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CERVICALGIES
ET NEVRALGIES
CERVICO-
BRACHIALES
Centre stéphanois de la douleur
• 1°- CERVICARTHROSE ANTERIEURE
• Il s'agit d'une discopathie degenerative frappant de preference C4-C5, C5-
C6 ou C6-C7, alors que l'atteinte atloido-axoidienne est exceptionnelle. On
retrouve les elements habituels de l'arthrose avec deshydratation du
disque, fissure et fragmentation du nucleus, tassement de disque avec
fissuration de l'anneau fibreux, source de laxite. L'evolution de la
discopathie s'arrete lorsque les osteophytes forment des ponts qui
immobilisent le disque.
• 2°- ARTHROSE POSTERIEURE
• L'arthrose des articulations inter-apophysaires posterieures peut etre isolee
(hyperlordose cervicale), mais le plus souvent associee a l'arthrose
anterieure.
• 3°- COMPRESSION DES ELEMENTS VASCULO-NERVEUX
• Mecanismes : par une hernie discale, par un osteophyte, par une
dislocation vertebrale ou par inflammation (role des micro-traumatismes).
• La compression porte plus souvent sur une racine avec intrication possible
des quatre facteurs ci-dessus, rarement sur la moelle (compression directe
par la discarthrose et l'arthrose posterieure). Il peut y avoir compression de
l'artere vertebrale et du plexus sympathique de C1 a C6 du fait de
l'osteophytose des articulations intervertebrales posterieures.
• Clinique de la cervicarthrose
• Une cervicarthrose, symptomatique ou non, est retrouvee sur 50 % des
radiographies chez l'adulte de plus de 40 ans, 90 % apres 80 ans.
• Role des facteurs mecaniques, statiques et dynamiques, des traumatismes
(accident de circulation avec coup du lapin, ou micro-traumatismes
repetes).
• Signes fonctionnels : la cervicarthrose est souvent asymptomatique. Les
formes chroniques sont caracterisees par une douleur de siege posterieur,
pouvant irradier entre les omoplates et dans les epaules vers l'occiput,
augmentee par les mouvements, la pression des gouttieres posterieures,
• Signes d'examen : dans la forme aigue il existe une raideur complete du
rachis cervical dans toutes les directions associee a une contracture des
muscles posterieurs. Dans les formes chroniques, il existe une douleur
declenchee par l'inflexion laterale ou la rotation ample, une certaine raideur
dans ces mouvements alors que la flexion-extension est conservee.
L'examen neurologique est normal sauf en cas de NCB :irradiation reflexes
• La nevralgie cervico-brachiale
• C'est la plus frequente des complications de la cervicarthrose. C'est une
radiculalgie provoquee par l'inflammation d'une racine, entrainee par la
discopathie arthrosique et/ou l'arthrose posterieure. C'est le resultat
d'un conflit disco-radiculaire, mais l'element mecanique est moins
important que dans la nevralgie sciatique. Il n'y a pas de contact direct
avec le disque mais plutot avec l'uncus (osteophyte).
• la douleur : elle est d'intensite variable, calmee par certains
mouvements (mains sur la tete) aggravee par les efforts, les micro-
traumatismes, la toux, et le decubitus. FREQUENCE DE LA DOULEUR
NOCTURNE.
• La topographie douloureuse est unilaterale, a point de depart cervical
et variable en fonction de la racine atteinte. La douleur en rapport avec
une atteinte de C5 s'arrete au bras, l'atteinte de C6 irradie le long du
bord radial de l'avant-bras jusqu'au pouce, l'atteinte de C7 (la plus
frequente) irradie a la face posterieure du bras et de l'avant-bras
jusqu'aux doigts 2 a 4, l'atteinte de C8 irradie au bord cubital du bras et
de l'avant-bras jusqu'a l'auriculaire. Il peut exister une irradiation dans le
thorax, notamment inter-scapulaire ainsi que vers le crane (occiput).
• myelopathie cervicale
• Lorsqu'il existe un canal rachidien cervical congenitalement un peu
etroit, une cervicarthrose exuberante peut aboutir a une compression
progressive de la moelle, avec un tableau clinique assez typique :
• * syndrome radiculaire : douleurs, amyotrophie.
• * syndrome medullaire : tetraparésie spasmodique associee a des
troubles de la sensibilite des membres inferieurs et du tronc, parfois
paraplegie spasmodique isolee, parfois enfin tableau de pseudo SLA,
de pseudo SEP, ou de pseudo Biermer.
• Le diagnostic doit etre evoque devant l'evolution particulierement lente,
devant certaines nuances semiologiques, l'atteinte plus motrice que
sensitive, et bien sur la mise en evidence d'une cervicarthrose avec
canal franchement retreci au scanner. L'IRM est determinante.
• Les troubles sensitifs sont importants à rechercher : synd cordonal post
avec signe de Lhermite, romberg, signes paresthesiques des MI, PES
Traitements médicamenteux
• Antalgiques (3 niveaux) AINS
• Corticoïdes parfois (NCB aigue)
• Myorelaxants Mésothérapie, NSTC • Le traitement des cervicalgies aigues et chroniques de la
cervicarthrose fait appel au repos, aux massages, aux antalgiques,
aux anti-inflammatoires non steroidiens, a l'utilisation d'oreiller
anatomique. Les manipulations cervicales DOIVENT ETRE
PRUDENTES
• La nevralgie cervico-brachiale : dans les formes moyennes c'est le
traitement symptomatique avec repos, antalgiques, AINS, tractions
sur table de vertebrotherapie, radiotherapie a doses anti-
inflammatoires. Dans les formes hyperalgiques les opiaces et les
corticotherapies peuvent etre justifies. L'indication chirurgicale avec
elargissement des trous de conjugaison est rare (NCB).
Infiltrations
• Cibles?
• Infiltration C1/C2 (études ouvertes) – Chevrot 1995: 100 patients
• 23 Arnold, 37 arthrose, 23 PR, 5 SPA, 12 post-traumatique
• Diminution des douleurs plusieurs mois
– Glemarec 2000: 26 patients • 16 « mécanique », 10 « inflammatoire »
• 69% des patients sont amélioré de 50% en moyenne durant 8 mois
• Résultats> chez les patients porteurs de pathologies inflammatoires
Traitements physiques (Jordan, Spine 1998; 23: 311-9)
• 119 patients, cervicalgie chronique (3 mois à 10 ans), stable, gravité moyenne (activité professionnelle maintenue)
• 3 groupes, 2 séances par semaine durant 6 semaines
– Entraînement intensif en groupe (vélo, étirements, renforcement musculaire), conseils d’ergonomie et exercices à réaliser à la maison
– Kinésithérapie « passive » (massages, physiothérapie, tractions manuelles et travail proprioceptif), conseils d’ergonomie, exercices à la maison
– Manipulations, conseils d’ergonomie et exercices à la maison
• Pas de différence
entre les 3 groupes
• Diminution de 50%
de la douleur, du
handicap et du
recours aux soins et
aux médicaments
Traitements physiques (Taimela, Spine 2000; 25: 1021-7)
• 76 patients, cervicalgies depuis 7 ans en moyenne, EVA à 5
• 3 groupes
– « actif »:exercices de renforcement musculaire, contrôle postural, support comportemental, relaxation (2 séances/ semaine pendant 45 minutes).
– « maison »: information écrite et orale, exercices à faire à la maison
– « contrôle »: information écrite et orale
• « actif » > « maison » >
« contrôle »: mieux pour les
signes cervicaux, état général
et psychologique et capacité
de travail à 3 mois et 1 an
• Douleur diminuée dans les
deux premiers groupes à 3
mois mais pas à 12 mois
Manipulations (Hoving, Ann Intern Med 2002; 136; 713-22)
• 183 patients de 18 à 70 ans
• Cervicalgies depuis plus de 2 semaines et moins de 3 mois
• 3 groupes ( 1 à 2 séances, 6 semaines)
– Traitement manuel varié (mouvement passif dans le but de restaurer une fonction normale)
– Massages, physiothérapîe, exercices
– Traitement médical classique
• Taux de succès (douleur, handicap, satisfaction) – 68%
– 56%
– 31%
• Pas de différence pour la douleur, plus de satisfaction dans le groupe 1
Manipulations (Bronfort, Spine 2001; 26: 788-99)
• 191 patients
• Cervicalgies depuis >3 mois
• 3 groupes
– Exercices
– Manipulations
– Exercices et manipulations
• Exercices à la maison pou
tous
• Amélioration identique dans les 3 groupes à court terme
• A un an maintien des bons résultats dans les groupes exercices
• Plus de satisfaction dans le groupe exercices et manipulations
• Pas de différence entre ceux qui ont fait leurs exercices à la maison et les autres
Acupuncture
• Irnich (BMJ 2001; 322: 1-6.)
– 172 patients, cervicalgie depuis plus d’un mois, EVA
à 5,4
– 3 groupes
• Acupuncture 5 séances de 30 min sur trois semaines
• Massages
• Contrôle
– Diminution de l’EVA de 2,4; 1,7 et 0,8 à la fin du
traitement
– Résultat non maintenu à 3 mois
Acupuncture
• He (Pain 2004; 109: 299-307)
• 24 femmes, employées de bureau
• Cervicalgies et douleurs d’épaule depuis 12 ans, en moyenne
• Acupuncture: 10 séances en 3-4 semaines, groupe contrôle points « placebo »
• Moins de douleur à la fin du traitement, à six mois et à trois ans..donc >placebo
Prise en charge précoce (Linton et al, Spine 2000; 25:2825-31)
• Population de cervicalgique et lombalgique se percevant comme « à risque » pour un passage à la chronicité (243 patients)
• Trois groupes
– Brochure d’information
– 6 séances d’information
– 6 séances d’un traitement cognitivo-comportemental
• Aide jugée positive dans les trois groupes, diminution de la douleur
• Résultats supérieurs (nombre de consultation, absentéisme, taux de passage à une douleur chronique) dans le groupe cognitivo-comportemental après un an.
Névralgie d’Arnold
• Nerf d’Arnold est issu du
rameau postérieur de C2,
passage au contact de
C2/C3, 2ème ganglion
cervical en regard de
C1/C2
• Pathogénie? Irritation du
nerf en regard de C1/C2
ou du ganglion
Névralgie d’Arnold
• Douleur permanente ou
évoluant par crise
• Occipitale irradiant
jusqu’en sus orbitaire
• Examen
– Allodynie ou hyperpathie
du cuir chevelu
– Hypoesthésie en regard de
l’écaille occipitale
– Douleur à la mobilisation
en rotation/extension
• Diagnostic différentiel – Céphalées de tension
– DIM (sensibilité des massifs articulaires postérieurs C1/C2 ou C2/C3, cellulagie sous-occipitale et du sourcil)
– Syndrome myofascial (points gachette des trapèzes et des sterno-cléido-mastoïdiens)
CERVICALGIE POST
TRAUMATIQUE • Coup du lapin ou Whiplash (coup de fouet)
=> Traumatisme cervicale indirect mineur résultant
d’un choc arriere a petite vitesse (mecanisme
acceleration deceleration). L’organicite de la
plainte est très controversée.
=> Le saviez vous : depuis 1980 les constructeurs
automobiles ajoutent des appuie têtes aux
sieges + une ceinture de securite…
Traumatisme en « coup de
fouet » du rachis cervical
(whiplash injury)
• Traumatisme au cours d’un AVP avec
mouvement forcé de flexion/ extension du
rachis cervical
• 4 grades (classification de Québec)
– 1: cervicalgie sans signe clinique
– 2: cervicalgie avec limitation de la mobilité et
points douloureux
– 3: cervicalgie et signes neurologiques
– 4: cervicalgie avec fracture et luxation
Traumatisme en « coup de
fouet » du rachis cervical
(whiplash injury)
• Lésions anatomo-pathologiques
– Osseuses (grade 4)
– Musculaires (hématomes, contusion, rupture de
fibres)
– Ligamentaires (ligament longitudinal antérieur,
interépineux, charnière C1/C2)
– Massif articulaire (lors de l’hyperextension):
hémarthrose, rupture capsulaire, lésions
cartilagineuses
– Discales: simple fissure de l’annulus ou hernie
DIAGNOSTIC ET EVOLUTION
• Une cervicalgie est quasi constante ; elle apparait
généralement de suite
• Elle irradie souvent dans l’occiput, les epaules et la
région dorsale supérieure
• La mobilité passive est limitée dans 50% des cas.
• Des céphalées apparaissent souvent après la
cervicalgie
• De nombreuses autres plaintes « fonctionnelles »
sont alléguées dans les semaines suivantes.
PLAINTES FONCTIONNELLES
• Sensation de déséquilibre, de vertige (examen
vestibulaire normal)
• Troubles visuels avec flou transitoire, difficulté
d’accommodation, scotomes
• Troubles auditifs avec hypersensibilité au bruit
• Troubles de la mémoire et de la concentration
• Troubles du sommeil
• L’examen clinique retrouve une raideur cervicale
et des points douloureux à la palpation
LES RADIOGRAPHIES STANDARD
• Pour ne pas passer a cote d’une lesion osteo-
articulaire potentiellement grave. Attention lors de
- presence d’alcool ou de psychotrope
- Presence d’autre lesions douloureuses pouvant
occulter la lésion cervicale.
• En cas de whiplash, se pose la question des radios
si :
- pas de douleurs précises inter épineuses
- pas d’anomalies neurologiques a l’examen
- conscience parfaite
- L’apport de l’IRM est discutable (lien de causalite)
Traumatisme en « coup de
fouet » du rachis cervical
(whiplash injury)
• Guérison au cours des deux premiers mois
• Évolution défavorable dans 20 à 40% des cas
• Facteurs de mauvais pronostic – Sévérité du traumatisme
– Sévérité des symptômes initiaux
– Existence de facteurs psycho-sociaux secondaires ou pré-existants (conflit médico-légal, incertitudes vis à vis de l’évolution et de la gravité réelle, attitude des médecins et des avocats devant les signes subjectifs, installation d’un « comportement » douloureux)
Traumatisme en « coup de
fouet » du rachis cervical
(whiplash injury)
• Recommandations thérapeutiques
– Intervention minimale
– Réassurance
– Encouragement à reprendre une activité
normale
– Programme d’exercices à réaliser à la
maison
LE TRAITEMENT
• Il dépend du stade de gravité (Quebec task force)
Stade 0 : il n’y aucun symptôme et aucun signe d’examen physique
Stade 1 : il existe une plainte de douleur, de raideur ou seulement de sensibilité du cou sans signe clinique
Stade 2 : la cervicalgie s’accompagne d’une limitation objective des amplitudes cervicales et il existe des points douloureux à la palpation
Stade 3 : la symptomatologie cervicale s’accompagne d’anomalies neurologiques (abolition d’un reflexe, deficit sensitif, deficit moteur)
Stade 4 : les signes cliniques sont importants et il existe des lésions graves ostéoarticulaires (fracture ou luxation).
LES TRAITEMENTS
MEDICAMENTEUX
• Généraux :
=> Antalgiques, anti inflammatoires, myorelaxants
• Locaux :
=> Infiltrations des points gachettes, infiltrations de toxines
botuliques dans les contractures musculaires,
acuponcture
• Conclusion :
=> Pas d’evidence based-medecine
LES TRAITEMENTS NON
MEDICAMENTEUX
• Tractions cervicales
• Manipulation cervicales
• Port de collier cervicale
• Kinésithérapie
• Application de chaleur
• Conclusion :
Pas d’evidence based-medecine
RECOMMANDATIONS
• Pas de mise au repos général
• Mobilisation précoce
• Au stade de chronicité, prise en charge
multidisciplinaire si possible centre anti
douleur(CAD), comme dans toutes rachialgies
chroniques
• En insistant sur le reconditionnement a l’effort
CONCLUSION
• Il faut séparer les accidents potentiellement grave (vitesse du choc, dégats du véhicule, signes cliniques) des lésions des accidents mineurs par choc arrière.
• Dans les premiers : l’urgence est l’evaluation traumatologique
• Dans les seconds : l’urgence est d’affirmer l’absence de lesions et adopter rapidement des mesures de travail actif de la musculature cervicale.