20
CHARLES MONSGH Aborder un phénomène aussi nou- veau dans la presse françaisè, ei aussi envahissant que le « groupe Hersant », exige une bonne dose de présomption. La tâche excède les forces d'un observateur isolé et pressé. Aussi, notre étude aura- t-elle un caractère forcément som- maire, avant tout basé sur l'ana- lyse des documents. Notre précédente étude sur les quotidiens en France (Presse-Actua- lité n os 4 et 5) avait fourni un pre- mier aperçu, notamment par les cartes, du phénomène de l'expan- sion de Centre-Presse, fer de lance du groupe. Après une importante Introduction chronologique, nous allons étudier les hommes et les titres de ce groupe. LE GROUPE

CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

CHARLES MONSGH Aborder un phénomène aussi nou-veau dans la presse françaisè, ei aussi envahissant que le « groupe Hersant », exige une bonne dose de présomption. La tâche excède les forces d'un observateur isolé et pressé. Aussi, notre étude aura-t-elle un caractère forcément som-maire, avant tout basé sur l'ana-lyse des documents.

Notre précédente étude sur les quotidiens en France (Presse-Actua-lité nos 4 et 5) avait fourni un pre-mier aperçu, notamment par les cartes, du phénomène de l'expan-sion de Centre-Presse, fer de lance du groupe. Après une importante Introduction chronologique, nous allons étudier les hommes et les titres de ce groupe.

LE GROUPE

Page 2: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

9

*

Page 3: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

CHRONOLOGIE

1945 29 avr i l 1945 : Défaite électorale de Ro-bert Hersant, qui s'était présenté dans la Seine sur une liste « d 'un ion nat ionale ». Au même moment , fondat ion , par R. Her-sant, de l ' I . G. P., d 'abord « Internationale générale de publ ic i té », devenue par la suite : « Internationale générale de presse », puis : « Institut général de pu-bl ic i té », dont le siège social est 3, Cité d 'Hautev i l le , à PARIS. D'abord destinée à publ ier un problémat ique A n n u a i r e de l ' A u t o m o b i l e , cette société se tourna rapi-dement vers la publ icat ion de journaux.

1949 11 n o v e m b r e 1 9 4 9 : Premier numéro du magazine hebdomadaire C 'es t fa V ie , avec J. Nohain. .

1950 15 janvier 1950 : R. Hersant, sous le couvert de l 'édi teur Bernard Gougenot, fonde un bimensuel l'Auto-Journal, animé par l 'équipe d ' I . G. P.

1951 13 septembre 1951 : Consti tut ion entre M M . Victor Hersant, Henri Balestre et Gas-ton Naxara, de la Société « Edit ion-Diffu-sion Presse » (E. D. P. ) , S. A . R. L. au capital de 500 000 (anc iens) francs, siège social, 3, Cité d 'Hautev i l le , PARIS. M . Vic-tor Hersant dét ient 375 parts sur 500.

29 février 1952 : La société E. D. P. (g roupe Hersant) rachète l 'Au to - Jou rna l à

l 'édi teur Gougenot / qui n'est pas person-nel lement actionnaire du groupe.

9 ma i 1952 : M . Marcel Dassault lar,ce l 'hebdomadaire S e m a i n e d e France .

27 ma i 1952 : Perquisit ion à l 'Au to-Jour -na l , à la demande de Citroën. 11 s e p t e m b r e 1952 : L 'hebdomadaire C'es t la v i e prend le t i t re : C 'es t la v i e - Di-m a n c h e - M a g a z i n e .

6 n o v e m b r e 1952 : Ce dernier hebdoma-daire devient : D i m a n c h e - M a g a z i n e . Di-recteurs : Jean Nohain et André Gi l lo is . Rédacteur en chef : P. Hersant.

15 n o v e m b r e 1952 : Dispari t ion de Se-m a i n e d e France ( M . Dassault). M . R. Her-sant, discrètement prévenu, décide de lan-cer S e m a i n e du m o n d e , en escomptant ob-tenir un mei l leur succès. 22 n o v e m b r e 1952 : Premier numéro de S e m a i n e d u m o n d e . Directeur : H. Ba-lestre ; rédacteur en chef : Patrick Her-sant.

20 d é c e m b r e 1952 : Fusion de Semaine du m o n d e et de D i m a n c h e - M a g a z i n e , pour donner : S e m a i n e d u m o n d e - Dimanche-M a g a z i n e .

1953 27 octobre 1953 : La société E. D. P. crée l 'O i se -Mat in (Beauvais) à part i r de l 'heb-domadaire la S e m a i n e d e l ' O i s e ( f ondé le 4 novembre 1944 ) .

31 o c t o b r e 1953 : Premier numéro de l'Oise-Matin. Deviendra t r ihebdomadaire en mars 1954, quadr ihebdomadaire en sep-tembre 1954.

1954 15 s e p t e m b r e 1954 : M . Dassault crée la S. A . R. L. « Nouvel le Semaine de France », qu i , le 1 " novembre devient la S. A . R. L. « Jours de France ». 11 novembre 1954 : Premier numéro de J o u r s d e France , nouveau magazine hebdo-

10

Page 4: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

madaire de M. Dassault, concurrent de Se-m a i n e du m o n d e et surtout de Par i s -Match , 12 n o v e m b r e 1954 : La société E. D. P. regroupe tous les journaux acquis ou c r éé s par el le et lance une agence photogra-phique « Flash-Press ». Le groupe Hersant se trouve entre les mains de M M , Robert Hersant ( 2 4 5 parts sur 5 0 0 ) ; Jean-Marie Balestre ( 1 0 0 parts) ; Eugène Beaufils ( 5 0 parts) ; André Boussemart ( 3 0 parts) ; Pierre Hersant ( 2 5 parts) ; * M m e A l i n e Duclos ( 5 0 par ts ) . M . Boussemart devient gérant de la société, en remplacement d e M. H. Balestre.

15 d é c e m b r e 1954 : L 'Oise-Matin d e v i e n t quot id ien, menaçant directement l ' O i s e li-b é r é e , b ihebdomadai re, de M . Robert Séné, sénateur de l 'Oise.

m o n d e représente pour celui-ci un apport non négl igeable, avec son t i rage de plus de 3 0 0 0 0 0 et ses trois édit ions régionales ( Nord-France, acheté par M . Hersant au quot id ien de Lille Nord-Ecla i r , le 1 " oc-tobre 1954 ; Face à m a i n (Bruxe l les) et l 'éd i t ion P rovence -Cô te d ' A z u r ) . 21 m a r s 1956 : J o u r s d e France porte pour la première fois le sous-titre S e m a i n e du m o n d e , qu i disparaîtra en mai 1956. 18 avr i l 1956 : Robert Hersant inval idé par l 'Assemblée nat ionale. 17 juin 1956 : Robert Hersant réélu dé-puté de l 'Oise en élection part ie l le. 1 " n o v e m b r e 1956 : M. Robert Séné, con-current de l 'O i se -Ma t in , vend l ' O i s e l i b é r é e à M. Dassault et lu i cède en même temps son siège sénatorial le 7 avr i l 1957.

1955 21 j anv ie r 1955 : M . Robert Hersant, dé-cidé à se lancer dans la po l i t ique, cède- la gérance de l 'O i se -Mat in à M. André Bous-semart.

1 1 " m a r s 1955 : Consti tut ion de la S. A . i R. L. Publ ipr int , au capital de 2 mi l l ions i d'anciens francs ( 9 4 , rue Doudeauv i l le ) , i par les associés R.-B. Gaut ier, gérant, et i H. Balestre. Assume la régie publ ic i ta i re • des journaux du groupe Hersant. ! 17 avri l 1955 : M. R. Hersant est élu au i premier tour conseil ler général de Saint-

Just-en-Chaussée ( O i s e ) , comme « indé-•j pendant de gauche ».

I

1956 2 j anv i e r 1956 : M . R. Hersant, élu député radical-socialiste (va lo is ien) de l 'Oise, à la suite d 'une campagne électorale mémo-rable ( « candidat hors série », dira son rival ba t tu ) .

i 1 " m a r s 1956 : Nouveau « gent leman's agreement » entre M M , Dassault e t Her-sant : ce dernier renonce à explo i ter Se-

i m a i n a du m o n d e , pour permettre à i M . Dassault de mieux lancer Jours d e î France . Dans son dernier état, S e m a i n e d u

1957 28 j a n v i e r 1957 : L 'Oise l i b é r é e , de bi-hebdomadaire devient quot id ien. 8 juin 1957 : Le groupe Hersant acquiert, de la part de M. Gaston Hyl laire, un quot id ien, le C o u r r i e r du C e n t r e ( Li-moges) , fondé le 1 e r octobre 1 9 5 5 , et un b ihebdomadaire la V ie r u r a l e (L imoges) . Il achète en même temps aux « Nouvel les Editions du Berry » le quot id ien l 'Eclair du Berry (anciennement Centre-Eclai r , Châ-teauroux ). Le Cour r i e r d u Cen t r e est l 'an-cien Courr ie r -Liber té de Limoges. 16 s e p t e m b r e 1957 : L'Eclair d u Berry , absorbé par E. D. P., devient Eclair - Berry-M a t i n . 8 n o v e m b r e 1957 : E. D. P., acquéreur depuis quelques semaines du Can ta l - indé -p e n d a n t ( Au r i l l o c } , achète le R o u e r g u e r épub l i ca in (Rodez) . 29 n o v e m b r e 1957 Fondation du Gai l -lard pour fa i re pièce à Brive-lnformation.

1958 1er janvier 1958 : Il semble que Centre-Presse ait été fondé ce jour-là par E. D. P. Directeur général : Robert Hersant ; direc-

11

Page 5: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

CHRONOLOGIE

teur général adjoint : J.-M. Balestre ; ad-ministrateur général : A . Boussemart ; di-recteurs délégués : P. Hersant et Jacques Vi l l iers ( Lemoy) . A ce moment- là, la rédaction centrale se t rouvai t à Limoges. Entre temps, E. D. P. f a i t l 'acquisi t ion du Cantal indépendant ( A u r i l l a c ) , de la Ga-zette du Périgord ( P é r i g u e u x ) e t d u Libre Poitou (Po i t i e rs ) .

15 janvier 1958 : Première appar i t ion du t i tre le Libre Poitou - Centre-Presse.

28 janvier 1958 s Première appar i t ion du t i t re Limoges-Matin - Centre-Presse - le Cour-r ier ( anciennement : le Courrier du Centre et du Centre-Ouest), Deviendra, le 23 oc-tobre 1958 : Centre-Presse - le Courrier, puis : Centre-Presse Ed. Haute-Vienne.

13 mal 1958 : L'événement que vous sa-vez provoque la r u p t u r e du « gent lemen's agreement » entre M M . Hersant et Das-sault.

23 ¡uin 1958 : Le Rouergue républicain devient le Rouergue - Centre-Presse, puis Centre-Presse, éd i t ion Aveyron ( 2 9 ju i l 'et 1 9 5 9 ) . Le même jour , le Cantal indépen-dant devient : Centre-Presse - le Cantal, puis Centre-Presse, éd i t ion C a n t a l .

30 juin 1958 : Dordogne-Soir (Pér igueux, aboutissement d e s m u l t i p l e s transforma-tions de la Gazette du Périgord), devient Centre-Presse, éd i t i on Dordogne.

30 novembre 1958 i Rober t Hersant, réélu député radical-socialiste d e l ' O i s e .

1959 25 septembre 1959 : Le g r o u p e Hersan t absorbe Brive-lnformation e t exp lo i te con-j o i n t e m e n t avec Pierre C h a s t r u s s e le Gail-lard, concurrent local d e Brlve-Information. 1 " octobre 1959 s La S. A . R. L. d 'Edi-t ions e t d e Publications d e l 'Eure-et-Loir acquiert du v ieux l e a d e r radical Vio l le t te , p o u r 5 mi l l ions d'anciens francs, le b i h e b -d o m a d a i r e de Dreux, l'Action républicaine.

i 9 6 0 1" janvier 1960 : Brive-lnformation, ' jus-qu' ic i sous régie publ ic i ta i re Havas, passe sous la coupe de Publ ipr in t . 23 janv ier 1960 : l 'O i se l ibérée, unique concurrent local de l 'Oise-Mat in, devient hebdomadaire, sous le t i t re : l'Oise l ibé-rée-Dimanche. M . Dassault perd un point contre M. Hersant.

3 févr ier 1960 : Br ive- lnformat ion devient quot id ien du mat in. Mars 1960 : Compét i t ion entre le groupe Amaury ( l e Parisien l i b é r é ! et le groupe Hersant pour l 'achat de l ' impr imer ie de l 'Yonne républicaine ( A u x e r r e ) . Echec de Hersant.

10 mars 1960 : Contre-attaque du groupe Amaury : le Parisien l ibéré lance trois édi-tions de l 'Oise, contre les trois édit ions locales de l'Oise-Matin. 20 av r i l 1960 : L'Action républicain« ( D r e u x ) qu i a passé sous la régie de Publ ipr in t , s'annexe deux hebdomadaires : la Liberté du Perche ( Nogent-le-Rotrou ), et le Franc-Tireur du Centre (Châteaudun) qu i dev iennent , de ce fa i t , b ihebdoma-daires. Le second reprendra bientôt son autonomie et sa pér iodic i té hebdomadaire. 1 " mai 1960 : Nouvelle fo rmu le de l'Auto-Journal, t i ré sur rotative offset sur 32 pages, dont 12 en couleurs.

5 mai 1960 : Contrat entre l'Echo répu-bl icain (Char t res) et Publ ipr in t , qu i assoit son influence dans l'Eure-et-Loir. 17 mai 1960 : Fusion de Brive-lnforma-tion et du Gaillard, pour devenir Centre-Presse - Brive-lnformation • le Gai l la rd . De-puis le 22 mars, ils paraissent munis cha-cun de l 'avant-t i tre Centre-Presse, qui ira grossissant.

jui l let 1960 : Publ ipr in t , S. A. R. L. au capital de 20 000 F, se transforme en so-ciété anonyme. M . A . Boussemart en de-v ient administrateur, avec M M . Gautier et H. Balestre.

12

Page 6: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

DU GROUPE

Septembre 1960 : F o n d a t i o n p a r M M . Vincent Delpuech et A n d r é Mor ice , de la société d 'éd i t i ons et d ' i m p r i m e r i e de pér iod iques. Ces deux leaders radicaux v isent la presse nantaise, où s 'annoncent des changements.

2 9 septembre 1960 : Créat ion de l 'agence « France-At lant ique-Publ ic i té » (F . A . P . ) , S. A . R. L. au capital de 25"000 F des-t inée à assumer la pub l i c i té locale et extra-locale d u quo t id ien nantais la Résistance de l 'Ouest . Admin is t ra teu rs : M M . A l b e r t Aube rnon et Cl . Berneide-Raynal.

1 " octobre 1960 : Fusion de la Résistance de l 'Ouest et de l'Eclair ( N a n t e s ) . La Ré-sistance de l 'Oues t por te depu is le 18 ju in 1960 le sous-ti tre Presse-Océan, et le 24 décembre i 9 6 0 , son t i t re dev iendra : Presse-Océan - ia Résistance de l 'Ouest . L'Eclair est l 'ancien Popu la i re de l 'Ouest , devenu le Populaire-Eclair ( 7 janvier 1 9 5 6 ) , puis l'Eclair ( 2 1 janv ie r 1 9 5 6 ) . Cette fu-sion se fa i t sous l ' ég ide d u g roupe Her-sant, qu i contrô le p ra t iquement Presse-Océan, et de la Société d 'éd i t i ons et d ' im -pr imer ie de pér iod iques ( M M . Delpuech et M o r i c e ) , pour l'Eclair.

Novembre 1960 : Le g roupe Hersant de-v ien t major i ta i re au Berry répub l ica in qu i cont inue p rov iso i rement de paraî t re de fa-çon autonome à Bourges.

1 " décembre 1960 : Créat ion de la so-ciété anonyme « Di f fus ion de Presse de l 'Ouest » ( D . i . P. O . ) au capi ta l d e , I 000 F. Président d i recteur général : M . Cl . Berneide-Raynal, d i recteur de Preste-Océan. Cette société est chargée de la d i f -fus ion de Presse-Océan et de l 'Ecla i r .

de lancer une éd i t ion du soir à Br ive ( Brive-Soir). Elle ne t iendra que 18 nu-méros, tuée par le Soir de Brive, lancé le 24 avr i l 1961 par le Popula i re du Centre et Havas, et d isparu à son tour le 15 ju i l -let 1961.

1 " septembre 1961 : Les flans de l 'éd i -t ion de p rov ince de l 'Au ro re sont envoyés par vo i t u re à Compiègne pour l 'O ise-Mat in .

1962, 1er mars 1962 : Le Berry répub l ica in tombe ent ièrement sous le contrôle du g roupe Hersant.

I e * ma i 1962 i M . Boussemart cède la moi t ié de ses parts dans la société E. D. P. à un nouve l associé : M . Jules Lemoy ( V i l l i e r s ) , ce qu i donne désormais le ta-bleau suivant : M . Robert Hersant : 145 parts ; M m e A l i n e Duclos : 2 0 0 parts et donc ma jor i ta i re dans la société ; M . J . -M. Balestre : 100 parts ; M . P. Her-sant : 25 parts ; M . Boussemart : 15 parts ; M . Lemoy : 15 parts.

1 " octobre 1962 : M . R. Hersant p rend la gérance des Edi t ions « Lajeunesse », avec une chaîne d e publ icat ions d e mode .

15 octobre 1962 : Lancement d u mensuel Points de vent® ( g r o u p e Hersan t ) .

25 novembre 1962 : M . R. Hersant réélu, au second tour , député radical-social iste de l 'O ise.

1961 Mars 1961 t Rénovat ion de l'ancienne im-p r imer ie V ic tor -Hugo à Poit iers, qu i se charge d ' i m p r i m e r d i x éd i t ions de Centre-Presse.

19 av r i l 1961 : Le g roupe Hersant essaie

1963 1 " janv ie r 1963 : L 'Auto-Journal lance le p remie r numéro de Nautisme - Auto-Journal, mensuel . 15 fév r i e r 1963 s Rupture de l 'accord Oise-Mat in-L 'Aurore. La pub l i c i té d 'O ise-Mat in est régie par Publlprint.

13

Page 7: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

QUAND on cherche à se représenter les grands magnats de la presse,

on évoque quelque personnage au masque puissant, armé d'un cigare, les lunettes sur le front, et, au besoin, coiffé d'un tube de turfiste. Rien de tout cela quand on a la surprise de se trouver nez à nez avec Robert Her-sant. Comment s ' imaginer que ce grand et beau « jeune homme », qui commence à peine à forcir au cap de la quarantaine, et dont les apparences tiennent plus du « play-boy » que du chevalier d'industrie, puisse être l'ani-mateur d'un trust aussi redoutable

L'OISE-MATIN, le journal

L'Oise-Matin est, plus que Centre-Presse, le journal d'information pilote du groupe Hersant. Créé comme hebdomadaire à Beauvais le 27 octobre 1953 par la Société E. D. P., il a absorbé l'hebdomadaire local la Semaine de l'Oise (fondé le 4 novembre 1944). Le premier numéro parut le 31 octobre 1953. Il devint quo-tidien le 15 décembre 1954. Son principal concurrent, l'Oise Li-bérée, bihebdomadaire ( f o n deé le 30 août 1944) avait comme directeur M. Robert Séné, sénateur de l'Oise, lequel vendit son journal et céda son siège sénatorial à M. Marcel Dassault (Paris-Presse et Jours de France), qui, battu aux dernières élections législa-tives, cherchait un tremplin électoral commode à proximité de Paris. L'Oise Libérée, même d e v e n u quotidien (28 janvier 1957), ne constitua pas une

que celui aux destinées duquel il préside. ? Né le 31 janvier 1920 à Vertou (Loire-Atlantique), il est le fils de M. Victor Hersant, capitaine au long cours. Il s'est marié en 1940 avec Mlle Hélène Beaufils. Signalons qu'il est actionnaire de la Société E. D. P. (dont Mme Aline Du-clos est le principal actionnaire), direc-teur général des journaux achetés, créés et exploités par les sociétés E. D. P., E. P. P. (Editions Presse pro-fessionnelle), tels que le Quincaillier, l'Equipement ménager, les Editions La jeunesse (7 t i t res); qu'il est maire de Ravenel (Oise), conseiller général de Saint-Just-en-Chaussée (Oise) et dé-puté radical-socialiste (valoisien) de l'Oise, depuis le 17 juin 1956, inscrit à l'Assemblée nationale au groupe du Rassemblement démocratique, auteur d'une proposition de loi sur la réforme constitutionnelle qui porte déjà son nom.

d'information pilote du groupe

véritable gêne pour l'Oise-Matin, du fait d'un arrangement intervenu entre MM. Dassault et Hersant à propos de l'hebdomadaire Semaine du monde. Ce n'est qu'après le 13 mai 1958 que les oppositions se durcirent et que l'Oise-Matin livra une guerre à outrance à l'Oise Libérée, qui dut bientôt baisser pavillon et devenir hebdomadaire (23 janvier 1960). Mais comme la France, M. Hersant avait toujours une guerre sur les bras et, dès le 10 mars 1960, le Parisien libéré lança ses trois éditions locales de l'Oise. Il semble que le groupe Amaury soit beaucoup moins tendre que le groupe Dassault. L'Oise-Matin, qui doit déjà compter avec une certaine concurrence locale de Paris-Normandie (Rouen), a perdu 10 000 exemplaires en un an. Aussi, l'aide de l'Aurore a-t-ellé été néces-saire. Voyons en quoi elle consiste.

14

Page 8: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

M . ROBERT H E R S A N T

Pour le reste de sa carrière, nous pour-rions dire comme la Bible : « Le reste de l'histoire d'Amon et tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit au livre des Annales des rois de Juda? » Nous avons, en effet, le livre des Débats parlementaires (J. O. du 19 avril 1956), où l'on raconte comment Robert Her-sant fut invalidé. Mais nous n'ouvri-rons pas le livre des Annales des rois de Juda... Quelle que soit l'appréciation que l'on porte sur les procédés qui ont présidé à la naissance du groupe Hersant et à son expansion, on ne peut s'empê-cher d'admirer l'esprit de décision, la volonté d'unification dont ont fait preuve ses créateurs, en premier lieu Robert Hersant lui-même. Il faut se représenter la diversité des situations locales, des tempéraments des per-sonnes, des conditions juridiques, poli-tiques, sociales, techniques auxquelles il a dû (et voulu) s'affronter, pour chaque journal qu'il a absorbé. Non,

l'argent n'y suffit pas. De gros capi-taines d'industrie y ont perdu. Pour s'en prendre à la presse comme M. Hersant l'a fait, il faut un « génie » spécial ; il en est indéniablement « pos-sédé ». M. Hersant, qui n'a jamais perdu son temps à rédiger des éditoriaux, a le sens du « mot ». En voici un, tiré d'un des rares éditoriaux qu'il ait écrits : (il explique pourquoi il a cédé le poste de directeur de la publica-tion à M. A. Boussemart). « L'heure est-elle venue de ce que l'on appelle l'honorabilité ? Triste signe que la jeunesse s'éloigne et que la poli-tique approche. » (L'Oise-Matin du 21 janvier 1955.) A côté de M. Robert Hersant, ses col-laborateurs font plus pâle figure, no-tamment M. Boussemart, que l'on voit rarement se dérider. M. J.-M. Balestre a quelque chose d'athlétique et de bourbonien à la fois. Quant aux autres, ils restent nettement en retrait.

\i menacé par trois nouvelles éditions du " Parisien Libéré55

En un mois, l'Oise-Matin a générale-ment 12 numéros de 22 pages, 10 de 20 pages et 5 de 18 pages. Depuis le 1er septembre 1961, date de l'accord avec l'Aurore, l'Oise-Matin a tantôt 8 ou 9, tantôt 12 ou 14 pages communes avec le quotidien parisien. L'Aurore n'ayant que 14 à 20 pages {générale-ment 18), c'est une bonne partie de la substance du journal qui passe dans l'Oise-Matin. Il s'agit donc de bien plus que d'un simple accord publicitaire, ainsi que le montre l'analyse qui suit. Dans un ' numéro de 20 pages, sont propres à l'Oise-Matin. les pages 1, 2 (départementales), 3, 4 et 5 (lo-cales), 17 (sports locaux), 18 (faits divers, petites annonces locales), 19 (Halles, Villette, Bourse, 6 bandes il-lustrées). Toutes les autres pages sont communes à l'Aurore : la 6 (petites annonces parisiennes et feuilleton), 7

et 8 (informations générales), 9 (poli-tique), 10 (petites annonces et horos-cope), ainsi que les pages 12, 13, 14 et 15 (spectacles), 16 (sports natio-naux) et 20 ( la dernière de l'Aurore avec Henri Bénazet). L'Oise-Matin présente de ce fait de nombreuses caractéristiques d'un jour-nal parisien, ce qui se justifie en partie dans une région qui vit de plus en plus dans l'orbite de la capitale. A la différence de Centre-Presse, jour-nal - d'information sans plus, l'Oise-Matin présente des caractères politiques assez nets, du moins à certains moments cruciaux. Et cela ne tient pas tellement à son accord avec l'Aurore, bien au contraire. En étudiant de près la nature des suppressions ou des trans-formations, parfois subtiles, que la rédaction de l'Oise-Matin opère dans les flans de l'Aurore, on constate que

15

Page 9: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

: _ _ r f

. -iny

I tîf éM>;s xrél-asds Moz^mtsrn

\ \ ïmmm:m-E Mmms vimmsiSM

I f n ^ M m j 4 A a l m

!j taxi U m d h R i Y « « « u * î iQUiDh sa;* l)PPCS!TI«ÎN pour imposer

I E P A R T S

• • • M i '¡..s I i içci ' th-î ;

K pMHahrMt

¿«ï*Ç îvh, ,*>» Ssi Snp f l

• 3 C H A U F F E U R S U Î

N i t 3 A P A f t l S ;

e n m o i n s t î s : mmm î s s «"»«•»««1

PUIS flm cEriSAHDI

ÎS I ClJs ii! iri;> 19

S 'a..

lOrfDAVI.V iîii.'-ilV " » i ' u . m

la ligne « Algérie française », propre à l'Aurore, s'y trouve pratiquement gom-mée. L'Oise-Matin est d'opposition, mais de façon raisonnable, comme on sait l'être en bon radical. La proposition Hersant pour une réforme du régime présidentiel (6, 12. 1962) y paraît en tête de la page « une », sur trois colonnes (comme d'ailleurs dans tous les journaux de la chaîne). Dans le même numéro de l'Aurore, elle figu-rait en bas de la page 17, et encore y faisait-on une large part à la proposi-tion similaire de M. P. Coste-Floret. Cette dernière mention a été totalement escamotée dans l'Oise-Matin ! Autres suppressions significatives : la chronique de Grandmougin, le « Cour-rier des rapatriés ». Les comptes rendus du fameux Congrès des rapatriés de décembre dernier, qui paraissaient dans l'Aurore en tête de la page une, avec

un titre sur toute la largeur de la page (numéro du 1-2 décembre 1962) ont totalement disparu dans l'Oise-Matin. Par contre, un compte rendu paraissait le lendemain en page intérieure de l'Oise-Matin. Autre exemple : l'Aurore du 4 décembre titre, sur six colonnes, en tête de page une : « Tandis que Ben Bella liquide son opposition pour imposer le parti unique, Paris et Alger mesurent l 'ampleur de l 'erreur com-mise, en n'associant pas les Français d'Algérie à la négociation. » Dans l'Oise-Matin du même ' jour, sur une colonne en pleine page : « Ben Bella liquide son opposition pour impo-ser le parti unique. » L'Oise - Matin réduit également l'ouver-ture — pourtant assez relative — du quotidien de Paris sur les problèmes étrangers, et notamment l 'information religieuse romaine. Cela peut tenir, soit

16

Page 10: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

u n

P - K U H I E S

1 1 r H ï i f l î M E

Mm 4 muffms m ÏÂKÏ attaqué : " " ./: ~ ' & p & m t s

L'un d'eux est dans un éi:ai grave

m. i f 1

Tandis fc» Sella HpW» to» oppeslllon par ¡»peser Se parti innq»e

PARIS El ALGER MESURENT L AMPLEUR M i f R R Ï H « M I S E

Dss mesures urgentes slpsert poui m o t t t o lin o cette vague de banditisme

m I i r l c s i i i i 11 DRAME i l CES DEUX PETITES FILLES BOULEVERSE I I MONDE ENTIER

îs m S E

KTEtfMM «Vf » »

l-

S! n'asso-eiant pas tes Francs .¡¡'Algérie ' à la Ripiaiion

m

iï ?Sfi ; • •••

HD.d dans il.'.itïrs [

Un accord lia "l'Oise-Matin" à "l'Aurore" du I e r septembre 1961 au 15 février 1963. "L'Oise-Matin" recevait des flans de "l'Aurore", mais les positions politiques des deux journaux n'étant pas les mêmes, les titres de la "une" différaient parfois sensiblement. On comparera ci-dessus, par exemple, les titres ayant trait à l'Algérie, au message de De Gaulle, aux chauffeurs de taxi (sont-ils 3 ou 4?), ci à la météo f moins froid ou encore plus froid ?)

à son orientation radicale, soit, moins vraisemblablement, à son souci de res-ter davantage un journal régional. Mais alors Centre-Presse voit la chose diffé-remment, qui accorde une meilleure place à l 'information religieuse. On ne peut pas dire que l ' information religieuse soit absente de l'Oise-Matin, mais elle est régulièrement « rétrogra-dée » par rapport à la présentation qu'elle reçoit dans l'Aurore. Il suffit de comparer l'Aurore et l'Oise-Matin, du 3 décembre 1962. Dans le premier, la santé du Pape occupe une bonne moi-tié de la page une (deux énormes photos). Dans le second, une photo sur quatre colonnes se trouve refoulée en bas de page, avec un titre anodin. Le numéro de Noël (16 pages) ne contient pas une seule allusion à la fête litur-gique. Evidemment, lors de la cam-

17

*

Page 11: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

pagne électorale, l'Oise-Matin a pris ouvertement parti pour les trois candi-dats radicaux du département : l'un était M. R. Hersant, l'autre M. R. Strauss, directeur politique du Journal (ce dernier a été battu). Certains de ses

numéros, particulièrement celui du 17-18 novembre, prenaient l'allure de véri-tables tracts électoraux. Les faits et gestes du « président d'op-position », M. Monnerville, radical par surcroît bénéficient d'une mise en

L'ACTION REPUBLICAINE, de Dreux, le type même du

L'Action républicaine, de Dreux, est le type même du journal radical d'arron-dissement, tel qu'il a fleuri dans nos campagnes françaises depuis les débuts de la IIIe République. Résultant de la fusion avec le vieux Réveil national (1902), il est entré dans sa 86e année. Il fut fondé par le leader radical-socia-liste, Maurice Viollette, mort dernière-ment à 90 ans. Il est actuellement dirigé par un « jeune Turc » du parti, M. Henri Morny, 33 ans, dont les traits puissants évoquent un Félix Gaillard agrémenté d'une moustache à la Bras-sens. Bien entendu, le directeur légal de la publication est M. André Bousse-mart, d'E. D. P. L'éditorialiste des grands jours et le véritable inspirateur du journal, c'est M. Georges Rastel, conseiller général radical de l'Eure, maire de Dreux. Après une classique carrière préfectorale et administrative, il fut candidat malheureux aux élections législatives de 1958. En décembre 1962, il préféra mettre en avant son cadet de vingt ans, Henri Môrny, escomptant obtenir de cette façon un rajeunisse-

ment des soutiens du radicalisme local. La division des candidats de l'opposi-tion obligea celui-ci à se retirer entre les deux tours. Voilà l'arrière-plan de ce journal, que M. Hersant a tenu à intégrer à sa chaîne. C'est un bihebdomadaire de huit pages

/du format classique. Il accorde assez souvent en première et en dernière pages une place importante aux points de vue et aux activités des radicaux locaux. On 'lit notamment en dernière page la « Chronique sociale », de Henri Morny ; rien de commun avec l'orga-nisme chrétien de Lyon : c'est l'écho de la <: permanence sociale » qu'anime normalement tout candidat à la dépu-tation. Comme de juste, c'est un journal « laïque » à fond (« la grande misère de nos écoles publiques »), nettement antigaulliste (il a prôné ouvertement le « non »), favorable à ses « amis de Force ouvrière ». Nous achèverons ce tableau en signa-lant l'animosité qui oppose ce journal

condamnés

Les deux seuls quotidiens — et con-currents — de la Loire-Atlantique se trouvent donc, bon gré mal gré, rap-prochés du fait de leur concentration

dans le groupe Hersant. Inclusion très imparfaite au demeurant, mais qui pourra devenir plus étroite. Presse-Océan est la survivance de l'an-

18

Page 12: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

valeur exceptionnelle. Depuis le 15 février 1963, les choses ont changé. L'accord qui liait l'Oise-Matin à l'Aurore a été dénoncé. L'Oise-Matin, dont la publicité a été prise en charge par Publiprint, poursuit seul une route semée d'embûches.

L'Oise-Matin a un tirage moyen O. J. D. de 40 728, et une diffusion de 36 693 exemplaires. Son tirage, qui a baissé de 10 000 en un an, est un peu plus faible que celui des trois éditions du Parisien libéré pour l'Oise.

¡Journal radical d'arrondissement

à son voisin, l'Echo républicain, quoti-dien de Chartres. Ce qui paraît assez surprenant, puisque désormais les deux servent un maître commun, dispensa-teur de la manne publicitaire : Publi-print. Enfin, M. Pierre July, la bête noire de l'Action républicaine, fonda-teur de l'Echo, se trouve éliminé de la direction dé ce dernier journal. Poursuivons notre tour d'horizon en nommant les autres acquisitions du groupe Hersant dans l'Eure-et-Loir : la Liberté du Perche, de Nogent-le-Rotrou et le Franc-Tireur, de Châteaudun. Anciennement hebdomadaires, ils sont devenus bihebdomadaires depuis leur absorption par l'Action républicaine (31 mai 1960). Le second a repris sa liberté et est redevenu hebdomadaire. Mais, grâce au premier, l'Action a étendu sa zone d'influence à près de la moitié du département, sans compter le canton voisin de Saint-André, dans l'Eure. La Liberté du Perche reproduit en par-tie les pages une et dernière de l'Action

républicaine. Il publie en pages inté-rieures des informations l o c a l e s propres, en plus de celles de Dreux, ainsi que des petites annonces locales du Perche. Pour l'orientation générale, il reflète le même esprit radical et laïque que l'Action républicaine. Il est même allé plus loin lors des dernières élections législatives, l o r s q u ' a u deuxième tour, il s'est cru obligé d'invi-ter ses lecteurs à voter pour le candi-dat communiste, seul « républicain ». L'unique indice de la fête de Noël dans ce journal est un conte de Noël du type « science-fiction » qui donnait une atmosphère vraiment « mystique » à tout le numéro ! L'Action républicaine s'était, elle, donné la peine de rédiger une chronique, humanitaire et morali-sante. Concurrencée par l'Echo républicain (Chartres) et la République du Centre (Orléans), l'Action républicaine réunit, avec son édition de Nogent, quelque 18 000 exemplaires non contrôlés par l'O. J. D. (18 000 par tirage ou par semaine ?).

à être l'ombre l'un de l'autre

cienne Résistance de l'Ouest, fondée le 1« septembre 1944 à Nantes, par des groupes issus de la Résistance. Le journal arborera pour la première fois

le sous-titre Presse-Océan le 18 juin 1960, malgré les protestations des orga-nisations d'anciens de la Résistance. Puis, suivant la tactique usuelle, le

19

Page 13: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

sous-titre supplantera le titre : Presse-Océan. La Résistance de l'Ouest (dès le 24 décembre 1960.) Le sous-titre s'est encore considérablement amenuisé depuis lors. Il n'est plus qu'en noir entre deux éléments rouges. Edité par la Société anonyme d'édition de presse et de propagande de la Résis-tance de l'Ouest, Presse-Océan a pour président directeur général M. Claude Berneide - Raynal. Il est toujours imprimé par l'imprimerie du Com-merce qui, désormais, fabrique égale-ment l'Eclair. L'Eclair est le descendant lointain du Populaire de l'Ouest fondé par Gaston Veil, le 24 mars 1945, pour faire con-currence à la Résistance. Ce journal subit de multiples transformations : le Populaire-l'Eclair, puis l'Eclair. Sa posi-tion a toujours été beaucoup plus faible que celle de la Résistance. Ils ont, de plus, à lutter contre une diffusion pré-pondérante d'Ouest-France, qui couvre tout le département avec quatre édi-tions. Le 1er octobre 1960, s'opéra un commen-cement de fusion entre l'Eclair et la Résistance, sous l'égide du groupe Her-sant. Les services de rédaction, d'im-pression et de vente devenaient com-muns. Bien qu'édité par la « Société du Populaire de l'Ouest » (MM. Delpuech et Morice), l'Eclair appartient en réa-lité à la Société E. D. P., ainsi qu'en fait foi la mention de M. Boussemart comme directeur de la publication. En effet, M. Hersant est devenu majori-

taire dans la Société du Populaire de l'Ouest, par achat d'une partie du capital à M. Delpuech, qui en était, jusqu'alors, majoritaire. Outre qu'il est fabriqué à l'imprimerie du Commerce, où se fait déjà Presse-Océan, l'Eclair est diffusé par la D. I. P. O. et sa publicité locale est prise par l'Agence F. A. P., tandis que la publi-cité extra-locale est confiée à Publi-print. Il y a quelques années, les deux jour-naux avaient déjà vécu en association, au sein de la Société « Ouest-Presse » (1948-1955). Ces e s s a i s antérieurs, comme l'association actuelle, s'expli-quent par la menace de parution d'un périodique du type « modéré », projet caressé par M. Augustin Davaine. L'Eclair et Presse-Océan sont désormais condamnés à être l'ombre l'un de l'autre : même nombre de pages (12 à 14), même disposition essentielle et structure du texte, mêmes éditions locales (5). V o i c i les différences minimes que nous avons pu y déceler : la page une est propre à chaque jour-nal (la publicité y étant, évidemment, commune). Presse-Océan publie les éditoriaux de Georges Thébaud, les bil-lets politiques de Jean Bernard, le bil-let (non politique), de la Luchézière, le « point de vue » de Luc Boissière. L'Eclair publie l'éditorial politique (d'opposition) d'André Morice. La page 2 de Presse-Océan et la der-nière de l'Eclair sont propres aux deux Journaux. Tout le reste est, à peu de chose près, identique : les pages 3, 4, 7

CENTRE-PRESSE, tel un vainqueur, traîne, liés à son char,

Centre-Presse constitue la pièce mal-tresse du « dispositif Hersant » dans le centre de la France. Tel un vain-queur qui traîne, liés à son char, ses adversaires terrassés, il arbore les titres qu'il a absorbés : la Vie rurale, le Courrier du Centre, le Libre Poitou, l'Eclair du Berry, le Bcrry républicain,

Brive - Information, le Gaillard, la Gazette du Périgord, Dordogne-Soir, le Cantal indépendant, le Rouergue répu-blicain. Tout commença le 8 juin 1957, quand la Société E. D. P. acheta le quotidien le Courrier du Centre et le bihebdoma-

20

Page 14: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

LE GROUPE HERSANT T

Ç'/'i T^ÎL' '̂JASü^MSSü!*^®? I» ̂ R. T\ \A->¡ 11 s • - ""

. iiS KM^AÎS " ' „P,1 .?- .0"-— _ . j . c o l - , j i

•' WÊm tCiB-v ,'-«w» l í f t j t : • .•• •

Des horoscopes différents...

(locales), 5 et 6 (faits divers), 8 et 9 (sports locaux, les lundis les pages 5, 6, 7 et 8 sont sportives), 10 (foires, mar-chés), 11 (nouvelles de la mer, iden-tique, sauf l'horoscope — l'Eclair tenant à conserver le sien, en page 2) — enfin 12 et 13 (publicité). Les bandes illustrées sont différentes pour les deux journaux, de même que le feuil-leton. Il est déjà assez curieux que deux jour-naux aussi ressemblants s'évertuent à publier des horoscopes différents... Après tout, il s'agit peut-être là aussi d'écoles de pensées différentes ! Mais on trouve plus significatif : dans le numéro du 12-13 janvier 1963, Presse-Océan publie en page 4, dans ses nou-velles nantaises, un a r t i c l e de M. Jacques Roux, président des grou-pements patronaux, sur l'expansion régionale. Le même jour, à la même

place, l'Eclair publie une déclaration de M. A. Hébert, secrétaire de l'Union départementale « Force ouvrière », inti-tulée : « L'accord Kenault, un contrat de dupes pour mystifier la classe ouvrière ». Je signalerai encore la publication, par l'Eclair seul, de la bande parfaitement vulgaire des « Pieds Nickelés », qui semble avoir trouvé l'hospitalité dans plusieurs titres de la chaîne Hersant. Du point de vue de l 'information reli-gieuse, l'Eclair s'efforce toujours de la refouler en pages intérieures, en bas de pages, tandis que Presse-Océan est en cela davantage journal d'informa-tion, s'efforçant de tenir compte des goûts et des convictions du public. C'est ainsi que, dans le numéro du 3 décembre 1962, au moment des plus grandes inquiétudes pour la santé du Pape, Presse-Océan titre, en tête de page une, sur trois colonnes sur la santé du Pape, avec retourne sur quatre colonnes en page 2. L'Eclair n'en souffle mot. Le même jour, Centre-Presse consacre à la santé du Pape une place presque comparable. Il semble donc que cette méconnaissance (il faut bien le dire) tienne, non à l'inclusion plus étroite de l'Eclair dans le groupe Hersant, mais aux tendances politiques antérieures, qui se sont maintenues à travers l'absorption. Presse-Océan et l'Eclair ont un tirage O. J. D. global de 119 029 exemplaires, et une diffusion de 100 994 (Presse Océan : 86 498 et 73 891 ; l'Eclair : 32 531 et 27 049).

: adversaires terrassés

daire la Vie rurale à la Société des Editions et Publications rurales de M. Gaston Hyllaire. Le même jour, E. D. P. acquit le quotidien l'Eclair du Berry, de Ch&teauroux, à la Société « les Nouvelles Editions du Berry ». Le Courrier du Centre et du Centre-Ouest, fondé le 1er octobre 1955, princi-

pal concurrent, dans la Haute - Vienne du Populaire du Centre, allait devenir, du fait de cette absorption, Limoges-Matin, Centre-Presse, le Courrier, à partir du 28 janvier 1958, puis Centre-Presse, le Courrier, à partir du 23 octobre 1958 ; enfin : Centre-Presse, Editions Haute-Vienne, avec, en man-

21

Page 15: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

UN E X E M P L E SE " CONCENTRATION » l C O M M E N T

Jusqu'au 21 mars 1960 paraissent à

h . ®

Brive deux quotidiens bien différents

„ ^ M i j p i i ^ ^ ; j, -,,t * ,-J.

-. !- 1 cf.irrc parlft'ïïertJ're .,„„,,.- r* rm. . t . - — — • — - — — — f i ^

H M f l H s a s s s f i f r g

î s s a s s a ; © t e s s *J> «sa«® |»Mf«as8ta&sj» «n i <M j«r '~J?dS-~'!r~,. fâgifâ fuHï/piion

Le 22 mars, les deux titres recouvrent les mêmes informations, un même journal. En tête de page, un nouveau titre, très discret, apparaît

e | i î i i # i | i s i If ¡•-a-shon il la «.-H» il: • 5«II:I-.<: • . jjit.j MKirtl

SSyfiYS MMS 3L'ES?&t£ _ Métaft n i cM*«t»t>«8i «n désiré Srssib î̂ U*««

I [-r-jr.'— wâ sa ïéumsisftt « aaiïa 6 * t 1 P « H » » M » U ¿ « R É I R S I »

THE-PRESSE

Le 16 mai, une nouvelle étape est franchie. Les anciens titres passent au second plan mais gardent une certaine vigueur

22

Page 16: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

CENTRE-PRESSE " A OPÉRÉ A BRIVE

«ftSfc» :: H« 'iïîa'"

Dramaiiqua dialogue hier à lllytée à I® réunion des Quatre Grand*

<§g» VEUT l e i p i i n s e M M i f ^ S A B O T A C E S » B É T O R C P E M i

Î ' ï a ^ Ï - v U ^ s ^ r s r . « s ^ i S ^ Î S ^ Ï F B f l l iS î i r s s ï ig ; - k i a c s an. u i i i t q t a r ï 39 ^X'sTS-'OH

„ s-î Ç 'it. ^ ^ "À .J - J^K-*!™»! 4 f'2

¡ ^ ^ » I ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ B p f t l M M i i

- «>. / ^ -«SESSSSSSS ^Ss^t, jSKKegft&S . '

4« Le 17 mai, la fusion est accomplie. Les anciens titres n'apparaissent qu'en simple rappel, leur importance continuera à diminuer jusqu'à ne plus figurer qu'en petites italiques dans l'encadré de droite (ci-dessous)

I Us sftw fo frcsîfea & H T i i f i m a m IISÎII unis I

|sa& «eSi««« és aw mttë&ft I & 8C63S teas |

g «sa «llsesKsis & 31 ëfëes&re I Lia pcurraif s I est os pie r Kent sttHêOits | 1 ' fhvhHanH g 1 * i» i&sgïiis $ sa TfOtm | I Is &S&8I9 si îs âpî» | r & seh fm i

(¿¿gestions, asphyxies et awdenîs dus m* verglas . % PORVSI] R> -FT-4 W * ^ N V ISM «IFT» RW W B S A » -USA ^ :

p i p i P i m 1 1 ¡ M i i ' A ¡J iiî.iii- i'J Vi-.t'iip ;t dis IV,...-Sur« , rÎT ,.„,, s Sr.vUl

¡1 PM, U: ÎMÏis H iPJRÎ TSOiS Âi.!îOS!Oï:Uiï':s ; .:,3H-J?.SHÎ « p h y x î î î

k salie fi'iii ¡¡éfainje :iii i» w-îiais«-» ¡sur cars-ane

>H «tM 4ffe<

Page 17: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

chette, l'indication : « Le Courrier du Centre. La vie rurale ». L'Eclair du Berry, qui avait pris le relais de Centre-Eclair, depuis le 8 mars 1956, allait devenir, peu après son absorption, le 16 septembre 1957, Eclair-Berry-Matin, puis, à partir du 28 jan-vier 1958 : Berry-Matin. Centre-Presse, puis, le 23 octobre 1958 : Centre-Presse, Editions Indre. Il porte en manchette : « Le Berry républicain. La vie rurale ». C'est, qu'entre temps, E. D. P. avait absorbé l'édition de l 'Indre du Berry républicain (Bourges). La même année furent achetés et absor-bés : la Gazette du Périgord (Péri-gueux), le Cantal indépendant (Auril-lac) et le Rouergue républicain (Rodez). Nous n'entrerons pas dans le détail de ces opérations, suffisamment éclairé par notre chronologie. La plus astu-cieuse de toutes fut incontestablement celle de Brive-Information et du Gail-lard. La façon dont Robert Hersant a « mis d'accord » ces deux concurrents locaux de Brive évoque pour nous l'ex-ploit de Tarzan se servant d 'un adver-saire pour knock-outer l 'autre ! Le photo-montage, en pages précé-dentes, illustre le procédé.

A part les nouvelles locales, c'est par-tout un journal identique qui est dis-tribué, sauf provisoirement, le Berry républicain, Editions du Cher. Le lami-nage a été total. La qualité technique y a gagné. L'an-cienne imprimerie Victor Hugo, à Poi-tiers, où se font dix éditions de Centre-Presse, a été totalement rénovée en mars 1961. Les éditions Aveyron et Cantal, assez autonomes, sont entière-ment rédigées et imprimées à Rode2: L'édition Corrèze est rédigée et impri-mée à Brive, sauf pour les pages géné-rales, transportées par flans depuis Poi-tiers. Centre-Presse se présente comme un journal du format normal, avec huit à douze pages, suivant les jours et les éditions (12 à 14 pour le Berry répu-blicain). Voici sa structure, pour 12 pages : page 1 : informations poli-tiques et générales ; page 2 : infor-mations régionales et horoscope ; pages 3 à 7 : locales (parfois la page 7 est la page rurale) ; 8 et 9 : sports ; 10 : petites annonces ; 11 : cinq bandes illustrées et le feuilleton ; 12 : infor-mations politiques et une sixième bande.

Le Berry Républicain," a, jusqu'à présent, échappé au laminage

C E N T R É - P R E S S E '

H . . S O S E L Ê % > S T % I L _ ' 1 . E e £ l H ¥ . ".'•*.. .» * .*» * n h ; •••MMiajMBra i w »e*.* lia» j * tsn

D j u s de 9 0 0 0 0 71j M O R T S VVM fS M " " " « I

» « . » » I ~ ' * y — F A I R E e m l e v e r

par priorité^;;«';« <» -aaie cfcei de l'Etat de lait i*m * i m non l'assassiner "i

® «w« « sfii a i«B6 a f f i r m e Bastien-Thiry \

Page 18: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

LE GROUPE HERSANT

Les éditions à 10 pages n'ont que 4 pages locales. Les éditions à 8 pages n'ont que 2 pages locales. Centre-Presse a donc treize éditions, sans compter le Berry républicain (Bourges). Les éditions les plus favo-risées pour le nombre de pages, en dehors du Berry républicain, sont les deux éditions de la Vienne (Poitiers et Châtellerault) et les deux éditions de la Haute-Vienne (Limoges-Haute-Vienne et Haute-Vienne-Charente). Ces quatre éditions ont généralement 12 pages, les vendredi, samedi, dimanche et lundi (4 pages sportives sur papier jaune : le lundi) et 10 pages les autres jours. V i e n n e n t ensuite 1 e s éditions « moyennes » : Indre, Corrèze, Creuse, Aveyron, qui ont généralement 10 pages, exceptionnellement Ï2 pages en fin de semaine, et 8 pages les autres jours. Les parents pauvres sont les éditions du Cantal, de la Charente, de la Cha-rente-Maritime, du Lot et de la Dor-dogne, avec 8 pages les « bons » jours et 6 pages les autres. Plusieurs de ces éditions n'ont pas droit aux 4 pages sportives du lundi. Les éditions de la Charente et de la Charente-Maritime sont pratiquement identiques. L'édition « Une étoile » de la Haute-Vienne publie également la page d'informations locales de la Cha-rente. L'édition de l'Indre remplace l'ancienne édition de l'Indre du Berry républicain ; celui-ci n'a plus que son édition du Cher. Le quotidien de Bourges, bien qu'ab-sorbé par Centre-Presse, est toujours dirigé par M. Maurice Caron. Centre-Presse commence cependant à y figu-rer en avant-titre. M. Morel Fourrier, directeur général du Berry républicain reste à ce poste et est, en outre, nommé administrateur de Publiprint. M. Jacquet demeure rédacteur en chef et devient, en plus, administrateur du journal. Le Berry républicain est toujours rédigé, imprimé et diffusé à Bourges par l'imprimerie Foucrier. D'autre part, le contenu du journal, mis à part la publicité extra-locale, et la page de bandes dessinées et du feuilleton, dif-fère de Centre-Presse. Ce dernier se présente avant tout comme un journal d'information. En effet, il n'a pas pris position à la veille

du référendum et des élections de novembre dernier. Dans son numéro du 17-18 novembre 1962, à la veille du premier tour, il a présenté, dans son édition de Poitiers, en une maquette d'un classicisme rigoureux, les photos des quatorze candidats avec un lignage identique de présentation (page 5). Le 8 novembre, il n'alla pas au-delà d'un commentaire neutre et poli de l'allocu-tion télévisée du chef de l'Etat qui avait soulevé les protestations de l'opposi-tion. Une telle attitude est typique de l'allure générale du journal, qui semble avoir perdu (ou évacué) tout virus poli-tique. Le Berry républicain, au con-traire, manifeste des nuances politiques plus prononcées. Certes, les chroniques parlementaires de Pierre Rouanet, soi-gneuses et exactes, sont parfaitement incolores. Mais on y lit une chronique écono-mique de René Sedillot (de la Vie fran-çaise), une chronique économique et sociale et une tribune libre. Les ten-dances du journal sont difficiles à iden-tifier puisque aussi bien la résistance, le radicalisme, la gauche, que les mi-lieux dits « modérés », émanation de la presse de l'occupation, y ont un mot à dire. De fait, le journal était jusqu'ici exploité, à parts presque égales, par la Société anonyme « le Berry républi-cain » (milieux de gauche), dont M. Caron est le principal représentant, et la S. A. R. L. « la Dépêche du Berry, imprimerie Foucrier », issue de l'ancienne Dépêche du Berry, qui avait continué de paraître sous l'occupation. L'information religieuse est nettement reléguée au second plan dans ce jour-nal, du moins si on la compare à celle de Centre-Presse. Prenons les informations de Centre-Presse sur l'ouverture et la clôture de la première session du Concile, sur la santé du Pape : sans être aussi abon-dantes que celles de Presse-Océan, elles sont presque aussi bien mises en valeur : souvent en page une, avec « tourne » en dernière, assez souvent même en tête de page une. Dans son numéro de Noël, Centre-Presse a publié de larges extraits du message de Noël, du Pape, en tête de page une, sur deux colonnes. Dans le numéro suivant, il a rappelé dans un encadré un passage du message.

25 * * *

Page 19: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

Dans les numéros correspondants, le Berry républicain réduit considérable-ment ces informations, s'il ne les sup-prime pas ; il les relègue en bas de page ou en page intérieure, avec le minimum de mise en valeur. A ce point de vue, les méthodes du Berry répu-blicain sont identiques à celles de l'Eclair de Nantes. Au demeurant, la mise en pages du Berry républicain, notamment en page une, est restée traditionnelle, sans

grand effort de mise en page, avec peu de variété dans les titres et des carac-tères qui datent, Tandis que la « une » de Centre-Presse dénote un effort d'ori-ginalité dans la mise en pages et un choix varié de caractères neufs. Le tirage O. J. D. du Berry républi-cain est de 44 766 exemplaires, sa dif-fusion est de 40 726. Celui de Centre-Presse (treize éditions), également con-trôlé par l'O. J. D., est de 135 342, sa

L'A UTO - JO URNA L, probablement le « banc d'essai " de

Nous ne ferons que mentionner ce titre fondé et exploité par le groupe Hersant. Il relève d'une étude de la presse professionnelle, ainsi que la mul-titude de titres annexés par la Société E. P. P. (Edition presse profession-nelle) et par les Editions Lajeunesse, dont M. Hersant a pris la gérance en octobre d.ernier. L'Auto-Journal est extraordinaire à plus d'un titre : par ses débuts obscurs, son expansion foudroyante, ses progrès retentissants, ses innovations journalis-tiques, techniques, publicitaires : tout, en lui, est matière à étonnement. Ce bimensuel a le format classique des quotidiens et habituellement 32 pages (parfois 40). Il a 12 pages en couleurs sur 32. Il est imprimé en offset sur

rotative à la cadence de 15 000 à 18 000 exemplaires à l'heure. C'est une for-mule d'avant-garde. Ce qui se réalise toutes les deux semaines, dans l'impri-merie Lang, sera probablement la réa-lité dont rêvent les directeurs de nos grands quotidiens d'information, d'ici peu d'années ! Par un juste retour des choses, l'Auto-Journal aura alors été le « banc d'essai » de la future grande presse ! Visuellement, le journal offre à l'œil un bel équilibre de masses imprimées en texte et de clichés couleurs. Rédac-tionnellement, il s'est enrichi, depuis 1950, de nombreuses rubriques : tou-risme, sports, chasse, pêche, voyages, hôtellerie, qui justifient en partie son sous-titre : « Chronique du xxe siècle »;

LE GROUPE HERSANT, par l'aspect que prennent ses journaux

Le groupe Hersant, par ses méthodes d'expansion, par l'aspect que prennent ses journaux, est à l'image de notre société : il offre un reflet fidèle de cette société occidentale en pleine expansion, qui s'installe dans le con-

fort ; qui se dépolitise : l'on y observe un laminage de toutes les caractéris-tiques originales, une espèce de nivelle-ment dans la « bonne moyenne géné-rale ». Même les journaux radicaux

26

Page 20: CHARLES MONSGH - PMB · 11 novembr 194 :e Premie9 numérr du o magazine hebdomadair C'es f Vieate ave, c J. Nohain . . 1950 15 janvie 195:r R0 Hersant. sou l,se couvert d l'éditeue

LE GROUPE HERSANT

diffusion : 123 425. En additionnant les tirages avec ceux de Presse-Océan et de l'Eclair, on arriverait au total impres-sionnant de 300 000 exemplaires, ce qui placerait la chaîne (future) de Centre-Presse au sixième rang de la presse de province. Mais ce futur ensemble est encore hypothétique, car Presse-Océan n'est pour le moment qu'associé au groupe Hersant. En outre, les positions du Populaire du Centre, principal con-current de Centre-Presse à Limoges,

v j a • Ctil SF.'V,

sont extrêmement fortes : cinq éditions, 50 000 exemplaires O. J. D. M. Jacques Villìers, qui a dirigé Centre-Presse depuis son lancement, a été muté à la direction générale d'E. D. P. à Paris, dont il est devenu admi-nistrateur, et a été remplacé en février 1962 par M. Gruss, précédemment admi-nistrateur de l'Oise-Matin. On y voit aussi figurer le nom de M. Favier, pré-cédemment à l'Oise-Matin, autrefois administrateur du Populaire de Paris.

ce que sera demain la presse quotidienne

WÊÊÊMÊtKÊÊÊÊÊm enfin, il est le reflet et le miroir de cet homme occidental du xxe siècle pour qui toute l'existence se meut dans la voiture, le confort, le loisir, la tech-nique illimitée. M. Robert Hersant est, comme il se doit, directeur général ; M. J. - M. Balestre, directeur général adjoint ; M. A. Boussemart est comme d'habi-tude directeur de la publication ; M.. Gilles Guérithault, directeur de la rédaction et M. André Coste, rédacteur en chef. Le contrôle O. J. D., pour la période de juillet 1961 à juin 1962, fait ressortir un tirage moyen de 359 657 exemplaires et une diffusion de 301 937 exemplaires.

est à l'image d'une société qui s'installe dans le confort

risquent d'y perdre leur virus. Car, si l'on a pu observer, jusqu'ici, une coïn-cidence troublante entre le radicalisme et les conquêtes du groupe Hersant, il reste que la formule d'avenir de ses journaux, vers laquelle il semble

s'orienter, est celle de la feuille d'in-formation sans coloration politique, qui se fait « tout à tous ». Nous finirons par regretter la petite feuille radicale d'arrondissement...

27