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A Nogent-sur-Marne, duel fratricide à droite Hélène Bréault | 24.01.2008 CÉLÈBRE pour ses bords de Marne, Nogent (Val-de-Marne) attire les regards pour des raisons moins bucoliques. A six semaines du premier tour des élections municipales, la droite se déchire. Le maire sortant Jacques J.P. Martin (UMP), investi officiellement par le parti présidentiel, affronte Marie-Anne Montchamp (UMP dissidente), députée de la 7 e circonscription. Un duel fratricide qui vaut à cette ancienne secrétaire d'Etat (aux Personnes handicapées) de Raffarin d'être suspendue par les instances de son parti. Sur le terrain, les militants se désolent de cette situation. « Elle aurait dû respecter le choix du mouvement. C'est triste d'en arriver là, reconnaît Michel, un retraité qui soutient le maire depuis longtemps. Surtout, on ne sait pas bien ce qu'elle propose pour la ville. C'est cela le plus important. » « Notre avantage, c'est d'avoir un bilan, renchérit Christian, la cinquantaine et lui aussi partisan du maire sortant. Beaucoup de choses ont été faites, il y a aussi des projets de taille en cours dont Orbival (NDLR : projet de métro en banlieue) dans lequel le maire s'implique. Et puis, il ne faut pas oublier qu'elle a été son adjointe pendant trois ans, de 2001 à 2004. Aujourd'hui elle fait des reproches mais elle a voté les délibérations au conseil municipal. » Cependant, les deux militants sont catégoriques sur le ton à donner à la campagne. « Nous soutenons Jacques J.P. Martin, nous ne sommes pas contre Marie-Anne Montchamp. » « Je ne crains pas la concurrence » A ceux qui lui prêtent des ambitions personnelles, Marie-Anne Montchamp répond « intérêt général des Nogentais ». Selon elle, « la situation financière de la ville est préoccupante ». En 2004, elle a démissionné pour ne pas voter un budget avec une hausse des impôts locaux de 25 %. Jacques J.P. Martin entend rester serein. « Je ne crains pas la concurrence lorsqu'elle est loyale et justifiée. L'union de la droite et du centre a toujours été mon objectif. » D'autres candidats vont essayer de chasser sur les terres de l'UMP et de briguer les suffrages d'électeurs peut-être décontenancés par cette lutte fratricide. Estelle Debaecker (DVD), à la tête de la ville de 1995 à 2001, mène des batailles juridiques contre le maire en arguant de son incompétence. Il y a sept ans, elle n'avait perdu que de 87 voix. Nouveau venu, Laurent Dupuis (MoDem) met en avant son regard neuf : « Les Nogentais ont envie de tourner la page. » A gauche, une équipe renouvelée entoure William Geib, le socialiste. « La gauche a une chance historique avec autant de listes à droite », affirme avec humour cet adepte du karaté. Il n'est pourtant pas le seul à défendre les couleurs de la gauche : Amina Yellès rassemble des candidats à la gauche du PS. REPERES Population : 30 400 habitants. Nombre de logements sociaux : 1 651 (11,5 % selon la loi SRU). Nombre de chômeurs : 782. Nombre de foyers imposables : 15 253 et 750 exonérés. Budget : 47 725 004 _ (pour 2008).

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A Nogent-sur-Marne, duel fratricide à

droite

Hélène Bréault | 24.01.2008

CÉLÈBRE pour ses bords de Marne, Nogent (Val-de-Marne) attire les regards pour des

raisons moins bucoliques. A six semaines du premier tour des élections municipales, la droite

se déchire. Le maire sortant Jacques J.P. Martin (UMP), investi officiellement par le parti

présidentiel, affronte Marie-Anne Montchamp (UMP dissidente), députée de la 7 e

circonscription. Un duel fratricide qui vaut à cette ancienne secrétaire d'Etat (aux Personnes

handicapées) de Raffarin d'être suspendue par les instances de son parti.

Sur le terrain, les militants se désolent de cette situation. « Elle aurait dû respecter le choix du

mouvement. C'est triste d'en arriver là, reconnaît Michel, un retraité qui soutient le maire

depuis longtemps. Surtout, on ne sait pas bien ce qu'elle propose pour la ville. C'est cela le

plus important. » « Notre avantage, c'est d'avoir un bilan, renchérit Christian, la cinquantaine

et lui aussi partisan du maire sortant. Beaucoup de choses ont été faites, il y a aussi des projets

de taille en cours dont Orbival (NDLR : projet de métro en banlieue) dans lequel le maire

s'implique. Et puis, il ne faut pas oublier qu'elle a été son adjointe pendant trois ans, de 2001 à

2004. Aujourd'hui elle fait des reproches mais elle a voté les délibérations au conseil

municipal. » Cependant, les deux militants sont catégoriques sur le ton à donner à la

campagne. « Nous soutenons Jacques J.P. Martin, nous ne sommes pas contre Marie-Anne

Montchamp. »

« Je ne crains pas la concurrence »

A ceux qui lui prêtent des ambitions personnelles, Marie-Anne Montchamp répond « intérêt

général des Nogentais ». Selon elle, « la situation financière de la ville est préoccupante ». En

2004, elle a démissionné pour ne pas voter un budget avec une hausse des impôts locaux de

25 %. Jacques J.P. Martin entend rester serein. « Je ne crains pas la concurrence lorsqu'elle est

loyale et justifiée. L'union de la droite et du centre a toujours été mon objectif. »

D'autres candidats vont essayer de chasser sur les terres de l'UMP et de briguer les suffrages

d'électeurs peut-être décontenancés par cette lutte fratricide. Estelle Debaecker (DVD), à la

tête de la ville de 1995 à 2001, mène des batailles juridiques contre le maire en arguant de son

incompétence. Il y a sept ans, elle n'avait perdu que de 87 voix. Nouveau venu, Laurent

Dupuis (MoDem) met en avant son regard neuf : « Les Nogentais ont envie de tourner la

page. » A gauche, une équipe renouvelée entoure William Geib, le socialiste. « La gauche a

une chance historique avec autant de listes à droite », affirme avec humour cet adepte du

karaté. Il n'est pourtant pas le seul à défendre les couleurs de la gauche : Amina Yellès

rassemble des candidats à la gauche du PS.

REPERES

Population : 30 400 habitants.

Nombre de logements sociaux : 1 651 (11,5 % selon la loi SRU).

Nombre de chômeurs : 782.

Nombre de foyers imposables : 15 253 et 750 exonérés.

Budget : 47 725 004 _ (pour 2008).

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LES CANDIDATS :

Jacques J.P. Martin (UMP), Marie-Anne Montchamp (UMP dissidente), Estelle Debaecker

(DVD), Marc Arazi (SE), Laurent Dupuis (MoDem), William Geib (PS), Amina Yellès

(DVG).

LES CANDIDATS :

Jacques J.P. Martin (UMP), Marie-Anne Montchamp (UMP dissidente), Estelle Debaecker

(DVD), Marc Arazi (SE), Laurent Dupuis (MoDem), William Geib (PS), Amina Yellès

(DVG).

Le Parisien