Bulletin Mars 2006 FINANCE & Développement

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la vulgarisation des notions de l'économie

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  • loccasion des runions de printemps du FMI et de la Banque mondiale Washington, les grands argentiers de la plante ont salu la vigueur continue de la croissance mondiale et soulign les risques manant des tensions du march ptrolier et des dsqui-libres des systmes de paiement. Le Comit montaire et financier international (CMFI) a appuy la proposition du Directeur g-nral visant redynamiser le FMI, invitant celui-ci renforcer sa surveillance multilatrale.

    DANS CE NUMRO

    114 Calendrier114 Donnesfinancires115 Actualit

    Aperu des runions de printemps

    Communiqu du CMFIStratgie moyen termeDmission de Mme Krueger

    122 SurveillancemondialePerspectives de lconomie

    mondiale

    124 SurveillancergionaleAfrique, Asie et

    Hmisphre occidental :perspectives

    Ministres des finances africains

    128 ForumExpansion de laide

    LeCMFIrenforcelemandatmultilatralduFMI

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    Surveillanceetquotes-partsenpointdemire

    Dans le cadre dune nouvelle stratgie moyen terme approu-ve par le CMFI, le mandat du FMI en matire de surveillance des politiques conomiques sera renforc pour lui permettre de contribuer la rsorption des dsquilibres mondiaux. Le Co-mit a aussi invit M. de Rato faire des propositions concrtes pour ajuster la reprsentation des pays selon leur poids et leur rle dans lconomie mondiale.

    Croissancesoutenue,maisdsquilibresaccrus

    La dernire dition des Perspectives de lconomie mondiale prvoit une croissance robuste et soutenue de 4,9 % en 2006, attribuable aux rsultats encore plus reluisants de la Chine, de lInde et de la Russie et au regain doptimisme pour le Japon. Mais des risques de dgradation de la situation persistent cause des tensions sur les marchs ptroliers et des dsquilibres croissants des comptes courants. Raghuram Rajan, Conseiller conomique du FMI, a exhort les dcideurs profiter de la conjoncture favorable pour raliser des rformes vigoureuses.

    Desperspectivesrgionalesglobalementpositives

    page115

    page120

    page122

    page124Daprs les prvisions du FMI, la flambe des cours du ptrole peut as-sombrir les perspectives favorables en Afrique subsaharienne, en Asie, en Amrique latine et dans les Carabes. Linflation mondiale est globa-lement matrise. Une fois de plus, la croissance devrait dpasser 5 % en Afrique et 7 % en Asie. Aprs avoir excd les prvisions en 2005, le taux de croissance sera suprieur 4 % en Amrique latine et dans les Carabes.

    FMIBulletinFONDS MONTA IRE INTERNAT IONAL 8 MA I 2006 VOLUME 35 , NUMRO 8

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  • Mai

    23 36e Confrence de Washington sur les Amriques, Crer des emplois, entretenir les-poir : le programme de croissance de lhmishre dans un monde en mutation, Washington

    36 Assemble annuelle de la Banque asiatique de dveloppement, Hyderabad, Inde

    1718 Assemble annuelle du Groupe de la Banque africaine de dveloppement, Ouagadougou, Burkina Faso

    18 Forum du livre du FMI : Indias and Chinas Recent Experience with Reform and Growth, sous la direction de Wanda Tseng et David Cowen, Washington

    2022 Forum conomique mondial sur le Moyen-Orient

    Un avenir prometteur : la ra-lisation du potentiel du Moyen-Orient, Charm el-Cheikh, gypte

    2122 Assemble annuelle et Forum des affaires de la Banque europenne pour la reconstruction et le dveloppement, Londres

    2223 Forum 2006 de lOr-ganisation de coopration et de dveloppement conomiques, Rquilibrer la mondialisation, Paris

    2227 Assemble mondiale de la sant, Organisation mondiale de la sant, Genve

    2930 Banque mondiale, Confrence annuelle sur lconomie du dveloppement, Tokyo

    2930 The International Monetary Fund in Transition, par-

    rain par le Forum conomique mondial, le Reinventing Bretton Woods Committee et le Trsor sud-africain, Le Cap, Afrique du Sud

    312juin Forum conomique mondial sur lAfrique, Cap sur la croissance, Le Cap, Afrique du Sud

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    1516 Forum conomique mon-dial sur lAsie de lEst, Nouvelles perspectives pour lintgration de lAsie, Tokyo

    15 Atelier europen de recherche sur le commerce international, Institut multilatral de Vienne, Vienne, Autriche

    1923 3e Forum urbain mondial, Vancouver, Canada

    1923 Groupe daction financire, troisime runion plnire, Paris

    Ju illet

    35 Runion de haut niveau du Conseil conomique et social des Nations Unies, Genve

    1517 Sommet du Groupe des Huit, Saint-Ptersbourg, Russie

    SepteMbre

    1011 Sommet des affaires en Chine 2006, Beijing

    1920 Assemble annuelle du FMI et de la Banque mondiale, Singapour

    Note: Special Drawing Rights (SDRs) are an international reserve asset, created by the IMF in 1969 to

    supplement the existing official reserves of member countries. SDRs are allocated to member countries

    ConseildadministrationOn trouvera un calendrier jour des runions du Conseil dadministration du FMI www.imf.org.external/np/sec/bc/eng/index.asp.

    Calendrier

    114 BULLETIN

    Note : Le droit de tirage spcial (DTS) est un avoir de rserve international cr en 1969 par le FMI pour complter les rserves officielles existantes des tats membres. Les DTS sont allous chaque tat membre en proportion de sa

    quote-part. Le DTS sert aussi dunit de compte au FMI et plusieurs autres organisations internationales. Sa valeur est dtermine en fonction dun panier des principales monnaies internationales.

    Taux des principales monnaies en DTS Il y a un an

    25 avril 2006 (25 avril 2005)

    Dollar EU 1,461 1,516

    Euro 1,176 1,169

    Livre sterling 0,819 0,793

    Yen 167,312 160,407

    Allgement de la dette des pays pauvres trs endetts1(milliards de DTS; fin de priode)

    1Dcaissements cumuls dans le cadre de linitiative en faveur des PPTE.

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    au 20/4/0620052004200320022001

    Total des crdits et des prts du FMI, par rgion(milliards de DTS; fin de priode)

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    Amrique latineet CarabesMoyen-Orient

    Europe (y compris Turquie et Russie)AsieAfrique

    au 28/2/0620052004200320022001

    volution des taux

    (pourcentage; fin de priode) (dollars/DTS; fin de priode)

    Taux dintrt du DTS, taux de commission sur lencours des prtsnon concessionnels et taux dollar/DTS

    Dollars/DTS(chelle de droite)

    Taux dintrt du DTS(chelle de gauche)

    Taux de commission(chelle de gauche)

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    Donnes financires du FMI

  • 8mai2006 115

    Run i ons de p r i n t emps du FM I

    Denouveauxeffortspourrsorberlesdsquilibres

    La stratgie moyen terme du Directeur gnral du FMI visant rorienter les activits de linstitution pour mieux rpondre aux besoins dune conomie mondiale plus intgre a obtenu lapprobation gnrale lors de la runion de printemps du Comit montaire et financier international (CMFI). Le CMFI, principal comit consultatif des gouverneurs du FMI, a appuy la vision de M. de Rato pour linstitution et invit celle-ci dployer de nouveaux efforts, y compris des consultations multilatrales, pour encourager la rsolution des problmes systmiques. Dans son communiqu (voir page 117), le CMFI a aussi demand au Directeur gnral de faire des pro-positions concrtes en vue de redistribuer les quotes-parts selon les ralits actuelles de lconomie mondiale.

    Le CMFI et le Comit du dveloppement conjoint Banque mondialeFMI se sont runis les 22 et 23 avril sur fond de croissance mondiale vigoureuse et soutenue. Cependant, la hausse des cours du ptrole ainsi que le niveau lev et lag-gravation des dsquilibres des transactions courantes qui ont fait lobjet dune confrence au FMI le 21 avril donnent un caractre durgence aux appels lancs aux dcideurs de se garder de tout triomphalisme et de prendre des mesures pour rduire les risques pesant sur la croissance mondiale.

    Lexpansionrestevigoureuse,maisdesrisquessubsistentLes principaux dirigeants conomiques et financiers du monde ont not avec satisfaction les projections des Perspec-tives de lconomie mondiale (voir page 122), selon lesquelles la croissance mondiale atteindra 4,9 % en 2006 et 4,7 % en 2007 et stend davantage de rgions. Tout en observant que linflation et les anticipations inflationnistes demeurent bien

    matrises, le CMFI a abond dans le sens du rapport en pr-nant la vigilance dans ce domaine. Le CMFI a not aussi les risques de dgradation de la situation attribuables au niveau lev et instable des cours du ptrole, un ventuel change-ment brutal des conditions de financement sur les marchs, une monte du protectionnisme et une ventuelle pidmie de grippe aviaire.

    Le CMFI a rappel quun ajustement ordonn moyen terme des dsquilibres mondiaux est une responsabilit partage, et il a engag de nouveau la communaut interna-tionale dployer un effort concert et soutenu pour rduire les risques y affrents. Il a rappel les mesures ncessaires cet effet : augmenter lpargne nationale aux tats-Unis, notam-ment en rduisant le dficit budgtaire; stimuler la croissance dans la zone euro et dans plusieurs autres pays en oprant des rformes structurelles; lancer des rformes structurelles supplmentaires au Japon, notamment un rquilibrage du budget; assouplir le rgime de change dans les pays mergents dAsie; et promouvoir labsorption efficiente des recettes p-trolires dans les pays exportateurs de ptrole. Mais le CMFI a demand aussi au FMI de travailler en consultation avec les autorits nationales sur des modalits visant encourager la rduction des dsquilibres notamment par le biais des nouvelles consultations multilatrales proposes par M. de Rato dans sa stratgie moyen terme (voir page 120).

    Le CMFI a soulign que, pour assurer la prosprit de lco-nomie mondiale, il faudra amliorer lquilibre entre loffre et la demande sur le march ptrolier moyen terme, renforcer les situations budgtaires moyen terme, mener bon terme le cycle de Doha et amliorer les perspectives de croissance des pays pauvres, surtout en Afrique subsaharienne.

    RedfinirlerleduFMILapprobation par le CMFI de la stratgie moyen terme de M. de Rato fait suite un long dbat interne et public et ouvre maintenant la voie la phase dexcution. Deux des questions traiter dans les mois venir sont les nouvelles consultations multilatrales et la formulation dune proposition concrte de rvision du nombre de voix accord chaque pays membre de linstitution.

    La mise en place de consultations multilatrales est une mesure trs importante pour remdier aux dsquilibres mon-diaux, a expliqu M. de Rato. Si elles sont bien utilises, ces consultations aideront les dcideurs montrer que les mesures quils proposent seront suivies dautres, la coordination ap-portant des avantages supplmentaires. Pour M. de Rato, ces consultations constitueront aussi un instrument essentiel pour lanalyse et ltablissement du consensus qui prcde laction.

    Dans un entretien avec la presse aprs la runion du CMFI, M. de Rato a indiqu clairement que ce sont les gouvernements, Gordon Brown, Prsident du CMFI, et Rodrigo de Rato, Directeur gnral du FMI.

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    Actualit

  • 116 BULLETIN

    et non les institutions internationales, qui doivent corriger les dsquilibres. Le FMI tablira un cadre de rfrence o les consquences de laction et de linaction peuvent tre constates plus clairement et, en plus de fournir un tat des lieux et une analyse, il engagera les gouvernements dans un processus actif de consultation. M. de Rato espre que cela nous donnera un nouveau moyen de comprendre la coopration internationale. Gordon Brown, Chancelier de lchiquier britannique et Prsi-dent du CMFI, est du mme avis, notant que ce nest pas le FMI en tant quinstitution qui accepte la responsabilit de la sur-veillance multilatrale; ce sont les pays membres du FMI dans leur ensemble et donc lconomie mondiale elle-mme qui acceptent que nous avons des responsabilits mutuelles et que ces responsabilits doivent tre assumes.

    AssurerlalgitimitLe FMI doit aussi veiller rester lgitime aux yeux de tous ses pays membres. Le fait que les quotes-parts correspondent de moins en moins au poids des pays dans lconomie mondiale, en particulier dans le cas de nombreux pays mergents, et que les voix de base ont t rodes est de plus en plus proccupant.

    M. de Rato a plaid en faveur de la rforme, expliquant que lconomie mondiale nest pas immuable; elle change au fil du temps. Le FMI a remani la rpartition des voix auparavant, et le systme doit changer de nouveau, a-t-il dclar. Pour prserver lefficacit et la crdibilit du FMI en tant quinstitution fonde sur la coopration, le CMFI a demand au Directeur gnral dla-borer, en concertation avec le CMFI et le Conseil dadminis-tration, des propositions concrtes susceptibles dtre approu-ves lors de lAssemble annuelle en septembre.

    PrventiondescrisesLe CMFI a aussi salu les efforts dploys par le FMI pour r-pondre aux nouveaux problmes et besoins des pays mergents. Lors dun discours lInstitute for International Economics le 20 avril, M. de Rato sest adress ceux qui prtendent que les prts du FMI ne sont peut-tre plus ncessaires maintenant que les marchs des capitaux sont plus importants. Il y aura des crises financires lavenir, dans les pays mergents actuels ou futurs, a-t-il affirm, ajoutant que le FMI peut anticiper ces cri-ses ds maintenant, ou y ragir htivement plus tard.

    La stratgie moyen terme du FMI privilgie la prvention des crises et le souhait des pays mergents de disposer dinstru-ments de financement plus prvisibles et flexibles. Le CMFI sest montr favorable un examen plus approfondi de la proposi-

    tion du Directeur gnral au sujet dun nouvel instrument per-mettant de fournir un financement conditionnel de montant lev aux pays qui, bien que leur politique macroconomique soit saine, leur dette viable et leurs donnes communiques de faon transparente, restent vulnrables aux chocs. Le CMFI a aussi encourag le FMI explorer un rle ventuel lappui darrangements rgionaux de mise en commun des rserves.

    Au-deldelallgementdeladetteLe CMFI a raffirm le rle essentiel du FMI dans les pays faible revenu, notamment pour les aider absorber le surcrot

    daide et dallgement de la dette (voir page 128) et prserver la stabilit macroconomique. Le FMI participera aussi, dans ses domaines de comptence, au suivi des progrs des pays faible revenu vers les ob-jectifs du Millnaire pour le dve-loppement. Le CMFI et le Comit du dveloppement ont demand au FMI et la Banque mondiale daffiner leur cadre de viabilit de la dette et daider les pays appliquer de bonnes stra-tgies dendettement moyen terme ainsi que des systmes solides dim-position et de gestion des dpenses publiques pour viter daccumuler nouveau une dette intenable.

    Le CMFI a galement salu le nou-vel instrument de soutien la poli-tique conomique (pour les pays

    faible revenu qui souhaitent recevoir des conseils du FMI sans financement) et la facilit de protection contre les chocs exo-gnes (pour les pays pauvres faisant face au choc ptrolier ou dautres chocs). M. Brown a appel tous les pays membres, y compris les pays producteurs de ptrole, financer intgrale-ment la nouvelle facilit.

    CapsurSingapourM. Brown a promis que lAssemble annuelle 2006 du FMI Singapour sera un sommet de la rforme. Bretton Woods, on a demand au FMI de soccuper dconomies protges et fermes, et de fournir un appui temporaire lajustement des balances des paiements; dsormais, il fait face des conomies ouvertes et des flux de capitaux internationaux, et non plus rgionaux, a dclar M. Brown. Le CMFI a signal clairement quil est dtermin faire en sorte que le FMI soit mme de relever ces dfis, et 2006 sera une anne de rforme pour lconomie internationale. n

    Alberto Carrasquilla Barrera ( gauche), Prsident du Comit du dveloppement, et Paul Wolfowitz, Prsident de la Banque mondiale, la runion du Comit du dveloppement.

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    De plus amples informations sur les runions de printemps, y compris le texte intgral des communiqus, des confrences de presse et des discours, figurent sur le site internet du FMI (www.imf.org).

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    Le Comit montaire et financier international (CMFI) a tenu sa 13e runion Washington le 22 avril 2006, sous la prsi-dence de M. Gordon Brown, Chancelier de lchiquier du Royaume-Uni. Voici le communiqu publi lissue de la runion.

    conomiemondialeetmarchsfinanciersLe Comit note avec satisfaction que la croissance de lconomie mondiale reste vigoureuse, malgr la hausse des cours du ptrole. Lexpansion est plus gnralise et la croissance mondiale devrait rester vigoureuse au cours des prochaines annes. Linflation et les anticipations inflationnistes demeurent bien matrises mais il convient de rester vigilant, car les capacits excdentaires sont en baisse. Le Comit note que la persistance de cours du ptrole le-vs et instables, la possibilit dun changement brutal des condi-tions de financement sur les marchs internationaux, la monte du protectionnisme et le risque de pandmie de grippe aviaire pourraient entraner une rvision la baisse des perspectives. Les principaux risques inhrents aux facteurs de vulnrabilit fonda-mentaux, notamment laggravation des dsquilibres mondiaux, nont pas encore t affronts de faon globale.

    Le Comit raffirme quune action visant rsorber les d-squilibres mondiaux de faon ordonne moyen terme est une responsabilit partage et sera plus profitable pour les pays membres et la communaut internationale que des actions indi-viduelles. Si des progrs ont t accomplis, il est ncessaire dagir de manire plus concerte et soutenue chaque pays jouant son rle pour rduire les risques moyen terme lis aux ds-quilibres. Aprs la confrence sur les dsquilibres mondiaux qui sest tenue au FMI le 21 avril, le Comit confirme que la stratgie arrte pour rsorber ces dsquilibres reste valable. Ses princi-paux lments sont les suivants : augmenter lpargne nationale aux tats-Unis avec des mesures pour rduire le dficit bud-gtaire et stimuler lpargne prive; raliser des rformes structu-relles pour soutenir le potentiel de croissance et dynamiser la de-mande intrieure dans la zone euro et dans plusieurs autres pays; poursuivre les rformes structurelles, dont le redressement des finances publiques, au Japon; permettre une flexibilit accrue des changes dans plusieurs pays mergents dAsie en situation dexc-dent; et promouvoir une absorption efficiente du surcrot de re-cettes ptrolires dans les pays exportateurs de ptrole appliquant une politique macroconomique solide. tant donn la multipli-cit des liens entre les conomies, tous les pays et rgions auront un rle jouer en assouplissant leur conomie et en sadaptant lvolution de la demande mondiale. Le Comit demande donc au FMI de travailler en consultation avec les autorits nationales sur des modalits visant encourager la rduction des dsqui-libres, et il demande quun rapport lui soit soumis sa prochaine runion. Plus gnralement, les nouvelles consultations multilat-rales, prsentes dans le rapport du Directeur gnral sur la mise

    en uvre de la stratgie moyen terme du FMI, peuvent contri-buer promouvoir une action multilatrale.

    Le Comit salue les mesures dj prises pour faire face aux contraintes de capacits dans la production ptrolire. Afin de consolider ces acquis, il prconise de nouvelles mesures pour mieux quilibrer loffre et la demande moyen terme sur les mar-chs ptroliers, les producteurs, les consommateurs et les compa-gnies ptrolires jouant tous leur rle en renforant notamment leur dialogue. Le Comit souligne limportance dinvestir davan-tage dans les capacits en amont et en aval, de promouvoir leffi-cience nergtique, lconomie dnergie et les sources dnergie de remplacement, de rduire les subventions aux produits ptro-liers et damliorer la qualit et la transparence des donnes sur le march ptrolier. sa prochaine runion, le Comit passera en revue les progrs accomplis sur ces diffrents fronts.

    Il demeure crucial de renforcer les positions budgtaires moyen terme pour soutenir la croissance et la stabilit et mieux rsister des chocs futurs. Il convient de tirer davantage parti de lessor conomique pour rduire les dficits budgtaires et raliser des rformes permettant dassurer la viabilit des systmes de re-traite et de sant. Le Comit souligne aussi quil est essentiel dac-clrer llimination des obstacles la croissance sur les marchs du travail et de produits et lamlioration du climat des affaires et de linvestissement pour profiter des avantages de la mondiali-sation. Le Comit note avec satisfaction que le systme financier mondial reste solide et demande aux autorits de contrle de res-ter vigilantes, surtout en ce qui concerne limpact potentiel dun retournement du cycle du crdit. Il appelle les pays membres assurer la solidit des infrastructures conomiques et financires essentielles dans le cadre dune stratgie globale axe sur le ris-que dune pandmie de grippe aviaire; cet gard, il soutient la campagne de sensibilisation du FMI encourageant les institutions financires tablir des plans de maintien des activits.

    Commun i qu 2006 du CMF I

    RenforcementdurleduFMIfaceauxdsquilibres

    Ouverture de la runion du CMFI (au premier rang) : Anne Krueger, Premire Directrice gnrale adjointe du FMI; Rodrigo de Rato, Directeur gnral du FMI; Gordon Brown, Prsident du CMFI.

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    Le Comit souligne quil importe que le cycle de Doha soit couronn de succs et aboutisse dici la fin de 2006 des rsultats ambitieux pour la croissance et la rduction de la pauvret dans le monde. Le Comit appelle tous les pays membres rsister au protectionnisme en matire de commerce extrieur et dinvestis-sement direct tranger. Lchance se rapprochant grands pas, tous les pays membres doivent chercher durgence conclure un accord sur les principaux lments dun vaste programme visant renforcer le systme commercial multilatral. Le Comit appelle aussi continuer daider les pays tirer pleinement parti des oc-casions offertes par lintgration mondiale dcoulant dune lib-ralisation ambitieuse des changes. Pour les pays pauvres en par-ticulier, le Comit prconise une aide au service du commerce solidement ancre sur les stratgies nationales de dveloppement et la pleine utilisation des mcanismes existants et renforcs pour lassistance technique commerciale.

    Lamlioration des perspectives de croissance dans les pays pauvres, y compris en Afrique subsaharienne, est encourageante. Le Comit souligne que latteinte des objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD) requiert un partenariat entre les pays pauvres et les bailleurs de fonds. Les pays en dveloppement de-vront continuer appliquer des politiques macroconomiques saines et des rformes indispensables la croissance, notamment en redoublant defforts pour tablir des institutions solides, res-ponsables et transparentes. La communaut internationale de-vrait honorer sans dlai son engagement fournir des ressources additionnelles.

    MiseenuvredelastratgiemoyentermeduFMILe Comit salue le rapport du Directeur gnral sur la mise en uvre de la stratgie moyen terme du FMI et se rjouit du dbat public sur le rle du FMI. Il invite la direction et le Conseil dadministration en achever lexamen pour passer rapidement sa mise en uvre.

    Le Comit raffirme que lefficacit et la crdibilit du FMI en tant quinstitution de coopration doivent tre prserves et que la gouvernance de linstitution doit tre amliore, en souli-gnant limportance que tous les pays membres puissent sy faire entendre de faon quitable et soient dment reprsents. Nous

    insistons sur le rle que jouerait une augmentation ponctuelle des quotes-parts, dont la rpartition serait amliore de manire reflter lvolution sensible du poids et du rle des pays dans lconomie mondiale. Le Comit est davis que des rformes fon-damentales simposent. Il demande au Directeur gnral dlabo-rer, en concertation avec le CMFI et le Conseil dadministration, des propositions concrtes susceptibles dtre approuves lors de lAssemble annuelle.

    Le Comit insiste une nouvelle fois sur limportance de rendre plus efficace la surveillance exerce par le FMI et se dclare fa-vorable une rvision de la dcision de 1977 sur la surveillance. Dans le contexte de la stratgie moyen terme prsente par le Directeur gnral, le Comit propose une nouvelle organisation de la surveillance comportant quatre volets. Premirement, un nouveau champ dtude portant sur les questions multilatrales, y compris les questions financires mondiales et les rpercus-sions conomiques dun pays sur les autres. Deuximement, une raffirmation des engagements que les pays membres et leurs ins-titutions prennent les uns envers les autres en vertu de larticle IV, daprs lequel la surveillance peut tre axe sur les politiques montaires, financires, budgtaires et de change. Troisimement, le Directeur gnral doit mettre en uvre la nouvelle procdure quil a propose pour la surveillance multilatrale et qui fera in-tervenir le CMFI et le Conseil dadministration. Quatrimement, le CMFI doit dfinir un nouveau mandat annuel pour la sur-veillance bilatrale et multilatrale sur la base duquel le Directeur gnral, le Conseil dadministration et les services du FMI auront rpondre de la qualit de la surveillance. Cela suppose lind-pendance de la surveillance exerce par le FMI, une plus grande transparence, ainsi que lintervention du Bureau indpendant dvaluation (BIE).

    En appliquant des politiques conomiques saines et en sin-tgrant efficacement au commerce mondial et aux marchs de capitaux internationaux, les pays membres mergents apportent une contribution utile la stabilit de lconomie mondiale et la prvention des crises financires. Le Comit salue les efforts que dploie le FMI pour rpondre aux nouveaux enjeux et be-soins auxquels sont confronts les pays membres mergents. Les questions concernant les marchs financiers et les marchs de

    Zhou Xiaochuan (Gouverneur de la Banque populaire de Chine) et Jean-Pierre Roth (Prsident du Conseil des gouverneurs de la Banque nationale suisse).

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    Ngozi Okonjo-Iweala (Ministre des finances, Nigria) et Didier Reynders (Ministre des finances, Belgique).

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    capitaux devraient tre de plus en plus au cur des activits du FMI dans ces pays. Le Comit est favorable un examen plus approfondi de la proposition du Directeur gnral sur un nouvel instrument permettant de fournir un financement conditionnel de montant lev aux pays qui ont une politique macrocono-mique saine et une dette viable et communiquent leurs donnes de faon transparente, mais qui restent vulnrables aux chocs. Le Comit encourage le FMI tudier la contribution quil peut apporter llaboration darrangements rgionaux de mise en commun des rserves. Il convient enfin de revoir les aspects op-rationnels de la politique de prt du FMI lgard des pays en situation darrirs.

    Le Comit souligne que le FMI a un rle crucial jouer dans les pays faible revenu, notamment en les aidant absorber effi-cacement, et de faon prserver la stabilit macroconomique, laugmentation attendue de laide et des allgements de dette. Le FMI doit jouer son rle dans les domaines qui relvent de ses comptences essentielles en suivant la ralisation des OMD. Le Comit salue ltablissement de nouveaux instruments qui permettront daffermir lappui du FMI aux pays faible revenu, y compris linstrument de soutien la politique conomique et la facilit de protection contre les chocs exognes, et il souligne limportance de nouvelles contributions afin de permettre au FMI dapporter en temps voulu un concours concessionnel pour faire face aux chocs. Le Comit se flicite de lallgement de dette consenti par le FMI et dautres institutions dans le cadre de linitiative en faveur des PPTE et de linitiative dallgement de la dette multilatrale (IADM). Il salue aussi laccord sur la liste d-finitive des pays membres potentiellement admissibles qui rem-plissent les critres voulus pour bnficier de linitiative PPTE. Le Comit souligne quil importe de veiller ce que la dette reste viable dans les pays qui bnficient dun allgement en affinant le cadre de viabilit de la dette tabli conjointement par le FMI et la Banque mondiale, et en aidant ces pays appliquer de bonnes stratgies dendettement moyen terme ainsi que des systmes solides dimposition et de gestion des dpenses publiques. Le Comit note quil est important que les pays vitent daccumuler nouveau un endettement intenable et souligne les consquen-ces nfastes des emprunts non concessionnels sur la viabilit de

    la dette. Il engage tous les cranciers se concerter avec le FMI et la Banque mondiale pour observer le mot dordre du crdit responsable. Le Comit est davis que, pour assurer lefficacit des activits du FMI dans les pays faible revenu, il est essentiel que ses conseils de politique conomique, son aide au renforcement des capacits et ses concours financiers soient aligns troitement sur les besoins changeants des pays et sur leurs stratgies de lutte contre la pauvret, et quils soient axs sur les questions macro-conomiques, y compris les institutions voues la stabilit finan-cire, au commerce extrieur et la croissance conomique.

    Le Comit appuie les efforts visant clarifier la rpartition des comptences et des responsabilits entre le FMI et la Ban-que mondiale, et amliorer leur collaboration. Il salue la cra-tion du Comit externe dexamen de la collaboration Banque mondialeFMI, et prendra connaissance avec intrt de ses conclusions.

    Le Comit note que la situation budgtaire du FMI a chang du fait de la rcente baisse des crdits de linstitution, do la ncessit de prendre des mesures axes aussi bien sur les recettes que sur les dpenses. Le Comit demande au Directeur gnral de formuler rapidement des propositions en vue dassurer au FMI des sources de revenu plus prvisibles et stables. Il se flicite que la stratgie moyen terme soit formule dune faon qui naffecte pas le budget et encourage le FMI poursuivre la redfinition de ses priorits et la rationalisation de son travail.

    AutresquestionsLe Comit recommande aux pays membres dapprouver le Quatrime Amendement des Statuts. Il appelle tous les pays continuer dlaborer des programmes vigoureux de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, et il est favorable une valuation exhaustive de ces initiatives dans le contexte du programme dvaluation du secteur financier.

    Le Comit prend note de lexamen prochain par le Conseil dadministration de lvaluation externe du Bureau indpendant dvaluation (BIE) et se flicite de la contribution que le BIE continuera dapporter au travail du FMI.

    La prochaine runion du CMFI aura lieu Singapour le 17 septembre 2006. n

    Norberto Pagani (Directeur des relations internationales, Banque centrale de lArgen-tine), Roger W. Ferguson (Vice-Prsident, Conseil des gouverneurs du Systme de rserve fdral, tats-Unis), et Vittorio Corbo (Gouverneur, Banque centrale du Chili).

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    Ibrahim Al-Assaf (Ministre des finances et de lconomie nationale, Arabie Saoudite) et Thierry Breton (Ministre de lconomie, des finances et de lindustrie, France).

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  • Aux runions de printemps, le Directeur gnral du FMI, Rodrigo de Rato, a obtenu un large appui pour sa stratgie moyen terme visant redynamiser le travail du FMI. Le 22 avril, le Comit montaire et financier inter-national (CMFI) a engag le FMI mener bien ltude de la stratgie et passer rapidement la mise en uvre. En particulier, le CMFI a approuv la proposition du Directeur gnral de renforcer la surveillance exerce par le FMI et in-vit linstitution ajuster les quotes-parts et la reprsentation des pays membres au sein des instances dirigeantes en tenant compte de lvolution de leur poids et de leur rle dans lco-nomie mondiale (voir encadr ci-dessous).

    Lune des priorits de la nouvelle stratgie consiste renfor-cer le rle du FMI dans la surveillance de lconomie mondiale, dans un contexte marqu par le renchrissement du ptrole et de profonds dsquilibres des systmes de paiement mondiaux. Selon M. de Rato, le FMI doit complter les accords existants, qui prvoient des consultations bilatrales avec les pays membres, par des consultations multilatrales qui permettront daborder les problmes de faon globale et collective avec les pays ayant une importance systmique et, au besoin, avec des entits formes par des groupes de pays, comme lUnion europenne.

    Ce nest pas une proposition modeste, a dclar M. de Rato dans un discours prononc le 20 avril lInstitute for In-ternational Economics Washington. Les consultations mul-

    tilatrales sont un phnomne nouveau pour le FMI et pour nos pays membres, et elles seront un outil important danalyse et de recherche du consensus. Selon les dirigeants du FMI, les modalits de fonctionnement de la surveillance multilatrale sont en cours dlaboration.

    lavenir, grce la surveillance multilatrale, le FMI devrait tre plus mme de rsoudre des problmes mondiaux tels que les dsquilibres des transactions courantes, limpact des cours du ptrole et les problmes du secteur financier, a indiqu Gordon Brown, Chancelier de lchiquier du Royaume-Uni et Prsident du CMFI, lors dun point de presse lissue de la runion.

    RecentragesurfonddaustritLa formulation de la stratgie moyen terme du FMI a dbut sous lgide de M. de Rato en 2004, et son premier rapport au CMFI a t approuv en septembre 2005. Ces derniers mois, la baisse des revenus tirs des prts est devenue un autre facteur prendre en compte dans le recentrage du FMI (voir encadr, page suivante). Les principaux lments du rapport du Di-recteur gnral sur lexcution de la stratgie moyen terme, publi le 5 avril, avant la runion du CMFI, sont les suivants :

    Surveillance exerce par le FMI. M. de Rato a propos plu-sieurs mesures visant accrotre lefficacit de la surveillance : adopter une nouvelle procdure de consultation supplmen-taire, de format multilatral; tendre la porte de lvaluation des taux de change des pays industrialiss toutes les grandes monnaies des marchs mergents; rviser la dcision de 1977 du Conseil sur les principes et les procdures de surveillance; renforcer lanalyse des risques macroconomiques et finan-ciers et de leurs interactions dans les Perspectives de lconomie mondiale et le Rapport sur la stabilit financire dans le monde; et examiner les grandes questions stratgiques auxquels les blocs rgionaux sont confronts.

    Pour M. de Rato, la runion a t un grand succs; sa nouvelle stratgie moyen terme a bnfici dun appui solide.

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    S t r a t g i e moyen t e rme du FM I

    LeCMFIavaliseleplanproposparM.deRato

    Le FMI envisage de modifier la reprsentation des pays

    La lgitimit et lefficacit du FMI reposent essentiellement sur lquit en matire de reprsentation et de rpartition des quotes-parts. Dans son rapport, le Directeur gnral du FMI a voqu dimportants dficits qui sont apparus au niveau de linternalisation et de la participation des pays membres, do limportance de progresser dans le dossier de la voix et de la reprsentation des pays. La reprsentation des pays tarde suivre lvolution de leur poids et de leur rle dans lconomie mondiale et au FMI. Pourtant, plusieurs conomies de march mergentes en particulier ont pris de lampleur sur la scne internationale au cours des dernires dcennies.

    M. de Rato propose donc une dmarche en deux temps : dabord, un ajustement ponctuel des quotes-parts refltant un changement majeur du poids et du rle des pays dans lconomie mondiale, en attendant une rforme plus fonda-mentale qui interviendra par la suite. Le CMFI a approuv cette dmarche et invit le Directeur gnral soumettre des propositions concrtes lAssemble annuelle du FMI, qui aura lieu Singapour en septembre.

    Actualit

  • 8mai2006 121

    Anne O. Krueger, Premire Directrice gnrale adjointe du FMI depuis 2001, a annonc son intention de quitter le FMI le 31 aot,

    lexpiration de son mandat. Elle est arrive au FMI aprs une brillante carrire luniversit Stanford et la Banque mondiale.

    Mme Krueger a tenu mentionner les amis quelle a connus au FMI : ad-ministrateurs, professionnels et cadres de direction, y compris lancien Direc-teur gnral, Horst Khler, et lactuel,

    Rodrigo de Rato. Heureusement, a-t-elle dclar, le fait de quitter le FMI ne signifie pas que lon quitte ses amis, ni que lon laisse derrire soi des problmes qui nous proccupent tous.

    M. de Rato a exprim sa reconnaissance et sa gratitude envers Mme Krueger pour le travail accompli au FMI; il a galement salu son autorit intellectuelle qui a amen dautres intervenants rflchir profondment sur des questions stratgiques telles que le commerce extrieur et les relations entre les dbiteurs souverains et leurs cranciers. M. de Rato a en outre soulign la contribu-tion importante de Mme Krueger la formulation de la stratgie moyen terme du FMI.

    On stimulera galement la surveillance au niveau national en privilgiant lanalyse pointue et lefficacit par rapport lexhaustivit, avec un examen approfondi des systmes fi-nanciers, une perspective multilatrale de la surveillance, ainsi quune porte et une communication plus rgionales.

    Marchs mergents. Selon M. de Rato, la premire priorit des nombreux pays qui se sont hisss au rang de puissances mondiales doit tre dtayer une analyse macroconomique franche et cible avec une surveillance accrue des marchs financiers et des capitaux. Entre-temps, le FMI peut mieux se consacrer la prvention et la rsolution des crises.

    En matire de prvention des crises, les propositions spci-fiques consistent :

    faciliter laccs un financement conditionnel de mon-tant lev par un nouvel instrument destin aux pays ayant de bonnes politiques macroconomiques, une dette viable et des mcanismes dinformation transparents, mais confronts des vulnrabilits de bilan;

    tre prt soutenir les dispositifs rgionaux et autres de mise en commun des rserves, notamment par la signalisation des politiques saines.

    Dautres propositions visent examiner le cadre de rsolution des crises, y compris les complications des cas rares, mais impor-tants, de restructuration de la dette souveraine et des arrirs.

    Pays faible revenu. M. de Rato a dclar que ces dernires annes, des progrs sensibles ont t raliss dans la promo-tion du dveloppement conomique travers les stratgies de rduction de la pauvret et la facilit pour la rduction de la pauvret et pour la croissance. Le FMI a adopt rcemment des mcanismes dassistance plus souples. Les objectifs du Millnaire pour le dveloppement (OMD), dont la finalit est de rduire de moiti les grands indicateurs de la pauvret dici 2015, font lobjet dune vive attention, le FMI et la Banque mon-diale devant les suivre et rendre compte des progrs raliss. Lun des enjeux sera de matriser la hausse prvue des flux daide issus notamment des allgements de dette pour stimuler la croissance et atteindre les OMD. Afin daider les pays grer les dfis macroconomiques lis au surcrot daide, le FMI doit faire preuve dun engagement plus profond et plus cibl; il doit aussi conclure de nouvelles ententes sur la rpartition des tches avec la Banque mondiale et dautres organismes.

    Renforcement des capacits. Des efforts cibls dans ce do-maine sont essentiels pour aider les pays membres raliser les rformes. Selon M. de Rato, le renforcement des capacits doit sinscrire galement dans la stratgie dlimination des faiblesses dceles par la surveillance. Les efforts du FMI pour btir des ins-titutions macroconomiques travers lassistance technique et la formation peuvent tre renforcs par une meilleure dfinition des priorits et par linternalisation au niveau national. n

    Le FMI prvoit une baisse de ses revenus

    Le Directeur gnral du FMI a signal dans son rapport au CMFI que le recentrage du FMI doit tenir compte dune baisse de ses revenus au titre des prts. Dordinaire, linstitution finance ses activits au moyen des revenus dintrts sur les prts accords ses membres. Ces ressources sont en baisse pour diverses raisons : vigueur relative de lconomie mondiale, amlioration des politi-ques dans bien des pays mergents et structure des dsquilibres des paiements lchelle mondiale.

    M. de Rato a indiqu quil nest plus tenable de financer la surveillance et le renforcement des capacits avec des marges sur les prts lajustement, et il a propos des mesures axes la fois sur les dpenses et les recettes du FMI. son avis, un nouveau modle de gestion est ncessaire pour assurer la solidit finan-cire de linstitution long terme, avec une source de revenus stable. Mais il faudra du temps pour obtenir un consensus poli-tique sur quelque mesure que ce soit, quil sagisse de convertir de lor en avoirs productifs ou dimposer une cotisation annuelle base sur les quotes-parts ou sur un autre facteur. Il est donc propos de faciliter ce processus en tablissant un comit externe prsid par une personnalit minente en vue de formuler des recommandations.

    Le CMFI a convenu avec le Directeur gnral que des actions seront ncessaires au niveau des recettes et des dpenses, et il a sollicit des propositions visant identifier des sources de reve-nus prvisibles et stables, mieux dfinir les priorits et ratio-naliser les activits du FMI.

    Anne Krueger annonce son dpart du FMI

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  • 122 BULLETIN

    Compte tenu de lajustement la hausse des estimations de croissance pour la Chine, lInde et la Russie et du regain doptimisme pour le Japon, le FMI a relev de 0,6 point de 4,3 % en septembre dernier 4,9 % cette anne ses projections de la croissance mondiale pour 2006, dans sa dernire dition des Perspectives de lconomie mondiale.

    En confrence de presse le 19 avril, Raghuram Rajan, Conseiller conomique du FMI, a salu les rsultats de lco-nomie mondiale (voir graphique), notant que 2006 serait la quatrime anne conscutive o la croissance dpasserait 4 %, et que celle-ci stend davantage de rgions ce qui est particulirement satisfaisant. On peut dire honntement que la situation na jamais t meilleure, a-t-il dclar. Toutefois, les tensions sur le march ptrolier, laggravation des dsqui-libres et les pressions croissantes sur les taux dintrt font pla-ner des risques de dgradation de la situation. Le plus inqui-tant, selon M. Rajan, cest le dficit daction qui samplifie. Beaucoup trop de pays en font beaucoup trop peu, et lon peut craindre que les politiciens du monde entier laissent chapper une occasion en or de procder aux ajustements qui permet-traient leur conomie de soutenir le rythme dune conomie mondiale de plus en plus intgre et concurrentielle.

    UnecroissanceplusquilibreEn 2006, la croissance devrait ralentir aux tats-Unis, rester vigoureuse au Japon et saffermir dans la zone euro.

    Aux tats-Unis, la croissance au premier trimestre de 2006 a probablement rebondi aprs latonie du quatrime trimestre de 2005; sur lanne entire, on prvoit une crois-sance de 3,4 %, en lgre baisse par rapport aux 3,5 % de lan dernier. Des risques subsistent, y compris lincertitude sur le financement dun dficit des transactions courantes qui sag-grave et le ralentissement du march du logement si le taux dapprciation des prix rels des logements baisse de 5 points par exemple, la croissance amricaine flchira de 1 point, a not M. Rajan. moyen terme, le pays devra privilgier un ajustement budgtaire plus ambitieux fond essentielle-ment sur la hausse des impts, selon le FMI pour quilibrer le budget (hors scurit sociale) dici 2010 en vue de faire face aux pressions dmographiques futures et de contribuer la rduction des dsquilibres mondiaux.

    Au Japon, la reprise est maintenant bien engage, et la crois-sance devrait atteindre 2,8 % en 2006. Les exportations ont aliment la reprise, mais le plus important est que lexpansion est de plus en plus tire par la demande intrieure, qui est stimule par la hausse de lemploi, la bonne tenue des bn-fices des entreprises et la croissance du crdit. Il se peut que les perspectives court terme samliorent encore, surtout si

    la consommation prive sacclre. Mais, plus long terme, la capacit du Japon de soutenir une croissance vigoureuse et de rpondre aux besoins de sa population vieillissante dpendra de sa capacit de grer la transition vers un nouveau cadre montaire, de rtablir la viabilit des finances publiques et de relancer la croissance de la productivit.

    Dans la zone euro, le FMI juge encourageants les indicateurs avancs faisant tat dune intensification de la reprise. Mal-gr la faiblesse de la consommation, le FMI reste optimiste : la croissance avoisinera 2 % en 2006 et le redressement sera gnralis. Cependant, le FMI rprimande les pays de la zone euro pour linsuffisance des progrs dans la rduction des d-ficits budgtaires. La prosprit long terme de la rgion est lie inextricablement des mesures plus ambitieuses pouvant stimuler la croissance potentielle et lemploi par lassouplisse-

    Surveillance mondiale

    Pe r spec t i v e s de l conom ie mond i a l e

    Proccupationsdevantlesdsquilibresetlenvoleduptrole

    La croissance tient bonLa croissance mondiale reste largement suprieure sa tendance historique tandis que linflation et les taux dintrt long terme sont exceptionnellement faibles.

    Note : Les zones ombres correspondent aux projections des services du FMI. Sauf indication contraire, les agrgats sont pondrs sur la base de la parit de pouvoir dachat.

    1Taux moyen de croissance des pays (somme pondre en fonction de la parit de pouvoir dachat). Au fil des ans, la pondration des pays croissance plus rapide augmente, ce qui oriente la courbe vers le haut.

    2Moyenne pondre par les PIB des rendements, diminus des taux dinflation, des obligations dtat dix ans (ou chance la plus proche de dix ans) des pays suivants : tats-Unis, Japon, Allemagne, France, Italie (sauf avant 1972), Royaume-Uni et Canada.

    3Moyenne arithmtique des cours au comptant des bruts U.K. Brent, Dubai Fateh et West Texas Intermediate.

    Source : FMI, Perspectives de lconomie mondiale; calculs des services du FMI.

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    Tendance197020051

    Pays endvelop-pement

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    9,0Taux dintrt rel mondial long terme (pourcentage)2

    Cours rel des produits de base

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    (Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

  • 8mai2006 123

    ment du march du travail. Une plus grande inscurit dem-ploi pourrait bien tre le prix payer pour mieux protger le mode de vie europen, selon M. Rajan.

    LacroissancerestevigoureuseenAsieDans les pays mergents dAsie, la croissance est reste trs rapide en 2005 (8,2 %) et ne devrait ralentir que lgrement pour stablir 7,9 % en 2006, soit 1 point de plus que prvu en septembre dernier. En Chine, la croissance devrait atteindre 9,5 % en 2006. Mais, pour soutenir ce rythme, la Chine devra miser davantage sur la consommation intrieure que sur lin-vestissement et les exportations nettes. Les mesures visant acclrer les dpenses de sant et dducation et tablir des dispositifs de protection sociale sont les bienvenues, a dclar M. Rajan, mais elles seront dautant plus efficaces si elles seront appuyes par des rformes du secteur financier et un assouplissement du rgime de change.

    En Inde, la croissance reste impressionnante et devrait at-teindre 7 % en 2006. Le FMI flicite le pays davoir commenc rpondre ses besoins normes dinfrastructures. Mais il est urgent dassouplir le march du travail pour crer des secteurs forte intensit de main-duvre et daccrotre lin-vestissement dans lenseignement suprieur pour maintenir la comptitivit du pays dans les secteurs forte intensit de comptences.

    PartagerlarichesseAu cours des dernires annes, la faiblesse de linflation, la demande accrue de produits de base et lamlioration du cli-mat macroconomique dans de nombreux pays ont permis de partager les fruits de la croissance forte et soutenue de lco-nomie mondiale. Selon M. Rajan, la performance rcente de lAfrique subsaharienne est particulirement encourageante. Cette rgion enregistrera une croissance relle de plus de 5 % pour la troisime anne conscutive (voir tableau). En fait, la croissance de 5,8 % prvue en 2006 reprsente le taux le plus lev depuis 30 ans pour la rgion.

    Au Moyen-Orient et dans une bonne partie de lAsie cen-trale, la hausse des recettes ptrolires devrait prserver la vigueur de la croissance en 2006 et gonfler les excdents des transactions courantes. Il sera prioritaire dorienter les recettes ptrolires vers des investissements productifs et de crer des emplois pour une jeunesse nombreuse.

    La hausse des cours des produits de base a aliment une expansion vigoureuse en Amrique latine, o le FMI prvoit une croissance de 4,3 % en 2006 comme en 2005, mais 0,5 point de plus que prvu en septembre. La rigueur de la dis-cipline budgtaire et la solidit de la croissance ont permis de rduire sensiblement la dette publique. Mais celle-ci reste le-ve dans plusieurs pays, et lune des priorits est de maintenir sa trajectoire la baisse.

    En Europe de lEst, la croissance a t vigoureuse et les pers-pectives restent favorables, mais les dficits levs des transac-

    tions courantes et lessor rapide du crdit dans de nombreux pays doivent tre surveills de prs.

    LapressionmonteEn dpit des perspectives de croissance robuste, la pression monte sur plusieurs fronts. Labondance de liquidits lchelle mondiale a permis de maintenir les taux dintrt long terme et les primes de risque un bas niveau, mais le cycle de liquidit semble sur le point de sinverser et la baisse prvue de lexc-dent dpargne des entreprises exercera probablement aussi une pression la hausse sur les taux dintrt rels. Il sagit en fait dun retour la normale aprs une priode o les conditions ont t extrmement favorables, a not M. Rajan. Cest une transition tout fait naturelle, mais les dcideurs devront rester vigilants. Tout changement comporte des risques, et cest parti-culirement vrai l o les prix des actifs sont gonfls.

    Enfin, le FMI a prconis une dmarche multilatrale pour corriger les dsquilibres mondiaux des transactions courantes. Ces dsquilibres devront tre ajusts et limp-ratif dune bonne gestion des risques semble militer pour un cadre daction multilatral mettant en place des mesures lappui dune transition harmonieuse sous limpulsion du secteur priv. Une telle dmarche pourrait aussi rassurer les marchs rduisant ainsi la probabilit dun rquilibrage brutal et coteux et aider touffer les pousses protec-tionnistes croissantes un danger bien rel dans le monde daujourdhui, selon M. Rajan. n

    Une croissance plus quilibreUn plus grand nombre de pays et de rgions contribuent dsormais la vigueur de la croissance mondiale. Projections actuelles _______________ 2004 2005 2006 2007

    (Variation annuelle en pourcentage)Production mondiale 5,3 4,8 4,9 4,7 conomies avances 3,3 2,7 3,0 2,8

    tats-Unis 4,2 3,5 3,4 3,3Zone euro 2,1 1,3 2,0 1,9Japon 2,3 2,7 2,8 2,1Nouvelles conomies industrielles dAsie 5,8 4,6 5,2 4,5

    Marchs mergents et pays en dveloppement 7,6 7,2 6,9 6,6Afrique subsaharienne 5,6 5,5 5,8 5,7Russie 7,2 6,4 6,0 5,8Asie en dveloppement 8,8 8,6 8,2 8,0

    Chine 10,1 9,9 9,5 9,0Inde 8,1 8,3 7,3 7,0ANASE-41 5,8 5,2 5,1 5,7

    Moyen-Orient 5,4 5,9 5,7 5,4Hmisphre occidental 5,6 4,3 4,3 3,6

    1ANASE-4 = Indonsie, Malaisie, Philippines et Thalande. Source : FMI, Perspectives de lconomie mondiale, avril 2006.

    Des exemplaires de ldition davril 2006 des Perspectives de lconomie mondiale sont disponibles au prix de 49 dollars (46 dollars pour les enseignants et les tudiants) auprs du Service des publications du FMI. Pour commander, voir instructions page 128. Le texte intgral peut aussi tre consult sur le site du FMI (www.imf.org).

  • 124 BULLETIN

    LAfrique subsaharienne devrait afficher une croissance de 5,3 % en 2006, comme en 2005, selon le rapport du FMI intitul Perspectives conomiques rgionales : Afrique subsaharienne, publi le 21 avril Washington. (Le rapport dfinit lAfrique subsaharienne comme lensemble des pays couverts par le Dpartement Afrique du FMI, sauf Djibouti, la Mauritanie et le Soudan; les projections ici diffrent donc de celles des Perspectives de lconomie mondiale.)

    Daprs le rapport, le maintien escompt dune croissance assez robuste (par rapport aux dcennies rcentes) malgr le renchrissement du ptrole tient lapplication de politiques macroconomiques prudentes par de nombreux pays et au vif essor de la demande mondiale. Lexpansion acclre des pays exportateurs de ptrole devrait compenser celle plus modre des pays importateurs.

    En prsentant le rapport la presse, Abdoulaye Bio-Tchan, Directeur du Dpartement Afrique du FMI, a dclar quil est vraiment inacceptable que labondance des recettes ptrolires ne fasse pas reculer la pauvret. Telle est lquation que nous

    devons rsoudre, et je pense que les autorits, le FMI, la Banque mondiale et les autres donateurs ... doivent trouver le juste qui-libre. Pour rduire de moiti la pauvret dans la rgion dici 2015 finalit des objectifs du Millnaire pour le dveloppe-ment (OMD) , il faudrait raliser 7 % de croissance du PIB rel. Seuls le Cap-Vert, la Rpublique dmocratique du Congo, le Malawi, le Mozambique et la Sierra Leone pourraient obtenir un tel taux ou plus en 2006. Afin de stimuler la croissance, lAfrique devra utiliser bon escient limportant surcrot daide et dall-gement de la dette promis en 2005 et se concentrer sur la dcen-tralisation budgtaire et le dveloppement du secteur financier.

    Linflation en Afrique subsaharienne a atteint 10,7 % en 2005 cause notamment de la flambe des cours du ptrole et devrait se stabiliser largement 11 % en 2006. Elle devrait baisser dans certains pays et augmenter dans dautres, y com-pris au Zimbabwe, le seul pays affichant une inflation trois chiffres. Les efforts de stabilisation dans les pays ptroliers que sont lAngola, le Nigria et le Tchad devraient ramener linfla-tion moins de 8 %; mais, cause principalement des cours

    Surveillance rgionale

    Pe r spec t i v e s conom iques r g i ona l e s

    EnAfriquesubsaharienne,lavigueurdelacroissancetientenpartielaprudencedespolitiques

    Le 22 avril Washington, Abdoulaye Diop (Ministre de lconomie, des finances et du plan, Sngal), Jean-Claude Masangu Mulongo (Gouverneur de la Banque centrale, Rpublique dmo-cratique du Congo), Baledzi Gaolathe (Ministre des finances et de la planification du dveloppement, Botswana), et Antoinette Sayeh (Ministre

    des finances, Libria) ont prsent la presse les questions impor-tantes pour les pays africains : situation conomique du Zimbabwe; perspectives dune zone de libre-change dans la Communaut du dveloppement de lAfrique australe (SADC); impact dune redis-tribution des quotes-parts pour les pays africains; tat davancement dune monnaie commune pour les pays dAfrique de lOuest.

    Dentre de jeu, M. Diop a dclar quil est temps pour les pays africains, francophones en particulier, de revoir leurs positions au FMI et la Banque mondiale et de ragir aux diverses stratgies de rforme. Selon M. Gaolathe, lAfrique attend de ces institutions quelles compltent ou supplent ses efforts de dveloppement.

    Rpondant une question sur la situation du Zimbabwe et sur une ventuelle stratgie de redressement de ce pays, M. Gaolathe

    a indiqu que les membres de la SADC devront cooprer pour trouver une solution et solliciteront leurs partenaires internatio-naux pour aider le Zimbabwe rsoudre ses problmes. son avis, le FMI peut contribuer largement rsorber la pnurie de devises et les difficults de balance des paiements de ce pays.

    Sagissant de la zone de libre-change de la SADC, M. Gao-lathe a dclar que les pays de la rgion voluent dans ce sens et devraient y parvenir dici 2008. Un tarif commun devrait tre en place lhorizon 2011; ensuite devrait intervenir la libre circula-tion des travailleurs dans la rgion.

    La monnaie commune ouest-africaine est un projet en cours, a affirm M. Diop. Huit pays francophones membres de lUnion conomique et montaire ouest-africaine (UEMOA) partagent la mme monnaie (le franc CFA), et sept autres pays ayant leurs propres monnaies font partie de lInstitut montaire de lAfrique de lOuest (IMAO). Selon M. Diop, deux scnarios sont envisageables pour lavenir : soit les pays non encore membres de lUEMOA y adhrent, soit les sept pays de lIMAO sefforcent de converger et de crer une monnaie commune.

    Mme Sayeh, reprsentante dun pays sortant de plusieurs annes de conflit et cherchant rtablir ses relations avec la commu-naut internationale, a signal que le Libria vient de publier un plan daction de 150 jours nonant les mesures quenvisagent les autorits pour remettre le pays sur le chemin de la reprise conomique.

    Les pays africains invitent le FMI pauler leurs efforts de dveloppement

    Antoinette Sayeh et Baledzi Gaolathe face la presse.

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  • 8mai2006 125

    de lor noir, linflation moyenne dans les pays importateurs (hormis le Zimbabwe) devrait grimper 12 %.

    Selon les projections, le dficit budgtaire (dons inclus) devrait se creuser dans plus de la moiti des pays importateurs de ptrole, surtout au Cap-Vert, en thiopie, en Guine-Bissau et au Kenya. Dans lensemble, la position des rserves de ces importateurs sera inchange, mais elle flchira au Burkina Faso, aux Comores, en thiopie, en Guine-Bissau, au Rwanda et en Tanzanie. La persis-tance des cours levs du ptrole devrait accrotre les excdents budgtaires et courants des pays exportateurs.

    Toutefois, ces perspectives sont assorties de risques. Dans les pays importateurs de ptrole, les soldes budgtaires et courants pourraient subir des pressions si les cours ptroliers

    dpassent les niveaux escompts ou si les prix des autres pro-duits de base sont infrieurs aux prvisions. Dans diverses parties de la rgion, les incertitudes politiques et ltat de s-curit prcaire risquent dhypothquer la croissance, de mme quune ventuelle pandmie de grippe aviaire. En outre, des millions de personnes en Afrique orientale et australe sont confrontes des pnuries alimentaires et ont besoin de se-cours humanitaires durgence. n

    Afrique : lembellie continueLexpansion des pays exportateurs de ptrole amliore les perspectives en Afrique, de mme que la capacit des pays importateurs sadapter lenvole des cours. Linflation devrait flchir dans plusieurs pays, malgr une lgre hausse des prix intrieurs dans les pays qui rpercutent les prix du ptrole.

    Croissance du PIB rel Solde budgtaire Solde extrieur courant, Croissance du PIB rel par habitant Prix la consommation global, dons inclus dons inclus ____________________ ___________________ _____________________________ ________________ _____________________ (pourcentage) (pourcentage) (variation annuelle moyenne en %) (en % du PIB) (en % du PIB) 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006Pays exportateurs de ptrole

    Angola 15,7 26,0 12,5 22,4 23,0 13,0 4,3 5,4 8,2 11,3 Cameroun 2,6 4,2 0,2 1,4 2,0 2,6 3,5 1,2 1,5 1,6 Congo, Rp. du 9,2 5,2 6,1 2,2 2,0 2,5 19,0 19,0 13,9 13,6 Cte dIvoire 0,5 2,4 2,4 0,5 3,9 2,8 1,9 0,8 0,7 1,9 Gabon 2,9 2,9 0,4 0,4 0,1 1,0 8,0 11,8 15,7 19,6 Guine quatoriale 6,0 1,1 3,0 3,8 6,8 5,5 23,4 27,7 13,3 5,8 Nigria 6,9 6,2 4,3 3,6 17,9 9,4 9,9 17,5 14,7 18,4 Tchad 5,6 3,0 3,0 0,5 7,9 3,0 1,5 1,6 2,2 8,2Pays importateurs de ptrole Afrique du Sud 4,9 4,3 4,0 3,4 3,4 4,5 0,8 1,4 4,2 3,9 Bnin 3,5 4,0 0,7 1,1 5,5 3,0 2,2 2,4 6,4 8,8 Botswana 3,8 3,5 4,2 4,2 8,6 8,9 0,1 1,3 8,9 4,8 Burkina Faso 7,5 4,2 5,0 1,9 6,3 2,1 3,9 4,2 9,2 9,2 Burundi 0,9 6,3 1,1 4,2 13,6 3,1 7,0 0,2 4,4 8,1 Cap-Vert 6,3 7,0 4,8 5,0 0,4 2,1 2,9 3,9 4,3 10,7 Comores 2,0 3,0 0,7 0,3 4,9 4,4 0,1 1,9 4,3 3,8 Congo, Rp. dm. du 6,5 7,0 3,4 3,9 21,4 9,3 3,1 2,4 4,8 2,6 thiopie 8,7 5,3 5,8 2,4 6,8 10,8 4,9 5,8 9,1 7,5 Gambie 5,0 4,5 2,3 1,9 4,3 4,0 6,1 4,6 13,1 11,5 Ghana 5,8 6,0 3,2 3,3 15,1 8,8 1,3 2,0 6,6 7,8 Guine 3,0 5,0 0,2 1,9 31,4 24,1 0,8 0,5 3,4 3,4 Guine-Bissau 2,0 2,6 1,0 0,4 3,4 3,1 9,0 17,1 1,5 19,6 Kenya 4,7 3,3 2,8 1,4 10,3 11,5 1,8 3,4 7,6 4,4 Lesotho 0,7 2,3 2,5 0,5 3,7 5,0 2,0 0,8 14,7 15,9 Madagascar 4,6 5,7 1,6 2,7 18,4 9,5 5,4 4,2 12,8 10,4 Malawi 1,9 8,3 0,2 6,2 12,3 9,0 5,3 1,8 7,7 4,6 Mali 5,4 5,4 3,1 3,1 5,0 1,5 4,1 3,4 9,2 7,5 Maurice 3,5 2,7 2,6 2,0 5,6 7,1 5,0 4,9 3,5 2,5 Mozambique 7,7 7,9 5,2 5,4 7,2 7,5 5,7 3,8 11,6 10,4 Namibie 3,5 4,5 0,5 1,4 2,4 5,1 3,8 3,5 5,7 6,6 Niger 7,0 3,6 3,8 0,4 7,8 0,3 4,1 4,9 6,1 7,2 Ouganda 5,6 6,2 2,1 2,7 8,0 6,5 0,3 2,0 1,2 3,9 Rpublique Centrafricaine 2,2 3,2 0,2 1,2 3,0 2,3 2,5 1,3 4,1 3,9 Rwanda 5,0 4,0 2,3 1,9 9,2 5,5 1,2 2,2 3,9 9,9 So Tom-et-Prncipe 3,8 4,5 1,8 2,5 16,2 14,8 56,9 59,6 33,1 28,4 Sngal 6,2 5,0 3,7 2,5 1,8 2,6 3,4 4,1 7,9 8,2 Seychelles 2,3 1,4 2,8 1,8 1,0 0,7 0,7 0,4 14,6 1,8 Sierra Leone 7,2 7,4 4,5 4,7 12,5 11,7 1,9 0,5 8,5 6,4 Swaziland 2,2 1,2 2,0 1,1 4,8 5,1 4,2 5,6 1,4 1,3 Tanzanie 6,9 5,8 4,6 3,9 4,6 5,2 3,3 6,3 2,6 7,6 Togo 0,8 4,2 2,3 1,0 6,8 2,9 0,8 2,9 11,6 10,3 Zambie 5,1 6,0 2,6 3,5 18,3 13,3 2,3 2,5 10,2 9,3 Zimbabwe 6,5 4,7 6,5 4,7 237,8 850,4 6,1 3,3 11,1 1,7Afrique subsaharienne 5,3 5,3 3,4 3,4 10,8 11,0 1,2 2,1 0,5 0,7Pays exportateurs de ptrole 6,8 8,0 4,0 5,2 13,3 7,7 7,6 11,5 9,3 12,3

    Pays importateurs de ptrole 4,9 4,5 3,2 2,9 10,0 12,0 1,6 2,2 4,8 4,5

    Note : Les chiffres pour 2006 sont des projections du FMI.Sources : FMI, base de donnes du Dpartement Afrique et base de donnes des Perspectives de lconomie mondiale, au 24 fvrier 2006.

    Le texte des Perspectives conomiques rgionales sur lAfrique, lAsie et lH-misphre occidental est disponible sur le site du FMI (www.imf.org). Les Perspectives conomiques rgionales sur le Moyen-Orient paratront une date ultrieure.

  • 126 BULLETIN

    Pe r spec t i v e s conom iques r g i ona l e s 2006

    LacroissanceresteravigoureuseenAsie

    LAsie devrait connatre une autre anne faste en 2006, selon le rapport du FMI sur les perspectives conomiques en AsiePacifique (Asia-Pacific Regional Economic Outlook). Ce rap-port, qui sera lanc Hong Kong le 2 mai, prvoit que la croissance rgionale sera encore robuste cette anne, atteignant 7 % comme lan dernier. Au Japon, la reprise se poursuivra, et la demande intrieure saffermira grce lessor de linvestisse-ment priv et du march du travail, qui stimule les revenus et la consommation des mnages.

    Paralllement, les conomies mergentes dAsie continueront bnficier dune flambe de la de-mande extrieure des produits de la rgion, surtout en lectronique. Alors que la demande intrieure a t longtemps tide (sauf en Chine et en Inde), elle reprend du tonus depuis le dbut de 2005.

    Toutefois, ces perspectives ne sont pas dnues de risques majeurs, essentiellement attribuables la hausse des cours du ptrole. Ces cours nont eu jusquici quun impact modr sur la croissance en Asie, car ils ont t surtout associs une pous-se de la demande mondiale, qui a galement en-tran un surcrot compensatoire de la demande dexportations asiatiques. Mais la situation peut voluer, les proccupations relatives aux approvi-sionnements futurs constituant dsormais le premier dter-minant des prix.

    En mme temps, des tensions mergentes sur les marchs financiers mondiaux risquent de rduire les flux de capitaux et les prix des actifs, exerant des pressions sur les emprunteurs, et surtout les consommateurs, dont lendettement sest accru rapidement. Les autres risques importants sont notamment le dnouement dsordonn des dsquilibres mondiaux et la grippe aviaire.

    Linflation, qui devrait atteindre 3 % en moyenne en 2006, reste modre. Mais la situation varie dans la rgion, la pression des prix tant plus forte dans les pays de lANASE-4 (Indonsie, Malaisie, Philippines et Thalande). Il nempche que linflation devrait ralentir durant lanne mesure que limpact de lajus-tement des prix intrieurs du ptrole diminuera et que le resser-rement rcent de la politique montaire portera ses fruits.

    Les excdents des transactions courantes sont en baisse dans la plupart des pays en raison de la facture croissante des importations ptrolires et, dans certains pays, de la demande intrieure accrue. Dans les pays mergents en dAsie, hormis la Chine, lexcdent devrait chuter 2 % du PIB cette anne, soit prs de la moiti du niveau atteint en 2004. En revanche, lexcdent courant de la Chine a plus que doubl en 2005 grce lessor des exportations, atteignant 7 % du PIB, niveau qui sera probablement maintenu cette anne. n

    Croissance soutenue, faible inflationLAsie devrait afficher une croissance de 7 %, grce lessor conomique bien tabli au Japon et en Australie et une croissance vigoureuse dans la plupart de lAsie mergente. Prvue 3 %, linflation restera modre.

    Croissance du PIB rel Inflation des prix la consommation (variation en % d1 anne sur lautre) (variation en % d1 anne sur lautre) __________________________ __________________________ Proj. Proj. Proj. Proj. 2005 2006 2007 2005 2006 2007

    Asieindustrialise 2,7 2,8 2,2 0,2 0,7 0,9 Japon 2,7 2,8 2,1 -0,3 0,2 0,6 Australie 2,5 2,9 3,2 2,7 2,9 2,7 Nelle-Zlande 2,0 0,9 2,1 3,0 2,7 2,4Asiemergente 8,3 8,0 7,7 3,2 3,5 3,2 Chine 9,9 9,5 9,0 1,8 2,0 2,2 Inde1 8,0 7,3 7,0 4,7 5,1 5,5NEI2 4,5 5,2 4,5 2,3 2,1 2,3ANASE-43 5,2 5,1 5,7 7,5 8,9 4,6Asie 7,1 6,9 6,6 2,6 2,9 2,8 1Les chiffres dinflation sont bass sur les prix de gros. 2Les NEI (nouvelles conomies industrielles) sont la Core, Hong Kong (RAS), Singapour et la province chinoise de Taiwan. 3Indonsie, Malaisie, Philippines et Thalande. Sources : FMI, base de donnes principale du Dpartement Asie et Pacifique; estimations des services du FMI.

    Des excdents en baisseSelon les projections, les soldes des transactions courantes devraient se dtriorer au Japon et en Inde, mais se stabiliser en Chine et dans lANASE-4 et samliorer lgrement dans les NEI.

    Solde des transactions Solde des transactions courantes courantes non ptrolires ______________________________ ______________________________ Proj. Proj. Est. Proj. Proj. 2004 2005 2006 2007 2004 2005 2006 2007 (En pourcentage du PIB)Asieindustrialise 2,4 2,1 1,7 1,5 3,8 4,0 4,1 4,0 Japon 3,8 3,6 3,2 2,9 5,3 5,8 5,8 5,7 Australie 6,3 5,9 -5,6 5,5 5,9 5,5 5,0 4,8 Nelle-Zlande 6,7 8,9 -8,9 7,6 4,3 6,1 6,0 4,8Asiemergente 4,2 5,0 4,5 4,4 7,7 9,8 10,2 10,5 Chine 3,6 7,1 6,9 6,7 7,3 12,9 14,0 14,7 Inde 0,2 -1,8 -3,1 -3,1 3,4 1,4 1,0 0,8NEI1 7,0 6,0 5,7 5,6 10,8 10,7 10,7 10,7ANASE-42 4,4 3,1 2,8 2,5 7,0 7,2 7,0 6,4Asie 3,2 3,5 3,2 3,1 5,6 6,8 7,3 7,5Asiemergente sauflaChine 4,7 3,4 2,7 2,5 8,0 7,4 7,2 7,0

    1Les NEI (nouvelles conomies industrielles) sont la Core, Hong Kong (RAS), Singapour et la province chinoise de Taiwan. 2Indonsie, Malaisie, Philippines et Thalande. Sources : FMI, Perspectives de lconomie mondiale, avril 2006; base de donnes principale du Dpartement Asie et Pacifique; estimations des services du FMI.

  • Les perspectives pour les tats-Unis, le Canada, lAmrique latine et les Carabes (ALC) sont favorables, daprs les Perspectives conomiques rgionales (avril 2006) du FMI, publies Washington le 21 avril par Anoop Singh, Directeur du Dpartement Hmisphre occidental. Selon M. Singh, la rgion se trouve un tournant important de son histoire. La bonne performance rcente de lconomie rgionale et mon-diale et la persistance des perspectives favorables offrent aux autorits une occasion idale.

    Le rapport prvoit que la croissance aux tats-Unis et au Canada continuera stimuler de faon dcisive lexpansion rgionale. Aux tats-Unis, la croissance avoisinera les 3 % en 2006, linflation de base restant faible et la productivit prenant un vif essor. Au Canada, elle stablira lgrement au-dessus de 3 %. La demande des mnages flchira un peu dans les deux pays, mais la bonne tenue des bnfices des entreprises et des investissements privs devrait donner une impulsion compensatoire la demande.

    En Amrique latine et dans les Carabes, la croissance de-vrait continuer au rythme soutenu de 4 % en 2006, taye par la vigueur des prix lexportation des produits de base, qui ont permis la rgion dafficher des excdents courants pour la troisime anne conscutive, ainsi que par la facilit daccs au crdit dans le monde entier et la baisse record des carts de rendement sur les obligations souveraines. Malgr la flambe des cours du ptrole et lexpansion rapide du crdit, linflation devrait encore baisser, de 6 % en 2005 5 % en 2006. La matrise des pousses inflationnistes atteste du regain de dtermination assurer la stabilit des prix appuye

    dans certains cas par des cibles dinflation explicites et assouplir davantage le taux de change.

    Les positions budgtaires nont cess de samliorer, les excdents primaires atteignant 3 % du PIB en moyenne en 2005, contre 2 % en 200304. Ce rsultat reflte la bonne tenue des recettes, mais la rcente acclration des dpenses primaires dans certains pays requiert un suivi troit. Les ratios de la dette au PIB ont galement flchi, et nombre de pays tirent parti de la conjoncture favorable sur les marchs finan-ciers internationaux pour approfondir les marchs montaires locaux et pour racheter et refinancer leur dette en devises. En outre, le Brsil et lArgentine ont apur lencours total de leurs obligations envers le FMI fin 2005, et lUruguay a fait un im-portant paiement anticip en mars 2006.

    Les perspectives court terme de la rgion sont bonnes, mais des risques persistent; par exemple, la flambe et la vola-tilit des cours du ptrole pourraient freiner la demande dans les pays importateurs de ptrole de la rgion et leurs parte-naires commerciaux, et lon pourrait assister un resserre-ment brusque du crdit sur les marchs financiers mondiaux. Par consquent, le rapport souligne limportance de profiter du climat rgional et mondial actuellement favorable pour concrtiser la dtermination assurer la discipline budgtaire et montaire, notamment par une matrise plus rigoureuse des dpenses publiques, garantir la flexibilit du taux de change, et liminer les obstacles la rduction de la pauvret et la croissance. Afin de rehausser la productivit et la croissance, il faudra mener bien la rforme du secteur financier, amliorer le climat des affaires et la gestion des ressources naturelles, et libraliser davantage les changes internationaux. n

    Nette amlioration de la politique budgtaireGrce la stabilit macroconomique rcente, attribuable en partie lamlioration de la politique budgtaire et la rduction de la dette publique, lAmrique latine et les Carabes ont jugul linflation.

    (variation en pourcentage)

    2,00

    1,25

    0,50

    0,25

    1,00

    1,75

    2,50

    Dpenses primairesRecettesSolde primaire

    200205199597199092

    Sources : autorits nationales et estimations des services du FMI.

    Meilleure gestion de la dette publiquePlusieurs pays (Brsil, Colombie, Mexique, Panama, Prou et Venezuela) ont nettement amlior les structures de la dette, rduisant ainsi, en mme temps que les ratios dendettement, la vulnrabilit aux chocs exognes.

    (Pourcentage du PIB)

    Sources : autorits nationales et estimations des services du FMI.

    0

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    2007200620052004

    ALCVENPERMEXEQUCOLCHLBREARG

    8mai2006 127

    Pe r spec t i v e s conom iques r g i ona l e s

    Hmisphreoccidental:tirerpartidelaconjoncturefavorable

  • Le doublement escompt de laide lAfrique dici 2010 posera de nombreux dfis macroconomiques. Comment les bn-ficiaires et leurs partenaires peuvent-ils relever ces dfis au niveau oprationnel? Tel a t lobjet dun atelier organis par le FMI et lagence bri-tannique de dveloppement international (DfID) Washington les 19 et 20 avril. Des ministres des finances, gouverneurs de banques centrales et autres dirigeants africains, ainsi que des do-nateurs, universitaires et reprsentants dins-titutions multilatrales de dveloppement ont planch sur sept problmes auxquels les bnfi-ciaires dune forte augmentation de laide seront confronts.

    Faire face lapprciation des taux de change. Les bnficiaires peuvent connatre une forte apprciation du taux de change rel rduisant la comptitivit des exportations (le mal hollan-dais). Afin de compenser cette perte de comptiti-vit, ils peuvent recourir laide pour amliorer la productivit. Il existe peu dindications que lafflux daide rduit la comptitivit des exportations afri-caines, mais les dcideurs ont t sensibiliss ce phnomne. Parfois, il convient dutiliser une par-tie de laide pour accrotre les rserves.

    Coordonner la politique budgtaire et montaire. La gestion du surcrot daide requiert une coordination effective des diffrents organes de ltat, surtout les banques centrales et les mi-nistres des finances. Il est souvent difficile pour les autorits dtablir le juste quilibre entre lap-prciation du taux de change et la hausse des taux dintrt.

    Accrotre la raction de loffre. Il importe dac-crotre la raction de loffre aux apports daide. Une raction forte se traduisant par des gains de productivit et demplois peut attnuer le mal hollandais. Les pays devront crer un climat propice aux affaires pour attirer des investis-sements trangers et nationaux et liminer les contraintes de loffre (sous-dveloppement des in-frastructures et de lagriculture). Il faudrait donc rpartir quitablement laide entre les secteurs sociaux et les secteurs productifs. La libralisation du commerce stimulerait la concurrence int-rieure et rduirait les tensions du taux de change dues au surcrot daide.

    Renforcer les institutions et la gouvernance. Les institutions et la gouvernance doivent tre

    renforces pour bien grer le surcrot dassistance et promouvoir linvestissement priv. Des institu-tions budgtaires solides et une gestion rigoureuse des finances publiques faciliteraient labsorption de laide. Pour utiliser bon escient les flux daide, les pays doivent renforcer la capacit de ltat les grer et la capacit du secteur priv fonctionner dans un milieu ouvert et comptitif.

    laborer une stratgie de sortie. Les bnfi-ciaires doivent rduire terme leur dpendance envers laide. Par consquent, les pays doivent ac-crotre leurs recettes avant le tarissement de laide largir lassiette fiscale et liminer les exonra-tions au lieu daccrotre limpt.

    Rduire linstabilit de laide. La volatilit de laide complique la gestion budgtaire thme rcurrent pendant latelier. La ncessit dy rem-dier sera plus imprieuse avec le surcrot daide aux pays africains, et laide sera plus prvisible si les donateurs sengagent long terme.

    Formuler des questions et des politiques cruciales. Enfin, les scnarios daccroissement de laide permettront aux pays et aux donateurs de poser des questions essentielles et aideront les autorits adopter des mesures judicieuses pour absorber le surcrot daide. Les participants ont reconnu que les dfis macroconomiques concer-nat la gestion de cette assistance supplmentaire sont normes, mais il est certainement possible de les relever. n

    Sanjeev Gupta, Catherine Pattillo et Yongzheng Yang FMI, Dpartement Afrique

    Commentabsorberuneaideenexpansion

    De droite gauche : James Musoni (Ministre des finances du Rwanda), Emmanuel Tumusiime-Mutebile (Gouverneur de la Banque centrale de lOuganda), Amanda Rowlatt (DfID) et Tony Venables (professeur, London School of Economics).

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    128 BULLETIN

    DANS CE NUMROCalendrierDonnes financires du FMIActualitRunions de printemps du FMICommuniqu 2006 du CMFIStratgie moyen terme du FMIAnne Krueger annonce son dpart du FMI

    Surveillance mondialePerspectives de lconomie mondiale

    Surveillance rgionaleEn Afrique subsaharienne, la vigueur de la croissance tient en partie la prudence des politiquesLes pays africains invitent le FMI pauler leurs efforts de dveloppementHmisphre occidental : tirer parti de la conjoncture favorableLa croissance restera vigoureuse en Asie

    ForumComment absorber une aide en expansion