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Chapitre 4 La théorie moderne des marchés

Chapitre 4 La théorie moderne des marchés. Au-delà de la magie du marché Léconomiste néo-classique reconnaît volontiers les limites du marché : besoin

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Chapitre 4 La théorie moderne des

marchés

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Au-delà de la magie du marché

• L’économiste néo-classique reconnaît volontiers les limites du marché : besoin de l’Etat (bien collectifs, sanctions et règles…).

• Défauts majeurs de ce monde idéal : l’information économique est transmise sans

coûts entre acheteurs et vendeurs

pas d’intermédiaires, prix unique la connaissance économique ne peut être tenue

secrète.

tous les savoir-faires sont connus de tous

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L’information et la connaissance au cœur de la théorie moderne

• La théorie néo-classique peut sembler «éloignée» de l’observation.

• La théorie moderne des marchés met alors l’accent sur les problèmes liés aux coûts d’obtention de l’information et de la connaissance économiques

• On retrouve alors les notions « de marchandage, de tricherie, d’accords incitatifs… »

• Intérêt : expliquer plus de phénomènes.

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Les faits non-expliqués par la théorie classique

• Durée de vie longue des entreprises• Prix plus élevé que le coût marginal• Existence de produits dangereux, pas

fiables (qualité imparfaitement connue)• Existence d’entreprises fiables et d’autre

peu fiables• Existence de chômage («rationnement»)• Existence de discriminations en matière

d’embauche, de crédits ou de licenciements.

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Plan du chapitre

La théorie moderne des marchés modifiel’analyse classique sans la réduire à néant.

De quelle façon?

Section 1 : L’entreprise Section 2 : Le marché du travail Section 3 : Les marchés financiers

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Section 1 : L’entreprise dans la théorie

moderne des marchés

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Entreprise et clientèle «Le terme d’«entreprise» dans son

acception d’origine semble avoir été intimement associé à la signification originelle du mot client. Fournir au marché des briques ou des tripes était le fait d’établissements ordinaires, assez semblables à ceux que décrit la théorie classique. Dans les termes mêmes de l’un des premiers analystes modernes de la nature de l’entreprise, l’activité qui caractérise cette dernière est celle d’«adapter au client l’article ou le service» offerts». R. Coase 1937.

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Comment représenter une entreprise?

• Les faits: les durées de vie des entreprises sont longues. Pourquoi?

• L’entrée sur un marché ne se fait pas sans coûts difficultés d’entrée maintenues par les anciennes entreprises. Comment?

• Asymétrie : l’entrant doit subir un coût de transaction : faire

connaître sont produit. les anciens ont déjà une réputation auprès des clients.Pour «entrer», pratiquer un prix plus bas ou vendre d’un

meilleur produit : exercice plus facile pour une entreprise déjà établie.

Une entreprise est donc un «stock de clients» (part de marché)

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Les marchés de clientèle

• Définition : un marché de clientèle est un marché où il n’y a pas de «commissaire priseur» pour déterminer le prix d’équilibre.

• Hypothèses : l’acheteur et le vendeur n’observent pas les prix

pratiqués sur ce même marché les acheteurs ne peuvent pas connaître les prix

des autres transactions si un offreur décide de baisser son prix, les

acheteurs n’arbitrent pas immédiatement en sa faveur, car ils gardent leurs habitudes.

coûteux pour une entreprise d’acquérir de nouveaux clients = «barrière à l’entrée».

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Equilibre sur un marché de clientèle

• Equilibre concurrentiel : si les vendeurs anticipent un prix élevé, alors le prix effectif sera bas équilibre si anticipation autovalidante.

• Equilibre non-concurrentiel : si le prix moyen est surestimé, alors le prix moyen effectif sera plus bas équilibre lorsque l’anticipation de la moyenne correspond au prix moyen effectif.

• Proposition : le prix d’équilibre sur un marché de clientèle est toujours supérieur au prix concurrentiel.

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Illustration graphique : le secteur

Demande adresséeau secteur

Offre classique= coût unitaire

Offre sur un marché de clientèle= (coût unitaire) x (taux de marge)

Production du secteur

Prix

C

M

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Illustration graphique : l’entreprise = 1/n du secteur

Demande adresséeÀ l’entreprise

Offre de l’entreprise classique= coût unitaire

Offre de l’entreprise sur un marché de clientèle= (coût unitaire) x (taux de marge)

Production du secteur

Prix

C

M

Coût totaux

Profit pur

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Pourquoi le prix d’équilibre reste-t-il au dessus du prix «classique»?

• Théorie classique : si le prix est au dessus du coût marginal de production, alors une des entreprises à intérêt à baisser son prix et ainsi attirer plus de client et vendre plus.

• Pourquoi cet argument ne tient plus? sans frictions baisse de prix = plus de clients

car l’information est complète. Plus vrai avec frictions : baisse de prix

aujourd’hui = un client de plus demain investissement : rentabilité par rapport aux placements des profits purs? Il existe une limite à cette rentabilité qui détermine la baisse des prix.

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Le mal causé par cette politique de fixation des prix

• En élevant son prix, l’entreprise prélève une taxe sur le consommateur : si toutes les entreprises pratiquent le prix non-concurrentiel, alors le pouvoir d’achat des employés et des investisseurs diminuent.

• Que peut-on faire? Subventionner pour encourager l’effort (travail et épargne).

• Comment financer? En prélevant les profits purs (remède si tout est taxé).

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Le problème de la qualité des produits

• Théorie classique : la qualité est parfaitement observable

• Théorie moderne : il est possible d’être déçu par la qualité du bien acheté

• Exemple des luttes de défense des consommateurs : ceux-ci ne sont pas toujours informés des dangers liés à l’utilisation des produits (voiture, aliments,…).

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Est-ce un vrai problème?

• La théorie classique montre que non. Pourquoi?

Supposons qu’il soit possible de construire la voiture la plus sûre. Pourquoi n’est-elle pas mis en vente?

Tout simplement car la disponibilité à payer des consommateur, révélée par leurs achats, indique qu’ils ne sont pas prêt volontairement à financer ces innovations.

Les imposer, comme le demande les associations de consommateur revient à taxer le consommateur.

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La réponse de la théorie moderne

• Les arguments classiques reposent sur une hypothèse (trop) forte : si un nouveau bien (meilleur) est produit, cela se sait immédiatement.

• Pour la théorie moderne, il existe des coûts d’information (communication, marketing) frictions = frein à la pression de la concurrence vers une meilleure qualité des produits (même frein que ceux qui auraient permis une baisse des prix).

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Protéger le consommateur• Dans ce cadre, les associations de

consommateur ont un rôle positif à jouer. Lequel?

• Implication de la théorie : les coûts de transactions (publicité) incitent à diffuser les produits contenant uniquement de «petits» progrès de qualité (facilement compréhensible pour le conso)

• Comment faire pour palier cette insuffisance de la qualité des biens produits? La réglementation

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Critique de la réglementation

• Les producteurs de règlements sont des bureaucrates plus intéressés (?) par le fonctionnement de leur service que par l’analyse coût/avantage de l’effet de leurs textes sur le marché.

• Sur des marchés peu concurrentiels, des monopoles peuvent « acheter » celui qui réglemente.

• Les normes accroissent la valeur informative de la publicité. Risque d’abus de la part des administration qui réglementent.

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Le prix comme indicateur de qualité• Sans information précise, le prix peut constituer

un indicateur de la qualité• Ex.: produit acheté une fois dans sa vie. La

qualité est inconnue. Le vendeur du produit «moyen» a intérêt à vendre plus cher pour indiquer au nouveau client que son produit est de bonne qualité.

• Ceci explique également pourquoi le prix peut être plus élevé que le prix «classique».

• Même si les consommateur comprennent plus tard que ce bien n’est pas le meilleur, il existe toujours des nouveaux consommateurs que l’on peut «tromper».

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Section 2 : Le marché du travail et la

théorie moderne des marchés

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Entreprise, salaire et chômage

• Marx : il existe une «armée de réserve»

les gens ne sont pas employés en permanence. Mais les cabines de téléphone non plus !!!

• Le chômage est-il autre chose que l’inutilisation volontaire de ressources ? Est-ce une mauvaise chose ? Si oui, que faire pour lutter contre le chômage ?

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Entreprise, salaire et chômage• Pourquoi les propriétaires des usines

n’embauche-t-il pas ces chômeurs enrôlés involontairement au chômage?

Avantage : pression à la baisse du salaire et donc baisse des coûts

• Des machines sont inemployées car elles ne sont pas disponibles là où l’on en a le plus besoin. Mais le chômage est plus qu’un simple problème d’inadéquation géographique

• Les vendeurs ne sont pas rationnés : ils baissent leurs prix. Un chômeur n’est pas assuré de vendre ce qu’il sait faire.

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Réponses à ces énigmes : la théorie moderne des marchés

• Pourquoi le chômage est un résultat «normal» de l’équilibre économique?

• Pourquoi le volume du chômage est plus important que ce qu’implique les coûts de mobilité de la main d’œuvre?

• Pourquoi une fraction du chômage est involontaire?

• Pourquoi ce chômage est une mauvaise chose?

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L’entreprise et la gestion des ressources humaines

• La théorie classique : tout le monde fait «bien» son boulot.

• Si de nouveaux offreurs arrivent, alors les salaires baissent concurrence entre les employés jusqu’à ce que tout le monde trouve une place.

• Même après ces ajustements à la baisse du salaire, tout le monde fait bien son boulot surveillance parfaite sans coût.

• Réalisme ???

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Salaire et incitations

• La théorie moderne : il est possible mais coûteux de surveiller l’effort fourni par les employés (problème d’information).

• Accorder une prime aux salariés incitation : l’entreprise n’est plus contrainte de contrôler en continu (contrôles aléatoires) car l’employé est conscient de la sanction (perte de la prime) s’il «triche».

• Optimalité : la prime doit être compensée par l’économie des coûts de surveillance.

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Leçon à tirer• Le salaire versé par l’entreprise est supérieur à

celui de l’équilibre classique Il est efficace de fournir aux ressources des incitations à s’orienter elles-mêmes vers les usages productifs.

• Problème : que font les autres entreprises? Si tout le monde est confronté au même

problème, alors toutes les entreprises versent une prime.

Calculer une prime en pensant que les autres entreprises versent un salaire concurrentiel n’est pas un équilibre.

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Le salaire d’équilibre• Le salaire classique ne peut pas être le

salaire d’équilibre les anticipations doivent donc être basées sur un niveau de salaire intégrant les primes versées par chacun.

• L’entrepreneur est déçu : la prime n’implique pas d’écart de salaire avec les autres entreprises.

• A l’équilibre le salaire est supérieur au salaire classique : il faut verser la prime ne serait-ce que pour rester concurrentiel.

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Leçon à tirer de la hausse du salaire d’équilibre

• Les coûts du travail augmentent => baisse des embauches.

• Accroissement de l’offre car le travail est mieux rémunéré.

• A l’équilibre, il y a plus d’offreurs de travail que de postes.

• Ceux qui n’ont pas de travail sont prêts à travailler pour un salaire plus bas (le salaire classique), mais il ne peuvent pas : chômage involontaire.

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Equilibre sur le marché du travail

Salaired’équilibre

Salaireclassique

Offre de travailpar entreprise

Productivité marginaledu travailet demande de travail par entreprise

Emploi classique

Emploid’équilibre

Chômageinvolontaire parentreprise

Emploi

Salaire, productivité

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Propriétés de cet équilibre

• La prime initialement prévue pour inciter les employés à bien travailler dans cette entreprise plutôt que d’en trouver une autre instantanément (équilibre classique), incite maintenant à ne pas devenir chômeur. Le salaire reste bien incitatif.

• Le même équilibre peut être obtenu en arguant que les entreprises versent une prime pour limiter les démissions.

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Critique des «classiques» • Plutôt que de verser une prime, l’employeur peut

exiger le versement à l’embauche d’un dépôt remboursable si l’employé n’a pas triché (n’a pas démissionné).

• L’entreprise reverse à ses employés les dépôts des tricheurs (démissions).

• Dépôt optimal demandé tel que le coût de la triche (démission) soit entièrement supporté par l’employé.

• Problème : à la place de l’employé, peut-on croire que toutes les entreprises reversent le dépôt? Argument fragile

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Le chômage involontaire est une mauvaise chose : que faire ?

• Du point de vue de l’entreprise, une personne au chômage «coûte» moins chère. Pour le chômeur, l’emploi est préféré. Absence d’accord car probabilité de triche

• Taxer les démissions. • Mais il n’existe pas de mesure permettant

réduire à néant le chômage. Si les économies socialistes n’ont pas de chômage, elle ne sont pas à l’abri des négligences.

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Autres problèmes liés aux ressources humaines

• La discrimination coûts liés au traitements par individu.

• La course au diplôme se distinguer par la formation.

• Le recrutement coûts liés à la publicité et à la sur-enchère pour attirer des candidats.

• La recherche d’un emploi coûts liés à l’activité de prospection.

• Les manufactures peu sûres accident du travail = risque : prime ?

• Les syndicats défense des intérêt des insiders au dépend des outsiders

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Equilibre et frictions sur le marché du travail

Demande detravail effective

Productivité marginale

Profits purs

Offre de travailpar entreprise

chômage

Masse salariale

Salaired’équilibre

Emploid’équilibre

Emploi

Productivitéd’équilibre

C

A

E

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Section 3 : La finance, les banques et la

monnaie

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Le problème de l’allocation du capital

• L’allocation de l’épargne nationale entre différents usages productifs concurrents est cruciale pour la réussite du système économique.

• La théorie classique montre que les marchés suffisent à assurer l’optimalité de cette allocation : tous les emprunteurs saisissent les opportunités rentables et tous les préteurs sont informés de ces projets.

• Que nous enseigne la théorie moderne?

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Financement de l’entreprise• Théorie classique : quiconque peut

emprunter au taux d’intérêt d’équilibre. Comment?

• Investir = s’engager sur un projet qui verse des revenus demain.

• Problème: on ne connaît pas l’avenir avec certitude, donc comment connaître la rentabilité d’un projet lorsque l’on est préteur (épargnant)?

• Solution : les prix contingents rémunérations qui dépendent de l’état de la nature, i.e. de la réalisation des aléas.

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Financement de l’entreprise• La théorie moderne : il existe des

imperfections sur le marché du capital. Pourquoi?

• Le risque d’aléa moral : L’emprunteur peut avoir des coûts de

gestion de ses risques si importants qu’il sera «négligeant» sur la sélection de ces projets

Le préteur, peut être remboursé partiellement, car l’information est imparfaite et la responsabilité de l’emprunteur limitée.

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Entreprise et responsabilité (I)

• La croissance augmente la taille des entreprises et donc nécessite une évolution de la structure financière.

• Première phase de développement : la détention directe responsabilité illimitée. La «famille» peut être poursuivie en justice pour rembourser son emprunt sur la base de l’ensemble de ses biens.

• Dans cette première phase, la responsabilité illimité tend à réduire la demande de crédit, car «peur de compromettre son avenir».

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Entreprise et responsabilité (II)• Deuxième phase : le capitalisme de

marché constituer une société où les actionnaires ne sont responsables qu’à hauteur des parts souscrites responsabilité limitée.

• Si l’entreprise cause un sinistre, les créanciers ne peuvent poursuivre les débiteurs qu’à auteur des parts détenues.

• C’est alors le créancier qui doit s’assurer du «sérieux» des affaires.

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Le rationnement du crédit• Mettons-nous à la place d’un banquier:• Une masse de projet demande des

financements.• Le banquier n’a pas la compétence pour

superviser ses projets : ce sont les entrepreneurs qui s’engagent à le faire (savoir-faire) tout erreur de leur part peut entraîner des pertes.

• Le préteur s’expose alors à un aléa (asymétrie d’information, idem à celle décrite sur le marché du travail).

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Exemple : le cas classique

• Supposons que des projets ayant un rendement de 10% demandent un financement.

Les emprunteurs vérifient tout. Si une banque pratique un taux d’intérêt

inférieur à 10% alors toutes les entreprises s’adressent à elle.

Le taux remonte à 10% Les entreprises ne font ni profits, ni

pertes.

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Exemple : la théorie moderne• Supposons que l’entrepreneur ne se

fatigue pas à tout vérifier : le rendement est alors inférieur à 10%

Pas de profit, mais toujours pas de perte. Pourquoi?

Du fait de la responsabilité limitée : le directeur touche sa rémunération, les salariés aussi, mais le préteur bénéficie d’un rendement de moins de 10%.

Pas d’incitation à travailler au mieux problème de l’aléa moral pour le préteur.

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Comment prêter des fonds?• Le créancier a alors intérêt à accepter une

rémunération moins importante pour inciter l’emprunteur à bien conduire ses affaires plus d’attention permet d’éviter le risque de défaut.

• Il existe alors des emprunteurs insatisfaits sur le marché : certains sont prêts à verser des taux plus importants aux banques sur des projets de même type.

• Les banques n’accordent pas ces crédits supplémentaires, car la hausse du taux d’intérêt induite désinciterait les entrepreneurs.

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Théorie moderne des taux d’intérêt

45° 45°

Taux de rendement exigépar le prêteur

Taux de rendement exigépar le prêteur

Taux de rendementanticipé

Taux de rendementanticipé

Rc RcRm

CLASSIQUE MODERNE

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Analyse de cet équilibre (I)• Au-delà de Rm, le risque associé au projet

croît de telle sorte que les coûts associés à la vérification nécessitent que la banque rémunère (baisse de taux) de façon «trop» importante l’entrepreneur.

l’incitation de l’emprunteur diminue «trop»

• Exiger Rm lorsque l’on prête anticipé que certain projets ne seront pas bien conduits :

le rendement moyen anticipé < Rm

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Analyse de cet équilibre (II)

• Autre raison de rationner le crédit : Exiger des taux élevés de

remboursement tend à sélectionner les projets à hauts risques sélection adverse

• Problème de l’efficacité de cet équilibre : les prêteurs ont tendance à sélectionner les projets dont les caractéristiques sont:

«Risque peu, gagne petit»

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Analyse de cet équilibre (III)• Les actions sont moins risquées que

l’entreprenariat.• Les actions sont plus liquides : vente sans

l’accord de ses associés.• Ces deux premiers points permettent de

collecter plus facilement des fonds, même si les prêteurs sont ensuite moins confiants.

• Autre problème de la responsabilité limitée: avec l’actionnariat populaire, qui s’occupe de la gestion de l’entreprise?

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Le problème de la direction• Motiver le directeur pour qu’il agisse de

façon à obtenir le meilleur rendement. Comment atteindre cet objectif ?

• Le problème : le directeur peut avoir des intérêts personnels divergeant de ceux des actionnaires.

• De plus, il est a priori mieux qualifié et mieux informé que les actionnaires.

• Les actionnaires n’ont pas le temps de tout contrôler.

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Direction et problème de financement

• Les propriétaires, en intéressant les dirigeants aux résultats, peuvent les inciter à manager au mieux les projets.

• Toutefois, le problème d’une gestion imparfaite induit une baisse du rendement des investissements.

• La valeur des actions de ces sociétés est donc moindre (elles rapportent moins)

elles donnent un plus faible pouvoir d’achat en capital pour l’entreprise.

Le «risque de gestion» tend donc à réduire les accroissement de capital des sociétés.

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Gestion imparfaite et sous-investissement en capital

Rendement des actifs des sociétésdans le cas classique

Rendements décroissants

Rendement des actifs des sociétésdans le cas moderne : existence de

coûts de gestion

Rendement des actifs des autresplacements : logements, voitures.

Rendements décroissants

e

Portion allouéeau sociétés

Portion détournéevers d’autres investissements

Taux de rendement

Fraction du capital allant aux sociétés

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Leçon à tirer• Le risque de «mauvaise gestion» des

sociétés implique une réduction de l’investissement dans ce secteur.

• Davantage de capitaux investis dans les autres secteurs.

• Un taux d’intérêt, le même partout, plus faible que dans le cas classique.

• Ainsi, les marchés des capitaux ne placent pas dans les projets les plus risqués (aléa moral), et sous-investissent dans les sociétés, sur-investissent dans le capital non-productif (risque de gestion).

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Les OPA comme régulateur ?

• Les Offres Publiques d’Achat peuvent émaner d’une autre société qui voit que la gestion est mauvaise et peut mieux faire.

• Concurrence entre les équipes de gestion maximisation du rendement pour l’actionnaire.

• Ce retour de la théorie classique (régulation par le marché et la concurrence) est-il vraisemblable? Que nous apprend la théorie moderne ?

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OPA et passager clandestin

• Supposons qu’avec la mauvaise gestion les actions aient une valeur V**.

• Leur valeur est V* si la société est bien gérée.• OPA où le repreneur réalise un bénéfice pour un

prix V, tel que V**<V< V*. • Intérêt du petit actionnaire : temporiserattendre que l’entreprise soit rachetée et mieux

gérée : la valeur de son capital passe de V** à V* sans être dépossédé.

• Ce comportement de free rider (passager clandestin) échec de l’OPA si tout le monde agit ainsi.

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La monnaie : un actif particulier?

• Les faits : tous les échanges dans nos sociétés (modernes ou primitives) s’effectuent grâce à de la monnaie intermédiaire des échanges.

• Théorie classique : il n’existe pas de monnaie tous les biens sont «liquides», tout le monde est digne de confiance

• Dans ce monde, il suffit de promettre le remboursement à terme, les créanciers pouvant même s’assurer contre le risque de mort des débiteur. Réalisme ???

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Information et monnaie

• Comment expliquer l’existence de monnaie : Aléa moral les reconnaissances de dettes ne sont pas sûres (problème d’information sur la crédibilité du débiteur).

• « Nous avons confiance en Dieu. Tous les autres paient comptant »

• Avec quoi payer? Rappel sur le troc :

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Le troc et ses limites : la non-coïncidence des souhaits

Problème :

Si A ne veut pas de

bananes, comment

fait C pour avoir

des pommes?

A C

B

pommes bananes

pain pain

pommes

bananes

A a des pommes puis du pain et des bananes

B a du pain puis des pommeset des bananes

C a des bananes puis du pain et des pommes

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Le troc, ses limites : l’économie monétaire comme solution à la la non-coïncidence des souhaits

Les agent sont mono-maniaquesA mange du pain et a des pommes B mange des bananes et du painC mange des pommes et a des bananes

A C

B

monnaie bananes

painmonnaie

pommes

monnaie

A vend ses pommes a C puis achete avec la monnaie du painB vend son pain a A puisachete avec la monnaie des bananesC vend ses bananes puisachete avec la monnaie des pommes

Solution avec de la monnaie: C peut vendre des bananes

à B contre de la monnaie.Avec cette monnaie,

il achète à A des pommes, etc…

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La théorie moderne de la monnaie• Les biens n’achète pas des biens. Seule la

monnaie achète les biens.• Quelle forme prend cette monnaie?• En l’absence de contrainte légale, toutes les

entreprises privées pourraient créer leur monnaie.

• Problèmes : Crédibilité de cette monnaie, L’entente sur un étalon de valeur, Coûts d’information sur les prix relatifs. L’Etat doit nécessairement coordonner

l’émission de monnaie.

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Conclusion du chapitre Les coûts liés à l’obtention de l’information et la

connaissance économique sont élevés.• La production est trop faible (coût d’acquisition

de la clientèle) et de trop faible qualité (prix indicateur de qualité)

• Il existe du chômage et des discriminations• Trop peu de capitaux sont investis dans les

sociétés.

l’équilibre économique dans la théorie moderne n’est pas efficace, contrairement à celui de la théorie classique.

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Que faire ?• Tous les agents lorsqu’ils échangent, ont un

comportement d’autoprotection qui limite l’efficacité économique.

• Le socialisme : une solution? un socialisme de marché n’assure pas que les

bureaucrates des entreprises (socialistes) concurrentes agissent autrement que ceux d’une économie libérale.

un socialisme sans marché (communisme) n’assure pas que les dirigeants n’agissent pas selon leurs propres intérêts, qui ne coïncident avec ceux de l’Etat.

Les problèmes liés à l’information (contrôle…) persistent.

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Réglementer et réformer

• Au sein de l’entreprise, au niveau de l’Etat ou de l’organisation mondiale des marché, les «défaillances du marché» incitent à

• Réglementer,• Développer des organismes de contrôles,• Accroître le pouvoir des tribunaux.• Problème : la taille de l’Etat, ou des

institutions, tend à croître arbitrage coûts/avantage de la réglemenation.