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Chapitre 3 Genèse et affirmation des régimes totalitaires (soviétique, fasciste et nazi)

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Chapitre 3 Genèse et affirmation des régimes totalitaires

(soviétique, fasciste et nazi)

INTRODUCTION APRES LA

PREMIERE GUERRE MONDIALE

Italie : fascisme Allemagne :

nazisme

URSS :Stalinisme

Régimes totalitaires

= Régimes d’un type

nouveau

REJET DE LE DEMOCRATIE

DURANT L’ENTRE-DEUX-GUERRES

Passivité des démocraties fragilisées par la crise économique

SECONDE GUERRE MONDIALE

Fin du totalitarisme en Allemagne Occidentale

et en Italie

URSSMaintien du totalitarisme jusqu’à la fin du XX° sc.

Qu’est-ce qu’un régime totalitaire ? Le totalitarisme vu par l’historien Raymond Aron

« En quoi consiste le phénomène totalitaire ? […] Il me semble que les cinq éléments principaux sont les suivants :- le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique ;- le parti monopolistique est animé ou armée d’une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par suite, devient une vérité officielle de l’État ;- pour répandre cette vérité officielle, l’État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion […] ;- la plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État […]- tout étant désormais activité d’État et toute activité étant soumise à l’idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique. D’où, au point d’arrivée, une politisation, une transfiguration politique de toutes les fautes possibles des individus et, en conclusion, une terreur à la fois policière et idéologique. »

Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, 1965

-« un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique » = un parti unique

-« une idéologie » = une idéologie érigée comme seule vérité absolue encadrant la vie desindividus.

-« répandre cette vérité officielle » = Propagande

-« la plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État » = encadrement de la vie économique et sociale par l’Etat

-«  le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion », «  une terreur à la fois policière et idéologique » = Terreur policière

Les cinq caractéristiques du Totalitarisme selon R. Aron

Définition Un totalitarisme-des totalitarismes ? Origine du concept

1924 le libéral italien Giovanni AmendolaGiovanni Gentile, théoricien du régime et par Mussolini lui-même.

•Comment expliquer la genèse des régimes totalitaires ?

•Quelles sont leurs caractéristiques communes et leurs spécificités ?

Problématiques du chapitre

I/ Fascisme italien, stalinisme soviétique et nazisme allemand : des régimes totalitaires

présentant des points communs…

A. Des régimes nés de la Première Guerre mondiale…

La situation en …

…Russie

-début 1917 = lassitude de la guerre, le peuple est éprouvé contestation du régime du Tsar

-Février 1917 : Première révolution Russe abdication du Tsar, les libéraux sont à la tête du GVT provisoire

-octobre 1917 = les bolcheviks installent un régime communiste débouchant sur une dictature.

… Italie

-1870 : union de l’Italie = jeune démocratie complexe d’infériorité

-engagement aux côtés de Alliés dans l’espoir de récupérer les terres Irrédentes : Trentin, Istrie, Trieste, Dalmatie, Alpes autrichiennes, littoral adriatique, voire Albanie « victoire mutilée »… Allemagne

Diktat = humiliation (cf. chapitre 3)

-jeune république de Weimar a signé le traité de Versailles

La Russie, l’Italie et l’Allemagne sortent traumatisés par la IGM  ce qui favorise le succès de la révolution bolchevique mais aussi le développement progressif de mouvements ultranationalistes – le fascisme et le nazisme- rejetant la démocratie

B. … qui rejettent la démocratie libérale…

1. Comment Hitler définit-il les masses ? (doc3)Selon Hitler, le peuple est ignare, dénué de toute pensée constructive. Il a besoin d’un chef, d’un guide pour se sentir heureux et en sécurité. Il doit donc se contenter d’obéir au chef, seul capable de le guider vers le progrès

2. Quels sont les objectifs recherchés dans la représentation de Staline, Hitler et Mussolini? Quels autres moyens visuels ont pu être employés ? (doc.4 à 6)

Des discours, des articles, ouvrages de propagande +image pour mettre en scène la supériorité du chef et sa légitimité. Toujours en position de grandeur, de force, de protecteur, de guide, le chef surplombe le peuple moyen de renforcer le culte du chef Hormis discours, articles et autres ouvrages de propagande, les autres moyens de diffusion de l’idéologie sont : radio, les arts comme la sculpture ou le cinéma considéré comme une « force immense » par Staline ou l’arme la plus puissante par Mussolini.

Totalitarisme

Rejet de l’idée de représentation du

peuple

Parti unique, culte du chef

guide

Antiparlementarisme

« Credere, obidere, combattere » car "le Duce a toujours raison"

En Allemagne, le Reichstag n'est plus convoqué que pour écouter les discours du fuhrer.

Goering/Goebbels/Himmler

« petit père du peuples » mérite une totale confiance et dévotion

Tout ceci aboutit à une véritable négation de l'individu écrasé par le groupe. Les régimes totalitaires cherchent ainsi à créer une société nouvelle, une ère nouvelle en contrôlant tous les aspects de la vie sociale et économique

C. …pour créer une société nouvelle et un homme nouveau

Relevez des citations qui montrent que le fascisme, le stalinisme et le nazisme veulent transformer l’homme et la société (doc. 7 à 9)

Le fascisme exige un  homme discipliné et dévoué à l’Etat. Il est « l’éducateur et le promoteur de la vie intellectuelle ». L’individu est dépourvu de son libre arbitre : l’Etat « veut renouveler l’homme, son caractère, sa foi ». Le fascisme revendique le caractère totalitaire de sa société: « Tout dans l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État ».

Staline espère aussi modeler, notamment grâce au cinéma, une société où tous les paysans et les ouvriers seront dévoués à l’idéologie socialiste.

Le ministre de la propagande nazie Goebbels rejette le principe de liberté individuelle. L’individu doit se fondre dans la masse. Il doit adhérer aux intérêts et aux projets de la communauté définis par l’Etat. La vision du monde est unique, la pensée est unique. La créativité artistique est donc encadrée. Les autres formes de liberté d’expression sont aussi abolies (syndicats, droit de grève)

Ainsi ces trois régimes veulent transformer la société en se mettant au cœur du quotidien de l’homme nouveau obéissant et dévoué leur idéologie.

Créer une société nouvelle et un

homme nouveau

Militarisation précoce de la société

Mouvements de jeunesses obligatoires : Jeunesses hitlériennesEnfants de la louve Les jeunesses communistes

Contrôle des esprits

Propagande, censure, re-création de l’histoire, parades officielles, …Ex: des artistes abstraits

Mainmise sur l’enseignement, contrôle des bibliothèques

Monumentalité architecturale

-« Projet Germania »-les bâtiments officiels staliniens ou-le quartier de l’Exposition Universelle de Rome

La terreurPolices politiques : OVRA / Tchéka1918-1922, Guépéou 1922-1934, NKVD / Gestapo contrôlé par les SS

les systèmes d'internement (URSS et Allemagne)

II/ …mais aussi des spécificités

Comment s’explique et est justifiée la violence dont sont victimes les koulaks ? (doc.10)Le recours à la terreur est justifié afin d’atteindre le but de la théorie marxiste : la collectivisation des biens de production afin d’établir une société égalitaire ayant éradiqué le principe de propriété privée.

A. En URSS, un totalitarisme de classe

OBJECTIF des bolchéviks :

UNE SOCIETE SANS CLASSE Karl Marx

Abolition de la propriété privée

Contrôle de l’économie : Planification

les Koulaks sont déclarés « ennemis de

classe » Dékoulakisation1932-1933

Famines organisées : en Ukraine et au

KazakhstanHolodomor

B. Le fascisme, un totalitarisme d’Etat« Tout dans l’État, rien hors de l’État, rien contre l’État. »

A l’aide chaque document montrer et expliquer comment le fascisme veut se rattacher à l’antiquité romaine (doc. 11 à 13)

En 1932, la construction de la Via dell’Impero, qui permet de joindre le colisée et la place de Venise – lieu des grandes cérémonies collectives fascistes, est symbolique puisqu’elle fait de l’Etat fasciste l’héritier de la glorieuse Rome antique comme le rêvait Mussolini dix ans plus tôt.

De plus la construction du quartier de l’EUR (exposition universelle de Rome) renforce ce lien ; Au cœur de ce quartier on trouve le palais de la civilisation et du travail souvent appelé le « Colisée carré ». L’architecture du bâtiment rappelle les formes de l’Antiquité classique (rigueur, symétrie, équilibre)

EXALTATION DE L’ETAT

Grandeur de la Nation Symbolique : puissance de la Rome antique

Reconstruction d’un empire perdu

protectorat sur la Libye, colonisation de

l’Erythrée, de la Somalie et de l’Ethiopie

On compense la perte des libertés individuelles par l’exaltation de la fierté nationale.

C. Le nazisme, un totalitarisme de « race »

Analyse de l'affiche de l'exposition de Dusseldorf, 1938

Quelle place tient l’antisémitisme dans l’idéologie nazie?

Spécificité du nazisme= racisme radical visant la suprématie de la race « aryenne ». Le peuple allemand est appelé à dominer Slaves et Latins et à conquérir un « espace vital » (lebensraum). De même il est question de préserver la pureté de la race « aryenne » en interdisant le métissage, en favorisant l’antisémitisme, en excluant les handicapés mentaux (stérilisation), les homosexuels…

Les lois de Nuremberg de 1935 mettent à l’écart les Juifs et les poussent à émigrer (perte de citoyenneté allemande, interdiction de mariages avec des Allemands). Lors de la nuit de Cristal en novembre 1938 un pogrom est orchestré dans tout le Reich et entraine la mort d’une centaine de Juifs, la déportation de 30.000 Juifs dans des camps de concentration et la destruction de synagogues et plus de 7000 magasins.Une autre ordonnance interdit aux Juifs d’exercer certains métiers (magasins fermés, professions libérales)

« Musique dégénérée », affiche de l'exposition de Dusseldorf, 1938.

Comment l’idéologie nazie est-elle justifiée ?

Justifier le culte de la force grâce à Nietzsche

Ce qu’affirme Nietzsche , «  mythe du surhomme » : L'Homme peut s'accomplir grâce à la Volonté de puissance de son esprit pouvant l'assimiler à un dieu. Idée de dépassement de soi. Une culture qui valoriserait la Volonté de puissance est une culture qui cultive et spiritualise l’instinct animal de l'Homme

Ce qu’affirme la théorie nazie : Or l'idéologie nazie dénature cette approche en apportant une dimension militariste et nationaliste (Nietzsche n'a pas une très bonne opinion de l'abrutissement du patriotisme, et estime que la puissance de l'Etat ne peut que nuire à la culture)

croyance en la supériorité de la race aryenne grâce aux écrits du comte et écrivain racialiste Gobineau (Essai sur l'inégalité des races). Cette idée nourrit chez Hitler la peur du mélange, la volonté de purifier la race allemande, souillée par des siècles de croisements.

Justifier l’antisémitisme : " Je crois agir dans le sens du Créateur tout-puissant, en luttant contre le juif, je défends l’œuvre du Seigneur ". Cet extrait de « Mein Kampf »  nous éclaire sur la rhétorique « religieuse» du National-socialisme qui cherche aussi à se trouver des fondements religieux et mystiques (exemple des autodafés)

Les totalitarismes

Vérité absolue

Mussolini se revendique héritier de la puissance de

l’Empire romain.

Staline invoque la « loi de l’histoire »

Hitler légitime son action par une « loi de la nature »

Coopération Nazisme fascisme

Rejet du communismeFrançois Furet a qualifié

Ces régimes de jumeaux ennemis

affrontement militaire indirect avec la guerre civile en Espagne, formations des « fronts

populaires » en France et en Espagne

L’Italie fasciste et l’Allemagne font cause commune même si l’union des deux régimes n’étaient pas évidente au départ : en 1934

Mussolini s’oppose à une première tentative d’Anschluss et pactise avec les démocraties à

Stresa en 1935, avant de se rapprocher de Hitler après la condamnation de sa guerre en Éthiopie par les démocraties. De fait à partir de 1936, les

fascismes européens constituent un front commun contre les démocraties avec un accord

de coopération militaire (l’Axe Rome-Berlin) complété par l’alliance militaire du « Pacte

d’Acier » de 1939