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Cancer Quand des cellules normales sont endommagées et qu'elles ne peuvent pas être soignées, elles meurent : c'est l'apoptose . Les cellules cancéreuses ne meurent pas et continuent de se développer. Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale au sein d'un tissu normal de l'organisme. Ces cellules dérivent toutes d'un même clone , cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment et de pouvoir former des métastases . Un cancer est un terme général pour n'importe quelle maladie pour lesquelles certaines cellules du corps humain se divisent d'une manière incontrôlée. Les nouvelles cellules résultantes peuvent former une tumeur maligne (un néoplasme) ou se propager à travers le corps. Quelques types de cancer : 1

Cancer

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Cancer

Quand des cellules normales sont endommagées et qu'elles ne peuvent pas être soignées, elles meurent : c'est l'apoptose. Les cellules cancéreuses ne meurent pas et continuent de se développer.

Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale au sein d'un tissu normal de l'organisme. Ces cellules dérivent toutes d'un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment et de pouvoir former des métastases.

Un cancer est un terme général pour n'importe quelle maladie pour lesquelles certaines cellules du corps humain se divisent d'une manière incontrôlée. Les nouvelles cellules résultantes peuvent former une tumeur maligne (un néoplasme) ou se propager à travers le corps.

Quelques types de cancer :

Le cancer du sein Le cancer du côlon : cancer du côlon, et, proche, celui du rectum Le cancer du pancréas Le myélome multiple : cancer de la moelle osseuse les leucémies : cancers du sang Le sarcome de Kaposi : cancer des vaisseaux sanguins Lymphomes : Maladie de Hodgkin et Lymphome non-hodgkinien.

Sommaire

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Page 2: Cancer

1 Terminologie 2 Historique 3 Statistiques

o 3.1 En France o 3.2 Surmortalité o 3.3 Cancer chez l'enfant

4 Facteurs de risque 5 Biologie des tumeurs malignes

o 5.1 Carcinogenèse o 5.2 Cancer et capacité des cellules à se reproduire

6 Diagnostic 7 Évolution 8 De quoi meurt-on quand on « meurt d'un cancer » ? 9 Principes de traitement 10 Soutien psychologique 11 Prévention 12 Dépistage 13 Cancer et religion 14 Voir aussi

o 14.1 Liens internes o 14.2 Liens externes

o 14.3 Bibliographie

Terminologie

L'oncologie (ou cancérologie) est la spécialité médicale d'étude, de diagnostic et de traitement des cancers. Elle est pratiquée par des médecins oncologues ou cancérologues. Ceux-ci peuvent être suivant leur spécialité chimiothérapeute ou radiothérapeute.

Du fait d'une image péjorative sur le pronostic auprès du public, le cancer a de nombreux synonymes employés par les médecins : néoplasie, néoplasme, polymitose, carcinome…

Certains termes sont plus populaires : crabe…

Historique

Des cancers étaient déjà décrits dans des écrits égyptiens vers -3500. C'est Hippocrate qui donna la première définition de la maladie, appelée alors « carcinome » ou « squirre » : une tumeur (gonflement) dure, non-inflammatoire, ayant tendance à récidiver et se généraliser jusqu'à la mort. [1]

Biologie des tumeurs malignes

Carcinogenèse

La carcinogenèse est la création d'un cancer.

Le cancer est considéré actuellement comme une maladie des gènes. Typiquement, plusieurs séries de mutations sont nécessaires avant qu'une cellule ne devienne cancéreuse. Nous distinguons les oncogènes, qui promeuvent le cancer quand il est activé par une mutation et les gènes suppresseurs de tumeurs, qui créent un cancer quand ils sont désactivés par une mutation. Ces mutations peuvent avoir différentes causes : les radiations ou des produits chimiques qualifiés de carcinogènes ; des prédispositions héréditaires ne sont pas rares ; certains virus qui peuvent provoquer un cancer ont également été décrits (le papillomavirus est impliqué dans certains cancers de l'utérus par exemple). Habituellement, ils contiennent dans leur génome certains

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oncogènes ou gènes inactivateurs du suppresseur de tumeur. Dans environ 15% de tous les cancers, les virus semblent jouer un rôle ; des bactéries, comme Helicobacter pylori, peuvent provoquer des carcinogenèses par un processus d'inflammation chronique. Finalement, des dommages par des radicaux libres, qui sont un produit dérivé naturel d'oxygène métabolique, peuvent provoquer des mutations de l'ADN.

Pour la plupart des cancers, on ne peut pas dire quel événement est la cause initiale. Cependant, avec la biologie moléculaire, il est possible de caractériser les mutations à l'intérieur d'une tumeur et jusqu'à un certain point de prévoir son comportement. Par exemple, environ la moitié des tumeurs sont déficientes en gène suppresseur de tumeur p53, également connu sous le nom de gardien du génome. Cela est généralement associé à un mauvais pronostic pour le patient, car les cellules tumorales sont dans ce cas moins susceptibles de passer en état d'apoptose (mort programmée des cellules) après qu'elles ont été endommagées par la thérapie. Il y a alors résistance au traitement anti-cancéreux.

Il existe plusieurs mutations qui rendent les tumeurs malignes. Les mutations des gènes des télomérases permettent à une cellule de se diviser indéfiniment. D'autres mutations permettent à la tumeur de faire pousser de nouveaux vaisseaux sanguins pour s'alimenter ou de se détacher des tissus environnants en infectant d'autres parties du corps (métastases).

Une cellule qui dégénère en cellule tumorale n'acquiert pas habituellement toutes ces propriétés en une seule fois mais les cellules filles sont sélectionnées pour les construire. Ce processus est appelé évolution cellulaire. Un premier pas dans le développement d'une cellule tumorale est habituellement un petit changement dans l'ADN, souvent un point de mutation, qui conduit, entre autres choses, à une instabilité génétique de la cellule.

Aussi, le motif de méthylation de l'ADN de la cellule change, activant et désactivant des gènes plus ou moins aléatoirement. Les cellules qui se divisent à un rythme rapide, telles que les cellules systémiques ont un risque plus élevé de devenir des cellules tumorales que celles qui se divisent moins ou qui ne se divisent pas du tout comme les neurones. Si la cellule tumorale initiale (ou le groupe de cellules tumorales) n'est pas supprimée par le système immunitaire, elle va se développer en cancer.

Dans les « systèmes modulaires cellulaires », les cellules sont exposées à des influences carcinogéniques (chimie, radiations). Dans ces systèmes, les premiers signes d'une cellule développant une tumeur sont :

1. L'immortalité. Exemple : le nombre usuel de divisions cellulaires pour une cellule mammaire est de 50 à 60 (sénescence cellulaire, limite de Hayflick), après quoi elle cesse de pouvoir se diviser (voir article Télomère). Les cellules tumorales continuent de se diviser sans limite visible ; ainsi les cellules du cancer d'Henrietta Lacks (souche HeLa) vivent toujours aujourd'hui, et sont plus nombreuses que ne l'ont jamais été les cellules d'Henrietta Lacks vivantes. On note donc que la limite de Hayflick n'affecte pas certaines cellules cancéreuses.

2. L'altération morphologique. 3. La construction d'amas (clusters) cellulaires (Foci). 4. La perte de l'inhibition de contact. 5. La baisse ou la non utilité de facteurs de croissance.

Les points 2 à 4 (ci-dessus) peuvent parfois être tracés avec les mutations des gènes qui résultent d'une rupture de l'adhérence cellulaire. Certaines protéines d'adhérence cellulaire sont oncogènes.

Cancer et capacité des cellules à se reproduire

Le cancer est une « erreur de multiplication » de cellules. Les cellules musculaire se multipliant très peu, les cancers des muscles (myosarcomes, rhabdomyosarcome sur des fibres musculaires striées ou leiomyosarcomes sur des fibres musculaires lisses) comme par exemple le cancer du cœur (cas d'endothéliomes), sont extrêmement rares.

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Notons que les neurones non plus ne se divisent pas ; le cancer du cerveau (tumeur cérébrale) naît en fait dans les cellules gliales, qui accompagnent les neurones.

Diagnostic

Même s'il existe des éléments permettant d'identifier un cancer avec une grande probabilité, le diagnostic de certitude se fait que sur analyse au microscope (anatomopathologie) d'un échantillon de la tumeur (éventuellement aidé par d'autres techniques). Cet échantillon vient soit d'une biopsie (simple prélèvement d'un morceau de la tumeur) qui peut être faite, suivant la localisation, suivant différentes procédures (fibroscopie, ponction à travers la peau…), soit d'une pièce opératoire (tumeur enlevé par le chirurgien).

Évolution

De son foyer initial, le cancer va (en dehors de tout traitement ou si le traitement n'est pas efficace) :

se développer de manière locale. Il provoque dans ce cas une compression des organes voisins, voire un envahissement et une destruction des tissus adjacents ;

se développer de manière régionale. Il envahit les ganglions lymphatiques, où logent les cellules du système immunitaire ;

se propager à distance de la tumeur initiale et former des métastases. Il y a souvent une confusion chez les patients et leur famille : un cancer du sein avec des métastases au niveau du cerveau ne donne pas un cancer du cerveau ; c'est toujours le cancer du sein initial, mais qui s'est développé ailleurs. Il faut continuer à le traiter comme un cancer du sein.

L'évolution dépend du type du cancer et de sa prise en charge : certains ne font que très peu de métastases et sont très sensibles aux traitements permettant d'aboutir dans la grande majorité des cas à une rémission complète et prolongée (ce terme de rémission est spécifique de la cancérologie et diffère de guérison par l'absence de certitude quant à une récidive à cours, moyen ou long terme). D'autres sont encore très difficilement maîtrisables et peuvent entraîner le décès à court terme. Une évaluation précise du type du cancer auprès d'un médecin spécialisé est donc indispensable.

De quoi meurt-on quand on « meurt d'un cancer » ?

C'est là une question fréquemment posée aux médecins par les patients ou leur famille, qui ont peine à croire qu'une petite tumeur (du moins en apparence) menace tout un organisme.

La réponse est invariable : la vie dépend de la bonne marche d'un certain nombre de fonctions, dont la respiration (au sens large, en incluant la distribution d'oxygène par la circulation sanguine), la digestion et l'excrétion (reins, foie). Selon celui des trois systèmes qui est altéré par les cellules cancéreuses, par exemple, le patient meurt — si l'on n'arrive pas à juguler la progression du mal — :

d'insuffisance respiratoire; de dénutrition; d'empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et excrétées par les

reins et le foie.

Principes de traitement

Il doit être fait uniquement en milieu spécialisé, en règle sur une stratégie définie par une équipe médicale pluridisciplinaire (c'est-à-dire comportant des médecins de plusieurs spécialités : oncologie, radiothérapie, chirurgie, gynécologues, gastro-entérologues, etc.).

Il nécessite :

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d'avoir un diagnostic de certitude et de connaître le type du cancer ; d'évaluer son extension locale, régionale et la présence ou non de métastases ; d'évaluer l'état général du patient (âge, fonctions cardiaque et rénale, présence d'autres maladies).

Suivant les cas, il repose sur :

l'exérèse (l'ablation) chirurgicale large de la tumeur quand cela est possible, large voulant dire que le bistouri du chirurgien passe uniquement par des tissus sains ;

une chimiothérapie, prescription de médicaments s'attaquant au cancer et à ses métastases ; une radiothérapie, l'irradiation de la tumeur permettant de faire fondre, voire disparaître, celle-ci.

Certains cancers peuvent bénéficier également :

d'un traitement hormonal ; d'un traitement à visée immunologique, qui vise à augmenter l'action du système immunitaire ; d'un traitement à base d'ultrasons, une technologie en plein développement s'appuyant sur la

focalisation d'un faisceau ultrasonore très puissant sur une métastase.

Souvent, plusieurs de ces types de traitements sont nécessaires chez un même patient.

Il ne faut pas oublier :

le traitement des conséquences de la tumeur ; la prise en charge des effets secondaires du traitement ; le traitement de la douleur.

Soutien psychologique

Apprendre qu'on a un cancer est très difficile à assumer, tant cette nouvelle a longtemps été considérée comme celle d'une mort imminente. Par ailleurs l'hospitalisation, l'opération chirurgicale et les traitements adjuvants changent profondément la vie du malade. Il est donc essentiel d'apporter aux malades un soutien psychologique adapté.

En France, l'association de Psycho-oncologie étudie comment aider au mieux les cancéreux, ce qui passe en général par la participation à des groupes de patients qui vivent les mêmes épreuves.

Prévention

Elle se base sur :

l'évitement ou la diminution de l'exposition aux carcinogènes de l'environnement et industriels : principalement, la lutte contre le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et de graisses animales, l'exposition excessive au soleil, normes de construction (désamiantage), manutention de produits dangereux dans le cadre professionnel, étude REACH ;

le rôle protecteur de certains éléments : consommation de fibres et d'antioxydants (céréales, légumes verts, fruits) ;

le traitement des lésions précancéreuses.

Il convient de faire la différence entre la prévention, qui cherche à diminuer la survenue de la maladie en luttant contre ses facteurs favorisants, et le dépistage, qui cherche à mettre en évidence une maladie de manière précoce pour la traiter plus facilement.

Voir les articles :

Prévention Dépistage

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Page 6: Cancer

Prévention du cancer colorectal

Dépistage

Il consiste en la détection de lésions précancéreuses ou de cancers à des stades peu avancés : on recherche, chez une personne qui ne présente pas de symptômes, à mettre en évidence la maladie de manière précoce.

Cela se fait par :

La clinique (l'examen du patient) : palpation des seins, toucher rectal... Des examens para cliniques : radiographies, dosages biologiques.

Le but est de trouver, dans une population donnée, des lésions que l'on peut traiter facilement : si l'on attend les symptômes, il est souvent nécessaire d'avoir recours à des traitements plus lourds pour traiter la maladie.

Les dépistages ayant prouvé leur intérêt (ils diminuent le nombre de décès par cancer) sont :

Le frottis du col utérin, pour dépister les lésions précancéreuses et les petits cancers du col utérin La mammographie, pour dépister des cancers du sein à un stade précoce

Actuellement, on cherche à prouver l'intérêt de la recherche de saignements minimes dans les selles (test hémocult) pour le dépistage des polypes et des petits cancers du colon.

Bibliographie

"Le livre de Pierre. Psychisme et cancer" Louise L. Lambrichs, Seuil Guérir du cancer ou s'en protéger, Dominique Belpomme, Fayard, 2005 ISBN 2213624208 Les aliments préventifs contre le cancer, Marie-Amélie Picard, Delville Santé, 2005 ISBN 2859221956 Les aliments contre le cancer, Richard Béliveau et Denis Gingras, Solar, 2006 ISBN 2263040641 Guérir envers et contre tout. Le guide quotidien du malade et de ses proches pour surmonter le cancer,

Carl Simonton, Stephanie Matthews Simonton, James Creighton, Desclée de Brouwer, 1982 ISBN 2220025373

Guérisons remarquables, Caryle Hirshberg, Marc Ian Barasch, J'ai lu, 1996 ISBN 2290049077 Les chemins de l'espoir : Comprendre le cancer pour l'éviter et le vaincre, David Khayat, Odile Jacob,

2005 ISBN 2738116124

Récupérée de « http://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer » Cancer (vue d'ensemble)

Voir la section spéciale Cancer

Traitements possibles Description médicale Symptômes Personnes à risque Facteurs de risque Prévention Traitements médicaux L'opinion de notre médecin Traitements non conventionnels Approches à considérer Approches non recommandées

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Références

Traitements possibles

Traitements médicaux

Chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, immunothérapie, soutien psychologique et social.

Traitements non conventionnels de soutien

Acupuncture, visualisation.

Training autogène, yoga, massothérapie.

Art-thérapie.

Naturopathie.

Suppléments de bêta-carotène chez les fumeurs.

Voir la signification des symboles et les critères de classification utilisés

Description médicale

Le cancer est souvent perçu comme une maladie incurable, sans issue, même si aujourd’hui, grâce au dépistage précoce et aux traitements, bon nombre de malades en guérissent.

Les tissus et les organes sont composés de millions de cellules. Chez les gens atteints du cancer, l’organisme est assailli par des cellules qui se multiplient de façon exagérée et envahissent les tissus avoisinants. Parfois, certaines d’entre elles peuvent se détacher et migrer vers d’autres régions du corps.

Divers facteurs, par exemple une irradiation, des substances cancérogènes présentes dans les aliments, dans l'air et la fumée de cigarette, ou une prédisposition génétique peuvent altérer la « mécanique » normale de ces cellules et les empêcher de fonctionner harmonieusement. Malades, elles se mettront à proliférer de façon incontrôlée. Normalement, le système immunitaire les élimine, mais il arrive que ces cellules malades déjouent nos mécanismes de défense.

Mentionnons que les expressions tumeur maligne et tumeur cancéreuse sont aussi employées pour désigner un cancer. La tumeur bénigne n’est pas cancéreuse, et compromet moins la santé. Elle peut faire pression sur un organe ou un tissu, mais occupe un espace limité et ne se dissémine pas dans l’organisme.

Prévalence

D’après les prévisions établies en 2005, une personne sur trois sera atteinte d’un cancer avant l’âge de 75 ans. Dans plusieurs pays occidentaux, au Canada et en France notamment, le cancer est la première cause de décès prématuré, c’est-à-dire avant l’âge de 65 ans. On détecte maintenant davantage de cancers grâce aux outils de dépistage et que la longévité augmente.

Pronostic

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Aucun médecin ne peut prédire, avec certitude, l’évolution du cancer ni les chances de survie pour une personne en particulier. Les statistiques dont on dispose donnent une idée du pronostic pour un large groupe de personnes, mais on ne peut transposer ces chiffres à un individu.

Cela dit, environ 45 % des malades guérissent du cancer de manière définitive2. Le taux de guérison dépend d’une multitude de facteurs : du type de cancer (à quel endroit la tumeur a pris naissance), de l’étendue du cancer au moment du diagnostic, de la malignité des cellules, de la présence ou non de métastases, de la disponibilité d’un traitement efficace, etc.

La méthode la plus utilisée pour identifier la gravité d’un cancer est la classification TNM (Tumor, Node, Metastase), pour « tumeur », « ganglion » et « métastase ».

Le stade T (de 1 à 4) décrit la taille de la tumeur. Le stade N (de 0 à 3) décrit la présence ou l’absence de métastases dans les ganglions voisins.

Le stade M (0 ou 1) décrit l’absence ou la présence de métastases à distance de la tumeur.

Causes

D’après les autorités de santé publique, les deux tiers des cas de cancer seraient causés par le mode de vie, essentiellement par le tabagisme et une mauvaise alimentation. Les facteurs héréditaires seraient responsables de seulement 5 % à 15 % des cancers. Dans les pays en développement, l’incidence du cancer augmente rapidement, suivant l’industrialisation et l’adoption d’un mode de vie à l’occidental. Mentionnons que certains experts tiennent un discours différent, et considèrent la pollution comme l’une des grandes causes du cancer2.

Les habitudes de vie : regard mondial

Les habitudes de vie jouent un rôle prédominant dans l’apparition du cancer. Cela est bien mis en relief par le phénomène de l’immigration. Les émigrés finissent généralement par avoir les mêmes maladies que la population de leur pays d’accueil3.

Par ailleurs, les types de cancer les plus fréquents varient d’une région à l’autre du globe. En Asie, les cancers de l’estomac, de l’oesophage et du foie sont beaucoup plus fréquents, notamment parce que l’alimentation des habitants comporte une grande part d’aliments très salés, fumés et marinés. En Amérique du Nord ainsi qu’en Europe, les cancers du poumon, du côlon, du sein et de la prostate sont les plus fréquents, entre autres en raison du tabagisme, de la malbouffe et de l’obésité. Au Japon, la consommation de viande rouge, qui n’a cessé d’augmenter au cours des 50 dernières années, a fait augmenter de sept fois l’incidence du cancer du côlon3.

Formation d’un cancer

Un cancer peut se former dans n’importe lequel des tissus. Chez les adultes, il se développe habituellement sur plusieurs années, voire des dizaines d’années. On peut diviser la formation d’une tumeur maligne en trois étapes3 :

Initiation. Le matériel génétique d’une cellule est endommagé; il s’agit d’un événement fréquent. La fumée de cigarette, l’amiante, les substances cancérogènes présentes dans les aliments ou un surplus de radicaux libres peuvent causer un tel dommage. La plupart du temps, l’organisme répare l’erreur grâce à ses mécanismes naturels. Si l’erreur est irréparable, la cellule meurt. On parle alors d’apoptose ou de « suicide » cellulaire. Lorsque ces mécanismes ne fonctionnent pas, la cellule endommagée entre en phase de « promotion ».

Promotion. Des facteurs extérieurs vont stimuler ou non la formation d’une cellule cancéreuse. Il peut s’agir des habitudes de vie, comme le tabagisme, l’activité physique, l’alimentation, etc.

Progression. Les cellules prolifèrent et la tumeur se forme. Dans certains cas, elles peuvent envahir d’autres parties du corps. Dans sa phase de croissance, la tumeur commence à provoquer des symptômes : des saignements, de la fatigue, etc.

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Les propriétés des cellules cancéreuses et de la tumeur

Une multiplication déréglée. Les cellules se reproduisent sans cesse et sont insensibles aux signaux d’arrêt de croissance en provenance des cellules voisines.

Une perte des fonctions d’origine. Les cellules n’ont plus d’utilité pour l’organisme. L’immortalité. Le processus d’apoptose ou de « suicide » cellulaire, qui se déclenche normalement

lorsqu’une cellule est déréglée, ne fonctionne plus. Une résistance aux attaques du système immunitaire. Les cellules cancéreuses déjouent ses « tueurs »,

les cellules NK. La formation de nouveaux vaisseaux sanguins, appelée angiogenèse tumorale. Ces vaisseaux sont

indispensables à la croissance des tumeurs, car ils leur apportent des nutriments et de l’oxygène (sinon, les tumeurs ne peuvent croître au-delà de 1 mm)3.

Souvent, l’envahissement des tissus voisins et d'autres parties du corps. Les nouveaux foyers de cancer sont appelés métastases.

Les transformations génétiques qui surviennent dans la cellule, lorsqu’elle devient cancéreuse, sont transmises à ses cellules descendantes.

Les différents cancers

Chaque type de cancer a ses caractéristiques et ses propres facteurs de risque. Veuillez vous référer aux fiches spécifiques suivantes pour plus de détails sur ces cancers pour lesquels nous avons des fiches.

- Cancer colorectal (côlon et rectum)- Cancer de l'endomètre (corps de l'utérus)- Cancer de la peau- Cancer du poumon- Cancer de la prostate- Cancer du sein

Symptômes

Le cancer se manifeste de manière très variable. Il évolue généralement sur de nombreuses années avant que les symptômes n’apparaissent. Les symptômes suivants peuvent être des signes de cancer. En leur présence, consultez un médecin.

Une masse palpable, surtout si elle augmente de volume : un nodule dans un sein, sous la peau, à un ganglion, etc.

Un grain de beauté ou une tache cutanée qui change d’aspect, de couleur ou de taille, ou qui saigne. Un saignement : du sang dans les crachats, les urines ou les selles. Pour les femmes, des pertes

sanguines vaginales en cours de cycle ou après la ménopause. Des symptômes persistants : une toux et des enrouements inexpliqués depuis plus de quatre semaines,

une difficulté à déglutir, des nausées et des vomissements, une plaie qui ne guérit pas en trois semaines, une diarrhée ou de la constipation depuis six semaines ou plus.

Une rétractation ou un écoulement du mamelon. Des maux de tête récidivants et violents. Une fatigue extrême. Une perte de poids rapide, inexpliquée.

Personnes à risque

Certaines familles sont affectées plus fréquemment par le cancer. Il y aurait dans ces familles des gènes de prédisposition au cancer, transmis d’une génération à l’autre. Cela peut être le cas pour les cancers du sein, de l'ovaire et du côlon. Même chez les personnes dont le bagage génétique prédispose au

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cancer, le risque d’en être atteint un jour dépend aussi et en grande partie du mode de vie et de l'environnement.

Les personnes qui ont déjà eu un cancer. Les personnes âgées de 50 ans ou plus. En vieillissant, le risque de cancer s’accentue, car les

mécanismes de défense sont moins efficaces et la durée d’exposition aux facteurs de risque augmente.

Facteurs de risque

La recherche scientifique a permis d'identifier des facteurs de risque pour la plupart des cancers. Certains de ces facteurs accroissent considérablement le risque de développer un type particulier de cancer, tandis que d'autres ont une influence plus ténue.

Les deux principaux facteurs de risque

Le tabagisme. Les produits cancérogènes contenus dans la fumée de cigarette n'affectent pas seulement les poumons, ils sont également impliqués dans le risque de cancers de la bouche, du larynx, du col de l'utérus, du sein, de l'estomac, de la vessie et plusieurs autres. Le tabagisme est responsable de 30 % des décès liés au cancer. Voir la fiche Cancer du poumon.

Une mauvaise alimentation. Le régime alimentaire occidental comprend souvent trop de calories, trop de protéines animales, trop de gras, trop de sel et trop de sucre, et insuffisamment de fruits et de légumes ainsi que de céréales à grains entiers. D’après l’Organisation mondiale de la Santé, les facteurs alimentaires sont responsables de 30 % des cancers en Occident, et d’environ 20 % dans les pays en développement4.

D’autres facteurs de risque importants

L’obésité et l’embonpoint. Conséquence de la sédentarité et de la mauvaise alimentation, le surplus de poids serait un facteur de risque très important pour plusieurs cancers, dont ceux de l’oesophage, du côlon, du sein, de l’endomètre et du rein4.

La sédentarité. En plus de causer un excès de poids, la sédentarité empêcherait le bon fonctionnement de certains mécanismes indispensables au maintien de la santé. La bonne forme physique réduit le risque de cancer du côlon ainsi que du cancer du sein4.

L’exposition à des produits chimiques cancérogènes. Elle causerait 4 % des cas de cancer dans les pays industrialisés. Il s’agit, entre autres, des produits chimiques auxquels on peut être exposé dans un milieu de travail (l'arsenic, l'amiante, le benzène, etc.), de certains produits de nettoyage, des solvants à

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peinture, du radon terrestre qui s'infiltre dans le sous-sol des maisons et des pesticides répandus sur les terrains (une cause reconnue de leucémie chez les enfants).

L’exposition à des substances radioactives. Une infection chronique. Certains microbes, surtout des virus, peuvent causer des cancers. Ils

seraient responsables de 18 % de tous les cas de cancer dans le monde, surtout dans les pays en développement (environ 5 % dans les pays industrialisés). À titre d’exemple, mentionnons le papillomavirus (cancer du col de l’utérus), les virus de l'hépatite B et C (cancer du foie), la douve du foie (cancer des voies biliaires), l’Helicobacter pylori (cancer de l’estomac) et le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) (sarcome de Kaposi et lymphome).

La consommation excessive d’alcool. Les recherches ont démontré un lien entre une consommation élevée d'alcool et certains cancers (de la bouche, de la gorge, de l’oesophage, de l'estomac, du foie et du sein).

L'exposition exagérée au soleil. Les rayons ultraviolets (UV), à haute dose, peuvent causer un cancer de la peau à long terme.

Les facteurs psychologiques

Les facteurs psychologiques jouent un rôle incertain dans l’apparition du cancer, estiment plusieurs experts1,5,6. En se basant sur une panoplie d’études, des scientifiques ont tenté de cerner une personnalité plus susceptible d’être atteinte de la maladie. Baptisée personnalité de type C, elle décrit les gens qui ont tendance à refouler constamment ce qu’ils ressentent et à se résigner facilement. Cependant, les études menées jusqu’à présent n’ont pas réussi à déterminer un lien clair entre ce type de personnalité et l’apparition du cancer1.

Quant au stress et à la dépression, ces facteurs sont reconnus comme influençant à la baisse la vigueur du système immunitaire. Cependant, il est très difficile de circonscrire la part de ces facteurs dans la formation du cancer, une maladie qui se développe sur plusieurs années. Les personnes dépressives atteintes du cancer peuvent avoir tendance à rapporter plus d’événements négatifs que la moyenne, ce qui peut fausser les résultats des études. Certains auteurs croient tout de même que la combinaison d’une personnalité de type C et d’un stress chronique majore le risque de cancer1.

Des comportements autodestructeurs, comme une mauvaise alimentation et la sédentarité, peuvent être le signe d’une mauvaise écoute de soi1. Ne pas consulter un médecin à temps revient aussi à ne pas écouter ses signaux internes.

Prévention

Une personne sur trois sera touchée par le cancer dans sa vie. Tout laisse croire que la prévention du cancer peut être très efficace : près des deux tiers des cancers

seraient provoqués par des facteurs liés au mode de vie.

Le cancer est la première cause de mortalité prématurée en Occident.

Mesures préventives de baseLes mesures suivantes décrivent ce que vous pouvez faire pour réduire votre risque de cancer. Bien entendu, la lutte contre le cancer n’implique pas seulement des actions individuelles, mais aussi collectives : réduire les émissions de gaz à effets de serre, aménager les villes afin de favoriser l’activité physique, etc.

Ne pas fumer ou cesser de fumer. Plusieurs types de cancers sont liés au tabagisme. Voir notre fiche Tabagisme.

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Adopter autant que possible une alimentation anticancer. En se basant essentiellement sur les résultats d’études épidémiologiques, certains chercheurs ont émis des recommandations afin d’encourager la consommation d’aliments qui aident l’organisme à lutter contre le cancer3,7,8. Cela pourrait aussi prévenir le cancer, d’après des études. On croit également que la rémission d’un cancer pourrait ainsi être favorisée, mais cela reste à prouver.

Des fruits et des légumes variés et frais (5 à 10 portions). D’après les données disponibles, ces aliments en particulier ont démontré des vertus anticancer : - les crucifères (brocoli, chou, chou-fleur, etc.);- les alliacés (oignon, ail, échalote, etc.); - les légumes vert foncé;- les tomates;- les agrumes;- les petits fruits (bleuets, framboises, fraises, canneberges, etc.).Les jus de légumes, de fruits pressés et les soupes peuvent aider à en consommer suffisamment.

Un apport suffisant et équilibré en acides gras essentiels. Limiter les gras trans (margarine hydrogénée, pâtisseries, biscuits, etc.) et les gras saturés (graisses de porc, de boeuf, beurre, crème, etc.), et privilégier les oméga-3 (poissons gras et leur huile, graines de lin, etc.)..

Du soya (fèves, miso, sauce de soya, tofu, lait de soya). Du curcuma et du poivre. Du thé vert.

Éliminer ou éviter le plus souvent possible

les excès de calories; les produits raffinés; la viande rouge; les aliments marinés, en conserve, fumés, frits ou transformés, qui contiennent beaucoup de sel et de

produits cancérogènes; la charcuterie (jambon, bacon, saucisse, etc.), qui contient des nitrites, potentiellement cancérogènes; la viande cuite à la flamme (barbecue). Le gras qui s’écoule de la viande et s’enflamme produit des

hydrocarbures aromatiques, des produits qui adhèrent à la surface des morceaux de viande et qui peuvent être cancérogènes. Il semble que le fait de laisser macérer la viande dans une marinade contenant un élément acide (comme du jus de citron) réduise la formation de ces toxines.

Privilégier une alimentation biologique. Certains experts, dont Ralph Moss9, recommandent aux personnes atteintes de cancer de consommer des aliments biologiques. D’après eux, les fruits, les légumes et les céréales à grains entiers issus de l’agriculture biologique auraient une meilleure valeur nutritive que leur équivalent issu de l’agriculture conventionnelle.

Se maintenir actif physiquement. La pratique régulière d’activité physique permet de réduire le risque de cancer du côlon et de cancer du sein. Les bienfaits sur la santé générale sont multiples. Un minimum de 30 à 45 minutes d'exercice par jour est recommandé.

Consommer de l’alcool de façon modérée. Une consommation modérée correspond à un verre d’alcool par jour pour une femme, et à deux verres pour un homme. Au-delà de ces quantités, le risque de maladie cardiovasculaire et de cancer augmente. Par ailleurs, une consommation modérée de vin rouge aiderait à prévenir le cancer en raison des polyphénols qu’il contient3.

Se protéger des infections transmises sexuellement. Le cancer du col de l’utérus est plus fréquent chez les femmes qui ont eu des relations sexuelles non protégées avec plusieurs partenaires. Elles sont en effet plus à

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risque d’être porteuse du virus du papillome humain (VPH) qui peut entraîner le cancer du col de l’utérus.

Ne pas s’exposer au soleil sans une protection adéquate. Il est important de protéger sa peau durant les heures de fort ensoleillement afin d’éviter les coups de soleil, surtout pour les personnes à la peau claire.

Réduire au maximum l’exposition à des substances cancérogènes. Au travail et à la maison, éviter de s'exposer à des substances cancérogènes connues (les herbicides et les pesticides, les radiations, les produits chimiques nocifs, etc.). Respecter les mesures de sécurité apposées sur les produits. Mentionnons que la Société canadienne du cancer appuie l’interdiction de l’utilisation de pesticides chimiques sur le gazon et dans les jardins, puisqu’ils pourraient s’avérer nocifs10. Elle met aussi en garde contre le bois traité, qui contient de l’arsenic et du chrome, deux substances cancérogènes reconnues.

Veiller à son bien-être psychologique. À cet égard, toute pratique ou technique visant à réduire le niveau de stress doit être considérée : la méditation, l'activité physique modérée, l'hypnose, le biofeedback, etc. Un psychothérapeute peut être d’un grand secours.

Autres mesures pour prévenir l’apparition de la maladie Chez les personnes à haut risque de cancer, et seulement chez celles-ci, certains médicaments sont

parfois donnés en prévention. Par exemple, le finastéride pour prévenir le cancer de la prostate et le tamoxifène pour prévenir le cancer du sein.

La prise de certains suppléments alimentaires pourrait contribuer à prévenir le cancer. Consulter les fiches sur des cancers spécifiques pour en savoir plus.

Mesures de dépistagePour certains types de cancers, un dépistage précoce améliore de manière notable les chances de survie. C’est le cas pour les cancers du sein, du côlon et du col de l’utérus. Consultez les fiches spécifiques à ces formes de cancer pour en savoir davantage.

Remarque. Si l’on soupçonne une prédisposition familiale, il est maintenant possible, pour certains types de cancer, de procéder à un dépistage génétique. On envisage ce test seulement lorsque plusieurs membres de la famille immédiate sont atteints ou ont été atteints d’un même type de cancer. Si le test confirme la présence d’une prédisposition génétique, des mesures préventives spécifiques peuvent alors être entreprises pour diminuer le risque de développer la maladie. Cependant, une telle démarche demande un soutien spécial, car les résultats ont des retombées importantes sur toute la famille.

Mesures pour prévenir l’aggravation et les récidives Les mesures préventives décrites précédemment aident aussi à ralentir l’évolution du cancer et à

prévenir les récidives. Parfois, la chimiothérapie, l’hormonothérapie, la radiothérapie, l’immunothérapie et la chirurgie sont

proposées afin de prévenir la réapparition du cancer.

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Traitements médicaux

Le traitement du cancer dépend de plusieurs facteurs : du type de cancer, de sa taille et de sa localisation, ainsi que l’évolution de la maladie et l’état de santé de la personne. Il s’échelonne habituellement sur plusieurs mois. Ensuite, un suivi régulier est offert, en raison de la possibilité de rechute. Malheureusement, bien souvent, le traitement est entrepris au moment où le cancer est déjà à un stade avancé, ce qui limite les chances de guérison.

Selon le degré d’évolution du cancer, trois approches thérapeutiques sont possibles :

Un traitement curatif, qui vise à guérir le cancer. Un traitement adjuvant, qui est donné en parallèle au traitement principal, afin d’améliorer les chances

de guérison (par exemple, l’hormonothérapie administrée avant ou après la chirurgie pour un cancer de la prostate).

Un traitement palliatif, qui vise à soulager les symptômes ou à prolonger la durée de vie, lorsque les chances de guérison sont très faibles.

Traiter un cancer représente tout un défi : tuer les cellules malades tout en préservant les cellules saines. La radiothérapie, par exemple, détruit aussi les cellules saines à proximité de la tumeur. Quant aux traitements de chimiothérapie, certains d’entre eux vont affecter tout l'organisme, et plus particulièrement les cellules à développement rapide, comme celles du cuir chevelu, du tube digestif et du sang. Dans ce cas, les effets indésirables peuvent être importants : une réduction des fonctions immunitaires, de l’anémie, des problèmes digestifs et une perte de cheveux. Des chercheurs sont à pied d’oeuvre afin de mettre au point des médicaments qui s’attaquent uniquement aux cellules cancéreuses.

Types de traitements médicaux possibles

Chirurgie. Si possible, on extrait la tumeur par chirurgie et on complète le traitement par de la radiothérapie et de la chimiothérapie pour éliminer les cellules cancéreuses qui restent. Il s’agit du plus ancien traitement contre le cancer.

Radiothérapie. Utilisant différentes sources de rayons ionisants, selon le type de tumeur, ce traitement est souvent requis après une chirurgie pour détruire des cellules cancéreuses qui pourraient subsister et pour prévenir les récurrences locales. Les rayons tuent aussi les cellules normales. En Amérique du Nord, environ la moitié des patients atteints de cancer reçoivent de la radiothérapie.

Chimiothérapie. La chimiothérapie consiste à administrer, par injection ou sous forme de comprimés, des agents chimiques cytotoxiques. Il en existe plusieurs, qui possèdent différents mécanismes d’action et différents effets indésirables. Son usage dépend de la malignité de la tumeur, de son origine et de son stade d'évolution. Elle est souvent utilisée lorsque la tumeur réapparaît et lorsqu’il y a des métastases. La chimiothérapie est parfois indiquée avant une chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et faciliter son ablation.

Hormonothérapie. L’hormonothérapie peut aider à contrôler et à guérir le cancer du sein ou de la prostate, qui est parfois hormonodépendants. Elle vise souvent à réduire le taux de certaines hormones dans le corps (par exemple, les oestrogènes), ou à empêcher la tumeur d’utiliser ces hormones pour croître.

Immunothérapie. Parmi les principales substances chimiques actives dans le système immunitaire, il y a les cytokines - dont font partie les interférons et les interleukines. Chez les patients dont le système immunitaire est déjà fort et chez qui le cancer en est encore à un stade peu avancé, on peut injecter des cytokines pour relancer la fonction immunitaire de l'organisme.

L'angiogenèse tumorale est le phénomène par lequel de nouveaux vaisseaux sanguins se développent autour d'une tumeur. La formation de ces vaisseaux est stimulée par des substances que sécrètent les cellules cancéreuses. Comme ces vaisseaux permettent à la tumeur de se nourrir, plusieurs médicaments de

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chimiothérapie et d’hormonothérapie visent à enrayer le phénomène d'angiogenèse de façon à « affamer » la tumeur.

Soutien psychologique et social

Le travail psychologique peut aider la personne atteinte de cancer à avoir une meilleure qualité de vie en lui permettant de garder un contrôle sur les autres dimensions de sa vie. L’aide peut prendre toutes sortes de formes : la consultation d’un psychologue, d’un psychothérapeute ou d’un psychiatre, d’un travailleur social, d’une infirmière, des proches, d’un groupe de soutien, etc.

Des recherches dirigées par Alastair Cunningham, chercheur à l’Université de Toronto, démontrent clairement que la participation à une psychothérapie de groupe diminue le stress, procure une plus grande appréciation de la vie et aide à y donner un sens48-53. Selon d’autres recherches, mais de façon moins significative, la durée de vie49,54-56 pourrait s’allonger chez certaines personnes atteintes de cancer qui font, avec un grand engagement personnel, une telle démarche en psychothérapie.

Des spécialistes mettent toutefois en garde contre l’équation simpliste selon laquelle la maladie est attribuable à un conflit psychologique qui, une fois identifié, mènera à la guérison1.

Les fondations et les sociétés dédiées aux personnes atteintes d’un cancer offrent plusieurs services de soutien. Consultez les Sites d’intérêt (dans Documents associés).

Traitements non conventionnels

Important. L’auto traitement est déconseillée. Les personnes qui souhaitent s’investir dans une approche globale devraient en discuter avec leur médecin, et choisir des thérapeutes détenant une expérience avec des personnes atteintes de cancer. Les traitements non conventionnels sont généralement déconseillés s’ils sont utilisés en remplacement des traitements médicaux2,11. Retarder ou interrompre un traitement médical diminue les chances de rémission.

Dans les revues scientifiques, on trouve plusieurs synthèses d’études portant sur les traitements non conventionnels qui aident à lutter contre le cancer12-19,24. L’approche intégrée vise à combiner plusieurs stratégies qui amélioreront la santé dans son ensemble.

Le plus souvent, les traitements non conventionnels permettent d’améliorer la qualité de vie. Plusieurs d’entre eux misent essentiellement sur les interactions entre les pensées, les émotions et le corps physique pour apporter un mieux-être. Il est possible que ces traitements aient un effet sur l’évolution de la tumeur. En pratique, on constate qu’elles peuvent avoir l’un ou l’autre des effets suivants :

améliorer le sentiment de bien-être corporel et psychologique; apporter du plaisir et du calme; réduire l’anxiété et le stress; réduire la fatigue; réduire les nausées consécutives aux traitements de chimiothérapie; améliorer l’appétit; améliorer la qualité du sommeil.

Voici un aperçu des preuves soutenant l’efficacité de quelques-unes de ces approches.

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Acupuncture. En se basant sur les essais cliniques32,33 réalisés jusqu’à présent, plusieurs comités d’experts et organismes (National Institutes of Health34, le National Cancer Institute35 et l’Organisation mondiale de la Santé36) ont conclu à l'efficacité de l'acupuncture pour réduire les nausées et les vomissements qui suivent un traitement de chimiothérapie.Quelques études cliniques ont aussi évalué l’efficacité de l’acupuncture pour soulager les douleurs causées par le cancer. Les résultats sont pour l’instant contradictoires37. L’acupuncture pourrait aider à réduire d’autres symptômes liés au cancer, par exemple la perte de poids, l’anxiété et la dépression, mais les preuves en sont au stade préliminaire35.

Visualisation. À la suite des conclusions de trois synthèses d'études, il est désormais reconnu que les techniques de relaxation, dont la visualisation, réduisent de façon marquée les effets indésirables de la chimiothérapie, tels que les nausées et les vomissements25-27 ainsi que les symptômes psychologiques comme l'anxiété, la dépression, la colère ou l'impression d'impuissance25,27,28.

Massothérapie. L'ensemble des données provenant d'essais menés auprès de personnes cancéreuses indique que le massage, avec ou sans aromathérapie, procure des bénéfices à court terme sur le bien-être psychologique22,57-59. L'effet le plus probant concerne l'anxiété. Par contre, pour ce qui est de la douleur, la nausée et la dépression, bien que certaines études aient démontré quelques effets significatifs, il y a trop d'écart entre les résultats des différentes recherches pour en arriver à des conclusions définitives. Les massages, parfois offerts en milieu hospitalier, permettent d’offrir aux personnes cancéreuses un moment de répit, de douceur et de détente fort apprécié.Mentionnons que des études soutiennent l’efficacité du drainage lymphatique pour diminuer le lymphoedème consécutif à un traitement contre le cancer du sein41,42 (Voir la fiche Cancer du sein pour en savoir plus). Consultez aussi notre fiche Massothérapie afin d’avoir un aperçu général des divers types de massage.

Notes

Mieux vaut choisir un massothérapeute spécialisé dans les soins aux personnes atteintes d’un cancer.

Contre-indications

Discuter avec son médecin traitant d’éventuelles contre-indications au massage. D’après le Dr Jean-Pierre Guay, radio-oncologue, le massage est sécuritaire et ne contribue pas à disséminer les métastases23.

De manière générale, la massothérapie est contre-indiquée en cas de fièvre, de fragilité osseuse, de plaquettes basses, d’hypersensibilité de la peau, de plaie ou de maladie cutanée23.

Training autogène. Quelques études d'observation29 indiquent que le training autogène réduit considérablement l'anxiété, augmente la « combativité » et améliore la qualité du sommeil30. Une étude préliminaire publiée en 200431, portant sur 31 femmes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce, a démontré que les femmes recevant chaque semaine une visite à la maison et une intervention de training autogène souffraient moins d'anxiété et de dépression que celles qui ne recevaient qu’une seule visite à la maison.

Yoga. Une synthèse systématique de la littérature scientifique, qui avait comme objectif d'évaluer l'efficacité du yoga chez les patients cancéreux ou survivants du cancer, rapporte que la pratique du yoga engendre plusieurs effets positifs quant à la qualité du sommeil, de l'humeur et la gestion de stress21.

Art-thérapie. L’art-thérapie, une forme de psychothérapie qui utilise la créativité comme ouverture sur l’intériorité, pourrait être utile aux personnes atteintes de cancer d’après quelques essais cliniques. En effet, l'art-thérapie semble prometteuse pour améliorer le bien-être, favoriser la communication et aider à gérer les conflits émotionnels relatifs au cancer43-47.

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Plusieurs fondations ou associations offrent, par exemple, des ateliers d’art-thérapie, de yoga, de danse-thérapie, de massothérapie, de méditation, de Qi Gong ou de Reiki. Voir les Sites d’intérêt (dans Documents associés). Consulter également nos fiches spécifiques sur chaque type de cancer.

Phytothérapie et suppléments

La prudence est de mise à l’égard des produits de santé naturels, surtout s’ils prétendent mener à la rémission. À titre d’exemple, on peut mentionner les produits Beljanski, la formule de Hoxsey, la formule Essiac et le 714-X. Pour l’instant, on ne sait pas si ces approches sont efficaces et sécuritaires étant donné le peu d’essais cliniques dont ils ont fait l’objet. Pour en savoir plus au sujet de ces produits, nous vous invitons à vous informer auprès d’organismes officiels, comme la Société canadienne du cancer, qui publie un document de 250 pages décrivant une soixantaine de traitements alternatifs20 ou le National Cancer Institute (voir Documents associés).

Approches à considérer

Naturopathie. En complémentarité avec les traitements médicaux, l’approche naturopathique vise à améliorer la santé et la qualité de vie et à aider le corps à mieux se défendre contre le cancer11. À l’aide de certains suppléments, de plantes médicinales et d’aliments, la naturopathie peut, par exemple, soutenir le foie et aider l’organisme à se libérer de ses toxines. Les traitements naturopathiques comprennent généralement d’importants changements dans la diète. Un souci particulier sera apporté à observer tout ce qui peut, dans l’environnement de la personne (produits chimiques, aliments, etc.), contribuer au cancer. Pour en savoir davantage, consulter la fiche Naturopathie.

Approches non recommandées

Bêta-carotène en suppléments. Des études de cohorte ont établi un lien entre la prise de suppléments de bêta-carotène et un risque légèrement accru de cancer du poumon. Sous forme alimentaire, le bêta-carotène aiderait cependant à prévenir le cancer du poumon. Le National Cancer Institute recommande aux fumeurs de ne pas consommer de bêta-carotène sous forme de suppléments38

Ne pas considérer les notes infrapaginales et reprendre ce qui est nécessaire pour la bibliographie, , l’on donnera le site après

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