Chine, la grande séduCtion

Essai sur le soft power chinois

Barthélémy Courmont

CHOISEUL

le 17 novembre en librairie17 € | 978-2-916722-82-5135 x 210 | 200 pages

Dossier de presse

La Chine sera bientôt la première puissance économique mondiale et les conséquences de la crise financière internationale pourraient même précipiter cette échéance. Elle ne se contente plus de miser sur l’économie : Pékin voit plus loin et se lance dans une gigantesque opération de séduction planétaire. Promotion d’une culture plurimillénaire, mobilisation de la diaspora, diffusion du chinois, exploitation du patrimoine, aide au développement et stratégie gagnant-gagnant, la Chine soigne son offensive. Elle peut d’ailleurs se targuer de larges succès, notamment dans les pays du Sud, Afrique, Amérique latine et Moyen-Orient. Mais cette Chine décomplexée séduit également les pays occidentaux, qui succombent au soft power de l’empire du milieu.

Quels sont les effets à long terme de cette stratégie ? Celle-ci soulève des questions propres au régime de Pékin : la démocratie, les droits de l’homme, la montée en puissance militaire ou encore les ambitions territoriales. La nature du régime chinois, à première vue en totale contradiction avec les conditions du soft power, limite-t-elle les effets de cette diffusion ou au contraire en facilite-t-elle le rayonnement ?

L’auteur plonge au cœur des ambitions chinoises dont il décrypte la politique d’influence, de lobbying et de communication. C’est une réflexion passionnante sur une puissance qui fascine autant qu’elle inquiète.

Barthélémy Courmont Chine, la grande séduction

Le mot de l’éditeur

Barthélémy Courmont est professeur de relations internationales, directeur de la chaire Raoul Dandurand à l’Université de Montréal. Il est également rédacteur en chef de la revue Monde chinois.

Expert de la Chine et des questions stratégiques, ancien directeur du bureau IRIS à Taiwan, Barthélémy Courmont est déjà l’auteur de nombreux ouvrages dont notamment L’Asie orientale face aux périls des nationalismes (Lignes de repères) et Terrorisme et contreterrorisme : l’incompréhension fatale (Le Cherche Midi).

Barthélémy Courmont n’en est pas à son galop d’essai sur la Chine. Directeur du bureau IRIS à Taiwan, rédacteur en chef de la revue Monde chinois et auteur de nombreux articles sur le pays, Barthélémy Courmont a su développer, aussi bien par ses recherches que par ses voyages et rencontres en Chine, une vision claire des enjeux de puissance du pays, et mettre à jour les principes qui guident les choix diplomatiques de Pékin.

À l’heure des grandes reconfigurations géopolitiques et régionales, de la crise économique, de l’irrésistible montée en puissance de la Chine, cet ouvrage est bienvenu, voire nécessaire, pour décoder la politique étrangère chinoise et bien comprendre les évolutions des grands équilibres internationaux.

tel (Canada) : +1 514 987 6781

email : bcourmont@hotmail.com

Contacts

Les idéogrammes qui figurent en couverture signifient « Chine, puissance douce ».

À savoir

Aux passages

Le compte à rebours est lancé. La Chine sera dans moins d’une génération la première puissance économique mondiale. À échéance de 2035, s’ accordent désormais la plupart des spécialistes à Washington, la Chine aura ainsi devancé les États-Unis après être devenue, il y a quelques années, le premier exportateur mondial, puis avoir gravi les échelons de la puissance économique l’un après l’autre, jusqu’à

détrôner l’hyperpuissance américaine. Cette date, encore incertaine (disons raisonnablement que la Chine sera la première puissance économique mondiale avant 2050), marquera l’entrée des relations internationales dans une nouvelle ère. En effet, pour la première fois depuis la rencontre de l’Occident et de l’Orient, une puissance asiatique sera officiellement en tête des différents indicateurs. Une revanche sur l’histoire pour Pékin, une véritable révolution pour le reste du monde ! Le statut de pôle de l’économie-monde ne semble cependant pas suffire à un pays qui s’est découvert, avec les retombées de son développement, des ambitions de plus en plus grandes. La Chine ne se contente pas d’être la première puissance économique mondiale. Elle veut plus, et cela aura immanquablement pour effet de bouleverser les relations internationales, plus encore que ne l’avait fait la fin de la Guerre froide, si on s’en tient à l’histoire récente. Les paris sont d’ores et déjà ouverts pour savoir à quoi ressemblera un monde dans lequel la Chine aura un des premiers rôles. Pour Amy Chua, professeur à la Yale Law School, « une Chine superpuissance imposerait au moins un retour à un monde bipolaire ». La montée en puissance de la Chine modifierait ainsi en profondeur les rapports de force actuels, et créerait sans doute une situation inédite dans les relations entre grandes puissances. Le retour à un ordre westphalien semble en effet exclu, et la bipolarité a peu de chances de s’imposer tant la situation serait alors radicalement différente de la Guerre froide.

Puissance militaire en devenir, premier pays exportateur de la planète, rayonnement culturel de plus en plus net : la Chine monte en puissance à un rythme si soutenu que l’on peut s’interroger sur les conséquences, à moyen comme à plus long terme, du bouleversement international que cela génère. On pense bien entendu aux États-Unis, qui voient leur statut de première puissance mondiale désormais contesté et se retrouvent même contraints de compter leurs derniers jours. De quoi générer des lignes de tension et alimenter les thèses des sinophobes en tous genres sur l’ imminence d’ une menace chinoise. Au niveau officiel, la marge de manoeuvre politique de Washington est d’ autant plus réduite que, parallèlement aux problèmes stratégiques, la Chine est comme nous l’avons vu devenue une puissance commerciale centrale dont les consommateurs américains ne peuvent plus se passer. Les États-Unis sont même aujourd’ hui débiteurs à l’égard de la puissance émergente. Les importations américaines en provenance de Chine, qui sont déjà six fois supérieures aux exportations vers Pékin, progressent à la vitesse de 30 % par an, ce qui a pour effet de provoquer un déficit commercial donnant le vertige : plus de 200 milliards de dollars par an. Et les prévisions tablent sur une aggravation de cette tendance dans les prochaines années !

« Le compte à rebours est lancé. La Chine sera dans

moins d’une génération la première puissance

économique mondiale. »

la Chine peut-elle séduire le monde ? Vers des lignes de tension ?

« Le soft power est un concept qui se vend bien en Chine [...]. Il se marie bien avec le confucianisme, qui prône l’utilisation de la force morale au détriment de la force physique. »

Lecture

Rompant avec la logique de la puissance militaire pour tenter d’asseoir son statut d’État fort, la Chine tente désormais de s’inscrire dans la marche du monde, sans renoncer toutefois à y occuper une place de choix. Pour se mettre en avant sur la scène internationale, elle use avec intelligence de nombreux moyens, relevant pour beaucoup de ce qui répond aujourd’hui à la dénomination de soft power. Derrière ce paradoxe se cache une stratégie reposant sur l’art de la séduction, dont la Chine se fait fort de devenir la championne en ce XXIe siècle, afin de jouer un rôle prépondérant et devenir un pays incontournable au sein des relations internationales. Des Jeux olympiques de 2008 à la prolifération des instituts Confucius en passant par son cinéma qui rivalise avec Hollywood et sa politique extérieure décomplexée, l’ouvrage de Barthélémy Courmont décrypte l’usage de ce soft power chinois et met en lumière les mécanismes pacifiques mais non moins efficaces de cette « puissance douce ».

Dans un premier temps, l’auteur étudie les « piliers » du soft power chinois, en passant à la loupe les acquis culturels et historiques de la Chine. Celle-ci, avec plus de 5000 ans d’histoire derrière elle, peut se targuer d’une culture pluridisciplinaire sans équivalent, élément incontournable qui participe de son poids dans la cour des « grandes » nations. Le livre étudie ainsi la pluralité des domaines dont se sert la Chine pour accroître son influence et son rayonnement culturel de par le monde (JO de 2008 et bientôt exposition universelle en 2010, lancement d’une chaîne de télévision internationale, cinéma en plein renouveau, diffusion de la langue par ses instituts, etc.), porté par un nationalisme empreint d’une fierté et d’un enthousiasme qui finissent de donner au monde une image positive de cette Chine qui s’ouvre. L’ouvrage s’attarde ensuite sur le lancement précautionneux par le gouvernement de cette stratégie à grande échelle.

Car il s’agit bien d’une entreprise de conquête : face à son rival américain, Pékin entend imposer son modèle et sa présence partout où elle le peut, en tenant compte des erreurs

passées de Washington sur ce vaste terrain de jeu. L’auteur passe ainsi en revue les différents lieux où la Chine joue sur le même tableau que les États-Unis, en s’appuyant sur leur image de superpuissance occidentale pour séduire les pays où le géant américain reste impopulaire. Pour rendre compte de cette problématique majeure du regard de l’étranger, au fil des pages nous sont délivrés les résultats chiffrées d’études sur la perception dont bénéficie Pékin : Asie du Sud-Est, Chinafrique, Moyen-Orient, Amérique latine, autant de régions où la Chine sait se rendre indispensable et tisse des liens économiques florissants avec ces nouveaux « amis ».

Mais ces offensives douces ont aussi leur revers, et la diplomatie du chéquier trouve ses limites : l’auteur nous montre avec justesse le paradoxe de cette arme à double tranchant qu’est le soft power, par lequel partie liée avec des dictatures d’un côté revient inévitablement à ternir de l’autre l’image de puissance émergente bienveillante que souhaite refléter la Chine. Sur le fil de la lame, elle entend vivement faire pression sur les acteurs de sa sphère régionale (Taïwan, Corée du Sud) sans glisser vers le risque d’une confrontation armée. Pékin oscille ainsi entre deux attitudes, s’exporter au mieux et développer son économie comme le ferait une hyperpuissance, sans pour autant désirer s’en voir attribuer le statut. L’empire du milieu s’emploie en effet à favoriser l’émergence d’une multipolarité dans laquelle il saura occuper une place prépondérante. Les ultimes chapitres, loin de clore la réflexion, apportent un nouvel éclairage sur ce soft power chinois et analysent avec sagacité les liens étroits qu’il entretient avec le smart power américain émergent.

Entre refus de l’hégémonie américaine et volonté de faire profil bas, entre puissance menaçante aux yeux de Washington et nation affichant ouvertement son souhait de plaire, entre État cherchant à imposer avec souplesse son modèle et régime refusant le moindre pas vers la démocratie, les ambiguïtés de la Chine sont uniques, et inquiètent autant qu’elles intriguent. Ce livre nous invite à les dépasser et à mieux saisir leur fondement et leurs enjeux.

« Sur le continent africain comme ailleurs, les opérations de maintien de la paix sont de-venues uen priorité pour Pékin dans sa grande opération de séduction. »

Choiseul éditions

En lien avec l’Institut Choiseul, les éditions Choiseul ont su s’imposer progressivement comme un éditeur de référence dans le domaine des relations internationales, de l’économie et de la stratégie. Choiseul publie les revues de référence Géoéconomie, Sécurité globale, Maghreb Machrek, Problèmes d’Amérique latine, Nordiques, Politique américaine et Monde chinois.Notre objectif : Faire évoluer la compréhension du monde d’aujourd’hui pour anticiper les grands enjeux de demain.

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