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Bretagn e TERRE HOSPITALIÈRE BREIZH TOUR

Bretagne, Terre Hospitalière

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Terre hospiTalièreBreizh TOUr

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« Chaque sentinelle est responsable de tout l’empire »

Antoine de Saint-Exupéry

TERREHOSPITALIÈRE

BREIZH TOUR

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TERREHOSPITALIÈRE

BREIZH TOUR

PHOTOGRAPHIEPhilippe Chagnon

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L’ARS Bretagne – issue de la loi HPST – a été créée le 1er avril 2010 et constitue une innovation majeu-re dans l’organisation administrative française ; pour la première fois, il n’a pas été créé une insti-tution supplémentaire, sept anciennes structures ont été regroupées. Nommé préfigurateur en oc-tobre 2009 puis directeur général ARS le 1er avril 2010, j’ai assuré, avec l’ensemble des collabora-teurs de l’Agence, la continuité du service public et la construction de cette « maison commune ». Désormais, l’ARS Bretagne est le pilote unique du système de santé. Personnellement, je conçois cette mission comme celle d’un chef d’orchestre en charge de l’exécu-tion d’une partition, le Projet régional de santé.Se fondant sur la définition de la santé par l’OMS : « Un état complet de bien-être physique, mental et social », l’ARS s’est fixé dans son PRS, trois priorités et deux principes d’actions.

Trois priorités : prévenir les atteintes prématurées à la santé et à la qualité de vie, améliorer l’accom-pagnement du handicap, de la perte d’autonomie, des dépendances et du vieillissement, favoriser l’accès à des soins de qualité.Deux principes d’actions : la concertation et la territorialisation.

Depuis quatre ans, cette politique est mise en œuvre sur les huit territoires de santé avec des ré-sultats probants. Sur chaque territoire, la mise en place d’un Programme territorial de santé fixe des objectifs concrets, détaille les moyens à mobiliser et les outils à déployer pour atteindre ces objectifs

Bretagne, terre hospitalièreet surtout cherche à susciter l’adhésion de l’en-semble des acteurs. Dans nos régions, la coordina-tion et la coopération entre l’ensemble des parties prenantes n’est possible que si chaque profession-nel perçoit, dans son exercice quotidien, la valeur ajoutée de cette aventure commune.

En lançant la Stratégie nationale de santé (SNS), en 2013, l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault déclarait : « Je refuse aussi bien le ra-tionnement des soins que l’accumulation sans fin des déficits qui ruine notre protection sociale et accroit les inégalités. » Cette phrase résume toute la philosophie des ARS : nous nous devons de rechercher l’efficience dans le système de santé, de promouvoir les bonnes pratiques des profession-nels et de favoriser des modes de prise en charge coordonnés des patients, car c’est le seul moyen de préserver un dispositif performant, solidaire et équi-table pour tous. Désormais, la SNS trouve sa traduc-tion dans le projet de loi porté par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes ; dans un contexte économique contraint et marqué par l’engagement du président de la République de réduction des déficits publics.

Forte de son histoire, de sa nouvelle expérience et de ses résultats, l’ARS Bretagne est prête pour re-fonder notre système de santé autour du Parcours de vie. L’engagement de tous les acteurs bretons doit nous donner confiance dans ce projet et dans notre ambition collective de transmettre aux géné-rations futures un système de santé fondé sur la solidarité.

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Avec cet ouvrage, nous avons voulu montrer que la SNS ne s’écrivait pas à partir d’une page vierge. Dès le Moyen Age, fidèles aux valeurs d’assis-tance et de solidarité d’une société marquée par le fait religieux, les premiers hôpitaux devaient combattre de terribles fléaux : épidémies, guer-res, famines… A l’époque, la vieillesse elle-même était perçue comme une anomalie. Puis, avec les progrès de la médecine, vint le temps de la prin-cipale mission des hôpitaux : traiter, voire guérir les malades, protéger les individus et préserver la cohésion de la société. Derrière cet objectif souve-rain, des organisations de plus en plus complexes se sont mises en place, avec la création de métiers spécialisés, le partage des tâches, la gestion des fonds publics et l’édification de bâtiments adap-tés aux évolutions de la médecine.

En parcourant ces pages, vous découvrirez quel-ques exemples de ces formidables épopées hu-maines. Hôtels-Dieu du Moyen Âge, édifices monumentaux du siècle de Louis XIV, ensembles pavillonnaires du début du XXe siècle, bâtiments contemporains… du passé, du présent ou du futur, chacun nous raconte une belle histoire. Face à la richesse de ce patrimoine, tous les établissements bretons n’ont pu trouver leur place dans ce livre. Mais il est dédié aux dizaines de milliers de pro-fessionnels qui œuvrent tous les jours pour soi-gner et sauver des millions de malades. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.

Alain GautronDirecteur Général Ars Bretagne

Préface

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Huit territoir� UNE CARTE « INTELLIGENTE » DES TERRITOIRES DE SANTÉ

T1 (Finistère) Brest, Carhaix, Morlaix.

T2 (Finistère) Quimper, Douarnenez, Pont-l’Abbé.

T3 (Morbihan) Lorient, Quimperlé.

T4 (Morbihan) Vannes, Ploërmel, Malestroit.

T5 (Ille-et-Vilaine) Rennes, Fougères, Vitré, Redon.

T6 (Ille-et-Vilaine) Saint-Malo, Dinan.

T7 (Côtes-d’Armor) Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion.

T8 (Morbihan) Pontivy, Loudéac.

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LES DESSOUS DU DÉCOUPAGEAvec près de 3,3 millions d’habitants et une superfi cie de quelque 28 000 km2, la région Bretagne est l’une des plus importantes de France. Première région côtière avec 1 100 km de littoral, elle se caractérise par une forte concentration de population installée sur les côtes. En dehors de l’importante agglomération rennaise, au centre-est de la région, l’intérieur des terres est relativement peu dense en population. Quatre départements composent la région : Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Finistère et Morbihan. Les huit territoires de santé ont été créés en évaluant des facteurs d’ordre sanitaire et médico-social : importance des hôpitaux de référence, prise en compte de leur sphère d’attraction, analyse des fl ux de recours aux soins de la population, densité des professionnels de santé, positionnement des hôpitaux spécialisés et de proximité, prise en charge des personnes âgées et du handicap… Deux principes animent cette approche géographique : pré-venir les atteintes prématurées à la santé et à la qualité de vie et améliorer l’accompagnement du handicap, de la perte d’autonomie, des dépendances et du vieillissement. La composition des territoires est donc diff érente du découpage administratif de la région et permet de concevoir des programmes territoriaux en phase avec les besoins de santé des patients bretons.

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Maladreries, léproseries, ladreries, lazarets… Au Moyen Age les lieux dédiés à l’accueil des ma-lades répondaient à une préoccupation sanitaire majeure : isoler les personnes atteintes afin d’en-rayer la contagion de pathologies incurables. Face à la peste, à la lèpre ou au choléra, c’était le seul moyen de freiner la propagation d’épidémies qui firent des millions de morts dans toute l’Europe, comme la peste noire du XIVe siècle. En Bretagne comme dans d’autres régions de France, les archives historiques gardent des traces de ces premiers « hôpitaux ». Derrière la protection collective, fondée sur la quarantaine, le dévoue-ment et la compassion ne sont pas absents. Bien souvent, ce sont des religieux et religieuses qui, au nom du devoir d’assistance envers les plus fragiles, créent et gèrent ces établissements. Parfois, ils ac-cueillent aussi les pèlerins, les vieillards indigents, les mendiants, les infirmes et les orphelins. A la fin du Moyen Age, la mise en sommeil des grands phé-nomènes épidémiques donne une nouvelle voca-tion aux hospices : on voit apparaître les premiers hôtels-Dieu, en général des établissements placés sous la coupe de l’évêque dans les grandes villes.

Longtemps consacrés aux soins de l’âme (messes, prières, confessions…) plutôt qu’à ceux du corps, ces hôpitaux ne connaîtront leurs premiers médecins (chirurgiens, barbiers) qu’à la fin du XIVe siècle). Les établissements se multiplient, au point que chaque bourgade de Bretagne en possède un. Dans ces projets de plus en plus tournés vers le soin, l’ar-chitecture et l’esthétique jouent leur rôle. A l’instar des cathédrales, la solennité, le calme et

…MILLE ANS D’HISTOIRE l’appel à la contemplation font partie du « traite-ment » prescrit aux malades. Vous découvrirez quelques exemples de ces vestiges du passé dans notre ouvrage. Parfois, la chambre des patients est accolée à la chapelle romane pour favoriser la prière. Outre l’importance du fait religieux, l’his-toire des hôpitaux doit également beaucoup à la vocation de mécènes, riches bourgeois ou familles aristocratiques, qui s’investirent dans la création d’établissements généraux ou spécialisés (asiles pour fous ou pour vieillards). Enfin, à partir du XVIIe siècle, deux pouvoirs s’affirment et se pré-occupent alors de l’organisation des soins : les communes d’une part, et l’Etat royal d’autre part. Le fait historique reste l’édit de Louis XIV, en 1662, qui impose la création d’un hôpital général dans toutes les villes de France. Une décision qui ne re-lève pas seulement de l’assistance aux malades : il s’agissait à l’époque de lutter contre les « ravages » de la pauvreté en isolant les miséreux et les indi-gents, « sources de désordres sociaux ».

Malgré ces arrière-pensées d’ordre public, force est de constater que la création de ces hôpitaux généraux a structuré durablement l’offre de soins. C’est flagrant en Bretagne, où la période coïncide avec les premiers progrès médicaux, la montée en puissance des médecins, la spécialisation des ser-vices, la création de métiers, l’organisation écono-mique des établissements et l’esquisse d’une carto-graphie sanitaire. Avant et après la Révolution, la gestion des établissements est souvent confiée aux communautés religieuses, au vu de leur longue expérience. Ailleurs, les premiers agents publics L’HÔTEL-DIEU AU MOYEN ÂGE. Document AP-HP)

DES HOSPICES AUX COMMUNAUTÉS

HOSPITALIÈRES…

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– économes, intendants –tentent déjà de mettre au point des process de fonctionnement pour des éta-blissements qui gagnent en personnel, en nombre de lits et en périmètre de soins.

A la fin du XIXe siècle, la période est marquée par l’avènement de concepts architecturaux en phase avec les conceptions contemporaines de la médecine : l’hôpital pavillonnaire bat son plein, dont l’idée est de séparer les malades selon les pathologies, d’éloigner les bâtiments pour favori-ser la circulation d’air et ralentir la propagation des « miasmes ». Il reste bien sûr des exemples de ces hôpitaux, même si la majorité des bâtiments, aujourd’hui, sont récents.

Au XXe siècle, l’essor de l’hôpital, lieu d’excel-lence pour proposer aux malades les dernières in-novations et les pratiques médicales de pointe, est spectaculaire. La Bretagne n’échappe pas à ce mou-vement de développement, notamment après la Seconde Guerre mondiale. L’offre s’étoffe, au point de susciter des pratiques parfois concurrentielles entre public et privé, mais également entre établis-sements publics, d’une ville à l’autre. Diverses réformes, à partir de celle de Michel Debré en 1967, visent à mieux répartir les rôles entre caté-gories d’établissement, mises en œuvre par les di-rections départementales des affaires sanitaires et sociales sous l’autorité des préfets de département. Le phénomène de mutation est long, souvent dif-ficile en raison de l’attachement des populations à « leur » hôpital, et le poids économique des établis-sements dans la vie locale. En 1996, la création des Agences régionales de l’hospitalisation représente une première étape dans l’organisation de la carte hospitalière. Treize ans plus tard, l’avènement des Agences régionales de santé (ARS) permet de l’ins-crire dans une démarche plus ambitieuse et globa-

le, celle d’une organisation territoriale, embrassant l’ensemble des champs ambulatoire, hospitalier et médico-social et visant à répondre à des valeurs cardinales : accès aux soins pour tous, continuité des prises en charge, délivrance du « juste soin » au « bon moment », promotion de la santé et préven-tion des risques, éducation thérapeutique…

En Bretagne, le travail mené par l’ARS commence à produire ses premiers effets. Véritable exercice de démocratie sanitaire, après une phase de diagnos-tic et de partage des points de vue de l’ensemble des acteurs, après le découpage en huit territoires cor-respondant à des bassins de vie cohérents, le Projet régional de santé est désormais le document de référence qui fixe la stratégie sanitaire de long ter-me pour la région, traduite de façon opérationnelle dans huit programmes territoriaux de santé. Pour les hôpitaux, il signifie plusieurs changements de fond dans la culture d’« entreprise » : chacun doit sortir de son « pré carré », apprendre à travailler avec ses homologues dans le cadre de coopérations innovantes mais également avec les autres acteurs (libéraux, associations, établissements médico- sociaux, institutions publiques…), offrir une réponse « graduée » aux besoins de santé de chaque patient, développer les alternatives à l’hospitalisation en ambulatoire, bâtir des filières de prise en charge au long cours (notamment en gériatrie), s’ouvrir sur les nouvelles technologies (télémédecine)… Face à la multiplication de projets innovants, l’ARS veut se positionner en « impulseur », en « centre de ressources » et non en « opérateur » ou en juge de paix. Tous les salariés de l’ARS, quotidiennement au contact du « terrain » et de ses acteurs, le savent pertinemment : pour qu’un projet fonctionne, il ne doit pas « tomber d’en haut » mais au contraire être conçu et porté par ceux qui le mettront en œuvre.

Pierre Mong�

D E S H OSP I CE S AU X CO M M U NAU T É S H OSP I TAL I È R E S : M I L L E ANS D ’ H ISTO I R E

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HÔPITAL AUGUSTIN-MORVAN DE BREST. CLASSÉ MONUMENT HISTORIQUE EN 1997. PURE REPRÉSENTATION ARCHITECTURALE DES ANNÉES 1940.

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HÔPITAL DE BREST… DE 1506 À NOS JOURSOfficiellement fondé en 1506, rue Saint-Yves, le pre-mier hôpital civil de Brest marque une rupture avec les conceptions des soins au Moyen Age. Avant la Renais-sance, hôtels-Dieu, léproseries, maladreries émaillaient le territoire breton comme d’autres régions de France. Souvent liés à des communautés religieuses, voués à ac-cueillir les indigents touchés par la maladie, ces lieux relèvent plus de l’assistance aux démunis que de la mé-decine. A partir du XVIe siècle, la pauvreté progresse, la maladie « fait peur » et le pouvoir royal entreprend de retirer le « devoir d’assistance » aux hôpitaux. Désormais, ce sont les villes qui devront nourrir leurs pauvres. Quant aux hôpitaux, ils sont regroupés, spécia-lisés par type de pathologies, et leur vocation médicale s’affirme. C’est le début de l’administration hospitalière et des métiers sanitaires, avec l’idée de répartir les tâches, de rationaliser les pratiques, de veiller à l’hygiène… Les ecclésiastiques doivent accepter de ne plus détenir le monopole et admettre la légitimité de l’Etat dans l’orga-nisation des soins.A Brest, les besoins deviennent très vite importants : à la progression démographique s’ajoute la création de l’Arsenal et le statut de port militaire. Les moyens manquent pour soigner la population, doublée par la présence des marins. En 1652, une « chambre » est bâtie dans le quartier de Recouvrance. Ce sera la première pierre de l’hôpital général, fondé dans chaque ville de France par un édit royal qui date de 1662. A mi-chemin entre l’établissement de soins et le centre pénitenti-aire, ce nouveau concept d’établissement continue à accueillir les miséreux, à la demande des « bourgeois » qui craignent l’insécurité dans les rues de la ville. Mais la vocation sanitaire s’affirme peu à peu, avec la volon-té de privilégier l’accueil des malades « curables ».Cent cinquante ans plus tard, en 1810, le vieil hôpital

de Recouvrance est abandonné pour un nouveau site situé rue Traverse. Et, en 1898, les premiers services hospice et enfants assistés sont inaugurés à Delcourt-Ponchelet. Mais c’est au XXe siècle que l’hôpital de Brest va réellement prendre son essor, avec une succession de nouveaux projets architecturaux et l’ouverture de département spécialisés. Le futur CHRU se profile.

LE CHRU, UN OPÉRATEUR DE SANTÉ MAJEUR EN BRETAGNE

Avec sept établissements spécialisés, 7 500 emplois et 2 500 lits, le CHRU est l’un des premiers opérateurs de santé breton. Outre les sites de Morvan, la Cavale- Blanche, Bohars, Delcourt-Ponchelet et Carhaix, deux hôpitaux locaux, Saint-Renan et Lesneven, font partie des composantes du groupe CHU. Etablissement de référence du Territoire de santé Brest-Carhaix-Morlaix, il a pour ambition de garan-tir des soins de qualité pour 1,3 million d’habitants (Finistère, l’ouest des Côtes-d’Armor, le nord-ouest du Morbihan). Une zone de couverture nettement supé-rieure à la seule population du Territoire de santé n° 1 et qui témoigne de son rayonnement sur le plan sanitaire. Chaque année 122 000 personnes y sont hospitalisées, 240 000 consultations y sont assurées et le service des urgences recense 65 000 passages. Centre de formation universitaire, il accueille 400 étudiants en faculté de médecine, 90 étudiants en odontologie et 600 inscrits dans les filières paramédicales. Véritable « poumon sanitaire » du territoire, le CHRU s’appuie sur un projet médical d’envergure, fondé sur des regroupements et des partenariats menés avec d’autres établissements hospitaliers et des structures de soins en ambulatoire. Les cinq axes de ce Projet mé-dical illustrent la cohérence de la démarche : maintien et développement de l’offre de soins de qualité, complé-

Br�t, Carha�, Morla�

Fort de ses 9 200 emplois, dont 640 médecins, et d’un budget annuel de 617 millions d’euros, le territoire de santé Nord-Finistère a pour ambition de mieux répondre aux be-soins de santé de ses 600 000 habitants. La nouvelle logique de territoire passe par une coopération accrue entre les hôpitaux, mais également avec les autres acteurs du soin. Equipes spécialisées intervenant sur plusieurs sites, partage d’informations, nouveaux projets innovants… le service public hospitalier doit se réinventer en tenant compte de l’expérience passée et des particularités de chaque établissement.

T1 L’ I N N OVAT I O N E N MARCH E

L’HÔPITAL DE BREST ESTCONSTRUIT COMME UN NAVIRE…

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mentarité et fluidité entre établissements, cohérence et convergence des pratiques et des modes de prise en charge, formation et compétence des professionnels, soutien et partage des savoirs et des moyens.

LE PROJET MORVAN, EMBLÉMATIQUE D’UNE NOUVELLE ARCHITECTURE HOSPITALIÈRE

Au lendemain de la Première guerre mondiale, des études sont menées pour déménager une nouvelle fois l’hôpital. La vétusté de l’établissement rue Traverse impose de concevoir un projet architectural nova-teur, en phase avec les idéaux de l’époque. Tournant le dos à l’hôpital pavillonnaire du XIXe siècle, l’hôpital Augustin-Morvan repose en effet sur un jeu subtil de rapports entre les pleins et les vides qui accentuent le sentiment d’ouverture sur le monde. Dans chaque pavillon un rappel et les courbes compensent la sé-vérité et la linéarité de l’architecture, provoquant une sensation d’espace circulaire sécurisante. Dans la production hospitalière bretonne de l’époque, l’hôpital Morvan s’impose comme l’unique exemple d’une conception résolument moderne de l’architectu-re, sans références régionalistes. Alors que les travaux sont lancés en 1939, la guerre interrompt le chantier. Repris en 1944, il s’achève en 1953 et l’hôpital Augustin-Morvan est officiellement inauguré en 1953. Il devien-dra CHU en 1966 et le dernier chantier, le bâtiment 5, est achevé en 1985. Comparé à l’hôpital Beaujon de Paris, décrit comme l’une des plus belles réussites d’archi-tecture hospitalière de l’après-guerre, il sera classé Monument historique en 1997. Aujourd’hui, l’hôpital Morvan, situé en plein centre-ville, est toujours le siège du Centre hospitalier régio-nal universitaire. Avec 400 lits, des services de gyné-cologie-obstétrique, pédiatrie médicale et chirurgi-cale, ORL, ophtalmologie, dermatologie, cancérologie, médecine physique et de réadaptation, odontologie et soins dentaires, c’est un hôpital ouvert sur la ville, qui propose de nombreuses consultations externes.

LA CAVALE-BLANCHE, UN ÉTABLISSEMENT RÉCENT QUI SIGNE LA MODERNITÉ DU CHRU

Symbole de la modernité du CHRU de Brest, l’hôpital de la Cavale-Blanche a ouvert ses portes en 1996. Installé sur le versant d’une colline, dominant la rivière Penfeld, le site s’étend sur 22 hectares, aisément acces-sible pour tous les habitants. A quelques encablures du site historique protégé du fort du Questel, il offre une vue panoramique sur l’agglomération brestoise. Juchés sur des pilotis, les élégants bâtiments ont été conçus sur un principe de base : proposer une architecture humaine, conviviale et surtout adaptée à la fluidité de circulation des patients et des personnels. Avec trois niveaux seulement, les quatre blocs sont tous accessi-

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L’ARCHITECTURE DE L’HÔPITAL AUGUSTIN-MORVAN REPOSE SUR UN JEU SUBTIL DE RAPPORTS ENTRE LES PLEINS, LES VIDES ET LES COURBES, QUI ACCENTUENT LE SENTIMENT D’OUVERTURE SUR LE MONDE.

L’HÔPITAL DE BREST ESTCONSTRUIT COMME UN NAVIRE …ET COMME UN PHARE.

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bles de plain-pied, organisés à proximité d’un plateau technique de pointe. Tout a été imaginé pour limiter les déplacements inutiles : par exemple, les soins et les examens se déroulent toujours au même étage. Avec 16 salles de radiologie, 19 salles de bloc opératoire, un IRM, un appareil de radiologie numérisée pulmo-naire, deux scanners, un robot chirurgical, la Cavale-Blanche offre un niveau d’équipements optimal pour une prise en charge rapide et efficace des patients. Il a également investi massivement dans des dispositifs qui permettent de dégager du « temps de soins» pour les patients : informatisation de la distribution des médicaments, système de manutention légère… Spé-cialisé dans les soins de courte durée de médecine et de chirurgie, l’établissement dispose d’une capacité de 700 lits.

BOHARS, UN HAVRE SANITAIRE EN BORDURE DE FORÊT

Autre établissement rattaché au CHRU, l’hôpital de Bohars a été construit en 1975 dans une petite commune voisine de Brest. En lisière de forêt, ses bâtiments fonc-tionnels sont typiques de l’architecture de l’époque. Dédié aux soins psychiatriques, il illustre la tendance à la segmentation des soins et répond à l’organisation de la psychiatrie par secteur géographique. Sept secteurs et inter-secteurs sont ainsi présents dans les locaux ou à l’extérieur : deux sont consacrés aux enfants, quatre aux adultes et un à l’addictologie ; 444 lits et places accueillent les patients, et l’établissement couvre tout le Nord-Finistère. Environ 10 000 personnes sont cha-que année en contact avec l’ensemble des structures dépendant de l’hôpital de Bohars. Afin d’assurer un maillage efficace et d’assurer une prise en charge de proximité aux patients, divers lieux ont en effet été ouverts sur tout le territoire. A Brest, le Centre psycho-thérapeutique Winnicott accueille des enfants en hô-pital de jour, auquel s’ajoutent deux autres hôpitaux de jour, un centre médico-psychologique et des centres d’accueil à temps partiel. Enfin, de nombreux points de consultation ont été implantés dans des commu-nes aux alentours de Brest : Saint-Renan, Bourg-Blanc, Le Conquet, Gouesnou, Plabennec, Lannilis… Emblé-matique d’une conception moderne de la psychiatrie, cette organisation vise à proposer un suivi personnalisé

et durable des patients par la même équipe soignante, à proximité de leur domicile. L’hospitalisation avec hébergement est de courte durée, et les alternatives thérapeutiques sont privilégiées, de la consultation aux activités d’insertion, ou d’autres activités propres à favoriser l’autonomie des patients.

DELCOURT-PONCHELET, AU CŒUR DE L’HISTOIRE BRESTOISE

C’est un établissement apparemment classique, bâti en 1987 et rénové en 2006. L’EHPAD Delcourt-Ponchelet offre aujourd’hui 174 places pour des personnes âgées ayant besoin d’aide humaine dans les actes de la vie quotidienne. Mais derrière la banalité de cette résiden-ce, de ces pavillons agencés autour d’espaces de vie com-mune, c’est une belle page de l’histoire brestoise qui se dissimule. L’hôpital Delcourt-Ponchelet est en effet bâti en 1892 sur un terrain offert par Mme Delagarde, née Ponchelet. Selon les vœux de la donatrice, il s’agit d’un asile destiné aux vieillards et qui héberge 80 pension-naires. En 1903, l’asile s’agrandit et peut accueillir 200 personnes. En 1913, un nouveau legs permet d’ouvrir un orphelinat, offrant 160 places. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’Asile Delcourt-Ponchelet vit paisiblement au rythme des vieillards qui « passent le temps » et des enfants qui s’amusent et vont à l’école comme tous les enfants. Mais, en 1941, le bombardement de la ville bou-leverse la destinée de l’établissement. L’hôpital princi-pal est détruit en quelques minutes dans la nuit du 30 mars. Il faut d’urgence réorganiser les services, et Del-court-Ponchelet devient l’unité de médecine de la ville. Il fonctionnera comme poste de secours jusqu’à la fin de la guerre. En 1944, une nouvelle vague de bombarde-ments va encore une fois le placer sur le devant de la scène. En effet, sous les bâtiments, un abri souterrain a été construit en 1943. Configuré pour protéger 250 per-sonnes, il possède un bloc chirurgical et deux salles pouvant prendre en charge 73 personnes. Entre le 7 août et le 18 septembre, durant les bombardements, jusqu’à 1 200 personnes y trouveront refuge et 204 opérations de chirurgie y seront pratiquées. Aujourd’hui, l’abri Delcourt-Ponchelet existe toujours, et se visite à l’oc-casion de quelques journées portes ouvertes. Il témoi-gne de la bravoure des personnels soignants durant cette phase dramatique de l’histoire de Brest.

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Br�t, Carha�, Morla�

HÔPITAL DE LA CAVALE- BLANCHE.

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22 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 23

HÔPITAL DE BOHARS.

CENTRE HOSPITALIER DESPAYS-DE-MORLAIX.

HÔPITAL DE CARHAIX.

HÔPITAL DE CARHAIX : HISTOIRE D’UNE FUSION RÉUSSIE

Les premières traces de l’hôpital de Carhaix remon-tent à 1478. Baptisé « hôpital général », il est fondé par un généreux donateur, Maurice du Méné. Installé rue Auguste-Brizeux, qui était l’artère principale de la ville au Moyen Age, il ne reste aujourd’hui de l’édifice que la chapelle Sainte-Anne. L’histoire moderne date de 1936, avec la construction d’un nouveau complexe sur le site actuel. Mais Carhaix c’est surtout, en 2008, un événement qui défraye la chronique : alors qu’il est prévu de transférer les services de maternité et de chi-rurgie à 80 kilomètres, à Brest, la population se mobi-lise massivement en faveur de son hôpital,. Après huit mois de tension, une solution est trouvée : la fusion de l’établissement avec le CHRU de Brest. Effective de-puis le 1er juillet 2009, elle a permis d’offrir de nouvelles perspectives à l’hôpital. La maternité et le service de chirurgie y ont été maintenus, et de nouvelles consul-tations ont été ouvertes en urologie, chirurgie pédia-trique, soins palliatifs ou encore neurologie. Un plan

d’investissement de 1,7 million d’euros a été déployé sur trois ans, avec l’achat de matériel neuf, une amélio-ration de l’infrastructure et surtout le financement de nouvelles compétences médicales. En effet des méde-cins de renom viennent effectuer des consultations à Carhaix et assurent également des missions d’exper-tise à partir du CHRU. L’exemple de Carhaix est em-blématique d’une nouvelle approche territoriale des soins, où les hôpitaux de proximité peuvent poursui-vre leurs missions au service de la population grâce à l’apport d’équipes partagées avec un centre hospita-lier de référence.

LES PAYS-DE-MORLAIX : UN SITE EN CONSTANTE ÉVOLUTION

Dès le XIIe siècle, une léproserie installée dans le quar-tier de la Madeleine témoigne d’une présence hospi-talière dans la ville de Morlaix. Construit en 1552 place des Viarmes, un hôtel-Dieu accueille les malades jus-qu’en 1731, année où il est dévasté par un incendie. En 1733, un nouvel hôpital est alors édifié sur les rives

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du Queffleuth, à l’emplacement des actuels services de psychiatrie. L’établissement ne cesse de s’agrandir et de s’étoffer, avant d’être remplacé par le bâtiment d’aujourd’hui, qui a ouvert ses portes en novembre 1970. Avec 1 043 lits et 241 places, l’hôpital de Morlaix est réparti sur deux sites : l’Hôpital général et le site de Plougonven, ancien centre de cure reconverti dans les soins de suite et de réadaptation. Le nom actuel date d’ailleurs de la fusion entre les deux établisse-ments, en 1995. Depuis, les Pays-de-Morlaix n’a cessé d’évoluer : ouverture d’un plateau technique de court séjour en 2004, maternité et pédiatrie (2007), centre d’addictologie (2008), plateau technique pneumologie/gastro-entérologie/gériatrie (2010), unité d’hospitali-sation de courte durée en psychiatrie adulte (2013)… Il propose un large éventail de services médicaux et développe notamment de nouvelles modalités de prise en charge (chirurgie ambulatoire, chirurgie semaine, télémédecine) permettant de réduire les temps d’hos-pitalisation… Membre de la Communauté hospitalière de territoire, il participe à plusieurs réseaux de soins : périnatalité, cancérologie du Ponant, douleur et soins palliatifs, insuffisants respiratoires chroniques…. En partenariat avec la médecine de ville, une messa-gerie sécurisée de partages de données a été créée avec certains praticiens et l’hôpital accueille depuis 2012 une maison médicale de garde qui fonctionne du samedi après-midi au dimanche soir.

HIA CLERMONT-TONNERRE : MILITAIRE MAIS OUVERT À TOUS

Situé à Brest, l’Hôpital d’instruction des armées Clermont-Tonnerre est l’un des neuf établissements de ce type répartis sur l’ensemble du territoire et rattachés au ministère de la Défense. A la fois établissement public de santé ouvert à tous et prioritairement force d’appui sanitaire pour les troupes sur les théâtres d’opérations extérieures, c’est un hôpital général de proximité ré-servé aux adultes. Créé sous Louis XIV, il s’appelle alors Hôpital royal. Il est victime d’un gigantesque incendie en 1776 et reconstruit en 1822 par le duc de Clermont-Tonnerre, qui lui donnera son nom en 1964. Il sera éga-lement détruit sous les bombardements de Brest en 1944, puis rebâti à partir de 1952. Aujourd’hui, le HIA offre 231 lits et places et il est structuré en quatre pôles d’activité clinique et médico-technique. Dans le cadre de la gestion du risque nucléaire/radiologique/bacté-riologique/chimique (NRBC), il dispose notamment d’un centre de traitement des blessés radio-contami-nés, d’un module de décontamination préhospitalier et d’un laboratoire P3. En partenariat avec le CHRU de Brest, il contribue à l’offre de soins dans le Territoire de santé n° 1 et accueille tous les patients sans pratiquer de dépassements d’honoraires.

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 25

HÔPITAL MILITAIRE D’INSTRUCTION DES ARMÉES DE BREST (HIA).

Br�t, Carha�, Morla�

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26 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 27

LANDERNEAU : UN PONT ENTRE LE MÉDICAL ET LE SANITAIRE

Pour la région du Léon, Landerneau est une « ville-pont » qui permettait dès le Moyen Age de passer en Cornouaille. Une caractéristique qui a favorisé son essor commercial et a donné naissance, en 1336, à un hôpital dédié à saint Julien, financé par M. Hervé, comte de Léon. Il était particulièrement bien placé pour venir en aide aux infirmes, parmi les centaines de voyageurs et de pèlerins qui franchissaient le pont chaque jour. En 1695, un riche négociant fait don d’un domaine pour la construction de douze chambres supplémentaires, destinés à accueillir douze malades supplémentaires (en référence aux apôtres). Au XVIIe siècle, la ville de Landerneau verse 500 livres de subvention chaque année à l’hôpital. La phase mo-derne de l’hôpital de Landerneau commence en 1962, avec le statut d’établissement sanitaire et social. Le centre hospitalier porte aujourd’hui le nom du maire de la ville qui siégea entre 1977 et 1983, Ferdinand

Grall. Depuis, au fil des ans, il n’a cessé de s’agrandir et d’étendre son périmètre d’intervention, notam-ment en psychiatrie et à destination des personnes âgées. Dernière innovation en date, un nouveau pôle médico-chirurgical a été ouvert en 2011. Disposant de 476 lits et places, il fonctionne avec trois pôles : pôle « Lavallot » (MCO, SSR, urgences, image-rie, biologie), pôle psychiatrie (47 lits et 19 places en ambulatoire) et pôle Personnes âgées (290 résidents). Piloté en direction déléguée par le CHRU tout en ayant conservé son autonomie juridique, l’hôpital Ferdinand-Grall collabore avec de nombreux réseaux et associations du territoire : périnatalité, diabète, oncologie, soins palliatifs, addictologie…

CROZON : LA MÉTAMORPHOSE EST EN MARCHEAu bout « du bout du monde », comme on a coutume d’évoquer la presqu’île de Crozon, l’ancien hôpital local, devenu CH avec la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST), reste un équipement sanitaire

HÔPITAL DE LANMEUR, AVANT/APRÈS.

LES « GÉANTS » DE L’HÔPITAL DE LANMEUR.

LA « PYRAMIDE » DE L’HÔPITAL FERNAND-GRALL DE LANDERNEAU.

essentiel, dans un secteur éloigné des pôles urbains de référence, Brest et Quimper. Inscrit dans la Commu-nauté hospitalière de territoire menée par le CHU de Brest, cet établissement doit répondre aux besoins de proximité des soins pour les quelque 16 000 habitants du secteur. C’est notamment le cas pour la radiologie, qui oblige à de fréquents et coûteux déplacements sa-nitaires vers le CHU. Depuis 2012, un dispositif inédit de téléradiologie a été mis en place au CH de Crozon. A raison de deux ou trois séances hebdomadaires, des professionnels de la radiologie venus du CHU réalisent les actes prescrits par les seize généralistes du Territoire. Les clichés sont ensuite interprétés à distance par les radiologues du CHU, grâce à un dispositif de télémé-decine. Ce projet, soutenu financièrement par l’ARS, est la première étape d’une nouvelle vie pour le CH de Crozon. Un vaste chantier d’agrandissement et de réaménagement est en effet en phase de lancement. En 2016, un nouveau concept d’hôpital permettra d’of-frir une capacité d’accueil de 150 places aux personnes âgées, au lieu de 110 aujourd’hui, de créer un dispositif de prise en charge spécifique de la maladie d’Alzheimer et, enfin, d’offrir des consultations avancées dans di-verses spécialités pour les habitants de la presqu’île. Plus qu’un simple chantier technique, c’est un véritable projet social et sanitaire de territoire qui est en route.

LANMEUR : INTÉGRÉ À LA FILIÈRE GÉRIATRIQUEA mi-chemin entre Morlaix et Lannion, situé dans le département voisin des Côtes-d’Armor, l’ex-hôpital local de Lanmeur est un établissement de proximité dédié aux soins aux personnes âgées. Implanté en bordure de ville, il a été récemment rénové. L’histoire hospitalière de Lanmeur est ancienne : dès le XIVe siècle, des moines bénédictins fondent un lieu d’accueil pour les vieillards et les indigents. Devenu hospice, puis clinique chirurgicale au XXe siècle, une maternité a même vu naître de nombreux enfants entre 1951 et 1972, année de la fermeture. Aujourd’hui, l’institution compte 318 lits et places, dont 15 lits de SSR, 10 lits de médecine et 255 lits d’EHPAD. Réparti sur deux sites, le CH emploie 250 salariés. Des locaux neufs ouverts en 2012 en font un établissement mo-derne, particulièrement adapté à la prise en charge de la grande dépendance.

ROSCOFF : UN CENTRE HÉLIOMARINA l’extrémité d’une pointe rocheuse, le site de Perharidy, établissement privé à but non lucratif, est localisé dans un environnement exceptionnel, comme seule peut en proposer cette partie de la côte bretonne. Son histoire, également, est singulière. Elle commence en 1901, avec l’initiative de la marquise de Kergariou qui y fonde sur ses propres deniers un sanatorium marin pour enfants

HÔPITAL LOCAL DE LESNEVEN.

ANCIEN HÔPITAL LOCAL DE CROZON, DEVENU CENTRE DE TÉLÉRADIOLOGIE.

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28 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 29

atteints de la tuberculose. En 1920, le complexe s’agran-dit grâce au legs à l’Assistance publique de Paris du châ-teau de Laber, qui signe une convention avec le sanato-rium et permet de créer 35 lits supplémentaires. En 1935, y sont accueillis 600 malades dont 400 enfants. En 1961, la tuberculose étant quasiment éradiquée, le centre se réoriente vers la chirurgie pédiatrique. Et des enfants atteints de mucoviscidose y sont soignés à partir de 1964. D’autres activités s’ajoutent au fil des années : uni-té d’hémodialyse, centre de rééducation fonctionnelle, service de médecine physique et de réadaptation… Désormais ouvert aux adultes, l’activité chirurgie est ar-rêtée en 1999 et il devient un pôle spécialisé en nutrition spécialisée et en médecine physique et de réadaptation, axé sur les prises en charge complexes. Un important programme de rénovation immobilière lancé en 2010-2012 a permis d’adapter les locaux à sa mission de soin. Proposant une approche globale de la prise en charge, il aide les personnes à mieux vivre les suites d’un ac-cident ou les conséquences d’une maladie chronique. Géré par une fondation consolidée en 2013 par la fusion avec l’association brestoise Ty Yann et la reprise du centre Mathieu-Donnart de Brest, c’est aujourd’hui un important opérateur en SSR, notamment en pédiatrie et en cardiologie. Partenaire du CHRU de Brest, le centre est devenu pôle de référence régional pour certaines pathologies (obésité, mucoviscidose…).

Br�t, Carha�, Morla�

LA CHT : UNE NOUVELLE AMBITION POUR LA SANTÉ DES HABITANTS

Créée le 3 février 2012, la Communauté hospitalière de territoire du Nord-Finistère permet d’officialiser les coopérations existant entre le CHRU de Brest et les hôpitaux de Morlaix, Lesneven, Le Jeune (Saint-Renan), Landerneau, Lanmeur et Crozon. Illustrée par la constitution d’équipes médicales de territoire et de filières de soins, la CHT a pour ambition de fa-ciliter le recours à des soins de haut niveau pour les patients qui en ont besoin. Pour les hôpitaux locaux, elle apporte un soutien au quotidien en mettant en liaison les généralistes avec les spécialistes du CHRU, dans le but d’améliorer l’accès aux filières de soins. En chirurgie digestive, en obstétrique et en radiologie, ces filières sont déjà une réalité, qui contribue à réduire les temps d’accès aux soins nécessaires. Des postes à activité partagée ont été créés, et la mobilité des prati-ciens recrutés est inscrite dans leur contrat de travail. Des orthopédistes, par exemple, sont en appui durant une semaine complète pour renforcer le PH perma-nent de l’hôpital de Carhaix. A Landerneau, le partage avec le CHRU d’assistants en gynécologie-obstétrique permet désormais d’offrir une activité médicale qui n’y existait pas. La CHT offre également un cadre pour des projets innovants, comme la création d’un pôle de radiologie à l’hôpital de Crozon.

ROSCOFF. LE CENTRE HÉLIOMARIN ET SON MELTING POT DE BÂTIMENTS SURPRENANTS.

ROSCOFF, LE CHOC DES ÉPOQUES…

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T2 Quimper, Douarnen�, Pont-l’Abbé

CONCARNEAU. LA VILLE CLOSE QUI A ABRITÉ L’ANCIEN HÔPITAL.

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 33

HÔPITAL DE QUIMPER : UNE HISTOIRE VIEILLE DE 300 ANS

A Quimper, l’origine du centre hospitalier remonte à 1678, avec la pose de la première pierre du séminaire qui deviendra l’hôpital de Quimper en 1873. En 1889, un nouveau bâtiment est construit, puis détruit en 1958 et remplacé par l’actuel bâtiment de chirurgie en 1961. Tout au long du XXe siècle, une série de chan-tiers viendront agrandir l’établissement : nouvel hos-pice pour vieillards en 1912, bâtiment de médecine en 1944, maison de retraite de 300 places bâtie en 1960 à l’extrémité de la propriété… Dès 1964, la question de l’extension foncière de l’établissement est posée et un terrain de 9 hectares est acheté. Le projet d’un nouvel hôpital, de type « Fontenoy » (construction en X) est lancé. Le chantier est inauguré en 1977 par Simone Veil, puis le site est progressivement équipé : installation des services de soins et des services administratifs en 1981, ouverture du scanner en 1984, inauguration du bâtiment moyen séjour et rééducation en 1988, édifi-cation d’une maison de retraite en 1993… Côté organisation, c’est en 1993 qu’intervient un événe-ment important : la fusion avec l’hôpital de Concarneau, qui donne naissance au Centre hospitalier intercom-munal de Cornouaille (CHIC).

LE CHIC, ÉTABLISSEMENT DE RÉFÉRENCEAujourd’hui, le CHIC est l’établissement de référence du Territoire de santé n° 2. Outre Concarneau, il est également le principal pilote de l’Union hospitalière de Cornouaille, un partenariat qui le lie à d’autres structures du Territoire : le Centre hospitalier Mi-chel-Mazéas de Douarnenez, l’Etablissement public de santé mentale (EPSM) Etienne-Gourmelen (Quimper),

Quimper, Douarnen�, Pont-l’Abbé

Avec un indice de vieillissement élevé et des indicateurs de santé dégradés, le Territoire de santé n° 2 doit faire face à des défis sanitaires importants, d’autant qu’apparaissent des fragilités sur l’offre de soins de premier recours. Le regroupement des activités nécessitant des plateaux techniques et l’organisation d’un maillage territorial autour des centres de proximité sont à l’ordre du jour. Et la logique de coopération entre les établissements et des équipes médicales de territoire autour d’un projet de santé commun fait partie des priorités établies par le Projet régional de santé.

T2 LE DÉFI SANITAIRE COMMUN

CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL DE CORNOUAILLE (CHIC).

EPSM GOURMELEN DE QUIMPER.

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34 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 35

l’Hôtel-Dieu de Pont-l’Abbé et le Centre de soins de suite et de réadaptation Jean-Tanguy à Saint-Yvi. Tous sont liés par une convention, en accord avec le Pro-jet régional de santé, qui vise à élaborer une stratégie commune afin de répondre aux besoins de santé de la population et à gérer ensemble certaines activités. Le but est notamment de parvenir à une graduation des soins selon l’état de santé de chaque patient. En tant qu’établissement de référence, le CHIC dispose d’un plateau technique lui permettant de répondre à

Quimper, Douarnen�, Pont l’-Abbé

HÔPITAL DE QUIMPER. LE CHIC ESTDEVENU UNE RÉFÉRENCE.

la plupart des demandes de soins. Organisé en sept pôles (médecine-oncologie, médecine et risque vas-culaire, chirurgie, femme-enfant, personnes âgées, santé publique et hospitalisations non program-mées), il propose 1 482 lits et places, dont 412 de mé-decine, 102 de chirurgie, 517 d’EHPAD, 136 de SSR et 94 lits d’unités de soins de longue durée. Impliqué dans de nouvelles formes d’organisation des soins, il s’in-vestit dans la chirurgie ambulatoire et a mis en place, avec ses partenaires, quatre filières de prise en charge :

neurologie (AVC), oncologie, gériatrie et soins pallia-tifs. Plusieurs consultations et services d’hôpitaux de jour ont été créées, pour éviter l’hospitalisation de patients qui ne la nécessitent pas: consultation mé-moire, centre de réhabilitation mémoire, consulta-tion gériatrie, hôpital de jour de chimiothérapie, unité chirurgicale de jour… Depuis le début 2014, le site du CHIC accueille le bloc opératoire de Cornouaille, qui regroupe les activités chirurgicales de Quimper, Pont-l’Abbé et Douarnenez.

Page 19: Bretagne,  Terre Hospitalière

UNE UNION HOSPITALIÈRE POUR LA CORNOUAILLE

En 2009, les établissements du Territoire de santé n° 2 se sont entendus pour mutualiser des moyens et s’im-pliquer ensemble sur un projet de santé partagée, avec le soutien actif de l’ARS. L’Union hospitalière de Cor-nouaille s’est définitivement installée en novembre 2011, avec la signature de la charte constitutive. Elle re-groupe le CHIC, le CH de Douarnenez, l’Hôtel-Dieu de Pont-L’abbé, l’EPSM Etienne-Gourmelen et le Centre Jean-Tanguy de Saint-Yvi. Au total, ce sont 2 800 lits et places qui sont proposées au public, avec 5 800 agents, 52 000 séjours en MCO, 230 lits et 104 000 séjours et ve-nues en SSR et 1 100 lits dédiés aux personnes âgées. L’accord a fixé le cadre d’une coopération en chirurgie et en service d’urgence, ainsi que la création d’un GCS

dans les domaines médico-techniques et logistique (biologie médicale, stérilisation, système d’informa-tion, expertises).

CONCARNEAU : UN BALCON SUR LA MERIntégré au Centre hospitalier intercommunal de Cor-nouaille, le site du Porzou est rare par son emplacement. Un peu au sud de la ville close, l’établissement s’étire en arc-de-cercle face à la mer. Les baies vitrées lais-sent la lumière marine baigner les espaces intéri-eurs. En deux ans, le centre a connu une importante rénovation, en particulier de son service de consulta-tions internes. Doublement des surfaces, création de salles au matériel de pointe (mesures d’audiométrie, orthoptie) : de quoi assister la dizaine de spécialistes qui, chaque jour se relaient en provenance de Quimper

36 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 37

Quimper, Douarnen�, Pont l’-Abbé

pour proposer plus de 8 000 consultations par an. Des dialyses rénales y ont lieu quotidiennement et des fau-teuils équipés permettent de délivrer des traitements de chimiothérapie en ambulatoire. Le centre périnatal de proximité assure un suivi pré- et post-natal aux mamans, avec une équipe de gynécologues, sages-femmes, infirmières, diététiciennes, psychologues, as-sistantes sociales… Le Porzou, c’est également un pôle d’excellence en rééducation fonctionnelle. Grâce à des équipements récents, il peut traiter la plupart des pathologies ortho-pédiques, accompagner les personnes amputées dans leur rééducation. Avec deux bassins de balnéothérapie, un service d’ergothérapie qui comprend une salle d’ap-pareillage avec mise au point d’orthèses et de prothèses sur mesure, un service de kinésithérapie équipé d’un

HÔPITAL DU PORZOU.

SITE DU PORZOU À CONCARNEAU.

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mur d’escalade pour insuffisants respiratoires, l’éta-blissement est sans équivalent dans le Finistère-Sud. A terme, il est prévu que le Porzou devienne le principal centre de soins de suite et de réadaptation du territoire.

DOUARNENEZ : LA PROXIMITÉ, UNE VALEUR CARDINALE POUR LE CH MICHEL-MAZÉAS

Dans cette jolie commune de bord de mer, l’hôpital est, historiquement, d’abord un hospice pour « vieillards va-lides », où les malades dits « incurables » ne sont théori-quement pas admis. Au premier bâtiment élevé en 1876 s’est ajouté en 1939 un ensemble de type pavillonnaire.C’est dans ces nouveaux locaux que se tiendront les services hospitaliers, la partie « asile » restant dans les vieux murs. A partir des années 1970, des résidences d’accueil de personnes âgées sont ouvertes, et en 1979, un nouvel hôpital entre en service sur le site de Coataner. Le site initial est reconverti en résidence pour person-nes âgées, puis abandonné pendant des années, avant de faire l’objet, actuellement, d’un projet de réhabili-tation, avec la construction d’une résidence services pour seniors. Aujourd’hui, l’hôpital de Douarnenez est un établissement public de santé qui offre 407

38 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 39

lits, dont 115 d’hospitalisation médico-chirurgicale et emploie plus de 600 professionnels, dont 80 médecins et 410 personnels soignants. Dans le cadre de l’Union hospitalière de Cornouaille, l’hôpital de Douarnenez bénéficie du renfort de spécialistes venus de Quimper, ce qui contribue à la croissance de l’activité. En 2012, 32 164 consultations externes ont eu lieu contre 28 085 en 2010. L’unité de soins de longue durée affiche un taux de remplissage de 99 %, de même que les EHPAD, comme la résidence Les Jardins du clos inaugurée en

EPSM ETIENNE-GOURMELEN.

2011. Une progression qui prouve l’enracinement de l’hôpital, qui a pris en 2014 le nom d’un ancien maire ayant beaucoup œuvré pour sa ville, dans son territoire et sa vocation de proximité, fortement axé sur les servi-ces aux personnes âgées. Les consultations de chirurgie proposées sur rendez-vous concernent l’anesthésie et les chirurgies orthopédique, urologique, viscérale, esthétique, oto-rhino-laryngologique et ophtalmolo-gique. Depuis le transfert de la chirurgie convention-nelle sur Quimper, début 2014, le centre hospitalier de

Douarnenez s’est fortement investi dans le développe-ment de la chirurgie ambulatoire, déjà bien engagé. En médecine, les patients peuvent accéder à des consulta-tions spécialisées en cardiologie, neurologie, oncologie, hématologie, diabétologie, alcoologie et tabacologie. Là encore, l’exemple de Douarnenez montre que le dé-clin des hôpitaux de proximité n’est pas une fatalité, à condition d’inscrire son action dans une coopération forte avec les autres établissements du territoire, au pre-mier rang desquels le Centre hospitalier de référence.

EPSM ETIENNE-GOURMELEN : UN PÔLE MAJEUR POUR LA SANTÉ MENTALE

Au cœur de la ville de Quimper, sur une crête boisée, la localisation de l’Etablissement public Etienne-Gour-melen est remarquable. Au cœur d’un jardin arboré, planté d’essences peu communes, le complexe s’agence autour du vieil asile. De style monumental, il s’inspire des manoirs bretons. Construit en 1829, il avait été ouvert en tant qu’annexe de l’hôpital civil pour les aliénés de sexe masculin. Les femmes, elles, étaient « exilées » à Morlaix. Baptisé « asile Saint-Athanase », en référence à la chapelle édifiée en 1847, le site n’a cessé de croître

CH DE DOUARNENEZ.

Quimper, Douarnen�, Pont l’-Abbé

Page 21: Bretagne,  Terre Hospitalière

tout au long du XIXe siècle. C’est en 1959 que l’établisse-ment prend le nom d’Etienne Gourmelen, un médecin de la Renaissance né à Quimper. Le lieu est devenu un but de promenade pour les Quimpérois : on y trouve l’une des plus grandes et des plus belles palmeraies d’Europe ! Autour de cette partie historique, plusieurs éléments architecturaux contemporains se sont ajou-tés depuis une vingtaine d’années. Mais l’extension de l’établissement, avec le développement de la sectorisa-tion, se fait également hors les murs, au plus près des patients. En 1983, plusieurs centres médico-psycholo-giques infantiles sont ouverts et, en 1984, le premier hôpital de jour s’implante à Concarneau. Au total, ce sont plus de 40 lieux qui sont aujourd’hui mis à la disposition de la population. Organisé en sept pôles, l’EPSM couvre ainsi trois secteurs pour adultes (280 000 personnes), deux secteurs de pédopsychiatrie (soit près de 90 000 jeunes de 0 à 19 ans) et un inter-secteur en addictologie. Véritable pôle de référence pour la santé mentale dans le Finistère-Sud, il propose une offre de soins diversifiée pour mieux soigner. En 2012, un service spécialisé pour les jeunes autistes a, par exemple, été inauguré. Et l’établissement est à l’origine de la création de la Maison des adolescents de Cornouaille à Quimper, une structure qui accueille les jeunes de 12 à 15 ans en difficulté familiale, psy-chologique, sociale ou professionnelle.

CENTRE SSR JEAN-TANGUY : RÉÉDUCATION ET RÉADAPTATION

Implanté à Saint-Yvi, au sud de Quimper, sur un parc de 7 hectares aux portes de La Forêt-Fouesnant, le CSSR Jean-Tanguy propose une activité médicale de réédu-cation et de réadaptation dans la continuité des prises

40 � BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 41

Quimper-Douarnen�-Pont l’-Abbé

SITUÉ SUR LA PALMERAIE L’ EPSM EST UN LIEU DE PROMENADE DES QUIMPÉROIS.

LE CSSR JEAN TANGUYÀ SAINT-YVI.

en charge des établissements de court séjour avant un retour à domicile ou dans une unité d’hébergement. Il dispose de 90 lits en chambre individuelle, dans le cadre d’hospitalisations à temps complet. Etablissement privé à but non lucratif, rattaché à l’Ugecam de Bretagne-Pays-de-Loire, il accueille en priorité les malades provenant du CHIC mais peut également recevoir des patients provenant d’autres établissements de la région. Suites post-opératoires, oncologie (post-chimiothérapie), SSR pour personnes âgées, soins palliatifs, soins nutritionnels… les prises

en charge sont notamment orientées vers les person-nes âgées poly-pathologiques en situation ou à risque de dépendance. L’équipe médicale est composée de cinq praticiens hospitaliers mis à disposition par le CHIC, et peut s’appuyer sur un plateau technique comprenant une infirmerie par salle de soins et une salle de kinési-thérapie. Une réflexion est actuellement en cours pour réorganiser la filière SSR au niveau de l’Union hospita-lière de Cornouaille. Dans le cadre d’un projet territo-rial établi en partenariat entre le CHIC et l’Ugecam, les activités de rééducation et de réadaptation du Centre

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42 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 43

Quimper, Douarnen�, Pont l’-Abbé

Jean-Tanguy pourraient être transférées à Concarneau, sur le site hospitalier de Porzou, tandis que le site de Saint-Yvi pourrait accueillir une partie de la capacité en EHPAD du CHIC.

PONT-L’ABBÉ : UN NOUVEAU DESTIN POUR L’HÔTEL-DIEU

Figurant parmi les plus anciens de Bretagne, qui pré-sente encore quelques éléments remarquables remon-tant au Moyen Age, l’Hôtel-Dieu de Pont-l’Abbé est un établissement privé associatif de proximité. Longtemps administré par une congrégation religieu-se, les augustines de la mission de Jésus, il a été repris en 2011 par l’association nationale Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve. A partir de 2010 et en raison de difficultés financières, l’établissement a fait l’objet

d’un plan de reconversion, qui a abouti, début 2014, à la fermeture du bloc chirurgical. Des consultations de chirurgie sont aujourd’hui maintenues à Pont-l’Abbé, même si les interventions ont désormais lieu au CHIC, à Quimper. Et l’Hôtel-Dieu conserve l’activité de soins de suite et de réadaptation pour le post-opératoire. Aujourd’hui, le site préserve sa vocation d’hôpital de proximité, avec 118 lits de court séjour, 32 lits de SSR, 34 lits de long séjour et 20 lits de santé mentale. Plusieurs projets sont en cours pour redéfinir la place de l’Hôtel-Dieu de Pont-l’Abbé, dans le cadre des axes développés par l’Union hospitalière de Cornouaille : projet de filière gériatrique avec Douarnenez, réno-vation de l’offre en EHPAD et USLD, participation à la filière de prise en charge des AVC avec le CHIC et la clinique Les Glénan, située à Bénodet.

PONT-L’ABBÉ.L’ HÔTEL-DIEU PRÉSERVE SA VOCATION D’HÔPITAL DE PROXIMITÉ.

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T3 Lorient, Quimperlé

« LA VAGUE », CLIN D’ŒIL À L’IDENTITÉ DE LA VILLE. HÔPITAL DU SCORFF, CH DE LORIENT.

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46 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

TOUT COMMENCE À HENNEBONT…Dans la région de Lorient, la saga hospitalière com-mence à Hennebont, avec, dès le XIIe siècle, un village réservé aux pestiférés ou encore le moulin de Kerroch dédié aux lépreux. Mais l’histoire « officielle » date de 1500, avec l’édification du premier hôpital religieux, l’hôpital Saint-Georges. Détruit par un incendie en 1590,

c’est alors la Maison des prêtres qui devient « hospice des pauvres. » Grâce au legs d’un notable, le sieur Olive, de nouveaux bâtiments sont construits par la ville à partir de 1626, et, en 1634, l’hôtel-Dieu ouvre ses por-tes. Il prend le nom d’hôpital Saint-Louis. Aujourd’hui, il ne reste rien des édifices de l’époque. A proximité de la basilique, le site actuel est désaffecté et en vente.

Dans le Territoire de santé n° 3, la population est essentiellement concentrée sur la partie littorale, jusqu’à la seconde couronne lorientaise, plus urbaine. Avec 9 % de la population bretonne, les indicateurs démographiques montrent, à partir de 2016, une tendance au vieillissement plus marquée que pour le reste de la région. Le secteur cumule divers paramètres socio-économiques défavorables : proportion élevée de bénéficiaires des minima sociaux et de titulaires de la CMU-C, taux de chômage de longue durée supérieur à la moyenne… Sur le plan sanitaire, la situation est également préoccupante : le taux de mortalité y est supérieur à la moyenne nationale et il est parmi les plus élevés pour le nord du territoire. La mortalité prématurée liée à des comportements à risque (alcool, drogue, suicide) est également élevée, de même que l’incidence des décès par cancer. Si l’offre de soins paraît plutôt satisfaisante, elle présente néanmoins des facteurs de fragilité, avec par exemple un déficit en lits de médecine et de chirurgie ainsi qu’une baisse de la densité de médecins généralistes, en particulier de moins de 40 ans. Les enjeux du Programme territorial de santé visent à répondre au vieillissement programmé de la population, à améliorer la politique de réduction des risques et à développer la prévention et l’éducation thérapeutique. Plusieurs programmes spécifiques sont en cours : mise en place d’une plate-forme d’appui et de coordination territoriale pour l’éducation thérapeutique des patients et la prévention des risques cardio-vasculaires, amélioration de l’accompagnement à tous les âges de la personne autiste ou souffrant de troubles du développement, renforcement de la psychiatrie de liaison médico-sociale (enfant-adulte).

T3 ENCORE UN LONG CHEMIN…

Lorient, Quimperlé

RADE DE LORIENT ET « LA VAGUE »DU SCORFF.

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48 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Deuxième chapitre, au XVIIIe siècle, une notable de la ville de Lorient, Claire Droneau, cède son hôtel parti-culier qui devient la « Maison de la miséricorde », qui offre 60 lits pour prendre soin des indigents et dont elle prend la direction. De son côté, la Compagnie des Indes, dont Lorient est un des ports de prédilection, fonde une structure réservé à ses marins et à son per-sonnel : ce sera le futur hôpital militaire.Enfin, en 1906, un nouvel hôpital est construit dans le quartier de la Villeneuve. Il est baptisé « hôpital Bodélio », en hommage à un médecin libéral, franc-maçon et très populaire pour son dévouement. Conçu sur un mode pavillonnaire, il est jugé « élé-gant » mais peu fonctionnel : en 1935, un autre archi-tecte édifie alors un hôpital monobloc. Mais le site ne résiste pas aux bombardements de la Seconde Guerre. Il est reconstruit à l’identique après la guerre. Dans les années 1970, face à la croissance des activités et à la nécessité de moderniser les équipements, la question d’un nouvel emplacement se pose de nouveau.

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ANCIEN HÔPITAL BODELIO.

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… ET S’ACHÈVE AVEC LA « NOUVELLE VAGUE » LE SCORFF

La réflexion va prendre deux décennies. A partir de 2000, le projet d’un nouvel établissement est lancé, et le choix du lieu s’arrête sur le site Calmette, où figurait l’ancien hôpital militaire. Il repose sur une idée forte : regrouper sur un même emplacement les activités de court séjour et le plateau technique, quand les services de l’hôpital Bodélio sont dispersés et peu adaptés au fonctionnement d’un hôpital moderne. En plein cœur de la cité, le terrain Calmette présente l’avantage d’être facilement accessible pour les habitants. Au bord de la rivière, il prendra son nom. Le chantier prévoit deux phases : la livraison de l’unité femme-mère-enfant en 2007, puis celle des activités médicales, chirurgicales et médico-techniques au printemps 2013. Le projet archi-tectural, novateur, est pensé pour répondre aux défis d’un hôpital moderne : faciliter l’accès des patients aux servi-ces dont ils ont besoin, fluidifier les axes de circulation pour limiter les pertes de temps, prioriser les nouvelles formes d’hospitalisation (chirurgie ambulatoire, hôpi-tal de jour...). D’où la création d’un ensemble monobloc, avec liaison directe entre l’ensemble des services. Esthétiquement, le cabinet d’architecte a misé sur « la vague »… clin d’œil à l’identité maritime de la ville. Spectaculaire, l’hôpital Le Scorff est également innovant en termes d’infrastructures et d’équipements. Outre un plateau technique de dernière génération, la pharma-cie dispose par exemple d’une chaine de stérilisation des matériels médicaux et d’un automate de dispensa-tion nominative des médicaments. Pour le laboratoire d’analyses, un système d’acheminement par pneumati-que permet de gagner du temps. Certains résultats sont même réalisés par robot et validés par un biologiste. Avec l’hôpital Le Scorff, le Centre hospitalier de Breta-gne-Sud (CHBS) entre pleinement dans le futur.

CHBS, UN RAYONNEMENT TERRITORIALL’hôpital Le Scorff est désormais le navire-amiral du Centre hospitalier de Bretagne-Sud. L’entité a été créée à l’occasion de la fusion des hôpitaux de Lorient et d’Hennebont en 1997. Etablissement de référence du

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HÔPITAL DE LA CAVALE BLANCHE TEXTE LEGENDE 1 OU 2 COLS. FACIDUISI. IRIT, VELENIS CIDUIS AUT ERAESECTE VELIT ACCUM VENT ALITSI TISI BLA FACC

Lorient, Quimperlé

Territoire de santé n° 3, il couvre une zone de 300 000 habitants. Outre l’hôpital Le Scorff, il est présent sur deux autres sites : celui de Kerlivio, à Hennebont, spé-cialisé dans les activités de réadaptation et de gériatrie, et celui de Kerbernès à Ploemeur, centré sur la géronto-logie clinique. Engagé dans une Communauté hospita-lière de territoire, il a mis en place une direction com-mune avec le CH Port-Louis-Riantec et une direction adjointe partagée avec le CH de Quimperlé. Avec 1 173 lits et places, il emploie 3 000 agents, dont 198 médecins, auxquels s’ajoutent 53 internes. Proposant une activité complète de court séjour en médecine, chirurgie et obs-tétrique, il est par ailleurs doté d’un plateau technique permettant de répondre à l’ensemble des prestations de chirurgie. Son pôle Radiologie dispose de scanners et d’une IRM, ainsi que d’un plateau de radiothérapie composé de trois accélérateurs de particules. Le CHBS assure 48 000 urgences par an, dont 40 000 adultes et 8 000 pédiatriques. Trois filières sont particulièrement développées à partir du CHBS : oncologie, cardiologie et gériatrie. Principal animateur du territoire de santé, le CHBS entretient de nombreux partenariats avec diver-ses structures. C’est le cas, par exemple, avec le réseau Codiab Kalon’IC, consacré aux patients à haut risque cardiovasculaire, aux diabétiques et aux insuffisants cardiaques. Autre collaboration, il soutient le réseau Onc’Oriant, qui accompagne la prise en charge des ma-lades du cancer. Dans le cadre de la Communauté hos-pitalière de territoire, qui relie le CHBS aux hôpitaux de Quimperlé, Port-Louis-Riantec et Le Faouët, plusieurs projets sont en cours, dans les domaines de la biologie, de l’imagerie, de la gérontologie ou encore des systèmes d’information.

QUIMPERLÉ : DE L’HÔPITAL MÉDIÉVAL AU CH MODERNE

Dès le XIVe siècle, certains documents attestent de l’existence de plusieurs léproseries ou maladreries dans la ville de Quimperlé. La première mention de l’hôpi-tal remonte au XVe siècle, sans qu’on puisse précisé-ment dater la fondation. Baptisé « hôpital Frémeur », il présente une configuration peu fréquente : sous le

même toit coexistent en effet deux salles pour les ma-lades et une chapelle. Une particularité qui lui a valu d’être classé Monument historique en 2004, d’autant qu’il serait le dernier hôpital médiéval dans l’ouest de la France. La structure actuelle remonte au premier quart du XVIe siècle. Actuellement, un projet de réhabilitation est à l’étude. Aujourd’hui, l’activité du CH de Quimperlé se

INAUGURATION DU CHBS LE 1ER JUILLET 2013 PAR LE PRÉSIDENT FRANÇOIS HOLLANDE, ENTOURÉ D’ALAIN GAUTRON (à gauche) ET JEAN-YVES LE DRIAN (au centre), ANCIEN MAIRE DE LORIENT.

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répartit sur quatre sites. Le site de Villeneuve accueille notamment les services de médecine, les services ad-ministratifs et la direction, le Centre de soins et de prévention en alcoologie et le Centre de périnatalité de proximité. Sur le site de Kerglanchard se situe la clinique médico-psychologique, tandis que le site de Bois-Joly comprend l’Unité de soins de longue durée et les SSR. Enfin, un EHPAD est implanté sur le site de Moëlan-sur-Mer. Le CH de Quimperlé affiche une ca-pacité de 573 lits et 45 places, dont la moitié sont con-sacrées à l’hébergement de personnes âgées. Proposant des services d’urgence de premier secours, c’est un éta-blissement de proximité qui a vocation à orienter les cas graves vers d’autres hôpitaux. Mais il assure tout de même des hospitalisations de courte durée et des soins post-urgences. En revanche, son offre de consultations spécialisées est importante, avec plus d’une vingtaine de disciplines accessibles. En liaison étroite avec le CHBS, le CH de Quimperlé développe notamment un projet de partage du même système d’information.

LE FAOUËT, AU PLUS PRÈS DES HABITANTSSituée au nord-ouest du Morbihan, sur la frontière avec le Finistère, la commune du Faouët a pour particularité de posséder un hôpital récent. Il a en effet été ouvert en

1968, notamment pour proposer des services de santé de proximité, avec 13 lits de maternité, 17 de médecine et 75 lits d’EHPAD. Dès 1972, la maternité ferme et les lits sont transformés en lits de médecine. L’évolution de l’hôpital du Faouët est typique de celle des hôpitaux locaux : la vocation gériatrique s’affirme d’année en an-née, et l’activité de médecine se concentre sur les cas aigus, dans la limite des prestations offertes par le pla-teau technique. En 1985, 60 nouveaux lits ont été inau-gurés en EHPAD et un service de SSIAD a été créé un an plus tard, avec 35 places. Aujourd’hui, le CH propose 15 lits de médecine, 25 de SSR et 150 places d’EHPAD. En 2014, il a pris une nouvelle orientation, passant à l’emploi de médecins salariés, alors qu’il travaillait jusqu’à présent avec les médecins libéraux du terri-toire. Trois praticiens assurent chacun un mi-temps, soit un poste et demi en ETP. Le CH du Faouët a signé également cette année le contrat de CHT avec Lorient, Quimperlé et Port-Louis. Parmi les projets, sont envisagées des consultations spécialisées avancées. Et le projet d’établissement est en cours, sa finalistaion étant prévue au début 205. Ce projet, réalisé simultanément avec ceux de Lorient, Quimperlé et Port-Louis, permettra de structurer le projet médical de la CHT.

Lorient, Quimperlé

HÔPITAL MÉDIÉVAL LOCAL DE QUIMPERLÉ.

HÔPITAL LOCAL DE QUIMPERLÉ.

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HÔPITAL DU FAOUËT.

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54 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 55

PORT-LOUIS-RIANTEC AU SERVICE DES PERSONNES ÂGÉES

Place forte sur la côte bretonne, Port-Louis doit son nom à Louis XIII. L’hôpital de la ville est créé en 1706, à l’instigation d’une confrérie de Dames charitables, qui achetèrent une maison au Louhic pour y recueillir les pauvres et les indigents. Il reçut plusieurs agrandis-sements au cours du siècle, et fut confié aux Filles de la Sagesse en 1761. Aujourd’hui, le site principal du CH Port-Louis-Riantec est localisé à proximité de la cita-delle, dans un environnement privilégié. Le second site, à Riantec, petite commune voisine de Port-Louis, joux-te le château de Kerdurand, un édifice du XVIIe siècle qui dispose d’un grand parc arboré, aménagé pour les personnes à mobilité réduite. Dédié aux soins de suite, de réadaptation et de long séjour, il assure notamment une mission d’accueil permanent pour les personnes âgées dépendantes et fragilisées, en proposant une prise en charge personnalisée. Autre spécificité, un panel de services (SSIAD, portage de repas) permet de favoriser le maintien à domicile. Ouvert sur l’extérieur, il participe à Réseau Santé, un réseau ville-hôpital sur le canton à vocation gériatrique. Il est également par-tenaire d’un Groupement de coopération sanitaire et médico-sociale créé en janvier 2013 et membre de la Fédération interhospitalière de gériatrie du Territoire de santé n° 3. Avec 220 agents, le CH de Port-Louis-Riantec joue un rôle clé dans l’accompagnement et les soins auprès de la population âgée du territoire.

CAUDAN, UN ACTEUR CLÉ POUR LA SANTÉ MENTALE

A Caudan, situé en face de Lorient sur l’autre rive du Scorff, l’EPSM Jean-Martin-Charcot a été imaginé à par-tir de 1954. Il s’agissait à l’époque de renforcer l’offre de

soins en santé mentale, alors que l’EPSM de Saint-Avé, près de Vannes, ne suffisait plus à répondre à la demande. Au départ, le choix se porte sur la commune du Faouët, distant de 30 kilomètres, mais le refus de la Sécurité sociale oblige à revoir la copie. Le projet de Caudan est définitivement validé en 1963, et les bâtiments voient le jour… en 1970 ! Une longue ge-nèse, alors que dès 1962 l’EPSM de Saint-Avé accueillait deux fois plus de résidents que sa capacité initiale. L’EPSM de Caudan reçoit dès janvier (1970 ??) 497 patients provenant de Saint-Avé. Par son architecture pavillon-naire, le complexe ressemble davantage à un village de vacances qu’à un hôpital et le projet est, à l’époque, jugé novateur. Au fil des années, l’établissement va se structurer et étendre ses activités, construire de nou-veaux bâtiments, sur un terrain dont l’emprise foncière est impressionnante (35 hectares). Aujourd’hui, le centre couvre quatre secteurs (trois pour les adultes et un dédié aux enfants), prend en charge près de 5 000 personnes chaque année et emploie 700 personnes. Acteur clé de l’économie locale, il a peu à peu diversifié ses services, de l’hospitalisation complète à l’hospitalisation partielle, des consultations aux visites à domicile ou en insti-tution… L’évolution de la société l’incite à s’ouvrir da-vantage sur la ville, et il a créé plus de vingt structures « hors les murs » (hôpitaux de jour, CMPP…). Il multiplie les collaborations avec les autres hôpitaux et le secteur associatif. En 2012, une Communauté hospitalière en

Lorient, Quimperlé

EPSM MODERNE DE CAUDAN.

MAISON DE RETRAITE LE BOIS-JOLY À QUIMPERLÉ.

UNE BRETAGNE D’AUJOURD’HUI CONTRASTÉE.LES CHAPELLES DU CCH DE PORT-LOUIS-RIANTEC ET DE L’EPSM DE CAUDAN.

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56 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 57

gymnase sont construits. Dans les années 1970-1980, une nouvelle activité va accroître la réputation de Kerpape : la prise en charge des accidentés de la route. Toujours centre mutualiste, aujourd’hui le Centre de Kerpape développe de multiples prestations : traumato-logie/rhumatologie, traitement des blessés médullai-res, neurologie, prise en charge des amputés et grands brûlés, réadaptation cardio-vasculaire, MPR respiratoi-re, rééducation et réadaptation fonctionnelle pédia-triques… Doté d’une notoriété nationale, voire interna-tionale, le Centre de Kerpape investit également dans la

recherche et l’innovation. Il participe à plusieurs pro-grammes publics et privés, est intégré dans des réseaux internationaux avec divers organismes de recherche et est impliqué dans plusieurs comités scientifiques. Parmi les innovations auxquelles Kerpape a contribué, on peut citer la conduite par « mini-manche », des pro-grammes de synthèse vocale ou encore un dispositif de téléphonie main libre. La célébration de son centenaire, en juin 2014, a permis de mettre en exergue les spectaculaires métamorphoses de l’ancien sanatorium.

SITE DE KERPAPE. (vue aérienne entrante)

SITE DE KERPAPE. (vue aérienne sortante)

santé mentale a ainsi été mise en place avec l’EPSM de Saint-Avé dans le but de mieux coopérer et répondre aux besoins de la population. Dernièrement, en avril 2014, l’EPSM a inauguré le centre Ti Ar Vro, centre d’ac-cueil de jour gériatrique à Hennebont, dans des locaux totalement rénovés.

KERPAPE, CENTRE D’EXCELLENCE POUR LA RÉÉDUCATION FONCTIONNELLE

Au départ le projet était de bâtir un sanatorium pour permettre aux tuberculeux de profiter de l’air marin.

Nous sommes en 1914, et l’initiative est celle de la Fédération mutualiste de l’Ouest. La localisation est pré-vue à Ploemeur, à proximité de trois fermes du village de Kerpape. Très vite, le centre s’agrandit, accueillant jusqu’à 1 300 patients au début de la Seconde Guerre mondiale. Alors que les bâtiments sont rasés par les bombardements, la décision est prise de les réhabiliter en 1952. A partir de là, la régression de la tuberculose oblige le centre à se réorienter vers la réhabilitation fonctionnelle. Le premier kinésithérapeute arrive en 1960 et une piscine d’eau de mer chauffée ainsi qu’un

A KERPAPE LA MULTIPLICITÉ DES PROGRAMMES A IMPLIQUÉ LES ARCHITECTES TOUT AU LONG DU DÉVELOPPEMENT DU SITE.

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Vann�, Ploërmel, Mal�troitT4

HÔPITAL LOCAL DE BELLE-ÎLE-EN-MER.

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 61

VANNES : DE L’HÔTEL-DIEU À L’HÔPITAL GÉNÉRAL

A Vannes, ville bretonne importante dès le Moyen Age, le premier hôpital daterait du XIVe siècle. A l’origine, c’est d’abord une chapelle, baptisée « Saint-Nicolas », prolongée d’une salle pour les ma-lades et les indigents. Situé hors les murs, sur la route de Nantes, l’hôtel-Dieu occupe tout un pâté de maisons. Aujourd’hui, il reste quelques vestiges de la salle des malades, rue Saint-Nicolas. En 1636, le roi confie la ges-tion de l’hôtel-Dieu à la Congrégation des religieuses hospitalières de Dieppe et les autorise à bâtir de nou-veaux édifices : un grand corps de logis à l’est et une aile de cloître au sud. Le jardin est agrandi, et la capa-cité augmente. En 1792, la communauté est dissoute et

les locaux sont transformés en prison. Parallèlement à l’histoire de l’hôtel-Dieu, l’édit de Louis XIV de 1562 imposant à toutes les grandes villes de construire un hôpital général, celui de Vannes voit le jour en 1677 et s’établit sur les terres de la métairie du Cosquer, à côté de l’église Saint-Patern. En 1809, il est décrit comme « un long bâtiment construit au nord-est d’une cour carrée avec une aile en retour à l’ouest ». Tout au long du XIXe siècle, divers édifices s’ajoutent à l’ensemble : une maternité (1817), deux maisons « pour les fous et les folles » (1833), agrandissement du « quartier des agités (1872), construction d’un bâtiment pour les fem-mes (1876)… En 1866, au vu des coûts prévus, le projet de bâtir un « vaste hôpital modèle » est abandonné. L’histoire moderne de l’hôpital commence à l’orée des

Avec 11,8 % de la population bretonne, le Territoire de santé n° 4 est en phase de croissance démographique, notamment en raison de l’attractivité du littoral. Si le maillage en offre de soins est plutôt bon, on constate des inégalités infra-territoriales, notamment en addictologie. Le projet régional de santé pointe des insuffisances : déficit de structures d’aval en soins de suite et de réadaptation, déficit de structures pour enfants polyhandicapés et handicapés psychiques, pratique insuffisante de la chirurgie ambulatoire et insuffisance de coordination des acteurs et des prises en charge. Les enjeux se posent donc à la fois en termes de moyens et d’organisation des parcours de soins. Le programme territorial de santé propose plusieurs axes de travail : rendre plus visible l’offre de prévention et de prise en charge, prévenir les situations de crise et le recours aux hospitalisations non programmées pour les personnes âgées, développer l’offre de service d’accompagnement, renforcer la psychiatrie de liaison… Les modalités de coordination et de coopération entre les acteurs doivent être améliorées, tout particulièrement en matière de gériatrie et de santé mentale. Il est prévu de créer un conseil départemental de santé mentale, de mettre au point une plate-forme départementale dédiée aux « troubles sévères de l’apprentissage », de mettre en place des évaluations gériatriques à domicile et de pérenniser et développer la cellule d’évaluation et d’orientation du handicap psychique du Morbihan. La mobilisation des acteurs peut désormais s’appuyer sur un nouvel outil : la Communauté hospitalière de territoire, qui lie le CHBA de Vannes et le CH du Pays de Ploërmel, créé le 17 janvier 2014, dont le but est de renforcer l’offre publique de soins de proximité et de recours, organiser la gradation des soins, en garantir la qualité et la sécurité et rendre l’offre de soins plus lisible. La CHT Val d’Oust-Brocéliande-Atlantique couvre un vaste territoire, de Mauron au nord, jusqu’à Quiberon et La Roche-Bernard au sud, soit près de 400 000 habitants.

T4 RENFORCER LA PROXIMITÉ

Vann�, Ploërmel, Mal�troit

VANNES.CENTRE HOSPITALIER PROSPER-CHUBERT.

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 63 62 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Vann�, Ploërmel, Mal�troit

années 1930, quand onze pavillons sont élevés sur des plans de l’architecte Lamourec. Ce projet est typique de l’architecture pavillonnaire de l’époque, dont l’idée est d’isoler les malades pour éviter les contagions et faire circuler l’air dans les bâtiments. Uniques vestiges de l’Hôpital général, ces pavillons ont été nécessaire-ment transformés depuis une trentaine d’années et sont voués pour la plupart à disparaître.

CHBA : LA FUSION FAIT LA FORCESitué sur le même terrain que l’Hôpital général, l’ac-tuel prend en 1946 le nom de son ancien vice-président, Prosper Chubert, mort en déportation, puis devient offi-ciellement Centre hospitalier en 1948. De nombreuses transformations eurent lieu dans les années 1960, avant une complète reconstruction en 2000. Si les bâtiments, modernes et fonctionnels, n’offrent rien de particulier au plan architectural, ils profitent en revanche d’un cadre exceptionnel : une parcelle de 30 hectares paysagers, avec un grand étang, à moins d’un kilomètre du Vannes médiéval. Lieu de promenade, cette situation permet d’ouvrir l’hôpital sur la ville et ses habitants. En 2000, le CH Prosper-Chubert devient le Centre hospitalier Bretagne-Atlan-tique, grâce à la fusion avec l’hôpital d’Auray. A l’époque, ce sont les difficultés financières de l’hôpital d’Auray qui ont imposé cette solution. Mais elle a per-mis de lancer une nouvelle dynamique de territoire et de mieux organiser les soins au service de la popula-tion. Aujourd’hui, le CHBA est devenu l’établissement de référence du Territoire de santé n° 4. S’il n’est pas un CHU, il offre l’ensemble des prestations d’un hôpi-tal de grande envergure, pour répondre à la demande d’un bassin de population de 378 000 habitants, en très forte augmentation lors de la période estivale (1 million de résidents). Avec 1 419 lits et places, il emploie 3 000 agents et propose sept pôles d’activité. Cardiologie, pneumologie, rhumatologie, gastro-entérologie, neu-rologie… la plupart des champs de la médecine hospi-talière sont couverts grâce au CHBA. Disposant d’une réanimation néonatale, sa maternité enregistre chaque année près de 2 300 naissances.

LE CENTRE HOSPITALIER BRETAGNE-ATLANTIQUE (CHBA).LE CH PROSPER-CHUBERT DE VANNES.

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CH DE VANNES : DE L’HÔTEL-DIEU À L’HÔPITAL GÉNÉRAL.

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Le CHBA est également fortement axé sur l’offre de soins gériatriques : unités de soins de longue durée, EHPAD, consultation mémoire, équipe mobile de géria-trie… Plusieurs équipements innovants renforcent son plateau technique, en cardiologie (soins intensifs, coro-angioplastie, rythmologie interventionnelle), en neuro-logie (unité neuro-vasculaire), en imagerie (2 scanners, 2 IRM, un mammographe)… En constante évolution, le site Prosper-Chubert s’apprête à ouvrir un nouveau bâtiment chirurgico-médical, pour un investisse-ment de 70 millions d’euros qui offrira 373 lits et places. Aujourd’hui le CHBA est un hôpital résolument tourné vers son territoire, et ses professionnels interviennent régulièrement en soutien d’activités des structures voisines (CH du Pays de Ploërmel, CH de Belle-Ile).

AURAY, UNE RECONVERSION RÉUSSIECharmante bourgade du golfe du Morbihan, au bord d’une rivière, Auray est une ville d’art et d’histoire. Les historiens notent qu’entre le XIIe et le XVIIe siècle, la ville comptera pas moins de trois hôpitaux distincts. L’un d’entre eux, un hôtel-Dieu du XVIIe, laisse encore

Vann�, Ploërmel, Mal�troit

découvrir sa chapelle (chapelle Sainte-Hélène). Une autre (la chapelle du Saint-Esprit) accueillera l’Hôpital général puis un hôpital militaire à partir de 1790. Mais l’histoire contemporaine de l’hôpital d’Auray com-mence en 1904, avec la création d’un hôpital-hospice de 90 places sur le terrain d’un ancien abattoir. Le site actuel, l’hôpital du Pratel, verra, lui, le jour en 1970, bâti sur la propriété d’un ancien manoir. Il s’agrandira cinq ans plus tard avec l’acquisition d’une clinique. Quarante ans après sa construction, l’hôpital Le Pratel tourne une page de son histoire avec la fusion au sein du CHBA. Afin de redonner des perspectives à l’établissement, un plan de 40 millions d’euros d’investissement a été déployé sur dix ans. Rénovation de l’aile Sud, restructuration des urgences et du centre de périnatalité, construction d’un plateau technique de rééducation et de balnéothé-rapie, inauguration d’un USLD et d’un EHPAD en 2010… les projets illustrent la vocation nouvelle du Pratel : celle d’un établissement de proximité dédié à la méde-cine polyvalente, à la rééducation et à la gériatrie. HÔPITAL D’AURAY.

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BELLE-ILE-EN-MER : UNE RESTRUCTURATION EN COURS

A Belle-Ile, la plus grande des îles bretonnes, la problé-matique de l’accès aux soins est forte depuis quelques années, avec la baisse du nombre de médecins géné-ralistes susceptibles d’assurer des soins de premier recours. Face à une population vieillissante, marqué par un taux de mortalité nettement supérieur à la moyenne nationale, le rôle de l’hôpital y est essentiel pour contribuer à une meilleure prise en charge sani-taire. L’hôpital Yves-Lanco est l’héritier d’un premier établissement fondé en 1659 par Mme Fouquet, l’hô-pital royal Saint-Louis. De l’ancien édifice il ne reste aujourd’hui que le plan d’ensemble. Localisé sur la commune du Palais, le centre hospita-lier est réparti sur deux sites : le site haut, « La Vigne », regroupe les activités de médecine, les consultations externes, les soins immédiats et le SSIAD, ainsi qu’un EHPAD et un service pour le polyhandicap. Le site bas, « la Saline », constitué des bâtiments d’origine, abrite l’unité de soins de longue durée et une partie de l’EHPAD. Un vaste projet de réhabilitation et de restructuration de l’établissement est en cours, avec le regroupement des activités sur le site haut. Le but est notamment de favoriser le regroupement des professionnels de santé, d’assurer la mise en sécurité de l’établissement et d’améliorer les conditions d’accueil des personnes âgées. La restructuration du CH n’est qu’un des élé-ments d’un programme plus ambitieux. Un contrat local de santé a en effet été signé sur l’impulsion de l’ARS, du conseil général du Morbihan et des élus de

Vann�, Ploërmel, Mal�troit

HÔPITAL YVES-LANCO DE BELLE-ÎLE-EN-MER.

la communauté de communes. Il vise à promouvoir un véritable projet territorial de santé, à partir de plusieurs objectifs concrets : améliorer la continuité et la perma-nence des soins, favoriser les soins et le maintien à domi-cile, engager des actions de prévention et de promotion de la santé, améliorer les dispositifs de transport interne et des patients entre l’île et le continent. Un effort particulier sera notamment déployé pour consolider les activités de radiologie et de biologie. Innovant sur les réponses aux difficultés de recrute-ment médical sur l’île, les acteurs libéraux et hospi-taliers (CHBA) du territoire apportent régulièrement du renfort aux consultations nécessaires sur le site de l’hôpital.

66 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

HÔPITAL LOCAL DE BELLE-ÎLE-EN-MER.

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CHAPELLE DU CH DU PAYS DE PLOËRMEL.

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PAYS DE PLOERMËL : UN TRIO D’AVENIRPloermël, Josselin, Malestroit : ces trois petites villes au riche passé historique ont décidé de regrouper leurs for-ces pour mieux répondre aux défis sanitaires du secteur. Les trois hôpitaux ont en effet créé une direction collé-giale, sous l’entité commune « Pays de Ploërmel ». A l’intérieur des terres, à mi-chemin entre Vannes et Ren-nes, le territoire se désigne comme « Cœur Bretagne ». Dans un secteur fragilisé par une démographie médi-cale en voie de déclin et par le vieillissement de la popula-tion, ce rapprochement était inévitable. Si les traces d’éta-blissements hospitaliers ne manquent pas dans l’histoire des trois communes, seul ce-

lui de Josselin, aujourd’hui, affiche un beau corps de bâ-timent en granit et ardoise, qui abrite les services de soins infirmiers à domicile et la chapelle. Les activités du CH Pays de Ploërmel sont orien-tées autour du suivi des per-sonnes âgées et des malades chroniques, mais, en véritable hôpital de proximité, il offre des consultations de médecine spécialisée en cardio-logie, en gastro-entérologie, en médecine polyvalente, en pneumologie, en médecine vasculaire. Un bloc opératoire et anesthésiologique à Ploermël permet d’assurer des interventions en ophtalmologie, ORL, orthopédie, urologie, médecine viscérale et médecine vasculaire. Plusieurs types de chirurgie y sont prati-quées : chirurgie de semaine (12 lits), post-urgences (26 lits), programmée (24 lits) et ambulatoire (4 places, 3 lits). Le service de gynécologie-obstétrique (26 lits) regroupe une maternité de niveau 1, qui réalise envi-ron 900 accouchements par an, ainsi que des services de gynécologie médicale et de planning familial.

Enfin, l’accompagnement des personnes âgées occupe une place importante, en particulier à Josselin et à Malestroit. A Josselin, l’EHPAD propose 231 lits, le service SSR, 20 lits et il existe même un petit dépar-tement Soins palliatifs avec 5 lits. A Malestroit, une unité de soins de longue durée/EHPAD peut accueillir

75 personnes et une unité de médecine de 8 lits permet de prendre en charge des mala-des dont l’état ne nécessite pas le recours à la médecine spécialisée. On le voit, les prestations proposées par le CH du Pays de Ploërmel ré-pondent aux enjeux actuels de l’organisation des soins : apporter une réponse gra-duée selon l’état de santé du patient, s’appuyer sur les

professionnels de l’ambula-toire (médecins généralistes, paramédicaux), imaginer des services en phase avec les attentes de la population (service d’hospitalisation à domicile, de chimiothérapie) et travailler en collaboration avec le CHBA, hôpital de réfé-rence du territoire.

MALESTROIT : LES AUGUSTINES SE RÉINVENTENT

Les sœurs augustines de la Miséricorde de Jésus se consacrent à l’assistance des malades depuis leur fon-dation au XIIe siècle. Parties de Dieppe à la fin du Moyen Age, elles ont joué un rôle clé dans l’offre de soins hos-pitaliers en Bretagne, en prenant notamment en main le destin de l’hôpital de Vannes, entre 1635 et 1866, an-née où elles fondèrent le monastère de Malestroit. Leur vocation s’affirme avec la construction d’une clinique moderne en 1929, qui va faire l’objet d’agrandissements successifs jusqu’en 1973. En 2003, un nouveau projet d’éta-blissement et un important chantier de restructuration

Vann�, Ploërmel, Mal�troit

LE « TRIO D’AVENIR » PLOÊRMEL, JOSSELIN, MALESTROIT...

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 71 70 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

créent les bases de l’établissement actuel : désormais, il se spécialise dans des activités nouvelles : médecine gériatrique aiguë, soins palliatifs, rééducation fonc-tionnelle… Avec 134 lits et places, la clinique de Malestroit s’inscrit pleinement au cœur des priorités sanitaires du terri-toire, en proposant du court séjour gériatrique, de la mé-decine polyvalente à orientation gériatrique, un hôpital de jour et une équipe de soins mobiles également axés sur la gériatrie. En matière de soins palliatifs, elle colla-bore étroitement avec le CHBA pour contribuer à la mise en place d’une filière organisée et coordonnée entre les différents acteurs du territoire. Enfin, elle a développé une unité de prise en charge des EVC-EPR (personnes en état végétatif chronique-état pauci-relationnel), qui comprend quatre lits. Destinée aux malades en situa-tion de coma profond, cette unité dispense des soins de nursing et de confort, avec un leitmotiv : proscrire toute forme d’acharnement thérapeutique.

LE CH DU PAYS DE PLOËRMEL, L’HOPITAL LOCAL DE MALESTROIT ET LA CLINIQUE DES AUGUSTINES.

EPSM DE BILLIERS, « LE DOMAINE DES PRIÈRES ».

LES RESTES DE L’ABBAYE CISTERCIENNE AU CENTRE DU SECTEUR HORTICOLE.

BILLIERS : DE L’ABBAYE AU CENTRE DE POSTCURE

A l’entrée de la presqu’île de Rhuys, dans le sud du Mor-bihan, le Domaine de prières a été créé sur le site d’une abbaye cistercienne remontant au XIIIe siècle et fondé par le duc Jean Ier de Bretagne. En 1961, la propriété est rachetée par la Mutualité sociale agricole pour y ins-taller un centre de réadaptation. Le projet est original : imaginé par le psychiatre André Lamarche, il consiste à réinsérer ses patients hospita-lisés au long cours dans un village rural, en les incitant à participer à la vie locale. C’est à partir de cette collabo-ration avec la population autour d’activités artisanales et agricoles qu’est née la notion de « réadaptation ». Etablissement privé associatif à but non lucratif, le Centre de postcure et de réadaptation de Billiers est habilité à recevoir 145 patients ou stagiaires. Il s’agit d’adultes atteints de pathologies mentales stabilisées mais dont le handicap résultant de la symptomato-logie psychologique nécessite une aide spécialisée à la

réinsertion sociale et/ou professionnelle. A l’issue d’une phase d’évaluation, chacun bénéficie d’un projet social, et si possible professionnel. En moyenne, le séjour dure dix-huit mois, et sa réussite passe par la concrétisation du projet défini entre les équipes de soins et le patient. Quatre types d’activités sont proposées : secteur agri-cole (aviculture, vaches laitières et allaitantes, grande culture, magasin), secteur horticole (plantes aromati-ques, maraîchage, pépinière, serre de floriculture, mo-toculture et entretien d’espaces verts), secteur des ate-liers (métallerie, mécanique, menuiserie, peinture et encadrement), secteur hôtellerie et restauration. Plus de cinquante ans après cette première expérience à Billiers, le concept de réa-daptation s’est décliné un peu partout en France, avec la création de centres ana-logues en Ardèche, dans le Cantal, le Gard, l’Isère ou en Loire-Atlantique

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 73 72 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Vann�-Ploërmel-Mal�troit

EPSM SAINT-AVÉ, ACTEUR CLÉ EN SANTÉ MENTALE

L’édifice principal est majestueux, le site imposant, le projet médical ambitieux. L’histoire de l’Etablissement public de santé mentale Saint-Avé commence de façon solennelle, puisque c’est le président de la République Jules Grévy qui, en 1880, déclare d’« utilité publique » la construction d’un asile d’aliénés à Lesvellec en Saint-Avé. A une dizaine de kilomètres au nord de Vannes, l’asile voit le jour en 1886. Avec son plan rectangulaire, sa large façade blanche et ses contreforts en granit, le bâtiment central est typique de l’architecture monu-mentale des établissements psychiatriques à la fin du XIXe siècle. Prévu pour accueillir 500 pensionnaires, il est organisé pour vivre en autarcie : boulangerie, lin-gerie, étable, écurie… Tenu par une congrégation reli-gieuse, l’établissement est occupé en 1943 par l’armée allemande, et ses malades expulsés. En 1962, la situa-tion est tendue : l’asile héberge 1 500 patients pour

une capacité de 800 lits, ce qui va provoquer la création d’un nouvel hôpital à Lorient. A partir des années 1970, il devient officiellement centre hospitalier spécialisé et la loi sur la sectorisation permet de développer des concepts innovants de prise en charge, avec l’essor des alternatives à l’hospitalisation. En 2002, une nouvelle loi lui donne le statut d’EPSM. Aujourd’hui, l’EPSM Saint-Avé est une structure mo-derne, qui regroupe un ensemble diversifié de consulta-tion et de suivi des patients et répond aux besoins d’un bassin de population de 330 000 personnes. Organisé en huit pôles, il offre 389 lits d’hospitalisation complète, 293 places d’hôpital de jour et 17 lits d’hôpital de nuit. Sur tous les secteurs, des consultations sont accessibles aux patients dans les centres médico-psychologiques, pour permettre un premier contact, poser un dia-gnostic, effectuer un dépistage et établir un plan de soins. Avec le Projet régional de santé, l’EPSM souhaite s’ancrer encore davantage dans son territoire, déve-lopper les prises en charge en ambulatoire et limiter dans le temps les phases d’hospitalisation. Parmi les réalisations notables, la Maison des adoles-cents du Morbihan est située sur deux sites, à Vannes et Lorient. C’est un espace d’accueil, d’écoute, d’infor-mation et d’orientation pour des ados de 12 à 18 ans, accompagnés ou non de leurs parents, en situation de fragilité psychologique et/ou sociale.

EPSM DE SAINT-AVÉ. UNE VILLE DANS LA VILLE.

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T5 Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

RENNES. VUE GÉNÉRALE DU SITEDE PONTCHAILLOU.

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Avec 27 % de la population bretonne, le Territoire de santé n° 5 apparaît comme le plus jeune de la région. Il affiche des indicateurs sanitaires plutôt favorables, même s’il existe des disparités infra-territoriales, notamment sur le pays de Redon. En dépit de ce contexte, le secteur reste confronté aux mêmes problématiques que dans toute la région en termes de prise en charge des personnes âgées, de coordination entre les secteurs sanitaire et médico-social et de coopération interprofessionnelle. Pour les établissements hospitaliers, l’un des principaux défis reste de proposer une offre graduée de services de santé, afin de garantir une réponse de proximité en tous points du territoire. Un défi qui passe par des partenariats renforcés entre établissements, à partir des ressources proposées par le CHU de Rennes, hôpital de référence du territoire.

T5 LE PLUS JEUNE DE LA RÉGION

Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

RENNES : AU DÉPART ÉTAIT L’HÔTEL-DIEU…A Rennes, capitale de la Bretagne, l’histoire des hôpitaux est jalonnée par la création de plusieurs établissements dès le milieu du Moyen Age : fondation d’une léproserie au XIIe sièce, création de l’hôpital Saint-Jacques tenu par les cordeliers en 1230, ouverture de l’hôpital Saint-Anne en 1340 à l’instigation de confréries d’artisans et de commerçants… Mais l’année décisive reste 1358, qui marque la naissance de l’hôtel-Dieu Saint-Yves. Fondé par le chanoine Le Bouteiller, il fait suite à une période de guerre et de siège qui avait eu pour conséquence de propager la misère et la maladie dans les rues. Installé à proximité de la Vilaine, près de la Porte Aivière, il a vocation à recueillir les pauvres et les indigents dès leur entrée en ville. Vivant de dons et de legs, l’hôtel-Dieu Saint-Yves s’agrandit au fil des décennies, occupant plusieurs immeubles dans la périphérie du site initial. En 1470 est construite la Chapelle Saint-Yves, le plus bel exemple d’architecture gothique de la ville, et dernier vestige aujourd’hui de l’hôtel-Dieu médiéval. Au XVIe siècle, il était devenu le seul établissement de Rennes. En 1858, des modifications urbanistiques importan-tes imposent la reconstruction de l’hôtel-Dieu au nord de la ville, sur le terrain de la Cochardière, où il existe toujours aujourd’hui. Emblématique de la conception « hygiéniste » des établissements de l’époque, c’est un vaste édifice de type « pavillonnaire articulé » (ou en

dents de peigne). D’esthétique sobre, il affiche une vo-cation fonctionnaliste par la distinction claire des espa-ces et la simplicité des décors. Aujourd’hui, l’hôtel-Dieu du XIXe siècle est reconverti depuis les années 1990 en établissement d’accueil pour personnes âgées, avec la construction du pavillon Damien-Delamaire en 1998.

… PUIS VINT L’HÔPITAL GÉNÉRALComme dans toutes les grandes villes de France, l’édit de Louis XIV réclame la création d’un hôpital général, destiné à recevoir les vieillards valides ou infirmes nécessiteux et les enfants abandonnés. A Rennes, il est baptisé « Hôpital général de la charité » et est cons-truit dans l’actuelle rue de l’Arsenal. En 1697 s’y ajoute l’hospice des Incurables. Et en 1873, l’Etat récupère le lieu pour en faire un parc d’artillerie. L’établissement est alors déménagé provisoirement dans deux anciens couvents. Mais la vétusté des lieux oblige à lancer un nouveau projet d’envergure : l’installation sur le domai-ne de Pontchaillou, à partir de 1901. Le concept archi-tectural est fondé sur une structure dite « en croix de Saint-André », avec un éclatement des diverses parties de l’établissement, dans le but de limiter, pense-t-on, les risques de contagion. Les fondations du futur CHU sont ainsi posées : c’est à partir de 1959 que le bloc hôpi-tal moderne sera mis en chantier. Aujourd’hui, le CHU de Rennes est présent sur cinq sites différents.

CH U DE RENNES PONTCHAILLOU LIT ACCUM VENT ALIT AUGUE-ROSTO OD DIAM, SUSTING EUIS ETUM DOLU

CHU DE RENNES, HÔPITAL SUD.

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CHU DE RENNES, UN CENTRE D’EXCELLENCE POUR LES SOINS ET LA RECHERCHE

Employant 7 700 personnes, ce qui en fait l’un des tous premiers employeurs de la région de Rennes, le CHU développe ses activités sur cinq sites : outre Pontchaillou, les sites de la Tauvrais, de l’hôtel-Dieu, de l’hôpital Saint-Anne et le centre de soins dentaires permettent d’offrir toute la gamme des soins hospita-liers aux habitants. Avec 1 662 lits et 192 places, 16 pôles d’activités médi-cales et médico-techniques, le CHU totalise plus de 510 000 journées d’hospitalisation en 2013, plus de 460 000 consultations externes et 4 199 naissances. Dans son projet d’établissement 2012-2016, trois axes de développement ont été privilégiés : la recherche, la cancérologie et la chirurgie, trois domaines stratégi-ques pour un établissement hospitalo-universitaire, dans un contexte jugé « concurrentiel » pour l’offre de soins publique. Deux projets de recherche sont ainsi mis en avant. Le premier, intitulé « Cancer et micro-environnement », vise à augmenter l’efficience des plates-formes d’analyse des tumeurs et de découverte de biomarqueurs et améliorer l’accès des patients aux thérapies innovantes. Le second projet, consacré aux « Technologies médicales », a également pour objectif de favoriser un accès aux technologies médicales in-novantes aux patients qui en ont besoin. En matière de cancérologie, le CHU s’appuie sur plusieurs acquis : organisation en filières de soins, prolongement pour cinq ans de l’autorisation de traitement, rapproche-ment avec le Centre régional de lutte contre le cancer, structuration du parcours du patient, mise en place d’une coordination régionale et territoriale en onco-gériatrie… Enfin, côté chirurgie, une nouvelle organi-sation fondée sur l’analyse des flux de patients et de l’activité a permis de diminuer le « taux de déborde-ment » de 15 % à 4 %, d’obtenir un taux d’occupation satisfaisant (85 %) et de faire progresser de 1,3 % le fonctionnement des blocs opératoires. Les progrès

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Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

PONTCHAILLOU.

HÔTEL-DIEU DE RENNES.

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sont également notables dans le domaine de la chirur-gie ambulatoire : le taux de pratique d’actes innovants en ambulatoire (actes préalablement réalisés en hos-pitalier) est passé de 34 % à 50 % entre 2012 et 2013. En matière de coopération territoriale, le CHU est en rela-tion avec un grand nombre de structures de soins du Territoire de santé n°5. Exemple avec l’acquisition d’un PACS (Picture Archiving and Communication System), un système d’information qui permet de traiter et d’in-terpréter des images numériques de différents formats, de les diffuser par réseau informatique, de les stocker par patient et de les archiver sur le long terme. Outil territorial par excellence, ce PACS associe les hôpitaux de Vitré, de Fougères et de Redon et vise à diminuer les coûts de gestion des images, de parta-ger l’expertise à distance et de parvenir à terme à la suppression de tous les supports physiques. D’autres projets illustrent la coopération territoriale à partir du CHU de Rennes : filière périnatalité avec l’hôpital de Vitré, filière de cardiologie avec celui de Fougères… Le développement de postes de temps partagé avec les CH progresse : 27 postes d’assistant spécialiste à temps partagé étaient opérationnels en 2013, avec des hôpi-taux du Territoire n° 5 mais également des Territoires 3 (Lorient), 4 (Vannes), 6 (Saint-Malo) et 7 (Saint-Brieuc).

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CENTRE EUGÈNE-MARQUIS EN POINTE CONTRE LE CANCER

Installé sur le site de Ponchaillou, à Rennes, le Centre de lutte contre le cancer Eugène-Marquis est un établisse-ment privé d’intérêt collectif. C’est un centre embléma-tique de la mobilisation contre le cancer, et des progrès obtenus grâce à l’amélioration des traitements. Il porte le nom de son fondateur, un chirurgien qui le créa en 1923 et le dirigea durant vingt-cinq ans. D’abord situé dans le pavillon Ponchaillou, il bénéficie de nouveaux locaux en 1936. Les bâtiments actuels datent, eux, de 1979, et symbolisent le nouvel âge de l’établissement avec l’équipement en matériel lourd. Chaque année, il traite 1 600 personnes en radiothérapie et une centaine en curiethérapie. A la pointe de la lutte contre le cancer, il dispose aujourd’hui des dispositifs les plus innovants. Un scanner de simulation virtuelle, quatre accélérateurs linéaires, dont trois avec imagerie embarquée, appareils de curiethérapie… Depuis janvier 2014, le centre est même équipé d’un CyberKnife M6, appareil destiné à la radiothérapie stéréotaxique. Ce dispositif très inno-vant, dont il n’existe que sept exemplaires en France, permet de traiter des tumeurs intra et extra-crânien-nes de façon efficace en projetant de très fortes doses de rayon sur la tumeur, sans altérer les tissus voisins.

Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

CENTRE EUGÈNE-MARQUIS.

LE CENTRE DE SOINS DENTAIRES.

LE CYBERKNIFE M6, SYSTÈME DE RADIOCHIRURGIE ROBOTISÉ.

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CH GUILLAUME-RÉGNIER : UN RÉFÉRENT POUR LA SANTÉ MENTALE

Le Centre hospitalier Guillaume-Régnier (CHGR) est un établissement de soins consacré à la santé mentale. Son histoire commence avec celle de son fondateur, Guillaume Régnier, membre d’une famille patriarcale de Rennes et conseiller au Parlement. En 1627, il acquiert divers bâtiments dépendant de l’abbaye Saint-Georges, dans le but de porter assistance aux nombreux pèle-rins qui se rendent à Saint-Méen-le-Grand. Il y crée une « hostellerie » qui leur assure le gîte et le couvert durant une nuit. Deux siècles plus tard, à la suite de la loi de 1838 qui impose la création d’un asile d’alié-nés dans chaque département, l’établissement devient asile départemental en 1852, rattaché aux Hospices de Rennes. Les bâtiments anciens datent du XIXe siècle, ils s’organisent sur un mode pavillonnaire afin d’iso-ler les différentes catégories de malades, et l’ensem-ble se déploie au cœur d’un vaste parc paysager. Doté d’une cour centrale, il est de type « articulé à cours multiples » et va évoluer au XXe siècle vers le concept d’« hôpital-village ». Aujourd’hui, le CHGR joue le rôle d’établissement référent pour la santé mentale dans le Territoire n° 5. Il dispose de 2 004 lits et places, dont 761 lits d’hospitalisation complète et 1 243 places sani-taires et médico-sociales. Couvrant quinze secteurs de psychiatrie, il peut s’appuyer sur l’existence de plus de soixante structures ambulatoires dans tout le dépar-

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CH GUILLAUME-RÉGNIER.

tement (CMP, CATT, hôpital de jour), qui permettent d’assurer un maillage important du territoire. Avec 2 317 agents, c’est un des principaux em-ployeurs du département. Parmi les projets d’avenir, il faut citer Agetélépsy, un programme de télémédecine qui permettra à Guillaume-Régnier de travailler à dis-tance avec quatre EHPAD pour les aider à la prise en charge psy de leurs résidents.

CHANTEPIE : LE PÔLE GÉRIATRIQUE RENNAIS VOIT LE JOUR

Dans une commune résidentielle de la banlieue de Rennes, le Centre gériatrique de Chantepie déploie ses bâtiments au cœur d’un magnifique parc de 7 hectares. Construit en 1977, c’est un établissement privé à but non lucratif qui appartient à l’Ugecam Bretagne-Pays de la Loire. En 2013, un nouvel EHPAD, bâti sur pilotis, est venu compléter les bâtiments existants. Autre actualité récente, une fusion est en cours avec le centre de soins de suite et de réadaptation de la Pierre-Blanche, situé à Bourg-des-Comptes. Effectif le 24 septembre, le regroupement des activités des deux structures donnera lieu à la création d’une nouvelle entité, le Pôle géria-trique rennais. Cette réorganisation, menée en concertation avec l’ARS, permettra d’offrir 160 lits d’EPHAD

CENTRE GÉRIATRIQUE DE CHANTEPIE.

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et 60 places d’USLD. Le pôle propose ainsi une filière gériatrique complète, avec service de médecine, soins de suite et de réadaptation polyvalents et spécialisés, unité de soins de longue durée et EHPAD. Il est éga-lement doté d’une unité gériatrique d’évaluation et d’orientation, d’une unité de soins palliatifs et d’une équipe mobile de soins palliatifs.

LA BOUËXIÈRE : UNE ASSOCIATION QUI ACCOMPAGNE LES PERSONNES HANDICAPÉES Entre Rennes, Fougères et Vitré, cette petite ville de 4 000 habitants accueille un établissement privé d’in-térêt public dédié à la prise en charge du handicap. L’histoire commence en 1908, quand deux habitants, Alexis Rey et Oscar Leroux, fondent l’association Rey-Leroux. Elle a pour but de venir en aide à la jeunesse de Rennes. En 1921, Alexis Rey fait don de son domaine, le château du Carrefour, à l’association. D’abord destiné à des colonies de vacances, l’élégant ma-noir du XVIIe siècle devient un préventorium, capable de recevoir une centaine d’enfants atteints de tubercu-lose. Une école de plein air y est fondée, dont le concept est d’offrir une vie saine à la campagne, afin de freiner les ravages de la maladie. A partir de 1969, la vocation

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sanitaire s’affirme, avec diverses évolutions : poupon-nière, consultation pour hémophiles, balnéothérapie… L’orientation médico-sociale se précise à partir des an-nées 1990. Aujourd’hui, le centre Rey-Leroux propose deux types de prestations. L’établissement de SSR pé-diatrique polyvalent (56 lits et places) est axé sur plu-sieurs pathologies : asthme et mucoviscidose, troubles de l’appareil locomoteur, séquelles de la grande pré-maturité, troubles de l’oralité, troubles alimentaires, affections onco-hématologiques… L’Institut d’éduca-tion motrice (43 lis) s’adresse aux enfants de 3 à 20 ans atteints de handicap moteur ou polyhandicapés.

FOUGÈRES : CAP SUR LES COOPÉRATIONSA Fougères, la création du premier hôtel-Dieu date du XIIe siècle, à proximité de l’actuelle église Saint-Léonard. Au XVIIe siècle, un second établissement est fondé, l’hospice Saint-Louis. Hôpital général, il a vocation à accueillir pauvres et mendiants, vieillards et enfants abandonnés. En 1850, un nouvel hôtel-Dieu est édifié sur le site actuel de l’établissement. Les bombardements de 1944 vont malheureusement détruire la totalité du pa-trimoine architectural. Et l’hôpital devra fonctionner dans des baraquements provisoires jusqu’en 1950.

Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

MANOIR DE L’ASSOCIATION REY-LEROUX À LA BOUËXIÈRE. CH DE FOUGÈRES.

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86 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 87

C’est à cette date qu’est reconstruit le site qui fonction-ne aujourd’hui. En 1997, une nouvelle unité Mère-enfant et un nouveau hall permettent de moderniser l’accueil des patients et, en 2001, un laboratoire et un centre d’imagerie viennent compléter l’offre de soins. Enfin, en 2004, l’absorption de l’ex-clinique Saint-Joseph constitue la dernière étape de croissance d’un établis-sement ancré dans son territoire, recours de soins de proximité pour les 100 000 habitants du secteur cou-vert. Grâce à son Smur et son service d’urgences, il est à même de répondre 24 heures sur 24 aux besoins de la population. Aujourd’hui, le CH de Fougères propose treize services de soins et/ ou d’hébergement corres-pondant à seize spécialités. En chirurgie, par exemple, cinq spécialités sont représentées : orthopédie-trauma-tologie, chirurgie générale et digestive, ophtalmologie,

ORL et stomatologie. Une unité Mère-enfant, un service pour les personnes âgées, un service d’addictologie et des activités de médecine en cardiologie, pneumologie, médecine interne, oncologie et nutrition complètent l’offre d’un établissement typique des soins de premier recours. En 2014, un nouveau projet d’établissement est en cours, qui devrait mettre l’accent sur le développe-ment des alternatives à l’hospitalisation, l’amélioration des parcours des patients et la poursuite des coopéra-tions, en particulier avec le CHU de Rennes, sur de nouveaux champs sanitaires comme la cardiologie, la pédiatrie et la gastro-entérologie.

VITRÉ : EN PHASE AVEC LE CHUVille élégante au riche passé médiéval, Vitré dispose d’un hôpital général à partir de 1678. Il sera adminis-tré par diverses congrégations religieuses jusqu’à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, le Centre hospitalier de Vitré est un établissement de proximité qui pos-sède 442 lits et places, dont 85 lits de médecine, 35 de chirurgie, 20 de gynéco-obstétrique, et 106 lits de moyen et long séjour. Il est réparti sur trois sites : le centre hospitalier à part entière (141 places), la mai-son de santé La Gautrays ( 242 places) et l’EHPAD Les Jardins du Val (89 places). Situé à une quarantaine de kilomètres de Rennes, il mène plusieurs projets de coopération avec le CHU. Une convention-cadre

a d’ailleurs été signée en 2013 entre les deux établisse-ments pour structurer ces coopérations. Elles reposent notamment sur le principe des consultations avancées : des spécialistes du CHU viennent assurer ces consulta-tions dans quatre domaines (urologie, oncologie diges-tive, neurologie, endocrino-diabétologie). En pédiatrie, l’ARS finance également deux postes d’assistants, qui partagent leur temps entre les deux villes. En gynécolo-gie-obstétrique, une gynécologue du CHU est présente deux fois par semaine pour soutenir l’équipe médicale de Vitré. Parmi les priorités, le projet médical 2012-2016 met l’accent sur la constitution d’une filière gériatrique, le développement de la chirurgie ambulatoire et le renforcement de l’offre de soins pédiatriques.

REDON : ENTRE BRETAGNE ET PAYS DE LA LOIRE

De l’Hôpital général construit au XVIIIe siècle, sur le site de l’ancienne chapelle Saint-Pierre, il ne reste plus de trace aujourd’hui. Le CH de Redon a, lui, été bâti à partir de 1971. Il a vocation à assurer des soins de proximité pour un bassin de population de près de 100 000 habi-tants, réparties sur deux régions (Bretagne et Pays de la Loire) et trois départements (Ille-et-Vilaine, Morbihan et Loire-Atlantique). Sur un territoire marqué par des indicateurs sanitaires plutôt défavorables et confronté à une faible densité en professionnels de santé libéraux, l’enjeu sanitaire est de taille pour le centre hospitalier. Premier employeur de la ville, avec 670 salariés, il se compose d’une partie Chirurgie, qui comprend les urgences et les trois blocs opératoires et d’une partie

CH DE REDONET ENTRÉEDES ANCIENSBÂTIMENTS.

HÔPITAL GÉNÉRALDE VITRÉ.

L’HÔPITAL DE VITRÉ, VUE PRISE DU CHÂTEAU.

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88 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 89

Médecine polyvalente avec des spécialités comme la cardiologie, la pneumologie ou la gastro-entérologie. Il offre également des prestations en psychiatrie, pédia-trie, gériatrie et possède une maternité qui réalise plu-sieurs centaines d’accouchements par an. Il travaille également avec deux hôpitaux locaux implantés sur le territoire, à Carentoir (89 lits et 60 places) et Grand-Fou-geray (116 lits). L’hôpital de Redon traverse une phase dif-ficile sur le plan financier. Mais, avec le soutien de l’ARS, un plan de relance est en cours, qui passe par le recrute-ment de praticiens pour remplacer les intérimaires plus coûteux, par la recomposition d’une partie de l’offre, le développement de la chirurgie ambulatoire et la pour-suite des coopérations menées avec le CHU de Rennes. C’est le cas d’un projet de téléradiologie, avec lecture des clichés à distance par les radiologues du CHU.

SAINT-MÉEN-LE-GRAND : À L’OMBRE D’UN SAINT GUÉRISSEUR

A l’ouest de l’Ille-et-Vilaine, dans le pays de Brocéliande, la commune de Saint-Méen-le-Grand porte le nom d’un moine du VIe siècle, Méen (ou Mewen). Réputé soigner les plaies et la lèpre, il fit l’objet d’un véritable culte au Moyen Age, et la cité qu’il a fondée devint un lieu de pèlerinage important. On y trouve la plus ancienne

LE GRAND-FOUGERAY,LE CH DE MONTFORT-SUR-MEU, ET L’ HÔPITAL LOCALDE SAINT-MÉEN-LE-GRAND.

abbaye du département, datant du XVe siècle, et qui pos-sédait son hospice. En 1602, l’hospice devint un vérita-ble hôpital soignant les malades. Au fil des siècles, les moines ont laissé la place à une communauté de sœurs, qui resteront jusqu’à la création de la maison de retraite en 1982. En 1977, un nouveau bâtiment est construit à la périphérie de la ville, il porte le nom de « Docteur de Tersannes », un personnage marquant de l’ancien hôpital de la rue de Montfort. Etablissement de santé autonome, le CH de Saint-Méen-le-Grand dispose d’une capacité de 235 lits et 57 places. Sur le site Docteur-de-Tersannes, des soins de médecine (phase aiguë) et des soins de suite sont proposés, ainsi que ceux dédiés aux pathologies neurodégénératives et des soins infirmiers à domicile. Le deuxième site, localisé dans le centre historique, héberge l’EHPAD. Orientée vers les soins aux personnes âgées, le CH a pour projet de faire reconnaître des lits de soins palliatifs, d’accroître son offre de suivi pour les pa-tients atteints de sclérose en plaques et d’accueillir une unité décentralisée d’hospitalisation à domicile. Autre spécificité, le destin de l’établissement est désormais lié à un CH voisin, celui de Montfort-sur-Meu, à une ving-taine de kilomètres. Ils partagent la même direction et doivent devenir des partenaires pour renforcer l’offre de soins de proximité en matière de gériatrie.

Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

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90 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 91

MARCHES-DE-BRETAGNE : À DEUX, C’EST MIEUX

Au nord de l’Ille-et-Vilaine, le CH des Marches-de-Bretagne est né en 2012 de la fusion de deux établisse-ments. Le premier, celui d’Antrain (René-Le Hérissé), a été fondé en 1911, et le second, situé sur le canton voisin de Saint-Brice-en-Coglès (Victor-Roussin), en 1907. Les deux structures disposaient déjà d’une direction commune, et la fusion est une nouvelle étape pour mieux coordonner les modalités d’intervention de chacun, mutualiser les coûts et séduire les patients par une approche complémentaire des services offerts. Le rapprochement, qui s’est fait progressivement et sans contraintes, a permis de réfléchir à une meilleure spécialisation des sites en fonction de l’offre de soins et des besoins locaux. L’activité de soins est ainsi déve-loppée à Antrain, tandis que Saint-Brice-en-Coglès est plutôt centré sur l’offre de suivi et d’hébergement pour les personnes âgées. Au total, le CH emploie 400 person-nes, propose 12 lits de médecine, 78 lits de moyen séjour, 407 places d’hébergement et 27 places de SSIAD.

BAIN-DE-BRETAGNE : AXÉ SUR LA PERTE D’AUTONOMIE ET LA FIN DE VIE

A Bain-de-Bretagne, au sud-est de l’Ille-et-Vilaine, l’his-toire de l’hôpital est liée à la « saga » d’une congrégation religieuse, les sœurs hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve. Fondée au XVIIe siècle par le père Ange Le Proust à Lamballe, elle a vocation à secourir les pauvres les plus abandonnés. Sa devise, « Faire fleurir l’hospita-lité », devait tout naturellement dédier l’organisation à des activités de soins. Au fil des siècles, l’ordre reli-gieux a ouvert diverses structures sanitaires en Breta-gne, à Rennes, Moncontour, Baguer-Morvan et, donc, Bain-de-Bretagne. En 2010, soucieuse de répondre aux exigences économiques actuelles et aux enjeux de l’organisation territoriale des soins, la congrégation a regroupé ses huit établissements en une seule entité, l’hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve. Etablisse-ment privé à but non lucratif, l’Hôpital Saint-Thomas de Villeneuve de Bain-de-Bretagne participe au service public hospitalier. Il offre diverses prestations orien-

tées vers les personnes âgées et les personnes handi-capées : service de soins palliatifs, unité de court séjour gériatrique, de consultation et d’hospitalisation de jour gériatrique, SSR… Plusieurs unités d’hébergement sont réservées aux personnes âgées en perte d’autonomie et un centre d’accueil, logé dans un manoir breton au cœur d’un parc paysager, permet de venir en aide à des adultes handicapés.

JANZÉ, UN SITE PILOTE POUR LA TÉLÉMÉDECINE

Sur la route entre Rennes et Angers, la jolie petite ville de Janzé possède de nombreux monuments histo-riques. L’hôpital a été fondé en 1854 par l’abbé Mury, grâce aux dons de familles des environs. En 1904, un décret présidentiel autorise la création d’un « hôpital-hospice ». Les bâtiments actuels furent

construits en 1905 et 1906. L’ensemble, de pierre et de brique, est monumental, et de nombreuses construc-tions s’y ajouteront tout au long du siècle. Entre 1986 et 1994, il a été entièrement reconçu, « humanisé », pour correspondre aux normes actuelles d’un établis-sement de soins. Véritable hôpital local, Janzé s’appuie notamment sur le concours d’un médecin généraliste libéral, épaulé par une équipe de soignants salariés de l’établissement. Le service de médecine-SSR compte 40 lits et assure des activités de diagnostic, de traitement, de surveillance des patients hospitalisés. Il participe également aux actions médico-sociales, de prévention et d’éducation à la santé. Trois lits sont réservés aux soins palliatifs et une unité Alzheimer est en phase de réalisation, qui devrait ouvrir début 2015. Parmi les projets innovants, Janzé a été sélectionné, avec le CH de Montfort-sur-Meu, pour la mise en place de consultations de télémédecine avec le CHU de Rennes. Chaque semaine, une consultation de gériatrie est as-surée à distance par le Pr Somme, chef du service de médecine gériatrique du CHU. D’autres spécialités pourraient être concernées par la suite, comme la der-matologie, la diabétologie et la neurologie.

Renn�, Fougèr�, Vitré, Redon

HÔPITAL LOCAL DE JANZÉ. VITRAIL À HÔPITAL DE LA GUERCHE-DE-BRETAGNE.

L’ HÔPITAL LOCAL D’ANTRAIN ET LE CH DE MARCHES-DE-BRETAGNE.

BAIN-DE-BRETAGNE, HÔPITAL SAINT-THOMAS DE VILLENEUVE.

Page 47: Bretagne,  Terre Hospitalière

CH DE SAINT-MALO,HÔPITAL BROUSSAIS.

T6 Saint-Malo, Dinan

Page 48: Bretagne,  Terre Hospitalière

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 95

SAINT-MALO : UN RICHE PASSÉ HOSPITALIERC’est en 1252 que débute l’histoire de l’hôpital à Saint-Malo. L’évêque Geoffroy y fonde intra-muros une « maison-Dieu » destinée à accueillir « malades, pauvres, femmes en couches, invalides et étrangers ». En 1607, l’hôpital s’agrandit, devient hôtel-Dieu ou hôpital Saint-Sauveur, il est détruit par les bombardements de 1944. Deuxième épisode, en 1679, la ville crée un Hôpital gé-néral, qui sera construit extra-muros sur le site actuel de l’hôpital Broussais. Enfin, en 1709, grâce à la géné-rosité de deux notables, l’hôpital du Rosais est ouvert à

Saint-Servan. En 1797, sous la Révolution, les deux éta-blissements sont réunis et deviennent l’Hospice d’hu-manité de Port-Malo. L’hôpital de la Rosais est rebaptisé « Hospice de la Réunion ». C’est en 1954, et à la suite de la destruction de l’hôtel-Dieu, que les hôpitaux de Saint-Malo et de Saint-Servan fusionnent pour constituer l’hôpital intercommunal Saint-Malo-Saint-Servan. En 1958, il est inauguré, avec un nouveau bloc chirurgical qui comprend le bloc opératoire, le laboratoire et la radio-logie. En 1967, nouveau regroupement : les communes de Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé ne font plus qu’une.

Représentant 8 % de la population régionale, le Territoire de santé n° 6 comprend deux bassins de vie équilibrés (Saint-Malo et Dinard), avec une large bande littorale et des zones plus rurales. C’est un territoire vieillissant : 11,7 % des habitants ont plus de 75 ans, contre 9,7 % pour l’ensemble de la Bretagne. Les indicateurs sanitaires sont plutôt défavorables, avec une mortalité générale plus élevée que la moyenne, une incidence forte de certains cancers (sein, voies aéro-digestives supérieures, côlon-rectum) et une part significative de décès prématurés liés à des comportements à risque (alcool, drogue, suicide, accidents de la route). Le maillage en offre de soins est considéré comme satisfaisant, notamment en structures médico-sanitaires, et le territoire se distingue par une bonne dynamique de coopération et de coordination entre professionnels, établissements et institutions. Mais certaines faiblesses sont constatées : manque de structures d’aval en SSR, USLD et de places en EHPAD, saturation des lits d’hospitalisation complète en psychiatrie, insuffisance de prise en charge alternative à l’hospitalisation… Outre des actions similaires à celles des autres territoires, développement des consultations avancées, anticipation des besoins en matière de démographie médicale, amélioration du repérage et du dépistage, lutte contre les inégalités de santé… le Programme territorial de santé prévoit des engagements plus spécifiques. Ainsi, dans chaque établissement, un plan d’action sera déployé pour favoriser l’accès direct aux services de médecine, sans passage systématique par les urgences. Autre priorité, l’amélioration de la prise en charge en santé mentale passe par un parcours de soins plus formalisé, destiné à favoriser le suivi en ambulatoire et au sein des CMP. Enfin, pour les personnes handicapées, un effort sera fait pour mieux articuler le passage entre les établissements du champ enfant et ceux du champ adulte.

T6 BASSINS DE VIE ÉQUILIBRÉS

Saint-Malo, Dinan

CH SAINT-MALOHÔPITAL BROUSSAIS.

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96 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Saint-Malo, Dinan

C’est l’acte de naissance de l’actuel Centre hospitalier de Saint-Malo. Dès lors, les services offerts par le CH s’étoffent d’année en année : hôpital de jour (1973), urgences (1976), mise en place du scanner et de l’infor-matique (1985-1987), service de gériatrie au Vau-Garni (1994), unité fonctionnelle de l’adolescent (2006)…

CH DE SAINT-MALO : LA RÉFÉRENCE DU TERRITOIRE N° 6

Aujourd’hui, le CH de Saint-Malo est officiellement l’établissement de référence du Territoire n° 6. Il est ré-parti sur trois sites. A Broussais sont regroupées les ac-tivités de chirurgie, la majorité des activités de méde-cine, de gynécologie-obstétrique, le plateau technique et une partie de la psychiatrie. Les sites du Rosais, du Vau-Garni et des Corbières sont plus spécifiquement réservés à l’accueil et à la prise en charge des person-nes âgées, auxquels s’ajoutent plusieurs CMP sur le Territoire 6. Employant 2 000 personnes, il dispose de 375 lits de court séjour, 45 de SSR, 83 de soins de longue durée et 179 lits pour la santé mentale. Un bâtiment récent, La Rotonde, a été inauguré en 2011, qui héberge les blocs opératoire et obstétrique, la maternité, les consultations de gynécologie et de suivi de grossesse, le centre de planification et d’éducation familiale, ainsi qu’un service d’hospitalisation complète en chirurgie digestive, gynécologique et viscérale. C’est en 2011 éga-lement que la Communauté hospitalière de territoire (CHT) a été créée, associant le CH de Saint-Malo et les hôpitaux de Dinan et Cancale. Les enjeux de la CHT sont concrets : bâtir une offre de soins publique graduée et coordonnée, à partir d’un projet médical commun et partagé. Baptisé « Rance-Emeraude », la CHT du Terri-toire n°6 couvre un bassin de population de 250 000 per-sonnes, offre 1 783 lits et assure plus de 50 000 entrées en MCO et plus de 260 000 journées d’EHPAD-USLD. Le CH de Saint-Malo développe des coopérations avec l’en-semble des établissements de santé du territoire, la plus récente est celle construite avec l’hôpital de Dinard en matière gériatrique et cardiovasculaire pour optimiser la répartition de l’offre entre les deux sites.

HOPITAL BROUSSAIS

VÉRITABLE MELTING POT, LE CH DE SAINT-MALO REGROUPE LES SITES DU ROSAIS, VAU-GARNI,

LES CORBIÈRES, LA ROTONDE, L’ÉCOLE D’INFIRMIÈRES, L’EHPAD LA BRIANTAIS ET CELUI DE LA HAIZE...

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 97

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98 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 99

LES CORBIÈRES.

LA CHAPELLE DE L’HÔPITAL DU ROSAIS.

HÔPITAL DE JOURDE PÉDO -PSYCHIATRIEDONALD-WINNICOTT.

LE PAVILLON FRANÇOISE-DOLTO.

Saint-Malo, Dinan

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 101

Saint-Malo, Dinan

CH RENÉ-PLEVEN DE DINAN, UNE CONSTRUCTION MONOBLOC, TYPIQUE DES ANNÉES 1970.

PARTICULARISMES D’UNE ARCHITECTURE INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE.

100 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

CH DE DINAN : PROXIMITÉ ET COOPÉRATIONA Dinan, les origines du premier hôpital remontent au XIIe siècle, avec la fondation du prieuré Saint-Malo, mais c’est en 1685 que des lettres patentes at-testent de la création d’un Hôpital général. En 1824, le bâtiment est reconverti et devient l’actuel hôtel de ville. L’hospice, lui, déménagera dans le couvent des Jacobins tenu par l’ancienne communauté de Sainte- Catherine, à côté de l’église Saint-Sauveur : il y est décrit comme « vaste et situé dans une position parti-culièrement salubre ». L’histoire contemporaine de l’hô-pital à Dinan commence en 1970, avec la construction du CH René-Pleven. En direction partagée avec le CH de Saint-Malo, l’éta-blissement est partagé sur quatre sites : le CH propre-ment dit, qui propose 278 places, et trois EHPAD répar-tis sur la commune. En 2009, le CH a crée un pôle de santé avec un établissement privé, la polyclinique de la Rance, ce qui a permis de conserver la maternité et une offre chirurgicale de qualité. Typique de l’architecture monobloc de l’époque, le bâtiment principal regroupe

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102 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE � 103

les services de médecine. Avec une vingtaine de con-sultations spécialisées, c’est un hôpital de proximité à part entière, intégré à la Communauté hospitalière de territoire. Parmi les initiatives illustrant la logique de filière de prise en charge, on peut citer la création, en 2011, d’une unité d’addictologie, avec 12 lits réser-vés au sein du service de médecine. Depuis deux ans, plusieurs projets sont en cours pour améliorer l’offre de soins : nouveaux locaux en ville pour le Centre de soins d’accompagnement et de prévention en addic-tologie, nouveau plateau de consultation au rez-de-chaussée, nouvel EPHAD en construction à Quévert…

CENTRE HOSPITALIER SPÉCIALISÉ DE DINAN/SAINT-BRIEUC : UN EPSM D’ORIGINE

RELIGIEUSEAutre établissement remarquable, en 1836, un hôpital « pour aliénés » a été fondé sur la commune de Léhon par la Communauté des frères hospitaliers Saint-Jean de Dieu. C’est Paul de Magallon, restaurateur de l’ordre en France, qui est à l’origine de cette création. Etablissement de santé privé d’intérêt collectif, il est aujourd’hui appelé CH Dinan/Saint-Brieuc et offre 22 lieux d’accueil entre les deux villes pour prendre en charge les personnes en détresse psychologique. Il participe au service public de santé mentale depuis 1977 et est actuellement administré par la Fondation Saint-Jean-de-Dieu. Disposant de 216 lits d’hospita-lisation, 116 places d’hôpital de jour et 17 structures ambulatoires, il joue un rôle clé en matière de santé

mentale sur le territoire ; 10 742 patients y ont été pris en charge en 2012, dont 8 502 en ambulatoire.

CANCALE, UN HÔPITAL FLAMBANT NEUFEx-hôpital local de cette commune située au bout de la baie du Mont-Saint-Michel, le CH Hamon-Vaujoyeux assure deux missions : offre de soins de suite et de réa-daptation et prise en charge et hébergement des per-sonnes âgées. Membre de la CHT Rance-Emeraude, il partage la même direction que le CH de Saint-Malo. Depuis 2009, il fait l’objet d’un vaste projet immo-

DINAN, EHPADDU JARDIN ANGLAIS.

bilier, avec la construction de nouveaux locaux qui accueilleront toutes les activités de l’établissement. L’ouverture du site est prévue à l’automne 2014. Prin-cipalement axé sur la prise en charge de la personne âgée, ses patients ont en moyenne plus de 80 ans et les nouveaux résidents sont souvent âgés de plus de 90 ans. Une caractéristique qui impose des aména-gements adaptés, alors que les anciens locaux sont jugés vétustes, exigus, inconfortables et particulière-ment énergivores. Le CH de Cancale doit également répondre à un autre type de demande : l’accueil de

patients nécessitant un retour et un maintien à do-micile après un épisode aigu ou une intervention chirurgicale. Sur un ensemble immobilier de 9 120 mètres carrés, le nouvel établissement s’agencera en quatre pôles, autour d’un espace d’animation centra-le largement ouvert sur un jardin. Outre les pôles Accueil-administration et logistique, deux autres seront consacrés à la prise en charge des patients. Le pôle Médico-social comprendra un PASA (destiné aux malades d’Alzheimer), un accueil de jour de 8 places, trois unités polydépendance de 30 lits,

CANCALE, L’HÔPITAL ET LA CHAPELLE.

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 105

deux unités de 15 lits pour personnes désorientées et un pôle de soins commun. Le pôle Sanitaire regrou-pera un espace kinésithérapie et le service SSR de 25 lits. Le projet architectural s’appuie sur un vrai projet de santé, conçu avec les équipes, et qui vise à favoriser l’autonomie des personnes âgées, à maintenir leurs capacités et à développer le lien social. Il offre notam-ment des places d’accueil temporaire, permettant aux aidants de « souffler » le temps de cet accueil. Au total, la capacité du nouvel hôpital sera comparable à celle des anciens locaux, avec 145 lits et 8 places d’accueil de jour.

DINARD : L’HÔPITAL ARTHUR-GARDINER SPÉCIALISÉ EN CARDIO-VASCULAIRE

Fondé en 1891, l’unique hôpital de Dinard doit son existence à Arthur Gardiner, un lord anglais amou-reux de la cité qui lui a légué sa fortune à la condition qu’elle serve à construire des établissements de soins. Au cœur de Dinard, l’ensemble mêle des bâtiments typiques du Dinard balnéaire et des constructions plus récentes. Etablissement privé de santé d’intérêt collectif, il appartient depuis 2004 à la fondation Caisses d’Epargne pour la solidarité. Avec une capacité de 95 lits, c’est un hôpital pluridisciplinaire mais plus par-ticulièrement spécialisé dans la prise en charge des pathologies vasculaires complexes. En hospitalisation complète, il accueille les patients dans plusieurs domai-nes : médecine polyvalente et gériatrique, médecine à orientation cardiovasculaire et gériatrique, SSR poly-valent, SSR gériatrique. L’hôpital Gardiner va confor-ter sa place dans l’offre territoriale via notamment un projet médical commun récemment validé avec le CH de Saint-Malo. En hospitalisation de jour, 14 lits sont réservés pour la réadaptation cardiovasculaire. C’est un des points forts de l’établissement, développé avec l’association Rivarance qui intervient sur le versant éducatif de cette prise en charge. Grâce à des program-mes d’activité sur mesure, la phase de réadaptation permet souvent de réduire le risque de récidive d’acci-dent cardiaque. L’hôpital héberge également un centre de dialyse, des consultations de pédo-psychiatrie, ainsi que le Centre local d’information et de coordination (CLIC) de la côte d’Emeraude à destination des person-nes âgées et handicapées.

COMBOURG : UNE CLINIQUE ORIENTÉE GÉRIATRIE

Dans cette petite ville célèbre grâce à Chateaubriand, il est fait mention de l’hôpital Saint-Etienne créé par les seigneurs de Combourg au XVIe siècle, en rempla-cement d’une léproserie qui disparut avec la fin de l’épidémie. En 1876, l’abbé Delafosse crée une clinique route de la Gare. La clinique Saint-Joseph entame sa

Saint-Malo, Dinan

HÔPITAL ARTHUR-GARDINER. DE 1891 À AUJOURD’HUI,DE NOMBREUX CHANGEMENTS, MAIS TOUJOURS DANS L’ESPRIT DE SON CRÉATEUR.

104 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

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106 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 107

COMBOURG. LA CLINIQUE SAINT-JOSEPH A ENTAMÉ SA MUTATION, MAIS SON SAINT PATRON L’A SUIVIE.

mutation en 1951, avec la construction de nouveaux bâtiments et la « bénédiction » officielle de l’établisse-ment par l’évêque du diocèse en 1954. L’ancienne clini-que, avec son imposant édifice en granit, est à présent désaffectée. Aujourd’hui, c’est un hôpital privé orienté sur les soins gériatriques. Disposant de 15 lits de court séjour et de 25 lits de SSR, la clinique Saint-Joseph propose notamment deux lits dédiés aux soins pallia-tifs et sept lits réservés aux patients atteints de coma et d’états pauci-relationnels. Parmi les innovations, elle a créé au sein de son EHPAD une unité pour les malades d’Alzheimer (20 lits), ainsi qu’une unité de 10 lits pour les patients en situation de très grande dépendance. Intégrée au territoire de santé, elle mène plusieurs ac-tions de coopération : convention avec le CH des Marches de Bretagne (soins diététiques, temps partagé de qualiti-cien), convention avec Géront’Emeraude (coordination des acteurs de la prise en charge à domicile de la per-sonne âgée), convention avec le CH de Saint-Malo (équipe mobile de soins palliatifs)… Un nouvel établissement entièrement reconstruit à l’extérieur de la commune de Combourg a été inauguré en 2013.

BAGUER-MORVAN : UNE MAISON DE CONVALESCENCE

Appartenant à la congrégation Saint-Thomas de Ville-neuve, la maison de convalescence de Baguer-Morvan est un EHPAD qui offre des activités de soins et de réa-daptation polyvalents. Situé à l’entrée de ce petit vil-lage de 1 500 habitants, il est composé d’un bâtiment ancien, de type grande maison bretonne en granit, où résident les sœurs de la communauté. De nouveaux locaux ont été construits en 2011-2012, ce qui a per-mis de recevoir les patients dans un cadre moderne et adapté aux soins. Avec une capacité sanitaire de 60 lits et son secteur d’accueil en EHPAD, l’établissement est en partenariat avec le CH de Saint-Malo (soins pallia-tifs), la Polyclinique du pays de Rance et la Clinique de la Côte d’Emeraude. Il participe à plusieurs réseaux de soins en cardiologie, oncologie et gérontologie.

SAINT-THOMAS DE VILLENEUVE DE BAGUER-MORVAN ET SON JARDIN.

Saint-Malo, Dinan

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SAINT-BRIEUC. HÔPITAL YVES-LE FOLL.

T7 Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion

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110 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Avec 12 % de la population bretonne, le Territoire n° 7 est relativement peuplé, fortement marqué par le vieillissement de la population. Plus de 11 % des habitants sont en effet âgés de 75 ans et plus. Cancers, maladies de l’appareil circulatoire et pathologies liées à l’alcoolisme expliquent principalement une surmortalité importante par rapport au reste de la région. Souffrant d’un déficit en structures d’aval, en unités de soins de longue durée, structures de soins palliatifs et maisons d’accueil pour les malades d’Alzheimer (MAIA), le Territoire n° 7 se caractérise par une insuffisance de solutions alternatives à l’hospitalisation. Les enjeux du PRS sont donc clairement identifiés : mieux structurer les filières de soins en incitant à une plus forte coopération entre acteurs, conforter l’accès aux soins sur tous les points du territoire, favoriser le regroupement professionnel pour lutter contre la désertification médicale. Plusieurs programmes d’actions spécifiques sont en cours : politique de prévention et de réduction des risques auprès des jeunes, plate-forme de coordination dans le domaine de l’ETP cardio-vasculaire, fluidification des parcours des personnes âgées, amélioration de l’accueil des personnes handicapées aux services d’urgences, création d’un observatoire du suicide…

T7 DES BESOINS BIEN IDENTIFIÉS

Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion

SAINT-BRIEUC : HISTOIRE D’UNE VILLE DE GARNISON

La plus ancienne mention d’un hôpital à Saint-Brieuc date de 1433 : un parchemin atteste d’un legs effectué par le sieur Jehan Gouris à l’hôpital Saint-Gilles, qui était situé en centre-ville. Mais, selon les historiens, d’autres établissements existaient à l’époque : l’hôpital Notre-Dame de la Fontaine, situé près du couvent créé par le moine Brieuc, l’hôpital du Gouédic bâti vers 1337 par la Congrégation des frères ponteurs. C’est en 1540 qu’un véritable hôpital est édifié, sous le nom d’hôpital de la Madeleine. N’hébergeant qu’une vingtaine de pauvres au départ, il deviendra, en 1751, par lettres patentes, l’Hôtel-Dieu royal, recevant de nombreux marins et soldats de passage. La richesse du patrimoine hospitalier de Saint-Brieuc s’explique

d’ailleurs par son statut de ville de garnison de transit entre Rennes et Brest et le passage de nombreux mi-litaires. Comme dans d’autres cités bretonnes, les ser-vices de soins étaient le plus souvent assurés par des religieuses, comme celles de la Congrégation Saint-Thomas de Villeneuve. En 1793, l’hôpital est installé rue des Capucins, dans un ancien couvent. Ce très bel édifice, de facture classique et aux façades blanches, existe toujours et est occupé aujourd’hui par le Centre gériatrique des capucins, qui propose, à coté de l’héber-gement, du court et du moyen séjour. L’histoire moderne de l’hôpital de Saint-Brieuc date d’après la Première Guerre mondiale : les services médico-techniques sont alors implantés sur ce site. Puis, en 1957, le château de la Salle-Verte est acheté à Quintin et il est destiné à recevoir les convalescents. CH DE SAINT-BRIEUC.

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112 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Autre réalisation, en 1953, l’hôpital réserve un terrain sur le lieudit de La Beauchée. Mais le dossier traîne : le nouveau bâtiment n’est inauguré qu’en 1980. Il porte aujourd’hui le nom du député-maire de Saint-Brieuc qui a porté le projet, Yves Le Foll. Dès lors, c’est l’ère contemporaine du CH de Saint Brieuc qui débute. Les services de court séjour sont progressivement instal-lés sur le nouveau site, la spécialisation des services se développe, des médecins spécialistes sont recrutés et des appareils biomédicaux achetés.

CH DE SAINT-BRIEUC : RÉFÉRENCE… ET PROXIMITÉ

Centre hospitalier de référence du Territoire de santé n° 7, le CH de Saint-Brieuc est, en termes d’activités et de technicité, le troisième établissement de la région derrière Rennes et Brest. Il est réparti sur deux sites : Yves-Le Foll pour les services de court séjour et l’essen-tiel du plateau technique, les Capucins pour l’accueil des personnes âgées. La Salle-Verte est louée à l’hôpital de Quintin pendant sa reconstruction. A l’hôpital Yves-Le Foll, plusieurs opérations immobilières d’envergure ont complété l’offre de soins depuis vingt ans : inaugu-ration de l’unité Mère-enfant en 1995, ouverture du bâ-timent dédié aux urgences et à l’hémodialyse en 1999, ouverture d’un nouveau service de réanimation en 2004… Aujourd’hui, il dispense des soins dans la plupart des spécialités médicales et chirurgicales. Il joue éga-lement le rôle d’hôpital de proximité pour les 100 000 habitants du bassin de population de Saint-Brieuc et ses

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 113

communes limitrophes. Structuré en sept pôles d’acti-vités, le CH propose des interventions et des consulta-tions en oncologie, cardiologie, hémodialyse, gynéco-logie, pédiatrie, gériatrie, néphrologie… Il gère 1 317 lits, dont 550 en médecine, 172 en chirurgie, 72 en gynécolo-gie-obstétrique, 40 en SSR et 472 en EHPAD. En 2012, 36 030 séjours y ont été enregistrés, et la pro-gression de l’activité en ambulatoire (10 625 actes en 2012) montre que l’établissement s’investit pour déve-lopper les alternatives à l’hospitalisation.

CH DE SAINT-BRIEUC, LES CAPUCINS.

Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion

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Le projet d’établissement 2013-2017 affiche les ambi-tions pour l’avenir du CH de Saint-Brieuc : conforter le rôle de centre de référence en développant l’offre de soins spécialisés, accroître la dynamique des filières de soins graduées et coordonnées, compenser les caren-ces en soins de ville par une offre publique, privilégier les hospitalisations justifiées et fluidifier les flux de patients aux urgences, adapter les modes de prise en charge et mieux structurer les parcours patients, amé-liorer l’offre pour la filière gériatrique… Pour son développement, le CH peut s’appuyer sur la communauté hospitalière de territoire (CHT), mise en place fin 2012 avec les établissements de Paimpol, Guin-gamp, Tréguier et Lannion. La CHT d’Armor, activement

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 115

HÔPITAL GÉNÉRAL DE GUINGAMP. HIER ET AUJOURD’HUI.

soutenue par l’ARS Bretagne, a notamment permis la signature d’un Contrat hospitalier de territoire qui comprend trois volets : accompagnement sur le recru-tement de personnel, accompagnement en investisse-ment biomédical, accompagnement en investissement dans les systèmes d’information.

GUINGAMP : SOINS, HÉBERGEMENT ET PRÉVENTION

Dès le XIIIe siècle, plusieurs maladreries existaient à proximité de la ville, destinées à isoler les malades de la lèpre. C’est en 1351 que le seigneur local, Charles de Bloi,

fait construire le premier hôpital à Guingamp. Confié à partir du XVIIIe siècle à la Congrégation des augus-tines, il fut baptisé « hôpital Notre-Dame » puis « hôtel-Dieu ». Au XIXe siècle, un nouvel hospice, l’Hôpital géné-ral, est bâti sur l’actuelle place de Verdun, également géré par les sœurs augustines. Enfin, c’est en 1909 que le site actuel est inauguré sur la commune de Pabu, à proximité de la ville. Ses bâtiments reflètent les évo-lutions contemporaines de l’architecture hospitalière, de l’hôpital pavillonnaire au concept monobloc, puis aux structures répondant à la philosophie de « l’hôpi-tal humanisé », comme l’illustre le bloc obstétrical et consultations ouvert en 2007. Hôpital de proximité, le CH de Guingamp assure une mission de soins en phase

aiguë et en soins de suite et de réadaptation. Il offre ainsi six lits d’urgence de courte durée, 113 de médecine (cardiologie, médecine interne, pneumologie, gastro-entérologie, médecine gériatrique et soins palliatifs), 78 lits de chirurgie, 19 lits de maternité. Le service SSR dispose de 103 lits et places. Autre mission, sa capacité d’hébergement en EHPAD représente 288 lits, répartis dans trois résidences, auxquels s’ajoutent dix places d’accueil de jour. L’établissement est en partenariat avec diverses structures du territoire. C’est le cas du pôle de Santé libéral, où les médecins issus pour certains d’une ancienne polyclinique privée qui a fermé ses portes en

Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion

114 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

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116 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

2009 assurent des consultations. Autre collaboration, le centre psychiatrique privé de Bégard a ouvert au CH de Guingamp un accueil thérapeutique à temps partiel et un CMP. Enfin, il participe à plusieurs réseaux de soins à l’échelle du territoire, en périnatalité, cancérologie et prévention du suicide.

LANNION : UN PARTENAIRE ACTIF SUR SON TERRITOIRE

En 1300, les archives de la ville établissent la création du premier hospice, accolé à la chapelle Saint-Anne. En 1667, l’hôtel-Dieu est repris par la Congrégation des sœurs hospitalières. Cinq d’entre elles viennent de Quimper pour prendre en charge une vingtaine de ma-lades et d’indigents. Puis, en 1678, un Hôpital général est fondé, dont le fonctionnement est confié aux sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve. Dès lors, les deux éta-blissements se spécialisent : l’Hôpital général s’occupe des malades, tandis que l’hospice devient un bureau de bienfaisance, appelé « La Providence » et dédié aux pauvres et aux vieillards, ainsi qu’aux aliénés avec

l’ouverture de salles d’asile en 1844. En 1922, une asso-ciation privée crée un sanatorium dans la commune de Trestel, à proximité de Lannion, qui sera rattaché en 1988 à l’hôpital de Lannion. Le bâtiment actuel du CH Lannion-Trestel est dressé en 1973, il prend le nom de Pierre Le Damany, brillant médecin né à Lannion et auteur de travaux importants sur la luxation congéni-tale de la hanche. Le site s’agrandit et se restructure au fil des ans : acquisition de scanner et d’IRM, rénovation du Centre hélio-marin de Trestel, restructuration de la médecine, ouverture de services de pneumologie, pédiatrie, mise en place de l’équipe mobile de gériatrie… Aujourd’hui, le CH Lannion-Trestel offre une capacité de 730 lits et places. Outre la médecine, le bloc opéra-toire compte six salles. Quatre spécialités chirurgicales sont assurées : chirurgie générale et digestive, viscé-rale, orthopédie-traumatologie, gynécologie. Il couvre un bassin de population de 93 000 habitants et assure les soins de proximité, en liaison avec la Communauté hospitalière de territoire. Sur la plage de Trestel, le Cen-tre de rééducation et de réadaptation fonctionnelle est

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 117

LANNION. UNE MODERNITÉ AFFICHÉE.

CH DE LANNION-TRESTEL.

LANNION.

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118 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

un acteur majeur dans son domaine en Bretagne-Nord. Il utilise les vertus du milieu marin pour soigner et réinsérer les patients dans leur milieu de vie. Parte-naire de santé actif sur son territoire, le CH affiche 42 conventions de coopération et participe à une dizaine de réseaux de santé locaux ou régionaux (périnatalité, neurologie, addictologie, oncologie, soins palliatifs, diabète, gérontologie, télédialyse…).

TRÉGUIER : UNE PALETTE DE SOINS EN GÉRIATRIE

Dès le XIIIe siècle existait à Tréguier un hôtel-Dieu que fréquentait saint Yves. La partie la plus ancienne est le parloir, construit au XVe siècle. Restauré au XVIIe siècle par des sœurs augustines, il est détruit en 1852 pour faire place à l’actuel Hôtel-Dieu bâti entre 1853 et 1856. Le site moderne, lui, date des années 1990. Deux pôles composent aujourd’hui le CH Tréguier : un établisse-ment dédié aux soins et quatre résidences réservées à l’accueil et à la prise en charge des personnes âgées. Avec une capacité de 550 lits et de 25 places, dont dix d’accueil de jour et quinze d’hôpital de jour, l’établis-sement assure notamment des consultations exter-nes dans divers domaines : diabétologie, neurologie, chirurgie viscérale et vasculaire, diététique. Certaines de ces consultations sont effectuées par des praticiens venus d’autres établissements (Lannion), illustration des effets positifs de la Communauté hospitalière ter-ritoriale. Autre innovation notable pour les patients, une consultation de téléradiologie existe depuis jan-vier 2013 avec le CH de Lannion. Orienté en gériatrie, le CH de Tréguier propose 30 lits de médecine dédiés, dont trois sont réservés aux soins palliatifs. Il offre également 400 places d’EHPAD, dont quatorze en UHR qui s’adresse aux patients atteints d’Alzheimer et 60 en USLD pour la prise en charge de pathologies lour-des. L’accueil de jour est également privilégié, pour permettre aux aidants de prendre un peu de répit. Une équipe mobile de gériatrie a également été créée pour des interventions au domicile ou en EHPAD et pour des évaluations gérontologiques standardisées ou des diagnostics spécialisés. Enfin, 50 lits sont consacrés aux soins de suite et de réadaptation spécialisés pour les personnes âgées poly-pathologiques dépendantes.

PAIMPOL : LA SECONDE VIE DU CENTRE HOSPITALIER

Ce petit port de pêche, qui vécut ses grandes heures lors de l’épopée de la pêche à la morue à la fin du XIXe siècle, ne garde pas de trace de son passé hospitalier, même s’il y a bien eu un hospice dans la ville. Construit en 1971, l’établissement actuel a traversé plusieurs phases diffi-ciles depuis sa création, avec notamment la fermeture de la maternité en 2003 et l’arrêt de la chirurgie en 2011.

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 119

CH DE TRÉGUIER. HÔTEL-DIEU.CH DE PAIMPOL.

Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion

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120 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

LAMBALLE. CHAPELLE DE L’HÔPITAL LOCAL.

Si l’on comptait à l’époque 418 lits et places, aujourd’hui le CH de Paimpol propose 88 lits de court séjour, 83 lits de SSR et 30 lits de soins de longue durée. Sa vocation d’hôpital local s’affirme à travers les services récem-ment créés : soins palliatifs (4 lits), équipe mobile de soins palliatifs, service de court séjour gériatrique, équi-pe mobile gériatrique, lits de médecine post-accueil, service SSR de post-chirurgie, service de prise en charge de plaies chroniques, service SSR spécialisé en chirurgie cardiaque… A l’heure où la logique de territoire s’impose, et où la mise en place de soins gradués et de filières de prise en charge se développe, le CH de Paimpol joue à fond la carte de la coopération avec les autres acteurs sanitaires. La liste est impressionnante : plus d’une cen-

taine de conventions ont été signées, qui témoignent de l’implication de l’établissement dans cette nouvelle ap-proche sanitaire. Partage d’actes de scanographies avec le CH de Saint-Brieuc, participation de professionnels du CH de Bégard à l’alcoologie de liaison, coopération informatique avec le CH de Tréguier, mise à disposi-tion de sages-femmes et de gynécologues par les CH de Guingamp, de Lannion et de Saint Brieuc… Ces quelques exemples illustrent la mutation de l’établissement.

QUINTIN : VERS UN NOUVEL HÔPITALCité de caractère située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Brieuc, Quintin est la capitale des « toiles de Bretagne », célèbres dès le Moyen Age. La construction

HÔPITAL LOCAL DE LAMBALLE AVANT/APRÈS, ET HÔPITAL LOCAL DE QUINTIN.

du premier hôpital date du XIIIe siècle, en même temps que le château et qu’une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste. A la fin du XVe siècle, la « maison-Dieu » est transférée dans une maison à l’écart de la ville « avec fontaine et jardin ». En 1749, l’état de délabrement des bâtiments justifie le lancement de travaux de recons-truction achevés en 1751. L’établissement acquiert le statut d’Hôpital général et une nouvelle aile est bâtie un siècle plus tard. Les derniers travaux « d’humanisa-tion » du site datent de 1981 et 1983, avec deux nouveaux pavillons. Aujourd’hui, Quintin assume pleinement sa mission d’hôpital de proximité, avec un service de mé-decine et de SSR de 30 lits et 198 lits d’EHPAD. L’établis-sement partage une direction commune avec l’EHPAD

de Corlay. Et, surtout, un nouvel hôpital verra prochaine-ment le jour, avec des travaux qui permettront, en juillet 2016, de proposer aux usagers des bâtiments modernes et adaptés aux prises en charge actuelles.

LAMBALLE : PARTENAIRE DES MÉDECINS LIBÉRAUX

Dès 1387, on trouve la mention à Lamballe de « l’hôpital des passants », un petit hospice accolé à la chapelle Saint-Maudez. Sa gestion est reprise en 1661 par les sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve. Autre élément du patrimoine hospitalier, un hôtel-Dieu existait également à Lamballe, dont la chapelle datant du XVIIe siècle est encore visible. En 1846, un

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 121

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122 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 123

hôpital civil est fondé grâce à un legs d’un mécène de la ville, M. de La Ville Deneu. Enfin, en 1881, l’hospice civil et l’établissement des religieuses sont réunis. Aujourd’hui, l’hôpital de Lamballe est un établissement public orienté sur les soins gériatriques. Il a fusionné en 2013 avec les maisons de retraite de Trégueux, Lan-gueux et La Méaugon, pour former le CH de Lamballe. Appelé également « Groupe gériatrique du Penthièvre », il comprend deux pôles. Le pôle sanitaire offre 22 lits de médecine, pour des soins de proximité, et 20 lits de SSR. Typique d’un hôpital local, le CH travaille avec les médecins libéraux du secteur, qui suivent leurs pa-

BÉGARD, SITE EMPREINT D’HISTOIRE, QU’IL EST POSSIBLE DE VISITER.

tients à l’hôpital. Le site accueille d’ailleurs la Maison médicale de garde, qui regroupe 54 généralistes libéraux. Côté hébergement, une unité de soins de longue durée propose 30 lits. Et 230 lits d’EHPAD sont également répartis sur quatre sites. Là encore, les personnes âgées sont suivies par des médecins libéraux. Douze lits sont réservés à l’hébergement temporaire, pour accorder un peu de répit à l’entourage. Autre service, la Maison bleue est un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) qui dispose de 12 à 14 places pour des résidents reçus une ou plusieurs journées par semaine.

BÉGARD, UNE OFFRE COMPLÈTE EN PSYCHIATRIE

Petite ville rurale créée au moment de la Révolution, Bé-gard s’est implantée aux alentours d’une abbaye du XIIIe siècle, décrite comme « le petit Cîteaux d’Armorique ». Au XIXe siècle, une communauté religieuse va s’atta-cher à faire revivre les ruines du monastère abandon-né pour en faire un asile d’aliénés. C’est en 1857 que les religieuses, qui avaient déjà créé un orphelinat, obtien-nent l’autorisation d’accueillir les premiers malades. Tout au long du XXe siècle, les religieuses « batailleront » pour accroître la reconnaissance des pouvoirs publics : l’asile devient un établissement privé d’intérêt public en 1922 et la fondation Bon-Sauveur obtient le statut d’établissement d’utilité publique en 1988. Installé sur un site empreint d’histoire, qu’il est possible de visiter, l’établissement est aujourd’hui le centre de référence en santé mentale pour la partie ouest du Territoire de santé n° 7. Répondant à l’organisation sectorielle de la psychiatrie, le CH est organisé en pôles. Deux d’entre eux sont des pôles de territoire : Argoat et Tregor-Goëlo. L’orientation des patients dépend de leur lieu d’habita-tion. L’établissement compte également des pôles spé-cialisés : addictologie, psycho-gériatrie, infanto-juvé-nile, ainsi qu’un pôle socio-thérapeutique et culturel. Divers dispositifs de soins permettent de développer une offre en ambulatoire : CMP, CSAPA, ELSA, AFT (accueil familial thérapeutique), EMPP (équipe mobile précarité en psychiatrie)… Le pôle infanto-juvénile et exclusivement constitué de dispositifs extra-hospita-liers (sans unité d’hospitalisation). Grâce à ses unités installées sur l’ensemble du territoi-re, le CH de Bégard contribue à maintenir une offre en psychiatrie dans les autres établissements hospitaliers (Lannion, Guingamp, Paimpol).

Saint-Brieuc, Guingamp, Lannion

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T8 Pontivy, Loudéac

CHCB DE PONTIVY, HÔPITAL RÉFÉRENT.

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE -127

PONTIVY : DES CHEVALIERS DE SAINT-JEAN DE JÉRUSALEM…

L’hôpital de Pontivy tient sans doute son origine d’un hospice créé par l’Ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Appelés aussi « les hospitaliers », ils se distinguèrent d’abord par la création d’hôpitaux en Terre sainte et ailleurs avant de devenir une puissance militaire, à l’instar des Templiers. A Pontivy, l’existence de cet établissement est attestée à partir de 1160. En 1673, un document détaille des règles de fonctionne-ment précises rédigées par la duchesse de Rohan pour l’hôtel-Dieu, financé par la puissante famille qui domine la Bretagne à cette époque. Puis, au XVIIIe, c’est vraisem-blablement la ville qui reprend la conduite de l’établis-

sement. Elle y nomme un économe, fait construire un nouvel édifice et fait appel en 1717 aux sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve. En 1793, la Révolution les chasse, l’hôpital sombre dans de graves difficultés financières et administratives, et les religieuses sont rappelées en 1803. Elles seront remplacées en 1844 par les sœurs de la Congrégation des sœurs de Jésus. Après la Révolution, la période du Premier Empire transforme profondé-ment Pontivy. Napoléon Ier décide d’en faire une ville emblématique de son règne, « dans la paix, le centre d’un grand commerce et dans la guerre, un centre mi-litaire important ». La cité est redessinée par les archi-tectes, devenant une ville nouvelle et elle est rebaptisée « Napoléonville ». De nombreux bâtiments officiels sont

Pontivy, Loudéac

Plus petit des Territoires de santé, le n° 8 rassemble 4,9 % de la population bretonne. Plutôt âgé, il se distingue par un taux de mortalité supérieur à la moyenne, en raison notamment des pathologies de l’appareil circulatoire et des cancers. Les pratiques à risque (accidents de la route, tabac, alcool…) touchent plus particulièrement le pays du centre-ouest Bretagne. Marqué par de faibles densités conjuguées à un phénomène de vieillissement des professionnels, le territoire apparaît fragile en termes d’offre de soins, en particulier dans certains cantons. Pour autant la dynamique de coordination entre les acteurs est bien engagée et le Programme territorial de santé entend accélérer le mouvement. Trois priorités ont été établies : améliorer l’accompagnement des usagers en matière de prévention (addiction, suicide…), de prise en charge médico-sociale, de soins ambulatoires et sanitaires ; former et sensibiliser les acteurs à la prévention des risques ; améliorer la fluidité des parcours de santé. Plusieurs pistes d’action sont programmées : formation aux addictions en milieu scolaire, développement des stages chez les professionnels libéraux, identification de personnes « sentinelles » contre le risque de suicide, amélioration de la filière gériatrique, développement de partenariats entre les professionnels libéraux et le pôle hospitalier de Kerio (projet de maison médicale de spécialistes), renforcement de la transversalité en matière de santé mentale…

T8 UNE DYNAMIQUE ENGAGÉE

126 � BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

CENTRE HOSPITALIER CENTRE-BRETAGNE (CHCB).

Page 65: Bretagne,  Terre Hospitalière

BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE - 129 128 - BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

reconstruits (mairie, lycée, caserne…). L’hôtel-Dieu reste en place, mais il est bien sûr en partie reconçu et mo-dernisé. Aux XIXe et XXe siècles, la gestion des bâtiments fut une préoccupation constante. En 1903, par exemple, un vaste édifice est élevé pour remplacer la « maison de Saint-Eugénie », dédié à l’accueil des infirmes et des indigents. En 1915, la construction du pavillon militai-re est achevée, puis une maternité est édifiée en 1936. La phase moderne date de la fin des années 1970, avec une refonte complète des bâtiments et de la conception d’ensemble de l’hôpital.

… À LA NAISSANCE DU CENTRE HOSPITALIER CENTRE-BRETAGNE

En bordure d’une rivière, Le Blavet, l’ancien hôpital de Pontivy, dans le quartier de Tréleau, a fière allure. La chapelle et l’une des portes d’accès sont les derniers vestiges de l’époque des Rohan. Aujourd’hui, l’édifice est occupé par la communauté de communes de Pontivy. Le centre hospitalier, lui, est issu en 2005 de la fusion des hôpitaux de Pontivy et de Loudéac-Plémet. Le complexe s’appelle désormais Centre hospitalier Centre-Bretagne. Le CHCB est l’établissement public de référence du Ter-ritoire de santé n° 8. Regroupant 960 lits et places, il est réparti sur trois sites : le nouvel hôpital de Noyal-Pon-tivy, construit sur le site de Kerio et ouvert en 2012, et les sites de Loudéac et Plément. Sur 43 000 mètres carrés de surface, l’hôpital de Noyal-Pontivy propose 400 lits et places, dont 80 % de chambres individuelles. Conçu sous forme de blocs et modules juxtaposés et évolutifs, le site de Kerio est le reflet de l’architecture moderne d’un établissement, où les plans répondent aux exigen-ces de fluidité de circulation des agents et des patients et d’un accès facilité aux différents services. Doté de six étages, dont trois rez-de-chaussée en raison d’un terrain en pente, l’établissement est entouré d’un parc paysager comprenant 800 arbres, 6 000 arbustes et 20 000 mètres carrés de pelouses. En liaison avec la Polyclinique, c’est en fait un pôle public-privé qui représente au total 475 lits. Avec une trentaine de services et de consultation, le CHCB offre toute la gamme des soins hospitaliers pour les 130 000 habitants de sa zone de couverture. Em-ployant plus de 1;500 personnes, dont une centaine de médecins, il possède également un institut de forma-tion d’infirmiers (IFSI), qui accueille 270 élèves infir-miers et 45 élèves aides-soignants. Le CHCB dispose d’un budget de fonctionnement de l’ordre de 110 millions d’euros par an. Il mène plu-sieurs coopérations avec d’autres établissements et des structures associatives : CH de Plouguernével (psy-chiatrie enfant et adulte), Association des urémiques de Bretagne (AUB), HAD Centre-Bretagne (hospitalisation à domicile), CH de Guéméné-sur-Scorff, Réseau pallia-tif du Centre Bretagne, réseaux périnataux…

Pontivy, Loudéac

LE CHCB AVANT/APRÈS.

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE - 131

CHCB DE PONTIVY.

130 - BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE - 133

Pontivy, Loudéac

132 - BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

NOUVELLE AILE DE PLÉMET.

ANCIEN SANATORIUM DE PLÉMET.

LOUDÉAC ET PLÉMET : DÉDIÉS À LA FILIÈRE GÉRIATRIQUE ET AUX SOINS DE SUITE

A Loudéac, les archives de la ville révèlent la création d’un hôpital décidé en 1775, succédant à un « Bureau de charité » créé en 1682. Il en reste aujourd’hui la chapelle Saint-Jean de l’hôpital. Aujourd’hui, l’ancien Centre hospitalier intercommunal, désormais fusion-né au sein du CHB, possède plusieurs établissements répartis sur les deux communes. A Loudéac, on trouve deux EHPAD, La Rose des sables et Les 4 Couleurs, qui comprennent 238 lits d’hébergement, 38 places de SSR et huit places de SSR, ainsi qu’un accueil de jour pour les malades d’Alzheimer. Un service de SSR de 20 lits en pneumologie a d’ailleurs été inauguré en 2013. Et Loudéac propose également un centre périnatal de

proximité, des consultations mémoire et un service de soins infirmiers à domicile. A Plémet, le Centre de rééducation fonctionnelle est situé sur les terres d’un château. On trouve la mention d’un seigneur de Bodiffé et de son château en 1461. L’édifice a été dé-truit au XIXe siècle et le bâtiment actuel, inspiré des styles Louis XV et Louis XVI, est acheté par le conseil général en 1929. A côté du château, un sanatorium est construit quelques années plus tard. L’établissement devient centre de pneumo-phtisiologie de 1972 à 1987, avant d’être consacré établissement de moyen séjour. Aujourd’hui, c’est un centre de rééducation fonction-nelle spécialisé en kinésithérapie, ergothérapie et médecine physique et de réadaptation et orienté en neurologie et locomoteur.

LOUDÉAC

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE - 135

Pontivy, Loudéac

ROSTRENEN. RÉSIDENCE KERAMOUR.

PLOURGUERNÉVEL : ACTEUR CENTRAL POUR LA SANTÉ MENTALE

En plein cœur du Massif armoricain, la petite commu-ne de Plouguernével est devenue le centre de référence du Territoire de santé n° 8 en matière de santé men-tale. C’est en 1877 que l’hôpital est reconstruit sur le site de l’ancien Petit séminaire de Plouguernével, dont l’origine remonte à 1670. La création officielle de l’hô-pital spécialisé en santé mentale date de 1934, quand il est admis comme structure privée répondant à une mission de service public. Il dispose alors de quinze lits réservés aux malades mentaux, qui proviennent à l’époque du département de la Seine. Au fil des décennies, le champ d’action de la Société hospitalière de Plouguernével ne va cesser de s’accroî-tre. En 1993, il se constitue en association : l’Association hospitalière de Bretagne. Avec 527 lits et 1 100 employés, l’AHB est une structure importante du territoire qui réunit divers établissements et répond à deux types de missions. Dans le champ sanitaire, elle intervient dans les domaines de la psychiatrie sectorisée, des soins de longue durée, de la médecine et des soins de suite, de la prévention, de la rééducation et réadaptation. Elle possède également, sur le site de Plouguernével, une unité consacrée aux malades difficiles. Dans le champ médico-social, elle héberge et prend en charge des per-sonnes âgées et des handicapés. A Plouguernével, 226 lits sont réservés à la psychiatrie de secteur, dont 143 pour les adultes, 40 pour l’Unité

des malades difficiles et 18 pour l’intersecteur d’ad-dictologie. Outre l’hébergement, le CH répond pleine-ment à sa mission de maillage du territoire, grâce à des structures externalisées dans diverses communes, es-sentiellement des CMP et hôpitaux de jour à Loudéac, Pontivy, Rostrenen, Gourin et Baud. Au CHCB, une structure assure la psychiatrie de liaison et l’accueil des patients en souffrance. Egalement gérée par l’Association hospitalière de Bre-tagne, la résidence Keramour est localisée à Rostrenen, dans le sud-ouest du département des Côtes-d’Armor. Ouverte en décembre 1993, elle est dédiée à l’héberge-ment et à la prise en charge des personnes de plus de

PLOURGUERNÉVEL, CH SPÉCIALISÉ POUR LES MALADES « DIFFICILES ».

134 - BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

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BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE - 137 136 - BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

60 ans en perte d’autonomie. Elle dispose de 120 lits, dont 30 pour l’unité de soins de longue durée et 90 pour l’EHPAD. Une équipe composée d’un médecin gériatre à plein temps, un kiné, un psychologue des infirmiers et des aides-soignants permet d’assurer un suivi au long cours des résidents et de limiter l’impact de la dépen-dance.

GUÉMÉNÉ-SUR-SCORFF : EN PARTENARIAT AVEC LES GÉNÉRALISTES

Cité « de caractère », sur la rive du Scorff, Guéméné possédait un hôpital construit en 1634 par Louis VII de Rohan. Œuvre de charité et de bienfaisance, l’établisse-ment ne sera réellement consacré aux soins médicaux qu’à partir du début du XXe siècle. La construction de l’imposant édifice actuel fut commencée en 1913 et achevée en 1927. C’est Alfred Brard, député puis séna-teur et président du Conseil général qui l’inaugura et lui donna son nom. Hôpital de proximité, l’établissement possède 15 lits de médecine, dont six sont consacrés aux soins palliatifs. Les patients sont pris en charge par leur médecin géné-raliste, avec le concours de médecins spécialistes en cas de besoin. Cette organisation, qui repose notamment sur le partenariat étroit avec le CHCB, permet d’as-

surer une réelle continuité des soins et de dispenser les bonnes interventions au bon moment. Un service de SSR est assuré – grâce à 28 lits, auxquels s’ajoutent deux lits dédiés au coma végétatif. Côté médico-so-cial, l’hôpital Alfred-Brard propose également depuis 1984 les services d’une maison d’accueil spécialisé, Les Bruyères, consacrée aux adultes polyhandicapés de 20 à 60 ans et qui ne peuvent assumer seuls les actes de la vie quotidienne. Afin de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, un service de soins infirmiers à domicile peut intervenir une ou deux fois par jour chez la personne âgée sur la demande du médecin traitant. Enfin, une maison de retraite médicalisée offre 170 places, répar-ties sur deux secteurs. Parmi les services proposés, un « Cantou », doté de 20 lits, est dédié à l’accueil des personnes âgées désorientées, qui nécessitent une prise en charge médicale spécifique. Aujourd’hui, une nouvelle vie se profile pour l’hôpital de Guéméné-sur Scorff : un nouvel ensemble immobilier est désormais en voie de construction, qui se situera à 100 mètres de l’édifice actuel et devrait être achevé d’ici quatre ans.

HÔPITAL LOCAL ALFRED-BRARDDE GUÉMÉNÉ-SUR-SCORFF.

ROSTRENEN.

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138 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

H� pital� ation privéeUN SECTEUR DYNAMIQUE ET MODERNECertains lecteurs s’étonneront qu’il ne soit pas fait mention de la place des établissements privés dans cet ouvrage, hormis quelques structures à but non lucratif. Elle est pourtant centrale, dans l’histoire sanitaire de la Bretagne, comme dans l’actualité d’aujourd’hui et les projets de demain. C’est souvent à partir de communautés religieuses, mais également à l’initiative de mécènes privés, que les premières off res de soins ont été propo-sées dans de nombreuses villes. Plusieurs exemples montrent d’ailleurs l’impor-tance du savoir-faire de ces porteurs de projets : souvent, on continuait à leur confi er le pilotage des établissements même lorsqu’ils étaient inté-grés dans le secteur public. Encore aujourd’hui, certains établissements sont gérés par des fon-dations issues d’ordres religieux. D’autres appar-tiennent à des groupes de protection sociale (assu-rance-maladie obligatoire et groupes mutualistes). D’autres, enfi n, sont la propriété d’entreprises privées ou de médecins regroupés.

La montée en puissance des cliniques est sur-tout notable à partir de la fi n de la Seconde Guerre mondiale. Face à la croissance de la demande de soins, aux formidables avancées du progrès médi-cal et à la technicisation de la médecine, il fallait de vrais entrepreneurs pour investir dans des pro-jets durables, acquérir du matériel de pointe et le mettre à la disposition du public grâce aux compé-tences nouvelles des jeunes générations de méde-cins spécialistes. Les cliniques sont d’ailleurs, pour beaucoup, portées à l’origine par des praticiens, en particulier dans le champ du court séjour et des spécialités MCO (médecine, chirurgie, obstétri-que). Près de soixante-dix ans après l’émergence

de ces structures, leur destin a été bien sûr varia-ble. Certaines cliniques ont dû fermer leurs portes, d’autres ont évolué en concluant des accords de coopération et de complémentarité avec le pu-blic. La logique d’effi cience au niveau du territoire exige en eff et de privilégier un mode collaboratif, avec un leitmotiv : proposer le bon soin au patient qui en a besoin en tout point de la région.

Aujourd’hui, les établissements privés jouent parfaitement le jeu de la nouvelle donne territo-riale. Ils s’impliquent dans les coopérations avec le public, participent au service public de santé, conditionnent leurs activités et leurs investisse-ments aux besoins réels des populations. Ils col-laborent avec l’ARS pour optimiser la couverture sanitaire et off rir des services à valeur ajoutée aux patients. Comme le montre la carte, la Bretagne possède une trentaine d’établissements privés, dont une vingtaine à but lucratif, tous concentrés dans les grandes villes. Plusieurs projets de regroupement ou de construction de nouveaux bâtiments mon-trent que le secteur privé est en constante évolu-tion et continue à investir pour accompagner le progrès médical.

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140 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE • 141

BRETAGNE TERRE HOSPITALIÈREEdité par Essop/Cocktail Santé

Cocktailsante.com22, rue Léon-Jouhaux

75002 Paris Tél. : 01 53 24 13 02

ISBN 978-2-9535384-1-09782953538410

DIRECTEUR D’ÉDITIONPhilippe Chagnon

COMITÉ DE RÉDACTIONAlain Gautron

TEXTESPierre Mongis

CONCEPTION GRAPHIQUE & RÉALISATIONAline Joly - andie.j

ICONOGRAPHIEGladys De Micheli

CORRECTION ET SRPascale Sarfati

TERREHOSPITALIÈRE

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUESCouverture – Philippe Chagnon

4e de couverture haut G , bas G, bas dr., P. Chagnon, haut dr. , Claude Le Guillardpp. 6-8 P. Chagnon ; pp. 10-11 DR ; pp. 12-13 Vincent Bourdon

Territoire 1, 3, 4, 5, Philippe Chagnon ; Territoire 3, p. 57 VanderdroneTerritoire 2, pp. 32-33 -34 P. Chagnon ; pp. 35-36 Vanderdrone ; p. 37 P. Chagnon ;

pp. 38 -39 C. Le Guillard ; p. 40 P. Chagnon ; p. 41 C. Le GuillardTerritoire 6 Claude LeguillardTerritoire 7 Vincent Bourdon

Territoire 8, pp. 124-125-126 P. Chagnon ; p. 127 C. Le Guillard ; p. 130 haut, milieu G Vanderdrone ; milieu D et bas P. Chagnon ; pp. 131-132-133 P. Chagnon

pp. 134-135-136-137 C. Le Guillard ; pp. 138-139 P. ChagnonPictos, logos et drapeau : Gam16 / Yul-Fotolia.com

OCTOBRE 2014

Bretagne

NOUS TENONS À REMERCIER POUR LEUR AIDE

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ARS BRETAGNE, LES PERSONNELS DE ARS BRETAGNE,

AINSI QUE LES PERSONNELS DES HÔPITAUX QUE NOUS

AVONS VISITÉS.

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142 • BRETAGNE, TERRE HOSPITALIÈRE

Éditeur > Essop/Cocktail Santé. 22 rue Léon-Jouhaux 75010 Paris. Octobre 2014.ISBN 978-2-9535384-1-09782953538410 - IMPRESSION RAS.

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(22 €)ISBN 978-2-9535384-1-09782953538410