' 1 ד" בסTAZRIA Ce fascicule est dédié à la refoua chlema de Margaret Simha bat Soly et à la mémoire de Chmouel Claude ben Mouni Espace Torah remercie Léa Marciano pour son dévouement et son professionalisme Tazria : Qui fixe le sexe de l'enfant ? (Par Dan Devash) Le défi de l'homme dans ce monde (Par Rav Yitshak Assuli) La lèpre du 21ème siècle (Par Yossef Aflalo) L'intellect ou l'action ? (Par Rav Chlomo Atlan) Connaître sa place (Par Rav Raphaël Sadin) La force des tsitsit (Par Rav Yonatan Chocron) Aimer ses enfants, c'est construire leur futur ! (Par Rav Nissim Haddad) La mélakha de Lach (Par Rav David Sitbon)

Ce fascicule est dédié à la refoua chlema de TAZRIA ל"צז, fils du Baal HaSoulam ל"צז ' 3 l’homme (Tanhouma Shemot 3) : « Le Saint ה"ב, décrète sur la ‘goutte’ (de

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בס"ד

TAZRIACe fascicule est dédié à la refoua chlema deMargaret Simha bat Soly et à la mémoire de

Chmouel Claude ben Mouni

Espace Torah remercie Léa Marciano pour son dévouement et son professionalisme

Tazria : Qui fixe le sexe de l'enfant ? (Par Dan Devash)

Le défi de l'homme dans ce monde(Par Rav Yitshak Assuli)

La lèpre du 21ème siècle(Par Yossef Aflalo)

L'intellect ou l'action ?(Par Rav Chlomo Atlan)

Connaître sa place(Par Rav Raphaël Sadin)

La force des tsitsit(Par Rav Yonatan Chocron)

Aimer ses enfants, c'est construire leur futur !

(Par Rav Nissim Haddad)

La mélakha de Lach (Par Rav David Sitbon)

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LA PREDOMINANCE DU MALEUne femme qui accouche d’un enfant mâle (Zakhar) reste impure au sens de la Torah, deux fois moins de temps que si elle accouche d’une fille (Nékéva). C’est ce que nous apprend le début notre parasha. Ainsi donc, la naissance d’une fille rend la maman impure deux fois plus longtemps. Cela confirme le fait que la Torah considère la supériorité du masculin sur le féminin.On retrouve ce fait de manière beaucoup plus évidente et surprenante dans une guémarra (Baba Batra 16b) : « … heureux celui qui a pour enfant des

garçons, et malheur à celui qui a pour enfants des filles » אשרי למי שבניו זכרים אוי לו למי שבניו נקבותD’un autre côté, cependant, en ce qui concerne la conception du mâle, les Sages ז"ל, mettent la femme en vedette (Niddah 31, a) :« Rabbi Itshak au nom de rabbi Ami a dit : une femme qui féconde en premier, mettra au monde un mâle. Un homme qui féconde le premier mettra au monde une femelle. »־אמר רבי יצחק אמר רבי אמי אשה מזרעת תחי

לה יולדת זכר איש מזריע תחילה יולדת נקבהCet enseignement a été déduit du début de notre parasha (Vayikra 12, 2) : « Une femme qui féconde et met au monde un mâle » אשה כי תזריע וילדה זכרLorsque l’on connait le mécanisme de la fécondation, il est difficile de comprendre ce que nos sages veulent nous enseigner ici. En effet, c’est l’ovule présent chez la femelle qui reçoit la semence du mâle et ensemble, en même temps, ils fabriquent le nouvel être. Aucun ne précède l’autre. On sait également aujourd’hui que l’enfant sera de sexe masculin si parmi les

centaines de millions de spermatozoïde de la semence, celui qui sera fécondé possède un chromosome Y.Il semble malgré tout que la Guémarra déduise de cet enseignement que le comportement du couple lors du rapport conjugal, peut influer sur le choix du sexe de l’enfant. Cependant, il y a encore dans cet enseignement une contradiction.Celle-ci vient du fait que nos Sages ז"ל, disent clairement que le choix de sexe de l’enfant n’est pas entre les mains de

Tazria : Qui fixe le sexe de l'enfant ? (Par Dan Devash)

Inspiré de textes du RaBaSH, Rabbi Baroukh Shalom Ashlag זצ"ל fils du Baal HaSoulam ,זצ"ל

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l’homme (Tanhouma Shemot 3) :

« Le Saint ב"ה, décrète sur la ‘goutte’ (de semence) ce qu’elle deviendra, soit un mâle, soit une femelle … » הקדוש ברוך הוא גוזר על הטפה מה יהא בסופה,אם זכר אם נקבהCette contradiction est d’ailleurs soulevée, presque dans les mêmes termes, par le Zohar (Vayikra 42b) :« Rabbi A’ha a dit : Voici qu’on a enseigné que le Saint ב"ה, décrète sur la goutte, si elle produira un mâle ou un femelle et toi tu affirmes qu’une femme qui féconde en premier, met au monde un mâle ? » רבי אחא אמר, הא תנינן, דקודשא בריך הוא גזר על ההיא טפה, אי איהו דכר אי איהי נוקבא, ואתאמרת אשה מזרעת תחלה יולדת זכרPour résoudre cette contradiction, il faut porter notre réflexion sur un autre niveau de cet enseignement, celui de l’allusion.

LE PRINCIPE MASCULIN ET LE PRINCIPE FEMININDans une relation intime entre l’homme et la femme, l’homme est le donneur, c’est lui qui dispense la semence, tandis que la femme est le réceptacle, c’est elle qui reçoit cette semence.On retrouve dans le caractère de chaque individu ces deux qualités sous la forme de volontés. D’une part, une volonté de donner, on dira que c’est le principe masculin (Zakhar) de l’individu. D’autre part, une volonté de prendre, c’est le principe féminin (Nékéva) de l’individu.C’est sur la base de ces deux principes que Adam fut créé à l’origine, avant même que Ève ne soit formée (Bereshit 1, 27) : « Et D. créa l’homme a son image … mâle et femelle Il les créa »אלהים בצלם בצלמו האדם את אלהים ויברא אתם ברא ונקבה זכר אתו ברא Pourquoi le principe masculin a-t-il la primeur ? C’est parce que D. a fondé la Création,

sur la base de la générosité (Psaume 89, 3) :« J’ai dit que le monde sera fondé sur (la base de) la générosité. »אמרתי עולם חסד יבנהAutrement dit c’est vers la générosité que doit se polariser la volonté de l’individu. C’est donc le principe masculin qui devra être valorisé. On comprend dès lors la raison pour laquelle la Torah exprime sa préférence au principe male sur le principe femelle.Quoi qu’il en soit, nous pouvons être rassurés, il ne s’agit en aucun cas de misogynie de la part de la Torah. Ainsi, lorsqu’une femme développe sa générosité, elle accroit son principe masculin. Tandis que si un homme se laisse entrainer par son égoïsme, c’est son principe féminin qui va dominer.Sur ce point donc, tous les individus sont à égalité.

ACQUERIR LE PRINCIPE MASCULINComment acquérir le principe masculin, c'est-à-dire la volonté de donner qui est si importante aux yeux du Créateur ? C’est ce que nous apprend la parasha, mais pour le comprendre il faut revenir sur ce qu’est la fécondation (Zeri’a).Lorsque l’on enfouit une graine dans le sol, celle-ci va commencer par se décomposer jusqu’à disparaitre presque complètement. C’est qu’après la décomposition que la fécondation peut se produire et que va pousser la nouvelle plante ou le nouvel arbre. Grace à ces nouvelles clés, nous allons pouvoir décoder l’enseignement de nos sages‘Une femme (Isha) qui féconde met au monde un mâle (Zakhar) ’, va se traduire ainsi : Si un individu enterre jusqu'à ce qu’il se décompose, son principe féminin (Isha) autrement dit sa volonté de prendre, alors il va en engendrer un principe masculin (Zakhar), de la volonté

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de donner. A l’inverse, si c’est l’homme (Ish) qui féconde, c'est-à-dire si l’individu enfouit son principe masculin, la volonté de prodiguer, alors il produit une femelle (Nékéva) le principe féminin, la volonté de prendre.On peut à présent comprendre ce que nos Sages ז"ל, veulent nous enseigner. L’individu est naturellement égoïste. Il aura facilement tendance à enfouir sa générosité. Mais cela aura pour conséquence d’engendrer de nouvelles forces qui serviront à accroitre cet égoïsme. S’il veut se transformer, alors il lui faut enfouir ce caractère égoïste jusqu’à ce qu’il se décompose. Alors seulement il pourra ‘mettre au monde’ une nature généreuse, conforme celle fois-ci, au fondement de la Création.Mais il faut convenir que ce travail est très difficile. L’homme est intrinsèquement poussé à la recherche de son bien-être et de son plaisir. Comment dès lors peut-il parvenir à changer ?La réponse à cette question va nous permettre de résoudre par la même occasion notre contradiction.

L’ASSOCIATION AVEC HASHEMConcernant la conception de l’homme, la guémarra nous apprend (Niddah 31a) :« Il y a trois associés dans (la conception de) l’homme : le Saint ב"ה, son père et sa mère. Le père fournit (Mazria’) les parties blanches (du corps os, dents, cerveau etc.) … la mère fournit les parties rouges (la peau, la chair…) et le Saint ב"ה, donne l’esprit, l’âme, l’expression du visage, la vue, l’ouïe, la parole, la démarche, le discernement et l’intelligence.» הקב"ה, - באדם יש שותפים שלשה רבנן: תנו עצמות שממנו הלובן מזריע אביו ואמו. אביו, אמו ולובן שבעין ומוח שבראשו וצפרנים וגידים ושחור ושערות ובשר עור אודם שממנו מזרעת שבעין והקב''ה נותן בו רוח ונשמה וקלסתר פנים־וראיית העין ושמיעת האוזן ודבור פה והלוך רג

והשכלו ובינה לים À vrai dire, cette énumération montre,

si l’on peut dire, que la part du Roi est réservée à HaShem. Il reste peu de chose dans les mains de l’individu. On apprend là, tout de même que les parents sont associés à HaShem dans la conception de l’enfant. Cela va nous permettre de résoudre notre contradiction qui était de savoir qui, de HaShem ou des parents, décide du sexe de l’enfant, tout au moins du point de vue de l’allusion.Les Sages ז"ל, ont dit que si c’est la femme qui féconde ‘en premier’ alors l’enfant sera un mâle. Avec les clés que nous possédons, cela signifie que si l’individu enfouit son principe féminin, son égoïsme, alors HaShem va décréter la production du mâle, c'est-à-dire du principe masculin, de la volonté de prodiguer. Ainsi, c’est bien HaShem qui décrète quel sera le principe qui sera produit, mâle ou femelle, mais c’est seulement après qu’Il ait décelé ou se situe l’intention de l’individu. Le ‘’seul effort’’ que l’homme, avec ses petits moyens, devra fournir, c’est d’agir ’en premier’ en retenant sa quête de bien-être et de plaisir. Le reste c’est ‘’l’affaire’’ d’HaShem. Comme l’ont dit nos sages ז"ל (Shabat 104a) :« Celui qui vient se purifier, reçoit une aide »בא לטהר מסייעין אותוSi par contre il laisse sa nature parler, alors c’est son principe féminin, son égoïsme qui va croitre : « Celui qui veut se rendre impur, on lui ouvre la porte »בא ליטמא פותחין לו

CONCLUSIONNous cernons à présent la raison pour laquelle la Torah montre sa préférence au mâle sur la femelle, au point d’affirmer, comme on l’a vu (Baba Batra 16b) : « … heureux celui qui a pour enfant des garçons (Zékharim), et malheur à celui qui a pour enfants des filles »אשרי למי שבניו זכרים אוי לו למי שבניו נקבות

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En fait, le mot Zakhar (mâle) contient dans sa racine hébraïque, une partie de la réponse (Midrash Leka’h Tov Tazria’) : La raison pour laquelle son nom est ZaKhaR, c’est parce qu’il a l’obligation de se souvenir (liZKhoR) de son Créateur et de Ses mitzvot et qu’il sache que c’est pour cela qu’il est né, pour cela qu’il a été formé et pour cela qu’il vit. » וילדת זכר. לכך נקרא שמו זכר שחייב לזכר את בוראו ואת מצותיו ולידע כי לכך נוצר ולכך נולד ולכךקיימCet étude montre également comment les enseignements de nos Sages ז"ל, même s’ils semblent à première vue, surprenants ou contradictoires, contiennent des informations universelles, utiles à toute époque et même à tout instant de la vie d’un homme.

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L'homme est composé d'un élément matériel (son corps) et d'un élément spirituel (son âme), et tout son travail dans ce monde consiste à faire en sorte que son côté spirituel domine son côté matériel. Toute sa vie, l'homme doit donc essayer de dominer ses passions, ses instincts et son corps, afin de mettre le matériel au service du spirituel. Cela, c'est le défi de l'homme dans ce monde. Il nous incombe de donner à nos enfants l'envie d'atteindre cet objectif, et la paracha de Tazria nous indique comment parvenir à cela. Le Zohar nous dit un principe fondamental: nos pensées sont à l'origine de nos actes; l'acte n'est que le résultat de notre pensée. On aurait pu imaginer que nos actions ne sont pas vraiment liées à notre pensée. Mais le Zohar nous dit que cela n'est pas vrai. Que la pensée est beaucoup plus forte que l'acte, car elle en est l'origine. On a l'impression que l'acte est indépendant de la pensée. Que la pensée est un élément spirituel, immatériel, intangible, qui est dans notre tête; et que ce que l'on va faire en est complètement indépendant. Mais ce n'est pas vrai! Car ce que nous faisons dépend de ce que nous pensons, ou de ce à quoi nous avons pensé. Ainsi, le Zohar nous dit que les pensées qu'un homme et une femme ont au moment de la conception d'un enfant va avoir un impact sur la grandeur spirituelle de celui-ci. Les pensées ont donc bel et bien une influence sur la réalité. C'est pourquoi la Guemara nous raconte par exemple que Rabbi Yo'hanane ben Zackaï était un homme très beau (et qui avait, évidemment, une yirat Chamayim exemplaire, puisqu'il était Rabban chel Israël, le maître de tout le Klal Israël), et qu'il se mettait à la sortie du mikvé pour que les femmes qui en sortent le

regardent, afin que lorsqu'elles s'uniraient ensuite à leur mari, elles aient envie d'avoir des enfants comme lui (dans le sens de: aussi grands spirituellement que lui).La Guemara dit qu'au temps du Beth Hamikdash, les enfants juifs étaient très beaux (parce qu'ils avaient justement une kédousha extraordinaire), et que les non-juifs, voulant en avoir d'aussi beaux, attachaient des enfants juifs à côté de leur lit, et les regardaient au moment où ils s'unissaient à leur femme, pour avoir des enfants de la même grandeur. Nos pensées ont donc une influence sur l'enfant qui va naître. Malheureusement, aujourd'hui, nous sommes attaqués de tous les côtés par des choses qui amènent aux mauvaises pensées. Et ceci est très grave pour le Klal Israël, puisque toute la grandeur des générations à venir dépend justement de la préservation de la pureté de nos pensées. Il est donc particulièrement risqué d'aller au cinéma juste avant de s'unir à sa femme. Car il est alors fortement probable qu'on ait vu des images qu'il ne fallait pas voir, et qui pourrait donc avoir un impact négatif sur l'enfant qui va naître de cette union. Comment faire alors pour ne pas avoir de mauvaises pensées ? Est-ce encore possible dans le monde dans lequel nous vivons ? Il y a plusieurs moyens de se préserver des mauvaises pensées, l'un d'entre eux étant de lire des Divré Torah. De nos jours, de nombreux livres de Torah existent, même en Français, et le fait d'en lire au moins un petit passage nous permettra de nous mettre dans une ambiance de Torah, et donc d'avoir de bons enfants. Le Or Ha'haim précise que même lorsqu'un couple s'unit sans que ce soit pour avoir des enfants, il doit veiller à garder cette pureté. Car en effet, bien qu'Avraham Avinou et Sarah Iménou

Le défi de l'homme dans ce monde(Par Rav Yitshak Assuli)

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n'aient pas eu d'enfants pendant de très longues années, aucune de leurs unions n'était inutile. Chaque fois qu'ils s'unissaient, ils créaient des êtres. Ils ne créaient peut-être pas des enfants physiques, mais ils créaient des êtres spirituels. Et, comme l'explique le Zohar, c'est à ces êtres que font allusions les mots "véét hanéfesh acher assou bé'Haran", employés au sujet d'Avraham et Sarah. C'est toute la leçon de la paracha de Tazria, dans laquelle il est dit "icha ki tazria (lorsqu'une femme ayant conçu)": l'importance de veiller à la pureté de nos pensées.

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La paracha de Tazri’a est celle des néga’im (plaies).Nous savons tous que ces plaies, tellement répandues à l’époque de la Torah, ont disparues de nos jours. Elles ne se manifestent plus.Par conséquent, que signifient-elles pour nous au 21ème siècle ? Quel enseignement pouvons-nous en tirer aujourd’hui ?Ces néga’im, nous dit la Torah, n’apparaissaient pas subitement. On ne se levait pas un beau matin en découvrant tout-à-coup qu’une plaie s’était développée sur le corps durant la nuit. Non, absolument pas !La Torah elle-même atteste que cette plaie était précédée par un coup, une brûlure, qui, avec le temps, allait mûrir et se transformer en croûte qui, elle-même, quelques jours plus tard, allait tomber pour laisser apparaître une peau infectée, qui est le signe de la propagation de la touma (de l’impureté).Ainsi, l’impureté est la résultante d’un processus. Elle ne survient pas subitement, comme un météorite qui viendrait spontanément s’écraser sur la terre.D.ieu agit dans le monde selon le principe de mida kénéguède mida (mesure pour mesure). Les néga’im sont la conséquence directe de nos actes, de nos agissements durant notre vie.Il y a ici une analogie, un rapport direct, entre la faute commise par l’homme et la sanction qui en découle. Mida kénéguède mida.Les traumatismes de la vie, les drames familiaux auxquels les familles peuvent être parfois confrontées (comme la débauche, la drogue, l’alcoolisme etc…) ont toujours un point de départ. Ils ne se déclarent pas de façon spontanée, subite, imprévisible.Cela commence dès le plus jeune âge, lorsque les parents ne sont pas toujours soucieux d’envoyer leurs enfants dans des structures éducatives adéquates, et qu’ils les mettent parfois même dans des structures qui sont contre la Torah et ses prescriptions.Ce laxisme parental est souvent à l’origine de la germination et du développement en silence de la future catastrophe en préparation. Comme cette croûte qui se forme sur la peau, et qui va dévoiler plus tard l’impureté lorsqu’elle va tomber.Alors quel est le remède ?Nous dit la Torah: « véhouva el haCohen » ; l’homme impur devait être amené chez le Cohen.Le Cohen, c’est le ‘hinoukh tahor. C’est un système éducatif propre, fondé sur des valeurs authentiques, sur des valeurs de Torah.Nous parents, en tant qu’éducateurs, devons être vigilants. Nous avons la responsabilité de ne pas laisser germer et se développer ses néga’im. Car sans même nous en rendre compte, elles déboucheraient sur des cataclysmes irréversibles.Protéger ses enfants, c’est savoir anticiper. C’est savoir prendre les bonnes décisions au moment opportun, afin d 'empêcher l’apparition de ces néga’im du 21ème siècle.

La lèpre du 21ème siècle(Par Yossef Aflalo)

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Parfois, on s'imagine que parce que nos pensées sont bonnes, on n'a pas besoin d'agir. On se dit qu'Hachem sait très bien ce que nous avons au fond de notre cœur, et que nous n'avons donc pas besoin de Lui prouver notre attachement à Lui et à Sa Torah par l'accomplissement des mitsvot. Certaines personnes se servent de ces "arguments" comme prétexte pour ne pas pratiquer, pour ne pas faire des mitsvot. Et parfois, elles apportent même des "preuves" de la Torah, s'imaginant ainsi justifier leur comportement. Elles disent par exemple:למעשה"- מצרפה הקבייה טובה מחשבה (Hachem associe une bonne pensée à une action)", comme si cette phrase impliquait qu'une bonne pensée remplace une bonne action et, par conséquent, en dispense;

-ou encore "באי ליבא Hachem) רחמנא sonde les cœurs)", comme s'il suffisait d'avoir un bon cœur et qu'il n'était, encore une fois, pas nécessaire de traduire les bonnes pensées en actes. A travers la parabole suivante, le Ben Ich Haï montre que cette manière de penser n'est pas juste: Un homme venait de se marier. Sa femme n'était pas très intelligente, mais elle faisait tout pour lui faire plaisir. Ainsi, le premier jour du mariage, elle s'appliqua à préparer un délicieux repas. Le mari s'en régala et l'en remercia. Puis il ajouta: "Tu sais, j'aime bien le sel et les épices... La prochaine fois, n'hésite pas à en mettre beaucoup!". La femme, dans sa simplicité d'esprit s'exécuta à la lettre, sans réfléchir. Et elle se dit: "Pourquoi donc farcir le poulet de

L'intellect ou l'action ?(Par Rav Chlomo Atlan)

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riz et d'autres aliments? Je vais le farcir d'épices, puisque mon mari aime cela!". Et elle remplit donc le poulet d'une grande quantité d'épices piquantes... C'était tellement piquant, que lorsque le mari goûta ce poulet, il tomba de sa chaise! Il avait la bouche en feu, il était tout rouge, et surtout dans l'incapacité d'ajouter ne serait-ce qu'une bouchée de ce poulet farci ! Car le poulet lui-même était devenu, du fait de la trop grande quantité d'épices qui s'y trouvait, réellement immangeable...La pensée est comparable à ces épices: elle peut améliorer nos actions (de même qu'une épice améliore le goût d'un plat) en leur donnant du sens, mais elle ne peut pas les remplacer. Lorsqu'il est dit qu'Hachem associe une bonne pensée à une action, cela ne veut pas dire que la pensée remplace l'action. Une bonne pensée peut être considérée comme une action, mais seulement dans le cas où on voulait vraiment agir, où on a commencé à le faire, mais où on est réellement dans l'impossibilité de continuer (par exemple lorsqu'une personne avait vraiment l'intention d'aller compléter un minyane dans une synagogue, qu'elle était en route vers celle-ci en voiture, mais que la voiture tombe en panne en plein milieu de l'autoroute, l'empêchant ainsi d'être présente à temps à l'endroit où elle comptait se rendre). Lorsqu'il est dit qu'Hachem sonde les cœurs, cela signifie qu'il ne faut pas se suffire d'un accomplissement "technique" de la mitsva. Il faut faire celle-ci avec l'intention de servir Hachem. S'installer dans une Soukka parce qu'on trouve agréable le fait d'y manger un repas n'est pas suffisant pour avoir accompli la mitsva! De même, même s'il est vrai que vivre dans une maison propre est agréable, le but dans lequel nous faisons le nettoyage de Pessa'h doit surtout être: faire ce qu'Hachem nous a demandé, accomplir Sa volonté. Et Hachem sait bien dans quelle intention nous avons accompli telle ou telle mitsva. Si nous l'avons fait pour L'honorer ou pas. Cela nous permet de comprendre ce qui est dit dans notre paracha (Vayikra 9-6): "Zé hadavar acher tsiva Hachem ta'assou (...) véyéra alékhem kévod Hachem". Le Ben Ich Haï rapporte à leur propos une explication extraordinaire: si nous introduisons dans chaque mitsva les condiments appropriés, qui sont définis par la pensée, afin que la mitsva puisse être réalisée dans toute sa splendeur, alors à ce moment-là, la gloire de Dieu nous apparaîtra, et nos mitsvot trouveront grâce à Ses yeux.

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Dans la parachat Houkat, Moché dit aux Bené Israël: "שימעו נא המרים". Rachi explique que le mot מרים employé ici est un mot grec qui signifie "les idiots"; et que d'autres disent que ce mot désigne celui qui enseigne à ses maîtres. Le Admour de Gour demande: pourquoi Rachi rapporte-t-il deux explications de ce terme ? Et il répond qu'en vérité, être idiot est synonyme de vouloir enseigner à ses maîtres. Car la clé fondamentale de l'idiotie, c'est de ne pas connaître sa place. C'est-à-dire que vouloir enseigner à quelqu'un qui nous est supérieur, c'est l'incarnation la plus radicale de la bêtise. Une personne pas spécialement intelligente, dont le quotient intellectuel est bas, mais qui sait évaluer la place des autres, qui sait situer les gens à leur juste place et surtout qui sait elle-même se situer à sa juste place, fait en vérité preuve d'une grande finesse intellectuelle, et est déjà, en vérité, profondément intelligente. Alors qu'une personne qui aurait une connaissance supérieure, mais dont les midot (trait de caractère) seraient perverties au point qu'elle s'arroge le droit d'enseigner à des gens et qu'elle n'est pas apte, ou de prendre la posture de maître face à quelqu'un qui est véritablement son maître, trahit l'intelligence. Et cela c'est la bêtise la plus extraordinaire, qui provient de l'orgueil. La bêtise provenant d'une déficience intellectuelle existe. Mais elle est rare, car la plupart des gens ont un cerveau qui fonctionne.Là plupart des bêtises sont le résultat d'une déficience émotionnelle, psychologique, où les gens veulent se mettre à une place qui n'est pas la leur, où ils veulent jouer des jeux, et où ils détruisent ainsi la noblesse même du savoir et de l'intelligence. Être intelligent, c'est donc avant tout ne pas enseigner à ses maîtres, mais avoir l'humilité, la finesse, l'élégance d'écouter le maître, d'être reconnaissant envers lui pour tout ce qu'il nous apprend, et de garder sa place. C'est savoir connaître sa place, être dans un rapport où chaque chose est à sa place réelle.C'est cela, en vérité, l'intelligence la plus noble. Et c'est sur cela qu'il est très important de travailler.

Connaître sa place(Par Rav Raphaël Sadin)

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Dans la paracha de Tazria, la Torah nous parle de la tsara'at, et notamment des cas où cette plaie rendait une personne impure. A ce sujet, le Or Ha'haïm dit que le Klal Israël ne peut être impur que de l'extérieur, mais jamais de l'intérieur. Car puisqu'il accomplit les mitsvot, puisqu'il fait ce qu'Hachem lui a demandé, il reste pur dans sa néchama et dans ses actions. L'histoire qui va suivre montre que plus les mitsvot sont importantes pour celui qui les accomplit, plus elles le protègent de tout mal. Que plus une personne s'investit dans la Avodat Hachem (le service d'Hachem), plus Hachem l'aide à Le servir, par des encouragements et des berakhot: Il y avait deux frères, qui s'appelaient Moché et Yitshak Achkénazi. Moché n'avait pas de grands moyens et il partait donc chaque année, pendant la plus grande partie de l'année, enseigner dans des contrées lointaines, pour pouvoir subvenir à la subsistance de sa famille. Et il avait une particularité: jour et nuit, qu'il fasse chaud ou pas, il gardait toujours sur lui ses tsitsiyot. Il tenait à garder constamment son tsitsit sur lui. Un jour, alors qu'il revenait chez lui après avoir donné cours pendant plusieurs mois, il s'arrêta pour faire Min'ha. Mais il pria avec tant de ferveur que, sans s'en rendre compte, il déchira son tsitsit... Lorsqu'il s'aperçut de ce qu'il s'était passé, il constata aussi que s'il bougeait même un petit peu, il risquait de déchirer davantage son tsitsit, et de le rendre ainsi inapte à l'accomplissement de la mitsva. Or il voulait accomplir à chaque instant la mitsva de tsitsit, sans être privé à aucun moment de ce grand privilège! Il décida donc de rester sur place jusqu'à ce que le cocher avec lequel il

voyageait lui ait apporté un autre talit katane. Le cocher, qui était un homme malhonnête, lui dit: "J'accepte d'aller te chercher un talit, à condition que tu me donnes tout l'argent que tu as gagné en donnant cours!". Malgré la difficulté que pouvait représenter le fait de renoncer à un argent si difficilement gagné et dont il avait tant besoin, le Rav accepta. Mais le cocher prit l'argent, s'en alla, et ne revint plus jamais...Ainsi, le Rav resta toute la nuit dans le froid glacial. Il ne bougea pas de sa place, pour ne pas risquer de déchirer davantage les tsitsit, et de rater ainsi la précieuse mitsva...Le lendemain, des gens passèrent à l'endroit où se trouvait le Rav et, étonnés, lui demandèrent ce qu'il se passait. Le Rav leur raconta ce qui était arrivé, et les gens lui donnèrent alors un talith, de sorte à ce qu'il puisse quitter l'endroit où il était resté durant plusieurs heures. Lorsqu'il arriva chez lui, on lui annonça que son frère Yitshak n'allait pas bien. Les médecins avaient même diagnostiqué qu'il ne lui restait plus que quelques heures à vivre... En entendant cette terrible nouvelle, le Rav alla voir son frère, et demanda à toutes les personnes présentes de bien vouloir quitter la pièce. Et lorsqu'il fut seul avec son frère, il prit en mains ses tsitsiyot et demanda à Hachem: "Hakadosh Baroukh Hou! Il est clair devant Toi que j'ai donné de ma vie pour la mitsva de tsitsit, ne serait-ce qu'il y a quelques jours... Toute ma vie, j'ai fait attention à toujours garder les tsitsit sur moi! S'il te plaît, par le mérite du dévouement dont j'ai fait preuve pour accomplir la mitsva de tsitsit, fais en sorte que mon frère retrouve une parfaite santé!".

La force des tsitsit(Par Rav Yonatan Chocron)

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Quelques jours plus tard, Rav Yitshak commença à se rétablir. Et après quelques mois, cet homme dont les médecins disaient qu'il ne vivrait plus que quelques heures, fut complètement guéri. Cette histoire rappelle le fait que les mitsvot protègent et qu'elles permettent de mériter de nombreuses et précieuses berakhot.

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Donner de l’amour à un enfant, c’est l’aider à construire son futur.Un enfant qui reçoit de l’amour n’aura pas besoin de constamment se justifier, chercher son identité, s’exprimer. Il n’aura pas à se soucier de cela, et il pourra donc réussir à l’extérieur (c’est-à-dire apprendre de l’espace, apprendre des autres), car il ne sera pas tout le temps en train de s’occuper de lui-même. Parce qu’il aura une certaine assurance, une certaine garantie. Il aura de l’espoir, de la confiance en lui.Une personne qui a confiance en elle, qui sait qu’elle a derrière elle des parents forts qui l’aiment, peut apprendre des autres et s’occuper d’eux. Alors qu’une personne qui ne reçoit pas d’amour est renfermée et lutte constamment pour exprimer son identité. Elle est tout le temps avec elle-même et n’arrive donc pas à s’épanouir et à grandir, à cause de ce manque d’amour et d’affection, qui entraîne un manque de confiance en soi.Une personne qui reçoit de l’amour est assez ouverte d’esprit pour recevoir des autres et pour leur donner de la confiance, pour leur faire de la place et pour leur apporter.Il faut savoir que si quelqu'un ne reçoit pas d’amour, il a en quelque sorte un handicap psychique et psychologique. Ne recevant pas d’amour, il lui sera très difficile d’en donner aux autres.Ce n’est pas impossible, mais c’est difficile.Une personne qui a reçu de l’amour pourra plus facilement aimer ses enfants, son entourage, donner à sa femme, s’investir pour les autres. Alors que quelqu'un qui ne reçoit pas d’amour n’a pas confiance en lui, ne fait pas confiance aux gens autour de lui, n’arrive pas à exprimer de l’amour ou à en donner. Et cela, c’est un handicap à vie. Ce handicap peut se guérir, mais au prix d’énormément d’efforts. Car l’amour est un élément vital, très important, pour l’évolution psychique et psychologique d’un enfant.

Aimer ses enfants, c'est construire leur futur !

(Par Rav Nissim Haddad)

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La mélakha de lach consiste à faire une pate. C’est un des trente neuf travaux qui a été fait pour construire le Michkane, et qu’il est donc interdit de faire pendant Chabbat. Cette mélakha est entièrement le contraire de celle de tokhène (moudre), qui -elle- consiste à couper finement un aliment[1]. La mélakha de lach consiste à assembler deux aliments (ou plus) de sorte à ce qu’ils ne forment qu’une seule entité.- Conditions pour avoir fait l’interdit min haTorah de lach • Avoir pétrit plus de 18 grammes de pâtePour avoir fait le issour min haTorah de lach, il faut avoir pétri au moins 18 grammes de pate pendant Chabbat. Celui qui a pétri moins que cela a fait un issour midéRabanane. . Mélanger les ingrédients au point d’en faire une pâteSi une personne a versé de l’eau dans de la farine (par exemple[2]) sans en faire une pâte, elle a fait un issour midéRabanane. De même, comme le rapporte le Choul’hane Aroukh au nom du Rambam, celui qui mélange de l’eau avec du kéma’h kali[3]n’a pas fait le issour min haTorah de lach[4] mais un issour midéRabanane.• Faire une pâte épaisse La Torah a interdit la mélakha de lach seulement lorsqu’on fait une belila ‘ava (pate épaisse). Si on fait une belila raka (pâte un peu liquide) :• le issour est midéRabanane;sauf si on la fait avec chinouy, auquel cas c’est carrément permis.

[1] Cf. Choul’hane Aroukh, simane 321, paragraphe 18[2] Comme on le verra plus tard, l’interdiction de lach ne concerne pas uniquement la farine et l’eau[3] de la farine qui a séché dans un four et qui, même en étant mélangée à de l’eau, donnera difficilement une pâte[4] puisque le résultat obtenu ne sera pas une pâte dans laquelle les ingrédients sont vraiment bien mélangés.

La mélakha de Lach (Par Rav David Sitbon)