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Choc technologique : Les enjeux pour la formation
professionnelle
Conférence du 31 janvier 2018
Caisse des Dépôts
IntroductionJean-Hervé LORENZI
Titulaire de la Chaire TDTE
Choc technologique : Les enjeux pour la formation
professionnelle
Fondements économiques d’une politique de formation: impacts macroéconomiques d’une
année de formation universelle
Nathalie Chusseau*, Jacques Pelletan#
*Professeure d’économie, Chaire TDTE et Université de Lille# Maître de conférences en économie, Chaire TDTE et Université Paris 8
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Formation Tout au Long de la Vie
FTLV un enjeu clé :
• Vieillissement démographique : travailler plus longtemps
• Innovation technologique : destruction-créatrice et polarisation des emplois : augmentation des emplois qualifiés ou très peu qualifiés et destruction des emplois de qualification intermédiaire transformation des métiers pouvant se traduire par une perte d’emploi si aucune qualification solide n’est apportée en parallèle
• Une extension du champ des activités affectées à des tâches à forte valeur ajoutée
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Formation Tout au Long de la Vie
FTLV un enjeu en matière de :
• lutte contre le chômage, compétitivité et capacité d’innovation avec des effets significatifs pour l’économie (augmenter d’1 point le taux d’accès à la formation permettrait un gain net pour l’économie de l’ordre de 7,4 Mds € : rapport Berger)
• Président Macron : consacrer 15 milliards du Plan d’investissement à la formation professionnelle
La Chaire TDTE a initié une série de travaux étudiant un dispositif de formation spécifique : la mise en place d’une année de formation universelle, pouvant être utilisée librement entre 16 et 64 ans, avec prise en charge du salaire = « droit à une deuxième chance »
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« Deuxième chance »
« droit à une deuxième chance » inscrit sur le Compte Personnel d’Activité et ciblant 4 publics bien précis :
• les jeunes décrocheurs pour leur réinsertion sur le marché du travail,
• les chômeurs touchés soit par un choc technologique soit par un choc sectoriel en raison d’une concurrence internationale accrue, et donc en proie à une obsolescence de leurs qualifications,
• des actifs qui voient une partie de leurs compétences disparaître en raison de l’évolution technologique aussi bien dans l’industrie que dans le tertiaire, et
• les actifs insatisfaits, en vue d’une reconversion professionnelle
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« Deuxième chance » : 1ère étude
Une première étude menée pour la Chaire (Chusseau, 2017), a mis en évidence l’impact positif de la mise en œuvre d’un tel dispositif, ciblé sur les décrocheurs :
• A partir d’un modèle stylisé représentant les principales caractéristiques du système éducatif Français, on analyse l’impact de l’accès pour les individus ayant quitté le système scolaire sans diplôme à une formation diplômante gratuite de 400 heures (1 an de formation) sur (i) le niveau général d’éducation dans la société, (ii) les dynamiques intergénérationnelles et la mobilité sociale (résorption des trappes à sous-éducation) et (iii) le revenu par habitant hausse de 6,5% du revenu par tête et résorption rapide des trappes à sous-qualification
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« Deuxième chance » : 2ème étude
Seconde étude menée pour la Chaire TDTE :
• un modèle dynamique de capital humain où l’accumulation du capital humain est réalisée via la formation initiale, chaque individu choisissant le temps durant lequel il se forme avant de se consacrer à une activité rémunérée
• Instauration d’une période de formation continue ciblée sur 2 autres publics : (i) les chômeurs, et (ii) les actifs qui voient une partie de leurs qualifications devenir obsolètes en raison d’un choc technologique non anticipé (compétences spécifiques qui disparaissent)
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• Frey et Osborne (2013) : voir ci-contre
• Etude du COE (2017) :
10% d’emplois vulnérables
50% d’emplois touchés par la numérisation et l’automatisation
• Arntz, Gregory et Zierahn(2016) :
9% d’emplois à risque élevé
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« Deuxième chance » : 2ème étude
• L’individu peut subir au cours de sa vie professionnelle, une dépréciation de ses qualifications, en particulier de certaines compétences spécifiques, notamment sous l’impact de chocs technologiques ou sectoriels non anticipés
• Pour éviter que ces chocs ne viennent amputer leurs revenus futurs, les individus peuvent choisir de recourir à une longue période (6 mois ou un an) de formation professionnelle. Le salaire peut être pris en charge par les pouvoirs publics
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« Deuxième chance » : 2ème étude
• Modèle à générations imbriquées tenant compte de l’espérance de vie : chaque individu maximise sa consommation inter temporelle, financée dans le cadre de marchés complets par ses revenus inter temporels
• La consommation durant la période d’éducation est assurée par les revenus futurs actualisés de l’individu
• Tous les individus vont alors choisir une durée de formation initiale, calculée sur toute la durée de vie
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« Deuxième chance » : 2ème étude
• On suppose ensuite qu’une fraction p de la population subit une dépréciation de son capital humain en raison d’un choc technologique ou sectoriel. Selon des apports convergents de la littérature, cette part peut être estimée à 10% des actifs (COE, 2017 ; Arntz, Gregory et Zierahn, 2016 )
• Dans un premier temps, on résout le modèle pour la seule population qui subit le choc technologique. On suppose que les individus touchés ont tous accès à une année ou 6 mois de formation continue
• On suppose en outre que les rendements de la formation continue sont inférieurs à ceux de la formation initiale
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« Deuxième chance » : 2ème étude
Statique comparative : on compare 2 situations :
• celle où les individus n’accèdent pas à la formation continue et dont le capital humain est uniquement déterminé par la durée de formation initiale choisie de manière optimale et
• celle où les individus suivent en plus de leur formation initiale une durée de formation continue pour compenser la dépréciation de leurs qualifications liée au choc technologique ou sectoriel subi. On suppose que ces individus suivent un an de formation (s’=1) ou 6 mois de formation (s’=0.5)
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« Deuxième chance » : 2ème étude
• On simule plusieurs scenarii : (i) un scénario de référence où les rendements de la formation initiale et continue sont identiques, (ii) un scénario où ces rendements sont différents, (iii) un recours à 6 mois ou 1 an de formation continue, (iv) un choc technologique qui déprécie le capital humain à hauteur de 20% ou de 10%
• La résolution du modèle permet de calculer le taux de rendement du capital, le stock agrégé de capital humain et de capital, la consommation agrégée, et le salaire par unité de capital humain
• On peut en déduire les effets sur la production
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« Deuxième chance » : 2ème étude
Résolution du modèle : calcul des états stationnaires
Résultats à travers les effets sur la population soumise au choc :
• Impact positif sur la production : une hausse de 3,1% du PIB pour 6 mois de formation à temps plein et de 4,2% du PIB pour une année
• Impact positif sur l’accumulation de capital humain
Analyse de sensibilité aux paramètres :
• extrême sensibilité aux rendements de la formation continue
• relative stabilité à l ’ampleur du choc technologique
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« Deuxième chance » : 2ème étude
Prolongement du modèle :
• Prise en compte dans le modèle de populations subissant des dépréciations différenciées de leur capital humain
• Prise en compte d’un remplacement partiel ou total des revenus par la puissance publique durant la période de formation continue
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Choc technologique : Les enjeux pour la formation professionnelle
Table-ronde « Deuxième chance professionnelle : quel impact sur l’économie? »Animée par Alain VILLEMEUR, Directeur scientifique de la Chaire TDTE
Alain CHAGNAUD,
Associé chez Roland Berger
Loïc CHARBONNIER,
Président Délégué Général d’Apprendre et se Former en TRAnsport et Logistique (AFTRAL)
Philippe ZAMORA,
Sous-directeur Suivi et Evaluation des Politiques d’Emploi et de Formation Professionnelle à la DARES
Choc technologique : Les enjeux pour la formation professionnelle
Table-ronde « Deuxième chance professionnelle : quelles conditions pour réussir la réforme? »Animée par François-Xavier ALBOUY, Directeur de recherche de la Chaire TDTE
Jean-Marie DUBOIS,
Economiste du département Formation et Certification du CEREQ
Hélène GARNER,
Directrice du département Travail, Emploi, Compétences de France Stratégie
Patrick LEVY-WAITZ,
Président de l’Institut du Temps Géré (ITG)
Sylvain MAILLARD,
Député La République en Marche, membre de la commission des affaires sociales
Emmanuelle PERES,
Déléguée Générale de la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP)
Conclusion
Choc technologique : Les enjeux pour la formation
professionnelle