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CÉLÉBRATION D'UNE SPHÈRE Philippe Nys Gallimard | Le Débat 1991/3 - n° 65 pages 87 à 92 ISSN 0246-2346 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-le-debat-1991-3-page-87.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Nys Philippe, « Célébration d'une sphère », Le Débat, 1991/3 n° 65, p. 87-92. DOI : 10.3917/deba.065.0087 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Gallimard. © Gallimard. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Paris 8 - - 193.54.172.124 - 28/03/2014 16h34. © Gallimard Document téléchargé depuis www.cairn.info - Université Paris 8 - - 193.54.172.124 - 28/03/2014 16h34. © Gallimard

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CÉLÉBRATION D'UNE SPHÈRE Philippe Nys Gallimard | Le Débat 1991/3 - n° 65pages 87 à 92

ISSN 0246-2346

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-le-debat-1991-3-page-87.htm

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Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Nys Philippe, « Célébration d'une sphère »,

Le Débat, 1991/3 n° 65, p. 87-92. DOI : 10.3917/deba.065.0087

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Distribution électronique Cairn.info pour Gallimard.

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La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites desconditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votreétablissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière quece soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur enFrance. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

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Philippe Nys

Célébration d’une sphère

L’installation d’une sculpture d’Arnoldo Pomodoro1, d’une unique sculpture, d’une sphère, dans unjardin intérieur du Vatican, au cœur de la chrétienté, s’affirme comme un geste inaugural en son apparentesimplicité. Il inaugure en ce lieu une nouvelle ère, celle de l’outre-pays, celle d’un au-delà du paysagemoderne tel qu’Augustin Berque le définit : « L’outre-pays est à la Terre, parce qu’il est la Terre. L’outre-pays, c’est en effet notre planète ; mais telle que nous ne l’avions jamais vue : la terre dans une réalitéplus forte, parce qu’à la fois physique et phénoménale. Écologique et symbolique2. » Le geste de Pomodorone nous propose pas qu’une métaphore de cette idée fondatrice d’un nouvel horizon de pensée, il nousen offre une de ses incarnations les plus manifestes en même temps que les plus énigmatiques, tant parle choix de la forme de la sculpture, une sphère, que par celui du lieu choisi pour l’exposer, un jardin closet nu, composé de quatre simples carrés d’herbe rase.

Une part de l’art de Pomodoro, aujourd’hui en pleine maturité, réside non seulement dans le travailsur les formes sculptées, mais aussi dans le choix du lieu pour installer ses sculptures et nous « installer »,nous aussi, en elles. Ses sculptures sont des formes géométriques simples, aériennes, et qu’on imagined’abord creuses. Elles sont conçues dans des matières nobles, dures et brillantes, mais dont les surfacessont déchiquetées comme de l’intérieur, à moins que les dessins des crevasses ne soient le résultatd’un impact extérieur violent. Par les trous creusés dans leur carapace, les sculptures dévoilent leursstructures intérieures, elles s’imposent comme des corps pleins à part entière, plus lourds que nous nel’avions supposé.

L’art de Pomodoro jaillit aussi dans la manière de disposer ces formes dans un site chargé d’histoire– Florence, la basilique Saint-Pierre à Rome, ou tout autre lieu investi de significations, comme ce projet,refusé par les autorités d’Urbino, d’une crevasse sculptée dans un cimetière, à même le sol de la colline.Il y a quelques années, du 7 juillet au 28 octobre 1984, Pomodoro avait installé un ensemble de sculp-tures face à la ville de Florence, sur le fort du Belvédère d’où l’on découvre non seulement la ville, maisaussi la manière dont elle s’inscrit au creux des collines environnantes grâce, notamment, au dôme de

Philippe Nys, philosophe, a récemment animé un séminaire sur les jardins et les paysages au Collège international dephilosophie.

Cet article est paru en mai-août 1991, dans le n° 65 du Débat (pp. 88 à 93).

C O N S T R U C T I O N S

1. Arnoldo Pomodoro est né en 1926. Il expose à partir de 1954 et travaille au début avec son frère Gio. Leurs œuvresrespectives ont été reconnues comme une recherche importante sur le thème du continu spatial. L’œuvre de Pomodoro s’estrépandue mondialement, mais il ne semble pas qu’elle soit reconnue de manière significative, en France notamment, malgréquelques expositions à Paris en 1962, 1976, 1978,1982.

2. Augustin Berque, Médiance : de milieux en paysages, Montpellier, Éd. Reclus, 1990, p. 136. Je tiens à souligner ici toutce que mon commentaire doit à la lecture du livre d’A. Berque.

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Photo de l’auteur.

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Brunelleschi et au campanile de Giotto. À Florence comme à Rome surgit l’idée d’un recommencement.Les formes proposées par Pomodoro offrent une nouvelle version de notre histoire en faisant parler l’es-pace par l’espace. Ce sont non seulement les différents horizons de notre histoire qui sont ainsi réinscritspar et dans l’espace, mais aussi, à travers eux, notre condition première d’humain, celle d’habiter la terre.

Pomodoro n’est ni architecte ni architecte-paysagiste, encore moins urbaniste, et pourtant ses sculp-tures communiquent profondément avec toutes les formes d’expression de l’espace parce qu’elles endévoilent la couche conceptuelle primordiale3. Son geste dépasse ainsi les catégories que nous utilisonspour tenter de saisir une telle œuvre : il ne s’agit ici ni tout à fait de land art ni vraiment de sculpture,nous ne sommes ni dans un musée intérieur ni dans un musée de plein air, nous ne sommes plus dans unpaysage « naturel » et nous ne sommes pas encore dans un paysage urbain. Un des effets des sculpturesde Pomodoro serait-il alors de nous « faire perdre la boule », de nous désorienter, de nous laisser devantun abîme vertigineux conçu délibérément pour nous perdre ? Où sommes-nous transportés ? Dans quelsespaces ? Dans quels temps ? Son geste serait-il le dernier éclat d’un monde au bord de la catastrophe ?Ces questions, aussi séduisantes puissent-elles paraître, sont réduites à néant par l’intensité de la lumièrequi émane de l’œuvre. L’œuvre est un foyer dans lequel viennent se condenser, au-dedans, les multipleshorizons dont elle est issue, en même temps que viennent s’y déployer, au-dehors, des flots d’énergieset de correspondances multiples. Elle est le lieu d’une « fusion des horizons » qui suscite un étonnement,une émotion de tout notre être.

Photo de l’auteur.

3. Dans ce contexte, il est intéressant d’évoquer en quelques mots un parallèle éloquent, me semble-t-il, entre le travail dePomodoro et celui des architectes dits révolutionnaires comme Boullée et Ledoux ou des réalisations comme la pyramide duLouvre ou l’Arche de la Défense. Il y a là un même souci pour des formes mathématiques. Mais il y a aussi une différence dansla taille des œuvres. Anti-fonctionnelles, parfois énormes en elles-mêmes, mais modestes à l’échelle d’une ville, d’un paysage,d’un bâtiment, les sculptures de Pomodoro sont mesurées et profanes alors même qu’elles rendent les lieux à une certaine sacra-lité. Il en va tout autrement des réalisations contemporaines citées plus haut. Elles sont démesurées dans leur taille ou leur inten-tion, car elles veulent tout signifier en elles-mêmes : l’art et le sacré, la fonction, le moderne et l’universel. Le paradoxe est quec’est d’un sculpteur, et non d’un architecte, que nous vient un sens renouvelé de la mesure.

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Rome. La ville éternelle. Le Vatican. L’endroit le plus inattendu d’Italie et de Rome en particulieroù, pensais-je, s’incarnerait un choc esthétique moderne ouvrant notre histoire à un avenir. Ici le gestede Pomodoro est réduit à un strict minimum et il est pourtant plus ample qu’à Florence et sans doutequ’en tout autre lieu de notre histoire. Il reprend, en les ramassant dans la forme la plus pure qui soit – unesphère –, non seulement le projet moderne depuis la Renaissance, mais, au-delà, deux mille ans d’histoirechrétienne. En même temps, par la manière dont elle est conçue, la sphère nous projette dans un avenirqu’elle nous lance littéralement à la face. Tout, dans cette boule descendue du ciel et comme déposéeangéliquement sur le sol, engendre une multiplicité d’échos. Échos infinis dont les métamorphoses, loinde s’affaiblir au fur et à mesure de leur éloignement dans le temps et dans l’espace, s’amplifient et semultiplient en une orchestration céleste de plus en plus complexe. Une musique des sphères, majestueuse,se déploie devant nous. Écoutons-la.

Comme surgie du néant, la « boule » du Vatican s’inscrit délibérément dans un espace saturé designifications, sans autre perspective, semble-t-il, que le ressassement du passé. L’étonnant est que, loinde vouloir s’imposer aux anciennes significations ou contre elles, l’œuvre présente se loge dans le lieude manière évidente, comme attendue depuis toujours. Ce faisant, elle se donne au premier abordcomme une signification ajoutée à celles qui existent déjà, elle participe donc de ce trop-plein de signi-fications qui asphyxie le sens. Mais, dans le geste de Pomodoro, il y a plus et c’est là que se situe songénie. La sculpture ne s’inscrit pas seulement dans un lieu prêt à l’accueillir, elle crée une nouvelleconfiguration du lieu. La simple introduction d’une seule sculpture dans le site en fait apparaître les vir-tualités secrètes : le site est métamorphosé et se déploie librement devant nous. Toutes les significationspassées se trouvent englobées par une interprétation qui, en s’immergeant le plus profondément possibledans le temps, se donne la possibilité d’ouvrir notre présent à un devenir.

Au sommet de Saint-Pierre, une autre sphère, la première, exalte le triomphe de la perfection. Elleréunit en elle la courbe de la basilique et les arcs qui la dessinent. Elle incarne ce moment suprême durassemblement de la communauté humaine gagnée, de proche en proche, par une parole. La commu-nauté terrestre est désormais rassemblée sous la voûte du ciel, prête à s’élancer pour conquérir l’espace.La sphère est là, double, à la fois terrestre et céleste, médiation entre la terre et le ciel. Elle attire tou-jours plus haut le regard, elle le spiritualise, elle le transporte littéralement au ciel. Image du cosmosen même temps que de l’homme divinisé. Moment d’équilibre, instant de perfection. La terre, à cemoment, quitte définitivement, semble-t-il, son immobilité pour entrer dans la danse des corps célestes.Elle est elle-même devenue corps céleste. Enfoncée jusque-là dans son enveloppe charnelle, elle selibère tout à coup de la corruption et de la mort pour se métamorphoser en éternité mathématique. Elley a perdu d’être le centre de l’univers. Elle y gagne d’être devenue l’abri d’une conscience dilatée auxdimensions de l’infini. Promesse d’une exploration tout entière tournée vers le dépassement desconfins.

En faisant descendre cette sphère sur terre, Pomodoro donne un écho à la première et accomplit unmouvement proprement inouï. Et d’abord sa boule fait apparaître l’autre sphère comme plus célesteencore qu’elle ne l’était auparavant. La sphère de la coupole de Saint-Pierre prend ainsi un nouvel envol,la terre est littéralement projetée hors d’elle-même, tournoyant dans le cosmos comme une toupie. Mais,dans le même mouvement, la « même » sphère est là, immuable, en repos. Un écart, à la mesure de notre

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histoire et de nos cosmologies, a été créé entre le ciel et la terre redevenue notre terre. Cet écart mesurel’abîme désormais creusé entre deux représentations fondatrices de la modernité, celle de Husserl (« LaTerre ne se meut pas ») et celle de Galilée (« Et pourtant, elle tourne »)4. Les deux sphères se regardent etse répondent désormais, elles tournent autour l’une de l’autre, l’une dépassant l’autre dans un mouvementqui, jamais, ne se rejoindra. Un au-delà du paysage moderne est né.

En déposant la terre, objet céleste banal et anonyme sur Terre, une fracture s’est installée pour tou-jours. Le repos de notre terre n’est qu’apparent. L’image de la terre garde une partie de sa splendeurpassée. L’éclat de la sphère de Pomodoro nous aveugle. Nous voici piégés, mais sans le savoir encore.Des reflets étranges attirent notre regard. Nous nous interrogeons, mais vaguement. Nous devinons uneobscure étrangeté, un léger décalage dans ce qui s’offre à notre regard. Ces colonnes réfléchies sont-ellesbien les gardiennes de ce jardin intérieur ? Ces nuages qui traversent le ciel sont-ils bien là, dans la sur-face lisse et ronde, métallique et comme sans défaut, de cet objet extraterrestre ? Ce ciel s’inscrit-il biendans la courbe de cette boule semblable à un soleil ?

Nous sommes irrésistiblement attirés par ces dessins étranges, par ces nuages noirs aux formesindéfinissables qui traversent l’éclat de la sphère. Nous voulons en avoir le cœur net. Approchons-nous.Un étonnement sans pareil nous attend. Notre œil y perd ses repères, il glisse à la surface de la courbeet, en même temps, il y pénètre. Ce qu’il croyait être des reflets du réel ne sont que pièges et simulacresparfaitement calculés. La sphère est brisée, une fracture s’est ouverte à notre insu et laisse voir unemachinerie intérieure au lieu des reflets attendus. Ceux-ci restent cependant présents mais fragmentés.Comble de surprise, une autre sphère, intérieure celle-là, se découvre à notre regard qui ne sait plus nice qu’il regarde ni où regarder. Cette troisième sphère, elle aussi fracturée, quelle est-elle ? Elle semblebattre comme un cœur blotti au centre de la première. Notre terre était-elle donc grosse de la sphèrecéleste ? Notre regard, nous en prenons confusément conscience, a été entraîné hors de lui-même. Il estlittéralement confondu, exorbité, dans ce qu’il contemple. À moins que, suprême retournement, il ne soitque rendu à lui-même, mais aveuglé. Avons-nous donc perdu toute assurance ? Le monde a-t-il basculédans un trou noir sans limite ? Tout n’est-il que miroir, reflet de reflet dévoilant une effrayante méca-nique tout à la fois cosmique et intérieure ?

Il nous reste un dernier acte à accomplir, à moins que ce ne soit le premier pas d’une nouvelle ère.Un dernier tour de vis fait basculer l’ensemble du chemin parcouru sur son axe et le fait apparaître noncomme une déperdition, mais comme une ouverture sur notre finitude. Une sorte de plénitude lentementest née de ce voyage au centre de la terre. Nous l’avions pressenti, nous avons été menés de bout en boutde main de maître, jusqu’en un point central à partir duquel seulement peut naître un sens, une infinitéde sens. Rien n’était innocent, jusqu’à la perte de tout point de repère, jusqu’à l’abîme vertigineux, maisc’était pour nous faire éprouver jusqu’au plus profond de nous-mêmes que nous sommes à nous-mêmesnotre propre centre. Le monde peut à nouveau être rassemblé, non dans l’identité des deux sphères, mais

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4. Voir les analyses d’A. Berque, op. cit.

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dans leur séparation, dans et par ce qui les écarte l’une de l’autre, définitivement. Nous découvrons quenous n’aurons jamais qu’une Terre, humaine, trop humaine.

Philippe Nys.

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