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Madame, Monsieur, chers parents, « L’art n’est pas une matière scolaire ». C’est l’une des réflexions que l’on peut parfois encore entendre au détour d’une conversa- tion. Et pourtant ! L’art remplit une fonction essentielle dans le développement d’un en- fant, car il est le langage des sens et de l’ap- prentissage de l’émotion. Il permet de favo- riser la réflexion et l’imagination, l’ouverture au monde et à soi-même, il provoque l’ima- ginaire et éveille la sensibilité, il stimule l’esprit critique et développe le jugement bien au-delà du simple « j’aime/j’aime pas ». L’art permet de donner des clés d’accès aux savoirs. En favorisant la réflexion et l’ima- gination, sources d’équilibre et de plus grande confiance en soi et en développant toutes sortes d’aptitudes fondamentales à d’autres types d’apprentissages, c’est aussi un facteur de réussite scolaire. Vous découvrirez en parcourant ce numéro les différentes formes que peuvent recouvrir ce simple mot : de la musique à la photographie, du pochoir à la sculpture, de la production à la conservation et bien d’autres encore. Je vous en souhaite une agréable lecture et vous invite également nombreux à venir visiter nos différentes expositions, en parti- culier l’inauguration, le 14 mai prochain, du travail réalisé au primaire autour de Jean Fontaine. Sean Power, Directeur Général Les projets du Département des Arts : pour le plaisir de tous Depuis la mise sur pied du département des Arts, de nombreux projets, aussi variés les uns que les autres foisonnent au sein de l’équipe. Ils doivent permettre aux élèves d’appréhender les Arts sous un nouvel angle : celui de l’expression et du plaisir. Grâce au travail collaboratif et consé- quent que proposent les enseignants des différentes filières et des divers degrés, les élèves expérimentent des techniques et des formes d’expression intéressantes, innovantes et inattendues. Du collage au pochoir en pas- sant par la peinture, la vidéo, la performance ou la musique, ces pratiques permettent aux élèves de progresser, de s’interroger et de s’intéresser au monde artistique qui les en- toure. Enfin, c’est également des projets inter- disciplinaires qui voient le jour depuis cette année scolaire. La synergie entre les différents départements permet des réalisations inté- ressantes et surprenantes comme par exemple les belles banderoles colorées, pré- parées à l’attention de la demi-finale de la UEFA Youth League par les classes de 6 e . Un projet qui ouvre la voie à d’autres travaux que vous pourrez découvrir dès la rentrée pro- chaine. Adriana Hartley, Responsable du Département des Arts Jean Fontaine : un sculpteur au primaire Cette année, grâce à la dynamique des ensei- gnantes des arts visuels du primaire, les élèves ont participé à un projet artistique d’envergure autour du travail du sculpteur céramiste français Jean Fontaine. À la suite de visites effectuées dans le cadre de l’exposition « En fer sur terre » qui s’est tenue au musée Ariana cet automne, les enseignantes se sont penchées sur la théma- tique de l’artiste avec leurs élèves. Différentes approches ont pris forme pendant les cours d’arts visuels. Et, afin de mener ce projet encore plus loin, l’Institut Florimont a ouvert les portes de l’école primaire à l’artiste qui est venu à la rencontre des écoliers. Durant cette visite, ils ont pu échanger, partager, travailler, et questionner Jean Fontaine sur son travail artistique. Une belle journée qui restera gra- vée dans leur mémoire. Cette rencontre magique aboutira le 14 mai prochain à une exposition au sein de l’école primaire à laquelle nous vous atten- dons nombreux pour découvrir les œuvres surprenantes proposées par les élèves. Adriana Hartley, Responsable du Département des Arts Bulletin de la direction MAI 2014

Bulletin direction mai2014

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Page 1: Bulletin direction mai2014

Madame, Monsieur, chers parents,

« L’art n’est pas une matière scolaire ». C’est l’une des réflexions que l’on peut parfois encore entendre au détour d’une conversa-tion. Et pourtant ! L’art remplit une fonction essentielle dans le développement d’un en-fant, car il est le langage des sens et de l’ap-prentissage de l’émotion. Il permet de favo-riser la réflexion et l’imagination, l’ouverture au monde et à soi-même, il provoque l’ima-

ginaire et éveille la sensibilité, il stimule l’esprit critique et développe le jugement bien au-delà du simple « j’aime/j’aime pas ».

L’art permet de donner des clés d’accès aux savoirs. En favorisant la réflexion et l’ima-gination, sources d’équilibre et de plus grande confiance en soi et en développant toutes sortes d’aptitudes fondamentales à d’autres types d’apprentissages, c’est aussi un facteur de réussite scolaire.Vous découvrirez en parcourant ce numéro les différentes formes que peuvent recouvrir ce

simple mot : de la musique à la photographie, du pochoir à la sculpture, de la production à la conservation et bien d’autres encore.

Je vous en souhaite une agréable lecture et vous invite également nombreux à venir visiter nos différentes expositions, en parti-culier l’inauguration, le 14 mai prochain, du  travail réalisé au primaire autour de Jean Fontaine.

Sean Power,Directeur Général

Les projets du Département des Arts : pour le plaisir de tous

Depuis la mise sur pied du département des Arts, de nombreux projets, aussi variés les uns que les autres foisonnent au sein de l’équipe. Ils doivent permettre aux élèves d’appréhender les Arts sous un nouvel angle : celui de l’expression et du plaisir.

Grâce au travail collaboratif et consé-quent que proposent les enseignants des différentes filières et des divers degrés, les élèves expérimentent des techniques et des

formes d’expression intéressantes, innovantes et inattendues. Du collage au pochoir en pas-sant par la peinture, la vidéo, la performance ou la musique, ces pratiques permettent aux élèves de progresser, de s’interroger et de s’intéresser au monde artistique qui les en-toure.

Enfin, c’est également des projets inter-disciplinaires qui voient le jour depuis cette année scolaire. La synergie entre les différents

départements permet des réalisations inté-ressantes et surprenantes comme par exemple les belles banderoles colorées, pré-parées à l’attention de la demi-finale de la UEFA Youth League par les classes de 6e. Un projet qui ouvre la voie à d’autres travaux que vous pourrez découvrir dès la rentrée pro-chaine.

Adriana Hartley, Responsable du Département des Arts

Jean Fontaine : un sculpteur au primaire Cette année, grâce à la dynamique des ensei-gnantes des arts visuels du primaire, les élèves ont participé à un projet artistique d’envergure autour du travail du sculpteur céramiste français Jean Fontaine.

À la suite de visites effectuées dans le cadre de l’exposition « En fer sur terre » qui s’est tenue au musée Ariana cet automne, les enseignantes se sont penchées sur la théma-tique de l’artiste avec leurs élèves. Différentes approches ont pris forme pendant les cours d’arts visuels. Et, afin de mener ce projet encore plus loin, l’Institut Florimont a ouvert les portes de l’école primaire à l’artiste qui est venu à la rencontre des écoliers. Durant cette

visite, ils ont pu échanger, partager, travailler, et questionner Jean Fontaine sur son travail artistique. Une belle journée qui restera gra-vée dans leur mémoire.

Cette rencontre magique aboutira le 14 mai prochain à une exposition au sein de l’école primaire à laquelle nous vous atten-dons nombreux pour découvrir les œuvres surprenantes proposées par les élèves.

Adriana Hartley,Responsable du Département des Arts

Bulletin de la direction MAI 2014

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Une journée avec un sculpteur…Petits et grands ont touché, palpé, moulé. Ils ont découvert ce qu’étaient le plâtre et la terre, comment fabriquer un moule, façonner une pièce. Tour à tour, ils sont devenus céramistes, sculpteurs, mais également journalistes et critiques d’art.

Tout au long de cette journée, Jean Fontaine a pris le temps d’expliquer aux en-fants le long processus de fabrication de ses pièces. Il a permis aux élèves de « mettre les mains à la pâte ». Puis il est passé dans plu-sieurs classes et s’est prêté de bonne grâce à l’exercice de la critique d’art de ses œuvres.

La genèse de cette journée est une col-laboration entre l’école et le Musée Ariana qui a ainsi permis la rencontre avec Jean Fontaine et les enseignantes d’art. La découverte de ses pièces hybrides « humano-animo-ma-chines » d’apparence métallique faites de céramique ont permis une approche tant artistique que philosophique ou littéraire. Tout un programme… !

C’est ainsi que cet automne, dans le cadre de l’exposition « En fer sur Terre », les enfants de 11e et 10e sont allés VOIR les œuvres. A la demande de l’artiste, cette visite fut dans un premier temps tactile. Les enfants, les yeux bandés, ont été guidés par des per-sonnes aveugles et malvoyantes. Puis, ils ont ôté leur bandeau et découvert avec leurs yeux les sculptures, ils ont pu ainsi comparer leurs sensations. Quelle expérience et quel émer-veillement !

Les plus grands, eux, ont repris les tra-vaux des petits et travaillé sur la manière dont Jean Fontaine imagine ses titres. Comme le dit l’artiste : « Mon travail, c’est avant tout un jeu d’idées, un jeu de collages et un jeu de mots ». Par la suite, ils ont instauré un dia-logue avec l’artiste qu’ils poursuivent encore aujourd’hui.

Carine BruniEnseignante Arts visuels – Primaire

Terre ou fer ?Lors de notre visite au musée, nous avons pris chacun une photo de notre sculpture préférée. De retour à l’école, nous avons mis nos photos en commun et nous avons recréé un personnage imaginaire.

Nous avons également parlé de notre ressenti par rapport à ce que nous avions vu. Ces œuvres nous paraissent bizarres, drôles, amusantes, étranges et originales par le choix des noms, des matériaux, des objets utilisés et des personnages hybrides. Elles sont belles car bien réalisées ; leur conception doit prendre du temps et demander de la réflexion. Elles nous paraissent différentes et magiques, éloignées de ce que l’on trouve dans la nature ; surpre-nantes, car il est difficile de penser qu’elles sont en terre et non en fer.

Les élèves de 11e 3 et leur enseignante Béatrice Charrier

Trompe l’œilAprès avoir observé les sculptures de Jean Fontaine, nous l’avons rencontré. Certains l’ont écouté parler de son travail, d’autres ont eu la joie de mouler, d’estamper des coquillages, des légumes... sous sa direction.

Mais tous, nous avons compris que l’un des objectifs de l’artiste est de tromper notre œil, de nous balader dans un monde irréel, en réalisant des sculptures en terre qui, à première vue, semblent être en métal.

Créer un doute, un mystère, cela l’amuse, le fascine.

A notre tour, nous avons décidé d’entrer dans le monde de Jean Fontaine et de jouer aux « illusionnistes ».

Alors, nous espérons que vous serez sur-pris, lors de l’exposition prévue ce printemps.

Saurez-vous capable de reconnaître les matériaux utilisés pour la réalisation de nos sculptures ?

En attentant, nous plions, agrafons, as-semblons, collons ; nous prenons plaisir à créer.

Les élèves de 7.1, 7.2, 7.3 et 8.3. et leur enseignante Isabelle Guerreiro-Pauli

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Découvertes musicales de la maternelle aux classes du primaireDans sa volonté de promouvoir les arts au sein de l’Institut Florimont, la musique ne reste pas en marge et bénéficie de cet élan. À la fois création, représentation mais égale-ment communication, elle permet aux élèves de s’exprimer et d’aller au fond de leur res-sentie. Grâce à ses différentes formes d’ex-pression, du son des instruments aux rythmes variés en passant par l’expression corporelle pour les plus petits, la musique permet des activités à la fois individuelles et collectives. Entre expérimentation et pratique elle mène les élèves au-delà des mots.

Adriana Hartley,Responsable du Département des Arts

Projet musical au primaire avec le trio « Incanto »Les élèves de septième, huitième et neuvième ont pu vivre fin février une magnifique expé-rience musicale. Trois musiciens professionnels sont en effet venus leur rendre visite pour un atelier de deux heures par classe. Deux heures, c’est le temps nécessaire pour expliquer aux enfants comment se déroule un grand concert classique, pour leur présenter les diverses œuvres qui y sont jouées et pour leur per-mettre d’expérimenter le jeu instrumental. Dès leur arrivée devant la salle de musique, les élèves ont été pris en charge par Mme

Rivollet qui leur a expliqué qu’ils allaient ren-contrer des musiciens, qu’ils auraient l’occa-sion d’entendre de la musique et des expli-cations, mais surtout qu’ils pourraient tous manipuler un instrument.

Chacun a donc pris place et les musi-ciens se sont installés : Magalie Piccin au vio-lon, Michaël Tafforeau au violoncelle et Célia Perrard à la harpe. Pour plusieurs élèves, c’était sans doute la première fois qu’ils voyaient certains de ces instruments autre-ment que sur une photographie. Après un

rapide accordage, ils ont interprété un mou-vement de l’Eté des Quatre Saisons de Vivaldi. Plusieurs de nos enfants ont été impressionnés par l’expressivité du visage du violoncelliste. La présentation en elle-même a débuté par quelques explications sur les instruments. Moment exceptionnel : les musiciens ont pré-senté les différences entre instruments ba-roques et modernes en montrant les deux types d’instruments aux enfants, mais sur-tout, le violoncelliste a joué le même morceau sur chacun des deux et a amené les enfants

Jean Fontaine, profession : chirurgienIl dissèque, modèle, moule, assemble, incise, greffe ; mais ce n’est pas un chirurgien ordi-naire qui porte des gants et un masque. Dans sa salle d’opération non aseptisée il y a des pièces de mécanique, des moulages de corps humain, des dents, des crânes et des cornes animales.

Ce n’est pas la beauté mais la monstruo-sité qui intéresse Jean Fontaine ; il donne vie à des hybrides d’hum-animo-caniques qui questionnent nos yeux, attirent nos mains et agitent notre imaginaire.

Alors, chirurgien vétérinaire ? Chirurgien esthétique ? Chirurgien plasticien ? Ou peut-être un artiste…

Opérations planifiées pour les docteurs apprentis de 7e, 8e et 9e années : greffes de

peluches, prothèses en plâtre sur mécanique, hybridations animales et monstruosité !

Nous sommes d’avance heureux de vous les présenter tout prochainement

Sophie Arrandel,Enseignante Arts visuels – Primaire

En découvrant le travail de Jean Fontaine, les 10e sont entrés dans un univers extraordinaire engendré à partir d’objets ordinaires.

A leur tour, en mélangeant photogra-phies et pastels, ils ont imaginé le prolonge-ment d’une partie d’une œuvre de l’artiste.

Par la suite, une collaboration avec les 7e a permis de donner un titre à chaque œuvre.

Virginie Dal Ponte,Enseignante Arts visuels – Primaire

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à parler des différences qu’ils entendaient. La harpiste a ensuite présenté son instrument, comportant 47 cordes et 7 pédales, ce qui a vraiment impressionné nos bambins.

Pour les enfants, le moment le plus mar-quant fut celui où ils ont eu l’occasion de tester chacun un instrument différent. Chaque jeu mettait en action un tiers des élèves de la classe, quelques uns au violon, d’autres au violoncelle, d’autres enfin à la harpe. Chacun à son instru-ment devait jouer une mélodie simple de quelques notes s’accordant avec celle des cama-rades qui les entouraient. Lors du premier jeu, Magalie racontait une histoire ponctuée par les

interventions de nos musiciens en herbe. Durant le deuxième et le troisième jeu, les dif-férents élèves accompagnaient un des musi-ciens professionnels qui jouait le rôle de soliste. Pendant ce temps, les autres élèves restés à leur place, avaient également un rôle à jouer soit avec leur bouche, soit en tapant des mains.

L’alternance entre ces moments de jeu et les moments de présentation des œuvres a permis au temps de passer extrêmement vite. Aucun élève ne s’est ennuyé durant la présentation.

Le point d’orgue de ce projet fut le concert de l’Orchestre de la Suisse Romande

donné au Victoria Hall le 5 mars, durant lequel les œuvres ont été interprétées sous la direc-tion et avec les commentaires de Monsieur Philippe Béran qu’il n’est maintenant plus nécessaire de présenter tant son charisme est grand. Les élèves, leurs parents et leurs pro-fesseurs ont partagé un bon moment d’émo-tion et de découverte. Gageons que ce projet aura permis de susciter chez certains de nos élèves une vocation d’instrumentiste !

Daniel Darbellay, Enseignant de musique

« Dans la forêt, un ouistiti tout petit, tout petit »…Et voilà vingt-quatre enfants de trois ans qui miment en chantant le ouistiti… sans oublier le gros serpent qui voudrait bien l’attraper. Depuis le mois de septembre, dans la classe de 14e, on explore la voix et toutes ses possi-bilités : cris d’animaux, bruitages et vocalises qui vont permettre aux enfants de mieux faire connaissance avec leur propre corps et de découvrir de nouvelles sonorités. La voix peut être source de musicalité et les petits n’hésitent pas à l’utiliser pour chanter de douces comp-tines ou de grandes histoires en chansons.

Ceci dit, il ne faut pas perdre le rythme ! C’est pour cela que l’on se lève souvent et que l’on se met à danser en suivant le rythme des musiques. On imite la maîtresse de musique et ses drôles de chorégraphies aussi ! Puis on prend des instruments à percussion : claves, tambourins, clochettes. Avec eux, c’est encore plus drôle, on fait l’accompagnement de la musique, tout en marchant bien en rythme !

C’est parfois très fatigant, alors on se rasseoit et on regarde la maîtresse de musique qui nous a apporté un nouvel instrument : flûte traver-sière, trombone à coulisse, guitare, ou bien saxophone. Que de drôles de sons on entend alors : des pouet, des ffff, des dzoing… On peut même essayer tout seul et c’est une farandole de rires qui accompagne chaque note jouée.

Comme il faut être calme pour ensuite retrou-ver notre classe, on s’allonge sur la moquette pour écouter quelques notes de piano ou une chanson douce qui nous fait fermer les yeux. Finalement, le ouistiti s’est sauvé et le serpent rentre bredouille…

Ludivine Isaffo, Enseignante de musique

L’esprit de Flo en 11 pensées illustréesCe projet est né d’une réflexion du comité de l’Association des Anciens Elèves de Florimont et son président, M. Andrès Donoso qui ont souhaité faire partager aux générations contemporaines « l’esprit de Florimont » dont ils disent qu’il les a beaucoup marqués, sans doute aussi parce qu’il est imprégné de la pensée salésienne.

Après avoir matérialisé ce fameux esprit en 11 pensées exprimant chacune une valeur explicitée par une pensée de saint François de

Sales, il a paru intéressant d’associer au projet les élèves des classes de 4e1 et de 4e4.

Ils ont ainsi réalisé un ensemble artis-tique fournissant le matériel d’une exposition dans les bâtiments de l’Institut.

Pour pérenniser le travail, le photo-graphe Alan Humerosea a photographié cha-cune des installations.

L’idée de ce travail était de mener les élèves à une approche à la fois intellectuelle, créative et sensible d’un projet artistique qu’ils

allaient mener de front pendant un semestre, par petits groupes, avec le soutien de leur enseignante en Arts. Comment rendre compte des onze pensées de « l’Esprit de Flo » en un travail artistique ? Comment être inventif avec des phrases qui sont parfois difficiles à com-prendre ? Des mots qui a priori ne font pas partie de notre langage quotidien ? Les élèves allaient être confrontés à un réel travail d’ar-tiste passant par diverses étapes de recherche, avec tous les doutes, toutes les incertitudes

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et déceptions mais aussi l’étonnement, le plaisir et les surprises qu’un tel projet cristal-lise : un réel défi.

Cette expérience nous semblait intéres-sante d’un point de vue pédagogique puisque les élèves se sont retrouvés face à des pra-tiques artistiques originales qu’ils allaient devoir mettre en œuvre. Il s’agissait non pas

d’exécuter un dessin dit « classique », mais de conceptualiser une idée puis de lui donner forme en utilisant des procédés artistiques contemporains comme l’installation, la mise en espace et travailler avec des techniques actuelles telles que la vidéo ou la photogra-phie numérique. Le défi était de taille et le résultat nous permet de réaliser combien il

est nécessaire d’amener les élèves à des formes d’expressions nouvelles, qui dépassent le cadre purement scolaire, permettant à cha-cun d’aller chercher au fond de lui-même son potentiel créatif.

Adriana Hartley,Responsable du Département des Arts

La mise en œuvre du projet – un réel défiIl est donc revenu aux classes de 4e1 et de 4e4 de réaliser en un ensemble artistique le projet autour des « 11 pensées de l’esprit de Flo ».

Il a fallu commencer par étudier les formes d’expression possibles, à savoir la pho-tographie, le dessin, la peinture, l’installation, la sculpture, le happenning, la performance et les interventions dans l’espace. Les élèves ont appris ensuite à utiliser un vocabulaire adé-quat pour exprimer l’avis que leur suggéraient des œuvres d’art et pour parler de leur projet, allant au-delà du « j’aime » ou « je n’aime pas », « c’est beau » ou « c’est laid ». Ils s’y sont exercés en découvrant les travaux d’artistes présentés en classe et lors de la visite aux expositions du Mamco.

Le travail d’atelier s’est ensuite poursuivi par groupes de quatre à six élèves décorti-

quant le sens de la pensée sur laquelle ils avaient à se pencher. Après quoi, individuel-lement, chacun d’eux a proposé une œuvre à exposer dans l’enceinte de l’Institut.

L’ensemble des propositions a été alors débattu dans chaque groupe, en lien avec le professeur. Des choix ont été faits et des pro-jets, un par pensée, ont été sélectionnés pour être travaillés encore en groupe. Le processus de la création n’étant pas linéaire, il a ques-tionné plus d’un élève qui s’est plié finale-ment de bonne grâce à la critique de ses camarades. Le projet a ainsi pris forme d’art.

Claudia Lombana,Enseignante en Arts visuels

Porte vers la lumière, dispersion blanche sur vitre 2 – Spiritualité : Si je ne peux éprouver Dieu, je peux au moins contempler la part d’éternité qui donne à la création sa dimension spirituelle.

Momo (en carton)Technique: mixte, carton et gouache4 – Objectivité, impartialitéJe ne mesure la valeur d’autrui ni à l’aune de ses manques ni à celle de sa réussite extérieure.

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Expérimentations autour de la technique du pochoirEn 3e maturité nous abordons notamment les notions de surfaces et de contraste. Après nous être familiarisés avec les valeurs de gris, nous expérimentons leurs utilisations de diverses manières et apprenons à distinguer les hauts contrastes des bas ou moyens contrastes. Le pochoir est un des arts graphiques populaire qui se base sur l’utilisation du haut contraste. L’image est d’abord simplifiée par un contraste maximum, qui fait ressortir les contours et formes essentiels. Elle est ensuite découpée au cutter, et nous obtenons le châblon, sorte de cache qui va permettre ensuite de reproduire l’image sur le support choisi au moyen de pein-ture ou de spray.

Les élèves de la 3e maturité 2 ont pu expérimenter cet art de la rue en atelier, depuis la conception d’une image personnalisée, jusqu’à l’application au spray sur le mur recou-vert de papier.

Langage direct et percutant, poétique ou provocateur, le pochoir est parmi les autres street art un moyen intéressant de questionner le langage visuel et de pousser les jeunes à réfléchir sur ce qu’ils ont à dire, sur leurs va-leurs, leurs cris du cœur. Telle a été l’interpel-lation qui leur a été soufflée.

Nous avons débuté avec des images de magazine, que nous avons recouvertes de peinture noire et blanche pour chercher le contraste le plus efficace.

Chacun travaillant à des rythmes diffé-rents, les sept semaines autour du pochoir se sont révélées très vivantes dans l’atelier. Les

différentes étapes du processus se sont éche-lonnées et réparties dans des espaces diffé-rents de l’atelier. Certains ont pris davantage de temps à la conception que d’autres. Certains ont apprécié les expérimentations liées à l’application avec les couleurs et les pinceaux spéciaux, d’autres s’y sont achoppés et ont eu du mal à relever le défi de maîtrise technique. La partie découpe au cutter a nécessité une préparation spécifique et se passait en petit groupe, dans le calme. Les autres étapes ont permis beaucoup d’échanges et de collaborations entre les élèves. Il en est ressorti un bel enthousiasme, qui a propulsé les plus motivés à faire des essais toujours plus libres, et qui a permis à ceux qui sont moins à l’aise de se familiariser avec cette approche expérimentale d’atelier créatif. Les élèves ont retracé l’expérience dans leur car-net personnel en documentant les différentes

étapes et nous avons ensuite pris un moment pour que chacun présente à l’ensemble de la classe ses découvertes. Les résultats de ces pochoirs, noirs sur fond blanc, sont à voir ces prochaines semaines sur les murs du couloir des ateliers d’art visuel. Ils représentent un fragment de notre travail, comme un point de départ…

Les élèves ont appris à maîtriser une technique graphique, et ils ont essayé de jouer avec l’image comme langage. Ils auront certainement dorénavant un autre regard sur les nombreuses images, graphes, pochoirs et autres tags qui ornent nos rues. Et j’espère qu’ils auront perçu un avant goût du formi-dable moyen de dialogue avec les autres que l’image peut être, sous quelque forme que ce soit.

Mireille Rigotti, Enseignante en Arts visuels

Parcours dans les sous-sols du musée JenischL’enseignement des arts ne se fait pas uni-quement par le biais de travaux artistiques mais également par le biais de visites et de rencontres avec les acteurs de la scène cultu-relle. Dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des arts, nous avons eu le privilège de passer une journée au musée Jenisch à Vevey avec la classe de Terminale Bac. La directrice, Mme Julie Enckell Julliard nous a ouvert exceptionnellement les portes des réserves et de l’atelier de conditionnement. Une journée inoubliable pour les élèves qui ont pu découvrir les secrets de ce lieu culturel.

Adriana Hartley,Responsable du Département des Arts

La réserve C’est dans un respectueux silence que nous pénétrons dans la réserve du musée Jenisch. Ici, des trésors récupérés de chaque époque et de partout dans le monde sont précieuse-ment gardés. L’assistante conservatrice nous recommande de veiller aux endroits où nous posons nos pieds : « le sol est parsemé de pièges, un seul faux pas et l’on peut endom-mager plusieurs œuvres de manière irréver-sible » prévient-elle. En effet, la sécurité est bien un des premiers soucis de toute réserve artistique : l’épaisse porte blindée ne se laisse ouvrir qu’après renseignement d’un code numérique secret et introduction d’une clé unique. À l’intérieur, nous percevons tout

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Art et sport !Une série 8 banderoles grand format a été réalisée avec les classes de 6e2 et de 6e4. De la gouache en bonne quantité, de larges pin-ceaux et de longs lés de tissus pour encou-rager comme il se doit l’équipe des moins de 20 ans du FC Barcelone lors de la demi-finale qui l’a opposée aux jeunes allemands de Schalke 04. Slogans de supporters catalans, écusson et couleurs emblématiques du club espagnol ornent les différentes réalisations comme autant de motifs et de soutien. Les

élèves sont invités à travailler par groupe, ce qui implique une bonne distribution des tâches et des prises de décisions collectives sous l’œil attentif de leur professeur. Une opportunité inattendue pour réviser les grands principes du cercle chromatique, évo-quer avec les élèves les contrastes de cou-leurs, le travail sur les nuances et le camaïeu !

Nicolas Muller, Enseignant en Arts visuels

d’abord le discret souffle du régulateur à humidité qui tourne à toute heure, garant de conditions hygrométriques idéales. De dis-crets boitiers indiquant la température am-biante sont disséminés partout dans la salle, et leurs petites diodes vertes nous indiquent que la réserve est bien maintenue à 21°C. Le petit groupe de Terminale s’avance à pas de loup dans ce sanctuaire artistique. Constance, 17 ans, lève des yeux pétillants vers les plus grandes toiles, dont le sommet se perd dans l’obscurité des râteliers. « J’ignorais que la fon-dation comportait plus de 35 000 tableaux » nous confie Victor, visiblement impressionné par la taille de la collection. Lorsque notre groupe pénètre parmi les meubles à plomb, un léger murmure se fait entendre. Nous entrons dans le saint des saints de la réserve, l’endroit où l’on conserve les œuvres sur papier. Eliott ne cache pas son enthousiasme : « j’étais subjugué par les moyens impression-nants mis en place pour conserver les dessins.

Passe-partout, cadres, classement très précis, tout est mis en œuvre pour répertorier cette collection très riche. » Une visite effective-ment pleine de découvertes pour les étu-diants en histoire des arts de Terminale.

Le conditionnement Après notre visite des réserves, nous entrons dans l’atelier de conditionnement, où deux hommes visiblement en plein travail nous accueillent. Nous sommes entourés par des milliers de cadres en bois, ordonnés par taille, ainsi que divers instruments pour fixer les œuvres à leur cadre. Ici, la besogne ne manque pas : on encadre les œuvres à expo-ser, mais également des œuvres provenant d’autres musées ou collections. Muni de son constat d’état (fourni par un conservateur externe), le restaurateur va pouvoir décider judicieusement quel cadre saura mettre en valeur une gravure ou un pastel. Augmenter l’espace entre cadre et œuvre, afin de la faire

« respirer ». Opter pour un cadre en bois plus sombre, pour exacerber les teintes de cette délicate sanguine. Autant de questions que doivent se poser les restaurateurs avant l’in-tervention finale. Les deux restaurateurs nous confient leur attachement à la lumière natu-relle qui baigne l’atelier. Nous remarquons en effet les multiples ouvertures qui garantissent un éclairage naturel à toute heure, et qui per-met de se figurer l’œuvre face aux visiteurs. La lumière, rasante, met en valeur le grain de la feuille ; au contraire, une lumière frontale aplatit les volumes mais expose les moindres détails. Après une session de questions  / réponses avec les élèves où les deux ouvriers se livrent ouvertement, nous effectuons une pause déjeuner, bien méritée après cette matinée remplie d’expériences diverses et originales au musée Jenisch.

Marius Peter, Terminale Bac

Flux migratoire à l’Institut FlorimontVous n’avez pas rêvé, plus de 500 oiseaux de différentes espèces et couleurs sont venus migrer le week-end du 8-9 février sur les vitres de l’Institut Florimont, côté cour.

Dans le cadre de l’option Histoire des Arts, nous avons eu le plaisir d’accueillir Théodora Quiriconi, artiste plasticienne suisse. Les élèves de Seconde bac ont parti-cipé à un atelier autour du thème de la dé-composition du mouvement, thème abordé en cours dans le contexte de la chronopho-tographie.

De plus, ils ont pu travailler autour de la notion de l’espace, de la couleur et de la lumière par le biais de l’installation qu’ils ont réalisée.

Cette œuvre se transforme au gré de la journée et du temps ; les couleurs chan-geantes, les ombres projetées au sol en début d’après-midi et les vibrations provoquées par ce beau travail sont autant de variation à découvrir au gré de l’année scolaire.

Adriana Hartley,Responsable du Département des Arts