moidanstesbras!Parle-moi!Aime-moi!

Donne-moitonairpourqu’enfinjerespireànouveau!

Arrêtemapeine!Moncœurbrisé!Meslarmesdemesyeuxfinissentparcouler,

Inondentmeslèvrespleinesdecesmots,Decesmotsquejevoudraispouvoirtedireànouveau:

Jet’aime!

»JeréalisequecemessagepourraitautantêtredestinéàmonpetitLéo.JedessineunpetitPapillonsurlebasdelapageetlesigne.L’amourquejeressenspourJoshuaesttrèsdifférentdeceluiquimelieàmon petit Papillon,mais je l’aime tellement fort que je comprends que si je le perds lui aussi demanièredéfinitive,jenesuispassûredepouvoirmerelever.

Jechangeleschaînesdetélétouteslesdeuxminutes.Jecommenceàréellementcraquer.Voilàdeuxjours,deuxputainsdejournéesquej’airevuLéa.Commeunimbécile,aulieudeluidemanderuneexplication,j’aieul’intelligencedeluidemanderdedégager,cequ’évidemmentelleafait.Jen’aipasdenouvellesdeGrantquim’avaitpromisde laconvaincrederevenir.Aprèsune journéeentièreàavoir épuisé les infirmières pour qu’elleme retrouvemon téléphone, car forcément je ne connaisaucunnuméroparcœur,jenepeuxdoncpasharcelermonsoi-disantmeilleurpotequin’apastenusapromesse.Heureusement,monpèreestpasséàlademandedel’infirmièreenchef,carellenesavaitpluscommentfairepourme«gérer».Non,mais,ilnefautpasabusernonplus.Enunejournée,jesuisdoncpassédubeau,gentiletcharmantJoshuaaupatientquepersonnen’aenviedecroiser.Ducoupquandj’aivumonpèrefranchirleseuildemachambre,j’étaisvraimenttrèsheureux,surtoutqu’iltenaitdanssesmainsuntéléphone,ouiuntéléphone.J’aicrudevenirdingue.Jeluiaiquasimentarrachédesmainsafind’appelerGrant,seulnuméroquejedoisavoirencommunavecmonpère.Jel’appelleetheureusementpourluiildécrocheàlasecondesonnerie,maissûrement,carilpensequ’ils’agitdemonpère.—Putain,tufousquoi?jeluidemandefurieux.—HelloGrant,commentçava?Moinickel,merci.—Arrêtetesconneriesbordel,j’aipassémajournéeàt’attendrehier,tum’avaispromisdeveniravecLéa!jeriposteméchamment.— Tu es bien énervé ! Pourtant, tu dois avoir plein de jolies infirmières pour te bichonner, merépond-il en riant. Je t’aipromisdenepas la laisser repartir sans tevoir, et je tiensmapromessemêmesielleneveutpasrevenir.N’oubliepasquetuasétéodieuxavecelle.AvecMorgan,nousluiavonsexpliquélemalentendu...disonsqu’ellenel’apastrèsbienpris.Elleaétévraimenttristequetupenses qu’elle puisse te remplacer si vite après la déclaration qu’elle t’a laissée. J’ai préféré luidonnerunejournéepourdigérertaconnerie.Ducoup,nousl’avonsemmenéfairelesboutiquespoursonnouvelappartement.Tusorstoujoursaujourd’hui?—Oui,monpèreestlàavecmoi.Ilpeutmedéposercheztoisituveux…Quelnouvelappartement?—Elleasignépourl’appartementqu’elleavisitéaprèstonesclandre!Disàtonpèrequejevienstechercher.Jeserailàdansuneheure!—Maispourquoielleprendun foutuappartement?C’est cheznousqu’elledoitvivre !Bref…Tu

viensavecelle?—Turèglerasceproblèmeplustardmonpote.Unconseilchoisitesbatailles!Autanttedirequetuvasdevoirapprendreunnouveau trucque les fillesadorent : fairedesconcessions.Oui, jevais lafoutre dans ma voiture et te l’emmener. Pendant que tu vas ramper pour qu’elle te pardonne, jem’occuperai de la paperasse.Ensuite, si tu n’as pas réussi à l’émouvoir avec ton charme, j’ai unedeuxièmecartedansmonchapeau.—Ahbonetlaquelle?jeluidemandeintéressé.—Tuvasvenirt’installercheznous.Nousneluiavonsriendit,ducoupçatelaisseraencorelerestede la journée et la soirée voire la nuit pour la convaincre de rester. Elle a un billet retour pourdemain.—Non!Ellenepeutpasrepartir!Grantjenelesupporteraispas!jesouffleanéanti.—Ellevarepartirquoiqu’ilarrive!Elledoitpréparersesaffairespoursonvrairetour.Jeterappellequ’ellen’estvenuequepour toi.Elle tepensait entre lavie et lamort.Maismaintenantqu’elle estrassuréesurtonétatetsurtoutvulamanièredonttul’asaccueillie,elleveutrentrerpourvidersonappartementetfaireenvoyercertainesdesesaffairesici.Jetejurelesnanassontdevraiesplaies,jemesuistapéaumoinsdixboutiquesdedécohier,j’aicrudevenirdingue.—Jeneveuxpasqu’elleprenneceputaind’appartement!Jelaveuxavecmoichezmoi!— Calme tes ardeurs. Tu dois y aller mollo. Commence par la convaincre de vous donner unesecondechance.Ensuite,vas-yétapeparétape;n’oubliepasquesielleestpartiec’est,parcequ’ellepensequevousnepouvezpasêtreensembleàcausedusujet«bébé».Alorsn’arrivepasavec tesexigences,tuvaslafaireflipper,rappelletoi:CONCESSION!—OK,OK,messagereçu.Viensmechercher,jepèteuncâble.Touteslesinfirmièresmedétestent.—Le gentil et parfait JoshuaMiller est détesté par le personnel soignant ?me demande-t-il avecsarcasme.Allezunpeudepatience,ellesviennentdesortir.Dèsqu’ellerevient,jel’embarqueetnousvenonstelibérer.—MerciGrant.—Pasdesouci,tumelerevaudras.Je raccroche et remerciemonpère dem’avoir prêté son téléphone. Il sort un autre appareil de sasacoche etme le tend. Ilm’expliquequ’il s’agit deMONnouveau téléphone, et que si je lui avaislaisséletempsd’enplaceruneilauraitpumeledonner.Parchancelenumérorestelemêmeetj’aitout le répertoireà jour,aumoinssiGrantnesemagnepas jevaispouvoir leharceler.Monpèreaussiestamusédemevoirsinerveux.Celanemeressemblepas,moiquihabituellementneprendsrienausérieux.Maislàj’ail’impressiondejouermavie,carelleestmavieetjedoisabsolumentlarécupérer.Nousdiscutonsunpeutouslesdeuxetilm’informequ’ilaprévenumamère,carellen’avaitplusdemesnouvellesdepuisqu’ellem’avaitdéposéà l’hôtel. J’ai étéétonnéd’apprendrequ’ils étaient encontact,maisrassuréaussij’imagine,dansl’étatoùdevaitêtremamèresielleatentédemejoindre.Ilmedemandedenepasoublierdelarappelerpourlarassurersansquoielleluiademandédemeprévenirqu’elleallaitdébarquer.Jen’aipasdutoutenviedevoirmamèrearriversachantquej’aibesoindemeretrouverseulavecLéasijeveuxréussiràarrangerleschosesentrenous.Jeluienvoieunmessagedesuiteetlarassureenluipromettantdeviteluidonnerdesnouvelles.Avantdepartir,monpèremeconseille,toutcommeGrant,denepasprécipiterleschosesavecLéa.

Quesijel’aimeautantquejeledis,jedoismebattrepourelle,maisavecdiplomatie.Jeleregardeenfronçantlessourcils,carjetrouvesonconseilétonnant.—Tuasl’airétonné.Jemesuisbattupourtamère,maisdelapiredesmanièresquisoit.J’aivoulularetenirparlamenace.Etj’airécoltéexactementlecontrairedecequejesouhaitais.Ellem’aglisséentre les mains. Si je devais revenir en arrière, j’aurais essayé de la comprendre. Oui elle m’atrompé,maisdanscegenredesituation,ilyatoujoursdeuxcoupables.Jen’étaispasprésent,jelanégligeais,carelleétaitacquisepourmoi.Quandj’aicomprisquecen’étaitpaslecas,j’aimalagi.Jesuisrentréetj’aitoutfaitpourquetuprennespartipourmoi.Jemedisaisquesielleteperdaittoiaussi, elleme reviendrait.Tun’espascommemoietLéan’estpas tamèrenonplus.Dans toncaspersonnen’atrompépersonne.Maisellet’aquitté,carelleapeurdefonderunenouvellefamille.Neluimenspas,neluifaispascroirequeturenoncesàdevenirpèrejustepourelle.Soishonnêteavecelleetlaisse-ladéciderparellemêmedesebattrepourvotreamour.—Maisjepenseêtreprêtàrenoncerpourelle.Sipourlagarderjedoisaccepterdenejamaisavoird’enfant,jeleferais.—Ettôtoutard,tuluienvoudras!merépond-ilavecsérieux.Réfléchisbienmongarçon.Ils’envaetjeresteplusieursminutesàcogitersursesrévélations.Jamaisilnem’avaitparlédecettepériode.J’avaistoujoursimaginéqu’ilavaittoutfaitpourlareconquérir,maisquemamèreétaittropamoureusedenotrevoisinpours’ensoucier.Etsurtout jamais jen’auraispupenserquemonpèrem’avaitutiliséàmoninsupourlaretenir.J’aitoujoursvoulurentreràLosAngelesetjamaisjen’aieulesentimentd’êtrepousséparmonpère.Ouij’aiprisparti,carjelevoyaissouffriralorsquemamèresemblaitnepass’ensoucier,ainsij’aivoululuifairepayer.J’aiagicommeunnul…commesouvent finalement. Chaque fois, je réagis sur le coup de l’émotion, je ne prends pas le tempsd’analyserleschoses.Jedoisvraimenttravaillerlà-dessuspourLéaetmoi.J’appelle les infirmières et demavoix la plus douce et gentille possible, je leur demande de bienvouloirm’aideràme lever, caravec troiscôtescassées lemoindregesteme faitunmaldechien.L’infirmière est tellement contente de savoir qu’enfin je vais arrêter de les emmerder, qu’elles’empressed’accepter.Péniblement,jevaisprendreunedoucheetj’arriveàpeuprèsàmesécheretenfilermoncaleçon,maisdéjà,jesuisessouffléetépuisé.Quand l’infirmière débarque, elle m’engueule comme un gosse, car j’aurais dû lui demander del’aide,mais franchement,me faire aider à prendre une douche ce n’est juste pas possible, j’ai unminimumdefiertéquandmême.Bon,jenediraispasnonsiLéaseproposait,maisàmonavisjevaisdevoirpatienterunmoment…oupas.Unefoishabillé,monsacfermé.Jecommenceàpianotersurmontéléphone.Monpèreestparfait,ilarécupérétouteslesdonnéesdemonancientéléphone.JepeuxdoncadmirermonjoliPapillondansmonalbumphoto.Aprèsunebonnedemi-heureàfixerlesphotosdeLéaendormie,quimesouritouencoreéblouie face à lamaisondeSuzannedans lequartierdeWisteriaLanependantnotrevisitedesStudiosUniversal,jecommenceàperdrepatience.Grantm’avaitdituneheure,etj’attendsdéjàdepuispresquedeuxheures.Jecommenceàstresseretme faire tout un film. Si ça se trouve,Morgan l’a encore déposéeà l’aéroport derrière le dos deGrantetilseretrouvecommeunconetn’osepasvenirsanselle.

Jedécided’enavoirlecœurnetet l’appelle.Aumomentoùletéléphonesonne,laportes’ouvreetGrantrentretoutendécrochantsontéléphoneetenmecriantquejenesuisvraimentpaspatient.Jeraccrocheetjefixelaportequines’ouvrepas.Jelefusilleduregardetluilance.—PutainGrant,tun’aspasl’impressiond’avoiroubliéquelquechose?luidemandé-jeirrité.—Merde,tuasbesoind’unechaiseroulantepourpartir?medemande-t-ilsouriant.—Vatefairefoutre!OùestLéabordel?Iléclatederireetvaouvrirlaporte.Léaattenddevant.Ellen’osepasentreralorsGrantluifaitungrandsignetoutenlevantlesyeuxauciel.—Mercid’avoiracceptédelefaireruminer.Bon,maintenantsituveuxbientedonnerlapeine.Jevaisvouslaisserseulsletempsquej’ailleremplirlespapiers.Alors,faites-moiplaisirtouslesdeuxetdiscutez!Josh,réfléchisavantd’ouvrirlabouchepourunefois,ettoiLéaparle-luisanspenseràlamanièredonttuvaspouvoirt’échapperensuite.Je leregardeet lui faisunbeaudoigtd’honneur,cequifait rireLéa.Grant lui faitsemblantd’êtreoffusquétoutensortantdelachambre.IlmefaitunsignequandLéaaledostournéencroisantlesdoigts pour me souhaiter bonne chance. Dès que la porte est enfin fermée, je la regarde et jem’excusesansattendre.—Jesuisdésolé.Pardonne-moiPapillon.Unefoisdeplusj’aiagicommeuncon.Jet’aihurlédessusalorsquejen’avaisqu’uneenvie,teserrercontremoi.J’ailaisséparlermacolère.— Ne t’excuse pas, c’est bon, Morgan m’a expliqué pourquoi tu étais si furieux et je peux lecomprendremêmesijedoisbienavouerquecelam’afaitdelapeinedeconstaterunefoisdepluslepeudeconfiancequetum’accordes.—Jesais,jesuisnavré.Maistuvenaisdem’abandonneravecpourseuleexplicationunevidéo.Tuavaisacceptédem’épouserbordel!Etàpeinej’ailedostourné,tutecassesàl’autreboutdumonde.Tum’asvraimentfaitmalLéa.Alorsoui!J’aiagicommeunabruti,maistuauraispu,nontuauraisdûmeparlerplustôt.Ellebaisselatêteetjevoisqu’elleal’airperdu.Jeneveuxpaslafairepleureroulaculpabiliser,jeveuxjustelaretrouver.—Léa…Ellerelèvelatêteetjevoissesyeuxbrillantsdelarmes.Jesuisàdeuxdoigtsdecraquermoiaussi,maisjefaislemaximumpournepaslemontrer.—Approches’ilteplaît.Tuessiloin,j’aibesoindetesentiretdeteprendredansmesbras.Jeveuxêtresûrdenepasrêvertaprésence.J’ouvre lesbras et lui souris timidement. Jeprie pourqu’elle seprécipite, car je nevais pas tenirlongtemps,c’estassezdouloureux.Heureusement,ellefranchitlesquelquespasquinousséparentetseblottitdoucementcontremoi.Jerefermemesbrasetl’enveloppedetoutesmesforces.J’enfouismonvisagedanssescheveuxetjerespiresonodeur.Jemedétendsimmédiatement,voilàexactement

cedontj’avaisbesoinpourmesentirànouveaumoi-même,ànouveauchezmoi.Ellefinitparparlersanspourautantbougerd’unmillimètre, toujoursblottiecontremoi, sesbrasagrippésàmon tee-shirt,elleselance.— Je suis désolée. Je savais que je devais te parler de Léo. J’aurais dû me montrer honnête ett’expliquerquelejouroùj’aiperdumonfils, jemesuispromisdenejamaisleremplacer.J’avaispeurdetaréactionet jemesuisdégonflée.Pourlapremièrefoisdepuissamort, j’étaisànouveauheureuseettoutçagrâceàtoi.Jenevoulaispasteperdre.—Meperdre?C’estimpossible.Jet’aimetellementetjesuisvraimenttristepourtonpetitLéo.Situesheureuseàmescôtés,pourquoiêtrepartie?—Oui… Je t’aime suffisamment pour te redonner ta liberté. Je ne peux pas te donner ce que tusouhaites,maisjem’envoudraisaussidet’enpriver.Êtreparents,c’estuntrucincroyable,tuméritesdeconnaîtrecettejoie.Jeresserrenotreétreinte.Jenerépondspas,carsijelefaisjeluidiraisquejem’entapeetqu’iln’yaqu’ellequicompte.Mais je repenseauxconseilsdemonpère, jeveuxmemontrerhonnêteenverselle.Jeveuxavanceravecelle,vivreavecelle,vieilliràsescôtés,maispourçajedoisêtrehonnêtedèsmaintenant.—Jenevaispastementir,avoirunenfantçan’ajamaisfaitpartiedemesrêves…saufdepuisquejesuis tombé amoureuxde toi. Imaginer, unpetit bébéqui serait le résultat de notre amour ce seraitvraimentuntrucincroyable.Maisjepeuxcomprendretescraintes.Aujourd’hui,cequicomptec’esttoietmoi,pourlerestenouspourrionsjusteprofiterdelavieaujourlejouretvoiroùcelanousmène.Elle se recule et me regarde avec de gros yeux puis elle baisse la tête. Ce n’est pas bon signe.J’imaginequecequivasortirdecettebouchesexynevapasmeplaire,maisalorspasdutout.—NonJoshua…Aujourd’huij’ailecouragedetelaisserpartir,maissij’acceptedenouslaisserunechance…Unjourtuvoudrasdesenfants,maismoinon!SiLéoétaittoujoursenvie,çachangeraittout,mesouffle-t-elleensanglotant.Je me lève d’un bond. La douleur me traverse le corps, mais je serre les dents pour ne pas luimontrer.Je luiencadre levisagedemesmainsetpassemespoucessurses jouespouressuyerseslarmes.Ellemeregardetroubléeetjefixeseslèvresavecenvie.Avantqu’ellenes’éloigneànouveaujeposemeslèvrescontrelessiennesetl’embrasseavectoutl’amourquejepeuxluidonneretellelaisse tomber les barrières qu’elle avait tenté demettre entre nous. Sansme détacher d’elle, je lasuppliedenepasmequitteret j’amplifienotrebaiser.Elles’agrippeàmoietentrouvreses lèvrespourmedonneraccèsàsabouche.Jelèchesalèvreetjeprendsletempsdelasavourer.Sesbaisersm’onttellementmanqué.Noslanguesseretrouventenfinetlàjeperdstousmesmoyens.Notrebaisern’aplusriendedoux,ildevientfougueuxetdévorantdepassion.Jelasenstremblantealorsjefaisglissermonbrasautourdesataillepourlamaintenircontremoi.J’entendsuntoussotementderrièremoi.Évidemmentc’est lemomentquetrouveGrantpourentrer

danslachambreavecl’infirmièreenchef.Léaromptnotrebaiseretsereculelatêtebaissée,maisjel’enempêcheetjelaretiensparlataille.Cettefoisc’estdécidé,ellenem’échapperaplus.

Évidemment l’infirmière insiste pour que je sorte de l’hôpital en chaise roulante, c’est la règle.Comme je suis pressé de pouvoir enfin me barrer d’ici, je m’incline et m’assied tranquillementdessus.Pouréviterdemeretrouverentourédedizainesdepaparazzisprêtsàtoutpourunephotodemoi en fauteuil roulant, Grant s’est arrangé pour nous faire sortir par l’arrière. Il me poussedoucementverslasortieetLéanoussuitsansdireunmot.Unefoisdepluselleestdanssespenséesetelle paraît être à des milliers de kilomètres de moi. Je m’installe à l’arrière en espérant qu’elles’installeraàmescôtés,maisellemonteà l’avant toujoursaussisilencieuse.Lestressmonteet lesregardsquemelanceGrantparlerétroviseurnemecalmentpas.LuiaussiaremarquéqueLéas’estrefermée,etçanesentvraimentpasbon.À l’approche de sa villa, Léa le regarde et lui dit que nous devrionsme déposer, car je doismereposeretilenprofitepourlancersasecondecartecommeprévu.—Enfait,ilvaresterparminousletempsqu’ilsoitvraimentrétabli.Commecelanousallonstouspouvoirlebichonner.C’estgénialnon?luilance-t-ilsansoserlaregarder.—Ouic’estgénial.luirépond-ellesansgrandeenthousiasme.J’ai très envied’intervenir pour la remercier de samotivationquant àmavenue chezGrant,maispour lapremière fois, j’arriveà refermermaboucheà tempset jegarde le silence.Lorsquenousarrivons enfin, je n’en peux plus, j’aimal et j’ai besoin d’allerm’allonger. Léa, elle, saute de lavoitureetrentresansnousattendre.Grantmeregardeembêtéetmelance:—Bahtuasdupainsurlaplanchemonpote.Ellen’apasl’airdécidéeàterendrelamissionfacile.—Ouij’aibienl’impression,jeluiréponds,tendu.Nous rentrons rejoindre les filles qui sont installées sur la terrasse. Je décide de ne pas lui sauterdessuset jem’installedans le salonavecGrant.Après troispartiesdeFIFAsur saPlayStation, jecommenceàenavoirvraimentraslebol.Entretemps,lesfillessontalléespréparerlerepasetnousavonsdécidédelesrejoindrepourdiscuter.MorganlancelesujetdesonappartementsousleregardhorrifiédeLéa.Jeprendsunefoisdeplussurmoietneluimontrepasquecelam’énervedesavoirqu’elle comptevivre seule.Nousdinons tous les quatre tranquillement etLéa s’éclipse rapidementaprès avoir rempli le lave-vaisselle. Je regardeMorgan etGrant sans savoir réellement commentréagir,maisMorganmepousseàallerluiparler.

Je respireungrandcoupetpars la rejoindredanssachambre justeaprèsavoir récupéréson iPoddansmonsacdevoyage.Jerentresansfrapperetlatrouveallongéeàfixerleplafond.—Jepeuxentrer?jeluidemandeensouriant.Jem’installesursonlit,m’allongeàsescôtésetposesoniPodsurmonventre.ElleleregardepuisfixesoniPodavantdemerépondre.—J’imaginequ’ilesttroptardpourtedemanderdenepasentrer?merépond-ellegentiment.—Jepensequenousdevonsparler…Jel’attrapeparlebrasetlarapproche.Elleneditrienetvientseblottircontremoi.Jeluiembrasselefrontetrespiresonodeuravantdeluiparler.—Onpourraitrevenirsurlebaiserdetoutàl’heure?Jet’aimeLéa,etcen’estpasenvoulantmequitterquecelachangeraquoiquecesoit!Etjesaisquetuéprouveslamêmechose.—Lebaiserdetoutàl’heurec’étaituneerreur,toutcommecequenoussommesentraindefaire.Moiaussijet’aime,maisnousdeuxcen’estjustepaspossible.—Foutaise!jeluilanceunpeutropfort.Elleserelèveetmefixeavectristesse.Jetendsmonbras,luicaresselevisageetluidemandedenepasrenoncerànotrehistoire.—Léa,tuasvécudeschosesvraimentaffreuses,jecomprendstescraintes.Jeveuxjustequetumelaissesuneplacedans tavie.Laisse-moi terendreheureuse.Donne-nousunechancedevivrenotrehistoire.—Jenesaispas…J’attrape sa main et la pousse pour qu’elle s’allonge près de moi. Je soulève son visage, elles’approchedemoietm’embrasseavecdouceur.Jenelalaissepass’éloigner,l’encadredemesbrasetresserrenotreétreinte.Elles’agrippeàmoietnotrebaiserdevienttorrideetenfinjemesensdenouveaurespirer.

Ma tête m’ordonne d’interrompre notre baiser, mais mon corps et mon cœur ne peuvent pas s’yrésigner.Goûterànouveauàladouceurdesesbaisers,sentirlesbattementsdesoncœurs’accélérersousmapaume,colléecontreluietapprécierlachaleurdesesmainsquimecaressentlelongdemondos,c’estjusteleparadissurterre,monparadisdevieàmoi!Pourtantjesaisquec’estunemauvaiseidéeetqu’àunmomentouàunautrejevaisfinirenmiettes,carl’avenirseratoujoursunebarrièreànotreamour.J’airéussiàmereleverunepremièrefois,maisjenepensepaspouvoirlefaireencore.Ilmetientbiencontreluienmemaintenantlanuqued’unemainpendantquel’autrepassesubtilementsousmontee-shirt.Moijemelaissecomplètementemporterparnotrebaiserquimeconsumeàpetitfeu.Mesmainssontplaquéescontresontorsemuscléetellesneveulentpass’endécrocher.Quandsamaincommenceàglisserplusbasetquejesenssonérectiondurecommedel’aciersefrottercontremacuisse,jemereculeafindereprendremonsouffle.Nousnepouvonspasfranchircetteligne.Ilmeregardeavecdésiretangoisse.Je luicaresse levisageetdéposeundernierbaiseravantdemeredresser.Iltentedem’enempêchertoutenmesuppliant.—Nemerepoussepas,jesuisprêtàmettrelepeudefiertéqu’ilmeresteettesupplier,mesouffle-t-ilenfronçantlessourcils.—Jeneterepoussepas…jecalmenosardeurs,jeluirépondsavecdouceur.Je m’allonge à ses côtés et je pose à nouveau ma main sur son torse, j’attrape mon iPod enfinretrouvéetenfileunécouteurtoutenluitendantl’autre.Ilmeregardeetmesourit.—Tuveuxécouterdelamusique?medemande-t-ilamusé.J’avaispleind’autreschosesentête.— Oui je veux écouter de la musique avec toi ! Comme nous le faisions le soir avant de nousendormirsagement.Pourcequiestdetesidées,jetecroissurparole,maisjeterappellequetun’espasenétat…—Et?Carjesensvenirle«et»—Etjenesaispassic’estunebonneidée.Jereprendsl’avionaprèsdemain.— Bon, allons-y étape par étape. Écoutons la musique, je garde mes idées pour moi et je mecontenteraid’unedoucheglacée.Parcontre,turetardestonvolletempsquejesoisremisetquejepuisset’accompagner!m’ordonne-t-il.

Ilmeprendl’iPoddesmainsetcommenceàfairedéfilerlesmusiquesjusqu’àtrouvercellequiluiconvientsansattendrederéponsedemapart.Ils’arrêtesur«overcome»delive.Unebellemélodieaux paroles profondes comme je les aime. Je me laisse bercer par la musique dans ses brasrassurants. J’attrapemonmédaillonet le serredansmapaume tout encaressantmon tatouage, carLéon’estjamaistrèsloindansmonesprit.Joshuameprendlamainetl’approchedesabouchepourl’embrasser.—Jecomprendsenfincequereprésentele«L»rouge,medit-iltendrement.Jelaisseéchapperunelarme,cardèsquejepenseàmonpetitPapillon,jenepeuxm’enempêcher.Jerespireprofondémentet ravalemes larmes.Auboutdequelquesminutes, toute la tensioncontenuedepuismonretoursedissipeenfinet jemesenssombrerdans lesommeil, toujoursbercéepar lescaressesquemeprodigueJoshua.Lesdernièresparolesquej’entendsavantdemelaisserporterparlesommeilsontunchuchotement.—Jet’ensuppliePapillon,nem’abandonnepas…

Joshua a tenu à m’accompagner pour la signature de mon appartement sans insister pour meconvaincredenepaslefaire.Forcémentcommeilal’interdictiondeconduire,GrantetMorgansontégalement venus admirer mon nouveau chez moi. Il a l’air d’aller très bien même si je le voisgrimacerparmoment.Lorsquenousarrivons,nouscroisonsOllyetSteeveaumomentoùilssortentde la résidence. Ils nous saluent et Steeve va directement vers Joshua pour lui demander de sesnouvelles. Je vois bien qu’il n’apprécie pas que Steeve et moi soyons en bons termes, maisétonnamment ilnedit rienetprendmêmele tempsdediscuteravec lui.Commelepropriétaireestdéjàsurplacenousnenousattardonspas,maisSteevevientm’embrasseretmesouffle:—Touts’arrange!Ilmelanceunclind’œilavantdeprendreOllyparlamainetdes’éloigner.Joshualuimelanceunregardinterrogateurauqueljenerépondspas.Pendantquejesignelespapiers,ilsenprofitentpourfaire le tour de l’appartement qui se fait très vite. C’est sûr qu’en comparaison avec leur villaluxueusemon nouvel habitat peut paraître ridicule, mais je l’aime déjà. Je récupère les clefs, carcommeilestlibre,jepeuxl’avoirdèsaujourd’hui.Jeressorstoutecontente.Joshuameprendlesclefsenmedisantquecetappartementabesoind’uncoupdenettoyage.Jericaneetluidemande:

—Tucomptesvenirfaireleménagedansmonappartement?— Désolé Papillon, mais je suis un homme blessé. Par contre, comme j’ai bien compris que jen’avais pas intérêt de te demander de t’installer chez moi, laisse-moi au moins faire quelquesaménagements.—Ilesttrèsbiencommeça.Rends-moimesclefs!jeluiordonneamusée.—Jevaispasserbeaucoupdetempsici,alorslaisse-moifaire!merétorque-t-ilboudeur.—Pourquoipenses-tuquetuvaspasserbeaucoupdetempschezmoi?—Papillon,jepensaisquetuavaiscomprishiersoir…Jevaistel’expliquerdemanièreplussimple,carvisiblementlablondeurdetescheveuxt’empêchedeteconcentrer.Jeluifaislesgrosyeuxenfaisantsemblantd’êtrevexée,maisjesuisplutôtheureusedevoirquesonhumourestderetour.Jeluilanceunelégèretapesurl’épauleavantqu’ilnereprennesonexplication.—Tuasfinidemebrutaliser?medemande-t-ilamusé.Je tedisaisdoncTOI+MOI=NOUS.Cen’estpasdissociable.J’aibiencompristoutestespeurs,pasdesouci.Regardejefaisdesefforts,jenet’aipasrendutabague,etjen’airienditpourl’appartement.Maintenantàtontourdemeprouverquecequetum’asditdanslavidéoestvrai.Sivraimenttum’aimes,laisse-toialler.— Oui je t’aime ! je lui réponds rapidement. Mais je rentre demain. Laisse-toi le temps de laréflexion. Être avec moi ça veut dire beaucoup de sacrifices pour toi. Si à mon retour tu en astoujoursenvie…—NONLéa!Donne-moiunesemaine.Resteiciavecmoi.Dansunesemaine,onrentreensemble.Jetepréviens,jenetelaisseplusm’échapper.Situneveuxpasattendre,jeparsavectoidemain,maistuvasmevoir souffrir lemartyrependant8h00devolassis surun fauteuil sanspouvoirm’allongercorrectement.—AllezLéa...regarde-le,ilesttellementmignondepuisqu’ilesttombéamoureux.Tunepeuxpasrésisteràcettebellegueule.AjouteMorgantoutenfaisantunemouesuppliante.Enplusvoisleboncôtédeschoses,tuastesclefs,nousallonspouvoircommenceràemmenercertainsdetesachatsetfaire livrer lesmeublesdirectement iciau lieude lavilla.Commeçaquand tu repartiras, toutseraquasimentopérationnelendehorsdesaffairesquetuveuxrécupérerenFrance.Je lesregarde tous les troisattendantmaréponse.Jeréfléchiset repenseà lapromesseque j’avaisfaiteàLéo.Jepourraisenprofiterpourallerenrepéragepourmetrouvermonfutur«cookie».—C’estd’accord,maisuniquementjusqu’àsamedi.JevaisappelerPierrepourlepréveniretsurtoutvoir avec lui pour qu’il se charge de toutes les démarches pour que je puisse lui vendre monappartementdèsmonretour.Jem’éloignepour tenterde joindrePierrequine répondpas.Ledécalagehorairen’estpasenmafaveur.Jeluilaisseunmessagepourtoutluiexpliqueretluidemandedemerappelerrapidement.Enlesrejoignant,JoshuameprendlamainetnouséloigneunpeudeGrantetMorgan.Ilmeregardeavecsérieux, ila l’airdésemparé.Jepassemamainsursontorseet luisouris, ilm’embrassesansattendre.Depuishiernousnoussommesembrassésàplusieursreprisessansvraimentmettredesmotssurnosactes.Pourtant, je sais ceque jeveux,mais jepensequ’il fautque je ledise àvoixhaute, car il a

besoin deme l’entendre dire.C’est simple en réalité, ça tient en troismots, je l’aime. J’étais biennaïvedecroirequejepourraismecontenterdesonamitiéalorsquecedontj’avaisbesoinc’étaitdeluiàmescôtés.—Joshua?J’aiacceptéd’attendrequelquesjoursdeplus,tun’espascontent?—Siévidemment,maistun’aspasréponduàmesinterrogations.TuveuxbiendemoiLéa?Tuveuxbiennousdonnerunechance?Jebaisselatêteetneluirépondspas.Jelefaismarinerquelquessecondesavantdelarelever.Jememetssurlapointedespiedsl’embrasseavecamour.Jeluimordillelalèvreinférieureetdéjàjevoisson sourire sedessiner.Après l’avoir titiller, je la lèche avantd’insérerma languepour aller à larencontredelasienne.Ilmemaintientparlatailleetprendlesrênesdenotrebaiseravecfougue.Noslangues se touchent, se savourent et mènent une danse torride. Au moment où mes jambescommencentàtrembler,Joshuasereculeàpeineetposesonfrontcontrelemien.—J’imaginequeçaveutdireoui?—Oui.Jet’aimevraiment.Ouij’aiagicommeuneimbécile,carj’aieupeurdetedécevoiretquetum’enveuillesdenepast’avoirparlédeLéo.Mêmesimaconsciencemecriedetelaisserpartir,moncœurm’ordonnelecontraire.Alorsoui,j’aienviedenouslaisserunechance.Detoutreprendreaudébutmaintenantquetusaistoutdemoi.Étapeparétape.Ilm’attrape lamain et demande àGrant de nous déposer chez lui.Une fois dans la voiture je luichuchotequ’ilne sepassera riendesexuelentrenous tantqu’ilne serapas remis,mais le sourirequ’ilme lance et surtout l’érectionque je peuxvoir à travers son jeansmedit qu’il n’est pas trèsd’accordaveccequejeviensdeluiannoncer.Àpeinearrivésdansl’allée,Joshuasortdelavoituresansmelâcherlamain.IldemandeàGrantdevenirmangeravecnouslelendemainafindes’organiserpourlestravauxqu’ilaentêtepourmonappartement.Unefoisdeplus,jefroncelessourcilspourl’avertirquejenesuispasd’accord,maisilm’embrasse lamain et semet d’accord avecGrant sous les ricanements deMorgan qui est trèscontentedelasituationentreJoshuaetmoi.Unefoistoutorganiséentreeux,ilssemettentenrouteetJoshuam’entrainerapidementverssavilla.—J’aiuneidéepourquenouspuissionsnousretrouvercommej’enaienvie,etsansrisquerdemefairemal!m’avertitJoshualeregardemplidedésir.—Lesexeestdéconseillédanstonétat,désoléeMonsieurMiller,vousallezdevoirvouscontenterdemesdouxbaisers,jeluirétorqueenricanant.—Moi je tepropose,unebaignadedans lapiscine,nus.TOIetMOI,nusdansunepiscine.Hum…j’enbandecommeundinguerienqu’enl’imaginant.Jerisàsaplaisanteriequin’enestpasvraimentuneetjecontinueàlelaissermeconduireàtraverslespiècesjusqu’ànousretrouverauborddelapiscine.Jetentedefairel’indifférente,maisjemesensdéjàtrempéed’excitation.Lorsqu’ils’attaqueauxboutonsdemonshort,jelelaissefairesansquittersonregardbleuquidèslepremierjourm’acomplètementchamboulée.

Jem’empressedeluiretirersonshortpuisattrapelebasdesondébardeurpourleluienleveravecempressement. J’ai tellement envie d’elle. J’ai besoin de sentir sa peau contre la mienne, de laregarders’évadergrâceauplaisirdemescaresses.Jereculed’unpasetadmiresoncorps.Elleadesdessousàmefaireperdrelaraison,aussiblancsquesapeau,toutendentellequimelaissevoirsesmamelons. Elleme laisse savourer lemoment, elle ne bouge pas et reste fixée à mon regard. Jem’avanceavecprécipitationetm’emparedesabouchesidélicieuse.Enfinelleselâcheetagrippemontee-shirtpourlesoulever.Jedégrafesonsoutien-gorgejusteavantdeleverlesbraspourlalaissermel’enlever.Nosbouchesseséparentl’espaced’uneseconde,maisseretrouventaussitôtlevêtementretiré.Jeretiremonjeanetmoncaleçonetlepoussedupied.Jesuisentièrementnucontreelle.Sonsouffles’accélèreetjeretrouveenfinmonpetitPapillonprêtàse laisserporterpar lesdélicesduplaisir. J’agrippesonstringet tiredessusavec forcecar jen’aipluslapatienced’attendreetsurtoutjesaisquesijemebaissepourleluiretirerçarisqueraitd’êtredouloureux.Sielleserendaitcomptequej’aimal,neserait-cequ’uneseconde,ellenemelaisseraitpascontinuer.Parchance,ellenes’offusquepasd’avoirperdul’undesesstrings.Jeprendsplaisiràretrouversoncorps et laissemesmains se balader sur sa poitrine. Je passemon pouce sur son téton durci parl’excitation et fais glissermon autremain vers l’intérieur de sa cuisse à la rencontre de son sexetrempé.Sansplusattendre,jelapénètred’undoigt,rompsnotrebaiserpourluiembrasserlanuqueetviensmordillersonoreille.Aumomentoùjeluimordillelelobe,jelapénètreplusprofondémentetelle s’agrippe àma taille en laissant retomber sa tête contremon torse tout en gémissant. J’adorel’entendregémiretmonsexeaussid’ailleurs!Monmembre est dur comme de l’acier. Je passe mon autre main au niveau de ses reins pour larapprocherdemoietqu’ellesentel’effetqu’elleproduitsurmoi.Aussitôtellerelèvelatête,lesyeuxmi-closetj’accélèrelemouvementdemesdoigtspourlafairebasculerversunorgasmequejesensarriver.Elleattrapemaqueueetentameunlentetdouxmouvementdesesmains.Lorsquejelasensseresserrerautourdemesdoigts, jesuisaubordde la jouissance.Jecontinueàstimulersonpetitboutonsensiblejusqu’àqu’ellesoitcomplètementassouvie.

Jeprendssurmoipournepasmeridiculisercommeunadolorsdesonpremierrapport.Jeposemamain surmonmembre pour la faire ralentir. Je lui attrape lamain et nous emmène doucement àl’entrée de la piscine.Une fois dans l’eau, je pourrais la prendre et la soulever sans fournir tropd’efforts,enfinjel’espère,carj’aivraimentbesoindem’enfouirenelle,peuimporteladouleurqueje pourrais ressentir, le plaisir sera toujours plus intense.Une fois dans l’eau, jem’assieds sur lamarche qui entoure toute la piscine etm’installe confortablement. Je la regarde et elle attend avecenviequejeluidisequoifaire.—VienssurmoiPapillon.jeluisouffleavecempressement.Elles’exécute.Elles’accrocheaurebordetellevientseplaceraudessusdemoiafinquemonglandseretrouvejusteàl’entréedesonsexe.Jepeuxsentirseslèvress’ouvrir.Jel’attrapeparlatailleafindepouvoirlaprendrecomplètement,maisellefaitsignequenondelatête.— Laisse-moi savourer ce moment. Je veux te sentir doucement, je veux te sentir me remplirlentement,entièrementjusqu’auplusprofonddemoimême,merépond-elleenmefixantavecdésir.—OKPapillon,maisjetepréviens,j’aitellementenviedetoiquejerisquedejouirdanslaminute.Rienquedetesentirsurleboutdemaqueuejesensquejevaisexploser.Ellemesourit,s’empaleentièrementsurmonsexeets’arrêtepourreprendresonsouffle.Jesautesursonseinetsucesonmamelonavecforceaupointqu’ellegémit.Jelerelâchedoucement,maisellem’attire de nouveau vers elle de sesmains. Je neme fais pas prier et reprends son téton à pleinebouche.Jesaisquejenevaisplustenir,alorsjel’agrippeparlatailleetinstaureunmouvementplussoutenu.Elleposesesmainssurmatêteetmecaresselescheveux,ellemelaissedirigerlacadence.Je la fais descendre et remonter le plus rapidement possible,mais dans l’eau lemouvement restetoujours trop lent àmon goût. Je suis au bord de l’explosion et Léa le ressent alors elle reprend,appuiesurmesépaulesetaccélèrelerythme.J’exploseetcriesonprénomtoutenl’embrassantpourétouffermesgémissements.Nousrestonsserrésl’uncontrel’autrependantunlongmoment.Jeneveuxpasquittersoncorpsetelleneveutpasnonplusromprelelienquenousvenonsderetrouver.Malheureusement,monpetitPapilloncommenceàgreloter alors je la soulèveetnous relèvepoursortirdelapiscine.J’attrapeuneservietteet luipassesurlesépaules.Je luiprendslamainetnousrentronsàl’intérieur.Aucundenousn’aprononcéunseulmot.Nousn’enavonspasbesoin,jesaisquenousnoussommesretrouvéset jecomptebien luiprouverchaque jourque l’onpeutêtreheureux tous lesdeuxetunjour,peut-être,elleréaliserad’elle-mêmequenouspouvonsformerunefamilleavecdesenfantssanspourautantoublierlefilsqu’elleaeuetqu’elleaimeratoujours.NousnouspréparonsunpetitencasetjeluidemandedemeparlerdeLéo.— J’aimerais que tu me parles de ton fils. Mais pas de souvenir triste, je ne veux que de jolissouvenirs…—OK,maisnousdevrionsallernousallongerunpeu.

—Tuveuxdéjàremettreça!j’ajoutepourlataquiner.—Pff,arrêtetesbêtises.Jepensequetufaislefierdepuisquenoussommesarrivés,maistudoistereposeretdesanecdotessurmonpetitPapillonj’enaidescentainesalorsçavaprendreunmoment.merépond-ellesouriante.—Danscecas,allonsnousallongerdansmonlit,enfinNOTRElit!Effectivement,àpeineallongéjemesensrevivre.ElleresteassisefaceàmoietmeparledeLéo,deses premiers mots, de son premier je t’aime, ses premiers bobos, tout y passe. Je l’écoute avecattentionetj’admiresesyeuxquipétillentquandelleparledesonfils.Ellefinitparvenirs’allongercontremoi et continue deme parler desmoments qu’elle a passés avec lui. Au bout d’un certaintemps,elleneparleplusetjemerendscomptequ’elles’estendormie.Jel’embrassedoucementsurledessus de la tête et ferme les yeux àmon tour et je ne tarde pas à sombrer épuisé,mais vraimentsoulagéd’avoirenfinretrouvélafemmequej’aime.

Décidémentlesorts’acharnecontrenous.CettenuitalorsqueLéadormaitpaisiblement,jemesuislevépourallermefaireunencas,carj’avaisfaimetquejen’arrivaispasàm’endormirdepeurdemeréveilleretdemerendrecomptequ’ellen’étaitpluslà.Enarrivantdanslacuisine,j’aientenduuntéléphonesonner.Commecen’étaitpaslemien,j’enaidéduitqu’ils’agissaitforcémentdeceluideLéa.J’aid’aborddécidédenepasfouillerdanssonsacpourrépondre,maisàpeinelasonneriestoppée,ilrepartaitdeplusbellelaminutesuivante.Auboutdetroisappels,j’airécupérésonsacetjesuisalléla réveiller pour la prévenir. La pauvre, elle dormait si bien. Quand je l’ai réveillée, elle a viterécupérésontéléphoneetelleapaniquédèsqu’elleavuquiavaittentédelajoindreàhuitreprisesdéjà.Lavoyanttoutepâle,jeluiaidemandéquic’étaitetellem’aréponduqu’ils’agissaitdesamèreetqu’ilavaitforcémentdûsepasserquelquechose,carjamaisellen’auraitinsistéàcepoint.Jeluiaiconseillédenepasattendreetdelarappeler,cequ’elleafait.Jemesuisinstalléàsescôtésensilence.Elleneprononçaitquasimentaucunmotetsecontentaitd’écoutersamèreàl’autreboutdufil.J’aicomprisqu’ilyavaitvraimentunproblèmelorsqu’unelarmeacoulélelongdesajoue.Quandellearaccroché,elles’estlevéeetm’asimplementdit«Jedoisrentrer,toutdesuite!».Elleavait repris sa façade tristeet sesmursdeprotectionavaient ressurgi instantanément. Je luiaidemandédesecalmer,maiselles’esténervéeetm’acriéquesonpèreavaiteuunAVCetqu’ilétaitàl’hôpital.Samère était seule, désemparée et elledevait absolument rentrer pour être près d’elle et

avoir des nouvelles. Elle a appeléMorgan pour qu’elle vienne la chercher, car toutes ses affairesétaientàleurVilla.Voilàcommentnousnoussommesretrouvésà5h00dumatin,tousautourdubardelacuisineàboireuncaféavantdedevoiraccompagnerLéapourl’aéroport.Lesilencemepèseetsurtoutjenesaispastropcommentaborderlesujet,maisjen’aitoujourspasenvie de la laisser repartir seule. Je me frotte les tempes tout en l’observant s’accrocher à sonmédailloncommeàunebouéedesauvetage.—Jevaistéléphonerpourvoirs’ilresteuneplacedanslevol.Tousrelèventlatêteetmedévisagent.—Joshua,tuviensàpeinedesortirdel’hôpital.Tudoisvoirtonmédecindansquelquesjours.Tunepeuxpasl’accompagner,m’avertitMorganavecsérieux.—Ellearaison.Jerentreseule!trancheLéasansenthousiasme.Jemelèvedemontabouretetlaprendsdansmesbras.J’embrassesescheveuxetluicaresseledos.Elleselaissefaireetsemblemêmeheureusedemonrapprochement.—Jeveuxvenir.Nousvenonsjustedenousretrouveretjeneveuxpasencoreteperdre.Jeluisouffleavectendresse.—TunemeperdspasJoshua.Maistunepeuxpasvenir.Tudoisprendresoindetoi.Jevaisrentreretaidermamère.Ellem’aditquec’étaitunlégerAVC,ilvas’ensortir…Jemedoisd’êtreprèsd’eux!Etjenepourraispasm’occuperdetoi.— Je ne suis pas un enfant Papillon ! Si je tiens à t’accompagner, c’est pour t’aider toi et pas lecontraire.—ÉcouteJosh…Jesaisquetunevaspasaimer,maistudoislalaisserrentrerseule,ajouteGrant.—Effectivement,jen’aimepascequetuviensdedire.Morganettoivousdevriezrentrer.Léamerepoussedoucementetselèvepourallermettresatassedansl’évier.Quandelleseretourne,sesyeuxbrillentdelarmescontenues.Ellemeregardeetmelanceavecunaplombquimesurprend:— Joshua, tu restes ici.Morgan vam’amener à l’aéroport. Tu n’es pas autorisé à conduire, je terappelle.Jem’approcheprêtàlafairetaire,carjen’aimepasnonpluscequ’elles’apprêteàmedire,maiselletendlamainfaceàmoipourm’ordonnerderesteràmaplace.Jefroncelessourcilsetmerassoispourlalaissercontinuer.—Écoute,cen’estpasunerupture.Danstroissemaines,Grantettoiallezvenirpourvotresemainedepromo.Jeviendraiterejoindreàtonhôtelàcemoment-là.Enattendant,tutereposesettuterefaisunesanté!Morgan etmoi réagissons enmême temps d’un «Non » catégorique. Nous nous regardons et jecomprends qu’elle a une idée qui pourrait m’aider à convaincre Léa de ne pas m‘écarter de ses

problèmesalorsjelalaisseparler.— Je vais t’accompagner à l’aéroport, nous répond Morgan en me faisant signe de ne pasl’interrompre.Nousallonstoust’amenerd’ailleurs.Ensuite,Joshuavaresteravecnousjusqu’àsonrendez-vousavecsonmédecinetdèsquecedernierauradonnésonaval,jeréservetroisvolspourParisetnousvenonsterejoindre.Cette fois c’estLéa qui tente d’intervenir,maisMorgan ne la laisse pas en placer une et c’est tantmieuxmêmesijeneluiaipasencoreditquej’allaisprendremoiaussicefichuvol.—Arrêtezd’êtresitêtustouslesdeux.Nousallonsveniretpendantquetuaiderastamèreetquetusurveilleras tonpèrepourqu’il se remette, nouspourrons commencer à emballer tes affaires.ToiJoshua que tu le veuilles ou non, tu vas devoir la laisser rentrer SEULE !Tu n’arrêtes pas de luidemanderdetefaireconfiance,àtontourdeluifaireconfiance.OK?JenerépondspasetfixeLéapourjugersaréaction.Elles’approcheenfindemoietm’effleureleslèvresd’undouxbaiser.PuisellesetourneversMorganetacquiescedelatête.—Çameconvient!—Jepeuxintervenirouvouscomptezdéciderpourmoi…Unefoisdeplus!jeriposteénervé.—Net’énervepas.Jet’aimeJoshuaMiller.Cettefois,jetelepromets,jeneprendspaslafuite.Jesuissûrequetuvasviteteremettreetquetuvasvenirmerejoindreavantmêmequej’aieeuletempsdetemanquer,merépond-elleémue.J’attrape son bras et la tire contre moi, je la prends dans mes bras où elle se met à pleurer. Jel’embrassesurlajoueetluisouffle:—TumemanquesdéjàPapillon.Elleresserresonétreinteetmêmesij’airessentiunecertainedouleuràsonétreintejenepipepasunmot, car dans quelques heures la douleur de l’avoir à nouveau si loin demoi risque deme fairebeaucoupplussouffrir.Maiscommel’aditMorgan, jedois luiprouverque j’aiconfianceenelle,alors je vais attendre sagement mon rendez-vous chez le médecin et la laisser rentrer seule. Parcontre, s’il refuse deme laisser partir, je prendrais tout demême l’avion pour la rejoindre.Meseffortsontunelimite!Sans plus attendre, nous prenons la route direction l’aéroport… Encore ! Arrivée devantl’embarquement,Morgansel’accaparecarrément.Jerestependantjenesaiscombiendetempspostéderrièreellecommeunconàattendresagementqu’elleveuillebienlalâcher.Léa,ellemeregardeetattendaussideseretrouverblottiedansmesbras.Commelapatiencen’estpasmonfort,j’aid’abordtentéletoussotement,maisavecunetêtedemuletelle queMorgan ça n’a rien donné.Alors je fini par lui demander de bien vouloirme la rendre.Grant,lui,estcarrémentpliéderireennousvoyantnouschamaillerpoursavoirlequeldenousdeuxauradroitaupluslongcâlin.

Quandenfinellemecèdelaplace.Léaseprécipitecontremoi.Jeprendssonvisagedansmesmainsetluirelèvelevisagepourqu’ellemeregarde.—Jet’aimeunefois,jet’aimedeuxfois,jet’aimeplusquelerizetlespetitspois.Jeluisouffleenluifaisantunclind’œil.Ellelaissecoulerleslarmesetsejettesurmoipourm’embrasser.Jesavaisquecepoèmeferaitsoneffet,maislàc’estau-delàdemesespérances.Cettefoisnotrebaisern’ariendedoux,elles’agrippeàmoiavecdétresse,noslèvressedévorent.Noslangueseffectuentunedansepassionnéel’unecontrel’autre.Quand j’entends l’appel de sonvol, jem’écarte d’elle et lui essuie ses larmes avant de luipromettredel’attendre.—3ou4 joursmaximum!Nem’oubliepas.Surtout, évitede trop réfléchir tantque je suisàdesmilliersdekilomètres.—Promis…De toutemanière il y a le téléphone. Je t’appelle dès que je suis arrivée,me dit-elletendrement.—Allezfileavantquejenepuissepastelaisserpartir.Aumomentoùelles’éloigne,jemetsmesmainsdanslespochesdemonjeansetjeretrouveunobjetdontellevavraimentavoirbesoin,alorsjel’appelle.Elleseretourneetjeleluitends.Elleritetcourtpourmerejoindre.ElleattrapesoniPodetmeremercie.—Fais-moiplaisir,quandtuserasseuledanstonlitetquetuenfilerastesécouteurs,envoie-moilamusique que tu écoutes pour que je puisse, moi aussi, l’écouter. De cette manière j’auraisl’impressiond’êtreconnectéàtoi.—Tuesunvrairomantique,metaquine-t-elle.—Tum’ascomplètementchangéPapillon,maisj’adoreça!Ellerepartetjelaregardefranchirleportiquedesécurité.Grants’approchedemoietmanquedepeudemelancerunetapedansledos,maisheureusementMorganestintervenueàtempspourlereteniretéviterdemeretrouverpliédedouleuràcausedecetabruti.Jeluijetteunregardmenaçantetluirappellequemêmesij’ail’airenforme,jesuisunpeucassédepartout.AprèsqueGrantsesoitexcuséunmilliondefois,nousavonsregagnétranquillementleurvilla.

Jefaislescentpasdanslachambred’hôpitaldemonpère.Ilvientdes’endormir,mamèreluitientlamainetm’observefairedesallers-retours.Cematin,lemédecinnousarassuréessurl’étatdesantédemonpère.Ildevraitêtreautoriséàsortird’iciunepetitesemainemaximum.SonAVC,parchance,aétéléger,àprendrecommeunsignald’alerte,luiaditlemédecin.Ducoup,avecunealimentationéquilibrée,unpeudesportetsurtoutdureposildevraitvivreencorelongtemps.Jesuissoulagéedecettenouvelle,carsilediagnosticavaitétémauvaisjenesuispassûrequej’auraispuretourneràLosAngeles.Pourtant ces quatre jours loin de Joshuam’ont paru être interminables. J’ai tenuma promesse.Àpeinearrivée,jeluiaitéléphoné,etdepuischaquematinilm’appellepourmedirebonjouretchaquesoir,jel’appelle,activelehautparleur,jemetslamusiquedemonchoixetnousl’écoutonsensembletousennousracontantnotrejournée.Hiersoirparexemple, j’étais tellementexcitéedesavoirqu’ilallaitenfinvenirque j’aichoisiunemusiqueunpeuentrainante.QuandBirdyacommencéàchanter«Maybe»jepouvaislevoirsourireà travers le téléphone. Ilm’a demandé ce quimemettait de bonne humeur et je lui ai simplementrépondu«toi».Ensuitenoussommesrestés,toutlerestedumorceau,silencieux,ànousimprégnerdesparoles.Quandelles’estarrêtée,ilm’asuppliéedenepasmettredemélodietristeetderelancerlemorceau, il ajoute« si j’étais à tes côtés, je lemettrais enmode repeat et tu sais que j’en suiscapable».Ohouiilenestcapable,jemesouviensencoredelapremièrefoisquejel’airencontré,ilestvenus’incrusteràmescôtésdansl’avionetqu’ilm’aprisdesmainsmoniPod.Ilm’afaitécouteraumoinsdixfois«Headlights»deRobinSchulz.Ducoup,jeneluiaipasobéietj’airecherchécettechanson,àpeinelespremièresnotesontretentiqu’il a exploséde rire etm’a ordonné d’activer l’option repeat, ce que j’ai fait et que je n’ai passtoppé avant de l’avoir à nouveau écouté dix fois. Il a fini par me souhaiter bonne nuit et m’aprévenuequ’ilnem’appelleraitpascematin,car ilvoulaitmedirebonjourenm’embrassantcettefois-ci.

Aujourd’hui,jedoisallerlesrécupéreràl’aéroport.Cathy,sonagentaenvoyélechauffeuravecquiilsontl’habitudedetravailleràchacundeleurspassagesafinqu’ilmeconduisejusqu’àl’aéroport,du coup il me suit comme mon ombre depuis ce matin. Ma mère me sort de ma rêverie et meconseilledepartirm’aérer.—Vaprendre l’air. Je suis avec tonpère. Il vabien, il dort. J’ai l’impressionque tuvas finir parcreuseruntrouauplancheràforcedefairedesallers-retourscommeça.—Désolée…Morgann’atterritpasavantaumoinstroisheures,j’ailetemps,jeluirépondsexcitée.—Morgan…biensûrmachérie.Jediraisquelapersonnequiterendnerveuseàcepointn’estpasMorgan,maisplutôtcebelaméricainquit’asauvée.—Sauvée?jedemandeinterloquée.—Regarde-toi !Tu es resplendissante.Depuis que tu es arrivée, tu es allée voirLéo chaque jour,maisenressortantducimetièretun’avaispluscemêmeairdévastésurtonvisage.Attentionjenedispas que tu en ressors heureuse,mais plus sereine. Je ne vois plus cette culpabilité qui te rongeaitjusqu’àprésent.J’ail’impressiond’avoirretrouvémaLéaetc’estgrâceàcethomme,medit-elledestrémolosdanslavoix.—Oh,maman,nepleurepas.C’estvraiLéomemanquetoujoursautant,maisaujourd’hui,jecroisque j’ai enfin compris que ce n’était pas de ma faute ni celle de Paul. J’ai fait la paix avec mesremords.J’aimeraisjustequecenesoitjamaisarrivéetquenoussoyonsheureuxcommej’enavaisenvieavantquetoutcelan’arrive.—Jesaismachérie…Allez,vadonctebalader,çadonnerauneoccupationàtonpauvrechauffeurquidoittrouverletempslong.Jem’approched’elleetl’embrasseavantdelaremercieretdequitterlachambre.Jepassedevant…commentdéjà?«Monsieurlechauffeur»,carjenesaismêmepassonprénom.Iladûmeledireplusieurs foisdéjàalorsducoup jen’osepas le lui redemander. Je luidemandedemedéposeraucimetièrepourmavisitequotidienne.Quandj’arrive, je luidemandedem’attendredans lavoiture,carjeneveuxpaspartagercesmomentsavecuninconnu.Jesorsdelavoitureetfonceversl’emplacementoùsetrouvelastèlePaul.Jem’arrêtedevantetpourlapremièrefoisdepuislongtemps,jeluisourisavectendresseetplusaucuneamertume.BonjourPaul,Jesuisdésoléepourtouteslesfoisoùjesuisvenuetevoiretquejemesuisévertuéeàtefairedesreproches.Aujourd’huienfin,jetepardonneetjemepardonne.Jesuissûrequetoiaussi,tum’asaimée…Commeunjeuneadultetombeamoureuxdesonpremieramour.Tum’asoffertleplusdescadeaux,malheureusementtumel’asreprisetjedoisvivreavecchaquejour.MaisjesaisquetunevoulaispastoutçapourLéoetmoi.J’espèredetoutcœurqueLéoettoiavezpuvousretrouverquelquepartau-delàducieletquevousmeregardez.

Jevaisvivre!Jesuisamoureuse…Jamaisjenepourraisànouveaufonderunenouvellefamille,mais j’ai envie de croire que je pourrais lui suffire.Par respect enversnotrehistoire et l’amourqu’il y a eu entre nous, je tenais à te le dire. Maintenant, je n’ai plus qu’à espérer avoir unemarraine, labonneféeavecunebaguettemagique,quipourrait faireensortequeJoshuaetmoisoyonsheureux…C’est assezbizarrede tedire tout cela,maisau fondnous étionsplusdesamisqu’autres chosesalorsj’espèrequetunem’enveuxpasderefairemavie.JevaisallerretrouverLéo…Prendssoindetoietdeluiaussipournous.J’essuielalarmequicoulelelongdemajoueetjemepenchepourcaresserlaphotoaccrochéesurlastèle avant de reprendre mon chemin vers mon petit Papillon. J’aurais tellement aimé qu’il soitenterréaumêmeendroit,queLéonesoitpasseul.Chaquefoisquej’ypense,jeressensdelahainecontre ses parents. J’arrive devant mon petit bonhomme… enfin l’endroit où il a été enterré. Jeregardesapetitephotopendantplusieursminutes,ilestsimignonsurcettephoto.Ilsouritetsesyeuxsontremplisd’amour,quandonlaregarde,j’aimeàcroirequel’onvoitunpetitgarçonheureux,épanouietsurtoutremplid’amour.Jemeraclelagorgeetravalemessanglots, jem’adresseàluiàvoixhaute:Coucoumonamour,Papivamieux.Ilvaresteravecmamieencorelongtemps.Jesuissûrequetuveillessurluidelà-haut et je te remercie. Aujourd’hui, je vais aller chercher tata Morgan avec son amoureux etJoshuaseralàégalement.J’aimeraisbeaucoupveniravec luipour te leprésenter.Je luiparlebeaucoupde toimaintenantqu’ilconnaîttonexistence,ilmeposebeaucoupdequestionssurnousdeuxetjesuiscertainequ’ilauraitvraimentaiméfairetaconnaissance.Jet’avaisditladernièrefoisquej’écrivaisbeaucoupsurlesconseilsdeMorgan.Jet’aiécritdespoèmes,deslettres…Unjour,jeviendraietjeteliraitout.Maiscematin,j’enaiécritenpensantànousdeux,alorscommejel’aisurmoi,jevaistelelire.

«

Pourl’amourdemonPapillon,J’étaisprêteàtout!

Touttedonner,toutt’offrir.

Demesjours,mesnuits…demavie.Justepourl’undetessourires

Etpouravoirdroitàmoncâlin!

Pourl’amourdemonpetitbonhomme,

J’étaisprêteàtout!

Toutdéfier,toutsurmonter,PourtedonnerleDroit.Àuneenfanceheureuse.

Àavoirunevraievierempliedejoie.

Pourl’amourdemonpetitLéo,J’étaisprêteàtout!

Àt’offrirtoutmonamour,Celuiquetuastoujoursmérité,

Pourrevivrenosmomentsd’amour,

Jeseraisprêteàtout!

Pourvoirànouveautonsourire,Éclairanttonvisage,S’ilmefallaitsouffrirS’ilmefallaitmourir

Pourpouvoirteserrerànouveaudansmesbras,

Pourtoijeleferais

Pourtoi,maviejedonnerais!

»

—Jolipoème!JemeretourneetmeretrouvefaceàPierreetàunefemmeaccrochéeàsonbras.Jereplielafeuilleoù j’aiécritmonpoèmeet la rangedansmon sac. J’essuiemes larmesetm’approchede luipourl’embrasser,puisjeluidemandedemeprésenter.—Léa,jeteprésenteChloé.—Enchantée,Pierrem’abeaucoupparlédevous…—Chloénem’avaitjamaisaccompagnéici…Commenousallonsnousinstallerensemble,j’aipenséqu’elledevaitrencontrerlespersonnesquiontcomptéleplusdansmavie.Etcommetueslà,c’estparfait,carmaintenantelleconnaittousceuxquicomptentvraiment.—Merci,çametouchebeaucoup,jeluirépondsembarrassée.J’allaispartir,jedoisallerrécupérer

Morganàl’aéroport.—Commentvatonaméricain?medemande-t-ilsansméchanceté.— Beaucoup mieux, il est également du voyage. Tu le verras sûrement… On se voit toujoursvendredipourlespapiers?—Oui,oui!Ilyajusteunchangementdanslesdocuments,carjevoudraisajouterChloéàl’actedevente.Jesuisétonnéedecettenouvelle.Ilyaàpeineunesemaine,jeneconnaissaismêmepassonexistenceetilsemblaitprêtàtoutquitterpourêtreavecmoi.Jesuisheureusedecerevirement,j’espèrejustequ’ilsemontrehonnêteenverselle.Jeluisourisetluiréponds:—Pasdeproblème.Jevouslaisseetjevousdisàvendreditouslesdeuxdanscecas!JecommenceàrepartiraprèsavoirpréalablementembrassélaphotodeLéo.J’aiàpeineletempsdefaire quelques pas quePierreme rejoint etme demande dem’arrêter. Je le regarde et voisChloémarcherunpeuplusloinets’arrêterversuneautrestèle.Jeleregardeetattendsqu’ilmeparle.—Jesaisquetutrouvesmoncomportementbizarre.Tum’asouvertlesyeux.Chloéetmoisommesensemble depuis presque un an. Je n’ai jamais fait avancer les choses, car j’avais toujours lesentiment que tu pouvais un jour avoir une place auprès demoi.Quand tu es revenue, jeme suisaccrochéàcetteidée,maisjenepouvaispasm’éloignerd’elle.Quandtuasreçul’appeldeMorganetquetuasprislepremiervolpourlerejoindre,j’airéaliséques’ilarrivaitquelquechoseàChloéjeseraistoutaussimalheureux.Jel’aime…Jel’aimevraiment!C’estelle!MaLéaàmoi,c’estelle!Commetumel’asdit,ledestinn’yestpourrien,carpourtoiçaauraitétéPauldetoutemanièreetjelecomprendsmaintenant,carjenepourraispasvivresanselleaujourd’hui.Ilsetourneverselle,elleluifaitunpetitsignedelamainetluisourit.—Jeluiaitoutdit.Ellesaittout,maisellem’aimesuffisammentpourmepardonneretjevaisfaireensortequechaquejourellesoitheureusedem’avoirdonnécettechance.—JesuisheureusepourtoiPierre.Jesuiscontentequetuaieseulecouragedetoutluidire.Vistavieavecelle,nelaissepersonnedéciderpourvous!Jamais!Il hoche la tête, car nous n’avons pas besoin de citer les personnes que j’ai en tête et nous nousserronsdanslesbrasl’undel’autre.Puisils’éloigneetretourneprèsd’elleencourant.Jem’installedanslavoitureetnousprenonslarouteendirectiondel’aéroport.Jeristouteseulecarcetterouteestdevenuemadestinationlaplusfréquentedepuisquelquesmois!Jesourisbêtementenregardantparlafenêtredelavoitureetjenepenseplusqu’àleretrouver.

Leuravionvientd’atterrir.J’attendspatiemmentdelesvoirfranchirlaporte.J’ailesmainsmoites,jesuis stressée et excitée à la fois. J’essaie de fairemes exercices de respiration. J’inspire, j’expire,j’inspire,j’expire,mais«bidule»medonneunetapesurl’épaule,jeleregardeinterloquéeetilmefaitsignedela têteendirectiondesvoyageurs.Quandjeregarde, je tombesursesyeuxpénétrantsd’unbleumagnifiquequime regardent tout en s’avançant versmoi. Je suis si heureusede le voirenfin,j’ail’impressionquejenel’aipasvudepuisdesmoisalorsquecelanefaitque4jours.Jememetsàcourirverslui,jesautedanssesbrasetleserredetoutesmesforces.—DoucementPapillon,medit-ilenriant.Jemereculeprécipitamment,maisilmeretient.—Désoléetum’astellementmanqué,jenet’aipasfaitmal?jeluidemandeinquiète.—Non…enfinunpeupeut-être,mais jeveuxbiensouffrirsic’estpouravoirunaccueilcommecelui-ci. Tum’asmanqué, et j’étais inquiet, carmême si tu avais l’air heureuse dem’entendre autéléphone, je ne savais pas trop à quel accueil j’allais avoir droit.Mais là, je suis lemec le pluschanceux!Ilmesouritetmetireencorepluscontreluipourm’embrasseravecardeur.Mabouches’ouvretoutdesuiteaucontactdeseslèvresetnousnousembrassonsavecunepassiondévorante.J’attrapesonvisage demesmains pour ne pas lui laisser rompre notre baiser. Je prends tout ce qu’il veutmepasser commemessage dans notre baiser. Nos langues se caressent avec envie et impatience, sesmainsdescendentrapidementets’accrochentàmesfessespourmecollercontreluioùjepeuxsentirlaforcedesondésir.J’entendsleriredeGrant,maisjem’encontrefiche,jenepeuxmedécrocherdeseslèvres.—Hello!Jeterappellequel’onsetrouvedansunaéroportetquelesgarçonsontbeauporterdescasquettes,onrisquedevitesefaireremarquer,melanceMorganenmetapotantdansledos.Et jeveuxmoncâlin!Jemedécrochede Joshua avec regret,mais il s’empare ànouveaudemes lèvrespourundernierbaiserchaste,maisappuyé.Morganl’engueulepourqu’ilmelâche,toutenmetirantverselle.JoshuaetGrantrientdeboncœuretMorganleurtirelalangueavantdemeprendredanssesbras,maisauboutdequelquessecondes,Joshuameprendlamainetnousdit:— Paparrazi en vue ! Morgan, tu abuses, tu ne peux pas te retenir un peu et attendre pour lesembrassades?luidemande-t-ilenrianttoutennoustirantverslasortie.—Connard!luirépond-elleamuséeparsonstratagèmepourmevoleràelle.Joshuadiscuteaveclechauffeur,quiseprénommeGeorgefinalement,etleremerciedes’êtreoccupéde moi. Georges semble content de retrouver Grant et Joshua et l’ambiance est très légère. Enmontant dans la voiture, ilmedemandeoù il doit nous conduire et je leur propose d’aller àmonappartement.Nousfaisonsunrapidedétourversleurhôtelpourqu’ilsdéposentleursaffaires.Joshuamalàl’aise

m’expliquequeluin’apasréservédechambre.Ilmeregardeavechésitation,maisjeprendssamaindanslamienneetluisouritcequiledétendautomatiquement.Enarrivantà l’appartement, je leurfaisfaireunrapidetourdeslieuxtoutenévitant lachambredeLéo.Elleabeauavoirétévidée,jen’arrivetoujourspasàentrerdanscettepiècesachantquejeneletrouveraispasentraindejoueravecsescamionsouencoreentraind’admirerseslivresremplisdevariétésdepapillons.Aucund’entre euxneme fait la remarque, car tousont pu lire le nom inscrit sur la porte. Je n’aitoujourspasretirélespetiteslettresenboisoùilestécritsonprénom.Enarrivantdanslesalon,jenousprépareuncaféetMorgancommenceàmettre les chosesenplace telun sergentmajor.Elleattrapelapiledecartonsvidesetnouscommençonstousàviderlesétagèresetbuffetsdemonsalon.Trèsvitelesgarçonsnousabandonnentets’endormentsurlecanapé,épuisésparledécalagehoraire.Morganetmoicontinuonspendantunlongmomentàemballertouscequejeveuxemporterdansmanouvellevieetceque jecompte laisser ici.Aprèsungouterbienmérité,nousnousremettonsà latâcheetMorganouvrelecoffreoùsetrouventtousmesalbumsphoto.Nous nous asseyons par terre et elle ouvre l’albumdeLéo.Quand je tourne les premières pages,l’émotionestàsoncomble,jen’avaispasregardécesphotosdepuisunmoment,carladouleurétaittropprofonde,maislàavecmameilleureamieàmescôtés,mêmesileslarmescoulentenabondancejesuisheureusedepouvoirànouveaufeuilletercetalbum.Jetournelesdernièrespagesetjetombesurcettephotoquej’adore,priseparMorganellemême.—Regardecettephoto,c’estmoiquil’aiprise,jem’ensouviens.C’étaientvospetitsmotsd’amour,c’était tropmignon, il avait absolument voulu faire le dessin du ciel et du soleil, bon je lui avaisdessinémaisilavaittoutcoloriécommeunchef.Quandilaeufinisondessin,ilm’avaitdemandéd’écrire«Jet’aimecommeleciel»medit-elleensouriantémueauxlarmes.J’essuiemeslarmesetcaresselaphotoduboutdesdoigtsquandjesenslesouffledeJoshuaprèsdemonoreille.—C’estLéosurlaphoto?medemande-t-ilenm’embrassantderrièrel’oreille.Jehochelatête,carj’ailagorgenouéeparl’émotionetlesouvenirdecemoment.Morgans’éloignepournouslaissertouslesdeux,ilsepositionnederrièreetm’encadredesesjambes,ilpassesesbrasmusclésetrassurantsautourdemataille.—C’estunbeaudessinetunmagnifiquepetitgars.Ilal’airsuperfierdeposeravectoientendantsonsuperdessin.Morganaditquec’étaientvospetitsmotsd’amour,pourquoileciel?medemande-t-ilcurieux.—Car il regardait toujours lecielet ildisaitqu’ilm’aimaitgrandcommeça…Etun jour, ilm’aregardéetrèssérieusementetm’aditqu’ilm’aimaitcommeleciel,carçanefinissait jamais.D’oùl’infini,jeluirépondsenluimontrantmontatouage.

—Ouijecomprends.Le«L»enrougepourLéo,merépond-ildoucement.Etcommentt’esvenuel’idéedeluirépondre«commelesoleil»?medemande-t-ilcurieux.—Carilétaitmonrayondesoleil,celuiquiilluminaitmavie.Nousrestonssilencieuxjusqu’àlafindel’album.Quandjelereferme,ilmedemandesijeveuxbienl’emmeneraucimetièrevoirLéo.Jesuistrèstouchéeparsademande,carj’enavaistrèsenvie,maisjenesavaiscommentaborderlesujet.MorganetGrantfinissentparrevenirnousaideretauboutd’uneheuretouteslesétagèressontvidesetlescartonssontempilés.Grantdécidederentrer,carilestencorefatigué.JoshuaappelleGeorgeset il vient les récupérer à peine quelquesminutes plus tard. Je n’ai pas vu la journée passer,maisquandlaporteserefermederrièreeux,nousnousfixonsetledésirmonteenmoi.Jen’attendsqu’unechose,leretrouvercontremoinu,peaucontrepeau.

Je referme la porte et jeme retourne, je trouveLéa pratiquement nue. Sa robe git au sol, ellemeregarde souriante et surtout très excitée. Sans bouger de ma place, je retire mon jeans puis moncaleçonsanstropmepresser.Quandjerelèvelatête,jelasurprendsenpleinecontemplationdemonsexeavecenvie.—Cequetuvoisal’airdeteplairePapillon?jeluidemandetaquin.—Beaucoup,maistuesunpeutroploinpourquejepuissebienapprécieretilterestetontee-shirt:j’aimeencorepluscequisecachederrière.—Mais dis donc Papillon, tu es une vraie petite coquine, je lui réponds en relevant les sourcils,amusédelavoirsiexcitée.Ellemeregardeetfroncelessourcilsalors jeretirevitemontee-shirtetm’avanceverselle telunprédateurprêtàbondirsursaproie.Jeluiembrassel’épauletoutenfaisantglisserlabretelledesonsoutien-gorgepuisjerecommencelamêmechosedel’autrecôté.J’embrasselelobedesonoreille,dégrafesonsoutien-gorgeetlelaissetomberausol.Jepasselespoucesdechaquecôtédesonstring,maiselleposesesmainsetmemenace.—Jetiensbeaucoupàmonstring,alorsnet’avisepasdeledéchirer!melance-t-elleavecautorité.Jerigoleetjel’embrasseavecdouceur.Ellerelâchesesmainsetjefaisglissersonstringjusqu’àcequ’il tombe tout seul. Elle le pousse du pied et attend sagement la suite. Je me sens l’âme d’undominateur. Jepasse leboutdesdoigts sur sesmamelonset ses tétonsdurcissent sousmacaresse.Ellegigoteetjeluidemandederesterbiensage.Jecontinuemescaressestoutenlacontournantafindemeretrouvercontresondos.Jepassel’unedemesmainssursonseinetlemalaxeavecdouceurpuisjeglissemonautremainsursapetitefentedéjàbientrempée.Jesensquemonself-controls’amenuise,alorsjefrottemonérectioncontresonpetitculsexypourqu’ellesachel’effetqu’ellemefait.Lorsquej’insèreundoigt,ellegémitetsecambrepourvenirsecoller encore plus àmon sexe. J’entame un long va-et-vient et pince son téton quand je sens sonorgasmearriver.Jeretiremesdoigtsjusteavantqu’elleexplose,cequilafaitgrognerdefrustration.Elleseretourneetmefixeconsternée.Jepassemondoigtquiportesongoutsurlepourtourdeses

lèvresavantdel’embrasseravecfougue.J’insèremalanguedanssabouche,jel’embrasseavectoutelapassionquej’aidel’avoirdansmesbrasetjelaisseglissermesmainsjusqu’àsesfessespourlasoulever.Elle attrapemonsexed’unemainelle leplaceà l’entréede sapetite chatte. Je lapénètred’unepousséeetelles’accrocheàmoncoutoutenrompantnotrebaiserpourmesupplierdenepasm’arrêter.Jem’arrêteetresteenfouiauplusprofondd’ellequelquessecondes,carjeveuxprofiterdelasensationdemesentircomplètementenfouienelle.—Joshuaarrêtedemetorturer,jesensquejevaisjouir…J’enaibesoin.Depuisquejet’aivupasserleportiquedel’aéroport,j’aienviedetoi.Jenerépondsrienetcommenceàmemouvoirdoucementenelletoutenm’approchantdumurpourla plaquer et pouvoir la prendre avec toute la force dont nous avons besoin pour laisser explosernotredésiràtouslesdeux.Jelaplaquecontrelemuretjenemeretiensplus,jepilonneavecforce,après quelques poussées nous crions tous les deux. C’est la première fois que nous jouissonsensemble et j’adore cette impression. Sentir mon sexe gonflé et bloqué par le sien qui me serrependantquej’explose.Jecollemonfrontausienetluisoufflecequejeressens.—Tum’asvraimentbeaucoupmanqué,luidis-jeenl’embrassantdoucement.Elledétachesesjambes,jelareposedoucementetregardemonspermecoulerlelongdesacuisse.C’eststupide,maisj’adorelaregardercommeça,elleestàmoietc’estcommesijel’avaismarquéedemasemence.Durantquelquessecondesjememetsàl’imagineravecunventrerondetjesourisbêtementnousimaginanttouslesdeuxavecnotrebébé.—Pourquoitusouriscommeça?medemande-t-elleaveccuriosité.—RienPapillon,c’estjustequedevoirmonspermesurtoimerendfier,c’estuntrucdemecquoi.Çameprouvequetuesàmoi.—Ouic’est surementun trucdemec,carmoi j’ai justeenvied’allerme laver,me répond-elleenriant.Ellemeprendlamainetnousnousdirigeonsverssasalledebains.Unefoissousladouche,jenepeuxm’empêcherdelacaresserànouveau.Trèsvite,noscaressesdeviennentpluspressantes.Nousnousretrouvonsdenouveauconnectésl’unàl’autre,foud’excitationetdedésirinassouvis.Unefoisrepusl’unetl’autre,nousnousinstallonssurlecanapéetellechoisitunfilmbienféminindontjen’aijamaisentenduparler,maisqui,selonelleestl’unedesplusbellesromancesqu’ellen’ajamaisvue.Jesuisdonccontraintderegarder«n’oublie jamais», l’avantagec’estqu’ellevientseblottirdansmesbrasetqu’elleneportequ’unmicroshortetundébardeurtrèsfin.Monseulsouciresteledécalagehoraire.Ilest21h30àParis,donc12h30chezmoi,maismesyeuxmepiquentetjeluttepourresteréveillé.Commejesuisdécidéàluifaireplaisiretqu’elletientàregardercefilm,jetiensjusqu’auboutetluisècheseslarmesquandlevieuxmonsieurfaitlalectureàsafemmequinesesouvientplusdelui.Non,maisvraiment,commentlesfillespeuventaimerunehistoireaussitriste.Lepauvremecselèvechaquematinetillitl’histoiredeleuramouràsafemmeenespérantobtenircinqminutesdelucidité

oùpeut-êtreellesesouviendrade lui,c’est justeatroce.Évidemmentquand je luipose laquestion,ellemerépondcequelaplupartdesfillesmerépondraitj’ensuissûr.—Tunecomprendspas?Ilssesontbattuspourleuramour,pourêtreensemble.Quandenfinilsseretrouventilsviventlaplusbelledesrelations.Àcausedelamaladie,illaperdànouveau.Alors,ilsebatencorepourelle,commeill’atoujoursfait.C’esttellementromantique,m’explique-t-elleavecémotion.— OK Papillon, je comprends ton point de vue. Maintenant, moi je trouve ça vraiment cruel, lepauvre mec, tu imagines ? Elle le reconnaît, il est tellement content qu’il lui saute dessus, et aumoment où il pourrait se faire du bien elle lui hurle dessus comme s’il était un inconnu. Si çam’arrivait,jeseraistropmalheureux,jeluiexpliqueenfaisantunegrimacededégout.—Ouic’esttriste,maisc’estpourçaaussiquec’estromantique.Jel’embrassefougueusementpourlafairetaire,carjepensequeledébatpourraitviteseretournercontremoi,parlerromantismeavecunefillec’esttropdangereux.Puisjem’étire,carjenetiensplus.Jevoisbienqu’elleaussiestfatiguée,maiselleparaîtaussimalàl’aise,etd’uncoupjecroissavoirpourquoi.Elleredoutelemomentoùnousallonsallernouscoucher,carnousallonsdormirdanssachambrequiunjouraétélachambrequ’elleapartagéeavecsonmari.Jegrimaceàcettepenséeetjedécidedeluienparleretdetrouverunesolution.—Léa?—Oui…—Jesuiscrevé, j’imaginequedemainnousallonsnous leverd’assezbonneheurepourallervoirtonpère…—Oui,j’aipromisàmamèredepasserdès13h,maisjevoulaisalleraucimetièredemainmatin.—Doncnousdevrionsallerdormir…Ellenerépondpasetfrottesonpendentifentresesdoigts.J’aidoncvujuste.Ellen’estpasbienetellenesaitpascommentgérer.C’estàmoideprendreleschosesenmains.—Toncanapéestconvertible?—Ouipourquoi?medemande-t-ellesurprise.—Nouspourrionsl’ouvriretdormirici.Jevoisbienquecelatemetmalàl’aisededormirdanstachambreetfranchementmoiaussi,donc…—C’estvrai,tun’espasfâché?—Fâchécarturespectestonpassé?Non,jedormiraismieuxdansunlitquetun’aspaspartagéavecunautrequemoi.—Alorsdanscecas,lecanapéestparfait.Ilaàpeineunan,doncpersonnen’aencoredormidedans.Nous nous levons et pendant que je me bats avec le canapé pour l’ouvrir, elle va chercher lenécessairepournouspréparerunniddouillet.Jefinisparréussiretnouspréparonslelitensemblecommeunvraipetitcouple.Jeréfléchisàcequej’aiprévudefairedemainaucimetièreetjecroiselesdoigtspourqu’ellenesesauvepasànouveau.NousnousallongeonsetcommeàsonhabitudeellememontresoniPodcequimefaitsourire.Ellemedonneunécouteuretenfilelesienavantdemetendre l’appareil afin deme laisser le choix de la musique. Je prends le temps de choisir le bon

morceauetm’arrêtesur«Saling»deChristopherCross.Jelalaisses’imprégnerdesparolestoutencaressantsescheveuxétaléssurmontorse.J’espèrequ’ellecomprendralemessage.Jesaisquenousnevivonspasdansunmondequiressembleauparadis,mais jeveuxqu’ellese laisseporterpar levent,qu’ellenefassepassemblantd’êtreheureuseetqu’elle trouvela joieàmescôtés.Lorsquelemorceausetermine,ellemesurprendenchoisissantleprochainmorceau.EllerestesurChristopherCross,mais choisit «All Right », elle soulève son visage pour trouver lemien etme dit qu’ellem’aime. Je suis supercontentqu’elleme répondedecettemanière, lesparolessontparfaites,ellespensentquel’onpeutyarrivermalgrélesdifficultés.Ellesemblecomprendrequenotrehistoireestdifférente,quelepasséestderrièrenous.Jefinisparm’endormirlecœurlégeretsurtoutpleind’espoirpourlasuite.

Nousnousdirigeonsmaindanslamainverslatombedesonfils.Léaesttendueettrèssilencieuse.J’imaginequecemomentestdifficilepourelle.D’ailleurs,elleabiententédeconvaincreMorganetGrant mais ils ont refusé. Tous les deux savent ce que je compte faire. Morgan a décliné en luipromettant d’y retourner entre filles,mais qu’aujourd’hui ils allaient se faire une journée touristeincognitomadeinParisavantquelespaparazzisnecommencentànouspourchasser.Forcément,Léan’apasoséinsister,pourmongrandsoulagement.Nouspassonsdevantunetombeetellem’expliquequ’ils’agitdePaul,jesuisétonnéqu’ilnesoitpasenterréavecsonfilsetelleleremarque.— J’imagine que tu te demandes pourquoi ils ne sont pas enterrés ensemble ? C’est une longuehistoire,maispourrésumerlesparentsdePauls’ysontopposés.Allez,allonsvoirLéo.NousnenousattardonspasdevantlatombedePauletjesuissoulagé,carcettefoisc’estmoiquimesentaismal à l’aise.Quand nous arrivons devant la stèle du petit Léo,Léame lâche lamain pourcaresser laphotodesonfils.Ellecommenceà luiparlercommes’ilétaitvraimentavecnouset jesensmoncœurseserrer.Jesuiscontentdecomprendrecequ’elleluidit,carelleparleavectoutsoncœur et je suis heureux de pouvoir partager ça avec eux. Elle paraît si triste et en même tempscontentedediscuteraveclui.J’aimeraisvraimentavoirlepouvoirdeluiramenersonfils,maisc’estmalheureusementimpossible.Auboutdequelquesminutes,elleluiparledemoietjesaisquejevaisdevoirassurer,pourtantjemesensbeaucoupmoinsconfiantquelorsquej’aieucettesuperidée.Jemeraclelagorgeetm’approchepourcaresserlaphotoetjecommenceàluidire:Bonjourpetitbonhomme,

J’aibeaucoupentenduparlerdetoi.Jetiensàtedirequetuasunemamanenorquit’aimeplusquelesoleil,beaucoupplus…J’ai tenuàveniravec tamamanaujourd’hui,car jepenseque jedevais faire taconnaissanceetsurtoutjevoulaisprouveràtamamanquesonpassécomptevraimentpourmoi.Jen’aipaseulachancedeteconnaître,maisjesuissûrquenousaurionspudevenirdevraisamistous lesdeux.Je tiensaussiàceque tusachesque j’aime tamamanvraiment très fort.J’espèrepouvoirlarendreheureuse,maisjesaisqu’unepartied’elleseratoujoursàtescôtés.Jesaisquetuétaisunpetitgarçonquiaimaitsamamancommeleciel,alorsj’imaginequed’oùtues,tuveillessurelle.Jesuismêmeconvaincuquedelà-hauttuasdessuperspouvoirsetquec’estpeut-êtretoiquiafaitquenoscheminssesontcroisés.CequejeressenspourmonPapillonàmoivaau-delàdel’amouretjeteprometsdetoujoursluifaireressentir.JemetournepourmetrouverfaceàLéaetrécupèrelabaguequej’avaismisedansmapoche.Ellemeregardefixementetsesyeuxsontremplisdelarmes,maisquandellevoitlabague,jeremarquedelapaniquedanssonregard.—Léa,jeveuxquetularemettesici,devanttonpetitPapillon.Cen’estpasunenouvelledemandeenmariage,justelapromessedenotreamour,denotrenouveaudépart.Siunjourtutedécidesàvouloirdevenir mienne, tu n’auras qu’un mot à dire et je serais le plus heureux des hommes, mais enattendant, justepourbienredémarrerensemble, jevoudraisavoir leplaisird’admirergrâceàcettebaguelapreuvedel’amourinfiniquejeteporte.Ellepleure,maisnemelâchepasdesyeuxpendanttoutematirade.J’attendsqu’elledécidedelasuiteenespérantdetoutesmesforcesqu’ellevaaccepterdelaporterànouveau.Ellesetourneverslastèledesonfilsetjecommenceunpeuàstresser.Elleneditrien,maisj’imaginequ’elleluiparledanssatête.Ellesepenche,caresselaphotoetmefaitfacedenouveau.J’essaietantbienquemaldefaireface,maisjecommencevraimentàflipperqu’ellemedemandedepartir.Finalement,elleprendlabague,l’enfileàsondoigtpuismecaresselevisageetdéposeunlégerbaisersurmeslèvres.—Jet’aimeJoshuaMiller.J’acceptedeportercettebaguequiestlapreuvedenotrenouveaudépart.Je ne sais pas si un jour je serais prête à memarier de nouveau, mais avec toi à mes côtés j’ail’impressiond’êtrecapabledetellementdechoses.—Jet’aimetellement…jeluirépondslagorgenouée.J’attrape samain et l’approche demoi doucement pour que je puisse la serrer contremoi. Je luiembrasselefrontetnousrestonsainsipendantunlongmoment.Quelquesgouttesnoustombentsurlevisage,cequimesurprend,jeregardeleciel,maisilestd’unbleuéclatant.Léa,ellesouritetmeditquec’estsurementunsignepourexprimerqueLéoestcontentpournous.EllemeprendlamainetnousrepartonstranquillementaprèsavoirsaluéLéounedernièrefois.

En sortant, Georges nous attend comme prévu avec Morgan et Grant. Je leur avais envoyé unmessagepourleurproposerdedéjeuneravecnous,carj’avaispeurd’avoirbesoindesoutiensiLéarefusaitlabague.Quandnousapprochons,Morganluisautedessusetattrapesamain,elleluicriesajoieetprendsonamiedanssesbrassanssepréoccuperdufaitqu’elletordlamienneparlamêmeoccasion. Après quelques chamailleries, George nous conduit dans une petite brasserie sympa ounousdéjeunonstranquillement.Quandarrivel’heuredepartir,MorganprévientLéaqu’elleveutnouslaisserseulsaujourd’hui,caraprès l’épreuve de Léo, il lui reste une nouvelle étape à franchir, la présentation à ses parents etqu’elleveutquenoussoyonsseulspourcemoment.IlsnousredéposentdevantlecimetièreafinqueLéarécupèresavoitureetnousnousdonnonsrendez-vousàl’appartementpourlafindelajournée.Nousarrivonsàl’hôpital,Léaestsereine,maismoipasdutout.Après lemomentque l’onvientdepasserauprèsdeLéojepensaisêtreprêtàaffrontersafamille,maismaintenantquejesuissurunfaitimminentjesuistrèsnerveux.Jen’aijamaisvécucegenredesituation dans le passé et je ne sais pas comment me comporter. J’ai les mains moites et Léa leremarque.Ellecognesonépaulecontremoipourmerassurer.—Ne t’inquiète pas, mes parents sont très sympas, ils nemordent pas. En plusmamère est trèsimpatientedefairetaconnaissance.Elleestpersuadéequec’estuniquementpourêtreprèsdetoiquejevaism’installeràLosAngeles,ajoute-t-elleavecunsouriremalinsurleslèvres.—C’estcensémerassurer?Ellevavouloirmetuerpourt’éloignerd’elle!S’ilsnem’aimentpas?jeluidemandeangoissé.—OùestpasséleJoshuasûrdelui.Regarde-toi,tuesintelligent,gentiletbeaucommeundieu,mamère va tomber amoureuse de toi. Le plus important pour eux c’est de savoir que j’ai rencontréquelqu’un quim’aime. Prêt ?me demande-t-elle en arrivant devant la porte de la chambre de sonpère.—C’estpartiPapillon!Nousentronsdanslachambre,sesparentss’arrêtentdeparleretm’observentdehautenbas.JeleursourisetLéas’empressedefairelesprésentations.Aprèsquelquesminutesgênantes,lamèredeLéacommenceàmeparlerdenotresérie«eyesight»dontelleest fan.Jemedécrispe,nousdiscutonspendantunlongmomentetjesuisenfindétendu.Léa et sa mère nous abandonnent quelques minutes pour aller nous chercher des cafés et je lesobserve toutes lesdeux,Léa ressemblebeaucoupà samère,mais c’estde sonpèrequ’elle tient lacouleurdesesyeux.Jesuiscontentdelesrencontreretdesavoird’oùvientlabeautédelafemmequej’aime.Jediscutesportavecsonpèrequisembleunprodefootball,lesportpourlequeljesuisnul,mais j’arrivemalgré tout à tenir la conversation. Juste avant le retour de nos femmes, ilmeremercie,jeleregardeinterloqué.—TuasredonnélesourireàLéa,alorsmerci,mercidenousavoirrendunotrefille.—Non,merciàvousdem’acceptersifacilement,vouscomptezbeaucouppourelle,etelleestcequicomptelepluspourmoi.J’aimeprofondémentvotrefille.

—Casevoitfiston,alorscontinueàl’aimercommecelaetnousseronslesmeilleursamisdumonde.JerisàsaréponseetLéaetsamèreentrentàcemoment.Aucuned’ellesnenousposentdequestionetnousreprenonsnotreconversationd’hommestranquillementetj’essaiedemaitriserlesujetfootballau mieux. Quand nous repartons vers 18h00, je me sens vanné, mon Papillon, elle, est touteguillerette.Ellemeprendlamainetmedit:—Voilà,nousavonstoutaffrontéetnousnousensommessortiscommedeschefs.—MinutePapillon,ilnousresteencoreuneétape!jeluilanceavecsérieux.—Ahbonquoi?—Mamère ! J’aimerais organiser un dîner,mais je voudrais attendre et le faire avec tes parentscommecelatouteslesprésentationsserontfaites.—Waouh,tumemetslapressionlà,cen’estpastrèssympa!—Rassure-toimamèreseratrèsheureusederencontrerlafillequiatrouvélaclefdemoncœurdepierre.Ellem’embrassetoutensoufflantquemoncœurressembleplusàdelaguimauve,maiscertainementpasàdelapierre.Nousrentronsmaindanslamainetjesuissoulagéquetoutsesoitpassécommejelesouhaitais,ellea,ànouveau,labagueàsondoigtetc’estdéjàunesuperétapepourtenterdefranchirdoucementlaprochaine,l’avoiràmescôtésetpeutêtremêmelaconvaincred’agrandirnotrecoconavecunpetitbébé.

Depuismonretourj’ailesentimentquemavieaenclenchélasecondeetqueletempspasseàvitessegrandV.Jesuisinstalléesurletransatsurmonbalconetjerepenseàtoutcequej’aivécuenàpeineunmois.MonretourencatastrophelaissantderrièremoiunJoshuaenmiettes,sonaller-retouréclairquis’estterminécontreunarbre,cequim’aouvertlesyeuxsurmessentimentsetsurtoutsurlefaitquejenepouvaispasignorercequ’ilyaentrenous.Monretourànouveauprécipitépourretrouverlesmiensetlessoutenirdansunmomentdifficile.Ensuitetouts’estenchaîné,Joshuam’arejointavecMorganetGrant.Jeluiaiprésentélespersonnesquimesontchères,mesparentsetmonpetitLéo.JecaresselabaguequeJoshuam’ademandéderemettreàmondoigtenmeremémorantcettejournéericheenémotion.Depuismonsalons’est transforméenchambreàcoucher,car jen’aipaspumerésoudreàdormirdans ma chambre en compagnie de mon beau mâle, et nous avons profité de ces vacances bienméritées. Mon père est enfin rentré à la maison depuis une semaine avec un régime drastique àrespecter, il a l’air en forme et je suis rassurée de savoir que tout rentre dans l’ordre.Dans deuxjours, la promo pour la seconde saison va démarrer et tout commence à se compliquer. Lespaparazziscommencentàrôderenbasdemonimmeubleàlarecherched’unephotodeJoshuaetmoiqui fera laUnedesmagazinespeople. Jevoisbienque la situation commenceà l’agacer, il prendtouteslesprécautionspossiblespourm’épargneretsurtoutprotégermavieprivée.Ducoup,chaquematin,ilselèveetpartrejoindreseulGrantetMorganafinquelesjournalisteslesuiventcequimepermetd’allertranquillementrendrevisiteàmonPapillon.Pour le moment, il a réussi à faire diversion, mais je suis consciente que cela risque de devenircompliquésurtoutquandlapromovacommenceretqu’ilvaenchaînerlesémissionsdetélé,radioetlessoiréesdegaladuranttoutelasemaine.Pourlemoment,jenedisrien,maisMorganm’adéjàditque nous devrions nous installer à l’hôtel pour la dernière semaine, et je pense que ce serait lasolutionlaplusraisonnable,maisj’aidumalàquittermonappartement,carquandjelequitteraiceseradéfinitifetsi jereviensunjour,ceneseraplusl’endroitouj’aivécuavecmonpetitrayondesoleil,mais ce sera devenu le cocon de Pierre etChloé.Du coup, j’attends que Joshua prenne lesrênes,s’ilmeledemande, je lesuivrais,mais tantqu’ilnedécidepasqu’ilest tempspournousderegagnerl’hôtelavectoutelasécuriténécessaire,jepréfèrecontinueràignorertouslesvautours.

Comme prévu, ce soir nous allons franchir une nouvelle étape.Mon père étant rentré depuis unesemaine,Joshuaaorganisélarencontreavecsamèreetsonbeaupère.Pouréviterdefatiguermonpère,ilademandésinouspouvionstousnousréunirchezmesparentsetilamêmeconviéGrantetMorgan afin que jeme sente à l’aise. Je connais déjà son père et notre rencontre nem’avait passtressée,maisj’avouequerencontrersamèrem’angoisse.J’aipeurdecequ’ellepeutpenserdemoi.ElleétaitavecJoshualorsqu’ilestvenupourmerécupéreretellel’avusouffrirenmevoyantavecPierre,elleadûendéduirelamêmechosequeluietducoupj’aipeurqu’ellemedétestepouravoirfait souffrir son fils. Joshua lui tentedeme rassurer, il adéjàété lavoir àdeux repriseset ilm’aassuréqu’ilavaittoutexpliquéàsamèreetqu’elleavaithâtedemerencontrer.Maismonesprittordumeditqu’il s’agitpeut-êtred’un subterfugepourme rencontreretmemenacer si j’oseànouveaudéconneraveclecœurdesonfilsunique.— Coucou Papillon… J’ai l’impression que tu t’es envolée bien loin, tu as l’air complètementailleurs.Jelèvelatêteversluietlescrutedelongenlargeetentravers.Ilesttellementsexyencaleçon,lescheveux en bataille et ses yeux bleus à peine réveillés. Il se penche et dépose un baiser plein depromessesquim’émoustilledebonmatin.Quand il se relève, il scruteen facede luiet fronce lessourcils.Ilmetireparlebrasetmedemandederentrer.—Ehmerde!peste-t-ilennouspoussantàl’intérieur.—Que se passe-t-il ? Tu n’aimes pas le soleil dumatin ? Pourtant à LosAngeles tu devrais êtrehabitué,jeluirétorquemoqueuse.—Regardelafenêtredel’appartementsurletrottoird’enface!Jeme penche et je regarde en face et je vois deux photographes avec des appareils énormes. Leszoomssontsiimpressionnantsquejenedoutepasqu’ilsaientpuréussiràmephotographiersurmonbalconvêtuedutee-shirtdeJoshuaavecunevueimprenablesurlecanapéouvertderrièremoiavecJoshuaendormi.Jemesensidiote,j’étaistellementperduedansmespenséesquejenelesaimêmepasremarqués.JoshuaestdéjàenligneavecCathy,j’imaginequ’ilestentraindetenterdetrouverpour qui ils travaillent afin de faire en sorte que les photos ne paraissent pas. Je m’empresse defermerlesfenêtresetdepousserlesrideauxpourretrouverunsemblantd’intimitéetjem’installesurle fauteuil qui se trouve dans l’angle du salon et donc hors de la vue d’un éventuel zoom ultrasonique.Quandilraccroche,ilbalancesontéléphonesurlelitetsefrottelestempes.Alerterouge,quand Joshua se frotte les tempesde cettemanière c’est qu’il est enpleine réflexion.S’il se pincel’arrête du nez, je suis fichue… Eh voilà, il se pince le nez et son regard bleu a pris une teinteombrageuseetmeregardeavecsérieux.—Cathyvaessayerderégler lesouci.Parcontre, ilyadeschancespourquedesclichésdenousdeuxparaissenttrèsvite.Maintenantqu’ilsontlacertitudequejenesuispasseulàvivreici,tupeuxêtresûrquedèscetaprès-midinousallonsêtreencerclés.—Jesuisdésolée,j’étaisdansmespenséesetjen’aipasétévigilante,jeluirépondsembêtée.—Net’excusepas, tun’yespourrien.Parcontre, jesuisdésoléde tedemanderça,mais jepensequ’ilva falloirque l’onprenne lachambrequim’est réservéeauHiltonpour rejoindre le restedel’équipepourlasemainedepromo.Çavaêtreunesemainededingue,jevaisdevoirresterconcentré

sur les interviews et si je te sais ici seule dans la journée, je ne serais pas tranquille. Tous cesjournalistes sont de vrais vautours et je ne veux pas passer mes journées à m’inquiéter pour tasécurité.Je le regarde sans l’interrompre, car il est tellementmignonquand il a cet air inquiet. Je le laissetenterdemeconvaincreencorequelquesminutes,mêmesienréalitémadécisionestdéjàprise.Jevoulais juste retarderaumaximum l’échéance. Je le regardeetvoisqu’il a toujourscet air crispé,alorsjedécided’abrégersessouffrances.—OK,tuveuxquel’onrentreàl’hôtelquand?jeluidemandedétendue.Ils’arrêteenpleinplaidoyeretmefixecommesij’avaisuneverruesurleboutdunez.—OK?Etc’esttout?—Oui, tu vas avoir une semaine importante, alors si tu as besoin que l’on soit là-bas pour avoirl’esprit tranquille, je te suis. De toute manière, Pierre a hâte de pouvoir commencer à aménagerl’appartement,alorsjevaisl’appeleretluiproposerderécupérerlesclefsplustôtqueprévu.Ilal’airtoujoursétonné.Ilmesourit,s’avanceversmoiavechâteetm’embrasseavecfougue.Sonbaisers’intensifie.Ilestàgenouxfaceàmoietsesmainscommencentàremonterdoucementjusqu’àmaculotte,maisjel’arrête.—Non, non Don Juan. Si je te laisse faire, on ne sortira pas de l’appartement avant des heures.N’oubliepas, ondine chezmesparents ce soir avec tamère.Morgannevapas tarder àvenirmechercher.—JepeuxêtrerapidePapillon!mesouffle-t-ilàl’oreille.Je ris, mais le repousse doucement, il retombe sur ses fesses tout en grognant sa frustration. Jem’empressedemeleveretfileverslasalledebains,jeverrouillelaportepourqu’ilneviennepasmerejoindre.Iltoqueetmesuppliedelelaisserentrer,maisj’ouvrel’eauetmeplongesousl’eaufraîchedeladoucheafindecalmermonexcitationetéviterdesuccomberàsesavances.Quandjenel’entendsplus,j’ouvrelaporteetfoncedansmachambrepourmepréparer,maisjeletrouveassisparterrecontrelaportedelachambredeLéoàm’attendre,jemepencheetluicaresselevisage.—Lasalledebainsestlibre!jeluilanceavecmalice.—Tuescruelle!J’aitropenviedetoiPapillon,regarde-moi!melance-t-ilenpointantundoigtverssonérection.Jeluifaisdesgroscâlinsetrecommenceàriredevantsamineboudeuse.Jeluisuggèrederéglerlatempératuredel’eaulaplusfraichepossiblepourlecalmer.Aumomentoùilserelèveetattrapemaserviettepourlafairetomber,onsonneàlaporte.—Merde!Onn’ouvrepas!bougonne-t-ilenattrapantl’undemesseinsdanssapaume.

Jeluitapotelamaingentimentetl’envoieouvrirlaporte.—Tupeuxallerouvrir,c’estsurementMorgan.—Horsdequestionquej’ouvrelaportedanscetétat-là!riposte-t-ilenrelevantunsourcil.—Jeteprometsquel’onserattraperacesoirenrentrant.D’ailleurs,quandveux-tuquel’onregagnel’hôtel?Lasonnettetinteànouveauetnouscrionsensemblequel’onarrive.Ilrigoleetmeditqu’ilsouhaitequel’onsoitàl’hôteldèscesoir.—Toutel’équipearrivedemain.Doncautantfaireçaaujourd’hui…—Ilfautquej’emballetoutesmesfringues,jen’aiquedeuxvalises,ilvafalloirquej’ailleenacheteraumoinsdeuxsupplémentaires…—Vat’habiller,jevaisouvriràMorgan.Pourtesvêtements,jevaism’enchargersituesd’accord.Ilsseronttousàl’hôtelcesoir.Jeréfléchisdeuxsecondesetjedécidedelelaisserfaire.Jel’embrassedoucementetentredansmachambrependantqu’ilvaouvrirlaporteàMorganquej’entendsrouspéteràl’entrée.Quandjelesrejoins,GrantetJoshuadiscutentdesjournalistesetdeladécisiondes’installeràl’hôteldèscesoir.Grantnousconfirmequ’ilssontdéjàcinqaupieddel’immeuble.Jesoufflecontrariée,maisMorganmerassureetseréjouitquenouslesrejoignionsauHilton.—Allez,nousonfilefairelesboutiquesetsefairejoliepourcesoir.Ensuitenousironsdirectementcheztesparentsafindedonneruncoupdemainàtamère.Lesgarçonsvontgérerletransfertdetesfringues et organiser avec Cathy le déménagement des cartons et des meubles que tu as choisid’emporter.Avecunpeudechance,ilsarriverontquasimentenmêmetempsquenousàLosAngeles.—OK!Cathyvavraimentfinirparmedétester,jeterappellequ’elleesttonagent,pastonassistante,dis-jeensoufflantvaincupartroispairesd’yeuxquimescrutentdemanièredéterminée.—Ouijesais,elleadéjàessayéderenégociersoncontrat,merépond-ilenriant.C’estautourdeMorgandemefixeravecétonnementcequinousfaitrireavecJoshua.—EhouiMorgan!MonpetitPapillons’estenfindécidéeàm’obéiraudoigtetàl’œil.Jelefoudroieduregardetilexplosederire.Ilselèvepourm’embrasser,maisMorganmetiredéjàverslasortie.Jeluifaisuncoucourapideetlaporteserefermederrièremoi.Nousavonsl’honneurd’avoirnotretrèscherGeorgeàdispositionpourl’après-midi.Heureusementd’ailleurs,carilnousaurafalluaumoinsdixminutesdelaportedemonimmeublepourréussiraatteindrelavoituresansnous faire écraser par tous les journalistes qui me demandaient en hurlant si j’étais la nouvelleconquêtedeJoshua.Visiblementaucund’entreeuxn’aencorefaitlerapprochementaveclesclichésprislorsdelaremisedesonprixilyatroismois.Heureusement,Georgesestunaussibonconducteurquegardeducorps,avecluiMorganetmoinousnoussentonsensécurité.Ilnousconduitsurl’avenuedesChampsÉlyséeetMorganmetraînedans

lesplusbellesboutiques,maissurtoutaussitrèschères.Jeluirappellequ’ilnes’agitqued’undînerchezmesparents,maiselle insisteendisantquenousallons trouverquelquechosedesobre,maischic, car la mère de Joshua ne s’habille que chez les grands couturiers. Je me laisse traîner deboutiqueenboutique.Jefinispardénicherunepetiterobed’ététrèssimpleverteetbleuàcolbateau.Elleestsimpleettrèssage,nitroplonguenitropcourtejusteau-dessusdesgenouxavecunepetiteceintureetunjolinœudauniveaudelafermeture.J’acceptedel’achetermalgréleprixde350€quime donne la nausée, car je pense pouvoir la remettre facilement. Ensuite, nous entrons dans unenouvelleboutiqueetMorganm’expliquequecettefois,c’estellequivachoisir,car ils’agitdemafuturerobededemoiselled’honneurpoursonmariagequiarriveàgrandspas.Parchance,soncodecouleurestgrisperle,doncjesuisépargnéederobededemoiselled’honneuroù l’on ressembleàunbonbonsurpattes.La robequ’elleachoisieestmagnifique. Il s’agitd’unerobebustiergriseparseméedestrass.Elleinsistepourquejel’essaieetjedoisbienavouerqu’ellemevaparfaitementsi j’occulte le faitqu’elleestunpeu tropsexyàmongoût.Lebustiermecolleparfaitementet fait remontermapoitrinequi sembleprendreune tailleaveccette robe,celle-ciestdroite,maisletissuresteassezsouple,etelleestfenduejusqu’àmi-cuisse.Commejesuisdansunejournéeoùjesuisdéterminéeàfaireplaisir,j’acceptedelaprendreendisantquecen’estquepourunejournée.Enfinvers14h00aprèsunpetitdétouraucimetièrenouspartonsrejoindremamèrequidoitdéjàêtreenmodepréparation,mais sinousavonscommandé le repaschezuntraiteurjevoisdéjàmamèreenpleinepréparationd’untasdemignardises.Jemecontentedelui sourire et d’enfiler un tablier puis d’en tendre un à Morgan et nous nous mettons à la tâchejoyeusement.Nousfinissonsparallernousprépareruneheureavant l’arrivéede lamèredeJoshua.J’enfilemarobe et laisse retombermes cheveux, j’ajoute juste un peu de gloss.Grant et Joshua finissent pararriver etGrantme lance qu’il ne pensait pas que je pouvais avoir autant de fringues. Joshuamerejointetmesouffledoucement:—Rassure-toi, j’ai demandé au Hilton de faire venir quelqu’un pour s’occuper de tes vêtements.Grantn’avuquelesvalisess’enchaîner.—Ilsrendentcegenredeserviceàl’hôtel?jeluidemandeinterloquée.—Avecdel’argent,tupeuxtoutobtenirPapillon.Jebaisse la têtegênéequ’ilaitdûpayerunesommeastronomiquepours’occuperdemesaffaires,mais il relèvema têteetm’embrassepournepasme laisser le tempsde lui répondre.Quand il sedétachedemoi,ilmeditavecsérieux:—N’essaiemêmepasdevouloirmerembourser!Nousavonsgéréaussiletransportdetescartons,lesdéménageursserontlàdemain-matinettoutseralivréàtonAPPARTEMENT.Il insistebiensur lederniermot toutengrimaçant.Nousn’avonspas reparlédemonappartement,maisjesaisqu’iln’estpasenchantéparl’idée,maisj’aivraimentbesoindevivreseulequelquetempsavantdefranchirdenouveauuncapetm’installeràsescôtésmêmesi les troissemainesquenousvenonsdepartagerontétéparadisiaques.Unefoisdepluslasonnetteretentitetjesuissauvéed’une

discussionoùaucundenousdeuxnelâcheralemorceau.MamèrecourtouvrirlaporteetaccueillelamèredeJoshuaainsiquesonbeaupère.Joshuameprendlamainetnousapprochonsensembleverssamère.Ilfaitlesprésentationsetellemesouritavecsincéritécequimesoulaged’unpoids.NousentronsdanslesalonetjeluiprésentemonpèrequidiscuteavecGrant.Sonbeaupèreestégalementuntrèsbelhomme,mêmes’iln’arrivepasàlachevilledupèredeJoshua.Tout lemonde s’installe etnousdiscutons tranquillement tout en faisant connaissance.Lorsquemamèrenousproposedepasseràtable,lesgarçonsnousdevancentetjemeretrouveseuleavecsamèreetMorganàmescôtés.Ellemeregardeavecgentillesseetjesensquelemomentdevéritéasonné.Jemelèvepourtenterd’échapperàcetteconfrontation,maisellemedemandedemerasseoir.—Justequelquesminutes.Jevoudraisjusteteremercier!—Meremercier?jeluidemandesurprise.—Oui, je sais que Joshua est impulsif et ilm’a expliqué lemalentendu lors de sa dernière visite.J’espèrequel’accidentl’aurafaitréfléchiretqu’àl’avenirilprendraletempsd’analyserleschoses.J’aimeprofondémentmonfilsmêmesinousavonseuunpasséunpeucompliqué;jepensaisqueparma faute il ne tomberait jamais amoureux, et tu es arrivéedans sa vie.Tu as vécudes choses trèsduresquiontdû te fairevraimentsouffrir,mais tous lesdeux réunis,c’estuneévidence.Quand jevousregarde,jevoisunamourpuretsincère,alorsjesuisunemèrecomblée.—Merci...vraimentjesuistouchée.— Allons-y maintenant sinon Josh va débarquer et se demander ce qui se passe, nous conseilleMorganémue.Nouslesrejoignonsdanslasalleàmangeroùnousnousinstallonsetprofitonsd’undînersucculent.JemesenspluslégèreetjediscutetrèsfacilementavecsamèreainsiquesonbeaupèrequiestrestéenretraitparrapportàJoshuatoutaulongdelasoirée.Vers23h00nousdécidonsderentrerafinquemonpèrepuissesereposerbienqu’il insistepourquenousrestions.Joshuaprometàsamèrequenouspasseronschezelleavantnotredépartetjefaisdemêmeavecmesparents.Enregagnantl’hôtel,lesgarçons reparlentde l’après-midiqu’ilsontpasséàvoir lesvalises s’accumuler et je crains lepire.J’imaginequej’auraisdûfaireuntriavantdeleslaissertoutemporter.QuandJoshuaouvrelaporte,jenevoispasmoinsdecinqvalisesentasséesdanslapartiesalon.—Ohmondieu,cesontmesfringueslà-dedans?—Oui,maisuniquementcellesquiétaientdanstagrandearmoire.Lesvêtementsdetacommodesontrangésdansledressing.J’airemarquéquec’estdanstacommodequetuprenais tesfringuesalorsj’aidemandédenerangerquecelles-là…Commenousrentronsdansunesemaine,jepensaisfairepartircesvalisesvialetransporteuravectescartons.—C’estparfait,tuesparfait!Mercid’avoirtoutgéré…—ÀvotreservicePapillon,melance-t-ilenm’embrassantchastement.—Etsinousreprenionslàoùnousnoussommesarrêtéscematin?jeluiproposetoutennouantmesmainsautourdesoncou.—Maisquellebonneidée!Ilmesoulève,meportejusqu’àlachambreetmejetteaumilieudulit.

—Commejetel’aiditcematin,jepeuxêtrerapide.Nousavonsdoncdeuxoptions,rapideoulente?medemande-t-ild’unevoixrauque.—J’optepourlalenteur…—Trèsbonchoix!Ilretireseschaussuresetmontesurlelitafindeseretrouverau-dessusdemoi.Ils’emparedemeslèvresetsonbaisern’aplusriendechaste.Noslèvresseretrouvent,semordillentavecsensualité,salangue me caresse avant de retrouver la mienne dans une danse de désir et d’excitation. Je saisd’avancequetoutmoncorpsvatremblerdeplaisirduranttoutelanuitetj’enrêvedéjà,coincéesoussoncorpsderêve.

Joshua s’est levé assez tôt cematin.C’est parti pour une semaine à arpenter les plateaux télé avecAllieetGrantet le restedesacteursde«eyesight».Aujourd’hui il commenceparune journéededédicacedansungrandcentrecommercialetcesoirilssontinvitésdansuntalk-show,ilnevapasrentreravanttarddanslanuit.JevaisenprofiterpourallerrendrevisiteàmoncheramipsyJacquesafinquenousfassionsunpeulepoint.Cesdernierstemps,j’aiunpeuespacélesmailsetj’aienvied’allerlevoiravantnotreretour.Ensuitecetaprès-midi,Pierredoitmerejoindreaucimetièreetnousironsboireunverreafindenousmettred’accordpourlasignaturedelaventedel’appartement.Évidemment jen’oubliepasmon inséparablequi se retrouveseulepour la journéeet jeproposeàMorgandem’accompagner.Lorsquejel’appelle,elledécrocheàlapremièresonnerie.—Merci,mondieu,jetourneenronddanscettechambre,j’allaist’appeler.Quelestleprogrammedelajournée?medemande-t-elleavecempressement.—Effectivementtuasl’airbienréveillée,jeluilancetoutenbâillant.Rejoins-moidansmachambredans15minutes,nouspourronsallerdéjeuner.—Parfait15minutes!Pasunedeplus.—Ouipromis,justeletempsdeprendreunedoucheetdem’habiller.Jeraccrocheetmedépêchedemepréparer.J’imaginequ’ellevaêtredéçueduprogramme,maisellesera déjà très contente de ne pas rester seule enfermée à l’hôtel.Un quart d’heure pile-poil après,Morganfrappeàlaportedemachambre.Jeluiouvre,enfilemessandales,attrapemonsacetnousvoilàenrouteverslerestaurantdel’hôtelpourunbonpetitdéjeuner.Jeluiexpliquecequej’aiprévuet elle ne rechigne pas et se réjouitmême de revoir Pierre qu’elle n’a pas encore recroisé.Nousdiscutonsetellem’avouequ’elleahâtederentreràlamaison.—Tunetesenspasbienici?jeluidemandeinquiète.

—Pasdu tout,c’estchouette.Noussommes tousensemble,maiscela faitunmoismaintenant, j’aienviedereprendremesmarques,retourneràlavilla,reprendreletournagedelasérie…—Ouietlemariagequiapproche,çanetestressepasunpeu?Dèsnotreretourtupeuxcomptersurmoi,jeseraiunedemoiselled’honneurparfaiteetjeseraisoustesordres.—Nemetentepas!Nonlemariagenem’inquiètepas,toutestsouscontrôleetGrantadéjàmisunvrai régiment sousmes ordres alors pour toi etmoi c’est relax, ajoute-t-elle en souriant.Mais jem’inquiètepourtoi…Jesuissurprisequ’elledisecela.Jemesensvraimentbien,toutsepasseàmerveilleavecJoshua.J’aiacceptédereportersabagueensignedepromesseet lesujetsensiblen’apasétéabordéuneseulefois.—Toutvapourlemieux,jesuisheureuse.Jeneveuxpasquetutefassesdusoucipourmoi.Jet’aipromisquej’affronterailesobstacles,jeneferaipaslamêmeerreur.—Tupensesàl’avenir?Nousallonsrentrerettoituvasallerdanstonpetitappartementalorsqueçafaitdéjàunpeuplusdetroissemainesquetuvisici24h/24avecJosh.Ilafaitbeaucoupd’effort,maisjesensqueleretourrisqued’êtredifficilepoursesnerfs.Ilnesupporterapasdetesavoirseuledansl’appartement,ilvavouloirteconvaincredevenirvivreavecluiettoituvaspaniquer,carçairatropvite,tuvasavoirpeurqu’ilparledebébéettuvasmerefairelecoupdelavidéo,merépond-ellemalàl’aise.—Morgan,calme-toi.J’aibesoindevivreunpeuseule.J’aibienconsciencequ’ilvatoutfairepourmeconvaincredem’installeràlavillaetjefiniraiscertainementparlefaire,maisjeveuxd’abordprendremesmarques ! seule…Je l’aimevraiment,mais j’ai toujours en têtequ’il y aunobstacleentrenous,j’essaiejustedeprofiteràfonddutempsquenousavonspourêtreheureuxensemble.—Neparlepascommeça,tuparlescommesitôtoutardilallaityavoirunefinàvotrehistoire!merouspète-t-elle.—Unjouroul’autre,ilvoudradesenfantset…— Stop ! Changement de sujet, je ne suis pas d’accord avec toi alors n’en parlons plus pour lemoment.D’ailleurs,appellePierreetpropose-luidevenirmerejoindre.Commecelapendantquetuserasàtaséanceoùj’espèrebienqu’ilteremettralesidéesenplace,Pierreetmoipourronsparleretrattraperletempsperdu.J’acquiesce et j’appelle Pierre qui s’empresse d’accepter. Il est disponible et sa chère Chloécommencedéjààarpenter lesboutiquesdedécoration,alors ils’ennuyaitet revoirMorganluifaittrèsplaisir.Ilnousrejointdoncdevantlecimetière.Mesvisitessontdemoinsenmoinsdouloureuses,j’aitoujourscetrouaucœurquandj’arriveici,maisjeluiparlesansmemettresystématiquementàpleurer, même mes cauchemars ont diminué. Maintenant, je n’ai que des flashs, mais depuis queJoshua est revenu dans ma vie, je n’ai eu qu’un seul cauchemar comme ceux que j’avaisquotidiennementetquimeréveillaientaveclebruitdeleursoufflequis’éteintetcetteodeurdesang.JelesabandonneetmedirigeverslecabinetdeJacques.Jesuisheureusedelerevoir.Quandjetoqueà sa porte. Ilm’ouvre et son sourire s’agrandit, ilme fait entrer etm’embrasse chaleureusement.Nousnousinstallonsprèsdesonbureauetdiscutonsunpeudetousleschangementsquej’aiopérésdansmaviedepuisnotredernièrevisite.Ilestaucourantdebeaucoupdechosesgrâceauxmailsqueje luienvoyais régulièrement,maisdepuismon retourenFrance,endehorsd’unevisiteoù ilm’a

retrouvéedéprimée,jeneluiaiplustropdonnédenouvelles.Ilm’informequ’ilestaucourantpourma réconciliation, car il en a discuté avec mes parents. Il a beaucoup discuté avec eux durantl’hospitalisation de mon père. Sa seule question concerne mon désir de ne plus jamais avoir denouvelenfant;jefroncelessourcils,carMorganatentédemefairelemêmecoup.—Jacques,vousconnaissezmonpointdevue.J’aieuunenfantetceseraleseuletl’unique.Léonepeutpasêtreremplacé,c’estimpossible.—Écoute-moibien,personnenepeutremplacerunêtrecherquinousaétéarraché.LéoresteLéoquoiqu’ilarrive.Jepensequetuessuffisammentintelligentepourlecomprendreettufinirasparyarriver,maisleproblèmeestplusimportantquelaplacequepourraitprendreunnouveaubébédanstavie,jemetrompe?Jegardelesilenceletempsd’analysersesparoles.Jemesenscontrariéeetàfleurdepeau.Cen’estpas le sujetàabordersurtoutaprèsunevisiteàmonpetitange. Je repenseàJoshuaetauxparolesqu’ilaprononcéeslesoiroùilm’avaitdemandéeenmariagequandilparlaitd’avoirdesminis-nous,j’imaginedesbébésquiressembleraientàJoshuaetjesensmoncœursebriserànouveau.Ilposesamainsurlamiennepourmecalmer.Jenem’étaismêmepasrenducomptequejetournaismabagueavecfrénésieetquejecommençaisàm’irriterledoigtsijecontinuais.—Très jolie bague, je vois que ton toc a changé, tu ne t’es pas accrochée à tonmédaillon,maiscontretabaguepourquoi?—JepenseàJoshuaetaubonheurdontjelepriveenétantavecmoi…—Bonheurdonttutepriveségalement!Jemesensénervée,ilnepeutpascomprendre.Jesorsdemesgondsetluilance:—Vousnecomprenezpas ! Jamais jenepourraiéleverunenfant, jenesuispasunebonnemère,monfilsestmortenpartieàcausedemonégoïsme.Commentpourrais-jesurvivreànouveauà laperted’unenfant?jeluicrieenpleurant.Jemelèveettourneenronddanssonbureau.Luirestedétenduetattendpatiemmentquejemecalme.Jefinisparreprendremarespirationgrâceàsesexercicesetjeretournem’asseoirfaceàlui.—Tuasentenducequetuasdit?medemande-t-ilavecdouceur.—Oui,jenepensepaspouvoiraimerunautreenfantcommej’aimeLéo,jeluirépondssèchement.—Non,tuasditquetunepourraispassurvivreàlaperted’unnouvelenfant.Je fronce les sourcils, car je ne m’étais pas rendu compte d’avoir dit une chose pareille.Effectivement, rien que l’idée d’avoir à nouveau un bébé et de risquer de le perdre m’estinsupportable.—N’enparlonspluspourlemoment.J’aimeraisbeaucoupquetucontinuesunethérapieunefoisàLosAngeles.—Jenesaispas…Jen’aipasenviedetoutrecommenceravecunautrepsy.—Danscecas,nouspourrionscontinuernosemailsetunappelparsemainedansunpremiertemps

sicelateconvient.J’accepte,jeleserrefortetm’excusepourm’êtreemporté,maisilrefusemesexcusesetmeditêtresatisfaitdemesréactions,carpour lui j’aibeaucoupchangé, jenesuisplussimplementrésignéeàvivre, mais j’ai envie de vivre et d’être heureuse. Par conséquent, j’exprime plus facilement messentiments.Enpartantjemedisqu’ilestvraimentbarréceJacques,maisilmefaitdubien,etc’estdevenuunamifidèle.QuandjeretrouvePierreetMorgan,ilssontaccompagnésdeChloé.Mêmesije sais qu’ils vont acheter l’appartement ensemble je ne suis pas très à l’aise d’en discuter en saprésence.MorganleremarqueetproposeàChloéd’allersebaladerdansleparcvoisin.Quandelles’éclipse,j’enprofiteetluidemandesisafiancéeatrouvésonbonheur.—Oui je pense qu’elle a déjà prévu la décoration pour chacune des pièces. Je suis bon pour uneexpéditiondèsdemainpourqu’ellememontretoutessestrouvailles.Ilsembleenthousiasteàcetteidée,cequimefaitsourire.Jemerappellequandnousavonsaménagéavec Paul, en dehors de son bureau qu’il a tenu à aménager seul, il n’a pas voulu participer à ladécoration de l’appartement et m’avait laissé gérer seule. Je me rends compte que même notreemménagement aprèsnotremariageétaitdéjàun signequenousn’étionsdéjàplusdu toutprochel’undel’autre.Quandjerepenseàtoutecettesouffranceinutilequenousnoussommesinfligée,çamerendtriste.Jerespireunboncoupetmereprends.—Comme tu le sais, j’ai suivi Joshua à l’hôtel depuis deux jours et nous repartons dimanche. Jevoudraisteremettrelesclefspourquetupuissescommenceràfairetestravaux.Jevaislaisseruneprocuration àmamèrepourm’éviter de faire un aller-retour supplémentaire pour la signature, jecommenceàfatiguerdetouscesvoyages.—J’aivumonnotaireetilm’aassuréquenouspourrionssignerl’actedeventesamedi.Toutseraréglépourtondépart.—C’estparfaitalors…Jeluitendslesclefs,illesrécupère,maisbaisselatête.Jel’observeetjeletrouvebizarre,ilnemeregardepasenfaceetjevoisbienqueluiaussiaenviedemeparler.—Ilyauntrucquinevapas?Jetetrouveétrange.—Disonsquej’aipasmaldiscutéavecMorgan.Ellem’areparlédufaitqueturefusesd’êtremèreànouveau…—C’estlajournéemaparole!Jesuisheureusepourlemomentetlesujet«bébé»neconcernequeJoshuaetmoietilaacceptélefaitquejen’enveuilleplus.Sivouspouviezarrêterdem’enparler,jevousenseraiséternellementreconnaissante,jeluirétorqueunpeubrutalement.—Jevoudraisjusteteparlerd’uneconversationquej’aieueavectonfilsquelquessemainesavantl’accident.Jeleregardeetmoncœurfaitunloupé.Jesensleslarmesmonter.Pierremeregardeetsepasselamaindanslescheveux.—Jene sais pas si tu te souviens, j’avais gardéLéoun après-midi leweek-end avant l’accident ?

Nousétionsallésnousbalader,etilm’aparléd’uneconversationqu’ilaeueavecPaul…—Ahbon?Dequoit’aparléLéo?jeluidemandeinquiète.—Ilm’aexpliquéqu’ilvoulaitavoirunpetitfrèreouunepetitesœur.VisiblementilenavaitdiscutéavecPaul,mais il luiaréponduquecelan’arriverait jamais. Il luiamêmedemandédenepas t’enparler, car sinon tu serais trop triste et tu risquaisdepleurer…CommeLéonevoulait pas rendretristesamaman,ilnet’ariendit,maisilm’ademandépourquoi.Jemesuisretrouvécommeunconetsurtoutj’étaisfurieuxcontremonfrère,cariln’auraitpasdûmêlerLéoàtoutcela.Lepetitétaittouttristedenepaspouvoirdemanderàsamamand’avoirunfrèreouunesœur.Leslarmescoulent,maisj’arriveàluidemandercequ’illuiarépondu.—Jeluiaisimplementditqu’unjourpeut-êtresonsouhaitseraitexaucé,maisquepourlemomenttufaisaistonmaximumpourqueluisoitheureux.—Mercidem’enavoirparlémêmesituauraisdûlefaireàl’époque,j’auraisparléavecLéo.—J’auraisdûlefaire,maisj’aipréférémetaire,monfrèreettoivousaviezl’airvraimentenfroidàcetteépoqueetjenevoulaispasenrajouterunecouche.Jetenaisàcequetulesachescarpeutêtrequecelapourrat’aideràaccepterlefaitquetupourraisunjourêtreànouveaumamansachantqueLéoenauraitétévraimentheureux.Jeluisouris,maisnerépondsrien.Jenesuispassûrequecelachangequoiquecesoit,maisjesuismalgrétoutheureusedesavoirquemonpetitLéoenavaitenvie.Jeluiproposed’allerrejoindrelesfilles,carj’aivraimentbesoindechangerdesujet.Ilrèglel’additionetpendantcetempsj’enprofitepourenvoyerunmessageàJoshua,carilmemanquevraimentàcetinstant.

°°°°°

Jepensefortàtoi.Tumemanques,hâtedeteretrouvercesoir.

Jet’aime

°°°°°J’aiàpeineletempsderemettremontéléphonedansmapoche,quejelesensvibrer.Jeleressors,jesourisdevoirsonnomapparaîtresurl’écran.

°°°°°

J’aimeraistellementquetusoisprèsdemoi.Net’endorspassansmoi.

Jet’aime.

°°°°°

Enverrouillantmon téléphone, jedécidedegarder laconfidencedePierrepourmoietdene rien

direàMorgan,carelleenprofiteraitpourmebourrerlecrânesurlesujetetd’épargnerJoshuaquipourraitsenourrirdefauxespoirquantàunaveniravecdesenfants.Nousretrouvonslesfillesetjen’aiqu’uneenvie,quelajournéesetermineetquejepuisseretrouverJoshuaetmeressourcerblottiedanssesbras.

Toute cette semaine a été de la folie furieuse. Cette semaine de promo fut très différente de laprécédenteencequimeconcerne.Chaquesoir,aprèsavoirsouri,signéetenchaînélesinterviews,jerentraisàl’hôtelpourretrouverlafemmedemavie.Ducoup,chaquesoirjemefaisaischambrerparles autres sur le fait que j’avais dû rembarrer plusieurs fans qui voulaient plus qu’un simpleautographe, ou alors ils se moquaient quand je tombais sur une fille avec qui j’avais partagé unmoment intime lors demon dernier passage et que je neme souvenaismême pas d’elle.Dans cegenredemoment,j’étaiscontentqueLéanesoitpasprésente,carjenesavaispascommentj’auraispumejustifieretsurtoutcommentelleréagirait.Heureusement,ellenem’aposéaucunequestion,etpersonne n’y a fait allusion en sa présence, alors j’ai évité de lui parler des petits incidents de cegenre.Aujourd’hui, elle signe la vente de l’appartement avecPierre, je lui ai proposé de l’accompagner,maiselleapréférés’yrendreseule.CelafaitunmoismaintenantquenoussommesenFranceetpasuneseulefoisjen’aicroisélechemindePierre.Monesprittordus’estposélaquestionàplusieursreprises,maisjenesuisjamaisalléjusqu’àluidemanderpourquoielleévitaitdenousprésenterl’unàl’autre.Jepréfèrepenserquec’estparcequ’ilappartientàsaviepasséeetqu’ellese tourneavecmoiverssonfutur.Nousrepartonsdemainmatinetcommejen’aipasenviedemerongerlessangsdurantsonabsence,seuldansmachambred’hôtel, j’aisuppliéMorganetGrantdeme laisser lesaccompagner. Ilsontdécidéd’alleracheter leursalliances ici,Morganadéjà repéré lesmodèlesdoncçanedevraitpasêtretropchiant.J’insistepourqueLéanouslaisseladéposerchezlenotaire,carellen’avraimentpasl’airenforme,ellen’amêmepasmangéhiersoir.Commej’insistelourdement,ellefinitparcéder.Unefoisdevantl’officenotarial,ellesortrapidementetmeprometdem’appelerdèsquetoutseraitrégléafinquel’onpuisseallervoirnosfamillesrespectivesavantdepartir.Durantletrajetquinousconduit vers la bijouterie, je pense à elle et jem’inquiète pour elle. J’imagine quemême si elle adécidédevendresonappartement,celaresteuncapdifficileàpasser,carc’estlaseulechosequilaliaitencoreàPauletLéo.Morgan,ellen’arrêtepasdesautillerdanstouslessens.Jefinisparl’observeretellemelanceavecautorité:

—Jetepréviensmongars,situesvenupourfairecettetronche,ontedéposeàl’hôteldesuite!—C’estbonducalme,jem’inquiètepourLéa,ellen’avaitpasl’airdanssonassiette…—Ouij’airemarqué,maisdétends-toi,çavaaller,c’estunenouvelleétapepourelle.Elleabesoinquetusoisfort,alorsréveille-toietarrêted’êtreunmecflippédèsqu’ilparleàsacopine.C’estleJoshua drôle, prétentieux et sûr de lui dont elle a besoin ! On rentre demain, elle va de nouveauperdresesrepères,seshabitudes…EllevaêtreloindeLéo,brefellerisquedenepasêtrebienencorequelquesjours,alorssecouetoipourlafairesourire!m’encourage-t-elle.—Pigé !Allezmaintenant sors de la voiture, et allons acheter vos alliances ! je lui lance sous leregardamusédeGrant.Aprèsunedemi-heureàregarderjenesaiscombiend’alliances, ils tombentenfind’accord, ilsontfinipartrouverleurbonheur.Jemedépêched’envoyerunmessageàLéapourlaprévenir.

°°°°°

AllianceenfinchoisieOnreprendlechemindunotaireetont’attenddevant.

Kiss

°°°°°SurlaroutepourrejoindreLéa,jereçoisunSMSdesapartquimeditquePierrevientdeladéposeràl’hôtel.Jesuiscontrarié,carjeluiavaisditdem’attendre,j’eninformeGeorgequinousramèneàl’hôtel, Grant me regarde attendant une réaction de ma part, mais je laisse la colère bouillirintérieurementetjeluifaismonplusbeausourire.Ce n’est rien en soi,mais de savoir qu’un autre homme s’occupe d’elle çame gonfle.Morgan araison, je suis trop mielleux avec elle, malheureusement je n’y peux rien, elle me rend dingue.Pourtantsijeveuxqueçafonctionneentrenous,jedoisvraimentmeréveiller.Ànotreretour,jevaislui laisser le temps de s’adapter,mais je vais reprendre les rênes. Je la veux chezmoi, avecmoicomme nous l’avons fait pendant unmois. Je veux qu’elle comprenne que je suis prêt à faire desconcessions pour elle,mais elle va devoir accepter d’en faire pourmoi. Voilà ! JoshuaMiller lerebelleestànouveauparminous.Jesourisetsecouelatêteàcettepensée.À peine la voiture stationnée devant l’hôtel, je bondis et cours la retrouver dans notre chambre.Quandj’ouvrelaporte,jefonceverslelitetjelatrouveallongée,lepoingfermésursamédaille,lalarmeàl’œil.Toutesmesbonnesrésolutionss’évaporent,jecomptaisluidirequejen’appréciepasqu’elleneprennepasenconsidérationcequejeluidemandecommem’attendrepourquejeviennelarécupérer, mais en la voyant si fragile et si pâle, je n’ai qu’une envie : prendre soin d’elle. Jem’accroupisaupieddulitetluicaresselevisage.—CoucouPapillon…çan’apasl’aird’aller?—Non, jepenseque j’aidûchoperunmicrobe, je suis super fatiguée,me répond-elle entre deux

sanglots.— Je pense plutôt que tu viens de passer une étape douloureuse. Tu sais que tu aurais pu garderl’appartementmêmesi tuvivaisàLosAngeles.Çanousaurait faitunpiedà terrepournosallers-retours,jen’aimepastevoirtriste!Dis-toiquelesplusbeauxsouvenirssontlà,jeluidisentouchantl’endroitoùsetrouvesoncœur.Elle me regarde les yeux baignés de larmes et s’accroche à ma nuque. Je suis dans une positionvraimentinconfortable,maisjem’enmoque,caràcetteseconde,jeressensquejesuistoutcedontelle a besoin pour se sentirmieux. Je passemon bras sur son dos et j’attends qu’elle se calme etqu’ellerompenotreétreinteafinquejepuissegrimpersurlelitetmeserrercontreelle.Auboutdequelquesminutes,ellemerelâcheetjel’embrasseavecdouceuravantdemeredresseretdem’étirer.—Jesuisdésolée,jemesuisjetéesurtoi.—Net’excusepas,jesuislàpourça.Jetel’aidéjàdit,jet’aimeetjeveuxêtrelàpourpartagerlesbonscommelesmomentsdifficiles.Ilfautjustequetumelaisseslefaire.Jeluirépondsgentiment,maisavecunepointedereproche.Elleseredresseetmefixeenfronçantlessourcils.—Ilyauntrucquiclocheoujemetrompe?—Enfaitoui,jecomptaisteledireenarrivant,maisquandjet’aivueallongéesitriste,jemesuisdégonflé.—Dis-moi,quelestleproblème?—Cen’estriendebienméchant,maisjet’avaisdemandédem’appelerquandtuauraisterminépourquejeviennetechercher.Ettoi,turentressansm’avoirprévenucommepromis.—Pierrem’aproposédemeraccompagneretjen’aipaspenséquecelat’embêterait…—Çanem’embêtepas!Enfinsiçamefaitcarrémentchier,carmêmesijesaisaujourd’huiqu’ilesttonex-beau-frère,j’aitoujoursl’imagedeluiettoibrasdessusbrasdessous.Maiscequim’agaceleplus...c’estquetun’aiespaspenséàmeprévenir…—Excuse-moi.Tuasraison,j’auraisdûteprévenir,merépond-elleensouriant.Elles’approchedemoidoucementetvientseblottirànouveaucontremoitoutenmesoufflantcontremontorsequ’elleestdésoléeetqu’ellem’aime.Je luisoulèvelevisagepourl’embrasser.J’ai trèsenvie d’elle et je me sens déjà à l’étroit dans mon pantalon, mais je ne veux pas profiter de lasituation, car elle est fragile et je ne veux pasm’enfouir en elle juste pour oublierma frustrationquandellememetàl’écart.Jefinisparromprenotrebaiseretluiproposedefairelatournéedenosparentsafind’avoirladernièresoiréeentêteàtête.Ellefaitlamoue,maisn’essaiepasdemeséduire.Ellepartdanslasalledebainspourserafraichiretnousrepartonsdel’hôtelpourdireaurevoirànosfamillesrespectives.Léam’aditqueMorganavaitunpeulemaldupaysetjedoisbienavouerquejesuisdanslemêmeétatd’espritqu’elle,j’aipassédebonsmomentsetsurtoutLéaetmoinousnoussommesréellementretrouvésici,maisj’aivraimentenviederentrerchezmoi.Nousrestonschezsesparentsunebonnepartie de l’après-midi avant d’aller rendre visite à ma mère. Par chance elle est seule, ce qui vam’épargnerunegênesupplémentaire.Vers20h00nousregagnonslachambre.Léanesesenttoujours

pasbien.J’annulemaréservationsurpriseauRitzetcommandeunesoupeauroomservice.Jeluifaiscoulerunbainetjelalaissesedétendretranquillementpendantquejefileàlasalledesportdel’hôtelpourmedéfoulerunpeu.Quandjeremonte, jelatrouveallongéesurlelitenpeignoiret lasoupeencoreintacte.Jemegardedansuncoindematêtederéussiràlafairemangerdèsnotreretour,caràcerythmeellevaperdrelepeudepoidsqu’elleavaitréussiàprendreàLosAngelesetquiluivaàravir.Jefilesousladouche,carlaséancedesportm’aépuiséetquejesuistrempédesueur.Puisjeviens m’allonger près d’elle et passe mon bras autour de sa taille en prenant soin de ne pas laréveiller.

Quelbonheurd’êtrederetourchezsoi.Bonilyaunbémolforcément,cardepuistroisjoursjefaislanavetteentrelavillaetl’appartementdeLéa.Ànotrearrivéejel’aiconvaincuedevenirdormiràlavillaavecmoi,maisdèslelendemain,elleavoulurentrerchezellepourdéballersescartonsquisontarrivésàbonportunjouravantnous.Durantnotreabsence,j’avaisfaitfairequelquestravaux,peinture,salledebains…Ouijeveuxbienprendresurmoietpatienterquelquessemainesletempsqu’ellecomprennequec’est ridiculequ’elleaitsonpropreappartement,maispasàn’importequelprix.Vucommeelleestbornéesurlefaitdedevoirvivreséparément,jevaisdevoirsquattersouventchezelle.Jenecomptepasdormirsanselleunseulsoir.Alors,ondormirachezelleouchezmoi,maisensemble,bonjenel’aipasditclairement,maispourlemomentc’estcequisepasseetelleneditrien,alorsjepréfèreattendre…Aujourd’hui,c’estlareprisedutournagede«eyesight»etçacommencemal.Graigm’aappeléhierpour me prévenir que Sandy voulait porter plainte pour licenciement abusif et que du coup avecMorganilsavaientdécidédelaréintégreràl’équipe.Mapremièreréactionaétédem’énerver,ehouiavecLéaj’arriveàpeuprèsàmemaitriser,maisonneserefaitpas.BrefaprèsavoirlâchétoutemacolèresurGraig,ilm’afaitcomprendrequejen’avaispaslechoixetquedetoutemanièreellenetravailleraitpasavecmoi,maisqu’Allieavaitacceptéqu’ellesoitsonassistante.Ducoupc’esttenduquejerouleverslestudio.—ÇanevapasJoshua?medemandeLéasoucieuse.—Siçava,c’estjustequejenesaispastropcommentvontsepasserlesretrouvaillesavecSandy.Jevaisl’éviteraumaximum,maisonvaforcémentdevoirsecroiserparmoment,etsurtoutjeneveuxpasqu’elleviennetebourrerlatêteavecsesconneries.—Ton passé est ton passé. Bon, il est encombrant…Un peu comme toutes les fans que tu as dûrepoussertoutelasemainedernière!—Commenttusaisçatoi?jeluidemandeembarrassé.—TonmeilleuramiestlefiancédemameilleureamieetGrantnecacherienàMorganetMorganmeracontetout,ajoute-t-elletaquine.—Cen’étaitriendebienimportant,jesuisrestétrèssage,jesaisquemaréputationn’estpasterrible,

maisjetejurequetupeuxmefaireconfiance.Aucunefillenemefaitl’effetquetuprovoqueschezmoiPapillon,maisjetejurequ’ilvam’entendrecetabruti!Elle rigoledemevoir simal à l’aise. Je l’ai bienmérité, j’auraisdû luidire avantquequelqu’und’autrenelefasse.VraimentMorganetGrantsontdesvraisconcierges.Ellemecaresselevisageetdéjàjesuisexcité.Depuisnotrearrivéenousn’avonsrienfait,elleal’airsifatiguée…Etjen’aipasenviedepasserpourunobsédéquinepeutpassereteniralorsjelalaissevenir,maisçacommenceàfairelongetducoupmoncorpsréagitaumoindredesescontacts.—Tusaisquoi?Ellemesortdemarêverie,jeposemamainsursacuisseetluidemande:—Nonquoi?—TaPorschememanque…Nousavionsdesbeauxsouvenirsdanscettevoiture.Ohputain,quandjerepenseàcequenousavonsfaitdansmaPorsche,jesuisauborddel’explosion.Jesorsàlapremièresortiemêmesicen’estpasnotrecheminetm’arrêtesurlebas-côtédansuneruedésertique.—Tufaisquoi?Pourquoit’arrêtes-tu?—Tunepeuxpasmedireunechosepareilledansl’étatoùjemetrouve.Àquelsouvenirpensais-tuPapillon?Ellebaisselatêteetrougit,cequiconfirmequenouspensionsaumêmemoment.—Commenttesens-tucematin?—Beaucoupmieux!Jepensequec’étaitdûaustress,maisaujourd’huijemesensprêteàattaquercettepremièrejournée.—OK,doncsijeteproposedetecréerunnouveausouvenirdansmon4x4çanetetentepas?jeluidemandeenrelevantunsourcil.Ellemefixeétonnéeetelleregardeautourdenous.—Noussommessurleborddelaroute,onpourraitnousvoir,tuesdingue!— Pas plus que la dernière fois, les vitres sont teintées, impossible de voir à l’intérieur, etfranchementj’aivraimentenviedetoi,ceseraitunbonmoyend’évacuerlestressdupremierjourdetournage,jeluilancetoutenposantsamainsurmonérection.Elleappuiesamainetmeregarde.Ellefaitencoreuntourdesalentoursetmoij’attendssonfeuvertpourlasouleveretlapasserau-dessusdemoisurtoutqu’avecle4x4onserabeaucoupplusà l’aisequ’aveclaPorsche.Elleretiresamainposéesurmonsexeetjemesensfrustré,maisellesesoulèveetpassesesmainssoussajupeetretiresonstring.—Ohputain!Jedéboutonnemonjeanssansattendreetlefaisglisseravecmonboxerauniveaudemeschevilles.

Ellesedécaleet je l’attrapepar leshanchespour lapasserau-dessusdemoi.Elles’emparedemabouchedansunbaiserdéterminéetjeconstatequ’elleesttoutautantexcitéequemoi.Avantdeperdrecomplètementlatêteetdelapénétrer,jeluiproposed’utiliserunpréservatifpourluiéviterd’avoiràcourirsenettoyerenarrivant.—Nonj’aibesoindetesentir,j’ail’impressionqueçafaitdessemainesquel’onn’arienfait…—Cinqjours,cinqlonguesjournéesPapillonetjesuisàbout!Ellerit,posesesmainssurmesépaulesetm’embrasseànouveauavecfougueavantdes’empalersurmonsexed’uneseulepoussée.Jegrognedeplaisiretjelaserrefortcontremoipournepaslalaisserbouger, j’ai besoin de quelques secondes pour bien apprécier de sentir mon sexe enfoui au plusprofonddesoncorps.Noslèvresneseséparentpas,noslanguessedéchainentetellemesuppliedebouger. Je sais que ça risque d’être rapide, mais tant pis avec de la chance nous pourrons nousrattrapercesoiretprendrenotretemps.J’attrapeseshanchesetcommenceàentamerunva-et-vientbrusqueet rapide toutendirigeantmes lèvresvers soncou. Jemeursd’enviede lécher ses tétons,maisdans laprécipitationaucundenousn’a retiré lehaut.Elle secambreet je sensdéjà sonsexecompresserlemien.J’enprofitepouraccélérerlemouvementetvienstitillersonclitoris.Quandellehurlesonplaisirenprononçantmonprénom, j’exploseàmon tour.Putainquelle sensation ! Jamais jenepourraismepasserdecettefemme.Nousrestonsdanscettepositionencorequelquesminutes,avantqu’elleneseredresseetfouilledanssonsacàlarecherched’unmouchoir.Quandelleseretire,j’observesonsexeet mon sperme couler et putain, je vous jure que je recommence déjà à bander. Elle me regardeamuséeets’appuiecontremoipourseremettreàsaplace.—Ehbien,tuétaissacrémentenmanque!Maisc’étaitjuste…—Parfait!jem’exclame.—J’allaisdiretorride,mais«parfait»mevaaussi.Ajoute-t-elleenriant.Jel’aideàsenettoyeretnousnousrhabillonspourreprendrenotreroute.Quandnousarrivons jeprends lamaindeLéaet je fonce, telunéclair,àma loge,elledoitmêmecourirpourmesuivre.Jelafaisentreretrefermelaportederrièrenous.J’enfilematenuependantqueLéapasseparlasalledebains.Jem’installesurmonsofaetrespireungrandcoup,soulagédenepasavoircroisécettefolledeSandy.QuandLéamerejointellesepostedevantmoi,lespoingssurleshanches,etjecomprendsqu’ellen’apasl’aircontente,maisjenecomprendspaspourquoi.Jelaregardeethausse lessourcils,attendantqu’ellemediseceque j’aibienpufaire,sansm’enrendrecompte,depuisnotrepetitepartiedejambesenl’airàmaintenant.Commeelleneparaîtpasdécidéeàparler,jetenteuneautreapproche.—J’adoretevoirfaceàmoipouradmirertesjambesmagnifiques,maisj’ail’impressionquetut’esmisedevantpourunetouteautreraison,jemetrompe?—BienvuFlash,tuvasarrêtertoutdesuite,carjenevaispassupporterdetevoircourircommeunfouetm’emporterdanstonpassage.Tun’espasenchantédedevoircôtoyerl’unedetesexàquituasbrisélecœuretquiaplutôtmalréagi,maistuvasdevoirfaireavec,compris?

Jesuisamusédelavoirremontéecommeça,carjevoisbienqu’aufondellen’estpasfâchée,maisjem’abstiensderire,carellepourraitfinirparsevexer.—Comprischef!—Maintenant tuvasaller rejoindre l’équipepour ledébriefingetmoi jevaisaller retrouvermonéquipepourécouterlesconsignesdeMorgan.Elleseretourneetfonceverslaporte,maisjemelèveetmeprécipiteverselleavantqu’ellepuissesortir.—DoucementPapillon,horsdequestionquetuquittescettepièceavantdem’avoirembrassé.Je ne lui donne pas l’occasion dem’engueuler à nouveau, jem’empare de sa bouche et passemalanguesurses lèvresexquises. J’approfondisnotrebaiseretpassemonbrasautourdeseshanchespourlamaintenircontremoi.Unefoisquejelasensprêteàs’offrirdenouveauàmoi,jem’écarted’elleetluisouris.—Voilà,c’estbeaucoupmieuxcommeça.Maintenant,allonstravailler.—Tuvasmelepayer,melance-t-elleenriant.JerejoinsAllie,Grantetlesautresquisontdéjàtousprêts.Graigmeregardearriveretcommenceànousdonnersesconsignessurcequ’ilattenddenous.Duranttoutelamatinéeonenchaînelesprisesetjen’aperçoismonPapillonquedeloin,maistoujoursaucunsignedeCruella.LapausedéjeunerarriveenfinetquandjecoursrejoindreLéa,elleestinstalléeauxcôtésdeMorganetdeSteeve,Ollieest installée faceàelle. Jepassederrièreelle, luiembrasse ledessusducrâneet jem’installeprèsd’Olliepourêtreleplusprochepossibledemapetitefemme.Jerestepoli,jenefaisaucuneremarqueconcernantSteeveettentedemejoindreàleurconversation.Jejetteuncoupd’œilàl’assiettedeLéaetjeconstatequ’ellen’arienmangé.JeluidemandesiellevabienenfrançaispourquepersonnenenouscomprenneendehorsdeMorgan,maisellem’assurequetoutvabien.JeregardeMorganetellebaisselatête.Jecommenceàsentirmapatiences’effriter,maisjeserrelespoingssouslatableetc’estàcemoment-làquejelavoispasser.Ellealesyeuxbraquéssurmoietjepeuxvousassurerquesielleavaitunemitraillette,jeseraismort.Jebaisselatêteetavalemonrepasauplusvite.Désquej’aiterminé,jemelèveetfoncerejoindreGrantquiestencoreentournage.Jenetentepasd’allerretrouverLéaetàchaquefoisquejepasseparmaloge,ellenes’ytrouvejamais.Bref,jepasseunejournéedemerde.Quandenfinellesetermine,jesuisàcran.JeretrouveLéaallongéesurlesofadansmaloge.Jelasecouedoucementpourlaréveiller,maisellesemblevraimentépuisée,ducoupjelaprendsdansmesbras et la porte pour rentrer chez moi. En passant devant l’équipe, je repère Sandy en pleineconversationavecplusieurspersonnesetelleéclatederireenmevoyantpasser.Jeluijetteunregardmeurtrieretcontinuemaroute.Enarrivantàlavilla,Léaesttoujoursenpleinsommeil.Jel’allongesurmonlit,medéshabilleetlarejoins.

Commejesuis toujoursaussicontrarié, jedécidedemettreunpeudemusiquepourm’aideràmedétendre. Je crois queLéa déteint surmoi, cettemanie qu’elle a d’écouter toujours de lamusiquepour s’endormir,maintenant je deviens pareil. J’active la chaine-hifi, jemets le volume assez baspournepaslaréveilleretjemelaissebercerparlamusique.Quandj’entendslespremièresparolesjesouris,carcen’estpasunemusiquedemaPlayList,maisdecelledeLéa,«JustaKiss»deLadyAntebellum.C’estassezcomiquequandonpensequejen’avaisqu’unechoseentêteaujourd’hui,justedepouvoirl’embrasser,justepouvoirlatoucher,maisaulieudecelaellem’aévitétoutelajournée.Lesjournéess’enchaînentetLéarestedistante,lajournée.Pourtantquandnousrentronschezelleouchezmoi,jeretrouvemapetitefemmedouceetbavarde,maisjevoisbienquequelquechosenevapas,évidemmentellenemeditrien.Quandenfindesemainejedécided’entoucherdeuxmotsàMorgan,ellemeditquetoutelasemaineelle a eu très peu de temps pour elle et en dehors des repas où elle aussi a remarqué qu’ellerecommençait àmanger commeunmoineau, elle ne la croisait pratiquement pas.Allie vient nousrejoindreetnousdemandedelasuivredanssaloge.Nous la suivons et elle nous explique qu’elle a entendu à plusieurs reprises Sandy insulter Léa etqu’enrentrantsechangerilyaàpeineunedemi-heureelleaentenduSandydiscuterautéléphoneetdirequ’elleallaitsefairelanouvelleprotégéedeJoshuaMiller.—Écoute,jetenaisàcequetulesaches,carLéanesemblepasêtredanssonassiette.Jel’apprécievraiment…J’aiprévenuSandyqu’elleferaitmieuxdesecalmersiellenevoulaitpasreprendrelaporte,maiselles’entape,elleaencoretellementdehaineenverstoietc’estLéaquitrinque.—MerciAllie,jevaisdiscuterdusouciavecLéa.—MoijevaisallertrouvéGraigpourvoircequel’onpeutfaire,maisenattendantJosh,tunevaspasvoirSandy,c’estbienclair!meprévientMorganfurieusecontreSandy.—OK,maissiGraignefaitrien,jevaism’encharger!Jesorsetjeclaquelaporte.JeparsàlarecherchedeLéa,maisnelatrouvenullepart.Jeprendsmontéléphoneetjevoisqu’ellem’aenvoyéunmessage.

°°°°°

Tropfatiguéepourattendre.JesuisrentréeavecOllieàl’appartement.

Kiss

°°°°°Jesuisfouderage.Jeluirépondsetcettefoisfinislespetitsmotstendres,merde!Jenesuispasunsoumis,bordel.Jel’aimeplusquetout,maiselledoitapprendreàmeconsidérerunpeumieuxque

cela.

°°°°°

Super!Jeméritemieuxqu’unSMS,jepense.

Jetelaissetranquille,jevaisdormiràlavilla.

°°°°°Jeserreletéléphonedansmesmainsetilmefauttoutmonself-controlpournepaslebalancercontrelemur.Grantmevoitauloinetvientversmoi,maisjel’arrêteetluidemandedeneriendire.Illèvelesbrasaucieletmelaissepasser.Jerentrechezmoi,jesuisfouderagecontreSandypourtoutcequ’elleadûfaireendureràlafemmequej’aimeetjesuisfurieuxcontreLéa,carellenem’arienditetqu’elleasubitoutessesattaquesensilence.Jepasselapirenuitdemavie,jetourneenrond,vérifiemontéléphonetouteslesdeuxminutes,maisaucune réponse. J’enchaîne lescafés,maisquand jevois le soleil se lever, j’attrapemesclefset jefoncelarejoindrechezelle.

J’aidemandéàOlliesijepouvaisrentreravecelleetelleaaccepté.J’aibesoindefuirlestudioavantderetombersurcettefollefurieusedeSandyetsurtoutj’aibesoindemeretrouverunpeuseule.JesuispasséeparlalogedeJoshuaetquandj’aivuqu’ilétaitencoreentournage,jeluiaienvoyéunmessagepourl’avertirpourqu’ilnesoitpastropencolère,mêmesileconnaissantilrisquedenepasapprécier.Jevoissontéléphone,quitrainesurlatable,s’allumercequiconfirmelaréceptiondemonmessageetjelerangedanssaveste.Aprèsavoirrécupérémessacs,jerefermesalogeetjecoursrejoindreOllie.Danslaprécipitation,jebutesurunobstacleetmanquedetombersurunprojecteur,maisjemerattrapedejustesse.Quandjeme retourne, je vois Sandy, le pied tendu et je comprends que l’obstacle était en réalité son pied.Duranttoutelasemainej’aisubisesinsultes,j’airéparétouteslesconneriesqu’elleatentédefairesur mon job, mais là je n’en peux plus, je suis épuisée et à bout de nerfs. Je me redresse etm’approched’ellefurieuse.—Net’avisepasdeposerunseuldoigtsurmoi!Espècedesalope.Sinontonmecauralapiredesréputationsqu’ilpuisseexisteretsacarrièreserafichue,tum’asbiencomprise?memenaceSandy—Fichemoilapaixalors!Jenesuispastonsouffre-douleur.Joshuan’apasétécorrectavectoi,tut’es sentiehumiliée,mais tout ça c’est vieux, tudoispasser à autre chose. Jen’ai rien àvoir avecvotrehistoire,alorsoublie-moi!jeluilancemenaçante.Ellem’attrapeparlebraspournousisolerunpeuplusafinquepersonnenepuissenousvoirounousentendre.—Écoute-moibien!Tantquetuserasla«fiancée»deJoshua,jenechangeraipasd’attitudevis-à-visdetoi!Jeveuxlevoirsouffrir.Tuasl’hommequejevoulais,jetedéteste.Tucroisquejenevoispas tonpetit jeu?Tufais lafillefragileetducoupcet imbécileest tombédans lepanneau…Maismoijesaisquetun’esqu’unepetitegarcemanipulatrice,mechuchoteSandy.—Toutvabien?nousinterromptAllie.Sandylâchemonbrasquivasurementhériterd’unbelhématomed’iciquelquesminutesetsouritàAllie en la rassurant.Allieme regarde soucieuse,mais je lui souris àmon tour et les abandonne

précipitamment.Quandjeretrouveenfinmavoisinedepalier,jesuisauxbordsdeslarmes,maisjefaisdemonmieuxpourlesretenir.—Allez,jeteramènemajolie,tun’asvraimentpasl’airdanstonassiette.TuasprévenuJosh?medemandeOllie.—Iltourneencore,jeluiailaisséunmessage.—Tuveuxquej’ailleluidirerapidement?intervientSteeve.—Non! je lanceunpeutropvite.Enfin…non, laissonsle travailler,dèsqu’ilseradans la logeilverramonpetitmot,pasdesouci.Jesuistropfatiguée.Ollie noue son bras aumien et nous nous dirigeons vers la sortie. Je m’installe à l’arrière pourlaisserSteeveetOlliediscutertranquillementmaisjepeineàresteréveillée.Jenecomprendspascequi m’arrive depuis plus d’une semaine. Le matin je me réveille en super forme, mais en fin dematinée, je commence à avoir des sortes de crampes et cette envie de dormir… Je me relèvesubitementcequisurprendSteevequiseretourne.—Tum’asfaitpeur,jecroyaisquetudormais,çanevapas?—Attendsdeuxsecondes,onpassedevantunepharmacie?—Non,maisilyenaunepasloin,maisjenesuispassûrequ’ellesoitencoreouverte,jevaisallervoir,meproposeOllie.Je compte et recompte dans ma tête. Ce n’est pas possible, comment j’ai pu ne pas m’en rendrecompte?J’ai4joursderetard.Elles’arrêteetj’aperçoislapharmacie.Jesorsetcoursverslaporte,mais une damem’indique qu’elle ferme.Les larmes commencent à couler et je la supplie de bienvouloirmeservir.Ellem’ouvre laporteet refermederrièrenous.Elleme tend lagrosseboîtedemouchoiretmedemandecedontj’aibesoin.—Untestdegrossesses’ilvousplaît,jeluidemandeentredeuxsanglots—Séchezvoslarmesjeunefille,combiendejoursderetard?medemande-t-ellesouriante.—4jours...Ellemetendletest,jemedépêchedeluirégler.Jelaremercied’avoirbienvoulumeservir,ellemeféliciteetcroiselesdoigtspourquemontestsoitpositif.Ensortantdelapharmacie,jesuisabattue,jeremontedanslavoitureetOlliereprendlaroutesansmeposerdequestion,maisjeluiexpliquequej’aitrèsmalàlatêteetquej’avaisbesoind’aspirine.Jeneveuxpasqu’ellepuissesedouterdequoiquecesoit.Quandnousarrivons,ellemeproposederesterchezelleenattendantqueJoshuaviennemerejoindre,mais je refuseetdécidede rentrer. Je fonceàmonappartementet referme leverrouderrièremoi.Jemeprécipiteàlasalledebains,jeregardelaboitedepiluleetlesrecompteaumoinstroisfois,maislecompteestbon,jen’aipasoubliédelaprendreuneseulefois.Cesystèmedepiluleestbizarre,sansinterruption.J’avaispourtantdemandéàlagynécologuedeMorgansielleétaitefficaceetellem’avaitassuréque«microval»était trèsbien,onne l’arrête jamais, jedevaisavoirmesrèglesàpeineunejournéeoudeuxmaxiparmoisettrèslégèrement.J’aibeautoutretournerdansmatête,maisjesuiscertainedenepasavoireuunseulsaignement,pasuneseulefois.Jeprendsletestpourenavoirlecœurnet.Jefaispipisurlalanguetteetleposesurle

rebordde l’évier.Jeprendsmadouchepourm’occuper,enfilemonpyjamaet jevaismechercherunepomme.JefouilledansmonsacetattrapemontéléphoneoùjevoislenomdeJoshuaapparaître,jeleposesurmatabledechevet.J’aibesoindeconnaîtrelerésultatavantdepouvoirlerappeler.Moncœurbatàcentàl’heure,jesuispaniquée,jeserremonmédaillondetoutesmesforcesenpensantàmonpetitLéo.Commentj’aipuêtreaussistupide,sijesuisenceintecommentjevaisfaire?Jenepeuxpasgardercebébé,Joshuanemepardonnerapas.J’attrapeletestet lis lerésultat.Mesyeuxseremplissentdelarmesetjemelaisseglisserlelongdumurdelasalledebainspourévacuertoutelapression.Letest est négatif. Je pleure sans trop savoir si ce sont les nerfs qui lâchent, ou un sentiment desoulagement.J’embrassemonmédaillon,jefixeleplafondetparleàmonpetitPapillon.—OhmondieuLéo, j’aieu tellementpeur…unbébé !Jen’aimêmepasétécapablede tesauveralorscommentjepourraisrendreheureuxunautreenfant?Jet’aimeLéo,tumemanquestellement…Jeresteplusieursminutesassiseparterredanslasalledebains,letestencoredanslesmains.Négatif,ilya toujoursécritnégatif. Jenecomprendspaspourquoi,maisàchaque foisque je relis lemot«négatif»lesentimentdesoulagements’atténue.Jefinisparmerelever,récupèrel’emballageetjetteletoutdanslapoubelle.Jerejoinsmachambreetm’allongequelquesminutesavantd’allertravaillersurmonblogpourattendreJoshuaquivacertainementvenirmerejoindre,maislafatigues’abatsurmoietjem’endors.

Lalumièreàtraverslesrideauxm’éblouit.JemetournepourmeblottircontreJoshua,maisl’autrecôtédulitestvideetfroid.Jeclignedesyeux,tendslamainpourattrapermontéléphoneetvoisqu’ilest7h00dumatin.Joshuan’estpasvenumeretrouver.Jemelèvedoucement,carj’ailatêtelourde.Jerepense à la soirée de la veille et caresse mon ventre. Je me sens stupide d’avoir réagi de cettemanière,jen’auraispasdûpartirsansprévenirJoshuaetsurtoutjen’auraispasdûpaniquerautant.Je vais expliquer mon souci à Morgan et lui demander de reprendre rendez-vous chez sagynécologuepourneplusavoiràrevivrecegenredefrayeur.JeregardelemessagedeJoshuaquejen’aipasencorelu.

°°°°°

Super!Jeméritemieuxqu’unSMS,jepense.

Jetelaissetranquille,jevaisdormiràlavilla.

°°°°°Cette fois, j’ai vraimentmerdé. Je vaisme prendre un café et l’appeler pourme faire pardonner.Quandj’arrivedanslesalon,j’allumelalumière,carlapièceestplongéedanslenoir.Jesursauteetpousseuncrideterreurquandj’aperçoisJoshuaassissurlefauteuil,lesyeuxdanslevide.Ilselèved’un bond, me regarde avec inquiétude, mais il reste à bonne distance. Je mets ma main sur mapoitrinepourmeremettredemesémotionsetjeluisouris.—Tum’asfaitpeur?Jesuisdésolée,jemesuisendormieetjeviensjustedevoirtonmessage.—Quelledifférenceça fait ?Tuasdécidéde rentrer seule,donc tun’avaispasenviedepasser lasoiréeavecmoi!melance-t-ilénervé.Ilestvraimentencolèreetj’imaginequejelemérite.Jemeconduiscommeuneimbécilecapricieusealorsqu’ilestformidableavecmoietd’unepatienceexemplaire.Cettefois,jevaisdevoirm’excuseretvraimentluipromettredefairedesefforts.Parcontre,jesuiscontented’avoirfaceàmoileJoshuaviril et impulsifquime fait craquer,ehoui, je suisdésespérante. Jem’avanceàpetitspasvers lui,maisiltendlamainpourm’arrêter.Jesuissurpriseetvexéeàlafois,maisjen’insistepasetjemestoppe.—Non,sijetelaissevenirversmoi,jesaistrèsbiencommentçavafinir.Jen’aipasfermél’œildelanuit.Jesuisrestécolléàmontéléphoneàattendreuneréponsedetapartmesuppliantdevenirterejoindre. Je suis vraiment pitoyable ! Je ne peux pas me passer de toi, car je t’aime comme undingue,c’estencoreplusfortquede l’amour…Mais toi, tudism’aimer,mais tu tecassesavecunsimpletexto…—Jesuisdésolée…jen’aipasréfléchiquecelaallaitteblesserautant,jeluirépondstristement.—Toutcommelavidéoquetum’avaislaissée!mecrache-t-ilfurieux.Bon,cette fois jepenseque le jourdesvéritésasonné. Ilabesoinde tout ressortiret je lemérite,alorsmêmesisesparolesmefontmal,jenebronchepasetsurtoutj’acquiesce.—J’aiagibêtementpour lavidéo, j’aimerais revenirenarrière,mais jene lepeuxpas. Je t’aimevraimentmêmesiaufondjesuistoujoursconvaincuedenepasêtretameilleureoption…—Mameilleureoption?Non,maistudisvraimentn’importequoi!Etpourlavidéo,ouimoiaussije voudrais pouvoir remonter le temps, mais si tu veux me prouver que tu regrettes vraiment,commenceparnepasm’envoyerdestextosdugenredeceluid’hiersoir,s’emporte-t-ilenfaisantlescentpas.—Jepensaisquetuenavaispourunmoment,jenevoulaispast’embêter…— Arrête ! Je commence à bien te connaître. Tu voulais surtout ne pas venir me prévenir ! Tufuyais…encore,maisquoi?C’estçalaquestion.Sandypeut-être?

Ilfautvraimentquej’arriveàlecalmer,pourquoimeparle-t-ildecettesalope?Allie,maisbiensûr,elleadûnousentendreetavertirJoshua.—JenefuyaispasSandy.Ellenemefaitpaspeur.—Pourquoitunem’aspasditqu’elles’attaquaitàtoi?medemande-t-ilpluscalmement.—Parcequetuteseraisénervéetqu’ellepeuttenuire.Jesuisunegrandefilleetjepeuxmedéfendretouteseule.Il s’arrête et s’approche demoi. Samâchoire est contractée et son front est plissé. Il est toujourscontrarié, mais je sens que sa colère s’estompe. Je tends la main pour lui caresser la joue, maisill’attrapeetlaretient.—Tu peux te défendre commeune grande, je le sais !Mais je pense que tu neme fais pas assezconfiance…Tuneteconfiespasàmoi,quandtunevaspasbien,tunemedisrien,tuastonpropreappartement,oùestmaplacedanstoutcela?J’aibesoindelesavoir,jesuisprêtàtoutpourtoi,maisjeveuxunevraieplacedanstavie,ajoute-t-ildésemparé.—Tuastoutelaplace.Jesuisrevenue,jevoulaisdémarrerunenouvellevie.Jenepeuxpasfaireunecroixsurl’ancienne,carellereprésenteLéo,maisjesuisprêteàendémarrerunenouvelleavectoi!Tunepeuxpasdouterdemoiàcepoint,jetejurequejet’aime,tuesceluidontj’aitoujoursrêvé,jeseraisprêteàbeaucouppourtoi!jetentedeleconvaincre.—Danscecas,rendscetappartementdontnousn’avonspasbesoinetviensvivreavecmoi!—Jenevisiciquedepuisunesemaine!—Ouiettun’auraisjamaisdûleprendre.Tuasditêtreprêteàbeaucouppourmoi,jenetedemandepasenmariage,nousenavonsdéjàparlé, tuportes labagueet j’attendsquetumedises lorsquetuserasprête.Parcontre,j’aibesoinquetumeprouvesquejenesuispasleseulàmebattrepournousdeux.Donc,pourmeleprouver,lâchel’appartementetviensvivreavecmoi!Je suis à côté de mes pompes, je ne me suis même pas rendu compte que le fait que j’avaisl’appartement lerendait triste. Ilnem’arienditetnousavonspassé toutesnosnuitsensemblesaufcettenuit.Avoirl’appartementmedonneuncertainconfort,sij’aibesoindem’isolerjepeuxlefaire,tandis que si j’accepte de le laisser, il n’y aura pas de retour en arrière possible. Il a raison, j’aiconfianceenlui,maisj’aidumalàmeconfier.Jeréfléchis,maisjenelequittepasdesyeux,j’adoremeplongerdanssonregard,caràchaquefoisjenevoisquedel’amour.Boncematinilyavaitdelacolèreetlàjepeuxvoirdel’incertitude.Jeprendsconsciencequejedoisfairedesconcessionspourlui,pournousdeux,pournotreavenir.Monsilence le renddingue,car ilencerclemonvisagedesesmainsetplaquesabouchecontre lamienne,m’embrasseavecdésespoirtoutenmesoufflant:«Viensvivreavecmoi».Jemerapprocheetmecramponneàluimaintenantqu’ilm’yautoriseetjel’embrasseàmontouravectoutelapassionet l’amourqu’ilreprésentepourmoi.Ilcontinueàmesoufflersademandetoutenmesoulevantetm’emmènejusqu’àmachambre.Ilmedéposesurlelitpuisserelèveetsedéshabillerapidement.Jeleregardefaireimpatientedelesentirenmoi.Ilestnufaceàmoietm’observeenarquantlessourcils.Jenecomprendspaspourquoiil me regarde comme cela jusqu’à que je capte qu’il attend que je me déshabille à mon tour. Je

m’exécuteetretiremesvêtementsavecprécipitation.Unefoisnue,ilmedemandedem’allongeraucentredulit.Illecontournepourêtrefaceàmoi.Ilmontesurlelitetcommenceàm’embrasserlelongdescuisses.Ilrelèvelatêtejusteavantdem’embrasserlàouilesttrèsattenduetmeditd’unevoixrauque.—Viensvivreavecmoi!Jeme tortille incapable deme concentrer sur ce qu’ilme dit.Ma respiration s’accélère. Je laisseretombermatêtesurl’oreilleretseslèvresseposentsurmonsexe,cequimefaitgémirsonnom.Ilpassesalanguelelongdemeslèvrestrempéesavantd’introduireundoigtprofondémentenmoi.Jecrie sonnomenvahiepar les spasmesduplaisir. Il continue sa torture joignant sa languesurmonmontdevénustoutencontinuantsonva-et-vientmagiquededeuxdoigts.Aumomentoùlesfrissonscommencentàmeparcourir,ilretiresesdoigtsetremontepourplongersonregarddanslemienetm’ordonneànouveau.—Jeteveuxàlavillaavecmoi.Installe-toiavecmoi!Cette fois il n’attendpasde réponsedemapart etmepénètre avec force. Jenecontrôleplusmoncorps,jenesuisquegémissementettremblement.J’encadresonvisagepourl’embrasser,maisilmeprend lesmainset lesplaqueau-dessusdema tête toutenmepilonnantavecvigueur. Je sensmonsexeseresserrerautourdesonpénisetjesaisquejevaisexploser,maisunefoisdeplusils’arrête,sonvisagesecontracte,signequ’ilest,luiaussi,prochedelajouissance.—Léa,regarde-moietréponds-moi.Tuvasvenirvivreavecmoi?medemande-t-ilavecémotion.—Joshua,jet’ensupplie,jevaisjouir…—Réponds-moi!m’ordonne-t-ild’uncoupdereinssauvage.—Oui!jeluirépondsencriant.Il s’empare de ma bouche et libère mes bras qui s’accrochent à ses cheveux et il me prendsauvagement.Nousexplosonsensembledansundéferlementd’émotions.Leslarmescoulentlelongdemonvisage,cenesontpasdes larmesde tristesse,maisuniquementdeplaisiretd’amourpourl’hommequiestaffalésurmoi.Quandilstoppenotrebaiser,ilessuiemeslarmesl’airinquietetseretire,maisjeleretiens,carjeneveuxpasromprecemomenttoutdesuite.—Jet’aime,jeluisouffleensouriant.—Jet’aimebienau-delàdetoutPapillon.Ilfinitparsereleveretsortdelachambre,maisrevientaussitôtavecdequoinousnettoyerpuisils’allongeetrapprochemoncorpsdusien.—Maintenant,dormonsunpeu,tuveuxbien?Jen’aipasfermél’œildelanuitettuviensdemetuerlepeud’énergiequ’ilmereste.Je caresse samain et ferme les yeux apaiséepar son corps collé aumien et je sens sa respirationralentiràchaqueseconde.Nousnousendormonsdanslesbrasl’undel’autreetjecomprendsquema

placeestàsescôtés.Lasonneriedemontéléphonemeréveillebrutalement.Joshuagrogneenfrottantsonvisagecontremondos.Jel’attraperapidementetréponds.—Putain,enfintudécroches!GrantaappeléaumoinstroisfoisJoshuaetilnedécrochepas.—Toutvabien,ilestavecmoi,nousnoussommesendormis.—Ouietbien ilva falloirqu’ilse lèveetvite,cardans20minutes ilssontcensés retrouver leurspèresaugolf.JesecoueJoshuaetmasqueletéléphonepourluirappelersonrendez-vous.Ilselèved’unbondetcrieàMorganqu’ilvaannuler.—Alors làhorsdequestion!Tudisà tonmecqu’ila intérêtdesebougeret toiaussi.Jepasseteprendredansunedemi-heure.Tunevoulaispasadopteruncertain«cookie»?—Ohoui!JemeprépareetjevireJoshuadanslescinqminutes,jelancetoutenfaisantunclind’œilàmonamoureuxquisembledéjàbouder.Jeraccrocheetjeleconvaincsdenepasannulersonrendez-vous.Ilfinitparcédermaisàl’uniquecondition que Morgan me redépose à la villa ensuite afin que l’on règle la question de monappartement au plus vite. J’accepte, car j’ai bien conscience qu’il a besoin d’être rassuré surmessentimentsenversluietaussi,carjen’aipasenvied’êtreloindelui.Morganetmoiarrivonsdevantuneboutiquepouranimauxuneheureplustard.Jesuiscomplètementsouslecharmedetouscespetitschiots.J’aienviedetouslesembarquer,maisj’imaginedéjàlatêtedeJoshuaquandilrentreraetqu’ilverraunedizainedechiotscourirpartout.D’ailleursjeréalisequejenel’aipasprévenuquej’allaisadopterunanimaldecompagnie.—Jen’aipasprévenuJoshua!Jedevraispeut-êtrel’appelerpourluidemandersonavissurtoutquej’aiacceptédevenirm’installeràlavilla?—Non,tuavaispromisàLéoquetuauraisunchiot,donctuvaslefaireetJoshuaseraravi,j’ensuissûre.—Tucrois?Jenesaismêmepass’ilaimelesanimaux…jeluirépondshésitante.Morganmepoussevers leschiotset jecommenceàdiscuteraveclavendeusequiveutabsolumentmevendreunchihuahuaminuscule.Ellem’expliquequ’ilyaundélaidedeuxsemainespourpouvoirrepartiravecletempsquetouslesvaccinsetformalitéssoitréglés,jesuisunpeudéçue,Morganmeréconforteenmedisantqueçavavitepasser.Maissacollèguearriveavecuntoutpetitbouledoguefrançaisbeigeetnoiretc’estlecoupdefoudre.—C’estcelui-ciquejeveux!jeluidisenluimontrantlepetitchiot.—Vousêtessûre?—Certaine!—Danscecasvousallezêtreencoreplusheureuse,carildevaitpartiraujourd’hui,maislapersonnea annulé, du coup tous les papiers pour l’adoption sont prêts. Vous pouvez repartir avec lui dès

aujourd’hui.Jesautedejoie.J’attrapemonpetitcookiedansmesbras,ilrelèvesonmuseauetmelèchelajoue,alors là je sais que nous sommes faits l’un pour l’autre. Je demande àMorgan deme prendre enphotoavecmontéléphoneetj’envoielaphotoàJoshua.

°°°°°

Regardemonnouveaupensionnaire!TuveuxtoujoursdemoiàlaVilla?

Jet’aime

°°°°°Ilmerépondaussitôt.

°°°°°

Tuasachetéunchien?Nousaurionspulefaireensemble,maisouiilestbeau.

Jevousveuxtouslesdeuxàlavilla.Love

°°°°°Jesourisbêtementàmontéléphoneavantd’embrassercookie.AvecMorgannouschoisissonstoutlenécessaire pour mon nouveau compagnon, un panier, une gamelle, un vrai collier de star, descroquettes…Latotale.Ensuite,jerègleletoutetjesuisallégéedelamauditesommede2000$,maispeuimporte,jesuistropfolledelui.Surlecheminduretour,MorganmeparledeSandy.—J’ai euGraigen lignecematinet je lui aiparléde ton souci avecSandy.Lundinousallons laconvoqueretelleseraprévenuequ’àlaprochainealtercation,elleprendralaporteetpeuimportesesmenaces.—Tun’auraispasdû.Jeneveuxpasqu’ellepourrisselaréputationdeJoshuaparmafaute!jeluirépondscontrariéetoutencaressantmapetitebouledepoilposéesurmesgenoux.—NonLéa. J’aurais pu régler le souci simameilleure amie était venueme trouver.Pourquoi nem’avoirriendit?—Jenesaispas.Cettesemainetuasétésuperoccupéeetlemariagearriveàgrandspas,jen’avaispasenviequetut’inquiètespourmoi.

—Jem’inquiètepourtoi!J’airemarquéquetun’avaispasl’airbien,tunemangesquasimentpas…Parle-moiLéa.medemande-t-elledoucement.Je respire profondément et décide de lui parler dema frayeur lorsque j’ai pris conscience que jen’avaispaseumesrègles,etquej’aifaituntestquis’estavérénégatif.—Bordeldemerde!TuenasparléàJoshua?—Non...letestestnégatif,jeneveuxpasqu’ilpensequej’aichangéd’avis,jeneveuxtoujourspasd’autresenfants.—OK,prendrendez-vousavecmagynécologue,carlestestsnesontpastoujoursfiablesà100%.Enattendant,essaiedemangers’ilteplaît.Jehochelatête,maissaremarquesurlafiabilitédestestsrésonnedansmatêtesansvouloirensortir.Quandnousarrivons,ellem’aideàrentrertousmesachatspuisjelaraccompagneàsavoiture,carlesgarçonsnevontplustarder.Avantqu’elleneparte,jeluidis:—Si le testesterronéetquejesuisenceinte, jepensequejenepourraispaslegarder.Mais jeneveuxpasqueJoshual’apprenne.—Alors, là ne compte pas surmoi. Pour lemoment, ne pense pas à cela,mais si vraiment tu esenceinte,jenetelaisseraispascommettreuneerreurquitedétruiraetquitueraJoshua.Jesuisprêteàtoutpourtoi,maisjamaisjenepourraisfaireçaàJoshua.Laseulechosequejepeuxtepromettrec’estdeneriendiretantquenousn’avonspasétévoirlemédecin.—Mercid’êtrelàpourmoi.—Pourtoujours,àl’infinimachérie,merépond-elleencaressantsontatouagequasimentidentiqueaumien.Ellepart,jeretourneàl’intérieuretm’installesurlesofaaveccookiesprèsdemoi.JeprendsmonblocnoteetjecommenceàécrireunelettreàmonpetitPapillon.

«MonpetitLéo,Aujourd’hui encore plus que les jours précédents j’aimerais pouvoir te câliner et te chatouillercomme tu aimais tant. Comme promis, j’ai acheté notre petit chien, je l’ai appelé cookie,exactementcommetuvoulais,situlevoyais,ilestvraimenttopmignonettrèscâlin.Malgré ton absence, je te promets que j’essaie de faire tout ce que je t’ai promis. J’ai finimoncursus et je peux officiellement lancer ma propre série si je le souhaite, j’ai déménagé, et jem’évertueàêtreheureuse.GrâceàJoshua,jemesensànouveauvivante,etmaintenantj’aicookiequivaaussimefairepleindepetitscâlins.

Bienque je ressente toujourscemanquequimeconsume lorsque jepenseà toi. J’ai juré sur tatombequeplusjamaisjen’auraisunnouvelenfantetj’aipeurdemanqueràmapromesse.Pierrem’aditquetuvoulaisavoirunpetitfrèreouunepetitesœur,maisquetonpapat’avaitditquec’étaitimpossible.J’auraisvraimentaiméquetuosesm’enparler,maismaintenantc’esttroptard,mêmesicettenouvellemerendheureusejenesuispassûredepouvoirlefaireunjour.J’espère, de tout mon cœur, n’avoir jamais à faire ce choix terrible. J’essaie de penser que jen’aurais jamais à prendre cette décision, que je ne ferais pas de mal à Joshua, car je l’aimevraimentbeaucoup.

Léo,c’estaffreuxd’êtreséparéedetoi,jesouffretellementdetonabsence.Protège-moi,aide-moi…Tamamanquit’aimeau-delàdel’amour.

»Commeàchacunedemeslettres,jelaisseleslarmescouler.Jerespirefortetjerepoussecevilainchiotquiessaiedefairesesdentssurlebloc-notesquejerangevitedansmapochette.Jecaressemonventreetpensetouthaut.—Faitesqueceventresoitvide!Nem’obligezpasàsurmonterunenouvelleépreuve…Cookie, lui, n’est pas pour les lamentations. Il grimpe déjà sur mes genoux et mordille mondébardeur. Je le secoue et rouspètegentimentquand laporte s’ouvre. Joshua arrive, en courant, lesourireaux lèvres. Il s’assoitprèsdemoi,attrapecookieet le lèveau-dessusdenos têtesavantdefrottersonmuseaucontresonvisage.—Alorstul’asfait?Tuasvraimentachetécechien!—J’avaispromisàLéoquejeleferais…—Ilestvraimenttropbeau,jel’adoredéjà,melance-t-ilentournantlatêtepourm’embrasser.—J’aieulecoupdefoudre.Jel’aiprisdansmesmainsetilm’aléchélajoue,impossibledenepasleprendre.—Attentionpetitecrapule,cettefemmem’appartient!s’adresse-t-ildirectementauchien.Maisdis-moiilvafalloirluitrouverunpetitnom.—Euh…désolée,maisjel’aidéjàchoisi.Ils’appellecookie.C’étaitlebiscuitpréférédeLéoetlemienaussid’ailleurs.Tunem’enveuxpas?—Nonpasdutout.J’avouequejenem’imaginepastropl’appelercommeçaquandjelesortiraisenpublic,maiscookiec’estmignon,merépond-ilenriant.Ilfinitparposerlechiotausol,trèsviteilsemetàcourirpartoutetsurtoutilesttrèsattirépartoutcequitraîne.Joshual’observeamusé,ilsecontrefoutdelevoirmordillerseschaisesdesalon,maisje

pensequeçanevapasdurer.Ilmeprendlamainquandj’essaiedemeleverpourallerrécupérerlerongeur,ilmeretientsurlesofaetm’embrasselangoureusement.Ilmelaissepantelanteetessouffléeetmedit:—Tuvois, tuasditque tunevoulaisplus jamaisavoird’enfants,mais regarde,nousavonsnotrepremierbébé.Bon,ilestpoiluetapparemmentiladoremordretoutcequiaunpied,maisc’estnotre«bébé».Je ne réponds rien, j’ai une énorme boule qui se forme dansma gorge. Je sais que je devrais luiparlerdemesdoutes,maisjenepeuxpas.Sijen’étaispasenceinte,ilseraitdéçuetpenseraitquej’aichangéd’avisetsijelesuisilnesupporterapasdesavoirquejeréfléchisàl’éventualitédenepaslegarder.Jemelèveetmeprécipitesurlechiotpourl’empêcherdemarquersescrocssurunenouvellechaiseetm’éclipseà l’extérieurpour lepromener.Nouspassons le restede la soiréeà joueravecnotrenouveaucompagnonetheureusementJoshuaneparleplusdeluicommes’ilétaitnotreenfant.

Je me sens enfin plus serein. J’ai évacué ce que je gardais pour moi et je lui ai tout balancé.Finalement,lefaitqu’ellesesoitéclipséeenm’envoyantjusteunmessageauraétébénéfique.Çam’apermisdemeréveiller,depéteruncâbleetfranchementçafaitdubien.Leplusimportantc’estquej’aipuluidemanderdevenirvivreavecmoipourdevraietpascommedepuisnotreretourenmodecampingchezl’unouchezl’autre.Jepensaisqu’elleallaitm’enreparlerdurantleweek-end,carjeluiavaisarrachésonouidemanièreplutôtsauvage,jemedisaisqu’unefoissonorgasmepasséellereprendraitsonaccordetrefuseraitdevenir s’installer à laVilla.Au lieude ça, elle nem’en apas reparlé et elle est allée acheter unchien. Je n’ai jamais eu d’animaux de compagnie, alors quand j’ai reçu sa photo, ma premièreréactionaétéunegrimacededégoût,heureusementqu’ellen’étaitpasàmescôtéspourmevoir.Enrentrantlesoir,quandjelesaivustouslesdeux,jemesuisditquec’étaitunesuperidéefinalement.J’ai attrapé le chiotpourmieux l’observer et je suis tombé sous le charmedecettebouledepoilsbaveuse.J’espèrequegrâceàlui,ellefiniraparcomprendrequenoussommesdevenusunefamilleetqu’ellevoudrafranchirunenouvelleétapeetfaireunenfantavecmoi.JemefrottelesyeuxàmoitiéendormispuisjesecoueendouceurmonpetitPapillonquial’airdevouloir émerger ce matin. Eh oui super « cookie » n’a pas bien compris que la chambre ne luiappartenaitpas.J’aibienessayéd’imposermesrègles,maisfiniparabdiquerfaceauxcouinementsirritantsduchiotderrièremaporteetdeLéaquimefaisaitsapetitemouesuppliante,impossiblepourmoiderefuserquoiquecesoitàcettefemme.Jemesuisdonclevépourluiouvrirlaporte,maiscen’étaitpasassezpourmonsieurquivoulaitmontersurlelit.Cettefoisj’airefusé;j’aiétéchercherl’énormepanierqu’elleluiavaitachetéetjel’aiposéaupieddulit.Ilafiniparsecoucherdedansets’estviteendormi,maisleproblèmec’estquecechienronflepirequ’unhomme.Résultatdescourses,unebonnenuitblanche.Lepiredanstoutçac’estqu’unefoisqu’ilétaitincrusté,commej’étaisbienréveilléj’aivoulumerapprocherdeLéa,maisimpossibledeselâcheravecunmuseauposésur leborddu litàm’observer.Leréveilsonneànouveau,signalqu’il fautvraiments’activer.Jemetourne,attrapeLéapourlarapprocherdemoietjemepenchepourl’embrasserjustesousl’oreille,carjesaisqu’ellevafrissonner,elleesttrèssensiblesurtoutàcetendroit.

—AllezPapillon,ilfautselever!Etj’aitrèsenviedeprendremadoucheavectoicematin…—Hum,cettepropositionmeparaîtintéressante,gémit-ellependantquejepassemamainlelongdesacuisse.Malheureusement,le«tue-l’amour»décideégalementdeseréveillertoutengémissantdeplusbelle.Léa se relève d’un coup et l’attrape pour le câliner. Je fronce les sourcils et fais semblant d’êtrejaloux.—Eh !C’estmon tour. Il a eu droit à des câlins toute la soirée, à desmots doux toute la nuit, etpendantcetemps-làmoij’attends!jem’offusqueenluiretirantlacrapulequ’ellecollecontreelle.—Tuesjalouxd’unchien?medemande-t-elletaquine.Jedéposecookiedanssonpanier,ilmeregardepascontent,j’attrapeLéa,jelasoulèvepourlasortirdulitetmedirigeverslasalledebainsoùjem’empressedefermerlaporteavantd’êtreànouveaudérangé.Ellepouffederire,maisjeluidonneunelégèretapesurlesfessespourlaréprimanderetelle plante ses ongles dansmon dos.Quand je la pose au sol, je lui retire son débardeur pendantqu’ellebaissemoncaleçon.Enmoinsdedeuxnousnous retrouvonsnus sous ladoucheet chacunprendletempsdesavonnerlecorpsdel’autreenluiprodiguantdescaressesincroyables.Lorsqu’ellesebaisseetempoignemonsexe, jeplaquemamaincontre laparoi, je ferme lesyeuxetme laisseallerauplaisirdesaboucheexperte.J’explosetrèsvite,carlasensationdesalanguequientouremonsexemerenddingue.Elleregardeavecfiertéetjenepeuxlalaissercommecela.Jecommenceàlacaresserprêtàlarendrefolle,jelaisseglissermesmainssursapoitrineetdescendprogressivementverssapetitechatteprêteàmerecevoir.Quandj’insèreundoigtenelle,jelaretrouvetrempéeetjememaudis de ne pasm’être retenu, car j’ai très envie de la prendre avec force. Elle le sent, ellereprendmonsexeetentameunva-et-vienttoutencaressantmesbourses.Je reprends vite de la vigueur et je lui demande de s’accrocher à mes épaules. Je la soulève etm’enfonceenelleavecdélectation.Ellem’embrasseavecempressementetpassesesmainsdansmescheveuxpendantquejem’enfoncedeplusenplusviteenelle.Ellesecambreettiremescheveux,elleexplosedeplaisir,cequisignemaperteetjelasuisaussitôt,grognantdanssoncou.Jefinisparlareposeretnousterminonsdenouslaver.Ensortantdelasalledebains,jemanquedepeudem’étalerausolenglissantsuruneflaque…depipidechien!—Putain!Léaarrivederrièremoiaffolée.—Toutvabien,oùescookie?medemande-t-elleinquiète.—Faischiersacàpucesàpisserdevantlaporte!—Oups,lance-t-elleenriant.Devantmaminecontrariée,ellese taitetmerefaitsapetitemouecoquineenclignantdesyeux.Jeretourne dans la salle de bains pourme nettoyer et j’entends Léa rouspéter contre notre nouveaupensionnaire. Je regarde l’heure et je la préviens que nous allons être à la bourre.Aumoment departir,jelaretrouvedanslesalonaccroupieenpleineséancedecâlin.

—Tufaisquoi?—Jeluiexpliquequenousdevonsallertravailler,m’explique-t-elletristement.—Attrape-le,horsdequestiondelelaisserseulici.Ilesttroppetitetsurtoutilvatoutdétruiresionlelaissesanssurveillance.Ellenesefaitpasprieretnouspartonsverslestudio.Enarrivant,toutlemondeseprécipitesurlanouvelle coqueluche, mais je ne vois ni Sandy, ni Morgan, ni Graig. J’imagine qu’ils ont dû laprendre à part pour régler le problème et jeme sens soulagé. Je pousseLéa versma loge et elledéposecookiependantque jemeprépare.Avantd’aller rejoindre leplateau, j’embrasseLéaetmebaissepourcâlinerlacrapulequisetortilleàmespieds.—Jefile, fermebien laportederrière toipournepas le laissersebaladerpartoutsinonGraigvanoustuer.EtsurtoutsiSandyvienttechercher,tumepréviensillico.—Net’inquiètepaspourmoi,merassure-t-elle.—Nousallonstournerenextérieur.Jenesaispasversquelleheurenousrentronsaustudio.— J’ai rendez-vous chez le doc de Morgan ce soir, donc je rentre avec elle, par contre toi turécupèrescookieavantderentreràlavilla.—Chezledoc?jeluidemandeétonné.—Oui j’ai toujoursmes douleurs d’estomacdepuis notre retour,même si ça vamieux je préfèrevérifierquetoutvabien.—OK,tiens-moiaucourant,jet’aimePapillon.Jefermelaporteet jecourspourrejoindre lebusoù tout lemondem’attendpouraller tourner laprise en extérieur. J’espère qu’elle va bien, elle nem’avait rien dit pour son rendez-vous chez lemédecin et çam’inquiète. Jedécidedeprendre les choses enmain concernant son emménagementdéfinitifàlaVilla,j’appelledenouveauCathyàlarescousse.Elleseplaintdedevoirunefoisdeplusgérermessoucisd’intendance,maismeprometdetoutrégleretquedemainauplustard,toutessesaffairesserontemballéesetlivréesàlaVilla.GrantmetaquinesurlesujetetmeditquejerisquedemeprendrelesfoudresdeLéapouravoirgéréseul,maisjem’enfiche,carmaintenantjeprendsleschosesenmains.Jel’orientesursonmariagequivaavoirlieupendantlepremierbreak,doncdansquatressemaines.Ilditêtreprêt,maisjevoisbienqu’ileststresséalorsjeprendsmarevancheetletaquineunpeu.Nouspassons le restede lamatinéeà tourner la séquenceet finissons laprisevers15h00.Tout lemondeestépuisésouscettechaleuretGraignousdemandedepoursuivreletournageaustudio.Nousremontons tousdans lebus,maisquandnousapprochonsdu studionous sommesdoublésparuneambulancequifonceàtouteallure.Grantetmoiregardonsetlapaniquem’envahit.Jecherchemontéléphone et je consultemesmessages,mais rien, nimessage ni appelsmanqués. Je respire,maisGrantquiestenligneavecMorganparaît inquiet.Je l’écoutetoutenessayantd’appelerLéaquinerépondpas.—Elleafaitquoi?crie-t-ilfurieux.—Onarrive!Joshuavavouloirlasuivre…

Ilraccrocheetmelancepaniqué.—Ilyaeuunproblème.Sandyapétéuncâble…—Commentça?jeluidemandeprêtàexploser.—Apparemment elle est venue trouver Léa et elles se sont disputées. Sandy l’a poussée et Léa adévalélesescaliers.Ohmondieu,jebondisdemonsiègeetjedemandeauconducteurdesedépêcher.Ilaccélèreetnousentronsdansleparking,j’appuiesurleboutondesécuritépourouvrirlesportesetjesauteduBus.J’aperçois les ambulanciers pousser un brancard et Morgan qui les suit de près. Je vois Léainconscienteetluiattrapelamain.Lemédecintentedemerepousser,maisjenelalâchepas.—Monsieur,nousdevonsl’emmenerfairedesexamens,laisseznouspasser!—C’estsonpetitami,lacoupeMorgan.—C’estmafemme!—OK,montezavecnous.Jemontedans l’ambulanceetMorganmecriequ’elles’occupede toutetnousrejointauplusvite.Léaestréveillée,ellesemblesouffrir.Jeluicaresselescheveuxettentedelarassurer.Lemédecinmeposetoutuntasdequestionsauxquellesjen’arrivepasàrépondre.—Écoutez,nouspouvonsallégersadouleur,maisnousavonsbesoindevous!m’ordonne-t-il.Je relève la tête vers lui et je tente de me concentrer, mais l’ambulance arrive déjà. Les portess’ouvrentetMorganestdéjàlà.Quandilreprendsesquestions,elleluirépondinstantanément.Jemerendscomptequejenesaismêmepassielleadesallergiesouautresproblèmesmédicauxetjemesensminable. Je regarde Léa qui reprend conscience et elleme demande si jeme suis occupé deCookie.Oh putain le chien ! je l’ai zappé complet, je suis vraiment nul. Heureusement, Morgan qui estattentiveàtoutluirépondqu’Ollies’enoccupeetqu’ellenedoitpass’enfaire.Ill’emmènedansunesallepourl’ausculter,maisilnousdemanded’attendreicipourcontinueràrépondreauxquestions.Je fixe la porte et laisse Morgan, mais quand l’ambulancier lui demande si Léa est enceinte, laréponsedeMorganmesortdematranse.—Peut-être,elleaquelques joursde retard,maiselleest souscontraceptif, lui répond-elle toutenm’observantaveccrainte.Elleafaituntestenpharmaciequiétaitnégatif,ajoute-t-elleenmefixant.—OKjevaisprévenirlesinfirmières,ilfautquel’onvérifievulachutequ’ellevientdefaire…Jevaisallerluifaireuneéchographieenurgenceetjevaisdemanderqu’onluifasseuneprisedesang.En attendant, nous allons lui donner un calmant adapté afin qu’elle puisse se reposer. Je vousconseilled’attendreensallederepos.Jerepassevousvoirdèsquej’ensaisplussursonétat.Je regarde lesmédecins entrer et sortir de la chambre pour s’occuper deLéa et lui faire tous lesexamensnécessaires.JesuisrestébloquésurlaréponsedeMorgan,moncœurbatàcentàl’heure.Comment,unefoisdepluselleapunepasmeparler?Pourquoi?Siçasetrouve, jevaisdevenir

papadansquelquesmois,j’aiquandmêmeledroitdelesavoir!Jesuisinquietetaussitrèsencolèrecontreelle,maisplusquetoutj’enveuxàMorganquinem’apasaverti.Quecomptait-ellefaireunefoisfixéesursonétat?J’auraispul’accompagner,àmoinsqu’ellenecomptepaslegarder?Ohnon,c’esthorsdequestion!

Aprèslechocdel’annoncedeMorgan,j’avaisbesoindeprendrel’air.Jen’arrêtepasdepenserquenous ferions de bons parents, mais je me résignais au fait que cela ne serait pas possible, car jecomprenaissonchoixetsurtoutsespeurs,maisaufondj’avaisunminusculeespoirqu’unjourellechanged’avisetqu’ellecomprennequepersonnenepourraprendrelaplacedesonpetitLéo.Etd’uncoup,j’apprendsqu’ellepourraitbienêtreenceinte,quejevaispeut-êtredevenirpapadansquelquesmois…enfinsiSandyn’apastoutgâchéens’attaquantàelle.Jesuisrestéjenesaiscombiendetempsàréfléchirtoutenfixantlecieletimplorantqu’ilyaituntrucdanslecielquiveillesurnous,quinousprotègeetquimeconfirmequ’elleestbienenceinte,carceseranotrechance, je lesens.J’ai tellementdesentimentsquisemélangentque j’ai l’impressiond’êtredéconnectédelavieréelle,maisçanedurepas.Jerelèvelatêteetj’entendsquel’oncriemonnom.Quandjevoisd’oùçavient,jemeprécipiteàl’intérieur.Lesjournalistesontdéjàétéavertisdel’incidentetj’imaginequedansquelquesheuresl’hôpitalseraenvahidejournalistesàlarecherchedel’infoquiferalaUnedèsdemain.Quandj’arrivedanslasalled’attente,jedemandeàGrants’ilsonteudesnouvelles,ilmerépondquepour lemoment personnen’est venu les voir. Jem’installe au fondde la salle et pianote surmontéléphone à la recherche d’info sur des grossesses survenues sous contraception pour m’assurerqu’ellenerisquerien.—Joshua…Je relève la tête et vois Morgan devant moi. Je n’ai pas envie de lui parler. Elle m’a trahi unedeuxièmefois.QuandLéaestpartie,jeluienaivoulu,maisj’aicomprisqu’ellevoulaitlaprotéger,or là elle sait ce qu’elle représente pourmoi et combien j’ai souffert quand elle est partie.Alorsqu’ellerecommenceet luiserveànouveaudecomplice…jenecomprendspaspourquoiellen’estpasvenuem’enparler.—S’ilteplaît…Tuesencolèreetjetecomprends,maisjetejurequ’ellenecomptaitpasfuir!

—Tues sûrede toi ?Si ce soir àvotre rendez-vous, elle lui avait fait faireuneprisede sang, tuseraisvenuemetrouver?Dansdeuxjourssionluiavaitconfirméqu’elleétaitenceinte,etqu’elleauraitpaniquéàcausedecequ’elleéprouvevis-à-visdesonfils,tuseraisvenuem’enparler?—Non,maisjel’auraispousséeàlefaireellemême!mejure-t-elle.—Tuenescertaine?Quandelleestpartielapremièrefoistuauraisdéjàdûlaconvaincrederesteretdemeparler…Tuveuxquejetedisecequejepensevraiment?—Oui,dis-moi?medemande-t-ellehésitante.Jemelèveetlafixedurement.Grantvientseplacerderrièreelleetposesesbrassursesépaulestoutenmeregardantprêtàprendreladéfensedesafiancée.Tantpis,sijedoisaussimeprendrelatêteavecGrant,maisjedoisluidirecequej’aisurlecœur.— Je pense que tu allais l’accompagner ce soir, puis la soutenir en attendant les résultats qu’elleredoutait sûrement. Ensuite, comme vousme prenez pour un débile, vousm’auriez sorti un grosbobardetmoicommeunconnardjevousauraiscrues,carj’aimeLéaplusquetoutetj’ai…j’avaisconfianceennotreamitié.—Josh,calme-toi,tuvastroploin,Morganfaitdesonmieuxpourvousdeux!intervientGrantpourmecalmeretdéfendreMorgan.Morgan pose sa main sur la sienne pour l’apaiser, puis elle me demande de continuer le visagebaignédelarmes,alorsjecontinueetluibalancetoutemarancœur.— J’imagine bien la suite des évènements ! Après m’avoir menti comme des reines, tu l’auraisaccompagnéepour récupérer ses résultats.Si c’étaitnégatif, hop poubelle, Léa serait rentrée toutejoyeuseetjamaisellenem’enauraitparlé.Silerésultats’étaitavérépositif…—Jel’auraisramenéeàtoipourqu’elleteledise.Jeveuxplusquetoutqu’elleaccepteunjourdedevenirànouveaumaman.—NonMorgan,elle t’aurait suppliéedenepasm’enparler, carelleaurait étépaniquéeet surtoutperdue. Soit elle aurait pris le premier avion pour rentrer en France ou pire… Elle se serait faitavorterderrièremondosavecsameilleureamiepourl’épaulerdanscetteépreuve.—Non!Jamaisjenel’auraislaisséfaire!Jetelejure.Jel’aiprévenue,nousdevionsallervoirmagynéco, elle allait pouvoir lui confirmer,mais ensuite, je te promets que je ne l’aurais pas laissédéciderseuledel’avenirdevotreenfant.Ellesejettedansmesbrasens’excusanttouteslesdeuxsecondes,jelalaissemeserrer,maisjeneluirends pas son étreinte.Grant neme pousse pas à le faire et je l’en remercie. J’aimerais croire cequ’ellemedit,maisj’auraistoujourscedoute.Ellefinitpars’écarterquandellecomprendquejenecomptepaspassersivitel’éponge.—Écoute,j’aivuLéadanslespiresmomentsdesavie.Quandelles’estréveilléeetqu’onadûluiannoncerlamortdesonfilsetdePaul.Quandelles’estrendueaucimetièrepourlapremièrefoisetqu’elleadécouvertqueLéon’avaitpasétéenterréavecsonpère.Jel’aiobservéeselaissermouriràpetitfeu,maisj’aitoujoursespéréqu’unjour,pourlamémoiredeLéoetsurtoutparrespectpourlui,ellerelèveraitlatête.Crois-moi,quandnoussauronssielleestvraimentenceinte,jesaisqu’elleneprendrapasbien lanouvelle si c’est le cas.Par contre je suissûre d’une chose, elle pense en être

capablemaisaufondjamaisellenepourrafaireinterrompresagrossesse.Ellese taitpourobservermaréaction.Rienquelemotavortementmedonnelanausée.Jesuissûrqu’elleestenceinte,jelesensauplusprofonddemoietducoupjeflippeàmort,carjenesaispascomment elle va réagir. Comment je vais devoir ranger ma colère pour l’aider à accepter cechangementetsurtoutl’aimer.—Jesaisquetupensesqu’ellenepourrapeut-êtrepasaimerunautreenfant,carelletel’adéjàdit,mais je peux t’assurer que ce sont des conneries.Elle aimerait ce bébé, car il est le fruit de votreamour.Quandelleréaliseraqu’ellepeutaimerunnouvelenfantaussifortqueLéosansl’oublier,toutseraenfinparfait.Elleabesoindetoipourcela,detoiseul.Ellet’aime…Elleréagitbêtement,maiselleaconfianceentoi!C’estenellequ’ellen’apasconfiance.—Jel’espèreMorgan…Peuimportelaréponsedesmédecins.Jel’aimeetjeveuxvivrelerestantdemavieavecelle.Parcontre,jepeuxt’assurerquesiunpetitbébéaréussiàsefaireunepetiteplaceauchaudetrésisterauxcontraceptionspourmedonnerunechanced’êtrepère,jepeuxt’assurerquepeuimportesesconvictions,sespeurs,JENELALAISSERAISPASDÉCIDERSEULE! je luirépondsavecdétermination.—Jen’endoutepas,mesouffle-t-elleavecémotion.Elleme tend lamain et cette fois je la prends et la rapproche demoi pour la réconforter. Je suistoujoursfâché,maiscen’estpaslemomentdecontinueràfairelefier.Quandtoutecettehistoireseraréglée et que Léa rentrera à la maison enceinte ou pas, je leur dirais mes quatre vérités et jepréviendraisMorganquejecouperaistouslespontsavecellesicelasereproduit.Laportes’ouvreetnousretenonstousnotrerespiration.QuandjevoisSandyfranchirlaporte,jepousseMorganunpeutropbrutalementetfoncesurelleprêtàlafairesouffrircommeelleaoséfairesouffrirLéa.—Joshua…jesuistellementdésolée,mecrie-t-elleenpleurs.J’aiperdulatête,j’avaistellementdehaineenverstoi, lamanièredont tum’asjetéeetgrâceàelle j’avaisunmoyendetefairesouffrir,maisjamaisjen’aivouluça!—Arrête tes conneries ! Dégage de ma vue ! Je ne t’ai jamais rien fait Sandy, j’ai toujours étésincère,oncouchaitensemble,pointàlaligne!Nousn’avonsjamaisétéencouple.Maintenant,sorsdemavueetprépare-toiàassumerlesconséquencesdetesactes,carjenelaisseraipaspassercequetuluiasfait,sansbouger.Je luicrache toutceque jeressenset j’espèrevraimentqu’ellesesentemal,qu’ellesouffre.Grantl’attrapeparlebraspourlafairesortirmaisMorganbonditdevantluietgifleSandyavecuneforceincroyable.J’aienvied’applaudirsongestemaisunmédecinentredanslasalledereposetsedirigeversmoi,Morganseprécipitepourêtreàmescôtés.Grant lui,vaversSandyquia lamainsursajoueetquin’atoujourspasréagit.—VousêtesJoshuaMiller?—Ouic’estmoi,jeluirépondsinquiet.Morganmetientlamainetlemédecinnousdemandedenousasseoir.Ils’installeàmescôtésetnousexplique toutes lespetitesblessuresengendréespar l’accident. Je suis rassurédesavoirqu’ellen’a

riendegrave,maisjeveuxsavoir!

Il fait chaud… Je suis assise sur le sable et je regarde au loin. J’aperçois la silhouette de Joshua,tournée vers l’eau. Jeme lève pour le rejoindre,mais je reste pétrifiée devant le petit garçon quis’avanceversmoiencourant.Cen’estpaspossible,çanepeutpasêtrelui,ilestplusgrand,ilparaîtplusâgé,maiscesourire…Mesbrass’ouvrentsansquejenecontrôlemesgestesetlepetitgarçonenprofiteetmesautedessus,s’accroche à ma nuque avec force. Mon cœur s’accélère, des frissons me parcourent le dos, leslarmescoulentetjeresserremesbrasautourdesonpetitcorpslorsqu’ilmesouffleàl’oreille:—Jet’aimecommeleciel…Jemecramponneàluiettouts’effaceautourdenous,jesuistransportéedansuneautredimensionoùseulmonPapillon etmoi sommes enfin réunis. Ilm’embrasse la joue avant de s’écarter et demeregarder avec sonpetit sourire remplid’amour. Il se relèveetmoncœur sebrise,mais il pose samainsurmajouetoutentendantsonautremainpourquejeregardeoùnoussommes:dansleciel.—Onestdansleciel,medit-iljoyeusement.Regardecommejet’aimemaman!—MonPapillon,noussommesenfinànouveauensemble,tum’astellementmanqué.Ils’assiedsurmesgenouxetposesatêtecontremapoitrineavantdemeparlerànouveau.—Non, je suis juste dans ton rêve… Papam’a dit que tu avais besoin deme voir. Tu sais noussommestouslesdeuxensembleetnousteregardonstouslesjours.Jesuiscontent,maisparfoisj’aimal ici, me dit-il en touchant son cœur. Quand je te regarde pleurer, je n’aime pas ça… Alorspapam’éloigne et on revient quand tu ris et c’est toujours avec le grandmonsieur qui parle unelanguebizarre.—C’estJoshua,ilestaméricain,ilparleanglaismonchéri…—Oui,jesaispapam’aexpliqué.Jel’aimebien,luiaussiilt’aimecommeleciel,tusais?Jelevoisquandilteparle,ilyabeaucoupd’amourquisortdesoncorpsettoiaussicommequandtupensesàmoi. Papa m’a expliqué que bientôt j’allais avoir une petite sœur, je suis content, car quand jet’écoutaisj’étaisvraimenttristedesavoirquetunevoulaispas!

—OhLéo, je t’aime tellementpersonnenepeut te remplacer, jamais jenepourraisavoirunautrebébé…—Si,ettuvasenavoirplusieursmême.Maisd’abord,j’attendsmapetitesœur…APONIJemecaresseleventreetjeconstatequenoussommesànouveauinstalléssurlesableetquej’aiunventreénorme.Léos’agrippeànouveauàmoietj’enprofitepourrespirerànouveausonodeur.—Tuveuxbien jurerpourmoi ?medemande-t-il taquin. Je sais que tudis toujoursqu’il ne fautjamaisjurer,maisaujourd’huipourmoi,jevoudraisquetujures!—Juré,craché!ToutcequetuveuxmonpetitPapillon.—Jeveuxquetusoisheureuseetquetuarrêtesdepenseràl’accident.Jure-moiquetutraiterasmapetitesœurcommemoi,quetuluiparlerasdemoietquetuserasgentilleaveclemonsieurquit’aimefort…—JesuisgentilleavecJoshua,jeluirépondsenriant.Ilmesourit,maisrevientsurlesujetquim’effraieplusquetout.—Jure-moiqueAponiauraunesupermamancommej’aieumoi…s’ilteplaît!Jelèvelamaindroiteetleregardeavecamour.—Jetelejure!jeluirépondsémue.Ilserelèvedemesgenouxetmeditquesonpapal’appelleetqu’ildoitmelaissermeréveiller,carJoshuaesttrèstristesansmoietqu’ilm’attend.—Tuvasdevoirluidirepardon…Iln’estpascontent.Ilapeur,maisilyatoujourspleind’amourautourdeluimelance-t-ilentapantdanssesmains.Ilseretournepourpartir,maisjecommenceàpleurer,etjecriesonnom.—Léo!Ilseretourneetmesourit.—Disàtonpapaquejel’aivraimentaimé,dis-luiquejecomptesurluipourbiens’occuperdetoi!—Luiaussiilt’aime...Ilseretourneànouveau,ilcommenceàcouriretdoucementils’efface.J’ouvredoucementlesyeuxetjesuisplongéedansl’obscurité.Leslarmescoulenttoujourslelongdemesjoues.JetournelatêteetjevoisJoshuaendormisurlefauteuilàcôtédemoi.Soudain,ilcommenceàbougeretsonregardseposesurmoi.Ilseredresseprécipitamment.—Commenttesens-tu?Pourquoipleures-tu?Tuasmalquelquepart?—Calme-moiJoshua,jeviensjustedemeréveiller,jen’aimalnullepart,justejemesenspâteuse.

—Ouiilst’ontdonnéuncalmant,maisrassure-toi,endehorsd’uneentorsetuvasbien.Plusdepeurquedemal…Il attrape mamain et viens s’asseoir sur le rebord du lit, il m’embrasse sur le front avant de seredresseretdemefixeravecsérieux.—Léa…Nousdevonsparler!Leslarmesjaillissentànouveau,carjesaiscequ’ilveutmedire.GrâceàLéomêmesij’aitoujoursvraiment peur, j’ai compris beaucoup de choses, j’ai réalisé que, oui, je pouvais aimer un autreenfant,monfuturbébéàJoshuaetmoi.Jecaressesonvisageetluiditentredeuxsanglots:—Jesais!Jesuisenceinte…Il paraît surpris que je lui annonce la nouvelle si facilement et nous restons silencieuxpendant unlongmomentànousobserver.Jevoisàsonregardqu’ilsembleinquiet.

Jenecomprendspas!Commentpeut-ellesavoirqu’elleesteffectivementenceinte?Lemédecinmel’aconfirmé ilyaàpeineunedemi-heure,etLéadormaitàpoingsfermés.Son testétaitpeut-êtrepositiffinalement,etellen’apasoséledireàMorgan?Nonçasembleimpossible,cesdeux-làn’ontaucunsecretl’unepourl’autreàmongranddésespoir.Je la fixe et je n’osepas lui poser la question, savoir cequ’elle ressent concernant la situation. Jeredoutequ’ellemedisequ’ellesouhaiteinterrompresagrossesse,jenelesupporteraispas.Jen’ai jamaispenséavoirdesenfantsavantelle,maisdepuisque je suis tombéamoureuxdecettefille,c’estdevenuunbesoinviscéral,alorsimaginerqu’ellepuissedéciderdenepaslegarder…Jene sais pas quoi faire et elle le voit, elle se redresse doucement et jeme précipite pour l’aider àrepositionnersonoreilleafinqu’ellesoitbieninstallée.Ellenepleureplusetparaîtplongéedanssespensées.Commejenesaistoujourspasquoifaireniquoidire,jeneveuxpasaborderunsujetquimeferaitàcoupsûrsortirdemesgonds,jetourneautourdesonlittoutenpianotantsurmontéléphonefeignantd’êtreoccupé.Elleseraclelagorgeetmedemandedem’asseoir,carjeluidonneletournis.—Joshua,tuveuxbientecalmer.Installe-toi,s’ilteplaît,nousdevonsparler…Ohnon!Jeneveuxsurtoutpasentendrecequ’elleveutmedire.Ellevaencoremesortirtouteslesconneries sur le faitqu’ellea l’impressionde trahirLéooualorsqu’elleest incapabled’aimerunautreenfant.Ellese trompe,elleade l’amourà revendreet jamaisellenepourraoubliersonfils,maiscommentluifairecomprendre?— Écoute, nous ne sommes pas obligés d’en parler maintenant, il est tard, tu devrais te reposer.Demaintuserasenforme,peutêtremêmequ’ilstelaisserontrentrersilebé…enfinsitoutestOK.Nouspourrionsattendred’êtrecheznous.—JemesensenformeJoshua,lebébévabien,jelesais.Jetedoisdesexplicationsetsurtoutdesexcuses,beaucoupd’excusespourmoncomportementetjeveuxlefairemaintenant.

Jefroncelessourcils,cettefoisjeluiobéisetjem’installesurlefauteuil,carj’aibesoindegarderunecertainedistanceentrenous.— Je ne comprends pas Léa, comment peux-tu savoir que tu es enceinte et que le bébé va bien ?Morganaditaumédecinquetuavaisfaituntestetqu’ils’étaitavérénégatif.—Ouic’estvrai…LesoiroùjesuisrentréeavecOllie,j’airéaliséquejen’avaispaseumesrègles,pourtantlagynécologuedeMorganm’avaitditquejedevraislesavoir,neserait-cequ’unejournée.J’aipaniqué,alors j’aidemandéàm’arrêteràunepharmacieeten rentrant j’ai fait le test,mais lerésultatétaitnégatif.Jemesuissentiesoulagée.Jenet’enaipasparlé,car jenevoulaispasquetupensesque j’avaischangéd’avisconcernant le faitd’avoirunenfant.PuisMorganm’aproposédem’accompagnerpourtrouvermonchienetjeluienaiparlé…—C’estellequit’aconseillédeconsulterunmédecin?jeluidemandeperdu.—Oui,ellem’afaitsonsketchsurlestestserronésetellem’aconseillédeconsulterpourêtresurà100%.Maisjen’aipaseuletempsdeleconsulter,tuconnaislasuite…—LadisputeavecSandy!jeluirépondsencolère.—Oui, elleétait furieuse !Vousveniezdepartirpour tournerenextérieur.Morganétaitdans sonbureau.Iln’yavaitqu’elleetmoi.Elleacommencéàmehurlerquejeluiavaisvolél’hommedesavie,quej’étaisunegarce…Elleavaitperdulatête.J’aitentédelacalmer.J’aiposémesmainssursesbraspour luidemanderdese taire,maiselleaprisçacommeuneattaque,elleavoulu libérersesbrasetellem’apoussée.Leproblèmec’estquej’étaisauborddel’escalier,j’aiperdul’équilibre.J’aivoulumereteniràlarambarde,maistoutestallétropvite.—Heureusement jenesaispascommentc’estpossible,mais tun’as rienendehorsd’une foulure.Sandyn’estpasprèsdereveniraustudioetellevadevoirrépondredesesactes.Jemelèveetreviensm’asseoirsur lereborddulit, je luiprends lamain.Il fautqueje luipose laquestion,jenepeuxpasrestersanssavoircommentellesaitpoursagrossesse.—Tum’asexpliquépourletest,pourlerendez-vousauqueltun’aspaseuletempsd’alleretpourtadisputeavecSandy,maistunem’aspasrépondu,commentsaistuquetuesenceinte?Elle retire samainetvientchercher soncollierqu’ellene trouvepaspuisque lesmédecins luiontretirétoussesbijouxpourfairelesradios.Elles’affole,maisjeluiprendslamain,jevaisrécupérerlecollierquej’airangédanssatabledechevetetluimontreavantdemepencherpourleluiremettre.Ellel’attrapeetjemerassiedsprèselle.—Léo…—Ouijesais,cecollierreprésentetonpetitgarçon.Jeluirépondsavecdouceur.—Non,jesaispourmagrossesse,carLéomel’adit!Jenesaispascommentréagir.Lesespritsettoutça,jen’ycroispas.Moijenecroisquecequejevois,jen’aipasquittéLéaneminuteetjen’aivuaucunpetitgarçonarriverdel’haut-delà.Jesuisàdeuxdoigtsdedemanderauxmédecinsdeluirefairefaireunscannerducerveau,carapriorielleadûprendreuncoup,maisjemeretiensdetoutcommentaire.—JenesuispasfolleJoshua!melance-t-ellevexée.

—TuestoutsauffollePapillon.Maisadmetsquec’estbizarrenon?—Ilestvenumeparleràtraversmonrêve.Ilestvenumedirequej’étaisenceinte,qu’ilétaitcontentet surtout il voulait me demander de l’accepter et de l’aimer… Il m’a parlé de toi aussi, que tum’aimaisvraimentbeaucoup.Ellesetaitetmoijesuissouslechoc.Jeneluiposepasdequestion,carjevoisbienqu’ellen’apasterminé,maisqu’ellejaugemaréaction.Jeluisourisetattrapesamainlibreoùilyasontatouagedel’infinienmémoiredesonfils.Jeleluicaresse,jeremercieLéodansmatêtepoursoninterventiondivine.Mêmesijerestesceptique,jeveuxbienycroiresiçaaideLéaàaccepterdenousdonnerunechanced’êtreparents.Commeelleneditplusrien,jeluidemandedem’endireplus.—Raconte-moiunpeutonrêve?— J’étais assise sur le sable et je te regardais…Tu étais au loin les pieds dans l’eau tourné versl’océan.J’aivuunpetitgarçoncourirversmoi,unpeuplusgrandquemonpetitLéo,etils’estjetédansmesbrasetlàj’aicomprisquec’étaitlui,commesij’étaisànouveauconnectéeàmonbébé.Laseconded’après,nousnoussommesretrouvésassissurunnuageetilm’aditqu’ilveillaitsurmoiavecPaul.Ilm’aparlédetoi,del’amourquiressortaitdetoncorps,puisilm’aparlédelajoiequ’ilressentaitàdevenirgrandfrère,quejedevaisl’accepteretnepasmesentircoupable.Ilm’aditqu’ilétaitheureuxdebientôtavoirunepetitesœur,quenousallionsl’appelerAponietqu’elleconnaitraitsonexistence,carjenelaisseraisjamaissonsouvenirs’évanouir.—Waouh,c’estdingue!Unepetitefille.—Tumecrois?Tunepensespasquej’aiperdulatête?medemande-t-ellehésitante.—Aponi!Ouijetecrois!Pendanttonsommeiljeréfléchissaisauxprénomsdebébédansl’espoirquetuacceptesdelegarderetj’aitrouvéunsiteoùildonnaitlasignificationdesprénoms,jemesuistoutdesuitearrêtésurAponi,carcelaveutdirePapillonenAmérindien.Rassure-moi,Léoaréussiàteconvaincre?Tuveuxcebébé?—J’aitoujoursaussipeur…—Léa,cettepetitefillequipoussedanstonventrecommetel’adittonfils…NotrepetiteAponi,elleestlefruitdenotreamour!Tunepeuxpasdéciderdenepaslagarder.Jet’aime,jesuisprêtàtoutpourtoi,maisnenousfaispasça!Nemefaispasça.Jeluidemandesuppliant.—Je t’aimeaussiJoshua.Jesuisnulleenrelationamoureuseet jemesuiscomportéecommeuneégoïstejusqu’àprésent,maisjepeuxtepromettrequejevaischanger.Jenetecacheraiplusrien,jetediraitoutetjecommencedèsmaintenant!Jedéglutis,carjeneveuxpasl’entendremedirequebienquesonfilsluiaitparlédanssonrêvedenotrepetiteAponi,elledécidedenepaslagarder.—Joshua,jesaistoutcequej’aiditetjelepensaisvraiment!Maismaintenantqu’unpetitcœurbaten moi, sache que même sans l’intervention de mon fils, jamais je n’aurais pu me faire avorter.J’auraiscertainementvoululefaire,maisjen’auraispaspuallerjusqu’aubout.Disonsquej’aieulachancedepouvoirparleravecLéoetçam’aaidéàcomprendrequejepeuxaimerAponicommejel’aimelui…NousallonsavoirunbébéJoshuaMiller.Ohputaindemerde,mesnerfs lâchentd’uncoupet je laissecouler les larmesque je retenais.J’ail’air d’un con,mais tant pis j’assume. Jevais être papa !Léa etmoi allons avoir unbébé ! Jeme

penche vers elle et lui souffle un « merci » avant de l’embrasser avec empressement. Ses mainss’accrochentàmanuqueetnousnousdévoronsl’unl’autreavectoutl’amourquenouséprouvonsàcetinstant.Ellemecaresseletorse,jemereculepourplongermonregarddanslesienetjecollemonfrontausien,noslèvressefrôlentavecdouceuràplusieursreprises.Ellemesouffle:—Merci…mercidem’avoirapprisàaimerànouveau!

Je fixe la robe pendue à côté de la robe demariée deMorgan et j’essaie dem’imaginer rentrerdedans.Labalancem’aconfirmécematinquejen’avaispasprisungramme,maisjesaisdesourcesûrequemapoitrineadéjàprisune taille.Joshuaest ravidecechangementmêmes’ilmerassuretoutletempssurlefaitqu’ilaimaitégalementpluspetit.Depuisquatresemaines,magrossesseestofficielle.AprèsavoirtoutracontéàJoshua,j’aidûresterunenuitsupplémentaireenobservation.Selon lesmédecinsc’estunmiracleque jen’aiepasperdumon bébé vu que je n’étais enceinte que de cinq semaines au moment de l’accident. Moi je suispersuadéequ’Aponiauneétoilequiveillesurelleetcetteétoilen’estautrequemonpetitPapillon.Bien quemon rêvem’ait permis d’accepter le fait que j’allais garder cet enfant, je savais qu’à laminuteoùjelaverraisj’enseraisamoureusemêmejemesensencoreterrifiée.J’aivraimentpeurdenepaspouvoirlaprotégercommej’aiéchouéavecLéoetaussiaufonddemoi,mêmesijesaisqueJoshuaestauxangesàl’idéededevenirpapa,j’ai toujourslasensationdecommettreànouveaulamêmeerreurqu’avecPaul.Commej’aifaitlapromesseàJoshuadeneplusrienluicacher,jeluiaiparlédecequejeressentaisetilm’asimplementréponduavecunairmalicieuxquetoutétaitdifférent,qu’ilm’aimaitplusquesavieetqu’ilétaitdéjàamoureuxdenotreenfant.CequinousdifférencieplusquetoutdemonhistoireavecPaul,c’estqu’ilnem’apasdemandéeenmariage,maisqu’ilattendquecesoitmoiquilefasse.Jecaressemabaguequej’airemiseensortantdel’hôpital.Jenelaquittejamais,toutcommemoncollierainsiquelebraceletqu’ilm’avaitoffertauxfiançaillesdeMorganetGrant.Enquatresemaines,toutachangé.J’aireprislechemindutournagemêmesiMorganetJoshuas’yopposaient,maisj’avaisbesoindenepasmefocalisersurmagrossessepournepasflipper,alorsj’aiobtenugaindecause.Maisendehorsdecetteconcession,Joshuanelâcherien!Finilegarçonquejefaisaistournerenbourriquefacilement,ilestredevenul’hommequej’airencontréauHilton.Drôle,sûrdeluietavecenplusuneautoritésexy.Bonpas toujours sexy.QuandMorganetmoi sommes rentrée à lavilla, JoshuaetGrantnousontrassembléesetnousavonsdûsubir la foudrequemonbeaugosseavaitmisedecôté le tempsquenousparlionsdenotrebébé.Ils’estadresséàMorganenluidisantclairementquesiellemecouvrait

une seule foisdeplus, il ne lui adresserait plus jamais laparole. J’aivoulu intervenir,maisGrants’est, lui aussi,mis en colère contremoi etm’a clairement dit que je devais arrêter de croire quej’étaisseule,quejedevaisprendreconsciencequej’avaisunhommesurquijepouvaismereposeretque même siMorgan et moi avions le droit de partager nos secrets, il était hors de question derecommencer«mes conneries», qu’il soutenait Joshua et qu’il n’accepterait plusqueMorganmecouvre.MorganetmoinousnoussommesexcuséesetmêmesipendantquelquesjoursJoshuaavaittoujoursl’airsuspicieuxquandnousnousisolionsdanslachambrepourdiscuterentrefilles,ilafiniparsedérider etnous sommes redevenuscommeaudépart, lesmeilleurs amisdumonde. Il a repris sonhabitudedusamediaugolfavecGrantenmelaissantsouslasurveillancedeMorgan.Jesuisenceintedeneufsemaines,ethiernousavonseulaconfirmation,lorsd’uneéchographiedecontrôle,qu’ils’agitbiend’unefilleetqu’elleestenbonnesanté, jevaisdoncpouvoir l’annoncerofficiellement àmes parents que j’ai tenus à l’écart pour lemoment.Moi j’étais convaincue qu’ils’agissaitd’unefille,maisJoshuamêmes’ilnem’ajamaisriendit,attendaittoutdemêmelapreuvescientifique.Maintenantluiaussivapouvoirs’adresseraubébéenl’appelantparsonprénom.Ànotreretour, ilarefuséque jefassecommesi lebébén’étaitpasvraimentréel.Chaquematinetchaque soir, il profite que je sois allongée et embrasse chaque millimètre de mon ventre tout endiscutant avec elle. Sauf ce matin, car j’ai passé la nuit chez Morgan pour sa dernière nuit dedemoiselle.J’aihâtedeleretrouver,carcerituelestdevenuimportantàmesyeuxetj’aitrèsenviedel’entendres’adresseràAponietplusau«bébé».—Tu veux bien revenir parmi nous, les coiffeuses sont arrivées, et j’ai besoin dema demoiselled’honneurpournepaspaniqueravantmonmariage!merouspèteMorgan.Enplus,cen’estpasenfixanttarobequesonbustiervas’agrandir,ellevaparfaitementt’aller, justequetondécolletéseraencoreplussexyetqueJoshuavaavoirdumalàsetenirsansavoirenviedetesauterdessus.—Tupensesquecetterobevaluidonnerenviedemoi?luidemandé-jeintéressée.—Tuasvutesnichons?Commentveux-tuqu’ilrésiste?merassure-t-elle.Ouiçaaussic’estunchangementdansnotrecouple.Joshuam’embrasse,metitille,mecaresse,maisunefoisqu’ilsentquej’aiprismonpied,ils’arrête.Jecommenceàperdrepatience.—Bonfinalementjepensequecetterobevam’êtreutilealors,jeluirépondsd’unclind’œil.Nousnousinstallonsdevant lesmiroirs installéspar lescoiffeuseset jemelaissetirer lescheveuxdanstouslessenspendantunebonneheure.Morganainsistépourquejesoiscoifféecommeelle,ducoupmêmesimescheveuxontbienpoussé, ilétait impossibleque j’aieunchignonaussi travailléque le sien avec ses longs cheveux, cependant le résultat est vraiment réussi. Une fois coiffée etmaquillée,lamèredeMorganarriveetnousl’aidonsàmettresarobequiestvraimentmagnifique.Unerobebustier,celui-ciesttoutendentelleetunelonguejupeensoietombeparfaitementjusqu’àcachersespieds.Latraineestimpressionnante,elledoitbienmesurertroismètresderrièreelle.Mesyeuxbrillent,elle

estépoustouflanteet jesuisémued’êtreàsescôtéspourvivre l’undesplusbeaux joursdesavie.Grantestl’hommeparfaitpourelle,ilsformentuncoupleidéalettrèsamoureux.—Nepleurepas!meprévient-elleauxbordsdeslarmes.—Aucunedevousnevapleurer,carsinonlesmaquilleusesrisquentdedevenirhystériques.Léa,tudevraismettretarobe,ilyaunhommederrièrecetteportequin’arrêtepasdefairelescentpasenattendantquetusortes,àcroirequ’ilestlemarié.Alors,tudevraist’habilleretallerlerejoindre,letempsquej’aideMorganàmettresesbijoux.Lacérémonievacommencer.Grantestdéjàentraindedemanderàtoutlemonded’allers’installersurlaplage,etluiaussiesttenducommeunarc,nousditsamèreenriant.Je vais enfiler ma robe et la mère de Morgan m’aide à la serrer au maximum. Je ressens unpincementaucœur,carj’auraisaiméquemesparentssoitdumariage.Monpèrevabeaucoupmieux,maismamèreapeurdeluifaireprendrel’avionetellepréfèrequ’ilsoitcomplètementrétabliavantdevenir.Jesuisdéçue,carjevoulaisprofiterdel’occasionpourleurannoncerlabonnenouvelledevive voix. Pourme consoler, Joshuam’a promis que nous irions à Paris à la prochaine trêve detournage.—Tuesmagnifiqueettrèspulpeusemachérie,metaquinelamèredeMorgan.Je lui souriset jevais faireunderniercâlinàmameilleureamieavantde leur laisserunmomentd’intimitémère/fille.Quandjesorsdelachambre,jetombenezànezavecJoshua.Ilmeregardeavecdegrosyeuxetbonditversmoipourmecamoufleràlavuedesautrespersonnesencoreprésentesdansleursalon.—Papillon,cetterobeest…—Sexy?—Ouic’estsûr !Parcontre, laseulechosequ’ellem’inspireàcetteseconde,c’estde l’enleveretd’embrassertapoitrinejusqu’àt’entendrecriermonnom.—HorsdequestionmonsieurMiller.Ilmeregardeetfroncelessourcils.—Oui, j’ai trèsenviedefairepleindechosesaveccette robequimetmapoitrineenvaleur,maistousimpliquentquetusoisprofondémentenfouienmoi!—Ohputain,nemedispasdestrucscommeça,jevaisjouirdansmonpantaloncommeunadoenmanque.— En manque, c’est certain ! J’adore toutes tes petites caresses, mais j’ai décidé qu’à partird’aujourd’hui,jenetelaisseraisplusposertesmainssurmoncorpssicen’estpaspourquetonpénissoitenmoi.—Nouspourrionsreparlerdeçaplustard?J’aiunesurprisepourtoi.—Ouisituveux,maisjenechangeraispasd’avis.Aponivatrèsbienettuasbeauêtretrèsbienbâti,jepeuxt’assurerquetunepourraspasl’atteindre,doncouinouspouvonsenreparler,maiscettefoisjenecèderaipas!

Il secoue la tête en souriant puis m’embrasse chastement avant de me prendre la main et dem’emmenerverslaplageoùvasedéroulerlemariage.

Quandnousarrivonsà l’extérieur, jesuiséblouiepar ledécor.Unlongtapisrougelongelaplagejusqu’àunearchefleurie.Leschaisessontdisposéesdechaquecôtéavecdesnœudsensoiegrisetblancsetdegrosbouquetsjonchentchaqueallée.Laplupartdesinvitéss’installentàleursplacesetGrantpatientedéjàsousl’arche.Joshuaembrassemamainetmedit:—Tusemblessouslecharme,tusaisquenouspourrionsnousaussiavoirunmariagecommecelui-cisitutedécidaisàmedemanderenmariage?medit-iltaquin.—C’estvraimentmagnifiqueetjesuisheureusepoureux,maispourlemomentmoiaussijesuisheureuseàtescôtéscommeçasimplement.jeluirépondsdoucement.—OKPapillon,jevaisdevoirêtrepatientdanscecas.Bonprêtepourtasurprise?—Plusqueprête!—Allons-yalors!Nousavançonssurletapisrouge,maisnousnousarrêtonssurlapremièrerangéedechaises.Jemetourneverslesinvitésquisontdéjàinstallésetjesuissouslechoc,cettefoisimpossiblederetenirmeslarmes.Mesparentsselèventetmamèremeprenddanssesbrastoutenmedisant:—Surprise!Jesuistellementheureusedelesvoirquejen’arrivepasàparler.Jeserrefortmamèrecontremoitoutenregardantmonpèrequimesourit. Ila l’airenpleineformeet jesuisvraimentrassuréedepouvoir le voir parmoi-même.Mon père se racle la gorge, il demande àmamère deme laisserrespirer,ilprendsaplaceetm’enveloppedanssesbrasrassurants.Quandnousnousséparons,jenepeuxplusattendre,j’aibesoindeleurannoncerlagrandenouvelle,maisévidemmentmamèrenemelaissepasenplacerune.—Tuesmagnifiquemachérie,LosAngelesteréussitàmerveille,maisj’imaginequeJoshuayestpourbeaucoup.Ilestparfaitcegarçon.Ilnousacontactéslasemainedernièrepournousdemanderde te faire la surprise. Jedoisbienavouerque jen’étaispaspartante, car je suis toujours inquiètepourtonpère,maislemédecinnousaconseillédepartiretdeprofiterdequelquesjoursdevacances.Ducoup,tonpèreainsistépourquenousvenionsaumariage…—Maman,j’aimeraisvousdirequelquechose,jetentedelacouper.—Tuterendscompte,tonfiancéestuncachotier,ilatoutorganiséavecMorganetpersonnenet’a

riendit.Noussommesarrivéshiersoiretnousavonsdormichezvous.J’aifaitlaconnaissancedecookieetjedoistedirequetonchienauraitbesoind’unbondressage,iln’arrêtepasdes’attaqueràvoschaises!—Maman,calme-toituesunvraimoulinàparoles,jeluirépondsenriant.—Excuse-lamachérie,elleestexcitéedetevoir,lancemonpèreamusé.—Ouidésolée,maisdis-moijet’écoute!medit-ellejoyeusement.J’essuie mes larmes de joie, Joshua me frotte le dos pour m’encourager à leur annoncer magrossesse.Jemesensprêteetsurtoutvraimentheureusedepouvoirleurenparler.Malheureusement,aumomentoùjem’apprêteàleurdire,laweddingplanernousinterromptetnousdemandeàJoshuaetmoidenousplacer,car lamariéeestprête.Mamèrem’embrasseetretournes’installersansmelaisserletempsdeleurdire.Joshuameconsoleetmeditquenousprofiteronspourleurparleraprèslacérémoniependantque lesmariés feront leursphotos.Nous longeons l’alléemaindans lamainsouslerythmedelamusique«Kissme»deEdsheeran.Cettechansonaunesignificationspécialepoureux,carc’estsurcettemusiquequ’ilssesontembrasséspourlapremièrefois.QuandnousarrivonsversGrant, je leprendsdansmesbraset je le remerciederendreMorgansiheureuse,ilmesouritetjevoisàtraverssonregardqu’ilestvraimentému.Jeluiembrasselajoueetjevaism’installerducôtédelamariée.Joshualuidonneunetapedansledoscequilesfaitriretousles deux, je souris de les voir si proches.Nous nous tournons tous les trois sur l’allée et je voisMorganaubrasdesonpère.Leslarmescoulentd’émotion.ElleavancedoucementetsonregardnequittepasunesecondeceluideGrantquiladécouvredanssarobeetquial’airencoreplusamoureux.Quandilsarriventversnous,sonpèrel’embrasseetprendsamainpourlaplacerdanscelledeGrantquinepeuts’empêcherdeluiembrasserlefront.Morganse tourneversmoi en larmes etme tend sonbouquet.La cérémonie commence et le pasteur nousparledel’amourentredeuxpersonnescommeGrantetMorganavantdeleurdonnerlaparolepourqu’ilsexprimentleursvœux.MesyeuxrencontrentceuxdeJoshuaetjecomprendsqu’unjournousaussi nous échangerons des vœux pour sceller notre amour pour toujours. Ils se passent leursalliancesetleprêtrelesdéclareofficiellementmarietfemme.Toutlemondeapplaudit,GrantetMorgans’embrassentavecpassioncommes’ilsétaientseulsetquerien ne pouvait venir dissoudre leur petit nuage de bonheur. Joshua se racle la gorge demanièreexagéréetoutenriantet ilsfinissentparsedécolleràregret.Ilssetournentverslesinvités, tout lemonde se lève tout en soufflant sur le petit flacon de bulles. En quelques secondes, nous sommesenvahis de bulles… comme un millier de petites bulles d’amour. Avant que tout le monde nes’accaparelesmariés,jemeprécipitesurmameilleureamieetnousnousenlaçonsavecamour.—Jet’aimeMorgan,jesuisheureused’êtrelàaujourd’huiaumariagedelaseulesœurquejen’aijamaiseue.—Jet’aimetellementPapillon.Oui,tuesmasœur!—Allezlesfilles,lesdéclarationsdevrontattendre,lephotographeestdéjàprêtàvousembarqueretil y a une queue d’une centaine de personnes qui meurt d’envie de vous léchouiller ! nous lanceJoshua.—TuesvraimentdégueulasseJosh,répondGrantenriant.

LesgarçonspartentaussidansuneaccoladetrèsémouvantepuisJoshuamereprendlamainetnousallonsàlarencontredemesparents.NouslestrouvonsrapidementencompagniedeceuxdeJoshua,tous deux accompagnés de leursmoitiés et tout semble se passer àmerveille. Il y a également legarçonquej’aiaperçubrièvementlorsdel’accidentdeJoshua,ils’agitdesoncousinEvan.C’estunchanteurincroyableselonJoshuamaisaussiunvéritableDonJuan.J’imaginetrèsbienletableau.LaressemblanceestflagranteàcroirequelegènedelabeautéestinnéchezlesMiller.Ilssetaquinentquelquesminutesavantdesetournerversnosparents.JeresserredansmamaincelledeJoshua,carjesaisquecettesituationlerendnerveux.Ilaencoredumalàaccepterquesesparentsaientchacunrefaitleurvieetqu’ilssoientheureuxdepouvoirenfinseréunirsansquel’unoul’autren’ensouffre.NousnousjoignonsàlaconversationquelquesminutesetJoshuamesouffleàl’oreille:—Sinousenprofitionspourlancerlabombeànosparentsenmêmetemps.Jenesuispassûrquenouslesreverronsavantunlongmoment.—Bonneidée,àtoil’honneur!jeluilanceémue.NouveauraclementdegorgeexagérépourJoshuacequimefaitrire.D’uncoup,ilparaîttendu,maisjesaisqu’ilestheureuxdepouvoirenfincriersajoieànosproches.—Léaetmoiavonsuneimportantenouvelleàvousannoncer.Commevousêtestousréunis,c’estlebonmoment.—Vousallez-vousmarier?nousdemandelepèredeJoshuaentapantdanssesmains.— Non papa ! Pour info, j’aimerais beaucoup qu’elle devienne ma femme, mais j’ai décidé del’épouserlejouroùelledécideraquelabaguequ’elleportesoitplusqu’unepromessed’amour.Cequenousavonsàvousannoncerc’estquedansseptmoisLéaetmoiseronslesheureuxparentsd’unepetitefille!lance-t-ilsanspréambule.Ilsnousregardenttousavecdesgrosyeux.Moijemeconcentresurmesparentsquin’ontriendit.J’aipeurqu’ilssoienttristesetqu’ilséprouventunsentimentprochedeceluiquej’avaisconcernantlapeurderemplacerLéoparunnouvelenfant.JesuisviterassuréequandmonpèrefondenlarmesetprendJoshuadanssesbrasenleremerciant.Joshuaestsurpris,maisseressaisitviteetluirendsonétreinte.Mamère fond dansmes bras tout en disant à quel point elle est heureuse d’être bientôt ànouveau grand-mère. Mon cœur est plus léger, je frotte mon pendentif en pensant à Léo qui meregardelà-hautetquiestsûrementtrèsfierdemoi.Les parents de Joshua sont aussi enthousiastes et àmon grand étonnement Joshua se laissemêmeembrasserparsonbeaupère.SoncousinEvanestrestéfigédepuisqueJoshuaaannoncélanouvellecequi l’amusebeaucoup. Il finitpar se remettrede sesémotionset lanceà Joshuaqu’il espère luiaussitrouvéunjourl’amour,maisquepourlemomentilcompteencoreprofiterunpeudetouteslesfemmesquisejettentàsespieds.Après les félicitations et les embrassades, nous nous dirigeons tous ensemble vers le lieu de laréception où lesmariés ne vont plus tarder à nous rejoindre. J’écoutemamère et celle de Joshua

discuter des préparatifs de la venue de notre future princesse et je n’éprouve aucun malaise aucontraire,jesuisvraimentheureusedeleurbonheur.Lesmariésfinissentparnousrejoindresousl’applaudissementdesconvives.Ledînertoutcommelerestedumariageestparfait,simple,maisraffiné.Joshuaetmoinousprêtonsaujeudesdiscoursavecjoie,c’estavecunegrandeémotionquejemelance.—J’aiécritcesquelqueslignespourtedireàquelpointtum’esindispensable.Tuescommeunesœurpourmoi.

Tum’écoutesquandj’aidessoucis,tumeremonteslemoralquandjesuistriste,tum’encouragesquandjedouteettumeconsolesquandj’échoue.Beaucoupm’ontabandonnéedansl’épreuve,beaucoup,maispastoi!

Jesuisheureusedetesavoirheureuse.Grantestl’hommeparfait,ilt’aimeàlafolieetçajem’ensuisrenducomptedèslapremièrefoisoùjel’aiaperçuderrièrelacaméralorsdesappelsvidéomaisencorepluslapremièrefoisquejel’airencontré!Sesyeuxbrillaientd’amourrienqu’enprononçanttonprénom.Grant,mercid’êtrelàpourMorgan,pourlachériretl’aimer.

Aujourd’hui,jesuislàpourtoi.Jevoudraisjusteteremercierd’êtrelabellepersonnequetues,cartuesunepersonneexceptionnelleMorgan.Jet’aime…Elleselèveetmeprenddanssesbrastoutenmedemandantderemercierlesmaquilleusesd’avoirpenséaumascarawaterproof.Grantnoussépareens’excusant,maisl’heuredelapremièredanseestvenue. Nous les regardons danser enlacés l’un contre l’autre avec un sourire radieux. JoshuademandeauDJde lancer«Giveme love»deEdSheeranensuiteafinquenousdansionsavec lesmariés.Quandlamusiquereprend,nousnousdirigeonsverslesmariésetpendantqueJoshuaattrapeMorganjetendslamainàGrant.Nousdansonstouslesquatrecôteàcôteetlemomentquenouspartageonsestparfait.Vers quatre heures du matin, je commence vraiment à me sentir épuisée. Joshua me propose derentrer,maisMorgan insistepour lancersonbouquetavantnotredépart.Je joue le jeuetmeplaceavecladizainedecélibatairesprêtesàsebattrepourattraperlefameuxbouquet.Jemeplacesurlecôtépouréviterlesmauvaiscoupsetj’aiàpeineletempsderéaliserquelebouquetmefoncedroitdessus, jetendslamainet l’attrapesifacilementqu’OllieetAlliequiétaientàmescôtéspestentdejalousie,Morganelles’approcheetmefaitunclind’œil toutendisantque jenevaisplusavoir lechoixmaintenantquededemanderJoshuaenmariage.Surlecheminduretouravecmesparents,toutlemondeestfatiguéetpersonneneparle.Joshuasepencheversmoietmesouffle:—Prêteàmelaisserteretirercetterobedetentatrice?—UniquementsitucomptesenleverlestringtoutaussitentateurmonsieurMiller.Jeluiréponds

soudaintrèsréveillée.Ilm’embrasselefronttoutenriant.

Le retour jusqu’à la villame paraît interminable. J’adore les parents deLéa,mais à cette secondej’aurais préféré être seul dans la limousine. Sa robem’a rendu dingue toute la journée, j’imagined’ailleursquejenesuispasleseulàavoirbavésursondécolleté.Jenesuispasjalouxetsurtoutjesuistrèsfierdemapetitefemme,maissij’avaispulacouvrir,jenemeseraispasgêné.J’aipasséunegrandepartiedelajournéeavecuneérectiondemalade,j’aimêmehésitéàallermesoulagerdanslestoilettes,maisjemesuisretenu.Quatresemainesquejenemesuispasperduenelle.C’est long,trèslong…Pourtantjesuisprêtàpatienterencore jusqu’àcequemaprincessesoitparminous. Jen’aipasenviede lui fairedumaljustepourassouvir ledésirquemeprovoqueLéa.Parcontre,monPapillonestàcran,pourtant jem’appliqueàl’entendrehurlersonplaisirmaissurtoutj’adorel’entendrecrier«Joshua,s’ilteplaît»«Joshua,jet’ensupplie»leplussouventpossible.Quandellefaitçajesuiscommeleroidumonde.Maiscelaneluisuffitplusetàmoinonplusd’ailleurs.Carmêmesij’adorecequ’ellemefaitavecses mains et sa bouche de déesse, rien ne remplace le plaisir d’être en elle, c’est comme si l’onfusionnait,c’est…incroyable!Lechauffeurnousdéposeetnousrentronstouslesquatreensilence,mêmelamèredeLéaneditrienetjepeuxvousassurerquec’estexceptionnel.Cettefemmeestadorable,maiselleaundébitdemotsà la secondequipourrait effrayern’importequelbavard lambda. J’ai àpeine le tempsd’ouvrir laportequenotrepetitecrapulemesautedessus.Lesfemmesdelamaisonseréveillentetluifontunefête enbonneet due forme, lespapouilles, les«gouzi-gouzis», tout ypasse.Sonpère etmoi leslaissonsà leurs retrouvaillesetallonsboireundernierverresur la terrasse,eaugazeuses’ilvousplaît.Sij’oseluiproposeruneseulegoutted’alcool,jesuisunhommemort,pourtantunfonddewhiskyn’auraitpasétéderefuspourcalmermesardeurs, jesuissûrquesonpèreenauraitbienenvie.Jedevraispeut-êtredireàLéaquej’ailuunjourquelquepartquelewhiskyétaitbonpourlecœur.Bref,nosdeuxverresd’eaugazeuseàlamain,nousdiscutonsdumariagedeGrantetMorganquiaétéunevraietuerie.Putain,toutétaitparfait!Jesuistropfierdemonfrèredecœur,etj’espèrequesamèreva lui foutre la paix maintenant queMorgan est officiellement de la famille. Grant m’a dit qu’ilvoulaitbientôtmettreunbébéenroute,maisqu’iln’enavaitpasencoreparléàMorgan,bahjelui

souhaiteboncourage,carmêmesiMorganestplussimpleàconvaincrequeLéa,ellen’enrestepasmoinsunefillequiaimedécider.Donctantquel’idéenevientpasd’elle,Grantvadevoirpatienter.Nosfemmesfinissentparnousrejoindre,suiviesdeprèsparcookiequivientsecolleràmajambe.Léafaitlamoue,carelleabeauêtrecellequilecâline,lenourrit,c’esttoujoursversmoiqu’ilvientréclamerdel’attention.—Cechienestvraimentincroyable,jamaisjen’aidroitàunefêtepareille,c’estinjuste!—Queveux-tuPapillon,c’estmoncharmenaturel,mêmecookienerésistepas! je luirépondsenriant.—Jepeuxcomprendre.Jen’aipaspurésisternonplus,melance-t-ellesouriante.Jem’approched’elleenm’étirantetjeluiproposed’allernouscoucher.Nousprenonscongédesesparentsetjelapousseverslachambrequejem’empressedeverrouilleràclef.Elles’avancejusqu’àlasalledebainsetcommenceàfairedescendrelafermeturedesarobe,maisjecoursversellepourl’arrêter.—MinutePapillon!Tufaisquoilà?—Jemedéshabillepourallerdormirmonamour,merépond-ellesournoisement.—Tuesfatiguée?luidemandé-jedéçu.—Non!Tucomptesmefairel’amour?—J’aibienenviedeteretirercetterobeetdetefairepleindechosescochonnes,jeveuxt’entendregémir de plaisir pendant que je sentirai tesmainsmagiquesme caresser… je lui rétorque tout enprenantsamainpourladéposersurmonérection.—Tunem’aspasbiencomprise?As-tul’intentiondemefairel’amour?Vraimentl’amour?Je fronce les sourcils etm’éloigne tout en enlevantma cravate.Évidemment que j’ai envie d’elle,maislefaitdelasavoirenceintemebloque.Jen’aipasenviedeluifairemal.—Jenet’exciteplus?Pourtantjen’aipasencoreprisdepoids,moncorpsn’apaschangéendehorsdecettepoitrinequetusemblesapprécier,non?—Neplusm’exciter?Tuesfolle!Aucontraire,jedeviensfouàforcedefantasmersurtoncorps…c’estjustequ’ilyaAponi,jeluirépondsenposantmesmainssursonventre.Ellem’embrassechastementetplongesonregarddanslemientoutenlaissantsesmainsdescendrejusqu’àmaceinture,qu’elleretireentirantdessusavecforce.Jesuisexcitéaupossible,cettefemmeestunevraietentatrice.—Jet’assurequejeneferaisrienquipuisselamettreendanger,mesouffle-t-elleenmeléchant lelobedel’oreille.Jepeuxtejurerquetoinonplustunepeuxpasluifairedemal.Parcontre,situmefaisdubien,jeseraisdétendueetparconséquentelleseraégalementdétendue.Alorss’ilteplaît,tuveuxbienfaireçapourmoi?—Jenesaispas,j’enaivraimentenviepourtant…—Justeuneprécision,tupensespouvoirtenirseptlongsmoissansmeprendrepeaucontrepeau?Sanssentirmonsexesecontracterautourdetonpénis?—Ohputain,arrêtedemediredestrucspareils,tuescruelle!— Sache que lorsqu’Aponi sera avec nous, je ne serai pas en état tout de suite, et notre petite

princessenenouslaisserapasuneminutederépit.Doncjepensequenousdevrionsenprofitertantquemalibidoestàsonmaximumetquenoussommestouslesdeuxenformeetassoiffésdedésirl’unpourl’autre.—TuauraisdûêtreavocatePapillon!jeluilancetoutenm’emparantdeseslèvrespourunbaisertoutsaufdoux.Jeneréfléchisplus,jefaisdescendrelafermeturedesarobequitombeàsespiedspendantqu’ellefaitdescendremonpantalonetmoncaleçonavantd’empoignermonsexeàpleinesmains.J’accentuenotrebaisertoutenlapoussantverslelit.Elles’activesurlesboutonsdemachemise,maisceux-ciluidonnentdufilàretordre,alorsellenecherchepasetellel’écarteavecforceenfaisantsauterlerestedesboutonsquitombentausol,puiselletiredessuspourmelaretirerentièrement.Jem’écarted’elleessoufflé.—Tuesunevraietigresse.Posetesmainssurmesépaules.Elles’exécuteetjelasoulèvepourvenirl’allongersurnotrelit.Jesuisentièrementnufaceàelleetjedécouvresesjolisdessous.Unstringgristrèsminimaliste,toutendentelle,assortiàsonsoutien-gorgesansbretelle.Jerepèrel’attachequi,commej’adore,sedégrafeparl’avant.Alorsd’undoigtémagique,jefaissauterl’agrafe,cequifaitgémirLéa.Jeneperdspasdetempsetjefaisglissersonstringquejebalancederrièremoiavantdevenirdirectementembrassersonsexetrempépourmoi.J’embrassesonsexe,mordilleseslèvresgonfléesavantdelasoulagerenlaléchantdoucement.Elle se cambre sous mes caresses et crie son extase en s’agrippant à mes cheveux. Je remontedoucementvers sonventreet embrassechaquepartiede soncorps jusqu’à sapoitrinequim’a faitfantasmertoutelajournée.Jepassemalanguesursontétonquisedurcit,cequilafaitgémirdeplusbelle.—JoshuaMiller,n’essaiepasdemerendrefolleunefoisdeplussansl’aidedetonpénismagique!—Monpénismagique?jeluidemandeamusé.—Nem’obligepasàtesupplier,jeteveuxtoutdesuiteenmoi!J’essaiedemettredecôtémescraintesetécarteAPONIdemespensées.Jeluiécarteunpeupluslesjambesetviensmeplacertoutenl’embrassantavecfougue.Elleempoignemonsexeetlepositionnepour que je la pénètre. Ce que je fais doucement sans me précipiter même si j’ai très envie dem’enfoncerenelleavecforce.Elleromptnotrebaiser,attrapemonvisagedesesmainsetplongesonregarddans lemien,puiselleenrouleses jambesautourdema taillecequimedonneunmeilleuraccèsavantd’appuyercontremonpostérieurpourm’inciteràm’enfoncerplusenelle.—Jevaisbien,s’ilteplaît,prends-moimaintenant,viteetfort,j’enaibesoin.J’aibesoindetoi…Jenetiensplus.Jeluidonneuncoupdereinspuissantetm’enfonceenelleentièrement,cettefoisjedoismeretenirpournepasexploserdanslaseconde.Jeretrouvemapetitefemmeétroitecrééepourm’accueillir. Je n’ai pas envie de bouger,mais une fois de plus cette chipie commence à bouger,commejerésiste,ellemefaitbasculersurlecôtéetelles’empressedesepositionnersurmoietdes’empalerd’unseulcoupsurmonsexe.

—Bordel!PutaindoucementPapillon,jeneveuxpas…—Chut!Negâchepascemomentetlaisse-moifaire,m’ordonne-t-elled’unevoixrauque.C’est elle qui prend les rênes. Elle appuie ses mains sur mon torse et commence un va-et-vienttorride.J’attrapesapoitrinequejecaressedurement.Auboutdequelquesminutes,jesenssonsexesecontracter et je saisque jevaismoi aussi exploser. Jenepeuxplusme retenir, alors je lâche tout,j’attrape ses hanches et je la fais à nouveau basculer sousmoi et je la pénètre sans attendre. Je lapilonneavecardeuretaprèsquelquescoupsdereinsnousexplosonsensembledansuncrid’extasequejetented’étoufferenplaquantmabouchecontrelasiennedansunbaiserpleindesensualité.Jesuisessouffléetsurtoutsatisfait.Jenemelaissepastombersurelledepeurdel’écraser,maisnemeretirepasnonplus,carjeneveuxpasromprececontactquim’atantmanqué.

Letournagedelatroisièmesaisondeeyesightsetermineenfin.Léaentredanssonquatrièmemoisdegrossesseetj’adorevoirsonventrequicommenceàs’arrondir.Cettefoisnousavonsdeuxmoisdestand-bysurlasaisonavantdereprendreletournage.Cematin,nousaccompagnonsMorganetGrantqui s’envolent pour leur lune de miel tant attendu, trois semaines direction Bora Bora. Les fillesn’arrêtent pas de discuter et surtout Morgan ne lâche rien, elle nous ordonne de lui donner desnouvelleschaquejour.MêmesiLéaabeauluirappelerqu’elleaencorecinqmoisdevantelleavantdefairelarencontredesafuturefilleule,Morganneveutriensavoir.Moidemoncôtéj’aiprévuunepetite surprise pour mon Papillon et moi. J’ai consulté sa gynécologue pour vérifier qu’elle nerisquaitrienàvoyageretensuitejenousairéservéunpetitpéripleavantdeterminernotreséjouràParispourqu’ellepuisseserecueilliretretrouversonpetitLéo.Ellenem’enparlequasimentjamais,maisjesaisqu’elles’isolesouventetqu’elleluiécritdeslettres,alorsj’avaisenviequ’ellepuisseallerluirendrevisiteavantdenepluspouvoirvoyageràcausedesagrossesse.Ducoup,demainnousnousenvoleronspourtroissemainesdevacancesenToscane.Nousenavonssouventparléetellen’ajamaisétéenItalie.Personnellement,jen’avaispasenviedemeretrouverentourédetouristesetdefansendélire,alorsj’aidénichéunesuperbevillaavecpiscineoùnousseronsseulsetdétendus.Nouspourronsvisiterentoutetranquillité.Léaadorel’artetc’estlaToscaneestidéalepourça,ledécorestmagnifique,etelleregorged’artistes.J’espèrequemasurpriseaural’effetescompté.J’ai toutplanifié,etcettefois, jen’aipasoublié«cookie»quivaallerpasserdesvacanceschezmonpère, je savaisdéjàquesi jel’envoyais dans une pension, ma petite femme ne serait pas d’accord, elle aurait le sentiment de

l’abandonner.Même si je sais que ce chien est vraiment important pour elle, je pense qu’elle serad’accorddeleconfieràmonpèreavecquielles’entendàmerveille.Surlecheminduretour,ellerestetrèssilencieuseetjedevinequeMorganvabeaucoupluimanquer.Àmoiaussid’ailleurs,carnoussommesinséparablestouslesquatre,maisrienqu’àl’idéedepasserdeuxmoisensoloavecLéamerendheureux.Bondeuxmois,jesuisoptimiste,jesuissûrqu’ilsvontvenirnousrejoindredèsquenousseronsàParis,carlàaussi,j’aitrouvélalocationidéale.UnsuperLoftassezprocheducimetière.Aumoins,ellepourraserendresurplaceenmoinsdedeuxminutes.Enrentrant,jeluiproposedeprofiterdelapiscineetelleaccepteavecenthousiasme.Ledébutdemasurpriseest en route.Ellevaallerchercher sonmaillot,maisne le trouvera jamais, car il estdéjàdanslavalisequiestferméeetdanslecoffredemanouvellePorsche.Ellerevientcinqminutesplustarddansunbikiniquimefaitsaliver.Lehautdubikiniestclairementbeaucouptroppetitpourabritersapoitrinedefemmeenceinte.Elleasatêtecontrariéecequimefaitriredepluselle.Ellemebalancemonshortdebainsàlafigureetmelancemécontente.— Avoue méchant garçon ! Tu as caché mon nouveau maillot, car tu veux me voir exhiber mapoitrine,medemande-t-elleboudeuse.—Accusationsanspreuvemademoiselle.—Dis-moioùtul’asmis,regarde-moi!Autantnepasporterdehautdutoutetfairedutopless,meprovoque-t-ellesournoise.—AvecgrandplaisirPapillon!jeluirépondsmoqueur.—Ah oui, tu en es sûr ? Pas de souci grosmalin, sache que j’en suis capable,mais autant allerjusqu’aubout,jevaisalleràlaplagedanscettetenue!Jebondisdemachaisepascontentdutout.Jesaisqu’elleseraitcapabledelefairejustepourmefaireenrager.Jem’approched’elleetrestedevantelle.Jemedéshabilleàlahâteetenfilemonshort.Ellemereluqueenrelevantunsourcilattendantquejefassemonmecpossessifetquejeluiinterdisedesortircommeça.Maisellenem’aurapas!Sijefaiscetteerreur,ellevas’empresserdevouloirmetenirtêteetjenepourraispluslaretenird’alleràlaplage.Jel’embrasselangoureusementpourluifaireoubliersacontrariététoutenlafaisantreculerjusqu’auborddelapiscine.Arrivéeaubord,jerompsnotrebaiser,elleesttoutepantelanteetmeregardeavecdésir.—Tun’iraspasàlaplagePapillon!Jesaisoùesttonbikini,jel’avoue…maisc’estunesurprise,alorsaujourd’huinousallonssagementprofiterde lapiscine,puisnous ironsdinerchezmonpèrecommeprévu.—Jelesavais!Attends,tuasditsurprise?—C’estbiença!—OK!Danscecasjevaisêtrepatiente,medit-elletoutenmecontournant.Ellevientsecolleràmontorseetmefaitpleindepetitsbaisersdansledos,cequimefaitrelâchermagarde,graveerreur.Elleposesesdeuxmainssurmondosetmepousseavectoutesapetiteforce.J’essaiedemeretenir,maisj’atterrisdansl’eau.

—Petitevengeancepourlevoldemaillot!Ellefinittrèsviteparvenirmerejoindreetnouspassonsunmomentparfaitànousamusercommedesgosses.Etlemeilleurc’estquandnosmaillotsseretrouventàflotterdanslapiscineetquenoscorpsseretrouventpourunmomentdepureextase.Lorsqu’arrivel’heuredepartirdînerchezmonpère, j’insistepouramenercookieavecnous.Elleestétonnée,card’habitude jen’aimepas trop letrimballeravecnouslorsquel’onvachezmonpère.Léasautedejoieetattrapelacrapulepourpartir.Cequ’ellenesaitpasc’estqu’ilnerentrerapasavecnous,jecroiselesdoigtspourqu’ellenefondepasenlarmesendisantaurevoirauchien,vivelesjoiesdeshormonesdefemmeenceinte.Àpeinearrivé,monpèremetlespiedsdansleplat,commequoiçanesertpasàgrand-chosedeluiavoirrépétéquinzefoisqueLéan’étaitaucourantderienetquec’étaitunesurprise!—Alorslesamoureuxprêtspourvosdernièresvacancesensolo?Je lui jette un regardmeurtrier aumoment où Léa se retourne pourme regarder en fronçant lessourcils.—Oups,j’aifaitunegaffe?—Ouijecrois,luirépondLéaamusée.Bonmaintenantqu’ilm’acoupél’herbesouslepied,jeluiexpliquerapidementleprogrammesansrentrerdanslesdétails.—Commemonpèrenepeutpastenirsalangue,jevaisdevoirtedire«surprise»plustôtqueprévu.Jecomptaist’enparleravantdepartirdechezeuxpuisquecookievaresteraveceux.Demainmatinnouspartonsenvacancespourtroissemaines.Ellemesauteaucouenmeremerciantcommesij’étaislepèreNoël,jesuisrassuré,carj’avaispeurqu’elleneveuillepasallerailleursqu’àParis.Jetiensmalgrétoutàlarassurer,carjeveuxqu’ellesachequemoiaussijepenseàsonpetitLéo.—Nous partons trois semaines pour une destination que je garderai secrète, ensuite nous irons àParisoùnousresteronsjusqu’àlareprisedutournage.—OhmerciJoshua,j’aitrèsenviedepasserquelquessemainesenFrance.Maisj’aihâtedeprofiterde vacances en amoureux, rien que tous les deux, comme cela je serai en grande forme pourreprendreletournagedansdeuxmois.Jepréfèreneriendire,carjeneveuxpasgâcherlemoment,alorsjemecontentedeluisourire.Pourunefois,c’estàmoiquerevientlerôledecachotieraveclacomplicitédeMorgan,grandepremière.J’aivuavecelleetGraigpourqu’ellenesoitpassurlatroisièmesaison.Quandlasérievareprendre,Léaentreradanssonseptièmemoisdegrossesse,alorsilesthorsdequestionqu’elleviennecourirsurlesplateaux.Qu’elleleveuilleounon,jemedoisdeprendresoindemespetitesfemmes.Jesuisprêt à affronter sa colère,mais quoi qu’elle dise, elle ne travaillera pas avant d’avoir accouché etd’avoirprisletempsdeseremettre.

Comme je l’avais prédit, lemomentdes au revoir avec sonpetit bébé sont très… larmoyants. J’aienvie de rire, mais je me retiens, car je ne veux surtout pas la froisser, personne n’ose le faired’ailleurs.Mabellemèrenous jetteunregardmeurtrierpournousprévenir,monpèreetmoi,quenous n’avons pas intérêt à émettre le moindre gloussement. Je la regarde en souriant, elle esttellementbellequandelleestémue.Enplus,jemeferaiungrandplaisirdelacajolerpourluifaireoubliercettecourteséparation.Lelendemainmatin,jelaréveilletôtpourpartir.Elleselèveets’affole,carellen’apaspenséàfairesesbagages,maisje larassureet luiexpliquequeMorgans’enestchargéeavantsondépartetquenosvalisessontboucléesetsontdéjàdanslecoffredelaPorsche.—DanslecoffredelaPorsche?Pourtroissemainesdevacances?Vulatailleducoffre,tuasdûfaireunepetitevalisepournousdeux?medemande-t-elleinquiète.—Écoutetoutlenécessaireestdanslavalise.Maillotdebain,robed’étéetsandalespourtoi,etshort,tee-shirt et tongs pourmoi. Si tu as besoin de plus de fringues, nous pourrons toujours faire unejournéeshopping.Maislàoùnousallons,nousn’auronsaucunvoisinàmoinsd’unkilomètre,alorstupourrastepromenertoutenue.—Tuesvraimentincroyable!melance-t-elleenriant.Enarrivantà l’aéroport je luimetsunbandeauet jene lui retirequ’unefois installésdans l’avion.Ellecligneplusieursfoisdesyeux,maiselleesttrèsexcitéeparcettehistoiredesurprise.Jeluitendsl’enveloppequicontientladestinationainsiquedesphotosdelavillaafinqu’elledécouvreoùnousallons pouvoir profiter pour nous retrouver en tête à tête et décompresser. Elle regarde tout avecattention, feuillette plusieurs fois les photos et relit le prospectus aumoins trois fois avant demeregarder,lesyeuxbrillantsdelarmes.—LaToscane?J’aitoujourseuenvied’allerlà-bas.Jeveuxtoutvoir…—Nousferonstoutcedonttuaurasenvie,Papillon,dumomentquetutesentesbien.—Ohj’aitellementhâtedevoircespaysagesmagnifiques,lepatrimoineartistiqueestincroyablelà-bas!OhjevoudraisalleràFlorencevisiterlesmusées.JeveuxpouvoiradmirerlestoilesdeGiotto,Brunelleschi,etsurtoutMichel-Ange.Je ris à voir son enthousiasme, mais j’avoue qu’elle m’effraie un peu aussi, moi j’avais prévufarniente,piscineetgrassematinée.Maissielleveutbaladeetmuséejeleferaisavecgrandplaisir,cartoutcequejeveuxc’estvoirsonmagnifiquesourire.

NousavonsreprisletournagedepuisdeuxsemainesetLéameboudetoujours.Jesaisqu’ellevafinirparcomprendrequenousavonsfaitçapoursonbien,maisenattendantjefaisprofilbas.Jesuisauxpetitssoinsetjefaislemaximumpourêtreleplusprésentpossible.Elleestmaintenantenceintedeseptmois et demi. Je crois que c’est la femme enceinte la plus belle que j’ai jamais vue. Elle estvraimentmagnifique,sonventreagonfléàuneallureincroyablependantnosvacances.Enarrivanten Toscane, j’ai commencé à lui mesurer le tour de son ventre chaque semaine et elle a prisquasimentquatrecentimètresdediamètre.Enplus,Aponiacommencéàbeaucoupbouger,c’estjusteuntrucdedingue.Quandjeposemamainsursonventreetquejesenssespetitscoups,jepourraispresquepleurer,alorspourmaréputation,jegardemeslarmesbienàl’intérieur.Maisvoilà,monpetitPapillonalarancunetenace,doncdepuisdeux semaines, c’est ceintureniveau sexe et du coupdoucheglacée chaque soir, car il est hors dequestiond’entrerdanssonjeu.Sonaccouchementapprocheetmesangoissesdepouvoirluifairemalsontrevenues.Alorssapetitepunitiond’abstinencemeconvient.Encoreplusdepuisqu’elleavumanouvelleassistante.Lasemainedernière,jesuisrentrétellementvitequej’avaisoubliémonscript,etcommeBritannyveutprouverqu’elleestefficace,ellen’arientrouvédemieuxquedevenirmelerapporteràlavilla.JenevousdispaslatêtedeLéaquandelleafaitsarencontre.J’avouequeBritannyressembleassezaugenredefillesquej’enchainaisavantdetomberamoureuxd’elle.Unegrandebruneauxlonguesjambesetauxyeuxclairs,elleestvraimentbelle,maiselleneme fait aucun effet. Mon cœur est complètement enchaîné à Léa et mon sexe ne réagit qu’à sontoucher,maisallezlefairecomprendreàunefemmequisetrouvegrosseetimpotente.Elleabeauêtremagnifiqueàmesyeux,rienàfaire,elleestcontrariéeetaujourd’huiellemefaitlasurprisededébarqueraustudioàl’improviste.Quandjelavoisarriverauloin,jesuisenpleinepriseavecGrant etAllie. Jenepeuxpas tout arrêter. Je fais levideet jemeconcentre surmon rôledetélépathe.Heureusement,toutlemondeestsuperconcentréetaprèsunedemi-heure,Graigvalidelascène.Ilnousaccordecinqminutesderépitetjefonceàmalogepourlaretrouver.J’arrive,prêtàl’engueuler,carellesecomportecommeuneenfantetqu’ilesttempsqu’ellearrêtedebouder,maistousmesbeauxdiscourssestoppentnetquandj’ouvrelaporteetquejevoisLéasetenirleventreetMorganlasoutenirparlataille,etsurtoutuneflaqueàsespieds.Jem’approched’elleinquietetjeluiattrapelevisagepourqu’ellemeregarde.—Quesepasse-t-il?—Jeviensdeperdreleseaux!Aponiarrive.—Non ce n’est pas possible, tu ne dois pas accoucher avantminimum sept semaines. Je protestefermement.—Ouibahtupeuxluiexpliquer,carellen’apasl’airbiend’accord,ironise-t-ellecrispée.—Bonlesamoureux,calmez-vous.Joshuaapprochetavoiture,ilfautl’ameneràl’hôpitaldesuite.Jehoche la tête et jememets enpilote automatique. Je l’embrasse rapidement et cours commeundinguepourapprochermavoituretoutencriantàGrantqueLéavaaccoucher.IlfonceversmalogepouraiderMorgan.Jefonceauplusvitetoutenrestantconcentrésurlaroute.MorganetGrantnoussuivent deprès. Je lui demande si elle vabien aumoins toutes les deuxminutes, car j’ai vraimentl’impressionqu’ellesouffrelemartyre.

—ÉcouteJoshua.Jesuisentraind’accoucher,alorsnonçanevapas!Çafaitunmaldechien.Etquand j’aimal, je suis odieuse alors je tiens àm’excuser, sache que je t’aime,mais si tu osesmedemanderunefoisdeplussijevaisbien,jehurle!siffle-t-elleengrimaçant.Jenerépondspas,carellemefait limitepeur, jemecontentedeposermamainsursacuissepourtenter de l’apaiser un minimum. Elle s’accroche à ma main… non en fait elle me la broielittéralement.Heureusementpourlepeudedoigtsqu’ilmereste,nousarrivonsenfin.Morganouvrelaportepour l’aider à sortir etmeconseilled’allermegarerpournous rejoindre auplusvite. JerangelavoitureetGrantm’attend.Nouscouronstouslesdeuxpourrejoindrelesfillesetilmecriejoyeusement.—Putain!Tuvasêtrepapa!Jecourset jemecontentedeluisourire,mais jesuisvraiment inquiet. Ilest troptôt.J’aivraimentpeur,mais jenepeuxpas lemontreràLéaqui,elleaussi,semblepétrifiée.Elleadéjàétépriseencharge. Les infirmièresme donnent un formulaire à remplir. J’ai retenu la leçon la dernière fois.J’étaisincapablederépondreàuneseulequestion,alorspendantnosvacancesjeluiaidemandédetoutme dire sur elle, allergie, groupe sanguin, la totale...Du coup, je remplis tous les papiers enmoinsdedeuxminutes.Quand je débarque, Morgan pleure et mon cœur s’arrête. Pourquoi sont-ils dans le couloir ?PourquoiMorgann’estpasrestéeàsescôtésletempsquej’arrive?Ohmondieunon!JemelaissetomberlesgenouxàterreetGrants’accroupitàmescôtés.—TufaisquoiJosh?Jerelèvelatêteetjeleregarde,iln’apasl’airdévastéetilatoujourslesourire.—PourquoiMorganestenpleurs?J’aicruqu’ilyavaitunproblèmeavecLéa!—Ilsviennentdel’emmeneraubloc,ilsdoiventluifaireunecésarienneenurgence.L’infirmièreadit que tu devais aller te préparer, blouse et chausson. Tu ne pourras pas entrer au bloc pendantl’intervention, mais tu seras juste derrière la porte et tu rejoindras Léa dès qu’Aponi sera sortie.Ressaisis-toi,mec,elleabesoindetoi!Jemerelèveetrespireàfond.Grantaraison,elleabesoindemoietjedoisêtrefortpournoustrois.Jemepréparerapidementetjefonceverslebloc.JepeuxvoirLéaendormieetpasmoinsdetroismédecinsquis’activentautourd’elle.Heureusementunedemi-heureplustard,j’entendsunpetitcrietj’aperçoismafille.Dixminutesaprèsuneinfirmièremefaitsigned’entrer.Ellemerassuresurl’étatdesantéd’Aponietmeditqu’ellevaêtremiseencouveuse,maisqu’elleestenpleine forme.Ellem’expliquequebeaucoupde femmesaccouchentàla32esemaineetelleestuneprématuréede48cmetde2k500gquipètelaforme.Jeluidemande comment va Léa et elle m’explique qu’elle va vite se réveiller, car l’anesthésie est trèslégère,maisquetoutvabienégalementpourlamaman.

Mesnerfslâchentetjeserrel’infirmièredansmesbraspourlaremerciertoutenpleurantcommeunegonzesse,mais je peux vous assurer que jem’en fiche, car tout ce qui compte c’est que les deuxfemmesdemaviesoientenbonnesanté.L’infirmière revientavecma filledansunecouveuse.Elleadespatchscollésunpeupartout,maisapparemment c’est pour contrôler quemapetite dure à cuire respire correctement.Léa se réveilledoucement,elleestfatiguée,maisquandsesyeuxs’ouvrent,ellemeregardeeffrayéeetsespremiersmotssontpournotrefille.—Dis-moiqu’ellevabien?—Ellevatrèsbien,regardeelleestjustelà.L’infirmièreaditqu’elledevraitresterquelquesjoursdanssacouveusepourêtresûrquetoutvabien,maisc’estunedureàcuire,commesamère,etelleaunangegardiendénomméLéoquiveillesurelle,alorsnet’inquiètepas,toutirabien.Jesuislàpourvousdeux,jevousprotègeraiPapillon.—Jet’aimeJoshua.Jesuistellementdésolée…j’auraisdûrestersagementàlamaison.—Au contraire, tu as bien fait. Je t’aime idiote,même si tu es venue plus par jalousie que pourprofiterdetonhommesexy,jem’enfiche.C’estunepreuvedetonamourenquelquesorte.Iln’yaquetoietmafillequicomptez.Jet’aime!C’estmêmeplusfortqueça,c’estau-delàdel’amour.Je m’empare de ses lèvres et l’embrasse avec ardeur pour qu’elle comprenne tout ce qu’ellereprésentepourmoi.Jesuisaujourd’huil’hommeleplusheureux.Jenepeuxriendemanderdeplus.J’aiunepetitefillesplendideetunefemmequim’aouvertlesyeuxsurtout,surcequiestréellementimportantdanslavie…L’amour!Maintenant, nous allons pouvoir nous tourner vers l’avenir, tous les trois sans oublier cookieévidemment,mais aussiGrant,MorganetmêmeEvanque je comptebienmettre sur le chemindel’amour.Jen’aiqu’uneenvieàcetteseconde,pourquetoutsoitvraimentparfait,c’estqu’elleacceptede devenir ma femme. Mais une promesse est une promesse alors je ne dis rien et j’attendspatiemmentqu’ellelefasse,carjesais,aufonddemoi,qu’unjourellelefera.

JerefermemonordinateuretjevaispréparermapetitesurpriseavantderejoindreJoshuaetAponisur la plage. Je m’approche de la terrasse et je les aperçois au loin. Aujourd’hui, notre petiteprincessefêtesesdeuxansetjesuisvraimentheureusequ’ellesoitparminous.Jemesouviensencoredemonaccouchement,elleestarrivéeavechuitsemainesd’avanceetj’étaispaniquée.JemesuisretrouvéeàperdreleseauxdanslalogedeJoshua,toutça,carjevoulaisvenirlevoiràl’improviste.Jen’aijamaisdoutédesonamourpourmoi,maisjemesentaisgrosseetinutile,alorsqueBritannyétait juste…magnifique. Joshuanem’ena jamais reparléet j’ai soigneusementévitéderevenirsurlesujetsurtoutquandMorganm’aexpliquéqueBritannyavaituncoupdecœurpourOllie.Illesavait,maisjamaisilnem’enaparlé,mevoirjalouselefaisaitrire.J’aidemandéàMorgandenesurtoutpasluidirequej’étaisaucourant,alorsmêmesielleavaitpromisàJoshuaetGrantdeneplusavoirdesecretcelui-ciétaitplutôtrigoloetsansconséquences.AlorsquandJoshuaareprislechemindesstudios,deuxjoursplustard,j’aijouélejeudelafillejalouseàfond,jusqu’àcequ’ilm’avoueluimêmequ’elleaimaitlesfilles,alorsseulementjeluiaiditquej’étaisaucourant,cequil’afaitrire.Demoncôté,jepassaismesjournéesàl’hôpital,jusqu’aujouroùj’aidûsortirsansmafille.Alorslasemainesuivante,jemelevaisenmêmetempsqueJoshuaetnousallionsensembleluidirebonjour,puisjerestaisàcotéd’elletoutelajournéejusqu’àqueJoshuaviennemechercheretqu’ilpassedutempsavecelle.Mêmesicesdeuxsemainesm’ontparuinterminables,jamaisjen’aieupeurpoursavie,jesavaisqueLéoveillaitsurnousetqu’APONIallaitavoirdroitàunavenirradieux,jemesuisjurédeluiprouverchaquejouràquelpointelleétaitimportantedansnosvies.Quandenfin,nousavonspurentrertouslestroisàlamaison,letournageétaitentrêveetnousavonspuprofiterdequelques joursenfamille.Joshua, lui,avait toutorganisé, ila faitvenirmesparentspourqu’ilssoientàmescôtéspendantqu’ilallaittravailleretdèsquelasaisonaététerminée,ilnousaannoncéquenouspartionstouspourtroissemainesàParis.Aponivenaitd’avoirdeuxmoisquandjemesuisrendueaucimetièrepourlapremièrefoisavecellepourlaprésenterLéo.Jesuisd’abordalléelevoirseule,carj’avaisbesoindeluiparlercommej’avaisl’habitudedelefairepuisJoshuam’arejointeavecnotrefille.Cejour-là,j’aibeaucouppleuré,maisaucunelarmenecontenaitdelaculpabilité,beaucoupdechagrinqu’ilnepuisseêtrevraimentàmescôtés,maisheureused’avoirpu

surmontermescraintespourmafille.Endeuxans,beaucoupdechosesontchangé.Lapremièrec’estquejen’aipasrepris lechemindustudio.Joshuavoulaitquejeprofiteaumaximumdenotrefille,maisaussiilm’apousséeà réalisermonrêve,produiremapropresérie.ÉvidemmentceprojetnepouvaitvoirlejoursansMorgan,nousnousétionstoujourspromisqu’unjournousmonterionsnotrepropreboîteetquenousferionsaussiunesérieàsuccès.Nousavonscréé«MLprod»etavecl’aidedeGraigquiaacceptédecoproduirenotrepremièresérie,«beyondLove»avu le jour.L’idéeestvenuedeMorgan,ellem’aproposéd’écrirenotrehistoireetj’aitrouvél’idéegéniale,c’étaitcommeunesortedethérapiepourmoi.J’airessortimapochetteavectoutesmeslettres,poèmesetjemesuismiseàécrire.Morganafiniparlâcherelleaussilestudio.Ensuitependantunan,nousavonstravailléd’arrache-piedpourmettreenplacelapremièresaison,làoùtoutacommencé,notrerencontreàtouteslesdeux,puismarencontreavecPaul.Graigest intervenupournousaiderpour lecastingdesacteursetc’estavecunegrandefiertéquenousavonsfiniletournagedelapremièresaisonlasemainedernière.D’iciquelquesmois,«beyondLove»seradiffuséunpeupartoutetjecroiselesdoigtspourquecelafasseuntabac.J’observemesdeuxamoursjouerdanslesableetjeprendsconsciencedelachancequej’ai.Joshuamerepèreauloinetmefaitsignedelesrejoindre.Jemedépêched’attrapermonpanieravectoutcequ’il nous fautpour legoûter et jeglisse lesdeux surprisesque j’ai prévuespour Joshua, ce soirquand tout le monde viendra nous rejoindre pour fêter l’anniversaire d’Aponi. J’attrape monpendentifquejecaresseavecdouceuravantdel’embrasser.—Souhaite-moibonnechanceLéo!Je passe par la terrasse en attrapant les serviettes surmon passage. Jem’approche de la plage etj’étendsletoutenattendantqu’ilsmerejoignent.Jem’assoissurlesableetjeregardeJoshuaquiesttournéverslamer.Ilyaquelquespersonnesquimarchentenfamilleetjerepèreunpetitgarçonquidevraitavoirl’âgedeLéos’ilétaittoujoursenvie.Septansdéjàquej’aiperdumonpetitbonhomme.Ilnesepassepasunjouroùjenepenseàlui.Jeregardelepetitgarçonquicourtversmoietmoncœurfaitdesbonds,carj’aivraimentvécucemomentdansmonrêve.Unelarmecoulelelongdemajouequandlepetitgarçonarriveprèsdemoi.Ilmeregardemalàl’aiseetrécupèresonballonquejen’avaismêmepasvu.—Çavamadame?medemande-t-ilsoucieux.—Trèsbien,mercijeunehomme.Commentt’appelles-tu?—Loganmadame.Jeressensunsoulagement,carilpourraitvraimentressembleràmonLéo,maisiln’apassesyeux.—Tuesungentilgarçon,Logan.Ilhoche la têteet repartencourantpourrejoindresesparents.Aumêmemoment,unraclementdegorge exagéréme fait sourire. Je tourne la tête et je vois Joshuaquime fixe avecAPONI sur sesépaules.Ill’asoulevéeetladéposesurlesserviettes,ils’installeàsescôtéstoutentapotantpourque

jeviennelerejoindre.Jemelèveetviensm’asseoirprèsdelui.—AlorscommeçatutelaissesdraguerPapillon?—Ouituasvulebeaugarçonquim’aabordée!Mince,moiquipensaisavoirétédiscrète.—Toncœurettoncorpsm’appartiennent,quetuleveuillesounon.Enplus,regardecommejesuissexy,tuseraisfolled’envouloirunautre.Etsituasoublié,jepourraistelerappelerdèscesoir!Jeluidonneunelégèretapesurl’épauleavantdel’embrasseravecsensualité.Ilréagitàmonbaiseretpasse samain derrièrema nuque avant demordiller ma lèvre inférieure et insérer sa langue quientameunedanse langoureuseavec lamienne.Lamagiede l’instant retombe instantanémentquandnousentendons:—Daddy!Daddy!kissMeAponiaunsacrécaractèreetsurtoutellenesupportepasdevoirsonpèrem’embrasser.Lescâlins,autant lesmiensqueceuxdeJoshua, luisontréservés,sinon,c’est lacriseassurée.Autantdirequedepuis qu’elle marche et qu’elle commence à plutôt bien s’exprimer, Joshua a dû apprendre à seretenird’êtresitactileenversmoi.—Etvoilà,ellemepiquelavedette,jelanceenriant.—Vousêtes toutes lesdeuxmesvedettes, j’aimonPapillonque j’aimecommeun fou,moncœurpourraitexploserrienqu’enpensantàtoutcequetumefaisressentir,etdepuisdeuxans,aujourd’hui,jesuisunpapaheureuxetamoureuxdesapetiteprincesse.J’attrapemafilleetluifaisungroscâlin,ellerit,maisenréclameencore.Elleposesesmainspleinesdesablesurmonvisageetdéposeunbisoubaveuxsurmabouche.Joshualuienprofitepournousprendre en photos. Je la repose doucement et je pousse le panier vers Joshua, car je veux qu’ildécouvremessurprises.Lestressmonte,mais je saisqu’ilm’aimeetqu’il seraheureuxdesavoirqu’ilvadenouveauêtrepapaetqu’ilpasseravitel’épongesurmonpetitmensonge.Jesuisalléefaireuntestsanguinsansrienluidire,j’airécupérélesrésultatshieretc’estpositif,jesuisenceintedecinqsemaines.—Tuveuxbienouvrirlepanierettoutsortirpourlegoûterpendantquejeluinettoielesmains?jeluidemandesansleregarderetensouriantàAponi.Ilouvrelepanier,jeleregardeducoindel’œil,ilrestefigéenfronçantlessourcils,j’imaginequ’ilarepéré l’enveloppe. Son regard croise le mien et je me contente d’un « surprise ». Il prendl’enveloppeetnemeditrien.Jel’observeetjesuissûred’avoirvuunelarmecoulerdesonœil,maisill’aviteessuyée.—Onvaavoirunautrebébé?medemande-t-ilému.—Oui!Tuescontent?—Depuiscombiendetemps,tulesais?Jesuis…sansvoix,j’avaisvraimentenvied’unautrebébé,maisjen’osaispasaborderlesujet,onétaittellementheureuxavecnotrefillequejenevoulaispasteforcer.

Ilselèveetmeprendlamainpourquejemelèveàmontour.Ilregardelapetiteetlaprévientqu’ilcomptefaireungroscâlinàmaman,carilenatrèsenvie.Moijerigolequ’ilsesenteobligédelaprévenir et surtout la réaction renfrognée d’Aponi est vraiment drôle. Il se tourne vers moi enhaussantlesépaulesetm’embrasseavecpassion.Jem’accrocheàsesbraspournepastomber,carjesuistoutetremblante.Quandnousnousécartons l’un de l’autre, je décide de changermes plans concernantma secondesurpriseetdelagarderpourplustardaprèsavoirfêtél’anniversairedelapetite.Jeprendslepanieretsersàchacununeboissonetdéposenoscookiessurlaserviette.—Tiensoùescrapulejustement?medemandeJoshuaenmordantsoncookie.—J’aipréférélelaissersereposertranquillementàl’intérieur.Tusaiscommentilest,sijel’avaislaissésortirilauraitfoncédansl’eau.Aveclesable,jeseraisbonnepourtoutnettoyeravantl’arrivéedesinvités.Alorsexceptionnellement,cookieestprivédebaladesurlaplage.

Lesballonsontétélivrésainsiquelegigantesquegâteau.Joshuaavuleschosesengrandtoutcommel’an dernier pour son premier anniversaire,mais je ne dis rien, car de toutemanière rien ne peutl’arrêterquandils’agitdefaireplaisiràAponi.Mesparentssontarrivésilyatroisjours.Aprèslanaissanced’Aponi,ilsontvouluavoirunpiedàterreàeux.Ilsontachetéunpetitappartementdansunquartier pas très loin enborddemer, du coup ils viennent assez souventpourmonplusgrandplaisir.Grandepremièreégalement,carPierreestégalementvenupasserunesemainedevacancesavecChloéetleurpetitgarçondesixmoisqu’ilavaithâtedemeprésenter.Il a l’aird’êtreunvraipapagâteau toutcommeJoshua,cequime faitvraimentplaisir.MorganetGrantviennentdefranchirlaporteetjemeprécipitepourluivolersafille.Brookeestnéeilyatroismois, elle est magnifique et je l’aime comme ma propre fille. Grant attendait ce moment avecimpatience,maisMorganapréféréattendre,alorslorsqu’elleluiaannoncéqu’elleétaitenceinte,ilasautédanstouslessens.Tout le monde se réunit autour de la princesse du jour qui pour l’occasion a tenu à revêtir sondéguisementdelareinedesneigesetJoshualuiaoffertunvraidiadème.Elleest toutefièreetn’ad’yeuxquepour lamontagnedepaquets cadeauxqui trône à côtéd’elle.Tout lemonde chante enanglais puis en français la chanson traditionnelle de joyeux anniversaire avant que son père ne lasoulèvepourqu’ellesoufflesesbougies.

Pendantqu’elles’attaqueàouvrirladizainedepaquetsavecl’aidedesonpèrequial’airdes’amuserautant qu’elle, j’en profite pour rejoindre nos amies qui discutent joyeusement de leurs nouveauxrôlesdeparentsetdumanquedesommeilqu’ilsaccumulent.JediscutependantunlongmomentavecChloéquim’expliquequelesparentsdePierrenel’ontjamaisacceptéeetquelorsqu’elleesttombéeenceinte,ilsontinsistépourqu’ilssemarient,maisPierrearefusédelefairepoureuxetacoupélesponts.Çameserrelecœurd’apprendrequecertainespersonnesnechangerontjamais,maisjesuisheureusede savoir que Pierre a eu le courage que Paul n’a pas eu à l’époque. Je risque tout de même laquestiongênante.—Tun’espasdéçuqu’ilnet’aitpasdemandéeenmariage?jeluidemandegênée.—Non,j’aimePierreetjesaisqu’ilm’aimeaussi.D’ailleurs,depuis,leschosesontchangé,medit-elleenlevantsamain.Unjolisolitairebrilleàsondoigt.Je luisouriset laféliciteenlaprenantdansmesbras.Pierreserapprocheavecsonfilsetluiembrasselatempe.Jeleprendsdansmesbraspourleféliciter.—JevoisqueChloén’apasrésisté!medit-ilenriant.—Jesuisvraimentheureusepourvoustrois,jeluirépondsjoyeuse.—Merci.D’ailleursnouscomptonssurvous.Alors,prévoyezuneplacepournousdansvosagendasdeministre.Morgan intervient, feignantd’êtrevexéedenepasêtre invitéeetévidemmentPierres’empressedecorriger le tir.Jeretourneversmesamourspourvoiroù ilsensontdans leurdéballageet jevoisJoshuasedébattrepoursortirunepoupéedesonemballage.Jevaisàsarescousseetjem’agenouilleprèsdelui.Ilpassesamainsurmahanchepourmerapprocheretm’embrasselelobedel’oreille.—Jet’aimePapillon.—Quemevautcettejoliedéclaration,jeluidemandetaquine.—Jesuisleplusheureuxdeshommesetc’estgrâceàtoi!Etbientôt,nousallonsavoirunnouveaubébé!—Chut, tues leseulaucourant.Nousl’annonceronsdansquelques jours,aujourd’hui lastarc’estAponi.—Avosordres!Enplusc’est tellementjouissifpourmoidemedireque,pourunefois,Morgann’estpasdanslaconfidente,ricane-t-il.Jeveuxêtreprésentpourluiannoncer!—Tuesvraimentincorrigible! jeluirépondenriant.Jetepréviens,ellevaêtrevexéecommeunpou.—Ohoui!ArrêtePapillon,c’estl’extase!Vers20h00toutlemondes’envaetlavillaretrouvesoncalme.JoshuaestaffalésurlecanapéavecAponiendormiecontresontorse.Jem’approchesurlapointedespieds,suiviedeprèsparcookiequiatrèsenviedejouer.Jemepenchepourluifaireuncâlin,maisnem’attardepas,carj’aihâtedemeretrouverseulavecJoshua.

—Jevaisallerlacoucher,elleestépuisée,jeluisouffledoucement.—Laissejem’enoccupe,merépond-ilavecdouceur.IlseredresseavecprécautionetporteAponijusqu’àsachambre.Moijecoursrécupérermasurprise

restéedanslepanieretfiledanslachambre.Jemechangerapidementetjeprendslanuisetterougequ’iladore,ellenetientqueparuneagrafeauniveaudemapoitrineetçalerenddingueàchaquefois.Jecoursjusqu’àlaterrasseoùjem’allongeetjepatientesagement.J’allumel’iPodetjelelance

sur«YourCall»deSecondhandSerenade.Jel’entendsmeparlerauloin.—Elleétaitvraimentfatiguée,jeluiaienfilésonpyj…Waouh!JesuisenpleinrêvePapillon?Pincemoi,jeveuxêtresûrquec’estbienmapetitefemmequej’aienfacedemoidanscettetenuesexy.—Paslapeinedetepincer.C’estbienmoi!Jemedisaisqueçafaisaitunmomentquejen’avaispasprisletempsdemefairebellepourtoi,alors…Ilsoulèvesontee-shirtetvients’allongerau-dessusdemoisansmequitterdesyeux.—TuesunefemmesurprenantePapillon,ettuesàmoi!—Pasentièrementmonamour,jeluirépondsavecmalice.Il fronce lessourcilsetsesyeuxseposentsurmabague.Labaguequisymbolise lapromessequenousnoussommesfaiteilyapresquetroisansmaintenant.Lemomentestparfaitpourluioffrirmoncadeau. J’attrape l’écrin caché sous la chaise, et je lui tends sans rien dire de plus. Ses yeuxs’illuminentetjepeuxyvoirbeaucoupd’émotions,jesaisquej’aiprislabonnedécision.Iln’osepasprendrel’écrin,alorsjel’ouvreenluidisant:—Jet’aimeàl’infiniJoshua.Tum’asredonnégoûtenlavie,tum’asprouvéquel’amourvéritableexistait et surtout tu m’as permis d’ouvrir les yeux sur mon avenir. Aujourd’hui, je suis prête.J’aimeraisbeaucoupdevenirofficiellementMadameMiller.Alorsmaquestionestsimpleetjenelaposeraisqu’unefois,veuxtum’épouser?—Enfin!Oui,jeveuxt’épouser,jeveuxquetusoismiennepourlavie,àl’infini,«Jesuisnépourtedirejet’aime»commeleditlachanson,merépond-ilsansretenirseslarmespourunefois.Jeretirel’anneaudesonécrinetluipasseaudoigtenluidisant.—Voicilabaguequisymboliselafindemapromesseetledébutd’unnouvelengagement.Ellenousreprésente,nous!Chaquediamantreprésenteunmembredenotretribu,unpourAponi,unpourLéo,unpournotrefuturbébéetledernierquiestrougereprésentenotreamour.—Ohputain,jesuisvraimentunmecchanceux.JamaisjeneremercieraisautantMorgandet’avoirmisesurmonchemin.Peuimportelesépreuvesquenousavonsenduréesnitoncaractèreaffreux,melance-t-il en riant. Jamais je n’échangerais un seul desmoments que nous avons passés ensemblemêmelesplusdifficiles.LéaMiller…çasonnebien,tunetrouvespas?—Àlaperfection!

Aujourd’hui,jen’aipluspeurdel’avenir.PerdreLéoaétél’épreuvelaplusdifficilequ’ilm’aitétédonnédevivre.LablessuredecetteperteseraàjamaisenmoietLéoferatoujourspartiedemavie.Grâceàl’amourdeJoshua,j’aicomprisquejedevaiscontinueràavancer.Chaque jour, je déploie un peu plusmes ailes enmémoire demon petit Papillon et aussi grâce àl’amourquem’apporteAponi.Jesaismaintenantquejesuisprêteàm’unirpour lavie,au-delàdel’amouretpourl’infiniàl’hommedemesrêves.

FIN…

Enhommageànotrepetitangequinousaquittéstroptôt,maisquifaittoujourspartieintégrantedenotrevie.

Jamaisnousnet’oublierons!

NotrepetitPapillon,audelàdelavie…audelàdel’amour.

PlayListtome2:Birdy-SkinnyLoveKiesza-WhatIsLoveEdsherran-photographKato-DancingonmyownLive-OvercomeBirdy-MaybeRobinSchulz-HeadlightsChristopherCross-SailingChristopherCross-AllrightLadyAntebellum-JustakissEdsheeran-KissmeEdSheeran-GiveMeLoveSecondhandSerenade-YourCall

REMERCIEMENTS:UngrandmerciàCécileetàEmiliepourvotreaideprécieuse.Emilie, certains de tes commentaires m’ont bien fait rire et d’autres m’ont fait retravailler denombreux passages. À Cécile pour ton amitié chère à mon cœur. Ton aide sur chacun de mesouvragesestlapreuved’unelongueamitiésincère.Jetedoisunefièrechandelle.Unimmensemerciàmoncherettendre.Monpremierfanetsurtoutceluiquimemotivechaquefoisquejedoute.À ma famille, mes amis qui croyez en moi. A chacune de mes sorties vous répondez toujoursprésents.Votreenthousiasmeetvotreamitiémepoussentversl’avant.J’aidelachancedevousavoiretj’enaiconscience,jevoudraistousvouscitermaislalisteseraittroplongue.Àvous,meschèreslectrices.Chaquerencontre,messageoupostsurFacebookquejereçoismefaitchaud au cœur. Vous êtes nombreux à m’avoir motivée de poursuivre l’aventure et vous écrired’autresromances.Evidemment,merciàErato-Editionsderépondretoujoursprésents.

Dumêmeauteur:

Vousvoulezdécouvrirlesactusd’Erato-Editions?

Retrouvez-noussurnotreblog

eratoeditionsleblog.wordpress.com/

SurnotrepageFacebook

www.facebook.com/eratoedition

SurTwitter

twitter.com/EratoEditions

Erato-EditionsCamidelsCabanyls

66740VillelonguedelsMonts

www.erato-editions.fr

Illustrationetconceptiongraphique:Créama

CouvertureetpremièrespagesRÉSUMÉChapitre1Chapitre2Chapitre3Chapitre4Chapitre5Chapitre6Chapitre7Chapitre8Chapitre9Chapitre10Chapitre11Chapitre12Chapitre13Chapitre14Chapitre15Chapitre16Chapitre17Chapitre18Chapitre19Chapitre20EpilogueDédicacePlayListRemerciementsDumêmeauteur