Champagne, Amour et Méthadone

Belle nuit, nuit d'automne.

Et le corbeau abandonné par le destin

Regarde ses plumes mignonnes,

Ébouriffées par le doux vent.

Mon coeur bat bien trop vite.

Mes pensées courent sans rupture.

Mais ces choses ne sont que des mythes

Qui ne supportent pas la loi de la nature.

Jadis, un frisson froid me traversait

Quand j'écoutais cette musique,

J’étais triste et je pleurais,

Et je le continue, en mécanique...

Tout à coup, je commence à rire.

Pourquoi? Je ne sais point!

La bouche se met à courir,

Sur les notes de Clayderman.

Le piano est mélancolique,

Le violon me fait soupirer.

Ce début est moult tragique,

Et continuer signifie rêver.

Je souhaiterais te dire: "Mon Amour! "

Mais je ne le peux pas...

Je me rappelle toujours

Ce que tu représentes pour moi.

Un univers entier se trouve à tes pieds,

Toi, un mortel sans fin.

J'ai pleuré et j'ai crié

Mais tu étais beaucoup trop loin.

Je voudrais te dire :"Je t'aime! "

Mais je ne le peux pas...

Mes yeux me disent ferme:

"Il n'est plus là..."

Ioana Teleagă, clasa a IX-a D

Le rêve ?C'est une nuit froide et sombre. Le brouillard est si dense, qu’on a l'impression

que l’âme étoufferait. Je ne sais pas ce qui s'est passé ou comment je suis arrivé ici. Je sais juste que je suis dans une forêt au pied d’une montagne. Je marche, je marche et je marche jusqu'au vide ... Bang! J'ai frappé quelque chose de dur, dur. Probablement que ce n’est qu’un arbre. Il n’y a que quelques secondes depuis l’impact, qu’une lumière blanche, aveuglante et froide se glisse à travers les branches menaçantes des arbres. C’est la lune. Et elle est pleine. Tout commence à devenir de plus en plus effrayant et confus. Je ne sais pas pourquoi je suis ici, et la pensée que je pourrais mourir de minute en minute me terrifie.

Je crois que je rêve. Je me pince très fort, mais rien ne se passe. Je panique. Il m’est impossible de voir quoi que ce soit à cause du brouillard et ... mon Dieu! Est-ce possible?! Que voient mes yeux ...

Quelque chose de très puissant et froid me colle à la terre. J'ai perdu conscience.

... ... ... ... (Quelques heures plus tard)

Oh! Mon corps ... Une douleur insupportable, forte et indescriptible perce mon corps. Je me regarde et mon corps est plein de sang. Qu'est-il arrivé?!?

Je ne me souviens de rien. Grâce au ciel, c'est le matin! J'essaie de marcher, mais la douleur me remet à terre.

... ... ... ... (Après des heures)

Mais que voient mes yeux? L’océan? De l'eau? Je suis dans une forêt au bord de l'océan. Je me suis assis sur un rocher pour me

reposer. Je commence à me sentir mieux. C’est comme si toutes les douleurs dans mon corps s’étaient évaporées. Mais je ne peux me souvenir de rien. Je me souviens juste que je suis tombé. Bref ... je m’en vais sur la route.

Je marche au bord de la falaise, essayant d’éviter cette boule de feu dans le ciel qui semble me fondre. C'est incroyable comme les choses que nous aimons commencent à nous tuer. Je suis encore confus de tout ce qui s'est passé. Je suis sûr que ce n'était pas un rêve, parce que la douleur dans mon corps était très réelle. J’ai faim et soif. La seule chose que j'aie trouvée à manger dans mon chemin, c’était des fruits que mon estomac a rejetés complètement. Je ne comprends pas ... c'est comme si mon corps était vide à l’intérieur.

Après avoir marché longtemps, je me retrouve finalement près d’une ville. L’endroit où je suis me semble complètement inconnu.

Un homme vient lentement vers moi. Il a probablement peur de mon apparence, plein de sang, tel que je suis.

- Mon Dieu ! Jeune homme, êtes-vous bien? Qu'est-ce qui vous est arrivé? Vous avez besoin d'aide?

A ce moment-là, je me suis bloqué. Tout ce que je ressens, c’est un fort sentiment de faim et le désir de tuer cet homme. Je réussis à peine à prononcer deux mots:

- Oui ... s'il vous plaît! - Très bien, jeune homme. C'est déjà presque minuit, vous avez de la chance que

je vous aie rencontré. C’est dangereux. Vous avez besoin d’aller à l'hôpital. Sur le chemin de l'hôpital, nous rencontrons une forêt. Je ne résiste plus et je

saute au cou de l'homme. Tout de suite après, je plonge dans un état d'euphorie et de satisfaction. Dès que je me trouve au-dessus de lui, les souvenirs inondent ma pensée. Maintenant je comprends tout. Et tout semble plus surréaliste que jamais!

Tout est comme dans un film S.F.! Je suis un vampire! La chose qui m’a presque tué c’était un vampire, qui m'a donné ainsi la vie éternelle. Une vie éternelle et maudite. Je suis condamné à sucer le sang des êtres innocents et fragiles pour satisfaire ma soif. Je suis condamné à une vie nocturne, loin du soleil. Tout est irréel!

J’essaie de réaliser tout ce qui m’arrive. Je fais une promenade dans la ville. Les gens me regardent comme un fou, parce

j’ai du sang sur mes vêtements. Il y a beaucoup de gens dans la rue, vu qu'il est minuit passé. Je rentre dans un magasin, espérant que quelqu'un va me donner des vêtements propres.

- Bonsoir! - Bonsoir, monsieur! Grand Dieu! s'écrie l’épicière. Vous allez bien? - Oui. Je veux seulement des vêtements propres. J'ai été attaqué et je n’aime pas le

sang sur mes vêtements. - Bien sûr, tout de suite. S'il vous plaît, asseyez-vous. La manière dont le corps de l’épicière se déplace, son souffle, tout me réchauffe.

Mais je dois m’abstenir. Je ne peux tuer d'autres personnes. - Ici. Vous pouvez vous changez ici, à l’arrière. Entre temps, je vais appeler une

ambulance. Vous avez besoin de soins. - Non! je réponds nerveux. Je me sens bien. J'ai juste besoin de vêtements, merci! L’épicière commence à avoir peur de la façon dont j'ai répondu. Je peux entendre

son cœur battre fortement. Je ne résiste plus et je me précipite sur elle. Le goût de son sang semble me donner du pouvoir et me guérir de toute douleur.

Soudain, un client entre dans le magasin. Il reste étonné de me voir au-dessus de l’épicière, plein de sang.

Je cours. Je cours sur les rues et tout se passe incroyablement vite. Ensuite, je me rends compte que je suis plus rapide que les voitures de course. Je m’arrête et je rentre dans un bar au coin de la rue.

Etrange. Le bar est plein de gens que je n’ai pas envie de tuer. J’inspire librement. Je suis assis au comptoir et le barman me demande:

- Quel groupe voulez-vous? Je suis en état de choc et, dans le même temps, confus. - Pardon? - Quel groupe voulez-vous? A, B, B négatif? Ce n’est pas possible. Je suis dans un bar de ... Vampires! Ce n’est pas du tout

surprenant alors que je ne sentais pas la nécessité de les tuer. - B négatif, je réponds au barman fort. C'est comme un déjà-vu. Un homme s'approche de moi en souriant diaboliquement. - Je vois que tu as trouvé le chemin jusqu’à nous. N'est-ce pas, Brillat?

- Toi? T’es la putain qui m’a fait rouler. - Oh, mais ne t’allume pas. Je t’avais fait du bien. De toute façon, tu aurais été mort

dans cette forêt. Tandis que maintenant, rien ne peut plus te tuer. Peut-être juste ... le Soleil.

- Salope! Va-t-en ! - Mais t’es fou? C'est mon bar, quoi! - Alors laisse tomber! Je vais sortir.Je me lève et je me tourne vers la sortie. Mais, juste quand je veux ouvrir la porte

du bar (qui ressemble à un sous-sol), la vampire se précipite sur moi en criant. - Folle! Tu veux nous tuer? Je l’enlève avec une puissance incroyable et j’ouvre la porte. Le Soleil commence à

nous faire fondre, et tandis que je me sens brûler, tous les vampires dans le bar se décomposent en particules brillantes, sous forme de poudre.

Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je me souviens d'une lumière aveuglante et un sentiment de bonheur dans mon âme.

.... … ….

J’ouvre les yeux. Le soleil réchauffe légèrement à travers les rideaux du salon. Je me lève. Je regarde autour de moi et je vois une salle blanche, avec des médecins autour de moi. Je suis dans un hôpital, blessé.

- Qu'est qui s’est passé? je demande aux médecins. - Vous avez été attaqué par un animal dans la forêt. Tout va bien maintenant. - Qu'est-ce ... quel animal? - Je ne sais pas, probablement un loup. Mais vous êtes bien maintenant. Les médecins quittent la salle. Je suis seul. Je pousse un soupir de soulagement :

tout n'avait été qu'un rêve. Je vais au miroir, je me défais des bandages autour du cou. J'ai une morsure. Et ce n’en est certainement pas celle d’un loup.

Une infirmière me voit et vient agressivement vers moi. Elle crie: - Que faites-vous, monsieur? Vous êtes fou? Sentant le danger, je saute à la gorge de l’infirmière. Ce n’était pas un rêve. Je suis

vraiment un vampire. Beaucoup de médecins viennent dans le salon. Ils ne disent rien. Je me lève

effrayé. Ils ne disent toujours rien. Tout à coup, tous les médecins se précipitent vers l’infirmière blessée.

Ils ne sont pas des humains. Ils sont des vampires!

Je crois que je rêve…

Miron Marta, clasa a X-a D

N'oubliez pas d'écouter la pluie

Aujourd'hui le temps a été mauvais. Il a plu. Mais j’ai voulu à tout prix me promener dans la pluie. J'avais besoin de penser, de penser à toi et à moi, aux pierres et aux fleurs, à la terre et au ciel. Aux beautés de la nature, à mes amis, à tout ce que signifie le monde où je vis. J'avais besoin de respirer de l'air propre, besoin de me sentir libre. Je devais évader de ce monde fatigué, de ce monde méchant. J’ai voulu me réjouir de la beauté du monde.

Et je me suis promenée dans la pluie: maintenant je me sens heureuse, libre, seule. J'aime écouter l'écho de la pluie. J'aime sentir mes cheveux mouillés sur mes épaules, sentir des gouttes sur ma joue. J'aime regarder le ciel, regarder les nuages. J'aime courir sous la pluie et rêver de quelque chose de mieux. Comparée à la puissance de la pluie, je me sens faible, comparée à la beauté de la pluie, je me sens laide. Mais les signes de ce monde laid prennent maintenant dans mon âme les couleurs d’un monde magique.

Quand je me suis promenée dans la pluie, pendant quelques instants, j'ai oublié qui je suis et quel est mon but sur la Terre. Pendant quelques instants, j’ai rêvé et j'ai imaginé les choses les plus étranges. Pendant quelques instants, j'ai eu l'impression que je suis seule dans tout le monde, pendant quelques instants, je me suis sentie vraiment en vie. Pendant quelques instants, je me suis donnée toute à la nature. Pendant quelques instants, j’ai ressenti de la joie pure dans mon corps.

J'ai encore envie d'entendre ce que dit la pluie... D’ailleurs, que veut-elle me dire? Je veux que la pluie tombe sur moi, dans l’attente du soleil et de la réjouissance d’un petit arc-en-ciel. Je ne veux plus que tout soit en noir et blanc.

Pendant cette petite promenade dans la pluie, en cherchant une meilleure vie, j’ai trouvé quelque chose de rare, de bizarre, de spécial. Quelque chose qui me rend heureuse, qui m'enchante beaucoup, que j'aime beaucoup, que je voudrais tout le temps regarder, que je voudrais tout le temps près de moi. Une chose petite, délicate. Quelque chose que je peux trouver partout et que je pourrais garder pour toute ma vie. Quelque chose de banal, finalement. Une petite hyacinthe, humide, pleine de beauté, de vie, de parfum. Je me suis inclinée légèrement cueillir la petite fleur. C'est tout ce dont j'ai besoin pour que je sois heureuse un moment. C'est tout ce dont j'ai besoin pour me rappeler de toi. C'est que le rôle divin de la pluie est d'effacer le passé et de marquer l'avenir.

Et puis, j’ai terminé mon petit voyage dans la pluie. Dans la pluie chaude, de mai, dans le parc où je t'ai vu la première fois.

Loredana Gavrilaş, clasa a X-a D

MON MONDE

Dans mon monde, j'apprends à nager avec les yeux; je veux me baigner dans la joie d'être, dans l'émerveillement de sentir, dans la bonne fortune de te trouver, dans l'essai de t'avoir.

Dans mon monde, je peux regarder comment une fleur s'épanouit, je vois la façon dont chaque pétale se détache lourdaud, versant la rosée du matin, les larmes du soleil encore pâle. Je peux sentir chaque brin d'herbe qui marche ludiquement sur mon pied, me caressant si suave, si gentil… me fait penser à sa peau si fine qui me touche; je me souviens, bien plus, je sens son emotion, le tremblement de ses doigts, l'anxiété, l'impatience, le parfum, le désir, la tentation. Il m’est impossible de les perdre. Dans mon monde, tout ressemble à lui: la nuit est perdue dans ses yeux (ses yeux sont ma nuit), si calmes; l'obscurité se laisse facilement transporter par les accords du vent, de sa chaude voix , affectueuse, douce. Les arbres entourent mon monde, le protègent, comme ses bras qui m'embrassent. Son cœur est si proche du mien, que j'entends ses pulsations. La mer valse timide, au rythme de sa main qui cherche curieusement mon corps. L'atteindre innocemment me fait penser que chaque moment est une partie du trésor de la vie. Je veux fermer mes yeux et me laisser porter vers son monde … Mais je crains de ne perdre aucun moment de son existence. Je pourrais rester perdue en cet instant pour toujours, juste pour le voir sourire, juste pour l'entendre respirer. Mon monde est son monde. Mon soleil est son soleil. Ma nuit est sa nuit. Mon vent est son vent. Je sais! Je suis une rêveuse , mais pas seule. Et lui… il est à moi.

DELIA-LORENA COSMAN, a X-a D

Pétales d’une rose (haikus)

La PuretéLa pureté d’un enfant,C’est comme l’amourQui dépend du temps…

La SincéritéUn moment, de sincéritéDu fond issue,Peut maintenir la paixDans nos âmes…

L’EmotionPoussière des étoilesDans les yeux larmoyésS’entrevoit souvent,Sans jamais la savoir.

L’ImpatienceL’impatience de naîtreL’impatience de donner un baiserL’impatience d’avoir une familleTout s’effeuille comme les pétales d’une rose…

Mihaela Rotaru, a X-a D

Pas de beauté

La seule chose qui reste encore dans notre monde, c’est l’efficacité. Pas de détails. Pas de petites choses. Pas de petites choses qui nous entourent et qui inspirent l’essence de notre entité. Pas de beauté. Aveugles face à l’oeuvre de ces détails et fascinés par nos désirs insignifiants, les yeux de notre raison tournent seulement vers ces désirs. Nous voulons tout ce que nous voyons, mais nous voyons seulement ce que nous désirons. Notre ésprit nous hurle “JE VEUX PLUS, ENCORE DE ÇA“. Plus de quoi? Ça n’a pas d’importance. Tout ce qui compte, c’est d’avoir, le plus vite et le plus facilement possible. Tu veux un livre? Cherche un résumé. Le résumé d’un résumé. Ç’est plus facile comme ça. Tu n’a pas besoin de détails. Pas besoin de beauté. Ce monde que nous avons créé, même si par mégarde, a fait de nous ses esclaves. En fait, la beauté n’est pas interdite, mais elle est soumise à la centrifugeuse des critiques. Ç’est fascinant comme elle se trouve partout, mais elle n’est vue nulle part. Elle forme comme un voile qui ondoie devant nos yeux; mais ce voile est si délicat, si fragile, que nous devons le toucher pour le savoir et voir. Et, quand nous le touchons, nous voyons que la vie est plus qu’une poursuite de la beauté. Elle EST la beauté. Néanmoins, pour l’instant, la beauté est rejetée de notre vie, parce qu’elle n’est pas utile. Pour l’instant, pas de beauté dans notre vie...

Hanganu Iulian, a X-a D

ÊTREBattements de coeur et souffle entrecoupé,

Je vois ses yeux, leur éclat effronté, Je vois ma fin.

La lune me montre le chemin

Et me raconte des histoires, Des histories de chats noirs

Qui possèdent les gens,

Qui transforment les anges En étoiles!

Les arbres poussent un gros soupir, Leurs ombres leur enlèvent le désir

De vivre, de mourir,

Ils sont des marionnettes…

Un papillon veut entrer dans mon coeur. Il cherche la douceur,

L’innocence et la candeur, Mais j’ai peur

Que je ne les aie perdues

Pendant les pluies, Pendant les jours,

Pendant les nuits… Comme je voudrais moi-même un peu de couleur,

Comme je voudrais la laisser entrer dans mon coeur! Mais je ne peux rien décider,

Et le petit papillon s’éloigne de moi Portant mes larmes Aux étoiles.

Idées, désirs et sentiments, Tout est enrayé,

Je suis comme un violon Qui n’a plus de son.

Les autres ont tout détruit:

Ils ne veulent plus

Écouter de musique, Ils vivent dans un monde muet,

Qui a perdu toute raison. Mais je ne suis pas comme eux…

Le très peu les rend heureux, La superficialité

les fait sourire, Moi je peux seulement nourrir l’espoirQu’un jour je pourrai chanter, Que je reverrai l’arc-en-ciel,

Très loin des coeurs en acier.

Mais je sens un souffle étouffé.

C’est le petit chat penché... Sur ma fine nuque…

Hélas! Je me suis affaissée…

Je suis au bord du plus épouvantable abîme,Celui de mon âme,

Et tout me vient d’un chat, Souvenirs du passé et aspirations d’avenir,

C’est tout ce que l’abîme peut m’offrir, Rien de concret, rien que des feuilles de papier.

La vie est un champ de bataille,

L’amour donne des ailes, La haine empoisonne les veines,

Mais la mort n’est rien, Parce qu’on ne peut lui donner Notre empreinte…

C’est le rien en nous, C’est l’absolu.

La lune pleure pour moi,

Je suis entourée par des étoiles, Les arbres tendent leur racines

Pour me prendre dans leur bras, Mais c’est trop tard:

Je suis enchaînée par le chat noir

Qui me traîne dans l’abîme.

J’ai perdu la force, le corps, Tout ce qui me rendait humaine.

Je suis essence, Tout ce que j’ai construit

En moi, pour moi et par moi.

Éclats de rire, regards pleins d’amour,

Souvenirs vus par le tesson d’un miroir:Froids et éloignés, Appartenant aux autres.

C’est moi le chat noir… Je suis ma propre fin,

Mes chaînes et mon étoile,

Je suis l’image de l’univers,

Mais je suis l’inverse: Le tout en rien.

La douceur du tourment, L’extase de l’agonie,

Le concret de l’invisible,

Et pourtant je ne peux donner aux autresQue l’image d’un fantôme,

Même si je suis plus qu’une image

Et une voix.

Un instant retenu dans mes pupilles, L’infini et l’absolu réunis en moi. Rien ne m’entoure.

Je suis dispersée dans le vide,

Je suis un brin de poudre. Par moi, l’univers va renaître.

C’est seulement d’être…

Diana Gherasim, a IX-a D

Elle me manque, la pluie…

Il me manque de me promener dans cette rue. Il m’était si facile de l’y trouver. Rien qu’à y penser, elle y apparaissait. À l'autre extrémité de la rue sombre, elle m’attendait avec impatience, l'âme serrée et un sourire timide aux lèvres. Je me souviens parfaitement de son image, de ses cheveux bouclés qui lui tombaient sur les épaules, souples, et qui ondulaient dans le vent comme les branches des arbres, ses yeux marron, dont les lumières scintillaient - ombre légère, me regardant avec passion, même si timidement. Ce mouvement innocent de sa main, en guise de salut, je ne pense pas pouvoir l’oublier, si gracieux, délicat, féminin. La joie dont elle m’accueillait à chaque fois, son étreinte qui me disait: «Je te remercie d’être là!" sont restées intactes dans mon esprit, sur ma peau.

Maintenant il pleut, je déteste la pluie. Hum… Quand elle était avec moi, je ne la sentais même pas. J'étais constamment entouré des rayons de son sourire et seul le souffle du vent éteignait la flamme brûlante lorsque je touchais sa peau.

J'aime le vent. Il la traversait de frissons qui la faisaient pencher la tête sur mon épaule, enlacer ses bras autour de moi. Je me sentais alors puissant, son héros. Je vivais, combattais, j'étais si heureux.

Cette rue, maintenant si laide, sale, sombre, même la lumière des lampions est éteinte, ne m’apporte plus que de la mélancolie, de la tristesse et de la douleur, la douleur qui me perce le cœur et fait grandir le vide laissé par son absence.

Je vais oublier son absence, et oublier cette rue, je partirai et je trouverai ailleurs d'autres lanternes marron qui m’apprendront à aimer la pluie et à haïr le vent.

Adrian Putină, a X-a D