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Chémokines: au-delà de leur implication dans l'inflammation

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Page 1: Chémokines: au-delà de leur implication dans l'inflammation

Chemokines : au-de15 de leur implication dans l’inflammation

Christelle Marie, Jean-Marc Cavaillon

Les chemokines constituent une famille de cytokines prksentant des parent& biochimiques et posskdant divers pouvoirs chimiotactiques pour les cellules nucl&es sanguines. Essentielles au recrutement des cellules inflammatoires sur le site d’une agression, elles participent bgalement i la r6ponse immunitaire, l’angiogen&e, l’h6matopoGse et interagissent avec le systeme nerveux central.

Plus r&emment, encore, le clonage systkmatique de g&es, grdce aux avanc6es technologiques conside- rables dans ce domaine, a permis la decouverte de nombreuses nouvel- les chkmokines et un klargissement des activites biologiques attribua- bles $ cette famille de cytokines. Ainsi, la dkcouverte r&ente de l’im- plication de certaines chkmokines et de leurs r&epteurs dans les me-

Unit6 d’immuno-allergic, lnstitut Pasteur, 28, rue canismes physiopathologiques du du Dr-Roux, 75015 Paris, France. sida a fait naitre un r6el regain d’in-

ANNALES DE L’INSTITUT PASTEUR / actualit& (1998) 9,2,191-210 0 Elsevier, Paris

L es chemokines constituent une famille de petites proteines, de masse molaire comprise entre

8 et 12 kDa, rkcemment d&rites et intenskment etudikes du fait de leur capacitk a recruter et ?I activer les cellules circulantes sur les sites in- flammatoires et done ?I jouer un rBle prkpondkrant au tours des processus inflammatoires. Le terme cc chkmokines >> a 6t6 propose en 1992 pour regrouper au sein de cette famille les diffkrentes cytoki- nes qui possPdent to&es en com- mun un pouvoir chimiotactique et dont les membres prgsentent 20 B 88 % d’homologie. Ce sont les h6- matologistes qui les premiers, entre 1977 et 1978, decouvrirent les deux premiers membres de cette famille. 11 s’agissait du c< platelet factor-4 B

(PF-4) et de la P-thromboglobuline

(P-TG), tous deux lib&& par les plaquettes activges. Les immunolo- gistes prennent la relPve et d&ri- vent en 1985 un peptide IPlO (gam- ma interferon inducible protein 10) produit par les macrophages acti- v@s par l’interfkron gamma. De trils nombreux membres de cette fa- mille, dont l’interleukine-8, ont 6t6 decrits 5 partir de 1987.

t&3 pour cette famille de cytoki- nes.

1. La famille des chkmokines

n 1.1. Classification

A ce jour, une quarantaine de ch& mokines humaines diff&entes ont & identifiees. On estime qu’il pour- rait en exister plus de cinquante. Les chemokines sent caract&i&es par la pr&ence de quatre cyst&nes en posi- tion conserv& qui, en permettant la formation de ponts disulfure, leur conf&ent une structure tertiaire ca- ract&istique (figure 1). Cette famille a longtemps & subdivisee en deux sous-groupes selon la position des deux premiPres cystCines qui sont soit adjacentes (sous-groupe CC ou chemokines-P), soit s6par6es par un acide amin (sous-groupe CXC ou

chemokines-a). Cette distinction structurale est gent?alement corn% lee avec des propriMs biologiques diffkrentes. La plupart des chemo- kines-a sont chimiotactiques pour les neutrophiles mais pas pour les monocytes, tandis que les chkmoki- nes-p sont chimiotactiques pour les monocytes mais pas pour les neu- trophiles. Cependant, cette rPgle n’est pas absolue et doit $tre pond& r6e au regard des nouvelles chemo- kines d&rites comme le stromal celI derived factor-l ou SDF-1 (chemoki- ne-a) ou la leukotactine-1 (chbmo- kine-P) toutes deux chimiotactiques pour les neutrophiles et les mono- cytes (tableau I>. Deux nouveaux sous-groupes sont rbcemment ve- nus agrandir cette famille : le sous- groupe C, dont la lymphotactine est actuellement l’unique representant, ne possede que deux des quatre cys-

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Acronymes utilisk dans ce texte

AMAC-1 : alternative macrophage activation-associated CC chemokine-1 ATAC : activation-induced, T cell-derived, and chemokine related BLC : B-lymphocyte chemoattractant B-TG : beta-thromboglobulin CICN : cytokine-induced neutrophil chemoattractant CTAPIII : connective tissue activating peptide III CKBB : CC chemokine PS ENA : epithelial derived neutrophil attractant 78 GCP-2 : granulocyte chemotactic protein 2 GRO : growth-related oncogene HCC : hemofiltrate/human CC chemokine IL-8 : interleukine-8 II’10 : gamma interferon inducible protein 10 I-TAC : interferon inducible T-cell alpha chemoattractant LARC : liver and activation-regulated chemokine LMC : lymphocyte and monocyte chemoattractant MCAF : monocyte chemotactic and activating factor MCI’ : monocyte chemoattractant protein MDC : macrophage-derived chemokine

MDNCF : monocyte-derived neutrophil chemotactic factor ‘MGSA : melanocyte growth stimulatory activity MIG : monokine induced by IFN-y MIP : macrophage inf7ammatory protein MONAP : monocyte-derived neutrophil activating peptide MPIF : myeloid progenitor inhibitory factor MRP : MIP-related protein NAF : neutrophil activating factor NAP : neutrophil activating protein PARC : pulmonary and activation-regulated chemokine PBP : platelet basic protein PF4 : platelet factor 4 RANTES : regulated upon activation, normal T cell expressed and secreted SDF-1 : stromal cell derived factor-l SLC : secondary lymphoid-tissue chemokine SCM-l : single cystein motif-l 6Ckine : j3 (CC) chemokine that exhibits an unusual pattern of six conserved cysteines STCP-1 : stimulated T cell chemotactic protein-l TARC : thymus and activation-regulated chemokine TECK : thymus expressed chemokine

FAMILLE STRUCTURE LOCUS - 1

cxc

cc

C

cxxxc

cxc C C NH2 1 1 1 .’ : I

I31 02 A COOH 4q12-21

83 h&e a sauf SDFI (chromosome IO:

cc C C NH2 ’ ’ -COOH 17q11.2-21

Rl 82 03 h&lice cx sauf MIP-3u (chromosome 2: MIP-3p (chromosome 9:

TARC & MDC (chromosome 16:

C C C NH2 1 I c I.

- COOH Bl 02 83 heYice a

1 q23

16ql3

COOH

Domaine cyioplasmique transmembranaire 1

Figure 1. La famille des ch6mokines (d’aprts B.J. Rollins, Blood 1997, 90, 909-928). La farnile des chdmokines est subdivistie en sowfamilies ayant des caracf&istiques structu- rales et g&omiques particuli&es (nombre de cyst&nes conserGes, nombre d’acides aminks compris entre la premibre et la deuxitme cysfbine et localisation chromosomique). Toufes /es chemokines onf une structure de base commune compos6e de trois feuillets p (not& p I g p3) et d’une h&e a en C terminal. La fractalkine (chbmokine CXXXC) poss&de le module caract&istique des chdmokines prolong6 par une structure d’unit& r6pMes de mucine, d’un domaine fransmembranaire et d’une courte queue cytoplasmique.

teines conservees tandis que dans le sous-groupe CXXXC, les deux pre- mieres cysteines sont &par&es par trois acides amines. La fractalkine ou neurotactine est actuellement I’unique representant de ce genre. De faGon interessante, les premieres experiences concernant la lympho- tactine indiquent qu’elle exerce une activite chimiotactique pour les lymphocytes T et B mais pas pour les monocytes ni les neutrophiles. Une autre particularite de ces chemo- kines est que les genes des chemoki- nes CXC forment un cluster sur le chromosome 4, ceux des chemokines CC sont situ& sur le chromosome 17, tandis que les genes de la lymphotac- tine et de la fractalkine sont localises sur les chromosomes 1 et 16, respec- tivement. Cet arrangement suggere qu’a l’interieur d’une sous-famille les chemokines d&vent d’un gene an- cestral commun et que les differentes sous-familles ont &oh& separement. 11 faut cependant souligner qu’il existe des exceptions a cette regle et que le gene de SDF-1 est sur le chro- mosome 10, celui de MIP-38 se situe sur le chromosome 9, celui de MIP- 30. sur le chromosome 2 (MB? : ma- crophage inflammatory protein), et

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ceux de TARC et MDC sur le chro- mosome 16.

w 1.2. Les gibes des chbmokines

L’analyse des genes de certaines chemokines d&rites a ce jour r&Ye qu’ils sont constitues de 3 a 4 exons et de 2 a 3 introns dans le cas des chemokines CXC. Malgre cette I& gere variation, les similitudes qui existent entre les jonctions et la taille des introns et des exons des diffe- rents membres de cette famille, en plus de leur localisation chromoso- mique, confirment que tous ces ge- nes derivent d’un ancetre commun. Uarrangement des genes des che- mokines CC est plus homogene : tous ceux etudies a ce jour sont constitues de 3 exons et de 2 introns. Enfin, un sequencage systematique des sequences promotrices en amont du premier exon a egalement ete effectue pour un certain nombre de chemokines. Cette region est constituee de multiples sites poten- tiels de fixation pour des facteurs de transcription dont les plus fre- quents sont NFKB (nztcleav fuctor

KB), C/EPB (cis-regulatory enhancer binding protein), AI’-1, -2 et/au -3 (adaptnto~ protein-l, -2 et/au -3) et GRE (glucocorticoid responsive ele- ment). Le nombre, l’agencement et la combinaison de ces differents si- tes sont extremement variables d’un promoteur a I’autre [1161 et la recherche des regions promotrices minimales necessaires a la trans- cription des genes des chemokines revele une grande variabilite selon la chemokine etudiee et le type d’in- ducteur utilise. Ainsi, bien que les sequences promotrices de l’IL-8 (in- terleukine-8) et de l’ENA78 (epithe- lial derived neutrophil attractant 78) possedent toutes les deux un site de fixation pour NFKB et C/EPB, la transcription du gene de l’IL-8 in- duite par le TNF, l’IL-1 ou la PMA requiert imperativement la pre- sence des deux sites tandis que dans le cas de ENA78, le seul site NFKB est suffisant [18]. La transfection de cellules epitheliales par une mole- cule IKB resistante a la degradation et a la phosphorylation previent la

Tableau Ia. Les chemokines CXC humaines et leur pouvoir chimiotactique.

‘BP /CTAPlll/ &TC

NAP-2

GROa I L GROP

GROy

ENA7f I SCP-2

SDF-I

PF4

IPlO

MIG

BLC

I-TAC

+

m*- I

I

- : absence d’actiwtC; k : nctw116 faible; + : actnak d&nontlCe: ++ : acti\itt’ forte

Tableau Ib. Les chemokines CC humaines et leur pouvoir chimiotactique.

NOMS

MCP-1

MCP-2

MCP-3

MCP-4

MCP-5

MIP-la

MIP-1 p

MIP-16

MIP-3a

MIP-3P

MIP-4

MIP-5

RANTE

EOTAX

EOTAX

SLC

I-309

HCC-1

HCCQ

HCC-4

MDC

LEUKO

TARC

TECK

STCP-1

LMC

PARC

CKPX

YNONYMI

- -

-

- - -

f

-

- -

+

- - -

-

+

-

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Tableau Ic. Liste des chemokines C et CXXXC humaines et de leur pouvoir chimiotactique.

FRACTALKINE + / NEUROTACTINE

++

+ + 1

translocation nucleaire de NFKB et la production d’IL-8 par les cellules activees par 1’IL-1 [50].

4 1.3. ChCmokines CXC

Les chemokines CXC ont entre 24 et 88 % d’homologie de sequence en acides amines (fableau IO. Elles sont de plus subdivisees en deux sous- groupes selon qu’elles possedent ou non une sequence ELR (acide glutamique-leucine-arginine) en amont de la sequence CXC du tote N- terminal de la proteine. La pre- sence de ce motif correle avec une activite chimiotactique et activa- trite (c’est-a-dire degranulation, augmentation du calcium intracel- lulaire) des neutrophiles et est ne- cessaire a l’interaction de ces che- mokines avec les recepteurs CXCRl et/au CXCR2. Cependant, la pre- sence du motif ELR est necessaire mais pas suffisante h l’induction de I’activite chimiotactique pour les neutrophiles et il semblerait que la distance entre I’acide amine N-ter- minal et la sequence ELR determine l’amplitude de l’activite. Ainsi, le PBP (pIat& basic protein), le CTA- PI11 (connective tissue activating pep- fide) et la B-TG (beta-fhromboglobw line) ne sont pas chimiotactiques pour les neutrophiles. Seule la forme tronquee en N terminale, la NAP-2 (neufropkil activating protein- 21, est active. Dans le meme ordre d’idee, le clivage de I’extremite N- terminale de l’IL-8 de 77 acides ami- nes conduit a une forme de 72 acides

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amines bien plus active. Pour d’au- tres chemokines CXC, la longueur de cette extremite N- terminale semble etre moins critique puisque les differentes formes degrnmtlocyte ckemotactic protein-2 (GCP-2) pre- sentent la meme activite. Les sources cellulaires et les induc- teurs de la synthese des chemokines CXC sont extremement variables d’une cytokine B l’autre. Si NAP-2 et PF4 (platelet factor 4) sont se&t& uni- quement par les plaquettes activees, l’IL-8 peut quant i elle etre syntheti- see par une plethore de cellules acti- vees et par un nombre considerable de produits differents tels que des cytokines, d’autres agents chimiotac- tiques (LTB4 ou C5a), des lectines ve- getales (ConA, PHA) ou des compo- sants bacteriens et viraux.

n 1.4. Chbmokines CC

Les chemokines CC ont entre 20 et 77 % d’homologie de sequence en acides amines (fahZeau ZI). Tout comme les chemokines CXC, on les denomme sous de nombreuses ap- pellations au gre de leur decou- verte, de leur clonage ou de la des- cription de leur activite biologique. Globalement, les chemokines CC sont chimiotactiques pour les mo- nocytes, les eosinophiles, les lym- phocytes T et les basophiles et non pas pour les neutrophiles, meme si cette dichotomie tend a ne plus etre aussi tranchee avec la decouverte de chemokines appartenant a cette famille et qui apparaissent etre spe- cifiques des lymphocytes : STCP-1

(stimulated T cell ckemotactic protein- l), SLC (secondary lympkoid-fissue ckemokine) et PARC (pulmonary and activation-regulated ckemokine). Les travaux originaux suggeraient que les chemokines CC etaient ex- primees de faGon selective par un type cellulaire donne comme par exemple les cellules T pour RAN- TES (regulated upon activation, nor- mal T cell expressed and secreted), MIP-la, MIP-1B ou I-309. 11 a Pte demontre ulterieurement que tout comme les chemokines CXC, de nombreux types cellulaires (mono- cytes/macrophage, fibroblastes, cellules epitheliales, cellules endo- theliales, cellules mesotheliales, as- trocytes, cellules du muscle lisse...) se&tent ce type de cytokines, une meme cellule pouvant etre la source de plusieurs chemokines B differen- tes. Les inducteurs de la production de ces chemokines sont nombreux, I’IL-10, le TNF et l’INFy etant les plus puissants, certaines de ces cy- tokines (IL-10 et INFy) agissant dans certains cas en synergie comme lors de l’induction de MCP- 1 et -2 (monocyfe ckemoattracfant pro- tein-l et -2).

w 1.5. ChCmokine C

Simultanement decouverte par trois equipes differentes chez I’homme (SCM-l, single cysfein mo- tif-2 et ATAC, activation-induced, T cell-derived, and ckemokine related) et chez la souris (lymphotactine), cette nouvelle chemokine presente des caracteristiques particulieres qui la distinguent de toutes les autres che- mokines. Outre le fait qu’elle ne possede qu’une seule cysteine B l’extremite N-terminale, lui confe- rant ainsi une structure tertiaire dif- ferente des autres chemokines, son expression est restreinte aux cellu- les T et aux thymocytes CD8+ et contraste avec la tres large gamme de cellules capables de synthetiser les autres types de chemokines. De plus, son pouvoir chimiotactique s’exerce exclusivement sur les lym- phocytes T et B. Bien que capable de recruter des lymphocytes T au sein d’une tumeur croissante, la lym- photactine n’a pas d’activite anti-

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Tableau II. Homologie de sequences d’acides amines de quelques chemokines CXC et CC humaines.

I ch*m;$=-a IL-6 1 NAP-2 1 GRO-a ( GRO-P ( GRO-y 1 ENA 1 PF4

HP-3 26 22 23 26 28 27 20

CKP6 33 37 31 50 41 32

TARC 24 24 28 29 26 28 24

tumorale. Mais, en association avec YIL-2, elle accroit l’immunite anti- tumorale [30].

W 1.6. ChCmokine CXXXC

La structure primaire des chemoki- nes &ant hautement conservee et les outils informatiques extreme- ment performants, il est tres aise et rapide d’isoler de nouvehes chemo- kines. Cette approche est basee sur la recherche de sequence caracteris- tique des chemokines (ESTs, pour expressed sequence tags) possedant un fort taux d’homologie avec des chemokines connues [121]. C’est ain- si qu’une nouvelle chemokine, et par la meme une nouvelle sous-famille, a et4 identifiee, la fractalkine. En cri- blant une banque genomique de cellules et de tissus non hemato-

poietiques h l’aide d’une sonde de la lymphotactine, les auteurs ont identifie et caracterise une sequence codant potentiellement pour un peptide de 373 acides amines in- cluant le module caracteristique des chemokines prolonge par une structure d’unites repetees de mu- tine, d’un domaine transmembra- naire et d’une courte queue cyto- plasmique. Cette ch&nokine existe en effet sous deux formes, membra- naire ou s&&tee. La premiere serait impliquee dans le contr8le du trafic leucocytaire en favorisant l’adhe- rence des leucocytes aux cellules en- dotheliales activees qui expriment cette forme membranaire. La forme soluble se revele quant a elle exercer un fort pouvoir chimiotactique sur les lymphocytes T et les monocytes.

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2. RCcepteurs des chkmokines et transduction du signal

n 2.1. RCcepteurs des chCmokines

A l’instar de nombreux autres fac- teurs chimiotactiques (fMLP, C5a, PAF), les chemokines se lient a la surface des cellules sur des recep- teurs a sept domaines transmem- branaires associes a des prot&nesG. La complexite des diffkrents m&a- nismes controles par les chemoki- nes reside au moins en partie dans le fait que plusieurs chemokines peuvent s’associer a un meme r-e- cepteur et qu’une chemokine don- nee s’associe a differents recep- teurs. Avant meme que l’un de ces recepteurs soit clone, les experien- ces de desensibilisation heterologue sugggraient une telle situation. Ain- si, l’IL-8 agissant au niveau des neu- trophiles induit un flux de caIcium intracellulaire que l’on ne peut pas reproduire lors d’une seconde sti- mulation par le GROa (growth-rela- ted oncogcne 011, tandis qu’un pre- traitement par cette derniere cytoki- ne ne previent pas le flux calcique induit par une seconde stimulation avec de l’IL-8 11191. Cette expe- rience suggerait clairement la pre- sence a la surface des neutrophiles d’au moins deux recepteurs ; l’un d’entre eux reconnait a la fois l’IL-8 et GROa, tandis que le second ne reconnait que YIL-8. Cependant, cette heterogeneite de reconnais- sance ne se passe qu’a Yinterieur d’une sous-famille, aucune chemo- kine de type a ne possede de recep- teur commun avec une quelconque chemokine de type 0. 11 existe ce- pendant des exceptions a cette re- gle, le DARC (duffy mtigen receptor for chemokirws) auquel se lient diffe- rentes chkmokines CXC a motif ELR ainsi que des chemokines de type p avec une forte affinite, et le recepteur CXCR3 qui fixe a la fois IPIO, Mig et I-TAC (chemokines CXC) et SLC (chemokine CC) [llOa]. On connait actuellement un recep- teur pour la fractalkine (CXXXC), cinq recepteurs pour les chemokines CXC (CXCRl B CXCRS), et neuf re- cepteurs pour les chemokines CC

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(CCRl a CCR8 et D6). Le recepteur D6 pourrait etre prochainement desi- gn& CCR9. Pour cela, il faudrait qu’une fonction de transduction de signal lui soit associee. Or parmi les tres nombreuses CC chemokines qui lient ce recepteur, aucune d’entre el- les n’est capable d’induire une mobi- lisation de calcium dans les cellules exprimant ce recepteur 1911. De nombreuses approches experi- mentales sont en cows pour eluci- der le role et le fonctionnement de ce recepteur. Une autre serie de re- cepteurs a ete clonee par homologie de sequence avec des recepteurs connus des chemokines mais leurs ligands n’ayant pas ete identifies a ce jour, il n’en sera pas fait mention. Enfin, on connait trois recepteurs codes par des virus (U12, US28 et ECRF3). L’ensemble de ces recep- teurs peuvent @tre regroup& selon quatre categories (&we 2). Les r&cepteurs spt!cifiques lient une seule chemokine. Quatre repondent

a ce jour a cette definition. Cette notion doit etre cependant conside- ree avec une extreme prudence dans la mesure oti les experiences de liaison et de competition sur ces differents recepteurs n’ont pas ete realisees avec toutes les chemokines connues et qu’a l’avenir, de nouvel- les chemokines seront isolees. Ain- si, le recepteur CXCRl a tres long- temps ete considere comme le re- cepteur specifique de l’IL-8 ; tres recemment, il a ete demontre que GCP-2 pouvait egalement se fixer sur ce recepteur 11171. Les rtfcepteurs partagt3 sont ceux qui lient plusieurs chemokines differen- tes. Le recepteur CXCR2 a la particu- larite de fixer uniquement les chemo- kines de type a a motif ELR, tandis que le CXCR3 est specifique des che- mokines saris motif ELR. Mais la ma- jorite des recepteurs partages decrits a ce jour fixent des chemokines CC. Le r&epteur DARC ouantigPne Dl4jfy possede la particularite de fixer de

PARTAG& CCR4

t

TiRC

RANTES \

l-309

AM” I \ / TARC /

MCP-2 MCP-3 MCP-4/

Figure 2. Classification des r&%pteurs des chemokines humaines et de leurs ligands @actualis et adapt6 de : B.A. Premack et T.J. Schall, Nature Med. 1996, 2, 1174-7 178). Seuls /es r&epteurs dont au moins un Iigand est connu ont 8ti repr&ent&.

nombreuses chemokines apparte- nant aux deux sous-groupes a et p de cette famille. On le retrouve B la surface des erythrocytes et des cel- lules endotheliales. 11 est implique dans la penetration du parasite Plasmodium viuax de la malaria a l’interieur du globule rouge. Les erythrocytes des individus qui n’ex- priment pas cet antigene (70 % des afro-americains) ne fixent pas les chemokines. Loriginalite de ce re- cepteur reside dans le fait qu’il n’est pas internalise avec son ligand, bien qu’il presente une structure proche des autres recepteurs. Cette particu- larite a amen4 certains auteurs h suggerer que ce recepteur pourrait jouer un role d’<c epurateur )) en eli- minant de la circulation les chemo- kines produites en exces [26]. Ce- pendant, nous avons recemment demontre que, si on ne peut pas exclure totalement ce mecanisme, celui-ci ne se verifie probablement que lorsque les chemokines, et en particulier l’IL-8, sont produites en tres large exces, et que les sites re- cepteurs de haute affinite presents a la surface des cellules circulantes sont satures. En effet, la majorite de l’IL-8 trouvee associee aux cellules sanguines est associee aux leucocy- tes 1761. Les rtfccpteuus viraux sont des recep- teurs dont la sequence codante se situe dans le genome de virus et qui sont exprimes par les cellules infec- tees. Ces recepteurs presentent de forts taux d’homologie avec les re- cepteurs des chemokines. On en con- nait actuellement trois : le CMV US28 code par le genome du cytomegalo- virus specifique des chkmokines CC, HSV ECRF3 issu du virus de l’herpes saimivi qui lie preferentiellement les chemokines CXC, et le HHV U12 code par le genome du virus de l’her- pes humain specifique des chemoki- nes CC.

W 2.2. Transduction du signal

La liaison d’une chemokine sur son recepteur conduit a une internalisa- tion du complexe dans les minutes qui suivent l’interaction. Le ligand est degrade dans les compartiments lysosomaux tandis que le recepteur

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est recycle a la surface de la cellule. La seconde boucle intracellulaire, l’extremite C-terminale de la proteine et le troisieme segment transmem- branaire interagissent avec la pro- t&e G heterotrimerique (figure 3). L’interaction l&and-recepteur con- duit a un echange de GDP par du GTP lie a la sous-unite a de la pro- teine G. Cette derniere se dissocie alors du complexe, chacune des sous-unites a et Pr pouvant ainsi activer ou inhiber differentes enzy- mes impliquees dans la signaiisa- tion. 11 a et@ ainsi demontre que la sous-unite o! inhibait l’adenylate cy- clase et done contribuait a la dimi- nution de l’AMPc, m@me si l’en- semble des intermediaires impli- ques dans cette voie de signalisation ne sont pas encore connus. Le dim&e Pr est quant a lui responsable de l/activation de la phospholipase CD2 (PLCp2). La conversion du phosphatidylinosi- to1 4,5-biphosphate (PIP2) membra- naire en inositol tri-phosphate (IP3) et diacylglycerol (DAG) induit en cascade une augmentation du cal- cium libre intracellulaire, une acti- vation des kinases (PKC, MAPK) et des phospholipases. L’interaction des chemokines avec leurs recepteurs conduit egalement a l’activation de petites proteines G des familles Rho, Rat et Ras plus specifiquement impliquees dans la regulation des processus qui de- pendent de l’actine comme la moti- lite et la formation de pseudopodes. Les mecanismes de transduction du signal induits par la liaison des che- mokines CC sur leurs recepteurs sont tres legerement differents de ceux que nous venons de decrire. Ainsi, la stimulation des monocytes par du MCI’-1 ou MCI?-3 conduit a une elevation du calcium libre in- tracellulaire due a un flux de l’exte- rieur vers l’interieur de la cellule tandis que dans le cas des neutro- philes stimules par une chemokine CXC a motif ELR, c’est un relargage de calcium des stocks intracellulai- res qui est la cause de cette modifi- cation. On peut cependant s’etonner qu’une telle homologie dans la

structure des chemokines, de leurs recepteurs et dans leurs mecanis- mes de transduction du signal con- duise a une aussi grande heteroge- n&e d’activite biologique (chimio- tactisme pour les monocytes ou les neutrophiles, activite angiostatique ou angiogenique, proliferation ceilu- laire...). 11 est actuellement extreme- ment difficile de se faire une idee Claire de la faGon dont les differentes chemokines pro&dent pour accom- plir leurs differentes fonctions.

n 2.3. Modulation de l’expression des rkcepteurs

L’internalisation du recepteur a la suite de son interaction avec son ligand aboutit a une diminution de son expression a la surface de la cellule 11041. C’est peut-@tre un tel Pvenement qui est responsable de I’observation d’une expression re-

duite de recepteurs pour l’IL-8 a la surface de neutrophiles pulmonai- res de patients souffrant d’infec- tions chroniques respiratoires [109]. Par ailleurs, d’autres effecteurs ont la capacite de moduler l’expression de ces recepteurs. C’est ainsi le cas du G-CSF qui augmente l‘expres- sion des IL-8 recepteurs [71] tandis que le TNF diminue l’expression de CXCR2 mais pas de CXCRl [S] a la surface des neutrophiles. L’interfe- ron-y diminue l’expression de CXCR4 a la surface des cellules en- dotheliales [44], de CCR2 a la sur- face des monocytes 1961 et est requis pour le maintien de l’expression de CXCRl et CXCR2 a la surface des lymphocytes T [114]. De meme, l’IL-2 est necessaire a une expression con- servee de CCRl et CCR2 a la surface des lymphocytes T en culture [72] tandis que l’IL-4 favorise l’expres- sion de CXCR4 [511. 11 est fort pro-

DE LA PKC

CALCIUM DES STOCKS

REARRANGEMENT

MAPK ADHERENCE

PROLIFERATION

Figure 3. Schema de transduction du signal B la suite de /‘interaction d’une chemokine et de son r&epteur. Le r&epteur8 sept domaines transmembranaires est associ6 g une protiine G h.&rotrim&ique lap?). Les f/&ches en pointilk% figurent des voies empruntbes, mais dont tous /es intermediaires ne sont pas encore connus ou n’ont pas &! mis en Evidence dans ce syst&me. Abr&iations : PIP2 : phosphatidy/inositol4,5-biphosphate ; PLCPP : phospholipase (732 ; DAG : diacytglycero/; PKC : prot6ine kinase C ; IP3 : inositof triphosphate 1,4,5; Ras, Rho, Rat, Raf : petites prot&nes G ; ERK : extracellular signal regula ted kinase ; MA PK : mitogen activated protein kinase ; MEK : MA PKE RK kinase.

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bable que dans l‘avenir, eu egard au grand nombre de recepteurs et de cytokines, ce domaine connaisse une expansion tres importante.

3. Production de chbmokines

n 3.1. a l’hombostasie

Lanalyse des chemokines, en terme d’expression des ARN messagers ou par immunocytochimie, revele que certaines d’entre elles sont pro- duites naturellement a l’homeosta- sie. Leur presence dans les diffe- rents tissus permet ainsi le recrute- ment regulier de leucocytes, cellules vigiles placees aux avant- postes, prets a intervenir en cas d’agression. Par ailleurs, l’expres- sion de certaines chemokines a ete rapportee specifiquement dans les organes lymphoi’des. Leur presence illustre la participation de celles-ci dans la circulation et le homing des cellules immunocompetentes. Ces travaux ont bien stir ete essentielle- ment realises chez la souris. L’ex- pression de cytokines dans le thy- mus comme le thymus expressed che- mokine (TECK) [118] et le thymus and activation-regulated chemokine (TARC) [491 suggere leur implica- tion dans le recrutement des lym- phocytes circulants au sein du thy- mus, &ape indispensable dans la maturation et la diffirenciation des cellules T. La secondary lymphoid tis- sue chemokine (SLC) (431 exprimee dans l’endothelium veineux supe- rieur des ganglions et des plaques de Peyer, est sans nul doute impli- q&e dans le homing des lymphocy- tes vers les organes lympho’ides pe- ripheriques. Le B-lymphocyte che- moattractant (BLC) present dans la rate, les ganglions et les plaques de Peyer, attire plus specifiquement les lymphocytes B [42]. En revanche, la stimulated T cell chemotactic protein-1 (STCP-l), egalement exprimee dans les ganglions et le thymus, semble @tre plus specifiquement impliquee dans le recrutement des lymphocy- tes T actives puisqu’elle est sans ef- fet sur les lymphocytes T au repos Il91, tout comme c’est le cas pour I’I-TAC [20a]. Quanta SDF-1, expri- mee dans de tres nombreux tissus,

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elle a la capacite de recruter les pro- geniteurs hematopoi’etiques circu- lants CD34+ [21. 11 est egalement possible de detecter a l’homeostasie la presence de cer- taines chemokines dans les liquides biologiques. C’est en particulier le cas pour I’IL-8 presente dans la sueur (Cl,2 ng/mLl, la salive (2 ng/mL), les larmes (5 ng/mL), le colostrum (3 ng/mL) ou le liquide seminal (1,6 ng/mL).

n 3.2. Lors de la rbponse inflammatoire

Le recrutement leucocytaire dans les foyers inflammatoires est une Ptape indispensable a la mise en place du phenomene inflammatoire. La con- tribution essentielle joule par les chemokines n’a pas ete immediate- ment suspectee. En effet, les cytoki- nes qui orchestrent l’inflammation, a savoir I’interleukine-I (IL-11 et le tumor necrosis factor (TNF) furent initialement considerees comme possedant des proprietes chimio- tactiques. C’etait en fait la conse- quence de leur capacite a induire la production de chemokines par un grand nombre de cellules differen- tes. Par exemple, monocytes/macro- phages, astrocytes, cellules endothe- liales, fibroblastes, cellules mksangia- les, cellules synoviales, cellules epi- theliales, hepatocytes, neutrop hiles et chondrocytes sont autant de cellu- les qui produisent de l’IL-8 en re- ponse a l’IL-1 ou au TNE Comme cela est illustre sur la figwe 4, de nom- breuses autres cytokines, qui diffe- rent selon la nature de la cellule ci- ble, sont egalement capables d’in- duire la production d’IL-8.11 est fort probable que cette interconnection de cytokines &applique pour les differentes chemokines, avec bien stir des particularites propres a tel- les ou telles chemokines. Par exem- ple, une cytokine peut parfaitement induire la production d’une chemo- kine donnee, sans pour autant in- duire la production d’autres che- mokines. C’est le cas de l’oncosta- tine M (OSM) qui induit la production d’ENA78 par les cellu- les endotheliales, mais qui est saris

effet sur la production d’IL-8 ]851, ou du leukemia inhibitory factor (LIF) et de l’IL-6 qui induisent la produc- tion de MU-1 par les cellules me- sangiales mais qui sont sans effet sur l/induction de MIP-2 ou de RAN- TES [46]. Par ailIeurs, les batteries elles-memes et leurs produits derives (endotoxines, polysaccharides cap- sulaires, peptidoglycanes, lipoarabi- nomannane, exotoxines...), les virus, les champignons et les parasites sont capables d’interagir directe- ment avec diverses cellules produc- trices et d’induire la production de chemokines. L’analyse en sang total revele par exemple que la produc- tion d’IL-8 est initiee avec de tres faibles doses d’endotoxines, qui sont insuffisantes pour induire la production de TNF [171. A de plus fortes doses d’endo- toxine, la production d’IL-8 est bi- phasique : une premiere &ape est initiee directement par le LPS et une deuxieme fait suite a l’effet de l’IL-1 et du TNF produits sous l’action du LPS [28]. 11 est interessant de signa- ler que l’intensite de la production, voire la nature des chemokines in- duites, peut varier selon les micro- organismes consider-es. Par exem- ple, Saccharomyces cerevisiae au con- tact des neutrophiles induit de I’IL-8, mais non de la MIP-lo [45]. De meme, l/infection de monocytes humains par l’lnfluenza A virus aboutit a la production de MIP-1, de MCI’-1 et de RANTES, mais non d’IL-8 et de GROa [llll, tandis que l’infection de keratinocytes par le virus herpes simplex aboutit a une production de P-chemokines par ces cellules [82]. D’autres evenements associes aux processus inflammatoires peuvent initier la production de chemoki- nes. C’est le cas de I’hypoxie, de I’ischemie-reperfusion, de la coagu- lation et des radiations ; il en est de meme de nombreux mediateurs di- rectement impliques dans l’inflam- mation, tels que le monoxyde d’azote, la thrombine, la tryptase, l’elastase, l’anaphylatoxine C5a, les leucotrienes B4 ou l’histamine, ge- n&ant ainsi une boucle d’entretien du processus inflammatoire. Enfin, la production de chemokines peut

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IL-1 I TNF IL-2 IL-3 IL-4 IL-5 IL-7 IL-8 1

t t t t t t t IL-10 IL-15 IFNy GM-CSF M-CSF LIF Endothelin-1

Figure 4. Production d’inferleukine-8. De nombreuses cyfokines agissanf sur des cellules cibles diverses induisent /a oroduction d’/L-8 ou /a favorisent. en association avec un autre activateur.

etre initiee a la suite d’interactions cellulaires comme celles se produi- sant entre les leucocytes et les pla- quettes ou entre les leucocytes et l’endothelium.

4. La participation des chhmokines dans le recrutement des cellules inflammatoires

W 4.1. DCmonstration du chimiotactisme in vitro et in vivo

Le pouvoir chimiotactique des che- mokines est generalement mis en evidence in vitro dans des protoco- les experimentaux utilisant des chambres de Boyden. Des modeles in vitro plus sophistiques associant des monocouches de cellules endo- theliales ou epitheliales sont au- jourd’hui employ&. Ces proprietes sont generalement confirmees in vivo. La voie d’administration de la chemokine permettra de suivre le recrutement cellulaire dans des si- tes aussi differents que la peau, les articulations, la cavite peritoneale ou les branches et les poumons (ad- ministration intranasale, instilla- tion intratracheale).

L’administration de certaines che- mokines s’accompagne de l’activa- tion des cellules recrutees et de la liberation de mediateurs de l’in- flammation [ 161. Ainsi par exemple, l’IL-8, fortement chimiotactique pour les neutrophiles, entraine une degranulation de ces cellules et une liberation de mediateurs (elastase, B-glucuronidase, myeloperoxyda- se, lactoferrine, LTB4, 15HETE, p/a- te/et mtimfingfmtm, defensin-1 et -2, CAP-371, une activation d’enzymes de la cellule (arachidonate-S-li- poxygenase, phospholipase D, phosphatidylinositol-4-phosphate kinase), l’expression accrue de mar- queurs membranaires (CDllb/ CD18, CDllc/CDlB, FcaR) et l’augmentation de certaines fonc- tions (microbicidie, cytotoxicite de- pendante d’anticorps, explosion oxydative et production d’anion su- peroxyde). De plus, l’IL-8 retarde l’entree en apoptose spontanee et induite des neutrophiles. Un pre- mier contact des leucocytes avec l’IL-1 ou le TNF rend souvent ces cellules encore plus reactives aux effets activateurs des chemokines. Ces Pvenements contribuent done a l’initiation de divers effets poten- tiellement deleteres associes a l’in-

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flammation. Par exemple, l’injec- tion d’IL-8 dans l’articulation de la- pin entraine une inflammation ma- jeure et la destruction du cartilage [BO] tandis que l’administration in- tranasale d’IL-8 chez le rat est a l’origine d’une hyperreactivite bronchique [1241. En raison du grand nombre de che- mokines, il est probable qu’au tours des processus inflammatoires, plu- sieurs d’entre elles puissent agir de concert, soit de facon additive, soit en synergie. Cette synergie peut aussi etre observee avec d’autres cy- tokines qui, sans appartenir a la fa- mille des chemokines, possedent egalement la capacite de participer au recrutement cellulaire. Par exemple, il a et6 montre in vivo que l’interleukine-5 (facteur de differen- ciation et d’activation des eosino- philes) amplifiait le recrutement des eosinophiles par l’eotaxine 1211. De meme, d’autres mediateurs peu- vent egalement accroitre le recrute- ment. C’est le cas des prostaglandi- nes qui agissent en synergie avec l’IL-8 1331. Recemment, dans une fort elegante etude in vivo, Middleton et al. [Bl] ont precise comment une chemoki- ne tissulaire pouvait interagir avec les cellules circulantes. 11s ont de- montre que l’IL-8 ou le RANTES tissulaire etait capte par les cellules endotheliales a l’aide soit d’hepa- rane sulfate present a leur surface, soit de l’antigene Duffy (DARC). Apres transcytose, l’IL-8 se re- trouve exprimee a la surface lumi- nale de la cellule endotheliale, ainsi offerte a l’interaction avec les leuco- cytes circulants.

W 4.2. EWsence des chCmokines au sein des foyers inflammatoires

La mise en evidence in situ des ARN messagers codant pour les chemo- kines peut se faire soit apres extrac- tion tissulaire des ARNm et analyse par Northern ou PCR, soit par hy- bridation in situ. Les chemokines sont generalement associees a l’he- parane sulfate de la matrice extra- cellulaire, formant probablement un gradient de concentration. La

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presence proteique de la chemokine est detectee in situ par immunocy- tochimie ou mesuree par Elisa dans les liquides biologiques en contact avec le site inflammatoire, dans le lysat tissulaire et dans le lavage broncho-alveolaire (LBA) lors des pathologies pulmonaires. Ces differentes techniques ont per- mis de mettre en evidence la pro- duction des chemokines dans un grand nombre de pathologies hu- maines et dans differents modeles animaux experimentaux. Ainsi, de nombreuses chemokines (IL-8, MCP-1, RANTES, MIP-l...) ont ete detectees dans les tissus et les liqui- des synoviaux dans le cas de l’ar- thrite (arthrite rhumatoi’de, osteoar- thrite) et dans les biopsies, les liqui- des d’expectoration ou les LBA dans le cas des affections pulmonai- res (asthme, inflammation allergi- que, fibrose idiopathique, mucovis- cidose, SDRA). Elles ont egalement ete mises en evidence au tours des atteintes traumatiques (systeme nerveux central), des processus d’ischemie- reperfusion (cceur, foie...), des affec- tions cutanees (allergie de contact, hypersensibilite de type retardee, psoriasis...), des pathologies in- flammatoires du tube digestif (ente- rocolite necrosante, maladie de Crohn) et des reins (nephropaties) et au tours des infections dans les tissus infect&, le liquide cephalo- rachidien (meningite), l’urine (in- fection urinaire), le liquide perito- neal (peritonite), le plasma (sepsis) ou le liquide pleural (pneumonies). Souvent, plusieurs types cellulaires sont a l’origine des chemokines. Ainsi, dans le cas de la fibrose pul- monaire idiopathique, le MCI’-1 a ete mis en evidence au sein des biopsies pulmonaires dans les cel- lules epitheliales, les macrophages, les cellules endotheliales vasculai- res et les cellules du muscle lisse [6]. C’est cependant un accroissement specifique aux cellules epitheliales qui a ete note chez les malades. Quelques chemokines semblent plus frequemment associees a cer- taines pathologies. C’est ainsi qu’ENA78 a regulierement ete rap- portee dans les pathologies inflam-

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matoires digestives [127]. La frac- talkine, normalement exprimee dans le cerveau, voit sa production accrue lors de la cephalomyelite auto-immune experimentale 1931. L’eotaxine joue un role preponde- rant dans le recrutement des eosino- philes au tours de l’asthme 1661. Dans le syndrome de detresse respi- ratoire aigue de l’adulte (SDRA), une elegante etude demontre la pre- sence accrue d’IL-8 dans les LBA des patients et une correlation avec le nombre de neutrophiles retrou- v&s dans ces memes lavages [831. De plus, les auteurs montrent que des concentrations elevees d’IL-8 sont associees a la mortalite. Nous avons retrouve cette m@me correlation lors de l’analyse de l’IL-8 dans le plasma de patients septiques 1791. Les taux d’IL-8 sont predictifs du devenir des l’admission des pa- tients en service de soins intensifs. En revanche, ce n’est pas le cas pour les patients presentant un syn- drome de defaillance multiviscerale d’origine non infectieuse.

n 4.3. DCmonstration h l’aide d’anticorps antich6mokines

Dans de nombreux modeles de pa- thologies inflammatoires experi- mentales, l’emploi d’anticorps ci- blant une chemokine particuliere aboutit a la diminution de l’intensi- te du processus inflammatoire. Cela a ete observe dans l’arthrite experi- mentale, le SDRA, la glomerulone- phrite, la fibrose pulmonaire, l’en- cephalomyelite auto-immune expe- rimentale, la dermatite ou au tours de la reaction d’hypersensibilite re- tardee a la tuberculine. Dans un mo- dele d’alveolite a complexes im- muns, Mulligan et al. [87] demon- trerent que l’instillation d’anticorps anti-IL-8 associes a l’antigene limi- tait I’inflammation pulmonaire sui- vie en terme de transsudation de I’albumine plasmatique, de recrute- ment de leucocytes et d’hemorra- gie. Plus recemment, le meme groupe demontra, a l’aide d’anti- corps anti-MB’-:! (anti-macroyhage irzflarnmatovyprotei~-2) et anti-CICN (anti-cytokinc-induced neutrophil che- moattractmt) (MB’-2 et CICN etant

homologues chez le rat des molecu- les humaines GRO), que ces deux cytokines contribuaient egalement au processus inflammatoire 11061. La neutralisation d’une seule che- mokine peut entra^mer des conse- quences en cascade. Par exemple, dans un modele d’infection par Cryptococcus neoformmzs, l’emploi d’anticorps anti-MCP-1 non seule- ment anihile le recrutement pulmo- naire de macrophages, mais reduit egalement t&s significativement le nombre de neutrophiles, alors que MCI’-1 ne presente aucun pouvoir chimiotactique pour ces cellules 1481.11 est done fort probable qu’au tours du processus inflammatoire, les macrophages recrutes par le MCI’-1 contribuent au recrutement des neutrophiles en elaborant a leur tour des chemokines qui leur sont specifiques.

n 4.4. DCmonstration 2 l’aide d’antagonistes

Les etudes structurales des chemo- kines ont permis de generer des analogues qui presentent une acti- vite antagoniste. Des formes tron- quees de l’IL-8 sont capables d’inhi- ber la liberation d’elastase des neu- trophiles actives par l’IL-8 et GROor [861. Un heptapeptide inhibe la fixa- tion de I’IL-8 aux neutrophiles et, par voie de consequence, le chimio- tactisme, la liberation de p-glucuro- nidase et limite in vivo I’ccdeme cu- tan6 induit par l’injection d’IL-8 [47]. Des mutations ponctuelles, substituant la sequence Glu-Leu- Arg (ELR) par une sequence Ala- Ala-Arg au sein de la region N-ter- minale du CICN ont permis d’obte- nir un antagoniste du recepteur qui peut limiter le recrutement des neu- trophiles dans la cavite peritoneale apres injection de zymosan [1281. L’addition d’une methionine a la molecule RANTES aboutit Pgale- ment a un antagoniste qui peut di- minuer l’incidence d’une arthrite experimentale induite par le colla- gene chez la souris 1981. 11 est fort probable que, sous lessor de la re- cherche d’inhibiteurs pour bloquer la penetration du virus du sida qui utilise pour cela des recepteurs de

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chemokines, de nouveaux antago- nistes soient prochainement decrits.

n 4.5. Souris dkficientes en chCmokines ou rCcepteurs

L’analyse des souris rendues defi- cientes pour une chemokine, un re- cepteur ou, au contraire, surexpri- mant une chemokine don&e con- firme I’essentiel de nos connais- sances sur la participation de ces facteurs dans le recrutement cellu- laire et apporte parfois de nouvelles don&es. Ainsi par exemple, les souris deficientes en SDF-1 meurent a la naissance. SDF-1 apparait es- sentiel a la lymphopoiese B au tours du developpement embryonnaire. Outre le deficit en progeniteurs B dans le foie fcetal et la moelle os- seuse, les souris SDFP- presentent egalement une diminution des pro- geniteurs myeloi’des dans la moelle osseuse. Enfin, comme les souris deficientes pour l’endotheline-1, ces souris presentent des perturba- tions au niveau du septum ventri- culaire du cceur, suggerant la contri- bution de cette cytokine lors de la mise en place des tissus cardiaques durant l’embryogenese [89]. Les souris deficientes pour I’eo- taxine confirment la contribution de cette chemokine dans le recrute- ment des eosinophiles au sein des tissus 11011. Ces souris demontrent en outre la contribution de l’eo- taxine dans l’eosinophilie precoce et non tardive, ainsi qu’une in- fluence sur le nombre d’eosinophi- les circulants. Les souris rendues deficientes pour MU-1 expriment un nombre normal de macrophages residants, suggerant que cette che- mokine ne joue pas de role essentiel a l’homeostasie [73]. En revanche, ces souris MCI’-l-l- sont incapables de recruter des macrophages apres injection de thioglycolate dans la cavite peritoneale ; l’accumulation de monocytes est affectee lors d’un test d’hypersensibilite retardee et la formation de granulomes pulmo- naires en reponse B SclGstosoma mansoni est amoindrie, tout comme I’expression d’IL-4, d’IL-5 et d’in- terferon-y par les splenocytes. En revanche, ces souris se debarrassent

de Mycobacterium tuberculosis de la m@me facon que des souris sauva- ges. Les souris deficientes pour MIP-la presentent une importante reduc- tion du processus inflammatoire, pneumonie ou myocardite, apres infection par YInfluenza virus et le Coxsackie viums, respectivement 1221. MIP-la utilise, entre autres recep- teurs, CCRl. Les souris CCRl-/- presentent une perturbation de la proliferation et de la circulation des progeniteurs myeloi’des 1361. Dans un modele de pancreatite experi- mentale, il fut montre que l’inflam- mation consecutive au niveau pul- monaire etait fortement atttenuee chez ces souris 1381. Les souris gene- tiquement invalidees pour le recep- teur CCR2 ne presentent pas d’anormalites hematopo’ietiques. En revanche, elles ont un fort deficit en recrutement de macrophages dans la cavite peritoneale apres in- jection de thioglycolate [ll, 641. De plus, ces souris developpent moins frequemment des granulomes et ceux-ci sont de taille reduite par rapport a ce qui est observe chez les souris normales [ll, 631. L’absence d’expression de l’homologue du re- cepteur de I’IL-8 aboutit a une lym- phoadenopathie et a une splenome- galie, associees a une augmentation des lymphocytes B et des neutro- philes. Ces derniers sont egalement trouves en tres grand nombre (x12) dans la circulation [I3]. Les souris rendues deficientes pour l’expres- sion du recepteur CXCR4, le recep- teur de SDF-1, meurent in utero 1113, 1321. L’analyse des embryons revele des anomalies identiques a celles observees chez les souris SDF-l-j-, suggerant que ce recep- teur pourrait etre le seul recepteur de SDF-1. De plus, ces souris pre- sentent des defauts dans la migra- tion des cellules neuronales dans le cerebellum et un deficit dans la vas- cularisation du tractus intestinal. L’ensemble de ces observations il- lustre le role important de ce recep- teur et de son ligand au tours de l’embryogenese. Les resultats obtenus chez les souris surexprimant les chemokines sont parfois plus complexes a analyser et

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peuvent dependre du site d’hyper- expression. Lhyperexpression de KC, l’homologue murin de GROa, aboutit a un important infiltrat de neutrophiles dans les tissus corres- pondants. Cette accumulation ne s’accompagne pas forcement d’une activation cellulaire 1701 mais des syndromes neurologiques ont ete observes chez les souris surexpri- mant la chemokine dans les oligo- dendrocytes 11151. Chez les souris surexprimant MCI’-1 dans le thy- mus ou le cerveau, on observe une accumulation de macrophages 1351. En revanche, d’autres souris ne pre- sentent pas un tel infiltrat lorsque la chemokine est amplifiee dans les poumons, les glandes salivaires ou les testicules [102]. En fait, ces der- nieres constructions ont abouti a une hyperproduction de MCI’-1 avec de forts taux de chemokine cir- culante. 11 est possible que la pre- sence de MU-1 en grande quantite dans la circulation ait abouti au con- traire a une desensibilisation des cellules qui ne repondent plus alors aux signaux delivres au niveau des tissus. De la m@me facon, des souris surexprimant l’IL-8 humaine, qui ont de forte concentration d’IL-8 plasmatique, ont une importante accumulation de neutrophiles dans la microcirculation des poumons, du foie et de la rate et presentent un deficit de migration dans la cavite peritoneale apres stimulus inflam- matoire [1071.

n 4.6. ChCmokines circulantes et chCmokines tissulaires

Ces dernieres observations sugge- rent que selon le compartiment dans lequel se trouve une chemoki- ne, les consequences de sa signalisa- tion puissent etre totalement diffe- rentes. On sait en effet que lorsqu’un leucocyte a ete en contact avec une chemokine, celui-ci de- vient anergique a une deuxieme sti- mulation par une chemokine qui partage son recepteur avec la pre- miere. Cette desensibilisation a ete particulierement etudiee dans le cas de l’IL-8. Par ailleurs, le groupe de Gimbrone demontra que l’IL-8 peut reprimer l’interaction des neutro-

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philes avec I’endothelium vascu- laire et meme liberer de l’endothe- lium les neutrophiles faiblement adherents 140,751. L’ensemble de ces observations il- lustre le deficit dans l’accumulation de neutrophiles sur le site inflam- matoire lorsque les facteurs chimio- tactiques sont inject& par voie in- traveineuse 123, 241. Ces resultats suggererent que le deficit dans la capacite de migration des neutro- philes observes durant le sepsis ou chez des volontaires humains rece- vant une injection intraveineuse de LPS pouvait etre le reflet d’une pre- sence abondante d/IL-8 dans la cir- culation 11101. De fait, des quantites tres importantes d’IL-8 sont retrou- vees associees aux neutrophiles cir- culants des patients septiques 1761.

n 4.7. ChCmokines et 1ibCration d’histamine

Au tours des an&es 1980, de nom- breux auteurs firent &at de facteurs influant sur la liberation d’hista- mine par les basophiles humains, facteurs dits histamine releasing fac- tow ou au contraire histamine release inhibitory factors. Au debut des an- nees 1990, il est apparu que ces fac- teurs n’etaient autres que des che- mokines (figure 5). I1 faut cependant signaler que les liberations d’hista- mine ne sont pas observees chez tous les donneurs et dependent des chemokines. Si 80 % des sujets re- pondent positivement aux effets de MCI’-1 1591 et a RANTES 1621, seuls 20 % d’entre eux repondent a MIP- la [41. En revanche, pour MIP-la, le pour- centage atteint 70 % s’il s’agit de donneurs allergiques et pour RANTES, la quantite d’histamine liberee est pratiquement le double s’il s’agit de patients atopiques. De facon moins efficace, CTAPIII et NAP-2 sont egalement capables d’induire la liberation d’histamine 1611. MCI’3 11201, MCI’-4 I371 et dans une moindre mesure MCP-2 sont egalement actifs sur les baso- philes humains. Lefficacite de ces memes cytokines sur des mastocy- tes est encore ma1 connue ou mo- deste.

202

A ce jour, seule MIP-la s’est revblee active sur les mastocytes murins et induit in vivo la degranulation des mastocytes tissulaires de faGon plus efficace que MCI’-1 [5]. Le plus fas- cinant dans ces interactions entre basophiles et chemokines est ce qui a ete rapporte pour l’interleukine-8. En effet, I’IL-8 induit la liberation d’histamine par des cellules pretrai- tees par de l’IL-3 (priming) [251. A l’inverse, l’IL-8 possede des pro- prietes inhibitrices sur cette libera- tion si elle agit avant l’IL-3 [581. Cette meme propriete a ete obser- vee si CTAPIII est employe comme agent histamino-liberateur. NAP-2 se comporte comme 1’IL-8 et limite la production ulterieure induite par l’IL-3 [9]. Enfin, l’IL-8, mais aussi MIP-la/P, CTAPIII, PF4, II’10 et RANTES inhibent la liberation in- duite par MCI’-1 lorsqu’ils sont d’abord mis en contact avec les ba- sophiles [3,60]. Ainsi existe-t-i1 un reseau complexe d’interactions qui illustre combien l’ordre de la sequence des chemoki- nes et cytokines et leurs concentra- tions sont autant d’elemenls cles pour la nature du message final, a l’instar de I’ordre des mots et de leur intonation pour Ptablir le sens d’une phrase. Au bout du compte, la regulation de la liberation d’his- tamine par les chemokines appa- rait comme un evenement impor- tant au tours du processus inflam- matoire.

I I HISTAMINE

5. R&e des chbmokines lors de la rCponse anti-infectieuse

Dans la mesure ou la mise en place dune reponse inflammatoire est un prerequis pour l’etablissement d’une reponse anti-infectieuse effi- cace, il va de soi que les chemokines jouent un role important parmi les acteurs impliques dans la lutte con- tre les pathogenes. La demonstra- tion peut etre obtenue in vitro : l’ac- tivation des neutrophiles par I’IL-8 accroit la capacite de phagocytose de ces cellules, comme cela a ete observe vis-a-vis d’AsperLyilltisf~r~ni- gfftlis 11001, et augmente le pouvoir microbicide, comme cela a ete rap- Porte vis-a-vis de Mycobacterium fortuitum [90] ou de Candida alhicans [31]. Comme evoque precedem- ment pour illustrer la contribution des chemokines au tours du proces- sus inflammatoire, des demonstra- tions peuvent etre obtenues avec soit l’utilisation d’anticorps neutra- lisants, soit des souris genetique- ment invalidees. L’emploi d’anti- corps anti-MCI’-1 aboutit a un ac- croissement du nombre de colonies (CFU) dans les poumons lors d’une infection par Cryptococcus neofor- mans 1481, tandis que des anticorps anti-MIP-2 entrainent une augmen- tation des CFU dans les poumons et le foie lors d’une infection par Klebsiella pnezrmoniae 1411. Par ailleurs, les souris genetique- ment invalidees pour MIP-la pre- sentent une clairance diminuee

IL-8, RANTES, IPI 0,

WIP-lo& CTAPIII, PF4

Figure 5. Liberation d’histamine induite par les ch6mokines. A. De nombreuses chemokines peuvent induire /a lib&ation d’histamine par les basophiles, peu semblent pouvoir agir sur les mastocytes. B. Se/on la chronologie de I’interaction entre /es cytokines et /es basophiles, /es chemokines peuvent dklivrer un signal de libkration, ou au contraire un signal d’inhibition.

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d’lnflzzerzzu uirtrs [22], les souris CCRl-/- presentent une mortalite accrue lors d’une infection par As- pergil2trs fzzmi@zzs [36] et les souris CCRF- exposees ti Listerilz monocy- togenes ont un nombre plus eleve de CFU dans les poumons, la rate et le foie [63]. Une fois encore, les mode- les ne sont pas tous aussi simples a interpreter. Le fait que les souris qui surexpriment MCI’-1 soient davan- tage sensibles aux infections intra- cellulaires (M. tuberculosis, L. mono- cytogenes) peut etre interprete comme le resultat d’une deficience de leurs monocytes a marginer a la suite de la desensibilisation que nous avons evoquee plus haut [102]. Ces derniers travaux sont a opposer aux experiences relatant l’effet pro- tecteur d’une injection de MCI?-1 dans un modele d’endotoxinemie l&ale [131].

6. Le dktournement des chCmokines par les virus

Outre le fait que le virus d’immuno- deficience humaine utilise comme corecepteur des recepteurs de che- mokines pour penetrer dans la cel- lule, les virus ont pris tres vite con- naissance du monde des chemoki- nes et ont appris a en jouer ou a les dejouer (figure 6). Certains virus produisent des recepteurs membra- naires qui presentent une forte ho- mologie avec les recepteurs des che- mokines [BB]. La finalite d’un tel piratage de genes pour induire l’ex- pression de tels recepteurs 2 la sur- face de la cellule n’est pas totale- ment comprise : soit les cellules qui expriment de tels recepteurs peu- vent etre alors stimulees par les che- mokines avoisinantes, offrant ainsi un milieu intracellulaire plus adap- te a la replication virale, soit les cel- lules infectees peuvent ainsi capter les chemokines environnementales, limitant ainsi leurs effets pour le recrutement des cellules de defense. La finalite des autres strategies ela- borees par les virus apparait plus evidente. Certains virus produisent des proteines capables de se lier aux chemokines au niveau de leur re- gion liant l’heparine, et limitent ain- si leurs fonctions [65]. Enfin, d’au-

USAGE DE R&EPTEURS DE CHEMOKINES CD4 POUR LA

2

PeNgTRATION DANS LA CELLULE

y ex.: VIII (via CCR5 & CXCRI)

SYNTtlbEDE LIGANDS SOLUBLES POUR CHEMOKINES

ex.: Myxoma virus orthopoxvirus

poxvirus (fSch6mokines) [cowpox; variola; vaccinia;

Shope flbroma]

SYNTHiSEDE CHiMOKlNES VIRALES

ex.: Stealth virus (56% homol. GROu) Marek disease virus (40 Kaposi’s sarcoma associated virus vMIP-I (43% homol. MIP-la) vMIP-II (51% homol. MIP-la) BCK (25% homol. MIP-1fS) Molluscum contagium virus MC148 (27% homol. MCP-1) antagonise la chbnokines CC & CXC

SYNTHESEDE RtiCEPTEURS

VIRAUX POUR LES CHf!MOKINES

ex.: Cytombgalovirus (p mais pas a-chemokines)

virus herpes saimiri (a mais pas p -chbmokines)

virus herpes humain (U12 : f~ mais pas a-chemokines)

poxvirus

Figure 6. Interactions virus et chfhokines. Les strat.Ggies Blaborkes par /es virus leur permetfent d’utiliser /es chhokines et/m /em rkcepteurs B leur avantage, ou au contraire be /es inhiber.

tres virus sont capables d’elaborer des chemokines virales, presentant parfois plus de 50 o/o d’homologie avec les chemokines animales et qui se revelent etre d’excellents antago- n&es, qui bloquent l’action des che- mokines naturelles elaborees lors du processus anti-infectieux [122]. Ces donnees illustrent, si necessaire, com- bien les chemokines sont indispensa- bles a la mise en place d’une reponse anti-infectieuse efficace.

7. Autres propri&s des chemokines

n 7.1. Chbmokines et syst&me nerveux central

La fievre figure parmi les mecanis- mes les plus primitifs pour lutter contre l’infection, que ce soit en li- mitant la multiplication ou la repli- cation des agents pathogenes ou en amplifiant certains mecanismes de la reponse immunitaire. 11 a ete montre que certaines chemokines presentaient des proprietes pyroge- nes, en particulier lors d’injections intracerebroventriculaires. C’est ainsi qu’il est acquis que l’IL-8 ]129], MIP-la [1301 et MIP-lfi [84] sont effectivement capables d’in-

ANNALES DE L’INSTITUT PASTEUR / actualitbs (1998) 9,2 203

duire la fievre. Ce qui distingue ces fievres de celles induites par l’IL-1, le TNF ou l’IL-6 est que ces chemo- kines n’utilisent pas la voie des prostaglandines. Parmi les autres actions au niveau central, citons la capacite de l’IL-8, PF4, IPlO, MCP-1 et RANTES a limiter la prise ali- mentaire [971. Rappelons enfin, pour memoire, la presence indis- pensable du recepteur CXCR4 pour le developpement du cerebellum au tours de l’embryogenese.

n 7.2. ChCmokines et h6matopoSse

De nombreuses chemokines s’op- posent a la proliferation des proge- niteurs hematopdietiques. C’est en particulier le cas pour l’IL-8, MIP- lol, MIP-2a, PF4 et MCI’-1 qui agis- sent fortement en synergie [121. Au contraire, MIP-1 /3, MIP-2P, GROo, NAP-2 et RANTES apparaissent depourvus d’une telle propriete. En revanche, l’eotaxine joue un role positif dans l’augmentation des progeniteurs myeloldes au niveau de la moelle osseuse lors du proces- sus inflammatoire [951. L’IL-8, NAP-2, MIP-la, MIP-1P et, dans une moindre mesure, PF4 inhibent

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specifiquement la formation des megacaryocytes [39]. L’analyse fine de PF4 indique que la sequence DLQ (Asp - Ile - Gln) en position 54-56 est indispensable pour ob- server les effets inhibiteurs sur la myelopoi’ese, ce qui n’est pas le cas de la region liant l’heparine [69]. Plus recemment, d’autres facteurs decrits pour leur capacite inhibi- trite sur les precurseurs ont ete identifies comme etant des chemo- kines CC ; c’est le cas des nzye2oid progenitor inhibitory factor-l et -2 (MPIF-1 et -2) 1941 et du macrophage inflammatory protein-related protein-2 (MRP-2) [126]. Une fois encore, la localisation compartimentale des chemokines s’avere importante puisque l’injection d’IL-8 par voie intraveineuse chez le singe rhesus induit une forte mobilisation des progeniteurs et une augmentation de 30 fois du nombre de progeniteurs dans la circulation [67]. Une telle pro- priete, en association avec le stem cell facfor, peut meme ameliorer la survie d’animaux irradies [68].

@ CHEMOKINES ANGI~&~~~JES @

Extr6mit6 NH2 terminale : X-X-X- I E-L-R -C-X-C

IL-8 GROa CTAPIII ENA GROP PTG

TNF + + IL-8

-0 +

GCP-2 GROy NAP-2

CHliMOKINES ANGIOSTATIQUES

PF4 IPlO MIG SDF-1 IL-12-b

I I

figure 7. Ch6mokines et angiogen&se. A. La stimulation ou /‘inhibition de /‘angiogen&e diff&e se/on /a nature des ch8mokines. B. La nature des ch6mokines induites par /es cytokines explique /es proprMs atfribu4es aux dites cytokines.

H 7.3. Chkmokines et angiogenc%e

factor (bFGF) ou du z,asctllav endothe- lial growth factor (VEGF). Pour ce qui est des proprietes de modulation de l’angiogenese par diverses cytoki- nes, elles sont souvent le fait de la capacite de celles-ci a induire prefe- rentiellement les chemokines an- giogeniques (par exemple, le TNF qui induit l’IL-8 [125]) ou angiosta- tiques (par exemple, l/IL-12 qui in- duit la production d’interferon-y qui induit II’10 11051). On imagine bien entendu les consequences de ces proprietes, en particulier dans le controle de la vascularisation des cancers.

La neovascularisation est un evene- ment essentiel durant le developpe- ment embryonnaire, la cicatrisa- tion, l’inflammation chronique et la croissance des tumeurs solides. Ou- tre les facteurs de croissance, les chemokines CXC exercent une acti- vite notable sur l’angiogenese, soit en la favorisant, soit au contraire en s‘y opposant (figure 7). De facon tout a fait remarquable, le meme motif Glu-Leu-Arg (ELR) dans la region N-terminale de ces cytoki- nes, qui permet de distinguer celles qui sont actives sur les neutrophiles de celles qui ne le sont pas, permet de regrouper les chemokines angio- geniques possedant cette sequence (IL-8, ENA78, GROa,B,y, GCP-2, CTAPIII, PTG et NAP-2) et les che- mokines qui en sont depourvues et qui sont angiostatiques : PF4, IPlO, MIG (monokine induced by IFN-)I), SDF-1) [7]. L’activite angiogenique de l’IL-8, au niveau molaire, est aussi efficace que celle du basic fibroblasf growth

w 7.4. ChCmokines et dponse immunitaire

Les chemokines interagissent avec les lymphocytes T et les lymphocy- tes B mais leur role depasse le sim- ple chimiotactisme a I’egard de ces cellules. En effet, selon la nature des chemokines, un recrutement selec- tif s’operera (figure 8). Ainsi, SDF-1 a semble specifique des lymphocytes T nai’fs, tandis que MIP-3cx apparait recruter selectivement les lympho- cytes T memoires. La oh les chemo- kines peuvent jouer un role deter- minant, c’est dans leur capacite a recruter des lymphocytes Thl ou Th2, orientant ainsi de fafon signi- ficative la nature de la reponse im- munitaire. Cela reflete la difference d’expression des recepteurs pour les chemokines qu’expriment ces deux populations. Ainsi, les Thl ex- priment plutot CCR5 et CXCR3, tandis que les Th2 expriment CCR3 et CCR4 [10,1031. Moyennant quoi,

les Thl repondent aux recrutements sous le controle d’IP10, MIP-la, MIP-lB, et de RANTES, les Th2 se- ront attires par l’eotaxine et la MDC (nzacrophagc>-derived chemokine), tan- dis que les deux populations migre- ront vers MCI’-1 et SDF-1 [14,108]. In vitro, a l’aide de lymphocytes T derivant de souris transgeniques pour un recepteur T (TCR) particu- lier, il fut demontre que MCI’-1 fa- vorisait l’orientation Th2 et la pro- duction d’IL-4, tandis que MIP-la favorisait l’orientation Thl et la pro- duction d’IFNy [53]. Cette meme tendance a egalement ete rapportee avec des cellules T provenant de souris sensibilisees par un antigene soluble derive de l’wf de schisto- some ou lors d’une stimulation mi- togenique par la concanavaline A [741. Les travaux men& avec des souris n’exprimant pas tel ou tel re- cepteur pour les chemokines ne sont pas forcement en concordance avec les experiences relatees ci-des- sus. Lorsqu’un granulome de type Tl est induit avec des billes cou- plees .?I la PPD chez des souris CClW- (done deficientes pour le recepteur qui fixe entre autres MCI’-I), il a ete rapporte une dimi- nution de la capacite a produire de 1’IFNy par rapport a des souris nor- males [11,201. A l’inverse, lorsque la formation d’un granulome de type T2 est in- duite a l’aide de billes couplees a l’antigene de schistosome, les sou- ris CCRlI/- (done depourvues du recepteur qui fixe entre autre MIP- la) presentent une capacite accrue

204 ANNALES DE L’INSTITUT PASTEUR / actualit6s (1998) 9,2

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a produire de I’IFNy et une capacite reduite a produire de l’IL-4 par rap- port a des souris normales 1361. Dans le domaine de la tolerance in- duite par voie orale, MCI’-1 s’est revelee favoriser ce phenomene, en limitant en particulier la production des cytokines de type 1 au niveau mucosal[521. Les chemokines n’agissent pas uni- quement sur les lymphocytes T. En effet, celles-ci peuvent moduler la reponse des IgE et des IgG4 en agis- sant directement au niveau des lymphocytes B. Ainsi, I’IL-8 inhibe la production d’IgE et d’IgG4 spon- tanee et induite par un melange IL-4 + anti-CD40 [55] tandis que RAN- TES et MIP-la amplifient ces pro- ductions [56]. A ce jour, nous ne disposons pas de donnees pour l’ensemble des che- mokines et il est done probable que dans les an&es a venir de nouvelles demonstrations illustreront davan- tage encore l’implication des che- mokines dans la modulation de la reponse immunitaire.

8. La Ggulation nbgative de la production des chbmokines

Comme pour l’ensemble des cyto- kines, les corticoldes repriment la production de la majorite des che- mokines. 11 faut cependant signaler que des differences peuvent s’ob- server entre les modeles in vitro et in vivo. Par exemple, la dexametha- sone qui inhibe in vitro la produc- tion de MIP-2 par des macrophages alveolaires actives par le LPS est sans effet in vivo sur MIP-2 dans un modele d’inflammation pulmonaire severe chez le rat apres administra- tion intratracheale de LPS [92]. Les prostaglandines E2 (PGE2) peu- vent egalement presenter quelques proprietes inhibitrices. Celles-ci de- pendent cependant de la nature de la cellule productrice de chemoki- nes. Ainsi, les PGE2 inhibent la pro- duction d’IL-8 par les monocytes actives, sont saris effet sur les neu- trophiles et au contraire amplifient la production d’IL-8 par les fibro- blastes actives [1,123]. D’autres fac- teurs physiologiques peuvent ega- lement limiter la production de che-

:T- -.y

SLC (BCkine)

(5

. AS ;;;p

T NON “3 MCP-I,-2,-3

ACTI’& CM -) FRACTALKINE -EX LYMPHOTACTINE

IPlO IPlO MIP-lu MIP-lu

MIP-1 B MIP-1 B

RANTES RANTES

CXCR3 CXCR3

CCRS CCRS

MCP-1

SDF-1 > CCR4

CCFU

CCRR

Figure 8. Ch.Gmokines et lymphocytes. Diverses ch6mokines possbdent des pouvoirs chimiotactiques B /%gard des lymphocytes. Certaines sont sp&ifiques des lymphocytes 6, des lymphocytes T nai’fs ou mimoires, des lymphocytes Thl ou Th2. Ces diffirences peuvent s’expliquer par la nature des rkcepteurs exprimh par ces di&entes populations cellulaires.

MCP-1

RANTES IPlll

Figure 9. Modulation de la production des chemokines par /‘IL-4 et /‘IFiVy. Les messages db/ivr& oar /‘/L-4 et /‘WY diffkrent se/on la nature des chbmokines produites, des cosignaix et de /a cc//u/e sdurce.

mokines. C’est le cas par exemple des ccstrogenes [34]. La production ex vivo d’IL-8 par les neutrophiles de patients souffrant de pathologies inflammatoires sys- temiques est moindre que celle de sujets sains [77]. 11 est possible que la presence dans la circulation de cytokines anti-inflammatoires chez ces patients puisse rendre compte de notre observation. Cependant, la regulation de la production des che- mokines echappe a la classification dichotomique simple qui a ete eta- blie avec les monocytes/macropha- ges et qui a aboutit a la classification des cytokines en pro-inflammatoi- res et en anti-inflammatoires. Cela est particulierement le cas pour l’in-

terferon gamma, classe comme pro- inflammatoire et l’IL-4, classee comme anti-inflammatoire. En ef- fet, selon la nature de la cellule cible, selon l’existence ou non de cosi- gnaux et selon la nature de la ch& mokine consideree, ces deux cytoki- nes peuvent soit amplifier, soit re- primer la synthese des chemokines (figure 9). Par exemple, lors de l’ac- tivation par le LPS, l’IL-4 et l/IL-IO inhibent la production d’IL-8 par les monocytes I291 et les neutrophiles 115,781, tandis qu’elles amplifient la production d’IL-8 lorsqu’elles agis- sent sur des cellules endotheliales l271.11 en est de meme pour Ie TGFB qui bloque la production d’IL-8 par les monocytes / macrophages et les

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cellules endothkliales, mais est sans effet sur les neutrophiles et peut in- duire par lui-mGme la production d’IL-8 par des cellules 6pitheliales [57]. 11 est Zi noter que I’efficacitk inhibitrice des cytokines anti-in- flammatoires peut varier grande- ment selon la nature de l’activateur. Ainsi, nous avons montr4 que la production d’IL-8 par les neutro- philes actives par le TNF ne pouvait Gtre inhibee ni par I’IL-4 ni par l’IL- 10 [78]. Outre l/inhibition de la production, l’action des ch6mokines peut aussi Ptre antagonisee par d’autres cyto- kines. C’est ce qui a 6M rapport6 pour l’activitk chimiotactique de RANTES, MCP-1 et MIP-1 a qui est antagonishe par YinterfGron-p 11121. A l’inverse, l’IL-8 inhibe les propriP- t6s antivirales de l’interfkron a [54]. L’implication des chemokines dans de nombreux processus essentiels a la rPponse anti-infectieuse et le fait qu’elles soient souvent prises comme cibles par les agents patho- genes illustrent leur r6le cl6 pour le maintien de l’intkgrite de l’orga- nisme face ?i l’agression. Certaines de leurs propriktes pourraient etre envisag6es B des fins therapeuti- ques, comme dans le cas de la lutte anticancQeuse a l’aide de chemoki- nes qui s’opposent & YangiogenPse. Au contraire, leur contribution ma- jeure dans les processus inflamma- toires pourrait en faire des cibles thhapeutiques. Le blocage de l’in- teraction de la chkmokine avec son rhcepteur (A l’aide d’anticorps ou d’antagonistes) ou l’inhibition de sa production pourraient 6tre un moyen de limiter l’t!volution de cer- taines pathologies inflammatoires. De tels antagonistes ont deja 6t6 d& velopp&, tout particuliPrement pour la molecule RANTES 1321 et un antagoniste nature1 de MU-l, MCI’-2, MCI’-3 et RANTES a 6t6 rapport6 comme 6tant la mol6cule MCI’-2 dkpourvue des cinq pre- miers acides amin& [99]. Dans un futur proche, une meilleure compr6hension des Pv& nements rkgissant les interactions d’une chemokine avec son recep- teur et des mecanismes de trans- duction du signal pourrait Gtre ?I

l’origine de rkelles avancees dans ce domaine. Cependant, la multiplici- t& des cht?mokines et la redondance de leurs activit@s risquent de limiter leur usage comme outils ou comme cibles therapeutiques.

1101

Remerciements

Les auteurs remercient vjvement Catherine Fitting pour son aide pre- cieuse lors de la relecture de ce ma- nuscrit.

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ANNALES DE L’INSTITUT PASTEUR / actualites (1998) Y,2