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Au l de la LE JOURNAL DE LA SEINE EN PARTAGE Seine L’ASSOCIATION DE CEUX QUI AIMENT ET QUI PROTÈGENT LA SEINE Bilan Berges Saines 2014 N°57 / 2014 Saint-Pierre du Vauvray : Un trésor parmi les déchets

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Au l de laLE JOURNAL DE LA SEINE EN PARTAGE Seine

L’ASSOCIATION DE CEUX QUI AIMENT ET QUI PROTÈGENT LA SEINE

Bilan Berges Saines2014

N°57 / 2014

Saint-Pierre du Vauvray : Un trésor parmi les déchets

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Au début, ce fut une bonne idée. Puis, ce futune obligation. Maintenant, c’est une fête. Touten restant, bien sûr, à la fois une bonne idée etune obligation.La bonne idée vint d’un constat, tout simple etbien triste. Nos berges n’étaient plus ce qu’ellesdevaient être et ce qu’elles avaient été pendantdes siècles, c’est-à-dire un lieu de promenade,de jeux, de rencontre et de convivialité où lesvillageois et les citadins retrouvaient le calme

des eaux et la beauté des paysages qui se reflé-taient dans le fleuve. Pendant deux millénaires -ce qui n’est tout demême pas rien- les Gaulois, les Francs puis lesFrançais, du moins ceux qui avaient la chanced’être bénis par la déesse Sequana, avaient l’ha-bitude de pêcher, de se baigner, de se laver dansleur fleuve mais surtout, et plus encore, de seretrouver sur ses rives, pour y festoyer, y célé-brer toutes les fêtes des saisons, des récoltes,

Berges Saines 2014

La fête des enfants, des adultes et des aînés,du fleuve, des poissons et des fleurs

Pour défendre la Seine,pour défendre votre commune,pour préparerensemble l’avenir

REJOIGNEZLA SEINE EN PARTAGE

L’association qui regroupeles communes riveraines de

la Seine de sa sourceà son embouchure

Nous sommes 386 communes riveraines. Nos problèmes sont les mêmes (lutte con-tre les inondations et la pollution, PPRI, aménagement de nos berges, développe-ment du transport et du tourisme fluvial, etc.). Ensemble, nous pourrons nous faire entendre et faire respecter nos réalités, nos besoins, nos choix.

Téléchargez sur le site internet de l’association le document PDF http://www.seineenpartage.fr/francais/formulaire-d-adhesion/

4, rue du Pont Louis-Philippe 75004 ParisTél. 01 42 78 36 60 - www.seineenpartage.frAssociation loi de 1901 - Déclaration en sous préfecture de Provins (77) - N° 0773003154Parution au journal o� ciel n° 7294 du 7 juillet 2001Siret 411 126 703 000 12 – code APE 913 E

Directrice de la publication et rédactrice en chef : Pascale DugatMaquette : : Veo CommunicationRédaction : V. BrancotteImprimerie : Iropa / Saint-Etienne-du-Rouvray

Abonnement 4 numéros 15 € / anEditions Seine en partage. Il est interdit de reproduire intégralementou partiellement sur quelques supports que ce soit le présent ouvrage(art L.122-4 et L.122-5 du code de la propriété intellectuelle)sans autorisation de l’éditeur.

Ce document participe à la protection de l’environnement : il est imprimé par Iropa.

Ce document est imprimé avec des encres végétales.

Au fil de la Seine

http://www.seineenpartage.fr/francais/journal-au-fil-de-la-seine/

Au fil de laSeineL’ASSOCIATION DE CEUX QUI AIMENT ET QUI PROTÈGENT LA SEINE

Bilan Berges Saines

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Saint-Pierre du Vauvray : Un trésor parmi les déchets

n°57 / 2014le journal de «la seine en partage»

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étouffer dans leur solitude collective. Ilscroyaient, de bonne foi, que leur fleuve n’étaitqu’un égout à ciel ouvert et ses berges des dé-charges publiques pour y abandonner, en touteimpunité, tous les déchets d’une société deconsommation.Jusqu’au jour où quelques rares pêcheurs à laligne et chasseurs de papillonleur rappelèrent qu’à deux pasde la grande surface et du par-king géant il y avait une… oasis,certes abandonnée, dégradée,souillée mais où l’eau coulait en-core. Et c’est ici que vint « l’idée ».

Les braves gens » sont toujours prêts

à se battre

Comme bien souvent, lesbonnes idées éclosent à la base,du terrain, chez ceux qui sontconfrontés quotidiennementaux réalités et qui, du coup, gar-dent l’espoir et sont prêts à sebattre.Un certain nombre d’adhérentsde l’association « La Seine enPartage », élus de petites com-munes riveraines, vinrent nous trouver. « C’esttrop bête et c’est même scandaleux, nous dirent-ils en chœur. Nous avons un trésor que la naturenous a donné et que le monde entier nous envie: la Seine des Impressionnistes, avec ses bergesdes amoureux et des guinguettes. Ca vaut centfois tous les parcs d’attractions, tous les terrainsde sports, tous les parcours de découverte. Maisnous avons laissé quelques voyous, quelques in-conscients malfaisants saccager ce trésor en y dé-versant leurs ordures, leurs carcasses de vieillesvoitures, leurs vieux matelas. Le trésor est devenuun dépotoir. Il faut faire quelque chose… »

C’est bien connu, il nous arrive d’avoir des idéesmais les moyens, en clair les fonds, sont plusdifficiles à trouver. On sait que les élus des pe-tites communes ont l’habitude de se retrousserles manches et de faire des miracles avec troisbouts de ficelle et une volonté à toute épreuve.L’un d’entre eux s’écria : « Nous n’avons qu’à nous

débrouiller nous-mêmes. Il suffit de mobilisernos habitants. Ils veulent retrouver la nature, seréapproprier leur fleuve, ses rives, ses paysages,sa douceur. Ils savent que c’est là que se trouvele plus grand réservoir de la biodiversité et qu’au-jourd’hui il faut se battre pour sauvegarder cettebiodiversité qui nous est vitale et que nous avonsnous-mêmes gravement compromise. Tentonsl’expérience, parions sur l’intelligence des simplescitoyens ».« Berges Saines » était née. C’était en 2012.Sans grands moyens, « La Seine en Partage »s’est adressée aux 367 maires des communes ri-

veraines de la Seine en leur pro-posant d’organiser, chez eux, unegrande journée de mobilisationgénérale de toute la populationpour que chacun prenne son cou-rage à deux mains, chausse desbottes, mettent des gants et aille,armé d’un grand sac, sur « sa »berge pour la nettoyer en ramas-sant, collectant, triant et évacuanttous les déchets, toutes les ordures,tous les détritus qui la souillaient.Quelques partenaires voulurent

des bons patrons ou simplement le plaisir d’êtreensemble. La berge était comme la place du village lesjours de foire. On y célébrait, dans des nocesjoyeuses, le mariage naturel entre les hommeset la nature, entre les riverains et leur fleuvebienfaiteur. Chacun savait que c’était par laSeine que la vie était arrivée, les hommes, lespierres pour construire les églises et les cathé-drales, les vivres pour alimenter les marchés.Ici, au commencement avait été la Seine…Et puis tout changea. Certains appelèrent cela« le progrès ». Les hommes se détournèrent de

leur fleuve nourricier et même l’oublièrent pours’émerveiller devant des routes, des autoroutes,des échangeurs et des souterrains ou devantdes voies ferrées. Pire encore, ils n’eurent plusenvie de se retrouver entre eux pour danser, aubord de l’eau, la valse ou la java au son de l’ac-cordéon dans des guinguettes, après avoir piquéune tête dans les flots et avant de canoter sousl’œil des peintres du dimanche ou de ceux dontles toiles allaient envahir bien vite les muséesdu monde entier. Au lieu de se retrouver pour de joyeuses sara-bandes sur leurs berges, villageois et citadins

préférèrent soudain res-ter, chacun chez soi, cal-feutrés dans l’égoïsme,les yeux fixés sur d’«étranges lucarnes » quileur diffusaient à profu-sion des feuilletons enséries.Mais la nature est ran-cunière et fait toujourspayer au prix fort ceuxqui l’ont méprisée. Ilsavaient oublié la Seinepour s’enfermer dansdes tours, des barres etun univers de béton. Ilsfinirent rapidement par

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riverains qui souvent se découvraient entre eux.Il faudrait avoir la place de raconter les milleanecdotes, les trouvailles insolites, les motsd’enfant qui égrenèrent cette journée au soleilresplendissant.La plus belle surprise fut un mystère que per-sonne n’a encore pu élucider. A Saint Pierre duVauvray, les enfants découvrirent… un trésor.Ou du moins un coffret à bijoux plein debagues, de colliers, de bracelets. On imagineleur joie. C’était presque une fable à la La Fon-taine. Prends de la peine, nettoie ta berge et tu

découvriras un trésor caché. Les grandes per-sonnes n’osèrent pas dire aux enfants qu’il s’agis-sait surtout de pacotilles. Mais il n’empêche quetout le monde –y compris la gendarmerie pré-venue- aimerait bien savoir pourquoi, quandet qui avait abandonné ce coffret sur la bergeau milieu des déchets.Mais le plus intéressant de cette 3ème éditionde Berges Saines fut sans conteste… la décep-tion de la plupart des maires. Leur « butin » dela journée était moins important que celui de2013, lequel avait déjà été moins important que

celui de 2012. « D’année en année,se désolait l’un de nos amis, il y ade moins en moins d’ordures à ra-masser ».Et si « Berges Saines » avait éveilléla conscience des « sagouins » etfait comprendre à chacun qu’il ap-partenait à chacun de respecter lecadeau merveilleux que la natureavait fait à nos régions en nous offrantce fleuve et ses rives ? Nous aurionsalors gagné notre pari…Pascale Dugat.

bien nous aider pour nous procurer les gants,les sacs, les panneaux et les banderoles néces-saires. Mais –on peut le dire aujourd’hui- bienrares étaient ceux qui croyaient au succès del’opération et pensaient que « les braves gens »allaient sacrifier un samedi de printemps pouraller jouer les éboueurs sur leurs rives.Ces pessimistes n’avaient rien compris. Pourpeu qu’on organise un peu les choses, « lesbraves gens » en question sont toujours prêts àse battre et même à sacrifier un samedi enso-leillé pour redonner toute sa beauté à leur com-mune, pour transformer un dépotoir qui leurfaisait honte en une jolie pelouse, pour évacuerdes monceaux d’ordures qui empestent, pourtrier des canettes de bière, des bouteilles vides,de vieux pneu.La première « expérience », en avril 2012 futun succès qui dépassa toutes nos espérances.95 communes répondirent à notre appel, plusde 4.000 volontaires, enthousiastes, passèrent,derrière leur maire, des heures à « ratisser »des kilomètres de berges. Les journalistes, parnature sceptiques, n’en revenaient pas. « Berges

Saines » eu les honneurs de la presseécrite et de la télévision.

Le trésor de Saint Pierre du Vauvray

La deuxième édition, en 2013, fut,bien sûr, un encore plus grand succès.« L’idée » devenait « une obligation ».Chacun avait compris qu’on ne pou-vait plus laisser les berges à l‘abandon,à la seule disposition des « sagouins ».La protection de l’environnementétait à la mode mais « Berges Saines »permettait à chacun d’en faire autrechose qu’un slogan et de participer,aussi modestement soit-il, à la sau-vegarde de la planète.

« Les braves gens »avaient entendu direque les océansétaient en train demourir parce quetous les fleuves de laplanète y déversaienttous les plastiques,tous les produitstoxiques, tous les dé-chets du monde. Ilfallait sauver lesocéans pour sauverl’avenir.La troisième édition,

cette année, nous posa un petit problème. Enraison des élections municipales, nous dûmestransformer ce « grand nettoyage de printemps» en un « grand nettoyage de rentrée ». Excep-tionnellement, la journée n’eut pas lieu en avrilmais en septembre. Le rendez-vous fut déplacémais le succès fut au rendez-vous.Et tout avait (un peu) changé. En prenant sonenvol, « Berges Saines » devenait… une fête,presque traditionnelle. Les « vétérans » des pre-mières opérations avaient recruté à tour de brasde nouveaux volontaires. C’était –pour repren-dre une célèbre expression- « le métro à 18heures » sur les berges. Des jeunes, des moinsjeunes, des aînés, des familles, hommes etfemmes, militants écologistes et amateurs depapillons, amoureux de la Seine et amoureuxtout court, c’était à qui remplirait le plus viteson grand sac, à qui expliquerait aux enfantsles problèmes de l’érosion des berges ou leurmontrerait telle ou telle plante aquatique.Fête de la Seine et donc de l’eau, de la nature etde la vie, fête de chaque commune qui retrou-vait toutes ses beautés et ses traditions, fête des

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senti concernés et ont annoncé qu'ils seraient làl'an prochain. C'était une matinée très enrichis-sante qui a permis de sensibiliser bien plus depersonnes que les seuls participants".

A Ussy, sur la MarnePour Ussy-sur-Marne (Seine-et-Marne) égale-ment, l'opération « Berges Saines » était unepremière. Pierre Horde, le maire de la com-mune avait choisi de sensibiliser avant tout lesenfants :"Le samedi 27 septembre, jour de l'opération «Berges Saines » à Ussy était une belle journéeensoleillée, un temps qui a rendu la matinée denettoyage de la rivière encore plus sympathique.Pour préparer l'opération, nous avions fait dis-tribuer des flyers à tous les enfants de l'école etmis des affichettes dans la commune. Nousn'avons eu que vingt-cinq personnes, dont unequinzaine d'enfants, mais c'est un chiffre hono-rable pour une première opération. Les gens at-tendent de voir comment cela se passe, ce quedit le bouche-à-oreille avant de s'engager. Je suissûr que le compte-rendu de cette matinée va faireboule de neige et qu'il y aura bien plus de mondel'an prochain. « Tous ensemble, nous avons rempli huit grossacs poubelles. Nous avons ramassé un peu deverre, des canettes en alu, des bouteilles plas-tique, du papier et deux grosses prises : une por-tière de voiture et un scooter que j'ai confié à lagendarmerie. C'était une belle opération quenous comptons bien renouveler l'an prochain".

A Croissy, sur la SeineDans les Yvelines, Croissy-sur-Seine participeà "Berges Saines" depuis son lancement en

2012. Cette année, la commune a choisi d'anti-ciper l'opération, pour cause de séminaire mu-nicipal prévu de longue date. C'est donc le sa-medi 21 septembre, une semaine avant lesautres communes, que les berges croissillonnesont été nettoyées. L'équipe de journalistes deFrance 3 en a profité pour réaliser un reportagequi a été diffusé dans le journal de 13 heuresdu vendredi 26 septembre.

"Ce sont plus de cent personnes qui ont réponduau rendez-vous, se réjouit Philippe Langlois,adjoint au maire en charge de l'Urbanisme, dontde nombreux membres du Conseil municipal,beaucoup d'enfants et un groupe de dix-neuf per-sonnes de l'Ambassade des Etats-Unis. Sur les 4km de berges qui ont été nettoyés, nous avonsramassé une centaine de kg de déchets : de trèsnombreuses cannettes et bouteilles plastique, desbouteilles de verre mais aussi une plaque d'égout,des pneus de vélo, des tuyaux d'arrosage et 4 kg

d'engrais chimiques dejardin... Il y avaitmoins de déchets à ra-masser que les annéesprécédentes, et notam-ment moins de déchetsdangereux, tels que desbatteries. C'est encou-rageant et cela montrequ'il nous faut conti-nuer à sensibiliser lapopulation sur la néces-sité de trier, de recycleret de garder la Seinepropre".

A Parmain, sur l'OiseLa commune de Parmain, dans le Val-d'Oise,participait pour la première fois à « BergesSaines ». Michèle Bouchet, adjointe en chargede l'Environnement et des Espaces verts, qui aorganisé l'opération, a eu la surprise de décou-vrir que les berges de l'Oise n'étaient pas si pro-pres qu'elle le pensait : "Notre ville est bordée de rivières et de forêts,c'est une commune très verte et nous faisons toutpour sensibiliser la population. C'est donc toutnaturellement que nous avons participé à « Berges Saines », avec une campagne de com-munication importante : flyers dans les boîtes àlettres, information sur le site Internet, dans lebulletin municipal et au forum des associations.

Malgré cela, nous sommes un peu déçus de laparticipation, puisque seules vingt personnes ontrépondu à l'appel. « La grande surprise a été de découvrir que nos6 km de berges qui sont entretenues par le Syn-dicat mixte des berges de l'Oise et paraissentparfaitement propres, ne l'étaient pas tant quecela. En cherchant bien, nous avons ramassé en-viron 100 kg de déchets, des caddies, des mor-ceaux de fer, beaucoup d'articles de pêche ou-bliés, des piles de prospectus et une grandequantité de cannettes et de bouteilles, le long desberges et à un endroit de la rivière où viennents'accumuler les déchets. De nombreux prome-neurs et cyclistes qui passaient, voyant nos tee-shirts " Berges Saines " et notre activité, se sont

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Trois élus témoignent :Une belle journée de sensibilisation

La Déléguation de l'Ambassade des Etats-Unis à Croissy-sur-Seine

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Maurice Ouzoulias, président du Siaap :

- Quels sont les grands enjeuxde la mise en place du grandparis pour la gestion de l'eauet de l'assainissement? - Les enjeux de la mise en placedu Grand Paris pour la gestionde l’eau et de l’assainissementsont multiples. Tout d’abord, ily a celui de la préservation dumilieu naturel et de l’environ-nement. Cet enjeu est lié au faitqu’avec l’expansion démogra-phique et urbaine, la poursuitede l’imperméabilisation des solset aussi la multiplication desnouvelles pollutions, les mi-lieux naturels vont être soumisà une forte pression. Par consé-quent, le SIAAP est déjà engagédans la reconquête du milieunaturel. Il y a aussi un enjeu degouvernance pour garantir lemaintien du service public del’assainissement et l’accès à l’eaupour tous et sur tout le terri-toire francilien, dans le respectdes élus de terrain et dans unrapport de proximité avec lespopulations. Enfin, il y a un vé-ritable enjeu financier car lesinvestissements sont impor-tants et ne peuvent uniquementreposer sur les épaules de l’usa-ger via la facture d’eau.

-comment considérez-vous ladiscussion actuelle sur l’avenirdu territoire métropolitain? - Je reste convaincu que la ques-tion de l’eau et de l’assainisse-ment est l’affaire de tous et il estsain qu’elle soit en débat. L’ave-nir de notre territoire dépendd’une construction partagéeavec tous les acteurs et les ci-toyens, en s’appuyant sur les sa-voir-faire des grands servicespublics issus de la coopérationentre les villes et les départe-ments. C’est cette coopérationintercommunale, interdéparte-mentale et des territoires qui adonné sens aux missions quenous assurons aujourd’hui auservice de l’intérêt général. Lesgrands services publics urbainsassurent aujourd’hui de grandesmissions de service public es-sentielles dans les domaines del’eau, de l’assainissement, des dé-chets, de l’énergie notamment,qui sont au cœur des enjeux dela construction métropolitaine.Notre démarche commune desgrands syndicats a permis quenous prenions toute notre placedans le débat institutionnel et aconstruit notre voix et notre vo-lonté pour enfin être associés àla mission de préfiguration duGrand Paris. Pour répondre auxdéfis et aux besoins des usagers,la métropole doit garantir l’éga-lité territoriale. Le service publicet ses missions concourent àcette solidarité des territoires,contre les disparités et les iné-galités.

- la prise en compte desgrands services publics ur-bains a donc évolué ? - Oui, elle a évolué. En juin der-nier, le SIAAP et les six autresgrands syndicats, réunis enconférence intersyndicale, ont

cosigné un mémorandum quimet en perspective leurs mis-sions et leur savoir-faire dans lecadre des réflexions sur la Mé-tropole. Dans ce mémorandum,chacun des syndicats expose lesdifférentes problématiques sou-levées dans le cadre du projetde loi MAPAM et apporte despremiers éléments de réponsespar une contribution active faceaux défis qui sont posés. Celaconstitue une initiative inéditequi inscrit aujourd’hui les syn-dicats dans une démarche deplus en plus collaborative et quipourra ouvrir à l’avenir sur denouvelles synergies au servicedes Franciliens et de leur envi-ronnement.

Les investissementsne peuvent reposeruniquement sur les

usagers

- Quelles seraient les grandesvaleurs d’une nouvelle culturede l’eau, que vous appelez devos vœux? - La nouvelle culture de l’eau està mon sens au cœur même denos missions de service public.L’intérêt général a toujoursguidé nos actions et nous conti-nuerons à tout mettre en œuvrepour garantir toujours plusd’égalité pour l’ensemble du ter-ritoire avec un accès à l’eau pourtous, de solidarité en contri-buant, comme nous le faisonsdepuis 2011, au Fonds de Soli-darité Logement, de partage dusavoir-faire en travaillant maindans la main avec l’ensembledes acteurs du territoire, et derespect de l’environnement enveillant à intégrer le mieux pos-sible nos usines au milieu na-turel à travers des choix archi-tecturaux notamment.

- le projet de grand paris vousparaît-il compatible avec l'ob-jectif de bonne qualité desmasses d'eau en 2015 ou auplus tard en 2021, fixé par ladirective cadre sur l'eau de2000? - Il n’y a pas de raison de nepas atteindre l’objectif fixé parla directive. A titre d’exemple,les efforts du SIAAP ont per-mis, par le passé, d’atteindreceux de la directive sur les eauxrésiduaires urbaines. Atteindrel’objectif reste néanmoins undéfi à plusieurs titres. Un défienvironnemental lié à l’expan-sion démographique, aux effetsdu changement climatique, àla poursuite de l’imperméabi-lisation des sols qui exercentune pression sur la ressource.C’est aussi un défi technolo-gique, car il nous faudra mettreen place les solutions tech-niques pour répondre à cela ettravailler à l’innovation. Enfinc’est un véritable défi financiercar les investissements sontimportants et ne peuvent,comme je l’ai déjà dit, reposeruniquement sur les épaules desusagers. Les enjeux de finan-cement sont donc posés demanière plus accrue. Le Siaapdoit également se préparer aux

conséquences d'un change-ment climatique.

- les réflexions sur l'évolutionclimatique et sur l'évolutiond'échelle territoriale peu-vent-elles être liées? - Oui, le changement clima-tique est en effet un enjeu detaille. Dans nos métiers, laconséquence directe de cechangement, c’est l’enchaine-ment des épisodes climatiquesextrêmes. La sécheresse, d’unepart, pose un problème demaintien des flux dans les ré-seaux, les fortes précipitations,d’autre part, comportent lerisque de débordement d’eauxnon traitées dans le milieu na-turel. C’est pour cette raisonque la question de l’énergie, surlaquelle nous travaillons avecnos cadres, est essentielle carelle est directement liée à lalutte contre les gaz à effet deserre. A l’avenir, nous ne pour-rons envisager d’agir efficace-ment sur cet enjeu si nous neprenons pas en compte les mo-dèles de coopération déjà exis-tants, et la volonté de dévelop-per de nouvelles synergies etde faire preuve d’innovationdans ce domaine.

La nouvelle culture de l’eauestau cœur de nos missionsde service public“ ”

Le SIAAP, qui oeuvre depuis plus de 40ans au service des Franciliens et de leurenvironnement en traitant les eauxusées de 9 millions d’habitants, place lapréservation du milieu naturel au coeurde son action quotidienne. Cette action,qui s’inscrit dans une démarche dedéveloppement durable au sein del’Agglomération Parisienne porteaujourd’hui ses fruits, avec 32 espècesde poissons recensées en Seine, contre3 en 1970.En traitant chaque jour 2,5 millions de m3 d’eaux usées domestiques etindustrielles ainsi que les eauxpluviales de l’AgglomérationParisienne, le SIAAP protège la Seine etla Marne. Mais, au-delà de sa missionépuratoire, son statut de 1erinvestisseur d’Île-de-France pourl’environnement l’a conduit à se fixerces dernières années des objectifscomplémentaires, dans et à lapériphérie de ses sites industriels, enmatière de gestion des espaces verts etde protection des espèces végétales etdu milieu naturel. Le soutien du SIAAP à l’association LaSeine en Partage pour son opération « Berges Saines » est, pour la 3èmeannée consécutive, une illustration deson engagement en faveur du fleuve etde la biodiversité, déjà formalisé àtravers son Agenda 21 et dans lecontrat d’objectifs «biodiversité» signéavec la Région Île-de-France.

Le SIAAP dispose de sespropres équipements pourprotéger le milieu naturelet notamment les îlots desurvie.Le SIAAP dispose de 5 îlotsde survie, qui permettent depréserver la faune halieu-tique en cas de forte baissede la teneur en oxygène dis-sous. En effet, en casd’orage violent, les déverse-ments directs en rivière et laprolifération des bactériesconsommatrices d’oxygènefont chuter le taux d’oxy-gène dissous dans l’eau et

créent un risque d’asphyxiepour les poissons. Pour lesprotéger, le SIAAP a ins-tallé des “îlots de survie”dans 5 zones sensibles.Dans chacune de ces zones,un réservoir d’oxygène, reliéà un diffuseur implantédans le lit du fleuve, est misen marche dès que l’une dessondes tombe sous le seuilcritique. Il crée alors unezone de survie sur plusieurskilomètres dans laquelle lespoissons viennent instincti-vement se réfugier pourrespirer.

Le SIAAP s’engageaux côtés deLa Seine en Partage

Les îlots de survie pour les poissonsDes bulles d’oxygène

libérées par un îlot desurvie et visibles à lasurface de la Seine.

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Méry-sur-Seine

Nogent-sur-Seine

Mussy-sur-Seine

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Saint-OulphLes Andelys

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Saint Pierre d’Autils

Saint Pierre du Vauvray

La BouillePoses

Val de la Haye

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Caudebec en Caux / Villequier

Gravon

Grisy

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Sahurs

Le Trait

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Croissy sur Seine

Les Mureaux

Limetz-Villez

Épinay-sur-Seine

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Pays de Seine

Andrésy

La Grande Paroisse

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La Frette-sur-Seine

Parmain

Vétheuil

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Alforville

Bonneuil sur Marne

Haute-Isle

REVUE DE PRESSE

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Télé

visi

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Site

s web

Pres

se éc

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