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Université Jean Moulin Lyon 3 École doctorale : Sciences économiques et de Gestion Capital immatériel : interaction et création de valeur. Cas d'entreprises tunisiennes. par Imen MHEDHBI thèse de doctorat en Sciences de gestion sous la direction d’Ahmed SILEM présentée et soutenue publiquement le 20 octobre 2010 Membres du jury : SILEM Ahmed, Professeur à l'Université Jean Moulin Lyon 3 BEN AMMAR MAMLOUK Zeineb, Professeur à l'ESSEC Tunis MARTINET Alain-Charles, Professeur émérite à l'Université Jean Moulin Lyon 3 BOUNFOUR Ahmed, Professeur à l'Université Paris-Sud 11

Capital immatériel : interaction et création de valeur. · « Le capital intellectuel est tout aussi essentiel aux économies axées sur le savoir que ne l'étaient les ressources

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Université Jean Moulin Lyon 3

École doctorale : Sciences économiques et de Gestion

Capital immatériel : interaction et 

création de valeur. 

Cas d'entreprises tunisiennes.

par Imen MHEDHBI

thèse de doctorat en Sciences de gestion

sous la direction d’Ahmed SILEM

présentée et soutenue publiquement le 20 octobre 2010

Membres du jury :

SILEM Ahmed, Professeur à l'Université Jean Moulin Lyon 3

BEN AMMAR MAMLOUK Zeineb, Professeur à l'ESSEC Tunis

MARTINET Alain-Charles, Professeur émérite à l'Université Jean Moulin Lyon 3

BOUNFOUR Ahmed, Professeur à l'Université Paris-Sud 11

Remerciements

Je souhaite tout d’abord exprimer ma profonde gratitude au Professeur Ahmed Silem pour

la confiance qu’il m’a accordée en acceptant de diriger cette thèse. Je le remercie pour sa

grande disponibilité, sa patience et son soutien indéfectible tout au long de cette recherche

doctorale.

De même, je souhaite exprimer ma reconnaissance au Professeur Jamel eddine Ziedi qui m’a

orienté au début de ce travail.

Je tiens à remercier le professeur émérite Alain Martinet et les professeurs Yvon Pesqueux,

Zeineb Ben Ammar Mamlouk et Ahmed Bounfour, pour l’honneur qu’ils me font en

prenant part à mon jury de thèse.

Je souhaite également remercier tous les responsables des entreprises qui ont accepté de

répondre à notre questionnaire.

Enfin, je remercie profondément toute ma famille. Je remercie mon père et ma mère pour leur

soutien, leur affection et leurs encouragements. Je remercie mon mari pour son amour, son

soutien et pour m’avoir préparé les conditions matérielles et immatérielles indispensables à

la réalisation de ce travail.

[Dédicaces]

A mes parents, pour leur amour, leur patience et leur attention depuis ma naissance jusqu’à

aujourd’hui

A mon mari, pour son amour et son soutien moral et matériel depuis que je l’ai connu

A ma fille Bochra, sa naissance a apporté le bonheur et la joie à ma vie

A mes deux frères , je leur souhaite le bonheur et la réussite

[Epigraphe]

"Il est parfois instructif de comparer une société à un arbre. Le tronc, les branches et les feuilles, les

parties visibles de l'arbre, correspondent à l'entreprise telle que le marché la perçoit, ce dont rend

compte la logique comptable. Les fruits de l'arbre sont les profits de l'entreprise, récoltés par les

investisseurs et consommés par les clients. La valeur cachée d'une entreprise, se sont les racines de

l'arbre. Pour qu'il fleurisse et donne ses fruits, il doit être nourri par des racines fortes et saines. De la

même façon que la qualité du fruit d'un arbre dépend de ses racines, la solidité d'une organisation

commerciale et de son capital financier dépend de ses richesses cachées. Alimentez ces racines et

l'entreprise fleurira, laissez-les s'atrophier ou s'abîmer et l'entreprise, aussi puissante soit-elle,

s'affaiblira et mourra."

L.Edvinsson – M.Malone

Introduction générale

La révolution importante des technologies d'information et de communication, l'importance

accrue du savoir et de la connaissance, l'importance de l'innovation comme déterminant de la

compétitivité….font que les règles du jeu et les exigences du marché ont changé. En effet,

l'environnement actuel est turbulent, incertain et complexe. Il est caractérisé par une

accélération des changements des marchés et des habitudes de consommation, des clients de

plus en plus avertis, exigeants et sélectifs.

L'entreprise se trouve ainsi confrontée à une concurrence de plus en plus vive en matière de

nouvelles capacités productives et de compétences distinctives. Réactivité, créativité,

anticipation, être à l'écoute du client, amélioration de la qualité, réduction des coûts et des

délais de réponse…sont les exigences actuelles de l'environnement concurrentiel.

Certes, nous ne pouvons pas ignorer le chiffre d'affaires, les bénéfices et les résultats. Ils sont

la mesure ultime du succès et le point de départ de toute mesure de valeur de l'entreprise.

Mais, il y a d'autres facteurs qui influencent la valeur et l'avantage compétitif d'une entreprise

qui repose de moins en moins sur les seuls actifs financiers et comptables traditionnels.

A ce sujet, Quinn (1994) reconnaît l'importance de l'aspect qualitatif et humain dans

l'entreprise ainsi que l'ampleur du secteur des services. Il affirme:" Une entreprise moderne

tire son pouvoir économique et sa puissance dans le monde de la production davantage de

ses capacités intellectuelles et de services que de ses actifs corporels…. Les activités

intellectuelles et les services représentent aujourd'hui les maillons décisifs des chaînes de

valeurs dans la plupart des entreprises."

La métaphore de l'arbre - donnée par L. Edvinsson et M. Malone (1999) - explique clairement

l'importance de l'aspect qualitatif et immatériel qui représente une source vitale de la valeur,

d'amélioration des performances et de compétitivité des entreprises.

Tézénas Du Montcel (1994) affirme, quant à lui, que :" l'actif physique restera un

complément indispensable, mais le nerf de la guerre, ce seront les actifs immatériels." En

effet, l'écart entre ce que vaut l'entreprise sur le plan comptable et financier et sa valeur réelle

sur le marché se creuse de plus en plus. Cet écart parfois inexpliqué représente l'effet du

capital immatériel de l'entreprise qui est un capital non financier et qui se présente dans

l'entreprise sous différentes formes. Ainsi, la notion de capital immatériel est née du besoin de

conceptualiser la « valeur cachée » de l’entreprise qui n’apparait pas dans son bilan (Montalan

et Vincent, 2010).

L’émergence de l’immatériel s’est traduite dans l’entreprise par:

• Un développement des activités marketing et recherche : l’entreprise doit être à

l’écoute de l’extérieur et en préparation pour le futur en détectant au mieux et au plus

vite les attentes de ses clients et les satisfaire avant et mieux que la concurrence et

même devancer leurs souhaits par la pratique de l’innovation ;

• Un développement des circuits d’information : une information plus rapide et plus

fiable ;

• Un développement des compétences du personnel : l’entreprise doit avoir une bonne

formation et motivation de son personnel pour mieux servir le client.

Bonfour (1998) présente cinq approches des ressources immatérielles:

• La première consiste à considérer que tout est immatériel (la plus simple selon lui).

C'est la notion de l'entreprise virtuelle ( Davidow, Malone, 1995) : Les produits sont

virtuels, le travail est virtuel, l'organisation est virtuelle…

L’entreprise virtuelle est seule à rassembler les critères de rapidité et de flexibilité

permettant de répondre à un environnement caractérisé par la production de masse

quasiment "sur mesure". Les produits ou services virtuels ont en commun de répondre

instantanément aux souhaits du consommateur tout en assurant une rentabilité

certaine. Leurs modes de production permettent leur installation en tout lieu et l'offre

de ces services se décline sous de nombreux modèles et formes. C'est le travail en

juste-à-temps, la flexibilité des unités de production, la polyvalence du savoir-faire…

• La deuxième consiste dans le développement des activités de service à l'intérieur et

l'extérieur des industries manufacturières: c'est l'entreprise intelligente de Quinn

(Quinn, 1994). Il insiste sur l'ampleur que prend le secteur des services dans

l’économie globale, le développement de ce secteur a restructuré l'économie. Les

services et les activités basées sur la connaissance représentent aujourd'hui les

éléments cruciaux de la chaîne de valeur dans la majorité des entreprises que ce soit

industrielles ou dans le secteur des services.

Pour réussir au mieux, les entreprises doivent concentrer des moyens de niveau

mondial autour de quelques compétences sélectionnées en fonction de ce qui est

important pour la clientèle et sous traiter des activités de service de la chaîne de valeur

à des spécialistes dans le domaine.

• La troisième est de nature analytique: elle consiste à définir l'immatériel par ses

principales composantes : exemple l'OCDE, INSEE (R&D, logiciels, ..). Nous

trouvons ici un désaccord consistant les composantes du capital immatériel. Le

concept du capital immatériel est un concept récent qui a été l'aboutissement de

nouvelles réflexions et de nouvelles idées encore non validées toutes d'où

l'hétérogénéité des typologies et des définitions. Il n'y a pas d'unanimité entre les

analystes sur les différentes composantes de l'immatériel dans l'entreprise.

Suite au travaux d’Edvinsson et Malone (1997), de Stewart (1997), Sveiby (1997), il semble

s’établir un compromis autour de la décortication du capital immatériel en trois composantes à

savoir un capital humain, un capital clientèle ou relationnel et un capital organisationnel

(même si le contenu de chaque composante est un peu différent d’un auteur à un autre) :

• Le capital humain concerne les Hommes de l'entreprise : capacités individuelles,

connaissances, expériences…

• Le capital organisationnel concerne les systèmes d'organisations de l'entreprise, les

technologies d'information…

• Le capital clientèle ou relationnel concerne les relations avec les clients et les

partenaires externes de l'entreprise.

• La quatrième est de nature stratégique: elle concerne la contribution des ressources

immatérielles au développement d'un avantage compétitif à partir de l’approche par

les ressources (ressource-based view). Selon cette approche, la performance de

l’entreprise est fonction de l’utilisation efficace et efficiente de ses actifs tangibles et

intangibles. Ainsi, le développement d’un avantage concurrentiel se base sur la

création, la protection, le développement de ressources rares qui regroupent les

connaissances et les compétences (Roos et Roos, 1997). Ces ressources forment des

ressources stratégiques clés (Grant, 1996).

• La cinquième concerne l'approche comptable et financière qui est une approche

normative et qui pose le problème de l'inscription de l'immatériel comme actif de

l'entreprise, comme une partie intégrante du patrimoine de l'entreprise alors qu'il est

difficile à cerner et à quantifier. Cette approche s’intéresse aux sources intangibles de

la création de valeur. Son objectif est de mesurer la création de valeur induite par les

actifs immatériels sur l’organisation (Pulic, 2000; Stewart, 1997…) ;

« Le capital intellectuel est tout aussi essentiel aux économies axées sur le savoir que ne

l'étaient les ressources financières et les biens corporels pour les économies traditionnelles

axées sur la fabrication. De fait, on peut dire que, pour de nombreuses entreprises, le capital

intellectuel est plus important que les actifs actuellement inscrits au bilan.» C'est de cette

manière que l'ancienne présidente du Conseil de l'Institut Canadien des Comptables Agréés,

Beverley Brennan, FCA, décrivait le défi que pose le capital intellectuel pour la profession

comptable, dans l'allocution qu'elle a prononcée au forum sur la stratégie et la politique de

l'Organisation de coopération et de développement économiques, tenu à Amsterdam en juin

1999.

Cela est particulièrement évident dans le cas de firmes dont la valeur comptable est très

différente de leur valeur sur le marché. D’autres entreprises, également, se sentent souvent

désavantagées par l’absence d’un système fiable d’évaluation de ce qu’elles considèrent dans

bien des cas comme étant leurs principaux atouts : des biens incorporels tels que le savoir-

faire accumulé et l’expérience des salariés, la recherche-développement, la satisfaction du

client et l’environnement de travail – en bref, des éléments insaisissables, particuliers à

l’entreprise considérée, et difficilement mesurables et comparables mais qui peuvent faire

toute la différence pour les entreprises dans une économie concurrentielle, fondée sur le

savoir et qui évolue rapidement.

Durant la dernière décennie, les études sur le capital immatériel n’ont cessé de se multiplier

utilisant différentes méthodes d’analyse et dans différents pays. Les essais en termes de

mesure et d’évaluation du capital immatériel se sont développés. Mais, il est encore difficile

de trouver une mesure appropriée du capital immatériel. Plusieurs chercheurs (Edvinsson et

Malone, 1997; Stewart, 1997; Sveiby, 2000) défendent l’idée selon laquelle les mesures

traditionnelles de la performance des entreprises qui se basent sur les principes classiques de

comptabilité, peuvent être inadaptées à l’économie fondée sur les connaissances et le savoir.

Ils affirment en outre que le recours à des mesures traditionnelles peuvent amener les

investisseurs à prendre des décisions économiques inappropriées.

La valeur générée par le capital immatériel peut être abordée selon deux approches qualitative

et quantitative. Dans les deux cas elle ne peut se mesurer directement, mais elle se mesure soit

en externe, sur le comportement des partenaires (fidélité, notoriété d’une marque,

satisfaction), soit en interne sur la qualité des processus (Montalan et Vincent, 2010).

Ricceri (2008) présente une classification en deux approches des études réalisées sur le capital

immatériel:

• Une première approche que l’auteur appelle « stock approach » qui consiste à calculer

le volume des actifs immatériels détenus par une organisation. Selon cette approche, le

capital immatériel est supposé statique et nous pouvons lui affecter une valeur

monétaire. Cette approche est plutôt financière (Roos, Roos, Dragonetti et Edvinsson,

1997). (voir synthèse des études tableau 0.1).

• La deuxième approche « flow approach » qui est plus qualitative et qui concerne

l’évaluation de la performance (création de valeur interne et externe) liée au capital

immatériel et favorise le pilotage de cette performance. C’est la méthode des tableaux

de bord basée sur les indicateurs du capital immatériel. Les pionniers de cette

approche sont le balanced scorecard (Kaplan et Norton, 1992), le moniteur des actifs

intangibles (Sveiby, 1997) et l’approche scandinave qui a abouti à l’élaboration du

navigateur Skandia (Edvinsson, 1997). (voir synthèse des études tableau 0.2).

Ces tableaux de bord expliquent la performance de l’entreprise en se basant sur des

indicateurs financiers et non financiers. L’objectif de cette approche est de

comprendre les ressources immatérielles de l’entreprise et de les gérer en vue de créer

de la valeur pour l’entreprise et pour ses parties prenantes. Selon Ricceri (2008), cette

approche appartient à la deuxième vague du KM analysée par Mouritsen et Larsen’s

(2005).

Les études du suivi des indicateurs du capital immatériel dans les entreprises sont devenues

aussi très nombreuses à partir de l’année 2000. En effet, Plusieurs études ont analysé la

divulgation de l’information sur le capital immatériel dans les entreprises dans différents

pays. En Australie (Guthrie, 2001), au Canada (Bontis, 2003), à Sri Lanka (Abeysekera et

Guthie, 2005), en Grande Bretagne (Striukova et al, 2008) …etc.

Ces études ont examiné l’offre d’information sur le capital immatériel dans les documents des

entreprises surtout au niveau des rapports annuels. Elles montrent que dans la majorité des cas

étudiés, le capital externe est le plus reporté.

Tableau 0.1 : Synthèse des études sur le capital immatériel basées sur l’analyse du 

stock ou du volume (stock approach)

Année Méthodes Auteurs1950 Tobin’s Q Tobin

1985

1990

1996

1996

1997

1997

1997

1997

1998

1998

1999

1999

2000

2000

2000

2000

2001

Humain resource accounting

The invisible balance sheet

Humain resource costing and accounting (HRCA)

Technology broker

IC-indexTM

Calculated intangible value

Economic value added (EVATM)

Market-to-book value

Investor assigned market value (IAMVTM)

Accounting for the future (AFTF)

Knowledge capital earnings

Citation-weighted patents

Value added intellectual coefficient (VAICTM)

Total value creation (TVCTM)

Intellectual asset valuation

The value explorerTM

Inclusive valuation methodology (IVM)

Flamholtz

Sveiby

Gröjer et Johanson

Brooking

Roos, Roos, Dragonetti et Edvinsson

Stewart

Stewart

Stewart

Standfield

Nash

Lev

Bontis, Dragonetti, Jacobson et Roos

Pulic

Anderson et McLean

Sullivan

Andriessen et Tissen

M’Pherson et Pike

Source : adopté des travaux de Ricceri (2008)

Tableau 0.2 : Synthèse des études sur le capital immatériel basées sur l’analyse des 

flux (flow approach)

Année Méthodes Auteurs 1992

1997

1997

1999

2001

2001

2002

2002

2003

2003

2004

2004

2004

Balanced scorecard

Intangible Asset Monitor

Skandia NavigatorTM

Intellectual Capital Navigator (ICN)

Knowledge audit cycle

Value chain scoreboardTM

IC ratingTM

European MERITUM Guidelines

Danish Guideline

IC-dVAL

Topplinjen/business IQ

Strategy maps

Value+TM model

Kaplan et Norton

Sveiby

Edvinsson

Roos et Jacobsen

Schiuma et Marr

Lev

Edvinsson

MERITUM

Mouritsen , Bukh, Nielsen…

Bounfour

Sandvik

Kaplan et Norton

Bygdas, Royvrik et Gjerde

2004

2005

German Guideline

Intellectual capital management

process

Federal Ministry of Economics and Labour

(FMEL)

Roos, Pike et Fernstrom

Source : adopté des travaux de Ricceri (2008)

1. Question de recherche

L’objectif de notre travail doctoral consiste à répondre à notre problématique de recherche en

expliquant les relations qui existent entre la dynamique du capital immatériel et la création de

valeur de l’entreprise. Plus précisément, notre étude consiste à déterminer un modèle de

synthèse expliquant ces différentes relations.

Nous soutenons la thèse selon laquelle il y a une relation entre les trois composantes du

capital immatériel et la création de valeur de l’entreprise. »

En effet, les différentes composantes du capital immatériel sont liées les unes aux autres ainsi

qu'à la structure financière de l'entreprise. Elles correspondent à la concrétisation du savoir

des employés en compétences ayant leurs effets sur la structure de l'entreprise et en source de

valeur pour elle. En plus, la valeur n'est pas produite par l'une seulement des composantes du

capital immatériel mais par leur interaction.

Aussi, même si l'organisation est assez forte dans une ou deux de ces composantes, si la

troisième est faible ou mal gérée, elle n'a pas la possibilité de convertir son capital intellectuel

en valeur pour l'entreprise.

La gestion du capital intellectuel va au-delà de la simple gestion du savoir et des propriétés

intellectuelles. Elle s'intéresse en fait à un accroissement et un développement parallèle du

capital humain, organisationnel et clientèle en supposant une interaction dynamique entre ces

trois derniers.

Les études réalisées par Bontis et al (2000), Moon et Kym (2006), Martinez et Torez (2006),

et Hsu et Fang (2009) montrent qu’ils existent des interactions entre les composantes du

capital immatériel qui mènent à l’amélioration de la performance de l’entreprise et, par

conséquent, à la création de valeur.

D'où ressort l'importance de l’hypothèse centrale de notre thèse à savoir:

La valeur de l'entreprise ne se contente plus seulement du capital financier mais elle est

plutôt tributaire de l’interaction dynamique entre les composantes du capital immatériel

existant dans l'entreprise. L'importance de ce capital nécessite la prise en compte de

nouveaux moyens et outils de traitement et d’évaluation afin de le cerner et le gérer

efficacement.

Notre étude n’envisage pas de mesurer le capital immatériel de l’entreprise (approche

financière et comptable), mais de déterminer les relations qui existent à l’intérieur de ce

capital, d’un côté, et avec la création de valeur de l’entreprise de l’autre côté. Nous

rejoignons, par conséquent, l’approche qualitative et stratégique de la gestion du capital

immatériel. Et nous cherchons à tester ces différentes relations dans le contexte tunisien.

Ainsi, nos questions de recherche se présentent comme suit :

Quelles sont les différentes relations qui existent entre les composantes du capital

immatériel ?

Et par la suite, quel est leur impact sur la création de valeur de l’entreprise ?

La réponse à ces questions va se baser en premier lieu sur la revue de la littérature spécialisée.

A l’issue de cette analyse, nous aboutissons à notre modèle conceptuel qui intègre les

différentes formes du capital immatériel et la création de valeur de l’entreprise. Ainsi, nous

identifions en premier lieu les relations qui peuvent exister entre le capital humain, le capital

organisationnel et le capital clientèle de l’entreprise. En deuxième lieu, nous présentons l’effet

de ces différentes synergies sur la création de valeur de l’entreprise.

Les différentes études sur le capital immatériel montrent que le capital financier de

l’entreprise et en particulier les différents investissements dans l’immatériel a un effet sur la

relation capital immatériel et la création de valeur de l’entreprise (Roos, 1997). Sullivan

(2000) insiste aussi sur l’importance du contexte interne de l’entreprise sur cette relation. Par

conséquent, nous allons nous poser la question :

Quel est l’effet de ces deux variables sur les différentes relations de notre modèle

conceptuel ?

En plus des variables explicatives et de la variable à expliquer de notre modèle, nous allons

donc tester l’effet modérateur des deux variables supposées importantes dans les relations de

notre modèle qui sont le capital financier et le contexte interne de l’entreprise.

Ensuite, nous tenterons de valider notre modèle dans le contexte d’investigation. Pour ce

faire, nous adopterons une étude basée sur le questionnaire distribué aux différentes

entreprises tunisiennes qui ont adhéré au programme de mise à niveau.

Le contexte d’investigation étant les entreprises tunisiennes qui sont situées dans un marché

en mutation et en changement continu et qui s’oriente de plus en plus vers une économie de

savoir. Les particularités de ce marché nous poussent à poser une autre question :

Pouvons-nous vraiment trouver des relations significatives dans ce contexte particulier ?

2. Positionnement épistémologique et 

logique de raisonnement:

Dans notre travail de recherche, nous adoptons un positionnement épistémologique

positiviste. En effet, pour les positivistes, il existe un réel objectif, unique et connaissable.

Ainsi, le chercheur sera capable, non seulement de l’étudier et de le cerner, mais de le

comprendre en toute neutralité puisque ce réel est indépendant de lui. Ce positionnement

repose sur l’objectivité et l’observation (Gavard- Perret et al, 2008). Il est le plus répandu au

niveau des études en science de gestion.

Concernant la logique de raisonnement, nous suivons une logique hypothético-déductive. Il

s’agit de tester, par le biais d’hypothèses, une théorie ou de mettre à l’épreuve dans des

situations particulières un certain nombre de connaissances développées préalablement.

L’objectif étant de juger de la pertinence des hypothèses initialement formulées. Cette logique

est en relation directe avec notre positionnement épistémologique et nos objectifs de

recherche.

En effet, nous visons à analyser et expliquer les notions de notre thème de recherche. Une

première analyse théorique de la littérature spécialisée nous mène à définir notre modèle

global de synthèse ainsi que nos hypothèses de recherche. Ce modèle et ces hypothèses sont

ensuite testés sur un échantillon d’entreprise afin de cerner et mesurer les différents impacts

des facteurs explicatifs identifiés dans le modèle du capital immatériel.

3. Méthodologie de recherche 

Pour réaliser notre objectif, nous adoptons une démarche méthodologique comportant deux

volets:

• Un premier volet théorique à travers lequel nous procédons par une revue de la

littérature spécialisée dans ce domaine.

• Un deuxième volet empirique basé sur l'investigation à travers la technique de

l'enquête à base d'un questionnaire au niveau d'un échantillon d’entreprises

tunisiennes.

3­1 Première partie :

Le domaine de recherche que nous entreprenons s’inscrit dans le domaine de la gestion des

connaissances et plus particulièrement la gestion de l’immatériel. Certes, plusieurs travaux de

recherche ont traité ces dernières années le capital immatériel de l'entreprise et l'interaction de

ses différentes formes. De même, les travaux sur la chaîne de valeur et essentiellement

physique sont assez abondants dans la littérature depuis son initiation par Porter M. en 1996.

La majorité des études ont été réalisées dans les pays Scandinaves ou asiatiques. Sur la base

des résultats et des conclusions de certains de ces travaux, notre contribution à travers notre

recherche dans le cadre de cette thèse consiste à faire la liaison entre ces différents concepts

étudiés. Nous allons donc concevoir sous forme d'une chaîne de valeur les différentes formes

du capital intellectuel et identifier les apports d'une telle approche sur la création de valeur de

l'entreprise.

Nous étudierons l'impact qu’a le capital immatériel sur la valeur de l'entreprise et par

conséquent, nous expliquerons comment nous devons gérer les interactions de ses différentes

composantes afin d'améliorer leur impact sur la création de valeur de l'entreprise.

Pour ce faire, nous présenterons dans notre travail une synthèse des travaux réalisés sur le

capital immatériel de l’entreprise surtout pour l’approche stratégique de la gestion du capital

immatériel et nous proposerons un modèle explicatif des différentes relations existantes.

Notre partie théorique comportera donc les idées suivantes:

Après avoir défini le concept du capital immatériel CI et son importance dans la nouvelle

économie, nous étudierons et comparons les différentes approches de sa décomposition pour

démontrer l'intérêt de la décomposition en capital humain CH, capital organisationnel CO et

capital clientèle CC et analyser en profondeur chaque composante (composition, évolution,

importance). (Chapitre I)

Ensuite, nous examinerons la nature de la relation entre les composantes du capital immatériel

et comment cette relation influence la création de valeur de l'entreprise.

Une fois ces interactions identifiées, nous examinerons leur impact sur la création de valeur

de l'entreprise. La notion de chaîne de valeur virtuelle ou immatérielle peut à ce stade de la

recherche être étudiée. (Chapitre II)

Nous identifierons un modèle global d'interaction entre les différents capitaux de l'entreprise

et leur impact sur la création de valeur de l'entreprise. Ensuite, nous présenterons les actions à

entreprendre afin de renforcer et développer ce modèle global. Ainsi une gestion rigoureuse

des différentes interactions est préconisée pour améliorer la valeur de l'entreprise.

En effet, une fois l'interaction est identifiée, elle doit faire l'objet d'une évaluation de chaque

élément le constituant ainsi qu'un développement des différents capitaux et des différentes

relations qui existent entre eux. A ce stade, nous examinerons comment nous pouvons

instaurer un système du capital immatériel au sein de l'entreprise afin de mieux cerner ces

notions.

A la base de cette analyse, nous aboutirons à notre modèle de synthèse qui fait la relation

entre les trois formes du capital immatériel et la création de valeur de l’entreprise. (Chapitre

III)

3­2 Deuxième partie:

Certes, nous trouvons dans la littérature la relation existante entre la dynamique du capital

immatériel et la création de valeur de l’entreprise, mais nous ne trouvons pas d’études qui ont

essayé de tester cette relation sur le plan pratique. Surtout le choix de la méthode des

équations structurelles pour la validation de notre modèle fait que nous nous trouvons parmi

les premiers à vouloir tester cette relation sur le terrain.

Nous n’avons pu trouver au niveau de la littérature que quelques études qui ont testé la

dynamique du capital immatériel avec la méthode des équations structurelles, en utilisant des

questionnaires (Bontis et al (2000), Moon et Kym (2006), Martinez et Torez (2006), Hsu et

Fang (2009)). Ces études sont plutôt américaines et asiatiques et les indicateurs utilisés sont

dans la majorité des cas non indiqués.

La méthode des équations structurelles est une approche statistique pour tester des hypothèses

sur les relations entre variables observées et latentes. Elle représente un modèle linéaire qui

englobe et généralise les méthodes linéaires classiques (analyses factorielles et régression

linéaire). Elle permet de traiter simultanément plusieurs variables observées ou latentes (non

directement observables), explicatives ou à expliquer. Elle s’inscrit dans une démarche

confirmatoire : nous posons d’abord des hypothèses sur les relations entre variables et nous

regardons ensuite si elles sont infirmées ou confirmées par le modèle.

Afin de mettre en place cette méthode, nous avons besoin de définir des échelles de mesure

pour les différentes formes du capital immatériel, la création de valeur et les deux variables

modératrices. Dans certains cas, nous avons adapté des indicateurs des recherches antérieures,

mais dans d’autres cas nous avons déduit nos propres indicateurs que nous testons pour la

première fois.

Par conséquent, notre étude rejoint les études récentes analysant le capital immatériel avec la

méthode des équations structurelles peu utilisée jusqu’à maintenant au niveau des études

managériales et selon une analyse quantitative.

Notre partie empirique va s'intéresser donc à une étude par enquête auprès d’entreprises

tunisiennes qui ont adhéré au programme de mise à niveau. Ce choix est basé sur trois points :

1 Le contexte d’investigation est différent de ceux des autres études réalisées. En effet, le

capital immatériel a été le plus souvent étudié au Canada, aux pays Scandinaves ou en

Asie. Dans les pays arabes, nous ne trouvons pas d’études semblables à part une réalisée

en Egypte (Seleim et al (2004)) et qui n’utilise pas la même méthodologie adoptée dans

notre travail.

2 Des études ont été réalisées sur le marché tunisien pour déterminer la divulgation des

informations sur le capital immatériel dans les entreprises tunisiennes (Mezghani et al,

Jamoussi et Affes, (2007)) et qui ont abouti à la conclusion que même les entreprises

cotées en bourse n’ont pas vraiment un bon suivi et une bonne divulgation de

l’information sur le capital immatériel. D’où notre choix pour la méthode de l’enquête

par questionnaire afin de pouvoir collecter de l’information.

3 Le choix de notre terrain de recherche s’est basé sur l’importance de l’économie de savoir

qui commence à prendre de l’ampleur dans le contexte tunisien. Nous avons choisi les

entreprises tunisiennes qui ont opté pour le programme de mise à niveau puisque ce

programme les incite à améliorer leur compétitivité sur le marché local et international en

se basant sur les différents types d’investissements surtout immatériels.

A ce niveau, notre deuxième partie comporte un premier chapitre de présentation de la

méthodologie adoptée (Chapitre IV), et un deuxième chapitre contenant l’analyse et la

discussion des résultats (Chapitre V).

Première partie : Revue de 

littérature, cadre théorique et 

modèle de recherche

Introduction de la première partie

Dans cette première partie, nous traitons l’aspect théorique et conceptuel de notre recherche.

Nous aboutissons à notre modèle conceptuel et à nos hypothèses de recherches. Pour ce faire,

cette partie sera composée de trois chapitres.

Dans le premier chapitre (Chapitre I), nous traitons le cadre théorique du concept capital

immatériel, sa définition, ses différentes composantes.

Dans le deuxième chapitre (Chapitre II), nous examinons les différentes relations existantes

entre les composantes du capital immatériel et leur effet sur la création de valeur de

l’entreprise.

Le troisième chapitre (Chapitre III) est consacré en premier lieu à l’analyse des différents

systèmes et modèles qui s’intéressent au capital immatériel dans la littérature. Sur la base de

ces modèles nous aboutissons à la construction du modèle conceptuel et des hypothèses de

recherche.

Chapitre I : Le concept du Capital 

Immatériel 

Avec l'apparition de la société d'information, à partir des années 80, on assistait au passage

de la société et de l'économie matérielle à une société et une économie immatérielle. La

montée de l'immatériel a été directement liée aux progrès des connaissances scientifiques et

techniques. Cette évolution réduit l'importance de la force physique et des matières premières

et conduit à des produits de plus en plus immatériels.

En effet, jusque là on travaillait avec une faible productivité et une valeur ajoutée obtenue qui

dépendait des ressources naturelles matérielles nécessairement limitées. Le passage à

l'économie immatérielle transforme toutes ces données. Les facteurs immatériels sont, de nos

jours, plus importants que les facteurs matériels et financiers. Le développement dépend à

présent de ressources illimitées: les connaissances et la créativité nécessaire pour utiliser ces

connaissances et en produire d'autre.

Du temps du Fordisme, c'est l'intelligence de quelques personnes qui définissaient et

programmaient le travail des autres et elle suffisait pour faire fonctionner les organisations.

Aujourd'hui, face à l'incertitude, à la complexité, à la nécessité de produire de la qualité, de

répondre à un niveau d'exigence sans cesse croissant, c'est l'intelligence et le talent de

l'ensemble des membres d'une organisation qui doivent être mobilisés en synergie. En plus,

les changements de l'environnement, les progrès techniques et la pression de la concurrence

obligent à innover en permanence.

Dans un environnement aussi fluctuant, il est impératif d'avoir recours aux technologies

d'information et de communication pour recueillir des données pertinentes pour les analyser

rapidement et pour diffuser les résultats de cette analyse. Il est aussi important d'être capable

d'utiliser la technologie pour améliorer les produits et les services.

Ainsi, la compétitivité des entreprises est basée principalement sur l'importance de la

connaissance. Les acteurs les plus déterminants sur le marché utilisent le capital immatériel

comme outil stratégique et pour beaucoup de firmes l'exploitation effective du capital

immatériel de l'entreprise constitue le critère le plus déterminant dans leur avantage

compétitif.

Notre premier chapitre est structuré en trois sections : La Section I traite l’apparition et

l’importance du concept capital immatériel dans l’ère actuel. La Section II aborde les

différentes définitions et approches qui concernent ce concept. Quant à la Section III elle

identifie les différentes décompositions du capital immatériel.

Section I: L'apparition du concept capital immatériel:

I­1­ Historique:

Il y a plus de deux siècles, Adam Smith (1776) dans son ouvrage "the wealth of nations"

soulignait que l'amélioration des habiletés des travailleurs constitue une source fondamentale

pour le progrès économique. Il insistait aussi sur le fait qu’investir dans le capital humain et

les habiletés affecte les revenus des personnes et la structure des salaires.

Durant les 50 dernières années, le travail sur le capital immatériel (considéré comme

synonyme d'intangibles) a été effectué selon plusieurs axes:

Les analyses concernant la productivité étaient concentrées dans une fonction de production

intégrant le capital et le travail et permettant la substitution des deux facteurs de production.

Mais les limites et les insuffisances de cette approche ont été remarquées et une série

d'alternatives ont été présentées par un certains nombre de chercheurs.

Les retombées de la seconde guerre mondiale ont permis l'apparition d'un ensemble d'analyse

économique et le développement de la branche des quantativistes qui ont analysé la croissance

économique. En effet, après la toute première vague de gestion scientifique imaginée et lancée

par Fréderick Taylor, et à la suite du mouvement des relations humaines qui a mis quelque

peu l'accent sur l'importance de la prise en compte des facteurs humains dans l'organisation,

on voit ici l'apparition d'une sorte de nouvel élan scientiste à l'approche des années 50: les

facteurs contingents.

Les considérables recherches et progrès réalisés durant les guerres à travers les efforts

d'amélioration des capacités militaires, de prévision, de planification…sont à l'origine de ce

regain d'esprit scientifique. Le calcul et la programmation minutieuse alimentent toutes les

opérations dans les entreprises industrielles. Celles-ci font désormais face à un environnement

en pleine ébullition, à un marché soudain mondialisé par les spectaculaires avancées dans les

communications et les transports, à une technologie en mutation radicale et à une

internationalisation des affaires qui introduisent de nouvelles structures, de nouvelles

procédures et surtout de nouveaux outils de gestion en particulier le renforcement de

méthodes quantitatives telles que le calcul statistique ou la recherche opérationnelle ainsi que

l'usage de l'ordinateur.

Simon (1945) a été influencé par le développement des ordinateurs et de science cognitive. Il

réorganisait la nature des décisions prises pour le développement des fonctions

administratives. Il limitait la capacité cognitive des êtres humains et créait la notion de

rationalité limitée. Denison (1962), en étudiant les sources de croissance économique dans les

Etats Unies entre 1909 et 1958, a conclu que la connaissance, l'habileté et l'énergie du travail

sont les déterminants les plus importants de la croissance économique. Mais le fait de

valoriser ces déterminants reste pour ces chercheurs difficile à réaliser. Ainsi, les chercheurs

de ce courant insistent sur l'importance d'autres facteurs de production autre que le capital et

le travail mais reste les relations qui se trouvent à l'intérieur de "la boîte noire" difficile à

cerner, elles ne peuvent qu'être estimées approximativement.

L'analyse de la contribution d'une variété de facteurs de production autre que le capital et le

travail a été traité par différents chercheurs et notamment économistes durant laquelle on

insistait sur l'importance des facteurs résiduels de la croissance qui ne sont pas expliqués par

l'augmentation de l'utilisation du capital ou du travail. A partir des années 60, un certain

nombre de théories économiques se sont concentrées sur l'investissement et le stock du capital

humain: connaissances, habiletés, mobilités des individus…La principale contribution dans ce

domaine était celle de Becker (1964) qui a formulé une théorie concernant la formation du

capital humain et il s'est intéressé à l'investissement en éducation.

Avec le progrès technologique et l'importance que prend de plus en plus la recherche et

développement et le processus d'innovation en général, les pays membres de l'OCDE ont

essayé entre 1960 et 1970 de formuler et de créer des critères en faveur des R&D et

notamment l'application des résultats des recherches scientifiques. En 1963, et dans le but

d'harmoniser les méthodes d’évaluation de la recherche, l'OCDE organise une rencontre des

experts nationaux dans la R&D. Avec leur assistance il prépare un manuel nommé "Frascati

manual". Très vite, il s'est avéré claire que l'évaluation de R&D ne peut pas se faire

uniquement par les données ou les classifications des activités de recherche. Il est nécessaire

de percevoir des standards communs pour l'évaluation des outputs de ces activités.

I­2 Du resource­based view au knowledge­based view:

Durant cette même période, une autre approche a vu le jour: "the resource-based view" (la

théorie des ressources) grâce à des économistes américains. Pour cette approche, la distinction

concurrentielle vient directement d'une différence dans les ressources utilisées par l'entreprise.

Un changement du paradigme de la stratégie d’entreprise auquel Edith Penrose a fortement

contribué a été réalisé. Elle fut la première à amorcer ce changement de paradigme en 1959,

avec la parution de son livre intitulé : " Theory of the growth of the firm ". En conférant à la

connaissance une valeur économique, au même titre que toute autre ressource matérielle

faisant partie du capital, Edith Penrose a ouvert la voie à une nouvelle théorie économique qui

doit placer le savoir au centre du processus de création de la richesse.

Cette approche trouve son origine économique notamment dans les travaux de David Ricardo

à l'occasion desquels ont été développées les notions de Rente et de Quasi-rente. La rente

ricardienne consiste en la possession et l'utilisation d'un actif stratégique rare dont l'offre est

limitée et qui ne peut pas être facilement imité ou créé. La quasi-rente est la spécificité d'un

actif qui pourra être d'une valeur supérieure pour une entreprise que pour un concurrent

(différence d'efficacité). Ces actifs sont difficilement imitables, difficilement substituables et

difficilement échangeables sur un marché.

L’approche par les ressources permet de souligner les ressources spécifiques d’une entreprise

dans la réflexion stratégique. Le point de départ de cette approche était le constat empirique

que les entreprises dans une même industrie sont différentes les unes des autres, et qu'il existe

une certaine inertie entre ces différences. Cela indique que les entreprises sont hétérogènes sur

le plan des ressources qu'elles utilisent et que ces différences persistent.

Ainsi, Cette théorie permet d'expliquer l'existence des firmes, leur taille mais aussi leur

hétérogénéité: Elle voit l'entreprise non pas à travers ses activités sur le marché du produit

mais comme une combinaison unique de ressources tangibles et intangibles

(Wernerfelt.1984). Elle met donc l'accent sur les ressources internes de la firme et comment

elles sont traitées par les facteurs du marché. Une importance déterminante est donc accordée

à la spécificité des ressources, à leur nature foncière et au caractère intrinsèque de leur

spécificité.

Cette approche distingue plusieurs concepts dont deux sont pertinents, se sont les ressources

et les compétences. Les ressources qui sont des actifs stratégiques et spécifiques de

l'entreprise peuvent être tangibles ou intangibles. "Par ressource on désigne toute chose qui

peut être considérée comme force ou faiblesse d'une firme donnée, de manière plus formelle,

les ressources d'une firme sont les actifs (tangibles et intangibles) qui sont liés à la firme

d'une manière semi permanente."(Wernerfelt.1984). Ainsi, il n'existe pas de marchés sur

lesquels ces ressources s'échangent. Barney (1991) quant à lui considère que les ressources

d'une entreprise sont :"les actifs, capacités, processus organisationnels, informations,

connaissances, etc., contrôlés par l'entreprise et qui permettent de concevoir et mettre en

œuvre ses stratégies".

Barney (1991) distingue les ressources physiques, les ressources humaines et les ressources

organisationnelles. Grant (1991) quant à lui distingue les ressources financières, les

ressources physiques, les ressources technologiques, la réputation et les ressources

organisationnelles.

Tableau I.1 : Classification des ressources d’après Barney (1991)

Ressources physiques Ressources humaines Ressources organisationnelles

Technologie matérielle

Dispositifs, équipements

Localisation géographique

Accès aux matières premières

Apprentissage, intelligence

Expérience, jugement

Relations personnelles,

(managers et travailleurs)

Structure formelle de reporting,

Planification formelle et

informelle,

Système de contrôle et de

coordination,

relations informelles,

(internes et externes)

Ainsi, la caractéristique de cette approche est d'insister sur la spécificité des actifs et sur la

qualité des liaisons établies entre eux. Les ressources ou actifs spécifiques se distinguent par

leur nature fréquemment intangible, leur caractère difficilement imitables et difficilement

échangeables, non substituables, rares et précieux (Barney, 1991), et sont à la source de la

position concurrentielle de l'organisation: deux entreprises concurrentes possèdent un

ensemble de ressources hétérogènes. Cette différence de ressources se traduira pour ces

entreprises par une différence concurrentielle et donc de performance. C'est pourquoi"

l'entreprise doit être approchée à un portefeuille de ressources matérielles et immatérielles,

celles-ci permettant le développement de compétences nécessaires à l'établissement de

l'avantage compétitif de l'entreprise et donc sa profitabilité."(Bounfour, 1998).

La théorie des ressources présente une importante contribution pour comprendre comment les

actifs intangibles constituent la base de la stratégie compétitive et comment identifier les

actifs stratégiques ou les compétences fondamentales ou essentielles ou centrales "core

competencies" (Hamel et Prahalad, 1990) qui vont apporter à l'entreprise des recettes

supérieures dans le futur. Avec la théorie des compétences centrales ou core competence, ces

auteurs mettent en avant l’importance de l’apprentissage collectif au sein de l’entreprise, et la

manière de coordonner diverses qualifications de production et d’intégrer différentes

compétences et technologies qui confèrent à l'entreprise la possibilité de fournir un bénéfice

particulier au consommateur. Mais cette approche n'explique pas comment développer ou

établir un processus dynamique de génération et de transformation de ses actifs dans le but

d'atteindre les demandes du marché.

Selon le même courant de pensée, D.Teece publia en 1986 son article "Profiting from

technological innovation" dans lequel il identifie une série d'étapes nécessaires pour extraire

de la valeur à travers l'innovation.

L’approche des capacités dynamiques est apparue avec Teece, Pisano et Shuen en 1997. Elle

insiste sur le côté immatériel des actifs, notamment organisationnels et l’impact de leur

accumulation sur l’acquisition des aptitudes et sur l’apprentissage. Elle propose une analyse

des sources de création et de maintien d’un avantage concurrentiel dans un environnement en

changement permanent. En effet, selon cette approche, l’avantage concurrentiel naît des

combinaisons et des coordinations particulières formés par les actifs spécifiques de

l’entreprise.

A partir des années 90, "the Knowledge-Based Economy" caractérise aux yeux d’un nombre

croissant d’auteurs, en économie (David, Lundvall, Eliasson, Pavitt, Winter, Teece) aussi bien

qu’en gestion (Drucker, Reich, Prahalad, Hamel), la période actuelle de transformation

profonde du système économique. Tous ces auteurs soulignent que dans un contexte où

l’information devient abondante, le facteur rare source de compétitivité devient le savoir.

Cette transformation progressive de la société organisée autour de la production, de la

circulation et de l’échange de savoir, affecte tout à la fois les modes de production et de

consommation, les sources de la croissance et de la compétitivité, les modes d’organisation et

de management des entreprises, le processus de construction de compétences et d’acquisition

de qualifications nouvelles pour le capital humain. Depuis, Peter Drucker a identifié les

savoirs comme la base nouvelle de compétitivité dans la société post-capitaliste.

Le courant "knowledge-based" (théorie de la connaissance) a été créé comme une extension

du courant "resource-based" (théorie des ressources). Ce courant affirme que la connaissance

est la ressource la plus déterminante de la firme, c’est une source stratégique. Il présente la

firme comme un système dynamique, évolutif et quasi autonome de production et

d'application de connaissance. Ainsi, il met l'accent sur les services rendus par les ressources

de l'entreprise et non pas les ressources elles-mêmes. Il met l'accent sur l'interaction entre les

individus et le groupe pour partager et créer la connaissance ainsi que l'impact de cette

interaction sur l'avantage compétitif de la firme.

Pour ce courant, une ressource est un stock traditionnellement fini qui doit être alimenté

lorsqu'il est épuisé. La connaissance, au contraire, peut être reproduite ou transférée d'un

transmetteur à un récepteur sans aucune perte pour le transmetteur. Chaque entreprise doit

faire un effort pour protéger sa connaissance et éviter son transfert aux concurrents potentiels

à l'extérieur de la firme, mais aussi la transférer d'une manière spécifique aux partenaires

stratégiques et aux collaborateurs.

Les connaissances de l'entreprise comprennent: d'une part, des savoirs spécifiques qui

caractérisent ses capacités d'étude, de réalisation, de vente et de support de ses produits et de

ses services ; d'autre part, des savoir-faire individuels et collectifs qui caractérisent ses

capacités d'action, d'adaptation et d'évolution.

En 1995, Nonaka et Takeuchi, publiaient un livre remarquable sur la formation des

connaissances et son utilisation dans les entreprises japonaises : The Knowledge-Creating

Compagny (Nonaka & Takeuchi, 1995). Ces deux auteurs japonais, en se référant à Michael

Polanyi, distinguent deux types de connaissances, les connaissances explicites et les

connaissances tacites : " Les connaissances explicites se résument à ce qui est chiffrable,

intelligible, directement compréhensible et exprimable par chaque individu dans

l’organisation. Les connaissances tacites, communément appelées savoir-faire, sont propres

à chaque individu ; elles sont constituées, d’une part, de son expertise technique informelle

et, d’autre part, de ses croyances et aspirations personnelles considérées par les auteurs

comme une forme particulière des connaissances ".

Nonaka et Takeuchi (1995) considèrent que la priorité de l’entreprise est de maximiser la

valeur des connaissances construites afin de développer et de renforcer son potentiel de

performance.

Mauritsen et Larsen (2005) présentent l’idée selon laquelle il existe deux vagues du

knowledge management et l’information du capital immatériel représente la seconde vague.

En effet, le premier stade du KM a vu le jour avec les travaux de Nonaka, où les

connaissances sont impliquées dans les individus : l’individu créatif représente l’objet central

du management des connaissances. Ils reprennent même cette idée avec l’apport de Maslow et

Herzberg dans l’importance de la motivation des individus comme moyen de réaliser la

créativité.

La matrice de Nonaka, représentant les quatre formes différentes de processus avec lesquelles

les connaissances sont distribuées, restreint le KM au rôle déterminant des ressources

humaines.

Mauritsen et Larsen (2005) présentent ainsi la deuxième vague du KM, cette dernière met

l’accent plus sur la notion du capital immatériel. En effet, les connaissances tacites des

individus représentent les fondations de toutes les connaissances. A ce stade, des études ont

intégré l’importance du capital organisationnel et du capital clientèle dans le KM et ont mis

l’accent sur l’effet collectif de ces trois capitaux dans la production et la création de valeur.

L’objectif de cette deuxième vague n’est pas la connaissance dans le sens de Nonaka :

connaissance comme ce que possède l’individu, mais le KM concerne la composition,

l’application et le développement des ressources en connaissance de l’entreprise d’une

manière plus large et qui procure à l’entreprise une création de valeur : chercher à faire

interagir les connaissances des employés avec d’autres employés et avec les technologies et

les processus d’un côté et les relations avec les clients de l’autre côté.

Les actifs immatériels peuvent être construits par la combinaison des ressources et peuvent

mener à des résultats spécifiques tels que les savoirs collectifs, les brevets, les marques, la

réputation, les routines spécifiques, les réseaux de coopération (pour chacun de ces actifs des

indicateurs peuvent être développés).

Pour Yvon Pesqueux (2008), le management de la connaissance se construit à la fois sur un

mix des trois perspectives données par M. Bayad et S. F. Simen (2003) et sur une gradation

qui s’établit entre quatre notions contiguës : la donnée, l’information, la compétence et la

connaissance.

Les trois courants du knowledge management traités par Y. Pesqueux (2008) sont :

• Le courant économique et managérial qui confère à la connaissance une valeur

économique au même titre que les autres ressources matérielles.

• Le courant de l’intelligence artificielle qui met la notion de connaissance au centre des

préoccupations au lieu et place de la saisie et du traitement des données.

• Le courant de l’ingénierie des systèmes d’information qui part de l’information pour

aller vers la connaissance au travers des problématiques de la manipulation et de la

communication des informations.

I­3 Naissance du concept capital immatériel:

L'histoire du capital immatériel est courte mais elle a créé un intérêt considérable auprès des

chefs d'entreprises et des actionnaires. En effet, le concept du capital immatériel est apparu

sur le marché des affaires dans les années 90. A la fin de cette décennie, "le terme du capital

immatériel s'est transformé d'une nouvelle idée intéressante à une phrase fréquemment

utilisée et bien connue dans le lexique des affaires" (Sullivan, 2000).

Pourtant cette histoire a commencé à partir des années 80. Avec l'émergence de la société

d'information, la croissance des connaissances, l'intensification de la concurrence aussi bien

nationale qu'internationale, un écart a été senti entre la valeur du marché et la valeur

comptable de certaines compagnies. Ainsi, la notion de valeur intangible a commencé à

apparaître et surtout sous la forme de goodwill.

Cette époque a été marquée par le développement des activités marketing et recherche de

l'entreprise pour que cette dernière soit capable de détecter les attentes de ses clients de plus

en plus exigeants, de les satisfaire avant et mieux que la concurrence et par suite être créative

et pratiquer l'innovation à tous les niveaux. Le développement des circuits d'information était

nécessaire pour avoir l'information en temps réel et d'une meilleure qualité. Tout cela

nécessite le développement des compétences du personnel par une formation et une

motivation adéquates.

Les managers, les académiciens et les consultants dans le monde entier ont commencé à

s'intéresser aux investissements et actifs immatériels qui représentent le déterminant majeur

du profit de la firme (Marion, Caspar et Afriat, 1988..). En 1986, une étude de la performance

des entreprises japonaises- réalisée par Hiroyuki Itami- concluait que la différence majeure

dans les performances était attribuée aux actifs intangibles.

Une série d'articles et de livres a commencé à être publiée à la fin des années 80 et début 90

pour expliquer comment utiliser et mesurer ces actifs immatériels qui constituent un moyen

d'explication de l'augmentation de la valeur de la firme. Karl-Erik Sveiby, manager d'une

compagnie suédoise de publicité, publia en 1986 son livre "the knowledge company" écrit en

suédois et dans lequel il explique comment gérer ces actifs intangibles. Il fut le premier livre

dans le monde qui traite de ce sujet et qui a fait inspirer différents chercheurs suédois dans

leur mouvement de knowledge management et capital immatériel.

Durant les années 80, la stratégie de l'entreprise suit l'approche de l'analyse industrielle basée

essentiellement sur les caractéristiques de l'industrie pour le développement d'un avantage

compétitif. Cette approche a pour but le positionnement de l'entreprise dans son marché selon

un choix réalisé par rapport à la concurrence. La stratégie de l'entreprise vise l'obtention d'une

position rentable et durable au milieu des forces qui caractérisent le cadre concurrentiel du

secteur.

Pour M.Porter (1986): " la stratégie utilisée contre les concurrents n'est pas seulement une

réaction à l'environnement, mais aussi une tentative de modeler l'environnement en faveur de

la firme." Il présente les cinq forces de la concurrence qui déterminent l'attrait d'un secteur,

ainsi que les trois grandes stratégies de base pour obtenir un avantage sur la concurrence qui

sont la domination par les coûts, la différenciation et la concentration.

Ainsi pour atteindre un rendement supérieur à la normale, une entreprise développera des

positions concurrentielles avantageuses avec une offre distincte de celles des concurrents ou

identique mais à un prix inférieur.

En 1991 et 1992, Thomas Stewart publia dans le magasine Fortune deux articles concernant

"the brainpower" (le pouvoir du cerveau) dans lesquels il insiste sur l'importance du capital

immatériel de l'entreprise et son impact sur la rentabilité et le succès de cette dernière.

T.Stewart avertissait pour la première fois les compagnies en leur conseillant de se focaliser

davantage sur leurs connaissances que sur leurs biens matériels: " Intellectual capital is

becoming corporate America's most valuable asset and can be its sharpest competitive

weapon. The challenge is to find what you have - and use it". Thomas Stewart appelle «the

brainpower», l’autorité allant à ceux qui créent et contrôlent le nouveau patrimoine des actifs

intangibles (l’information, l’image de marque, le savoir-faire technologique, le capital

humain).

A partir de ces années, des postes de "responsable de la gestion des connaissances et du

capital intellectuel " sont apparus dans de nombreuses firmes essentiellement anglo-saxonnes:

En 1991, Leif Edvinsson a été nommé le vice président du capital immatériel de Skandia AFS

qui a organisé le premier service s'intéressant au capital immatériel de l'entreprise. Après cette

première expérience, d'autres entreprises ont essayé de créer une direction semblable comme

par exemple The Dow Chemical Company en 1993 qui nomma Gordon Petrash directeur du

capital immatériel.

En 1994, il y avait à peu près une douzaine de compagnies dans le monde qui se sont

engagées à créer du profit à partir de leur capital immatériel. T.Stewart avait enquêté sur ces

premières recherches en matière du capital immatériel et avait publié en octobre 1994 son

article intitulé:" l'actif le plus important de votre entreprise: le capital immatériel" (Stewart,

1994). Cet article a servi de coup de semonce pour indiquer que l'ère du capital immatériel

avait sonné partout.

Il y avait ainsi une variété de perspectives et de méthodes de traiter cette valeur, c'est pour

cette raison que Leif Edvinsson, Gordon Petrash et Patrick Sullivan ont vu qu'il est intéressant

et instructif de regrouper les représentants de toutes ces firmes pour discuter d'une part, des

perspectives de leur capital immatériel et d'autre part, comment en extraire du profit.

En Janvier 1995, les représentants des douze entreprises se sont regroupés durant le "ICM

Gathering" (the intellectual capital management gathering). Les participants ont voulu donner

une définition au terme capital immatériel et comprendre les éléments le constituant. A

l'achèvement de l'assemblée, ils se sont mis d'accord sur la définition suivante: "Le capital

immatériel est une connaissance qui peut être convertie en profit". Une schématisation du

capital immatériel a été réalisée au cours de cette rencontre:

Figure I.1: Le capital immatériel

Source: P.Sullivan (2000)

Ainsi, les éléments du capital immatériel sont:

• le capital humain avec les connaissances tacites,

• les actifs immatériels ou connaissances codifiées: une partie de ces actifs est protégée

comme par exemple: marque, copyright se sont les propriétés intellectuelles.

Section II: De la notion du capital à la notion du capital 

immatériel:

L'identification traditionnelle du capital à l'argent a vieilli, et l'image du capital financier a

sérieusement jauni. Le capital a peut être changé de nature, en devenant immatériel et en

quittant les comptes bancaires pour entrer dans les têtes, dans les savoirs et dans les relations.

Les professionnels de l'audit et des chiffres mesurent ce qu'il y a dans les comptes et en

sortent une image supposée représenter la réalité de l'entreprise dans son environnement,

devant son marché et face à ses actionnaires. Le problème est que le marché nous donne une

réalité totalement différente.

En effet, quand des entreprises qui n'ont ni usines, ni brevets sont valorisées plusieurs

dizaines, voire centaines de millions de dollars, c'est le cas de firmes dont la valeur comptable

est très différente de leur valeur sur le marché: là les comptes, les usines, les stocks et même

les ventes ne comptent plus comme l'intelligence, les savoirs et la connaissance des hommes.

II­1 La notion du capital:

Le capital est une notion centrale de l'analyse économique, mais difficile à cerner tant l'emploi

du même mot recouvre des réalités différentes: capital physique, capital financier, capital fixe,

capital circulant…

Pour les économistes classiques, à la suite d’Adam Smith, le capital et le travail constituent

(avec le sol ou plus largement les ressources naturelles) les deux principaux facteurs de

production d'une entreprise ou d'une économie: l'utilisation du facteur capital permet

d'accroître la productivité du facteur travail. Le capital, au sens classique, représente sous son

aspect monétaire, la somme globale qui doit être avancée en vue d'obtenir une production

ultérieure.

Les économistes classiques ont l'habitude de décomposer la masse totale du capital avancé

dans la production en capital fixe et capital circulant: le premier représente la valeur des

moyens de production s'usant progressivement dans le processus de production (machines,

bâtiments, etc..) alors que le second représente la valeur des marchandises consommées en

une seule fois dans ce même processus (matières premières et travail direct).

Afin de mieux expliquer ces deux notions, Marx, sur la base des travaux des classiques et

A.Smith, fait la distinction suivante: si un capital fonctionne en tant que moyen de production

et influence ainsi la productivité physique du travail alors il est dit "fixe". Par exemple les

machines nouvellement produites sont vendues sur le marché comme toutes marchandises,

mais elles ne deviennent du capital fixe que lors de leur entrée dans le processus de

production. Le capital fixe fonctionne en tant qu'intermédiaire entre le travail et le produit.

Si par contre le capital n'est qu'un élément matériel qui, une fois transformé par le travail, se

retrouve dans le produit fini, alors il est dit "circulant". Par exemple, les matières premières

qui constituent le capital circulant subissent une transformation et sont ainsi incorporées dans

les produits finis contrairement aux équipements, constitutifs du capital fixe.

La définition de Marx est affinée par la prise en compte de la distinction dans la masse totale

du capital entre:

• d'une part, la fraction du capital servant à payer les moyens de production matériels,

qu'ils soient durables ou non durables (machines, matières premières).

• d'autre part, la fraction du capital qui sert à payer la force de travail (fonds de salaire).

Marx appelle ces deux fractions respectivement capital constant et capital variable. Mais

toutefois nous ne devons pas confondre ces deux notions avec le capital fixe et le capital

variable.

Figure I.2: Décomposition du capital de l'entreprise selon Marx

Les capitaux fixes restent à la propriété physique et économique de l'entreprise. Ils figurent à

l'actif de son bilan sous la rubrique des immobilisations corporelles. Les matières premières

qui constituent le capital circulant sont ainsi incorporées dans les biens finis, contrairement

aux équipements constitutifs du capital fixe.

Le capital circulant est constitué aussi par une avance qui tourne au rythme du cycle de

production. Cette avance représente le fonds de roulement de l'entreprise qui permet de

financer le décalage entre le décaissement des charges et l'encaissement des recettes.

Le capital désigne aussi le capital financier détenu par l'entreprise ou un particulier. C’est

l’ensemble des disponibilités monétaires susceptibles d’être soit placées auprès d’un

organisme bancaire, soit mobilisées pour le financement direct des entreprises (Silem,

Albertini et coll, 2010).

Les ressources financières d'une entreprise sont retracées au passif de son bilan: elles

comportent des capitaux propres et des capitaux empruntés. Les capitaux propres représentes

le montant brut des fonds qui ont été apportés à l'entreprise, depuis sa création, par ses

actionnaires, augmentés des bénéfices de l'entreprise qui ont été mis en réserve et diminués, le

cas échéant, des pertes subies par l'entreprise, à quoi s'ajoutent si nécessaire, des provisions

constitués pour faire face à des risques ou charges prévisibles de l'entreprise.

Les capitaux propres représentent la somme que les actionnaires sont susceptibles de perdre si

l'entreprise connaît un revers de fortune mais qu'ils espèrent voir fructifier si l'entreprise est

prospère.

Le capital est un ensemble des biens reproductibles issus d’une combinaison primaire des

facteurs de production (nature et travail), qui permettent soit d’obtenir un revenu soit, par un

détour de production, d’accroître la productivité du travail humain. » C’est un stock, qui se

constitue par le flux d’investissements ou accumulation capitaliste (Silem, Albertini et coll,

2010).

Le capital est donc un stock, dont la taille varie sous l'influence de flux contraires:

investissement et amortissement dans le cas du capital physique; bénéfices ou augmentation

du capital d'une part, pertes d'autre part dans le cas des capitaux propres. Il est issu de cycles

antérieurs de production: les machines qui entrent dans le capital physique ont dû être

préalablement produites. Le bénéfice mis en réserve, qui vient augmenter les capitaux

propres d'une entreprise, est le résultat d'un exercice antérieur.

II­2 Le concept capital immatériel:

Le CI gagne en importance dans l'économie du savoir d'aujourd'hui et joue un rôle essentiel

dans l'innovation, la croissance de la productivité ainsi que dans le rendement et la

compétitivité des organisations. Le CI peut englober les domaines suivants : ressources

humaines, structure et processus organisationnels, recherche et développement, technologie et

droits liés à la propriété intellectuelle, réseaux de consommateurs et de fournisseurs et

logiciels.

La gestion du capital intellectuel est un domaine qui fait appel à la créativité et à l'intelligence

des personnes, à de nouvelles méthodes de gestion, à de nouvelles technologies de

l'information, et à de nouvelles façons de concevoir l'organisation post-industrielle dans la

nouvelle économie du savoir.

II-2-1 Définitions:

Différentes définitions ont été données par les chercheurs à la notion du CI.

- " Le CI est une connaissance qui peut être convertie en profit" (ICM Gathering, 1995). C'est

donc une connaissance tacite résidant chez les individus et une connaissance explicite codifiée

dans des documents et selon des processus bien déterminés.

- " Le CI est le terme donné à la combinaison des actifs intangibles du marché, la propriété

intellectuelle, les actifs liés à l'être humain et à l'infrastructure de l'organisation et qui aide

l'entreprise à fonctionner" (Brooking, 1996).

- " Le CI est insaisissable, mais du moment qu'on le découvre et qu'on l'exploite, il peut

fournir à l'organisation une nouvelle base des ressources avec laquelle elle peut concurrencer

et gagner" (Bontis, 1996).

- "Le CI contient tous les processus et les actifs qui ne sont pas normalement vus dans la

balance de l'entreprise et tous les actifs intangibles concernant les métiers, les brevets ou les

marques. Ça englobe aussi la somme des connaissances des membres de l'organisation ainsi

que la translation de ces connaissances." (Roos,1997).

- "Le CI est le matériel intellectuel, connaissance, information, propriété intellectuelle,

expérience qui peut être utilisé pour créer la richesse…" (Stewart, 1997)." Le CI est la

détention d'un savoir, d'une expérience concrète, d'une technologie d'organisation, de

relations avec les clients et de compétences professionnelles qui confèrent à Skandia un

avantage compétitif sur le marché." (Edvinsson & Malone, 1999).

- " Nous appelons capital immatériel ou intellectuel l'ensemble des ressources intangibles

ainsi que les liens qui unissent ces différentes ressources, le capital immatériel correspond

donc à l'ensemble des ressources immatérielles et à leur flux" (Bontis, Dragonetti, Roos &

Jacobsen, 1999).

- Plus récemment, Frustec et Marois (2006) expliquent que le capital immatériel peut être

défini par une phrase simple : « il s’agit de toute la richesse de l’entreprise qui ne se lit pas

dans les états financiers ». Dans l’entreprise il y a des stocks de richesses liquides (les actifs

circulants), les stocks de richesse solides (les immobilisations) et il y a le capital immatériel

qui est le stock gazeux.

Si nous résumons toutes ces définitions, nous obtenons la définition suivante: "Le CI est

insaisissable, il comporte les connaissances et les savoirs dans l'entreprise. C'est la

combinaison des actifs intangibles, des ressources immatérielles, des compétences

individuelles et des technologies qui aident l'entreprise à fonctionner, à créer de la richesse

et avoir un avantage compétitif sur le marché."

Nous remarquons que dans cette perspective, les facteurs immatériels sont loin de se limiter à

la connaissance ou à l’information. Les facteurs immatériels englobent tout ce qui induit les

préférences, les décisions des hommes, dans le cadre privé et professionnel, et confère donc

de la valeur aux produits et aux services, de l’efficacité aux organisations. Ces facteurs

recouvrent également tout ce qui, en l’homme, nourrit ou inhibe la création et la production.

Les connaissances, les modèles mentaux, les valeurs, les sensibilités font partie de ces

facteurs dont les interactions, tantôt positives, tantôt négatives, déterminent largement, par

exemple, la valeur du capital d’une entreprise et la pérennité de celle-ci.

Le capital immatériel d'une entreprise est unique et lui est absolument propre: la nature des

éléments sur lesquels une entreprise peut jouer dépend d'un certain nombre de facteurs qui

varient d'une entreprise à une autre. En conséquence, une entreprise inclura dans sa définition

tel facteur qu'une autre entreprise écartera. Le capital immatériel dépend entièrement du

contexte dans lequel s'exercent les activités de l'entreprise.

Petty et Guthrie (2000) affirment que la plus importante définition donnée au CI est celle de

l'OCDE (1999) qui décrit le CI comme étant:

"La valeur économique de deux catégories d'actifs intangibles d'une firme à

savoir:

1-Le capital organisationnel ou structurel,

2- Le capital humain."

La définition du concept capital immatériel fait appel à de nombreux termes tel que

immatériel, intangible ou intellectuel qu’à l’instar de Pierrat (2009) et Montalan et Vincent

(2010), nous considérons comme synonymes.

Historiquement, la distinction entre ces deux termes était très vague: l'intangible était lié à la

notion de goodwill alors que le capital immatériel est une partie du goodwill.

II­3 Comparaison entre capital immatériel et capital physique de 

l'entreprise:

Pour compléter le capital de l’entreprise au delà de ses composantes immatérielles, il reste à

ajouter les actifs tangibles classiques, le capital physique et financier, nécessaire mais

désormais secondaire. Frustec et Marois (2006) présentent un bilan étendu qui regroupe le

capital matériel et immatériel de l’entreprise. Ce bilan sera repris au niveau du chapitre III.

II-3-1 Droits de propriété et commercialisation:

Le capital physique est tangible, il peut se voir facilement, qui peut être saisie. Il inclut les

machines, les usines, les plans, les matériels, les moyens de transport…le capital physique

peut facilement être vendu et transféré d'un propriétaire à un autre.

Le capital immatériel et surtout humain est inséparable des hommes et son propriétaire est

restreint aux individus concernés. Contrairement au capital physique, le stock du capital

immatériel est invendable, seulement les services qui émanent de ce stock sont des produits

pour vente.

II-3-2 Accumulation :

L'accumulation du capital dans une période donnée, peut être définie comme la différence

entre la production de nouveau capital et la dépréciation du stock existant. Le processus de

décision concernant la production et l'accumulation du capital physique ou immatériel

nécessite des décisions prises par les firmes et les individus.

La décision concernant le capital physique est typiquement prise par les investisseurs et les

managers. La production du capital immatériel nécessite des décisions prises par différents

agents concernant l'éducation, la formation…

L'accumulation du capital immatériel et du capital physique nécessite pour tous les deux du

temps et une consommation courante (une destruction actuelle) pour augmenter la production

et la consommation future.

Le capital humain se développe et s'accumule à travers l'interaction des individus, des idées, à

travers l'activité sociale.

II-3-3 Mobilité:

Les deux formes du capital diffèrent selon leur mobilité. Le stock du capital immatériel ne

peut pas être échangé, sa mobilité dépend de la capacité de ses propriétaires de se déplacer et

s'adapter aux changements. Pour le capital physique, il est vendable par nature et sa mobilité a

beaucoup augmenté grâce à la globalisation et la restauration de l'industrie. Il est plutôt

concentré dans les produits et les services qui peuvent être échangés comme les produits

manufacturiers.

II-3-4 Dépréciation:

Le temps déprécie aussi bien le capital immatériel que le capital physique. Le capital physique

se déprécie quand on le consomme ou on l'utilise ou qu'il s'amortit avec le temps. Les

connaissances, attitudes, technologies, inventions… restent obsolètes quand les nouvelles

idées ou technologies prennent naissance.

Le capital immatériel peut se déprécier lorsqu'il devient oisif, quand les connaissances des

individus deviennent inactives. Le capital immatériel est influencé par tout ce qui se passe sur

le marché mondial: avec le progrès incessant, les technologies de pointe, les transformations

continues, le capital immatériel tend à se déprécier rapidement.

Les connaissances existantes dans le capital humain de l'entreprise peuvent être transmises

aux autres (dans la même firme), elles peuvent être renouvelées ou mises à jours grâce à la

formation par exemple.

II-3-5 Rendements:

L'investissement en capital physique génère des rendements pécuniaires en terme monétaire,

alors que l'investissement en capital immatériel génère des rendements en premier lieu non

pécuniaires. En effet, le résultat pécuniaire des différents investissements immatériels, tels

que l’investissement en formation, en marketing, peut se sentir après un certain temps et non

immédiatement.

II­4 Des investissements matériels aux investissements immatériels:

L'entreprise est contrainte, si elle veut rester compétitive, d'investir dans tout ce qui est

immatériel car l’efficacité de l’investissement productif dépend de l’investissement

immatériel qui lui est associé (marketing, formation, recherche…)." L’actif physique restera

un complément indispensable, mais le nerf de la guerre, ce seront les actifs immatériels."

affirme Tézénas Du Montcel (1994). Les dépenses de recherche et développement, de

marketing, des systèmes d'information et de formation sont devenues de plus en plus

répandues et très importantes par rapport aux investissements matériels et forment une source

importante de compétitivité et de développement des entreprises.

Pierrat et Martory (1996) définissent la terminologie "investissement immatériel" comme un

raccourci de langage pour désigner " une dépense dans le domaine de l’immatériel ayant le

caractère d’un investissement ou s’intégrant à une opération d’investissement ". Pour Afriat.C

(1992), le concept d’investissement immatériel s’attache à la nature des ressources dont se

dote l’entreprise, à savoir une forme particulière de bien qui n’est pas physique. Elle retient la

définition de l’investissement immatériel comme la mise en œuvre d’une pensée globale qui

vise délibérément l’introduction de l’intelligence dans le processus de conception, de

production, de commercialisation et dans l’organisation des rapports de travail et de

communication. Les dépenses occasionnées par l’investissement immatériel vont générer des

revenus futurs.

L’investissement dans les actifs immatériels au niveau de l’OCDE mesuré par

l’investissement dans le savoir et la connaissance (RetD, éducation, software…) est en

croissance entre 1994 et 2002 (plus que celui dans les machines et les équipements).

Les études économétriques réalisées par Bismuth et Tojo (2008) ont montré que les apports

des investissements en RetD sont élevés (10% à 20%). A partir de la moitié des années 90

jusqu’à 2000, le capital humain est devenu la clé de la croissance. Les investissements dans

les softwares contribuent dans la productivité plus que les investissements dans les

technologies d’information et de communication.

Ces études montrent que les investissements immatériels sont de l’ordre de 12% des PIB des

pays dans les années 90. L’importance de l’immatériel a touché l’évolution des PIB des pays

et la croissance des facteurs de productivité. Cette importance s’est manifestée dans le

système des comptes des nations, c’est un nouveau défis pour les nations de prendre en

compte l’immatériel dans leur comptabilité : software comme investissement à partir des

années 90 et récemment la RetD.

Bismuth et Tojo (2008) donnent des exemples de pays où les investissements immatériels

sont importants.

Avec les pourcentages les plus importants sont pour les investissements en :

1. compétences économiques

2. innovation

3. structures organisationnelles

Tableau I.2 : Exemples d’importance des investissements immatériels 

Pays Importance des investissements immatériels

% PIB

Période

USA 11.7% 98/2000

UK 10.4% 2004

JAPON 8.3% 2000/2002

II-4-1 L'investissement en recherche et

développement :

Les activités essentielles de la R&D sont : l’amélioration des produits et des technologies

existantes, l’innovation de produits et de procédés, la mise au point de nouvelles

technologies et l’amélioration des procédés de fabrication. Ces activités peuvent être

résumées par le concept de l’innovation qui les englobe toutes.

L’entreprise qui veut maîtriser son environnement actuel et assurer son avenir doit donc

chercher à être créative dans son domaine et même dans d’autres domaines. L’innovation est

de nos jours une exigence et une nécessité pour confronter l’augmentation du nombre des

concurrents locaux et étrangers ainsi que les progrès incessants dans le monde du savoir et de

la technologie aussi bien d’information que de production. L’entreprise doit proposer des

produits nouveaux susceptibles de capter une demande latente ou remplacer des produits

anciens par une meilleure qualité, meilleures caractéristiques…Limiter l’innovation aux

produits, aux services et aux techniques de production est devenu insuffisant. Elle doit être

généralisée à l’ensemble des fonctions et des activités de l’entreprise et à leur interrelation

c’est-à-dire à l’aspect organisationnel de la firme.

L’effort de R&D doit être aidé par un effort marketing adéquat afin de cerner les exigences et

les préférences des consommateurs. Les cellules marketing doivent être étroitement liées avec

les équipes de R&D pour aboutir à la satisfaction du client. Ces deux activités doivent

s’intégrer dans le processus d’innovation, caractérisé par une structure intégrée, formant ainsi

une entité unique où s’intermêlent toutes les compétences nécessaires.

En plus des ressources allouées à la recherche et le marketing, les critères déterminants de

l’innovation se situent clairement au niveau des hommes et de la recherche de l’information.

En effet, compétences, savoir et connaissances du personnel ; quantité, qualité et pertinence

de l’information recueillie constituent des impératifs pour la réussite de l’action d’innovation.

L’émergence, le développement et la concrétisation des idées créatives sont plus faciles et

plus naturels dans une entreprise dont la culture est précisément tournée vers l’innovation.

II-4-2 L’investissement dans les systèmes

d’information :

L’entreprise intervient dans un environnement où l’information circule rapidement et en

grande quantité. La recherche, le traitement et l’utilisation de l’information ont toujours été au

cœur du développement et du progrès de l’entreprise. L’ère de l’information met l’entreprise

devant une double contrainte : elle doit rechercher et traquer de l’information potentiellement

porteuse de sens dans son environnement. Elle doit également émettre de l’information

susceptible d’influencer ce même environnement. L’information est donc un input et un

output et forme ainsi un processus qui selon Lesca (1982) constitue "le processus par lequel

l’entreprise s’informe sur elle-même et sur son environnement, et par lequel elle informe son

environnement au sujet d’elle-même. Il est l’ensemble interdépendant des personnes, des

structures, d’organisation, des technologies de l’information (matériels, logiciels), des

procédures et des méthodes, qui devraient permettre à l’entreprise de disposer juste à temps

des informations dont elle a ou aura besoin pour son fonctionnement courant et pour son

évolution".

L’information collectée sur son environnement et correctement exploitée permet à l’entreprise

d’alimenter sa réactivité et d’amorcer les changements qui peuvent subsister. En plus,

l’entreprise doit bien définir les types de messages à émettre et les types de transactions à

organiser avec son environnement. Pour cette raison, l’entreprise se dote d’un système

d’information dont l’activité consiste à acquérir puis transformer des données pour les mettre

à la disposition de l’entreprise. Un système d’information est, pour sa part, un ensemble de

sous systèmes qui retrace, analyse, emmagasine et distribue l’information aussi bien interne

qu’externe aux supports de décisions et de contrôle de l’organisation.

Les nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC) forment le support

essentiel de ce système. En effet, les technologies informatiques, de télécommunication et

d’audiovisuel connaissent un progrès incessant au point que le multimédia a remplacé les

documents électroniques simples. L’informatique est devenu un outil de productivité et de

travail que tout le monde doit maîtriser. L’entreprise doit donc investir encore plus dans les

logiciels qui sont " des programmes informatiques permettant de traiter un ensemble de

données numériques ou alphanumériques selon des modalités prédéterminées." (Afriat, 1992)

II-4-3 L'investissement en marketing :

L’entreprise n’est plus le centre de l’univers des affaires, c’est plutôt le client qui est au

centre. Étant donné ses besoins, l’entreprise crée les produits ou les services qui vont

permettre de le satisfaire. Le marketing est devenu une nécessité, il consiste à mettre

l’entreprise au service de la satisfaction de ses clients tout en cherchant à maîtriser les

données de l’environnement et les réponses adéquates aux situations détectées. Il est

l’ensemble des moyens dont disposent les entreprises pour créer, conserver et développer

leurs marchés et leurs clients. Le rôle essentiel du marketing est d’assurer un ajustement

dynamique de l’entreprise aux pressions de l’environnement à travers la conduite du

comportement du consommateur. Les dépenses de marketing constituent donc l’ensemble des

dépenses permettant de renforcer son potentiel commercial : action de communication,

implantation commerciale,...

En plus de son caractère opérationnel, le marketing prend un aspect stratégique en définissant

les stratégies de développement de l’entreprise en fonction de sa position concurrentielle, de

ses compétences et des particularités des secteurs concernés. Il a un caractère prospectif visant

à détecter les évolutions qui pourraient toucher le marché et à en déduire les conséquences

afin de maintenir et améliorer la position concurrentielle de l’entreprise dans les différents

segments stratégiques. Pour se faire, le marketing repose sur la collecte, l’exploitation et la

maîtrise de l’information.

II-4-4 L'investissement en formation :

L’homme et son intelligence constituent l’appui essentiel de toute entreprise cherchant à

mettre sur le marché le bon produit qui pourrait satisfaire le mieux ses clients. Le personnel

est aujourd’hui perçu comme une ressource qu’il faut optimiser, comme un atout sur lequel il

est nécessaire de miser.

Le facteur humain est un élément déterminant de la performance de l’entreprise par ses

compétences, ses connaissances, ses habitudes et ses capacités, c'est pourquoi elle doit essayer

de capturer, partager et développer la valeur qui réside dans la tête de ses employés clés.

L’entreprise doit chercher à motiver et former ses hommes pour qu’ils soient capables

d’intégrer les changements réalisés et pour qu’ils soient intéressés par la recherche

d’innovation et ne forment pas par conséquent un obstacle au développement de l’entreprise

Section III: les composantes du capital immatériel:

Malgré le fait que les différentes définitions ne sont pas identiques, il existe une certaine

convergence dans les idées des auteurs concernant la décomposition du CI. En plus la

définition de l'OCDE vient synthétiser les autres définitions.

III­1 Les différentes décompositions:

Le CI est divisé selon l'OCDE (1999) en un capital humain CH et capital structurel CS défini

par :"tout ce qui reste quand les employés rentrent chez eux." (Edvinsson, 2000). Ce dernier

capital regroupe le capital clientèle ou relationnel et le capital organisationnel.

Un groupe de praticiens et de chercheurs en gestion, Hubert Saint-Onge de la Banque

Impériale de Commerce du Canada, Leif Edvinsson de Skandia AFS, Gordon Petrash de Dow

Chemical entre autres, proposent trois catégories d'actifs intangibles : le capital client et

relationnel, le capital organisationnel et le capital humain. Leurs définitions du CI suivent la

distinction des actifs intangibles suggérée par Karl-Erik Sveiby (Sveiby, 1997) entre:

1. Structure externe : comprend les marques, les clients et les relations avec eux.

2. Structure interne : comporte l'organisation, les manuels, les structures ( R&D,

software…).

3. Employés ou compétence individuelle.

Leif Edvinsson et Johan Roos (1997) ont abouti à une typologie binaire qui distingue le

capital intellectuel « pensant », du capital intellectuel « non-pensant », c'est-à-dire le capital

humain du capital structurel.

La classification du MERITUM (2002) distingue trois composantes à savoir le capital

humain, le capital structurel et le capital relationnel.

Annie Brooking (1996) présente le capital structurel sous forme d'infrastructure et propriété

intellectuelle. En effet, elle décompose le CI comme suit:

• Actif centrés sur l'être humain (CH) : qualifications, habiletés, expertises, habilités à

résoudre les problèmes, style de leadership.

• Infrastructure (CS) : toutes les technologies, processus et méthodologies qui aident

l'entreprise à fonctionner.

• Propriété intellectuelle (CS) : brevets, know-how…

• Actif du marché (CC) : marques, clients, loyauté des clients, canal de distribution…

Pour Roos (1997), il ajoute l'importance de la culture dans le capital immatériel qui se

présente comme suit:

• Capital humain: compétence, attitude, habilité intellectuelle…

• Capital organisationnel: innovation, processus, propriété intellectuelle et culture,

• Capital renouvelable: nouveaux brevets et efforts de formation…

• Capital relationnel: relations qui incluent les parties prenantes internes et externes

Stewart (1997) décompose le CI comme suit:

• Capital humain : les employés sont les actifs les plus importants de l'organisation

• Capital structurel: - connaissances sous forme de technologie d'information, propriété

intellectuelle : brevets, plans…

• Capital clientèle: information du marché utilisée pour attirer et garder les clients.

Bontis (2001) par contre exclu la propriété intellectuelle du CI parce qu'elle représente des

actifs protégés et ayant une définition légale au contraire du CI. La décomposition du CI se

présente alors comme suit:

• Capital humain: le niveau individuel de connaissance que chaque individu possède.

• Capital structurel: les actifs non humains: les capacités organisationnelles utilisées

pour parvenir aux exigences du marché

• Capital relationnel: le capital clientèle représente seulement une partie des relations

organisationnelles.

Calvalcanti et al (2006) ajoutent une quatrième dimension au capital immatériel à savoir le

capital social. C’est l’ensemble des réseaux de relations sociales dont peut profiter un

individu. Dans l’entreprise, le capital social organisationnel se caractérise par l’associabilité

(volonté et capacité de mettre en place des projets communs) et la confiance. (Silem, Albertini

et coll, 2010)

Tableau I.3 : Les différentes classifications du capital immatériel

Auteurs Année Classification du capital immatériel

Brooking 1996 Capital humain Capital structurel : (infrastructure,

propriété intellectuelle)Actifs du marché

Edvinsson et Malone 1997 Capital humain Capital structurel

Sveiby 1997 Compétences individuelleStructure interneStructure externe

Roos 1997 Capital humainCapital organisationnelCapital renouvelableCapital relationnel

Stewart 1997 Capital humainCapital structurelCapital clientèle

Bontis et al 2000 Capital humainCapital structurelCapital relationnel

MERITUM 2002 Capital humainCapital structurelCapital clientèle

Calvalcanti 2006 Capital humainCapital structurelCapital clientèleCapital social

Ainsi, nous pouvons dire que la distinction entre trois formes du capital immatériel semble

faire l'objet d'un consensus entre plusieurs auteurs, à savoir un capital humain CH, un capital

structurel CS et un capital clientèle CC ou relationnel. Mais reste encore la décomposition de

chaque capital qui diffère d'un auteur à un autre.

Le capital intellectuel est donc présent dans trois dimensions de l'entreprise- ou dans l'une ou

l'autre de ces trois dimensions- son personnel, ses structures et ces clients. Ainsi il peut être

schématisé comme suit:

Figure I.3 : La décomposition du capital immatériel

Source: Stewart (1999)

Le capital humain comprend l'ensemble des savoirs tacites et routines portés par les cerveaux

des hommes au sein de l'organisation.

Le capital structurel est l'ensemble des éléments du patrimoine détachés du facteur humain. Il

inclut:

• Les relations externes avec les fournisseurs, les clients, les partenaires associés, les

collectivités locales, l'administration, les actionnaires…

• L'organisation de l'entreprise, sa structure, sa culture, ses procédures de

développement et de renouvellement (R&D…)

Il faut cependant remarquer que cette division peut différer d'un chercheur à un autre. Saint-

Onge par exemple a mis au point le modèle qui traite le capital clientèle comme un capital à

part entière à côté du capital humain et du capital structurel en se basant sur l'importance que

prennent les relations de l'entreprise avec ses partenaires et son impact sur sa valeur.

III­2 La notion du capital humain:   

L'homme et son intelligence apparaissent, de plus en plus, au centre des analyses de la société

et de ses devenirs possibles. En effet, deux évolutions majeures la caractérisent: une

technologie qui fait, de plus en plus, appel au qualitatif et à l'immatériel, des économies qui

sont de plus en plus ouvertes et soumises à la concurrence et à la compétition. Dans ce cadre,

l'acquisition des hommes avec de bonnes connaissances et compétences, leur formation, leur

adaptation fréquente aux nouvelles technologies et aux formes d’organisation, sont devenus

une nécessité pour les entreprises non seulement pour son fonctionnement et son

développement, mais aussi pour sa différenciation par rapport aux concurrents.

III-2-1 Historique du capital humain:

La notion du capital humain n'a rien de nouveau. Il y a plus de deux siècles, Adam Smith

(Smith, 1776) a reconnu l'importance des compétences humaines comme un facteur

déterminant de la richesse individuelle et nationale. Cette notion a été officialisée dans les

années 60 par un groupe d'économistes (Schultz, 1961; Becker, 1964). Dans ces écrits, le

capital humain se définit comme: "l'ensemble des investissements dans les activités telles que

l'éducation, la santé, la formation sur le tas et la migration qui améliorent la productivité d'une

personne sur le marché du travail."

Plus récemment, cette notion s'est étendue aux activités hors marché. Par exemple

l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 1996) définit le

capital humain comme: "les connaissances que les personnes acquièrent au cours de leur vie

et auxquelles elles font appel pour produire des biens, des services ou des idées dans le

contexte de marchés ou hors marché." Cette définition fait référence à l'acquisition des

connaissances mais elle ne tient pas compte de la nature spécifique des compétences acquises

et des méthodes qui servent à les valider.

Dans une publication ultérieure, l'OCDE (OCDE, 1998) redéfinit le capital humain dans les

termes suivants: "les connaissances, habiletés, compétences et autres attributs incarnés dans

des personnes et qui ont trait à l'activité économique." Le terme "économique" englobe ici

toutes les activités qui créent, directement ou non, la richesse ou le revenu.

Laroche, Merette et Ruggeri (1999) ont suggéré que l'on élargie la définition traditionnelle du

capital humain pour englober la capacité d'acquérir du capital humain, ainsi que son

acquisition réelle. Ils définissent le capital humain comme: "l'ensemble des aptitudes innées,

des connaissances et des compétences que les personnes acquièrent et développent tout au

long de leur vie".

Dans un article paru au troisième trimestre de 1999 dans le magazine Strategy & Business et

intitulé «21st century leadership: redefining management education» 1, les auteurs Mark David

Nevins et Stephen A. Stumpf déclarent ce qui suit : "Dans un monde qui évolue rapidement,

1 indiqué par Patricia Faiello ca magazine mars2000

le capital humain de talent sera un élément de premier choix de la réussite commerciale. Les

entreprises devront favoriser la mutation du pouvoir des propriétaires et des dirigeants vers les

travailleurs du savoir [...]".

Ils soulignent que les organisations investiront des pourcentages croissants de leur chiffre

d'affaires pour attirer, former et conserver des professionnels compétents, et que les contrats

sociaux qu'elles concluent avec leur personnel auront de l'importance pour le marché et les

clients. Les organisations qui excellent vraiment "proposeront un ensemble de valeurs

externes et internes parfaitement intégrées. La capacité de gérer de multiples points de vue

simultanément permettra de distinguer les bons gestionnaires".

III-2-2 Décomposition du capital humain:

Le capital humain est l’ensemble des talents, savoirs explicites et implicites des membres du

personnel. Ces ressources sont portées par des hommes et leur appartiennent, elles dépendent

d’eux, car nul ne possède des hommes. L’entreprise n’est propriétaire ni de ses employés, ni

de ce qu’ils ont dans leur tête. Elle peut seulement construire une relation avec son personnel.

Il en va de même, avec ses clients qui ne font pas d’avantage parti de son capital. Ce qui

compte, c’est la résultante collective des ressources potentielles portées par chaque

collaborateur. Cette résultante dépend de la qualité des interactions qui s’établissent entre les

membres du personnel. Le capital humain effectif, l’intelligence collective ne représente pas

seulement la simple somme des talents de chacun.

Dans le MERITUM Guidelines (2002), le capital humain est défini comme étant : « les

connaissances que les employés prennent avec eux quand ils quittent l'entreprise. Il inclut les

connaissances, les compétences, l’expérience et la capacité des personnes ». Parmi les

exemples donnés nous trouvons : la capacité d’innovation, la créativité, le savoir-faire, la

motivation, la satisfaction, la capacité d’apprentissage, la formation, l’éducation, etc.

Le capital humain est donc un processus dynamique qui présente plusieurs facettes et qui

englobe divers horizons temporels. Il représente le stock de connaissances individuelles dans

une organisation qui est représenté par ses employés avec leurs compétences, leurs attitudes et

leur capacité ou agilité intellectuelle (Roos, Dragonetti, Edvinsson, 1998).

Les compétences incluent les qualifications, l'éducation, les attitudes incluent le

comportement et les capacités intellectuelles comportent la capacité des individus ou

employés à changer de pratique et à penser à des solutions innovatrices pour les problèmes

rencontrés.

Brooking (1996) ajoute à ce capital le style de leadership, alors que Edvinsson et Malone

(1997) ajoutent les valeurs de la société, sa culture et sa philosophie. Mais le capital humain

n'est pas tout simplement la somme de ces éléments, la notion du capital humain doit capturer

l'intelligence et la dynamique d'une organisation dans un environnement en constante

évolution. C'est aussi la créativité et l'innovation de l'organisation (Edvinsson et Malone,

1997).

En effet, dans un environnement évolutif et très concurrentiel, l'entreprise est contrainte d'être

créative et innovatrice et suivre les progrès incessants dans le monde du savoir et de la

technologie d'information et de production. Cette innovation est tributaire d'un certain nombre

de facteurs dont le plus important est les connaissances et les compétences du personnel

existant dans l'entreprise. C'est pour cette raison que l'entreprise doit essayer de capturer,

partager et développer la valeur qui réside dans la tête de ses employés clés.

III-2-2-1 Compétences:

L'homme et son intelligence constituent l'appui essentiel de toute entreprise cherchant à avoir

le bon positionnement sur le marché et à concurrencer les autres entreprises par des produits

innovateurs et une meilleure satisfaction de ses clients. Les employés sont aujourd'hui perçus

comme la ressource la plus importante qu'il faut optimiser.

Nous pouvons évoquer la notion de compétence comme :"la capacité des personnes à mettre

en œuvre les savoirs et les savoir-faire constitutifs des connaissances de l'entreprise dans des

conditions de travail contraintes données : le poste de travail, un rôle déterminé, une mission

spécifique. Ainsi la compétence se réalise dans l'action : c'est un processus qui, au-delà des

savoirs et des savoir-faire, fait appel aux comportements des personnes, à leur savoir être, à

leurs attitudes éthiques" (Grundstein, 1995).

La compétence est aussi: "un construit opératoire qui définit des capacités des personnes à un

caractère prédictif, intègre des modalités variées (connaissances, savoir-faire, pratiques,

stratégies de raisonnement) identifiables et utilisables dans différents contextes de gestion."

(Gilbert.P, 1999).

La compétence d'un employé est donc sa capacité à faire un travail donné. Elle est générée par

les connaissances, les talents et les habiletés de l'employé. La connaissance indique les

connaissances techniques et académiques des choses. Elle est généralement liée au degré

d'éducation des personnes. La connaissance est une chose qui peut être étudiée non seulement

dans les universités mais partout. Elle nécessite un certain apprentissage.

Sveiby (1997) affirme que les compétences individuelles peuvent être considérées comme

l'ensemble de cinq éléments mutuellement dépendants:

• Connaissance explicite à partir de l'information et l'éducation formelle;

• Habileté (know-how) se développe à travers la formation et la pratique (physique et

mentale). Si les connaissances recouvrent le côté théorique, les habiletés constituent sa

contrepartie pratique qui peut être développée grâce aux expériences pratiques.

• L'expérience à partir des fautes et des succès du passé;

• Les valeurs de jugement c'est-à-dire ce que l'individu croit être juste. C'est un filtre

conscient et inconscient pour chaque processus individuel de connaissance.

• Le réseau social qui est constitué par les relations et les rapports de l'individu dans son

environnement et la culture transférée à travers la tradition.

Pour Sveiby (1997), la compétence est le meilleur moyen de décrire la connaissance dans le

nouveau contexte des affaires. Elle dépend de l'environnement, ainsi, le déplacement d'un

environnement à un autre fait perdre les compétences à l'individu.

III-2-2-2 Attitudes:

Les connaissances et les habiletés ne sont pas suffisantes pour les firmes. Ces dernières ont

besoin de travailleurs qui sont capables d'utiliser leurs connaissances et leurs capacités en

faveur de la firme et qui peuvent motiver tout le monde pour atteindre le but de l'entreprise.

Les attitudes dépendent en général de la personnalité c'est pourquoi il est difficile de les

prouver. Elle est liée au comportement, à la conduite et à la motivation. La plupart des auteurs

considèrent que les attitudes sont en effet composées de trois éléments reliés mais distincts.

Le concept d'attitude reste global et intrinsèquement lié à la coexistence de ces composantes.

Toute attitude repose, en effet, sur cette trilogie interactive (Aubert et al, 1991):

• Composante cognitive: elle évoque une connaissance, une idée, une croyance

quelconque concernant l'objet de cette attitude.

• Composante émotive ou affective: des émotions naissent face à tel objet ou même à

son évocation. Elles sont sous-tendues par notre organisme qui réagit en les

accompagnant par des manifestations diverses.

• Composante conative ou comportementale: c'est la prédisposition à l'action et non pas

de l'action traduite en comportement.

L'attitude a une fonction anticipative, elle annonce la conduite qui va suivre.

III-2-2-3 Agilité intellectuelle:

L'agilité intellectuelle indique la capacité à transférer la connaissance d'un contexte à un autre,

de connaître les facteurs communs entre deux informations différentes et les joindre

ensemble. C'est aussi la capacité de lier la connaissance à l'output final à travers l'innovation.

L'agilité intellectuelle est donc la capacité d'utiliser les connaissances dans le contexte

pratique et de les augmenter à travers l'apprentissage.

III­3 Notion du capital structurel:

L'organisation du travail traditionnelle était fondée sur les principes du modèle taylorien: les

problèmes financiers, techniques et commerciaux sont privilégiés par rapport aux problèmes

sociaux, l'encadrement a un rôle essentiellement technique et administratif, les salariés sont

considérés comme des exécutants. Quant à la communication, elle se limite à la transmission

des ordres et au contrôle de leurs exécutions.

Mais, face aux mutations technologiques et au rôle majeur que joue l'information qui

représente le support de la connaissance, l'entreprise a besoin de nouveaux types de relations,

nouveaux modes d'organisation, nouvelles technologies de traitement de l'information.

L’entreprise qui veut maîtriser son environnement actuel et assurer son avenir doit donc

chercher à être créative et innovatrice.

Le capital structurel est un sous-ensemble du capital immatériel, complément du capital

humain dans celui-ci, comprenant la structure organisationnelle, les logiciels, les bases de

données, les brevets et marques déposées, la qualité des relations sociales dans l’entreprise, la

qualité des relations avec la clientèle. (Silem, Albertini et coll, 2010)

L'essence du capital structurel est le savoir ancré dans les procédures d'une société à

l'exclusion des problèmes strictement humains. Le capital structurel est la capacité

organisationnelle d'une entreprise à répondre aux exigences du marché telles que les routines

et les structures de l'organisation qui permettent aux employés d'atteindre un rendement

optimal et donc d'assurer à l'entreprise un rendement global optimal: les secrets de marché, les

recettes, les systèmes d'information, les banques de données, les manuels, les normes de

contrôle de qualité, les licences, les logiciels conçus au sein de l'entreprise, propriété

intellectuelle, brevets, droit d'auteur…

« Le capital structurel de l'entreprise est en même temps l'expression du capital humain et son

infrastructure, c'est aussi l'ensemble de ses systèmes d'organisation, y compris ceux utilisés

pour transmettre et stocker le savoir. » (Edvinsson & Malone, 1997). Ainsi, pour ces deux

auteurs, le capital structurel se divise en capital organisationnel, capital d'innovation et capital

de processus.

Skandia définit son capital structurel comme « le capital immatériel qui reste dans l'entreprise

quand les employés rentrent chez eux la nuit »(Roos et al, 1998). Pour ces auteurs, le capital

structurel reste à la propriété de l'entreprise contrairement au capital humain.

Le capital structurel, c’est l’ensemble des équipements, espaces qui permettent aux talents de

s’exprimer et aux échanges de s’établir. Il comporte le capital organisationnel: les routines,

les règles tacites ou explicites de comportement, le style de management de l’entreprise, sa

culture interne. Les valeurs, les images mentales, l’imaginaire des membres de l’organisation

ont un rôle essentiel, et le capital relationnel qui correspond à la séduction, au potentiel

d’interactions de l’entreprise avec son milieu, sa capacité en particulier à tisser des

partenariats. La propriété industrielle, l’image de marque interne et externe, les réseaux de

relations positives ou négatives font partie de ce capital relationnel.

Le capital relationnel représente les relations de l'entreprise avec les acteurs externes tels que

les fournisseurs, les actionnaires, les partenaires externes, les alliances, mais aussi les clients.

III-3-1 Le capital organisationnel:

L'accroissement du niveau technologique des équipements et des moyens de production

s'accompagne par un changement organisationnel et structurel qui met en évidence

l'importance de la connaissance et de l'information dans l'entreprise.

Le capital organisationnel représente la structure interne de l'entreprise, l'infrastructure

(technologies, méthodologies, systèmes de communication…), les processus et la culture

(Roos et al 1997). Ce capital de l'entreprise représente alors les investissements réalisés en

systèmes, en outils et en modes de fonctionnement pour accélérer la circulation des

connaissances. Ça concerne l'investissement en nouvelles technologies d'information et de

communication. Il intègre à la fois le capital innovation et le capital processus.

III-3-1-1 Le capital innovation:

L’innovation est de nos jours une exigence et une nécessité pour confronter l’augmentation du

nombre des concurrents locaux et étrangers ainsi que les progrès incessants dans le monde du

savoir et de la technologie aussi bien d’information que de production. L’entreprise doit

proposer des produits nouveaux susceptibles de capter une demande latente ou remplacer des

produits anciens par une meilleure qualité, meilleures caractéristiques…

Le capital innovation représente la capacité de renouvellement, les résultats de l'innovation

sous forme de licence, de droits de propriétés, lancer de nouveaux produits et services. La

R&D permet d'accroître la somme des connaissances culturelles, sociales, scientifiques et

techniques dont dispose une firme et introduit de nouvelles applications de ces connaissances.

Une bonne gestion de ce capital doit permettre de voir, d'anticiper, d'investir à temps, de rester

vigilant en disposant d'une flexibilité stratégique.

III-3-1-2 Le capital processus:

Les mutations technologiques se traduisent dans l'entreprise par un bouleversement du

processus de production: introduction des robots et des ordinateurs dans les ateliers de

production. En effet, les moyens de production font appel massivement aux technologies

nouvelles.

Le capital processus représente le processus d'exploitation qui améliore l'efficacité de

production d'un bien ou d'un service. C'est le savoir pratique mis au service de la création

continue de la valeur.

III-3-2 Le capital relationnel ou clientèle :

Historiquement, l'acte commercial était un prolongement de l'acte productif qui était le plus

important. Dans le nouveau contexte une inversion des rôles s'est produite. En effet, nous

sommes dans une aire où la simple production dans les normes et avec une bonne qualité ne

suffit plus, il faut s'adapter aux nouveaux besoins et nouvelles exigences des clients, anticiper

les demandes futures de plus en plus diversifier.

Le client est aujourd’hui le centre de l’activité de l’entreprise. C’est sa raison d’être, sans lui

l’entreprise ne peut ni produire ni vendre : le fonctionnement et l’évolution de l’entreprise se

font en fonction de ses clients. C’est pourquoi l’entreprise doit rester à l’écoute de son client

et ne produire que ce qu’il veut ou aime consommer. Elle doit tenir compte de ses attentes et

désirs.

En effet, le client est plus que jamais exigeant en ce qui concerne la qualité du produit ou du

service acquis, les services associés, les délais de livraison…L’entreprise doit alors chercher à

offrir le produit adéquat qui répond aux exigences de sa clientèle au niveau qualité, fiabilité et

services rendus. Elle doit offrir le meilleur service après vente qui assure une meilleure

confiance et assurance pour les clients. Cette situation fait gagner à l’entreprise une clientèle

fidèle et assure par conséquent une croissance régulière et à long terme des revenus.

Dans le MERITUM Guidelines (2002), le capital relationnel est défini comme étant : « toutes

les ressources liées aux relations externes de l’entreprise ». En effet, Le capital relationnel ou

clientèle représente les relations de l'entreprise avec les acteurs externes tels que les

fournisseurs, les actionnaires, les partenaires externes, les alliances, mais aussi les clients. Il

représente les relations ou le réseau d'associés de l'organisation, la connaissance des filières

commerciales, des relations avec les clients et les fournisseurs, des associations industrielles

et d'une solide compréhension de l'impact des politiques gouvernementales.

Le capital client représente la valeur de la liste de clients et des informations qui s'y

rapportent, la valeur des relations de l’entreprise avec ses clients, de leur satisfaction et de la

loyauté qu'ils nous témoignent ainsi que la valeur future des profits que nous générerons grâce

à cette loyauté.

Conclusion :

L’immatériel prend de plus en plus d’importance dans la gestion de l’entreprise, dans son

développement et sa croissance. L’information et le savoir qui sont au centre du nouveau

contexte économique, constituent l’activité principale des entreprises. L’aspect humain et

qualitatif représente aussi une partie cruciale de l’entreprise surtout avec l’importance des

compétences qui y sont requises.

Ce chapitre est divisé en trois sections : la première section (Section I) traite le concept

capital immatériel et son évolution au sein de l’entreprise et de l’économie d’une manière

générale. La deuxième section (Section II) traite le passage de la notion du capital à la notion

du capital immatériel et présente les différentes approches et définitions de ce dernier. Alors

que la troisième section (Section III) est consacrée à la décomposition du capital immatériel

au sein de l’entreprise.

Sur la base de ce premier chapitre, nous concluons de l’importance du capital immatériel de

l’entreprise dans une nouvelle économie basée sur le savoir. Les définitions données à ce

concept sont nombreuses mais tournent toutes autour de la même notion.

La décomposition du capital immatériel est aussi différente d’un auteur à un autre. Mais nous

prenons dans la suite la décomposition qui a eu la majorité des avis à savoir trois composantes

du capital immatériel : capital humain, capital organisationnel et capital clientèle ou

relationnel.

Chapitre II : Capital immatériel et création 

de valeur

Les systèmes d'information permettent aux entreprises modernes d'intégrer les processus

d'achat, de production et de livraison, de sorte que les opérations sont pilotées par les

commandes des clients et non pas par les programmes de production.

Les cycles de vie des produits sont de plus en plus courts. Les entreprises doivent anticiper les

besoins futurs des clients, proposer des produits et service novateurs et intégrer rapidement les

nouvelles technologies dans des processus performants et des prestations de haut niveau.

Tous les salariés doivent apporter une valeur ajoutée en termes de savoir et par les

informations qu'ils peuvent donner. Analyser, gérer et exploiter les connaissances de chacun

est devenu un facteur clé de succès des entreprises modernes.

Tous ces changements font que les sources de la valeur pour l'entreprise ne résident plus

seulement dans la réduction des coûts et l'augmentation des ventes mais plutôt dans des

notions plus qualitatives de l'entreprise.

Le capital immatériel est devenu de nos jours la source primordiale de valeur pour

l'entreprise. En effet, cette dernière nécessite d'avoir des produits et services novateurs, des

processus flexibles et réactifs, des systèmes d'information performants, une réorientation des

compétences et un apprentissage organisationnel…

Dans la suite, nous expliquons comment la dynamique du capital immatériel agit-elle sur la

valeur de l'entreprise. Pour ce faire, nous traitons trois sections : dans la Section I nous

analysons l’évolution de la notion de la valeur au sein de l’entreprise. La Section II traite la

relation qui existe entre le capital immatériel et la valeur de l’entreprise alors que la Section

III explique l’importance de l’interaction des différentes composantes du capital immatériel

dans la création de valeur de l’entreprise.

Section I: Evolution de la notion de valeur

La notion de valeur n’a cessé d’évoluer au sein de l’entreprise. Dans la suite, nous la traitons

et nous étudions les évolutions des différents concepts liés à la valeur dans l’entreprise.

I­1 Histoire de la valeur:

Les principaux courants de pensées se sont basés au début de leurs travaux théoriques sur la

valeur. Ainsi, les classiques ont commencé par distinguer la valeur d'usage et la valeur

d'échange et l'expliquer par la valeur travail, à l'encontre de leurs contemporains qui, tels que

le philosophe français De Condillac ou un peu plus tard J.B.Say qui cherchent à expliquer la

valeur d'échange par la l'utilité des marchandises.

Dans son sens le plus large, la valeur "consiste dans l'accord des jugements collectifs que

nous portons sur l'aptitude des objets à être plus au moins, et par un plus au moins grand

nombre de personnes, crus, désirés ou goûtés"2. Si en sociologie et en psychologie cette

définition donne une nature qualitative à la valeur, en économie la valeur des biens s'exprime

en fait sur une échelle de nombres: les prix de ces biens qui représentent précieusement

l'accord des jugements collectifs, c'est pourquoi les théories économiques de la valeur essaient

de construire une explication à ces prix.

Les études de ce point particulier ont mis l'accent sur d'une part, la double nature de la valeur:

valeur d'usage et valeur d'échange, et d'autre part l'origine ou la source de cette valeur: le

travail ou la rareté (ou utilité). En effet, pour Adam Smith "le mot valeur a deux sens

différents: parfois il explique l'utilité d'un objet particulier et parfois le pouvoir d'acheter

d'autres biens que procure la possession de cet objet, l'un peut être appelé valeur d'usage et

l'autre valeur d'échange" La valeur d'usage est donc la satisfaction que procure l'usage d'un

bien et la valeur d'échange est telles quantité de ce bien se changent contre telles quantités des

autres biens. Smith insiste sur la valeur d'échange et donne ainsi l'exemple de l'eau et du

diamant. Ce dernier a une valeur plus importante que celle de l'eau alors qu'il est peu

nécessaire et moins utilisé que l'eau.

Les théories de la valeur- travail partent de l'affirmation que la valeur d'un bien est égale (ou

proportionnelle) à la quantité de travail qui a été nécessaire pour le produire. Ainsi, pour Marx

la valeur d'échange des marchandises se fait à partir du travail. Ricardo affirme quant à lui,

que "la valeur d'une marchandise ou la quantité de n'importe quelle autre marchandise

contre laquelle elle s'échange, dépend de la quantité relative de travail qui est nécessaire à

sa production, et non de la plus ou moins grande compensation qui est payée pour ce

travail."

2 C'est une définition du dictionnaire de la langue philosophique de Foulquié 1962 et reprise par Mouchot 1994

La théorie de la valeur–travail partait de la production c'est-à-dire de l'offre, pour définir la

valeur d'un bien. Elle postulait l'hypothèse selon laquelle la demande d'un bien est toujours

égale à l'offre de ce bien. Alors que la théorie néoclassique procède de la manière inverse: elle

part des demandes individuelles (besoin des individus pris en compte au moyen de leur

fonction utilité) pour définir la valeur des biens. Les producteurs ne font que s'adapter à ces

demandes, c'est la loi de la concurrence pure et parfaite.

Pour De Condillac " si la valeur des biens est fondée sur leur utilité, leur plus ou moins de

valeur est donc fondée, l'utilité restant la même, sur la rareté ou sur l'abondance, ou plutôt

sur l'opinion que nous avons de leur rareté ou de leur abondance"3.

I­2 Analyse de la valeur:

Les origines de l'analyse de la valeur remontent à la deuxième guerre mondiale, en effet, dans

cette période tourmentée, l'accélération de la production de guerre entraîne une demande plus

forte des matériaux de base de la part des industriels américains. Mais, face à la pénurie de

certains matériaux, il est devenu de plus en plus difficile de se les procurer et leur prix d'achat

a énormément augmenté. Les ingénieurs se sont alors penché sur la recherche de produits de

substitution et de remplacement qui ont fait preuve de bien remplir leur tâche et d'une

performance équivalente à celle des matériaux recherchés tout en étant moins chers.

Lawrance D. Miles, directeur des achats chez General electric fut le véritable fondateur de

l'analyse de la valeur. Devant la difficulté d'achat qu'il rencontrait, il concentrait sa réflexion

sur les fonctions d'un produit et non plus sur le produit lui même. Agir sur la conception ne

suffisait plus pour réduire les coûts, il fallait agir sur la conception. Ainsi, l'analyse de la

valeur a vu le jour aux Etats-Unis mais l'implantation des filiales américaines dans différents

pays du monde a joué le rôle de diffuseur de cette méthode partout dans le monde mais aussi

progressivement.

L'analyse de la valeur est une méthode qui permet de concevoir ou rechercher un produit (ou

un service) de telle sorte qu'il assure aux mieux la satisfaction du client et la rentabilité du

produit (Delafollie, 1991). C'est donc une méthode de conception du produit avec la

recherche d'une qualité optimale avec un coût minimal. La norme X50-150 de l'AFNOR

définit l'analyse de la valeur comme "une méthode de compétitivité organisée et créative

3 Les différentes affirmations des économistes qui sont traitées dans ce paragraphe sont reprises à partir de "l'histoire de la pensée économique" (boncoeur , 1989)

visant la satisfaction du besoin de l'utilisateur par une démarche spécifique de conception à

la fois fonctionnelle, économique et pluridisciplinaire".

Le terme valeur possède dans l'analyse de valeur une définition bien particulière différente de

l'usage courant de ce mot. Un produit aura d'autant plus de valeur qu'il satisfera aux fonctions

utiles par rapport au coût le plus faible possible (Delafollie, 1991):

La norme définit la valeur comme "un jugement porté par le client ou l'utilisateur sur la base

de ses attentes et motivations. Plus précisément c'est une grandeur qui croît lorsque la

satisfaction de l'utilisateur augmente ou que la dépense y afférent diminue".

Ainsi, selon la définition donnée à la valeur par l'analyse de la valeur nous pouvons faire la

synthèse suivante:

1. La valeur dans ce contexte désigne à la fois la valeur d'échange et la valeur d'usage;

2. La valeur est différente du prix qui est une partie du coût, ce dernier représente une des

deux composantes de la valeur;

3. La valeur est une notion relative qui dépend des produits, du moment de lancement, des

attentes du client… Chaque fois on doit essayer d'améliorer cette valeur en fonction des

changements et du temps.

La méthode d'analyse de la valeur revêt un intérêt aigu en permettant aux entreprises de

différencier leurs produits, tout en demeurant dans des limites raisonnables de coût et en

respectant les contraintes de simplicité d'usage.

I­3 De la valeur a la création de valeur:

L'intensification de la concurrence impose à l'entreprise de se focaliser sur la qualité du

produit offert au client de plus en plus exigeant et donc d'insister sur la valeur d'usage en plus

de la valeur d'échange afin de satisfaire ce client. C'est plutôt une valeur d'échange fondée sur

l'utilité. "La valeur n'est donc pas une mesure objective, mais un jugement" (Lorino, 1995),

elle est donc un jugement entre le processus d'obtention et les fonctionnalités du produit.

Ainsi, le client va comparer les différentes alternatives qui se présentent à lui dans sa décision

d'achat, à ce moment la valeur peut se réaliser ou non.

La valeur se constate alors sur le produit et se forme essentiellement dans les processus de

conceptualisation et de production des firmes. C'est pourquoi, l'entreprise doit, si elle veut

augmenter la valeur perçue par le client, diminuer au maximum l'écart entre la conception et

les attentes du client.

La valeur est ce que les clients sont prêts à payer, et une valeur supérieure s'obtient en

pratiquant des prix inférieurs à ceux des concurrents pour des avantages équivalents ou en

fournissant des avantages uniques qui font plus que compenser un prix plus élevé. C'est ainsi

que Porter (1986) définit la valeur en insistant sur l'avantage compétitif des firmes mais aussi

sur l'importance du client dans le jugement de la valeur.

Si la création de richesses (Smith, 1776) s'appuie essentiellement sur une logique binaire se

basant sur deux macro-entités à savoir l'offre et la demande du marché et est liée à l'équilibre

économique de l'échange, la création de valeur, même si le terme apparaît plus ou moins

identique au premier, s'appuie sur une logique ternaire (Chazelet et Lhote, 2001). En effet,

dans cette logique, la valeur est représentée explicitement, matérialisée, incorporée dans un

objet, figure centrale du système. Les entités en interrelations composent un triptyque

constitué d'une entité créatrice de valeur: l'organisation; d'une entité destinataire de la valeur:

le client, et une entité représentant la valeur elle-même, terme de l'échange entre les deux

entités précédentes: le produit.

La création de valeur est donc un processus finalisé et destiné. Le client et l'organisation ne

sont pas opposés sur le marché mais ils ont des intérêts communs qu’ils cherchent à optimiser

en interagissant entre eux. "L'entreprise a pour vocation de créer de la valeur pour ses

clients, ses personnels, ses actionnaires et plus généralement la collectivité"(Chazelet et

lhote, 2001). La valeur est établie par le marché et par l'appréciation du client. Ce dernier

s'intéresse aux fonctionnalités et aux services rendus par le produit et non pas à ses coûts de

production.

La chaîne de valeur de Michael Porter nous indique des pistes intéressantes pour la

détermination des facteurs inducteurs de valeur, et son système de valeur élargit l'ensemble

des activités à certaines activités exercées par des fournisseurs ou des clients.

Toute firme peut se concevoir comme un ensemble d'activités destinées à concevoir,

fabriquer, commercialiser, distribuer et soutenir son produit. Les activités au sein de

l'entreprise contribuent à une valeur globale. L'ensemble de ces activités peut être représenté

par une chaîne de valeur (Porter, 1987). La chaîne de valeur donne la valeur totale, elle

comprend les activités créatrices de valeur et la marge qui est la différence entre la valeur

totale et l'ensemble des coûts associés à l'exercice des activités créatrices de valeur.

Pour Porter, la valeur est la somme que les clients sont prêts à payer ce qu'une firme leur

offre. Elle se mesure par les recettes totales, une firme est rentable si la valeur qu'elle obtient

est supérieure aux coûts qu'implique la création du produit. une activité est à valeur ajoutée ou

créatrice de valeur, si sa réalisation augmente l'intérêt du client pour notre produit ou service.

Par exemple la majorité des activités de production sont à valeur ajoutée jusqu'à un certain

point. Par contre, une activité sans valeur ajoutée est une activité inutile ou qui résulte d'une

erreur et qu'elle doit être éliminée dès que cela est possible.

Les activités créatrices de valeur sont les différentes activités physiques et technologiques

qu'une firme réalise. Elles sont les éléments de base par lesquels une firme crée un produit qui

possède une valeur pour ses clients. Toute activité créatrice de valeur nécessite l'achat de

moyens de production, des ressources humaines et une forme ou une autre de technologie

pour remplir sa fonction. Elle utilise et crée par ailleurs des informations comme des données

sur les clients, sur les paramètres de réalisation et statistiques sur les carences des produits.

Elle peut aussi donner naissance à des actifs financiers comme des stocks ou des effets à

recevoir, ou des engagements comme des effets à payer.

Porter divise ces activités créatrices de valeur en deux catégories: les activités principales et

les activités de soutien.

Les activités principales sont celles qu'impliquent la création matérielle et la vente du produit,

son transport jusqu'au client et le service après vente.

Les activités de soutien viennent à l'appui des activités principales et se soutiennent les unes

aux autres en assurant l'achat des moyens de production, en fournissant la technologie et les

ressources humaines et en assurant diverses fonctions de l'ensemble de l'entreprise.

Les liaisons qui existent au sein de la chaîne de valeur passent souvent inaperçues. Elles ont

pourtant une importance primordiale pour l'avantage concurrentiel. L'exploitation des liaisons

nécessite des informations ou des flux d'information qui permettent de mener à bien

l'optimisation ou la coordination.

De plus, il n'existe pas seulement des liaisons au sein de la chaîne de valeur d'une entreprise,

mais aussi entre cette dernière et la chaîne des fournisseurs et des circuits de distribution. Il

peut être possible de faire bénéficier à la fois l'entreprise et les fournisseurs d'un avantage en

optimisant l'exercice conjoint des activités ou en améliorant la coordination entre les chaînes.

Le partage des avantages tirés de la coordination et de l'optimisation des liaisons entre une

firme et ses fournisseurs dépend du pouvoir de négociation des fournisseurs.

Les liaisons avec les circuits de distribution, comme dans le cas des livraisons avec les

fournisseurs, peuvent réduire les coûts ou accroître la différenciation.

Les clients ont aussi une chaîne de valeur et le produit de l'entreprise représente un moyen de

production qui entre dans la chaîne du client. La différenciation d'une entreprise provient de la

façon dont sa chaîne de valeur est reliée au client. Chacun des points de contact entre la

chaîne de valeur du client et celle de l'entreprise est une source potentielle de différenciation.

La différenciation qui s'acquiert en créant de la valeur pour le client s'obtient en influençant la

chaîne de valeur du client. La valeur apparaît quand l'entreprise crée un avantage

concurrentiel pour son client en réduisant les coûts de ce dernier ou en améliorant sa

performance.

I­4 Évolution de la notion de chaine de valeur:

La théorie des ressources explique qu'il existe une relation entre les inputs ressources et

output valeur mais n'explique pas comment.

Figure II.1: Processus de création de valeur selon la théorie des ressources

La création de valeur apparaît comme le résultat d'un processus de construction de ressources

spécifiques, qui dépend de l'interaction entre ces différentes ressources. En effet, L'entreprise

crée de la valeur à partir d'une combinaison de ressources, qui sont pour une large part de

nature informationnelle (Bounfour, 1998). Les ressources informationnelles intègrent pour la

plus grande part la technologie utilisée.

Le concept de chaîne de valeur a considérablement évolué. A l'origine, la chaîne de valeur est

l'ensemble des opérations séquentielles utilisées par une entreprise individuelle pour effectuer

la transformation physique de ses matières premières en produits finis. L'entreprise était

décrite comme une série d'activités comportant une valeur ajoutée tout en reliant l'aspect offre

à celui de demande.

Actuellement, elle représente l'ensemble des processus grâce auxquels une multitude d'acteurs

travaillent en commun pour innover en continu de façon à créer de la valeur pour les

consommateurs. En effet, l'entreprise ne se contente plus d'améliorer la valeur ajoutée, mais

elle réinvente la valeur et tous les acteurs économiques travaillent ensemble pour coproduire

la valeur.

Ainsi, nous remarquons même l'évolution des visions concernant le destinataire de la valeur :

• La première stipule que l'entreprise crée de la valeur pour l'actionnaire, elle constitue

un profit en vue de rémunérer l'actionnaire;

• La deuxième stipule que l'entreprise crée de la valeur aussi bien pour l'actionnaire que

pour le client;

• La troisième stipule que l'entreprise crée de la valeur pour tous les acteurs du marché:

clients, actionnaires, salariés et collectivité.

Cette troisième vision nous intéresse plus car le nouveau contexte économique est caractérisé

par l'importance du client de plus en plus exigeant et de plus en plus attentif, l'importance des

salariés et par conséquent de leur motivation et amélioration des compétences, l'importance

des actionnaires qui vont investir de plus en plus et l'importance de la collectivité avec tout ce

qui concerne la législation, l'environnement écologique… Elle nécessite de l'entreprise de

développer de nouveaux critères de performance et de nouveaux objectifs. La valeur doit être

créée tout au long du processus de création de valeur.

On ne parle plus seulement d'une chaîne de production physique constituée de maillons, la

création de valeur n'est plus la réduction des coûts ou la diminution pure et simple de la

dépense, elle est davantage liée à l'investissement matériel, immatériel, organisationnel et

informationnel. La valeur ne peut pas se mesurer seulement par les moyens traditionnels de

comptabilité: les nouvelles stratégies de l'entreprise font que le critère coût n'est plus seul à

prendre en considération. Le coût est consommé par l'entreprise et la valeur est créée par elle.

Cette évolution s'est aussi matérialisée par l'apparition de la notion de chaîne de valeur

virtuelle qui en plus de la transformation physique du produit lui même, intègre également la

création et l'utilisation de l'information (flux d'information qui accompagnent les flux

physiques). On remarque aussi le déplacement de l'importance donnée au produit lui même

vers les compétences. En effet, la création de valeur réside moins dans la détention d'activités

physiques que dans tout un support immatériel susceptible d'améliorer la chaîne de valeur

physique.

Chacune des activités de la chaîne de valeur a des composantes physiques et des composantes

informationnelles. L'ensemble des activités de la chaîne de valeur traditionnelle peuvent être

supportées par les nouvelles TIC ainsi qu'un système d'information intégré et permettre par

conséquent la mise en place d'une chaîne de valeur virtuelle. En s'infiltrant dans toute la

chaîne de valeur de l'entreprise, les TIC transforment l'exécution des activités et la nature des

rapports entre elles. Les TIC permettent de créer des liens étroits entre les composantes de

l'organisation et d'échanger l'information en temps réel.

Lorsque les entreprises intègrent l'information captée durant les étapes de la chaîne de valeur

physique- de la logistique et la fabrication au commercial et au marketing- elles construisent

une trame informationnelle de l'entreprise. Ces informations intégrées donnent aux managers

la capacité de voir leurs chaînes de valeur de bout en bout (Rayport &Sviokla, 1996). Ces

auteurs ajoutent que les entreprises adoptent des processus d'information qui apportent de la

valeur en trois étapes:

La première qui concerne la visibilité c'est-à-dire que les entreprises acquièrent la capacité de

voir les opérations physique plus clairement à travers l'information. Pour se faire, elles

doivent se servir des systèmes informatiques sophistiqués pour coordonner les activités des

chaînes de valeurs physiques. En effet, les TIC donnent plus de précision et de rapidité et

présentent une vue d'ensemble plus claire.

La deuxième concerne la capacité de reflet c'est-à-dire que les entreprises substituent les

activités virtuelles aux activités physiques. Elles commencent donc à créer une chaîne de

valeur parallèle.

La troisième explique comment les entreprises se servent de l'information pour établir de

nouvelles relations avec les clients pour leur fournir de la valeur.

Section II: Valeur de l'entreprise et Capital immatériel

La valeur de l’entreprise est plus que jamais tributaire du capital immatériel de l’entreprise.

Après avoir défini la valeur de l’entreprise, nous traitons la relation qui existe entre cette

dernière et le capital immatériel existant dans l’entreprise.

II­1 Valeur de l'entreprise:

Comment estimer la valeur d’une entreprise ? Bon nombre de sociétés savent parfaitement

bien que les données et chiffres contenus dans leur rapport financier annuel ne rendent pas

pleinement compte de « l’essence » de leur activité.

Plusieurs types d’acteurs sont intéressés par la valeur de l'entreprise: les managers; les

actionnaires; ceux qui souhaitent acheter des actions; ceux qui souhaitent acheter l’entreprise

entière, ou en prendre le contrôle; l’administration fiscale enfin. Ces acteurs disposent des

informations suivantes : les comptes (bilan et compte d’exploitation) établis par le comptable

et complétés par le rapport du commissaire aux comptes ; les études réalisées par les analystes

financiers à l’occasion des opérations de fusion-acquisition, mais dont la diffusion est

restreinte ; les études des analystes boursiers qui sont publiées; les articles des journalistes

spécialisés, souvent inspirés par les études des analystes.

Il existe deux grands groupes de techniques d'évaluation d'entreprise, l'un basé sur l'analyse

du patrimoine de l'entreprise, l'autre basé sur l'analyse de la rentabilité de l'entreprise. Le

premier groupe de techniques fait référence plutôt au passé de l'entreprise et le deuxième

plutôt à son futur.

Pour un économiste, la valeur de l'entreprise est égale à la somme actualisée des cash-flows

(solde des flux de trésorerie) futurs. Le cash-flow, étant futur, n'est ni observé ni connu. Il

s'agit d'une estimation qui est, comme tout ce qui est relatif au futur, incertaine.

Pour un comptable, la valeur de l’entreprise est égale à son actif net, c’est à dire à la valeur de

ce qu’elle possède (capital physique, actions d’autres entreprises, trésorerie, créances)

diminué de ses dettes. Le regard du comptable est donc orienté vers le passé lors duquel les

actifs se sont accumulés ; il évalue leur valeur en se fondant sur des informations qu’il trouve

dans des pièces écrites et contrôlables.

Pour un financier, son travail, c’est d’aller plus loin que les apparences comptables pour

pouvoir évaluer la vraie valeur de l’entreprise. Les données comptables sont pour lui une

information à retraiter, à compléter, à redresser. Il prend un par un tous les postes du bilan, les

redresse et les corrige selon son estimation des risques, et fournit une évaluation de l’actif net

qui s’éloignera souvent de celle des comptables.

A ce travail sur le passé, l’analyste ajoute l’approche de l’économiste en considérant le futur

et ses incertitudes; de l’ensemble de ses calculs résulte une fourchette, souvent assez large,

dans laquelle il situera finalement son estimation.

Le problème de la valeur de l'entreprise se pose le plus souvent en finance en termes de

comparaison entre une valeur de référence (valeur boursière, valeur de transaction ou de

négociation) et une valeur intrinsèque.

La valeur de référence est indiquée par le marché ou par les conditions de la négociation ou

encore par le risque lié au crédit; elle est donnée de l'extérieur à l'analyste; moyennant

certaines précautions, sa détermination n'est pas trop difficile.

La valeur intrinsèque est estimée par l'analyste. C'est une prévision de la valeur de

l'entreprise, basée sur ses potentialités ou promesses de création de valeur dans toute sa vie

future. Elle est chargée d'incertitude. Pourtant elle est incontournable et tous les analystes la

recherchent. Pour s'aider dans ce terrain difficile, on peut recourir à des modèles qui

répondent aux deux questions suivantes: comment définir les valeurs ou flux futurs?

Comment ramener ces valeurs ou flux futurs à aujourd'hui?

Il existe une difficulté temporelle dans la mesure de la valeur, celle de la distance temporelle

qui éloigne le moment et le lieu de mesure du coût du moment et lieu de l'estimation de la

valeur.

II­2 L'importance du capital immatériel dans la valeur de l'entreprise:

La rupture entre une économie fondée sur des ressources physiques critiques et une économie

où les facteurs immatériels sont devenus déterminants est due à l’explosion des connaissances

disponibles et de la complexité des situations à traiter. La perte d'importance du capital fixe

dans la détermination de la valeur du capital change notablement les termes sur la base

desquels la valeur économique a été étudiée par le passé.

Il n'y a pas de cadre généralement reconnu pour décrire les stratégies de l'ère de l'information.

Le cadre financier marchait bien lorsque les stratégies concurrentielles étaient fondées sur

l'acquisition et la gestion d'actifs matériels. Dans l'économie du savoir d'aujourd'hui, la valeur

durable se crée par le développement d'actifs immatériels, tels que les compétences et la

connaissance du personnel, la technologie de l'information qui vient en appui du personnel et

relie l'entreprise à ses clients et fournisseurs, et l'ambiance de l'entreprise qui favorise

l'innovation, la résolution des problèmes et l'amélioration. Chacun de ces actifs immatériels

peut contribuer à la création de valeur (Kaplan & Norton, 2001).

L'économie actuelle, où les actifs incorporels sont devenus les sources majeures d’avantages

concurrentiels, exige des outils qui décrivent les actifs fondés sur le savoir et les stratégies de

création de valeur que ces actifs génèrent. En effet, les structures de nos jours savent que

l'avantage concurrentiel vient davantage des relations, des compétences et des connaissances

immatérielles créées par les salariés que des investissements en actifs matériels.

Edvinsson définit le capital immatériel dans son interview à Informatiques magazine du 8

octobre 99 comme tout ce qui donne à l'entreprise une valeur intrinsèque bien supérieure à sa

valeur comptable. Ainsi, on peut dire que la valeur de l'entreprise procède de ses actifs

physiques et monétaires - son capital financier- et de l'ensemble de ses ressources

intangibles,- son capital immatériel.

Ainsi, différents auteurs se mettent d'accord sur le fait que la valeur de l'entreprise est la

somme du capital financier et du capital immatériel de l'entreprise. Bontis et al (1999)

présentent l'arbre de distinction de la valeur comme suit:

Figure II.2 : L'arbre de distinction de la valeur

Source : Bontis et al (1999)

Le capital immatériel représente les racines de la valeur d'une entreprise (Edvinsson &

Malone, 1999). En effet, avec la métaphore de l'entreprise comme un arbre, Edvinsson et

Malone expliquent que ce que nous décrivons dans les organigrammes, les rapports annuels,

les états trimestriels et autres documents constitue le tronc, les branches et les feuilles. Mais,

penser que ces seuls éléments visibles constituent la totalité de l'arbre serait une erreur

manifeste. Ils expliquent qu’une partie importante de l'arbre se trouve sous terre et donc dans

les racines. On peut conclure de la santé de l'arbre à l'instant présent en regardant la couleur

des feuilles ou la qualité des fruits, mais pour connaître la santé de l'arbre dans les années à

venir il faut connaître ce qui se passe dans sa partie cachée donc dans les racines.

La valeur de marché de la firme est égale à la valeur de ses actifs en place plus la valeur de

ses opportunités de croissance c'est-à-dire elle est constituée de la valeur de ses actifs

tangibles et la valeur présente de ses futurs cash-flows (Sullivan, 2000). Le capital immatériel

est donc important car il procure à l'entreprise la possibilité de créer de nouveaux produits et

les services, nouveaux processus, nouvelles formes d'organisation…donc des cash-flows

futurs de l'entreprise. Le capital immatériel procure à l'entreprise de la valeur sous deux

formes : une valeur économique et financière et une position stratégique qui est plus

qualitative.

Dans le ICM Gathering du 1999, les compagnies membres ont donné une liste de valeurs

procurées à travers le capital immatériel à leurs firmes, nous citons:

• Revenus des produits et services

• Réputation et image

• Accès aux technologies des autres

• Réduction des coûts

• Barrière à l'entrée des concurrents potentiels

• Loyauté des consommateurs

• Protection de l'innovation

Le capital immatériel procure à l'entreprise deux types de valeur: Le premier type est le plus

direct et qui représente les cash-flows. En effet, le capital immatériel crée de l'innovation qui

est convertie en revenu. Il va donc déterminer comment l'entreprise va conduire ces affaires

dans un sens d'efficacité-coût. Ainsi, le capital immatériel représente le premier générateur de

profit pour l'entreprise. Le deuxième type est moins direct: certaines entreprises utilisent leur

capital immatériel pour se positionner stratégiquement par exemple l'obtention de la loyauté

des consommateurs (Sullivan, 2000).

Les activités directes liées à la valeur sont celles qui procurent un lien direct entre le capital

immatériel et le profit, tels que le revenu et le profit ou la réduction des coûts. Ces activités

peuvent être explicitement liées à la vision et la stratégie de l'entreprise et aux coûts ou

revenus. Elles peuvent être mesurées facilement.

Les activités indirectes sont celles qui peuvent ne pas être liées directement à la vision ou à la

stratégie de l'entreprise, aux coûts ou aux revenus et sont difficilement mesurables. Le lien

entre l'activité et la valeur n'est pas associé à une transaction qui va inclure un payement d'un

prix de marché (comme la vente par exemple).

Sullivan (2000) ajoute à ces types d'activités les activités défensives et les activités offensives.

Les activités défensives préparent l'entreprise aux actions externes individuelles ou de groupe.

Elles permettent de développer des activités ou des ressources qui vont aider l'entreprise pour

neutraliser les menaces externes: elles ont une nature passive. Avec les activités offensives

l'entreprise va attaquer la première et devancer les autres pour atteindre les objectifs visés et

générer du profit.

Le capital immatériel est un ensemble unique d'actifs de l'entreprise, aucune autre entreprise

n'aura les mêmes connaissances, les mêmes savoir-faire, la même innovation… Ces actifs ne

sont pas seulement uniques mais ils sont difficiles à imiter du moins à court terme. Leur

imitation nécessite beaucoup de ressources et du temps. Kaplan & Norton (2001) expliquent

que le système de contrôle de gestion traditionnel ne prend pas en considération ces actifs et

ne peut pas les lier à la création de valeur à cause de plusieurs raisons:

1. La valeur créée par l'immatériel est indirecte car il n'y a pas un impact direct sur les

résultats financiers. Ainsi, les améliorations apportées aux actifs immatériels influencent

les résultats financiers grâce à une chaîne de relations de cause à effet qui comporte deux

ou trois intermédiaires. L'exemple donné à ce sujet est l'impact de la formation des

salariés qui va entraîner l'amélioration de la qualité du service. L'amélioration de la qualité

de service entraîne une plus grande satisfaction du client. Une satisfaction accrue du client

entraîne une plus grande fidélisation. Une fidélisation accrue du client entraîne des

revenus et une marge plus élevée.

2. La valeur créée par l'immatériel dépend du contexte et de la stratégie de l'organisation.

Elle ne peut être estimée indépendamment des processus organisationnels qui les

transforment en résultat pour le client ou en résultat financier. Dans le cas de

l'intangible, la valeur est largement dépendante de l'image qu'a l'entreprise d'elle-même et

de la réalité de son marché. Ainsi on remarque ici l'importance du contexte dans lequel se

trouve l'entreprise à la fois interne (forces et faiblesses de l'entreprise, stratégies,

ressources, activités de l'entreprise, performance-objectif…) et externe ( menaces et

opportunités du marché, les forces fondamentales qui affectent l'industrie…)

3. La valeur créée par l'immatériel est potentielle à l'inverse du capital physique de

l'entreprise qui peut avoir une valeur du marché. Les processus de l'organisation, tels

que la conception, la livraison et le service, sont nécessaires pour transformer la

valeur potentielle des actifs immatériels en produits et services ayant une valeur

matérielle.

4. La valeur ne se trouve pas dans un actif immatériel en particulier. Elle vient de la création

de tout un ensemble d'actifs accompagnés d'une stratégie qui les relie ensemble. Ainsi, les

actifs immatériels doivent être liés à d'autres actifs immatériels et matériels pour

créer de la valeur.

II­3 Les rôles du capital immatériel:

Les rôles du capital immatériel sont divisés en deux: création de valeur et extraction de valeur

(Sullivan, 2000). Les deux formes de valeur sont alors le résultat de l'effort du capital

immatériel de l'entreprise. La création de la valeur concerne la génération de nouvelles

connaissances et leur conversion en innovation avec une valeur commerciale d'où

l'importance du capital humain. L'extraction de valeur entraîne la conversion de la valeur

créée en une forme utile à l'organisation donc la conversion de l'innovation de la firme en

cash-flow ou en une forme de position stratégique. Les actions associées à l'extraction de

valeur à partir du capital immatériel sont liées aux activités, procédures, processus de

décision, information…et sont organisées selon un sens commun.

Les activités de création de valeur concernent l'innovation, les nouvelles formes

d'organisation, les valeurs et la culture de l'organisation, les rapports entre les individus et

avec le groupe, les systèmes d'information partagés. Les activités d'extraction de la valeur

sont basées sur les méthodes et la littérature économique, droit, finance, comptabilité. Elles

sont focalisées dans les documents et les procédures.

Tableau II.1: Création de valeur et extraction de valeur

Création de valeur Extraction de valeur

Objectif Augmenter les connaissances des

employés afin de créer ou

d'améliorer les innovations pour

la commercialisation

Améliorer l'innovation des firmes

afin de maximiser le profit et/ou

améliorer la position stratégique

Composante du

CI

Capital humain Actifs intellectuels

Activités

- Création de connaissance

- Partage de connaissance

- Apprentissage

- Dynamique organisationnelle

- Technologie d'information

- Définition/mesure

- Le suivi du processus de

l'innovation

- La génération et la

maintenance des actifs

intellectuels

- L'estimation de la compétitivité

- La mise en application

- La conversion en profit

Supports

conceptuels

- Psychologie

- Education

- Sociologie

- Religion

- Economie

- Finance

- Droit

- Stratégie

Source : adopté de Sullivan (2000)

L'objectif majeur de toute entreprise est de créer de la nouvelle connaissance, de nouvelles

innovations et par conséquent la convertir en valeur: pour telle innovation, quelle sorte de

valeur l'entreprise espère réaliser à partir de son capital immatériel? Est-ce qu'il y a les

ressources, les activités et les gens en place pour extraire cette valeur sous forme de cash-flow

ou de position stratégique?

L'entreprise peut se demander si elle va créer de nouvelles innovations et idées ou encore

extraire de la valeur à partir de ce qu'elle a déjà? Elle doit essayer de trouver une position

d'équilibre entre ses activités de création et celle d'extraction de valeur et dépenser plus de

temps, d'énergie et de ressources aussi bien dans la création que dans l'extraction de la valeur.

Pour cette raison Sullivan présente une matrice création de valeur - extraction de valeur.

Figure II.3: Matrice création de valeur ­ extraction de valeur.

Source : Sullivan (2000)

Cette matrice est bénéfique lorsque nous voulons instaurer une évaluation du capital

immatériel de l'entreprise.

Si nous analysons cette matrice selon les activités du capital immatériel, nous obtenons le

résultat suivant:

1. L'activité de création de valeur est élevée (quadrant I et IV): Les entreprises dans cette

position ont une abondance d'innovation et d'idées. Ces entreprises doivent étudier ces

innovations pour identifier celles qui vont avoir plus d'importance et dans lesquelles elles

vont investir et les développer.

2. L'activité de création de valeur est faible (quadrant II et III): l'entreprise dans ce cas doit

encourager son personnel pour développer de nouvelles idées et de nouveaux produits.

Elle peut chercher à se procurer des licences de l'extérieur ou encore de nouvelles

compétences individuelles.

3. L'activité d'extraction de valeur est élevée (quadrant III et IV): l'entreprise dans ce cas a

une importante technologie pour l'extraction de la valeur. Une telle entreprise a

généralement établi une variété de méthodes pour extraire de la valeur. Elle est

normalement bien structurée pour cette fonction avec une variété de bureaux, différentes

responsabilités définies, recherches de licences, recherche de joint-venture, alliances

stratégiques.

4. L'activité d'extraction de valeur est faible (quadrant I et II): l'entreprise dans ce cas investit

peu dans ses ressources humaines pour extraire de la valeur. Elle cherche plus la valeur

dans la propriété intellectuelle. En plus de la recherche de l'innovation, les responsables

doivent chercher à se procurer des licences des joint-ventures, des alliances stratégiques…

Si maintenant nous essayons d'examiner chaque quadrant à part, nous trouvons le résultat

suivant:

QI- L'entreprise investit beaucoup dans le processus et le système de création de la

connaissance, mais il lui manque la bonne manière de gérer ces systèmes afin d'extraire le

maximum de la valeur. Elle doit donc identifier les pratiques qui aident à extraire de la valeur.

QII- L'entreprise n'a pas élaboré des processus ou systèmes à créer de la connaissance ou à

convertir la connaissance en valeur (les responsables n'ont pas encore compris l'importance de

la connaissance). Elle doit avoir comme objectif d'éduquer les employés à comment créer de

la connaissance.

QIII- L'entreprise a réussi à créer l'environnement favorable pour extraire la valeur mais elle a

échoué à créer l'environnement favorable pour créer la connaissance. Elle doit utiliser le

benchmarking pour se comparer aux autres entreprises.

QIV- C'est la meilleure position: le défi des entreprises en ce point est de pouvoir garder cette

performance.

Section III: Interaction des différents capitaux et impact sur 

la création de valeur :

Le capital immatériel est une subtile combinaison du capital structurel et humain. C'est la

force qui permet à l'entreprise de s'allier le changement, d'innover, de valoriser ses clients,

actionnaires et collaborateurs, pour aborder l'avenir avec sérénité.

Il ne suffit pas de disposer des trois éléments du capital immatériel: hommes, organisation et

clients mais il faut qu'ils agissent ensemble et se complètent les uns les autres. La valeur de

l'entreprise n'est pas produite par une seule de ces composantes du capital immatériel mais par

leur interaction. Aussi forte que soit une organisation dans une ou deux de ces composantes,

si la troisième est faible ou mal gérée, elle n'a aucune possibilité de convertir son capital

immatériel en valeur pour l'entreprise (Edvinsson & Malone).

III­1 Interaction capital humain ­ Capital organisationnel – Capital 

relationnel:

Le capital humain est l'ensemble des connaissances collectives, la créativité, le leadership

ainsi que les compétences qu'incarnent l'ensemble des employés de l'entreprise. Quant au

capital structurel, il inclut l'utilisation du savoir et de l'information, sa diffusion et sa

transmission aux niveaux internes et externes. Pour cela il faut disposer de bases de données,

de réseaux d'informatique, de systèmes d'information…

Le capital humain est ce qui construit le capital structurel, le développement du capital

structurel s'appuie sur le capital humain. En contre partie, plus riche est le capital structurel de

l'entreprise, plus riche sera son capital humain. C'est donc une relation à double sens.

Le capital humain de l'entreprise est donc un parmi les plus importants actifs de l'entreprise. Il

représente le capital le plus important de l'entreprise. Il constitue une proportion très

importante du capital immatériel.

Le capital structurel est le support ou l'infrastructure que l'entreprise procure à son capital

humain. Il fournit l'environnement qui encourage le capital humain à créer et améliorer ses

connaissances.

Une organisation avec un solide capital structurel a une bonne culture qui aide les individus à

essayer, échouer, apprendre et réessayer encore une fois (Bontis,2001). C'est le concept du

capital structurel qui permet de mesurer et de développer le capital immatériel dans une

organisation. Le capital humain tout seul ne peut rien faire.

Le capital relationnel est le plus difficile à développer puisqu'il est le plus externe à

l'entreprise (Bontis, 2001). Il représente la connaissance enfoncée dans les relations de

l'entreprise avec son environnement externe. Son étendue se trouve à l'extérieur de

l'entreprise et à l'extérieur des liaisons humaines internes. Pour cette raison, les connaissances

intégrées dans le capital relationnel sont les plus difficiles à codifier.

Pour Stewart (Stewart, 1999), le capital structurel est "l'emballage" qui enveloppe le capital

humain et lui permet d'être utilisé pour créer de la valeur ou de la richesse pour l'organisation.

La différence fondamentale entre les deux est que le capital structurel peut être à la propriété

de l'entreprise alors que la capital humain et une notion très mouvante et qui est liée aux

individus possédant la connaissance. L'entreprise ne peut pas devenir propriétaire du capital

humain, alors que le capital structurel peut être détenu et négocié. Le capital humain est plus

volatil que le capital structurel qui par conséquent peut être utilisé pour accroître le

financement de la croissance de l'entreprise. Pour cette raison beaucoup d'entreprise

s'intéressent plutôt à ce capital alors qu'il n'a aucune valeur sans le soutien d'un fort capital

humain. En plus, la ressource humaine intellectuelle est la véritable origine de la valeur, mais

elle est nulle si elle n'est pas capturée, transformée en propriété de l'entreprise.

En utilisant la métaphore de l'arbre, Edvinsson & Malone expliquent une caractéristique

propre au capital structurel est que son développement s'appuyait sur le capital humain. En

effet, "le capital humain est le cœur même de l'arbre, sa source de vie. Mais chaque année,

l'entreprise ajoute un élément qui, comme les anneaux concentriques de l'arbre, accroît sa

force et sa résistance. Ces anneaux sont un matériau vivant, et également vital pour

l'entreprise. Tout comme l'arbre grandit en hauteur et que son tronc s'élargit, le rôle de la

direction est de transformer le capital humain en capital structurel qui vient renforcer

l'organisation."(Edvinsson & Malone , 1997).

Nous pouvons schématiser les relations qui existent entre le capital humain et le capital

structurel d'une part et le capital financier d'autre part, comme suit :

Figure II­4 : Interaction entre les différents capitaux

Source : Roos et al (1998)

Différentes études ont traité ces interactions entre les différentes composantes du capital

immatériel et ont montré l’importance de ces interactions dans l’entreprise et sur la

performance de celle-ci.

Bontis et al (2000) propose que le capital humain affecte positivement le capital relationnel et

que les deux affectent le capital structurel : le capital humain est donc le plus important.

Martinez-Torres M.R (2006), Moon et Kym (2006) et Hsu et Fang (2008) ont validé 3

hypothèses dans leur travaux respectifs :

H1 : CH a un effet positif sur le CS

H2 : CS a un effet positif sur le CR

H3 : CR a un effet positif sur le CH

III­2 Le modèle de création de valeur par le capital immatériel:

Nous avons l'habitude de calculer la valeur par des ratios favorisant l'intérêt des actionnaires.

Or, la valeur est créée par les salariés et les actionnaires, elle est présente d'une façon

immatérielle dans les potentiels de l'organisation et des salariés et est dirigée vers le client.

Donc nous pouvons dire qu'elle passe du capital humain par le capital organisationnel vers le

capital clientèle.

Figure II­5: Le chemin de la valeur

Source : inspiré des travaux de Pierrat et Martory (1996)

Pour Pierrat et Martory (1996), le sens de l'augmentation de la valeur de l'entreprise suit celui

de l'augmentation du degré de contrôle, tous les deux passent du capital intellectuel purement

humain, au capital intellectuel structuré (capital organisationnel dans notre cas), vers le capital

intellectuel identifié (capital clientèle). En effet, la valeur du savoir des employés ne devient

la propriété de l'entreprise que lorsque celle-ci la convertit en capital structuré, puis en capital

identifié. Au fur et à mesure que son contrôle augmente sur l'élément immatériel, elle

s'approprie une part croissante de sa valeur.

Ils expliquent que la chaîne de valeur virtuelle a pour objet le management du capital

intellectuel, ce dernier a pour origine le capital humain et pour finalité la production de

produits et services, en passant par la gestion du capital structurel de l'entreprise. Il faut donc

valoriser le capital humain et le « structuraliser ». Ainsi ils expliquent que « ces différentes

formes de capital intellectuel correspondent aux différentes phases de la concrétisation du

savoir des employés, en structures au service de l'entreprise et sources de valeur pour elle,

puis en actifs définitivement acquis à l'entreprise et porteurs de valeur par eux mêmes ».

L'organisation possède des potentiels dont les plus importants sont immatériels et présents

dans les compétences et les savoir-faire de son personnel (CH): cette valeur est potentielle.

Elle sera ensuite matérialisée dans des processus de production du produit-service à travers les

activités de l'entreprise.

Le capital humain s'intègre dans le capital organisationnel pour créer de la valeur. Le but de

l'organisation est la création de valeur, le capital humain constitue les acteurs qui vont créer la

valeur, le client est le destinataire de la création de valeur.

Le processus de création de valeur met en jeux deux sujets: l'organisation avec son personnel

et le client, et un objet: le produit. C'est au niveau du client qu'on va donner un jugement sur

la valeur, c'est pourquoi l'entreprise doit apprendre à se regarder de l'extérieur. Comme

d'habitude, c'est dans l'acte de vente que les ressources humaines activées tout au long du

processus productif sont finalement monétarisées, donc mesurables.

Les potentiels humains constituent la source interne, originelle de la valeur (Chazelet et

Lhote) surtout dans cette situation de changement de l'univers de production. En effet,

l'Homme est considéré comme l'acteur principal ou central de création de valeur. Ainsi, les

potentiels de l'organisation sont à l'origine ou encore la racine de la création de valeur: à la

fois potentiels humains et potentiels organisationnels (innovation produits/ procédés…),

motivation, relation avec les clients…

A travers le capital humain l'entreprise va innover dans la production qui va être différente de

celles des concurrents et par conséquent elle sera attractive pour le consommateur. La valeur

est ici créée à travers les revenus apportés par la vente du produit. Elle peut aussi être créée à

travers un bon positionnement, une bonne image et réputation et une bonne loyauté du

consommateur.

Le capital humain est la source de toute la connaissance tacite, il est inclut dans trois types

différents du capital immatériel: la connaissance et le savoir-faire, les rapports internes et

externes et le capital organisationnel.

Nous pouvons dire que l'exploitation et la valorisation des connaissances de l'entreprise

dépendent fortement des savoir-faire de ses employés et de la continuité de leur présence dans

l'entreprise. Au-delà des savoirs tangibles formalisés et archivés, les connaissances de

l'entreprise représentent une ressource immatérielle extrêmement volatile. Nous nous rendons

compte que les savoirs, tout aussi détaillés puissent-ils être dans les procédures et les

documents, ne sont pas suffisants : des tâches que nous savions exécuter dans des conditions

précises de sûreté, de qualité, de rentabilité, ne sont pas directement exécutables, dans les

mêmes conditions, par des nouveaux employés uniquement outillés par ces procédures et ces

documents.

La plate-forme de la valeur se situe au confluent des trois ressources : les hommes,

l'organisation et les clients. C'est là que se matérialise toute nouvelle valeur créée par

l'organisation (Edvinsson & Malone, 1999). Ils expliquent cette plate-forme dans le schéma

suivant:

Figure II­6: La plate­forme de valeur

Source : Edvinsson et Malone (1999)

Ainsi, nous concluons de cette plate-forme que la valeur n'est pas créée par l'une seule des

composantes du capital immatériel mais par leur interaction; c'est pourquoi l'entreprise doit

essayer de bien gérer cette interaction pour pouvoir convertir son capital immatériel en valeur

pour elle.

Dans notre définition du capital immatériel comme étant la connaissance qui ajoute du profit à

l'entreprise, nous avons divisé ce concept en deux selon la distinction du type de la

connaissance: le capital humain avec la connaissance tacite et le capital structurel avec la

connaissance explicite. En effet, Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi, deux auteurs japonais

qui, se référant à Michael Polanyi, distinguent deux types de connaissances, les connaissances

explicites et les connaissances tacites : " Les connaissances explicites se résument à ce qui est

chiffrable, intelligible, directement compréhensible et exprimable par chaque individu dans

l’organisation. Les connaissances tacites, communément appelées savoir-faire, sont propres

à chaque individu ; elles sont constituées, d’une part, de son expertise technique informelle

et, d' autre part, de ses croyances et aspirations personnelles considérées par les auteurs

comme une forme particulière des connaissances. " (Nonaka & Takeuchi, 1995).

Compte tenu de cette double nature des connaissances, Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi

décrivent notamment quatre modes de conversion de la connaissance au sein d’une

organisation (voir figure II-7) :

Figure II.7: Conversion de la connaissance

1. Du tacite au tacite, c'est la socialisation (socialization) où les connaissances tacites des

uns (notamment celui du maître) sont transmises directement aux autres (notamment à

l'apprenti) sous forme de connaissances tacites, par l'observation, l'imitation et la pratique.

Au cours de ce processus aucun des protagonistes n'explicite son art pour le rendre

directement accessible à tous. Ces connaissances ne pourront donc pas être exploitées au

niveau collectif de l'entreprise.

2. Du tacite à l’explicite, c’est l’extériorisation (externalization) où l’individu essaie

d’expliquer son art et de convertir son expérience en connaissances explicites.

3. De l’explicite à l’explicite, c’est la combinaison (combination) où l’individu combine

divers éléments de connaissances explicites pour constituer de nouvelles connaissances,

explicites elles aussi.

4. De l'explicite au tacite, c'est l'intériorisation (internalization) où, peu à peu, les

connaissances explicites diffusées dans l'organisation sont assimilées par le personnel. Ces

nouvelles connaissances viennent compléter la somme des connaissances dont dispose

l'individu. Elles sont intériorisées et deviennent partie intégrante de chacun. Les

connaissances explicites deviennent tacites.

Devant l'importance des connaissances tacites, nous devons favoriser : d’une part, l’échange

et le partage de ces connaissances ; d’autre part, la transformation de ces connaissances en

connaissances explicites et d'élargir ainsi le champ des connaissances susceptibles d'être géré

par des règles de propriété industrielle.

La connaissance tacite est la base du capital immatériel de la firme, la connaissance explicite

ou codifiée (actifs immatériels) est plus simple à utiliser pour développer les profits et elle

reste à la propriété de la firme. Cette dernière n'est pas propriétaire de son capital humain

mais elle est propriétaire de ses actifs intellectuels. Les employés peuvent quitter l'entreprise

et prendre par conséquent avec eux leurs connaissances et leurs savoir-faire. Ainsi les

connaissances tacites du capital humain doivent être converties en connaissances explicites et

par conséquent en actifs immatériels pour l'entreprise. Sullivan lie ce passage de la

connaissance tacite à la connaissance explicite au passage de la création à l'extraction de

valeur:

Figure II.8: Le passage de la connaissance tacite à la connaissance explicite

Source : Sullivan (2000)

En s’appuyant sur le modèle dynamique de la création des connaissances de Nonaka et

Takeuchi (1995), la plateforme de la valeur présentée par Edvinsson et Malone (1999), les

travaux de Pierrat et Martory (1996) et les tceux de Mantana et Vincent (2010) de l’autre

côté, nous pouvons présenter un modèle de création de valeur par le capital immatériel. (Voir

figure II.7).

Nous suivons les modes de conversion de la connaissance comme étant le passage de la

connaissance du capital humain vers le capital humain (du tacite au tacite), du capital humain

vers le capital organisationnel et du capital relationnel au capital organisationnel (du tacite à

l'explicite) extériorisation, du capital structurel vers le capital structurel (de l'explicite à

l'explicite), du capital organisationnel vers le capital humain (de l'explicite au tacite)

intériorisation. Cela peut être fait par la réappropriation de connaissances explicites par les

individus (CO vers CH), ou par l’apprentissage auprès des partenaires (CR vers CH). La

socialisation par la diffusion de connaissances tacites (CH) ou explicites (CO) vers les

partenaires (CR)

Figure II. 9: Le modèle de création de valeur intrinsèque par le capital immatériel

Nous remarquons ainsi une dynamique dans le passage de la connaissance d'un capital à un

autre. Cette dynamique peut être traitée sous forme de tableau où nous pouvons identifier les

différentes interactions entre les différentes composantes du capital immatériel d’un côté et

avec le capital financier de l’autre côté. Voir tableau II-2

Tableau II.2: Exemple d’interaction entre les différents capitaux

CH C PROCESS C INNOVATION

CC CF

CH

- apprentissage- conversation- programme de formation

- création de nouvelles structures et nouvelles aspirations- innovation des structures, culture et systèmes

- nouvelles horizons pour découvrir et explorer- créativité, renouvellement

- accroissement de la qualité des partenariats- nouvelles méthodes pour s’associer avec les partenaires- choix de nouveaux partenaires

- valeur ajoutée dans les produits et les services

- encouragement

- nécessite la contribution

- orientations culturelles vers

- orientation externe

- réduction des coûts

C PROCESS à apprendre et réfléchir- culture, méthode, légendes pour indiquer l’attitude désirée

des hommes le futur- amélioration des flux d’information

- recherche d’opportunité, d’alliances et de partenariats entre les compétences complémentaires

- reengineering

C INNOVATION

- recherche d’un nouvel état d’esprit- nouvelles méthodes d’innovation, d’adaptation ou d’imitation

- nouvelles structures, processus et culture

- nouvelles recherches

- nouvelles relations- R et D conjointe- Joint venture

- nouveaux produits- services novateurs

CC

- échange d’idée et de connaissance- externaliser les exemples d’attitudes

- nouvelles formes d’organisation (organisation virtuelle)

- suggestion de nouvelles alternatives- relations avec les meilleurs spécialistes

- effet de halo, de bouche à l’oreille

- satisfaction des consommateurs- influence des ventes- accès facile au financement- Réduction des coûts

CF

- investissement en formation- amélioration des conditions de travail

- investissement dans les systèmes et les technologies d’information

- investissement dans les développements futurs de la compagnie

- investissement dans le marketing- financement des partenariats- moyen de paiement des fournisseurs

- comptabilité traditionnelle- flux financiers

Source : Inspiré en partie du travail de Roos et al (1998)

Conclusion :

Le capital immatériel est composé de trois types de capitaux (capital humain, capital

organisationnel et capital clientèle) qui sont à l’origine de la création de valeur de l’entreprise.

Mais, ce n’est pas la simple somme de ces capitaux qui crée de la valeur. C’est plutôt

l’interaction entre eux qui est à l’origine de la création de valeur.

En effet, le capital humain, le capital organisationnel et le capital clientèle créent une certaine

dynamique et synergie qui aboutit à l’amélioration de la valeur.

Le présent chapitre a été structuré en trois sections : La Section I concerne la notion de la

valeur et son évolution au sein de l’entreprise. La Section II traite la relation capital

immatériel et valeur de l’entreprise alors que la Section III analyse les différentes interactions

des composantes du capital immatériel et leur impact sur la création de valeur de l’entreprise.

Chapitre III : Le système du suivi du 

Capital immatériel 

Avec l'importance que prend de plus en plus le capital immatériel et l'importance des

interactions de ces différentes composantes dans la détermination de la valeur de l'entreprise,

il devient essentiel pour l'entreprise de se doter d'un système de gestion et de suivi permanent

de son aspect immatériel et de son évolution afin de pouvoir augmenter ou améliorer la

création de valeur de ses différentes activités.

Ainsi, il est important de pouvoir mesurer et évaluer l'immatériel qui constitue une source de

différenciation et d'avantage concurrentiel pour l'entreprise. En effet, on doit se demander:

Quels sont ces actifs intangibles que les actionnaires valorisent tant?

Si nous n'identifions ni ne mesurons ces actifs intangibles, comment pouvons-nous les gérer et

les optimiser?

Il existe des quotients et des ratios qui permettent aux entreprises d'évaluer la valeur globale

de son capital intellectuel en rapport avec son industrie. Et, cette information est grandement

prisée par les investisseurs et autres détenteurs d'intérêt. Toutefois, pour être en mesure de

gérer et d'optimiser son capital intellectuel, il est plus utile de savoir comment en mesurer les

différentes composantes.

Ce système nécessite au préalable des conditions de départs et des moyens de mesure des

différentes composantes du capital immatériel. C'est pourquoi nous traitons par la suite les

étapes d'élaboration d'un système de mesure du capital immatériel (Section I) ainsi qu'un

certain nombre d'exemples de système qui ont pour objectif la prise en compte de l'immatériel

dans la mesure de la performance des entreprises (Section II). Sur la base de ces travaux

théoriques, nous définissons le modèle conceptuel et les hypothèses de notre recherche

(Section III).

Section I: La mesure du capital immatériel:

La gestion du capital immatériel va au-delà de la simple gestion du savoir et de la propriété

intellectuelle. Elle permet un accroissement parallèle du capital humain et du capital

structurel.

Edvinsson & Malone schématisent la gestion du capital immatériel comme suit:

Figure III.1 : La gestion du capital immatériel

Le capital immatériel d'une entreprise est unique et lui est absolument propre: la nature des

actifs immatériels d'une entreprise dépend d'un certain nombre de facteurs qui varient d'une

entreprise à une autre. Le capital immatériel varie d'une entreprise à une autre selon le

contexte dont lequel il existe. La difficulté de déterminer la valeur du capital immatériel

réside dans le fait qu’elle est en grande partie indirecte.

La gestion du capital immatériel exige de mettre au point des méthodes de travail pour cerner

cette notion. Mais il est difficile de trouver des critères permettant de mesurer la capacité

intellectuelle. "Lorsque vous déléguez des responsabilités à vos collaborateurs en leur

donnant des outils informatiques et de télécommunications numériques ultra rapides, votre

entreprise devient si agile, rapide et adaptable -vivante- que vos outils traditionnels statiques

de mesure de la valeur deviennent vite désespérément anachroniques" (Edvinsson et Malone,

p99).

Pour étudier la valeur de l'entreprise, il faut prendre en compte plusieurs éléments. Or ce qui

constitue un indicateur-clé pour une entreprise peut être négligeable dans une autre. Les actifs

immatériels n'ont pas le même sens pour tout le monde et peuvent être traités de différentes

manières. Ainsi, il n'y a pas un modèle universel susceptible de s'appliquer à toutes les

organisations. Mais le modèle étudié peut servir de base de travail à partir de laquelle les

entreprises vont pouvoir créer le modèle qui leur correspond le mieux. Donc nous devons

adapter le modèle à l'entreprise.

Les deux types d'investissement matériel et immatériel ont un même motif: arriver à

augmenter la profitabilité dans le long terme en sacrifiant les cash-flows dans le court terme.

Mais, dans un investissement matériel comme par exemple l'achat d'une machine, on paie de

l'argent des fonds liquides et le montant correspondant sera enregistré dans le bilan de

l'entreprise sous la rubrique machine. Nous pouvons calculer la dépréciation et

l'amortissement de la machine.

Par contre, pour un investissement immatériel comme par exemple le lancement d'un

programme de recherche, nous ne pouvons pas enregistrer la valeur de la recherche au bilan.

Aussi, la valeur d'un investissement immatériel peut prendre la forme aussi bien d'un cash-

flow donc de l'argent directement, ou encore prendre une forme plus indirecte comme une

image favorable de l'entreprise et qui va par la suite se matérialiser sous forme de cash-flow.

Nous pouvons dire que la valeur créée par l’immatériel, dans tous les cas, peut être regroupée

dans les cash-flows donc sous une forme monétaire et financière. Ainsi, l'image et la loyauté

des consommateurs aura à long terme un effet sur les revenus de l'entreprise.

I­1­ Nécessité de mesure du capital immatériel:

I-1-1 Qui s'intéresse à la valeur du capital

immatériel? :

La détermination du capital intellectuel de l'entreprise en est seulement à ses débuts, mais il

existe déjà un «mouvement» de chercheurs qui, ayant compris le rôle central de la

connaissance et du travail immatériel dans la «nouvelle économie», sont en train d'effectuer

des recherches dans ce domaine.

Les banques, par exemple, ont un besoin extrême de connaître la valeur des «intangibles» des

entreprises qui s'y adressent pour obtenir des crédits, et à leur tour les entreprises doivent être

en mesure de pouvoir calculer la valeur de leur capital intellectuel pour développer les

stratégies de développement sur un marché fortement concurrentiel. Les responsables des

entreprises et de la société ont besoin de disposer d’indicateurs à surveiller, pour savoir

comment évolue le capital de l’organisation qu’ils ont en charge.

A l'extérieur de l'entreprise, il y a un intérêt croissant des investisseurs pour une meilleure

vision de la valeur actuelle et future des immatériels et de leur lien possible avec la

performance de l'entreprise. Des informations plus nombreuses et de meilleure qualité sur le

capital intellectuel seraient utiles aux investisseurs et aux marchés financiers car elles

rendraient les sociétés plus transparentes. De plus, elles seraient aussi une aide pour les

entreprises elles-mêmes. En leur permettant de savoir précisément où se trouvent les

connaissances et comment développer, communiquer et utiliser le savoir dans les meilleures

conditions, elles seraient mieux à même d’allouer, de gérer et d’économiser les ressources

ainsi que d’attirer des investisseurs et des salariés hautement compétents.

S'il n'y a pas une mesure de tout ce qui se passe dans l'entreprise, tous les objectifs non

financiers vont rester très vagues et il sera difficile pour les employés de les prendre au

sérieux. Mais "Mesurer le non financier est encore plus un art qu'une science" (Roos, 2000).

La mesure du capital immatériel, si elle demeure un objectif, recouvre des notions trop larges

et trop diffuse pour faire l'objet d'une quelconque mesure ou évaluation. En revanche, certains

des éléments de ce capital immatériel peuvent être appréciés. Mesurer par exemple le capital

humain de l'entreprise: les savoirs accumulés, les compétences recrutées, les capacités

d'innovation et de création peuvent empiriquement s'apprécier, elles peuvent surtout être à

posteriori retracées et fournir de précieuses indications pour l'avenir.

Jusqu'à maintenant, aucune méthode de mesure ne peut décrire adéquatement la masse et le

flux du capital immatériel.

Il y a beaucoup de méthodes, mais pour choisir il faut:

• Choisir une approche simple

• Mesurer ce qui est stratégiquement important pour l'organisation

• Mesurer les activités qui produisent de la valeur intellectuelle en se limitant aux

éléments qui donnent des informations sur le capital immatériel.

I-1-2 La valeur globale du capital immatériel:

Le capital immatériel représente ce qui est en plus des chiffres données dans les livres

comptable de l'entreprise. Au passé, pour être calculé il a été assimilé au goodwill. Ce dernier

représente "la différence entre la valeur globale réelle d’une entreprise et la valeur actuelle

de son patrimoine, l’une et l’autre étant exprimées en valeurs de marché" (Pierrat C. et

Martory B, 1998). Le calcul du goodwill résulte de la capitalisation d’un superprofit défini

comme l’excédent de rentabilité dégagé par rapport à ce que rapporterait le placement, à un

taux non risqué, d’un montant de capitaux équivalent à l’actif net réévalué (Marion A,

1988 ) . Le goodwill est l'écart entre la valeur de rendement et la valeur patrimoniale

(Tournier, 1998)

Le goodwill est défini comme étant un produit immatériel provenant de la compétence, de la

culture propre, de la réputation, du fond de clientèle d'une entreprise. Il s'ajoute à l'actif net

corrigé pour déterminer la valeur de l'entreprise et se calcule sur base du résultat obtenu de la

différence entre les bénéfices futurs attendus de l'entreprise et les bénéfices qui devraient

normalement être réalisés (soit calculé sur base du taux normal d'intérêt du marché, soit

calculé par rapport à la rentabilité d'une entreprise de même type).

Pour Pierrat et Martory, affecter la valeur du goodwill en totalité aux actifs immatériels

revient à considérer que se sont ces actifs qui sont les seuls déterminants des bénéfices

économiques futurs de l’ensemble de la firme. Or, le goodwill a une double nature : une part

expliquée par la présence d’un capital immatériel et une autre expliquée par les gains futurs de

l’activité.

Pour Edvinsson & Malone (1999) ont dégagé les trois principales caractéristiques du capital

immatériel:

1. Le capital immatériel est une donnée qui s'ajoute aux informations financières mais ne

leur est pas subordonnée.

2. Le capital immatériel est un capital non financier; il représente l'écart inexpliqué entre la

valeur de marché et la valeur comptable d'une entreprise.

3. Le capital immatériel est une dette qui figure donc au passif et non à l'actif. Cette

remarque signifie que le capital immatériel est une charge, comme les capitaux propres, et

qu'il est emprunté aux partenaires de l'entreprise- ses clients, ses employés…- tout comme

le capital financier est emprunté aux actionnaires. Les ressources immatérielles

représentent un investissement réalisé aujourd'hui, en perspective d'une valorisation

financière à venir.

Ils schématisent cette dernière remarque comme suit:

Figure III.2: Le capital immatériel dans le bilan de l'entreprise

La contre partie de cette dette, selon les règles établies de la comptabilité, se trouve dans la

notion de goodwill. Ce dernier est un élément sans réelle valeur.

Pour Frustec et Marois (2006), la valeur de l’entreprise est faite de solide (immobilisation :

immeubles, ateliers, ordinateurs, véhicules, etc.) et de liquide (trésorerie, créances, etc.). Mais,

ils précisent qu’au-delà de cette richesse solide et liquide, il existe une richesse « gazeuse »

qui correspond au capital immatériel. En effet, la majeure partie de la valeur totale des

entreprises se situe hors du bilan, ce qui correspond à la valeur des actifs immatériels (clients,

salariés ou capital de savoir). Ils présentent ces trois types de richesses sous forme de bilan

étendu de l’entreprise (voir figure III.3)

Figure III.3 : « bilan étendu » de l’entreprise intégrant l’immatériel

Source : Frustec et Marois (2006)

Actuellement, l'entreprise prend en considération les dépenses réalisées dans les

investissements immatériels ou les actifs immatériels tels que la R&D (brevets), systèmes

d'information (NTIC), la formation et le marketing (marques) qui représentent la source de

l'avantage compétitif de la firme.

Contrairement au bilan comptable ou au cash-flow, le capital immatériel ne peut pas se

représenter par un calcul à somme nulle.

I-1-3 Quelle valeur de l'entreprise prendre en

considération ?:

Nous avons remarqué que la valeur de l'immatériel même si elle est indirecte peut à plus au

moins long terme se sentir sous forme de cash-flow donc sur le plan financier. Edvinsson et

Malone (1997) utilisent déjà- dans leur schéma de gestion du capital immatériel – l'EVA

comme la mesure de la création de valeur des actifs immatériels.

Théoriquement l'EVA est la mesure de la performance liée à la création de richesse pour

l'actionnaire: l'EVA comme moyen de mesure de la performance financière de toutes les

décisions prises avec un objectif commun, comment maximiser la richesse de l'actionnaire.

L'EVA est un moyen efficace qui répartit la performance, identifie des objectifs stratégiques,

détermine comment mesurer le progrès, et comment récompenser des employés.

Le modèle de la valeur économique ajoutée (EVA) a été proposé en 1991 par G. Bennet

Stewart, après plusieurs années d'expérimentation dans les entreprises. Il se base sur le

différentiel entre le rendement et le coût du capital investi dans l'entreprise

Selon l'EVA, la valeur naît de l'écart entre la rentabilité du capital investi (RCI) et le coût du

financement de l'entreprise r. Cet écart en pourcentage signale la capacité de l'entreprise à

dégager de ses actifs une rentabilité supérieure aux coûts de son financement. C'est pourquoi

la multiplication de ce même écart par le capital investi dans l'entreprise en début de période

donne l'EVA. Ensuite, pour obtenir une estimation de la valeur de la firme, il faut ajouter le

capital investi de départ ainsi que les titres négociables qui sont exclus des variations du fonds

de roulement.

L'EVA ou création de valeur annuelle est une méthode qui a pour but de servir à la gestion de

l'entreprise et à maximiser ses résultats. L'évaluation, dans cette perspective, tend à calculer

l'intéressement des dirigeants, qu'à servir à une cession éventuelle. L'EVA se propose d'être

l'indicateur de performance du management.

EVA = Résultat opérationnel net - (Coût des ressources propres + Frais financiers)

Elle est aussi définie comme étant égale au résultat opérationnel de l'entreprise après impôt

diminué de la rémunération du capital utilisé pour son activité (Albouy, 1999):

EVA = Capital investi * (ROIC-WACC)

ROIC: return on invested capital : rentabilité sur les capitaux investis

WACC: weighted average cost of capital: coût moyen pondéré des capitaux

La valeur de l'entreprise est ensuite déterminée par la formule suivante:

V = Ressources propres + EVA actualisée des années à venir

I­2 Création d'un système de suivi du capital immatériel:

En se demandant d'où commence le processus de construction d'un système de capital

immatériel, Roos répond " facile, de nous-mêmes". En effet, un système de capital immatériel

n'est efficace que s'il commence par l'identité et la stratégie de la firme ou encore la vision et

la mission de la firme et les objectifs à long terme. Il propose la phrase "start with the

business" comme slogan des mesures du capital immatériel. Le but du système est de traduire

la mission de l'entreprise en termes quantifiables.

Figure III.4: Création d'un système de capital immatériel 

Source : Bontis et al (1999)

I-2-1 Importance du contexte de l'entreprise:

La première étape du processus est de comprendre qui vous êtes et qui vous voulez devenir.

Le développement d'un système de capital immatériel peut être une occasion pour repenser la

mission de la compagnie. Ainsi, c'est selon les objectifs de l'entreprise qu'on peut déterminer

les facteurs clés de succès. En effet, une stratégie basée sur la réduction des coûts a des FCS

différents de celle basée sur l'amélioration de la perception et l'image perçue par les clients.

Il est important de connaître le contexte dans lequel se trouve le capital immatériel (Sullivan,

2000), Sullivan insiste sur l'importance de connaître le contexte interne et externe de

l'entreprise. Le conteste externe de la firme inclut les forces macro-économiques, législatives,

régulatrices, technologiques et sociopolitiques qui constituent l'environnement des affaires de

l'entreprise. Ces forces doivent être définies et décrites et la nature de leur impact sur

l'entreprise doit être connue.

Le contexte interne est plus facile à déterminer parce qu'il est déjà connu au sein de

l'entreprise. Il inclut:

• La vision, la stratégie et les objectifs de l'entreprise;

• Les valeurs et la culture de l'entreprise;

• Les forces et faiblesses de l'entreprise;

• Les stratégies disponibles et valables à l'entreprise;

• La performance courante par rapport aux objectifs;

• L'utilité potentielle de capital immatériel à accomplir la vision et la stratégie de

l'entreprise;

La vision à long terme et la stratégie de l'entreprise concernent son fonctionnement et son

avenir. En gérant le capital immatériel, nous nous rendons compte de l'importance des valeurs

et de la vision de l'entreprise dans la détermination de la valeur que nous estimons réaliser. La

vision décrit la firme comme elle espère être dans le futur. A travers sa vision du futur

l'entreprise aura une connaissance de ce qui va lui apporter de la valeur et ce qui sont inutiles.

Par exemple, nous pouvons nous demander pour l'activité d'innovation: va-t-elle nous aider à

réaliser notre vision à long terme? Va-t-elle diminuer les coûts? Va-t-elle améliorer les

activités internes? Va-t-elle augmenter les ventes?…

Les valeurs de l'entreprise sont l'ensemble des idées et des croyances des membres de

l'organisation. Elles affectent les décisions de chaque jour des employés. Si elles sont

différentes de celles des managers, elles peuvent provoquer des difficultés d'implantation du

plan stratégique de la firme d'une manière efficace.

Ainsi, les valeurs vont représenter le contexte dans lequel l'entreprise va déterminer ce qui lui

apporte la valeur, la vision instaure un seuil de comparaison à partir duquel l'entreprise va

essayer de mesurer ses intangibles. Lorsque le capital immatériel est aligné avec la vision et la

stratégie de l'entreprise, ses rôles deviennent déterminés ou connus et sa valeur peut être

"mesurée".

Une fois la vision clairement établie et formulée, l'entreprise doit adopter la stratégie qui va

l'amener à réaliser cette vision. Sullivan présente ainsi la détermination du rôle du capital

immatériel comme suit:

Figure III.5 : Le rôle du capital immatériel

Source : Sullivan (2000)

Cette division aide à déterminer les composantes de la valeur qui vont être mesurées.

A partir de la vision et de la stratégie, l'entreprise peut commencer à réfléchir à comment son

capital immatériel va contribuer soit à la valeur qui va être créée pour la firme, soit à la nature

de la valeur qui va être extraite. Par exemple: pour quelques entreprises, le rôle du capital

immatériel est de créer de l'innovation et donc de réfléchir à comment seront leurs produits et

services dans le futur. Pour d'autres, ça sera l'intégration de l'innovation des autres pour

ajouter de la valeur par la réduction des coûts de production et de distribution. Pour d'autres

encore, ça sera la création d'une image et d'une réputation pour se différencier sur son marché.

Ainsi, le rôle du capital immatériel dépend essentiellement de la nature de la firme, de sa

vision et de sa stratégie.

Si nous prenons le cas des premières entreprises, le capital humain va développer la

technologie et l'innovation qui vont être utilisées par l'entreprise comme base de ses produits

et services futurs. La stratégie indique alors à l'entreprise quel type de connaissance doit être

créé (création de valeur), elle indique aussi que l'entreprise va extraire de la valeur à partir de

son capital immatériel selon deux formes:

• Le revenu à partir des produits et services futurs;

• L'image et la réputation qui sont le résultat de son leadership technologique.

I-2-2 Identification des facteurs clés de succès:

Une fois que l'entreprise a les idées claires sur son identité et ses objectifs à long terme, elle

doit les utiliser pour identifier des jeux de variables: l'un est la "voie de la création de valeur",

c'est-à-dire les catégories, ou les secteurs du CI, qui génère réellement la création de valeur:

l'autre regroupe l'ensemble des facteurs clés de succès de réussite (FCR) et les indicateurs

pertinents de performances. Ces deux systèmes regroupés donneront naissance à un système

de capital intellectuel (Bontis et al, 1999).

La seconde étape consiste dans la traduction de la stratégie de l'entreprise en facteurs clés de

succès. Les FCS sont les critères vitaux qu'une stratégie particulière doit identifier pour

réussir. Les facteurs clés de succès sont les sources d'avantage concurrentiel, il s'agit de

compétences, des ressources, des atouts qu'une entreprise doit nécessairement détenir pour

réussir dans une activité donnée (Strategor, 1997). Leur identification provient de l'analyse du

contexte concurrentiel. Un avantage concurrentiel correspond alors à un degré de maîtrise

supérieur d'un facteur clés de succès. C'est donc le degré de maîtrise des facteurs clés de

succès qui va permettre d'évaluer la position concurrentielle d'une entreprise.

L'identification des FCS doit suivre un processus stratégique. Il n'y a pas de limite au nombre

de FCS qu'une entreprise peut identifier, mais ces critères n'ont pas une valeur identique et il

faut que le nombre de facteurs retenus ne soit pas trop important. L'entreprise va avoir une

bonne idée sur les priorités et par suite concentrer ses efforts sur les plus importants.

Si les facteurs clés de succès sont les mêmes pour la plupart des entreprises, le choix des

indicateurs, lui, reflète plus étroitement les caractéristiques de l'entreprise. Les indicateurs

doivent être reliés et organisés selon le profit de la firme.

Nous pouvons identifier les différents types du capital immatériel par les réserves de

ressources intangibles, mais ce n'est pas suffisant, il est essentiel de mesurer et donc de gérer

les flux du capital immatériel.

I-2-3 Choix d'indicateurs:

Jusqu'ici l'identification de la stratégie et la mission de l'entreprise et par suite les FCS n'a rien

de nouveau et elle est l'affaire de toutes les entreprises. Mais ce qui est nouveau ou spécifique

à ce modèle est le passage au choix d'indicateurs les plus importants qui reflètent ces FCS. Si

par exemple l'entreprise affirme que son personnel représente l'atout le plus important, s'il n'y

a pas d'action ou des mesures développées pour le cerner et démontrer cette affirmation, ça

reste selon Roos "only empty words". ( que des mots vides).

Créer un système de capital immatériel ne veut pas dire inventer de nouveaux modes pour

atteindre le succès, il signifie plutôt créer un processus top-down qui met en pratique les

facteurs clés de succès. Le choix des indicateurs reflète les caractéristiques internes de

l'entreprise, il est spécifique à chaque firme.

Actuellement, la sélection des indicateurs n'a rien de nouveau dans le monde des affaires En

effet, le choix des indicateurs va affecter le résultat. Les firmes ont eu l'habitude des

recherches des indicateurs dans le domaine des mesures financières où se trouvent déjà des

difficultés dans leur choix. Mais la situation est encore plus complexe dans le domaine du

capital immatériel. Le processus de choix des indicateurs doit être manié avec soin, de peur

que le système de mesure du capital immatériel soit sans valeur.

Roos explique que les firmes ont tendance à produire une longue liste d'indicateurs pour le

capital immatériel. Ce qu'elles oublient souvent c'est de comprendre les priorités et les

relations qui existent entre les différentes mesures. Elles considèrent souvent tous les

indicateurs à égale importance. Il faut cependant justifier l'existence des indicateurs et

spécifier les relations de cause à effet qui existent entre eux. Il faut revenir à la liste et traiter

chaque indicateur pour essayer de comprendre qu'est-ce qu'il apporte vraiment à l'entreprise?

Qu’elle est sa mesure actuelle? Et que signifie pour l'entreprise le changement de cet

indicateur?

Il faut alors vérifier la précision, la robustesse et la pertinence de chaque indicateur. C'est

pourquoi, il est essentiel que les managers soient sûrs que les indicateurs choisis ne

satisfassent pas seulement les critères statistiques mais ils doivent exprimer spécifiquement et

précisément ce que la firme cherche à réaliser.

Section II: Les différents modèles de gestion d capital 

immatériel:

Il y a un certain nombre de tentatives pour guider le processus de sélection des indicateurs de

mesure du capital immatériel. Dans la suite, nous traitons différentes études et recherches dont

l’objectif est de suivre les informations sur le capital immatériel et nous examinons plus

particulièrement les trois modèles les plus connus dans ce domaine : le modèle du Balanced

scorecard qui a une portée stratégique de l'entreprise, le Moniteur d'actifs immatériels de

Sveiby qui divise le capital immatériel en trois composantes, et enfin le Navigateur de

Skandia qui représente une synthèse des deux modèles précédents et qui présente une

expérience réussie sur le marché Suédois.

II­1 Études empiriques sur le suivi du capital immatériel :

La possibilité de créer de la valeur économique à partir des actifs immatériels est liée aux

capacités de gestion des firmes et l’implémentation d’un système approprié de stratégie

d’entreprise. L’implantation des procédures de management des actifs intellectuels fait

accroître les revenus des firmes : réaliser de la valeur à partir des inventions, de l’innovation,

des ventes de licences…..

Le rôle du management est d’orienter les investissements vers les domaines les plus rentables

et développer des processus qui assurent la réalisation et l’apport des revenus.

Bismuth et Tojo (2008) précisent que plusieurs études empiriques montrent que l’usage

effectif des actifs immatériels et de la technologie dépend de la qualité du management : un

bon système de management engendre une bonne productivité, profitabilité, croissance des

ventes…

La gestion des risques est importante et ceci nécessite un système de contrôle interne et non

seulement un système de contrôle financier. L’information sur le capital immatériel devient

cruciale pour la gestion de l’entreprise. Les marchés financiers et la gouvernance des

entreprises dépendent de la divulgation, du contrôle interne et du risque du management des

actifs intangibles.

Les investisseurs ne peuvent plus se contenter des rapports financiers pour avoir une idée

claire des entreprises à cause du manque d’information sur le capital immatériel. Il est

difficile d’établir et de vérifier monétairement la valeur de ces actifs (évaluation) qui sont

généralement risqués. Ceci pose des problèmes au niveau des décisions d’investissement.

La majorité des rapports financiers donnent des informations sur ce que l’entreprise a ou a fait

(une idée sur le passé) de ces ressources et la capacité de l’entreprise à créer des revenus dans

le futur. Les investisseurs ont besoin de plus d’information pour leurs décisions, ils peuvent

trouver cette information sur le marché (sources de marché) et dans les rapports d’entreprises.

Il y a des lignes de direction pour suivre l’immatériel :

• rapports non financiers ou narratifs : orientés vers les actionnaires, mandatés, outil de

rapport pour la compagnie

• rapports spécifiques des actifs immatériels : volontaires, ne sont pas vraiment orientés

vers les actionnaires, outil de gestion pour toutes les entreprises et surtout les

innovatrices.

Bismuth et Tojo (2008) indiquent que les entreprises européennes sont les pionnières dans la

création de système de mesure et de report du capital immatériel : la tendance est vers le

Japon.

Pour l’Allemagne, le Danemark et le Japon, les rapports des actifs intellectuels ont tendance à

être utilisés dans les objectifs de management stratégique et pour attirer les ressources telles

que les employés et les consommateurs. Les plus importants bénéfices de ces rapports sont :

• acquérir et retenir les consommateurs

• améliorer la motivation du personnel

• améliorer la stratégie organisationnelle et les objectifs de la firme

• améliorer le recrutement et la rétention du personnel

• augmenter la compétitivité de la firme par l’identification des meilleurs moyens pour

la création de valeur

• améliorer la réputation de la firme

A partir de l’année 2000, les travaux sur le capital immatériel et ses composantes n’ont cessé

d’augmenter. En effet, plusieurs essaies d’analyse du capital immatériel ont vu le jour dans le

but de bien cerner et mesurer ou plus précisément, suivre le capital immatériel et ses

composantes.

La majorité de ces études se sont focalisées sur l’analyse des indicateurs et du suivi dans les

rapports annuels des entreprises. (Abeysekera et Guthrie (2005), Bontis (2003), Guthrie et

petty (2000), Guthie et al (2007), Mouritsen et al (2001)).

Une synthèse des travaux sur le capital immatériel, réalisée par Striukova et al (2008), met

l’accent surtout sur le suivi des indicateurs du capital immatériel dans les rapports annuels des

entreprises ou dans certains cas les rapports du capital immatériel.

Les études sont en majorité réalisées en Europe suivi de l’Asie, le Nord américain. Le moyen

orient et l’Afrique ne sont pas très représentés. La majorité des études ont été réalisées dans

des entreprises de grandes tailles.

Striukova et al (2008) ont eux mêmes réalisé la même étude en Grande Bretagne en 2007 et

ils ont trouvé des résultats qui se rapprochent des autres analyses. (Voir tableau III.1)

Tableau III.1 : Comparaison de différentes études sur le suivi du capital immatériel 

Striukova et al (2008)Grande

Bretagne%

Bozzolan et al (2006)Grande

Bretagne%

Bozzolan et al (2006)

Italie%

Guthrie et al (2007)

Australie%

Guthrie et al (2007)

Hong kong%

Capital structurel (interne)

16.99 24.41 28.75 41.00 28.00

Capital relationnel (externe)

61.08 60.22 52.38 49.00 37.00

Capital humain

21.93 15.37 18.87 10.00 35.00

Total 100.00 100.00 100.00 100.00 100.00

Source : Striukova et al (2008)

Rq : Les pourcentages varient d’une étude à une autre et d’un pays à un autre, avec un

pourcentage plus élevé chaque fois des indicateurs du capital relationnel ou capital externe.

Abeysekera I, Guthrie J (2005) ont analysé les rapports annuels des 30 premières entreprises

cotées en bourse de Colombo (Sri Lanka) par la capitalisation du marché entre 1998/1999 et

1999/2000. Les plus grandes firmes ont tendance à fournir plus d’information : elles ont la

possession de plus du capital immatériel car elles ont plus de ressources et sont plus aptes à

sponsoriser les nouvelles initiatives.

Les résultats obtenus montrent que :

• La catégorie la plus reportée est le capital externe

• La deuxième est le capital humain

• La dernière est le capital interne

Tableau III.2 : Classification des composantes du capital immatériel selon l’étude 

réalisée par Abeysekera I, Guthrie J (2005)

Le plus reporté1er 2ème 3ème 4ème

Capital externeCapital humain

Capital interne

- Marques- Relations des employés- Processus

- Image- Mesure de compétence- systèmes

- Partenariat - Formation et développement- Philosophie et culture

- Action de marché- Sécurité- Relations financières

La mise en place de nouveau système de tableau de bord qui favorise la prise en compte de

l’immatériel s’avère importante. Dans la suite nous traitons les trois systèmes suivants :

• Balanced scorecard (Kaplan and Norton 92)

• Intangible assets monitors (Sveiby 97)

• Navigateur de Skandia (Skandia 94)

II­2 Le tableau de bord prospectif

Le tableau de bord prospectif (Kaplan et Norton, 1992) fournit un nouveau cadre pour décrire

une stratégie en reliant des actifs immatériels et matériels dans les activités créatrices de

valeur. Il a été élaboré selon deux dimensions :

• La chaîne de valeur, qui se compose de facteurs clés de succès (ou indicateurs

stratégiques) ordonnés selon une logique déterminée, est le miroir des spécificités de

l'entreprise, de sa structure et des hommes.

• La dimension stratégique dont le socle est constitué par la vision des managers de la

direction générale.

Figure III.6: Le tableau de bord prospectif

II-2-1 Présentation du système:

Le tableau de bord prospectif se fonde donc sur quatre perspectives différentes:

• L'apprentissage et le développement: l'attention se porte aux individus actifs dans

l'organisation et à son infrastructure. Les fondateurs de ce tableau de bord pose la

question : pour réaliser notre ambition, comment développons-nous notre capacité à

nous améliorer?

• Le processus interne : l'attention est portée ici à la performance des processus internes

essentiels qui sont le moteur de l'organisation. La question posée ici est: pour satisfaire

nos clients et nos actionnaires, quels processus clés devons-nous maîtriser?

• Les clients: afin de traduire l'amélioration des processus en succès financier, les

entreprises doivent veiller à la satisfaction des clients. La question posée ici est: pour

réaliser notre ambition, comment devons-nous apparaître à nos clients?

• Les résultats financiers qui représentent les résultats ultimes que l'entreprise fournit à

ses actionnaires. La question posée ici est: pour réussir financièrement, qu'attendent de

nous nos actionnaires?

Le tableau de bord équilibré se compose d'indicateurs regroupés au sein de quatre axes

stratégiques, et qui ont les uns envers les autres des liens de causalité. Cette chaîne causale

suit le parcours suivant : en premier lieu, elle part des indicateurs contenus dans l'axe

apprentissage organisationnel ; ensuite, elle se dirige vers les indicateurs contenus dans l'axe

processus interne et innovation ; puis vers ceux contenus dans l'axe stratégique clients ; pour

enfin aboutir aux indicateurs contenus dans l'axe financier.

Le tableau de bord équilibré repose en effet sur une conception classique de la chaîne de

valeur dont l'élément central est un bien de production matériel et l'aboutissement la

satisfaction du client et au final de l'actionnaire. Le capital humain (axe apprentissage

organisationnel) n'est appréhendé que comme un élément de soutien à la valorisation du

processus d'innovation et de production et à la satisfaction du client.

L'objectif du tableau de bord prospectif est de créer un équilibre entre les quatre groupes

précités. Si une entreprise est trop centrée sur ses résultats financiers, elle risque d'en oublier

les utilisateurs finals, les clients, les salariés, le savoir de l'entreprise et l'information. Si

encore une entreprise centre seulement son attention sur les clients et les résultats du marché,

elle risque de surinvestir dans les processus centrés sur les clients, les salariés et le savoir. Si

par contre elle accorde trop d'attention à la performance de ses processus, elle risque de ne pas

satisfaire les clients, de ne pas conserver son personnel ou de ne pas obtenir les résultats

financiers recherchés…

Le tableau de bord prospectif est conçu pour traduire la vision et la stratégie de l'entreprise en

un outil qui communique effectivement les intentions stratégiques et motive la performance

tout en la mesurant par rapport aux objectifs fixés.

Le modèle financier traditionnel est inadéquat s'il est utilisé tout seul. Conçu pour des sociétés

commerciales et des entreprises à l'ère industrielle, ses indicateurs rendaient compte des

résultats et de suivi qui mesurent des événements du passé, mais ils ne donnent aucune

indication sur les investissements dans les aptitudes qui sont les créateurs de valeur de demain

(investissement touchant les clients, les fournisseurs, le personnel, la technologie et

l'innovation).

Le tableau de bord prospectif conserve le modèle financier traditionnel avec ses mesures des

performances passées, toutefois il introduit aussi la prise en compte des facteurs de

performance future: Grâce au tableau de bord prospectif, les responsables des entreprises

pouvaient mesurer comment leurs centres de profit créaient de la valeur pour leurs clients

actuels et à venir.

Tout en conservant un intérêt pour les performances financières, il révélait clairement quels

étaient les inducteurs de la performance supérieure, dotée de valeur à long terme et qui sont

concurrentielles. Le tableau de bord équilibré associe des indicateurs de résultat (mesure des

résultats) à des indicateurs stratégiques (déterminants de la performance, indicateurs à priori

ou stratégiques) qui sont la source des avantages concurrentiels futurs de l'entreprise.

Les mesures créent une indication pour l'avenir parce que les indicateurs choisis par les

dirigeants communiquent à l'organisation ce qui est important. Le tableau de bord prospectif

est un système de gestion stratégique conçu autour d'une vision stratégique à plus long terme.

Ce système commence par la définition exacte de la mission ou de la vision de l'entreprise et

la traduction de celle-ci en une stratégie, puis on passe à la communication de cette stratégie à

toute l'organisation, ensuite il faut fixer les objectifs pour chaque département donc définir les

objectifs et les mesures des processus internes. Enfin, et à partir du feed-back d'information

on peut décider si on va investir en technologies et systèmes d'information, améliorer nos

méthodes organisationnelles, requalifier nos personnels (investissement dans les systèmes, les

méthodes et les personnes, donc dans le capital immatériel de l'entreprise). Ceci va engendrer

des innovations et des améliorations majeures dans les processus internes de l'entreprise, pour

les clients et en fin de compte pour les actionnaires.

Figure III.7: Le système de gestion stratégique du tableau de bord prospectif

Le tableau de bord prospectif fournit un cadre pour observer la stratégie utilisée pour la

création de valeur sur les quatre axes différents. Le processus débute avec les résultats

souhaités sur le plan financier et celui du client, puis en passant à la proposition de valeur, aux

processus internes et à l'infrastructure qui sont les moteurs du changement.

II-2-2 Les indicateurs:

II-2-2-1 Axe financier:

Étant donné qu'on privilégie l'actionnaire, Kaplan et Norton choisissent d'utiliser le retour sur

investissement et l'EVA.

II-2-2-2 Axe client:

Les indicateurs utilisés dans l’axe client sont:

• La part de marché : la part exprimée en nombre de clients, en chiffre d'affaire ou en

volume d'achat d'un certain marché revenant à une entreprise.

• Conservation de la clientèle : indique en termes absolus ou relatifs si l'entreprise

entretient des relations durables avec ses clients.

• Acquisition de nouveaux clients : mesure en termes absolus ou relatifs le nombre de

clients attirés ou conservés.

• Satisfaction des clients : évalue le niveau de satisfaction des clients en fonction des

critères de performance liés à leurs attentes.

• Rentabilité par segment : mesure le bénéfice net généré par un client ou une catégorie

de clients, déduction faite des coûts correspondant

Ces mesures peuvent être articulées dans une relation de cause à effet.

II-2-2-3 Axe processus interne:

Le processus interne représente une chaîne à trois processus: innovation --- production ---

service après-vente.

Figure III.8: L'axe processus interne : un modèle générique de chaîne de création de 

valeur

Parmi les indicateurs utilisés pour identifier le processus innovation on trouve: la part de

chiffre d'affaires réalisée par les nouveaux produits, les lancements de nouveaux produits par

rapport à la concurrence, la durée du cycle de développement de la prochaine génération de

produits…

En ce qui concerne le processus de production, les indicateurs doivent toucher les délais, les

coûts et la qualité. On peut citer la durée du cycle d'exécution d'une commande, l'efficacité du

cycle de production ECP qui représente le rapport entre le temps de transformation du produit

et son temps de production, taux de défauts …

Pour le processus service après-vente, la durée du cycle d'exécution peut être utilisé, aussi le

rendement calculé par le pourcentage de problèmes traités dès le premier appel…

II-2-2-4 Axe apprentissage organisationnel:

Nous pouvons citer la satisfaction des salariés, la fidélisation des salariés, la productivité

individuelle… mais les deux auteurs explique qu'il existe un déficit d'indicateurs dans cet axe.

Le tableau de bord équilibré repose en effet sur une conception classique de la chaîne de

valeur (Porter, 1985) dont l'élément central est un bien de production matériel et

l'aboutissement la satisfaction du client et au final de l'actionnaire. Le capital humain (axe

apprentissage organisationnel) n'est appréhendé que comme un élément de soutien à la

valorisation du processus d'innovation et de production et à la satisfaction du client. Le profil

des indicateurs de résultat, comme des indicateurs stratégiques émane ainsi de cette approche

de la chaîne de valeur.

II­3 The intangible asset monitor de Sveiby: Le moniteur des actifs 

incorporels:

Pour Sveiby (1997), la première étape avant de commencer la mesure, il faut définir son

objectif: déterminer qui va être intéressé par la mesure. Il explique qu'il y a deux objectifs

majeurs de la mesure de l'immatériel dans l'entreprise et deux parties concernées:

1. La présentation externe: l'entreprise va se décrire et donner une bonne image aux

consommateurs, actionnaires, créditeurs, stackeholder… donc elle va présenter la qualité

de son système de management aux parties externes.

2. La mesure interne: utilisée dans le management qui nécessite de connaître le plus possible

d'information concernant l'entreprise et par conséquent contrôler et suivre son progrès et

prendre des actions correctrices quand c'est nécessaire. Le but ici est d'améliorer le

système d'information de gestion de l'entreprise.

II-3-1 Présentation du système:

Selon Sveiby, les indicateurs de mesure de l'intangible se divisent en trois catégories:

Croissance/ renouvellement, Efficacité, stabilité.

Etant donné qu'il a divisé l'immatériel en trois catégories: compétence, structure interne et

structure externe, alors pour chaque catégorie d'immatériel Sveiby identifie trois types

d'indicateurs. Mais, il insiste aussi sur le fait de ne choisir qu’un ou deux indicateurs par type

et par catégorie. Le moniteur de Sveiby est un format de présentation qui contient un nombre

déterminé d'indicateurs en une forme et mode simples. Le choix des indicateurs dépend de la

stratégie d'une firme.

Ce modèle peut s'intégrer dans le système d'information de gestion, il n'excède pas une page

mais il sera suivi d'un ensemble de commentaires. Les indicateurs indiqués dans ce modèle

doivent être d'un intérêt important et donner une valeur importante à la fois aux investisseurs

qu'aux managers.

Tableau III.3 : La forme d'un moniteur des actifs intangibles

Compétence Structure interne Structure externe

Indicateurs de croissance et renouvellement

Indicateurs de croissance et renouvellement

Indicateurs de croissance et renouvellement

Indicateurs d'efficacité Indicateurs d'efficacité Indicateurs d'efficacité

Indicateurs de stabilité Indicateurs de stabilité Indicateurs de stabilité

II-3-2 Les indicateurs:

II-3-2-1 Les compétences:

Les compétences des employés n'est pas seulement une des trois catégories d'immatériel de

l'entreprise, mais elles sont aussi la source des structures internes et externes.

Croissance /R enouvellement:

• Nombre moyen d'années d'expérience professionnelle: le changement de l'indicateur

entre deux années montre comment les compétences sont en train de changer;

• Degré d'éducation: il affecte le niveau des compétences des employés et la capacité de

l'entreprise à réaliser le succès futur;

• Coût de formation et d'éducation: les dépenses consacrées au développement et

amélioration des compétences des employés;

• Niveau moyen de formation: ça donne une idée sur les compétences des employés

existant dans l'entreprise;

• Clients représentant un facteur de progrès des compétences: clients ayant une

influence sur la formation ou les compétences des employés.

Efficacité:

• Valeur ajoutée par employé: combien de valeur un employés de la firme produit;

• Proportion des professionnels dans la compagnie: la proportion des personnes les plus

spécialisées.

Stabilité:

• Age moyen: les employés les plus âgés sont plus stables que les jeunes employés.

• Année d'ancienneté: nombre d'années employées dans la même firme, il donne aussi

une idée sur la stabilité des compétences

• Turnover: un taux bas suggère une situation stable mais statique, un taux plus élevé

peut expliquer l'insatisfaction des employés.

II-3-2-2 La structure interne:

Croissance/ R enouvellement:

• Investissement dans la structure interne: nouvelles méthodes, nouveaux systèmes;

• Clients représentant un facteur de progrès pour l'organisation: la proportion des

clients qui ont une influence sur l'amélioration des structures internes;

• Investissement dans les systèmes d'information: investissement dans les technologies

d'information qui influence la structure interne.

Efficacité:

• Evolution du personnel administratif: le changement de cette proportion indique s'il y

a amélioration dans l'efficacité des structures;

• Ventes par rapport à la croissance du personnel administratif: ça concerne le volume

de vente que la structure interne peut fournir.

Stabilité:

• Turnover du personnel administratif: plus le Turnover est élevé et moins la structure

est stable;

• Années d'ancienneté du personnel administratif: plus les employés ont de l’expérience

dans la même firme et plus la structure est stable;

• Ratio des débutants: la proportion des jeunes employés qui ont moins de deux ans de

travail

II-3-2-3 La structure externe:

Croissance/ R enouvellement:

• Croissance du chiffre d'affaires: il mesure l'accroissement du chiffre d'affaire sur le

marché

• Clients contribuant à l'amélioration de l'image de l'entreprise: la proportion ou le

nombre des clients qui peuvent influencer l'image de l'entreprise sur le marché.

Efficacité:

• Indice de satisfaction des clients: l'entreprise cherche de l'information concernant la

perception des clients de la qualité des produits et leur attitudes par rapport à la firme;

• Indice gain/perte: comparer le nombre des offres qui ont été réussies à celui qui ont été

échouées;

• Evolution des ventes par clients: vendre au même client est souvent plus facile et

coûte moins que de chercher un nouveau client.

Stabilité:

• Proportion des plus importants clients: si la firme dépend d'un petit nombre de clients

importants elle se voit plus stable;

• Fréquences des commandes récurrentes: s'il y a des commandes répétées c'est que les

clients sont satisfaits.

II­4 Le navigateur de Skandia:

Skandia a su intégrer les travaux de Sveiby (le moniteur) et ceux de Kaplan et Norton

(Balanced scorecard). Le Navigateur contient une trentaine d'indicateurs dans les cinq

domaines. Il présente des mesures similaires à celles des deux travaux et d'autres spécifiques à

lui.

Pour Skandia le domaine clients est équivalent à la structure externe de Sveiby, les domaines

processus et renouvellement et croissance équivalent à la structure interne, et le domaine

humain équivalent aux compétences.

Le rapport du capital immatériel de Skandia est un document de 24 pages qui est distribué

comme un supplément au rapport annuel. Sveiby affirme que ce processus a attiré l'attention

internationale, il dit:" the program is probably the most ambitious in the word today."

Pour Skandia, les managers ont défini cinq FCS pour la firme:

1. Etablir des relations à long terme avec des clients satisfaits:

2. Etablir des relations à long terme avec les parties dans les canaux de distribution;

3. Rendre effectif les routines administratives efficaces;

4. Créer un système de technologie d'information capable de supporter les opérations;

5. Employer des personnes satisfaites et compétentes.

Chaque facteur va générer différents indicateurs, Skandia représente alors plusieurs

indicateurs séparés dans son système final de mesure du capital immatériel. Chaque indicateur

explique seulement une partie de l'histoire, et n'a aucune importance pris seul. Ainsi, les

indicateurs doivent être exprimés sous forme de capitaux identifiés par l'entreprise afin de

créer un langage commun entre le mode théorique d'élaboration du système et le mode

pratique.

II-4-1 Présentation du système:

Pour Edvinsson et Malone (1999) le capital immatériel nécessite l'élaboration d'une carte de

l'ensemble de la valeur d'une entreprise, c'est pourquoi ils présentent un modèle global

représentant une classification susceptible de présenter toutes les informations, rapidement et

facilement compréhensible par un observateur extérieur qui doit pouvoir parcourir aisément

ces différents domaines. Ce modèle représente le Navigateur composé de cinq domaines qui

sont à l'origine de la valeur du capital immatériel de l'entreprise dans son environnement

concurrentiel et ceux sur lesquels une entreprise concentre son attention. Il permet de lier les

différents domaines sous une forme homogène qui parvient à préciser le rôle du capital

immatériel dans l'organisation.

Ce modèle se base au début sur le système du capital immatériel, en effet, pour le construire il

faut:

• Formuler la mission de l'entreprise et ses objectifs clés;

• Convertir les stratégies en facteurs clés de succès;

• Ces facteurs clés de succès doivent faire l'objet d'une métrique particulière;

• Ces métriques sont réparties en cinq catégories.

L'évaluation nécessite d'élaborer un schéma qui permet de distinguer les différentes

composantes du capital immatériel. L'un des objectifs de l'évaluation est de souligner les

écarts inattendus et d'essayer de les modifier en recherchant des perspectives nouvelles pour

l'entreprise.

Pour visualiser l'interaction entre les différents éléments du capital immatériel, Skandia a mis

au point un outil spécial dénommé "Navigator". Cet outil se compose de cinq dimensions de

la création de valeur, chacune étant ciblée sur un centre d'intérêt spécifique.

Edvinsson décrit la fonction du Navigateur en comparant le domaine du potentiel intellectuel

à une maison. Le sommet de ce bâtiment, le toit, serait la capacité financière où sont

conservés les livres de compte, il donne une image du passé de l'entreprise avec une mesure

précise de sa situation à un moment précis.

Les relations extérieures avec la clientèle ainsi que les processus organisationnels internes

sont les murs porteurs du bâtiment que constitue le capital immatériel, ils nous ramènent au

présent, à l'activité de l'entreprise liée à ses clients et ses processus: c'est une partie du capital

structurel.

La base ou les fondations du bâtiment sont le renouvellement et le développement et elles

correspondent à l'avenir de l'entreprise. En son centre se trouve le capital humain. Ce dernier

interagit avec chacun des autres éléments.

Figure III.9: Le navigateur de Skandia

Source : Edvinsson et Malone (1999)

La valeur émerge avant tout de l'interaction entre les différents domaines de ressources et de

résultats (financier, client, processus, développement, humain) plutôt qu'au sein de l'un d'eux.

En effet, la valeur de l'entreprise finit toujours par se traduire en mouvement d'argent. Le

capital immatériel va être converti en cash par exemple la technologie va apporter des

revenus. D'où, l'importance du domaine financier dans la détermination de la valeur de

l'entreprise.

Le client est le point de départ et l'aboutissement de l'entreprise, il exige de chaque entreprise

une conception de plus en plus personnalisée des produits et services. Il lui impose ses modes

d'achat et de consommation. Cette situation exige de la part de l'entreprise de gérer une

multitude de relations personnalisées avec ses clients, inventer de nouvelles relations, adapter

l'offre, suivre l'évolution du marché. L'entreprise doit alors être capable de réagir à temps et

avec une bonne vitesse.

Le capital clientèle est très important et très attractif pour l'entreprise. Hubert St Onge le

distingue même des autres capitaux et le considère comme un capital à part entière distinct du

capital structurel.

L'évolution des affaires encourage le maintien d'un large nombre de relations aussi bien à

l'intérieur qu'à l'extérieur de la firme. Les relations internes sont celles entre les individus et

les groupes au sein de l'entreprise. L'importance des relations internes réside dans

l'implication des habiletés organisationnelles dans la création de valeur que l'entreprise espère

extraire.

Les relations externes concernent plus l'extraction de la valeur: relations avec les clients, les

fournisseurs, les investisseurs…En effet, l'entreprise doit accorder de l'importance à son

environnement en instaurant des relations de confiance avec tous ses partenaires. "Le

processus de création de valeur ne saurait se passer de relations fortes entre l'entreprise et la

société civile."(Freeman et al, 1997)

Les relations avec les consommateurs donnent de la valeur lorsque, soit elles réduisent les

coûts du marketing, soit augmentent le nombre des ventes répétitives, les ventes à long

terme… Cette valeur est mesurée par les ventes et les coûts.

De bonnes relations de la firme avec ses fournisseurs sont bénéfiques pour les deux parties:

elles favorisent la réduction des coûts et l'assurance des fournisseurs surs pour la compagnie à

travers la création d'attachement solide et une loyauté mutuelle. Pour le fournisseur elles vont

diminuer ses dépenses en marketing et lui assurer un revenu. Ce type de relation favorise le

profit et la performance pour l'entreprise.

Les relations externes peuvent aussi être matérialisées dans des relations de partenariats ou

d'alliance en développant conjointement des compétences autour d'une innovation nouvelle.

En effet, Freeman (1997) affirme que le moteur de la création de valeur ici est la capacité du

partenariat à générer des innovations en continu, à l'intérieur d'une chaîne de valeur dans

laquelle de nombreux partenaires de risque travaillent ensemble simultanément et

conjointement selon des méthodes qui évoluent dans le temps plutôt que séquentiellement et

ponctuellement selon des schémas figés.

Concernant les processus, l'importance de la technologie fait que les échanges à l'intérieur et à

l'extérieur de l'entreprise sont de plus en plus informatisés et l'infrastructure technologique

doit par conséquent être changée et améliorée tout le temps afin d'aligner la technologie au

service de la réalisation des objectifs et de la création de la valeur. Cette situation a fait naître

de nouvelles relations avec les fournisseurs, les distributeurs, les partenaires, les clients et les

collaborateurs. Ces nouveaux types de rapport sont de plus en plus virtuels.

Le domaine du renouvellement et du développement concerne l'étude des attentes des clients

et des changements les concernant, comment arriver à les satisfaire le plus. L'innovation qui

est liée à la R&D doit aussi intégrer le marketing. Cela peut nécessiter de la part de

l'entreprise des actions de formation, de programme interne, de recherche d'alliances

extérieures. Il concerne aussi la connaissance des marchés et la recherche des opportunités de

nouveaux marchés. Aussi la recherche de nouveaux produits à lancer ou à développer. Ce

domaine touche aussi le choix des partenaires stratégiques, il influence l'infrastructure de la

firme et nécessite la recherche des collaborateurs les plus compétents.

La dimension humaine est comme on l'a vu le fondement et le moteur de l'entreprise. Les

structures et les systèmes ne génèrent rien par eux même. Le capital humain correspond au

cœur, à l'intelligence et même à l'âme de l'entreprise (Edvinsson & Malone, 1999)

II-4-2- Les indicateurs:

Edvinsson et Malone présente une liste non exhaustive des indicateurs à utiliser dans un

rapport sur le capital immatériel, nous présentons par la suite les plus importants et les plus

utilisés d'entre eux:

II-4-2-1 Les finances:

• Total des actifs- total des actifs / employé

• Chiffre d'affaires – chiffre d'affaire / employé

• Bénéfices – Bénéfices / employé

• Valeur ajoutée – valeur ajoutée / employé

• Valeur de marché

• Chiffre d'affaires provenant des nouvelles opérations commerciales

• Bénéfices provenant des nouvelles opérations commerciales

• Retour sur valeur nette de l'actif

II-4-2-2 Les clients:

• Part de marché

• Indice de satisfaction client

• Ventes annuelle / client

• Durée moyenne de la relation client

• Clients perdus

• Nouveaux clients

II-4-2-3 Les processus:

• Dépenses administratives

• Temps moyen de réponse

• Evolution du parc informatique

• Dépenses informatiques

• Capacité de l'équipement informatique

II-4-2-4 Renouvellement et développement:

• Frais de développement des compétences

• Indice de satisfaction des employés

• Investissement dans le développement du capital structurel

• Part de nouveaux produits dans l'ensemble de la gamme

• Dépenses de recherche et développement investies en recherche fondamentale

• Dépenses de recherche et développement investies en conception produit

• Age moyen des brevets

• Nombre de brevets

II-4-2-5 Les ressources humaines:

• Indice de leadership

• Indice de motivation

• Nombre de salariés

• Turnover du personnel

• Age moyen du personnel

• Nombre d'années d'expérience

Section III : Modèle de synthèse et hypothèses de 

recherche

La revue de la littérature spécialisée nous a amené à conclure de l’importance du capital

immatériel dans l’entreprise. Cette importance est ressentie au niveau de la création de valeur

de l’entreprise, et est le résultat d’une certaine synergie ou interaction entre les différentes

formes du capital immatériel.

A ce stade de la recherche, et sur la base des différents modèles du capital immatériel étudiés

dans la section précédente, nous allons formuler notre modèle de recherche et les hypothèses

qui lui sont associées.

III­1 Choix de la méthode d’étude :

Au niveau de cette partie, nous présentons la méthode d’étude choisie dans le reste du travail

à savoir la méthode des équations structurelles MES :

• Pourquoi ce choix ?

• Quelles sont les études réalisées dans le domaine du capital immatériel se basant sur

les MES ?

III.1-1 Nature de notre étude :

A la fin de notre partie théorique nous avons conclu que nous pouvons présenter le capital

immatériel comme un ensemble de capitaux différents:

CI = CH + CO +CC

Ce modèle présente une coupe instantanée c'est-à-dire que la valeur de l'entreprise à un

moment donnée est égale à la somme du capital financier et du capital immatériel de

l'entreprise. Mais, la création de valeur se fait par l'interaction des différents capitaux de

l'entreprise. En effet, les différentes composantes du capital immatériel ont une relation

dynamique entre elles qui est à l'origine de la création de valeur de l'entreprise. Ce n’est pas la

simple somme des différents capitaux qui crée la valeur de l'entreprise. Il y a des relations

causales réciproques entre des différentes composantes du capital immatériel.

Figure  III.10 : Dynamique du capital immatériel

Si nous voulons représenter notre modèle d'une manière dynamique nous aurons à

schématiser les interactions qui existent entre les différentes formes de capital et qui sont à

l'origine de la valeur de l'entreprise.

Ces interactions entre les différentes formes du capital immatériel ainsi qu’avec le capital

financier ont été schématisées dans le tableau II.2 traité dans le chapitre II.

Le concept étudié est un concept nouveau et peu connu dans le contexte d'investigation, c'est

une notion plutôt qualitative qui nécessite des actions particulières dans son analyse. Le

capital immatériel d'une entreprise est unique et lui est absolument propre: la nature des

éléments sur lesquels une entreprise peut jouer dépend d'un certain nombre de facteurs qui

varient d'une entreprise à une autre.

En conséquence, une entreprise inclura dans sa définition tel facteur qu'une autre entreprise

écartera. Le capital immatériel dépend entièrement du contexte dans lequel s'exercent les

activités de l'entreprise. Ainsi, son traitement nécessite une adaptation particulière à chaque

nature de l'entreprise et à ses particularités.

Nous avons déjà remarqué tout au long de notre recherche théorique qu'il n'y a pas de modèle

universel susceptible de s'appliquer à toutes les organisations en matière du capital

immatériel. Mais le modèle étudié peut servir de base de travail à partir de laquelle les

entreprises vont pouvoir créer le modèle qui leur correspond le mieux. Donc nous devons

adapter le modèle à l'entreprise et à ses caractéristiques particulières.

A cause du caractère dynamique de notre capital immatériel d’une part, le caractère qualitatif

de notre recherche et la difficulté de préciser la valeur de nos variables d’autre part, nous

avons opté pour l’étude de notre modèle à partir des systèmes d’équations structurelles

utilisant des variables latentes difficiles à valoriser.

Notre modèle d’analyse fait ressortir les relations existantes entre les différentes composantes

du capital immatériel d’une part et la création de valeur de l’entreprise d’autre part.

III-1-2 Utilisation de la méthode des équations

structurelles dans le domaine du capital

immatériel :

A partir des années 2000, des études sur le capital immatériel utilisant les équations

structurelles ont vu le jour. Dans la suite, nous exposerons quatre études qui ont traité ces

méthodes dans leur analyse.

III-1-2-1 L’étude de Bontis et al (2000) :

Bontis et al (2000) sont les premiers à modéliser le capital immatériel et à le traiter avec la

méthode d’équations structurelles. Leur analyse apporte deux résultats :

• l’interaction et les relations existantes entre les différentes composantes du capital

immatériel

• les relations entre ces composantes et la performance de l’entreprise

L’étude présente une analyse empirique pour investiguer les trois éléments du capital

immatériel : capital humain, capital organisationnel et capital clientèle ; et leur inter relations

dans deux secteurs de l’industrie malaisienne. L’étude a été réalisée en utilisant un

questionnaire psychométrique qui a été déjà administré au Canada.

La conclusion la plus importante de cette étude est que :

• la capital humain est le plus important capital dans l’industrie, il a une influence plus

importante sur comment les affaires doivent être structurées dans les industries du non

service par rapport à celles des services ;

• le capital clientèle a une influence significative sur le capital organisationnel dans les

deux types d’industrie

• le développement du capital organisationnel a une relation positive avec la

performance des affaires.

Le modèle final de cette étude montre une explication robuste de la variance de la

performance des affaires dans le contexte malaisien qui peut aider dans des recherches futures

dans des contextes différents.

Malgré l’importance de la technologie et de l’immatériel dans le contexte malaisien, la

majorité des entreprises utilisent encore des outils financiers traditionnels et d’anciennes

méthodes de mesure concernant les actifs tangibles seulement.

L’environnement économique basé sur le savoir et la connaissance de la Malaisie nécessite de

développer un nouveau modèle qui intègre les actifs intangibles : d’où le modèle du capital

immatériel est intéressant.

Malgré différentes études sur le capital immatériel qui ont été réalisées dans différents pays :

Roos GB, Edvinsson Scandinavie, Sveiby Australie, Bontis Canada, Stewart USA ; aucune ne

semble être réalisée en Malaisie.

Les entreprises malaisiennes utilisent la notion de Goodwill qui est la différence entre la

valeur du marché de l’entreprise et sa valeur comptable ; ce Goodwill peut présenter surtout

dans les industries de service la majeure partie des actifs de l’entreprise.

La gestion du capital immatériel est importante aussi bien dans les industries de services que

celles du non services. Les recherches malaisiennes précisent que dans le monde des affaires

la connaissance et le savoir sont nécessaires et peuvent être utilisés comme outil stratégique

de compétitivité. Le nombre de travailleurs dans le savoir et les opportunités offertes basées

sur la connaissance est en croissance accrue durant ces dernières années. C’est pourquoi les

auteurs ont essayé d’examiner les interrelations des différentes composantes du capital

immatériel dans le contexte économique et des affaires de la Malaisie.

L’objectif de ce travail est de tester les interrelations entre les variables indépendantes : CH,

CS, CC et la variable dépendante performance de l’entreprise PERF dans les deux secteurs :

service et non service de la Malaisie

H1 : CH est positivement associé avec le CC

H2 : CH est positivement associé avec le CS

H3 : CC est positivement associé avec le CS

H4 : CS est positivement associé avec la PERF

Le questionnaire du capital immatériel développé par Bontis (1997) administré au Canada en

1997, a été readministré à 107 répondants Malaisiens. Les répondants sont des étudiants de

MBA de Kuala Lumpur et Seremban. Le questionnaire contient 63 états auxquels les

répondants indiquent leur degré d’accord sur une échelle de Likert de 7 degrés.

Les auteurs ont utilisé le modèle d’équations structurelles. La technique qu’ils ont suivie avec

ce modèle était la PLS (partial least square). La taille de l’échantillon de 107 assez élevé pour

la PLS.

• H1 : la relation entre CH et CC : est vérifiée quelque soit la nature de l’industrie. C’est

le résultat le plus important du modèle : plus les employés sont compétents plus ils

vont mieux comprendre les besoins des consommateurs et développer le capital

clientèle pour retenir sa loyauté.

• H2 : la relation entre CH et CS : la relation dépend de la nature du secteur :

− industrie de service : relation positive mais non significative.

− industrie non service : relation significative

Les organisations dans l’industrie du non service ont une meilleure capacité à transformer la

connaissance individuelle des employés à des connaissances non humaine intégrées dans les

machines et les équipements.

Le résultat non significatif dans le secteur du service montre que ces entreprises ont un

énorme challenge pour codifier ou externaliser les connaissances tacites qui résident dans les

cerveaux de leurs employés.

• H3 : relation CC et CS : relation significative quelque soit le secteur. Toutes les

entreprises qui investissent dans le capital clientèle (consommateurs et marchés)

doivent impérativement créer des routines organisationnelles et des processus

efficients qui servent mieux les clients.

• H4 : relation CS et PERF : cette relation est importante dans les deux secteurs mais

elle est moins importante dans le secteur de non service : les efforts organisationnels

pour codifier la connaissance organisationnelle et développer son capital

organisationnel apporte un avantage compétitif à l’entreprise.

La conclusion de l’étude est que Le capital immatériel a une relation significative et

substantielle avec la performance de l’entreprise.

III-1-2-2 L’étude de Martinez-Torrez (2006) :

Martinez-Torres M.R (2006) a cherché à présenter et comprendre l’utilisation du capital

immatériel dans les organisations du savoir. Elle aussi a traité la relation entre les différentes

composantes du capital immatériel à savoir trois types : capital humain, capital

organisationnel et capital relationnel, par la méthode des équations structurelles.

Dans son étude, l’auteur a seulement traité les actifs intangibles comme les seuls qui aident

l’entreprise à réaliser ses objectifs stratégiques (ce qui représente une restriction de l’étude car

elle n’a pris en considération que l’immatériel pour la réalisation des objectifs alors que ces

derniers sont le résultat d’interactions entre l’immatériel et d’autres éléments de l’entreprise).

Afin de valider les indicateurs, Martinez-Torres a utilisé le modèle d’équation structurel

(MES). Elle propose 3 hypothèses à valider dans ce travail :

H1 : CH a un effet positif sur le CS

H2 : CS a un effet positif sur le CR

H3 : CR a un effet positif sur le CH

Mais elle précise aussi que ces relations forment un feed-back où l’influence entre les

différents éléments est réciproque en double sens.

Pour valider son modèle, elle a choisit un système universitaire (un département dans une

université) et elle a utilisé le département de droit social.

La validation des équations structurelles a été réalisée par la PLS (partiel least square)

Figure III. 11: Hypothèses de recherche de Martinez

III-1-2-3 L’étude de Moon et Kym (2006) :

Moon et Kym (2006) ont proposé un support empirique pour un modèle du capital immatériel

avec ses indicateurs et sous facteurs de mesure. Ils ont inclut trois facteurs clés : le capital

humain CH, le capital organisationnel CS et le capital relationnel CR.

Les auteurs proposent un outil usuel pour les managers afin de suivre et gérer leur capital

immatériel CI dans leurs organisations dans le but d’identifier les domaines qui nécessitent

plus de ressources. Le modèle proposé peut aussi servir de prototype pour estimer le CI de

l’entreprise (selon toujours les auteurs)

Moon et Kym (2006) expliquent que les bilans de l’entreprise, les comptes et les rapports

financiers utilisent seulement des indicateurs financiers pour mesurer la valeur de l’entreprise,

ceci n’est plus valable avec les actifs intangibles : la valeur du marché des entreprises cotées

en bourse est nettement supérieure à la valeur existante dans leurs comptes

Moon et Kym (2006) signalent que malgré son importance reconnue par toutes les entreprises,

l’évaluation du capital immatériel est restée problématique.

Ils proposent donc un modèle à trois dimensions, pour chaque dimension, ils ont défini un

ensemble de sous facteurs basés essentiellement sur la littérature et sur les travaux déjà cités.

Pour chaque sous facteur, ils ont cherché des indicateurs.

Une analyse par la méthode des équations structurelles et des tests de validité des indicateurs

ont été réalisés.

III-1-2-4 L’étude de Hsu et Fang (2009) :

Plus récemment, Hsu et Fang (2009) ont aussi traité le capital immatériel avec les équations

structurelles. En effet, ils ont essayé d’étudier l’effet médiateur de la capacité d’apprentissage

organisationnel entre le capital immatériel et le développement des nouveaux produits de

performance.

La première partie de leur travail se concentre sur les trois composantes du capital immatériel

et leur interaction. Ils valident les mêmes hypothèses que les autres recherches. Leur apport

est au niveau de l’effet médiateur de la capacité d’apprentissage organisationnelle. L’étude a

été réalisée à Taiwan et ils l’ont traitée avec la méthode PLS. L’étude a été concentrée dans

l'industrie de la Conception de Circuits Intégrés taïwanaise.

III-1-2-5 Synthèse des études effectuées sur le capital

immatériel en utilisant les

équations structurelles dans leurs analyses :

Les quatre travaux ont utilisé la méthode d’équations structurelles afin de définir les

différentes relations existantes et mesurer les valeurs des différents types de capitaux. Ils ont

tous validé l’hypothèse de l’existence d’interaction entre les différentes composantes du

capital immatériel d’où l’existence d’une dynamique de ce dernier au niveau de l’entreprise.

La synthèse de ces différents travaux de recherche est présente dans le tableau III.4

Tableau III.4: Etudes réalisées par les méthodes d’équations structurelles sur le 

capital immatériel

III-1-3 Choix de la méthode des équations structurelles :

A ce niveau, notre contribution dans ce travail consiste à reprendre les résultats effectués dans

les quatre travaux cités en faisant quelques ajouts estimés nécessaires pour améliorer la

pertinence et l’importance des résultats retrouvés et en testant le modèle dans le contexte

tunisien jugé différent. Donc par rapport aux travaux de Bontis nous changeons la

performance de l’entreprise par la création de valeur. Et par rapport aux travaux de Moon et

Martinez nous ajouterons une autre variable du modèle.

Notre modèle est formé par des variables latentes non directement observables qu’on va

essayer de mesurer à partir de variables manifestes ou observables appelées indicateurs. Le

modèle de recherche examine plusieurs variables latentes à expliquer, il est donc préférable

d’utiliser des modèles d’équations structurelles ; Pour ce faire, des structures de relations

entre des variables sont testées, sur la base de modèles de relations causales hypothétiques et

par l’exploitation de matrices de covariances ou de corrélations.

Le modèle d’équations structurelles élaboré par Jöreskog et Sörbom (1989), permet

d’introduire simultanément plusieurs variables à expliquer dans une même analyse. Il traire

l’ensemble des relations causales fondées théoriquement entre des variables indépendantes et

des variables dépendantes et il traite également, dans une même analyse, l’ensemble des

relations linéaires justifiées théoriquement entre les variables dépendantes qu’elles soient

unidirectionnelles ou réciproques.

Les modèles d’équations structurelles sont des méthodes de mesure des relations entre

variables latentes. Ils sont des techniques pour spécifier, estimer et évaluer les modèles à

relations linéaires entre variables observables et variables non observables.

A partir des années 80, on a commencé à utiliser cette technique dans les recherches

marketing et le comportement des consommateurs. Cette nouvelle approche statistique a

commencé récemment à être une méthode d’analyse empirique préférée dans les recherches

sur les opérations de management. Rachma Shah et Susan Meyer Goldstein (2006)

remarquent que les recherches sur les opérations de management doivent mettre plus l’accent

sur les modèles d’équations structurelles pour profiter de leur potentiel.

Ces modèles permettent de traiter statistiquement les variables latentes grâce surtout à

l’articulation d’analyse factorielle et de régressions : l’analyse factorielle servira à mesurer les

variables latentes et produira un modèle de mesure de ces variables. Les régressions par

contre sont destinées à tester les effets supposés entre les variables, elles produisent un

modèle de relations causales appelé système de relations linéaires structurelles.

Une variable latente est « un concept ou construit non directement observable qui nécessite de

réunir un ensemble d’indicateurs pour être mesuré » (Roussel et al, 2002). Un indicateur est

« une variable observable, appelée aussi variable observée ou variable manifeste utilisée avec

un ensemble d’indicateurs pour mesurer une variable latente ».

III­2 DEMARCHE METHODOLOGIQUE :

Au niveau de cette section, nous présentons la méthodologie de recherche que nous adoptons

dans le reste de notre travail. Roussel et al (2002) présentent la démarche méthodologique de

développement et de test d’un modèle d’équations structurelles comme suit :

Figure III. 12: Démarche méthodologique

Source : Roussel et al (2002, p24)

III-2-1 Construction du modèle théorique :

Notre modèle d’analyse représente un ensemble de relations qui expliquent le phénomène

étudié, dans notre cas nous cherchons à identifier et vérifier la relation qui existe entre la

création de valeur de l’entreprise et le capital immatériel ou encore la dynamique du capital

immatériel c’est-à-dire les différentes relations qui existent entre les composantes du capital

immatériel à savoir le capital humain, le capital organisationnel et le capital clientèle. Chaque

relation est soutenue par une hypothèse qui s’appuie sur le cadre théorique. Ces relations sont

conditionnées par deux variables modératrices qui sont le contexte interne et le capital

financier de l’entreprise.

III-2-1-1 Identification des variables d’analyse :

D’une manière générale notre modèle peut se présenter comme suit :

       Figure  III.13: Relation capital immatériel­ création de valeur

Le modèle d’analyse représente d’une manière générale l’objectif de notre recherche qui est

de chercher d’identifier la relation entre le capital immatériel de l’entreprise et sa création de

valeur.

A ce stade, notre variable à expliquer est représentée par la variable création de valeur, la

variable explicative est représentée par la variable capital immatériel. Selon la littérature

étudiée, nous avons trouvé que cette relation peut être influencée par le contexte interne de

l’entreprise (Sullivan 2000) et de son capital financier, c’est pourquoi nous avons ajouté dans

notre modèle ces deux variables modératrices.

Or, la relation que nous cherchons exactement est plus compliquée que ça. En effet, le capital

immatériel étant composé de trois types de capitaux à savoir capital humain, capital

organisationnel et capital clientèle ayant une relation dynamique entre eux, nous aurons à

étudier aussi les relations qui existent entre ces trois capitaux et leur influence sur la création

de valeur. Nous pouvons donc présenter le modèle précédent de la manière suivante :

Figure III.14 : Modèle d’analyse 

Ainsi les relations qui vont être étudiées seront celles des différents capitaux avec la création

de valeur de l’entreprise.

Le modèle est donc formé par :

• trois variables latentes explicatives : le capital humain, le capital organisationnel et le

capital clientèle ou relationnel ;

• une variable latente à expliquer : la création de valeur due au capital immatériel ;

• deux variables modératrices : le capital financier et le contexte interne de l’entreprise.

III­3  Les hypothèses de travail :

Le thème est assez récent et peu présent en tant que tel dans le contexte tunisien, c’est

pourquoi l’objectif de notre travail n’est pas de généraliser les résultats mais plutôt

d’identifier et de tester les relations et les liens entre les variables apportés par la littérature.

Les hypothèses de notre modèle se divisent en deux volets, le premier concernent les relations

entre les variables du modèle conceptuel. Le deuxième concerne les effets modérateurs.

III-3-1 1ère série d’hypothèses : Relations entre les

variables du modèle conceptuel :

Une première série d’hypothèses est à vérifier dans notre étude. Elle concerne les relations qui

existent entre les différentes formes du capital immatériel, et entre ces dernières et la création

de valeur de l’entreprise.

Hypothèse 1 : H1 : Capital humain, capital organisationnel et capital clientèle s’influencent

mutuellement

• H1a : Le capital humain affecte positivement le capital structurel.

• H1b : Le capital humain affecte positivement le capital clientèle.

• H1c : Le capital clientèle affecte positivement le capital structurel.

Cette première hypothèse a été vérifiée dans les quatre études qui ont utilisé les MES dans

l’analyse du capital immatériel.

Hypothèse2 : H2 : Le capital immatériel affecte positivement la création de valeur de

l’entreprise :

• H2a : Le capital humain affecte positivement la création de valeur.

• H2b : Le capital organisationnel affecte positivement la création de valeur.

• H2c : Le capital clientèle affecte positivement la création de valeur.

Cette hypothèse représente une des apports de notre recherche puisqu’on va tester les relations

avec la création de valeur.

III-3-2 2ème série d’hypothèses : Effet de modération

sur les différentes relations du modèle

conceptuel :

Nous avons ajouté à notre modèle conceptuel deux variables modératrices à savoir le capital

financier et le contexte interne de l’entreprise, que nous estimons avoir un effet sur les

différentes relations du modèle. D’où la deuxième série d’hypothèses qui s’intéresse à ces

effets modérateurs.

• Hypothèse 3 : H3 : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital

immatériel- création de valeur.

− H3a : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital humain -

création de valeur.

− H3b : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital

organisationnel- création de valeur.

− H3c : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital clientèle-

création de valeur.

Cette troisième hypothèse présente l’effet des différents financements des investissements

dans l’immatériel sur les relations du modèle. Cette variable modératrice est un ajout de notre

recherche par rapport aux recherches antérieures.

• Hypothèse 4 : H4 : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la

relation capital immatériel- création de valeur.

− H4a : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la relation

capital humain - création de valeur.

− H4b : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la relation

capital organisationnel- création de valeur.

− H4c : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la relation

capital clientèle- création de valeur.

Le contexte interne de l’entreprise est jugé important dans le développement du capital

immatériel et par conséquent dans la création de valeur de l’entreprise (Sullivan 2000). On

cherchera à tester cet effet modérateur.

III­4 Synthèse : Le modèle conceptuel :

Le modèle conceptuel de notre recherche contient :

• Trois variables exogènes : le capital humain, le capital organisationnel et le capital

clientèle ;

• Une variable endogène : la création de valeur ;

• Et deux variables modératrices : le capital financier et le contexte interne de

l’entreprise.

Nous avons défini deux séries d’hypothèses de recherche en relation avec notre modèle

conceptuel :

• Une première série concernant les relations de base de notre modèle ;

• Une deuxième série concernant les effets de modération.

La synthèse de notre modèle ainsi que les hypothèses de recherche sont schématisées sur la

figure III.

Figure III.15 : Modèle conceptuel et hypothèses de recherche

Conclusion :

La mise en place d’un système de gestion et de suivi du capital immatériel et ses composantes

dans l’entreprise s’avère nécessaire.

Au niveau de ce chapitre, nous avons présenté l’importance et la nécessité de mesurer et de

suivre le capital immatériel (Section I). Ensuite, nous avons analysé différents modèles

traitant le capital immatériel et ses composantes au sein de l’entreprise (Section II). Pour

terminer, nous avons défini notre modèle théorique ainsi que les hypothèses de recherche

(Section III).

Le modèle conceptuel est formé par trois variables explicatives (capital humain, capital

organisationnel et capital clientèle), une variable à expliquer (création de valeur de

l’entreprise) et deux variables modératrices (le capital financier et le contexte interne de

l’entreprise).

Nos hypothèses de recherche forment deux volets :

Un premier volet concernant les relations de bases entre les variables du modèle

Un deuxième volet concernant les effets de modération

Dans la deuxième partie de notre travail, les hypothèses et le modèle seront soumis à une

évaluation empirique, en vue d’une confirmation ou une infirmation.

Conclusion de la première partie

La première partie de notre travail consiste en une revue de la littérature spécialisée dans le

domaine du capital immatériel. Elle est structurée en trois chapitres. Le premier étant un

chapitre introductif du concept capital immatériel. La revue de la littérature nous a amené à

adopter à la fin de ce chapitre la décomposition du capital immatériel en trois composantes :

le capital humain, le capital organisationnel et le capital clientèle.

Le deuxième chapitre identifie les différentes interactions qui existent entre les composantes

du capital immatériel et leur impact sur la création de valeur de l’entreprise. Ainsi, la

dynamique du capital immatériel est analysée dans le but d’une meilleure création de valeur.

Notre troisième chapitre présente quelques exemples de modèles du capital immatériel. En

synthèse de ces travaux nous avons déterminé notre modèle conceptuel et ses variables. Entre

ces différentes variables nous avons supposé l’existence d’un ensemble de relations ce qui

représente l’objet de nos hypothèses de recherche.

L’étape suivante de notre travail consiste à évaluer le modèle conceptuel, issu de la revue de

littérature, au niveau du terrain de recherche. Il s’agit de tester les hypothèses développées ci-

dessus et de présenter un modèle explicatif de la dynamique du capital immatériel et son

impact sur la création de valeur de l’entreprise, validé empiriquement.

Deuxième partie 

Choix méthodologiques, résultats 

empiriques et discussion des 

résultats

Introduction de la deuxième partie

Après avoir défini le modèle conceptuel et les hypothèses de recherche dans la première

partie de notre thèse, nous présentons dans cette deuxième partie notre étude empirique qui

consiste à confronter le modèle élaboré à la réalité du contexte d’investigation.

Pour ce faire, nous avons divisé cette partie en deux chapitres :

Nous abordons dans le cadre du Chapitre IV la méthodologie empruntée pour la réalisation

de l’étude empirique. Nous présentons à ce titre, la méthode de recherche utilisée, la

construction de nos différentes variables de recherche, la procédure de collecte des données et

enfin, les analyses statistiques à effectuer sur les données recueillies.

Dans le Chapitre V, nous présentons et discutons les résultats retrouvés à l’issue de

l’investigation dans le contexte tunisien. Ces résultats concernent l’épuration et la validation

des instruments de mesure, le test et la validation de nos hypothèses de recherche.

Chapitre IV : Méthodologie de l’étude 

empirique

L’objectif de ce chapitre est de présenter la méthodologie de l’étude empirique par laquelle

nous testons notre modèle et nos hypothèses de recherche. Nous présentons en premier lieu la

procédure de construction des instruments de mesure utilisés. (Section1)

En deuxième lieu, nous abordons les étapes de la collecte des données, de la construction du

questionnaire jusqu’à son administration. (Section2)

Dans un troisième temps, nous examinons les différentes techniques d’analyse que nous

appliquons aux données collectées auprès de 144 entreprises tunisiennes. (Section3)

Enfin, une première étude est réalisée auprès de 50 entreprises tunisiennes est analysée afin de

pouvoir positionner les entreprises de notre échantillon par rapport à notre thème de

recherche. (Section4)

Section I : Procédure de construction et de validation des 

échelles de mesure retenue dans l’analyse :

Pour construire et valider les échelles de mesure des variables de notre modèle, nous nous

sommes inspirés du paradigme de Churchill. Selon la figure IV.1 (paradigme de Churchill),

les étapes 1 à 4 constituent la phase exploratoire alors que les étapes 5 à 8 constituent la phase

de validation. Nous avons suivi les étapes de la phase exploratoire comme préconisé par le

paradigme de Churchill:

L’étape 1, la spécification du domaine des construits, les étapes 2 et 3 correspondent à la

génération d’un échantillon d’énoncés et à la collecte des données; il est également nécessaire

de choisir l’échelle de notation. L’étape 4, la purification de l’instrument de mesure, est

réalisée en fonction des résultats donnés par l’analyse factorielle en composantes principales

et le calcul du coefficient alpha de Cronbach.

Pour la phase de validation, nous avons eu recours à l’analyse factorielle confirmatoire qui

correspond à une utilisation restreinte des modèles d’équations structurelles.

Concernant l’étape 8, nous ne pouvons établir des normes à partir de nos échelles. En effet,

cette étape suppose que la validité des échelles soit parfaitement établie et nécessite un

échantillon représentatif (Le Louarn, 1997). Or, dans le cadre du présent travail, la plupart des

échelles choisies sont testées pour la première fois. Il est donc difficile, voire impossible, de

générer des normes à partir d’une étude exploratoire sur ces échelles.

Figure IV.1 : Paradigme de Churchill

I­1 Génération d’un échantillon d’énonces et échelles de notation

Pour la construction des échelles, nous nous sommes basés sur les dimensions principales

retenues à la fin de la revue de littérature. Des items ont été empruntés aux échelles de Bontis

et al (2000). Nous avons introduit d’autres items apparus dans la revue de la littérature.

Ces dimensions ont ensuite fait l’objet d’une étude qualitative par entretiens semi-directifs

auprès d’universitaires dans le domaine de gestion.

I-1-1 Les variables explicatives :

L’analyse du tableau III.4 montre que nous ne possédons à ce stade de la recherche qu’une

seule échelle de mesure, pour chaque variable, bien définie et testée avec le questionnaire en

appui : c’est celle de Bontis (Bontis, 1997 ; Bontis et al 2000).

Plusieurs remarques peuvent être formulées concernant les limites de ces échelles :

1. Ces échelles de mesure sont testées dans les contextes canadien et malaisien. Les deux

contextes étant différents du contexte de notre présente recherche à savoir le contexte

tunisien. Une adaptation de ces échelles est préconisée.

2. Ces échelles sont unidimensionnelles, alors que la revue de la littérature montre une

multidimensionnalité des variables capital humain, capital organisationnel et capital

clientèle.

3. Le contenu des échelles de mesure de chaque variable est sujet à discussion. En effet, au

niveau du capital organisationnel, Bontis élimine la propriété intellectuelle. Au niveau du

capital clientèle, il prend compte seulement les relations de l’entreprise avec les clients et

ignore les autres partenaires externes de l’entreprise.

Sur la base de ces remarques, et en nous appuyant sur les travaux de Edvinsson et Malone

(1997), Sveiby (1997), Roos et Roos (1997), Bontis et al (2000), nous estimons que des

modifications sont nécessaires.

Une première étape de l’analyse qualitative nous a conduits à définir le contenu de chaque

composante des différentes variables. En deuxième lieu, nous avons pu formuler les différents

indicateurs de mesure.

I-1-1-1 Au niveau du capital humain :

Pour le capital humain nous gardons la définition apportée par Roos et al (1998) :

Capital humain = Compétences + Attitudes + Agilité intellectuelle ou Capacité

( Roos, Dragonetti et Edvinsson, 1998)

Sur la base des travaux de Roos et al (1998) et de Sveiby (1997), nous estimons que notre

variable est tridimensionnelle composée de trois composantes : « compétence », « attitudes »

et « agilité intellectuelle » ou « capacités ». Les items de chaque composante sont adoptés de

ceux du capital humain de Bontis (1998) avec quelques modifications4.

Ainsi, les items retenus pour chaque composante sont les suivants :

Pour la variable compétence, cinq items sont retenus pour le reste de l’étude.

4 Sur la base des remarques que nous avons traitées concernant ces échelles de mesure

Tableau IV.1: Mesure retenue de la variable « compétences »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumé des items Items

CAPHUM1 Le degré de compétence des

employés

Le niveau de compétence de nos

employés est le plus élevé sur le marché

CAPHUM2 Le succès des programmes de

formation

Nos programmes de formation sont

généralement réussis

CAPHUM3 Les connaissances des

employés

Les connaissances de nos employés sont

les meilleures par rapport à nos

concurrents

CAPHUM4 L’intelligence des employés Nos employés ont souvent manifesté un

degré élevé d’intelligence

CAPHUM5 Le respect des programmes

de travail

Les programmes de travail sont le plus

souvent respectés par nos employés

Pour la variable « attitude », nous avons gardé sept items.

Tableau IV.2: Mesure retenue de la variable « attitudes »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumés des items Items

CAPHUM6 L’intégration des employés dans leur milieu interne

Notre entreprise favorise l’intégration des employés dans leur milieu du travail

CAPHUM7 La motivation des employés Nos employés sont le plus souvent motivés dans leur travail

CAPHUM8 La satisfaction des employés Nos employés sont satisfaits de leur entreprise

CAPHUM9 La qualité du travail fait par les employés

La qualité du travail fait par les employés est satisfaisante

CAPHUM10 Le travail des employés en groupe

Notre entreprise tire le maximum de ses employés lorsqu’ils travaillent en groupe

CAPHUM11 La satisfaction à l’égard de l’ambiance entre les employés

Nous sommes satisfaits à l’égard de l’ambiance entre les employés au sein de l’entreprise

CAPHUM12 La satisfaction à l’égard de la conduite des employés au sein de l’entreprise

Nos employés sont généralement considérés comme les meilleurs de toute l’industrie

Pour la variable « agilités intellectuelles », cinq items sont retenus.

Tableau IV.3 : Mesure retenue de la variable « agilités intellectuelles »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumés des items Items

CAPHUM13 L’apport de nouvelles idées par les employés

Les employés de notre entreprise sont créatifs (ils apportent souvent de nouvelles idées)

CAPHUM14 La réflexion des employés avant d’agir

Nos employés réfléchissent avant d’agir

CAPHUM15 L’apprentissage des employés des expériences du passé.

Nos employés apprennent des expériences passées

CAPHUM16 La capacité des employés à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent

Si un problème surgit, nos employés sont capables de le résoudre

CAPHUM17 La capacité des employés à améliorer leurs connaissances

Nos employés cherchent chaque fois à améliorer leurs connaissances

I-1-1-2 Au niveau du capital organisationnel :

Deux dimensions sont définies pour ce capital : « capital processus » et « capital innovation ».

Nous intégrons la propriété intellectuelle dans notre analyse.

Capital Organisationnel = Capital Innovation + Capital Processus (Roos et al (1998))

Capital innovation :

• Capacité de renouvellement

• Résultat de l’innovation R et D

• Voir, anticiper, investir à temps, rester vigilant en disposant d’une flexibilité

stratégique

Capital Processus :

• Processus d’exploitation qui améliore l’efficacité de production

• NTCI : savoir pratique

Ainsi, les indicateurs de mesure retenus pour cette variable sont les suivants :

Pour la variable « Capital innovation », trois items sont retenus pour le reste du travail :

Tableau IV.4 : Mesure retenue de la variable « capital innovation »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumés des items Items

CAPORG1 Le développement et

l’implantation de

nouvelles idées

Notre entreprise prend en charge le

développement de nouvelles idées et de

nouveaux produits

CAPORG2 La satisfaction à l’égard

des résultats de

l’innovation

Nous somme généralement satisfait des

résultats de l’innovation

CAPORG3 la protection de la

propriété intellectuelle

Nous possédons les procédures nécessaires

pour protéger nos propriétés intellectuelles

Huit items forment l’échelle de mesure de la variable « capital processus ».

Tableau IV.5 : Mesure retenue de la variable « capital processus »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumés des items Items

CAPORG4 L’amélioration du temps de transaction

Le temps nécessaire pour réaliser un ensemble de transaction a été diminué au cours des dernières années

CAPORG5 L’accès facile à l’information grâce aux systèmes

Nos systèmes de donnée favorisent l’accès facile aux informations

CAPORG6 La maîtrise des flux d’information

Nous maitrisons les différents flux d’information existants dans l’entreprise

CAPORG7 Le partage de la connaissance

Notre organisation favorise le partage des connaissances entre ses employés

CAPORG8 La flexibilité de la structure de l’entreprise

La structure de notre organisation est assez flexible ce qui l’aide à s’adapter aux changements de l’environnement

CAPORG9 L’implantation et l’usage de nouvelles technologies d’information et de communication

Si des nouvelles technologies d’information et de communication apparaissent sur le marché, nous sommes en mesure de les adopter rapidement dans notre entreprise

CAPORG10

Le support de l’innovation par les procédures

Les systèmes et les procédures de l’organisation appuient l’innovation

CAPORG11

L’efficacité des processus d’exploitation

Nous possédons des processus d’exploitation efficaces

I-1-1-3 Au niveau du capital clientèle ou relationnel :

Nous estimons nécessaire d’ajouter une deuxième composante « les relations avec les parties

prenantes ». Par conséquent, nous optons pour une variable bidimensionnelle formée de deux

composantes : « les relations avec les clients » et « les relations avec les parties prenantes ».

Selon la littérature ce capital contient :

• Relations ou réseau d’associés de l’organisation (fournisseurs, administration……)

• Valeur de la liste clients (+ information sur cette liste)

• Valeur des relations avec les clients

• Satisfaction et loyauté avec les clients

• Valeur future des profits générés par cette loyauté

Les indicateurs que nous avons retenus pour les deux dimensions de la variable capital

clientèle sont les suivants :

La variable « Relations avec les clients » est mesurée par sept indicateurs :

Tableau IV.6 : Mesure retenue de la variable « relations avec les clients »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumés des items Items

CAPCLT1 La satisfaction des

clients

Un sondage auprès de nos clients indique

qu’ils sont généralement satisfaits de notre

entreprise

CAPCLT2 La part de marché Notre part de marché a été constamment

améliorée au cours des dernières années

CAPCLT3 La conservation des

clients

Nous sommes convaincus que nos clients

continueront à acheter nos produits

CAPCLT4 L’acquisition de

nouveaux clients

Nous avons la capacité d’acquérir chaque fois

de nouveaux clients

CAPCLT5 L’orientation de

l’entreprise vers le client

Notre entreprise est fière d’être orientée vers le

client

CAPCLT6 Donner de l’importance

aux besoins des clients

Nous sommes constamment à la rencontre de

nos clients pour savoir ce qu’ils veulent de

nous

CAPCLT7 Procurer des services à

valeur ajoutée aux

Notre entreprise réussit à maintenir le meilleur

service à valeur ajoutée pour ses clients

clients

La mesure de la variable « Relations avec les autres partenaires externes » est composée de

quatre items.

Tableau IV.7 : Mesure retenue de la variable « relations avec les autres partenaires 

externes »

Pas du tout d’accord / Tout à fait d’accord (1-5)

Codes Résumés des items Items

CAPCLT8 Les relations de partenariat Nous cherchons à réaliser des relations de partenariat avec d’autres entreprises

CAPCLT9 Les relations avec les fournisseurs

Nous sommes satisfaits de nos relations avec nos fournisseurs

CAPCLT10 Comprendre les objectifs sur le marché

Nos objectifs sur le marché sont compris par tous les membres de l’entreprise

CAPCLT11 Avoir de bonnes informations sur les fournisseurs

Nous possédons de bonnes informations sur les fournisseurs

I-1-2 La variable à expliquer : Création de valeur de

l’entreprise :

Le capital immatériel procure à l'entreprise deux types de valeur: Le premier type est le plus

direct et qui représente les cash-flows. Le deuxième type est moins direct: certaines

entreprises utilisent leur capital immatériel pour se positionner stratégiquement par exemple

l'obtention de la loyauté des consommateurs (Sullivan 2000).

Dans le ICM Gathering du 1999, les compagnies membres ont donné une liste de valeurs

procurées à travers le capital immatériel à leurs firmes, nous prenons ainsi les sept items

suivants:

Tableau IV.8 : Mesure retenue de la variable « création de valeur »

Degré d’importance : Faible / élevé (1-5)

Codes Items

CREAVAL1CREAVAL2CREAVAL3CREAVAL4CREAVAL5CREAVAL6CREAVAL7

L’amélioration de la réputation de l’entreprise sur le marchéL’amélioration des revenus des produits et servicesLa réduction des coûts de l’entreprise Les moyens nécessaires à la protection de l’innovation L’accès facile aux technologies par l’entrepriseLa loyauté des consommateurs à l’entreprise Les barrières à l’entrée des concurrents potentiels

I-1-3 Les variables modératrices

Les deux variables modératrices que nous testons dans notre recherche sont « le contexte

interne de l’entreprise » et « le capital financier ».

I-1-3-1 Variable contexte interne de l’entreprise

Nous prenons la composition de Sullivan (Sullivan 2000). Il présente le contexte interne de

l’entreprise qui a une influence sur le capital immatériel sous forme de six points :

• La vision, la stratégie et les objectifs de l'entreprise; La vision décrit la firme comme

elle espère être dans le futur ;

• Les valeurs et la culture de l'entreprise; Les valeurs de l'entreprise sont l'ensemble des

idées et des croyances des membres de l'organisation. Elles affectent les décisions de

chaque jour des employés ;

• Les forces et faiblesses de l'entreprise;

• Les stratégies disponibles et valables à l'entreprise;

• La performance courante par rapport aux objectifs;

• L'utilité potentielle de capital immatériel à accomplir la vision et la stratégie de

l'entreprise.

Ainsi les indicateurs de mesure retenus sont les suivants :

Tableau IV.9 : Mesure retenue de la variable « contexte interne »

Degré d’importance : Faible / élevé (1-5)

Codes Items

CONTINT1 La définition de la vision et la stratégie de l’entreprise

CONTINT2 La prise en considération des valeurs et de la culture de l’entreprise dans la définition de sa stratégie

CONTINT3 La prise en considération des forces et faiblesses de l’entreprise dans la définition de sa stratégie

CONTINT4 La réalisation des objectifs fixés

CONTINT5 L’utilité du capital immatériel dans l’accomplissement de la vision et la stratégie de l’entreprise

I-1-3-2 Variable Capital financier :

Sur la base des interactions inspirées des travaux de Roos et al (1998), nous prenons le capital

financier sous forme de financement des différents aspects immatériels de l’entreprise. En

plus des quatre formes d’investissements immatériels, l’analyse qualitative nous a permis

d’ajouter le financement des investissements des conditions de travail et le financement des

relations de partenariat.

Nous prenons comme indicateurs dans notre modèle:

Tableau IV.10 : Mesure retenue de la variable « capital financier »

Degré d’importance : Faible / élevé (1-5)

Codes Items

CAPFIN1 Le financement des investissements en formation

CAPFIN2 Le financement pour l’amélioration des conditions du travail

CAPFIN3 Le financement des investissements dans les systèmes d’information

CAPFIN4 Le financement des investissements dans la recherche et développement

CAPFIN5 Le financement des investissements en marketing

CAPFIN6 Le financement des relations de partenariat

I­2 Synthèse : Le modèle structurel et le modèle de mesure

Après avoir déterminé le modèle théorique représentant les relations linéaires entre les

variables, l’utilisation de la méthode des équations structurelles nous amène à définir deux

modèles : le modèle structurel et le modèle de mesure.

La formalisation des équations structurelles met en équation le modèle général qui s’établit

entre l’ensemble des relations linéaires entre les variables latentes suggérées par le modèle

d’analyse. Nous présentons alors un système de relations linéaires structurelles ou équations

du modèle structurel et un système de mesure des variables latentes ou équations du modèle

de mesure.

Le modèle structurel :

Le modèle structurel de notre recherche représente les relations linéaires qui peuvent exister

entre la création de valeur de l’entreprise (variable dépendante) et les trois variables

explicatives du modèle à savoir : le capital humain, le capital organisationnel, le capital

clientèle.

Le modèle de mesure :

Le modèle de mesure est une sous partie du modèle complet incluant les relations entre les

variables manifestes et latentes.

La synthèse des différentes relations entre les variables du modèle peut être analysée par le

modèle de mesure et le modèle structurel qui peuvent être à ce niveau schématisés.

Figure IV.2 : Modèle structurel et modèle de mesure

Section II : La collecte des données :

L’identification du processus d’échantillonnage et de la structure du questionnaire représente

l’objectif de cette section.

II­1 Echantillon :

Avant de procéder à un recueil de données empiriques, il faut déjà définir notre unité

d’analyse, à partir de notre population cible. Il s’agit de contacter les entreprises qui ont un

certain développement de leurs actifs immatériels. Par conséquent, nous optons pour les

entreprises qui sont déjà inscrites à un programme de mise à niveau depuis une période assez

significative pour sentir les résultats de ce programme.

Au sein de l’entreprise, nous avons préféré interroger les dirigeants, car ceux-ci sont les plus

aptes à nous répondre sur les différentes formes du capital immatériel (humain,

organisationnel, de clientèle).

Ainsi, notre population mère est composée des entreprises tunisiennes qui ont adhéré au

programme de mise à niveau et qui ont commencé leur premier programme depuis au moins 3

ans. Cette population est dispersée sur tout le territoire tunisien et concerne tous les secteurs

d’activité. Elle est représentée par 2200 entreprises.

La liste donnée par le bureau de mise à niveau BMN est très désordonnée. Des classements

ont été réalisés sur la base de deux critères qui nous semblent importants pour pouvoir

sélectionner les entreprises :

Le premier critère étant la date d’adhésion au programme de mise à niveau. Les responsables

du bureau de mise à niveau estiment convenable de parler de fruits du programme à partir de

la 3ème année d’adhésion car après cette période l’entreprise commence à sentir le résultat du

programme ainsi que l’amélioration de sa performance et sa compétitivité grâce aux différents

investissements réalisés. Nous avons éliminé par conséquent toutes les entreprises qui ont

moins de 3 ans dans ce programme.

Un problème auquel nous avons été confrontés est le fait que la base de données que nous

avons eue au bureau de mise à niveau n’est pas complète. La date d’adhésion manque dans

certains cas, ce qui nous amène à les éliminer.

Pour le deuxième critère de sélection, un classement selon l’effectif est réalisé sur le nombre

restant d’entreprises. Nous estimons que les entreprises qui ont un effectif important ont une

notion du capital humain assez développé.

A cause de la nature de l’analyse que nous réalisons dans la suite de ce travail, c'est-à-dire

l’utilisation de la méthode des équations structurelles, nous sommes contraint à travailler avec

un échantillon au moins égal à nos variables plus les coefficients à estimer. Par conséquent,

nous choisissons de faire l’analyse sur la base d’un échantillon de taille supérieure à 100

entreprises (taille jugée minimale mais suffisante pour une modélisation en équations

structurelles (Roussel et al, 2002). Notre échantillon final est estimé à 144 entreprises.

II-1-1 Particularité du contexte d’investigation :

La Tunisie est une économie semi-industrialisée et s’oriente progressivement vers les

services. Durant cette phase transitoire, l’appropriation du savoir joue un rôle déterminant, les

actifs intangibles (brevets, etc.) et la recherche-développement occupe une place

prépondérante dans la stratégie de l’entreprise par rapport aux facteurs traditionnels de

production : travail et capital physique.

L’appropriation du savoir par les entreprises se traduit par l’intégration des biens de

l’économie du savoir (actifs intangibles, utilisation des TIC, équipement intensif en progrès

technologique, main d’œuvre hautement qualifiée etc…) comme facteur de production.

Il se dégage des enquêtes de l’INS (Institut National De Statistique) et de l’enquête

compétitivité (ITCEQ) que les investissements dans le savoir et la compétitivité se présentent

comme suit :

• Pour les entreprises considérées compétitives 72% ont déclaré avoir assuré une

formation de leurs employés (47% seulement pour les autres entreprises)

• 82% des entreprises certifiées en matière de normes de qualité sont considérées des

entreprises compétitives

• 77% des entreprises sont parvenues à être plus compétitives en investissant dans la

recherche et l’innovation

Le programme de mise à niveau a contribué à l’appropriation du savoir pour les entreprises :

• Le taux d’encadrement est passé de 9% en 1995 à 17% en 2008

• Le nombre d’entreprises certifiées ISO est passé de 10 en 1995 à 1300 en 2009

• Les entreprises utilisant des logiciels de type MMAO, GPAO, DD, CAO pour la

gestion de la production est passé de 50 en 1995 à 1000 en 2008.

• 97% des entreprises mises à niveau sont connectées à l’Internet, la majorité à travers le

réseau ADSL, 57% des entreprises disposent de réseau intranet

Du point de vue de l’appropriation du savoir par les agents économiques, on observe des

progrès importants au niveau des entreprises impulsés par l’ouverture sur l’extérieur et

l’exposition à la concurrence et favorisés par les programmes de mise à niveau et de

modernisation des secteurs productifs.

Notre choix est donc basé sur l’importance du programme de mise à niveau pour le

développement du savoir au sein des entreprises tunisiennes.

En quoi consiste donc ce programme ?

Selon les documents du bureau de mise à niveau sont éligibles au programme :

Les entreprises :

• disposant d’un potentiel de croissance

• en activité au moins depuis deux ans

• qui ne sont pas en difficultés économiques

Relevant des secteurs industriels et des services liés à l’entreprise.

Les actions à réaliser sont:

• Les investissements technologiques à caractère prioritaire (I.T.P) :

• Les investissements matériels :

− Matériels de conception

− Matériels de recherche et développement

− Matériel de laboratoire

• Les investissements immatériels :

− Assistance technique liée aux investissements matériels éligibles a l’ITP

− Mise en place d’un système d’assurance qualité, HACCP…

− Certification : ISO,…

− Les logiciels se rapportant :

à la conception assistée par ordinateur, CAO

Au matériel de laboratoire

Aux technologies de l’information (les logiciels de bureautique sont

exclus)

Les entreprises qui adhèrent à ce programme bénéficient de plusieurs avantages. L’Etat

procure à ces entreprises des aides financières sous deux formes :

• 50% du coût des investissements matériels à caractère prioritaire, avec un plafond de

100.000 dinars par entreprise et renouvelable tous les cinq ans

• 70% du coût des investissements immatériels à caractère prioritaire, avec un plafond

de 70.000 dinars par entreprise et renouvelable tous les cinq ans

Sur la base des données du bureau de mise à niveau, nous remarquons que les entreprises qui

sont inscrites au programme de mise à niveau depuis une certaine période peuvent arriver à

renforcer l’efficacité et le rendement des services offerts par leur environnement et surtout

promouvoir les investissements immatériels.

Ainsi, le choix de ces entreprises comme population mère de notre recherche peut être justifié

par l’importance accordée aux différents types d’investissement surtout immatériels, le

renforcement et le développement de ces entreprises et l’amélioration de leur compétitivité

sur le marché aussi bien local qu’international.

Malgré certaines insuffisances, nous estimons trouver au sein de ces entreprises un

développement -même réduit- de la notion de l’immatériel dans leurs activités.

II­2 Le questionnaire :

Notre enquête est réalisée par questionnaire. C’est un outil de collecte de données primaires

bien adapté aux recherches quantitatives puisqu’il permet de traiter de grands échantillons et

d’établir des relations statistiques ou des comparaisons chiffrées (Thiétart et coll, 1999).

II-2-1 Organisation du questionnaire :

L’organisation du questionnaire doit être bien soignée afin de faciliter son administration. Le

questionnaire de notre recherche est structuré en trois principales parties :

• L’introduction du questionnaire

• Le corps du questionnaire

• L’identification de l’entreprise

II-2-1-1 L’introduction du questionnaire :

Nous avons envoyé avec le questionnaire une lettre d’accompagnement (Annexe 2.A). Elle

sert d’introduction, et définit le thème de notre recherche ainsi que l’objectif. Elle comprend

également des indications relatives au remplissage du questionnaire et insiste sur l’anonymat

des réponses.

II-2-1-2 Le corps du questionnaire : La dynamique du capital

immatériel :

Cette partie est divisée en différents blocs de questions représentant chacun une variable

latente à identifier. (Annexe 2.B)

II-2-1-3 L’identification de l’entreprise :

Cette partie représente les questions relatives à l’identification de l’entreprise en termes de

raison sociale, effectifs, adhésion au programme de mise à niveau, qualité du répondant.

II-2-2 Choix de l’échelle :

L’échelle de Likert à 5 options est préconisée dans notre cas pour affecter des scores à chaque

indicateur représentant une variable latente. Les répondants donnent leur opinion sur les

propositions tout à fait d’accord à pas du tout d’accord pour les trois variables explicatives.

Pour les trois autres variables, les répondants doivent donner leur opinion sur le degré

d’importance des différentes notions dans leurs entreprises de faible à élevé.

II-2-3 le pré-test du questionnaire :

Pour évaluer la formulation des questions, le questionnaire a été pré-testé dans un premier

temps auprès d’une trentaine d’étudiants de master en gestion qui l’ont rempli sans manifester

de difficultés particulières.

II­3 Mode d’administration du questionnaire :

La difficulté qui se pose dans notre cas est le nombre élevé d’entreprises de notre échantillon.

La méthode des équations structurelles est souvent utilisée en gestion surtout en marketing et

en GRH. Le nombre de questionnaires remplis est très important : en marketing on a recours à

cette méthode pour l’analyse des comportements et des attitudes des consommateurs et en

GRH l’analyse consiste dans le comportement des employés et par conséquent la collecte de

données est assez simple à réaliser.

Dans notre cas, nous avons besoin d’un nombre important de dirigeants d’entreprises

dispersées sur tout le territoire tunisien, ce qui n’est pas toujours facile vu la disponibilité des

dirigeants et les contraintes de distance et d’emplacement des entreprises de notre population

mère.

Nous optons pour le choix de la voie postale pour l’envoie des questionnaires. La particularité

de ce mode d’administration réside dans le fait qu’il est autoadministré par les sujets sollicités

et il élimine la contrainte d’emplacement des entreprises.

Même si les entreprises tunisiennes ont acquis une certaine expérience avec l’internet, le

recours à ce moyen reste toujours peu utilisé par le personnel et nous manquons d’information

sur les adresses mails des différentes entreprises figurant dans la liste donnée par le bureau de

mise à niveau.

L’administration du questionnaire a été donc réalisée au début par voie postale ; pour cela

nous avons envoyé 300 lettres contenant les questionnaires aux différents dirigeants des

entreprises de notre échantillon. Nous avons inséré dans chaque envoie une lettre

d’accompagnement afin d’expliquer la nature de l’enquête ainsi qu’une enveloppe affranchie

portant notre adresse permettant aux répondants de remplir le questionnaire et de l’envoyer

sans subir de charges supplémentaires.

Le problème qui s’est posé est que le taux de réponses est faible (28%) : le nombre de

questionnaires reçus et valides est de 84 seulement après le premier envoi et deux relances.

Nous n’avons pas atteint le seuil de 100 que nous attendons au début. Pour cette raison, nous

avons terminé l’enquête par le face à face. Ce qui n’était pas aussi facile car il est parfois

impossible de rencontrer le dirigeant et lui donner le questionnaire. Nous le laissons auprès

des secrétaires au même parfois au bureau d’ordre et nous faisons le va et vient pour le

récupérer. En fin de compte nous avons pu collecter en totalité 144 réponses.

Section III : Présentation des analyses de données :

Dans cette section, nous présentons les différentes analyses à effectuer dans la suite de notre

travail. Après avoir défini les outils statistiques que nous utilisons, nous traitons en premier

lieu l’analyse en composantes principales (ACP) comme outil exploratoire des données et un

instrument de purification des différents indicateurs de mesure. Puis, nous traitons l’analyse

factorielle confirmatoire pour vérifier et valider notre modèle. Enfin, les tests des relations des

différentes variables du modèle global sont analysés.

III­1 Choix des outils de traitement statistique :

Les différents traitements statistiques effectués dans notre recherche sont réalisés par deux

logiciels SPSS (version 15.0) et AMOS (version 7.0).

SPSS est un logiciel statistique de gestion et d’analyse de donnée. Il est convivial et souple

dans l’exécution des différents traitements statistiques. Nous utilisons ce logiciel au niveau de

notre première analyse en composantes principales ACP.

Le travail par SPSS est complété par un deuxième logiciel AMOS qui sert pour l’analyse

factorielle confirmatoire AFC ainsi qu’aux différents tests de relations entre les différentes

variables du modèle. Il est aussi un logiciel convivial et simple à utiliser car il se base sur une

analyse graphique qui permet de spécifier le modèle et les relations entre les indicateurs grâce

à un assistant graphique.

III­2 Analyse en composantes principales : ACP :

L’analyse en composante principale est souvent utilisée comme méthode d'analyse

exploratoire en vue de créer des échelles de mesure. Lors de la mise au point d’un instrument

de mesure, nous voulons déterminer combien de dimensions indépendantes sont nécessaires

pour rendre compte de la majorité de la variance présente dans l’ensemble des items de

l’instrument. Comme dans toute analyse statistique, nous tentons d'expliquer la plus forte

proportion de la variance par un nombre aussi restreint que possible de variables.

Si tous les coefficients de corrélation sont faibles, il n’y aurait absolument aucun intérêt à

procéder à une analyse en composantes principales de ces données. En effet, pour pouvoir

extraire une composante correspondant à une fonction linéaire des variables initiales, il faut

nécessairement que ces variables soient inter corrélées.

L'analyse est effectuée par le logiciel SPSS 15.0. C’est une analyse de type exploratoire

puisqu'elle ne permet pas de déterminer à l'avance quelles variables devraient être liées à

quels facteurs. Nous cherchons si la solution factorielle proposée par le logiciel confirme nos

hypothèses de départ.

Avant même de lancer une ACP, il faut s’assurer que les données sont factorisables. Pour cela

nous avons recours à deux types de testes : l’indice KMO et le test de sphéricité de Bartlett :

L’indice KMO : La mesure de Kaiser-Meyer-Olkin est un indice d'adéquation de la solution

factorielle. Il indique jusqu'à quel point l'ensemble des variables retenues est un ensemble

cohérent et permet de constituer une ou des mesures adéquates de concepts. Un KMO élevé

indique qu'il existe une solution factorielle statistiquement acceptable qui représente les

relations entre les variables.

Le test de sphéricité de Bartlett: Ce test vérifie l'hypothèse nulle selon laquelle toutes les

corrélations seraient égales à zéro. Ce test doit être significatif pour nous autoriser à rejeter

l’hypothèse nulle d’identité indiquant l’absence de corrélation significative entre nos

variables. La probabilité d'obtenir la valeur du test doit être plus petite que 0.05.

Les deux tests peuvent être complétés par l’analyse de la matrice anti-image qui reprend les

MSA de chaque variable. Si MSA 0.5 nous éliminons la variable.˂

Une étude de la dimensionnalité des échelles de mesure est préconisée ainsi que l’évaluation

des communautés qui peut affiner l’analyse. (Les communautés 0.5 sont éliminées de˂

l’analyse). Une fois ces étapes réalisées, le nombre de variable initial se réduit à un nombre

restreint.

Cette analyse est complétée par une analyse factorielle confirmatoire.

III­3 Analyse factorielle confirmatoire :

L’analyse factorielle confirmatoire (AFC) est une technique statistique qui se situe dans le

prolongement de l’analyse factorielle exploratoire. Elle permet de tester un modèle théorique.

En effet, nous avons recours à l’analyse factorielle confirmatoire pour valider les échelles

construites dans la phase exploratoire.

Afin de mettre en œuvre l’AFC, trois critères doivent être étudiés (Roussel et al, 2002) :

• La fiabilité du construit

• La validité du construit

• Le degré d’ajustement du modèle de mesure

Avant de traiter ces notions, il faut déjà s’assurer de la normalité des distributions qui

constitue une condition des analyses multivariées. Les variables étudiées doivent suivre une

loi normale. Pour cela deux critères sont à examiner : le coefficient de symétrie (Skweness) et

d’aplatissement (Kurtosis).

Le premier indique si la distribution est symétrique ou non, le deuxième compare la forme de

la courbe de dispersion des observations à celles de la loi normale. Le critère de Mardia est

aussi à analyser.

Si notre distribution ne suit pas la loi normale, nous sommes amenés à effectuer la méthode

de bootstrap. C’est une méthode statistique basée sur des simulations pour réaliser de

l’inférence statistique quand la distribution des données n’est pas connue. Elle poursuit deux

buts :

• Améliorer la robustesse d’un modèle prédictif ;

• Renseigner sur la stabilité de ce modèle.

III-3-1 La fiabilité d’une échelle :

La fiabilité d’une échelle correspond à la cohérence entre les items d’un même construit. Pour

ce faire, nous avons recours au calcul du coefficient d’homogénéité alpha de Cronbach et le

coefficient Rhô de Joreskog.

Le coefficient alpha se base sur l’inter corrélation entre items et sur le nombre d'items de

l'échelle. Il peut être considéré comme l'indicateur de la proportion de la variance de l'échelle

qui est attribuable au score vrai de la variable (le reste est considéré comme erreur).

Il varie théoriquement entre 0 et 1. La longueur de l'échelle a généralement une incidence sur

l'ampleur d'alpha. Lorsque les inter-corrélations entre les items sont très fortes, le coefficient

de fidélité alpha va être très élevé et nous pouvons nous contenter de moins d'items.

Le coefficient Rhô de Joreskog ou Rhô de cohérence interne ne dépend pas de la taille de

l’échantillon et semble plus adapté aux méthodes d’équations structurelles (Roussel et al,

2002).

III-3-2 La validité d’une échelle :

La validité de construit cherche à s’assurer que l’instrument mesure parfaitement et

uniquement le construit considéré. Nous calculons dans la suite deux types de validité :

III-3-2-1 La validité convergente : Elle consiste à chercher

si les indicateurs d’un même construit sont fortement

corrélés entre eux. Ceci est vérifié si :

• Le test t associé à chacune des contributions factorielles est significative c’est-à-dire

supérieure à 1.96 (Roussel et al, 2002) ;

• Le Rhô de validité convergente ρvc est supérieur à 0.5.

III-3-2-2 La validité divergente : Elle consiste à chercher si

les indicateurs de construits différents sont

faiblement corrélés entre eux. Ceci est vérifié si :

• La variance moyenne extraite pour chaque facteur (ρvc) est supérieure au carré des

corrélations entre le facteur et chacun des autres facteurs.

III-3-3 L’ajustement du modèle de mesure :

Il existe trois types d’indices permettant de mesurer l’ajustement du modèle (Roussel et al,

2002) :

• Les indices absolus

• Les indices incrémentaux

• Les indices de parcimonie

III-3-3-1 Les indices absolus :

« Un indice d’ajustement absolu permet d’évaluer dans quelle mesure le modèle théorique

posé à priori reproduit correctement les données collectées » (Roussel et al, 2002).

Les indices que nous calculons sont:

• RMSEA : (Root Mean Square Error of Approximation) racine carrée de la moyenne

des erreurs d’approximation. Il est indépendant de la taille de l’échantillon et de la

complexité du modèle

• GFI : (Goodness on Fit Index) qualité d’ajustement : Il mesure la part relative de la

variance-covariance expliquée par le modèle.

• AGFI : (Adjusted Goodness on Fit Index) qualité d’ajustement ajustée : C’est le GFI

ajusté par le nombre de variables par rapport au nombre de degré de liberté.

• RMR : (Root Mean Square Residual): c’est l’appréciation moyenne des résidus.

III-3-3-2 Les indices incrémentaux :

Ils expriment l’estimation de l’apport du modèle testé par rapport à un modèle de référence.

Les indices que nous calculons sont :

• NFI : (Normed fit Index) indice d’ajustement normé : « La proportion de la covariance

entre les variables expliquées par le modèle testé, lorsque le modèle nul est pris

comme référence » (Roussel et al, 2002).

• CFI : (Comprative Fit index) de Bentler : indice comparatif d’ajustement : Il mesure la

diminution relative du manque d’ajustement du NFI.

III-3-3-3 Les indices de parcimonie :

Ils servent à éviter de surestimer des modèles ayant trop de paramètres. Les indices que nous

calculons sont :

• χ2 normé : χ2/ddl : Il consiste à repérer les modèles « sur-ajustés »et « sous-ajustés ».

• AIC (Akaike information Criteron) de Akaike : Il consiste en une comparaison des

différentes alternatives du modèle.

• PNFI (Parsimony Goudness of Fit) : Il teste l’ajustement du NFI par rapport aux

degrés de liberté du modèle testé.

III­4 Tests des relations entre les variables du modèle :

Une fois les analyses factorielles effectuée, une analyse avec la méthode des équations

structurelles est réalisée pour tester les relations entre les différentes variables du modèle et

confirmer ou infirmer les hypothèses de notre travail.

Les mêmes indices calculés au niveau de l’AFC sont repris pour le modèle global.

Section IV: L’identification du capital immatériel :

Puisque nous étions amenés à terminer l’enquête en face à face, nous avons ajouté trois

questions à notre enquête, deux propositions pour chaque question. Nous avons pu collecter

50 réponses.

En effet, la matrice création-extraction de valeur présentée par Sullivan en 2000 fait

positionner les entreprises selon le degré d’importance de leur activité de création ou

d’extraction de valeur en d’autres termes selon le développement et l’investissement réalisé

au niveau de leur capital humain, d’un côté, les processus et les technologies utilisés, de

l’autre côté.

Pour positionner les entreprises de notre échantillon par rapport à cette matrice, nous avons

posé trois questions (six propositions) aux différents dirigeants afin d’avoir une idée sur

l’activité de création de valeur et l’importance des investissements immatériels dans leurs

sociétés (voir Annexe 1.A).

Les résultats retrouvés ne peuvent pas situer exactement les entreprises de notre échantillon

dans la matrice création-extraction de valeur proposée par Sullivan mais ils nous donnent une

première idée sur ces activités au niveau des entreprises enquêtées.(voir Annexe 1.B)

Au niveau de la première question, les responsables doivent préciser si leur entreprise investit

dans les processus et les technologies, et dans le développement des ressources humaines. Ils

doivent répondre sur une échelle de 4 degrés de jamais à souvent.

Une première interprétation montre que la majorité des entreprises se classe dans le quadrant

IV de la matrice création-extraction de valeur. En effet, 31 entreprises investissent souvent ou

assez souvent aussi bien dans les processus et technologies et dans le développement des

ressources humaines. Seulement 9 investissent quelques fois ou jamais dans les deux types

d’investissement étudiés et 10 ont une abondance d’investissement dans les ressources

humaines et peu d’investissement dans les processus et technologies.

A première vue, la majorité des entreprises s’intéressent aux investissements dans les

processus et technologies et dans le développement des ressources humaines. Elles

s’intéressent aussi bien à la création de valeur par son capital humain qu’à l’extraction de

valeur réalisée par le développement des structures, processus et technologies nécessaires à

ça. Cette position est la meilleure pour toute entreprise, mais est-ce vraiment le cas des

entreprises tunisiennes ?

Avec la deuxième question nous demandons aux dirigeants d’exprimer le degré d’importance

des investissements réalisés dans leur entreprise. Le résultat trouvé indique que la majorité

des entreprises (36) jugent leurs investissements aussi bien dans le développement des

ressources humaines que dans les processus et les technologies entre importants et très

importants. Nous concluons que ces dirigeants sont conscients de l’importance de ces

investissements et jugent qu’ils sont importants dans leur entreprise. Cela a une conséquence

directe sur les activités de création et d’extraction de valeur réalisées dans ces sociétés. Ce

résultat confirme celui trouvé dans la première question.

Dans la troisième question, nous demandons aux dirigeants de nous exprimer s’ils sont

d’accord au non avec deux propositions données : 25 dirigeants sont d’accord sur le fait que

leurs entreprises possèdent une abondance d’innovation et d’idées et en même temps une

importante technologie pour extraire de la valeur.

Nous concluons que la majorité des entreprises s’intéressent à leur capital humain jugé

important et à leurs processus et technologies utilisés pour le support et le développement des

activités de ce dernier.

Cette première analyse est intéressante, elle donne une idée sur les entreprises tunisiennes et

leur comportement vis-à-vis du capital immatériel. Néanmoins, elle est limitée à cause du

caractère relatif et subjectif des réponses des dirigeants. En plus, six propositions sont

insuffisantes pour juger le comportement des dirigeants face à l’immatériel. Ça reste toujours

un essai qui peut nous orienter et nous donner une petite idée sur les personnes qui ont

répondu à notre questionnaire.

Ajoutons à ces résultats ceux des investigations menées à l’IEQ (l’Institut d’Economie

Quantitative). En effet, en se basant sur l’indice d’économie du savoir (IES)5 élaboré dans le

cadre du rapport annuel sur l'économie du savoir de 2005 sur les entreprises tunisiennes, et

compte tenu du stade de leur développement, ils ont montré que la majorité d’entre elles font

beaucoup d’efforts en vue de développer leurs capacités (renouvellement des équipements) et

leurs compétences humaines et de maîtriser les nouvelles technologies, mais elles n’ont pas

encore développé de capacités d’innovation et de création. En effet, le poids associé à la

composante R&D est très faible (13% dans l’IES) par rapport aux poids associés aux

composantes capital humain (44%) et utilisation des nouvelles technologies de l’information

et de la communication (43% dans l’IES).

Les deux résultats combinés nous donnent une idée sur les entreprises tunisiennes et leurs

comportements vis-à-vis de l’immatériel. La suite de notre étude va nous orienter plus sur

l’état de l’immatériel dans ces entreprises. Elle est plus détaillée et nécessite plus

d’informations.

Conclusion :

Au cours de ce chapitre nous avons présenté la méthodologie adoptée tout au long de notre

étude empirique.

La première étape consiste à présenter les éléments de la construction des différentes échelles

de mesure que nous avons adoptées dans notre modèle.

La deuxième étape était la présentation de la méthode de collecte des données. Ainsi, nous

avons défini notre échantillon, le questionnaire utilisé au cours de l’enquête et son mode

d’administration.

La troisième étape consiste à déterminer les méthodes et les outils d’analyse de données

adoptés dans notre étude.

5 IES est un indicateur de l’économie du savoir. Il regroupe trois facteurs : le capital humain (F1), la recherche-développement et innovation (F2) et les nouvelles technologies (F3).

La méthode de calcul utilisée a donné la formulation suivante : IES = 0.43*F1 + 0.14*F2 + 0.43*F3

En dernier lieu, nous avons présenté l’analyse d’une petite enquête réalisée auprès des

entreprises enquêtées afin d’avoir une première idée sur l’importance de l’immatériel dans ces

entreprises.

Chapitre V : Résultats empiriques et 

discussion des résultats

Une fois l’enquête réalisée, nous arrivons à la phase de l’analyse des résultats empiriques et

la discussion de ces derniers. À ce stade, nous traitons les données collectées à deux niveaux

différents :

En premier lieu, nous présentons la description de l’échantillon de l’étude. Ainsi, la

répartition des entreprises selon la taille, le secteur et la fonction du répondant sont analysées

à ce niveau. (Section1)

En deuxième lieu, nous validons nos échelles de mesure retenues pour notre modèle global.

Une analyse en composantes principales ACP et une analyse factorielle confirmatoire AFC

sont préconisées dans cette validation. (Section2)

En troisième lieu, nous testons les relations entre les différentes variables de notre modèle et

validons les hypothèses de notre recherche (Section3). Cette partie est divisée en deux, la

première concerne le test du modèle structurel et la deuxième le test des effets de modération.

Section I : Description de l’échantillon d’étude

Le choix de l’échantillon était un choix raisonné : Notre échantillon est formé d’entreprises

industrielles tunisiennes qui ont adhéré au programme de mise à niveau et plus précisément

celles qui ont optée pour ce programme depuis plus de trois ans au moins.

Les informations collectées sur les entreprises de notre échantillon ont été traitées selon des

analyses univariées, en effectuant des tris à plat pour chaque variable (voir Annexe 2.C).

I­1 Répartition des entreprises selon leur taille :

Dès le début de notre enquête, nous avons opté à questionner des entreprises ayant un effectif

assez important. Par conséquent, nous avons éliminé les micros et petites entreprises de notre

analyse.

La structure de notre échantillon est formée de 76.4% de moyennes entreprises, qui ont un

effectif entre 50et 249 employés, et 23.6% de grandes entreprises ayant un effectif supérieur à

250 employés.

Tableau V.1 : Répartition des entreprises selon leur taille

Effectif Fréquence Pourcentage

De 50 à 249 110 76.4

Plus que 250 34 23.6

Total 144 100

I­2 Répartition des entreprises selon leur secteur d’activité :

Nous avons choisi les entreprises industrielles comme échantillon de notre étude. La majorité

des entreprises de notre échantillon sont du secteur de l’industrie chimique (31.3%) suivi du

secteur du textile et de l’habillement (32.6%). La part de l’immatériel dans l’investissement

total de tous les secteurs est de 12% : elle est de 10% dans le secteur de l’industrie chimique

est de 10%, 20% dans le secteur textile et habillement, 24% dans le secteur du cuire et

chaussure et 14% dans le secteur de l’industrie mécanique6.

Tableau V.2: Répartition des entreprises selon leur secteur d’activité

Secteur d’activité Fréquence Pourcentage

Industrie chimique 45 31.3

Industrie mécanique 21 14.6

Industrie cuir et chaussure 12 8.3

Industrie textile et

habillement47 32.6

Autres industries 19 13.2

Total 144 100.0

6 Valeurs de la situation de fin Mars 2010 publiée dans le site du bureau de mise à niveau

I­3 Répartition des entreprises selon la qualité du répondant :

Le répondant que nous avons ciblé au début était le dirigeant de l’entreprise. Mais dans

certains cas, les réponses que nous avons collectées ont été données par d’autres responsables

de l’entreprise. Généralement, si ce n’est pas le dirigeant, se sont le responsable ressources

humaines (27.8%) ou parfois le responsable finance et comptabilité (4.2%) qui nous ont

répondu.

Tableau V.3 : Répartition des entreprises selon la qualité du répondant

Qualité du répondant Fréquence Pourcentage

Dirigeant 98 68.1

Responsable ressources

humaines40 27.8

Responsable finance et

comptabilité6 4.2

Total 144 100.0

Section II : Validation des échelles de mesure :

Dans cette section, nous réalisons des analyses en composantes principales et des analyse

factorielles confirmatoire afin de valider les différentes échelles de mesure de notre modèle de

recherche, à savoir les trois variables explicatives, la variable à expliquer et les deux variables

modératrices.

II­1 Validation des échelles de mesure des variables explicatives :

Notre modèle est composé de trois variables explicatives : le capital humain, le capital

organisationnel et le capital clientèle. Dans la suite, nous traitons ces trois variables par une

analyse en composantes principales et une analyse confirmatoire afin de valider leurs échelles

de mesure.

II-1-1 Validation de l’échelle de la variable capital

humain :

La variable capital humain est composée de trois dimensions : les compétences, l’attitude et

l’agilité (Roos et al, 1998). Chacune de ces variables est exprimée en fonction d’items. Le

capital humain a été exprimé dans notre modèle avec 17 items divisé entre les trois

dimensions selon les proportions suivantes :

La dimension compétences : nous avons choisi 5 items pour cette dimension.

Tableau V.4: Les items de la dimension compétences

Compétences

Codes Items

CAPHUM1 Le degré de compétence des employés

CAPHUM2 Le succès des programmes de formation

CAPHUM3 Les connaissances des employés

CAPHUM4 L’intelligence des employés

CAPHUM5 Le respect des programmes de travail

La dimension attitudes : 7 items sont retenus pour cette dimension.

Tableau V.5 : Les items de la dimension attitudes

Attitudes

Codes Items

CAPHUM6 L’intégration des employés dans leur milieu interne

CAPHUM7 La motivation des employés

CAPHUM8 La satisfaction des employés

CAPHUM9 La qualité du travail fait par les employés

CAPHUM10 Le travail des employés en groupe

CAPHUM11 La satisfaction à l’égard de l’ambiance entre les employés

CAPHUM12 La satisfaction à l’égard de la conduite des employés au sein de l’entreprise

La dimension agilités intellectuelles : pour cette dimension nous avons retenu 5 items.

Tableau V.6 : Les items de la dimension agilités intellectuelles

Agilités intellectuelles

Codes Items

CAPHUM13 L’apport de nouvelles idées par les employés

CAPHUM14 La réflexion des employés avant d’agir

CAPHUM15 L’apprentissage des employés des expériences passées

CAPHUM16 La capacité des employés à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent

CAPHUM17 La capacité des employés à améliorer leurs connaissances

II -1-1-1 Résultat de l’analyse en composantes principales :

L’analyse en composantes principales ACP sous le logiciel SPSS 15.0 nous a donné les

résultats suivants :

La mesure de la précision de l’échantillon selon la procédure de Kaiser, Meyer et Olkin donne

une valeur élevée de l’indice K.M.O qui est égal à 0,778. C’est un résultat satisfaisant

puisqu’il est supérieur à 0,7.

Le test de Sphéricité de Bartlett étant significatif au seuil de 0,000 et la diagonale de la

matrice de corrélations anti-image rend compte d’indices MSA supérieurs à 0,5. Les données

sont donc factorisables, nous pouvons par conséquent poursuivre l’analyse.

Les analyses factorielles nous a conduit à éliminer l’item CAPHUM10 à cause de sa

communauté faible (0,434). L’utilisation de la méthode de rotation Varimax élimine les items:

CAPHUM1, CAPHUM2, CAPHUM5, CAPHUM6, CAPHUM9, CAPHUM11, CAPHUM12

et CAPHUM17.

Les informations sur la qualité de la représentation des variables initiales figurent sur l’annexe

3.A

Suite à cette analyse, nous retenons 3 dimensions pour cette mesure. Le premier facteur relatif

aux compétences contribue à raison de 34.677% à la variance expliquée. Le second facteur

relatif aux attitudes, contribue pour 22.034% alors que le troisième qui représente l’agilité

intellectuelle contribue pour 20.286 à la variance expliquée. Soit un total de 76.997% pour les

trois facteurs.

Huit items sont conservés pour la variable capital humain. Ils ont des contributions

factorielles acceptables ( 0,5). Ces huit items représentent les trois dimensions du capital˃

humain à concurrence de :

• Deux items pour la dimension compétences, ils sont représentés sur l’axe 3

Tableau V.7 : Contribution  factorielle des items retenus pour la dimension 

compétences 

Dimension Items Communauté

CompétencesLes connaissances des employés 0,732

L’intelligence des employés 0,839

• Deux items pour la dimension attitudes, ils sont représentés sur l’axe 2 :

Tableau V.8 : Contribution  factorielle des items retenus pour la dimension attitudes 

Dimension Items Communauté

AttitudeLa motivation des employés 0,875

La satisfaction des employés 0,836

• Quatre items pour la dimension agilité intellectuelle représentés sur l’axe1 :

Tableau V.9 : Contribution  factorielle des items retenus pour la dimension agilité 

intellectuelle 

Dimension Items Communauté

Agilité

L’apport de nouvelles idées par les employés 0,775

La réflexion des employés avant d’agir 0,710

L’apprentissage des employés des expériences

passées

0,625

La capacité des employés à résoudre les problèmes

qu’ils rencontrent

0,766

La contribution factorielle des items retenus pour le capital humain ainsi que leurs

représentations sur les trois axes sont résumées dans l’annexe 3A.

II-1-1-2 Résultats des analyses factorielles confirmatoires :

Avant d’entamer cette analyse confirmatoire, il est capital de choisir la méthode d’estimation

à utiliser. Pour cette raison, nous exécutons un test de multinormalité sur nos données en

utilisant, d’une part, les coefficients de symétrie (Skewness) et de concentration (Kurtosis) et

d’autre part celui de Mardia.

Pour que nos données respectent les conditions de multinormalité, les deux premiers ne

doivent pas dépasser respectivement |3| et |8| (Roussel et al., 2002). D’autres auteurs tels que

Waters Donald (2008) signalent qu’une valeur de skewness entre -1 et +1 implique que les

données suivent une loi normale. Le coefficient de Mardia, selon les mêmes auteurs, devant

être inférieur à |3|.

En examinant le résultat obtenu (voir annexe n°), il ressort que les coefficients de symétrie et

de concentration respectent bien les conditions de multinormalité. Par contre, le coefficient de

Mardia violent les conditions de multinormalité (5,133 > |3|). En conclusion, nos données

n’ont pas une distribution normale.

La méthode la plus utilisée en gestion pour estimer des données est celle du maximum de

vraisemblance (maximum likelihood ou ML). Cette méthode repose sur le respect de la

multinormalité, ce qui n’est pas le cas.

Vue la taille réduite de notre échantillon (144), il est impossible d’utiliser des méthodes

d’estimation telles que les moindres carrés généralisés (GLS) ou Asumptotic Distribution

Free (ADF) puisqu’elles demandent des échantillons de tailles très importantes, supérieures à

1000 (Roussel et al., 2002). Pour cette raison, nous estimons nos données par le maximum de

vraisemblance qui « fournit de bien meilleurs résultats, même quand l’hypothèse de

multinormalité des variables est violée » (Roussel et al, 2002)

Pour surmonter cette lacune de multinormalité, nous utilisons la procédure de bootstrap. Cette

procédure permet d’examiner si nos données collectées sont sensibles à la multinormalité ou

non. Si « SE-Bias » est inférieur à 0,05, nous concluons que nos données sont insensibles à la

multinormalité.

Les valeurs retrouvées se présentent dans le tableau suivant :

Tableau V.10: Résultats de l’analyse factorielle confirmatoire de l’échelle capital 

humain.

Dimensions Items Maximum de vraisemblance Après bootstrap

λi SMC λi SMC

CompétencesCAPHUM3 0,876 0,767 0,913 0,860

CAPHUM4 0,584 0,641 0,641 0,636

AttitudeCAPHUM7 0,727 0,529 0,729 0,543

CAPHUM8 0,935 0,875 0,875 0,927

Agilité

CAPHUM13 0,786 0,618 0,788 0,623

CAPHUM14 0,767 0,589 0,769 0,593

CAPHUM15 0,773 0,597 0,772 0,598

CAPHUM16 0,830 0,689 0,829 0,689

Les contributions factorielles (λi) des indicateurs conservés sont toutes supérieures à 0.5 donc

statistiquement significatives au seuil de 5%. Les corrélations multiples au carré (SMC) sont

toutes supérieures à 0,5.

Ainsi, nous gardons les huit items représentant le capital humain (2 pour compétences, 2 pour

attitudes et 4 pour agilités). Le modèle hypothétique du capital humain se présente ainsi :

Figure V.1 : Modèle hypothétique du capital humain

Les indices d’ajustement pour l’AFC du modèle de mesure capital humain se présentent

comme suit :

Tableau V.11 : Les indices d’ajustement pour l’AFC de la variable capital humain

Relation testée R2 Test t Seuil de signification

de la relation

Capital humain/Compétences 0,435 6,812 0,00

Capital humain/Attitudes 0,506 4,733 0,00

Capital humain/Agilités 0,595 6,740 0,00

χ2 30,967 (p=0,006)

χ2/ddl 2,212 < 3

GFI 0,954 > 0,9

AGFI 0,883 >0,8

NFI 0,940 > 0,9

CFI 0,965 > 0,9

RMR 0,041 >0,08

RMSEA 0,092 > 0,12

AIC du modèle / AIC du modèle

indépendant74,967 < 534,700

ECVI du modèle / ECVI du modèle

indépendant0,524 < 3,739

D’après le tableau ci-haut, les indices d’ajustement du modèle selon la méthode du maximum

de vraisemblanse sont considérés comme très satisfaisants : GFI = 0,954 ; AGFI = 0,883 ; NFI

= 0,940 ; CFI = 0,965 ; RMR = 0,041 ; RMSEA = 0,092. Ce dernier est jugé acceptable car il

est compris entre 8% et 12% (Kline, 1998). L’AIC du modèle = 90,768 < AIC du modèle

indépendant = 534,700 ; ECVI du modèle = 0,635 < ECVI du modèle indépendant 3,739.

Nous concluons que notre modèle de mesure s’ajuste bien aux données.

• L’évaluation de la fiabilité de l’échelle :

Les résultats des calculs de l’alpha de Cronbach et du Rhô de Jöreskog montrent une

cohérence interne et donc une fiabilité de l’échelle capital humain.

Tableau V.12 : La fiabilité de l’échelle capital humain

L’alpha de CronbachRho de

Jöreskog

Compétences 0,688 0,854

Agilités 0,804 0,869

Attitudes 0,854 0,891

Toutes les valeurs sont supérieures à 0,7 sauf l’alpha de Cronbach de la variable

« compétences » qui est très proche de 0,7 (0.688). Son Rhô de Jöreskog est nettement

supérieur à 0,8 et il donne une idée plus importante car son calcul n’est pas fonction du

nombre d’items de la dimension compétences (2 items) à l’opposé du calcul de alpha.

Par conséquent, nous passons à l’évaluation de la validité de cette échelle.

• L’évaluation de la validité convergente :

La validité convergente permet de vérifier que les indicateurs mesurent tous un seul et même

phénomène. Pour qu’elle soit vérifiée, il faut que ρvc soit supérieur à 0,5, c’est-à-dire que le

construit partage au moins 50% de sa variance avec ses mesures. Ce qui est vérifié pour les

trois dimensions de notre échelle.

Tableau V.13 : La validité convergente.

La validité convergente (ρvc)

Compétences 0,599

Agilités 0,623

Attitudes 0,672

• L’évaluation de la validité discriminante :

La validité discriminante est établie si la variance moyenne de la variable est supérieure au

carré de la corrélation avec un autre construit (ρvc > R2ij), (Roussel et al., 2002).

Tableau V.14 : La validité discriminante

ρvc Compétences Agilités Attitudes

Compétences 0,599 1,000

Agilités 0,623 0,196 1,000

Attitudes 0,672 0,121 0,209 1,000

La validité discriminante, comme celle de la validité convergente, est bien établie.

II-1-1-3 Discussion et propositions :

L’échelle « capital humain » présente des qualités psychométriques très satisfaisantes.

Conformément à ce que nous attendions, cette échelle est tridimensionnelle. Elle répond bien

aux conditions de fiabilité et de validité.

Le nombre d’items de départ a été diminué et nous gardons seulement huit items pour le

capital humain :

Pour la dimension compétences : les items « connaissances des employés » et « intelligences

des employés » ont été gardés. En effet, ces deux variables peuvent représenter les

compétences des employés.

Pour la dimension attitudes : « la motivation des employés » et « la satisfaction des

employés » sont les deux items restants. La motivation des employés influence énormément

leur comportement et leurs attitudes. Des employés satisfaits vont donner une bonne qualité

de travail.

Pour la dimension agilités intellectuelles : nous retenons quatre items parmi les cinq de

départ. « L’apport de nouvelles idées par les employés », « la réflexion des employés avant

d’agir », « l’apprentissage des employés des expériences passées » et « la capacité des

employés à résoudre les problèmes qu’ils rencontrent » sont les quatre variables manifestes

qui vont expliquer la dimension agilités intellectuelles dans la suite de notre travail.

Proposition 1: L’échelle « capital humain » est de type exploratoire, nous avons créé cette

échelle sur la base de la littérature et en prenant comme définition celle donnée par Roos et al

(1998). Toutefois, même si cette échelle atteste d’une fiabilité et validité satisfaisantes, il faut

la re-tester auprès d’un échantillon plus important ou un autre type d’échantillon afin de

confirmer sa robustesse et sa stabilité.

Proposition 2 : La décomposition du « capital humain » en trois dimensions :

« compétences », « attitudes » et « agilités intellectuelles » a été vérifiée par les résultats

empiriques réalisés. Toutefois, malgré la tridimensionnalité de cette échelle, nous pouvons

tester d’autres composantes.

II-1-2 Validation de l’échelle de la variable capital

organisationnel :

La variable capital organisationnel a été pris au départ selon deux composantes à savoir le

capital innovation et le capital processus. Mais au niveau de l’analyse nous trouvons que cette

variable est unidimensionnelle, par conséquent nous optons pour une seule dimension qui est

le capital processus qui regroupe tous les items sachant qu’en littérature des auteurs utilisent

une seule dimension du capital organisationnel (Cf. chapitre 1).

La variable capital organisationnel est composée au départ par 11 items :

Tableau V.15 : Les items de la variable capital organisationnel

Capital organisationnel

Codes Items

CAPORG1 Le développement et l’implantation de nouvelles idées

CAPORG2 La satisfaction à l’égard des résultats de l’innovation

CAPORG3 La protection de la propriété intellectuelle

CAPORG4 L’amélioration du temps de transaction

CAPORG5 L’accès facile à l’information grâce aux systèmes

CAPORG6 La maitrise des flux d’information

CAPORG7 Le partage de la connaissance

CAPORG8 La flexibilité de la structure de l’entreprise

CAPORG9 L’implantation et l’usage de nouvelles technologies d’information et de

communication

CAPORG10 Le support de l’innovation par les procédures

CAPORG11 L’efficacité des processus d’exploitation

II-1-2-1 Résultat de l’analyse en composantes principales :

L’analyse en composantes principales ACP sous le logiciel SPSS 15.0 nous a donné les

résultats suivants :

L’indice K.M.O = 0,848 est satisfaisant (> 0,8). Le test de Sphéricité de Bartlett étant

significatif au seuil de 0,000, la diagonale de la matrice de corrélations anti-image rend

compte d’indices MSA supérieurs à 0,5. Nous concluons que les données sont factorisables,

nous pouvons par conséquent poursuivre l’analyse.

Les analyses factorielles nous ont conduits à éliminer les items : CAPORG1 (0,484),

CAPORG5 (0,361) en raison de leurs faibles communautés.

La mesure capital organisationnel, après élimination des deux items énoncés ci-dessus, est

unidimensionnelle et elle contribue à raison de 79,575% à la variance expliquée totale.

Les informations sur la qualité de la représentation des variables initiales figurent sur l’annexe

3B.

Six items sont conservés pour la variable capital organisationnel :

Tableau V.16 : Contribution  factorielle des items retenus pour la variable capital 

organisationnel :

Codes Items Communauté

CAPORG2 La satisfaction à l’égard des résultats de l’innovation 0,722

CAPORG3 La protection de la propriété intellectuelle 0,884

CAPORG4 L’amélioration du temps de transaction 0,893

CAPORG6 La maitrise des flux d’information 0,674

CAPORG7 Le partage de la connaissance 0,868

CAPORG8 La flexibilité de la structure de l’entreprise 0,733

II-1-2-2 Résultats des analyses factorielles confirmatoires :

Les coefficients de symétrie (skewness) et d’aplatissement (Kurtosis) ont été analysés. Il

ressort des résultats qu’ils respectent bien les conditions de normalité.(voir annexe 3.B)

En examinant la valeur du coefficient de Mardia nous trouvons qu’il est largement supérieure

à la valeur recommandée (± 3). En effet, nos données violent les conditions de

multinormalité, d’où le passage nécessaire par la procédure de bootstrap.

L’utilisation de la méthode du maximum de vraisemblance avant et après bootstrap nous

donne les résultats suivants :

Tableau V.17 : Résultats 1 de l’AFC de l’échelle capital organisationnel

Items

Maximum de vraisemblance Après bootstrap

λi SMC λi SMC

CAPORG2 0,702 0,623 0,702 0,620

CAPORG3 0,834 0,696 0,833 0,695

CAPORG4 0,320 0,230 0,323 0,228

CAPORG6 0,663 0,625 0,662 0,627

CAPORG7 0,980 0,960 0,980 0,959

CAPORG8 0,841 0,707 0,840 0,707

L’item CAPORG4 est caractérisé par des valeurs de λi et SMC inférieures à 0,5.

L’élimination de cet item fournit les résultats suivants :

Tableau V.18: Résultats 2 de l’AFC de l’échelle capital organisationnel après 

élimination de l’item CAPORG4

Items

Maximum de vraisemblance Après bootstrap

λi SMC λi SMC

CAPORG2 0,704 0,637 0,702 0,601

CAPORG3 0,839 0,704 0,837 0,702

CAPORG6 0,677 0,647 0,676 0,623

CAPORG7 0,970 0,942 0,971 0,944

CAPORG8 0,850 0,723 0,849 0,722

Le tableau ci-haut montre que les valeurs des λi et des SMC sont toutes supérieures à 0,5.

Tous ces items seront retenus pour la suite de l’analyse confirmatoire.

Cinq items sont alors retenus pour la variable capital organisationnel. Le modèle

hypothétique du capital organisationnel se présente ainsi :

Figure V.2 : Modèle hypothétique du capital organisationnel.

Les indices d’ajustement pour l’AFC du modèle de mesure capital organisationnel sont

calculés. D’après le tableau V.19, les indices d’ajustement du modèle selon la méthode du

maximum de vraisemblanse sont considérés comme très satisfaisants. Nous concluons que

notre modèle de mesure s’ajuste bien aux données.

Tableau V.19: Les indices d’ajustement pour l’AFC de la variable capital 

organisationnel

χ2 0,268 (p=0,002)χ2/ddl 0,134 < 1/2

GFI 0,999 > 0.9

AGFI 0,994 >0.9

NFI 1,000 > 0.9

CFI 1,000 > 0.9

RMR 0,003 >0.05

RMSEA 0,000 > 0.05

AIC du modèle / AIC du

modèle indépendant26,268 < 670,763

ECVI du modèle / ECVI du

modèle indépendant0,184 < 4,691

• L’évaluation de la fiabilité de l’échelle :

Les résultats des calculs de l’alpha de Cronbach et du Rhô de Jöreskog montrent une

cohérence interne et une fiabilité de l’échelle capital organisationnel (tableau ci-dessous).

Tableau V.20 : La fiabilité de l’échelle capital organisationnel

L’alpha de Cronbach Rho de Jöreskog

Capital organisationnel 0,930 0,879

Les deux coefficients sont nettement supérieurs à 0,7.

• L’évaluation de la validité convergente :

Le coefficient ρ de validité convergente est supérieur à 0,5, nous concluons que la validité

convergente est établie pour le capital organisationnel.

Tableau V.21  : La validité convergente.

La validité convergente (ρvc)

Capital organisationnel 0,650

• L’évaluation de la validité discriminante :

La validité discriminante de cette échelle sera calculée à la fin de cette section c’est-à-dire

avant la validation global du modèle.

II-1-2-3 Discussion et propositions :

L’échelle « capital organisationnel » présente des qualités psychométriques très satisfaisantes.

Toutefois, contrairement à ce que nous attendions, cette échelle est unidimensionnelle.

En effet, nous avons supposé au départ une bidimensionnalité de cette échelle alors que les

résultats montrent son unidimensionnalité. Ceci est dû peut être au fait que les dimensions que

nous avons choisies comportent « le capital processus» et « le capital innovation », ce dernier

étant peu développé dans les entreprises tunisiennes. Malgré elles font des efforts en termes

de développement de leur ressources humaines et d’adoption des nouvelles technologies

d’information et de communication, elles n’ont pas encore développé de capacités

d’innovation et de création7.

L’échelle de mesure « capital organisationnel » unidimensionnelle répond bien aux conditions

de fiabilité et de validité.

Les cinq items retenus pour la dimension capital organisationnel reprennent l’importance de

l’innovation, de la propriété intellectuelle, des flux d’information, du partage des

connaissances et de la flexibilité de la structure de l’entreprise. Ces cinq items représentent

bien le capital organisationnel.

Proposition1 : la bidimensionnalité de l’échelle « capital organisationnel » peut être testée

sur un échantillon plus important et dans un contexte différent où l’innovation prend une

place importante au sein de l’entreprise.

Proposition2 : l’unidimensionnalité de l’échelle est bien justifiée par les analyses statistiques

et elle donne des résultats très satisfaisants. Toutefois, afin d’améliorer voire assurer la

stabilité et la robustesse de l’échelle, il serait nécessaire de réexaminer la validité et la

fiabilité de celle-ci sur d’autres échantillons.

II-1-3 Validation de l’échelle de la variable capital

clientèle :

7 Rapport annuel de l’économie du savoir 2005

La variable capital clientèle est composée de deux dimensions à savoir les relations avec les

clients et les relations avec les partenaires externes.

La dimension relations avec les clients de l’entreprise est composée de 7 items:

Tableau  V.22 : Les items de la dimension relations avec les clients

Relation avec les clients

Codes Items

CAPCLT1 La satisfaction des clients

CAPCLT2 La part de marché

CAPCLT3 La conservation des clients

CAPCLT4 L’acquisition de nouveaux clients

CAPCLT5 L’orientation de l’entreprise vers le client

CAPCLT6 Donner de l’importance aux besoins des clients

CAPCLT7 Procurer des services à valeur ajoutée aux clients

La dimension relations avec les partenaires externes de l’entreprise est composée de 4 items :

Tableau  V.23 : Les items de la dimension relations avec les partenaires externes

Relations avec les partenaires externes

Codes Items

CAPCLT8 Les relations de partenariat

CAPCLT9 Les relations avec les fournisseurs

CAPCLT10 Comprendre les objectifs sur le marché

CAPCLT11 Avoir de bonnes informations sur fournisseurs

II-1-3-1 Résultat de l’analyse en composantes principales :

Selon la procédure de Kaiser, Meyer et Olkin on trouve une valeur élevée de l’indice K.M.O

égale 0,808 ce qui est très satisfaisant (> 0,8).

Le test de Sphéricité de Bartlett étant significatif au seuil de 0,000, la diagonale de la matrice

de corrélations anti-image rend compte d’indices MSA supérieurs à 0,5. Nous concluons que

les données sont factorisables, nous pouvons par conséquent poursuivre l’analyse.

Les analyses factorielles nous ont conduit à éliminer les items : CAPCLT4 (communauté =

0,470 < 0,5), CAPCLT11 (communauté = 0,110 < 0,5) en raison de leur communauté très

faible. Les informations sur la qualité de la représentation des variables initiales figurent sur

l’annexe 3.C.

Suite à cette méthode, nous retenons 2 dimensions pour cette mesure :

Le premier facteur relatif aux relations avec les clients contribue à raison de 47,075% à la

variance expliquée. Le second facteur relatif aux relations avec les partenaires externes,

contribue pour 27,975%. Soit un total de 75,049% pour les deux facteurs.

Six items sont retenus pour la dimension relations avec les clients de l’entreprise ils sont

représentés sur l’axe 1 :

Tableau V.24: Contribution  factorielle des items retenus pour la dimension relations 

avec les clients de l’entreprise

Dimensions Items Communauté

Clients de

l’entreprise

La satisfaction des clients 0,654

La part de marché 0,591

La conservation des clients 0,740

L’orientation de l’entreprise vers le client 0,830

Donner de l’importance aux besoins des clients 0,736

Procurer des services à valeur ajoutée aux clients 0,768

Trois items sont restés pour la dimension relations avec les partenaires externes de

l’entreprise, ils sont représentés sur l’axe 2 :

Tableau V.25 : Contribution  factorielle des items retenus pour la dimension relations 

avec les partenaires externes de l’entreprise :

Dimensions Items Communauté

Partenaires externes

Les relations de partenariat 0,896

Les relations avec les fournisseurs 0,912

Comprendre les objectifs sur le marché 0,627

La contribution factorielle des items retenus pour le capital clientèle ainsi que leurs

représentations sur les deux axes sont résumées dans l’annexe 3.C.

II-1-3-2 Résultats des analyses factorielles confirmatoires :

Nous exécutons un test de multinormalité sur nos données en utilisant, d’une part, les

coefficients de symétrie (Skewness) et de concentration (Kurtosis) et celui de Mardia d’autre

part. (Annexe 3.C)

Il ressort que le coefficient de Mardia (14.079 > |3|) viole les conditions de multinomalité.

En conclusion, nos données n’ont pas une distribution normale. Par conséquent, nous utilisons

dans la suite la méthode d’estimation du maximum de vraisemblance avant et après bootstrap.

Les résultats de l’analyse du maximum de vraisemblanse sont représentés dans le tableau

suivant :

Tableau V.262 : Résultats 1 de l’analyse factorielle confirmatoire de l’échelle capital 

clientèle.

Dimensions

Items

Maximum de vraisemblance

Après bootstrap

λi SMC λi SMC

Client de

l’entreprise

CAPCLT1 0,751 0,565 0,751 0,566

CAPCLT2 0,689 0,474 0,687 0,475

CAPCLT3 0,831 0,690 0,827 0,686

CAPCLT5 0,922 0,850 0,919 0,845

CAPCLT6 0,801 0,642 0,803 0,646

CAPCLT7 0,846 0,716 0,846 0,717

Partenaires

externes

CAPCLT8 0,956 0,915 0,956 0,914

CAPCLT9 0,973 0,948 0,974 0,948

CAPCLT10 0,626 0,392 0,624 0,392

Les contributions factorielles (λi) des indicateurs conservés sont tous significatives (> à 0,5).

Les corrélations multiples au carré (SMC) sont supérieures à 0,5 à l’exception des items

CAPCLT2 (0,474) et CAPCLT10 (0,392). Les faibles valeurs de ces deux items, au niveau

des SMC, nous conduit à les éliminer. Et nous reprenons l’estimation.

Les nouveaux résultats de l’estimation par le maximum de vraisemblance avant et après

bootstrap sont résumés dans le tableau suivant :

Tableau  V.27 : Résultats 2 de l’analyse factorielle confirmatoire de l’échelle capital 

clientèle

Dimensions

Items

Maximum de

vraisemblance Après bootstrap

λi SMC λi SMC

Client de

l’entreprise

CAPCLT1 0,738 0,545 0,736 0,544

CAPCLT3 0,743 0,552 0,744 0,556

CAPCLT5 0,910 0,828 0,909 0,827

CAPCLT6 0,839 0,703 0,837 0,702

CAPCLT7 0,895 0,801 0,892 0,798

Partenaires

externes

CAPCLT8 0,997 0,993 0,962 0,987

CAPCLT9 0,934 0,873 0,932 0,871

Cette fois, les valeurs des λi et des SMC sont toutes supérieures à 0.5 pour tous les items

retenus. Nous schématisons le modèle hypothétique du capital clientèle comme suit :

Figure V.3 : Modèle hypothétique du capital clientèle

Le calcul des indices d’ajustement pour l’AFC du modèle de mesure capital clientèle nous

donne les résultats suivants :

Tableau V.28: Les indices d’ajustement pour l’AFC de la variable capital clientèle

Relation testée R2 Test t Seuil de signification

de la relation

Capital clientèle/relation client 0,349 3,658 0,00

Capital clientèle/relation avec les

partenaires externes

0,763 4,942 0,00

χ2 24,442 (p=0, 011)

χ2/ddl 2,222 < 3

GFI 0,954 > 0,9

AGFI 0,882 >0,8

NFI 0,972 > 0,9

CFI 0,984 > 0,9

RMR 0,033 >0,08

RMSEA 0,092 > 0,12

AIC du modèle / AIC du modèle

indépendant58,442 < 894,311

ECVI du modèle / ECVI du

modèle indépendant0,409 < 6,254

D’après le tableau ci-dessus, les indices d’ajustement du modèle selon la méthode du

maximum de vraisemblanse sont considérés comme très satisfaisants : GFI = 0,954 ; AGFI =

0,882 ; NFI = 0,972 ; CFI = 0,984 ; RMR = 0,033 ; RMSEA = 0,092. Ce dernier est jugé

acceptable car il est compris entre 8% et 12%. L’AIC du modèle = 58,442 < AIC du modèle

indépendant = 894,311; ECVI du modèle = 0,409 < ECVI du modèle indépendant 6,254.

Nous concluons que notre modèle de mesure s’ajuste bien aux données.

• L’évaluation de la fiabilité de l’échelle

Ces résultats des calculs de l’alpha de Cronbach et du Rhô de Jöreskog montrent une

cohérence interne et une fiabilité de l’échelle capital clientèle (tableau ci-dessous).

Tableau V.29 : La fiabilité de l’échelle capital clientèle

L’alpha de Cronbach Rhô de Jöreskog

Client de l’entreprise 0,919 0,916

Partenaires externes 0,964 0,905

Toutes les valeurs de alpha de Cronbach et de Rhô de Jöreskog sont supérieures à 0.9, elles

vérifient bien la condition de fiabilité de l’échelle capital clientèle.

• L’évaluation de la validité convergente :

Tableau V.30: La validité convergente.

La validité convergente (ρvc)

Client de l’entreprise 0,686

Partenaires externes 0,706

Les valeurs de Rhô de la validité convergente sont nettement supérieures à 0,5, la validité

convergente est par conséquent établie.

• L’évaluation de la validité discriminante :

La validité discriminante est établie si la variance moyenne de la variable est supérieure au

carré de la corrélation avec un autre construit (ρvc > R2ij).

Tableau V.31 : La validité divergente.

ρvc Client de l’entreprise Partenaires externes

Client de l’entreprise 0,686 1,000

Partenaires externes 0,706 0,124 1,000

La validité discriminante, comme celle de la validité convergente, est bien établie.

II-1-3-3 Discussion et propositions :

Les résultats des analyses exploratoires et confirmatoires montrent que cette échelle est

bidimensionnelle, conformément à ce que nous avons supposé au départ. Même si nous

n’avons pas d’autres travaux pour se comparer à eux, nous estimons que les résultats sont

satisfaisants. Cette échelle atteste d’une bonne fiabilité et validité.

Cette échelle de mesure est composée de deux dimensions : les relations avec les clients et les

relations avec les partenaires externes de l’entreprise. La première contient après analyse

factorielles cinq items : « la satisfaction des clients », « la conservation des clients »,

« l’orientation de l’entreprise vers le client », « donner de l’importance aux besoins des

clients » et »procurer des services à valeur ajoutée aux clients ».

La deuxième dimension contient deux items : « les relations de partenariat » et « les relations

avec les fournisseurs ».

Proposition1 : l’échelle « capital clientèle » telle qu’elle est utilisée dans ce présent travail,

est une échelle exploratoire testée pour la première fois. Même si elle présente des qualités

psychométriques satisfaisantes, elle doit être retestée auprès d’un échantillon plus important.

Proposition2 : au niveau de la composante « relations avec les partenaires externes » nous

pouvons intégrer d’autres indicateurs expliquant les relations de l’entreprise avec d’autres

intervenants sur le marché.

II­2 Validation de l’échelle de la variable a expliquer création de valeur :

La variable création de valeur est une variable à expliquer formée de 7 items :

Tableau V.32  : Les items de la variable création de valeur

Création de valeur

Codes Items

CREAVAL1

CREAVAL2

CREAVAL3

CREAVAL4

CREAVAL5

CREAVAL6

CREAVAL7

L’amélioration de la réputation de l’entreprise sur le

marché

L’amélioration des revenus des produits et services

La réduction des coûts de l’entreprise

Les moyens nécessaires à la protection de

l’innovation

L’accès facile aux technologies par l’entreprise

La loyauté des consommateurs à l’entreprise

Les barrières à l’entrée des concurrents potentiels

I-2-1 Résultats des analyses factorielles en

composantes principales :

L’indice K.M.O est égal à 0,719 est satisfaisant ( 0,7), le Test de Sphéricité de Bartlett étant˃

significatif au seuil de 0,000. La diagonale de la matrice de corrélations anti-image rend

compte d’indices MSA supérieurs à 0,5.

Les données sont donc factorisables, nous poursuivons l’analyse.

Tableau V.33 : Contributions factorielles des items de la variable création de valeur

Items Communauté

CREAVAL1 0,750

CREAVAL2 0,722

CREAVAL3 0,422

CREAVAL4 0,411

CREAVAL5 0,210

CREAVAL6 0,399

CREAVAL7 0,460

La lecture de ce tableau, nous permet d’éliminer les items suivants : CREAVAL3,

CREAVAL4, CREAVAL5, CREAVAL6, CREAVAL7 à cause de leurs faibles communautés

( 0,5). Voir Annexe 3.D.˃

La nouvelle analyse pour le calcul des communautés des deux items conservés se présente

dans le tableau suivant :

Tableau  V.34 : Contribution factorielle des items de la variable création de valeur

Codes Items Communauté

CREAVAL1 L’amélioration de la réputation de l’entreprise sur le

marché0,773

CREAVAL2 L’amélioration des revenus des produits et services 0,773

Les deux valeurs des communautés sont supérieure à 0,5, nous poursuivons alors l’analyse

avec ces deux items.

Les deux facteurs retenus contribuent à raison de 77,342% à la variance expliquée totale.

A la fin de l’analyse en composantes principales, nous retenons les deux items CREAVAL1

et CREAVAL2 à savoir : l’amélioration de la réputation de l’entreprise sur le marché et la

position stratégique de l’entreprise.

I-2-2 Résultats des analyses factorielles

confirmatoires :

Pour cette mesure, l’analyse confirmatoire, avec AMOS 7, est impossible à cause du nombre

réduit des items de ce construit (2 items) (Roussel et al, 2002). Nous calculons uniquement la

fiabilité et la validité de cette échelle de mesure.

• L’évaluation de la fiabilité :

Tableau V.35 : La fiabilité de l’échelle contexte interne de l’entreprise

L’alpha de Cronbach Rho de Jöreskog

Création de valeur 0,706 0.895

Les deux coefficients sont supérieurs à 0.7 donc satisfaisants. Nous concluons que la fiabilité

interne du construit création de valeur est établie.

• L’évaluation de la validité convergente :

La validité convergente est établie puisque la valeur de ρvc est supérieure à 0,5.

Tableau  V.36 : La validité convergente

La validité convergente (ρvc)

Création de valeur 0,684

• L’évaluation de la validité discriminante :

La validité discriminante de cette échelle sera calculée à la fin de cette section c’est-à-dire

avec la validation global du modèle.

I-2-3 Discussion et propositions :

L’échelle « création de valeur » a été adoptée de la littérature sans pour autant être testée

auparavant. Elle atteste d’une fiabilité et validité très satisfaisantes, néanmoins, l’échelle

finale ne contient que deux items ce qui n’est pas très représentatif de sa qualité.

Proposition1 : Même si l’échelle « création de valeur » possède des qualités psychométriques

satisfaisantes, elle doit être revue afin d’améliorer la qualité de ces indicateurs.

Proposition 2 : Comme toutes les échelles étudiées dans ce travail, l’échelle « création de

valeur » doit être retestée dans un échantillon plus important et dans un contexte différent.

Proposition3 : L’échelle « création de valeur » a été testée d’une manière subjective puisque

nous avons demandé l’avis des répondants sur les différents éléments constituant l’échelle.

Nous pouvons dans des recherches futures, tester cette échelle avec des indicateurs

quantitatifs et objectifs.

II­3 Validation de l’échelle des variables modératrices :

Nous avons intégré dans notre modèle deux variables modératrices « capital financier » et

« contexte interne de l’entreprise ». Nous cherchons à tester leurs effets sur les différentes

relations dans le modèle.

A ce stade, nous validons les échelles de mesure de ces deux variables.

II-3-1 Validation de l’échelle de la variable capital

financier :

La variable capital financier, comme nous l’avons déjà expliqué, est pris dans le sens des

financements des investissements immatériels dans l’entreprise. Cette variable est composée

de six items.

Tableau V.37 : Les items de la variable capital financier

Capital financier

Codes Items

CAPFIN1 Le financement des investissements en formation

CAPFIN2 Le financement pour l’amélioration des conditions du travail

CAPFIN3 Le financement des investissements dans les systèmes d’information

CAPFIN4 Le financement des investissements dans la recherche et développement

CAPFIN5 Le financement des investissements en marketing

CAPFIN6 Le financement des relations de partenariat

II-3-1-1 Résultat de l’analyse en composantes principales :

L’analyse en composantes principales ACP nous donne les résultats suivants :

L’indice K.M.O = 0,793 est satisfaisant (très proche 0,8). Le test de Sphéricité de Bartlett

étant significatif au seuil de 0,000, la diagonale de la matrice de corrélations anti-image rend

compte d’indices MSA supérieurs à 0,5. Nous concluons que les données sont factorisables,

nous pouvons poursuivre l’analyse.

Les analyses factorielles nous conduisent à éliminer l’item CAPFIN2 (communauté = 0,365 <

0,5).

La mesure capital financier est unidimensionnelle et elle contribue à raison de 58, 735% à la

variance totale expliquée.

Les informations sur la qualité de la représentation des variables initiales figurent sur l’annexe

3.E.

Cinq items sont retenus pour la variable capital financier à savoir CAPFIN1, CAPFIN3,

CAPFIN4, CAPFIN5 et CAPFIN6. Leurs contributions factorielles sont toutes supérieures à

0,5 et se présentent comme suit :

Tableau  V.38 : Contribution  factorielle des items retenus pour la variable capital 

financier 

Codes Items Communauté

CAPFIN1 Le financement des investissements en formation 0,550

CAPFIN3 Le financement des investissements dans les

systèmes d’information0,568

CAPFIN4 Le financement des investissements dans la

recherche et développement0,597

CAPFIN5 Le financement des investissements en marketing 0,650

CAPFIN6 Le financement des relations de partenariat 0,572

II-3-1-2 Résultats des analyses factorielles confirmatoires :

L’exécution des tests de normalité sur les données du capital financier (les items retenus) nous

indique que les coefficients de Skewness, de Kurtosis et de Mardia respectent les conditions

de multinormalité (voir annexe 3.E). Par conséquent, le passage par la procédure de

bootstrap n’est pas obligatoire. Nous utilisons seulement la méthode d’estimation par le

maximum de vraisemblance. L’analyse nous pousse à éliminer l’item CAPFIN3 car il a une

valeur SMC inférieure à 0,5.

Tableau  V.39 : Résultat1 de l’analyse factorielle confirmatoire de l’échelle capital 

financier

Items

Maximum de vraisemblance

λi SMC

CAPFIN1 0,654 0,427

CAPFIN3 0,601 0,361

CAPFIN4 0,761 0,579

CAPFIN5 0,809 0,654

CAPFIN6 0,702 0,592

Après l’élimination de l’item CAPFIN3, nous reprenons l’analyse ce qui nous donne les

résultats suivants :

Tableau  V.40 : Résultats 2  de l’analyse factorielle confirmatoire de l’échelle capital 

financier

Codes Items

Maximum de

vraisemblance

λi SMC

CAPFIN1Le financement des investissements en

formation0,570

0,525

CAPFIN4Le financement des investissements dans la

recherche et développement0,753

0,567

CAPFIN5Le financement des investissements en

marketing0,810

0,656

CAPFIN6 Le financement des relations de partenariat 0,644 0,615

Toutes les valeurs des λi et des SMC sont supérieures à 0,5. Ceci nous amène à retenir dans la

suite de l’analyse les items CAPFIN1, CAPFIN4, CAPFIN5 et CAPFIN6 comme items de

l’échelle capital financier.

Avec ces quatre items, le modèle hypothétique du capital financier sera schématisé comme

suit :

Figure V.4 : Modèle hypothétique du capital financier.

Le calcul des indices d’ajustement pour l’AFC du modèle de mesure capital financier donne

les résultats suivants :

Tableau  V.41: Les indices d’ajustement pour l’AFC de la variable capital financier

χ2 2,303 (p=0,007)

χ2/ddl 2,303 < 2

GFI 0,976 > 0,9

AGFI 0,857 < 0,9

NFI 0,960 > 0,9

CFI 0,964 > 0,9

RMR 0,04 < 0,05

RMSEA 0,070 < 0,08

AIC du modèle / AIC du

modèle indépendant25,303 < 189,975

ECVI du modèle / ECVI du

modèle indépendant0,177 < 1,328

D’après le tableau ci-haut, à l’exception de la valeur de l’AGFI (0,857 < 0,9) qui est très

proche de 0,9, tous les autres indices d’ajustement du modèle selon la méthode du maximum

de vraisemblanse sont considérés comme satisfaisants. Nous concluons que notre modèle de

mesure s’ajuste bien aux données

• L’évaluation de la fiabilité de l’échelle

Les résultats des calculs de l’alpha de Cronbach et du Rhô de Jöreskog montrent une

cohérence interne et une fiabilité de l’échelle capital financier puisque les deux coefficients

calculés sont supérieurs à 0,7.

Tableau  V.42: La fiabilité de l’échelle capital organisationnel

L’alpha de Cronbach Rho de Jöreskog

Capital financier 0,793 0,791

• L’évaluation de la validité convergente :

Le coefficient ρvc est supérieur à 0,5 ce qui affirme que la validité convergente est établie.

Tableau  V.43: La validité convergente.

La validité convergente (ρvc)

Capital financier 0,591

• L’évaluation de la validité discriminante :

La validité discriminante de cette échelle sera calculée à la fin de cette section c’est-à-dire

avant la validation global du modèle.

II-3-1-3 Discussion et propositions :

L’échelle « capital financier » a été prise ici comme le financement de tous les aspects

immatériels de l’entreprise. L’échelle atteste d’une fiabilité et d’une validité très

satisfaisantes.

L’échelle de mesure « capital financier » est composée après les deux analyses factorielles de

quatre items à savoir « le financement des investissements en formation », « le financement

des investissements en recherche et développement », « le financement des investissements en

marketing» et « le financement des relations de partenariat ». Le premier concerne le capital

humain, le deuxième le capital organisationnel et les deux derniers concernent le capital

clientèle.

Proposition1 : L’échelle doit être retestée auprès d’un échantillon plus important

Proposition2 : Nous pouvons ajouter d’autres indicateurs en guise de développement des

indicateurs existant dans cette échelle.

II-3-2 Validation de l’échelle de la variable

contexte interne de l’entreprise :

La variable contexte interne de l’entreprise est composée de cinq items.

Tableau V.44 : Les items de la variable contexte interne de l’entreprise

Contexte interne de l’entreprise

Codes Items

CONTINT1 La définition de la vision et la stratégie de l’entreprise

CONTINT2 La prise en considération des valeurs et de la culture de l’entreprise

dans la définition de sa stratégie

CONTINT3 La prise en considération des forces et faiblesses de l’entreprise dans la

définition de sa stratégie

CONTINT4 La réalisation des objectifs fixés

CONTINT5 L’utilité du capital immatériel dans l’accomplissement de la vision et la

stratégie de l’entreprise

II-3-2-1 Résultat de l’analyse en composantes principales :

L’analyse en composantes principales ACP sous le logiciel SPSS 15.0 nous donne les

résultats suivants :

L’indice K.M.O = 0,827 est satisfaisant (> 0,8). Le test de Sphéricité de Bartlett étant

significatif au seuil de 0,000, la diagonale de la matrice de corrélations anti-image rend

compte d’indices MSA supérieurs à 0.5. nous concluons que les données sont factorisables,

nous poursuivons l’analyse.

La mesure contexte interne est unidimensionnelle et elle contribue à raison de 73,590% à la

variance expliquée totale.

Les informations sur la qualité de la représentation des variables initiales figurent sur l’annexe

3.F.

Les cinq items de la variable contexte interne de l’entreprise sont retenus dans la suite de

l’analyse. Leurs contributions factorielles sont toutes supérieures à 0.5:

Tableau  V.45: Contribution  factorielle des items retenus pour la variable contexte 

interne de l’entreprise

Codes Items Communauté

CONTINT1 La définition de la vision et la stratégie de l’entreprise 0,749

CONTINT2 La prise en considération des valeurs et de la culture

de l’entreprise dans la définition de sa stratégie0,768

CONTINT3 La prise en considération des forces et faiblesses de

l’entreprise dans la définition de sa stratégie0,765

CONTINT4 La réalisation des objectifs fixés 0,704

CONTINT5 L’utilité du capital immatériel dans

l’accomplissement de la vision et la stratégie de

l’entreprise

0,693

II-3-2-2 Résultats des analyses factorielles confirmatoires :

L’exécution des tests de normalité des données donne des résultats satisfaisants pour les

coefficients de symétrie et de concentration. (Voir annexe 3F)

Par contre, la valeur du coefficient de Mardia est largement supérieure à la valeur

recommandée (± 3). En effet, nos données violent les conditions de multinormalité, d’où le

passage par la procédure de bootstrap est recommandé pour remédier à ce problème.

Tableau V.46: Résultats de l’analyse factorielle confirmatoire de l’échelle contexte 

interne de l’entreprise.

Items

Maximum de vraisemblance Après bootstrap

λi SMC λi SMC

CONTINT1 0,813 0,661 0,813 0,662

CONTINT2 0,909 0,826 0,908 0,825

CONTINT3 0,839 0,703 0,838 0,702

CONTINT4 0,835 0,697 0,835 0,699

CONTINT5 0,741 0,549 0,739 0,549

Le tableau ci-haut montre que les valeurs des λi et des SMC sont toutes supérieures à 0,5. Les

cinq items seront retenus pour la suite de l’analyse confirmatoire. Le modèle hypothétique du

contexte interne de l’entreprise peut être schématisé comme suit :

Figure V.5: Modèle hypothétique du contexte interne de l’entreprise

Le calcul des indices d’ajustement pour l’AFC du modèle de mesure du contexte interne de

l’entreprise donne les résultats suivants :

Tableau V.47 : Les indices d’ajustement pour l’AFC de la variable capital 

organisationnel

χ2 10,468 (p=0,033 < 0,05)

χ2/ddl 2,617 < 3

GFI 0,974 > 0,9

AGFI 0,902 > 0,9

NFI 0,979 > 0,9

CFI 0,986 > 0,9

RMR 0,021 < 0,05

RMSEA 0,106 0,12˂

AIC du modèle / AIC du

modèle indépendant32,468 < 497,400

ECVI du modèle / ECVI du

modèle indépendant0,227 < 3,478

D’après le tableau ci-haut, les indices d’ajustement du modèle selon la méthode du maximum

de vraisemblanse sont considérés comme satisfaisants : Χ2/ddl 2.617 < 3 ; GFI = 0.974; AGFI

= 0.902; NFI = 0,979 ; CFI = 0,986 ; RMR = 0,021 ; RMSEA = 0,106. Ce dernier est jugé

acceptable car il est compris entre 8% et 12% (Kline, 1998). L’AIC du modèle = 32.468 <

AIC du modèle indépendant = 497.400 ; ECVI du modèle = 0.227 < ECVI du modèle

indépendant 3.478. Nous concluons que notre modèle de mesure s’ajuste bien aux données.

• L’évaluation de la fiabilité de l’échelle

Les résultats des calculs de l’alpha de Cronbach et du Rhô de Jöreskog montrent une

cohérence interne et une fiabilité de l’échelle contexte interne de l’entreprise.

Tableau V.48 : La fiabilité de l’échelle contexte interne de l’entreprise

L’alpha de Cronbach Rho de JöreskogContexte interne de

l’entreprise0,909 0.916

Les deux coefficients sont nettement supérieurs à 0,9 donc très satisfaisants.

• L’évaluation de la validité convergente :

Tableau V.49 : La validité convergente

La validité convergente (ρvc)

Contexte interne de l’entreprise

0.687

Le calcul du ρvc nous donne une valeur supérieure à 0.5, on conclut alors que la validité

convergente est établie.

• L’évaluation de la validité discriminante :

La validité discriminante de cette échelle sera calculée à la fin de cette section c’est-à-dire

avant la validation global du modèle.

II-3-2-3 Discussion et propositions :

L’échelle « contexte interne de l’entreprise » présente des qualités psychométriques très

satisfaisantes. D’ailleurs, nous avons gardé tous les items de départ.

Proposition1 : L’échelle doit être retestée auprès d’un échantillon plus important.

Proposition2 : les contenus des indicateurs peuvent être réexaminés afin de les développer

encore plus.

II­4 La validité discriminante du modèle global :

D’après le tableau V.46 nous remarquons que la validité discriminante est établie pour toutes

les variables. En effet, la variance moyenne de la variable est supérieure au carré de la

corrélation avec un autre construit (ρvc > R2ij).

Tableau V.50 : Validité discriminante du modèle global

Compéten

ce

Attitu

de Agilité

Relatio

n client

Parten

aires

extern

es

Capital

organisa

tionnel

Création

valeur de

l'entrepri

se

Capital

financi

er

Context

e

interne

Compétence 0,692*

Attitude 0,121 0,725*

Agilité 0,196 0,209 0,573*

Relation client 0,344 0,120 0,205 0,763*

Partenaires externes 0,047 0,126 0,084 0,110 0,839*

Capital organisationnel 0,299 0, 10 0,297 0,362 0,128 0,677*

Création valeur de

l'entreprise0,217 0,027 0,131 0,266 0,01 0,330 0,684*

Capital financier 0,177 0,074 0,224 0,302 0,100 0,494 0,248 0,591*

Contexte interne 0,323 0,241 0,348 0,285 0,109 0,456 0,231 0,505 0.687*

*Validité convergente (ρvc)

II­5 Synthèse des résultats :

Les résultats de la validation des échelles de mesure sont synthétisés dans les tableaux V.47 et

V.48.

Tableau V.51: Récapitulatif des résultats relatifs à la validation des échelles de 

mesure

Nbre

items

Avant

ACP

Nbre

d’items

après

ACP

Nbre de

facteurs

retenus

Nbre

d’items /

facteur

Variance

totale

expliquée

Alpha de

Cronbach

Nbre

d’items

après

AFC

Rho de

Jöreskog

Capital

humain

17 8 3

2

76,997

%

0,688 2 0,854

2 0,804 2 0,869

4 0,854 4 0,891

Capital

organisationn

el

11 6 1 6 79,575

%

0,930 5 0,879

Capital

clientèle

11 9 2

6

75,049

%

0,919 5 0,916

3 0,964 2 0,905

Création de

valeur

7 2 1 2 77,342

%

0,706 2 0,895

Capital

financier

6 5 1 5 58,735

%

0,793 4 0,791

Contexte

interne de

l’entreprise

5 5 1 5 73,59% 0,909 5 0,916

Tableau V.52: Variables latentes et indicateurs de mesure

Variables latentes

du modèle

théorique

Statut des

variables

latentes

Variables latentes

du modèle structurel

Code Indicateurs de mesure

Capital humain Variable

explicativ

e

-Compétences

-Attitudes

-Agilités

CAPHUM CAPHUM3,

CAPHUM4,

CAPHUM7,

CAPHUM8,

CAPHUM13,

CAPHUM14,

CAPHUM15,

CAPHUM16

Capital

organisationnel

Variable

explicativ

e

Capital

organisationnel

CAPORG CAPORG2, CAPORG3,

CAPORG6, CAPORG7,

CAPORG8

Capital clientèle Variable

explicativ

e

- Relation avec les

clients

-Relations avec les

partenaires externes

CAPCLT CAPCLT1, CAPCLT3,

CAPCLT5, CAPCLT6,

CAPCLT7, CAPCLT8,

CAPCLT9

Création de

valeur

Variable à

expliquer

Création de valeur CREAVA

L

CREAVAL1,

CREAVAL2

Capital financier Variable

modératri

ce

Capital financier CAPFIN CAPFIN1, CAPFIN4,

CAPFIN5, CAPFIN6

Contexte interne Variable

modératri

ce

Contexte interne CONTIN CONTIN1, CONTIN2,

CONTIN3, CONTIN4,

CONTIN5

Section III: Tests d’hypothèse et modèle global: 

Dans cette section, notre travail consiste à tester les relations entre les différentes variables

latentes du modèle structurel global. Une analyse par les équations structurelles va nous

permettre de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses de recherche.

Cette partie est divisée en deux sous parties : la première abordera les hypothèses exprimant

les relations entre les variables du modèle de base (H1et H2). La deuxième portera sur les

hypothèses exprimant l’existence d’effet de modération sur les différentes relations du modèle

(H3 et H4).

III­1 Test du modèle structurel:

L’objet de cette sous-section est d’examiner les tests des hypothèses décrivant les relations

entre les variables de notre modèle conceptuel (H1 et H2).

Sur la base de l’analyse factorielle confirmatoire, nous avons retenu les variables latentes qui

composent notre modèle. Le modèle structurel qui sert au test des hypothèses de travail est

composé par les trois variables exogènes formant le capital immatériel à savoir le capital

humain, le capital organisationnel et le capital clientèle, et par la variable endogène création

de valeur de l’entreprise. (Annexe 4.A)

III-1-1 Présentation et interprétation des

résultats :

Nous présentons dans ce paragraphe les résultats relatifs aux tests d’hypothèses pour les

variables principales du modèle. Nous traitons ensuite les variables modératrices.

III-1-1-1 Résultats des tests d’hypothèses relatives aux

relations entre le capital immatériel et la création

de valeur de l’entreprise (H1 et H2) :

Le calcul des indicateurs du test du modèle structurel nous a donné les résultats qui figurent

sur le tableau V.49.

Les valeurs des indicateurs présentés dans le tableau, à l’exception de l’AGFI (< à 0,08 mais

pas très loin puisqu’il est égal à 0.765), sont satisfaisantes et attestent de la bonne qualité

d’ajustement du modèle.

Le modèle répond également aux conditions de parcimonie puisque le χ2 normé est inférieur à

3.

Tableau  V.53: Indicateurs du test du modèle structurel 

Relation testée λi Test tSeuil de

signification

REL CLT <-- CAP CLIENT 0,495 8,543 ***

AGILITE <-- CAP HUM 0,537 7,662 ***

Relation testée λi Test tSeuil de

signification

COMPT <-- CAP HUM 0,494 9,807 ***

ATTITUD <-- CAP HUM 0,469 6,098 ***

PARTENAIRES

EXTERNES<-- CAP CLIENT 0,486 4,571 ***

CREAT VALEUR <-- CAP CLIENT 0,340 3,418 ***

CREAT VALEUR <-- CAP HUM 0,273 2,422 0,015

CREAT VALEUR <-- CAP ORG 0,441 3,210 0,001

χ 2 298,729

χ 2/ddl 1,822 (< 3)

GFI 0,847 (> 0,8)

AGFI 0,765

NFI 0,900

CFI 0,951 (> 0,9)

RMR 0,065 (< 0,08)

RMSEA 0,076 (< 0,08)

AIC du modèle/AIC du modèle indépendant 476,729 < 3029,211

ECVI du modèle/ECVI du modèle indépendant 3,334 < 21,183

En plus, l’analyse réalisée pour les trois variables exogènes capital humain, capital

organisationnel et capital clientèle, nous a donné des coefficients de corrélations et de

covariance significatifs au seuil de 1% avec des valeurs de T de Student très significatives.

Tableau V.54: Coefficients de corrélation entre variables exogènes

Relations Estimate

CAPITAL HUMAIN <--> CAPITAL CLIENTELE 0,853

CAPITAL HUMAIN <-->CAPITAL

ORGANISATIONNEL0,854

CAPITAL

CLIENTELE<-->

CAPITAL

ORGANISATIONNEL0,795

Tableau V.55: Coefficients de covariance entre variables exogènes

Relations Estimate S.E. C.R. P

CAPITAL

HUMAIN<--> CAPITAL CLIENTELE 0,853 0,052 16,368 ***

CAPITAL

HUMAIN<-->

CAPITAL

ORGANISATIONNEL0,711 0,076 9,292 ***

CAPITAL

CLIENTELE<-->

CAPITAL

ORGANISATIONNEL0,662 0,079 8,398 ***

Les coefficients d’ajustement du modèle d’équations structurelles se présentent alors ainsi :

Figure V.6 : Coefficients d’ajustement du modèle d’équations structurelles

Rq : Les SMC sont uniquement calculés pour les variables portant, par défaut, des termes

d’erreurs (voir tableau des SMC Annexe 4.A).

Une première lecture des coefficients d’ajustement existant sur cette figure peut nous donner

une idée sur les relations existantes dans notre modèle. En effet, la variable endogène création

de valeur est bien expliquée par les variables exogènes de notre modèle à savoir le capital

humain, le capital organisationnel et le capital clientèle. Mais cette analyse ne suffit pas pour

affirmer que notre modèle reproduit de manière correcte les données. Cette analyse doit être

complétée par la vérification de la significativité des relations (Roussel et al, 2002).

Essayons alors de voir la validité de nos hypothèses de travail :

• Il ressort de ces résultats que l’hypothèse H1 est validée. En effet, toutes les relations

entre variables exogènes sont significatives et positives. L’analyse des coefficients de

corrélation et de covariance entre les trois variables nous mène à accepter l’hypothèse

H1 selon laquelle le capital humain, le capital organisationnel et le capital clientèle

s’influencent mutuellement. En plus, toutes les relations sont positives au seuil de 1%,

nous validons par conséquent les sous hypothèses H1a, H1b et H1c.

− H1a : Le capital humain affecte positivement le capital organisationnel : validée

− H1b : Le capital humain affecte positivement le capital clientèle : validée

− H1c : Le capital clientèle affecte positivement le capital organisationnel : validée

De même, l’hypothèse H2 est validée. En effet, les relations entre les variables exogènes et

la variable endogène création de valeur sont toutes significatives et positives au seuil de 1%.

Le capital immatériel influence positivement la création de valeur de l’entreprise. Ceci est

expliqué par la validation des sous hypothèses H2a, H2b et H2c :

• Le lien entre le capital humain et la création de valeur s’est révélé positif et significatif

(λi= 0.273, t=2.422 significatif au seuil de 1%). H2a validée.

• Le lien entre le capital organisationnel et la création de valeur s’est révélé positif et

significatif (λi= 0.441, t=3.210 significatif au seuil de 1%). H2b validée.

• Le lien entre le capital clientèle et la création de valeur s’est révélé positif et

significatif (λi= 0.340, t=3.418 significatif au seuil de 1%). H2c validée.

Dans le contexte tunisien, les résultats montrent que le capital organisationnel est celui qui,

parmi les composantes du capital immatériel, a l’effet le plus important sur la création de

valeur (0.441).

Nous résumons la validation de cette première série d’hypothèses dans le tableau suivant :

Tableau V.56 : Résultats des tests de la première série d’hypothèses de recherche

Hypothèse Relation testéeSens supposé Résultat

H1H1aH1bH1c

Capital humain/capital organisationnelCapital humain / capital clientèleCapital clientèle / capital organisationnel

+++

ValidéeValidéeValidée

H2H2aH2bH2c

Capital humain/création de valeurcapital organisationnel / création de valeurCapital clientèle / création de valeur

+++

ValidéeValidéeValidée

III-1-2 Discussion :

Les trois premières sous hypothèses concernant la dynamique du capital immatériel sont

validées. Les différentes interactions entre les composantes du capital immatériel sont

vérifiées : capital humain/capital organisationnel, capital humain/capital clientèle et capital

organisationnel/capital clientèle.

Ce résultat rejoint ceux de plusieurs auteurs qui ont testé ces relations tels que Martinez-

Torres M.R (2006), Moon et Kym (2006) et Hsu et Fang (2008), Bontis et al (2000).

En effet, le capital humain représente ceux qui construisent le capital structurel8, le

développement du capital organisationnel et du capital clientèle s'appuie sur le capital

humain. En contre partie, plus développé est le capital structurel de l'entreprise, plus

important sera son capital humain.

Le capital organisationnel est le support ou l'infrastructure que l'entreprise procure à son

capital humain. Il favorise les conditions nécessaires qui poussent le capital humain à créer et

améliorer ses connaissances.

L’hypothèse H2 concernant l’effet des différentes composantes du capital immatériel sur la

création de valeur est validée. En effet, les différentes synergies qui existent entre les

composantes du capital immatériel sont à l’origine de la création de la valeur de l’entreprise.

Le capital humain est la source de création de valeur de l’entreprise, néanmoins sans de

bonnes structures et infrastructures au sein de l’entreprise, cette création de valeur n’aura pas

8 Le capital structurel est pris ici au sens défini par Edvinsson qui regroupe les deux capitaux « capital organisationnel » et « capital clientèle »

lieu. En plus, des relations bien établies entre l’entreprise et son marché favorisent

l’amélioration de sa valeur. Pour Stewart (Stewart, 1999), le capital structurel est

"l'emballage" qui enveloppe le capital humain et lui permet d'être utilisé pour créer de la

valeur ou de la richesse pour l'organisation.

III­2 Test des effets de modération :

Dans cette partie, nous testons l’effet de modération de deux variables (« capital financier »

et « contexte interne de l’entreprise ») sur la relation capital immatériel- création de valeur.

Ainsi, nous validons la deuxième série d’hypothèses relatives aux effets de modération.

Nous nous intéressons au lien entre deux variables latentes et nous souhaitons valoriser le

rôle d'une variable modératrice qui traduit l'existence de deux groupes 1 et 2. Un modèle1

sans contrainte est celui qui pose la relation entre les deux variables latentes comme étant

libre (à estimer), ce qui signifie qu'elle peut être la même ou différente entre les deux

groupes. Ce modèle est à comparer à un autre modèle2 où on impose que le lien entre les

deux variables latentes dans le groupe 1 est égal à celui dans le groupe 2. Il convient de

calculer les différences de Chi2 du Modèle1 et du Modèle2 et de tester cette différence.

Il faut commencer par vérifier si les corrélations entre les construits et leurs variables de

mesure sont significativement différentes d’un groupe à l’autre, ce qui justifie le recours à

une analyse multigroupe.

III-2-1 Test du rôle modérateur de la variable

capital financier sur la relation entre le

capital immatériel et la création de valeur de

l’entreprise.

Dans ce paragraphe, testons le rôle modérateur de la variable « capital financier » sur la

relation entre les deux variables « le capital immatériel » et « la création de valeur de

l’entreprise ».

Notre travail commence par le test de différence entre les Chi-deux du modèle libre et du

modèle contraint.

Tableau  V.57: test de différence de χ2 des deux modèles

Model DF CMIN P NFI IFI RFI TLI

Delta-1 Delta-2 rho-1 rho2

modèle 1 5 23,475 0,000 0,003 0,004 0,002 0,002

modèle 2 11 43,306 0,000 0,006 0,007 0,002 0,002

Le test de différence de Chi-deux est significatif, d’où le recours à une analyse multigroupes

est possible.

L’analyse multigroupe peut être faite selon la méthode qui consiste à séparer le fichier de

données en deux fichiers différents.

Nous avons construit deux groupes d’observations. Groupe1 : capital financier : fort,

groupe2 : capital financier faible. (Voir Annexe 4.B)

Tableau V.58: Les valeurs de χ2 des deux modèles

Model NPAR CMIN DF P CMIN/DF

modèle global 273 1440,246 486 0,000 2,963

modèle 1 268 1463,722 491 0,000 2,981

modèle 2 262 1483,553 497 0,000 2,985

Le test de différence de Chi-deux entre le modèle 1 et le modèle 2 est significatif (p = 0,003),

donc l’effet de modération existe.

Tableau V.59: 2ème test de différence de χ2 entre les deux modèles

Model DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 2 6 19,831 0,003 0,003 0,003 0,000 0,000

Le modèle 1 est caractérisé par une faible valeur de Chi-deux en comparaison avec le modèle

2 (1463,722 < 1483,553). En plus, l’AIC du modèle 1 est plus faible par rapport au modèle 2

(1999,722 < 2007,553).

Tableau V.60: Valeurs de l’AIC des deux modèles

Model AIC BCC

modèle global 1986,246 2204,856

modèle 1 1999,722 2214,327

modèle 2 2007,553 2217,354

Le troisième critère sur lequel nous choisissons le modèle retenu pour la suite de notre test

d’effet de modération est l’ECVI. La valeur de l’ECVI du modèle 1 (7,017) est légèrement

faible par rapport à la valeur du modèle 2 (7,044).

Tableau V.61: valeurs de ECVI des deux modèles

Modèle ECVI LO 90 HI 90 MECVI

modèle global 6,969 6,583 7,382 7,736

modèle 1 7,017 6,627 7,433 7,770

modèle 2 7,044 6,652 7,463 7,780

Par la suit, nous retenons le modèle 1 pour tester l’effet de modération.

Tableau V.62: Coefficients de régression pour le modèle1 (sous groupe : capital 

financier fort) 

Estimate S.E. C.R. P Label

CREAVAL <--- CAPCLT 0,149 0,047 3,1640,00

2fort capclt-creavleur

CREAVAL <--- CAPHUM 0,025 0,025 10,0300,30

3fort caphum-creavleur

CREAVAL <--- CAPORG 0,139 0,068 2,0470,04

1fort caporg-cravleur

Tableau V.63: Coefficients de régression pour le modèle1 (sous groupe : capital 

financier faible) 

Estimate S.E. C.R. PLabel

CREAVAL <--- CAPCLT -0,035 0,059 -0,6030,54

7faib capclt-creavleur

CREAVAL <--- CAPHUM -0,176 0,076 -2,3210,02

0faib caphum-creavleur

CREAVAL <--- CAPORG 1.211 0,329 3,685 *** faib caporg-creavleur

L’examen des coefficients de régression et le « P » relatif, nous permet de consulter le tableau

du « Critical ratios for differences between parameters » concernant le modèle 1.

Ce tableau nous montre si la différence existante entre les deux sous-groupes est significative

ou non.

Pour les trois relations, entre la création de valeur de l’entreprise et ses antécédents, l’effet de

modération du capital financier existe et significatif.

Tableau V.64: Les valeurs de t de Student

Relations testées Critical Ratio ou t de

Student

Capital clientèle ------˃ La création de valeur -2,411

Capital humain ------˃ La création de valeur -2,527

Capital organisationnel ------˃ La création de valeur 3,196

Toutes les valeurs du C.R (ou t de Student) sont supérieures à 1,96, donc l’effet de la variable

modératrice est significative au niveau des trois relations.

D’où, notre hypothèse H3 est validée :

Figure  V.7: Effet modérateur du capital financier sur la relation capital immatériel­ 

création de valeur.

Les trois sous-hypothèses sont ainsi validées :

• H3a : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital humain -

création de valeur. Validée

• H3b : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital organisationnel-

création de valeur. Validée

• H3c : Le capital financier a un effet modérateur sur la relation capital clientèle-

création de valeur. Validée

Figure V.8 : Effet modérateur du capital financier

III-2-2 Test du rôle modérateur du contexte interne

de l’entreprise sur la relation capital

immatériel – création de valeur de

l’entreprise :

Dans ce paragraphe, nous testons le rôle modérateur de la variable « contexte interne de

l’entreprise » sur la relation capital immatériel – création de valeur.

Notre travail commence par le test de différence entre les Chi2 du modèle libre et du modèle

contraint.

Tableau V.65: test de χ2 entre les deux modèles

Modèle DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 1 3 5,465 0,141 0,001 0,001 -0,001 -0,001

modèle 2 6 8,473 0,205 0,001 0,001 -0,002 -0,002

Le test de différence des Chi-deux entre le modèle complet et le modèle 1 n’est pas

statistiquement significatif au seuil de 5% (p = 0.141). Par conséquent, les corrélations entre

les construits ne sont pas significativement différentes d’un groupe à l’autre. D’où l’existence

d’une stabilité des mesures, ce qui implique le recours à une analyse multigroupes.

Le tableau ci-dessous nous permet de choisir le modèle 2 pour le reste du test d’effet de

modération (AIC modèle 2 = 1982,718 < AIC modèle 1 = 1985,711).

Tableau V.66: Les valeurs de AIC des deux modèles

Modèle AIC BCC

modèle global 1986,245 2204,855

modèle 1 1985,711 2201,918

modèle 2 1982,718 2196,523

De plus, l’ECVI du modèle 2 est légèrement faible par rapport à l’ECVI du modèle 1.

Tableau V.67: Les valeurs de ECVI des deux modèles

Modèle ECVI LO 90 HI 90 MECVI

Modèle global 6,969 6,583 7,382 7,736

Modèle 1 6,967 6,581 7,381 7,726

Modèle 2 6,957 6,570 7,371 7,707

Or le test de comparaison de Chi-deux entre le modèle 1 et le modèle 2, nous montre

l’absence d’effet de modération (p = 0,390 > 0,05).

Tableau V.68: 2ème test de différence de χ2 entre les deux modèles

Model DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 2 3 3,008 0,390 0,000 0,000 -0,001 -0,001

D’où, notre hypothèse H4 est infirmée ainsi que ses trois sous-hypothèses :

• H4a : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la relation capital

humain - création de valeur. Infirmée.

• H4b : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la relation capital

organisationnel- création de valeur. Infirmée

• H4c : Le contexte interne de l’entreprise a un effet modérateur sur la relation capital

clientèle- création de valeur. Infirmée

Nous résumons la validation de cette deuxième série d’hypothèses dans le tableau suivant :

Tableau V.69 : Résultats des tests de la deuxième série d’hypothèses de recherche

Hypothèse Relation testée

Sens supposé Résultat

H3

H3aH3bH3c

Effet de modération du capital financier sur la relation :Capital humain/capital organisationnelCapital humain / capital clientèleCapital clientèle / capital organisationnel

+++

ValidéeValidéeValidée

H4

H4aH4bH4c

Effet de modération du contexte interne de l’entreprise sur la relation :Capital humain/création de valeurcapital organisationnel / création de valeurCapital clientèle / création de valeur

---

invalidéeinvalidéeinvalidée

III-2-3 Discussion :

Nous avons ajouté dans notre modèle théorique deux variables modératrice en nous basant sur

la littérature.

Pour la première variable « capital financier », l’hypothèse H3 est validée ainsi que ses trois

sous hypothèses. En effet, les financements des différentes formes de l’immatériel au niveau

de l’entreprise ne font qu’améliorer l’effet des différentes composantes du capital immatériel

sur la création de valeur. Plus on investit dans la formation, plus le capital humain se

développe.

Par contre, pour la deuxième variable modératrice « contexte interne de l’entreprise »,

l’hypothèse H4 a été infirmée. Le contexte interne n’a donc pas d’effet sur la relation capital

immatériel/création de valeur, ce qui est contradictoire avec la proposition de Sullivan (2000).

Cela est peut être dû au contexte d’investigation puisque les entreprises de notre échantillon

sont de secteurs différents. Nous devons tester les indicateurs choisis auprès d’un échantillon

plus important ou encore dans un seul secteur d’activité.

III­3 Modèle de synthèse :

Le modèle de synthèse se limite à trois variables explicatives (capital humain, capital

organisationnel et capital clientèle), une variable à expliquer (création de valeur) et une

variable modératrice (capital financier).

Figure V.9 : Modèle de synthèse

Conclusion : 

Dans le présent chapitre, nous avons traité en détails les résultats obtenus à l’issus des

différentes analyses statistiques que nous avons effectuées aux données collectées auprès de

144 entreprises tunisiennes.

Dans un premier temps, nous avons procédé à la validation des échelles de mesure adoptées

pour les variables de notre modèle. Elle a pour objectif de vérifier la validité et la fiabilité des

échelles retenues, c’est pourquoi nous avons effectué en premier lieu une analyse factorielle

exploratoire sous le logiciel SPSS 15.0, puis une analyse factorielle confirmatoire sous le

logiciel AMOS 7.0.

Dans une deuxième étape, nous avons présenté le test du modèle global de recherche en

utilisant la méthode des équations structurelles. Ce test nous a conduits à valider certaines de

nos hypothèses qui concernent les relations de base du modèle et les effets de modération.

Nous avons abouti en dernier lieu à notre modèle final vérifié et validé empiriquement.

Conclusion de la deuxième partie

Le deuxième volet de notre travail a été consacré à la partie empirique de notre recherche.

En effet, nous avons présenté la méthodologie de recherche adoptée pour valider notre modèle

ainsi que les résultats obtenus à partir de l’investigation sur le terrain.

Dans le cadre du chapitre IV, nous avons présenté la méthodologie empruntée pour la

réalisation de l’étude empirique. Nous avons expliqué à ce titre, la méthode de recherche

utilisée, il s’agit d’une méthode quantitative basée sur l’enquête par questionnaire. En

deuxième lieu nous avons traité la construction de nos différentes variables de recherche. En

troisième lieu nous avons retracé la procédure de collecte des données auprès de 144

entreprises tunisiennes inscrites au programme de mise à niveau. Enfin, les analyses

statistiques à effectuer sur les données recueillies ont été présentées.

Le chapitre V a été consacré à l’analyse et la synthèse des résultats de notre investigation

empirique. Nous avons présenté les différents traitements statistiques réalisés sur notre base

de données. Nous avons exposé et interprété les différents résultats exploratoires et

confirmatoires afin de valider nos échelles de mesure. En dernier lieu, nous avons confronté

nos hypothèses de recherche au modèle structurel global.

La dernière étape de ce document consiste à donner une conclusion générale comportant les

différents apports, limites et voies de recherche futures relatifs à ce travail doctoral.

Conclusion générale

La présente thèse a pour objectif d’étudier les interactions qui existent entre les différentes

composantes du capital immatériel et leur effet sur la création de valeur de l’entreprise.

Pour ce faire, nous avons scindé notre travail en deux parties :

Au cours de la première partie, nous avons présenté le cadre théorique général de notre

travail. Nous avons défini dans une première étape le concept du capital immatériel ainsi que

sa décomposition. Dans une deuxième étape, nous avons cherché à identifier la relation

existante entre les différentes composantes du capital immatériel ainsi qu’avec la création de

valeur de l’entreprise. La troisième étape, quant à elle, a été consacrée aux différents modèles

du capital immatériel et à sa fin nous avons abouti à la structure de notre modèle théorique.

A l’issue de cette investigation théorique, nous avons identifié trois composantes du capital

immatériel à savoir le capital humain, le capital organisationnel et le capital clientèle.

Procédons par une démarche hypothético-déductive, nous avons pu construire notre modèle

théorique qui intègre les trois composantes du capital immatériel et la création de valeur de

l’entreprise. Le modèle conceptuel est ainsi formé de trois variables exogènes et une variable

endogène. Nous avons supposé l’existence de deux effets de modération c’est pourquoi nous

avons ajouté deux variables modératrices à notre modèle : « le capital financier » et « le

contexte interne de l’entreprise ».

Dans la deuxième partie, nous avons procédé à l’étude empirique. Ainsi, la confrontation de

notre modèle aux données réelles d’investigation a été réalisée par l’administration d’un

questionnaire de recherche auprès de 144 entreprises tunisiennes inscrites au programme de

mise à niveau.

Les données collectées ont été ensuite analysées sur différents niveaux : une première analyse

exploratoire en utilisant le logiciel SPPS 15.0 et une deuxième analyse confirmatoire sous le

logiciel AMOS 7.0. L’objectif de ces deux analyses étant de valider les échelles de mesure

que nous avons adoptées dans notre recherche et de tester notre modèle structurel. Elles nous

ont permis d’aboutir à des échelles de mesure valides et fiables qui s’ajustent bien aux

données. Le test du modèle structurel nous a amené à confirmer certaines de nos hypothèses

de recherche.

Quant au test des effets de modération, seul la variable « capital financier » avait un effet sur

la relation capital immatériel/création de valeur de l’entreprise. Nous avons par conséquent

rejeté les hypothèses concernant la deuxième variable modératrice à savoir « le contexte

interne de l’entreprise ».

En dernier lieu, nous avons présenté notre modèle de recherche final qui a été validé

empiriquement comportant les trois composantes du capital immatériel comme variables

exogènes, la variable endogène « création de valeur » et la variable modératrice « capital

financier ».

En guise de conclusion de ce travail doctoral, nous dressons un bilan des principaux apports

théoriques, pratiques et méthodologiques. Nous présentons aussi les différentes limites de

notre étude. Enfin, nous proposons un ensemble de réflexions qui peuvent représenter des

voies de recherches futures.

1. Apports de la recherche

Nous traitons à ce niveau trois types d’apports liés à notre recherche : les apports théoriques,

pratiques et méthodologiques.

1.1 Les apports théoriques :

Les apports théoriques de ce travail de recherche peuvent être classés en trois niveaux :

Le premier apport théorique de notre étude consiste à expliquer les différentes notions

touchant le capital immatériel de l’entreprise. En effet, notre travail s’inscrit dans une logique

cumulative qui se repose sur les acquis antérieurs que nous avons approfondi et enrichi en

traitant la relation des différentes composantes du capital immatériel avec la création de

valeur de l’entreprise.

En effet, notre travail de recherche s’inscrit dans un domaine de recherche assez récent et

traite un sujet d’actualité peu traité dans les pays francophones et surtout dans les pays

arabes.

Le deuxième apport théorique concerne notre modèle théorique. En effet, ce dernier a été

élaboré sur la base de l’analyse de la littérature spécialisée. Il consiste à intégrer différentes

notions ainsi que leurs interactions. Cela permet de mieux comprendre et approfondir les

différentes relations existantes dans la littérature. En effet, notre modèle théorique a un

caractère intégratif et explicatif de la dynamique du capital immatériel et son impact sur la

création d’entreprise. La majorité des études ont traité le concept capital immatériel d’une

manière statique alors que notre modèle représente les différentes interactions et synergies

existants entre les composantes du capital immatériel.

Le troisième apport théorique consiste à avoir intégré dans le modèle théorique des

variables modératrices susceptibles d’influencer les relations entre le capital immatériel et la

création de valeur de l’entreprise.

1.2 Les apports pratiques et méthodologiques:

Nous pouvons identifier quatre niveaux d’apports pratiques et méthodologiques de notre

présente recherche :

Le premier apport de notre travail concerne la méthode d’investigation. En effet, la majorité

des études qui ont traité le capital immatériel sont soit de nature théoriques, soit pratique

utilisant des méthodes qualitatives d’investigation ou une synthèse des différents rapports et

suivis de l’immatériel dans les entreprises, par conséquent ils ont plutôt un caractère financier

et comptable.

Notre travail s’inscrit dans une logique managériale selon une approche quantitative. Pour ce

faire, nous avons utilisé la technique de l’enquête par questionnaire auto-administré. Celui-ci

contient différentes échelles de mesure définies selon la littérature et qui peuvent être utilisées

d’une manière globale ou partielle.

Le deuxième apport de ce travail doctoral est en relation avec le premier. En effet, pour

mettre en place notre enquête, nous avons proposé un ensemble d’échelles de mesure pour les

différentes variables de notre modèle. Ces échelles ont été développées sur la base de la

littérature et vu le manque de données concernant ces instruments de mesure, nous avons crée

nos propres échelles de mesure que nous avons testées pour la première fois. Nous avons

abouti à des échelles de mesure valides et fiables.

Nous avons testé nos échelles sur un échantillon d’entreprises tunisiennes. Nous soulignons à

ce stade que c’est la première fois qu’un tel type de recherche a été réalisé dans le contexte

tunisien (Toutes les études sont réalisées en majorité au Canada, les pays scandinaves et en

Asie).

Le troisième apport de notre travail consiste à présenter des échelles de mesure

multidimensionnelles de certaines variables du modèle. En effet, la tridimensionnalité du

capital humain a été vérifiée dans l’analyse ainsi que la bidimensionnalité de la variable

capital clientèle. Ces échelles de mesure construites présentent des indicateurs statistiques

satisfaisants.

Le dernier apport relatif à notre recherche est lié à la technique d’analyse utilisée. En effet,

nous avons utilisé la méthode des équations structurelles afin de tester et valider notre modèle

conceptuel ainsi que les variables qui le constituent. En effet, comme nous l’avons déjà

mentionné, cette technique est peu utilisée dans les études managériales, elle est plutôt un

outil essentiel dans les études marketing et GRH. En plus, l’intégration de cette méthode dans

les études du concept du capital immatériel est récente et elle est peu utilisée.

L’utilisation de cette méthode nous a permis de manipuler des variables latentes non

directement observables, de valider nos échelles de mesure, d’estimer notre modèle global, de

déterminer le sens des différentes relations existantes entre les variables du modèle et justifier

l’effet modérateur du « capital financier » dans notre modèle.

Après avoir exposé les apports de notre travail doctoral, nous présentons dans la suite les

limites de celui-ci.

2. Les limites de la recherche

Malgré les apports théoriques, pratiques et méthodologiques exposés ci-dessus, notre travail

possède comme tout travail de recherche un certain nombre de limites d’ordre théorique et

méthodologique.

2.1 Les limites théoriques :

La limite théorique la plus importante concerne l’étendue de la notion de l’immatériel dans

l’entreprise. En effet, cette notion est tellement riche et comprenant un nombre très important

d’éléments et de composantes qu’il est difficile, voir impossible de les cerner tous. C’est

pourquoi, nous avons dû adopter certains points de vue d’auteurs afin de cerner le maximum

d’informations et d’éléments.

Après avoir exposé la limite théorique, nous présentons dans la suite les limites

méthodologique de notre travail doctoral qui, à notre avis, sont les plus importants.

2.2 Les limites méthodologiques :

D’un point de vue méthodologique, cette recherche présente cinq limites.

La première limite méthodologique est que cette recherche est exploratoire et les résultats

demandent à être confirmés par des travaux complémentaires. Les échelles de mesure que

nous avons utilisées, même si elles présentent des qualités psychométriques très satisfaisantes,

sont testées pour la première fois. Il faut donc les retester sur des échantillons plus importants

afin de vérifier leur robustesse et leur stabilité. Par conséquent, l’échantillonnage devra être

répliqué afin d’accroître la validité externe de nos résultats.

La deuxième limite méthodologique de ce travail consiste dans le caractère transversal de la

recherche. Selon cette approche, nous étudions le comportement des différentes variables du

modèle à l’instant t, donc nous traitons les interactions des différentes composantes du

comportement du capital immatériel comme un phénomène statique. Alors que nous parlons

chaque fois de dynamique et de synergie entre ses composantes. Nous devons intégrer la

dimension temporelle à notre modèle afin de cerner mieux les effets des différentes

interactions au niveau du capital immatériel de l’entreprise. Il serait intéressant de re-tester

notre modèle selon une approche longitudinale.

La troisième limite méthodologique concerne le mode de collecte de données. En effet, le

choix de l’administration des questionnaires d’enquête auprès des entreprises tunisiennes

inscrites au programme de mise à niveau nous a donné un échantillon hétérogène formé

d’entreprises de différents secteurs d’activité.

D’un autre côté, notre unité d’analyse était les dirigeants des entreprises contactées. Or, nous

ne sommes pas sûrs que ce soient vraiment les dirigeants qui nous ont répondu.

La quatrième limite méthodologique concerne le caractère subjectif des mesures utilisées

puisque nous demandons l’opinion des répondants sur les différentes propositions. Il serait

plus intéressant de définir des mesures objectives pour les différentes variables du modèle

surtout pour la variable création de valeur.

La dernière limite méthodologique porte sur l’application du paradigme de Churchill

(1979). En effet, la difficulté de l’administration de notre questionnaire dans le contexte

d’investigation nous a amené à collecter 144 réponses après plusieurs tentatives. D’où, il nous

était très difficile de suivre toutes les étapes du paradigme de Churchill (étape 5 : la deuxième

collecte de données).

Aussi pour la généralisation des résultats ou l’élaboration de normes, même si notre

échantillon est formé de 144 entreprises, cela reste toujours insuffisant pour généraliser les

conclusions tirées de ce travail de recherche.

L’analyse de ces différentes limites nous mène à proposer d’autres idées et études susceptibles

d’améliorer ce travail de recherche.

3. Voies de recherche futures 

Des perspectives futures de notre recherche peuvent être envisagées. Elles concernent aussi

bien des approfondissements théoriques que des améliorations méthodologiques.

La première voie de recherche proposée concerne la validité externe de notre étude. En

effet, sur la base des discussions des résultats de l’analyse de la fiabilité et validité des

différentes échelles de mesure utilisées (Cf. Chapitre V), nous avons présenté des propositions

concernant essentiellement la poursuite de la validation des échelles sur un échantillon plus

important afin d’obtenir une généralisation de leurs structures et de leurs validités externe.

Les différentes échelles devraient être re-testées dans des contextes différents afin de vérifier

si nos résultats sont généralisables ou non.

La deuxième voie de recherche à notre travail consisterait à approfondir et enrichir les

différentes échelles de mesure de notre modèle afin de vérifier la multidimensionnalité de

toutes les composantes du capital immatériel.

La troisième voie de recherche qui pourrait être suggérée est d’ordre méthodologique.

L’échantillon de notre étude étant hétérogène, il serait intéressant de tester notre modèle dans

des secteurs d’activité précis surtout pour les entreprises qui se basent essentiellement sur le

savoir et les connaissances de leurs employés.

La quatrième voie de recherche serait de choisir comme unité d’analyse non pas le dirigeant

de l’entreprise mais les différents responsables qui gèrent le capital humain, le capital

organisationnel et le capital clientèle. Ainsi, nous pouvons faire la synthèse des différents avis

dans une même entreprise.

La cinquième voie de recherche a aussi trait à la méthodologie. En effet, il serait prometteur

d’étudier la dynamique du capital immatériel selon une approche longitudinale qualitative afin

d’intégrer la notion du temps dans l’analyse et d’étudier l’évolution des différentes relations

entre les composantes du capital immatériel ainsi que l’amélioration de la valeur de

l’entreprise suite à des actions d’investissements immatériels.

La sixième voie de recherche consisterait dans l’étude de chaque composante du capital

immatériel et son impact sur la création de l’entreprise dans des études séparées. En effet, la

notion du capital immatériel est tellement riche qu’il est difficile de pouvoir traiter toutes les

notions dans un même travail. Par conséquent il serait intéressant de traiter chaque

composante à savoir le capital humain, le capital organisationnel et le capital clientèle à part.

En conclusion, ce travail doctoral nous a permis de répondre à notre problématique de

recherche à savoir la dynamique du capital immatériel et son impact sur la création de valeur

de l’entreprise. Cependant, ce travail ne prétend pas donner une réponse complète et

exhaustive des notions étudiées. Il constitue un début à plusieurs voies de recherche futures

qui peuvent l’approfondir et le compléter.

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Annexes

Annexes 1: Première enquête

Annexe 1A : Questions posées aux dirigeants

Annexe 1B : Tableaux  croises des résultats

Annexe 2 A : Lettre d’introduction

Cher (e) Monsieur, Madame

Ce travail s’intègre dans le cadre d’une recherche exploratoire d’une thèse de doctorat en 

gestion effectuée au sein de l’Institut D’administration Des  Entreprises de l’université Jean 

Moulin Lyon 3.

L’objectif de ce questionnaire est d’essayer d’identifier la relation qui existe entre le capital 

immatériel  et   la   création  de  valeur  de   l’entreprise :   c’est  pourquoi  notre   travail   se  base 

essentiellement   sur   la   collecte  de   l’opinion  des  dirigeants   sur   les  différentes   formes  du 

capital immatériel au sein de leurs entreprises.

Votre réponse est vitale pour la réussite de ce travail, nous comptons sur votre collaboration 

pour aboutir aux résultats souhaités en termes de qualité et de temps de réponses.

Nous vous assurons l’anonymat total au niveau des questionnaires rendus, nous garderons 

les informations strictement confidentielles et nous reporterons les résultats sous forme de 

synthèse dont nous pouvons vous faire part si vous y êtes intéressé.

Nous vous remercions d’avance pour votre compréhension et votre collaboration. 

Rq : 

Si vous êtes trop pris veuillez SVP transférer cette enquête à l’un des responsables de votre 

société que vous estimez en mesure de répondre à ces questions.

Imen Mhedhbi

Email :[email protected]

          [email protected]

Gsm : 98 524 690

Annexe 2 B : Le questionnaire 

Enquête exploratoire sur le capital immatériel de l’entreprise

Le capital immatériel comporte les connaissances et les savoirs dans l'entreprise. C'est la

combinaison des actifs intangibles, des ressources immatérielles, des compétences

individuelles et des technologies qui aident l'entreprise à fonctionner, à créer de la richesse

et du profit et avoir un avantage compétitif sur le marché. Il est composé d’un capital

humain, un capital organisationnel et un capital relationnel ou clientèle.

Annexe 2.C : Description des entreprises

Frequencies

Statistics

Taille de

l'entrepriseSecteur d'activité

Qualité du répondant

N Valid 144 144 144Missing 0 0 0

Frequency Table

Taille de l'entreprise

Frequency Percent Valid PercentCumulative

PercentValid entre 50 et 249 110 76.4 76.4 76.4

plus que 250 34 23.6 23.6 100.0Total 144 100.0 100.0

Secteur d'activité

Frequency Percent Valid PercentCumulative

PercentValid industrie chimique 45 31.3 31.3 31.3

industrie mécanique 21 14.6 14.6 45.8industrie cuir et chaussure 12 8.3 8.3 54.2

industrie textile et habillement 47 32.6 32.6 86.8

autres industries 19 13.2 13.2 100.0Total 144 100.0 100.0

Qualité du répondant

Frequency Percent Valid PercentCumulative

PercentValid dirigeant 98 68.1 68.1 68.1

responsable ressources humaines 40 27.8 27.8 95.8

responsable finance et comptabilité 6 4.2 4.2 100.0

Total 144 100.0 100.0

Annexe 3 C: Analyse factorielle de la variable 

« capital clientèle »

KMO and Bartlett's Test

Kaiser-Meyer-Olkin Measure of Sampling Adequacy. .749

Bartlett's Test of Sphericity

Approx. Chi-Square 1266.641df 55Sig. .000

Anti-image Matrices

client de

l'entreprise1client de

l'entreprise2client de

l'entreprise3client de

l'entreprise4client de

l'entreprise5Anti-image Covariance client de l'entreprise1 .380 .040 -.085 -.042

client de l'entreprise2 .040 .289 -.152 -.006client de l'entreprise3 -.085 -.152 .205 -.044client de l'entreprise4 -.042 -.006 -.044 .425client de l'entreprise5 .002 .023 -.080 -.066client de l'entreprise6 -.064 -.103 .074 -.058client de l'entreprise7 -.054 .019 -.007 .049parties prennantes1 .029 .016 -.016 .012partenaires externes2 -.043 -.007 .008 -.038partenaires externes3 .037 -.056 .051 .114partenaires externes4 .094 .165 -.122 .198

Anti-image Correlation client de l'entreprise1 .886(a) .121 -.302 -.106client de l'entreprise2 .121 .725(a) -.622 -.016client de l'entreprise3 -.302 -.622 .737(a) -.148

client de l'entreprise4 -.106 -.016 -.148 .783(a)client de l'entreprise5 .008 .101 -.411 -.236 .853(a)client de l'entreprise6 -.223 -.411 .348 -.189client de l'entreprise7 -.185 .076 -.034 .159parties prennantes1 .138 .084 -.103 .052partenaires externes2 -.212 -.041 .050 -.176partenaires externes3 .085 -.148 .162 .249partenaires externes4 .236 .474 -.417 .469

a Measures of Sampling Adequacy(MSA)

Communalities

Initial Extractionclient de l'entreprise1 1.000 .669client de l'entreprise2 1.000 .632client de l'entreprise3 1.000 .744client de l'entreprise4 1.000 .470client de l'entreprise5 1.000 .805client de l'entreprise6 1.000 .698client de l'entreprise7 1.000 .717parties prennantes1 1.000 .836partenaires externes2 1.000 .870partenaires externes3 1.000 .638partenaires externes4 1.000 .110

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Total Variance Explained

Component

Initial Eigenvalues Extraction Sums of Squared Loadings Rotation Sums of Squared Loadings

Total % of Variance Cumulative % Total % of Variance Cumulative % Total % of Variance1 5.277 47.972 47.972 5.277 47.972 47.972 4.5982 1.911 17.370 65.342 1.911 17.370 65.342 2.5893 1.435 13.044 78.386 4 .610 5.546 83.932 5 .518 4.709 88.640 6 .372 3.385 92.025 7 .328 2.979 95.005 8 .266 2.422 97.427 9 .125 1.132 98.559 10 .102 .927 99.486 11 .057 .514 100.000

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Rotated Component Matrix(a)

Component

1 2client de l'entreprise1 .796 client de l'entreprise2 .794 client de l'entreprise3 .850 client de l'entreprise4 .685 client de l'entreprise5 .868 client de l'entreprise6 .795 client de l'entreprise7 .817 parties prennantes1 .894partenaires externes2 .918partenaires externes3 .783partenaires externes4 .330

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Rotation Method: Varimax with Kaiser Normalization.

a Rotation converged in 3 iterations.

Factor Analysis

KMO and Bartlett's Test

Kaiser-Meyer-Olkin Measure of Sampling Adequacy. .808

Bartlett's Test of Sphericity

Approx. Chi-Square 1066.860df 36Sig. .000

Anti-image Matrices

client de

l'entreprise1client de

l'entreprise2client de

l'entreprise3client de

l'entreprise5client de

l'entreprise6client de

l'entreprise7Anti-image Covariance

client de l'entreprise1

.430 -.031 -.073 -.010 -.047

client de l'entreprise2

-.031 .412 -.173 .026 -.089

client de l'entreprise3

-.073 -.173 .249 -.107 .053

client de l'entreprise5

-.010 .026 -.107 .195 -.055

client de l'entreprise6

-.047 -.089 .053 -.055 .269

client de l'entreprise7

-.053 .035 -.006 -.087 -.117

parties prennantes1 .015 -.018 .002 .007 -.007

partenaires externes2

-.037 .029 -.016 .004 .009

partenaires externes3

.069 -.063 .072 -.080 -.048

Anti-image Correlation

client de l'entreprise1

.935(a) -.073 -.224 -.035 -.139

client de l'entreprise2

-.073 .815(a) -.539 .090 -.268

client de l'entreprise3

-.224 -.539 .790(a) -.487 .205

client de l'entreprise5

-.035 .090 -.487 .844(a) -.243

client de l'entreprise6

-.139 -.268 .205 -.243 .856(a)

client de l'entreprise7

-.170 .115 -.026 -.412 -.472 .854(a)

parties prennantes1 .063 -.078 .013 .044 -.040

partenaires externes2

-.161 .129 -.095 .029 .051

partenaires externes3

.144 -.135 .198 -.250 -.126

a Measures of Sampling Adequacy(MSA)

Communalities

Initial Extractionclient de l'entreprise1 1.000 .654client de l'entreprise2 1.000 .591client de l'entreprise3 1.000 .740client de l'entreprise5 1.000 .830client de l'entreprise6 1.000 .736client de l'entreprise7 1.000 .768parties prennantes1 1.000 .896partenaires externes2 1.000 .912partenaires externes3 1.000 .627

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Total Variance Explained

Component

Initial Eigenvalues Extraction Sums of Squared Loadings Rotation Sums of Squared Loadings

Total % of Variance Cumulative % Total % of Variance Cumulative % Total % of Variance1 4.900 54.440 54.440 4.900 54.440 54.440 4.2372 1.855 20.610 75.049 1.855 20.610 75.049 2.5183 .671 7.451 82.500 4 .572 6.356 88.857 5 .342 3.794 92.651 6 .319 3.548 96.199 7 .154 1.708 97.908 8 .123 1.370 99.278 9 .065 .722 100.000

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Rotated Component Matrix(a)

Component

1 2client de l'entreprise1 .782 client de l'entreprise2 .763 client de l'entreprise3 .850 client de l'entreprise5 .892 client de l'entreprise6 .835 client de l'entreprise7 .861 parties prennantes1 .931partenaires externes2 .944partenaires externes3 .770

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Rotation Method: Varimax with Kaiser Normalization.

a Rotation converged in 3 iterations.

Reliability

Reliability Statistics

Cronbach's Alpha N of Items

.921 6

Item-Total Statistics

Cronbach's Alpha if Item Deletedclient de l'entreprise1 .912client de l'entreprise2 .919client de l'entreprise3 .903client de l'entreprise5 .894client de l'entreprise6 .905client de l'entreprise7 .902

Reliability

Reliability Statistics

Cronbach's Alpha N of Items

.883 3

Item-Total Statistics

Cronbach's Alpha if Item Deletedparties prennantes1 .758partenaires externes2 .740partenaires externes3 .964

1ère analyse confirmatoire

Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Estimate S.E. C.R. PLabel

relation client <--- capital clientèle ,387 ,101 3,834***

part prenante <--- capital clientèle ,677 ,144 4,688***

capclt1 <--- relation client 1,000

capclt3 <--- relation client 1,259 ,127 9,894***

capclt5 <--- relation client 1,482 ,132 11,209***

capclt6 <--- relation client 1,122 ,114 9,859***

capclt7 <--- relation client 1,124 ,107 10,516***

capclt8 <--- part prenante 1,000

capclt9 <--- part prenante ,978 ,048 20,552***

capclt2 <--- relation client ,964 ,115 8,357***

capclt10 <--- part prenante ,591 ,065 9,089***

Standardized Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Estimatecapclt1 <--- relation client ,751capclt3 <--- relation client ,831capclt5 <--- relation client ,922capclt6 <--- relation client ,801capclt7 <--- relation client ,846capclt8 <--- part prenante ,956capclt9 <--- part prenante ,973

Estimatecapclt2 <--- relation client ,689capclt10 <--- part prenante ,626

Standardized Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Parameter SE SE-SE Mean Bias SE-Biascapclt1 <--- relation client ,042 ,001 ,751 ,000 ,001

capclt3 <--- relation client ,048 ,001 ,827-,00

4,002

capclt5 <--- relation client ,024 ,001 ,919-,00

3,001

capclt6 <--- relation client ,041 ,001 ,803 ,002 ,001capclt7 <--- relation client ,036 ,001 ,846 ,000 ,001capclt8 <--- part prenante ,020 ,000 ,956 ,000 ,001capclt9 <--- part prenante ,019 ,000 ,974 ,000 ,001

capclt2 <--- relation client ,057 ,001 ,687-,00

2,002

capclt10 <--- part prenante ,053 ,001 ,624-,00

2,002

Squared Multiple Correlations: (Group number 1 - Default model)

Estimatecapclt10 ,392capclt2 ,474capclt9 ,948capclt8 ,915capclt7 ,716capclt6 ,642capclt5 ,850capclt3 ,690capclt1 ,565

Squared Multiple Correlations: (Group number 1 - Default model)

Parameter SE SE-SE Mean Bias SE-Biascapclt10 ,065 ,001 ,392 ,001 ,002capclt2 ,077 ,002 ,475 ,000 ,002capclt9 ,038 ,001 ,948 ,001 ,001capclt8 ,038 ,001 ,914 ,000 ,001capclt7 ,061 ,001 ,717 ,001 ,002capclt6 ,066 ,001 ,646 ,004 ,002capclt5 ,044 ,001 ,845 -,004 ,001capclt3 ,078 ,002 ,686 -,004 ,002capclt1 ,063 ,001 ,566 ,002 ,002

2ème analyse confirmatoire

Scalar Estimates (Group number 1 - Default model)

Maximum Likelihood Estimates

Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Estimate S.E. C.R. PLabel

relation client <--- capital clientèle ,349 ,095 3,658***

part prenante <--- capital clientèle ,763 ,154 4,942***

capclt1 <--- relation client 1,000

capclt3 <--- relation client 1,146 ,133 8,603***

capclt5 <--- relation client 1,489 ,138 10,763***

capclt6 <--- relation client 1,195 ,122 9,804***

capclt7 <--- relation client 1,209 ,115 10,540***

capclt8 <--- part prenante 1,000

capclt9 <--- part prenante ,901 ,086 10,493***

Standardized Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Estimatecapclt1 <--- relation client ,738capclt3 <--- relation client ,743capclt5 <--- relation client ,910capclt6 <--- relation client ,839capclt7 <--- relation client ,895capclt8 <--- part prenante ,997capclt9 <--- part prenante ,934

Standardized Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Parameter SE SE-SE Mean Bias SE-Bias

capclt1 <--- relation client ,045 ,001 ,736-,00

2,001

capclt3 <--- relation client ,054 ,001 ,744 ,001 ,002

capclt5 <--- relation client ,027 ,001 ,909-,00

1,001

capclt6 <--- relation client ,039 ,001 ,837-,00

1,001

capclt7 <--- relation client ,032 ,001 ,892-,00

2,001

capclt8 <--- part prenante ,055 ,001 ,962 ,005 ,002

capclt9 <--- part prenante ,050 ,001 ,932-,00

3,002

Squared Multiple Correlations: (Group number 1 - Default model)

Estimatecapclt9 ,873capclt8 ,993capclt7 ,801capclt6 ,703capclt5 ,828capclt3 ,552capclt1 ,545

Squared Multiple Correlations: (Group number 1 - Default model)

Parameter SE SE-SE Mean Bias SE-Biascapclt9 ,090 ,002 ,871 -,003 ,003capclt8 ,117 ,003 ,987 ,013 ,004capclt7 ,057 ,001 ,798 -,003 ,002capclt6 ,065 ,001 ,702 -,001 ,002capclt5 ,049 ,001 ,827 -,001 ,002capclt3 ,080 ,002 ,556 ,004 ,003capclt1 ,066 ,001 ,544 -,001 ,002

Model Fit Summary

CMIN

Model NPAR CMIN DF P CMIN/DFDefault model 17 24,442 11 ,011 2,222Saturated model 28 ,000 0Independence model 7 880,311 21 ,000 41,920

RMR, GFI

Model RMR GFI AGFI PGFIDefault model ,033 ,954 ,882 ,375Saturated model ,000 1,000Independence model ,460 ,343 ,124 ,257

Baseline Comparisons

ModelNFI

Delta1RFI

rho1IFI

Delta2TLI

rho2CFI

Default model ,972 ,947 ,985 ,970 ,984Saturated model 1,000 1,000 1,000Independence model ,000 ,000 ,000 ,000 ,000

RMSEA

Model RMSEA LO 90 HI 90 PCLOSEDefault model ,092 ,042 ,142 ,075Independence model ,535 ,505 ,565 ,000

AIC

Model AIC BCC BIC CAICDefault model 58,442 60,456 108,928 125,928Saturated model 56,000 59,319 139,155 167,155Independence model 894,311 895,140 915,100 922,100

ECVI

Model ECVI LO 90 HI 90 MECVIDefault model ,409 ,334 ,537 ,423Saturated model ,392 ,392 ,392 ,415

Annexe 3 D: Aalyse factorielle de la variable 

« création de valeur »

KMO and Bartlett's Test

Kaiser-Meyer-Olkin Measure of Sampling Adequacy. ,719Bartlett's Test of Sphericity Approx. Chi-Square 309,127 df 21

Sig. ,000

Anti-image Matrices

Création de valeur de

l'entreprise1

Création de valeur de

l'entreprise2

Création de valeur de

l'entreprise3

Création de valeur de

l'entreprise4

Création de valeur de

l'entreprise5Anti-image Correlation Création de valeur de

l'entreprise1 ,542(a) -,528 ,013 ,009 -,007

Création de valeur de l'entreprise2 -,528 ,516(a) ,135 -,065 -,091

Création de valeur de l'entreprise3 ,013 ,135 ,769(a) -,377 -,261

Création de valeur de l'entreprise4 ,009 -,065 -,377 ,734(a) -,319

Création de valeur de l'entreprise5 -,007 -,091 -,261 -,319 ,796(a)

Création de valeur de l'entreprise6 ,187 ,037 ,119 -,397

Création de valeur de l'entreprise7 ,005 -,110 -,251 ,012 -,322

a Measures of Sampling Adequacy(MSA)

Communalities

Initial ExtractionCréation de valeur de l'entreprise1 1,000 ,750Création de valeur de l'entreprise2 1,000 ,722Création de valeur de l'entreprise3 1,000 ,422Création de valeur de l'entreprise4 1,000 ,411Création de valeur de l'entreprise5 1,000 ,210

Création de valeur de l'entreprise6 1,000 ,399Création de valeur de l'entreprise7 1,000 ,560

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Factor Analysis

KMO and Bartlett's Test

Kaiser-Meyer-Olkin Measure of Sampling Adequacy. ,500Bartlett's Test of Sphericity Approx. Chi-Square 50,272 df 1 Sig. ,000

Anti-image Matrices

Création de valeur de

l'entreprise1

Création de valeur de

l'entreprise2Anti-image Correlation Création de valeur de l'entreprise1 ,500(a) -,547 Création de valeur de l'entreprise2 -,547 ,500(a)

a Measures of Sampling Adequacy(MSA)

Communalities

Initial ExtractionCréation de valeur de l'entreprise1 1,000 ,773Création de valeur de l'entreprise2 1,000 ,773

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Total Variance Explained

Component

Initial Eigenvalues Extraction Sums of Squared Loadings

Total % of Variance Cumulative % Total % of Variance Cumulative %1 1,547 77,342 77,342 1,547 77,342 77,3422 ,453 22,658 100,000

Extraction Method: Principal Component Analysis.

Component Matrix(a)

Component 1Création de valeur de l'entreprise1 ,879Création de valeur de l'entreprise2 ,879

Extraction Method: Principal Component Analysis.

a 1 components extracted.

Reliability Statistics

Cronbach's Alpha N of Items,706 2

Annexe 4A : Aalyse du modèle structurel

Model Fit Summary

CMIN

Model NPAR CMIN DF P CMIN/DFDefault model 91 282.921 162 .000 1.746Saturated model 253 .000 0Independence model 22 2985.211 231 .000 12.923

RMR, GFI

Model RMR GFI AGFI PGFIDefault model .064 .853 .771 .546Saturated model .000 1.000Independence model .360 .208 .133 .190

Baseline Comparisons

ModelNFI

Delta1RFI

rho1IFI

Delta2TLI

rho2CFI

Default model .905 .865 .957 .937 .956Saturated model 1.000 1.000 1.000Independence model .000 .000 .000 .000 .000

Parsimony-Adjusted Measures

Model PRATIO PNFI PCFIDefault model .701 .635 .671Saturated model .000 .000 .000Independence model 1.000 .000 .000

NCP

Model NCP LO 90 HI 90Default model 120.921 78.060 171.644Saturated model .000 .000 .000Independence model 2754.211 2581.597 2934.176

RMSEA

Model RMSEA LO 90 HI 90 PCLOSEDefault model .072 .058 .086 .006Independence model .289 .280 .298 .000

AIC

Model AIC BCC BIC CAICDefault model 464.921 499.805 735.174 826.174Saturated model 506.000 602.983 1257.363 1510.363Independence model 3029.211 3037.644 3094.547 3116.547

ECVI

Model ECVI LO 90 HI 90 MECVIDefault model 3.251 2.951 3.606 3.495Saturated model 3.538 3.538 3.538 4.217Independence model 21.183 19.976 22.442 21.242

Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Estimate S.E. C.R. P Label

REL CLT <---CAP CLIENT

.495 .058 8.543 ***

AGILITE <--- CAP HUM .537 .070 7.662 ***COMPT <--- CAP HUM .494 .050 9.807 ***ATTITUD <--- CAP HUM .469 .077 6.098 ***

PAR PREN <---CAP CLIENT

.486 .106 4.571 ***

CREAT VLEUR <---CAP CLIENT

.340 .100 3.418 ***

CREAT VLEUR <--- CAP HUM .273 .113 2.422.

015

CREAT VLEUR <--- CAP ORG .441 .137 3.210.

001

Standardized Regression Weights: (Group number 1 - Default model)

Estimatecaphum13 <--- AGILITE .757caphum14 <--- AGILITE .657caphum15 <--- AGILITE .720caphum16 <--- AGILITE .878caphum3 <--- COMPT .988caphum4 <--- COMPT .573caphum7 <--- ATTITUD .669caphum8 <--- ATTITUD .996capclt3 <--- REL CLT .847capclt5 <--- REL CLT .919capclt6 <--- REL CLT .859capclt7 <--- REL CLT .868capclt8 <--- PAR PREN .953capclt9 <--- PAR PREN .978caporg5 <--- CAP ORG .820caporg6 <--- CAP ORG .921caporg9 <--- CAP ORG .779caporg10 <--- CAP ORG .790caporg11 <--- CAP ORG .797creatval2 <--- CREAT VLEUR .931creatval1 <--- CREAT VLEUR .639

Squared Multiple Correlations: (Group number 1 - Default model)

Estimatecreatval1 .408creatval2 .867caporg11 .636caporg10 .870caporg9 .607caporg6 .848caporg5 .672capclt9 .956capclt8 .908capclt7 .754capclt6 .737capclt5 .845capclt3 .717caphum8 .992caphum7 .447caphum4 .328caphum3 .976caphum16 .770caphum15 .518caphum14 .574caphum13 .572

Indicateurs du test du modèle structurel : présentation des résultats

Relation testée λ i Test t Seuil de signification

REL CLT <­­ CAP CLIENT .495 8.543 ***AGILITE <­­ CAP HUM .537 7.662 ***COMPT <­­ CAP HUM .494 9.807 ***

ATTITUD <­­ CAP HUM .469 6.098 ***PAR PREN <­­ CAP CLIENT .486 4.571 ***

CREAT  <­­ CAP CLIENT .340 3.418 ***

Relation testée λ i Test t Seuil de signification

VALEURCREAT 

VALEUR <­­ CAP HUM .273 2.422 .015

CREAT VALEUR <­­ CAP ORG .441 3.210 .001

Х2 298.729Х2/ddl 1.822 (< 3)GFI 0.847 (> 0.8)

AGFI 0.765NFI 0.900CFI 0.951 (> 0.9)

RMR 0.065 (< 0.08)RMSEA 0.076 (< 0.08)

AIC du modèle/AIC du modèle indépendant 476.729 < 3029.211

ECVI du modèle/ECVI du modèle indépendant 3.334 < 21.183

Les valeurs des indicateurs présentés dans le tableau, à l’exception de l’AGFI (< à 0,08), sont

satisfaisantes et attestent de la bonne qualité d’ajustement du modèle.

Le modèle répond également aux conditions de parcimonie puisque le Х2 normé est inférieur

à 3.

Covariances: (Group number 1 - Default model)

Estimate S.E. C.R. P LabelCAP HUM <--> CAP

CLIENT.853 .

05216.36

8***

CAP HUM <--> CAP ORG .711 .076

9.292 ***

CAP CLIENT

<--> CAP ORG .662 .079

8.398 ***

Toutes les relations sont statistiquement significatives (tous les C.R. sont > 1.96)

Test des hypothèses

Relation testée λ iTest t(C.R.) Seuil de signification

REL CLT <­­ CAP CLIENT .495 8.543 ***AGILITE <­­ CAP HUM .537 7.662 ***COMPT <­­ CAP HUM .494 9.807 ***

Relation testée λ iTest t(C.R.) Seuil de signification

ATTITUD <­­ CAP HUM .469 6.098 ***PAR PREN <­­ CAP CLIENT .486 4.571 ***

CREAT VALEUR

<­­ CAP CLIENT .340 3.418 ***

CREAT VALEUR

<­­ CAP HUM .273 2.422 ***

CREAT VALEUR

<­­ CAP ORG .441 3.210 ***

Annexe 4 B: 

Efet de modération de la variable capital financier

Nested Model Comparisons

Assuming model global to be correct:

Model DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 1 5 23.475 .000 .003 .004 .002 .002

modèle 2 11 43.306 .000 .006 .007 .002 .002

Le test de différence de Chi-deux est significatif, d’où le recours à une analyse multigroupes est possible.

Model NPAR CMIN DF P CMIN/DF

modèle global 273 1440.246 486 .000 2.963

modèle 1 268 1463.722 491 .000 2.981

modèle 2 262 1483.553 497 .000 2.985

Le test de différence de Chi-deux entre le modèle 1 et le moèle 2 est significatif (p = 0,003), donc l’effet de

modération existe.

Assuming model 1 to be correct:

Model DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 2 6 19.831 .003 .003 .003 .000 .000

Le modèle 1 est caractérisé par une faible valeur de Chi-deux en comparaison avec le modèle

2 (1463,722 < 1483,553). En plus, l’AIC du modèle 1 est plus faible par rapport au modèle 2

(1999.722 < 2007.553)

Model AIC BCC

modèle global 1986.246 2204.856

modèle 1 1999.722 2214.327

modèle 2 2007.553 2217.354

Le troisième critère sur lequel on va choisir le modèle retenu pour la suit de notre test d’effet

de modération est l’ECVI. La valeur de l’ECVI du modèle 1 (7.017) est légèrement faible par

rapport à la valeur du modèle 2 (7.044).

Model ECVI LO 90 HI 90 MECVI

modèle global 6.969 6.583 7.382 7.736

modèle 1 7.017 6.627 7.433 7.770

modèle 2 7.044 6.652 7.463 7.780

Par la suit, on peut retenir le modèle 1 pour tester l’effet de modération.

Regression Weights: (fort - modèle 1)

Estimate S.E. C.R. P Label

CREAT VLEUR <---CAP

CLIENT.149 .047 3.164

.

002fort capclt-creavleur

CREAT VLEUR <--- CAP HUM .025 .025 1.030.

303fort caphum-creavleur

CREAT VLEUR <--- CAP ORG .139 .068 2.047.

041fort caporg-cravleur

Regression Weights: (faible - modèle 1)

Estimate S.E. C.R. P Label

CREAT VLEUR <---CAP

CLIENT-.035 .059 -.603

.

547faib capclt-creavleur

CREAT VLEUR <--- CAP HUM -.176 .076 -2.321.

020faib caphum-creavleur

CREAT VLEUR <--- CAP ORG 1.211 .329 3.685 *** faib caporg-creavleur

L’examen des coefficients de régression et le « P » relatif, nous permet de consulter le tableau

du « Critical ratios for differences between parameters » concernant le modèle 1.

Ce tableau nous montre si la différence existante entre les deux sous-groupes est significative

ou non.

Pour les trois relations, entre la création de valeur de l’entreprise et ses antécédents, l’effet de

modération du capital financier existe et significatif

Critical Ratio ou t de Student

Capital clientèle la création de valeur -2.411

Capital humain la création de valeur -2.527

Capital organisationnel la création de valeur 3.196

Toutes les valeurs du C.R (ou t de Student) sont supérieures à 1,96, donc l’effet de la variable

modératrice est significative au niveau des trois relations.

Annexe 4 C: 

Efet de modération de la variable contexte interne de 

l’entreprise

Le test de différence de Chi-deux est significatif, d’où le recours à une analyse multigroupes est possible.

Nested Model Comparisons

Assuming model global to be correct:

Model DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 1 5 14.127 .015 .002 .002 .000 .000

modèle 2 11 25.501 .008 .004 .004 -.001 -.001

L’analyse multi-groupes nous montre le test de difference de chi-deux entre le modèle 1 et le modèle 2.

Assuming model 1 to be correct:

Model DF CMIN PNFI

Delta-1

IFI

Delta-2

RFI

rho-1

TLI

rho2

modèle 2 6 11.374 .077 .002 .002 -.001 -.001

L’examen du tableau ci-dessus nous montre que le test de différence de Chi-deux entre le modèle 1 et le

moèle 2 est non significatif (p = 0,077 > 0,05), donc pas d’effet de modération.