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Chimie Quantique
Stupeur, interrogations et points-clefsRomuald Poteau
LPCNO(INSAT)-IRSAMC
05 61 55 96 64 - [email protected]
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
Chimie Quantique : points-clefs – p. 1/10
Bref historique
Théorie quantique : naissance dans le 1erquart du XXeme siècle
Grandes victoires de la physique classique :prédiction précise de trajectoires d’objetsélectromagnétisme
Théorie quantique = révolution en physiqueeffet photoélectrique (1905) / dualitéonde-corpuscule : lumière apparaît par-fois de nature ondulatoire & parfoisde nature corpusculaire ; lumière=fluxde particules appelées photons ; chaquephoton a une énergie E = hν
h = constante de Planck, c’est le “mètre-étalon” de la quantificationrayonnement du corps noirspectre d’émission des atomes
Importance cruciale en chimie :fondements des spectroscopiescompréhension de certaines propriétésen réactivité (Diels-Alder, régio- & stereo-sélectivité,...)structure électronique des moléculesmagnétisme moléculaire
Chimie et structure électronique : en 1916déjà, G.N. Lewis proposa qu’il est possiblede comprendre une liaison covalente commedue à la mise en commun de deux électrons :électrons = ciment de la liaison chimique :
A•
•B
� Il est nécessaire de faire appel à la théorie quantique en chimie si onveut comprendre les propriétés liées aux électrons
� De façon plus générale, il est nécessaire de faire appel à la chimiethéorique si on veut apporter des éléments de compréhension différents,
voire prédictifs
Chimie Quantique : points-clefs – p. 2/10
Spectre d’émission des atomes
Dispersion de la lumière blanche parun prisme → spectre continu decouleurs
ensembled’atomes
excitation
émissionlumière
(champ électrique)
Dispersion de la lumière par un prisme → raies de couleur ⇔spectre discret de couleurs
� Interprétation théorique (1)
Ef
E i
Photon émis (ν)
|état excité>
|état moins excité>
éner
gie
à l’échelle de 1 atome
un atome donné est passé dans un étatexcité dont l’énergie est bien définie = étatstationnaireun état excité a une durée de vie finie→ l’atome se désexcité dans un étatstationnaire de plus basse énergie
Principe de combinaison de Ritz : ν =
Tf − Ti
Condition de fréquence de Bohr : ∆E =
Ef − Ei = hν = hcλ
= hcν
h : constante de Planck(h=6.62606876×10−34 J.s). On utiliseaussi ~ = h/2π (h barre)
Chimie Quantique : points-clefs – p. 3/10
Spectre d’émission des atomes
� Interprétation théorique (2)
E2
E1
éner
gie
hν=E2-E1
E3hν=E3-E2
hν=E3-E1
plusieurs voies de désexcitation sont possibles
l’énergie ne peut pas prendre de valeurs arbitraires : elle est quantifiée
Chimie Quantique : points-clefs – p. 4/10
Les domaines du champ électromagnétique
Définition des domaines
1300 nm
790 nm
380 nm
200 nm
600 nm
500 nm450 nm
longueur d’onde / m
proche UV
proche IR
1
2
3
4
5
1.57
3.26
0.95
6.205
énergie d’unphoton / eV
8500
12658
15000
20000
26316
30000
40000
10000
7692
50000
nombre d’onded’un photon / cm
-1
Absorption et émission
Ef
E i
Photonabsorbé (ν)
|état excité>
|état fondamental>
éner
gie
absorption
Ef
E i
Photonémis (ν)
|état excité>
|état moins excité>
éner
gie
émission
Les spectroscopies d’absorption et d’émissionsont sous-tendues par la notion de quantifica-tion de l’énergie :
domaine excitation
UV/visible électrons de valence
IR vibration molécules
microondes rotation molécules
ondes radio précession spin noyaux
Chimie Quantique : points-clefs – p. 5/10
Deux relations importantes de la théorie quantique
La matière a des propriétés ondulatoiresnature ondulatoire de la lumière : disper-sion lumière blanche par un prismenature corpusculaire de la lumière :lumière = flux de particules (photons)
Longueur d’onde de de Broglie :
λ =h
mv
La position et la quantité de mouvementd’une particule ne peuvent être détermi-nées simultanément et avec précisionInégalité de Heisenberg :
∆q∆p ≥~
2
parti ule vitesse(m.s−1) masse (kg) λ taille... ∆p �xé(m.s−1) ∆q minimumballe de golf 30 0.045 4.9×10−34m du green :10m×10m 10−3 1×10−30 méle tron d'un tube athodique a é-léré par une ddpde 10 kV 6×107 9.11×10−31 1.1×10−4mm du grain lu-mineux : 0.1mm×0.1mm 102 6×10−4 mméle tron π du buta-diène 2×106 9.11×10−31 3.6 Å de la haîne ar-bonée : 4 Å 1 600 000 Å
Chimie Quantique : points-clefs – p. 6/10
Théorie quantique et chimie = chimie quantique
La structure et la réactivité des molécules dépendde leur énergie. La forme la plus stable estcelle qui minimise l’énergie. La chimie quantiquea pour but principal de rechercher l’énergied’une molécule pour une géométrie donnée(R). Ts les travaux de rationalisation et de pré-diction théoriques des propriétés (structure,réactivité, activité spectro) d’une molécule endécoulent.
éner
gie
variation de géométrieH
CH
HH
H
C H
H
H
Énergie obtenue par la résolution de l’équation deSchrödinger :
dépendante du temps : HΨ = i~ ∂Ψ
∂t
indépendante du temps : HΨ = E(R)Ψ
E = énergie du systèmeΨ = fonction d’onde du système
� Objectif majeur de cet enseignement
Résoudre l’équation de Schrödinger de façonqualitative au quantitative
HΨ = EΨ
� Pourquoi ?
La connaissance de Ψ permet de déterminertoutes les propriétés d’une molécule et donc derationaliser les phénomènes
� Est-ce simple ?
Non. Résoudre cette équation de façon exactepour une molécule possédant 2 électrons ou + estimpossible. Il faut faire des approximations
Chimie Quantique : points-clefs – p. 7/10
Monde Macroscopique et Nanomonde
Domaine essentiellement régi
par les lois de la physique quantique
(peu vrai pour les virus...)
équation de Schrödinger
électrons et photons : dualité onde-corpusculeprobabilité, pas de causalité
causalité / conditions initiales
Chimie Quantique : points-clefs – p. 8/10
Application importante : les OM (prérequis)
Structure électronique des molécules décritepar des Orbitales Moléculaires (OM)
OM = très compliquées. Hyp. : les atomesne perdent pas complètement leur identitéau sein de la molécule 7−→ une OM = as-semblage des OA des atomes (approximationCLOA = Combinaison Linéaire d’OA)
Une liaison covalente entre 2 atomes estdécrite par une OM liante
OM antiliante(AL)
∆E-
∆E+
éner
gie
H HH
σ+
σ−
2
1s 1s
OM liante(L)
-13.6 eV
Ordre de liaison : p = 2−0
2= 1
éner
gie
F FF 2
2s 2s
2p 2p
1σ
1σ*
2σ
2σ*
1π*
1π
SS (L)
SS(AL)
SS(L)
SS(AL)
SA(AL)AS(AL)
SA(L)AS(L)
Diagramme d’interaction de F2
Ordre de liaison : pσ = 4−2
2= 1 et
pπ = 4−4
2= 0, d’où pσ + pπ = 1
on va apporter une interprétation théorique sur certaines prop. spectro, sur les prop.structurales, ainsi que sur la réactivité des molécules à l’aide de Ψ et de E(R).
Chimie Quantique : points-clefs – p. 9/10
Cours sur le fil du rasoir...
difficile
excessif ! !
bon équilibre?
ce que voudraientles étudiants
aThe cartoons of S. Harris : http ://www.sciencecartoonsplus.com/
Chimie Quantique : points-clefs – p. 10/10
La Symétrie Moléculaire
Une boîte à outils très puissantsRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
La Symetrie Moleculaire – p. 1/26
Objectifs
Comment classer une molécule d’après sasymétrie ?
Pourquoi procéder à ce classement ? → ilexiste un lien entre la symétrie d’une moléculeet ses propriétés moléculaires
structure électroniquestructure géométriqueréactivitésignature spectrale (IR, UV-Visible, RMN)
L’analyse de la symétrie se fait à l’aide de lathéorie des groupes.
On va apprendre à :identifier les éléments de symétrie d’unemoléculeen déduire à quel GPS elle appartientanalyser comment se transforment desentités associées aux molécules (OM,modes de vibration)analyser si des transitions spectrosco-piques peuvent se produire ou pas
chiralité - carbones asymétriques
La Symetrie Moleculaire – p. 2/26
Un outil interactif : cf le site web
http ://www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm/ato-lc-spectro_L.html
La Symetrie Moleculaire – p. 3/26
Opérations et éléments de symétrie : introduction
axe
90°180°270°360°
45°
4 opérations de symétrie
axe =élément de symétrie
1/4 de tour : 1 × 90◦ → C14 3/4 de tour : 3 × 90◦ → C3
4
2/4 de tour : 2 × 90◦ → C24 4/4 de tour : 4 × 90◦ → C4
4
Axe principal d’ordre n : Cn
Opération de symétrie : m × 360◦
n→ Cm
n
orientation du cubedifférente
⇒ la rotation de 45◦
n’est pas une OS
orientation du cubeidentique
⇒ chacune des rotationsest une OS
La Symetrie Moleculaire – p. 4/26
Définition des éléments et des OS (1)
� L’opération identité E
consiste à ne rien faire
élément de symétrie associé = objet lui-même
chaque objet possède au moins une OS : E
� Opération de rotation Cmn autour d’un axe Cn
rotation de m × 360n
autour d’un axe d’ordren (Cn)
il faut définir un axe de rotation >0 (arbitraire)
lorsqu’une molécule possède plusieurs axes,
il existe un axe principal Cn tq n est le plusélevéune molécule hautement symétrique (tétra-èdre, octaèdre, icosaèdre) possède plusieursaxes principaux
O
Hb Ha
O
Ha Hb
O
Ha Hb
C2
180° : C12
360° : C 22=E
Fe
C5
ferrocènel’axe C2 engendre une seule OS : C12
La Symetrie Moleculaire – p. 5/26
Définition des éléments et des OS (2)
� Opération de rotation Cmn autour d’un axe Cn
σv
σv
σv
C3
Cl
C
Ha
Hb
Hc
C3 C13
Hc
Ha
Hb
C3
C13
Hb
Hc
Ha
C3
C13
C33=E
C23=C-1
3
Vue en projection
L’élément C3 engendre 2 OS : C13 et C2
3 (= C−13 )
La Symetrie Moleculaire – p. 6/26
Définition des éléments et des OS (3)
� Opération de réflexion par rapport à un plan σ
échange de 2 moitiés d’objets, plan de découpe = plan σ
réflexion parrapport au plan
σ
plan ⊥ axe principal = σh
plan contenant l’axe principal :vertical = σv
vertical et dièdre = σd (bisecteur de 2 axes C2 consécutifs)
C2
σv
σv
O
Ha Hb
O
Hb Ha
σ1 = σO
Ha Hb
σ2 = Ε
! Une molécule plane possède au moins un élément de symétrie : le plan qui la contient
σm = σ m impair ; σm = E m pair ⇒ chaque plan engendre une seule OSLa Symetrie Moleculaire – p. 7/26
Définition des éléments et des OS (4)
� Opération d’inversion im par rapport à un centre d’inversion i
un point de coordonnées (x, y, z) inversé par rapport au centre O du reprère cartésien se retrouveen (−x,−y,−z)
H2O, CH3Cl n’ont pas de i
Ha Hb Hb Hai1=i i2=E
Ha Hb
im = i m impair ; im = E m pair ⇒ chaque centre engendre une seule OS
� Opération de rotation impropre Smn autour d’un axe Sn
Smn se décompose en deux opérations successives :
une rotation Cmn
suivie d’une réflexion σm par rapport à un plan σ ⊥ à l’axe Cn
Rq : l’axe Cn et le plan σ ne sont pas obligatoirement des éléments de symétrie
La Symetrie Moleculaire – p. 8/26
Définition des éléments et des OS (5)
� Opération de rotation impropre Smn autour d’un axe Sn
Ru RuRu
C51
σ
Décomposition de l’OS S15 (ruthénocène)
Hd
HbHa
Hc
S14
Hb
HcHd
Ha
S14
Hc
HaHb
Hd
S14
Ha
HdHc
Hb
S14
S24=C1
2
S34=S-1
4
S44=E
OS Sm4 (méthane)
Snn = E si n pair
S2nn = E si n impair
La Symetrie Moleculaire – p. 9/26
Recherche du GPS d’une molécule
linéaire
D h C v
i
Td
OhIh
plusieurs
Cn (n > 2)
σ
iCs
Ci
C1
nC2⊥ Cn
Cn
σh
nσv
Cnh
Cnv
S2n
S 2n
Cn
σh
Dnh
nσd
Dnd
Dn
MoléculeGroupe Ponctuel de Symétrie = GPS
Ponctuel ? Les OS laissent au moins un point commun inchangéClassification en GPS déduite des éléments de symétrie
La Symetrie Moleculaire – p. 10/26
Recherche du GPS d’une molécule. Chlorométhane.
linéaire
D h C v
i
Td
OhIh
plusieurs
Cn (n > 2)
σ
iCs
Ci
C1
nC2⊥ Cn
Cn
σh
nσv
Cnh
C nv
S2n
S 2n
Cn
σh
Dnh
nσd
Dnd
Dn
CH3Cl
n=3
C3v
3C2⊥ C3
3σv
σv
σv
σv
C3
Cl
C
La Symetrie Moleculaire – p. 11/26
Recherche du GPS d’une molécule. Méthane.
H
H
H
H
C
C2 S4 C2
C2
S4
S4
linéaire
D h C v
i
Td
OhIh
plusieurs
Cn (n > 2)
CH4
C3C3
C3C3
σd
σdσd
σd
σd
σd
C3 : C13 , C2
3 → 8 OS C3
S4 : S14 , S3
4 → 6 OS S4
C2 : C12 → 3 OS C2
6 OS σd
La Symetrie Moleculaire – p. 12/26
Un peu de formalisme (1)
� Les OS d’une molécule forment un groupe
groupe = ensemble d’éléments qui satisfont à certaines conditions : l’ensemble G = {A, , B, C, ...}, oùA, B, C, ... sont ici des OS, forme un groupe si :
il existe une loi de multiplication entre deux éléments du groupe G qui a pour résultat un autre élémentdu groupe G :
AB = C
la multiplication est associative :
(AB)C = A(BC)
il existe un élément neutre de l’opération multiplication (ici E=identité) :
EA = AE = A
tout élément du groupe admet un inverse :
A−1
A = AA−1
= E
La Symetrie Moleculaire – p. 13/26
Un peu de formalisme (2)
� Les OS peuvent être représentées par des matrices
OH H
y
z
soit u = uxex + uyey + uzez
quelle est l’action de C2 sur u ?
C2u = uxC2ex + uyC2ey + uzC2ez
C2ex = −ex
C2ey = −ey
C2ez = +ez
9
>
>
=
>
>
;
d’où C2u = −uxex − uyey + uzez (1)
(1) ⇔ D(C2)
0
B
B
@
ux
uy
uz
1
C
C
A
=
0
B
B
@
−ux
−uy
uz
1
C
C
A
avec D(C2) =
0
B
B
@
−1 0 0
0 −1 0
0 0 1
1
C
C
A
D(C2) représente l’OS C2 dans la base {ex, ey, ez} → matrice représentative de l’OS C2
Autres matrices représentatives :
D(E) =
0
B
B
@
1 0 0
0 1 0
0 0 1
1
C
C
A
; D(σv(xz)) =
0
B
B
@
1 0 0
0 −1 0
0 0 1
1
C
C
A
; D(σv(yz)) =
0
B
B
@
−1 0 0
0 1 0
0 0 1
1
C
C
A
Les 4 matrices constituent une représentation (qu’on notera Γe)
du GPS C2v dans la base {ex, ey, ez}
La Symetrie Moleculaire – p. 14/26
Un peu de formalisme (3)
D(E) =
0
B
B
@
1 0 0
0 1 0
0 0 1
1
C
C
A
; D(C2) =
0
B
B
@
−1 0 0
0 −1 0
0 0 1
1
C
C
A
D(σv(xz)) =
0
B
B
@
1 0 0
0 −1 0
0 0 1
1
C
C
A
; D(σv(yz)) =
0
B
B
@
−1 0 0
0 1 0
0 0 1
1
C
C
A
� La trace des matrices représentatives des OS R est appelée caractère
χ(R) = tr[D(R)] =X
i
dii(R)
(trace d’une matrice = somme des éléments diagonaux)
E C2 σv(xz) σv(yz)
Γe 3 -1 1 1
caractère = effet de l’OS sur la base dans une représentation donnée
χ(E) = 3 : dimension de la représentation Γe
La Symetrie Moleculaire – p. 15/26
Représentations irréductibles. Cas des OM de H 2O
C2
σv
σv
xy
z
A
B
GPS : C2v
OS : E, C2, σv(xz),σv(yz)
� Analyse de la transformation de deux OM de H 2O
OM E C2 σv(xz) σv(yz)
ϕ1
Γϕ1+1 +1 +1 +1
ϕ2
Γϕ2+1 -1 +1 -1
χ(E) = +1 : ces représentations sontchacune de dimension 1
� Commentaires
Les quatres caractères (+1,+1,+1,+1) obtenus pour ϕ1 définissent la représentation Γϕ1
Les quatres caractères (+1,-1,+1,-1) obtenus pour ϕ2 définissent la représentation Γϕ2
Γϕ16= Γϕ2
→ les 2 OM n’ont pas les mêmes propriétés de symétrie
Représentation de dimension 1 : + petite représentation possible ⇒ il s’agit de représentationsirréductibles (RI)
Il y a un nombre fini de RI dans un GPS (sauf groupes infinis)
La Symetrie Moleculaire – p. 16/26
Tables des caractères (1)
Pour un GPS donné, les RI, les caractères qui définissent ces RI, les OSsont recensés dans la table des caractères de ce groupeC2
σv
σv
xy
z
A
B
GPS : C2v
OS : E, C2, σv(xz),σv(yz)
� Analyse de la transformation de deux OM de H 2O
OM E C2 σv(xz) σv(yz)
ϕ1
Γϕ1+1 +1 +1 +1 A1
ϕ2
Γϕ2+1 -1 +1 -1 B1
identification de Γϕ1et Γϕ2
dans la table des caractères :
Γϕ1= A1 ; Γϕ2
= B1
� Table des caractères du GPS C2v (càd GPS de H 2O)
C2v E C2 σv(xz) σv(yz)
A1 1 1 1 1 z x2,y2,z2
A2 1 1 -1 -1 Rz xy
B1 1 -1 1 -1 x, Ry xz
B2 1 -1 -1 1 y, Rx yz
Table des caractères du groupe C2vLa Symetrie Moleculaire – p. 17/26
Table de caractères (2)
� Commentaires
En jargon :
ϕ1 constitue une fonction de base pour la RI A1
ϕ2 constitue une fonction de base pour la RI B1
En termes courants :
l’OM ϕ1 est de symétrie A1
l’OM ϕ2 est de symétrie B1
� Donner du sens à la notion de représentation
c’est l’ensemble des caractères qui définissent comment une propriété associée à une molécule setransforme sous l’effet de chaque classe d’OS qui définissent le groupe de cette molécule
une approche plus rigoureuse nécessiterait d’introduire la notion d’espace vectoriel (base = basevectorielle). Dans ce cas, une RI est un sous-espace vectoriel qui n’est lui-même pas décomposableen sous-espaces
La Symetrie Moleculaire – p. 18/26
Table de caractères (3)
� Exemple du groupe C3v
C3v E 2C3 3σv
A1 1 1 1 z x2 + y2,z2
A2 1 1 -1 Rz
E 2 -1 0 (x, y) (Rx, Ry) (x2 − y2, xy) (xz, yz)
1ère ligne : OS (R) regroupées en classes (3 classes ; K = 3) ; ordre h = 6 (nbre d’OS du groupe)
1ère colonne : nom des représentations irréductibles (RI)
Caractères χ(R)
pour la RI A1 (RI de dimension 1)pour la RI A2 (RI de dimension 1)pour la RI E (RI de dimension 2 = RI dégénérée)
χ(E) pour une RI Γj = dimension de la RI = dj
Fonctions qui constituent une base pour les RI (fonctions linéaires x, y, z et fonctions quadratiquesx2,y2,z2,xy,yz,xz)! ! Vrai uniquement pour les fonctions situées à l’endroit totalement invariant par toute OS (càdintersection de toutes les OS) ! !
La Symetrie Moleculaire – p. 19/26
Représentation : réductible ou irréductible ?
� Cas de H2O
représentation Γe dans la base {ex, ey, ez} :
E C2 σv(xz) σv(yz)
Γe 3 -1 1 1
table des caractères du GPS C2v :
C2v E C2 σv(xz) σv(yz)
A1 1 1 1 1
A2 1 1 -1 -1
B1 1 -1 1 -1
B2 1 -1 -1 1
on s’apperçoit que Γe est la somme des lignes A1, B1 et B2
C2v E C2 σv(xz) σv(yz)
A1 1 1 1 1
B1 1 -1 1 -1
B2 1 -1 -1 1
A1 ⊕ B1 ⊕ B2 3 -1 1 1
conclusion : Γe = A1 ⊕ B1 ⊕ B2
Γe est réductible en une somme de 3 RILa Symetrie Moleculaire – p. 20/26
Construction et réduction d’une représentation (1)
� Quelques relations mathématiques
C3v E 2C3 3σv
A1 1 1 1
A2 1 1 -1
E 2 -1 0
1. Relation entre l’ordre du GPS et les dimensions des RI. Cas d’uneRI Γj (dj = dimension de la RI Γj ; N = nombre de RI) :
NX
j=1
d2j = h
2. Relation d’orthogonalité entre 2 RI quel-conques Γi et Γj :
KX
µ=1
αµχi(µ)χj(µ) = 0 i 6= j
3. Le “module” d’une RI Γi correspond à l’ordredu groupe :
KX
µ=1
αµ [χi(µ)]2 = h
4. Relation générale :
Relation 2 :P
αµχi(µ)χj(µ) = 0
Relation 3 :P
αµχi(µ)χi(µ) = h
Une seule relation qui résume les deux :
KX
µ=1
αµχi(µ)χj(µ) = hδij
où δij = symbole de Kronecker
δij = 0 i 6= j ; δij = 1 i = j
La Symetrie Moleculaire – p. 21/26
Construction et réduction d’une représentation (2)
� Vers l’élaboration de recettes
on va considérer des problèmes physico-chimiques de molécules qui possèdent unesymétrie
ce problème va être exprimé dans une basede fonctions élémentaires (par exemple unebase d’OA)
l’application des OS sur cette base vadonner une représentation Γ, générablementréductibleon va souhaiter réduire cette représentationen RI Γi, étape indispensable pour ensuiteobtenir des fonctions de symétrie
on veut éviter de passer par la représentation
matricielle des OS ⇒ il faut une formule deréduction, telle que :
Γ =
NX
i=1
aiΓi
càd une formule qui permette de trouver lescoefficients ai
Exemple : Γe = A1 ⊕ B1 ⊕ B2
de la forme Γ =P
aiΓi, avec :aA1
= 1 ; aA2= 0 ; aB1
= 1 ; aB2= 1
La Symetrie Moleculaire – p. 22/26
Construction et réduction d’une représentation (3)
� Vers l’élaboration de recettes : recherche de la relation de réduction
Γ =P
aiΓi doit être vérifiée ∀ la classe d’OS µ :
χ(µ) =
NX
i=1
aiχi(µ)
On fait la somme sur toutes les classes, sans oublier lenombre d’OS de chacune des classes (αµ) :
KX
µ=1
αµχ(µ) =
NX
i=1
ai
KX
µ=1
αµχi(µ)
puis on multiplie par χj(µ), le caractère d’une RI Γj :
KX
µ=1
αµχ(µ)χj(µ) =N
X
i=1
ai
KX
µ=1
αµχi(µ)χj(µ)
hδij
ajh
On peut exprimer une RR comme unecombinaison linéaire de RI
Γ =
NX
i=1
ajΓj
aj =1
h
KX
µ=1
αµχ(µ)χj(µ)
avec
χ : caractère qui définit la représentation àréduire Γ ; χj : caractère de la RI Γj
si les caractères des RI ∈ C :
aj =1
h
KX
µ=1
αµχ(µ)χ∗
j (µ)
La Symetrie Moleculaire – p. 23/26
Les recettes pour construire et réduire
1. Chercher les éléments de symétrie et les OS
2. En déduire le GPS
3. Définir la base {u1, u2, u3, ...uM}, pertinente vis-à-vis du problème physico-chimique
4. Construire la représentation des OS engendrée dans cette base.
Utiliser la recette suivante pour éviter de construire les matrices représentatives des OS :
Soit une OS R, on va considérer l’application de R à chaque fonction de base :
si Rui = ±ui alors χi = ±1
si Rui = ±uj (càd une autre fonction de la base) alors χi = 0
Bilan :
χ(R) =
MX
i=1
χi
5. Il ne reste plus qu’à réduire la représentation à l’aide de l’expression :
aj =1
h
KX
µ=1
αµχ(µ)χ∗
j (µ)
La Symetrie Moleculaire – p. 24/26
Exemple
� Application de recettes. Cas de H 2O en base d’OA de valence
base d’OA : {2s, 2px, 2py, 2pz, 1sA, 1sB}
C2
σv
σv
xy
z
A
B
Action des OS sur les OA de la base :
C2v E C2 σv(xz) σv(yz)
2s 2s :+1 2s :+1 2s :+1 2s :+1
2px 2px :+1 −2px :-1 2px :+1 −2px :-1
2py 2py :+1 −2py :-1 −2py :-1 2py :+1
2pz 2pz :+1 2pz :+1 2pz :+1 2pz :+1
1sA 1sA :+1 1sB :0 1sB :0 1sA :+1
1sB 1sB :+1 1sA :0 1sA :0 1sB :+1
Γ 6 0 2 4
Résultat = Γ, qui est la représentationengendrée dans la base considérée
Réduction de Γ :aA1
= 3
aA2= 0
aB1= 1
aB2= 2
Γ = 3A1 ⊕ B1 ⊕ 2B2
on en déduit la symétrie des OM de valencede H2O :
3 OM de symétrie A1
1 OM de symétrie B1
2 OM de symétrie B2La Symetrie Moleculaire – p. 25/26
Application de la TG au calcul d’intégrales :
L’intégrale (où g1, g2 et f sont trois fonctions) :
I =
Z
g1fg2dτ
est différente de zéro si le produit direct Γg1⊗Γf ⊗Γg2
contient la RI totalement symétrique (A, A′, A1,A1g, ... selon le GPS, càd RI définie par tous les χ = +1). Càd :
Γg1⊗ Γf ⊗ Γg2
⊂ ΓTotSym
(le symbole ⊗ est un produit direct)
� Exemple de produit direct
C2v E C2 σv(xz) σv(yz)
A2 1 1 -1 -1
× × × ×
B1 1 -1 1 -1
A2 ⊗ B1 1 -1 -1 1
B2 1 -1 -1 1
A2 ⊗ B1 = B2
� Exemple d’intégrale
On considère les 3 fonctions suivantes, dans lecadre du GPS C2v :- g1 est de symétrie A2 (=Γg1
)- f est de symétrie B1 (=Γf )- g2 est de symétrie B2 (=Γg2
)Vérifier que l’intégrale I est nulle.
Réponse :Γg1
⊗ Γf = B2
(Γg1⊗ Γf ) ⊗ Γg2
= B2 ⊗ B2 = A1
A1 est la ΓTotSym du GPS C2v, donc I est nullepour des raisons de symétrie.
La Symetrie Moleculaire – p. 26/26
Spectroscopie vibrationnelle
1. Molécules polyatomiques - ModesnormauxRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 1/20
Objectifs (1)
Spectroscopie d’émission atomique : observationde raies
E3
E2
hν
éner
gie
état 2P (3p)
état 2S (2s)
Inte
nsité
ém
issi
on
longueur d’onde (λ)
2P (3p) → 2S (2s)
Pourquoi ? Quantification de l’énergie électronique de H
Spectroscopie moléculaire : on observe aussi desraies lorsqu’il y a transition de la molécule d’un état àun autre état :
Ef
E i
Photonabsorbé (ν)
|état excité>
|état fondamental>
éner
gie
absorption
Ef
E i
Photonémis (ν)
|état excité>
|état moins excité>
éner
gie
émission
� Quantification
Molécules : il y a aussi quantification del’énergie. Origine de cette quantification ?• mouvements de rotation de la molécule• mouvement de déplacement des noyauxles uns par rapport aux autres, càdvibration• moment cinétique orbital des électronsConséquences ?Les spectres sont plus compliqués qu’enspectroscopie atomique :
spectre d’absorption dunorbornadiène en phase gaz
(UV). Excitation électronique etvibrationnelle
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 2/20
Objectifs (2)• On va traiter dans ce chapitre uniquement la vibration des molécules poly--atomiques, et faire le lien avec les techniques expérimentales IR et Raman.• On va se placer dans l’approximation harmonique.
molécules diatomiques .Un seul mode de vibration possible :l’élongation de la liaisonmodèle le plus simple du mouvementd’élongation : un ressort (oscillateurharmonique )
mA mB
RAB
k
Molécule AB. atome A de masse mA ;atome B de masse mB ; k = constante
de raideur du ressort (en chimiethéorique, k = constante de force).
Ce mode est caractérisé par un nombred’onde de vibrationa ν :
ν = 12πc
q
kµ
a 1µ
= 1m1
+ 1m2
molécules polyatomiques . plusieursmodes de vibration : élongation des liaisons,déformation des angles, déformations “horsdu plan”
chacun de ces modes (dit mode nor-mal de vibration ) se comporte commeun oscillateur harmoniqueà chaque mode normal QI est associéun nombre d’onde de vibrationb νI :
νI =1
2πc
s
kI
µI
bµI = masse fictive du mode
fonction des masses des atomes ; expression compliquée
• La plupart des pics/bandes des spectres Raman et/ou IR correspondent aux nombres d’onde ν desmodes de vibration
• Spectres expérimentaux parfois + complexes à interpréter, car approximation harmonique insuffisanteSpectroscopie vibrationnelle 1 – p. 3/20
Régions spectrales
Radiofréquences
Énergie
Micro-Onde
Infrarouge
Visible
Ultraviolet
Rayons X
résonancemagnétiquenucléaire
spectrorotationnelle
spectrovibrationnelle
spectroélectronique
nucléaire10
-12
10-11
10-10
10-9
10-8
10-7
10-6
10-5
10-4
10-3
10-2
10-1
100
101
102
103
104 longueur d’onde / m
1 p
10 p
100 p
1 n
10 n
100 n
1 µ
10 µ
100 µ
1 m
10 m
100 m
1
10
100
1 k
10 k
rayo
nsga
mm
a
rayo
ns X
UV
proche UV
visible
IR
proche IR
IR moyen
IR lointain
IR très lointain
onde
sm
illim
étriq
ues
mic
roon
des
onde
s ra
dio
UV lointain
105
106
107
108
109
1010
1011
1012
1013
1014
1015
1016
1017
1018
1019
1020
fréquence / Hz
100 k
1 M
10 M
100 M
1 G
10 G
100 G
1 T
10 T
100 T
1 P
10 P
100 P
1 E
10 E
100 E
10-9
10-8
10-7
10-6
10-5
10-4
10-3
10-2
10-1
100
101
102
103
104
105
106
énergie d’unphoton / eV
1 n
10 n
100 n
1 µ
10 µ
100 µ
1 m
10 m
100 m
1
10
100
1 k
10 k
100 k
1 M
10-6
10-5
10-4
10-3
10-2
10-1
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
1010
nombre d’onded’un photon / cm
-1
1 µ
10 µ
100 µ
1 m
10 m
100 m
1
10
100
1 k
10 k
100 k
1 M
10 M
100 M
1 G
10 G
ionisationélectrons de coeur
excitation/desexcitationélectrons de valence
fleur
fourmi
cellule
bactérie
protéine
molécule
noyau atomique
atome
montagne
maison
Dimension de lalongueur d’onde
rotation
précession
Sp
ectr
osc
op
ie é
lect
ron
iqu
e
vibration vib
rati
on
nel
le
Sp
ectr
osc
op
ie
rota
tio
nn
elle
Sp
ectr
osc
op
ieS
pec
tro
sco
pie
RM
N
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 4/20
Principe d’une spectroscopie d’absorption (1)
� Condition d’absorption
une molécule passe d’un état initial |ψi >
à un état final |ψf > si elle peut interagiravec un champ électromagnétique, et doncabsorber un photon de fréquence ν. Il fautpour cela qu’elle possède un dipôle oscillantà cette fréquence .
Ef
E i
Photonabsorbé (ν)
éner
gie
|ψf>
|ψi>
τf
τ i
Deux conditions doivent être remplies :Condition de fréquence de Bohr :Ef − Ei = ∆E = hν = hc
λ= hcν
Il faut que l’intensité de la transition soit6= 0 : on verra plus tard que c’estrelié à la symétrie des états |ψf > et|ψi >, ainsi qu’à la symétrie du momentdipolaire
Remarque : l’état excité |ψf > a en généralune courte durée de vie τf ⇒ désexcitationrapide de |ψf >→ |ψi >
� Dispositif expérimental
Source
monochromateur
λ
détecteur
A
λÉchantillon
Référence
Spectre d’absorptionde l’échantillon
recombinaisondes faisceaux
I 0 I
Infrarouge ou UV/Visible (I < I0 si absorption ; sinon I = I0) Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 5/20
Principe d’une spectroscopie d’absorption (2)
Intensité et loi de Beer-Lamberttransmittance :
T = I/I0
I ≤ I0 ⇒ T ≤ 1
Loi empirique de Beer-Lamberta :
I = I010−εlc
Absorbance :
A = log10
1
T
D’où la loi de Beer-Lambert :
A = εlc
aε= coefficient d’absorption molaire (L.mol−1 .cm−1) ; ε = ε(ν)
c = concentration de l’espèce absorbante
l = largeur de la cuve
Intensité et règles de sélectionl’intensité de la transition entre 2 étatsψiet ψf est proportionnelle à |µfi|
2 :
ψf
hν
ψi
I ∝ |µfi|2
avec :
µfi =
Z
ψ∗
f µψidτ
où µ est un opérateur moment dipolairerègles de sélection : seules les transi-tions telles que |µfi| 6= 0 peuvent êtreobservées
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 6/20
Principe de la spectrocopie Raman
étude des transitions vibrationnelles (molécules) àpartir de la diffusion inélastique de la lumière
E0=hν0 E=hν<E0
Stokes1 photon/100000
E0=hν0 E=hν>E0
anti-Stokes
E0=hν0 E0=hν0
Rayleigh1 photon/10000
Laser
cuve àéchantillon
mono-chromateur
détecteur
E0
EE0
-600 -400 -200 0 200 400 600
decalage / cm-1
inte
nsite
raies Stokes raies anti-Stokes
ν0
ν0 + νvib
ν0 − νvib
raie Rayleigh
Domaines d’application :analyse chimique (recherche et in-dustrie)recherche de traces de molécules(police scientifique/œuvres d’art)structure chimiqueanalyse conformationnelle en biolo-gie
Avantages / IRpas de préparation des échantillonsanalyse non destructive
Inconvénients :effet Raman masqué si échantillonfluorescentbibliothèque de spectres très incom-plète
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 7/20
Modèle de vibrateur : l’oscillateur harmonique (1)
Description
µ
-x xO
k
particule de masse µ reliée à un mur par unressort de raideur k
Cas d’un mouvement d’élongation
mA mB
RAB
k
Molécule AB
atome A et B de masses mA et mB
k = constante de raideur du ressort
Loi de Hooke
V =1
2kx2
0deplacement (x)
Ene
rgie
pot
entie
lle (V
)
Nombre d’onde de vibration (1/λ) del’oscillateur (cf MQ) :
ν =1
2πc
s
k
µ
Quantification de l’énergie de vibration (cfMQ) :
Ev =
„
v +1
2
«
hcν
où v = 0, 1, 2, ...,∞ Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 8/20
Modèle de vibrateur : l’oscillateur harmonique (2)
� Molécules diatomiques... en bref
éner
gie
distance
dissociation
Re
dissociation impossibleV=k/2(R-Re)
2
k = constante de force de la liaison entre les2 atomes A & Bµ= masse réduite des 2 atomes :µ =
mAmB(mA+mB)
k correspond à la courbure de la parabole
Ttefois, dans une série de molécules ABcaractérisées par le même type de liaisonchimique, il peut y avoir un lien entre k et D◦
0Molé ule k D◦
0(mdyne Å−1) kJ mol−1CO 18.55 1073N2 22.41 942NO 15.48 627O2 11.42 495HF 9.64 566HCl 5.16 428Cl2 3.20 239F2 4.45 155
k et D◦
0
= grandeurs expérimentales (k déduit de ν)
Potentiel d’une molécule diatomique développable en série de Taylor au voisinage de la distanced’équilibre :
V (x) = V (0) +`
∂V∂x
´
0x + 1
2
“
∂2V∂x2
”
0x2 + 1
3!
“
∂3V∂x3
”
0x3 + ...
valeur de V (x) relativement à V (0) → simplifions V (0) = 0 ; on néglige termes d’ordre 3 & +
V (x) = 12
“
∂2V∂x2
”
0x2 = 1
2kx2 avec k =
“
∂2V∂x2
”
0Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 9/20
Modes normaux de vibration (1)
� Cas de H2O
O
H H
O
H H
Q1élongation symétrique(symmetric stretching)
3650 cm-1
Q2élongation asymétrique(asymmetric stretching)
3760 cm-1
Q3déformation angulaire
(bending)
1600 cm-1
O
H H
∆l1 ∆l2
∆α
Base des (3N − 6)
coordonnées internes :{élongation de chaque liaisonOH, déformation angulaire} =
{∆ℓ1,∆ℓ2,∆α}
C2v E C2 σv(xz) σv(yz) RI
Q1
Q1 Q1 Q1 Q1 A1
Q2
Q2 −Q2 −Q2 Q2 B2
Q3
Q3 Q3 Q3 Q3 A1
Modes animés : Q1 ; Q2 ; Q3Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 10/20
Modes normaux de vibration (2)
� Nombre de modes normaux de vibration
• Chaque atome peut changer de position• Le mouvement d’un atome (A) peut être décrit dans un repèrecartésien local (A, x, y, z) :
xO
yO
zO
xH
yH
zH
xH
yH
zH
cas de H2O : 3 atomes → 3 déplacements selon (ex, ey, ez) pour chacun des atomes
soit : 3 × 3 = 9 déplacements
cas général : N atomes → 3N déplacements
3N = nombre de dégrés de liberté d’une molécule
Molécule
linéaire non linéaire
Nombre de degrés de liberté 3N
Nombre de modes de rotation 2 3
Nombre de modes de translation 3 3
Nombre de modes normaux de vibration 3N − 5 3N − 6
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 11/20
Modes normaux de vibration (3)
� Activité des modes normaux de vibration en IR
Un mode normal de vibration sera actif en IR (càd observable en IR ) si le mouvement correspondants’accompagne d’une variation du moment dipolaire électrique de la molécule
Interaction entre la molécule et une radiation électromagnétique de fréquence ν si la molécule possède undipôle oscillant à cette fréquence.
Exemple d’une molécule linéaire A-B-A : ~µ = 0
élongation symétrique :
~µ = 0 ⇒ mode inactif en IR
déformation angulaire :
~µ 6= 0 ⇒ mode actif en IR
µ = qr
0
B
B
@
µx
µy
µz
1
C
C
A
= q
0
B
B
@
x
y
z
1
C
C
A
représentation deµ =vecteur
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 12/20
Modes normaux de vibration (4)
� Activité des modes normaux de vibration en Raman
Un mode normal de vibration sera actif en raman (càd observable en Raman ) si le mouvementcorrespondant s’accompagne d’une variation de la polarisabilité de la molécule
toute molécule possède une polarisabilité α = aptitude du nuage électronique à se déformer sousl’influence d’un champ électrique
l’application d’un champ électrique E induit un moment dipolaire µ tel que :µ = αE
α est un tenseur (grandeur anisotrope) :0
B
B
@
µx
µy
µz
1
C
C
A
=
0
B
B
@
αxx αxy αxz
αyx αyy αyz
αzx αzy αzz
1
C
C
A
0
B
B
@
Ex
Ey
Ez
1
C
C
A
représentation deα =ellipsoïde
variation de α
lors d’un mouvementd’élongation
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 13/20
Modes normaux de vibration (5)
� Activité IR ou Raman d’un mode normal de vibration : justifica tion
IR : µ = qr → µ = f(x, y, z)
Raman : µ = αE → µ = f(x2, y2, z2, xy, xy, yz)
activation d’un mode normal → intensité d’une transition I ∝˛
˛
˛
R
ψ∗
f µψidτ˛
˛
˛
2
transition(=excitation du mode) donne naissance à une bande (absorption ou émission) si I 6= 0
L’intégraleR
ψ∗
ffψidτ 6= 0 si Γψf ⊗ Γf ⊗ Γψi ⊂ RI totalement symetrique (A1)
Γψf ⊗ Γf ⊗ Γψ0⊂ A1
où ψ0 = état vibrationnel fondamentall’état vibrationnel fondamental est totalement symétrique ⇔ Γψ0
= A1
Γψf ⊗ Γf ⊗ Γψ0⊂ A1 → Γψf ⊗ Γf ⊗ A1 ⊂ A1, càd : Γψf ⊗ Γf ⊂ A1
Multiplions les deux termes de la relation ci-dessus par Γf : Γψf ⊗ Γf ⊗ Γf ⊂ A1 ⊗ Γf
soit : Γψf = Γf , puisque Γf ⊗ Γf = A1
Règle : I 6= 0 si Γψf = Γf
si la symétrie d’un mode normal de vibration est la même que celle de f , alors ce mode est actif, càd qu’ildonnera naissance à une bande
IR
f = x ou y ou z
Raman
f = x2 ou y2 ou z2 ouxy ouxz ou yz
où trouver la symétrie de f ? Dans la table des caractères Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 14/20
Modes normaux de vibration (6)
� Règles : activité IR ou Raman d’un mode normal de vibration
C2v E C2 σv(xz) σv(yz)
A1 1 1 1 1 z x2,y2,z2
A2 1 1 -1 -1 Rz xy
B1 1 -1 1 -1 x, Ry xz
B2 1 -1 -1 1 y, Rx yz
symétrie de fonctionslocalisées à l’endroittotalement invariant
par toute O.S.
Règle générale (µ = qr) : si la RI (càd la symétrie) d’un mode est la même que celle de x, y ou z,alors ce mode est actif en IR.
ds le GPS C2v, des modes normaux de symétrie A1, B1 ou B2sont actifs en IR
Règle générale (µ = αE) : si la symétrie d’un mode est la même que celle d’une forme quadratique
(xy, x2, ...), alors ce mode est actif en Raman.ds le GPS C2v, des modes normaux de symétrie A1, A2, B1 ou B2 sont actifs en Raman
Règle générale : les modes des molécules centrosymétriques (càd possédant un centre d’inversioni) ne peuvent pas être actifs à la fois en IR et en Raman
� Application : H 2O
Modes Q1 et Q3 de symétrie A1 : 2 modes actifs en IR et en Raman = 2 bandes observables en IRet 2 bandes observables en Raman (intensité ?)
Mode Q2 de symétrie B2 : 1 mode actif en IR et en Raman = 1 bande observable en IR et 1 bandeobservable en Raman (intensité ?)
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 15/20
Interprétation des spectres (1)
� Modes durs et mous
Les modes de vibration délocalisés surl’ensemble de la molécule sont des modesen général mous, càd observés à de faibles
nombres d’onde (ν . 1500 cm−1). C’est lecas des “modes de squelette” (cyclohexane)
D’autres modes de vibration sont localiséssur un petit nombre d’atomes correspondantà des gpmts fonctionnels (atome lourd -X-Y tq -O-H). Ce sont souvent des modesdurs, càd observés à de grandes fréquences
(1500 cm−1 . ν . 4000 cm−1)
Les modes de déformation angulaire sont engénéral des modes mous
Divers paramètres peuvent affecter la fréquencede vibration caractéristique d’un groupe (liaisonshydrogènes,...) ⇒ modes de vibration observablesdans un domaine .Exple : élongation liaison C=C : [1667-1640]cm−1
� Signature spectrale
Les nbres d’onde de vibration de groupes ainsi queles intensités associées sont à peu de chose prèstransférables d’une molécule à l’autre. Spectre IR→ groupements fonctionnels d’une moléculegroupe ν ( m−1) groupe ν ( m−1)
C H 3300 OC 1700
CH 3020 C N 2100
C H 2960 O H 3600
OH
C 2800
CC 2050 C H 700
CC 1650 CH
H 1100
C C 900 CHH
H 1000
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 16/20
Interprétation des spectres (2)
� Harmoniques et raies de combinaison
Harmoniques d’un mode QI (νI ) observables à ≈ 2νI , ≈ 3νI ,... (intensité + faible qu’à νI )
On peut observer aussi des raies de combinaison (couplage) entre 2 modes normaux QI et QJ . Onobservera alors un pic au nbre d’onde νI,J ≈ νI + νJ
� Modes de squelette. Exemple du cyclohexane
0
0
400
400
800
800
1200
1200
1600
1600
2000
2000
2400
2400
2800
2800
3200
3200
3600
3600
4000
4000
Nombre d’onde / cm-1
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
tran
smita
nce
Spectre IR expérimental (phase liquide)
Modes d’élongation C-C autour de 900
cm−1. L’un des modes est un modede respiration du squelette carboné(animation obtenue par un calcul dechimie quantique)
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 17/20
Interprétation des spectres (3)
� Zoologie de vibrations - groupes CX 2
C
H
H
C
H
H
C C C
H
H
C
H
H
élongationsymétrique
élongationantisymé-trique
torsion hochement cisaillement rotationplane
symmetricstretching
asymmetricstretching
twisting wagging scissoring rocking
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 18/20
Interprétation des spectres (4) a
� Exemple : 1,2-dimethyl-benzene (o-xylène)
800
800
1200
1200
1600
1600
2000
2000
2400
2400
2800
2800
3200
3200
3600
3600
4000
4000
Nombre d’onde / cm-1
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
tran
smita
nce
élongation C-H aromatique
élongation C-H méthyl
harmoniques etraies de combinaison
élongation C=C
pliage C-H dans le plan
pliage =C-H hors du plan
aR.M. Silverstein, G.C. Bassler, T.C. Morrill, Spectrometric identification of organic compounds, Wiley
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 19/20
Commentaire sur les modes normaux
� Activité des protéines et modes normaux
les protéines sont capables d’effectuer ungrand nombre de mouvements
parmi ces changements, 2 ont été iden-tifiés de façon précise, dont le mvt decharnière :forme ouverte→forme ferméele mouvement de charnière est un desmodes de vibration (mode mou) que peutavoir une protéine (exemple : la HIV-1protéase)
en résumé : l’activité de la protéine estintimement liée au mode normal “hingebending”
ligand
Domaine 1de la protéine
Domaine 2de la protéine
La métabolisation d’un ligand par une protéinepeut passer par un mouvement de grandeamplitude de type charnière (hinge-bending)
Spectroscopie vibrationnelle 1 – p. 20/20
Un modèle pour représenter la structureélectronique des molécules : la théorie des OM
1ère partie : approche qualitativeRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee - UE 1
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 1/9
Notions élémentaires (1)
� Recouvrement
2 atomes proches l’un de l’autre → interférences entre leurs fonctions d’onde. Reprenons l’image de ladensité électronique : les nuages électroniques s’interpénètrent, se recouvrent. Soit 2 OA 1s :
S
le mécanisme important est le recouvrement (noté S) entre les OA
les électrons sont délocalisés sur l’ensemble de la moléculele recouvrement S entre 2 OA χp et χq est une intégrale (volume) :
S =< χp|χq >=R R R
χp(r)χq(r)dr
� Théorie LCAO
(Linear Combination of Atomic Orbitals)
les OM sont contruites selon un assemblaged’OA :M OM indépendantes (orthogonales entreelles) sont contruites dans une base deM OA
{χ1, χ2, ..., χp, ..., χM−1, χM}
idée forte : les atomes ne perdent pascomplètement leur identité au sein d’unemolécule
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 2/9
Notions élémentaires (2)
� Théorie LCAO
expression algébrique d’une OM ϕ (combinaison linéaire d’OA χp) :
ϕ =
MX
p=1
cpχp
coeff cp : dépendent de la nature des atomes, de la base d’OA, des interactions entre atomes, desinfluences extérieures (solvant, champ électromagnétique,...)
la connaissance ...des coeff cp détermine les OMdes OM détermine la répartition du nuage électronique sur la molécule, càd de la densitéélectronique ρde la densité électronique ρ détermine la nature de la liaison chimique entre les atomes, ainsique les prop. structurales et réactives de la molécule
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 3/9
Recouvrements
� Zoologie de recouvrements
OM S L AL NL σ π
z s1 + s2 > 0 X X
z s1 − s2 < 0 X X
z s1 + pz2 < 0 X X
zs1 + py2 = 0 X
zpy1 + py2 > 0 X X
z −pz1 + pz2 > 0 X X
� Relation
entre S et R
2 OA s identiquess1 + s2 ; S > 0
• R → ∞ : S → 0
• R → 0 : S → 1
s1 − s2 ; S < 0
• R → ∞ : S → 0
• R → 0 : S → −1
1 OA s & 1 OA pz
s1 + pz2 ; S < 0
• R → ∞ : S → 0
• R → 0 : S → 0
s1 − pz2 ; S > 0
• R → ∞ : S → 0
• R → 0 : S → 0
2 OA s en interaction ( s1+s2)
A B
R1
S1
A B
R2 < R1
S2 > S1
2 OA s et pz en interaction ( s1-pz2 ), R = 0
+ -
S1 (>0) S2 = -S1
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 4/9
OM liantes et antiliantes
� Exemple de H 2 dans son état fondamental
base d’OA minimale = {1sA, 1sB}
l’interaction entre les 2 OA mène à 2 OM :OM antiliante
(AL)
∆E-
∆E+
éner
gie
H HH
σ+
σ−
2
1s 1s
OM liante(L)
-13.6 eV
l’OM liante σ+ est plus stable que les OA 1s ;σ+ = c+(1sA + 1sB)
l’OM antiliante σ− est moins stable que lesOA 1s ; σ− = c−(1sA − 1sB)
on verra plus tard que ∆E+ < ∆E−
les 2 électrons occupent l’OM la plus stable(liante) : ils sont responsables de la formationde la liaison entre les 2 atomessi les 2 électrons occupaient l’OM antiliante,ils contribueraient à détruire la liaison entre les2 atomes : H2 n’existerait pas
configuration électronique : (σ+)2
l’énergie d’une OM est liée à la valeur durecouvrement entre les OA qui la définissent :
S grand ⇒ ∆E+ grand = OM liante trèsstableS grand ⇒ ∆E− grand = OM antiliantetrès instable
H2 = prototype montrant que l’interactionmettant en jeu 2 OA et 2 électrons mèneà une stabilisation du système complet (icila molécule) : interaction stabilisante à 2électrons
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 5/9
OM et liaisons covalentes
� Définition d’une liaison covalente
rapport de force entre les électrons occupant des OM liantes et les électrons occupant des OMantiliantesune liaison simple entre 2 atomes implique qu’il y ait une OM liante occupée de plus que les OMantiliantes occupées
traduit par le calcul de l’ordre de liaison p :
p =NL −NAL
2
(liaisons simples, double, triple ↔ p = 1, 2, 3)
lien étroit entre l’ordre de liaison (p) et la longueur d’une liaison (Re), ainsi que l’énergie dedissociation (D◦
0 ) : Molé ule p Re D◦
0pm kJ.mol−1B2 1 159.0 293C2 2 124.2 603N2 3 109.8 942O2 2 120.7 495F2 1 141.2 155Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 6/9
OM et liaisons covalentes
� Exemple de He 2 dans son état fondamental
même diagramme d’OM que H2, seulel’occupation change :
éner
gie
He HeHe
σ+
σ−
2
1s 1s-25 eV
p = 0 : le facteur déstabilisant l’emporte sur
le facteur stabilisant (∆E− > ∆E+)
la liaison entre atomes d’helium dans la mo-lécule He2, si elle existe, n’est pas une liaisoncovalente (il reste les liaisons faibles/forces dedispersion)
configuration électronique : (σ+)2(σ−)2
He2 = prototype montrant que l’interactionmettant en jeu 2 OA et 4 électrons mène àune déstabilisation du système complet (icila molécule) : interaction déstabilisante à 4électrons
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 7/9
Interaction entre 2 orbitales non dégénérées (1)
Cas général : interaction entre 2 orbitales χ1 (d’énergie ε(0)1 ) et χ2 (d’énergie ε(0)2 ) de même symétrie
Diagramme d’interaction :
χ1 , ε1(0)
χ2 , ε2(0)
ψ1=c11χ1+c21χ2
ε1
ψ2=c12χ1+c22χ2
ε2
∆ε2
∆ε1
Commentaires :l’OM liante (L)ψ1 est plus stable que l’OAde plus basse énergie (ici χ2)
l’OM antiliante (AL)ψ2 est plus haute quel’OA de plus haute énergie (ici χ1)∆ε1 < ∆ε2le développement LCAO de chaque OMs’écrit :
ψi =M
X
p=1
cpiχp
l’OM L ψ1 est plus développée sur l’OAla plus proche en énergie (ici χ2) ⇔
|c21| > |c11|
l’OM AL ψ2 est plus développée sur l’OAla plus proche en énergie (ici χ1) ⇔
|c12| > |c22|
c11 et c21 ont le même signe (ψ1 L)c12 et c22 sont de signe opposé (ψ2 AL)
Structure electronique des molecules - 1ere partie – p. 8/9
Un modèle pour représenter la structureélectronique des molécules : la théorie des OM
Deuxième partie : molécules conjuguéesRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
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Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 1/25
Le benzène (1)
� Assez peu sensible aux réactions habituelles impliquant de s liaisons doubles
H2SO4
Br2
KMnO4
H
H
H
O-SO3H
H
H
Br
Br
COOH
COOH
réactivité du cyclohexène
benzène très stable : haut degréd’insaturation (rapport H :C faible) etforte stabilité chimique
stabilité attribuée à une stabilisationpar résonance :
équiv.
H2SO4
Br2
KMnO4
pas de réaction
pas de réaction
pas de réaction
réactivité du benzène
C6H6 “forcé” à réagir par uneaugmentation de température ou par
catalyse :
Br2+FeBr3
chauffage
H2SO4
chauffagebromobenzène
acide benzene-sulfonique
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 2/25
Le benzène (2)
� Aspect thermodynamique
benzène plus stable de36 kcal/mole
que la valeur attendue
éner
gie
(kca
l.mol-1
)
cyclohexane0.0
-28.6
+ H2 cyclohexane-28.6
28.6 = cout pour introduireune liaison double dans le cycle
+85.8 (=3x28.6)
cyclohexatriène(hypothétique)
-49.8
valeursexpérimentales
valeurthéorique
+ 3H2
36 kcal/mole:énergie de résonance
- 3H
2
cet accroissement de lastabilité par rapport à la
stabilité attendue
est caractéristique decomposés aromatiques
à suivre ... la description des OM π du benzène va nous
permettre -entre autres - de mieux comprendre le concept d’aromaticité
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 3/25
OM σ et π
� Liaisons σ
une liaison σ résulte de l’occupation d’une OMσ, càd d’une OM possédant une symétrie derévolution par rapport à un axe :
zs/s
zs/pz
zpz/pz
� Étude théorique des OM σ et π
OM σ symétriques par rapport au plan de lamoléculeOM π antisymétriques par rapport au plan de lamolécule⇒ les OM σ et π peuvent être étudiéesséparément
� Liaisons π
une liaison π résulte de l’occupation d’une OM π,càd d’une OM antisymétrique par rapport au plande la molécule :
z
� Énergie relative des OM
en général, Sσ > Sπ , d’où :
éner
gie
σ
σ∗
π∗
n
π
OM
occ
upée
sO
M v
irtue
lles
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 4/25
Conjugaison
Alternance de liaisons simple et double
(la liaison double peut être remplacée par un doublet d’électrons ou bien une lacune)
butadièneβ-carotène benzène
N
H
pyrrole
� OA impliquées dans le système π (=bases d’OA)
Éthylène
base d’OA π :
+
- -
+z
yx
base d’OA π : {2pyA, 2pyB
}
Benzène
base d’OA π :
+
-
+
-+
-+
-
+
-
+
-
délocalisation = “saut” des électronsπ d’une OA p (⊥ plan de la
molécule) à une autre
Pyrrole
N-H
+
-
+
- H+
-+
-
+
-N
A quel système le doublet d’électrons de Nappartient-il ? σ ou π ? Rappelons que la moléculeest plane.Les OA 2p d’un atome sont perpendiculaires les unesaux autres. N établit trois liaisons σ (N-C,N-C,N-H)→ OM σ obtenues par LCAO de l’OA 2s et des 2OA 2p dans le plan de la molécule. Seule l’OA 2p
perpendiculaire au plan reste disponible pour hébergerla paire d’électrons non liants
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 5/25
OA impliquées
� Bases d’OA
atomes C, N, O engagés dans une double liaison (C=C, C=O,C=N) :
ils apportent chacun 1 électron πla base s’enrichit d’une OA p ⊥ plan de la molécule
hétéroatomes non engagés dans une double liaison fournissantun doublet :
ils apportent chacun 2 électron πla base s’enrichit d’une OA p ⊥ plan de la molécule
hétéroatomes non engagés dans une double liaison fournissantune lacune :
ils apportent chacun 0 électron πla base s’enrichit d’une OA p ⊥ plan de la molécule
+
-C
-CR2
1 électron
+
-N
-NR2
2 électrons
+
-O
-O-R
2 électrons
+
-B
-BR2
0 électron
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 6/25
Représentation des OM
� Représentation LCAO
HH
HHHH
HH
� Représentation isodensité
vue de côtéH
H
H
H
H
H
H
H
vue de dessus
OM π et π∗ de l’éthylène
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 7/25
La méthode de Hückel (1)
Objectif : calculer les énergies et les expressions d’OM à l’aide des équations séculaires
Moyen : résoudre l’équation de Schrödinger Hψ = Eψ
Problèmes abordables : systèmes d’électrons π délocalisés, par exemple les OM π de moléculesconjuguées planes
Résolution de hφ = εφ pour déterminer les OM φ d’une molécule
OM, car on travaille dans le cadre de la théorie LCAOles OM sont décrites comme une combinaison linéaire d’OAbase d’OA = en général les OA de valenceil y a séparabilité entre OM σ et OM π :
OA qui participent au système σ = OA symétriques / plan de la moléculeOA qui participent au système π = OA ⊥ plan de la molécule càd antisymétriques / plan dela molécule ; seules OA possibles = 1 OA p sur chaque atome
Séparabilité σ/π
résolution de hπφπ = επφπ
càd détermination de la forme de chacune des OM π (φπ) et de leur énergie associée (επ )
� Comment résoudre ˆHψ = Eψ ?
par la diagonalisation d’une matrice
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 8/25
La méthode de Hückel (2)
� Approche phénoménologique
comment une matrice peut-elle rendre compte de ladélocalisation des électrons ? → exemple du benzène
+
-
+
-+
-+
-
+
-
+
-
1 42 3
6 5
base d’OA limitée aux OA 2p des atomes decarbone, ⊥ plan
{2p1, 2p2, 2p3, 2p4, 2p5, 2p6}
on introduit deux paramètres :l’énergie d’un électron occupant une OA2p dans un atome donnéαr = énergie de l’OA 2p⊥ de l’atome rla possibilité pour l’électron de sedélocaliser entre deux OAβrs = énergie du saut de l’électronentre deux OA 2p⊥ des atomes r et s
on va représenter le squelette σ sous formede matrice (représentation topologique) =connexion entre 2 atomes liés par uneliaison σ
1 2 3 4 5 6
1
2
3
4
5
6
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 9/25
La méthode de Hückel (3)
� Représentation matricielle de l’énergie
1 42 3
6 5
1 2 3 4 5 6
1
2
3
4
5
6
1 2 3 4 5 6
1
2
3
4
5
6
α1
α2
α3
α4
α5
α6
β12 β16
β12
β16
β23
β23 β34
β45
β56
β34
β45
β56
on remplace les cases griséespar les paramètres Hückel
• diagonale = paramètre caracté-ristique de l’OA 2p⊥ d’un atome rdonné = énergie de l’OA 2pr = αr
• hors de la diagonale = pa-ramètre énergétique indiquant legain apporté par la conjugaisonélectronique entre deux atomes ret s = βrs
1 2 3 4 5 6
1
2
3
4
5
6
α
α
α
α
α
α
β β
ββ
β
β
β
β
β β
ββ
simplification évidente
tous les atomes sont des atomesde carbone hybridés sp2 :• énergie OA identique :αr = α ∀r
• paramètre énergétique de dé-localisation de l’électron entre 2atomes identiques :βrs = β ∀r, s
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 10/25
La méthode de Hückel (4)
On vient de développer une représentation matricielle de l’énergie
Physique quantique : principe de correspondance ⇒ E ↔ h
C’est l’opérateur hamiltonien H qui est représenté par une matrice h
Théorie LCAO - cas de H 2
2 OM construites dans la base{1sA, 1sB}
OM liante : σ+ = c+(1sA + 1sB)
, d’énergie ε+
OM liante : σ− = c−(1sA − 1sB)
, d’énergie ε−
on peut représenter chacune de cesOM sous forme matricielle :
|σ+ >→ C+ =
c+
c+
!
|σ− >→ C− =
c−
−c−
!
• l’équation
h|σ+ >= ε+|σ+ >
va s’écrire sous forme matricielle :hC
+ = ε+C+
• l’équation
h|σ− >= ε−|σ− >
va s’écrire sous forme matricielle :hC
− = ε−C−
• de façon générale, l’équation
h|φ >= ε|φ >
va s’écrire sous forme matricielle :hC = εC
avec :
h =
h11 h12
h12 h22
!
C =
c+ c−
c+ −c−
!
ε =
ε+ 0
0 ε−
!
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 11/25
La méthode de Hückel (5)
� Représentation matricielle de hϕπ = επϕπ - cas de H 2
hC = εC ⇔
h h12
h12 h
!
c+ c−
c+ −c−
!
=
ε+ 0
0 ε−
!
c+ c−
c+ −c−
!
soit en faisant passer le second membre à gauche :"
h h12
h12 h
!
−
ε+ 0
0 ε−
!#
c+ c−
c+ −c−
!
=
0
0
!
formulation générale : toute OM de H2 doit respecter l’équation suivante :"
h h12
h12 h
!
− ε
1 0
0 1
!#
c
c
!
=
0
0
!
on reconnaît une équation aux valeurs propres :
(h − ε1)C = 0
où ε est l’énergie d’une OM et C est l’expression de l’OM d’énergie ε
• on sait qu’il n’existe que deux expressions possibles c1 et c2 (les2 OM de H2) qui respectent cette équation
• mathématiquement, de telles solutions existeront ssi ledéterminant s’annule :
det |h − ε1| = 0
• résoudre ce déterminant s’appelle diagonaliser une matrice
˛
˛
˛
˛
˛
h− ε h12
h12 h− ε
˛
˛
˛
˛
˛
= 0
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 12/25
La méthode de Hückel (6)
� Représentation matricielle de hϕ = εϕ - cas de H 2
Résolution du déterminant˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
h− ε h12
h12 h− ε
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
= 0
d’où : (h− ε)2 − (h12)2 = 0
On trouve deux énergies, correspondant aux énergies des 2 OM de H2 qu’il est possible construire dansla base d’OA minimale {1sA, 1sB} :
(h− ε)2 = (h12)2
h− ε = ±h12
d’où :
ε = h± h12
ε+ = h+ h12 ε− = h− h12
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 13/25
La méthode de Hückel (7)
� Approximations de Hückel
Résolution de hφ = εφ
Séparabilité σ/π → résolution de hπφπ =
επφπ
LCAO → base d’OA = OA p ⊥ plan de lamolécule
élément diagonal hrr : intégrale coulom-bienne αr = caractéristique de l’atomequi porte l’OA χp
élément non-diagonal hrs :
hrs =
(
0 , si pas de liaisonσ entre r et s
β , si liaisonσ entre r et s (β < 0)
Intégrale de résonance βrs = caractéris-tique de la liaison entre les deux atomesqui portent les OA χr et χs
c’est-à-dire qu’un électron π ne peut sedélocaliser qu’entre deux atomes voisins
p qr s
βpq
βrsβqr
βpr = 0
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 14/25
La méthode de Hückel (8)
� Exercice
Appliquer la méthode de Hückel dans le cas del’éthylène.base d’OA π :
+
- -
+z
yx
base d’OA π : {2pyA, 2pyB
}
On posera hpp = αcarbone = α et hpq =
βcarbone−carbone = β entre deux atomesvoisins.On suggère le changement de variable x =α−ε
β.
π = 1√2
`
2pyA+ 2pyB
´
π∗ = 1√2
`
2pyA− 2pyB
´
α
α−β
α+β
OM antiliante
OM liante
π
π∗
HH
HH
HH
HH
les OM π et π∗ sont, par définition,antisymétriques par rapport au plan de la molécule
Configuration électronique : (π)2
représentation
LCAO représentation
isodensité
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 15/25
La méthode de Hückel (9)
� Exemple : molécule de butadiène� équations séculaires
(h − ε1)c =
α − ε β 0 0β α − ε β 00 β α − ε β
0 0 β α − ε
c1
c2
c3
c4
=
0000
� déterminant séculaireon divise par β, puis on pose : x = α−ε
β, d’où :
det |h − ε1| =
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
x 1 0 01 x 1 00 1 x 10 0 1 x
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
∣
= 0� équation caractéristique : x4 − 3x2 + 1 = 0changement de variable : X = x2, d’où : X2 −3X + 1 = 0� solutions :
x1 = −√
3+√
5
2
x2 =√
3+√
5
2
x3 = −√
3−√
5
2
x4 =√
3−√
5
2� or, d’après le changement de variable x = α−εβ
on déduit : εi = α − xiβ
ε1 = α +√
3+√
5
2
ε2 = α −√
3+√
5
2
ε3 = α +√
3−√
5
2
ε4 = α −√
3−√
5
2
ε1=α+1.618β
ε2=α+0.618β
ε3=α−0.618β
ε4=α−1.618β
Π1=0.37 (2p1+2p4) + 0.60 (2p2+2p3)
Π2=0.60 (2p1-2p4) + 0.37 (2p2-2p3)
Π3=0.60 (2p1+2p4) - 0.37 (2p2+2p3)
Π4=0.37 (2p1-2p4) - 0.60 (2p2-2p3)
LL L
L L
L
AL
AL AL
ALAL
ALOM AL
(totalement)
OM AL(globalement)
OM L(globalement)
OM L(totalement)
1au
1bg
2au
2bg
GPS : C2h
configuration électronique : (1au)2(1bg)2Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 16/25
La méthode de Hückel (10)
� Paramètres pour les hétéroatomes (O, N, Cl, S...) a
Signification des paramètres α et βαX = intégrale coulombienne hpp ; caractéristique de l’OA χp(X) porté par l’atome X ↔
énergie de l’OA χp(X)
βXY = intégrale de résonance hpq ; caractéristique de l’interaction entre les deux OA χp(X) etχq(Y) des deux atomes X et Y
Les hétéroatomes sont traités par un changement des paramètres empiriques α et β :αX = αC + hXβCC
βCX = kCXβCC
αX représente l’énergie de l’OA, reliée à l’électronégativité (EN) de l’atome Xon s’attend à hB < hC < hN < hO < hF (puisque EN ր dans une période)il existe de nombreuses paramétrisations. Par exemple, h déduit d’échelles d’électronégativité :hX = EN(X) − EN(C)
kCX est supposé lié à la distance standard entre C et X ou au recouvrement entre les OA χp(X)
et χq(Y) ; il existe de nombreuses paramétrisations, telles que la reproduction de momentsdipolaires expérimentauxil existe de nombreuses paramétrisations deα et β on utilisera celle de A. Streitwieser (cf annexeTD)par exemple :
αF = α+ 3β ; βCF = 0.7β
aA. Streitwieser, Molecular Orbital Theory for Organic Chemists, Wiley (1961)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 17/25
Aromaticité et antiaromaticité (1)
� Définitions
L’aromaticité est une propriété de mo-lécules cycliques, complètement conju-guées, planes
aromaticité : 4n + 2 électrons ; molécules“électroniquement stables” = difficilementréactivesantiaromaticité : 4n électrons ; molécules“électroniquement instables” = facilementréactives
n = nombre entier
� Exemplesmolé ule nπ molé ule nπ4 N 6† y lobutadiène pyridine
N-H 6† NN-H 6†pyrrole imidazole6† 8benzène y loo tatétraène
† = polyène monocyclique aromatique
Comment interpréter cette propriété ?
→ Méthode de Hückel
→ Diagramme d’OM π
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 18/25
Aromaticité et antiaromaticité (2)
� cyclobutadiène
α+2β
α
α−2β
OMnonliantes
OMantiliante
OMliante
énergie totale :
E = 2ε1 + ε2 + ε3
E = 4α+ 4β
molécules aromatiques : électrons appa-riés dans des OM liantes → “moléculeélectroniquement stable”
molécules antiaromatiques : électronscélibataires dans des OM nonliantes dé-générées → “molécule électroniquementinstable”
� benzène
α+2β
α
α−2β
OMantiliantes
OMliantes
α−β
α+β
énergie totale :
E = 2ε1 + 2ε2 + 2ε3
E = 6α+ 8β
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 19/25
Stabilité d’une molécule conjuguée plane (1)
� Énergie de délocalisation a
∆Edeloc = énergie de la molécule - énergie des doublets π isolés
Cyclobutadiène
∆Edeloc = EC4H4− 2Eethylene
∆Edeloc = (4α+ 4β) − 2(2α+ 2β) = 0
Benzène
∆Edeloc = EC6H6− 3Eethylene
∆Edeloc = (6α+ 8β) − 3(2α+ 2β) = 2β
Pyrrole
Edeloc = EC4H5N − 2Eethylene − EN
Edeloc = (6α+8.253β)−2(2α+2β)−1.5β = 1.253β
Déterminant séculaire du pyrrole
on pose x = α−εβ
; αN = αC + 1.5βCC ; βCN = 0.8β˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
αC − ε βCC 0 0 βCN
βCC αC − ε βCC 0 0
0 βCC αC − ε βCC 0
0 0 βCC αC − ε βCN
βCN 0 0 βCN αN − ε
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
=
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
x 1 0 0 0.8
1 x 1 0 0
0 1 x 1 0
0 0 1 x 0.8
0.8 0 0 0.8 x+ 1.5
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
˛
= 0
aParamètres α β tirés de A. Streitwieser, Molecular Orbital Theory for Organic Chemists, Wiley (1961)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 20/25
Stabilité d’une molécule conjuguée plane (2)
� Énergies de délocalisation (hückel) et de résonance (exp.)
NN
H
O
benzene
naphtalene
anthracene
phenantrene
pyridine
furane
butadiene
pyrrole
0 1 2 3 4 5 6Energie de delocalisation / unite β
0
20
40
60
80
100
Ene
rgie
de
reso
nanc
e / k
cal.m
ole
-1
Bonne corrélation entre les deux
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 21/25
Molécules aromatiques et RMN a (1)
� Cas du benzène
“circulation des électrons π”
signal RMN 1H observé à δ=7.27 ppm ↔ [4.7-5.6] ppm pour les protons des alcènes
⇔ signal apparaît à champ faible (noyaux H déblindés par rapport aux alcènes)
raison invoquée : la circulation des électrons π induit un courant de cycle diamagnétiqueb
la valeur de δ est conditionnée par ce courant de cycle → RMN de 1H est un critère quantitatif pourmesurer la caractère aromatique
aH. Günther, NMR Spectroscopy, 2nd edition, Wiley (1995)b tous les électrons sont appariés
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 22/25
Molécules aromatiques et RMN (2)
� Discussion (1)
Principe de base de la RMN
noyau “nu” dans un champ magnétique appliquéB0 : fréquence de résonance
(fréquence de Larmor) = νL =γNB0
2π
noyau entouré d’électrons : création d’un champ magnétique local, proportion-nel à B0 et opposé à B0.Le noyau ressent un champ magnétique appliqué < B0, il y a écrantage :
B′ = B0 − B0σ = B0(1 − σ)
Fréquence de résonance : νL =γNB0(1−σ)
2π
la fréquence de résonance dépend du champ magnétique appliqué B0. Ondéfinit une grandeur indépendante deB0 : le déplacement chimique δ (en ppm)
δ = (σref − σ)106
(référence = TMS par exemple)effets d’environnement ց ou ր σ par rapport aux valeurs standards
ց σ = déblindage ⇒ δ ր
ր σ = blindage ⇒ δ ց
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 23/25
Molécules aromatiques et RMN (3)
� Discussion (2)
l’effet du courant de cycle diamagnétique estdifférent à l’intérieur et à l’extérieur du cycle
intérieur : Bcourant cycle opposé à B0
conséquence : 1H blindé
extérieur : Bcourant cycle même directionque B0
conséquence : 1H déblindé
B0
H H
� Exemple : [18]annulène
HH
H
H
H
H
H H
H
H
H
H
HH
HH
H
H
1H des alcènes : δ = [4.7-5.6] ppm
H extérieurs : δ=9.28 ppm
H intérieurs : δ=-2.99 ppm
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 24/25
La méthode de Hückel étendue
Elle est étendue aux électrons σHypothèses :
les OM sont développées sur une base d’OA de Slater limitée à la couche de valenceles intégrales de recouvrement Spq sont négligées dans l’expression des équations séculaires,càd Spq = δpq et les équations à résoudre ont pour expression :
PMp=1 cp(hqp − εδqp) = 0 ∀q = 1, 2 . . . ,M
les intégrales de coulomb hpp sont posées = énergie des OAles intégrales de résonance hpq sont calculées à l’aide de la relation :
hpq = Khpp + hqq
2Spq
avec K = 1.75, d’où :
hpq = 1.75ε(0)p + ε(0)q
2Spq
C’est ici qu’est réintroduit le recouvrement, calculé en résolvant par intégration numériquel’expression :
Spq =
Z
χ∗pχqdτ
la résolution des équations séculaires s’obtient par la résolution numérique du déterminant
séculaire (= diagonalisation de la matrice représentative de h)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 25/25
Mecanique Quantique
Degré zéroRomuald Poteau
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Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee - UE 1
Mecanique Quantique – p. 1/8
Postulats (1)
La formalisation de la MQ s’appuie sur des postulats, càd qu’il n’existe pas de démonstration des équations,relations et interprétations en MQ
Validation ?
→ confrontation théorie/expérience
� Quel est l’état d’un système ?
P1 : l’état d’un système est complètement défini parla connaissance de |Ψ >
◮ |Ψ > est une sorte de catalogue qui contienttoutes les informations sur l’état du système◮ souvent, |Ψ > sera exprimé sous forme defonction d’onde Ψ(r, t)
1926 : E. Schrödinger introduit une formula-tion de la MQ qui s’appuie sur des ondes etdes équations d’onde
ψ(r, t) ≡ ψ(r1, r2, r3, ..., t) où ri= coor-données de la particule i et t= temps
Rqe : on ne peut pas toujours décrirel’état d’un système par une fonction d’onde(exemple : le spin)
1925 : W. Heisenberg introduit une formulationmatricielle de la MQ
1930 : unification des formulations de Schrö-dinger et de Heisenberg
� Correspondance entre mondes classique etquantique (1)
P2 : à chaque grandeur physique A mesurable surun système correspond en mécanique quantique un
opérateur linéaire et hermitique A
• opérateur ? A = ∂∂x
; soit ψ(x) = exp(−ax) :
Aψ(x) = −a exp(−ax)
• linéaire ? A(αψ1 + βψ2) = αAψ1 + βAψ2
• exercice : vérifier que A = ∂∂x
est linéaireMecanique Quantique – p. 2/8
Postulats (2)
� L’évolution de l’état d’un système est régiepar l’équation de Schrödinger
P3 :◮ l’évolution de l’état d’un système est régie parl’équation de Schrödinger dépendant du temps :
HΨ(r, t) = i~∂Ψ(r, t)
∂t
◮ dans le cas où le potentiel V (r) ne dépendpas de t, la fonction d’onde ψ(r) qui décrit lesystème est obtenue par la résolution de l’équationde Schrödinger :
Hψ(r) = Eψ(r)
� Quelques commentaires sur Hψ = Eψ
Ne jamais simplifier l’équation de Schrödin-
ger : Hψ = Eψ d’où H = E
C’est une équation aux valeurs propres :
E = valeur propre de H
ψ = fonction propre de H
E obtenu par la résolution d’une équation
aux valeurs propres dont l’opérateur H
est celui associé à E par des règles decorrespondance (= règles de passage d’une
grandeur physique A à un opérateur A)
Mecanique Quantique – p. 3/8
Postulats (3)
� À quoi mène Hψ = Eψ ? Cas de l’atome H
La résolution mène en général à plusieursfonctions d’onde, càd que le système aplusieurs états accessibles
Chaque fonction d’onde est associée à unevaleur bien définie de l’énergie (valeursdiscrètes de l’énergie ↔ par opposition àcontinue)
Cas de l’atome 1H (1s1)la résolution de Hψ = Eψ mène aux OAchaque OA est décrite par une fonctiond’onde ϕ(r) : ϕ1s(r), ϕ2s(r), ϕ2p(r),...Hϕ1s(r) = E1ϕ1s(r)
Hϕ2s(r) = E2ϕ2s(r)
Hϕ2px(r) = E2ϕ2px(r)
Hϕ2py (r) = E2ϕ2py (r)
Hϕ2pz (r) = E2ϕ2pz (r)
dans son état fondamental, l’électronoccupe l’OA 1s, d’énergie E1 = −13.6
eVd’autres OA sont accessibles, H pouvant
se retrouver dans un état excité :OA 2s, 2p d’énergie E2 = −3.40
eVOA 3s, 3p, 3d d’énergie E3 =
−1.51 eVexpression générale :
En =E1(H)Z2
n2
ces énergies, valeurs propres de H sontaccessibles expérimentalement
1s
2s 2p
OA occupée
OA virtuelles-3.4 eV
-13.6 eV
Mecanique Quantique – p. 4/8
Postulats (4)
� Cas de l’atome H, bilan
11H : 1 électron en interaction avec un proton
r
noyau (+e)
électron (-e)
Potentiel d’interaction électron ↔ proton =potentiel coulombien :
VeN = qq′
4πε0
1r
= − e2
4πε0
1r
Principe de correspondance :
VeN → VeN
E cinétique du noyau : Ke → Te
E cinétique de l’électron : KN → TN
Définition de H = Te + TN + VeN
Résolution de Hψ = Eψ→ OA (énergie etexpression mathématique)
ns1 OA
np3 OA
nd5 OA
-0,5
-0,4
-0,3
-0,2
-0,1
n=1
n=2
n=3
1s
2s 2p
3s 3p 3d
10020030040050010002000λ / nm
| || || |LymanBalmerPaschen
Spectre d’émission expérimental de H = spectre de raies
interprétation des
données expérim
entales
Mecanique Quantique – p. 5/8
Interprétation probabiliste (pas de causalité)
� Fonction d’onde et interprétationprobabiliste de Max Born
ψ(r) = ψ(r1, r2, ..., rn) =
ψ(x1, y1, z1, ..., xn, yn, zn)
dans le cas général, les fonctions d’ondepeuvent ∈C
soit une fonction d’onde ψ(x) qui décrit uneparticule dans un espace 1D
ψ(x) = amplitude de probabilité
ψ∗(x)ψ(x) = |ψ(x)|2 = densité deprobabilité de trouver la particule au pointx
|ψ(x)|2dx = probabilité de trouver laparticule quelque part dans le segmentde longueur dx
x x+dx
R
b
a|ψ(x)|2dx = probabilité de trouver la
particule quelque part entre les points aet b
a b
cas général :
|ψ(r)|2dV=probabilité detrouver la particuledans l’élément devolume dV définiau point r
rdx
dz
dy
� Normalisation
Soit un électron décrit par la fonction ψ :R R R
espace|ψ(r)|2dV = probabilité de trouver l’électron dans l’espace = 1
On notera par la suite :R R R
espace|ψ(r)|2dV =< ψ|ψ >
Mecanique Quantique – p. 6/8
Mécanique quantique : est-ce aisé à comprendre ?
Physique sur la planète Shadoks
|Passoire du 1er ordre>
ne laisse passer ni eau nipâtes
|Passoire du 2ème ordre>
laisse passer l’eau et lespâtes |Passoire complexe>
laisse passer ou l’eau ou les pâtes ou parfoisrien
Physique Quantique
+ +
|passoire quantique> = état de la passoire quantique : à la foisne laisse rien passer, laisse passer l’eau, laisse passer les pâtes
Mecanique Quantique – p. 7/8
Interprétation probabiliste de |ψ >
� Exemple des OA
Représentation de l’électron de l’atome d’hydrogène dans s on état fondamental
OA 1s sphérique
“nuage électronique” sphérique
Mecanique Quantique – p. 8/8
Mecanique Quantique
Postulats, concepts et applicationsRomuald Poteau
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Mecanique Quantique – p. 1/13
Postulats (2)
� L’évolution de l’état d’un système est régiepar l’équation de Schrödinger
P3 :◮ l’évolution de l’état d’un système est régie parl’équation de Schrödinger dépendant du temps :
HΨ(r, t) = i~∂Ψ(r, t)
∂t
◮ dans le cas où le potentiel V (r) ne dépendpas de t, la fonction d’onde ψ(r) qui décrit lesystème est obtenue par la résolution de l’équationde Schrödinger :
Hψ(r) = Eψ(r)
• Dans le cas des atomes et des molécules,H = T + V où T= terme cinétique et V = termepotentiel
� Règles de construction des opérateurs
P4 :on peut construire tout opérateur A à partir desdeux relations suivantes :◮ L’opérateur associé à une coordonnée qj d’uneparticule consiste à multiplier par la variable qj :qj = ×qj (qj = x, y ou z)
◮ l’opérateur associé à la quantité de mouvementpj d’une particule (pj = mvj) consiste à dériverpar rapport à la position de la particule, puis àmultiplier par −i~ : pj = −i~ ∂
∂qj(j = x, y ou z)
◮ l’opérateur A associé à la grandeur physique A
s’obtient en remplaçant r et p par r et p
Exercice : vérifier que l’opérateur (qu’on notera H)correspondant à l’énergie d’une particule de massem qui se déplace dans une direction x et qui a uneénergie potentielle V (x) a pour expression :
H = −~2
2m
∂2
∂x2+ V (x)
Il s’agit de l’opérateur hamiltonien
Mecanique Quantique – p. 2/13
Postulats (5)
� Correspondance entre mondes classique etquantique (2)
P5 : les valeurs de mesures de grandeurs phy-siques A que l’on peut obtenir expérimentalementne peuvent être que les valeurs propres d’uneéquation aux valeurs propres :
Aψn = anψn
Conséquence de P5 : soit un système décrit parune fonction d’onde ψ(r). La quantité :
< A >=
R R R
espace ψ∗(r)Aψ(r)dV
R R R
espace ψ∗(r)ψ(r)dV
donne la valeur moyenne d’une série de mesuresexpérimentales sur une grandeur physique A
Mecanique Quantique – p. 3/13
Relations diverses
Relation de de Broglie : la matière a despropriétés ondulatoires. La longueur d’ondede de Broglie associée à un objet de massemet ayant une quantité de mouvement p = mv
a pour expression :
λ =h
p
Inégalité de Heisenberg position/quantitéde mouvement : la position qj et la quantitéde mouvement pj ne peuvent être détermi-nées simultanément avec précision :
∆qj∆pj ≥~
2
Notation de Dirac (recettes) :notation bra - ket : bra =< ψ| ; ket = |ψ >
soient φ(x) et ψ(x) deux fonctionsd’onde d’une particule :R
ψ∗(x)φ(x)dx = 〈ψ|φ〉
Exercices :écrire l’expression de < ψ|φ >
dans le cas où ψ(r) ≡ ψ(x, y, z)
et où φ(r) ≡ φ(x, y, z)
écrire l’expression de < ψ|φ >
dans le cas où ψ et φ sont deuxfonctions d’onde décrivant chacuneN particules du système
valeur moyenne :
< A >=< ψ|A|ψ >
< ψ|ψ >
Mecanique Quantique – p. 4/13
Les coordonnées sphériques
rθ
ϕ
M
O
z
y
x
relation entre coordonnéescartésiennes et coordonnées
sphériques :
x = r cosϕ sin θ
y = r sinϕ sin θ
z = r cos θ
r =p
x2 + y2 + z2
cos θ = zr
tanϕ = yx
élément de volume :
dV = r2dr sin θdθdϕ
couverture de tout l’espace :
r : 0 → ∞
θ : 0 → π
ϕ : 0 → 2π
Condition de normalisation :
< ψ|ψ > =
Z
espace
ψ∗
ψdV
=
Z
∞
0
Z
π
0
Z
2π
0
ψ∗(r, θ, ϕ)ψ(r, θ, ϕ)r2dr sin θdθdϕ
Mecanique Quantique – p. 5/13
Un rappel de physique classique : le moment angulaire
Moment cinétique orbital d’une particule de masse µ etd’impulsion p = µv située à une distance r de l’origined’un système d’axes cartésien :
~l = r ∧ p
C’est un vecteur à 3 composantes :lx = ypz − zpy
ly = zpx − xpz
lz = xpy − ypx
cf + tard l’importance des opérateurs lx, ly , lz et l2 enphysique quantique
Énergie de rotation d’un corps sphérique de masse µ etpossédant un moment d’inertie I en physique classique :
E =l2
2I
avec I = µr2
Schématisation du cas à2D
µ
x
y
ϕr
O
µ
O
v
r
l
l : moment cinétique
x
y
z
Mecanique Quantique – p. 6/13
Particule de masse µ sur une sphère (1)
� Opérateur hamiltonien
rθ
ϕ
µ
O
z
y
x
H = − ~2
2µ∂2
∂x2 − ~2
2µ∂2
∂y2 − ~2
2µ∂2
∂z2 = − ~2
2µ∆
où ∆ est l’opérateur laplacien :
∆ =∂2
∂x2+
∂2
∂y2+
∂2
∂z2
� Résolution a
la résolution de l’équation aux valeurs propres
Hψ = Eψ mène à :
ψ = Ylm(θ, ϕ) : harmoniques sphé-riques
El = l(l+ 1) ~2
2µr2
aP.W. Atkins, R.S. Friedman, Molecular Quantum Mechanics, 3rd
ed, Oxford Ed. (1997)
l m Ylm(θ, ϕ)0 0 1
2
(
1
π
)1/21 0 1
2
(
3
π
)1/2
cos θ
±1 1
2
(
3
2π
)1/2
sin θe±iϕ2 0 1
4
(
5
π
)1/2
(3 cos2 θ − 1)
±1 1
2
(
15
2π
)1/2
sin θ cos θe±iϕ
±2 1
4
(
15
2π
)1/2
sin2 θe±2iϕ
(la démonstration des expressions des Ylm
dépasse le cadre du cours)
Mecanique Quantique – p. 7/13
Particule de masse µ sur une sphère (2)
� Commentaires
Les nombres l et m sont des nombres entiers, qui prennent les valeurs suivantes :l = 0, 1, 2, ...
m = −l,−l+ 1, ...l− 1, l
Moment angulaire :énergie de rotation d’un corps sphérique de masse µ et possédant un moment d’inertie I enphysique classique :
E = l2
2Iavec I = µr2, d’où :
physique classique
E =l2
2µr2
physique quantique
El = l(l+ 1)~2
2µr2
par identification, on peut établir une correspondance entre l’amplitude du moment angulaire l et sonéquivalent quantique :
l ↔q
l(l+ 1)~
Mecanique Quantique – p. 8/13
Moment cinétique
en fait les Ylm(θ, ϕ) sont aussi fonctions
propres de lz :
lzYlm(θ, ϕ) = m~Ylm(θ, ϕ)
et de l2 :
l2Yl,m(θ, ϕ) = l(l+ 1)~
2Yl,m(θ, ϕ)
• l : nombre quantique angulaire (0, 1, 2, ...∞)• m : nombre quantique magnétique (−l ≤
m ≤ +l)
m~ : projection du moment cinétique selon Oz
� Équations aux valeurs propres
cas général d’un moment cinétique d’une particule :
jz|j,mj >= mj~|j,mj >
j2|j,mj >= j(j + 1)~2|j,mj >
−j ≤ mj ≤ j
j : dépend de la nature de la particule et du type de moment cinétique de cette particule
mj~ : projection du moment cinétique suivant l’axe Oz
impossible de connaître simultanément les projections du moment cinétique selon Ox,Oy,Oz
p
j(j + 1)~ : amplitude du moment cinétiqueMecanique Quantique – p. 9/13
Le spin
� Cas des électrons
On verra dans le chapitre atomistique que les électrons possèdent un moment cinétique orbital et unmoment cinétique de spin, qui est propre à l’électron.
Interprétation classique :le moment angulaire orbital résulte dumouvement de l’électron autour dunoyau atomiquele spin résulte du mouvement de rotationde l’électron sur lui-même
électron
noyau
moment cinétique intrinsèque (spin)
moment cinétique orbital
Équation aux valeurs propres :moment orbital
lz|l,m >= m~|l,m >
l2|l,m >= l(l+ 1)~2|l,m >
−l ≤ m ≤ l
l : 0, 1, 2, 3, ...∞
spinsz|s,ms >= ms~|s,ms >
s2|s,ms >= s(s+ 1)~2|s,ms >
ms = 12,− 1
2
s : 12
Mecanique Quantique – p. 10/13
Le spin
� Cas des électrons : représentation graphique du moment ciné tique
s = 12
ms = 12
ou − 12
Projection du moment cinétique suivantOz :2 valeurs uniquement ( 1
2~ ; − 1
2~)
Module du moment cinétique :q
12( 12
+ 1)~ =q
34
~
O
z
cercle de rayon 3/4 h
h/2
-h/2
Valeur du moment cinétique suivant Ox etOy : indétermination
z
z
yx
représentation du moment cinétiqueintrinsèque de l’électron sous forme de 2
cones : seul le module du moment cinétiqueet sa projection suivant Oz sont connues
Mecanique Quantique – p. 11/13
Le spin
� Cas des noyaux
Les noyaux possèdent un moment angulaire de spin intrinsèque → en raison de son spin, le noyause comporte comme un aimant lorsqu’il est soumis à un champ magnétique
Les spins nucléaires ne prennent pas que la valeur 12
(1H : 12
; 12C : 0 ; 14N : 1 ; ...)
Noyau Spin (I) Rapport gyromagnétique (γN)1H 1
226.7522
13C 12
6.728331P 1
210.841
γN/107 rad T−1 s−1
Équations aux valeurs propres des opérateurs liés au moment cinétique :
Iz|I,mI >= mI~|I,mI >
l2|I,mI >= I(I + 1)~2|I,mI >
−I ≤ mI ≤ I
I : dépend du noyau
Mecanique Quantique – p. 12/13
Moment magnétique
Spin du noyau, on a fait le commentaire : “en raison de son spin, le noyau se comporte comme un aimantlorsqu’il est soumis à un champ magnétique”. Pourquoi ?
Toute particule de charge q possédant un moment cinétique a un moment magnétique µ associé :
µ = γj = gq
2mj
• γ = rapport gyromagnétique du système• la valeur du facteur g dépend de la nature de la particule et du type de moment cinétique
� Cas des électrons
moment cinétique orbital (gl = 1)
µl = γ l =−e
2me
l = γe l
γe = rapport gyromagnétique de l’électron
spin (ge ≃ 2)
µs = γs = ge−e
2me
s = geγes
� Cas des noyaux
spin
µN = γN I = gNq
2mN
I
γN = rapport gyromagnétique du noyau considéré
Mecanique Quantique – p. 13/13
Structure electronique des atomes (1)
Quantification et Orbitales, HydrogenoidesRomuald Poteau
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Structure electronique des atomes (1) – p. 1/24
Révolution quantique
Impossible d’expliquer en quelques mots
Conceptuellement complexe
Faisons rêver (approche fallacieuse) :
Nébuleuse de Trifid, constellation du Sagittaire
5200 années lumière de la Terre
Comment expliquer la couleur rouge ?
• vaste nuage d’hydrogène. Qu’arrive-t-il aux atomesd’hydrogène ?• à l’aide de résultats obtenus par la résolutiond’équations complexes (équation de Schrödinger)• lumière émise par les jeunes étoiles excitent lesatomes d’hydrogène• H émettent de la lumière rouge (λ = 656nm)
Structure electronique des atomes (1) – p. 2/24
Le fait expérimental : spectre d’émission de H
Le spectre d’émission del’atome H est constitué deraies.Bohr en 1913 comprit quele principe de combinai-son est relié à l’existencede niveaux d’énergie
En2
En1
hν
éner
gie
émission de photons
-120000
-100000
-80000
-60000
-40000
-20000
0
éner
gie
/ cm-1
E1
E2
E3
E4
E∞
10020030040050010002000λ / nm
| || || |LymanBalmerPaschen
ionisation
n1 ← n2 Série Domainen1 = 1 ← n2 ≥ 2 Lyman UVn1 = 2 ← n2 ≥ 3 Balmer Visiblen1 = 3 ← n2 ≥ 4 Pas hen IRn1 = 4 ← n2 ≥ 5 Bra ket IR lointainn1 = 5 ← n2 ≥ 6 Pfund IR lointainn1 = 6 ← n2 ≥ 7 Humphreys IR lointain
Principe de combinaison de Ritz : 1λ = T1 − T2
Condition de fréquence de Bohr :∆E = En2
− En1
Forme pour l’énergie : En = − Kn2 avec :
K = hcRH
(RH : constante de Rydberg ; RH=109677 cm−1)
Structure electronique des atomes (1) – p. 3/24
Le fait exp. : spectre d’émission des atomes ZX
Dans le cas des atomes polyélectroniques (ZX) la situation se complique. Cf par exemple le TP“spectre d’émission de Na” :
avec un spectrophotomètre faiblement résolu : on observe une raie à environ 589 nmavec un spectrophotomètre ayant une bonne résolution : on observe 2 raies à 589 nm et 590 nm
Le principe de combinaison de Ritz ( 1λ = T1 − T2) et la condition de fréquence de Bohr (∆E =
E2 − E1 = hν) sont toujours valides
Mais il n’existe plus d’expression pour l’énergie aussi simple que En = − Kn2 dans le cas des
hydrogénoïdes. Il n’existe pas d’expression analytique du tout
Conséquence : il faut une approche par la chimie quantique, c’est-à-dire résoudre HΨ = EΨ si onveut interpréter le spectre expérimental
Structure electronique des atomes (1) – p. 4/24
Orbitales Atomiques (OA) - connaissances de base
une OA est totalement définie par n, l,m
n nombre quantique prin ipal 1, 2, 3, ... ∞l nombre quantique orbital 0, 1, 2, ... n − 1m nombre quantique magnétique −l ≤ m ≤ l
L’énergie d’une OA ne dépend que de n :
En =E1(H)Z2
n2
l et m caractérisent le moment cinétique orbital
de l’électron “ autour du noyau ”
Toutes les OA correspondant à une valeur de ndonnée constituent une coucheLes OA ayant la même valeur de n maisdifférant par la valeur de l constituent des sous-couches
l = 0 : sous-couche sl = 1 : sous-couche pl = 2 : sous-couche dl = 3 : sous-couche fl = 4 : sous-couche g
le nbre quantique m ayant 2l + 1 valeursdifférentes pour une sous-couche nl donnée, ily a 2l+ 1 OA dans la sous-couche
l = 0 : 1 OA sl = 1 : 3 OA px, py, pz
l = 2 : 5 OA dxy, dxz, dyz, dx2−y2 , dz2
On parlera plus tard du spin de l’électron
Structure electronique des atomes (1) – p. 5/24
Physique quantique : autre postulat
� Règles de construction des opérateurs
P4 :on peut construire tout opérateur A à partir des deux relations suivantes◮ L’opérateur associé à une coordonnée qj d’une particule consiste à multiplier par la variable qj : qj =
×qj (qj = x, y ou z)
◮ l’opérateur associé à la quantité de mouvement pj d’une particule (pj = mvj) consiste à dériver par
rapport à la position de la particule, puis à multiplier par −i~ : pj = −i~ ∂∂qj
(j = x, y ou z)
◮ l’opérateur A associé à la grandeur physique A s’obtient en remplaçant r et p par r et p
Exercice : vérifier que l’opérateur (qu’on notera H) correspondant à l’énergie d’une particule de masse mqui se déplace dans une direction x et qui a une énergie potentielle V (x) a pour expression :
H = −~2
2m
∂2
∂x2+ V (x)
Il s’agit de l’opérateur hamiltonien
Structure electronique des atomes (1) – p. 6/24
Opérateur hamiltonien (1)
r
noyau (+Ze)
électron (-e)
Les deux particules exercent une influencemutuelle
Expression classique de l’énergie :
E = Te + TN + VeN
Expression classique destermes
Te =p2e
2me
TN =p2N
2mN
VeN = qq′
4πε0
1r = (Ze)(−e)
4πε0
1r
Principe de correspondance
pe → pe = −i~−→▽e
pN → pN = −i~−→▽N
p2 = −~2−→▽ ·
−→▽ = −~
2∆
r → r = r−→▽ = opérateur gradient∆= opérateur laplacien
Expression des termes dans lathéorie quantique
Te =p2e
2me= − ~
2
2me∆e
TN =p2N
2mN= − ~
2
2mN∆N
VeN = − Ze2
4πε0
1r
Structure electronique des atomes (1) – p. 7/24
Opérateur hamiltonien (2)
l’opérateur hamiltonien a donc pour expres-sion :
H = Te + TN + VeN
= −~2
2me
∆e −~2
2mN
∆N −Ze2
4πε0
1
r
séparabilité en 2 équationsl’une relative au mouvement de l’atomedans son entierl’autre relative au mouvement de l’élec-tron par rapport au noyau
On peut montrer que H devient :
H = Tµ + VeN
= −~2
2µ∆ −
Ze2
4πε0
1
r
µ : masse réduite du système électron-noyau
1
µ=
1
me
+1
mN
→ µ =memN
me +mN
Il est pratique de travailler en coordonnées sphé-riques
Structure electronique des atomes (1) – p. 8/24
Résolution de Hψ = Eψ (1)
� Bref résumé
On peut montrer que dans le système de coordonnées sphériques l’équation Hψ(r, θ, ϕ) = Eψ(r, θ, ϕ)
est séparable en deux équations, chacune des fonctions d’onde ψ(r, θ, ϕ) (qui correspondent aux OA deH !) pouvant être dès lors écrites comme un produit de deux fonctions R(r) et F (θ, ϕ) :
La solution de la première équation mène à R(r) et à l’énergie :dépend des deux nombres quantiques n et l : R(r) = Rnl(r) = partie radiale de la fonctiond’onde ψexpression de Rnl(r), où ρ = f(r) :
Rnl(r) = −
»„
2Z
na
«3 (n− l − 1)!
2n[(n+ l)!]3
–
ρlL
2l+1n+l (ρ)e
−ρ/2
L(ρ) = fonctions de Laguerreles fonctions Rnl(r) décrivent comment varie ψ en fonction de la distance électron-noyaul’énergie dépend du nombre entier n :
En = −Ei1
n2
où Ei1 = énergie de première ionisation de l’atome hydrogénoïde :Ei1 = 12
h
Z2µe4
(4πε0)2~2
i
Structure electronique des atomes (1) – p. 9/24
Résolution de Hψ = Eψ (2)
La solution de la deuxième équation mène à F (θ, ϕ) :dépend de deux nombres quantiques l et m : F (θ, ϕ) = Ylm(θ, ϕ) = partie angulaire de lafonction d’onde ψ = harmonique sphériqueexpression de Ylm(θ, ϕ) :
Ylm(θ, ϕ) =
»
(2l+ 1)(l− |m|)!
4π(l+ |m|)!
–1/2
Pml (cos θ) exp(imϕ)
(solution associée au système : particule sur une sphère)Pm
l (cos θ) = fonctions de Legendre
les harmoniques sphériques réelles S±l|m|
(θ, ϕ) se déduisent des fonctions Ylm(θ, ϕ)
les fonctions S±l|m|
(θ, ϕ) décrivent comment varie ψ en fonction de la variation angulaire
électron-noyau
Structure electronique des atomes (1) – p. 10/24
Expressions des harmoniques sphériques réelles S±l|m|
(θ, ϕ)
On peut démontrer les expressions suivantes pour S±l|m|
(θ, ϕ) :
l ±|m| S±l|m|0 0 1
2
(
1
π
)1/2
(x2 + y2 + z2)/r1 0 1
2
(
3
π
)1/2
cos θ z/r+1 (
3
4π
)1/2
sin θ cos ϕ x/r-1 (
3
4π
)1/2
sin θ sin ϕ y/r2 0 1
4
(
5
π
)1/2
(3 cos2 θ − 1) (2z2 − x2 − y2)/r2+1 (
15
4π
)1/2
sin θ cos θ cos ϕ xz/r2-1 (
15
4π
)1/2
sin θ cos θ sinϕ yz/r2+2 1
2
(
15
4π
)1/2
sin2 θ cos 2ϕ (x2 − y2)/r2-2 1
2
(
15
4π
)1/2
sin2 θ sin 2ϕ xy/r2
coefficients de normalisation ; tq < Slm|Slm >= 1
Relation entre coordonnéesspheriques et cartésiennes
x = r sin θ cosϕ
y = r sin θ sinϕ
z = r cos θ
sin θ cosϕ = x/r
sin θ sinϕ = y/r
cos θ = z/r
r =p
x2 + y2 + z2
Relation entre ces expressions - exemple des OA de type pz
S10 =1
2
„
3
π
«1/2
cos θet z = r cos θ
d’où :
S10 =1
2
„
3
π
«1/2 z
r= fonction proportionnelle a z
Structure electronique des atomes (1) – p. 11/24
Harmoniques sphériques réelles S±l|m|
(θ, ϕ)
Diagrammes polaires dans un plan
+
S00
+- x
S+11
+-y
S−11
+
-
z
S10
+
+
z
- -
S20
+
+
z
x
-
-
S+21
+
+
z
y
-
-
S−21
+
+
y
x--
S+22
+
+
y
x
-
-
S−22
Diagrammes polaires 3D. Fonctions de symétrie s (l = 0) et p (l = 2)
Y00 = s / 3D
-0.2 -0.15 -0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15 0.2 -0.2-0.15
-0.1-0.05
0 0.05
0.1 0.15
0.2
-0.08-0.06-0.04-0.02
0 0.02 0.04 0.06 0.08
S11 = px / 3D
-0.4-0.2
0 0.2
0.4 -0.2-0.15
-0.1-0.05
0 0.05
0.1 0.15
0.2
-0.2-0.15
-0.1-0.05
0 0.05
0.1 0.15
0.2
S1-1 = py / 3D
-0.25 -0.2 -0.15 -0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25-0.4
-0.2
0
0.2
0.4
-0.2-0.15-0.1
-0.05 0
0.05 0.1
0.15 0.2
Y10 = pz / 3D
-0.3-0.2
-0.1 0
0.1 0.2
0.3 -0.3-0.2
-0.1 0
0.1 0.2
0.3
-0.25-0.2
-0.15-0.1
-0.05 0
0.05 0.1
0.15 0.2
0.25
Structure electronique des atomes (1) – p. 12/24
Harmoniques sphériques réelles S±l|m|
(θ, ϕ)
Diagrammes polaires 3D. Fonctions de symétrie d (l = 2)
Y20 = dz2 / 3D
-0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 -0.4-0.3
-0.2-0.1
0 0.1
0.2 0.3
0.4
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
S21 = dxz / 3D
-0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 -0.4-0.3
-0.2-0.1
0 0.1
0.2 0.3
0.4
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
S2-1 = dyz / 3D
-0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 -0.4-0.3
-0.2-0.1
0 0.1
0.2 0.3
0.4
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
S22 = dx2-y2 / 3D
-0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 -0.4-0.3
-0.2-0.1
0 0.1
0.2 0.3
0.4
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
S2-2 = dxy / 3D
-0.4 -0.3 -0.2 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 -0.4-0.3
-0.2-0.1
0 0.1
0.2 0.3
0.4
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
0
0.1
0.2
0.3
0.4
Remarque : S±l|m|
(θ, ϕ) présente l surfaces nodales
Structure electronique des atomes (1) – p. 13/24
Parties radiales Rnl(r)
Expression des fonctionsradiales
n l Rnl(r) (ρ = Zr/a0)1 0 (
Za0
)3/2
2e−ρ2 0 (
Za0
)3/21
2√
2(2 − ρ) e−ρ/21 (
Za0
)3/21
2√
6ρe−ρ/23 0 (
Za0
)3/21
9√
3
(
6 − 4ρ + 4
9ρ2
)
e−ρ/31 (
Za0
)3/22
27√
6ρ
(
4 − 2
3ρ)
e−ρ/32 (
Za0
)3/24
81√
30ρ2e−ρ/3
Les coefficients sont tels queles fonctions Rnl(r) sont nor-mées : < Rnl|Rnl >= 1
0
0
10
10
20
20
30
30
r /a0
0
0.5
1
1.5
2 R10
(r)
R20
(r)
R21
(r)
0
0
10
10
20
20
30
30
r /a0
-0.1
-0.05
0
0.05
0.1
0.15 R10
(r)
R20
(r)
R21
(r)
Remarque : Rnl(r)
présente n − l − 1
nœuds
Structure electronique des atomes (1) – p. 14/24
L’électron s’écrase-t-il sur le noyau ?
Considérons par exemple R10(r) :
0
0
2
2
4
4
6
6
r /a0
0
0.5
1
1.5
2 R10
(r)
R10 maximal pour r = 0⇒ l’électron va-t-il s’écraser inéluctablement sur le noyau ?
Non , seule la probabilité élémentaire radialedPr = R2
10(r)r2dr a un sens physique, d’où l’intérêt de
considérer la densité de probabilité radiale
ρ10(r) = dPrdr = R2
10(r)r2
Exercice : faire un lien entre la probabilité élémentaire
dP = |ψ100|2dV et dPr
0
0
2
2
4
4
6
6
r /a0
0
0.5
1
1.5
2 R10
(r)
r2R
2
ρ10(r) nul pour r = 0
⇒ la probabilité pour quel’électron s’écrase sur lenoyau est nulle.
0
0
5
5
10
10
15
15
20
20
r /a0
-0.1
0
0.1
0.2
R20
(r)
r2R
2
0
0
10
10
20
20
30
30
r /a0
-0.05
0
0.05
0.1
R30
(r)
r2R
2
0
0
10
10
20
20
30
30
40
40
50
50
r /a0
-0.05
0
0.05
0.1
R40
(r)
r2R
2
Structure electronique des atomes (1) – p. 15/24
Physique quantique : un autre postulat
� Correspondance entre mondes classique etquantique (2)
P5 : les valeurs de mesures de grandeurs phy-siques A que l’on peut obtenir expérimentalementne peuvent être que les valeurs propres d’uneéquation aux valeurs propres :
Aψn = anψn
Conséquence de P5 : soit un système décrit parune fonction d’onde ψ(r). La quantité :
< A >=
R R R
espace ψ∗(r)Aψ(r)dV
R R R
espace ψ∗(r)ψ(r)dV
donne la valeur moyenne d’une série de mesuresexpérimentales sur une grandeur physique A
� Conséquence intéressante : valeur moyenne de la position d’ un électron
0 10 20 30 40Distance electron-noyau / bohr
0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
ρ nl=r
2 R2
< r >1s < r >
2s < r >3s < r >
4s
R10
R20
R30
R40
un électron dans une OA
excitée s’éloigne
du noyau
en moyenne
Structure electronique des atomes (1) – p. 16/24
Énergie (1)
-120000
-100000
-80000
-60000
-40000
-20000
0
éner
gie
/ cm-1
E1
E2
E3
E4
E∞
10020030040050010002000λ / nm
| || || |LymanBalmerPaschen
ionisation : H+ + e
- (états non liés de l’électron= continuum )
état
s lié
s
En = −hcRH
n2(H)
En = −hcRZ
n2(ZX(Z−1)+)
Résolution de Hψ = Eψ :
En = −
"
Z2µe4
(4πε0)2~2
#
1
2n2
état fondamental (n = 1) :
E1 = −
"
Z2µe4
(4πε0)2~2
#
1
2= −hcRZ
lien entre E1 et l’énergie de première ionisation
(H → H+ + e−)
Ei1 = E∞ − E1 = −E1
d’où :
En = −Ei1
n2=E1
n2
RZ =
"
Z2µe4
(4πε0)2~2
#
1
2hc=Z2µe4
8ε20h3c
Structure electronique des atomes (1) – p. 17/24
Énergie (2)
� Valeurs et unités à retenir
En =E1n2 = −
Ei1n2
Rqe : E1(X(Z−1)+) = −
h
Z2µe4
(4πε0)2~2
i
12
et : E1(H) = −h
µe4
(4πε0)2~2
i
12
d’où : E1(X(Z−1)+) = Z2E1(H)
En =E1(H)Z2
n2
Le système international :Constante de Rydberg : RH =
10967750 m−1
Hydrogène :E1 = −2.17868371110−18
JLes électron-volts :
1 eV = 1.60217646 10−19 JHydrogène : E1 = −13.6 eV
En(eV) = −13.6Z2
n2
Le système d’unités atomiques (u.a.) :e = 1 ; ~ = 1 ; 4πε0 = 1 ; c = 1 ;me = 1 ; a0(=0.529 Å) = 1Si on pose µ ≈ me, alors en u.a.hcRH = 1
2 , d’où :
E1(H) = −1
2u.a.
→ En(u.a.) = −Z2
2n2
Structure electronique des atomes (1) – p. 18/24
Orbitales Atomiques (OA) - bis
OA : ψnlm(r, θ, ϕ) = Rnl(r)S±l|m|
(θ, ϕ)
Rnl(r) et S±l|m|
(θ, ϕ) sont normées
une OA est totalement définie par n, l,m
n nombre quantique prin ipal 1, 2, 3, ... ∞l nombre quantique orbital 0, 1, 2, ... n − 1m nombre quantique magnétique −l ≤ m ≤ l
L’énergie d’une OA ne dépend que de n :
En =E1(H)Z2
n2
l et m caractérisent le moment angulaire del’électron autour du noyau :
un électron dans une OA de nbre quan-tique l a un moment angulaire de modulep
l(l+ 1)~
un électron dans une OA de nbre quan-tique m a une composante selon z dumoment angulaire égale à m~
Toutes les OA correspondant à une valeur de ndonnée constituent une coucheLes OA ayant la même valeur de n maisdifférant par la valeur de l constituent des sous-couches
l = 0 : sous-couche sl = 1 : sous-couche pl = 2 : sous-couche dl = 3 : sous-couche fl = 4 : sous-couche g
le nbre quantique m ayant 2l + 1 valeursdifférentes pour une sous-couche nl donnée, ily a 2l+ 1 OA dans la sous-couche
l = 0 : 1 OA sl = 1 : 3 OA px, py, pz
l = 2 : 5 OA dxy, dxz, dyz, dx2−y2 , dz2
Structure electronique des atomes (1) – p. 19/24
OA et densité électronique
0
0
2
2
4
4
6
6
r /a0
0
0.5
1
1.5
2 R10
(r)
r2R
2
OA 1s
0
0
5
5
10
10
15
15
20
20
r /a0
-0.1
0
0.1
0.2
R20
(r)
r2R
2
OA 2s
Structure electronique des atomes (1) – p. 20/24
Le spin de l’électron
l’électron possède un moment angulaire orbitalet un moment angulaire, le spin, propre àl’électroninterprétation classique :
le moment angulaire orbital résulte dumouvement de l’électron autour du noyauatomiquele spin résulte du mouvement de rotationde l’électron sur lui-même
électron
noyau
moment cinétique intrinsèque (spin)
moment cinétique orbital
Nombres quantiquesmoment angulaire orbital : l,mspin : s,ms
une seule valeur de s est permise pour unélectron : s = 1
2
ms = ± 12
états de spinα : ms = 1
2 , projection du moment
angulaire de spin suivant Oz = 12 ~, ↑
β : ms = − 12 , projection du moment
angulaire de spin suivant Oz = − 12 ~, ↓
cas des atomes hydrogénoïdes : l’état del’électron est totalement spécifié
par l’OA qu’il occupe, c’est-à-dire n, l,mpar son état de spin s,ms, c’est-à-dire α(↑) ou bien β (↓)en résumé, un électron est caractérisé parune spin-orbitale
ϕnlmms = ψnlmσ
avec σ = α ou σ = β
Structure electronique des atomes (1) – p. 21/24
Atome d’hydrogène : bilan
� Structure électronique et spectroscopie d’émission
n2 OA dans une couche, toutes de mêmeénergie :
En =E1
n2
2l+ 1 OA dans une sous-couche
un électron dans l’E.F. ou bien dans un étatexcité a un spin s = 1
2 ;ms = ± 12
multiplicité de spin de l’état : 2s + 1 = 2
(doublet)
terme spectroscopique 2s+1{l} où {l} =
S, P,D, F, . suivant que l’électron est dansune OA ns, np, nd, nf...
toutes les transitions (=changement d’état) nesont pas permises
pourquoi ? le moment angulaire doit chan-ger : ∆l = ±1
en outre : ∆m = 0, ±1 ns1 OA
np3 OA
nd5 OA
nf7 OA
-0.5
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
éner
gie
/ u.a
.
2S
2P
2D
2F
n=1
n=2
n=3
n=4
ns1 OA
np3 OA
nd5 OA
nf7 OA
-0.5
-0.4
-0.3
-0.2
-0.1
éner
gie
/ u.a
.
2S
2P
2D
2F
n=1
n=2
n=3
n=4n=5
Lyman
Balmer
Paschen
Diagrammed’énergie
règles de
sélection
Diagramme deGrotrian
Structure electronique des atomes (1) – p. 22/24
Structure fine (1)
Avec un spectromètre à très haute résolution, le spectre d’émission de H apparaît plus complexe que :
10020030040050010002000λ / nm
| || || |LymanBalmerPaschen
Certaines raies sont dédoublées. Pourquoi ?
Rappel :
L’électron possède un moment cinétique orbital et un spin.
À chacun de ces moments cinétiques est associé un moment magnétique orbital :
Moment magnétique orbital : µl = γe l
Moment magnétique de spin : µs = geγes
γe = − e2me
: rapport gyromagnétique de
l’électronge ≃ 2 : facteur g de l’électron
� Couplage spin-orbite
Interaction entre les deux moments magné-tiques (⇔ aiguilles aimantées)Interaction = couplage spin-orbite
Il en résulte un moment angulaire total :
j = l + s
et un nombre quantique angulaire total jainsi qu’un nombre quantique magnétiquetotal mj
Modèle
l
µl
s
µs
Structure electronique des atomes (1) – p. 23/24
Structure fine (2)
� Nombres quantiques
Valable uniquement pour les atomes à 1 électron = hydrogénoïdes
Étendu aux états de valence des atomes alcalins (1 électron de valence)
j = l+ s, ...|l− s|
s = 12 , d’où deux valeurs pour j : j = l + 1
2 , |l −12 |
Par exemple, pour l = 1 (OA de type p) : j = 12 et j = 3
2
• exercice : déterminer les valeurs de j pour l=2 et l=0
� Conséquence sur l’énergie
Il n’y a pas qu’un niveau d’énergie correspondant à |n, l,m,ms >
Cas d’un état p (2P) : 2 valeurs de j ⇒ deux niveaux d’énergie ( 2 états) :
l=1j=3/2
j=1/2
2P1/2
2P3/22P nouveaux termes spectroscopiques :2s+1{l}j
Couplage SO faible → très faible écart énergétique entre les états, indétectable expérimentalement avecdes appareils de routine.
Structure electronique des atomes (1) – p. 24/24
Structure electronique des atomes (2)
Atomes PolyelectroniquesRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee - UE 1
Structure electronique des atomes (2) – p. 1/8
Opérateur hamiltonien
Cas de 2He
r2
noyau (+2e)
électron2 (-e)
électron1 (-e)
r1
r12
L’équation de Schrödinger qu’il faut ré-soudre s’écrit :Hψ(r1, r2) = Eψ(r1, r2) ou encore :
Hψ(1, 2) = Eψ(1, 2)
avec : H = Te + VeN + Vee
Il est impossible de résoudre cette équa-tion de façon analytique en raison duterme d’interaction coulombienne entreles deux électrons Vee. Conséquences :
pas d’expression analytique ni pourE, ni pour ψ(1, 2)
il faut faire des approximations
constat généralisable à tous les atomespolyélectroniques ZX
objectif : peut-on trouverune approximation satis-faisante pour reproduireet interpréter la variationde l’énergie de premièreionisation Ei1
en fonc-tion du numéro atomique(=charge du noyau) Z
He
Ne
ArKr
XeRn
Zn CdHg
Li NaK Rb Cs Fr
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Numéro atomique (Z)
4
8
12
16
20
24
Ene
rgie
de
prem
ière
ioni
satio
n / e
V
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
LiBe B
CN O
F
Ne
résultats expérimentaux
Structure electronique des atomes (2) – p. 2/8
Se fixer quelques idées. Cas de l’atome d’helium 2
2He
� Opérateur hamiltonien
Hexact = −~2
2me
(∆1 + ∆2) −2e2
4πε0
„
1
r1+
1
r2
«
+e2
4πε0
1
r12
termes cinétiques des électrons potentiels électrons-noyaux potentiel électron-électron
� OA
Principe d’exclusion de Pauli :une OA peut être au maximum occupée par 2 électrons, qui vont alors différer par leur état despinou : 2 électrons doivent au moins différer par 1 de leurs 4 nbres quantiques n, l,m,ms
État fondamental : les 2 électrons occupent l’OA la plus stable = OA 1s :
n1 = n2 = 1
l1 = l2 = 0
m1 = m2 = 0
ms = ±1/2
ϕ1 = ϕ100 1
2
et ϕ2 = ϕ100− 1
2
1sε1
Structure electronique des atomes (2) – p. 3/8
Notion d’écrantage
� Exemple de l’atome de carbone
Introduisons qualitativement les interactions
électrostatiques électron-électron (Vee). Soitle cas de l’atome de carbone 6C : ladégénérescence des OA 2s et 2p n’est pascorrecte. En effet :
un électron subit un effet d’écran desautres électronscet électron ne ressent pas l’attractionnucléaire +Ze = +6e, mais une at-traction nucléaire effective +Zeffe, avecZeff < Z. On dit aussi que l’électron estécrantéque se passerait-il si les OA 2s et 2p
de 6C étaient prises comme celles de
6C5+ :
0
0
1
1
2
2
3
3
r /a0
0
0.5
1 2s : r2R
2
2p : r2R
2
effet de pénétration
il y a pénétration d’un électron 2s
vers le noyau plus importante quecelle d’un électron 2p vers le noyau.c’est-à-dire que :
Zeff(2s) > Zeff(2p)
⇔ l’électron 2s est plus attiré quel’électron 2p
en termes énergétiques :
ε2s < ε2p
Structure electronique des atomes (2) – p. 4/8
Énergies Hartree-Fock
Il est mathématiquement impossible de résoudre de façon exa cte l’équation de Schrödinger
La méthode Hartree-Fock (HF) permet, parmi d’autres, de résoudre l’équation de Schrödinger de façonmoins empirique que des modèles à charge nucléaire effective.
Portons notre attention sur l’énergie des OA :
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55Numéro atomique (Z)
-60 -60
-55 -55
-50 -50
-45 -45
-40 -40
-35 -35
-30 -30
-25 -25
-20 -20
-15 -15
-10 -10
-5 -5
Éne
rgie
/ eV
He
Ne
Li Na
O Ar
K Sc
B Al
Ga
Kr
Rb
Y In Kr
Fe
Ru
Zn
Cd
1s 2s 2p 3s 3p 4s 4p3d 4d
5s
5p
ordre énergétique :ε1s<ε2s<ε2p<ε3s<ε3p<ε3d<ε4s<ε4p<ε4d<ε5s<. . .
pour n donné :εns<εnp<εnd<εnf
pour n, l donnés, ε diminue quand Z augmente ⇔ un électron décrit par cette OA n, l,m est deplus en plus fortement attiré
Structure electronique des atomes (2) – p. 5/8
Occupation des OA par les Z électrons (1)
ordre de remplissageordre énergétique HF :ε1s<ε2s<ε2p<ε3s<ε3p<ε3d<ε4s<ε4p<ε4d<ε5s<. . .des méthodes expérimentales (spectroscopiques et magnétiques) montrent que l’ordre deremplissage des OA est :1s→2s→2p→3s→3p→4s→3d→4p→5s→4d→...On peut mémoriser cette ordre de remplissage grâce au schéma :
1s
2s 2p
3s 3p 3d
4s 4p 4d 4f
5s 5p 5d 5f 5g
6s 6p 6d 6f 6g
7s 7p 7d 7f ...
6h
...
d’où la configuration électronique de :
6C : 1s22s22p2
19K : 1s22s22p63s23p64s1
(principe de Pauli : pas plus de deuxélectrons par OA)
NB : la méthode HF respecte cet ordre de remplissage.Cas des métaux de transition de la 4ème période : ε3d(HF) < ε4s(HF), mais l’OA 4s est
occupée en premier : 26Fe : 1s22s22p63s23p64s23d6
Structure electronique des atomes (2) – p. 6/8
Occupation des OA par les Z électrons (2)
lien théorie-expérience : théorème de Koop-mans
l’énergie d’ionisation d’un électron estégale à la valeur absolue de l’énergie del’OA auquel appartient l’électron ionisé :
Eionisation = −εk
conséquence : l’énergie de 1ère ionisa-tion Ei1
correspond à l’énergie de l’OAla plus haute occupée (HO) :
Ei1= −εHO
comparaison Ei1(exp) avec
−εHO(HF) : accord excellent
He
Ne
ArKr
Xe
Zn Cd
Li Na K Rb
0
0
5
5
10
10
15
15
20
20
25
25
30
30
35
35
40
40
45
45
50
50
55
55
Numéro atomique (Z)
4
8
12
16
20
24
28
Ene
rgie
de
prem
ière
ioni
satio
n / e
V
1s2s 2p 3s 3p 4s 4s 4p 5p5s 5s HO
Ei1 (exp)
-εHO
(HF)
Ei1(He) = −εHO = 24.98 eV
Ei1(exp) = 24.6 eV
erreur : 1.5 %
Structure electronique des atomes (2) – p. 7/8
Occupation des OA par les Z électrons (3)
paradoxe apparent :remplissage OA 4s avant l’OA 3d, alorsque OA 3d est plus stable que l’OA 4s
le paradoxe disparaît si on considèrel’interaction coulombienne : électrons(chargés -) ont tendance à se repous-ser lorsqu’ils sont proches. Remplissaged’OA proches en énergie perturbé parcette répulsion
corrélation de spin : 2 électrons à spins //appartenant à 2 OA dégénérées ont tendanceà se repousser moins fortement que s’ilsn’avaient pas le même spin
règles en accord avec l’observation exp. deF. Hund : dans son état fondamental, unatome adopte une configuration électroniqueprésentant le plus grand nombre d’électronsnon appariés et dans le même état de spin
carbone 6C. Ordre de remplissage + ppe d’exclu-
sion de Pauli : 1s22s22p2
-300
-20
-16
-12
éner
gie
/ eV
2p
1s
2s
-300
-20
-16
-12
éner
gie
/ eV
2p
1s
2s
rép◦ coulombienne corrél◦ de spin
fer 26Fe. Ordre de remplissage + ppe d’exclusion
de Pauli : 1s22s22p63s23p64s23d6
-20
-16
-12
-8
éner
gie
/ eV
4s
3d
-20
-16
-12
-8
éner
gie
/ eV
4s
3d
rép◦ coulombienne corrél◦ de spin
Structure electronique des atomes (2) – p. 8/8
Un modèle pour représenter la structureélectronique des molécules : la théorie des OM
2ème partie : approche quantitativeRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 1/24
OM liantes et antiliantes
� Exemple de H 2 dans son état fondamental
base d’OA minimale = {1sA, 1sB}l’interaction entre les 2 OA mène à 2 OM :
OM antiliante(AL)
∆E-
∆E+
éner
gie
H HH
σ+
σ−
2
1s 1s
OM liante(L)
-13.6 eV
l’OM liante σ+ est plus stable que les OA 1s ;σ+ = c+(1sA + 1sB)
l’OM antiliante σ− est moins stable que lesOA 1s ; σ− = c−(1sA − 1sB)
on verra plus tard que ∆E+ < ∆E−
les 2 électrons occupent l’OM la plus stable(liante) : ils sont responsables de la formationde la liaison entre les 2 atomessi les 2 électrons occupaient l’OM antiliante,ils contribueraient à détruire la liaison entre les2 atomes : H2 n’existerait pas
configuration électronique : (σ+)2
l’énergie d’une OM est liée à la valeur durecouvrement entre les OA qui la définissent :
S grand ⇒ ∆E+ grand = OM liante trèsstableS grand ⇒ ∆E− grand = OM antiliantetrès instable
H2 = prototype montrant que l’interactionmettant en jeu 2 OA et 2 électrons mèneà une stabilisation du système complet (icila molécule) : interaction stabilisante à 2électrons
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 2/24
Diagrammes d’interactions entre orbitales, généralisation
� Méthode des orbitales de fragments
On peut construire “avec les mains” les OM d’une molécule de grande dimension en la “découpant” en 2fragments F1 et F2 dont les OM sont connues, et en assemblant les orbitales de ces fragments. C’est unjeu de contruction type LEGO ou MECCANO.
fragment = une partie de la molécule àétudier : atome ou bien groupement chimique.
deux fragments H pour construire les OMde H2
OM de BF3 obtenues après partition enun fragment atomique B et un fragmentmoléculaire F3.
Cette partition n’obéit à aucune considérationchimique. C’est une réaction fictive du type :
F1 + F2 → F1F2
méthode = astuce pour construire des OMde systèmes étendus à partir des orbitales(connues) de leurs fragments
Il est nécessaire de déterminer quel est leGPS conservé lors de la réaction fictive.
La symétrie des orbitales est conservéedurant la réactionOn procède à l’assemblage des orbitales deces fragments en respectant deux règles :
la règle de symétrie :seules interagiront (s’assembleront) lesorbitales de fragments de même symétrieIl est impossible de transgresser cetterègle
la règle des 15 eV :on peut négliger l’interaction entre deuxorbitales de fragments dont les énergiesdiffèrent de plus de 15 eV (limite arbitraire)permet d’éviter de procéder à des assem-blages entre de trop nombreuses orbitalesde fragments de même symétrie
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 3/24
Diagrammes d’interactions entre orbitales, généralisation
� Méthode des orbitales de fragments
évaluation des interactions entre orbitales de fragments → construction d’un diagrammed’interaction. On fait apparaître :
les énergies relatives des orbitales des fragments et des OM de la moléculel’allure des OM et leur occupation par les électrons afin de réfléchir à la nature de la liaisonchimique (règle de remplissage (principe Aufbau) analogue à celle des OA dans les atomes :OM remplies par ordre d’énergie croissante)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 4/24
Diagrammes d’interactions entre orbitales, généralisation
� Exemple de H 4 rectangulaire
réaction fictive : H2 + H2 → H4
H
H
H
H
+H
H
H
H
GPS conservé : C2v
H
H
H
H
σv
σv
C2
S1 > 0
S1 > 0
S2 < 0S2 < 0
S = 2S1 + 2S2
S1 < |S2|d’où S < 0
OM ϕ3 antiliante
configuration électroniquea : (1a1)2(2a1)
2
1a1 : L ; 2a1 : L ; 1b2 : AL ; 2b2 : AL
H4 rectangulaire est stable (les 4 électronsoccupent 2 OM liantes)
aNomenclature des OM d’après leur symétrie et leur ordre
énergétique : 2a1=2ème OM de symétrie A1
diagramme d’interaction :
éner
gie
H2 H4 H2
σ−
H
H
H
H
H
H
H
H
ϕ1
ϕ2
ϕ3
ϕ4
A1
σ+
B2
σ−
A1
σ+
B2
2b2
1b2
2a1
1a1
∆E>
15 e
V
c1(σ++σ+)
c2(σ+−σ+)
c3(σ−+σ−)
c4(σ−−σ−)
HOBV
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 5/24
La molécule H 2 (1)
Il est donc possible de construire qualitativement les OM d’une molécule (tq H4) à partir d’OM desfragments qui la constituent (tq H2 et H2). Approche limitée pour les molécules de grande dimension
⇒ nécessité d’introduire des méthodes de résolution approchée de Hψ = Eψ.
� OM de H2 : normalisation
HA HB
e-
rA rB
RAB
Expression des OM :
σ+ = c+(1sA + 1sB)
σ− = c−(1sA − 1sB)
Représentation
graphique :
≡ ++
≡ -+
On veut que l’OM σ+ soit normée : I =< σ+|σ+ >= 1
I =< σ+|σ+ >=R
(σ+)∗σ+dVI == (c+)2
R
(1sA + 1sB)(1sA + 1sB)dVI = (c+)2
ˆR
(1sA)2dV +R
(1sB)2dV + 2R
(1sA1sB)dV˜
I = (c+)2 [< 1sA|1sA > + < 1sB|1sB > +2 < 1sA|1sB >]
OA normées ⇒< 1sA|1sA >=< 1sB|1sB >= 1
< 1sA|1sB >= S =recouvrement entre les OA 1sA et 1sB
D’où : I = 1 = (c+)2(1 + 1 + 2S)
On en déduit : c+ = 1√2(1+S)
De la même façon,on veut que l’OM
σ− soit normée, càdI = 1, avec :I =< σ−|σ− >
d’où par le mêmeraisonnement :c− = 1√
2(1−S)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 6/24
La molécule H 2 (2)
� OM de H2 : valeur des coefficients c+ et c−
On exprime l’OA 1s par la fonction d’onde
ψ1s(r, θ, ϕ) =
„
1
πa30
« 12
exp(−r/a0) :
ψ1sA(rA, θA, ϕA) =
„
1
πa30
« 12
exp(−rA/a0)
ψ1sB(rB, θB, ϕB) =
„
1
πa30
« 12
exp(−rB/a0)
L’intégrale de recouvrement S =<
1sA|1sB > a pour expression (démons-tration en coordonnées elliptiques) :
S =»
1 +RAB
a0+ 1
3
“
RABa0
”2–
exp“
−RABa0
”
0 2 4 6 8Req
R / a0
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
reco
uvre
men
t (S)
Req
(H2)=1.4 u.a.
S =0.75
d’où, pour Req = 1.4 u.a. :
c+ = 1√2(1+S)
= 0.53
c− = 1√2(1−S)
= 1.41
On met la main dans l’engrenage d’une réso-lution numérique de l’équation de Schrödinger
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 7/24
La molécule H 2 (2)
� Analyse des OM de H 2
σ+ =
1√
2(1 + S)(1sA + 1sB)
2|σ+|2
ΟΜ σ+
densité non nulle
au milieu de
la liaison
densité (hyp : OM occupée par 2 él.)
σ− =
1√
2(1 − S)(1sA − 1sB)
2|σ−|2
ΟΜ σ−
la liaison
au milieu de
densité nulle
densité (hyp : OM occupée par 2 él.)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 8/24
La molécule H 2 (2)
� Analyse des OM de H 2 : différence de densité
|1sA|2 + |1sB|22|σ+|2
2|σ+|2 −(
|1sA|2 + |1sB|2)
diminution
de la densité
sur les noyaux
augmentation
de la densité
entre les noyaux
σ+hypothèse : 2 électrons dans l’OM
(zoom)
|1sA|2 + |1sB|22|σ−|2
2|σ−|2 −(
|1sA|2 + |1sB|2)
augmentation de la
vers l’extérieur
densité sur les noyaux,
hypothèse : 2 électrons dans l’OMσ−
diminution de la
densité sur les noyaux
(densité nulle au
milieu de la liaison)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 9/24
Objectifs
� Résoudre l’équation de Schrödinger pour des molécules
Hψ(r1, r2, ..., rn,R1,R2, ...,RN ) = Eψ(r1, r2, ..., rn,R1,R2, ...,RN )
(ri = (xi, yi, zi) = coordonnées de l’électron i ; RA = (XA, YA, ZA) = coordonnées du noyau A)
écriture condensée :
Hψ(r,R) = Eψ(r,R)
l’opérateur hamiltonien H se décompose en plu-sieurs contributions :
H = TN + Te + VeN + Vee + VNN
avec : T = termes cinétiques et V = potentielscoulombiens (répulsifs ou attractifs)
pour une particule i de masse mi :
T (i) = − ~2
2mi∆i
entre deux particules i et j de chargesrespectives qi et qj , séparées par unedistance rij :
V (i, j) =qiqje2
4πε0
1rij
en u.a. :T (i) = −∆i
2 et V (i, j) =qiqjrij
Atome polyéle tronique Molé uleTe
∑ni=1 −∆i
2
∑ni=1 −∆i
2
TN − ∆2MN
∑NA=1 − ∆A
2MA
VeN∑n
i=1 −ZN
riN
∑ni=1
∑NA=1 −ZA
riA
VNN - ∑NA=1
∑NB>A
ZAZB
RAB
Vee∑n
i=1
∑nj>i
1rij
∑ni=1
∑nj>i
1rij
Le terme Vee (répulsion coulombienne) em-
pêche une résolution exacte de Hψ = Eψ ⇒il faut faire des approximations
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 10/24
Un exemple : He+
2
H =3X
i=1
−∆i
2+
2X
A=1
− ∆A
2MA
+3X
i=1
2X
A=1
− ZA
riA
+2X
A=1
2X
B>A
ZAZB
RAB
+3X
i=1
2X
j>i
1
rij
HeA HeB
e-1
r1Ar1B
RAB
e-2
r2A
r2B
r12
e-3
r3Br3A
r13
r23
Te = −∆1
2− ∆2
2− ∆3
2
TN = − ∆A
2MA
− ∆B
2MB
VeN = − ZA
r1A
− ZA
r2A
− ZA
r3A
− ZB
r1B
− ZB
r2B
− ZB
r3B
VNN =ZAZB
RAB
Vee =1
r12+
1
r13+
1
r23
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 11/24
Les principales approximat ◦ de la chimie quantique (1) a
� Approximation de Born-Oppenheimer
les noyaux sont environ 103 fois plus lourdsque les électrons
conséquence : les électrons peuvent instanta-nément adapter leur mouvement à celui desnoyaux
d’où : séparabilité de la fonction d’onde,qui est développée comme un produit
d’une fonction d’onde électronique ψelR
(r)
et d’une fonction d’onde nucléaire ΦN(R) :
Ψ(r,R) = ψelR
(r)ΦN(R)
il s’agit alors de résoudre l’équation suivante :
HelψelR
(r) = Eel(R)ψelR
(r)
où Hel = Te + Vee + VeN
et :
HBO = Hel +X
A=1
X
B>A
ZAZB
RAB
l’énergie Born-Oppenheimer EBO(R) est lasomme de l’énergie électronique et du termed’interaction répulsif entre les noyaux :
EBO = Eel +X
A
X
B>A
ZAZB
RAB
conséquence importante de l’approximationBorn-Oppenheimer : l’équation de Schrödin-ger est résolue pour une géométrie donnée dela molécule.Pour cette géométrie là, le terme répulsif entre
les noyauxPP ZAZB
RABest constant
aP.W. Atkins, Chimie Physique (6ème édition) DeBoeck Université
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 12/24
Les principales approximat ◦ de la chimie quantique (2)
� Approximation de Born-Oppenheimer : cas des molécules diat omiques A-B
EBO = Eel + VNN
distanceRe
EBO
éner
gie
Eel
VNN
terme répulsif
terme attractif
puits depotentiel
Re
distance interatomique (RAB )
E(A) + E(B)
éner
gie
Bor
n-O
ppen
heim
er (EB
O)
Limite de dissociation
De
E ր à courte distance= fusion des noyaux impossible
la molécule peut dissocier
• distance Re qui correspond au minimum d’énergie = distance d’équilibre• De = EBO(Re) − [E(A) + E(B)] = différence d’énergie entre le minimum du puitsEBO(Re) et l’énergie des atomes = énergie nécessaire pour dissocier la molécule = énergiede dissociation
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 13/24
Les principales approximat ◦ de la chimie quantique (3)
� Approximation de Born-Oppenheimer : le problème subsiste
Opérateur hamiltonien (en u.a.) :
Hel =
nX
i=1
−∆i
2+
nX
i=1
nX
j>i
1
rij
+
nX
i=1
NX
A=1
− ZA
riA
Les termes 1rij
rendent toujours la résolution de Hψ = Eψ extrêmement problématique
� Approximation orbitale
on va chercher à obtenir la fonction d’onde totale(càd décrivant tous les électrons) sous la formed’un produit de fonctions monoélectroniques (càddécrivant 1 seul électron) → approximation desparticules indépendantes
fonctions monoélectroniques = spin-orbitalesφ(ri) = ϕ(ri)σ
ϕ(ri) = OM décrivant l’électron i (de coordon-nées ri) et σ = état de spin de l’électron i
pas d’interaction entre les électrons →conséquences sur H
H = h1 + h2 + . . .+ hn
où hi = hamiltonien décrivant un électron idans une molécule
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 14/24
Les principales approximat ◦ de la chimie quantique (3)
� Approximation orbitale
chaque spin-orbitale φ(ri) est solution d’uneéquation aux valeurs propres :
hiφ(ri) = εiφ(ri)
calcul de l’énergie totale. On a déjà vu dansle cadre de particules indépendantes (revoirséparabilité) que :
E = ε1 + ε2 + . . .+ εn =P
εi
εi ne dépend pas du spin, donc 2 électronsoccupant la même OM ont même énergie,d’où (avec ni = occupation de l’OM ϕi :ni = 1 ou ni = 2) :
E =
OM occupeesX
i=1
niεi
Énergie
OM
occ
upée
sO
M v
irtue
lles
Conséquence de la séparabilité (introduite par H = h1 + h2 + . . . + hn) sur la fonction d’ondetotale :
ψ(r1, r2, ..., rn) = φ(r1)φ(r2)...φ(rn) (càd produit de spin-orbitales)
Comment faire pour rendre ψ séparable ?
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 15/24
Les principales approximat ◦ de la chimie quantique (4)
� Approximation orbitale : comment faire ?
considérons Hel :
Hel =nX
i=1
0
@−∆i
2+
NX
A=1
− ZA
riA
+nX
j>i
1
rij
1
A
c’est-à-dire que Hel 6=P
hi à cause duterme
P
1rij
Impossible d’exploiter la séparabilité
on peut exprimer Hel comme une sommed’opérateurs hamiltoniens en remplaçant le
termeP
1rij
par un potentiel moyen Vi
Vi est le potentiel que ressent l’électron i
dans le champ moyen généré par tous lesautres électronsl’opérateur hamiltonien a maintenant pourexpression :
H(0)el =
nX
i=1
−∆i
2+
NX
A=1
− ZA
riA
+ Vi
!
soit : H(0)el =
P
hi
dans un premier temps, on ne va pas se
préoccuper de l’expression du potentiel Vi
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 16/24
Les principales approximat ◦ de la chimie quantique (5)
� Approximation LCAO
il s’agit d’une approximation de la solution del’équation hiφ(ri) = εiφ(ri)
l’idée forte est que les atomes ne perdentpas complètement leur identité au sein d’unemoléculeconséquence : la fonction d’onde décrivant unélectron s’exprime comme une combinaisonlinéaire des fonctions d’onde atomiqueune OM ϕ(ri) = combinaison linéaire d’OA
ϕ(ri) =MX
p=1
cpχp(ri)
résoudre l’équation de Schrödinger va se ra-mener à un problème d’équation aux valeurspropres
on va montrer que résoudre hϕ = εϕ revient à résoudre un système de M équations à M
inconnues (les coefficients cp) : les équations séculaires
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 17/24
Les équations séculaires (1)
On va montrer que l’opérateur hamiltonien exprimé dans une base d’OA a une forme matricielle.
� Théorème des variations
Soit un système décrit par une fonction d’ondeexacte, Ψex et dont l’énergie Eex est connueexactement :
HexΨex = EexΨex
Soit une fonction d’onde quelconque Φ. La valeur
moyenne de H dans l’état Ψ a pour expression :
ǫ =< H >Φ=< Φ|H|Φ >
< Φ|Φ >
Le théorème des variations stipule que ǫ ≥Eex ∀Φ. Il va constituer un garde-fou.
� Méthode des variations
On va se servir de ce théorème pour bâtir uneméthode de résolution approchée de l’équation deSchrödinger. En effet, soit une fonction paramétri-sée (fonction d’essai) Φ(λ1, λ2, λ3..., λN ) dont on
suppose (intuition, sens physique) qu’elle constitueune bonne approximation de la fonction exacte Ψex
(paramètres λ1, λ2, ... = paramètres variationnels).
Valeur moyenne de H :
< Φ|H|Φ >
< Φ|Φ >= ǫ(λ1, λ2, ...)
On va chercher la valeur de ǫ la plus prochepossible de Eex. Grâce au garde fou, on sait qu’onpeut minimiser ǫ autant que possible. En d’autrestermes, comme ǫ ≥ Eex ∀λ1, λ2, ... on peutminimiser ǫ par rapport à λ1, λ2, ... :
∂ǫ
∂λ1
=∂ǫ
∂λ2
= ... =∂ǫ
∂λM
= 0
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 18/24
Les équations séculaires (2)
� Démonstration
Méthode LCAO : OM = forme approchée (ϕ =P
cpχp) = fonction d’essai ! coefficients cp =paramètres variationnels
on va définir le recouvrement entre OA :Spq =< χp|χq >
OA normées → Spp = 1
Hamiltonien à résoudre ? H =P
h(i).
Séparabilité ⇒ on considère h
On définit hpq =< χp|h|χq > ( interaction entre OA χp et χq ) et hpp =<
χp|h|χp > ( caractéristique de l’OA χp)
Par définition l’énergie ε d’une OM ϕ est la
valeur moyenne de h :
ε =< ϕ|h|ϕ >< ϕ|ϕ >
Exercice : démontrer les équations séculaires
� remplaçons ϕ par son développement LCAO : ϕ =∑
cpχp :
ε =
∑Mp=1
∑Mq=1 cpcq < χp|h|χq >
∑Mp=1
∑Mq=1 cpcq < χp|χq >
=
∑Mp=1
∑Mq=1 cpcqhpq
∑Mp=1
∑Mq=1 cpcqSpq
=u
v� Minimisons maintenant ε par rapport à ha un des para-mètres variationnels ck :∂ε
∂ck
= 0∀k soit :u′v − uv′
v2= 0� Dérivons tout d'abord u :
u′ =∂
∂ck
M∑
p=1
M∑
q=1
cpcqhpq
= 2M∑
p=1
cphkp� Dérivons maintenant v :
v′ =∂
∂ck
M∑
p=1
M∑
q=1
cpcqSpq
= 2M∑
p=1
cpSkp� Revenons à la dérivée de ε :
∂ε
∂ck
=u′v − uv′
v2=
u′
v−
(
u
v
)
v′
v=
u′
v− ε
v′
v= 0� D'où : u′ − εv′ = 0, 'est-à-dire :
2M∑
p=1
cphkp − ε2M∑
p=1
cpSkp = 0� Après regroupement sous un seul signe ∑ :
M∑
p=1
cp (hkp − εSkp) = 0 ∀k = 1, 2, ...M
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 19/24
Les équations séculaires (3)
Elles ont pour expression :
MX
p=1
cp(hqp − εSqp) = 0 ∀q = 1, 2 . . . ,M
On peut écrire ce jeu d’équations sousforme matricielle : hc = εSc
Ce système d’équations admet une autreque la solution triviale cp = 0 ∀p si ledéterminant s’annule :
det |hqp − εSqp| = 0
Un exemple : base normée de dimension 2{χ1, χ2}
on veut résoudre hϕ = εϕ (ϕ = OMd’énergie ε)chacune des 2 OM ϕ a pour expressionϕ = c1χ1 + c2χ2
on va obtenir 2 solutions (2OA → 2OM)équations séculaires :c1(h11 − ε) + c2(h12 − εS) = 0
c1(h21 − εS) + c2(h22 − ε) = 0
forme matricielle :(
h11 − ε h12 − εS
h21 − εS h22 − ε
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
ce système admet une solution non nullesi :
det
˛
˛
˛
˛
˛
h11 − ε h12 − εS
h21 − εS h22 − ε
˛
˛
˛
˛
˛
= 0
c’est-à-dire :(h11−ε)(h22−ε)−(h21−εS)(h12−εS) =
0
admettons pour le moment qu’on saitcalculer h11, h12(= h21), h22 ainsique le recouvrement S entre χ1 et χ2.L’équation précédente est une équationdu second degré en ε, appelée équationcaractéristique.Sa résolution → énergie des OM(ε1, ε2) → expression des OM (ϕ1, ϕ2)
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 20/24
éq. séc. : base normée de dimension 2 {χ1, χ2} (1)
� Cas de 2 orbitales χ1 et χ2 identiques
h11 = h22
d’où un déterminant séculaire assez aisé àcalculer :(h11−ε)(h22−ε)−(h21−εS)(h12−εS) =
0 devient :(h11 − ε)2 − (h12 − εS)2 = 0
soit : (h11 − ε) = ±(h12 − εS)
ceci mène à deux solutions :
ε+
=h11 + h12
1 + S= h11 − h11S − h12
1 + S
ε− =h11 − h12
1 − S= h11 +
h11S − h12
1 − S
on injecte chacune de ces solutions dansles équations séculaires de départ afin dedéterminer c+1 , c+2 d’une part et c−1 , c−2d’autre part :
(
h11 − ε+ h12 − ε+S
h12 − ε+S h11 − ε+
) (
c+1
c+2
)
=
(
00
)
et :(
h11 − ε− h12 − ε−S
h12 − ε−S h11 − ε−
) (
c−1c−2
)
=
(
00
)
on va obtenir 2 équations identiques, ce quiest normal pour un système aux valeurspropres. Conséquence : on n’obtient qu’unerelation entre c1 et c2 et non pas des valeursabsolues. On va rajouter une condition : lacondition de normalisation :< ϕ|ϕ >=
R
ϕ∗ϕdτ = 1
soit : 1 =R
|c1χ1 + c2χ2|2dτ1 = c21 < χ1|χ1 > +c22 < χ2|χ2 >
+2c1c2 < χ1|χ2 >
CN : c21 + c22 + 2c1c2S = 1
CN : cas général
MX
p=1
MX
q=1
cpcqSpq = 1
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 21/24
éq. séc. : base normée de dimension 2 {χ1, χ2} (2)
� Cas de 2 orbitales χ1 et χ2 identiques(
h11 − ε± h12 − ε±S
h12 − ε±S h11 − ε±
) (
c±1c±2
)
=
(
00
)
cas de ϕ+, ε+ =h11+h12
1+S:
1
1 + S
(
h11S − h12 h12 − h11S
h12 − h11S h11S − h12
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
soit :
h11S − h12
1 + S
(
+1 −1−1 +1
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
c’est-à-dire :(
+1 −1−1 +1
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
ce qui mène à c1 = c2
CN : 2c21 + 2c2
1S = 1
soit : c1 = 1√2(1+S)
= c2
cas de ϕ−, ε− =h11−h12
1−S:
1
1 − S
(
−h11S + h12 h12 − h11S
h12 − h11S −h11S + h12
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
soit :
−h11S + h12
1 − S
(
+1 +1+1 +1
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
c’est-à-dire :(
+1 −1−1 +1
) (
c1
c2
)
=
(
00
)
ce qui mène à c1 = −c2
CN : 2c21 − 2c2
1S = 1
soit : c1 = 1√2(1−S)
= −c2
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 22/24
éq. séc. : base normée de dimension 2 {χ1, χ2} (3)
� Cas de 2 orbitales χ1 et χ2 différentes
On peut montrer par des développements algé-briques que :
ε+ = h11 − (h11S − h12)2
h22 − h11
ε− = h22 +(h22S − h12)
2
h22 − h11
ainsi que :
c+2 = c+1h11S − h12
h11 − h22
c−1 = −c2h22S − h12
h22 − h11
� Signification des intégrales
hpq =R
χphχqdτ : élément de matrice del’opérateur hamiltonien exprimé dans la basedes OA :
p = q : hpp =R
χphχpdτ : intégralede Coulomb, caractéristique de l’orbitaleχp. On posera :
hpp ≈ ε(0)p (énergie de l’OA χp)
en général ε(0)p < 0
p 6= q : hpq =R
χphχpdτ : intégralede résonanceen général hpq < 0
Spq =R
χpχqdτ : intégrale de recouvre-ment.Spq peut être >0, <0 ou bien =0
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 23/24
éq. séc. : base normée de dimension 2 {χ1, χ2} (4). BILAN
� Cas de 2 orbitales χ1 et χ2 identiques
ε+ = ε(0) − ε(0)S − h12
1 + S
ε− = ε(0) +ε(0)S − h12
1 − S
∆ε+ =ε(0)S − h12
1 + S
∆ε− =ε(0)S − h12
1 − S
∆ε-
∆ε+
χ2 , ε(0)
χ1 , ε(0)
ψ−,ε−
ψ+,ε+
� Cas de 2 orbitales χ1 et χ2 différentes
ε+ = ε(0)1 − (ε
(0)1 S − h12)
2
ε(0)2 − ε
(0)1
ε− = ε(0)2 +
(ε(0)2 S − h12)
2
ε(0)2 − ε
(0)1
∆ε+ =(ε
(0)1 S − h12)
2
ε(0)2 − ε
(0)1
∆ε− =(ε
(0)2 S − h12)
2
ε(0)2 − ε
(0)1
χ2 , ε2(0)
χ1 , ε1(0)
ψ−,ε−
ψ+,ε+
∆ε−
∆ε+
Structure electronique des molecules - 2eme partie – p. 24/24
La théorie des Orbitales Frontières
Structure géométrique et réactivitéRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 1/19
Prérequis
Approximation LCAO & Théorie des OM
OM σ et π
Recouvrement entre orbitalesNotions élémentaires de symétrie
Application de la méthode de Hückel
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 2/19
Introduction (1)
� Une motivation
O
+
O
O
OO
O
O0 %
100 %
Réaction régiosélective
� Structure géométrique et réactivité
ξ
E(ζ)
R
P
ET
Ea
ζ
E(ζ)
R
P
ET1ET2
IR
profil énergétique d’une réaction
� Équilibres chimiques
ξ
R
P
ET
∆rG°
∆rG+(R→P)
∆rG+(R←P)
G°(ξ) ∆G‡ = enthalpie libre d’activa-tion∆rG
◦ = variation de l’enthalpielibre standard (∆rG
◦ < 0 : re-lation exergonique ; ∆rG
◦ > 0 :relation endergonique)relation entre ∆rG
◦ et laconstante d’équilibre K :
∆rG◦ = −RT lnK
loi d’Arrhenius :
k = Ae−∆G‡/RT
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 3/19
Introduction (2)
� Réaction chimique entre 2 molécules A et B
exemple d’une réaction régiosélective entre un alkyl-alcène et un hydracide halogéné (additionélectrophile)
H-Cl + H3C-CH=CH2 → H3C-CHCl-CH3
acide chlorydrique + propène → 2-chloropropane (majoritairea)
Lors de l’approche, création de termesénergétiques provenant
de l’interaction électrostatique entreles charges de H-Cl et celles dupropène : interaction de chargesde l’interaction entre les orbitales :interaction orbitalaire
Les réactions en chimie organique sont engénéral sous contrôle orbitalaire et nonsous contrôle de charge
Les orbitales qui contrôlent la réactionsont principalement les orbitales frontières→ contrôle frontalier de la réaction
aRègle de Markovnikov : Lors de l’addition d’un réactif électrophile (ex : HX) sur une double liaison asymétrique, la partie électrophile
(ex : H+ ) du réactif se fixe sur le carbone portant le plus grand nombre d’hydrogènes de manière à former le carbocation le plus stable
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 4/19
Introduction (3)
Théorie des orbitales frontières : K. Fukui, prix Nobel de Ch imie (1981) a,b
� Définitions
Les Orbitales frontières sont désignées par HOet BV :
HO (ou HOMO) = plus Haute OM OccupéeBV (ou LUMO) = plus Basse OM Vide
Énergie
HO
BV
OM
occ
upée
sO
M v
irtue
lles
orbitales frontières
aK. Fukui, Theory of Orientation and Stereoselection,
Springer-Verlag, 1975bN. T. Anh, Orbitales Frontières, CNRS Editions, 1995
� Domaine d’application de la théorie des OF
ζ
E(ζ)
R
P
ET
Cas idéal
ζ
E(ζ)
R
P
ET
Cas usuel
On considère en général les interactions entre lesorbitales des réactifs ⇒ on suppose que cetteinteraction conditionne tout le chemin réactionnel• interaction favorable entre OF des réactifs induitun état de transition peu élevé• interaction défavorable entre OF des réactifs induitun état de transition élevé
approximation sévère
...et pourtant ça marche !
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 5/19
Pourquoi les Orbitales Frontières ? (1)
� Seules interactions considérées
Soit des réaction bimoléculaires R1+R2→P1+P2
ou bien R1+R2→R1R2
L’analyse de la réactivité par la théorie des OF selimite à l’étude des interactions :
HO(R1)↔BV(R2) et HO(R2)↔BV(R1)
R1 R2
Énergie
HO
BVBV
HO
� Pourquoi seulement les OF ?
Rappel : schéma d’interaction entre deux orbitalesde fragments :
χ2 , ε2(0)
χ1 , ε1(0)
ψ−,ε−
ψ+,ε+
∆ε−
∆ε+
Stabilisation de l’OM liante ψ+ :
∆ε+ =(ε
(0)1 S12−h12)2
ε(0)2 −ε
(0)1
or : h12 = Kε(0)1 +ε
(0)2
2 S12
D’où : ∆ε+ ∝(S12)2
ε(0)2 −ε
(0)1
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 6/19
Pourquoi les Orbitales Frontières ? (2)
� Pourquoi seulement les OF ?
∆ε+
∝(S12)
2
ε(0)2 − ε
(0)1
Donc ∆ε+ est proportionnel à S12 et inversement proportionnel à ε(0)2 − ε
(0)1 . Par conséquent, la
stabilisation de l’OM liante est d’autant plus importante que :
le numérateur est grand ↔ le recouvrement S12 est importantConséquence : on peut négliger les interactions entre les électrons occupant des orbitales profondes
(électrons dans des orbitales “contractées”, cf chapitres STRUCTURE ÉLECTRONIQUE DES ATOMES)
le dénominateur est petit ↔ la différence d’énergie entre les orbitales de fragments (χ1 et χ2) estfaibleConséquence : on peut négliger les interactions entre les électrons appartenant à des orbitaleséloignées en énergie
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 7/19
Règles générales pour comprendre la réactivité (1)
� Interaction stabilisante à 2 électrons
Une réaction est permise si le recouvrement HO/BV est non nul, c’est-à-dire si leur symétrie est la même
On peut simplement le justifier par le diagramme d’OM de HeH+. Seule l’OM liante est doublementoccupée, et de ce fait cette molécule est stable
éner
gie
HeH+ HeH+
σ+
σ−
-25 eV
-13.6 eV
1s
1s
PA
S U
TILE
DE
LE
CO
NS
TRU
IRE én
ergi
e
HeH+ HeH+
-25 eV
-13.6 eV
1s
1s
2 électrons
stabilisant
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 8/19
Règles générales pour comprendre la réactivité (2)
� Interaction déstabilisante à 4 électrons
Si seule l’interaction HO/HO est possible par symétrie, cela implique que la réaction est très peu probable.On peut simplement le justifier par le diagramme d’OM de He2. Les deux OM liantes et antiliantes sontdoublement occupées, les interactions antiliantes l’emportent sur les liantes, et de ce fait cette moléculeest susceptible d’être fort peu stable (pas de liaison covalente)
éner
gie
He HeHe
σ+
σ−
2
1s 1s-25 eV
PA
S U
TILE
DE
LE
CO
NS
TRU
IRE
éner
gie
He HeHe2
1s 1s-25 eV
4 électrons
déstabilisant
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 9/19
Règles générales pour comprendre la réactivité (3)
� Justification
La réactivité est conditionnée par une équation du type :
∆EHO,BV ∝(SHO,BV)2
ε(0)HO − ε
(0)BV
qui permet de discuter de la stabilisation de l’orbitale née de la combinaison HO/BV des réactifs
� Règles (1)
Réaction interdite si le recouvrement HO/BV est nul (càd si leur symétrie est différente) ou bienpermise si le recouvrement HO/BV est non nul.
R1 R2
Énergie
HO(RI2)
BV(RI1)BV(RI1)
HO(RI2)
4 électrons
0 électrons
déstabilisant
R1 R2
Énergie
HO(RI2)
BV(RI1)BV(RI2)
HO(RI1)
2 électrons
2 électrons
stabilis
ant
stabilisant
Réactivité relative : (seul le dénominateur est considéré ds l’équation ∆EHO,BV) plus les orbitalesfrontières HO(R1)↔BV(R2) et HO(R2)↔BV(R1) sont proches en énergie, plus facile est la réaction(condition : HO/BV de même symétrie)
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 10/19
Règles générales pour comprendre la réactivité (4)
Régiosélectivité (compétition entre deux sites réactifs) : la réaction a préférentiellement lieu sur lesite ayant l’interaction frontalière la plus forte avec l’autre réact if (le dénominateur de l’équationest le même quel que soit le site attaqué, et seul le numérateur, c’est-à-dire le recouvrement, permetalors de discriminer le site choisi)
Stéréosélectivité (deux chemins réactionnels possibles pour attaquer un site) : le cheminpréférentiellement suivi est celui qui correspond au plus grand recouvrement frontalier (commedans le cas de la régiosélectivité, seul l’examen du numérateur de l’équation permet de discuter dumeilleur chemin emprunté par la réaction)
Quelle est la géométrie adoptée par unemolécule ?
stabilité structurale traitée comme uneréaction bimoléculaire : molécule “décou-pée” en deux fragments F1 et F2, dontl’assemblage correspond à une réactionfictive :
F1 + F2 → F1F2
exemple de l’éthanal → peut adopterdeux conformations : éclipsée/décalée :
C C H
OHH
H
C C H
O
H H
H
étude structurale = discussion sur la
stéréosélectivité de la réaction fictiveCH3+CHO→ CH3CHO (analyse des OFassez subtile : nécessite une analyse desinteractions secondaires, c’est-à-dire desrecouvrements entre atomes qui ne sontpas directement liés entre eux)Détermination de la géométrie la plusstable → analyse interactions HO-BVsuffisante ? Nécessité de considéreraussi les interactions HO-HO :La géométrie la plus stable d’une mo-lécule neutre est celle pour laquellel’interaction déstabilisante HO-HO est laplus faible
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 11/19
Deux cas particuliers
� Réactions ioniques : subtrat +nucléophile / substrat + électrophile
Nu− : représenté par une OMdoublement occupée, sa HO (BVhaute en énergie)
E+ : représenté par une OM vide,sa BV (HO très stable)
S E+
BV
HO
HO
BV
S Nu-
HO
BV
BV
HO
Réaction électrophile : transfert
de charge de S→E+ ; réactionaccélérée si ε(HO) de S ր
Réaction nucléophile : transfert
de charge de Nu−→S ; réactionaccélérée si ε(BV) de S ց
� Influence de substituants donneurs ou accepteurs surles orbitales frontières
Moyen d’abaisser ou de relever les énergies desorbitales frontièresGroupement donneur représenté par une OM double-ment occupée
Groupement accepteur représenté par une OM vide
HO
BV
AA
HO
A
BVstab
ilisa
tion
BV
stab
ilisa
tion
HO HO
BV
DD
HO
D
BV
dést
abili
satio
nH
O
dést
abili
satio
nB
V
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 12/19
Réactions péricycliques
réactions caractérisées par un état de transition cyclique
Woodward et Hoffmann (Prix Nobel de Chimie 1981) ont rationalisé les mécanismes réactionnels deces réactions, qu’ils ont divisé en 5 catégories :
cycloaddition électrocyclisationR R
migration sigmatropique
SOO
SOO
réaction chélétropique
R
R
R
R
transfert de groupe
On va ici uniquement considérer les cycloadditions
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 13/19
Cycloadditions [n + m] : exemple des additions [2 + 2]
n,m = nombre d’électrons π de chacun desréactifs
cycloadditions [2+2] : exemple le plus simple :éthylène + éthylène → cyclobutane
CH2
CH2
CH2
CH2
H2C
H2C CH2
CH2
chemin réactionnel le plus évident (dit supra-supra ou [2s+ 2s]) :
σv
σv σv
σv
σv σv
C2
C2C2
GPS conservé pendant la réaction : C2v
Analyse de la symétrie des OF dans le GPSconservé pendant la réaction
d’un point de vue orbitalaire : recouvrement σentre les orbitales π de chacun des réactifs :
π
π
σ σ
pour mémoire : 2 autres chemins réactionnels“idéaux” :
approche supra-antara approche antara-antara
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 14/19
Cycloadditions [n + m] : exemple des additions [2 + 2]
les seules OM à considérer sont donc les OMπ de chacune des molécules d’éthylène !
éner
gie
H2C CH2H2C=CH2
π
π∗
2p 2p
Théorie des OF : interaction HO/BV (π) desmolécules d’éthylène :
C2H4
Énergie
HO
BV
C2H4
HO
BV
4 électrons
CH2H2C
CH2H2C
σv σv
C2
a2
b1
a2
b1déstabilisant
la réaction de cycloaddition [2s + 2s] estinterdite par symétrie
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 15/19
les cycloadditions [n + m] sont des réactions concertées
on va prendre comme exemple les réactions de type Diels-Alder [4+2]
prototype : ethylène + butadiène → cyclohexène
+∆
Stéréospécificité de la réaction de Diels-Alder
+
Z syn
+
E anti
Hypothèse de mécanisme non concerté
+
→ mélange d’isomères syn et antior, uniquement isomère syn, donc le
mécanisme est concerté
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 16/19
Règles générales
Cycloadditions : on peut démontrer de façonsystématique, par exemple par l’application dela théorie des orbitales frontières que :
m
nm-2 n-2
+
m+ n chemin réactionnel
4q [ms+ na]
[ma+ ns]
4q + 2 [ms+ ns]
[ma+ na]
donc la réaction de cycloaddition [4s + 2s]
est permise par symétrie, alors que la réactionde cycloaddition [2s + 2s] est interdite parsymétrie
Réactivité relative :énergie d’activation ethylène+éthylène : 250
kJ mol−1
énergie d’activation éthylène+butadiène : 100
kJ mol−1
l’interdiction n’est donc pas absolue, cela
signifie que l’écart énergétique entre ET et Rsera plus important pour une réaction interditeque pour une réaction permise
On admettra :une réaction interdite par symétrie estune réaction qui devrait être difficile àréaliser par voie thermique, mais quidevrait être plus facilement réalisable parvoie photochimique :
hν
R ⇋ P
une réaction permise par symétrie estune réaction qui devrait être facile àréaliser par voie thermique, mais quidevrait être plus difficilement réalisablepar voie photochimique :
∆
R ⇋ P
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 17/19
Exemples (1)
� Cycloadditions
Synthèse d’une molécule cage en 2 étapes :
O
O
O
O
+
O
OO
O
∆
hν
[4s+2s]permis parsymétrie
[2s+2s]interdit parsymétrie
Réaction [4s+ 2s] permise par symétrie = réaction thermique
Réaction [2s+ 2s] interdite par symétrie = réaction photochimique
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 18/19
Exemples (2)
� Addition électrophile sur un alcène a
H-Cl + H3C-CH=CH2 → H3C-CHCl-CH3
S E+
BV
HO
HO
BV
S : H3C-CH=CH2
E+ : HCl
Régiosélectivité b (compétition entre deux sitesréactifs) : la réaction a préférentiellement lieu surle site ayant l’interaction frontalière la plus forteavec l’autre réactif (càd recouvrement le plusélevé)
aCalculs DFT-B3LYP/Base 6-31+G(d,p)bRégiospécificité = 1 seul produit obtenu
H-Cl
H3C-CH=CH2
HO : π
BV : σ∗
• OM σ∗ nettement plus développée sur H de HCl• OM π légèrement plus développée sur lecarbone du CH2 du propène (pas très évident àl’œil, cf listing calcul pour être convaincu)⇒ recouvrement plus fort entre H[HCl] etCH2[propène]⇒ 2-chloropropane majoritaire
Theorie des Orbitales Frontieres – p. 19/19
Spectroscopie vibrationnelle
2. Molécules diatomiquesRomuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee - UE 1
Spectroscopie vibrationnelle 2 – p. 1/7
L’oscillateur harmonique : introduction
L’énergie totale EBO = Eel +ZAZBRAB
d’une
molécule diatomique AB liée dépend de ladistance interatomique RAB :
Re
distance interatomique (RAB )
E(A) + E(B)
éner
gie
Bor
n-O
ppen
heim
er (EB
O)
Limite de dissociation
De
Au voisinage de Re, on peut assimiler la
courbe d’énergie potentielle à une parabole :
E =1
2k(RAB − Re)
2=
1
2kx
2
où k est la constante de force. 12kx2 est
l’équation de l’oscillateur harmonique. C’est-à-dire que les atomes sont assimilables à desboules reliées par des ressorts :
mA mB
RAB
k
C’est un modèle de vibrateur
C’est un problème équivalent à celui d’uneparticule de masse µ (µ= masse réduite des2 atomes : µ = mAmB/(mA +mB)) reliéeà un mur par un ressort de raideur k :
µ
-x xO
k
Spectroscopie vibrationnelle 2 – p. 2/7
L’oscillateur harmonique : approche par la MQ (1)
Équation de Schrödinger :
−~2
2µ
∂ψ
∂x2+
1
2kx2ψ = Eψ
L’énergie est quantifiée, elle dépend dunombre quantique v (v = 0, 1, 2, ...,∞) :
Ev = (v +1
2)hcν = (v +
1
2)hν
avec ν = fréquence de vibration de l’oscillateur(càd ici de la molécule AB) :
ν =1
2π
s
k
µ
Fonctions d’onde :
ψv(x) = NvHv(y) exp
−y2
2
!
avec y = xα ; α =
“
~2
µk
”1/4
; Nv est une
constante de normalisationHv(y) est un polynôme de Hermite (bienconnu en mathématiques...)
exp“
− y2
2
”
est une fonction gaussienne
Par exemple, la fonction d’onde fondamentalea pour expression :
ψ0(x) =
r
1
απ1/2exp
−x2
2α2
!
Spectroscopie vibrationnelle 2 – p. 3/7
L’oscillateur harmonique : approche par la MQ (2)
Position des niveaux d’énergie et forme de ladensité |ψV (x)|2 :
0déplacement (x = R - Re)
v=0, E0=hν/2
v=1, E1=3hν/2
v=2, E2=5hν/2
v=3, E3=7hν/2
v=4, E4=9hν/2
v=5, E5=11hν/2
v=6, E6=13hν/2
éner
gie
ψ0(x)
2
ψ1(x)
2
ψ2(x)
2
ψ3(x)
2
ψ4(x)
2
ψ5(x)
2
ψ6(x)
2
Les fcts d’onde ont une extension spatialeextérieure à la parabole (ce qui serait interditpar la mécanique classique)
Le niveau v = 0 a pour énergie
E0 =hcν
2
c’est-à-dire que E0 6= 0. C’est l’énergie depoint zéro (EPZ)
EPZ = énergie minimale que possède lamolécule, y compris à 0K (zéro absolu).état de PZ = fluctuation incessante dela distance interatomique autour de Re
(conséquence des inégalités de Heisen-beg)
Spectroscopie vibrationnelle 2 – p. 4/7
Anharmonicité
Énergie Ev = (v + 12)hcν = énergie approchée, car repose sur une approximation parabolique de la
courbe d’énergie potentielle EBO(RAB).
Déplacement (x = R - Re)
v=0, E0=hν/2
v=1, E1=3hν/2
v=2, E2=5hν/2
v=3, E3=7hν/2
v=4, E4=9hν/2
v=5, E5=11hν/2
v=6, E6=13hν/2
Éne
rgie
Déplacement (x = R - Re)
Éne
rgie
v=0
v=1
v=2
v=3v=4
v=5v=6
v=7
∆Ev,v+1 ց quand v ր
Néanmoins, tant que v
est petit, l’approximationharmonique est très cor-recte :Ev(harm) ≈
Ev(anharm)
T = 0K : la moléculefluctue autour de Re dansle niveau d’énergie E0
Quand T ր, la moléculepeut se retrouver ds desniveaux vibrationnels plusexcitésMais à T ambiante, la plu-part des molécules sontds leur état vibrationnelfondamental E0
Spectroscopie vibrationnelle 2 – p. 5/7
Spectroscopie IR : molécules diatomiques
Règles de sélectionrègle de séléction générale : le momentdipolaire électrique de la molécule doitvarier quand les atomes se déplacent lesuns par rapport aux autresrègle de sélection spécifique : ∆v = ±1
Conséquencesle mode normal d’élongation des molé-cules diatomiques homonucléaires (A2)n’est pas observable en IRà T ambiante, la plupart des moléculessont dans leur état vibrationnel fonda-mental ⇒ la transition dominante sera latransition fondamentale v = 0 → v = 1
v=0
v=1hcν
A
nombred’onde
ν
Spectroscopie vibrationnelle 2 – p. 6/7
Spectroscopie IR : molécules polyatomiques
possèdent 3N − 6 modes normaux devibration QI
à chaque mode QI est associée une fré-quence νI
MQ → quantification de l’énergie pour chaquemode QI : EI = (vI + 1
2)hcνI
règle de sélection : ∆vI = ±1 (transitionsfondamentales)
anharmonicité ⇒ les transitions ∆vI =
±1,±2, ... sont aussi autorisées, mais ellessont plus faibles (transitions harmoniques)
il existe aussi des raies de combinaison :excitation simultanée de 2 modes normaux
Mode QI
vI=0
vI=1
vI=2
νI/2
5νI/2
3νI/2
νI
2νI
A
nombred’onde
νI 2νI
raie harmonique
Mode QJ
vJ=0
vJ=1
vJ=2
νJ/2
5νJ/2
3νJ/2
νJ
2νJ
A
nombred’onde
νJ 2νJ
raie harmonique
Modes QI et QJ
vI=0 , vJ=0
vI=1 , vJ=1
νI + νJ
A
nombred’onde
νI + νJ
raie de combinaisonSpectroscopie vibrationnelle 2 – p. 7/7
Spectroscopie électronique
Romuald Poteau
LPCNO, IRSAMC, UPS, Toulouse
www.ressources-pedagogiques.ups-tlse.fr/cpm
Universite Paul Sabatier, Licence de Chimie, 3eme annee
Spectroscopie electronique – p. 1/25
Points de repère (1)
� Domaine spectral
1300 nm
790 nm
380 nm
200 nm
600 nm
500 nm450 nm
longueur d’onde / m
proche UV
proche IR
1
2
3
4
5
1.57
3.26
0.95
6.205
énergie d’unphoton / eV
8500
12658
15000
20000
26316
30000
40000
10000
7692
50000
nombre d’onded’un photon / cm
-1
Domaine spectral divisé en trois plages :proche UV ∼ 200-380 nmvisible ∼ 380-790 nmproche IR ∼ 790-1300 nm
Spectromètres commerciaux travaillent entre ∼
185 nm & 900 nm
Origine de l’absorption lumineuse : interactionentre les photons incidents et les espèces del’échantillonphoton : relation entre énergie, nombre d’ondeet longueur d’onde :
E = hν = hcν =hc
λ
spectres souvent représentés en fonction de λ(exprimé en nm)
Spectroscopie electronique – p. 2/25
Points de repère (2)
� Absorption, principe
si le photon d’énergie E = hν interagit avecune molécule dans son état fondamental|Ψ0 >, la molécule va passer dans un étatexcité |Ψf >
expérimentalement, on observe une raielorsqu’il y a transition de la molécule d’unétat à un autre état :
Ef
E0
Photonabsorbé (hν)
éner
gie
|ψf>
|ψ0>
Deux conditions doivent être remplies :Condition de fréquence de Bohr :
Ef − E0 = ∆E = hν =hc
λ= hcν
Il faut que l’intensité de la transition soit6= 0 : relié à la symétrie des états |ψf >
et |ψ0 >, ainsi qu’à la symétrie dumoment dipolaire
Remarque : l’état excité |ψf > a en généralune courte durée de vie τf ⇒ désexcitationrapide de |ψf >→ |ψ0 >
probabilité de transition |ψ0 >→ |ψf > mesurée par la force d’oscillateurf0→f
MQ : f0→f lié au moment dipolaire de transition µ0f = changement du moment
dipolaire de la molécule pendant la transition
si f0→f = 0, bien que la condition de résonance ∆E = hν soit remplie, il n’ya pas de transition possible
petites valeurs de f : transition interdite 10−6 ≤ f < 10−1
grande valeur de f : transition permise f ≥ 10−1Spectroscopie electronique – p. 3/25
Points de repère (3)
� Absorption lumineuse
II0
l
loi de Beer-Lambert (1 seule espèceabsorbante) :
A = logI0
I= εlc
loi de Beer-Lambert (plusieurs espècesabsorbantes) :
A = logI0
I= lX
i
εici
A = absorbancel = largeur de la cuve
ci = concentration de l’espèce
εi = coefficient d’extinction molaire de l’espèce absor-banteε = fonction de λunité usuelle = L mol−1 cm−1
Spectroscopie electronique – p. 4/25
Quelques exemples de spectres
220 240 260 280 300longueur d’onde / nm
Abs
orpt
ion
benzène en phase gaz
320 360 400 440 480 520 560longueur d’onde / nm
abso
rban
ce
β-carotène
200 250 300 350wavelength / nm
Abs
orpt
ion
/ arb
. uni
t
α-ionone , β-ionone (éthanol)
O
O
signature spectraletrès différente
Spectroscopie electronique – p. 5/25
Nature des états
� Exemple d’une molécule diatomique
v=0
v=0
v=1
v=2
v=3
v=1
v=2
v=3
éner
gie
distance interatomique
Ψ0
ΨfQuantification de l’énergie électronique
Rappel : approximation de Born-
Oppenheimer ⇒ Énergie de l’état fon-damental Ψ0 est fonction des coordon-nées des noyaux : E0 = E(R)
l’énergie des états excités Ψf est aussifonction des coordonnées des noyaux :Ef = E(R)
Quantification de l’énergie de vibration desnoyaux dans l’état fondamental et dans lesétats excitéstransition de Ψ0 → Ψf ⇒ excitationélectronique et vibrationnelle
notions transférables aux molécules polyatomiques
Spectroscopie electronique – p. 6/25
Nature des transitions électroniques
� Utilisation de la théorie des OM
Souvent, la transition d’un état électronique (ici Ψ0) à un autre (iciΨf ) peut être décrite par une simple excitation électronique d’uneOM occupée vers une autre OM virtuelle
Très souvent, la transition de plus basse énergie (↔ de longueurd’onde la plus grande) peut être décrite par l’excitation HO→BV
� Cas des molécules organiques
éner
gie
σ
σ∗
π∗
n
π
OM
occ
upée
sO
M v
irtue
lles
en général, pour une molécule donnée :
ε(OMσ) < ε(OMπ) < ε(OMn) <
ε(OMπ∗) < ε(OMσ∗)
d’où, pour une molécule donnée :
ν(n → π∗) < ν(n → σ∗), ν(π → π∗) <
ν(σ → σ∗)
λ(n → π∗) > λ(n → σ∗), λ(π → π∗) >
λ(σ → σ∗)
� Cas des complexes de métaux d
cf théorie du champ des ligands
π
π∗
..
.
..
.
σ
σ
σ
σ∗
σ∗
σ∗
éthylène
exp : intense transitionπ → π∗ à 165 nm
Spectroscopie electronique – p. 7/25
Types particuliers de transitions électroniques (1)
� Chromophores
absorption d’un photon ↔ excitation d’électrons en général localisés sur un petit groupe d’atomeschromophore = groupe d’atomes présentant une absorption caractéristique (grec = porteur de couleur)
� Molécules organiques : absorption de groupements chromoph ores
on désigne un état électronique par la transition électronique entre l’OM occupée (ϕ) et l’OM virtuelle (ϕ∗)Chromophore Exemple Transition λmax (nm) εmax(L mol−1 m−1)C=O H3C-CH=O n → π∗ 293 12(H3C)2C=O n → π∗ 273 14(H3C)2C=O π → π∗ 187 950
φ2C=O n → π∗ 350 ∼100
φ2C=O π → π∗ 250 ∼10000- O - H2O n → σ∗ 167 1500H3C-OH n → σ∗ 183 200C-H CH4 σ → σ∗ 122 intenseC-C C2H6 σ → σ∗ 135 intenseC=C C2H4 π → π∗ 165 16000C2H5-CH=CH-C2H5 π → π∗ 185 7940C≡C C2H2 π → π∗ 173 6000
λλmax
A
Αmax
Beer-Lamber : A = εlc
εmax =Amax
lc
Spectroscopie electronique – p. 8/25
Types particuliers de transitions électroniques (2)
� Comparaison benzophénone / acétone
λmax (nm)
(CH3)2CO φ2CO
n → π∗ 273 350 effet batochrome
π → π∗ 187 250 effet batochrome
εmax (nm)
(CH3)2CO φ2CO
n → π∗ 14 100 effet hyperchrome
π → π∗ 950 10000 effet hyperchrome
� Effets ...
modification des longueurs d’ondeeffet batochrome : déplacement desbandes → grandes longueurs d’ondeeffet hypsochrome : déplacement desbandes → courtes longueurs d’onde
modification des intensitéseffet hyperchrome : ր de l’intensité d’unebande d’absorptioneffet hypochrome : ց de l’intensité d’unebande d’absorption
� Valeurs caractéristiques de ε
(unité de ε : l.mol−1.cm−1)
ε ≤ 10 transition interdite
10 ≤ ε ≤ 1000 transition faiblement permise
1000 ≤ ε ≤ 100000 transition permise
ε ≥ 100000 transition fortement permise
Spectroscopie electronique – p. 9/25
Types particuliers de transitions électroniques (3)
� Couplage de chromophores - Cas des all-trans -polyènes
transitions π → π∗
H3C-(CH=CH)n-CH3
n λmax εmax1 174 240002 227 240003 275 302004 310 765005 342 1220006 380 146500
effet batochrome quand n ր
Interprétation par la méthode de Hückel
1 2 3 4 5 6n
-2
-1
0
1
2
éner
gie
Hüc
kel /
uni
té β
εHO
εBV
∆E = (εBV − εHO) ց d’où λ ր
n=1
n=2
n=3
n=4
n=5
n=6
30000 40000 50000
nombre d’onde / cm-1
0.5
1
1.5
2
ε BV-ε
HO /
unité
β
Spectroscopie electronique – p. 10/25
Types particuliers de transitions électroniques (4)
� Couplage de chromophores - Cas des ionones a
transitions π → π∗
α−ionone
O
Deux chromophores ∼ indépendants :
chromophore “éthylénique” : λmax ∼ 165 nm
chromophore “enone” : λmax = 227nm
β−ionone
O
Un seul chromophore :
λmax > λmax(enone)
effet batochrome dû à l’augmentation du systèmeconjugué
λmax = 299nm
aPour en savoir plus : C. Raynaud, R. Poteau, L. Maron, F. Jolibois, article à paraître dans un volume spécial RSC,Modelling Reactivity in Biological
Systems, 2005
Spectroscopie electronique – p. 11/25
Rappels (1)
� Ions hydrogénoïdes
L’équation de schrödinger est résolue defaçon exacte
Opérateur hamiltonien :
H = −∆
2−Z
r
L’électron est décrit par une spin-orbitale :ϕnlmms (r, θ, ϕ) = ψnlm(r, θ, ϕ)σ
ψnlm(r, θ, ϕ) = fonction d’espace = OAσ = fonction de spin ; σ = α(↑) ou β(↓)
Énergie :
En =E1(H)Z2
n2
� Atomes polyélectroniques & Molécules
Il est imposible de résoudre l’équation deschrödinger de façon exacte
Opérateur hamiltonien atomes :
H =
nX
i=1
„
−∆i
2−Z
ri
«
+
nX
i=1
nX
j>i
1
rij
Opérateur hamiltonien molécules :
H =
nX
i=1
−∆i
2−
NX
A=1
ZA
riA
!
+
nX
i=1
nX
j>i
1
rij
+
NX
A=1
NX
B>A
ZAZB
RAB
Approximation : un électron est décrit parune spin-orbitale : ϕnlmms (r, θ, ϕ) =
ψnlm(r, θ, ϕ)σ
ψnlm(r, θ, ϕ) = fonction d’espace = OA / OMσ = fonction de spin ; σ = α(↑) ou β(↓)
Énergie : pas de forme analytique
Principe d’exclusion de Pauli : une OA / OM nepeut être occupée par plus de deux électrons,qui doivent différer par leur état de spin :
ϕε
Spectroscopie electronique – p. 12/25
Rappels (2)
� Moment cinétique
classiquement, une particule de masse m etd’impulsion p = mv ayant un mouvement derotation circulaire uniforme autour d’un pointfixe possède un moment cinétique l = r ∧ p
MQ : l = r ∧ p
impossible de connaître simultanémentles 3 composantes de l’opérateur vecto-
riel l (càd lx,ly ,lz)on ne peut accéder :
qu’au module du moment cinétique :
‖l‖2 =p
l(l+ 1)~
qu’à la projection du moment ciné-tique selon l’axe Oz : ml~
l = nombre quantique angulairel = 0, 1, 2, ...∞
ml = nombre quantique magnétique2l + 1 valeurs possibles−l ≤ ml ≤ +l
Spectroscopie electronique – p. 13/25
Rappels (3)
� Le spin
un électron possède un moment cinétique intrinsèque = le spin
l’état de spin de 1 électron est défini par deux nombres quantiques : s,ms
électrons = fermions ; une seule valeur possible du nombre quantique de spin :s = 1
2
−s ≤ ms ≤ +s, d’où ms = ± 1
2
fonction de spin α = ↑ : s = 1
2; ms = 1
2
|α >= | 12, 1
2>
fonction de spin β = ↓ : s = 1
2; ms = − 1
2
|β >= | 12,− 1
2>
opérateurs liés au spin
opérateur S2, permet d’accéder au carré du module du moment cinétique :
S2|s,ms >= s(s+ 1)~2|s,ms >
opérateur Sz , permet d’accéder à la projection selon l’axe Oz du momentcinétique :
Sz|s,ms >= ms~|s,ms >
orthonormalité des fonctions de spin :< α|α >= 1
< β|β >= 1
< α|β >= 0
Spectroscopie electronique – p. 14/25
États électroniques
Un état électronique est défini par :
une configuration électronique
une multiplicité de spinCe sont les états qui sont observés expérimentalement (spectroscopieUV/Visible)
� Spin total et Multiplicité de spin
l’état de spin de n électrons est défini par deuxnombres quantiques
S = nombre quantique totalMS = nombre quantique magnétique
Déterminantion de S et MS :MS =
Pni=1
msi
−S ≤ MS ≤ +S
MS = −S,−S+1,−S+2, ..., S−2, S−1, S
2S + 1 = multiplicité de spin2S + 1 = 1 : singulet2S + 1 = 2 : doublet2S + 1 = 3 : triplet
� Multiplicité de spin : exemples
atomes polyélectroniques et molécules
couches fermées = état singuletMS = + 1
2− 1
2+ 1
2− 1
2+ 1
2− 1
2= 0
d’où S = 0 (puisque −S ≤ MS ≤ +S)2S + 1 = 1
1 couche ouverte = état doubletMS = + 1
2− 1
2+ 1
2− 1
2± 1
2= ± 1
2
d’où S = 1
2(puisque −S ≤ MS ≤ +S)
2S + 1 = 2
Spectroscopie electronique – p. 15/25
États électroniques
� Exemples de configurations électroniques
Atome de lithium dans son état fondamentalConfiguration électronique 1s22s1
1s
2s MS = 1
2− 1
2± 1
2= ± 1
2
−S ≤ MS ≤ +S d’où : S = 1
2
multiplicité de spin = 2S + 1 = 2HO = OA 2s d’où état Sétat 2S (nomenclature symétrie)
Atome de lithium dans son 1er état excitéConfiguration électronique 1s22p1
état 2P (nomenclature symétrie)
� Nommer les OM : nomenclatures
Nomenclature énumérative
ϕ1
ϕ2
deux électrons dans ϕ1 & deuxélectrons dans ϕ2 :
(ϕ1)2(ϕ2)
2
Nomenclature par la symétrie des OM
γ1
γ2
ϕ1 de symétrie Γ1 (exemple A1) etϕ2 de symétrie Γ2 (exemple B1) →OM désignées par les RI écrites enlettres minuscules, précédées d’unnuméro d’ordre (resp. γ1 = 1a1 et
γ2 = 1b1 dans l’exemple)
(1a1)2(1b1)
2
� Nomenclatures des configurationsélectroniques
Nomenclature énumérative : Xivaleur de X :états singulet : X = lettre Sétats doublet : X = lettre Détats triplet : X = lettre T ...indice i = numéro de l’étati = 0 réservé à l’état fondamental(souvent S0)S1 = 1er état singulet excitéS2 = 2ème état singulet excitéT1 = 1er état triplet ...
Spectroscopie electronique – p. 16/25
États électroniques
� Nomenclatures des configurationsélectroniques (suite)
Nomenclature par la symétrie des OMdésignation de l’état par une RIRI obtenue par le produit direct des RIdes spin-orbitales occupées
exemple : (1a1)2(1b1)
2
2 OM occupées (1a1 & 1b1)= 4 spin-orbitales :(1a1α) ; (1a1β) ; (1b1α) ; (1b1β)
symétrie de l’état obtenue par :Γ = A1 ⊗ A1 ⊗ B1 ⊗ B1
d’où Γ = A1 → état A1
� Multiplicité de spin : cas de 2 couches ouvertes
4 configurations possibles
(ϕ1α)(ϕ2α)
MS = 1
(ϕ1α)(ϕ2β)
MS = 0
(ϕ1β)(ϕ2α)
MS = 0
(ϕ1β)(ϕ2β)
MS = −1
MS prend 4 valeurs ! !
On admettra que ces 4 configurations engendrent 2 états différents : 1 état singulet & 1 état triplet :
état T
état Sen général l’état triplet est plus stable que l’étatsingulet
Spectroscopie electronique – p. 17/25
Cas de H 2CO
-30
-25
-20
-15
-10
Én
erg
ie E
HT
/ e
V
1a1 (σ) ϕ1
2a1 (σ) ϕ2
1b2 (σ) ϕ3
1b1 (π) ϕ4
3a1 (σ) ϕ5
2b2 (n) ϕ6
2b1(π∗ ) ϕ7
(ϕ1)2(ϕ2)
2(ϕ3)2(ϕ4)
2(ϕ5)2(ϕ6)
2(ϕ7)0
(1a1)2(2a1)
2(1b2)2(1b1)
2(3a1)2(2b2)
2(2b1)0
état S0(1A1)
-30
-25
-20
-15
-10
Én
erg
ie E
HT
/ e
V
1a1 (σ) ϕ1
2a1 (σ) ϕ2
1b2 (σ) ϕ3
1b1 (π) ϕ4
3a1 (σ) ϕ5
2b2 (n) ϕ6
2b1(π∗ ) ϕ7
(ϕ1)2(ϕ2)
2(ϕ3)2(ϕ4)
2(ϕ5)2(ϕ6)
1(ϕ7)1
(1a1)2(2a1)
2(1b2)2(1b1)
2(3a1)2(2b2)
1(2b1)1
états S1(1A2) & T1(
3A2)
Spectroscopie electronique – p. 18/25
Lien théorie - expérience
� Diagramme d’états
Ne pas confondre diagramme d’états électro-niques et diagrammes d’OM
Les états sont observables expérimen-talement en spectroscopie d’absorptionUV/Visible ou bien en émissionCas de H2CO ; les premiers états sont :
l’état fondamental (S0) correspondantà la configuration électronique(ϕ1)
2(ϕ2)2(ϕ3)
2(ϕ4)2(ϕ5)
2(ϕ6)2(ϕ7)
0
les 2 premiers états exci-tés (S1 & T1) correspondantla configuration électronique(ϕ1)
2(ϕ2)2(ϕ3)
2(ϕ4)2(ϕ5)
2(ϕ6)1(ϕ7)
1
diagramme d’états
S0
T1
S1
1A1
3A2
1A2
� Règles de sélection
l’intensité de la transition entre 2 étatsélectroniques ψi et ψf est proportionnelle à
|µfi|2 :
ψf
hν
ψi
I ∝ |µfi|2
avec :
µfi =
Z
ψ∗
f µψidτ
où µ est un opérateur moment dipolaire
règles de sélection : seules les transitionstelles que |µfi| 6= 0 peuvent être observées
Spectroscopie electronique – p. 19/25
Lien théorie - expérience
� Règles de sélection (suite)
application de la TG au calcul d’intégrales :une intégrale :
I =
Z
ψf µψidτ
est différente de zéro si le produit directΓψf ⊗ Γµ ⊗ Γψi contient la RI totalement
symétrique, soit :
Γψf ⊗ Γµ ⊗ Γψi ⊃ A1
qu’on peut réécrire :
Γψf ⊗ Γµ ⊃ Γψi
Cas de H2CO : est-il possible d’observerexpérimentalement par spectroscopie d’ab-sorption UV/Visible la transition S0 → S1 ?
état fondamental de symétrie A1
1er état excité de symétrie A2
transition 1A1 →1 A2 permise siA2 ⊗ Γµ ⊃ A1
GPS = C2v
Γµx = B1 : A2 ⊗ Γµx = B2 ( 6=
Γψi = A1)
transition interditeΓµy = B2 : A2 ⊗ Γµy = B1 ( 6=
Γψi = A1)
transition interditeΓµz = A1 : A2 ⊗ Γµz = A2 ( 6=
Γψi = A1)
transition interditeConclusions :
la transition de l’état fondamental1A1 vers l’état excité 1A2 estinterditeen réalité, cette interdiction est re-lative ↔ cette transition (de typen → π∗) peut être observée maisavec une intensité très faible
Spectroscopie electronique – p. 20/25
Lien théorie - expérience
� Règles de sélection sur le spin
une transition est permise si
∆S = 0
c’est-à-dire qu’une transition entre deux états ayantune multiplicité de spin différente est interdite
Spectroscopie electronique – p. 21/25
Principe de Franck-Condon (1)
Les noyaux ayant une masse beaucoup plus grande que les électrons, une transition électronique seproduit beaucoup plus rapidement que la réponse des noyaux à la variation de la densité électronique quien résulte ⇒ l’excitation peut être représentée par une droite verticale.
S0
S1
Te = énergie detransition verticale
Principe deFranck-Condon
“classique”
v=0
S0
v=0
S1
v=1
v=2
v=3
ν
0→00→1
0→20→3
Spectred’absorption
<v=0|v=2>
<v=0|v=1>
<v=0|v=3>
<v=0|v=0>
intense
moyennementintense
faiblementintense
moyennementintense
Principe de Franck-Condon “quantique”
Spectroscopie electronique – p. 22/25
Principe de Franck-Condon (2)
S0Abs
orpt
ion
S1
v=0
v=1
01
23
0→0
0→10→2
0→3
νSpectre d’absorption
faible TT ambiante
νmax
νSpectre d’absorption
faible TT ambiante
S0Abs
orpt
ion
S1
v=0
v=1
01
23
0→0
0→1
0→20→3
0→4
0→5νmax
Spectroscopie electronique – p. 23/25
Que devient l’excédent d’énergie ? (1)
S0
S1
Abs
orpt
ion
Désexcitationsnon radiatives
Fluorescence
1er exemple : S1est directement excité depuis S0
Spectroscopie electronique – p. 24/25
Que devient l’excédent d’énergie ? (2)
S0
S2
S1
Abs
orpt
ion
Désexcitationsnon radiatives
Fluorescence
S2→S1= conversion
interne
2ème exemple : S2est directement excité depuisS0 & S2 est proche de S1
S0
S1
T1
Abs
orpt
ion
Désexcitationsnon radiatives
Phosphorescence
S1→T1= conversionintersystème
3ème exemple : S1est directement excité depuisS0 & T1 est proche de S1
Spectroscopie electronique – p. 25/25