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Cahier des résumés

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Cahier des résumés

« Participation locale et régionale : Regards croisés sur le développement international » 5 et 6 février 2013

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Merci à nos partenaires qui ont rendu possible la tenue de ce colloque.

Photo de la page couverture: Audrey Auclair Mise en page : Catherine Maisonneuve Graphisme : Catherine Maisonneuve

Collaborations : Chaire en développement international, Bureau international

Les textes contenus dans ce document n’engagent que leurs auteurs. © Chaire en développement international, Université Laval. Février 2013.

Cahier des résumés 2e colloque étudiant en développement international

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Mot de bienvenue du comité organisateur C’est avec grand enthousiasme que le comité organisateur donne aujourd’hui le coup d’envoi de ce 2e colloque en développement international de l’Université Laval, sous le thème « Participation locale et régionale : Regards croisés sur le développement international ». Alors que de grands bouleversements à l’échelle mondiale affectent actuellement les efforts de développement, les questions de participation, d’appropriation, de prise en charge locale et régionale, ainsi que de développement des communautés s’imposent plus que jamais. Ainsi, l’opportunité d’échanger en direct avec des conférenciers et participants au Sénégal dans le cadre de ce 2e colloque est des plus stimulantes et démontre toute l’importance du thème de l’événement. Les regards des participants du Sud et du Nord s’y croiseront afin de faire avancer les connaissances sur le développement international dans l’optique de répondre aux besoins réels des communautés. Ce grand rendez-vous des praticiens, chercheurs, étudiants, professeurs et passionnés du développement international mettra en lumière les projets d’étudiants de 2e et 3e cycles de diverses disciplines académiques, affiliés à des universités québécoises, sénégalaises et européennes. Leurs réflexions et le partage de leurs expériences en développement international porteront sur des thèmes aussi diversifiés que :

Gestion participative des ressources naturelles

Responsabilité sociale des entreprises

Enjeux de genre

Besoins locaux en santé et éducation

Droit, économie et politique du développement

Gouvernance locale, architecture et aménagement urbain C’est donc avec grand plaisir que nous vous souhaitons la bienvenue à ce colloque. Nous espérons que cette tribune sans pareille vous permette d’élargir vos horizons afin de contribuer à l’émergence d’un développement international plus juste et durable.

Le comité organisateur du 2e colloque étudiant en développement international

Membres des comités organisateurs du colloque 2013

Comité organisateur Comité des bénévoles Comité scientifique Yann Bousquet Marilyse Cournoyer Awa Diop Kether Hayden Marie-Ève Hudon Momar Kane Andréanne Lavoie Tony Toufic

Hawa Ba Daniel Godon Geneviève Laroche Catherine Maisonneuve Nadège Rosine Toguem Dominique Willy Kameni Tchakoua

Sophie Brière John Cockburn Marc-Antoine Désy Sabrina Doyon Ngor Ndour Alain Olivier

« Participation locale et régionale : Regards croisés sur le développement international » 5 et 6 février 2013

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Mot du titulaire de la Chaire en développement international

Alain Olivier

De la première édition régionale à cette deuxième mouture internationale, le colloque étudiant en développement international de l'Université Laval prend peu à peu une ampleur que nous n'osions imaginer. C'est avec une très grande fierté que la Chaire en développement international soutient une fois encore cette initiative étudiante qui dépasse, cette année, nos frontières. Par cet événement, nous espérons offrir une occasion aux étudiants et aux étudiantes qui s'intéressent aux questions de développement international de diffuser leurs résultats, discuter avec leurs pairs et diversifier leurs connaissances sur ce sujet si vaste. Nous souhaitons toutefois que le colloque soit plus qu'une simple plateforme de présentation et permette à tous les étudiants intéressés au développement international de tisser des liens entre eux et, qui sait, de développer une véritable communauté de pratique dans le domaine du développement international. Cette année encore, la diversité des thèmes de la programmation laisse entrevoir la richesse et la diversité des travaux menés par les étudiants. Venant du Canada, du Sénégal ou de la France, les conférenciers sauront certainement nous surprendre avec leurs résultats et nous passionner pour leur sujet d'étude. Nous vous invitons à nous rejoindre à l'occasion de ces deux journées pour apprécier toutes ces recherches et partager ces instants où nous discuterons ensemble d'un autre développement. Bon colloque étudiant !

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Table des matières

PROGRAMME 7

CONFÉRENCIER INVITÉ 11 Vers une monnaie unique pour les pays de la CEDEAO ? 11

M. Diéry Seck (Directeur du Centre de recherche en économie politique de Dakar et ancien économiste à la Banque mondiale) 11

RÉSUMÉS 12 Séance 1 12 La gestion des ressources naturelles : quelles implications pour la population? 12

Les causes de déboisement et de dégradation des forêts : le cas de la Forêt Modèle de Dja et Mpomo au Cameroun 12 Enjeux de la participation des populations rurales aux projets de développement agricoles : Étude de cas sur l’échec de la production de Jatropha curcas au Sénégal 13 La participation de la population locale à la séquestration du carbone par la mise en défense du site de Tockngol 14 Les incidences socio-économiques des PME (Petite et Moyenne Entreprise) agro-alimentaires sur le développement rural : l’exemple de l’entreprise « Zéina productions » à Diélerlou Sylla (Sénégal) 15

Séance 2 16 Les enjeux de genre dans le développement : Particularités et opportunités 16

Santé des femmes : Essai de conceptualisation de la « communication perçue » dans la prévention du sida chez les femmes au Sénégal 16 Les facteurs influençant l’application des politiques d’égalité entre femmes et hommes dans les ONG au Mali recevant de l’aide internationale au développement 17 Filles de rue en Égypte : Activité économique et tentatives de réhabilitation dans les ONG 18

Séance 3 19 L’éducation comme vecteur de développement participatif 19

Scolarisation en Guinée rurale : Dynamiques, processus et enjeux 19 Santé de la reproduction et enjeux démographiques à Saint-Louis du Sénégal 20

Séance 4 21 La gouvernance locale et l’aménagement urbain : Vers la création d’espaces de participation? 21

Agriculture urbaine et sécurité alimentaire dans le quartier de Belfort (Sénégal) 21

« Participation locale et régionale : Regards croisés sur le développement international » 5 et 6 février 2013

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La gouvernance locale et le développement communautaire aux Parcelles Assainies (Sénégal) : quelle place pour les jeunes ? 22 Sensibiliser la population sénégalaise à son environnement bâti : une recherche-action dans la banlieue dakaroise 23 La participation des communautés locales à la gouvernance du Bassin du Congo : exigences sociales et régulations juridiques 24

Séance 5 25 La responsabilité sociale des entreprises : Voie d’avenir pour le développement? 25

Les implications de la responsabilité des entreprises multinationales pour les populations dans les pays en développement 25 Les compagnies pétrolières au Nigeria et l’ordre international de prédation 26 Quelle relation entre le commerce équitable, la responsabilité sociétale des entreprises et le développement durable dans les pays en développement? Application à la production de la tomate par la Société des Conserves Alimentaires du Sénégal 27

Séance 7 28 Expériences de développement participatif : Quelles leçons en tirer? 28

Les marchés informels en milieux irréguliers sénégalais 28 L’art au service d’un développement approprié 29 Mise en tourisme de l’identité autochtone comme stratégie de développement local : le cas des Manta-Huancavilca (Équateur) 30

Affiches 31

Caractérisation des eaux usées et des boues issues des latrines conventionnelles dans les pays en voie de développement pour l’optimisation des infrastructures 31 Intégration des TIC dans la classe pléthorique africaine subsaharienne (Burkina Faso et Bénin) 32 Comparaison de systèmes de traitement d’eau en situation d’urgence dans les pays en développement 33 La politique des petits barrages anti sel en Casamance : entre développer la riziculture et protéger l’environnement? 34

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P R O G R A M M E

Mardi, le 5 février 2013 (matinée en direct avec Sénégal) 8 h Accueil & inscription

8 h 30 Mot de bienvenue de la Chaire en développement international et présentation du

programme

Séance 1. La gestion des ressources naturelles : Quelles implications pour la population?

Présidente de séance : Alison Munson, Département des sciences du bois et de la forêt, U. Laval

8 h 45 « Les causes de déboisement et de dégradation des forêts : le cas de la Forêt Modèle de Dja et Mpomo au Cameroun » Anne Bernard (Sciences forestières, 2e cycle, U. Laval - Canada)

9 h « Enjeux de la participation des populations rurales aux projets de développement agricoles : Étude de cas sur l’échec de la production de Jatropha curcas au Sénégal » Massouda Dieng Saleh (Droit, 3e cycle, U. Laval - Canada)

9 h 15 « La participation de la population locale à la séquestration du carbone par la mise en défense du site de Tockngol » Aliou Diouf (Ingénierie du développement local, 2e cycle, U. Gaston Berger – Sénégal)

9 h 30 « Les incidences socio-économiques des PME (Petite et Moyenne Entreprise) agro-alimentaires sur le développement rural : l’exemple de l’entreprise agro-alimentaire du GIE « Zéina productions » à Diélerlou Sylla (Sénégal) » Mor Diop (Ingénierie du développement local, 2e cycle, U. Gaston Berger – Sénégal)

9 h 45 Période de questions

10 h Pause-café

Séance 2. Les enjeux de genre dans le développement : Particularités et opportunités

Présidente de séance : Marie-France Labrecque, Département d’anthropologie, U. Laval 10 h 15 « Santé des femmes : Essai de conceptualisation de la « communication perçue » dans la

prévention du sida chez les femmes au Sénégal » Abdou Bariyou Kitoyi & Abdou Karim Faye (Sciences de gestion, 3e cycle, UCAD - Sénégal)

« Participation locale et régionale : Regards croisés sur le développement international » 5 et 6 février 2013

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10 h 30 « Les facteurs influençant l’application des politiques d’égalité entre femmes et hommes dans les ONG au Mali recevant de l’aide internationale au développement » Christine Paré (Sciences humaines appliquées, 3e cycle, U. de Montréal - Canada)

10 h 45 « Filles de rue en Égypte : Activité économique et tentatives de réhabilitation dans les ONG » Amira Kotb (Hautes études internationales, 3e cycle, U. Laval – Canada)

11 h Période de questions

11 h 15 Pause

11 h 30 Conférencier invité Diéry Seck, ancien économiste de la Banque mondiale et

directeur du Centre de recherche en économie politique à Dakar « Vers une monnaie unique pour les pays de la CEDEAO ? »

12 h 30 Dîner

Séance 3. L’éducation comme vecteur de développement participatif

Président de séance : à confirmer 13 h 30 « Scolarisation en Guinée rurale : Dynamiques, processus et enjeux »

Alhassane Balde (Postdoctorant, Centre d’études ethniques, U. de Montréal – Canada)

13 h 45 « Santé de la reproduction et enjeux démographiques à Saint-Louis du Sénégal » Aladji Madior Diop (Sociologie, 3e cycle, U. Laval – Canada)

14 h Période de questions

14 h 15 Pause

Présentation des affiches

Président de séance : Alain Olivier, Département de phytologie, U. Laval 14 h 30 « Caractérisation des eaux usées et des boues issues des latrines conventionnelles dans les

pays en voie de développement pour l’optimisation des infrastructures » Catherine Bourgault (Génie des eaux, 3e cycle, U. Laval – Canada)

« Intégration des TIC dans la classe pléthorique africaine subsaharienne (Burkina Faso et Bénin) » Jessica Métivier & Émilie Labonté-Hubert (Technologie éducative, 2e cycle, U. Laval – Canada)

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« Comparaison de systèmes de traitement d’eau en situation d’urgence dans les pays en développement » Gabriel Bédard (Génie des eaux, 2e cycle, U. Laval – Canada) « La politique des petits barrages anti sel en Casamance : entre développer la riziculture et protéger l’environnement? » Édouard Diouf (Géographie, 3e cycle, U. Gaston Berger – Sénégal)

16 h Réception au Pub Universitaire (U. Laval)

Mercredi, le 6 février 2013 (matinée en direct avec le Sénégal)

Séance 4. La gouvernance locale et l’aménagement urbain : Vers la création d’espaces de participation?

Présidente de séance : Denise Piché, École d’architecture, U. Laval

8 h 30 « Agriculture urbaine et sécurité alimentaire dans le quartier de Belfort (Ziguinchor, Sénégal) » Maurice Dasylva (Agroforesterie, 2e cycle, U. Ziguinchor – Sénégal)

8 h 45 « La gouvernance locale et le développement communautaire aux Parcelles Assainies (Sénégal) : quelle place pour les jeunes ? » Julien Charles Bernard Sagna (Sc. politiques, 2e cycle, Institut Mariste d’Enseignement Supérieur - Sénégal)

9 h « Sensibiliser la population sénégalaise à son environnement bâti : une recherche-action dans la banlieue dakaroise » Marilyn Yockell (Architecture, 2e cycle, U. Laval – Canada)

9 h 15 « La participation des communautés locales à la gouvernance du Bassin du Congo : exigences sociales et régulations juridiques » Chancia Ivala Plaine (Droit de l’environnement, 2e cycle, U. Laval – Canada) & Christian Kamgain Djoko (Droits de l’Homme, 3e cycle, U. Laval – Canada)

9 h 30

Période de questions

9 h 45 Pause-café

Séance 5. La responsabilité sociale des entreprises : Voie d’avenir pour le développement?

Président de séance : Luc Audebrand, Département de management, U. Laval

10 h 15 « Les implications de la responsabilité des entreprises multinationales pour les populations dans les pays en développement » Lydie Christelle Belporo Senah (Droit international, 2e cycle, U. de Montréal – Canada)

« Participation locale et régionale : Regards croisés sur le développement international » 5 et 6 février 2013

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10 h 30 « Les compagnies pétrolières au Nigeria et l’ordre international de prédation » Hervé Lado (Économie du développement, 3e cycle, U. Paris1 Panthéon-Sorbonne – France)

10 h 45 « Quelle relation entre le commerce équitable, la responsabilité sociétale des entreprises et le développement durable dans les pays en développement? Application à la production de la tomate par la Société des Conserves Alimentaires du Sénégal » Rony Théphane Ekoua Beyeme (Commerce international, 2e cycle, U. Cheikh Anta Diop - Sénégal)

11 h Période de questions

11 h 15 Pause

Séance 6. Regards croisés sur la participation locale dans le développement :

Mise en réseau des participants du Québec et du Sénégal Modérateur : Richard Marcoux, Département de sociologie, U. Laval

11 h 30 Discussions dirigées

12 h 30 Dîner

Séance 7. Expériences de développement participatif : Quelles leçons en tirer?

Président de séance : Charles Moumouni, Département d’information et de communication, U. Laval

13 h 30 « Les marchés informels en milieux irréguliers sénégalais »

Karine Mutchmore (Architecture et design urbain, 2e cycle, U. Laval – Canada)

13 h 45 « L’art au service d’un développement approprié » Fanny Tsang (Arts visuels, 2e cycle, U. Laval – Canada)

14 h « Mise en tourisme de l’identité autochtone comme stratégie de développement local : le cas des Manta-Huancavilca (Équateur) » Vildan Bahar Tuncay (Sciences géographiques, 3e cycle, U. Laval – Canada)

14 h 15 Période de questions

14 h 30 Remise du prix pour la meilleure communication et la meilleure affiche

14 h 45 Mot de clôture

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C O N F É R E N C I E R I N V I T É

Vers une monnaie unique pour les pays de la CEDEAO ?

M. Diéry Seck (Directeur du Centre de recherche en économie politique de Dakar et ancien économiste à la Banque mondiale)

Dans le cadre du colloque 2013, nous avons le plaisir de recevoir en conférence Diéry Seck, Directeur du Centre de recherche en économie politique de Dakar depuis 2009 et ancien économiste à la Banque mondiale. Envisagée depuis plusieurs années par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une union monétaire pourrait servir de tremplin à l’économie de ses États membres. Estimant que des efforts additionnels devraient être déployés pour cet ambitieux projet, M. Seck nous présente en conférence le premier modèle applicable d'architecture d’une monnaie unique. Au cours de sa carrière, cet imminent économiste a occupé le

poste de professeur associé en finance à l’Université de Windsor au Canada avant d’être nommé Directeur de l’Institut Africain de Développement Économique et de Planification (IDEP), créé en 1962 par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Il a par ailleurs tenu les rênes de l’initiative SISERA du Centre de recherches pour le développement international (CRDI) en tant que Directeur exécutif, a servi d’expert notamment pour l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies et a été membre du Conseil exécutif de l’Institut international pour la planification de l’éducation (IIPE) de l’Unesco.

En conférence le 5 février de 11h30 à 12h30 Auditorium 1334, Pavillon La Laurentienne U. Laval – Canada

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R É S U M É S

Séance 1 La gestion des ressources naturelles : quelles implications pour la

population?

Les causes de déboisement et de dégradation des forêts : le cas de la Forêt Modèle de Dja et Mpomo au Cameroun

Anne Bernard (Sciences forestières, 2e cycle, U. Laval - Canada)

Démarrer un projet de réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts (REDD) n’est pas chose simple. Cependant, les Forêts Modèles du Cameroun représentent un environnement idéal pour ce faire. En effet, la plate-forme de concertation, associant l’ensemble des acteurs qui interviennent sur un territoire pour travailler à l’atteinte d’un but commun, dans ce cas-ci l’aménagement et la gestion durable des ressources naturelles, est la meilleure structure pour mettre sur pied des projets sociaux d’envergure. Dans le cadre d’un projet de fin d'études en aménagement et environnement forestiers, les différents usages territoriaux par les

acteurs de la Forêt Modèle de Dja et Mpomo ont été étudiés. Localisée dans la province de l'Est du Cameroun, cette Forêt Modèle se situe dans le bassin forestier du Congo, second plus grand bassin de forêts tropicales humides au monde. En identifiant l'ensemble des utilisateurs du milieu forestier et en les questionnant sur leurs activités, il a été possible de dresser les priorités pour réduire le déboisement et la dégradation des forêts dans la zone. Bien que des recommandations aient été élaborées pour accompagner les autorités dans leurs démarches de mise en place d'un projet REDD, des observations et des sorties sur le terrain ont aussi permis d'établir une appréciation générale du concept forêt modèle dans la zone. Après avoir obtenu son diplôme en aménagement et environnement forestiers à l’Université Laval, Anne Bernard a entamé ses études de maîtrise en Sciences forestières avec mémoire sous la direction de Damase Khasa à l’Université Laval. Son projet se concentre sur le thème des paiements pour les services environnementaux dans le Bassin du Congo.

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Enjeux de la participation des populations rurales aux projets de développement agricoles : Étude de cas sur l’échec de la production de Jatropha

curcas au Sénégal Massouda Dieng Saleh (Droit, 3e cycle, U. Laval - Canada) En 2007, le coût élevé de l’approvisionnement énergétique et la hausse du prix des produits alimentaires ont conduit le Gouvernement du Sénégal à mettre en place le programme « Retour vers l’agriculture ». Ce plan avait pour objectif de développer la production de jatropha curcas sous forme de biocarburant et prévoyait des retombées positives, d’une part, sur les populations rurales en termes d’emploi et de pouvoir d’achat et, d’autre part, sur la sécurité alimentaire au Sénégal avec l’utilisation du jatropha curcas comme substitut aux produits alimentaires destinés à la production de biocarburants. Après avoir obtenu le financement nécessaire pour démarrer le projet, le Gouvernement sénégalais a échoué à le faire accepter aux acteurs du monde rural, notamment représentés par le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux qui a émis des réserves sur le programme auprès des médias locaux et nationaux. L’échec du Gouvernement sénégalais à faire accepter un plan qui aurait pu permettre de développer durablement plusieurs zones rurales fragiles démontre que les projets de développement ne doivent pas être envisagés au niveau national, sans concertation avec les acteurs du développement au niveau local. Ainsi, les gouvernements des pays en développement auraient avantage à adopter une démarche intégrée afin d’impliquer les populations visées par les projets de développement agricoles autant au niveau de leur formulation que de leur réalisation sur le terrain. Juriste de formation, Massouda Dieng Saleh a débuté son parcours à l’Université Paris II avec un Master I en Droit international public et a poursuivi son cheminement avec une Maîtrise en droit de l’environnement, développement durable et sécurité alimentaire à l’Université Laval. Elle prépare un doctorat en droit sur l’éthique des échanges de denrées alimentaires à travers les notions de sécurité et de souveraineté alimentaires.

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La participation de la population locale à la séquestration du carbone par la mise en défense du site de Tockngol

Aliou Diouf (Ingénierie du développement local, 2e cycle, U. Gaston Berger – Sénégal)

Dans la région de Diourbel, la végétation naturelle et le sol ont subi aujourd’hui une dégradation imputable aux effets du changement climatique. Cette évolution régressive du couvert végétal sur les terres dégradées est reflétée par la réduction du pool de carbone dans les sols et dans la biomasse. À Tockngol, la population a décidé de compléter les initiatives en cours et de s’attaquer aux principales causes climatiques et anthropiques de la dégradation des terres. Les

activités des habitants à cet effet visent l’amélioration de la qualité des sols –pouvant entraîner une augmentation de la productivité et un pool de carbone élevé dans le sol et la biomasse-, l’amélioration de la biodiversité ainsi que la réduction de l'érosion hydro-éolienne. La présente étude a pour objectif d’estimer la séquestration du carbone dans le système sol et végétation ligneuse par l'estimation des stocks de carbone dans la biomasse ligneuse (au moyen d'équations allométriques) et dans le sol (à partir du carbone organique du sol et de la densité apparente du sol). Un second objectif est de réussir à estimer l’évolution de ces stocks dans le temps à partir des aménagements prévus par la population, et ce, grâce à des outils comme le TARAM. L’étude a montré que le stock de carbone du sol est largement supérieur à celui de la biomasse ligneuse et que la mise en défense permet de doubler les stocks de biomasse pour 15 à 20 ans. Notons que cette initiative locale a également contribué significativement au rayonnement du développement international. Aliou Diouf est actuellement étudiant en cycle de Master Ingénierie du Développement Local à l’Université Gaston Berger de Saint Louis. Après avoir obtenu son Diplôme d’Ingénieur des Travaux spécialité Eaux et Forêts avec la mention BIEN, délivré par l’ISFAR (Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale) ex Ecole Nationale des Cadres Ruraux Bambey Sénégal, il a été agent de terrain de l’Institut National de Pédologie (établissement public à caractère scientifique et technologique) et stagiaire au niveau du Projet de Gestion et de la Restauration des Terres dégradées du bassin Arachidier.

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Les incidences socio-économiques des PME (Petite et Moyenne Entreprise) agro-alimentaires sur le développement rural : l’exemple de l’entreprise « Zéina

productions » à Diélerlou Sylla (Sénégal) Mor Diop (Ingénierie du développement local, 2e cycle, U. Gaston Berger – Sénégal)

L’émergence de l’agro-industrie au Sénégal débuta dans les années 1970 avec la déstructuration des agrégats macro-économiques accentuée par l’échec des Politiques d’Ajustement Structurel des années 80 et la dévaluation du franc CFA dans les années 90 entraînant ainsi la crise agricole du pays. À cet effet, l’arrivée d’un nouveau régime en 2000 accéléra la politique économique de l’État sur le secteur agricole avec l’intensification d’investissements extérieurs et l’incitation des autochtones aux initiatives privées. Un ensemble de programmes et de plans ont été lancés et un dispositif

favorisant l’agriculture d’entreprise qui prend en compte la crise alimentaire actuelle est mis en place. Dans cette étude qualitative, des entretiens informels ont été menés à l’aide d’un guide d’entretien et toutes observations ont été prises en note. Une fois les résultats analysés, il a été possible de former des jeunes filles qui orchestrent leurs propres activités génératrices de revenus et de recruter et créer 24 emplois de femmes de ménage leur permettant toutes maintenant de bénéficier de revenus monétaires favorisant leur autonomie financière. Au terme de l’étude, nous avons noté quelques défaillances de la PME comme la gestion et l’évacuation des ordures, l’absence d’un comptable et un manque de patriotisme fiscal de la part du chef d’entreprise. De plus, l’absence d’organe de contrôle de l’État qui pourrait être éventuellement suppléé par la société civile locale afin de veiller à l’articulation des intérêts de la PME et de ceux de la communauté a été notée. La « participation locale et régionale » suppose l’implication de tous les acteurs. Or, au Sénégal, le secteur privé local fait partie des acteurs oubliés ou négligés de la décentralisation et du développement local. Après l’obtention de son baccalauréat en 2008 avec mention Assez Bien au Lycée Moderne de Dakar (Sénégal), Mor Diop s'est inscrit en sociologie à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal) où il obtint sa Licence en 2011. Depuis 2011, celui-ci est étudiant en Master Professionnel en Ingénierie du développement local dans cette même Université.

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Séance 2 Les enjeux de genre dans le développement : Particularités et

opportunités

Santé des femmes : Essai de conceptualisation de la « communication perçue » dans la prévention du sida chez les femmes au Sénégal

Abdou Bariyou Kitoyi & Abdou Karim Faye (Sciences de gestion, 3e cycle, UCAD - Sénégal)

Depuis quelques années, l’Afrique est devenue le théâtre de nombreuses maladies et d’épidémies telles que le sida. Ainsi, le rapport 2009 du Centre national de Lutte contre le Sida (CNLS) estime à plus de 50 000 personnes atteintes du sida au Sénégal avec une féminisation de la maladie, et ce, malgré tous les efforts de communication dans ce domaine. C’est pourquoi nous nous demandons : Comment la communication sur le sida est-elle perçue par les femmes sénégalaises?

L’objectif de cette recherche est d’étudier, de conceptualiser et d’opérationnaliser cette notion dans un contexte sénégalais de prévention du sida. L’hypothèse principale est que la communication perçue est un concept multidimensionnel. Dans cette étude, l’approche hypothético-déductive a été utilisée avec une application du paradigme de Churchill sur un échantillon de 300 femmes dakaroises âgées de 15 à 45 ans. Les logiciels SPSS 17 et AMOS 16 ont permis de regrouper les nombreuses variables en composantes principales et de modéliser et valider le concept à l’aide d’équations structurelles. Selon les résultats obtenus, la communication perçue est bel et bien un concept multidimensionnel (crédibilité du communicant, personnalisation du message, similarité entre la cible et le communicant et l’attrait du communicant). Il existe aussi un lien positif entre ces dimensions et la satisfaction (adaptabilité). Avec les femmes, la relation n’est toutefois significative qu’avec la crédibilité. Abdou Bariyou Kitoyi est doctorant à l’Université Cheikh Anta DIOP (Dakar) et membre du laboratoire de recherche Transfert de Compétence Marketing. Il travaille sur l'application du marketing dans le domaine social. Consultant dans des cabinets (MCM, CCI), il est aussi chargé de cours dans les établissements comme BEM, Supdeco. Abdou Karim Faye est doctorant à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Il est actuellement Assistant-Chercheur permanent à BEM-Dakar en qualité de chargé des unités d’enseignement marketing et est membre du laboratoire de recherche Transfert de Compétence Marketing.

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Les facteurs influençant l’application des politiques d’égalité entre femmes et hommes dans les ONG au Mali recevant de l’aide internationale au

développement Christine Paré (Sciences humaines appliquées, 3e cycle, U. de Montréal - Canada)

Cette communication s’intéresse aux rôles que jouent les femmes maliennes qui travaillent dans les ONG, plus précisément dans les organes décisionnels des programmes de développement. Ces ONG se sont engagées à appliquer les politiques d’égalité entre les sexes prônées par l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Au Mali, comme dans plusieurs autres pays dits en développement, l'accès des femmes à des postes d'influence et de pouvoir est limité. Des recherches empiriques en évoquent plusieurs facteurs, dont les valeurs des gestionnaires dans le

choix des employés, la discrimination, les pesanteurs sociales, les traditions, les charges familiales, etc. Cette recherche qualitative basée sur l’observation participante et l’entrevue semi-dirigée a permis de recueillir des données auprès de 40 personnes dont 26 femmes et 14 hommes. La collecte de données qui a duré quatre mois (2012) s’est déroulée à Bamako au Mali. L’analyse des données démontre que les valeurs des gestionnaires, les traditions et les charges familiales ont une influence significative sur l’emploi des femmes dans les ONG au Mali. Enfin, cette présentation mettra également en lumière le rôle et la place des femmes maliennes travaillant dans les ONG et expliquera comment les gestionnaires de ces ONG appliquent les politiques d’égalité au sein de leurs structures. Christine Paré est doctorante en sciences humaines appliquées à l’Université de Montréal. Coordonnatrice depuis de nombreuses années à la Chaire de recherche du Canada sur l’éducation et les rapports ethniques à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, ses recherches s’intéressent à l’application des politiques d’égalité entre femmes et hommes dans les organismes de développement international.

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Filles de rue en Égypte : Activité économique et tentatives de réhabilitation dans les ONG

Amira Kotb (Hautes études internationales, 3e cycle, U. Laval – Canada)

Dans une étude récente, l’Égypte a été classée parmi les 30 pays où le phénomène des enfants de la rue est « remarquablement visible ». Malgré les efforts des organisations non-gouvernementales (ONG) nationales et internationales, non seulement le phénomène augmente mais une nouvelle génération d’enfants de la rue voit le jour. De plus, les mères de ces enfants de rue refusent d’abandonner la rue ou de rejoindre les programmes de réhabilitation des ONG. Cette communication reflète le travail d’une thèse doctorale qui tente d’identifier les raisons expliquant la faible réactivité des filles de rue face aux démarches des ONG. L’objectif est de mesurer l’impact de cinq variables socio-économiques sur leur niveau de réactivité. Pour

l’instant, ce sont uniquement les résultats préliminaires de la thèse qui seront présentés, quant à l’impact de l’activité économique des filles de rue sur leur réactivité aux ONG. Ces résultats suggèrent que les ONG ont moins de chance de réussir avec les filles dont le revenu mensuel excède 1000$. Ils suggèrent aussi que ni le type d’activité économique de la fille ni l’illégalité de son activité n’influe sur son niveau de réactivité. Ces résultats sont basés sur l’analyse statistique de données récoltées au cours d’entretiens avec 30 filles de rues en Égypte. Amira Kotb est doctorante aux Hautes études internationales (HEI) et particulièrement intéressée à l’étude des communautés marginalisées au Moyen Orient. Elle est la co-fondatrice de la Campagne Populaire pour la Protection de l’Enfant et des Mineurs lancée en Egypte en avril 2012. Sa campagne lutte contre la violence étatique subie par les mineur(e)s.

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Séance 3 L’éducation comme vecteur de développement participatif

Scolarisation en Guinée rurale : Dynamiques, processus et enjeux Alhassane Balde (Postdoctorant, Centre d’études ethniques, U. de Montréal – Canada)

La scolarisation des enfants des ménages ruraux guinéens n’est pas un processus homogène, contrairement aux idées reçues. Les démarches de scolarisation semblent correspondre à des projets volontaires qui s’appuient sur la représentation collective du type de réussite valorisé par chaque communauté ethnique. Dans le cas de la Sous-préfecture de Kanfarandé, les dynamiques de scolarisation à l’œuvre doivent être reliées aux stratégies économiques. C’est pourquoi la scolarisation des enfants pourrait être appréhendée différemment par les familles, selon le groupe ethnique auquel elles appartiennent.

À partir d’une méthodologie mixte articulant le quantitatif et le qualitatif et d’une approche interdisciplinaire associant la Sociologie, l’Anthropologie et la Démographie, la recherche montre que la scolarisation des enfants se déroule selon trois stratégies : (1) une scolarisation courte et tardive, (2) un maintien à la maison des aînés comme main-d’œuvre et des puînés scolarisés tôt et dans une optique à long terme, (3) un maintien des enfants à la maison où ils reçoivent une éducation traditionnelle, le temps de migrer. En définitive, cette présentation s’attachera à mettre en évidence la complexité des mécanismes à l’œuvre dans les processus d’appropriation ou de refus de l’école. Alhassane Balde est chercheur postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada sur l'éducation et les rapports ethniques à l’Université de Montréal. Celui-ci est titulaire d'un doctorat en démographie de l'éducation de l'Université Paris Descartes et travaille sur la demande sociale d'éducation en Afrique sub-saharienne (politique d'éducation, savoirs locaux, stratégies d'éducation) et sur la réussite scolaire des élèves issus de l'immigration au Québec. Ses recherches actuelles portent sur la relation entre immigration, équité et scolarisation, dans une perspective comparative, en associant les méthodologies qualitatives et quantitatives.

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Santé de la reproduction et enjeux démographiques à Saint-Louis du Sénégal Aladji Madior Diop (Sociologie, 3e cycle, U. Laval – Canada)

Le Sénégal a introduit l'éducation à la vie familiale dans les programmes scolaires à partir des années 1990 pour mieux faire face aux problèmes de population qui l’assaillaient. Assurément, avec une population composée à plus de 55% de jeunes, les problèmes d’emploi, d’éducation, de formation et de santé se posent avec acuité. Dans une localité comme Saint-Louis, il a été noté chez bon nombre de jeunes des comportements à risque. L’accent fut mis sur l’information et

la sensibilisation des adolescents sur les IST/SIDA, la sexualité et les grossesses précoces non désirées. Les clubs/EVF ont alors servi de support. L’enquête de terrain s’est révélée la stratégie la mieux indiquée. Nous avons combiné les méthodes qualitative et quantitative pour avoir des informations supplémentaires et complémentaires sur le sujet. Aussi, comme technique de recherche, le questionnaire, les récits de vie et les données secondaires ont été mis en œuvre. Le questionnaire a été administré à 142 élèves et le récit de vie est intervenu à postériori de la recherche quantitative et a concerné 12 ex-Leaders-élèves-animateurs (LEA). Il ressort des analyses que les élèves ont acquis une meilleure connaissance des risques liés à une sexualité non protégée, des causes et des conséquences des grossesses précoces et non désirées, des IST/SIDA et de la maîtrise des méthodes contraceptives. Par ailleurs, il est aisé de constater que les élèves ont conscience des enjeux démographiques dès lors qu’ils intègrent très bien la conception néomalthusienne des liens entre population et développement dans leur discours. Pourtant, si nous nous référons à leurs préférences en matière de fécondité (nombre d’enfants idéal et taille idéale d’une famille), nous constatons qu’il y a un déphasage entre leur discours et leurs aspirations. La grande majorité des répondants a opté pour quatre enfants. Avec un tel vœu, il est à croire que la population sénégalaise continuerait encore à augmenter. Originaire du Sénégal, Aladji Madior Diop est enseignant de formation titulaire d’un Ph.D. en sociologie à l’Université Laval. Il s’intéresse à la santé de la reproduction des adolescents, la santé communautaire, l’évaluation de programmes, la démographie sociale, la scolarisation des adolescents et au développement international.

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Séance 4 La gouvernance locale et l’aménagement urbain : Vers la création

d’espaces de participation?

Agriculture urbaine et sécurité alimentaire dans le quartier de Belfort (Sénégal) Maurice Dasylva (Agroforesterie, 2e cycle, U. Ziguinchor – Sénégal)

L’agriculture urbaine est une source de revenus qui contribue à la sécurité alimentaire des populations de Ziguinchor. Cependant, elle peine à se développer compte tenu de la méconnaissance des autorités communales. L’étude qui vise une meilleure considération de ce type d’agriculture montre qu’à Belfort, 17 types de productions sont cultivées. Les familles des Poaceae, Solanaceae et Malvaceae sont les plus représentées. Le riz, le gombo et l’aubergine amère sont les plus cultivés. Les deux premiers, autoconsommés, contribuent à la sécurité alimentaire avec une durée moyenne de subsistance

respective de 5 et 3 mois. La production moyenne est de 3,9 t/an par producteur pour le riz et de 0,026 tonne pour le gombo. Les superficies moyennes cultivées pour chacune de ces spéculations sont respectivement 0,021 et 0,012 ha/producteur. Les autres revenus agricoles sont réutilisés par les producteurs pour subvenir à leurs besoins sociaux primaires. La gestion foncière des terres cultivées est fortement marquée par l’héritage familial, l’emprunt et la location. L’urbanisation, la divagation du bétail et les ravageurs des cultures constituent les principales contraintes. En perspective, l’étude suggère, entre autres, l’intégration de l’agriculture dans le prochain plan directeur de développement local. En plus, la commune doit épargner les zones non ædificandi lors des lotissements. Maurice Dasylva est étudiant en Master 2 d’Agroforesterie à l’Université de Ziguinchor. Il a obtenu le master 1 en 2011, la licence en Agroforesterie en 2010 et le Bac S2 en 2007. Il a également fait un stage en 2009 à l’UICN commuté France et un autre en 2010 au GRDR de Ziguinchor.

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La gouvernance locale et le développement communautaire aux Parcelles Assainies (Sénégal) : quelle place pour les jeunes ?

Julien Charles Bernard Sagna (Sc. politiques, 2e cycle, Institut Mariste d’Enseignement Supérieur - Sénégal)

Avec les nouvelles exigences des bailleurs de fonds définies en partie par les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) de l’an 2000, le Sénégal, à l’instar d’autres pays en développement, a renforcé son processus de décentralisation des pouvoirs enclenché depuis 1996. Ce faisant, il peut prétendre avoir accès aux ressources externes pour son développement. Cette nouvelle orientation de la communauté financière internationale a ramené sur la scène les notions de gouvernance locale et de développement communautaire (ou local). Cela crée des nouveaux enjeux tels que ceux de pouvoir notamment, et favorise aussi l’émergence de plusieurs acteurs (collectivités locales,

associations, ONG, etc.). Les jeunes, qui sont traditionnellement excluent des instances de décision, se retrouvent en marge de cette nouvelle structuration de l'espace local et communautaire. Or, ils constituent près du ¾ de la population globale sénégalaise. La commune des Parcelles Assainies (banlieue dakaroise) est un véritable laboratoire pour étudier la problématique qui naît de la relation entre la gouvernance locale, le développement communautaire et la jeunesse. C’est donc en étudiant le mode d’intégration des jeunes dans la gouvernance locale aux Parcelles Assainies que nous allons déterminer l’influence qu’a celui-ci dans le processus de développement communautaire. Julien Sagna est étudiant au Master de Sciences politiques et relations internationales à l’Institut Mariste d’Enseignement Supérieur au Sénégal. Il est né au Sénégal, mais a grandi en Gambie dans un milieu multiculturel, ce qui explique son ouverture d’esprit. Durant son cycle de licence, il a été Président du Gouvernement des étudiants de son université et comme jeune leader dans sa localité, il a participé à la mise en place d’associations pour le développement local.

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Sensibiliser la population sénégalaise à son environnement bâti : une recherche-action dans la banlieue dakaroise

Marilyn Yockell (Architecture, 2e cycle, U. Laval – Canada) Cette communication porte sur une recherche-action menée auprès d’une population de la banlieue dakaroise, dans le but d’engager cette dernière dans une réflexion sur l’amélioration de leur cadre bâti. Généralement, les habitations de la banlieue ne répondent pas au confort des usagers. L'hypothèse est qu’en sensibilisant les enfants, ils pourront mieux comprendre l’environnement dans lequel ils vivent et adopter des comportements durables. La recherche s’est penchée sur l’habitation du quartier étudié, par l’entremise d’entretiens réalisés auprès des habitants sur leurs habitudes de vie et les problèmes rencontrés dans leur habitation. Des discussions ont permis de cerner des moyens de communication par lesquels il est possible de proposer des approches afin de les aider à améliorer leurs conditions de vie. L’intérêt des enfants dans le cadre de ces démarches nous a encouragés à développer un cahier à colorier autour du thème de l’aménagement durable. Le cahier semblait un outil approprié pour illustrer des principes d’aménagement à une population majoritairement analphabète. Le cahier a donc été développé avec les enfants au Sénégal et au Québec, évalué par des enseignants sénégalais et finalement expérimenté auprès d’enfants en contexte scolaire. Le cahier s’est avéré un outil important de communication dans un contexte interculturel. Les images peuvent être interprétées de plusieurs façons et cet outil peut s’appliquer dans différents milieux. Étudiante à la maîtrise en architecture à l'Université Laval, Marilyn Yockell a fait son baccalauréat en architecture dans cette même université. L’été dernier, elle a fait un stage AUCC à Dakar d'une durée de trois mois dans la communauté Diamalaye, un quartier informel de la banlieue de Dakar. C’est ainsi qu’elle a développé un certain goût pour la recherche et qu’elle a décidé de poursuivre ses études en faisant une double maîtrise en sciences de l'architecture.

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La participation des communautés locales à la gouvernance du Bassin du Congo : exigences sociales et régulations juridiques

Chancia Ivala Plaine (Droit de l’environnement, 2e cycle, U. Laval – Canada) & Christian Kamgain Djoko (Droits de l’Homme, 3e cycle, U. Laval – Canada)

Cette présentation vise à analyser, au regard d'instruments juridiques et de politiques publiques, les conditions de pensabilité et de plausibilité d'une gouvernance réussie du Bassin du Congo. L’hypothèse principale était que la gouvernance participative constitue un gage de légitimité, d’efficacité et d’efficience des différentes modalités de gestion. D'un point juridique, la Convention

d'Aarhus adoptée en 1998 est l'outil modèle qui permet en droit européen de réaliser une démocratie environnementale. Celle-ci a été utilisée dans le projet comme base comparative des sources normatives en vigueur dans le Bassin du Congo, et ce, afin d’esquisser les avenues juridiques nécessaires à la participation effective des communautés. Au niveau social, la mise en exergue, à partir d'une méthode analytico-critique, du concept de « participation » visera précisément à redéfinir la nature du pouvoir entre l'État et les administrés en matière de gestion environnementale. L'idée est de passer progressivement d’une gestion unilatérale, centralisée, sectaire et reposant essentiellement sur le dirigisme étatique (« pouvoir sur ») à une gestion collaborative (fragmentation des responsabilités, action publique en réseaux, pratique relationnelle de coopérations non prédéfinies) toujours à réinventer et à distancer des armatures historiques du passé et des procédures routinières (« pouvoir avec »). C'est entre autres à travers la régulation par le droit de l'environnement et les exigences sociales telles que la participation des communautés locales, l'accès à l'information, la transparence publique et la décentralisation qu'on parviendra à une gouvernance réussie. Chancia Ivala Plaine est actuellement candidate à la maîtrise de droit de l'environnement et membre-étudiante de l'Institut EDS de l'Université Laval. Elle a fait son premier cycle universitaire à la faculté de droit de l'Université Paris V René Descartes, où elle a obtenu une licence juridique. Son projet de recherche est un mémoire dirigé par la professeure Sophie Lavallée et porte sur « La prise en compte de la déforestation en droit international ». Christian KAMGAIN DJOKO est titulaire d’un Master en droits de l’homme et action humanitaire (2009) et d’un Master Erasmus Mundus en philosophie allemande et française (2011). Il est par ailleurs auxiliaire d’enseignement à l’Université Laval et fondateur de la revue-ubuntou.org. Ses travaux et publications portent essentiellement sur la philosophie politique sociale, l’éthique appliquée, les droits de la personne, le développement durable et l’action humanitaire. Il mène actuellement une recherche doctorale sur « Pouvoir et responsabilité pour les générations futures. Réflexions autour de l’éthique de Hans Jonas », dirigée par Dany Rondeau et Luc Bégin.

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Séance 5 La responsabilité sociale des entreprises : Voie d’avenir pour le

développement?

Les implications de la responsabilité des entreprises multinationales pour les populations dans les pays en développement

Lydie Christelle Belporo Senah (Droit international, 2e cycle, U. de Montréal – Canada)

Dans un monde globalisé où l‘implication des acteurs privés dans les rapports entre l’État et l’individu est incontournable, la protection complète de l’individu s’avère mal aisée. Désormais, l’État ne détient plus le monopole des violations, ainsi les entreprises multinationales se rendent de plus en plus responsables des atteintes aux droits fondamentaux. Que ce soit pour les dégâts environnementaux, pour des atteintes à la santé, ou encore des déplacements forcés, le problème se pose avec acuité.

Au regard de l’évolution des techniques d’interprétation du droit et de la place prépondérante qui est accordée à l’individu en droit international, comment les populations locales peuvent-elles faire valoir leurs droits? Dans le cadre des déplacements forcés, quelles seraient les modalités pour d'éventuelles réparations? Si ces dernières années la question de la responsabilité sociale des multinationales a beaucoup évolué, l’absence d’un cadre juridique international contraignant limite toutefois l’opposabilité du droit international de la personne à ces dernières. De plus, l’attrait qu’exercent les secteurs pétrolier et minier, en particulier dans les pays du Sud, fait supposer que le droit, le profit et le développement ne font pas toujours bon ménage. Dans ce paysage aux allures de combat entre David et Goliath, les droits des populations semblent toutefois avoir une place croissante dans l’arène et si des obstacles demeurent, des voies de recours sont possibles. Titulaire d’un Master en Relations internationales option contentieux international, actuellement étudiante à la maîtrise avec mémoire à l’Université de Montréal, Lydie Belporo approfondit ses recherches sur les questions de migrations forcées en lien avec la responsabilité des multinationales. Elle est aussi ambassadrice du Réseau Jeunesse du Conseil Canadien pour les Réfugiés (CCR).

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Les compagnies pétrolières au Nigeria et l’ordre international de prédation Hervé Lado (Économie du développement, 3e cycle, U. Paris1 Panthéon-Sorbonne – France)

Les multinationales participent activement aux jeux politico-économiques sur les scènes internationale et locale afin de demeurer compétitives. Elles entretiennent, de ce fait, des relations ambigües avec les États hôtes en se montrant, selon les cas, responsables ou prédatrices. Dans des environnements institutionnels jeunes, comme au Nigeria où des enquêtes qualitatives ont été réalisées depuis 2008 autour des installations pétrolières, les multinationales sont enclines à se servir de leurs immenses pouvoirs de persuasion pour défendre leurs rentes de situation,

notamment en instrumentalisant, lorsqu’ils existent, les espaces de dialogue destinés à favoriser un développement endogène des communautés locales. Elles ont alors tendance à afficher un engagement philanthropique convaincu de manière à garantir l’acceptabilité sociale, comme des acteurs d’un ordre international de prédation. Partant du cadre conceptuel de North, Wallis et Weingast (2010) qui repose sur une typologie des ordres sociaux (prédation, accès limité, accès ouvert), nous soutenons qu’au Nigeria, et plus largement dans les pays aux institutions fragiles, les multinationales responsables doivent démontrer dans leur démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) non seulement l’existence des espaces locaux de dialogue entre les parties prenantes, mais aussi qu’ils sont représentatifs, inclusifs, fonctionnels, et capables de traiter l’ensemble des impacts des activités de l’entreprise sur l’homme et l’environnement. Hervé Lado prépare un Doctorat en Économie à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Ecole d’Economie de Paris) sur la Responsabilité Sociétale des multinationales pétrolières dans le Delta du Niger au Nigeria. Il est par ailleurs Chercheur à l’ESSEC Business School à Paris, au Programme CODEV « Companies and Development ». Il est titulaire d’un Master en Finance et Stratégie de Sciences Po Paris (Institut d’Études Politiques).

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Quelle relation entre le commerce équitable, la responsabilité sociétale des entreprises et le développement durable dans les pays en développement?

Application à la production de la tomate par la Société des Conserves Alimentaires du Sénégal

Rony Théophane Ekoua Beyeme (Commerce international, 2e cycle, U. Cheikh Anta Diop - Sénégal)

L’objectif de cette communication est de travailler sur la relation (souvent ambigüe) entre le commerce équitable, le développement durable et la responsabilité sociale (RSE) pour une entreprise au Sénégal évoluant dans la filière tomate. Les résultats issus de nos recherches nous ont permis de constater que l’entreprise étudiée entretien depuis plusieurs années une relation très étroite avec les producteurs de tomates. L’implication de cette entreprise auprès des agriculteurs, de même que le rôle d’accompagnateur qu’elle a toujours exercé auprès de ces derniers, semble être le reflet d’un véritable partenariat dont les liens sont basés sur la confiance et la bonne

entente. Notre recherche a démontré, également, que le projet de transformation de la tomate mené par la SOCAS, en collaboration avec les agriculteurs qui sont à Dagana et Podor, constitue une initiative de responsabilité sociale au potentiel limité, dans la mesure où il n'exige pas de l'entreprise qu'elle modifie ses pratiques au sein de sa propre organisation et qu'elle ne doit pas prendre en compte les attentes des parties prenantes autres que celles des producteurs. La SOCAS a développé des moyens pour répondre aux besoins des agriculteurs dans leur processus de production. Toutefois, notre étude nous a aussi permis de constater que, malgré les limites auxquelles il est confronté, le projet de commerce équitable de la SOCAS constitue un moyen efficace de contribuer au développement durable des communautés impliquées et sa concrétisation est le reflet d'un véritable partenariat et d'une relation « gagnant-gagnant » entre la SOCAS et les agriculteurs.

Rony Théophane Ekoua Beyeme est détenteur d’un Master à l’École Supérieure Polytechnique de Dakar (ESP- UCAD) en Marketing et management des Affaires Internationales et aussi d’un Master à l’Université des Sciences et Technologique de Lille en Commerce et Management des Affaires Internationales.

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Séance 7 Expériences de développement participatif : Quelles leçons en tirer?

Les marchés informels en milieux irréguliers sénégalais Karine Mutchmore (Architecture et design urbain, 2e cycle, U. Laval – Canada)

Cette communication porte sur la situation des marchés informels de la banlieue dakaroise en mettant l’accent sur le processus participatif qui a accompagné la collecte d’information. Elle vise à exposer l’état des marchés dans les communes d’arrondissement de Keur Massar et Malika, d’un point de vue architectural et social, afin de poser des bases de questionnements sur les possibilités de revitalisation de ces milieux en collaboration avec les acteurs locaux. Les constats présentés se basent sur une collecte de données effectuée au

cours de l’été 2012. Afin de dresser un portrait de la situation des marchés spontanés de la banlieue dakaroise, une visite de cinq marchés documentés par des photographies et des dessins annotés, une observation de l’interaction entre l’espace bâti et les utilisateurs de deux marchés, des entrevues avec les marchands, les délégués des comités de marchands et les responsables de la commission des halls et marchés des mairies des deux communes d’arrondissement concernées ainsi que le relevé du marché Touba Malika ont été réalisés. Suite à ces activités, un fonctionnement interne et deux types distincts de marchés, l’un à l’échelle de la commune d’arrondissement et l’autre à celle d’un quartier, semblent être identifiables. Cette recherche a été menée dans le cadre d’un stage d’une durée de trois mois, à Dakar au Sénégal et a été réalisée en collaboration avec le groupe de recherche Habitat et cultures. Karine Mutchmore est candidate à la M. Sc. en design urbain et à la maîtrise en architecture. Elle a fait un stage de trois mois à l’été 2012 en milieux irréguliers sénégalais dans la banlieue de Dakar.

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L’art au service d’un développement approprié Fanny Tsang (Arts visuels, 2e cycle, U. Laval – Canada)

De nombreux partenariats sont maintenant développés entre les pays du Nord et les pays du Sud, dans le but d’aider et de soutenir ces derniers dans leur développement. Ce développement peut concerner différents domaines tels que l’architecture, la santé, l’éducation, l’écologie, etc. Cependant, il y a souvent des problèmes de communication et de compréhension entre les pays du Nord et du Sud qui conduisent à des erreurs de jugement. Parfois, il y a aussi un manque de prise en compte des populations locales dans la réalisation des projets. Ces situations mènent à la réalisation de projets qui ne seront finalement jamais utilisés ou qui, plus encore, bouleverseront de façon irréversible et néfaste la dynamique des communautés concernées.

Cette présentation, qui s’appuie sur une recherche réalisée au Cameroun, tentera de démontrer que l’art, et plus précisément les activités artistiques, peuvent être un outil utile dans la réalisation de projets mis en place dans le cadre d’un partenariat Nord/Sud, car ils permettent aux populations locales d’exprimer leur réalité et de parler de leur quotidien. Les activités artistiques créent un contexte favorable à la rencontre, à l’échange et au dialogue qui permet aux intervenants étrangers de mieux saisir la réalité vécue par les populations locales et ainsi agir de façon à collaborer dans la réalisation de projets qui respectent et correspondent véritablement au mode de vie des populations concernées. Fanny Tsang a obtenu un Diplôme National d’Arts-plastiques aux Beaux-arts de Reims (France) en 2009 et une licence à la Sorbonne en esthétique en 2010. En 2011, dans le cadre de sa maîtrise en art avec la communauté (Université Laval), elle a effectué une recherche terrain au Cameroun portant sur les conditions de la rencontre avec l’altérité dans le cadre d’activités artistiques. Fanny Tsang s’intéresse aux notions d’altérité, de rencontre et d’art communautaire.

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Mise en tourisme de l’identité autochtone comme stratégie de développement local : le cas des Manta-Huancavilca (Équateur)

Vildan Bahar Tuncay (Sciences géographiques, 3e cycle, U. Laval – Canada)

La communication visera à établir des liens de causalité entre les stratégies de marketing touristique mises en place par l'État et les initiatives issues des communautés autochtones de la région littorale qui s’insèrent dans ces stratégies afin d’en tirer profit pour le développement local. Dans le cadre des recherches doctorales de l’étudiante, la collecte documentaire et les observations faites lors de deux études de terrain dans deux grandes villes du pays ont permis d’établir ces liens.

Les stratégies de développement étatiques pour la région littorale consistent à combiner ses attraits naturels avec le patrimoine culturel issu des civilisations préhispaniques afin de favoriser le tourisme. Dans ce contexte, les communautés autochtones ont mis en place certaines initiatives en vue de tirer profit des revenus engendrés par les activités touristiques. Ces initiatives concernent la mise en tourisme des identités autochtones par la patrimonialisation des objets archéologiques, la fondation des musées communautaires et la mise en place des formations des guides locaux sur le patrimoine culturel de la région. Candidate au doctorat en sciences géographiques à l’Université Laval, la thèse de Vildan Bahr Tuncay porte sur les identités autochtones de la région littorale de l’Équateur. Elle détient un baccalauréat en études hispaniques, une maîtrise en science politique et un certificat en anthropologie sociale et culturelle à l’Université Laval. Dans le cadre de ses études, elle a réalisé de nombreux voyages académiques ou stages en Amérique latine; notamment en Équateur, en Colombie, au Pérou, au Mexique et au Panama. Enfin, elle travaille comme conseillère aux affaires autochtones et régions nordiques au ministère de la Santé et des Services sociaux.

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Affiches

Caractérisation des eaux usées et des boues issues des latrines conventionnelles dans les pays en voie de développement pour l’optimisation des infrastructures Catherine Bourgault (Génie des eaux, 3e cycle, U. Laval – Canada)

On estime qu’environ un tiers de la population mondiale n’a pas encore accès à des installations d’assainissement appropriées et hygiéniques, ce qui a des conséquences graves pour la santé et la dignité des individus qui en sont privés. Pour les acteurs humanitaires, un des problèmes les plus urgents est celui du remplissage rapide des latrines qui, couplé au manque de ressources nécessaires à la vidange sécuritaire de leurs fosses, entraînerait une contamination des eaux de surface et souterraines. Alors qu’il soit largement admis qu’une accumulation de boues peut être affectée par l’effet inhibitif d'une substance (i.e. ammoniaque) de même que par le manque de condition favorisant la

bioconversion, la littérature semble manquer de support permettant d’étudier ces deux phénomènes au sein des latrines à fosses. Ainsi, dans l'objectif d’optimiser la conception des installations sanitaires et d’offrir une solution durable aux pays les moins avancés, un projet de recherche permettant de mieux comprendre le taux de remplissage des fosses s’avère justifié. Il convient également d’ajouter qu’une telle étude serait incomplète sans prendre en considération les aspects sociaux et culturels entourant la conception d’un système sanitaire, lequel se voudrait adapté aux communautés locales des pays en voie de développement. Une méthodologie permettant une approche systémique incluant la participation directe des diverses parties prenantes du projet est donc envisagée. Catherine Bourgault détient un baccalauréat en génie alimentaire de l’Université Laval et une maîtrise en traitement des eaux usées du même établissement. Durant les deux dernières années, son intérêt pour le développement international l’a poussé à devenir volontaire dans plusieurs pays en développement (Sénégal, Inde, Haïti, Burkina Faso). Elle est présentement candidate au doctorat ayant comme sujet de thèse la caractérisation des eaux usées et des boues issues des latrines conventionnelles retrouvées dans les pays en voie de développement dans une perspective d'optimisation des infrastructures.

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Intégration des TIC dans la classe pléthorique africaine subsaharienne (Burkina Faso et Bénin)

Jessica Métivier & Émilie Labonté-Hubert (Technologie éducative, 2e cycle, U. Laval – Canada)

Cette présentation expose les recherches inscrites dans le projet Accès en classe aux technologies de l’information pour la formation (ACTIF) en Afrique de l’Ouest qui est une initiative de la Fondation Paul-Gérin Lajoie et du CEFRIO. Afin de développer les compétences liées aux TIC dorénavant attendues en éducation, le projet Actif a été mis en œuvre depuis l’automne 2010 et intègre l’outil Knowledge Forum (KF) dans trois écoles burkinabè et dans deux écoles béninoises, suivant l’approche

« École éloignée en réseau ». Le contexte de l’étude expose les problématiques vécues en éducation en Afrique de l’Ouest, notamment la classe pléthorique et la pédagogie presque uniquement magistrale (Laboratoires Citoyennetés, 2009). Cette étude suit une méthodologie ethnographique et utilise la théorie de l’activité humaine (Kaptelinin & Nardi, 2006) afin d’analyser l’activité de transformation au sein des classes où le projet est mené. La présente communication se veut une occasion de présenter les résultats préliminaires engendrés à la suite d’une ethnographie de l’intégration d’un modèle incluant le KF pour favoriser la coélaboration de connaissances des élèves par l’écrit. L’analyse du matériel récolté, dont un journal de recherche, l’observation participante périphérique (Lapassade, 2001), etc. se fera qualitativement selon une catégorisation émergente afin de mieux comprendre l’intégration d’un outil comme le KF dans l’activité régulière d’une classe pléthorique. Émilie Labonté-Hubert est étudiante à la maîtrise en technologie éducative. Enseignante au primaire de formation, elle poursuit des études supérieures pour satisfaire son intérêt pour l'éducation dans les pays en voie de développement. Jessica Métivier a terminé son baccalauréat en enseignement au secondaire en sciences et technologie en 2012. Ayant des intérêts marqués pour la coopération internationale et le continent africain, elle a décidé d'entamer une maîtrise en technologie éducative sur le projet @CTIF.

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Comparaison de systèmes de traitement d’eau en situation d’urgence dans les pays en développement

Gabriel Bédard (Génie des eaux, 2e cycle, U. Laval – Canada) D’après l’UNICEF, les maladies d’origine hydrique sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants. Cela s’applique particulièrement aux pays en développement et cette situation s’aggrave à la suite d’une catastrophe naturelle. Lors de telles situations de crise humanitaire, l’alimentation des populations affectées en eau pour fins de consommation et d’hygiène devient d’une importance capitale pour la prévention des maladies reliées à l’eau. Un manque d’eau peut entraîner des épidémies. Sachant que de telles épidémies peuvent ralentir le développement de ces pays, la mise au point de méthodes de traitement d’eau en situation d’urgence devient importante pour le développement international. Le présent projet de recherche se penche ainsi sur cette problématique de production d’eau dans des conditions désastreuses. Des efforts ont déjà été déployés pour développer des systèmes de traitement répondant aux circonstances d'une situation d'urgence et ont amené le développement d'un grand nombre de procédés. Ces systèmes comportent tous des avantages et des inconvénients les rendant plus ou moins adaptés aux circonstances rencontrées en situation d'urgence. Tout d'abord, les objectifs spécifiques de traitement dans une situation d’urgence sont présentés et discutés. Puis, dans une optique d’aide à la décision, des critères de choix de système de traitement d’eau sont proposés. Enfin, ces critères sont utilisés pour comparer les traitements qui sont disponibles actuellement. Ayant gradué en génie civil à l’hiver 2012 à l’Université Laval, Gabriel Bédard a désiré continuer ses études dans le domaine du traitement de l’eau dans les pays en voie développement pour en connaître plus sur le sujet de l’eau et par intérêt pour le travail international.

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La politique des petits barrages anti sel en Casamance : entre développer la riziculture et protéger l’environnement?

Édouard Diouf (Géographie, 3e cycle, U. Gaston Berger – Sénégal)

À l’instar des autres régions du Sénégal, la Casamance est marquée par une variabilité interannuelle des quantités pluviométriques. Les épisodes secs du début des années 1970 ont eu pour conséquence une diminution des ressources hydriques disponibles ainsi qu’une altération de leur qualité. Ainsi, le débit du fleuve Casamance déjà faible a encore diminué et les apports d’eau douce sont devenus insuffisants pour compenser les remontées d’eaux marines. C’est ainsi que l’écosystème estuarien s’est fortement dégradé. Cette dégradation se traduit par une

remontée de la langue salée le long du fleuve, détruisant ou limitant le développement de la végétation et la mise en valeur de certaines rizières. Une telle situation a eu pour conséquence la prise de conscience de la nécessité de protéger les zones rizicoles contre l’avancée du sel et de maîtriser les quantités d’eau précipitées. C’est dans ce contexte qu’une multitude de petits barrages ont été mise en œuvre en Casamance par différents acteurs au développement. L’étude des dynamiques en cours (particulièrement celle de la riziculture) à l’échelle de 5 « micro-bassins » dominés par des groupes ethniques différents nous a permis de noter que les défis à relever restent cependant énormes. Il s’agit principalement du choix des techniques modernes de construction d’ouvrages appropriés prenant en compte les caractéristiques des écosystèmes dans les petits bassins de la Casamance, mais aussi et surtout la capacité des populations locales à s’approprier les nouveaux ouvrages. Édouard Diouf est titulaire d’un Master en Géographie. Actuellement doctorant en cotutelle entre l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal et l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense, celui-ci mène ses recherches sur la problématique des petits barrages dans le bassin du fleuve Casamance.