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Big brother au service de la qualité de vie Pully Smart City, l'observatoire de la mobilité mis en place par les autorités, livre ses premiers résultats. 20 milliards d'événements qui doivent être passés au filtre de Zebra, le puissant ordinateur de l'EPFL. Objectif: mieux définir les besoins de la population et rationaliser les ressources. Nina Brissot Comment s'approprier l'espace public? Que désirent les utilisateurs? Comment améliorer la qualité de vie? Comment imaginer les bons projets puis les justifier? Autant de questions qui impliquent de bien connaitre ce qui se passe dans les centres, notamment au sujet de la mobilité. La Ville de Pully, en collaboration avec Swisscom, a instauré un observatoire de la mobilité sur un système permettant de capter les mouvements des personnes via leurs téléphones mobiles, du moins ceux qui ont un abonnement Swisscom. Un système qui permet de se faire une assez bonne idée de qui vient au centre de Pully en 24h, durant les jours ouvrables. Système pionnier Chaque abonné Swisscom passant à proximité d'une borne déclenche un clic. Par la suite, les analyses permettent de déterminer quel pourcentage de personnes se déplacent, que ce soit en voiture, en bus, en train, en vélo ou à pied, et dans quel sens. Les premiers résultats sont tombés, sans chiffres précis mais en pourcentage. Par exemple, 13% se déplacent de manière interne, sans quitter les limites du centre-ville. 11% sont des déplacements sortants, 10% sont des déplacements entrants tandis que le transit concerne 66% des personnes. Des observations qui permettent d'entrevoir les points d'attractivité du centre-ville et le mode de transports. Soutenus par l'Office Fédéral de l'énergie, les projets Smartcity visent à utiliser des technologies d'information et de communication, et celles permettant une économie des ressources naturelles, afin de doucement glisser vers une société post énergie fossile. L'interconnexion de ces nouvelles technologies entre la mobilité, les infrastructures, les bâtiments, les ressources énergétiques donnent une vision plus pointue des besoins dans le futur. Le but final est d'offrir une qualité de vie au top avec une consommation minimale des ressources et une interaction intelligente entre transports, infrastructures, consommation d'énergie etc. Smartcity s'inscrit dans la logique ambitieuse des efforts déployés par certaines villes labellisées Cités de l'énergie. Pully est l'une des premières villes romandes à s'y être lancée. La sphère privée Qu'en est-il de la sphère privée si chacun de nos déplacements est ainsi suivi? Cette question occupe les esprits. Swisscom assure cependant que les enregistrements de passages par les bornes ne donnent que la trace d'un appareil et non son numéro de téléphone. L'on peut toutefois se méfier que ces numéros soient enregistrés liés à des habitudes et vendus à du marketing ou du commerce. Swisscom s'en défend: «Nous valorisons les données, nous ne le vendons pas et ne travaillons qu'avec des entités publiques comme des villes ou l'office fédéral des routes», assure le représentant de Swisscom auprès de la ville de Pully. Mais que coûte cette valorisation pour la ville? Le syndic Gil Reichen annonce 50'000 frs pour sept ans. Date:10.12.2015

Big brother au service de la qualité de vie Pully Smart ... · dans notre poche, via nos ... La numérisation de notre monde ... Le pari des villes sur la rationalité Le réseau

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Big brother au service de la qualité de vie

Pully Smart City, l'observatoire de la mobilité mis en place par les autorités, livre ses premiers résultats. 20 milliards d'événements qui doivent être passés au filtre de Zebra, le puissant ordinateur de l'EPFL. Objectif: mieux définir les besoins de la population et rationaliser les ressources.

Nina Brissot

Comment s'approprier l'espace public? Que désirent les utilisateurs? Comment améliorer la qualité de vie? Comment imaginer les bons projets puis les justifier? Autant de questions qui impliquent de bien connaitre ce qui se passe dans les centres, notamment au sujet de la mobilité. La Ville de Pully, en collaboration avec Swisscom, a instauré un observatoire de la mobilité sur un système permettant de capter les mouvements des personnes via leurs téléphones mobiles, du moins ceux qui ont un abonnement Swisscom. Un système qui permet de se faire une assez bonne idée de qui vient au centre de Pully en 24h, durant les jours ouvrables.

Système pionnier

Chaque abonné Swisscom passant à proximité d'une borne déclenche un clic. Par la suite, les analyses permettent de déterminer quel pourcentage de personnes se déplacent, que ce soit en voiture, en bus, en train, en vélo ou à pied, et dans quel sens. Les premiers résultats sont tombés, sans chiffres précis mais en pourcentage. Par exemple, 13% se déplacent de manière interne, sans quitter les limites du centre-ville. 11% sont des déplacements sortants, 10% sont des déplacements entrants tandis que le transit concerne 66% des personnes. Des observations qui permettent d'entrevoir les points d'attractivité du centre-ville et le mode de transports.

Soutenus par l'Office Fédéral de l'énergie, les projets Smartcity visent à utiliser des technologies d'information et de communication, et celles permettant une économie des ressources naturelles, afin de doucement glisser vers une société post énergie fossile. L'interconnexion de ces nouvelles technologies entre la mobilité, les infrastructures, les bâtiments, les ressources énergétiques donnent une vision plus pointue des besoins dans le futur. Le but final est d'offrir une qualité de vie au top avec une consommation minimale des ressources et une interaction intelligente entre transports, infrastructures, consommation d'énergie etc. Smartcity s'inscrit dans la logique ambitieuse des efforts déployés par certaines villes labellisées Cités de l'énergie. Pully est l'une des premières villes romandes à s'y être lancée.

La sphère privée

Qu'en est-il de la sphère privée si chacun de nos déplacements est ainsi suivi? Cette question occupe les esprits. Swisscom assure cependant que les enregistrements de passages par les bornes ne donnent que la trace d'un appareil et non son numéro de téléphone. L'on peut toutefois se méfier que ces numéros soient enregistrés liés à des habitudes et vendus à du marketing ou du commerce. Swisscom s'en défend: «Nous valorisons les données, nous ne le vendons pas et ne travaillons qu'avec des entités publiques comme des villes ou l'office fédéral des routes», assure le représentant de Swisscom auprès de la ville de Pully. Mais que coûte cette valorisation pour la ville? Le syndic Gil Reichen annonce 50'000 frs pour sept ans.

Date:10.12.2015

ÉNERGIE / 21

sions de CO2 pour une zone urbaine. Il constitue en ce sens une aide à la décision, directement utilisable par les délégués à l’énergie des villes. Dans la même logique, le projet Integr-CiTy déposé par l’EPFL, et qui vient d’ob-tenir le feu vert d’un fonds de recherche européen dédié aux smart cities, ira encore plus loin dans les simulations multiréseaux et l’interopérabilité des réseaux (électricité chaleur, froid, gaz, méthanisation et dé-chets). Il permettra d’effectuer des simu-lations pour des scénarios de développe-ment. «On constitue ainsi un smart grid de toutes les ressources en réseaux et des consommateurs, détaille Gaëtan Cherix, ce qui permettra une visibilité et une com-préhension sans précédent des systèmes énergétiques urbains.» L’outil sera ensuite testé in situ sur le Canton de Genève et à Vevey (VD), en partenariat avec les entre-prises multi-énergies locales. Plus proche des consommateurs, le projet Interreg PlaneTer (www.espace-mont-blanc.com/actualites) offre déjà aux ha-bitants de la région de Martigny et de Chamonix (F) un outil simple d’utilisa-tion pour les particuliers qui souhaitent construire ou rénover leur habitation. Il suffit de cliquer sur une parcelle ou un bâtiment pour obtenir les informations sur les différentes solutions énergétiques, pour connaître les aides financières et vé-rifier la disponibilité des énergies renou-velables (solaire, géothermie, CAD). Fina-lement, le croisement de ces informations avec les consommations d’énergie permet d’évaluer en tous points du territoire les meilleures opportunités de valorisation des ressources locales.

Mobilité. Grâce aux traces laissées par nos téléphones mobiles, il est devenu possible de visualiser en temps réel tous nos déplacements. Swisscom est en train de développer une offre de type Smart City pour exploiter ces données de base, anonymisées et agrégées, qui se chiffrent

XXX

Les futurologues nous pré-disent un avenir proche où les «villes intelligentes» deviendront productrices d’énergie et de vivres. Les déchets deviendront des

ressources et les infrastructures urbaines seront à notre disposition en tout temps dans notre poche, via nos smartphones. Les prémisses de cette évolution commen-cent déjà à émerger comme le montrent les exemples ci-dessous; la réalité actuelle n’est cependant pas aussi séduisante. Au plan mondial, les villes, qui hébergent depuis 2007 plus de la moitié de la po-pulation, comptent pour deux tiers de la consommation d’énergie et pour 70 à 80% des émissions de gaz à effet de serre. On constate déjà une forte corrélation entre l’urbanisation, le bien-être et l’empreinte écologique (WWF, PNUD). Autrement dit, plus le taux d’urbanisation d’un pays croît, plus l’indice de développement hu-main grimpe, mais aussi la charge sur l’en-vironnement. Pour garantir un indice de développement humain élevé et une em-preinte écologique faible, il faut réorienter les villes vers des systèmes plus durables, qui garantissent une prospérité, une qua-lité de vie, une forte résilience et des émis-sions de CO2 en baisse. La durabilité n’est plus facultative pour les villes et elle n’est d’ailleurs plus contestée.

Innovation. Parmi les différents mo-dèles préconisés pour cette transition, l’une des pistes passe sans surprise par l’innovation technologique, fortement promue par les grandes entreprises infor-matiques (IBM, HP, Google, etc.). C’est le concept de «Smart City» qui réunit en un principe la question de savoir comment les villes peuvent utiliser plus intelligem-ment (smarter) et plus efficacement leurs ressources, en recourant à la technologie de l’information et de la communication (TIC). La numérisation de notre monde génère en effet une masse de données (le

fameux «big data») dont la maîtrise per-met d’imaginer de nouveaux modes de gestion territoriale. Selon cette «nouvelle utopie urbaine» comme la décrit Alex Willener de l’Uni-versité de Lucerne, la Smart City s’engage sur la voie d’une société de l’énergie post-fossile et entend parvenir aux objectifs de la protection du climat. Et cela se réalise grâce à une combinaison intelligente des infrastructures (transport, énergie, com-munication, etc.) avec les différents ni-veaux hiérarchiques (bâtiment, quartier, ville). Ainsi, une Smart City offre à sa

population une qualité de vie élevée avec une consommation minimale de ressour-ces naturelles. Dans sa Stratégie énergétique 2050, la Confédération fait référence aux Smart Cities, notamment au chapitre de la pro-motion et de la coordination de projets au niveau européen. Ce champ de recherche est en effet très prisé en Europe et la Suisse n’est heureusement pas en reste dans ce domaine. Mais du concept à la réalisation, il y a encore du chemin à faire. Et c’est dans ce but avoué que l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) soutient depuis trois ans le projet Smart City Suisse (lire encadré).

Réseaux. Un des champs d’application les plus immédiats de Smart City concer-ne les réseaux d’énergie. Il est étroitement lié à l’adaptation en cours de ces infras-tructures pour répondre aux contrain-tes d’une production d’énergie de plus en plus décentralisée. Si on a beaucoup entendu parler du «smart grid», à savoir l’optimisation du réseau électrique, plu-sieurs projets se sont développés en Suisse romande autour d’une problématique plus vaste, prenant en compte toutes les for-mes d’énergie: «C’est la seule possibilité pour maximiser l’intégration des énergies renouvelables locales en ville», argumente Gaëtan Cherix, directeur du Centre de recherches énergétiques et municipales (CREM) à Martigny (VS). L’un des premiers projets fondé sur cette approche globale s’appelle MEU (Manage-ment de systèmes Energétiques en zones Urbaines, meu.epfl.ch/). Piloté par l’Ener-gy Center de l’EPFL, MEU a tenté de ré-pondre dès 2009 aux besoins exprimés par quatre Cités de l’énergie GOLD de Suisse romande – La Chaux-de-Fonds, Lausanne, Martigny et Neuchâtel. La plateforme MEU est un outil de gestion énergétique du territoire, agrégeant les données de consommation des bâtiments et de l’ap-provisionnement. Il permet le suivi des performances énergétiques et des émis-

Le pari des villes sur la rationalitéLe réseau des Cités de l’énergie s’affirme avec le projet Smart City Suisse.

20 / ÉNERGIE

XXX

en dizaines de milliards d’événements par an. Pour son premier projet, l’entreprise s’est associée à Pully (VD) en lançant un observatoire de la mobilité afin de répon-dre aux besoins de la commune. «Nous avons pensé qu’il serait intéressant d’analyser ces données pour Pully, qui est un pôle secondaire dans une agglo-mération, déclare Alexandre Bosshard, coordinateur à la Direction des travaux et des services industriels. Quelle est la spécificité de tels territoires – nombreux en Suisse – formant une entité politique distincte de la ville centre? Et comment les appréhender?» Les premiers résultats permettent de re-censer combien de pendulaires sortent (11%), entrent (10%), traversent la com-mune (60%) et combien de personnes y circulent (13%). Ces données brutes sont jugées représentatives (Swisscom repré-sente 60% des abonnements mobiles) mais

doivent être encore affinées pour distin-guer les modes de transport, les variations saisonnières ou le temps de séjour au cen-tre ville. «Il est encore trop tôt pour parler de réalisations concrètes issues de ces étu-des, estime Marc Zolliker, municipal. Mais elles nous apporteront certainement une nouvelle vision des enjeux de mobilité, un angle d’approche complémentaire.» Le potentiel de cette démarche suscite à coup sûr un grand intérêt, et positionne Pully de manière avant-gardiste dans son processus vers le label Cité de l’énergie. «La Municipalité a vite été conquise par le projet, explique le municipal, car il re-coupait une démarche participative en cours pour la requalification du centre ville. Ces données doivent nous permettre de déterminer la fréquentation et les pôles d’attractions de la commune et d’alimen-ter les ateliers participatifs que nous orga-nisons avec la population.» ///

AGEFI MAGAZINE | ÉNERGIE | FÉVRIER 2016 AGEFI MAGAZINE | ÉNERGIE | FÉVRIER 2016

LA PLATEFORME SMART CITY SUISSELancé en 2012 comme un volet de SuisseEnergie pour les communes, Smart City Suisse n’est pas un nouveau label, mais fait référence à l’élargissement volontaire des activités d’une Cité de l’énergie. Cette plateforme soutenue par l’OFEN s’adresse en effet aux collectivités labellisées Cité de l’énergie qui souhaitent intégrer davantage d’intelligence dans leurs infrastructures. Elle leur offre de nouvelles possibilités de promotion et de financement des projets «smart» pour atteindre leurs objectifs ambitieux. Les groupes cibles sont principa-lement les acteurs des communes, des four-nisseurs d’énergie, des investisseurs, des prestataires de services (énergie, mobilité, construction, TIC), ainsi que les associations, les cantons et les privés. Pour renforcer la connaissance et l’intégra-tion des acteurs, Smart City Suisse diffuse des informations sur le thème, organise des réunions régulières et un congrès international chaque année, apporte des références sur les expériences réalisées et les projets en cours et fournit des appuis en matière de développement et d’accompa-gnement de projets. www.smartcity-suisse.chwww.citedelenergie.info

MATTHIEU CHENALSuisseEnergie pour les communes

La Smart City s’engage sur la voie d’une société de l’énergie post-fossile. Pour parvenir aux objectifs de la protection du climat.

Sources: Swisscom, Ville de Pully

1. Lausanne2. Lutry3. Bourg-en-Lavaux4. Vevey5. Montreux

Top 5: Communes5% 1% 0.8% 0.5% 0.2% 0.1% 0.08% 0.05% 0.02%

MESURER LES DÉPLACEMENTS GRÂCE AUX TÉLÉPHONES PORTABLES

La provenance par communes et quartiers de Lausanne des personnes qui transitent à travers Pully (en vert). L’analyse porte sur 25'000 personnes sur la base des téléphones portables Swisscom.

Grâce aux données des cartes SIM, la ville de Pullysait exactement d'où viennent les voitures qui la

traversent. © dr4 minutes de lecture

Eco Suisse

Multimédia

Anouch Seydtaghia

Publié mercredi 7 octobre

2015 à 11:12, modifié

mercredi 7 octobre 2015 à

11:15.

Comment Swisscom exploite lesdonnées de nos téléphones mobiles

L'opérateur a présenté mercredi à Lausanne ses projetsdans le domaine du «Big Data», notamment dans lesecteur de la mobilité

Le Big Data? Di!cile, depuis des mois, d’échapper à ces

mots, devenus à la mode. Derrière ce"e expression

d’apparence très abstraite – «une montagne de données»

– se cache une tendance de plus en plus proche des

consommateurs. C’est ce qu’a voulu montrer, mercredi

au Rolex Learning Center, l’EPFL, en organisant une

conférence intitulée «du Big Data au Smart Data». Parmi

les coorganisateurs se trouvaient Innovaud, organisme

de promotion des start-up, la Chambre vaudoise de

commerce et d’industrie et Swisscom. L’opérateur est au

cœur du «Big Data». Un exemple?

BIG DATA

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! !

Comment Swisscom exploite les données de nos téléphones ... http://www.letemps.ch/economie/2015/10/07/swisscom-exploi...

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Chaque jour, les clients de notre réseau de

téléphonie mobile créent vingt milliards

d’événements, via des appels ou des

connexions à des antennes, ce qui

correspond à un volume de deux terabytes de

données

«Chaque jour, les clients de notre réseau de téléphonie

mobile créent vingt milliards d’événements, via des

appels ou des connexions à des antennes, ce qui

correspond à un volume de deux terabytes de données»,

a expliqué Raphael Rollier, responsable du programme

Smart City chez Swisscom. Deux terabytes, c’est à titre de

comparaison la mémoire totale dont disposent, en

moyenne, les ordinateurs vendus en grande surface.

Tout savoir des voitures à Pully

Et ces données, Swisscom compte bien les exploiter.

Pour son compte. Mais via des partenariats. Mercredi,

l’opérateur a ainsi détaillé un projet très concret démarré

avec la commune de Pully, dans l’est lausannois. «Nous

e#ectuions jusqu’à présent un comptage précis des

voitures circulant dans la commune durant une

semaine, mais tous les cinq ans. Cela ne nous perme"ait

pas de savoir d’où venaient les voitures et elles allaient, a

expliqué Alexandre Bosshard, membre de la Direction

des travaux et des services industriels de la Pully. Du

coup, la ville de 17!000 habitants a mandaté Swisscom,

qui a analysé toutes les cartes SIM des téléphones de ses

clients (il détient 65% du marché suisse) actifs sur Pully.

Mais aussi à l’extérieur de la commune.

Du coup, l’opérateur a communiqué à la commune des

données précises. «Nous savons de quelle commune et

«

»

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même de quel quartier viennent les voitures qui

circulent à Pully, a détaillé Raphael Rollier. Nous savons

que sur les 25!000 véhicules qui passent dans la

commune chaque jour, 10% appartiennent à des

visiteurs (qui restent entre 15 minutes et 4 heures), 5% à

des pendulaires (qui restent entre 4 et 8 heures) et 75% à

des personnes en transit». Swisscom assure que toutes

les données sont anonymisées, agrégé et qu’aucun de

ses clients n’est tracé individuellement.

Et ensuite? «Nous allons plani%er de manière plus %ne

notre réseau routier et par exemple nos giratoires pour

éviter que le &ux de pendulaire n’augmente encore, pour

améliorer la qualité de vie de nos habitants», a a!rmé

Alexandre Bosshard. Swisscom, qui continue à travailler

sur ce projet, va aussi s’intéresser à Genève. L’opérateur

va démarrer une expérience avec le canton pour

examiner la mobilité sur l’ensemble de son territoire.

Et dans la foulée, Swisscom monnaie ses services

Il s’agit encore d’expériences. Mais en parallèle,

Swisscom monnaie aussi ses services. Ainsi, il a

décoché, en 2013, un contrat de trois ans avec l’O!ce

fédéral des routes pour analyser les bouchons sur le

réseau national. Avec à la clé un gain de 1,75 million de

francs. Auparavant, Swisscom monnayait ces mêmes

données à TomTom pour son système de navigation.

Nous sommes capables de voir qu’à 10h52, il

y a un engorgement dans ce"e partie du

passage sous-voie

Le «Big Data» permet de tracer des voitures. Mais aussi

des humains. Sur le campus de l’EPFL se trouve une

start-up, Visiosafe, active dans ce domaine et soutenue

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À propos de l'auteur

Anouch Seydtaghia@a_seydtaghia

Spécialiste nouvelles technologies, adjoint de la cheffe de la rubriqueEconomie & Finance

%nancièrement par un certain… Swisscom. «Dans les

bâtiments, qu’ils soient publics, qu’il s’agisse de centres

commerciaux ou de boutiques, il devient important de

savoir qui passe par quel chemin, combien de temps il

s’arrête et où il va. Le Big Data nous aide à connaître une

foule de renseignements utiles pour con%gurer des

bâtiments ou améliorer la rentabilité de commerces» a

expliqué Alain Alahi, fondateur et directeur de Visiosafe.

La société a installé une centaine de capteurs dans la

gare de Lausanne, capteurs qui communiquent avec

toutes les cartes SIM des clients de Swisscom. «Nous

sommes capables de voir qu’à 10h52, il y a un

engorgement dans ce"e partie du passage sous-voie, et

pouvons déterminer s’il s’agit de passagers se dirigeant

vers un quai proche ou de personnes en transit», a

poursuivi Alain Alahi.

Pour Swisscom, ces expériences sont prome"euses.

«Clairement, le «Big Data» est un marché d’avenir, que

ce soit pour utiliser au mieux toutes nos données ou

pour aider les entreprises à mieux exploiter les données

qu’elles ont elles-mêmes, a expliqué Iris Kornacker,

responsable de la division «Big Data Solutions» chez

l’opérateur. Nous avons un savoir-faire à partager et ne

sommes qu’au début de ces projets». Swisscom compte

par ailleurs continuer à %nancer des start-up actives

dans ce domaine.

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