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Formateurs :

Lounes Bouasker : Enseignant 1er degré-PEMF

Mourad Haddak : EEMCP2 HG zone MOPI

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BILAN DU STAGE « EMI-EMC DANS LE PARCOURS CITOYEN »

CYCLES 3 ET 4

Du 9 au 11 janvier 2018, à Mascate (sultanat d’Oman), un stage inscrit au Plan régional de

formation a été organisé sur le thème « EMI-EMC dans le parcours citoyen aux cycles 3 et 4 ».

Parallèlement à sa dimension pratique (travail en groupes sur le parcours citoyen,

présentation et prise en main d’outils numériques), le stage a porté sur les points suivants :

1. L’importance d’une éducation aux médias et à l’information (EMI)

2. La place de l’EMI en EMC et dans le parcours citoyen de l’établissement

3. La mise en œuvre de séquences Web radio et leur intérêt pédagogique

4. L’EMI et le droit ou comment allier numérique, juridique et pédagogique ?

5. L’évaluation par compétences et l’EMI

6. Les théories du complot

7. Les bonnes pratiques sur Internet

8. Les ressources

Nous remercions Mme Le Gallois, enseignante documentaliste et spécialiste de l’EMI (du lycée

Louis Massignon, à Abu Dhabi), pour son intervention, en particulier au sujet des « bonnes

pratiques » sur Internet.

Les formateurs

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1° L’importance d’une éducation aux médias et à l’information (EMI)

Conformément aux objectifs de la loi du 8 juillet 2013 dite loi d'orientation et de

programmation pour la refondation de l'école de la République, l’un des axes forts de la

réforme est l’inscription d’une éducation aux médias et à l’information permettant l’exercice

de la citoyenneté :

Extrait de l’art. 4 de la loi du 8 juillet 2013

C’est un rapport de l’éducation nationale en 2007 qui a précisé les principes actuels de l’EMI

dont voici un extrait :

Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture (domaines 2 et 3) a donc

intégré et élargi les principes d’une EMI décliné à la rentrée 2016 dans les programmes du

primaire et du collège à travers quatre compétences :

➢ la connaissance et l'utilisation responsable des médias ;

➢ leur exploitation de manière raisonnée ;

➢ la production ;

➢ la communication et le partage de l'information.

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Comme on le voit dans les programmes, l’analyse des médias pour l’exercice de la citoyenneté

doit aussi passer par leur production pour mieux en saisir l’esprit et la fabrique. La création

d’un journal scolaire ou d’une Web radio animés par les élèves est fortement conseillée (voir

les ressources : applications).

Dans un contexte médiatique voire de saturation médiatique, il est nécessaire que les élèves

aient une éducation continue aux médias et à l’information durant leur scolarité. La formation

des enseignants est alors essentielle pour la promouvoir.

Cette prise en compte de l’EMI avait déjà été

clairement établie en 1982 par l’UNESCO avec le

développement des médias de masse comme la

télévision ou la radio comme le stipule la déclaration

de Grünwald en RFA ci-contre. Aucune condamnation

de l’irruption des médias. L’UNESCO fait plutôt le

constat que les médias sont un environnement

quotidien, « un fait établi », dont il faut prendre la

mesure et aider les citoyens à comprendre leurs

processus de fabrication et de communication.

Extrait en infographie du socle commun.

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La prise de conscience d’une EMI s’est accélérée avec la croissance de l’usage, dans le

quotidien des enfants, des nouvelles technologies de l’information dans les années 1990 et

2000. Et les attentats de 2015 en France ont appuyé la nécessité, pour les autorités en charge

de l’éducation, d’inscrire fortement l’EMI comme un axe fort et structurant de l’EMC

(enseignement moral et civique).

M. Haddak, conseiller pédagogique, EFIR, Arabie saoudite

L’EMI est une mission de tous les professeurs et pas seulement des documentalistes. Elle est

un des objectifs en effet du référentiel des compétences de l’enseignant et, par sa

transversalité dans le champ des savoirs, doit être prise en charge par toutes les disciplines.

Descripteurs des degrés d’acquisition des compétences à l’entrée dans le métier, Bulletin officiel n° 13 du 26 mars 2015.

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Au-delà des enseignements, c’est toute la communauté éducative qui doit être associée à

l’EMI, en particulier la Vie scolaire. Ainsi, à l’École Française Internationale de Riyad en Arabie

saoudite, après les attentats de 2015, un document interne avait été établi à destination des

assistants d’éducation afin de les accompagner à adopter les bonnes pratiques lorsque le sujet

était abordé dans la cour de récréation par les élèves. On pourrait étendre cette réflexion à la

question du harcèlement sur les réseaux sociaux, une préoccupation importante aujourd’hui

des équipes de Vie scolaire.

Que nous disent les sciences de l’éducation ?

Pour l’universitaire Divina Frau-Meigs (université Paris III), il y aurait une « panique médiatique », c’est-à-dire le

sentiment d’un « dépassement de l’éducation par les médias, surtout le nouveau média internet » d’où le retard

pris sur l’enseignement d’un internet responsable (voir la 7e partie sur « les bonnes manières »). L’école ne

voulant pas choisir, il y aurait une hybridité des dispositifs (entre papier et numérique, entre agenda et logiciel

de Vie scolaire…).

Pour Claire Joubaire (ENS, Lyon), les recherches en sciences de l’éducation mettent en garde contre des

approches uniformisantes de l’utilisation des médias numériques. Uniformiser, c’est prendre le risque de

reproduire des inégalités. Ce sujet n’est en effet pas suffisamment abordé aujourd’hui dans la mise en place

d’une EMI à l’école. Sans forcément partager la thèse d’un « désastre de l’école numérique », il serait important

de réfléchir aux moyens mis en œuvre, à la différenciation pédagogique et à la formation des enseignants pour

ne pas accroître la fracture scolaire.

Selon Laurence Corroy (université Paris III), il y aurait trois approches théoriques des écoles de pensée de

l’éducation aux médias :

1) Approche protectionniste dans les années 60 avec le développement des médias de masse.

2) Approche critique encourageant l’analyse du contenu des médias (l’esprit critique comme faculté de

comprendre la signification des messages véhiculés et leur cadre représentatif).

3) Approche politique avec la volonté de former un jugement en comprenant le fonctionnement des

médias.

Pour aller plus loin : Éduquer aux médias et à l’information, revue des Cahiers pédagogiques, n° 536, mars-avril 2017

Aujourd’hui, ces trois réflexions sur l’EMI se mêlent à l’école. Elles ne sont pas antinomiques. La prévention passe

nécessairement par le développement d’un « sens critique » dans l’usage des médias. Si les deux dernières

approches dominent à l’École, la première s’est renforcée depuis 2015 comme on a pu le voir récemment avec

les déclarations du ministre de l’Éducation nationale, appuyées sur un message de santé publique, d’interdire le

téléphone portable à l’école primaire et au collège ce que contestent certains enseignants qui rappellent les

usages pédagogiques des smartphones et l’impossibilité d’aller contre « l’air du temps qui serait numérique ».

Allant dans ce sens, on peut ajouter la prévention contre le harcèlement sur les réseaux sociaux (fiche 36 du

dossier de presse de la rentrée scolaire 2015-2016) et la vigilance contre la radicalisation (fiche 37).

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Pour accompagner les enseignants à mettre en place une EMI, il existe des sites dédiés. En

dehors d’Éduscol et des plateformes académiques comme Strabon pour Versailles (voir les

ressources), on peut citer en premier lieu le Clemi (Centre pour l’éducation aux médias et à

l’information), la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), le site

éducation.francetv.fr qui propose d’excellentes vidéos pour tous les cycles de l’école ou les

publications de Canopé (voir la bibliographie dans les ressources).

NB : Les programmes mis en œuvre à la rentrée de 2016 font de l’EMI un enseignement à part

entière et transversal à toutes les disciplines au cycle 4. Mais cet enseignement est aussi

intégré dans tous les champs disciplinaires aux cycles précédents. On fait ainsi de l’EMI depuis

le cycle 2.

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Retour sur le vocabulaire :

Information :

Le Clemi a produit des fiches pédagogiques dans son dossier de la semaine de la presse (mars

2018) où le mot clé « information » y est défini pour accompagner les enseignants dans la

mise en place des séquences pédagogiques. On peut ajouter une autre fiche sur le glossaire

de la presse écrite.

Capture d’écran, site du Clemi, fiche Qu’est-ce qu’une information ?

Médias :

Une carte mentale du mot média créée à partir de la définition apportée par le dictionnaire Larousse.

(M. Haddak, capture d’écran)

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2° La place de l’EMI en EMC et dans le parcours citoyen de l’établissement

L’EMI est un axe structurant du nouvel enseignement moral et civique mis en place à la rentrée

2015. Il est à noter que l’EMC a été tout de suite confronté à l’urgence d’une EMI après les

attentats de janvier 2015 en région parisienne. En effet, les images non vérifiées qui circulaient

sur les réseaux sociaux et les théories conspirationnistes ont renforcé son importance dans

les établissements scolaires. De nombreuses ressources pédagogiques à destination des

équipes éducatives ont alors été produites dans un contexte médiatique marqué par la

diffusion virale des fake news sur Internet.

Qu’est-ce que l’EMC ?

• Enseignement : Action de transmettre des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être.

• Moral : Apprentissage de valeurs communes (dignité, liberté, égalité, solidarité, laïcité, esprit

de justice, respect de la personne, égalité entre les femmes et les hommes, tolérance…). Ce

n’est pas une morale au sens idéologique ou religieux, un dogme à faire respecter.

• Civique : Le fait de donner le sens des responsabilités, de connaître et de s’approprier les droits

et devoirs du citoyen.

L’EMC contribue à l’éducation au vivre ensemble et à la transmission des valeurs qui fondent notre

citoyenneté républicaine.

Il s’appuie sur des connaissances, des compétences et des pratiques actives, articulées autour de

quatre dimensions : la formation d’une conscience morale, la compréhension du rôle de la règle et du

droit, l’exercice du jugement critique et enfin le sens de l’engagement.

C’est dans le cadre de l’EMC et des « pratiques actives » que doit donc s’inscrire l’EMI à l’école. Pour

transmettre des valeurs, il faut les rendre désirables, les faire-valoir et pas seulement les faire-savoir.

Il est nécessaire de développer une disposition à agir en mettant les élèves en activité, dans des

situations pratiques pour éprouver, expérimenter les valeurs et le sens de cet enseignement.

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Qu’est-ce que le parcours citoyen ?

Transmission des valeurs et principes de la République, il jalonne la scolarité de l’élève depuis

l’école élémentaire jusqu’au lycée au même titre que le parcours Santé, le parcours

d’Éducation artistique et culturelle ou le Parcours Avenir (orientation).

M. Haddak, conseiller pédagogique, EFIR, Arabie saoudite

Objet d’une circulaire publiée en juin 2016, le parcours citoyen doit être « cohérent » pour

aider les élèves à prendre progressivement conscience de leurs droits, de leurs devoirs et de

leurs responsabilités. Les apprentissages sont définis par la communauté éducative (projet

d’établissement), progressifs, prenant en compte les capacités de l’enfant à chaque âge dans

une démarche spiralaire des savoirs, des savoir-faire et des savoir-agir. La réflexion en cycles

est ici essentielle et les liens entre les différents degrés de l’école doivent être pris en compte

dans la construction des parcours.

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À l’occasion de la « grande mobilisation de l’École » pour les valeurs de la République,

quelques jours après les attentats islamistes de janvier 2015, le site Éduscol a publié une

infographie qui décrit bien le parcours citoyen (désigné « troisième mesure » sur les onze à

prendre pour réagir aux défis rencontrés par la communauté éducative) comme une sorte de

colonne vertébrale appuyée sur des actions et temps forts comme l’EMI ou l’EMC.

Capture d’écran, site Éduscol

NB : Durant le stage, les collègues ont été amenés à construire un parcours citoyen du cycle 3

au cycle 4 qui intégrait les dimensions EMI-EMC (voir les ressources).

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3° La mise en œuvre de séquences Web radio et leur intérêt pédagogique

Cette partie du stage a été conduite par Mme Hammouda, EEMCP2 SES dans la zone MOPI

(Moyen-Orient Péninsule indienne). Chargée avec M. Milutinovic, EEMCP2 en physique-

chimie, de la mise en œuvre de la Web radio à l’EFIR qui a été reconnue action pédagogique

pilote (APP) par l’AEFE à la rentrée 2017, elle a montré combien ce support était un outil

important pour éduquer aux médias et à l’information et mettre en activité les élèves dans

l’esprit du nouveau programme d’EMC.

La Web radio est aujourd’hui un média couramment présent dans les établissements scolaires.

Elle permet de travailler avec les élèves plusieurs compétences comme la recherche

documentaire en amont des émissions, l’écrit, l’oral ou le travail en équipe. Cet outil

pédagogique, facilitant la motivation des élèves, nécessite cependant une formation préalable

des enseignants, l’acquisition par l’établissement du matériel adéquat et une organisation

technique rigoureuse.

Notre collègue a défini une liste de préalables autour de l’écrit pour la radio :

- Définir un angle précis.

- Un style parlé pour permettre une lecture dynamique.

- Utiliser un vocabulaire simple et précis.

- Imager en décrivant, en illustrant.

- Des phrases courtes : une vingtaine de mots : une phrase = une idée.

- Eviter les mots de liaison qui alourdissent : car, en effet…

- Donner les informations les plus importantes au départ.

- Privilégier le présent de l’indicatif.

- 5 W : Who, What, When, Where, Why.

L’atelier Web radio qui a animé plusieurs groupes de stagiaires s’est appuyé sur de

nombreuses ressources claires et pratiques comme un tutoriel pour utiliser Audacity, un

logiciel qui permet facilement de faire des montages et de préparer des émissions radio (voir

les ressources).

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Les réalisations en web radio au même titre que les productions en presse écrite ou sur

support vidéo peuvent être exploitées dans le cadre de concours (paroles de presse de l’AEFE,

zéro cliché TV5monde-Clemi…) ou lors d’évènements fédérateurs (La semaine de la presse…).

Concours paroles de presse de l’AEFE

Concours Zéro Cliché pour l’égalité filles-garçons

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4° L’EMI et le droit ou comment allier numérique, juridique et pédagogique ?

Capture d’écran, diaporama Prezi de M. Bouasker

M. Bouasker a présenté cette importante partie concernant les droits de diffusion ou

d’exploitation d’images, d’écrits et de sons sur des supports numériques. Ils ont évolué de

manière significative notamment ces dernières années. La création de sites internet, la

multiplication des blogs, le développement des réseaux sociaux liés aux comptes école ou

classe ont été également éclaircis durant le stage.

Il est utile de préciser que le site de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des

libertés) créée en 1978 rappelle aux chefs d’établissement, aux directeurs d’école et aux

enseignants leur obligation d’enregistrer la création d’un blog de classe ou d’un groupe sur un

réseau social. Voir le fichier de déclaration auprès de la CNIL en cliquant sur le lien ICI.

Capture d’écran, site de la CNIL

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Les précautions à prendre ont été explicitées afin de rester au plus proche du cadre juridique

de plus en plus contraignant sur le droit à l’image par exemple. L’article 9 du code civil précise

que « chacun a droit au respect de sa vie privée ». Des mesures « telles que séquestre, saisie

et autres, propres à empêcher ou faire cesser une atteinte à l’intimité de la vie privée »

peuvent être prises par les juges.

Code pénal, art.226-1 : Est considéré comme un délit le fait de ne pas respecter la

vie privée d’autrui « en fixant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement

de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé ».

Il a été rappelé que photographier ou filmer un élève sans l'autorisation écrite de ses

responsables est interdit mais surtout cette autorisation ne peut être valable pour l’année

scolaire (ce qui remet en question bon nombre de règlements intérieurs qui proposent

souvent cette solution). Il faudrait établir, en conformité avec la loi, une autorisation

renouvelée pour chaque activité.

Le document de référence existant est la circulaire sur la protection du milieu scolaire parue

en juin 2003.

Les images libres de droits ont fait l’objet, durant le stage, d’une clarification quant à leur

utilisation en lien avec les licences disponibles payantes ou gratuites comme les licences

Creative Commons. Ces licences sont les plus connues et elles cadrent l’utilisation des supports

à travers plusieurs options d’utilisation. De plus, elles facilitent largement l’élaboration et

l’exploitation de ressources pédagogiques. Elles sont utilisées dans un grand nombre de sites.

Source : http://creativecommons.fr/licences/

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Qu’est-ce que l’exception éducative ? Une page Éduscol a été consacrée à ce sujet pour aider

les enseignants à « faire des emprunts licites à des œuvres protégées par le droit d’auteur ».

Pour le droit d’auteur et le droit à l’image, voir l’excellente synthèse d’Évelyne

Moreau et Sophie Lorenzo de l’École des Mines de Nantes : ICI.

Le site Éduscol héberge des autorisations sous licence CC BY-SA à télécharger ICI.

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5° L’évaluation par compétences et l’EMI

L’EMI nécessite comme les autres enseignements une évaluation par compétences qui prenne

en compte les rythmes différenciés des apprentissages. L’enseignant doit s’assurer que l’élève

identifie ses acquis et ses difficultés pour progresser. L’évaluation doit être claire, simple et

positive. Dans ce cadre, l’évaluation formative est celle qui se prête le mieux pour l’EMI.

La carte mentale ci-dessous, produite à partir de l’application Coggle (voir ressources),

rappelle l’architecture de l’évaluation à l’école.

M. Haddak, conseiller pédagogique, EFIR, Arabie saoudite

Depuis la réforme de l’école appliquée à la rentrée 2016, on distingue dans l’échelle

d'évaluation quatre niveaux de maîtrise des composantes du socle commun à la fin des cycles

d'enseignement 2, 3 et 4 :

• Maîtrise insuffisante : Savoirs ou compétences (au sens de capacités) insuffisamment acquises.

• Maîtrise fragile : Savoirs ou compétences qui doivent encore être étayés.

• Maîtrise satisfaisante : Niveau attendu en fin de cycle et qui permet de valider à la fin du cycle

2, 3 et 4 l'acquisition du socle commun.

• Très bonne maîtrise : Maîtrise qui va au-delà des attentes pour le cycle.

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Des documents d’accompagnement pour l’évaluation ont été édités sur Éduscol pour

accompagner les équipes éducatives, notamment aux cycles 3 et 4 (niveau 3 de l’échelle) :

Document d'accompagnement pour l'évaluation en cycle 3

Document d'accompagnement pour l'évaluation en cycle 4

Extrait du document d’accompagnement pour l’évaluation au cycle 3

À la BCD au primaire ou au CDI dans le secondaire, au moment d’une séance consacrée à la

recherche documentaire, on peut évaluer les élèves par exemple au cycle 3 à « choisir des

informations fiables et à en identifier les sources ». L’élève doit être capable d’avoir une

maîtrise satisfaisante de « la recherche des informations dans différents médias et ressources

documentaires ». Il doit pouvoir « interroger la fiabilité des sources des informations

recueillies ».

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Ci-dessous, voici un exemple d’évaluation par compétences proposé par Mme Véronique

Pruvot-Hamard, une documentaliste du Collège Vallée du Loir dans le département de Maine-

et-Loire. Au vu du livret scolaire unique, il n’est pas conseillé d’ajouter une colonne « maîtrise

à consolider » mais le tableau donne une piste bienvenue pour évaluer l’EMI, ici dans

l’utilisation du portail documentaire :

EMI : grille de compétences pour l'évaluation, par Véronique Pruvot-Hamard (avril 2017)

On ne saurait que conseiller, pour permettre aux élèves d’identifier leurs acquis et de favoriser

leur autonomie, d’encourager l’autoévaluation avec des fiches simples comme ci-dessous :

M. Haddak, conseiller pédagogique, EFIR, Arabie saoudite

Pour prolonger, voir l’incontournable site web canadien de Martine Mottet, Faire une recherche, ça s’apprend !

et en particulier ses affiches claires et ludiques.

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6° Les théories du complot

La carte mentale ci-dessous, exposée au stage, présente le phénomène du complotisme et

quelques mesures de prévention et d’éducation.

M. Haddak, conseiller pédagogique, EFIR, Arabie saoudite

Le complotisme consiste :

- à attribuer abusivement l’origine d’un événement à un ou un groupe d’auteurs cachés ;

- à utiliser une démarche qui ne suit pas la méthode rigoureuse de vérification des faits et qui inverse

la charge de la preuve (à celui de contester la théorie d’apporter la preuve qu’elle n’existe pas) ;

- à proposer une version alternative à un fait communément admis.

Avec le rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique, Benoît Bréville, dans dix principes

qui fonde le complotisme, on peut ajouter le fait de s’interroger sur « à qui profite le crime ? »

ou de rechercher des détails troublants qui excluraient le hasard et rappelleraient certaines

grandes manipulations, réelles cette fois, de l’histoire.

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Une journée d'étude "Réagir face aux théories du complot" s’est déroulée en février 2016 au

Muséum national d'histoire naturelle à Paris et donnait le coup d’envoi d’une réponse

organisée et soutenue de l’École contre le complotisme. Il y a à l’évidence un défi majeur posé

aujourd’hui à la communauté éducative avec l’accélération de l’imaginaire complotiste,

notamment sur Internet. Sur la page Éduscol qui lui est consacrée, de nombreuses ressources

sont proposées aux enseignants comme le rappel des événements ou phénomènes populaires

qui font l’objet récurrent de théories du complot :

Capture d’écran, site Éduscol

Selon une enquête réalisée par la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy rendue publique le 8

janvier 2018, 8 Français sur 10 croient au moins en une théorie du complot. La proportion est

plus importante chez les jeunes parce que leur esprit critique est moins assuré, en cours de

développement les rendant ainsi plus perméables à des imaginaires complotistes distrayants,

flirtant sur un envoûtant inexplicable, eux qui s’informent d’abord sur Internet plutôt que dans

les médias dits traditionnels. Le succès des fake news (« fausses nouvelles ») chez les adultes,

malgré les réfutations journalistiques et scientifiques, s’expliquerait selon les uns par le

discrédit de la presse, selon les autres par les « biais cognitifs » qui provoqueraient « une

résistance psychique aux données ». C’est la thèse du psychiatre et neurobiologiste Boris

Chaumette qui appelle à un plus grand engagement des scientifiques dans les médias pour

expliquer la démarche scientifique et dénoncer les thèses complotistes.

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Plusieurs moments du stage ont eu pour objet l’EMI et la prévention contre le complotisme.

Outre des ateliers pour préparer des séquences à ce sujet (voir les ressources), des

présentations vidéo pédagogiques ont démonté la mécanique des rumeurs et complots.

Voici un montage vidéo préparé par des élèves de seconde du lycée Madeleine Vionnet de

Bondy qui est un document support très bien réalisé à montrer aux élèves sur la mécanique

et astuces complotistes.

Une autre vidéo a été présentée par notre collègue documentaliste, Mme Le Gallois du lycée

français Louis Massignon d’Abu Dhabi. Il s’agit d’une action de sensibilisation du Clemi pour

développer l’esprit critique et la nécessité de vérifier les sources avant de partager une

information sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook…). Le Clemi s’appuie sur la

déconstruction d’une rumeur récente sur du prétendu riz en plastique vendu par des Chinois

aux Africains. La réaction des élèves du collège Eugène Nonnon à Cayenne en Guyane à qui

étaient projetées dans un premier temps les fausses informations, sans filtre, est édifiante et

intéressante à commenter en classe. Un kit pédagogique est d’ailleurs proposé aux

enseignants sur le site du Clemi afin de les accompagner à décoder les intox en EMC.

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Il a été proposé aux stagiaires des outils pour prévenir la désinformation (sur le vocabulaire

de « l’infopollution », voir le glossaire diffusé par le Ministère de l’Éducation nationale : ICI).

Pour connaître l’origine d’une image circulant sur Internet, on peut par exemple utiliser la

recherche inversée pour retrouver les occurrences de plus anciennes publications :

TinEye

Voici un protocole simple à suivre avant de partager une information :

1° Vérifier l’information sur des sites réputés sérieux.

2° Authentifier la source de l’information.

3° Utiliser la recherche inversée pour une image.

4° Utiliser des sites de fast checking ou journalisme de vérification (voir les ressources).

Le journal Le Monde propose un kit aux enseignants pour distinguer les infos des intox.

Pendant la semaine de la presse et des médias, au mois de mars, il est important de revenir

avec les élèves sur la fabrique de l’information (voir les infographies de l’AFP ci-dessous). Si

les journalistes peuvent se tromper, cela n’enlève en rien leur crédibilité. Si un regard critique

des médias est nécessaire, il ne doit pas induire une suspicion généralisée ou la croyance en

une manipulation des sociétés. Voir à ce sujet le scénario pédagogique d’Elsa Chipiloff publié

sur le site de l’académie de Reims. Il faut répéter qu’une information est normalement

recoupée, vérifiée et qu’en cas d’erreur, après enquête, le journaliste ou le média doit la

rectifier conformément à la Charte d’éthique professionnelle des journalistes (2011).

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Les fakes news peuvent être étudiées avec un jeune public, au cycle 3 notamment. On peut

s’appuyer notamment sur les vidéos d’1jour1actu pour expliquer ainsi « l’infopollution » :

De même, on se reportera à l’excellent travail de Rose-Marie Farinella, dans l’académie de

Grenoble, qui a fait passer à ses CM2 un diplôme d'apprenti hoaxbuster (chasseur de canulars)

à travers une séquence du 8 séances. Elle a reçu lors des assises du journalisme le prix 2016

du projet pédagogique d’éducation aux médias.

NB : D’autres séquences pédagogiques sont proposées dans les ressources à la fin de ce bilan.

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Infographies de l’AFP sur la fabrique de l’information :

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Formateurs :

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Mourad Haddak : EEMCP2 HG zone MOPI

Aïcha Hammouda : EEMCP2 SES zone MOPI

7° Les bonnes pratiques sur Internet

7.1 La prévention contre le harcèlement

Pour accompagner les équipes éducatives à prévenir les phénomènes de harcèlement à

l’École, une page d’information sur le site Éduscol présente des ressources utiles qui peuvent

être notamment mobilisées lors de la journée contre le harcèlement.

Pour mieux les appréhender, il est important de bien définir le sujet en EMC. Voici un lexique

très clair sur ce sujet ICI.

Le prix Non au harcèlement n’est pour l’instant pas étendu aux écoles françaises à l’étranger.

La question du harcèlement est à décliner progressivement et régulièrement dans un parcours

citoyen, du cycle 2 au lycée (voir les ressources). Au cycle 2 par les dilemmes moraux, au cycle

3 par des jeux de rôles, on peut « sensibiliser » nos élèves en EMC sur les conséquences de

comportements qui portent atteinte psychologiquement à une personne qui en est victime.

Au cycle 4 et au lycée, on insistera sur le rappel à la loi et le cyberharcèlement dans l’univers

des réseaux sociaux que les jeunes connaissent bien aujourd’hui.

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7.2 Des outils pour adopter de bonnes pratiques sur Internet (pour un usage « responsable »)

Voici deux ressources vidéo de Mme Le Gallois pour éduquer les élèves à l’adoption de bonnes

pratiques sur les réseaux sociaux :

Une vidéo parodique des bonnes manières sur

Facebook créée par des utilisateurs du site :

Une vidéo présentant les conséquences des insultes

sur les réseaux sociaux du Collectif Rose Carpet ou

quand des fans lisent leurs posts méchants laissés à

des youtubeurs :

Ajoutons la vidéo de Carina Chataing-Marcel,

responsable de l’éducation au numérique de la

(CNIL) qui donne quelques conseils pour protéger sa

e-réputation.

La CNIL a proposé à Martin Vidberg de dessiner 10 conseils pour « rester net sur le Web ».

L’affiche de prévention est téléchargeable en PDF sur le site.

Par ailleurs, la CNIL, en partenariat avec le Ministère de

l’Éducation nationale et les Éditions spéciales Play Bac,

a édité en ligne un quiz « Les Incollables®» pour tester

les collégiens sur la vie privée et Internet : ICI.

Le site Canopé de l’académie en ligne a mis à disposition

des enseignants un kit pédagogique très riche intitulé

"Internet Attitudes" destiné aux élèves de troisième et

de lycée pour les aider à apprendre à utiliser Internet et

les outils numériques de manière responsable (10 fiches

téléchargeables et 3 infographies sur les réseaux

sociaux, l'information en ligne et l'identité numérique) :

ICI.

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8° Ressources

Le socle, les programmes et les textes officiels sur l’EMI

• Le socle

• L’EMI et le socle

• Les nouveaux programmes aux cycles 2, 3 et 4

• L’EMI dans les programmes scolaires aux cycles 2 et 3

• L’EMI comme enseignement au cycle 4

• L’EMI dans les programmes scolaires au cycle 4

Les parcours éducatifs

• Parcours éducatifs : Dossier de presse sur la rentrée 2017.

• Plus d'informations sur le site Éduscol : ICI.

EMC

• Ressources Eduscol sur les pratiques pédagogiques

• Ressource Eduscol Glossaire EMC

• Autres ressources d’accompagnement Eduscol EMC

• Sites Internet utilisables pour des séquences EMC

Le Livret scolaire numérique

• Le LSU

• Informations sur le LSU sur le site Eduscol

• Exemple d'un bulletin de 5ème

Folios, un outil au service des parcours

• Dépliant Folios

• Diaporama Folios

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Les épreuves du DNB

Les nouvelles modalités du DNB dont l’épreuve orale qui peut être l’objet de projets en EMI.

Tutoriels web radio et vidéo

Pour produire un podcast, une émission de Web radio, un logiciel d’enregistrement et de montage :

• Tutoriel simplifié Audacity

Pour un montage vidéo simple en classe, avec une tablette :

• Tutoriel Power Director pour Android.

• Tutoriel iMovie pour iPad.

Des applications pour faire de l’EMI

• Tutoriel Lino et Padlet : Créer un mur collaboratif ou le principe du panneau en liège avec des post-it numériques.

• Tutoriel Plickers : Recueillir les réponses de la salle de classe de manière instantanée et avec peu de matériel (un smartphone ou une tablette numérique pour l’enseignant). Le nombre de choix possibles par les élèves est de quatre réponses.

• Tutoriel Votar : Même fonction que Plickers. Dans la forme, cette application est certainement plus adaptée aux élèves les plus jeunes (cycle 2).

• Tutoriel Socrative : Plus ambitieuse que Plickers, cette application nécessite davantage de matériel numérique (un support par élève : une tablette par exemple). L’application permet de recueillir de manière instantanée des réponses de la salle de classe. Le choix des réponses n’est pas limité. Il est possible de recueillir de courtes phrases « réponses ».

• Tutoriel 2Reply : Permettre la création d’un questionnaire en ligne accessible aux élèves. Il n’y a pas d’interaction directe avec l’enseignant pour les réponses des élèves. Nécessite uniquement une connexion internet.

• Tutoriel Coggle.it ou Mindmeister : Créer une carte mentale facilement.

• Tutoriel Piktochart : Créer une infographie soignée afin de présenter un projet.

• Abcya.com : Créer un nuage de mots aisément. Aucun tutoriel nécessaire. Intuitif.

• Madmagz : Pour créer un journal scolaire : simple, interactif et collaboratif. Il existe aussi un logiciel plus ancien et facile d’utilisation, Faistonjournal.com.

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Exemples d’EMI (Éduscol, Clemi, Francetv.fr, BRNE, Éduthèque)

• Travaux académiques mutualisés sur Éduscol

• Ressources indispensables sur le site du Clemi

• Vidéos pédagogiques « les clés des médias » sur le site éducation de France.tv

• Banque de ressources numériques pour l'Ecole (BRNE cycles 3 et 4)

• Eduthèque : un portail de ressources numériques (pour le premier et second degré)

Quelques productions des stagiaires

Les consignes en stage pour construire un parcours citoyen intégrant l’EMI : ICI.

• Parcours citoyen sur le multiculturalisme et sa fiche descriptive

• Parcours citoyen sur le respect et sa fiche descriptive

• Parcours citoyen- 4 dimensions EMC et sa fiche descriptive

Une carte heuristique (ou mentale)

Carte heuristique présentant les principales ressources numériques présentées au stage

Prezi des formateurs

L’EMI et le droit par Lounes Bouasker

L’EMI-EMC, au cœur du parcours citoyen par Mourad Haddak

La Webradio, un outil au service de l’EMI par Aïcha Hammouda

Les principales actions fédératrices liées à l’EMI par Aïcha Hammouda

Ressources libres de droit

Images et musiques libres de droit

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La formation continue

• La lettre Édu_Num pour le premier et le second degré et la lettre @eduscol_EMI.

o Le compte twitter @eduscol_EMI lancé en mars 2017

o Il existe aussi des « lettres disciplinaires » : mathématiques, physique-chimie, histoire-géo ou SES

• Parcours M@gistère

• MOOC (Massive Open Online Courses, "Cours en ligne ouverts à tous") : voir en particulier la

plateforme des établissements de l’enseignement supérieur fun-mooc.fr qui propose

régulièrement des formations aux enseignants sur l’éducation aux médias comme ICI ou le

prochain ICI.

• Conférence nationale « Cultures numériques, éducation aux médias et à l'information », Ifé -

ENS Lyon, janvier 2017 et les vidéos ICI.

• Apprendre à utiliser des équipements mobiles à l’école

• Les rencontres professionnelles en France autour du numérique éducatif

Lexique, bibliographie et sitographie

Lexique de la presse écrite par le Clemi

Lexique sur l’infopollution (hoax, fake news…) par la DNE (Direction du numérique pour l’éducation).

Lexique du journal Le Monde sur les mots clés de la désinformation.

Ressources bibliographiques et sitographiques