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La droite se déchire à Nogent-sur-Marne

Hélène Bréault | 03.03.2008

SEPT LISTES se disputent les voix des électeurs de Nogent-sur-Marne. « C'est beaucoup,

d'autant qu'il y en a plusieurs du même bord », constate une électrice. Dans cette commune de

30 000 habitants, la droite se déchire et les suffrages vont s'éparpiller.

Le maire sortant Jacques J.P. Martin (UMP) affronte de nouveau sa rivale de 2001, Estelle

Debaecker (DVD), et surtout Marie-Anne Montchamp, ancienne ministre et députée

suspendue de son parti pour avoir maintenu sa candidature. Une candidate à la stature

nationale, à qui certains prêtent des ambitions dépassant largement les frontières de la ville.

Il y a sept têtes de liste mais, depuis des mois, les débats tournent sur des sujets qui

concernent essentiellement trois protagonistes : les contentieux, les rapports d'un cabinet

d'audit. Dernier épisode en date, un imbroglio sur le document d'analyse financière de la

commune transmis par Ernst Young et remis aux conseillers, en séance publique, le 4 février.

Ce document ne serait pas le bon... Les électeurs s'y perdent, à l'image de Danielle, 68 ans. «

Je ne sais plus très bien pour qui voter. Toutes ces histoires de rapports financiers,

d'informations cachées... cela me perturbe et je m'interroge. » Catherine, la quarantaine,

réclame surtout des propositions. « Je voudrais un maire qui garde les bonnes idées, sans se

préoccuper des partis. »

Du changement ? L'argument est évoqué autant par les électeurs que par les candidats qui

portent un regard neuf. « Il est temps de tourner la page, s'insurge Laurent Dupuis, du

MoDem. Les électeurs choisiront leur maire. Rien n'est joué et le débat ne doit pas se réduire

aux échanges entre trois personnes. Nous sommes une réelle alternative pour faire de Nogent

une ville phare de l'Est parisien. »

Changer d'ère, c'est aussi ce que propose Marc Arazi (SE) en souhaitant « parler à

l'intelligence des Nogentais ». Lui aussi compte bien profiter d'une certaine lassitude des

habitants devant des querelles jugées stériles.

A gauche, la tête de liste PS, William Geib, mise sur une division de la droite pour récolter

des suffrages. Mais certains pourraient être attirés par le MoDem. A quelques jours du scrutin,

même une boule de cristal ne permettrait pas de faire des pronostics sur les résultats.Le

sortant

JACQUES J.P. MARTIN, 64 ans, UMP

Jacques J.P. Martin sollicite un deuxième et dernier mandat pour ne pas exercer ses fonctions

audelà de 70 ans. Souvent attaqué sur la gestion de la commune, il s'engage à prendre un «

contrat de mandature » avec les habitants afin de ne pas augmenter la fiscalité dans les six

années à venir. Il compte d'ailleurs confier la présidence de la commission des finances à un

élu de l'opposition. La concertation et l'association des Nogentais à la vie de la cité par la

création de conseils de quartier et d'un conseil de ville figurent parmi ses priorités.

Le challenger

MARIE-ANNE MONTCHAMP, 50 ans, députée, UMP dissid.

Marie-Anne Montchamp, députée et ancienne secrétaire d'Etat aux Handicapés de Jean-Pierre

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Raffarin, a travaillé pendant trois ans, de 2001 à 2004, avec le maire sortant avant de

démissionner. Affirmant qu'une ville ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens, elle met en

avant l'importance de la gestion des finances et s'entoure de spécialistes en la matière « pour

retrouver des marges de manoeuvre ». Aménager l'espace urbain de la ville, favoriser les

pratiques sportives et culturelles figurent en bonne place dans ses projets « à bâtir avec les

Nogentais ».

L'arbitre

ESTELLEDEBAECKER, 54 ans, DVD.

Maire de 1995 à 2001 et battue de 85 voix il y a sept ans, EstelleDebaecker s'appuie sur son

expérience pour briguer un nouveau mandat et mettre un terme « au gaspillage, au mensonge

et à l'incompétence ». Au sein du conseil, elle a traqué la moindre erreur du maire, multipliant

les recours devant la justice, et a contraint ses collègues a revoter les délibérations de trois

budgets, annulées par le tribunal administratif. Elle renvoie ses deux principaux adversaires

dos à dos, les considérant comme responsables des problèmes financiers de la commune.

Le Parisien