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La revue de l’Ordre des chimistes du Québec OCQ Les Assises de Charlevoix INNOVATION Biopolymères : chitine et chitosane VOLUME 26 NUMÉRO 3 AUTOMNE 2011 ENVIRONNEMENT Le manganèse dans l’eau potable serait nuisible à la santé des enfants. Comment s’en débarrasser ? CHRONIQUE LÉGALE Les « patent trolls »

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VOLUME 22

NUMÉRO 2

ÉTÉ 2007

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OCQLes Assises deCharlevoix

INNOVATIONBiopolymères :

chitine et chitosane

VOLUME 26

NUMÉRO 3

AUTOMNE 2011

ENVIRONNEMENTLe manganèse dans l’eau potable serait nuisible à la santé des enfants. Comment s’en débarrasser?

CHRONIQUE LÉGALELes «patent trolls»

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Conseil d’administration de L’ORDRE DES CHIMISTES DU QUÉBECGuy J. Collin, Jacques Turcotte,Gilles Brisson, Maurice Côté, François P. Granger, Danielle Miousse ainsi queLouise Champoux-Paillé,Richard Gagnon et Bernard Drouin (représentants du public)

PERSONNEL DU SIÈGE SOCIAL

PRÉSIDENT-DIRECTEURGÉNÉRAL ET SECRÉTAIREMartial Boivin

SYNDICClaude Chartrand

SYNDIC ADJOINTGilles Leduc

ENQUÊTEURSDomenico Sarro et Sophie Lauzon

DIRECTEUR DES COMMUNICATIONSNacer Eddine Ziani

ADMISSION ET SERVICESAUX MEMBRESJohanne Côté

SERVICES JURIDIQUESNancy Dolan

SERVICE DE COMPTABILITÉJulie Boucher

GROUPE DE RÉDACTION DE LA REVUESerge Alex, Fabienne Biasotto,Damien Calvet, Aziz Gherrou, Gabrielle Moisan et MaximeLemonde

PRODUCTION

CONCEPTION GRAPHIQUEMardigrafe inc.Tél. : 514 934-1353Téléc. : 514 934-3698www.mardigrafe.com

IMPRESSIONArt-Sélect inc. Tél. : 450 371-1995Téléc. : 450 371-3095

PUBLICITÉ ETCOORDINATIONNacer Eddine Ziani514 844-3644, poste 22

COURRIER ÉLECTRONIQUE

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉ[email protected]

DEMANDES GÉNÉ[email protected]

L’emploi du masculin dansla revue est utilisé sans discri-mination et dans le seul but d’alléger le texte. Tous lesdroits respectifs sont réservésaux auteurs, qui ont l’entièreresponsabilité du contenude leur texte, de même que les annonceurs.

Poste-publication

Enregistrement no 40011665

Prochaine date de tombée : 13 décembre 2011

Parution : 16 janvier 2012

Le texte peut être écrit en format WordPerfect, Word pour IBM ou Macintosh. Faites parvenir votre disquecompact accompagné d’unecopie papier ou expédiez le fichier par courriel suivi d’une télécopie.Dans certains cas, l’Ordre peut faire de la saisie de texte.Les annonceurs intéressés sont priés de communiqueravec le coordonnateurde la revue pour obtenirla liste de prix.

Les objectifs de la revue Chimiste sont de permettre aux membres de l’Ordre des chimistes du Québec d’échanger entre eux, de s’in-former de l’actualité scientifique et des activités professionnelles des biochimistes et des chimistes de même que des activités de leurOrdre. L’Ordre des chimistes est membre du Conseil interprofessionnel du Québec.

COMMENTNOUS JOINDRE

PAR COURRIER :Ordre des chimistes

du Québec

Place du ParcBureau 2199

300, rue Léo-PariseauMontréal (Québec)

H2X 4B3

HEURES D’OUVERTURE :Lundi 8 h à 17 hMardi 8 h à 17 h

Mercredi 8 h à 17 hJeudi 8 h à 17 h

Vendredi Fermé

PAR TÉLÉPHONE :514 844-3644

PAR TÉLÉCOPIEUR :514 844-9601

PAR COURRIEL :[email protected]

SUR LE WEB :www.ocq.qc.ca

MOT DU PRÉSIDENT ____________________ 4

L’INSPECTION PROFESSIONNELLE À L’ORDRE DES CHIMISTES______________ 5

TABLEAU DES MEMBRES ________________ 6

UNE ANNÉE SOUS LE SIGNE DE LA CHIMIE !_________________________ 8

CHIMISTE ET INNOVATIONBiopolymères : chitine et chitosane, un monde à part ________________________ 9

______________________________________ 14

ENVIRONNEMENTLe manganèse dans l’eau potable serait nuisible à la santé des enfants. Comment s’en débarrasser ?______________ 18

CHRONIQUE LÉGALELes entreprises doivent-elles craindre les « patent trolls » ?_____________23

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­­­­­

Dans le dernier numéro de cette revue,j’écrivais :

« Le dossier sans doute le plus importantdemeure celui du projet de modificationsde la Loi sur les chimistes profession-nels. Selon nos sources, un projet omni-bus devrait être déposé incessamment.Soyez assurés que nous ne manqueronspas de vous tenir au courant. »

L’élément majeur depuis la parution dudernier numéro de la revue a été sansconteste la tenue des Assises de Charlevoixavec un menu d’actualités tant chimiquesque gastronomiques. La mise en placede l’infrastructure s’est révélée bienrodée. Je pense entre autres choses à ladisponibilité du transport nolisé entreMontréal et La Malbaie. Le pari présen-tait quelques risques, puisque nousdevions engager monétairement l’Ordreauprès du Manoir Richelieu. Le pari aété tenu.

Plus importante que ces considérationsnécessaires mais qui demeurent maté-rielles, il faut relever la satisfaction mani-festée spontanément par les membres.Voici les thèmes retenus pour les ateliers :la qualité de l’eau potable au Québec, lestrop fameux gaz de schiste, la notion derisque, par exemple en santé, ainsi quela présentation de l’évolution légale duprojet de modifications de la Loi sur les chimistes professionnels. Ils en ont

captivé plus d’un. Quoi de mieux, enfin,pour un chimiste non averti, qu’une ini-tiation à la cuisine moléculaire pourclore cet événement ?

Les conjoints et les conjointes présents –une participation très appréciée par lesmembres – ont, semble-t-il, fort appréciéla route des saveurs eux aussi et décou-vert une très belle région, même si latempérature n’était pas à son meilleur.

Bref, quasiment à l’unisson, le messageque nous avons reçu est le suivant : ilfaut répéter la formule l’an prochain,si possible dans un cadre aussi enchan-teur, avec les conjoints et les conjointes,le tout agrémenté de réunions théma-tiques d’intérêt général. La commanden’est pas mince, si l’on se rappelle quela tenue de ce type d’événement requiertbeaucoup d’efforts !

Je crois pouvoir sans restriction me fairel’interprète de tous les participants pourremercier sincèrement toutes les personnesqui ont imaginé, planifié, organisé et misen place toutes les infrastructures essen-tielles au bon déroulement des Assises deCharlevoix. Mes remerciements vont égale-ment aux maîtres d’œuvre et à tous nospartenaires.

Au plaisir, donc, de vous rencontrer l’anprochain, quelque part dans la Belle Province !

MOT DU PRÉSIDENT

Guy CollinPh. D., chimiste

Président du conseild’administration de l’Ordre des chimistes

du Québec

4

chimiste

» automne 2011

Chères et chers collègues,

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chimiste

» automne 2011

5

L’inspection professionnelle à l’Ordre des chimistes du QuébecPROGRAMME 2011-2012 – COMITÉ D’INSPECTION PROFESSIONNELLE

L’INSPECTION PROFESSIONNELLE

L’inspection professionnelle découle des fins del’Ordre des chimistes du Québec inscrites à l’article5 de la Loi sur les chimistes professionnels(L.R.Q., chapitre C15) :

5. Les fins de l’Ordre sont :

a) Exercer une surveillance générale sur l’exercicede la chimie professionnelle ;

b) Déterminer les qualités requises d’un chimisteprofessionnel et ses obligations et responsabilitésenvers le public ;

c) Maintenir et améliorer la connaissance profes-sionnelle, l’habileté, la compétence et le bien-êtrede ses membres, leur procurer l’information et lesservices jugés utiles et développer l’étude et l’en-seignement de la chimie au Québec.

Le Code des professions du Québec (L.R.Q., cha-pitre C-26), loi régissant les ordres professionnels,mentionne l’obligation pour chaque ordre de sedoter d’un comité d’inspection professionnelle telque décrit à l’article 112 :

Le comité surveille l’exercice de la profession parles membres de l’Ordre et il procède notammentà la vérification de leurs dossiers, livres, registres,médicaments, poisons, produits, substances,appareils et équipements relatifs à cet exerciceainsi qu’à la vérification des biens qui leurs sontconfiés par leurs clients. À cette fin, le Bureaupeut nommer des inspecteurs pour assister lecomité.

Le comité peut aussi effectuer des enquêtes parti-culières sur la compétence d’un membre.

Le Règlement sur le comité d’inspection profes-sionnelle de l’Ordre des chimistes du Québec(c. C-15, r.2.1) encadre la mise en œuvre de la sur-veillance de l’exercice de la chimie par les membres.

PROGRAMME 2011-2012

Environ un cinquième des membres reçoivent un ques-tionnaire d’inspection dont les buts sont d’actualiserl’ensemble du dossier de chaque membre aux cinq ans ;

Pour l’année 2011-2012; les membres dont les numérosde permis se terminent par 7 ou 8 feront l’objet du pro-gramme;

Cinquante-trois (53) membres sont sélectionnés et infor-més d’une visite d’inspection dans le cadre du programmegénéral ;

De plus, le comité procédera aux suivis des rapportsd’inspection et des actions correctives en découlant.

Développement :Rien à signaler.

Critères de sélectionLes critères utilisés pour la sélection des membres à visi-ter s’inscrivent dans la finalité de protection du public etont fait l’objet d’une actualisation en 2010 dont en voicila liste :

1. Situation d’exerciceConsultation

2. Secteurs de pratique (protection du public)Agro-alimentaireBiochimie cliniqueBiologie moléculaireCosmétiquesEnvironnementPharmaceutique (nutraceutiques, aliments fonctionnels)

Sciences judiciaires

3. Autresa) Plus de cinq (5) ans depuis la dernière inspection

ou n’a jamais été inspectéb) Plus d’un (1) an dans un nouvel emploic) Aucune formation décrite au cours des trois (3)

dernières années d) N’est pas à la retraitee) N’est pas en congé de

maternité/paternité/retrait préventiff) Membre exerçant la chimie

Le comité d’inspection professionnelle, mai 2011

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6

chimiste

» automne 2011

Nom Prénom

1 Adje Yaba Estelle

2 Amyot Julie

3 Angers Grenier Catherine

4 Ayad Abdelkader

5 Battace Ahmed

6 Beaulieu Pierre

7 Bissonnette Simon

8 Bonneau Pierre

9 Bouvier Evelyne

10 Breton Anne-Catherine

11 Busby Steve

12 Chaumel Frédéric

13 De Martinis Pascal

14 Désilets Christian

15 Djelouah Radhia

16 Doiron Geneviève

17 ElRaheb Christine

18 Eouani Adam César

19 Fleury Christian

20 Forest Martin

21 Fortin Jean-François

22 Gao Hongjun

23 Gendron Nicolas

24 Gherasim Mariana-Cristina

25 Gibbs Weber Junior

26 Giguère Richard-David

27 Golizeh Makan

28 Hakka Mohammed-Hichem

29 Han Weiguo

30 Hossain Mohammed Idul

Nom Prénom

31 Hubert Joanne

32 Jolicœur Benoit

33 Kamoune Laila

34 Kumar Kapil

35 Lamouline Lisa

36 Leduc-Robert Jessica

37 Macheto David

38 Mayer Claudine

39 McLean Marisa Jamila

40 Merabtine Yacine

41 Morin Michel

42 Nemaleu-Feugne Josué

43 Obolski Oleg

44 Olivares Navarrete Adriana

45 Pépin Keven

46 Pidjou Tchouagou Lothaire Benjo

47 Poaty-Poaty Bouddah

48 Provencher Marie-Ève

49 Rasoulianfar Payam

50 Rhenimi Lalla Rajaa

51 Roy Gina

52 Salib Michael

53 Samson-Thibault François

54 Simion Carmen Manuela

55 St-Amour Julie

56 St-Jean Emilie

57 St-Martin Serge

58 Sylla Tahiri

59 Taillon Marie-Pierre

60 Tofan Carmen Gabriela

Voici les modifications au Tableau des membrespour la période du 30 mai 2011 au 31 août 2011.

Il y avait au 31 août 2011 un total de 2767 membres inscrits au Tableau, dont 116 à l'entraînement, 8 Compagnons de Lavoisier

et 83 spécialistes en biochimie clinique.

TABLEAU DES MEMBRES

NOUVEAUX MEMBRES INSCRITS AU TABLEAU

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chimiste

» automne 2011

7

Nom Prénom

1 Arefieva Elena

2 Bamba El Hadji Sawaliho

3 Borsla Abdou

4 Castonguay- MarlèneBergeron

5 Guerra Quiroz Aracelly

Nom Prénom

6 Jean François

7 Jean Franklin

8 Meglioli Matteo

9 Ouimet André

10 Tanguay Francine

11 Tardif Frédéric

RÉINSCRIPTION< 1 an

Nom Prénom

1 Bouchard Pierre

2 Couture Jean

3 Gosselin Nancy

4 Hocine Sofiane

5 Kacimi Hassane

Nom Prénom

6 Lauzon Janic

7 Parenteau Martin

8 Picard Frédéric

9 Provencher Michel

10 Wilkin Alain

RÉINSCRIPTION> 1 an

Nom

1 Azizieh

2 Susel

Prénom

Mouhamed Nazir

Peter

DÉCÈS

RADIATION OFFICE QUÉBÉCOIS DE LA LANGUE FRANÇAISE

Nom Prénom

61 Tran Tien Thanh

62 Trifan Geta

63 Turcila Florenta Gabriela

64 Vachon Michaël

Nom Prénom

65 Voloaca Marilena

66 Wilb Nicole

67 Yanakiev Evgeniy Ivanov

68 Zeng Gongchang

NOUVEAUX MEMBRES INSCRITS AU TABLEAU

In memoriamL'Ordre des chimistes du Québec apprenait avec tristesse les décès de deux

collègues M. Paul Sauvageau et M. Peter Susel.

Le président du conseil d'administration de l'Ordre, Monsieur Guy Collin, le président directeur général, Monsieur Martial Boivin, et l'ensemble du

personnel du siège social de l'Ordre des chimistes du Québec offrent leurs plus sincères condoléances aux familles et aux proches des défunts.

Nom

1 Elsayed

2 Jewell

3 Meglioli

Prénom

Kamel

Richard

Matteo

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« Ark, c’est chimique ! »Une expression un peuétrange, mais qui illustre bienla vision qu’a le grand publicde la chimie.

Avec l’Année internatio-nale de la chimie, l’UNESCO avoulu renverser cette concep-tion négative en mettant en valeur le rôleessentiel des chimistes dans le main-tien et l’amélioration du bien-être de lapopulation.

Avec beaucoup d’enthousiasme, ledépartement de chimie de l’UniversitéLaval (UL) s’est attaqué à ce défi de tailleen mettant en place des outils pour promouvoir la chimie auprès du public.

C’est ainsi que nousavons mis sur pied Attrac-tion chimique, premièreexposition itinérante inter-active pour le grand publicentièrement consacrée àla chimie. Son objectif :montrer le rôle essentielque joue la chimie dans la vie de tous les jours.Attraction chimique a rejointprès de 300000 visiteurs àExpo Québec l’été dernier, ce qui lui avalu une couverture médiatique sans précédent. L’exposition parcourra mainte-nant la province jusqu’en 2013. Cette acti-vité a été présentée aux dernières assisesde l’Ordre des chimistes du Québec, oùelle a été chaudement applaudie.

Le département de chimie de l’UL, enpartenariat avec l’Ordre des chimistes,a également organisé la Caravane Défi Chimie, un laboratoire mobile pouvant êtreinstallé facilement dans n’importe quelleinstitution d’enseignement secondaire.

Son objectif : orienter lesjeunes de deuxième secon-daire vers un parcours scienti-fique en leur permettant dedevenir chimistes d’un jour.

Le professeur DominicLarivière a quant à lui mis surpied, le 25 mars dernier, une

activité basée sur la télésérie américaineà succès Les experts (CSI). Les partici-pants de la finale régionale Québec –Chaudières-Appalaches d’Expo-Sciencese sont transformés en membres de lapolice scientifique de l’UL pour résoudreun crime grâce à la chimie !

À cette occasion, 308 étudiants etmembres du département ont établi le

record Guinness de la plus imposantefigure en bâtons lumineux. Un

autre bel exemple d’événe-ment mobilisateur sur lachimie!

À cela s’ajoutent unesérie de conférencesgrand public, dont cellede Joe Schwarcz, profes-seur de l’Université McGill

et grand vulgarisateur scien-tifique, ainsi que celles de plu-

sieurs professeurs du départementde chimie de l’UL. Mentionnons aussi la chronique mensuelle du professeur Normand Voyer, directeur du départe-ment de chimie, à l’émission Ça me dit deprendre le temps à la radio de Radio-Canada, ainsi que ses conférences sur lachimie de l’amour qu’il a même présen-tées au collège Ahuntsic.

Bref, grâce à tous ces événements, ledépartement de chimie de l’UL a contri-bué à faire de l’Année internationale de lachimie un réel succès !

Une année sous lesigne de la chimie !par Jean-Daniel Doucet, M. Sc., chimiste – http://www.chm.ulaval.ca/

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Biopolymères : chitine et chitosane, un monde à partLes polymères d’origine naturelle sont en vogue. Parmi eux, la chitine, qui serait le polymère « bio » le plus abondant après lacellulose, est de plus en plus populaire. Disponible principalementdans la carapace de crevettes et de crabes, cet homopolymère de N-acétyl glucosamine doit surtout sa popularité à deux de sesdérivés : la glucosamine et le chitosane. Dans les années 1990, ces produits étaient présentés comme exceptionnels. Le présenttexte survole la place qu’ils occupent aujourd’hui.

LA CHITINE : MÈRE DU CHITOSANE ET DE LA GLUCOSAMINE

La chitine est disponible en grandequantité. On estime les réserves à prèsde 1011 tonnes par année. Sa prove-nance la plus courante est la carapacede crustacés comme les crabes et lescrevettes, mais on la trouve aussi chezcertains micro-organismes et cellulesvégétales. Ce produit a été isolé pour la première fois en 1811 par HenriBraconnot à partir de champignons, etfut un des premiers polysaccharidesreconnus1. En la mêlant à d’autres pro-duits, on lui a trouvé des applicationscomme matrice pour la libérationcontrôlée de médicaments, de substitutde tissus humains, mais aussi de milieufiltrant2. La liste pourrait être sans fin,mais son plus grand intérêt est d’être lamatière première pour l’obtention de laglucosamine3, un composé vendu pourlutter contre l’arthrose, et pour la pro-duction du chitosane (CTS) après déacé-tylation de sa fonction amino4. Lafigure 1 montre les formules chimiques

de la chitine et du CTS et les compare à celle de la cellulose. La glucosamineest le monomère du chitosane (voir saformule dans la note 3).

CHITINE, CHITOSANE,GLUCOSAMINE :L’ARBREGÉNÉALOGIQUELa figure 2 résume les chemins réactionnels quiconduisent aux principauxdérivés de la chitine. Cettedernière a longtemps étéboudée, car elle est mal-heureusement insolubledans la plupart des sol-vants ou solutions cou-rantes. Ses deux enfants,soit la glucosamine et lechitosane, sont de loin les plus utilisés et restentattachés à leur mère. Parexemple, le CTS est par-fois appelé chitine soluble.Mais qui sont-ils réelle-ment ?

CHITINE

CHITOSANE

CELLULOSE

HONH

C O

CH3

OHO

OHO

NH

C O

CH3

OHO

OHO

NH

C O

CH3

OHO

O

HONH2

OHO

OHO

NH2

OHO

OHO

NH2

OHO

O

HOOH

OHO

OHO

OH

OHO

OHO

OH

OHO

O

Figure 1 : Formules chimiques de la chitine,du chitosane et de la cellulose (tirée de 5).

CHIMISTE ET INNOVATION

par

Maxime Lemonde,Fabienne Biasotto et Serge Alex

chimiste

» automne 2011

9

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La glucosamine en bref : La glu-cosamine, une des composantes ducartilage, est utilisée pour traiterl'arthrose. C’est un sucre aminé (ouamino-saccharide) qui se formedans le corps à partir du glucosed’un acide aminé, la glutamine. Laglucosamine du commerce est syn-thétisée en laboratoire à partir dela chitine. Son efficacité médicaleest contestée, mais cela n’empêchepas sa vente et sa popularité pourle traitement de cette maladie2-3.

LE CHITOSANE :GRANDES ET PETITESHISTOIRESLa découverte du CTS a été faite lorsd’essais de solubilisation de la chitinedans des bases fortes peu de tempsaprès son isolement. Il occupe à luiseul plusieurs créneaux allant dutraitement des eaux industrielles à

l’épaississement des sauces et descrèmes glacées. Il est aussi connu dugrand public car il est reconnu pourabsorber 10 à 15 fois son poids enlipides. D’où sa présence dans desproduits pour diète dont l’efficacitéest toutefois souvent remise encause7. Le CTS a également la pro-priété de former un gel protecteurdans l'estomac. Même les élus muni-cipaux le connaissent bien, car l’ap-plication d’une solution à base deCTS sur les murs permet de les pro-téger des graffitis en formant unecouche protectrice externe. Pour éli-miner un graffiti, le fléau urbain denotre siècle, il suffit de le laver avecun jet d’eau chaude qui entraîne lacouche protectrice et le dégât. Lechitosane étant biodégradable, l’eaurésiduelle n’est pas toxique et il nereste plus qu’à appliquer une nou-velle couche et à attendre le pro-chain assaut !

LE CHITOSANE : BON À TOUT FAIRECe produit est biodégradable, biocompatible (notamment hémo-compatible), bactériostatique etfongistatique. Sa grande caractéris-tique est son étonnante capacité d’ab-sorption des ions métalliques lourdsainsi que la perméabilité de ses films àla vapeur. Il facilite aussi la guérisondes blessures en tant qu’agent antimi-crobien et il est le constituant de laplupart des enrobages comestibles. Ilest plus populaire que sa mère, la chi-tine, car il est soluble dans les solutionsacides. Par contre, il devient insolublelorsque le pH est supérieur à 6,0 –6,5. À des pH plus élevés, on fait desmodifications chimiques pour étendresa solubilité. Le chitosane succina-mide, un agent filmogène très utiliséen cosmétique, en est un exemple.Quant à la chitine, comme déjà men-tionné, elle est réfractaire à la plupartdes solvants. La chimie de ces deuxpolymères et leurs principales carac-téristiques physico-chimiques incluantleur solubilité, sont revues dans unexcellent article de synthèse publié en2009 par Pillai et ses coauteurs8.Actuellement, le prix et la disponibilitédu CTS freinent son emploi pour desapplications de masse9.

Le tableau I résume ces principauxchamps d’applications. Il serait fasti-dieux de tous les décrire. L’ouvragede la référence 11, publié en 2009,en présente les principaux dans unesérie de 13 chapitres qui couvrentles nombreux domaines où on leretrouve. Le CTS peut se présentersous forme de poudre ou de floconsprêts à être employés directement.Cependant, le plus souvent, il seraconditionné sous forme de film oude billes afin d’augmenter sa surfaced’échange en adsorption ou pour

Carapace de crustacé

Déminéralisation

Déprotéinisation

Plume de calmar

Déprotéinisation

Carboxyméthylation

Carboxylmethyl chitine

Hydrolyse

Glucosamine Oligosaccharide

FABRICATION DE LACHITINE ET DE SES DÉRIVÉS

Déacéthylation

CHITINE

CHITOSANE

Succinilation

Chitosane succinamidesolution à pH 7 à 12

Hydrolyse

Oligosaccharide Sels de chitosanesolubles dans l’eausolution à pH<6

Mélange acide

Figure 2 : De la chitine au chitosane (tirée de France-Chitine6).

10

chimiste

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des applications particulières. Dansle paragraphe qui suit, on souligneraquelques particularités en complé-ment du tableau I au chapitre :

• des produits de beauté : Le chi-tosane forme à la surface de lapeau un film capable de fixerd'autres principes actifs pour lapeau tels que des molécules hydra-tantes, des filtres solaires, desacides organiques, etc. La chitineprésente des propriétés similaires.Cela font d’eux de bons candidatspour des formulations de sham-pooings, de crèmes et de gels11-13.

• des aliments : Il permet d’aug-menter la durée de vie des alimentsgrâce à sa fonction antibactérienne.C’est aussi un antioxydant, – ilretarde le rancissement des lipides–, et il est très utilisé pour encapsu-ler des composés bioactifs. Cepen-dant, il est surtout intéressant pourle film d’emballage, auquel onpeut ajouter un additif à libérationcontrôlée pour lui donner plus de

fonctions. Il est compatible avectout : fruits, légumes, poissons,viandes, etc. On retient aussi sespropriétés stabilisante et émulsi-fiante pour stabiliser des sauces,des crèmes, etc. Son ajout améliorela texture et la capacité de réten-tion de l’eau. Par contre, à fortedose, il peut altérer les propriétésorganoleptiques du produit11-13.

• de la santé : On a déjà soulignéla capacité du CTS à capter lesgras. Des études cliniques ontmontré qu’il a un effet bénéfiquepour le traitement du cholestérol.Cependant, son efficacité enmédecine est reliée à son degréde déacétylation (DD) et à sa taillemoléculaire, deux paramètresessentiels mais pas toujoursfaciles à reproduire en fonction dutemps, puisque la chitine est unmatériau provenant du vivant etnon pas de synthèses bien maîtri-sées. De plus, le DD peut êtreidentique en pourcentage, maispas en distribution dans la chaîne.Bien que le CTS soit inoffensif, ondéconseille aux gens ayant desallergies aux produits marins etaux fruits de mer d’en consom-mer11-13.

• agricole : La chitine et le chi-tosane sont des éliciteurs. End’autres mots, ce sont desmolécules qui ont une action phy-topathogène. Elles déclenchentchez la plante des mécanismes dedéfense qui la protègent par lasuite. L’autre grande application

Le chitosane, un bon citoyen qui vient au secours des municipalitésdans leur lutte anti-graffiti10 !

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DOMAINE APPLICATIONS

SANTÉ Fils de suture, pansements, bandages ; encapsulation etrelargage de médicaments ; accélérateur de cicatrisation ;produits diététiques ; etc.

ALIMENTAIRE Additifs (liant, émulsifiant, épaississant) ; préservatifs (anti-oxydant, antibactérien) ; emballages comestibles ; etc.

AGRICULTURE Enrobage de semence ; éliciteurs ; films biodégradables ;fertilisants, clarification et stabilisation des vins ; etc.

COSMÉTIQUE Emballages ; lotions ; ingrédients pour formulation ; etc.

INDUSTRIE Membranes filtrantes (films, fibres creuses, tubes) ; additifs pour pâtes et papiers ; agents floculant-coagulants ;absorbants pour colorants et métaux lourds ; etc.

TABLEAU I : Les principales applications du chitosane (adapté de 12).

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«

»

Le chitosane

peut absorber

de 10 à 15 fois son

poids en lipides,

aussi on

le retrouve dans

de nombreux

produits pour

diète dont

l’efficacité

est très

contestée.

dans ce domaine estl’enrobage de semences,de produits agricoles etd’engrais. Le chitosanejoue aussi un rôle impor-tant pour la clarification,la désacidification etl’élimination des métauxlourds dans le vin11,13-14.

• du traitement deseaux : La plus grandeutilisation du chitosaneest pour la coagula-tion/floculation et pourl’absorption de métauxlourds. Pour capter lesmétaux lourds en solu-tion dans l’eau, il estsouvent conditionnésous forme de billes dequelques millimètresde diamètre, et il jouealors un rôle plus oumoins identique à celui des résineséchangeuses d’ions11,14-16. Par rapportà ces dernières, les billes de CTS ontle pouvoir de capturer les métauxlourds même dans des eaux salées,mais elles ont le défaut de ne pas êtreaussi sélectives vis-à-vis des métauxet surtout de ne pas être recyclables.Aussi, après un seul usage, peuimporte le degré de contamination,elles doivent être entreposées ou trai-tées convenablement. De plus, leurrésistance mécanique est plus faibleque celle des résines synthétiques ou des zéolites. Actuellement, il sedéveloppe, surtout en Asie, toute une recherche pour contourner cesdéfauts en associant le chitosane àdes absorbants classiques comme les argiles, l’alumine, les bentonites,etc.17. On l’utilise aussi pour l’adsorp-tion de colorants17-18.

LES ACTEURS ET LE MOT DE LA FIN

Les Français ont été très actifs dans cedomaine, mais depuis 2007-2009, lesAsiatiques, notamment en Malaisie et àTaiwan, sont de plus en plus présents, sur-tout sur le plan des applications envi-ronnementales. Le Québec est loind’être absent, puisque l’Université deSherbrooke, l’École Polytechnique et lereste de la communauté universitaire pos-sèdent des pôles de recherche plus oumoins importants sur ces biopolymères.Ce texte représente à peine la pointede l’iceberg de la recherche et desapplications à leur sujet. Bien qu’ellesaient été présentées comme des molé-cules miracles dans les années 1990, 20ans plus tard, ces deux macromoléculespeinent encore à s’imposer dans lesapplications industrielles à fort volume.

12

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Références et notes :

1. La production mondiale de chitine (son nom pro-vient du grec « khitôn », qui signifie tunique) seraitautour des 2000 à 3000 tonnes par an, et environ60 à 70 % serviraient à fabriquer le chitosane. Sonprix de vente est d’environ 10-20 dollars le kilo-gramme. Elle est obtenue souvent à partir de cara-paces de crustacés (notamment la crevette). Unkilogramme de carapaces de crevettes fournit entre16 et 40 grammes de chitine sèche. En plus despertes obligatoires dues à la décalcification et à ladéprotéination des carapaces, le broyage et letamisage final occasionnent à eux seuls 40 % depertes additionnelles. Cela donne un rendement del’ordre de 2,5 %, ou 25 grammes de chitine parkilogramme de produit brut (ou 25 kg par tonne).Les chiffres varient d’une source à l’autre. Certainessont moins optimistes et considèrent les rende-ments autour de 1,0-1,6 % (10-16 kg par tonne).

2. P. A. Felse et T. Panda, « Studies on applications ofchitin and its derivatives ». Bioprocess Engineering,vol. 20, 1999, p. 505-512. Cet article résume lesprincipales applications de la chitine (et par exten-sion du chitosane).

3. Le traitement dans des conditions adéquates de lachitine permet de générer soit la glucosamine, soitle chitosane. Le marché américain de la glucosa-mine est d'un peu plus de 800 millions de dollars,et le marché mondial était de 2 milliards de dollars en 2008 (d’après Wikipédia). Son efficacité estcontestée et elle pourrait être le précurseur du dia-bète pour ses utilisateurs.

4. Le chitosane a été découvert par C. Rouget en1859 alors qu’il traitait la chitine avec du KOHconcentré à température élevée. Après ce traite-ment, on obtient la déacétylation de la fonctionamine. Le nom chitosane a été proposé par le chi-miste allemand Hoppe-Seyler en 1894 (soit 83 ansaprès la découverte de la chitine).

5. J. Empereur, D. Chaussy et M. N. Belgacem, « Papiers autoadhésifs micro encapsulés », Cerig,juin 2009. Dossier pdf disponible à cerig.efpg.inpg.fr/article-scientifique/2009/papier-autoadhesif.htm et à cerig.efpg.inpg.fr/memoire/2010/chitosane-papier-antimicrobien.htm.

6. Le site de France-Chitine est très bien fait etdonne l’essentiel sur la chitine et le chitosane en quelques pages Web (voir www.france-chitine.com/images/tabfab.jpg).

7. Le chitosane est vendu comme suppléments pourabsorber le gras. Les sites Internet sur cette théma-tique sont légion et la polémique sur cette réalitéest à la hauteur de leur nombre ! (voir, par exemple,fr.wikipedia.org/wiki/Chitosane).

8. C. K. S. Pillai, W. Paul et C. P. Sharma, « Chitin andchitosan polymers: Chemistry, solubility and fiberformation ». Progress in Polymer Science, vol. 34,2009, p. 641-678.

9. Les prix de la chitine et du chitosane varient beau-coup d’une source à l’autre et en fonction de laquantité demandée. Ces composés sont hors deprix lorsqu’ils sont achetés sur catalogue. L’Asieest le principal producteur de chitosane et un desberceaux de la recherche contemporaine sur ceproduit. Actuellement, pour des commandes supé-rieures à 10 kg, les prix varient entre 20 $ et 40 $par kilogramme en Asie pour un grade industriel.Au Québec, la compagnie Pêcherie Marinard Ltée(marinard.com) en fournit dans la même gamme deprix.

10. G. Castelan, « Polymères biodégradables ». Techniquesde l’ingénieur, Paris, Lavoisier, éditions 2008, Bio4150-1 à Bio 4150-20.

11. Ouvrage coordonné par G. Crini, P.-M. Badot et E. Guibal: «Chitine et Chitosane, du biopolymère à l’application». Presses de l’Université de Franche-Comté, Besançon, France, 2009, 303 pages.

12. C. Michon, V. Bosc et G. Cuvelier, « Gels de biopoly-mères naturels pour formulation agroalimentaire ».Techniques de l’ingénieur, Paris, Lavoisier, éditions2011, J 2220-1 à J 2220-15.

13. N. Jarroux, « Les biopolymères : différentes familles,propriétés et applications ». Techniques de l’ingé-nieur, Paris, Lavoisier, éditions 2011, AM 3580-1 àAM 3580-16.

14. G. Crini, P.-M. Badot et N. Morin-Crini, « Traitementdes eaux par du chitosane : intérêts, méthodes et perspectives ». Techniques de l’ingénieur, Paris,Lavoisier, éditions 2010, RE 126-1 à RE 126-13.

15. E. Guibal, « Interactions of metal ions with chitosan-based sorbents : a review ». Separation and Purifi-cation Technology, vol. 38, 2004, p. 43-74.

16. F.-C. Wu, R.-L. Tseng et R.-S. Juang, « A review and experimental verification of using chitosan andits derivatives as adsorbents for selected heavymetals ». Journal of Environmental Management,vol. 91, 2010, p. 789-806.

17. W. S. Wan Ngah, L. C. Teong et M. A. K.M. Hanafiah, « Adsorption of dyes and heavy metalions by chitosan composites : a review ». Carbohy-drate polymers, vol. 83, 2011, p.1446-1456.

18. G. Crini et P.-M. Badot, « Application of chitosan, anatural aminopolysaccharide, for dye removal fromaqueous solutions by adsorption processes usingbatch studies : a review of recent literature ».Progress in Polymer Science, vol. 33, 2008, p. 399-447.

HOHO

NH2

OH

OH

O

Formule de la glucosamine (CAS : 3416-24-8,C6H13N05)

«

»

Les Asiatiques

sont de plus

en plus présents

dans ce domaine

de recherche,

car ils ont

l’avantage

de posséder

la ressource.

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AteliersLes participants ont assisté à des ateliers captivants, animés par des conférenciers qui ont été fort appréciés tout au long de la journée.

Présentation de la LoiNotre présentateur, Me Jean Lanctôt a surendre accessible la matière assez aridequ’est la modification de la Loi sur les chimistes professionnels, un sujet sérieuxqu’il a abordé avec humour.

lancementLe cocktail a été le cadre du lancement du guide sur les matières dangereuses résiduelles au Québec, dont les auteurs sont Normand Dallaire et Marc Olivier. Aucentre Madame Marie-Andrée Bastien, de Demarcom,agissait comme animatrice lors du lancement.

Une première à l'Ordre des chimistes du Québec !

l’accueilC’est dans la splendeur de Charlevoix que les participants se sontrencontrés pour célébrer cet événement spécial qu’est l’Annéeinternationale de la chimie, qui coïncide avec le 85e anniversaire de l’Ordre des chimistes du Québec.

Un décor enchanteur, une organisation impeccable, un service hors pair, et un accueil chaleureux !

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Les conférenciers et les animateurs

l’assemblée générale 2011L’assemblée générale annuelle, un temps d’arrêt pour faire le point, a été animée par MM. Guy Collin, Jean Lanctôt et Martial Boivin.

Thème : Bilan moral et financier – Rapport annuel 2010-2011

Thème : Santé, nutrition et environnement – Et si nous étions à l’origine de nos cancers !

Conférencier – M. Christian Linard, biochimiste clinique – Université du Québec à Trois-Rivières

Animateur – M. Erik Ayala Bribiesca, doctorant en Scienceset technologie des aliments – Université Laval

Thème : Eau potable – portrait de la situation au Québec

Conférencier – M. Abdelaziz Gherrou, chimiste – Centre des technologies de l’eau

Animateur –M. Serge Alex, chimiste – Centre d’études et procédés chimiques

Thème : Les gaz de schiste – Les additifs chimiques ajoutés au fluide de fracturation et l’état des connaissancesConférencier –M. Guy Chateauneuf,

chimiste – CRA Québec

Animateur – M. Martin Beaulieu, chimiste – Exp. inc.

Thème : La notion de risque – Les risques de la vie – Perceptions et réalités

Conférencier –M. Ariel Fenster, chimiste – Université McGill

Animateur –M. Claude Chartrand, chimiste – Ordre des chimistes du Québec

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Labo-brunchLa chimie fait partie de la cuisine depuis toujours, mais avec l’arrivée de l’azote liquide, elle offre de nouvelles avenues culinaires ! C’est la cuisine moléculaire !

Souper-galaUn souper à quatre services ponctué par l’allocution de bienvenue, la remise desbourses d’excellence aux récipiendaires 2011 à Audrey Laventure et Nicolas Parenteau« étudiants à l’université de Montréal » et le Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec à M. Gaston Mercier, « chimiste au centre de recherche et de développementen horticulture Agriculture et Agroalimentaire Canada ».

Un menu copieux digne du terroir de Charlevoix !

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nos commanditaires

L’observatoireastronomique

La route des saveurs de charlevoix

Les cuisiniers ont su mettreen valeur les richesses duterroir de Charlevoix, augrand plaisir des palais.

La physique et la chimie ont fait bon ménage au cours du week-end, puisque les chimistes de l’OCQ ont pu profiter à plein de l’observatoire astronomiquede Charlevoix et de son télescope de 305 mm.

RemerciementsNous remercions chaleureusement les participants, nos hôtes du Manoir Richelieuainsi que les organisateurs des « Assises de Charlevoix ». Bravo à tous !

Les photos sont de François Rivard - photographe en Charlevoix sauf celles de la route des saveurs, elles sont d'Isabelle Plouffe et celles de l'observatoire sont de Gabriel Giguere.

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18

par

AZIZ GHERROU,Ph. D., chercheur chimiste,

Centre des technologiesde l’eau (CTE), Montréal

environnement

Les enfants exposés à une concentra-tion élevée de manganèse dans l’eaupotable réussissent moins bien les testsd’habiletés intellectuelles que desenfants moins exposés. Selon lesauteurs de l’étude, ces troubles appa-raissent dès le seuil de 200 micro-grammes par litre (µg/l), soit bien endessous des 400 µg/l tolérés au titre desnormes de l’Organisation mondiale dela santé (OMS). D’ailleurs, pour évitertout risque, les auteurs préconisent debaisser de moitié le seuil de concentra-tion en manganèse défini par l’OMS.Santé Canada a d’ailleurs un objectif« organoleptique et esthétique » de 50 microgrammes de Manganèse parlitre d’eau potable.

Bien que la majorité des usines d’eaupotable du Québec soit dotée demoyens d’enlèvement du manganèse

Le manganèse dans l’eaupotable serait nuisible à la santé des enfants. Comment s’en débarrasser?Le manganèse est un métal qui se trouve naturellement dans les eaux souterraines. C'est un nutriment essentiel pour la santéhumaine, mais qui pourrait devenir dangereux s’il dépasse uncertain seuil de concentration, puisqu'il peut endommager le systèmenerveux. En effet, des travaux publiés dans la revue « EnvironmentalHealth Perspectives » et menés par une équipe de chercheurs dirigéepar Maryse Bouchard, de l'Université du Québec à Montréal, adémontré qu’une concentration élevée de manganèse dans l'eaupotable réduit le quotient intellectuel (QI) des enfants.

chimiste

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pour des raisons d’esthétique (le man-ganèse peut colorer l’eau et lui donnerun goût métallique après avoir étéoxydé), il serait opportun de penser à perfectionner et à modifier ces installations pour leur permettred’amener les taux de manganèse àatteindre idéalement des valeurs inférieures à 200 µg/L.

LA CHIMIE DUMANGANÈSE DANS L’EAU

Les états d’oxydation du manganèseles plus communs sont +2, +3, +4,+6 et +7, bien que tous les étatsentre +1 et +7 soient observés.Dans les eaux naturelles, la formebivalente du manganèse occupe uneplace prépondérante. Cette forme demanganèse est soluble, formant descomplexes avec les carbonates, lessulfates et les silicates, ou avec lesacides humiques. Dans le cas deseaux de surface, on peut le trouversous forme de matières en suspen-sion ou de matière colloïdales. Sousforme de dioxydes, le manganèse esttétravalent. Cet état d’oxydation estconsidéré stable et pourrait donc êtrel’état recherché pour l’élimination chimique du manganèse.

Le diagramme de Pourbaix de lafigure 1 montre la répartition desespèces du manganèse en fonctiondu pH (1).

Ainsi, Mn2+ étant sous sa formesoluble dans les domaines de pH deseaux naturelles, il faudra alors letransformer en un autre état d’oxyda-tion dont l’espèce serait insoluble.Ceci pourrait se faire, par exemple,par injection d’oxydants forts.

TECHNIQUESD’ENLÈVEMENT DUMANGANÈSE

Dans le domaine de la produc-tion d’eau potable, les techniquesappliquées à la déman ganisations’appliquent aussi à la déferri-sation en respectant certainesconditions particulières pourchacun des cas, notamment lavaleur du pH de l’eau. Cepen-dant, on focalisera l’attentiondans cet article sur les tech-niques de démanganisation.

Il existe différentes techniques dedémanganisation possibles (2-6) :– l’oxydation suivie d’une filtration ;

– la filtration catalytique ;– la séquestration des ionsMn2+ ;

– l’échange d’ions ;– la coagulation-floculation ;– le traitement biologique.

OXYDATION CHIMIQUEOU PAR FILTRATIONCATALYTIQUEL’oxydation est le procédé le plusrépandu, du fait qu’il s’applique aussibien à des concentrations faibles et éle-vées en manganèse, contrairement, parexemple, à l’échange ionique sur résineet à l’adsorption qui sont beaucoup plusdédiés à des eaux faiblement chargées(saturation rapide des résines et desmatériaux d’adsorption, d’où une fré-quente régénération).

Le tableau 1 récapitule les différentsoxydants utilisés ainsi que les dosesthéoriques à introduire dans l’eau,

MnO4 [ – ]

MnO2(s)

Eh (

V )

pH

MnO4 [2 – ]

Mn [2+]Mn2O3 (s)

MnOH [+]

Mn(OH)3 [ – ]

Mn3O4 (s)

1.2

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0

-0.2

-0.4

-0.6

-0.81 3 5 7 9 11 13

Figure 1 : Diagramme de Pourbaix dumanganèse dans l’eau à 25 ºC.

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basées sur la stœchiométrie des réactions mises en jeu. Cependant, cesdoses théoriques varient généralementselon la qualité des eaux à traiter. Desessais en laboratoire sont donc requispour connaître les doses réelles à injec-ter et les conditions expérimentales àrespecter.

Les techniques d’oxydation les plus uti-lisées pour la démanganisation de l’eaupotable sont l’aération par injection del’air ou de l’oxygène pur, l’ozonation etl’oxydation sur média filtrant.

L’aération permet aussi bien d’oxyder le manganèse dissous. Différentes tech-niques d’aération sont possibles, allantdu ruissellement en nappe mince, del’aération par barbotage, de la pulvéri-sation de l’eau, à de l’injection d’air oud’oxygène pressurisé. La vitesse d’oxy-dation dépend du pH, de la pressionpartielle d’oxygène et de la concentra-tion en manganèse présent dans l’eau,mais reste quand même lente selon latechnique d’aération, elle peut atteindredeux heures). Elle s’adapte beaucoup àla démanganisation d’eaux très faible-ment chargées en manganèse dissous.Dans le cas où la concentration de man-ganèse dans l’eau est assez élevée, cequi est le cas particulièrement des eauxde surfaces et des eaux souterrainescontaminées par des activités indus-trielles, une oxydation par voie chimiqueest requise. L’ozonation est de ce fait la

technique la plus répandue. Dans cecas, le temps de contact est diminuéconsidérablement.

OXYDATION SUR MÉDIAFILTRANTLe procédé d’oxydation sur média filtrant (appelé « sable vert »), quantà lui, repose sur un phénomèned’adsorption/oxydation du manga-nèse à la surface d’un matériau spé-cifique de filtration qui permet àl’eau de percoler à travers le lit du matériau. En effet, le matériau filtrant joue à la fois le rôle d’échan-geur d’électrons (donc d’oxydant) etcelui de matériau adsorbant.

Tous les matériaux utilisables pour lafiltration catalytique sont des maté-riaux recouverts de façon artificielle ounaturelle de dioxyde de manganèse(MnO2) et se présentent sous la formeZ-MnO2 où Z représente le matériau.Le sable, l’anthracite et la zéolite sontdes types de matériaux utilisés.

Principes chimiques du « sable vert » :

1. La zéolithe (Z-Na2) est enrichie enmanganèse Mn2+ par percolationd’une solution de sulfate manga-neux, soit :

Z - Na2 + Mn2+

���Z - Mn + 2Na+

TAUX DE TRAITEMENTOXYDANT RÉACTION THÉORIQUE

O2 2Mn2 + O2 + 2H2O 2MnO2 (s) + 4H+ 0,29 mg O2/mg Mn

Cl2 Mn2 + CL2 + 2H2O MnO2 (s) +2CL¯ + 4H+ 1,30 mg Cl2/mg Mn

KMnO4 3Mn2 + 2MnO4̄ + 2H2O 5MnO2 (s) + 4H+ 1,92 mg KMnO4/mg Mn

ClO2 Mn2+ + 2CIO2+ 2H2O MnO2 (s) +2CIO2̄ + 4H+ 2,45 mg ClO2/mg Mn

O3 Mn2+ + O3(aq)+ H2O MnO2 (s) +O2 (aq)+ 2H+ 0,88 mg O3/mg Mn

Tableau 1 : Réactions des ions Mn2+ avec différents oxydants et taux de traitementsthéoriques pour oxyder 1 mg de Mn2+/litre d’eau pure.

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«

»

Selon les

auteurs de l’étude,

ces troubles

apparaissent

dès le seuil de

200 microgrammes

par litre (μg/l),

soit bien en

dessous des

400 μg/l tolérés

au titre des

normes de

l’Organisation

mondiale de

la santé.

2. Ce manganèse fixé est ensuiteoxydé en MnO2 par percolationd’une solution de KMnO4 (perman-ganate de potassium), et l’onobtient Z- (MnO2)x.

3. La percolation de l’eau à traiter surcette zéolithe manganisée permetde fixer le Mn dissous par transfor-mation du MnO2 de la zéolithe ensesquioxyde de manganèse Mn2O3,soit :

Z - (Mn02)x+Mn2++H2O �Z - (Mn203)x+ 2H

+

Après un certain nombre de cyclesd’utilisation, le média catalytique peutse régénérer par simple contact avecune solution de permanganate depotassium concentrée.

LA DÉMANGANISATIONBIOLOGIQUELes bactéries du manganèse (manga-nobactéries) permettent, en milieuaérobie, l’oxydation du manganèse (II)

en oxydes de manganèse insolubles.Certaines bactéries telles que Lepto-thrix, Siderocapsa et Gallionella sontcapables d’oxyder sélectivement lemanganèse dans des conditions demilieu suivantes :– teneur en oxygène dissous de 50-90 % de la saturation ;

– potentiel d’oxydoréduction > 300 mV;– pH > 7,5.

Le développement des bactéries estplus ou moins long selon les espèces.Pour que le fonctionnement soit opti-mal, le temps de maturation peutatteindre deux mois.

La démanganisation biologique s’ap-plique aux eaux ayant un pH basique.Elle est très utilisée et présente de nom-breux avantages par rapport aux procé-dés physico-chimiques du fait de sasimplicité et ne nécessite pas d’apportde produits chimiques. De plus, lesvitesses de filtration sont très élevées et les pertes de charges, modérées.

By-pass

Filtre deprotection

Vanne automatique

Pressostat

Vidange

Démanganiseur

Bac depermanganate

Compteur àimpulsions

Dosapur

Eau traitée

Chlormat

Temps decontact

Forage

Réservoirhydrophore

Figure 2 : Exemple de schéma de filière de démanganisation utilisant un matériau catalytique(filtre de Ocene France).

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»

«Il conviendra

de disposer d’une

analyse complète

de l’eau brute, qui

pourra permettre

de choisir

judicieusement

le mode de

traitement et

d’anticiper

sur certains

problèmes

d’exploitation.

Cependant, en présence de fer et demanganèse simultanément, il faudrafaire appel à deux filières de traitementdifférentes basées sur un choix judi-cieux du type de bactéries (ferobacté-ries pour le fer) et des conditionsexpérimentales, notamment les valeursde pH de l’eau.

PARAMÈTRES À PRENDREEN CONSIDÉRATION POURRÉALISER UN PROJET.Il conviendra de disposer d’une analysecomplète de l’eau brute, qui pourra per-mettre de choisir judicieusement lemode de traitement et d’anticiper surcertains problèmes d’exploitation :

• pH (influence sur la cinétique d’oxy-dation du manganèse et dans le choixdu mode de traitement biologique) ;

• alcalinité et dureté (difficultés dedémanganisation dans les eaux trèsdouces) ;

• potentiel Redox (pour applicationdu graphe de stabilité) ;

• silicates, phosphates (complexesminéraux possibles) ;

• turbidité (prévision d’un problèmecomplémentaire de clarification) ;

• couleur réelle, matières organiques(complexes organiques possibles) ;

les matières organiques seront esti-mées au moins par l’oxydabilité auKMn04, et si possible égalementpar le COT et l’absorption UV ;

• ammonium, nitrites (concurrencedans les procédés d’oxydation àl’air, en particulier en démanganisa-tion biologique ; nécessité éven-tuelle d’une nitrification ou d’unechloration au point critique) ;

• chlorures, sulfates (complexes pos-sibles, incidence sur la corrosivitéde l’eau) ;

• oxygène, gaz carbonique.

À l’heure actuelle, au Québec, le man-ganèse ne fait pas partie de la listedes éléments inclus dans le Règlementsur la qualité de l’eau potable duministère du Développement durable,de l’Environnement et des Parcs.Cependant, pour atteindre la concen-tration de 200 µg/l suggérée par leschercheurs de l’Université de Mont-réal ou celle de 50�µg/l suggérée parSanté Canada, il faudra opérer cessystèmes de traitement d’une manièreoptimale. Ceci passe par des essais de traitabilité à l’échelle d’un labora-toire pour déterminer les paramètres optimaux à même d’atteindre cesobjectifs. Il se pourrait aussi qu’unecombinaison de technologies soitrequise.

Pompagede l’eaubrute

MANGAZUR Chloration Réseau dedistribution

Ajustementdu pH et del’oxygènedissous

Eau et airde lavage Rejet

Figure 3 : Exemple de schéma de filière de démanganisation biologique(unité contenant le filtre Mangazur de Dégremont).

Bibliographie

1. Atlas of E-pH diagrams,Intercomparison of thermodynamicdatabases Geological Survey ofJapan, Open File Report, no 419.

2. R. B. Robinson, M. G. Browman, J.M. Holden, Iron and manganesetreatment by addition of sodiumsilicate and chlorine, Proc. Am.Water Works Assoc., Denver, État-Unis, 1985.

3. P. Mouchet, Étude bibliographique de la déferrisation et de ladémanganisation des eaux profondes,rapport Dégrémont, 1975.

4. W. R. Knocke, « Soluble ManganeseRemoval on Oxide-Coated FilterMedia », Journal AWWA, 1988, p. 80, p. 65.

5. B. Le Gaillot, R. Le Besq, Synthèsebibliographique : Potabilisation des eaux : Traitement du fer et du manganèse, Agence de l’eau, Loire-Bretagne, 1992.

6. P. Mouchet, « From conventional tobiological removal of iron andmanganese in France », Journal AWWA,vol. 84 no 4, 1992, p. 158-167.

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chronique légale

QU’EST-CE QU’UN « PATENT TROLL »?

Dans le monde des légendes, un troll est un lutin maléfique, un monstre dufolklore scandinave qui se cache sous un pont et exige un paiement des voya-geurs imprudents, pour leur permettrede traverser le pont. Le terme « patenttroll » a été utilisé, en 2001, dans unlitige aux États-Unis impliquant le géantdes semi-conducteurs, Intel Corporation,alors accusé de contrefaçon. Selon Intel,un « patent troll » est un individu ou uneentreprise qui essaie de générer beau-coup d’argent par le biais d’un brevetqu’il détient, mais qu’il n’utilise pas, n’apas l’intention d’utiliser et, dans la plu-part des cas, n’a jamais utilisé de façonindustrielle. Ils sont donc aussi appelésdes non-practicing entities (NPE), car ilsn’exploitent pas l’invention.

Les trolls, les plus médiatisés sont ceuxqui n’ont pas développé l’invention, mais

qui ont acquis les brevets auprès d’in-venteurs individuels ou d’entreprises. Ils’agit souvent de brevets qui ne sont pas exploités, et sont même parfoisoubliés par les titulaires eux-mêmesdans l’industrie. Les trolls cherchentalors à mettre la main sur ces brevets età en tirer profit d’un point de vue juri-dique, en exigeant des licences d’exploi-tation ou en intentant des actionsdevant les tribunaux face à des individusou des entreprises qui utilisent l’inven-tion et ce, dans le but d’obtenir desdommages-intérêts ou des injonctionspour faire cesser toute exploitation nonautorisée.

Cependant, les trolls peuvent être divi-sés en quatre groupes :

1. Les authentiques trollsIls n’ont pas réalisé l’invention brevetéeeux-mêmes. Ils ont acquis le brevet, sou-vent dans le cas d’une faillite et donc, apriori, à un prix très bas, dans le but

Les entreprises doivent-elles craindre les « patent trolls » ?

par

GABRIELLE MOISAN,biochimiste, avocateet agente de brevets,

ROBIC S.E.N.C.R.L.

Tout d'abord, avant de décrire les « patent trolls », rappelons l'objet du droit d'un brevet : l'inventeur obtient le droit exclusifd'exploiter son invention en contrepartie de la divulgation de cette invention au public. Le breveté peut ensuite soit exploiter son invention lui-même, soit la céder (vente), la donner en licence (location), la garder sans l'exploiter ou encore l'abandonner.Cependant, il est intéressé, à rembourser ses dépenses de rechercheet développement, et à obtenir des profits.

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d’intenter une poursuite ou d’obtenirdes royautés d’une autre compagnie quiutilise cette technologie. Ainsi, NTP, unepetite compagnie américaine, a intentéune action aux États-Unis contreResearch in Motion, à propos du Black-berry™, et a obtenu plus de 600 millionsde dollars dans un règlement pourmettre fin au procès.

2. Les trolls chercheursIls ont développé l’invention avec l’in-tention de la céder sans l’exploiter.Peuvent être associés à ce groupe lesbureaux de transfert de technologiedes universités ou des instituts derecherche.

3. Les trolls par accidentIls ont développé l’invention, l’ontexploitée, mais suite aux aléas des déci-sions d’affaires en ont arrêté l’exploita-tion. Ils essaient néanmoins d’obtenirdes revenus d’entreprises qui exploitentou copient leur invention.

4. Les trolls défensifsIl s’agit en général de grandes entre-prises qui obtiennent de nombreuxbrevets non pas pour les exploiter entant que tels, mais plutôt pour pouvoirensuite négocier avec leurs compéti-teurs, soit en échangeant des brevets(licences croisées) ou en les partageantdans un « pool », soit en les forçant à ralentir dans leurs affaires. Lesexemples sont nombreux dans ledomaine des technologies de l’informa-tion (exemples : tablettes, cellulaires,objets qui sont constitués d’une multi-tude de composantes, chacune pouvantêtre protégée par un brevet), mais celaarrive aussi avec des inventions pharma-ceutiques qui impliquent plusieurs com-posés, procédés ou appareils différents.En fait, c’est de plus en plus le cas, car

les inventions isolées sont de plus enplus rares. Elles sont plutôt cumulativeset constituent des améliorations d’in-ventions existantes : les inventions surde nouvelles classes de molécules sontrares. Par ailleurs, on peut penser queceux qui ont récemment racheté lesbrevets de Nortel (Apple, Microsoft)pourraient s’en servir tant pour blo-quer des trolls que pour exploiter réel-lement ces inventions.

LA LÉGALITÉ DES ACTIVITÉS DES« PATENT TROLLS »

Leurs activités sont légales : il n’y a pasd’abus de droits. Le détenteur d’un bre-vet doit pouvoir faire respecter sesdroits. Cependant, ces activités sont cri-tiquées pour des raisons éthiques :autant le public comprend que celui quia développé son invention se défendecontre celui qui la copie, autant le publiccritique celui qui n’exploite pas l’inven-tion mais qui exige quand même del’argent de ceux qui le font.

LA STRATÉGIE DES« PATENT TROLLS »

Les « patent trolls » fonctionnent commen’importe quelle entreprise qui veutexploiter son porte-feuille de brevets : ils surveillent le marché à la recherche1) d’un produit lucratif qu’ils peuventattaquer et 2) d’un brevet délivré dansce domaine qu’ils peuvent acquérir, defaçon à obtenir la combinaison gagnantela plus avantageuse possible. Soit ilsdétiennent déjà un brevet et cherchentensuite une proie qui pourrait contre-faire leur brevet, soit ils détectent uneactivité lucrative et cherchent à acquérirun brevet qui pourrait bloquer cette acti-vité. Les « patent trolls » décident de faire

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respecter leurs droits sur leur brevet àdes moments très opportunistes. Leurpoursuite est alors perçue comme unesurprise pour le défendeur, qui, tout àcoup, se fait accuser de contrefaçon.Étant donné que le titulaire du brevet necherchait pas jusque-là à faire respecterses droits, les défendeurs avaient puconclure, à tort, que le savoir-faire etl’invention revendiquées étaient deve-nus du domaine public, d’où leur grandesurprise lorsqu’un troll surgit, aumoment où ils s’y attendaient le moins.

De plus, alors qu’ils peuvent posséderles droits de brevets uniquement surun aspect de l’invention, les « patenttrolls » ont la capacité d’arrêter la pro-duction entière d’une invention. En fait,ils préfèrent attendre que l’inventionatteigne la ligne de production avantde choisir de faire respecter leursdroits de propriété intellectuelle. Ledéfendeur se retrouve alors dans unesituation très précaire : l’invention enquestion est déjà complète et prête àêtre vendue, et elle ne peut pas êtrereconstruite sans encourir des coûtsimportants. Dans le fond, le « patenttroll » s’arrange pour être dans uneposition de négociation très forte.Celui-ci est en effet en mesure d’exigerle paiement de royautés élevées auprésumé contrefacteur, qui se trouveprisonnier des investissements techno-logiques qu’il a faits. Dans l’incertitude,le défendeur préférera souvent négocierune licence rapidement avec le troll plu-tôt que de prendre le risque d’êtreimpliqué dans un procès pouvant êtrelong et coûteux et d’être l’objet d’uneinjonction ordonnant l’arrêt immédiatde la chaîne de production. Ainsi, lestrolls comptent sur le caractère parfoisimprévisible des décisions des tribu-naux pour « extorquer » à leurs cibles

des royautés exorbitantes, parfois sansréel fondement, notamment si le brevetest en fait invalide. Ce comportementtypique d’un « patent troll » est la rai-son pour laquelle il est assimilé au trollmythique qui se cache sous les pontset saute sur les voyageurs non avertispour leur demander une rançon.

Les patent troll peuvent parfois être perçus comme faisant du chantage :« Payez une redevance tout de suite »(sans même questionner la validité dubrevet ou le montant des royautés,celles-ci pouvant être plus élevées quela norme de l’industrie) ou « risquez unprocès long et coûteux » (pouvantentraîner l’arrêt de la chaîne de produc-tion, une perte de clientèle, des licencie-ments, etc. et ce, tant que le litige n’est pas réglé). Certains y voient mêmeun comportement similaire à celui de lamafia et renomment le troll un « patentdealer », d’autant plus que certains trollsassureraient une « protection » auxentreprises : « Entendons-nous. Ainsi,nous ne vous poursuivrons pas et per-sonne d’autre ne vous poursuivra nonplus » ; disent-ils, laissant sous-entendrequ’en l’absence d’ententes, les risquesde poursuite augmenteront.

LA RAISON DU SUCCÈS DES« PATENT TROLLS »

En fait, les raisons de leur succès sontnombreuses : ils sont eux-mêmes à l’abride poursuites. Ils n’exploitent aucuneinvention eux-mêmes, donc ils ne peu-vent être accusés de contrefaire d’autresbrevets. À l’inverse, dans l’industrie, deuxcompétiteurs tenteront plutôt d’arriverà une entente. Les trolls n’ont rien àperdre : ils ont peu d’employés et ilsn’ont pas de clients à satisfaire. Touteleur énergie est concentrée sur cette

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activité. Ils n’ont pas à se soucier de par-tager leurs ressources financières et humaines entre différents départe-ments. Ils peuvent même engager desavocats dédiés à ces activités. Enfin, ilsattaquent plusieurs entreprises de frontdans une même juridiction. Finalement, ily a même des investisseurs qui les sou-tiennent, ce qui leur permet de payer lesfrais d’administration reliés aux brevets

et les frais d’avocats, pour atteindre leursfins et offrir des revenus à ces investis-seurs. Aux États-Unis, lieu où se trouventla majorité des trolls, le perdant dans unlitige n’a pas à payer les frais du gagnant.Les « patent trolls » n’ont donc « rien » àperdre. Le fait pour le « patent troll » d’in-tenter une poursuite est même un outilde négociation pour obtenir, au moins,des royautés dans le cadre d’une licence.

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À l’inverse, le présumé contrefacteur sesent souvent coincé : il a un produit àlivrer, des employés à payer, des clientsà satisfaire et ce, immédiatement. Il al’impression qu’il n’a pas le choix.

PEUT-ON SE PRÉMUNIRCONTRE L’ATTAQUE D’UN TROLL ?Les entreprises devraient toujours réali-ser des recherches en liberté d’exploi-tation avant de lancer leur production,afin de vérifier si des brevets peuventleur être opposés. S’il y en a, il faut ana-lyser leur validité et communiquer avecle titulaire, le cas échéant, bien avantde lancer la production. Certainesentreprises acquièrent des brevetsjuste pour qu’ils ne soient pas acquispar des trolls. Il faut se rappeler aussiqu’avoir soi-même un brevet n’immu-nise pas contre d’autres brevets, quipeuvent être plus larges ou porter surun autre aspect de l’invention.

Les entreprises devraient aussi avoirune procédure pour réagir rapidementà l’interne à ces attaques, et ce, defaçon concertée dans le cas de plu-sieurs sites d’une même entreprise.

Certains compétiteurs s’allient pourrépondre aux attaques de tr olls, parexemple en préparant une défensecommune. Il est aussi possible decontester le lieu du procès choisi par letroll afin d’éviter certains tribunaux,réputés favorables aux trolls, tel quecelui qu’on trouve dans la petite ville deMarshall, au Texas.

POURQUOI RETROUVE-T-ON LES TROLLS SURTOUTAUX ÉTATS-UNIS?Aux États-Unis, le nombre de litiges enbrevets a explosé dans les dernières

années à cause des « patent trolls »,impliquant des coûts faramineux. Depar leur immensité, les États-Unisreprésentent un marché intéressantpour les trolls. Les technologies de l’in-formation sont brevetables aux États-Unis. Les dommages obtenus y sontplus importants et les frais engagés parla partie gagnante n’ont pas à êtreremboursés par la partie perdante. Lesprocès peuvent être tenus devant unjury, qui connaît peu la loi sur les bre-vets. De fait, les trolls se sont concen-trés dans des États qui leur sontfavorables, notamment au Texas.

Il est important de mentionner, toute-fois, que la réforme de la Loi sur lesbrevets qui vient d’être adoptée auxÉtats-Unis (le 16 septembre 2011) vamodifier certaines règles, limitant lepouvoir de ces trolls, notamment enlimitant chaque poursuite par un trollà un seul défendeur par action. Nouscommenterons cette réforme dans unprochain article.

CONCLUSION

En conclusion, les « patent trolls » doi-vent dénicher le brevet qui bloquera leproduit phare, parmi une multitude debrevets obtenus dans une « vente degarage ». A priori, la très grande majo-rité de ces brevets n’ont que peu devaleur et ce n’est pas une tâche aiséeque de les identifier, mais, en cas deréussite, cela peut impliquer des mil-lions de dollars et avoir des consé-quences immédiates et importantes surtoute entreprise faisant l’objet d’unepoursuite par un troll.

Nous vous invitons à communiqueravec nous pour de plus amples infor-mations.

Références :

1. Bertrand Sautier, « Patenttrolls : face à l'invasion deslutins, comment réagir? »,mémoire présenté en vue del’obtention du titre de Masteren droit de la propriétéintellectuelle et droit desnouvelles technologies del’Université Pierre-Mendès-France à Grenoble (France),sous la direction du Pr Christian Le Stanc, 2009.

2. Laurent Slits, « Les PatentTrolls : approche descriptive et prospective », Mémoire-recherche présenté en vue de l’obtention du titre deMaster en ingénieur de gestion de la Louvain School of Management, Louvain-la-Neuve (Belgique),sous la direction du Pr PaulBelleflamme, 2010.

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